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Cours Electrotechnique

Module : Système d’entrainement


électrique à vitesse variable
Professeur Zeyneb Belganche
ENSAM Rabat
Université Mohammed V de Rabat
1
Structure de la présentation de la
partie I du cours

Partie I: Constitution d’une machine à courant continu

Partie II: Principes de la variation de vitesse d’une MCC à excitation indépendante

2
Partie I

3
Structure de la présentation

Partie I
I- C’est quoi une MCC, Domaines d’utilisation et l’intérêt de l’étudier ?

II- Constitution et principe de fonctionnement

III- Grandeurs caractéristiques

IV- Etude Electrique du Moteur

V-Différents types de la MCC

VI- Bilan des pertes : Fonctionnement Moteur et Génératrice

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C’est quoi une MCC, Domaines d’utilisation et l’intérêt de
l’étudier ?

Une Machine à Courant Continu est une machine :


▪ Tournante
▪ Réversible qui peut fonctionner en 2 Modes:

Moteur : Conversion de l’énergie Génératrice : Conversion de l’énergie


électrique en énergie mécanique mécanique en énergie électrique

Charge Charge
mécanique électrique

5
- Les différents modes de fonctionnement de la machine dans le plan couple vitesse:

1er et 3ème quadrants fonctionnement


moteur, le moteur fournit de
l’énergie mécanique à la charge.

2ème et 4ème quadrants


fonctionnement en génératrice, le
moteur reçoit de l’énergie mécanique
de la charge

6
Ces machines présentent certains inconvénients :
▪ Coûts élevés et fragilité du collecteur

Mais leurs utilisation restent toutefois privilégié dans certains domaines où elles demeurent
la solution la plus économique :

▪ La traction électrique (chariots élévateurs, traction automobile, traction ferroviaire),


▪ En tant que moteur universel dans l’électroménager et l’outillage
▪ Dans les applications de faible puissance lorsque la source d’énergie est continue (piles
ou batteries) exemple : jouets, perceuses miniatures et l’automobile (lève-vitre,
démarreurs, ventilateurs, essuie-glaces…

▪ Pour les puissances plus élevés : Quand il y a besoin d’une grande variation de
vitesse : moteur d’entrainement à vitesse variable (peut être réglée facilement dans
un régime permanent entre un rapport 1 à 1000):

7
Propriété essentielle de ce type de moteur en plus de la particularité d’avoir un fort
couple au démarrage.

8
Constitution et principe de fonctionnement
La machine à courant continu est constitué de 3 parties principales:
➢ Inducteur (Stator): Partie fixe constituée d’aimants ou d’électro-aimants (bobinage
parcouru par un courant continu 𝑖) montés à l’intérieur d’une culasse.

Figure 1:culasse et placement des bobines sur le Figure 2:Courant d’excitation dans l’inducteur
circuit magnétique d'une MCC et champ d’induction magnétique

➢ Il sert à créer un champ magnétique 𝐵 (champ inducteur) dans le rotor

9
Constitution et principe de fonctionnement

➢ Les lignes du champ magnétique se dirigent du pôle Nord vers le pôle


Sud, en traversant:
▪ l’entrefer, puis l’induit où elles sont canalisées, ensuite elles franchissent
à nouveau l’entrefer pour arriver au pôle sud et retournent par le Stator
aux pôles Nord.

Figure 3:Composants d’une machine à courant continu 10


Constitution et principe de fonctionnement

▪ L'entrefer est l'espace entre les pôles du stator et le rotor. Il doit être le
moins grand possible (de l’ordre de 1.5 à 5 mm pour les machines de
faible et moyenne puissance) pour faciliter justement le passage du flux de
l’inducteur vers l’induit.

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➢ Induit (Rotor) : Partie mobile (tournante) de la machine.

