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Filière: ACG
Semestre 9
Module: Audit et contrôle de gestion II
Élément de module: Contrôle de
gestion approfondi
1. L’entreprise agricole
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1- L’entreprise agricole :
Cette entreprise peut être constituée des sous-systèmes à savoir: travail, bâtiments et matériel,
système fourrager, animaux, productions végétales commerciales, services et gestionnaires.
Mais on pourrait avoir aussi d’autres sous-systèmes tel que : conditionnement, mise en marché.
L’entreprise agricole est un ensemble de sous-systèmes
en interaction
Les différents sous-systèmes qu’on peut identifier sont, à l’évidence, en interaction. Pensons aux relations
entre les bovins et le système fourrager, par exemple, mais aussi avec les bâtiments et les ressources de
travail. Tout se tient. Un nombre plus élevé d’animaux exige plus de fourrages, mais aussi plus d’espace
en bâtiments et plus de ressources en travail et risque de provoquer une restriction des surfaces en cultures
commerciales. Et tout cela doit être sous le contrôle des gestionnaires. Par exemple, pour certains
agriculteurs, une production animale intensive sera choisie, alors que, pour le système fourrager, une
production extensive.
Cycle de vie de l’entreprise agricole
Le cycle de vie de l’entreprise est plus lié à la personne (ou à la famille) qui en est
responsable qu’à l’entreprise elle-même. Tout dépend des personnes qui sont impliquées,
de leurs âges respectifs, de leurs liens de parenté.
Il est clair que ce concept de cycle de vie d’entreprise est très relatif et peut être différent
d’une entreprise à une autre, voire ne pas exister tout simplement.
Etape 1 : L’établissement
Cette étape génère le plus souvent des revenus faibles avec des remboursements
élevés à faire sur les emprunts contractés.
Etape 2 : La croissance
Les projets d’entreprise sont limités pendant cette étape, le but étant de réduire
l’endettement, s’il y en a, et d’obtenir un bon niveau de revenus.
Cette étape s’accompagne le plus souvent d’une implication progressive dans la
gestion de l’enfant qui reprendra l’entreprise.
Etape 5 : Cessation d’activité et transmission
Les approches
de gestion d’une
entreprise
agricole
4 Approche
stratégique
Approche de
la RSEA
Approche économique classique
Approche
économique Cette approche repose sur plusieurs hypothèses plus ou
classique et moins explicites qui sont, pour l’essentiel, les suivantes :
de rationalité
limitée • Le décideur est rationnel sur le plan économique,
c’est-à-dire qu’il vise le gain maximum ;
• Le décideur n’a qu’un critère de choix :
le profit maximum ;
• Le décideur dispose de toutes les informations
pertinentes pour prendre ses décisions ;
• Le décideur a les moyens et le temps d’analyser toutes
les solutions possibles.
Approche économique de rationalité limitée
Approche
économique
classique et L’agriculteur :
de rationalité • Vise plusieurs objectifs à la fois et, parfois, certains peuvent
limitée
être en contradiction. Il se satisfait d’une situation caractérisée
par un compromis de risques, de revenus, d’agrément ou non
au travail, de valorisation sociale et professionnelle, etc.
• Ne dispose pas de toutes les informations nécessaires lors de
ses prises de décision. Il décide en fonction de ce qu’il
connaît au moment de sa décision ;
• Dispose, le plus souvent, de peu de temps et de moyens pour
analyser en détail un grand nombre d’hypothèses.
L’approche analytique permet de décomposer l’entreprise
Approche en activités, on calcule la marge par activité, le coût de
analytique production, les coûts des machines etc., et on étudie les
façons de réduire les charges et/ou d’augmenter les
produits, ceci est réalisée par type de production (lait,
culture… etc.).
En se basant sur la Stratégie mondiale de la conservation ainsi
Approche que le rapport Brundland sur l’environnement et le
de la développement durable, l’approche de la responsabilité sociale
RSEA pour les entreprises agricoles a commencé à être appliqué tout
d’abord dans la façon de produire (agriculture biologique par
exemple) mais son utilisation a été élargie par la suite vers une
gestion plus globale de l’entreprise.
