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Les subventions et les mesures compensatoires

L'intervention de l'Etat est un instrument utilisé quand le fonctionnement du marché lui-même ne


permet pas d'atteindre certains objectifs du développement. Cette orientation va à l'encontre de la
théorie économique libérale qui regne sur le monde commercial et qui prohibe tout
interventionnisme étatique dans les relations économiques.

Au cours des années 30, alors que le monde traversait une période de dépression économique
intense, de nombreux gouvernements établissent une politique protectionniste en dressant des
obstacles au commerce extérieur sous diverses formes à savoir, des mesures tarifaire à travers une
augmentation significative des taxes à l’importation, ainsi que des mesures non tarifaire à travers des
restriction d’importation. Il devint évident, pendant la seconde guerre mondiale, que ces restrictions
risquaient de peser d'une façon permanente sur tous les pays si l'on ne tentait, par des efforts
résolus, de rétablir aussi vite que possible le réseau des échanges multilatéraux qui reliait les nations
avant la dépression économique. L'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce signé au
lendemain de la guerre en 1948 est le fruit principal des efforts déployés dans ce sens et qui a évolué
au fil des ans à travers plusieurs cycles de négociation, cycle de Dillon, cycle de Kennedy, cycle de
Tokyo, et enfin le cycle d' Uruguay, pour couvrir encore plus de domaine tel que le règlement de
différent, les mesures antidumping, les mesures non tarifaires, ainsi que les mesure compensatoire
au subventions faite par l’état a une entreprise ou a un secteur de production.

L'Accord de l'OMC sur les subventions et les mesures compensatoires soumet à des disciplines le
recours à des subventions, et réglemente les mesures que les pays peuvent prendre pour compenser
les effets de subventions. Aux termes de l'Accord, un pays peut faire appel à la procédure de
règlement des différends de l'OMC pour obtenir le retrait d'une subvention ou la suppression de ses
effets défavorables. Il peut aussi engager lui-même une enquête qui aboutira à l'imposition d'un droit
supplémentaire (appelé “droit compensateur”) sur les importations subventionnées dont il est
constaté qu'elles portent préjudice aux producteurs nationaux.

1. Champ d'application de l'Accord


A la différence du Code des subventions du Tokyo Round signé en 1979, l'Accord SMC de l'OMC signé
en 1995, contient une définition du terme “subvention”. La définition comporte trois éléments
fondamentaux:

 Elle doit être une contribution financière


 Provenir des pouvoirs publics ou de tout organisme public du ressort territorial d'un Membre
 Et doit conférer un avantage.
Pour qu'il y ait subvention, il faut que tous ces trois éléments soient réunis.

L'Accord SMC établit deux grandes catégories de subventions: celles qui sont catégoriquement
prohibées comme les subventions à l'exportation et les subventions subordonnées à l'utilisation de
produits nationaux de préférence à des produits importés, et celles qui peuvent donner lieu à une
action, c'est-à-dire qui peuvent être contestées dans le cadre de l'OMC ou faire l'objet de mesures
compensatoires comme les subventions à la production ou certains cas précis les Subventions
agricoles.

Une subvention est réputée exister si le produit considéré a bénéficié d’une contribution financière
des pouvoirs publics dans le pays d’origine ou d’exportation comme, par exemple, un don, une
exonération d'impôts ou la fourniture par les autorités nationales de certains biens et services à des
prix subventionnés ou s’il existe une forme quelconque de soutien des revenus ou des prix et si un
avantage est ainsi conféré aux entreprises bénéficiaires de la subvention.
Les subventions ne sont passibles de mesures compensatoires que lorsqu’elles sont spécifiques.
Ainsi, une subvention est dite spécifique lorsque son octroi est subordonné aux résultats à
l'exportation ou à l'utilisation des produits nationaux plutôt que les produits importés. Il y a
également spécificité lorsque la subvention est limitée à une entreprise, à une industrie ou à un
groupe particulier d’entreprises ou d'industries, ce qui signifie qu'elle n'a été accordée qu'à certaines
entreprises, à certains secteurs industriels ou à certaines régions géographiques et n'a pas été
automatiquement accordée à tous les demandeurs.

2. Mesures compensatoires
La Partie V de l'Accord SMC énonce certaines règles de fond qui doivent être respectées aux fins de
l'application d'une mesure compensatoire, ainsi que des règles de procédures régissant la conduite
d'une enquête en matière de mesures compensatoires et l'imposition et le maintien en vigueur de
telles mesures. Le non-respect de ces prescriptions prévues à la Partie V de l’accord SMC peut
entraîner le recours au mécanisme de règlement des différends et servir de base à l'invalidation de la
mesure.

Un Membre ne peut pas imposer de mesure compensatoire à moins de déterminer qu'il existe des
importations subventionnées, un dommage causé à la branche de production nationale et un lien de
causalité entre les importations subventionnées et le dommage, suite a une enquête approfondie
conformément a l’article 11-15 de l’accord SMC.

Au terme de l’enquête menée par les responsables du Ministère du Commerce Extérieur et à l’issue
de laquelle il est établi que les importations ont fait l'objet de subventions et ont causé un préjudice
à la branche de production nationale, un droit compensateur peut être imposé.
Ce droit prend la forme d’un droit ad valorem ou d’un droit spécifique et est imposé en PLUS des
droits et taxes à l’importation perçus normalement sur les produits objets des subventions.

Cependant, Une enquête de réexamen peut être initiée si un laps de temps raisonnable soit écoulé
depuis l’institution du droit compensateur, s’il existe des éléments de preuve attestant que les
circonstances ont considérablement changé en ce qui concerne la subvention, et la mesure
compensatoire peut être lever dans le cas où le préjudice c’est éteint.

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