Figure 4:Induit d’une MCC

➢ C’est un bobinage parcouru par le courant I ( courant d’induit)

▪ L’induit est constitué de plusieurs bobines similaires disposées d’une manière


uniforme autour d’un noyau cylindrique.
▪ Le noyau cylindrique est fait d’un assemblage de tôles en fer doux qui sont isolées
électriquement les unes des autres et portent des encoches où les conducteurs
traversés par les courants absorbés ou débités par la machine y sont solidement
maintenus au moyen de cales en fibre de verre
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Constitution et principe de fonctionnement

• Les conducteurs sont faits en cuivre


ou parfois en aluminium pour
faciliter la circulation des courants
électriques.
• Chaque deux conducteurs sont
Figure 5:Placement des conducteurs dans les encoches de
l’induit soudés à une lame du collecteur

On compte deux types de conducteurs :


• des conducteurs actifs qui sont traversés par le champ magnétique
• des conducteurs passifs qui se trouvent à l’extérieur du champ magnétique,
sur les deux bases du rotor.
13
➢ Collecteur et balais : Contact électrique entre l’induit et l’extérieur de la machine
➢ Le collecteur est constitué de plusieurs lames de cuivre isolées entre elles, situées à
l’extrémité du rotor

Figure 6:Collecteur et balais d’une machine à courant


continu

➢ Les balais (éléments conducteurs fixes) frottent sur les lames du collecteur. Ils permettent
l’injection ou la collecte du courant sur le collecteur.
➢ La pression continue et stable des balais sur le collecteur est assurée par des ressorts
ajustables

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Fonctionnement en Moteur

▪ Présence du champ magnétique 𝑩 produit


par l’inducteur + Courant continu I de
l’induit fournit par une alimentation de
l’induit
Soumission des conducteurs de
l’induit à une force électromagnétique
Figure 7:Principe de fonctionnement en moteur
à courant continu

C’est la force de Laplace qui sera responsable de la rotation du rotor en créant un couple
moteur

𝒅𝑭 = 𝑰𝒅𝒍 ∧ 𝒅𝑩

15
Fonctionnement en Génératrice

L’action du champ d’induction sur l’induit en


mouvement permet de créer une f.e.m de forme
continue.
Le phénomène d’induction électromagnétique est
régi sous la loi de Faraday

𝑑𝜙
𝑒=−
𝑑𝑡
𝜙 = 𝐵. 𝑆Ԧ
Figure 8:Principe de fonctionnement en
génératrice à courant continu

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Grandeurs caractéristiques

Force contre-électromotrice (f.c.e.m induite)

𝑬 =𝒌∙𝛀∙𝝓 𝒑:Nombre de paire de pôles de l’inducteur

Avec 𝒂:Nombre de paire de voies de l’enroulement d’induit


𝑝 𝑁
𝑘 = 𝑎 ∙ 2𝜋 = 𝑐𝑡𝑒 𝑁:Nombre total de conducteurs (brins) actifs de l’induit (deux par
spire)
E: Force electromotrice induite
(Tension continue 𝜙:Flux magnétique crée sous un pôle par l’inducteur (Weber)
en V)
Ω: Vitesse de rotation 𝑟𝑎𝑑Τ𝑠

La f.e.m est proportionnelle au courant d’excitation et à la vitesse de rotation (le flux dépend du
courant d’excitation)
Dans le cas d’un flux constant 𝑬 = 𝒌′ ∙ 𝜴 avec 𝑘 ′ : constante de vitesse

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Grandeurs caractéristiques

Couple électromagnétique

𝑪𝒆𝒎 = 𝒌. 𝝓. 𝑰
𝐼: 𝐜𝐨𝐮𝐫𝐚𝐧𝐭 𝒅′𝐢𝐧𝐝𝐮𝐢𝐭 (𝐞𝐧 𝐀)
𝑪𝒆𝒎 : couple
k : La même constante de la f.c.e.m dépendant de la machine
Électromagnétique
(en Nm)