Les trois volets de gestion d’une entreprise
agricole
✔ Volet économique
✔ Volet environnementale
✔ Volet social
C’est une approche très utilisée par les grandes entreprises
Approche (industrielles et commerciales) depuis de nombreuses années.
stratégique
Elle s’agit d’une méthode de gestion stratégique adaptée à
l’entreprise agricole.
3- Le risque en gestion d’entreprise agricole
Quelques réflexions sur la gestion du risque
• Faire des provisions relatives aux risques • Disposer d’une bonne marge de sécurité
Plus ce coefficient est élevé et plus l’entreprise est sensible aux variations
de prix sur ses charges.
B- Diagramme d’évaluation des risques, prix et rendements
o CDR maxi - annuités > 0 et < amortissements = risque modéré, situation orange.
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1- Définition et typologie des charges
1- Identification des charges d’une exploitation agricole :
o Les charges de structure sont fixes, elles ne varient pas à court terme avec le volume de
production ou la dimension de l’activité.
o Les charges opérationnelles sont variables, car elles varient à court terme de façon
significative avec le volume de production ou la dimension de l’activité.
o Les terminologies de charges directes/indirectes sont aussi utilisées. Les charges directes
sont reliées et affectables à l’activité sans répartition préalable comme le coût de la
récolteuse spécifique qui ne sert qu’à l’activité pommes de terre.
Les charges retenues se répartissent dans une matrice à quatre blocs
o Les coûts de revient complets : ils sont souvent désignés par commodité coûts de
production en agriculture. Ce coût de production agricole agrège toutes les charges
des quatre cadrans de la matrice, c’est-à-dire toutes les charges de structure.
o Les coûts partiels : ces coûts imputés à un atelier ou une activité n’impliquent pas de
calculs intermédiaires ni de répartition préalable de charges communes. C’est la
façon la plus simple et efficace d’affecter les coûts à une culture ou un atelier.
Coûts de revient = Coûts complets =
Ch. de structure + Ch. opérationnelles ⇔
« coûts de production » en agriculture
Marge brute d’une activité (végétale ou animale)
= Produits bruts de cette activité – charges
opérationnelles affectées à cette activité
2- Méthodes traditionnelles de calcul des coûts et de la rentabilité
Rentabilité d’une production par sa contribution
Les charges opérationnelles retenues sont directement liées aux activités, car
elles apparaissent et disparaissent avec elles
Rentabilité d’une production par sa contribution
Approche 1 Approche 2
La marge brute dépend des rendements obtenus, eux-mêmes fonction des aléas
climatiques, du niveau des prix des produits et des facteurs variables à savoir les
aléas climatiques et les fluctuations des cours des marchés largement subis ces
dernières années.
Elle résulte donc de la technicité et de la vigilance de l’agriculteur ainsi que de
l’adéquation entre son outil de production et ses besoins.
Intérêt des marges brutes
o Attribuer aux activités les charges qui n’avaient pas été encore
affectées dans le calcul des marges brutes. Coût de
revient
/!\ Dans les grandes entreprises, les coûts de revient sont plus
complets que les coûts de production
Taxe foncière
Entretien du foncier
Taxes
Assurances
Ainsi, la dernière ligne de ce tableau ci-dessus montre que la somme des contributions
prévisionnelles s’élève à 131 535 €, ce montant couvre tout juste les charges de
structure maximales (CS Max de 130 700 €)
CAS : Calculer et analyser le coût de production du lait
L’intérêt de la méthode :
o Regrouper de façon simple les charges par postes fonctionnels, tout en retraitant de
façon homogène les charges supplétives
o Fixer ou déduire la rémunération du travail théorique de l’exploitant ;
o Ramener l’ensemble des charges, non pas à l’hectare, mais à l’unité de mesure la plus
adéquate et répandue pour l’atelier lait
o Permettre des analyses de groupe et comparer les coûts de production à des références
techniques.
Chef d’exploitation (non salarié) et éleveur dans
le grand ouest, Rodrigue produit et livre 295 000
litres de lait au prix moyen de 325 €/1 000 L
(prix moyen campagne 2012-2013). Le troupeau se
constitue de 46 vaches Prim’Holstein avec 48 ha
de SFP en fermage, dont 38 ha en herbe.