Le couple électromagnétique est proportionnel au courant d’excitation et courant


d’induit

Cas particulier : quand on a affaire à un inducteur à aimants permanents, on se retrouve avec


un flux constant ce qui implique 𝐶𝑒𝑚 = 𝑘𝑐′ . 𝐼 avec 𝑘𝑐′ : constante du couple
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Etude Electrique du moteur
Représentation d'une machine à courant continu à circuit inducteur

MCC à
Ω : vitesse angulaire
circuit
inducteur

𝑹: Résistance interne totale en (Ω)


𝑳: Inductance interne en Henri (H)
E : f.e.m induite en (V)
I : courant d’induit en (A)

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Etude Electrique de la MCC
Equations générales d’une machine à courant continu

Equations électriques

Stator : u=ri
𝑑𝐼
Rotor U=RI+L𝑑𝑡 + 𝐸 avec : 𝐸 = 𝐾𝜙Ω
𝑑𝐼
Le terme L n’existe que si le courant est variable, c’est-à-dire aux régimes transitoires
𝑑𝑡

(démarrage, freinage). En régime permanent établi, il est alors possible de simplifier ce


modèle d’où : U=RI+E

20
Etude Electrique du moteur

Modes de fonctionnement de la machine à courant continu

Le sens du courant induit I dépend du mode de fonctionnement :


Moteur --« puissance mécanique -- » E et I en sens inverses (récepteur)
Génératrice --« Puissance électrique- - » E et I dans le même sens

J:Moment d’inertie
f :Coefficient de frottement
𝑇𝑟 :couple résistant
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Etude Electrique du moteur

Mode génératrice, Schéma équations de fonctionnement

𝑼 = 𝑬 − 𝑹𝑰
𝒅𝛀
𝑱 = −𝑻𝒆𝒎 − 𝒇𝛀 + 𝑻𝒓
𝒅𝒕

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Différents types de la MCC

Les machines à courant continu ont la spécificité d’être des machines à deux circuits
magnétiques Possibilité d’effectuer différents branchements de ces circuits
moyennant plusieurs types de machine :

Excitation composée
Excitation séparée ou Excitation Parallèle (Machine compound)
indépendante (Machine shunt ) Excitation en
série

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Excitation séparée ou indépendante

Le circuit inducteur est séparé du


circuit de l’induit. L’alimentation de
l’inducteur se fait par une source
indépendante

Circuit d’excitation : 𝒖 = 𝒓. 𝒊 (r : résistance du bobinage de l’excitation)

Circuit d’induit : 𝑼 = 𝑬 + 𝑹𝑰

Ce moteur est régi par les équations caractéristiques suivantes:

𝑪𝒆𝒎 = 𝒌. 𝜱. 𝑰 et 𝑬 = 𝑲𝝓𝜴

En faisant varier U, on travaille sur une large plage de vitesse de rotation 24


Démarrage

Selon la loi d’Ohm, le courant absorbé par un moteur à courant continu est donné par :

𝑼−𝑬
𝑰=
𝑹

La force contre électromotrice E est nulle entre le moment du branchement du


moteur et de son décollage puisque la vitesse y est nulle. L’intensité du courant
dépend alors que de la résistance R
𝑼
𝑰𝒅 =
𝑹
𝑰𝒅 : valeur du courant est très importante au démarrage

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Exemple d’un moteur aux caractéristiques suivantes
U = 240V In =?

R = 1Ω Id =?

P = 3.6KW Id = ⋯ In ?