Total coût de production (Charges incorporables + charges supplétives) 137070 465 465
Dois-je arrêter le lait et de
convertir mon exploitation
sur des grandes cultures ?
D’une façon générale en ce qui concerne le pilotage économique d’une entreprise, tout l’art du gestionnaire
va consister à déployer concomitamment différentes techniques :
❖ L’analyse des marges brutes pour la rentabilité technique et l’optimisation des activités ;
❖ La revue des coûts de revient pour identifier des sources d’économie et fixer une stratégie de vente;
❖ L’établissement de budgets partiels comme outils d’aide à décision dans le cadre de projets d’abandon,
de remplacement ou de lancement d’activité
Chapitre3 : Méthodes complémentaires de
coûts pour la prise de décision
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1- La comptabilité analytique à base d’activités
Logique technico-économique
Logique traditionnelle de établie sur la consommation de
répartition forfaitaire des ressources par des activités
coûts fixes opérationnelles ou des
processus.
Comparaison de la logique de la méthode ABC avec celle de l’approche classique :
Déchaumage
o « Directifier » les charges indirectes comme les consommations de fuel qui peuvent
différer d’une production à une autre en fonction du nombre d’interventions tractées
pour chaque culture et de la dispersion des parcelles ;
o « Variabiliser » les charges fixes comme les charges d’amortissement des machines
qui pourront être réparties à partir des temps d’utilisation de chaque culture.
La problématique des charges de mécanisation : La hausse des coûts
Charges fixes :
Elles se basent essentiellement sur les amortissements « économiques » de la chaîne de
matériels utilisés, Il ne faut donc surtout pas confondre l’amortissement économique
(perte de valeur d’un équipement) et le remboursement de capitaux empruntés pour
l’acquisition du matériel, nous ne retiendrons ici que la première notion dans une logique
purement économique.
De fait, la valeur d’amortissement du tracteur est égale au prix d’achat moins la valeur
estimée de revente (qui peut être nulle dans une approche très prudente), rapportée à
une durée d’amortissement qui s’exprime en heures annuelles
Le calcul des coûts de mécanisation
Application du coût de mécanisation d’un labour
Application du coût de mécanisation d’un labour
Les forces et faiblesses de la méthode – aide à la décision
Forces Faiblesses
o Incitation à la réflexion et à l’analyse des coûts o Lourdeur des calculs à réaliser étape par étape,
d’utilisation des matériels en vue d’une meilleure alors que le poids des charges de mécanisation ne
optimisation. cesse de croître.
o Identification des dysfonctionnements et des o Complexité des traitements extracomptables avec
leviers de productivité au travers des coûts des des risques d’erreur.
différentes activités ⇒ économies envisageables
o Difficulté d’obtention des données réelles,
poste par poste.
nécessité de mettre en place des relevés fiables à
o Outil d’aide à la décision pour simuler des l’aide de carnets de bord de suivi des matériels.
investissements de matériels (seuil de rentabilité)
o -Solution dans l’absolu : digitalisation des carnets
ou rémunérer son matériel en intervenant chez des
de bord par matériel, connectés à une comptabilité
tiers
analytique paramétrée en conséquence.
2- Les budgets partiels comme outil d’aie à la décision à
court moyen terme
Le budget partiel est un instrument d’aide à la décision couramment utilisé par les organismes
publics, qui vise à présenter une évaluation des effets bénéfiques et néfastes de projets ou de
politiques dont on envisage l’implantation
Budget d’adaptation
Objectifs intervenant Identification des Grille de décision
dans le raisonnement changements induits Pour Contre
(combinés ou non) (par rapport à la
situation
existante)
Résultat économique et financier du projet – ∆ du résultat = solde du budget partiel Produits en plus Produits en moins
– Gestion du financement et de la trésorerie
Charges en moins Charges en plus
Charge de travail du chef d’exploitation et pilotage du ∆ des volumes horaires Charge de travail Charge de travail (+)
projet et de la qualité du travail (-)
Sécurité (risque humain du dirigeant et des employés) ∆ du risque Exposition (-) Exposition (+)
Risque économique de marché (dépendance, volatilité ∆ de la dépendance Dépendance (-) Dépendance (+)
des cours, qualité des débouchés)
Risque environnemental (risque sanitaire, pollution, ∆ dans ce domaine Amélioration (-) Dégradation (+)
réglementation et conformité)
Est-il possible d’arrêter le lait?