26
Exemple d’un moteur aux caractéristiques suivantes
U = 240V 3600
In = = 15A
240

R = 1Ω 240
Id = = 240A
1

P = 3.6KW Id = 16 In

27
Exemple d’un moteur aux caractéristiques suivantes
U = 240V 3600
In = = 15A 1- Ce courant très supérieure au courant nominal peut
240
entrainer plusieurs conséquences à savoir :
R = 1Ω
Id =
240
= 240A
• Echauffement conséquent de l’induit
1
• Une chute de tension inadmissible sur le réseau
P = 3.6KW Id = 16 In d’alimentation
• Un couple de démarrage très supérieure et
risquant de rompre l’accouplement
❑ Monter une résistance en série avec Il y a plusieurs solutions pour limiter la valeur de ce
l’induit, on aura alors un courant au courant qui doit être égal de 1 à 2 fois le courant
démarrage égal à : nominal In (en général Id =1.5In ) :
U U
Id = R+R et R h = I − R
h d
(𝑅ℎ : Rhéostat de démarrage) 3- Le rhéostat de démarrage comporte, en général,
En continuant notre analyse par rapport plusieurs plots de façon à diminuer la résistance R h
à l’exemple précèdent, on se retrouve au fur et à mesure que la vitesse augmente.
avec ❑ On peut éventuellement démarrer sous une tension
240 d’alimentation réduite
Rh = − 1 = 9.67Ω
22.5 En restant toujours sur notre exemple :
𝑈𝑑 = 𝑅. 𝐼𝑑 = 𝑅. 1,5. 𝐼𝑛 = 22.5 V
28
Conclusion

Pour diminuer le courant au démarrage, il faut démarrer le moteur à tension réduite ( dans le cas

où la tension d’alimentation est variable) , sinon si la tension de l’induit U est constante , il faut

insérer un rhéostat de démarrage 𝑅ℎ en série avec l’induit ( elle est maximale à l’instant de

démarrage , et elle est nulle lorsque le moteur atteint sa vitesse de rotation nominale.

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Fonctionnement à vide

A vide, la seule puissance absorbée sert à compenser les pertes. La puissance utile est nulle

Si on considère que la tension aux bornes de


l’induit est constante, la vitesse de rotation est
alors proportionnelle au courant d’excitation
𝑈−𝑅𝐼0
Ω= 𝐾𝜙
avec 𝐼0 ≈ 0 (U=E)

𝑈 𝟏
→ Ω0 = →𝛀𝜶
𝐾𝜙 𝒊
Figure 9:Caractéristique Ω 𝑖 à U constante
Vu que le flux est proportionnel au courant
d’excitation
Conclusion :
• On peut fixer la vitesse à vide par le biais de la tension d’alimentation ou du flux
inducteur
30
Risque d’emballement du moteur
Pour ne pas se retrouver face à un emballement du moteur, il faut absolument éviter une
coupure brusque dans le circuit d’excitation qui entraine une annulation de l’intensité du
courant dans l’inducteur, le flux alors tend vers zéro et la fréquence de rotation du moteur
tend vers l’infini ( la vitesse augmente très rapidement)

𝑈 − 𝑅𝐼
Ω=
𝐾𝜙

Il faudrait cependant faire très attention en ce qui concerne le respect de l’ordre pour le
câblage et le dé câblage du moteur. . L’inducteur doit être alimenté en premier lors du
câblage, il sera débranché en dernier au dé câblage du moteur. L’induit ne doit jamais être
alimenté sans la présence d’un courant d’excitation.

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Fonctionnement en charge: Caractéristique de la vitesse
Caractéristique de la vitesse

Dans ce cas , la tension d’alimentation de l’induit et le courant d’excitation sont réglés à leurs
valeurs nominales

En exprimant la vitesse de rotation en fonction de la tension


d’alimentation:

U−RI 1
𝛀= =𝑘 ′ 𝑈 − 𝑅𝐼 ; 𝑘 ′= =cte
𝑘𝜙 𝑘𝜙

𝑬
Et Ω𝟎 =𝒌𝝓 ce qui implique :

𝑅𝐼
Ω = Ω0 (1 − )
𝑈
En supposant que la tension aux bornes de l’induit est constante
ainsi que le courant d’excitation ce qui implique un flux
constant. La vitesse de rotation varie légèrement avec la charge Figure 10:Caractéristique Ω 𝑖 en 32
charge à U et i constants
Fonctionnement en charge :Caractéristique du couple
Caractéristique du couple
Pour une excitation constante (𝜙 = 𝑐𝑠𝑡), le couple électromagnétique est proportionnel au
courant induit : 𝑪𝒆𝒎 = 𝑲𝝓𝑰
𝑈−𝐸
Or que 𝑈 = 𝑅𝐼 + 𝐸 → 𝐼 = 𝑅
𝑈−𝐸
D’où: 𝐶𝑒𝑚 = 𝐾𝜙𝐼=𝐾𝜙
𝑅

𝑈 − (𝐾𝜙Ω) 𝐾𝜙𝑈 𝐾 2 𝜙 2
𝐶𝑒𝑚 = 𝐾𝜙 = − Ω
𝑅 𝑅 𝑅
On constate que le couple au démarrage est
important (à Ω = 0) -> Le moteur démarre tout
Figure 11:Caractéristique mécanique du Moteur à
seul courant continu

La caractéristique mécanique est donc une droite de pente fortement négative compte tenu de la faible
valeur de la résistance de l’induit (presque parallèle à l’axe des couples )
Conclusions

34
Excitation en parallèle (shunt)
le circuit inducteur est branché en parallèle avec l'induit.
L’inducteur et l’induit sont alimentés sous la même tension

Au démarrage l’appel de courant est énorme. On risque alors d’endommager le


collecteur. Pour réduire le courant au démarrage, il suffit de monter en série avec
l’induit un rhéostat de démarrage

35
Si on maintient le flux constant, le couple électromagnétique est proportionnel au
courant induit

36
𝑅𝐻𝐷

37
Caractéristique de la vitesse

𝑈𝑡 = 𝑅 + 𝑟 𝐼 + 𝐸 → 𝐸 = 𝑈𝑡 − 𝑅 + 𝑟 𝐼

𝑈𝑡 − 𝑅+𝑟 𝐼
𝐾𝜙Ω = 𝑈𝑡 − 𝑅 + 𝑟 𝐼 → Ω =
𝐾𝜙

𝑈 (𝑅+𝑟)
Ω = 𝐾𝜙𝑡 − 𝐾𝜙
𝐼

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Avantages du moteur série Inconvénients du moteur série

𝐶𝑒𝑚 Proportionnel au carré du courant La vitesse de rotation dépend fortement de la

d’induit 𝐶𝑒𝑚 𝛼 𝐼 2 charge : elle augmente rapidement quand la

il a la spécificité d’avoir un couple charge diminue

important en particulier au démarrage. A vide 𝐼 ≈ 0 ; 𝐸 ≈ 𝑈 et puisque f.e.m est

Ex: Le moteur universel fonctionne sur proportionnel à la vitesse ainsi qu’au courant

le même principe qu’une machine à d’induit 𝐸 𝛼 𝐼Ω, on se retrouve avec une

courant continu à excitation série vitesse qui tend vers l’infini donc
emballement du moteur

Conclusion : Ce moteur doit toujours avoir une charge car à vide il s’emballe
39
Bilan des pertes :Fonctionnement moteur et génératrice

Une machine électrique est essentiellement constituée des matériaux cités ci-dessous :
▪ Cuivre (parfois aluminium): Traversé par des courants et facilitant leur circulation.
L’ensemble des conducteurs en cuivre constitue le circuit électrique.
▪ Fer (acier) : canalise le flux magnétique, il est le siège de B élevé. L’ensemble des pièces
en fer constitue le circuit magnétique.
▪ Air : Généralement l’entrefer d’une machine électrique est le plus petit possible