Le cas initial se situe en 2014 avec des cours de céréales favorables. Christophe s’interroge sur la
pérennité de son atelier lait, sachant que les cours peuvent fluctuer. Il nous confie les données 2014
de son élevage :
Gaec père/filssur 250 hectares (80 ha de prairies temporaires de moins de 5 ans qu’il peut donc
retourner) et un troupeau de 70 VL produisant550 000 l de lait par an.
Coût de production avant rémunération du travail et des capitaux: 320 €/100 l(dans la moyenne
nationale)dont 154 €/1000 l de charges opérationnelles (48 %)et 166 €/1000 l de charges de
structure. Prix de vente du lait de 330 €/100 l
Le père prend sa retraite cette année. Au regard du prix du blé et des difficultés à trouver de la
main d’œuvre, le fils Christophe est tenté d’arrêter l’atelier lait.
Objectifs
Élaboration du budget partiel avec les bases suivantes Rend Prix Prix Aide Char Coût
emen de de spéci ges des
t vente vente fique opér trava
• prix du lait à 330 €/1 000 L et prix de vente du blé à 180 €/t objec €/t de la €/ha ation ux
tif paille nelles tiers
• taux de réforme : 27 %, poids de réforme moyen : 320 kg, (t/ha) €/ha €/ha €/ha
• Produits en plus
• Nouvelles charges
Produits en moins Produits en plus
Produit lait (550000*0,33£)
181500£ Vente du blé (48 ha *8t/ha*180£/t +paille 48ha* 100£/ha)
73920£
Produit réforme (taux de réforme 27%)
Poids réforme 320 kg à 2,8£/kg Vente du colza (24ha*3,5t/ha*370£/t) 31080£
16940£
Vente des pois (8ha*150£/ha)+ aide aux protéagineux 8ha*150
Produit veaux (30 veaux à 80£) £/ha) 9200£
2400£
Total 114200£
Total
200840£
Gérer la main d’œuvre: la main-d’œuvre et son coût sont un point central en élevage laitier. Par
exemple, pour remplacer un départ à la retraite d’un exploitant on peut procéder soit:
-Au délégation des travaux
-trouver un salarié à plein temps ou à temps partagé
Réfléchir à une association (enfant, voisin…) Augmenter l’efficacité et la productivité: c’est à
travers la maîtrise de la productivité tout en agissant sur le profil d’élevage et le système mis en
œuvre.
Les points de vigilance
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1- Deux notions essentielles : Le prix et le coût
La problématique
Le prix idéal
Analyse de la valeur
Les conséquences en matière de gestion de l’exploitation sont importantes :
Le coût cible global Prix de vente final Les marges bénéficiaires des
intermédiaires éventuels.
Les spécificités agricoles à prendre en compte
Cette démarche qui a été adoptée par les grandes entreprises positionnées sur les biens
de consommation courante est assez nouvelle pour le monde de l’agriculture et de
l’agro-alimentaire. Elle est maintenant bien éprouvée et, sans être la réponse absolue,
fournit de bons points de repère au moment de décider. C’est donc une aide précieuse
à connaître
Réussissez vos yaourts avec la méthode
du coût cible !
Un éleveur laitier qui compte fabriquer et commercialiser en direct auprès
d’épiceries régionales bio des yaourts bio aux fruits selon une méthode
traditionnelle. Ces produits ultra-frais seront fabriqués à base de lait
produit localement, de bactéries, protéines et différents additifs.
% 100 % 25 % 5% 5% 20 % 40 % 5%
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1- Les principes et finalités
O désigne les objectifs, c’est-à-dire les missions assignées à l’organisation. C’est à partir
des éléments caractéristiques des objectifs (rapidité, qualité, coûts…) que les indicateurs
de performance pourront être définis.
R désigne les responsabilités sur le domaine d’action et les moyens à mettre en œuvre. Il
s’agit, ici, de vérifier que les variables d’action identifiées précédemment appartiennent
bien au champ de responsabilités et pourront donc bien être mises en œuvre.
3- La forme du tableau de bord
4- La représentation visuelle
Conclusion