40
L’utilisation de ces matériaux induit différentes pertes :
Pertes magnétiques 𝑃𝑓𝑒𝑟 : elles sont dues à l’hystérésis et aux courants de Foucault dans le
fer.
Pertes Joules 𝑃𝐽 : Pertes dans l’induit et l’inducteur dues aux résistances des bobinages
Pertes mécaniques 𝑃𝑚é𝑐𝑎 : Elles sont dues aux frottements des diverses pièces en
mouvement
On définit alors les pertes dites constantes ou collectives. C’est-à-dire que si le moteur
travaille à vitesse et flux constants, les pertes fer et mécaniques sont approximativement
constantes 𝑷𝒄 = 𝑷𝒇𝒆𝒓 + 𝑷𝒎é𝒄𝒂
On s’intéresse pour ce qui suit aux machines à excitations indépendantes en fonctionnement
moteur.

41
Bilan de puissance d’une génératrice

Bilan des puissances inclut les puissances d’origine mécanique ( puissance


BB (puissance utile ) ainsi que les pertes
absorbée) jusqu’à celles d’origine électrique
électriques et mécaniques

Pertes par effet


Joule ( inducteur et
Pertes collectives
induit)
42
Bilan de puissance d’une génératrice

La génératrice reçoit la puissance absorbée 𝑃𝑎 , produit du moment du couple mécanique


C provenant d’un système auxiliaire et de BB
la vitesse angulaire Ω.

𝑃𝑎 𝑊 = 𝑪 𝑵. 𝒎 . Ω[𝑟𝑑 Τ𝑠] + 𝒖𝒊 𝑃𝑐 [𝑊] = 𝐶𝑝 [𝑁. 𝑚]. Ω[𝑟𝑑 Τ𝑠]

Puissance absorbée : puissance mécanique reçue Pertes collectives (somme des pertes
mécaniques et magnétiques) avec 𝐶𝑝 moment
+puissance consommée par l’inducteur (r. i2 = u. i)
du couple de pertes

𝑃𝑒𝑚 𝑊 = 𝐶𝑒𝑚 [𝑁. 𝑚]. Ω[𝑟𝑑Τ𝑠] = 𝐸 𝑉 . 𝐼 𝐴 𝑃𝑗 𝑊 = 𝑃𝐽 + 𝑃𝑗𝑒 = 𝑅 Ω . 𝐼 2 A + 𝑟 Ω . 𝑖 2 A

Puissance électromagnétique respectivement mécanique et Pertes électriques par effet Joule respectivement dans
l’induit et l’inducteur (r. i2 ou u. i)
électrique

𝑃𝑒𝑚 𝑊 = 𝑃𝑎 𝑊 − 𝑃𝑐 [𝑊]

𝑃𝑢 [𝑊] = U[V]. I[A] (électrique)

𝑃𝑢 𝑊 = 𝑃𝑒𝑚 𝑊 − 𝑃𝐽 𝑊 = 𝑃𝑎 𝑊 − 𝑃𝑐 𝑊 − 𝑃𝐽 𝑊
43
Bilan de puissance d’une génératrice

Le rendement total de la génératrice s’écrit sous la forme suivante :

𝑃𝑢 𝑈. 𝐼
𝜂= =
𝑃𝑎 𝐶. 𝛺 + 𝑢. 𝑖
BB

44
Bilan de puissance d’un moteur

Bilan des puissances = les puissances d’origine électrique ( puissance absorbée) ou


BB que les pertes électriques et
d’origine mécanique (puissance utile ) ainsi
mécaniques

45
Bilan de puissance

Le moteur reçoit la puissance absorbée 𝑃𝑎 , produit la tension, appliquée sur les bornes
BBtraverse
de l’induit et de l’intensité du courant qui le

𝑃𝑎 𝑊 = 𝑈 𝑉 . 𝐼 𝐴 + 𝑢 𝑉 . 𝑖 𝐴 𝑃𝑗 𝑊 = 𝑃𝐽 + 𝑃𝑗𝑒 = 𝑅 Ω . 𝐼 2 A + 𝑟 Ω . 𝑖 2 A
Puissance électrique absorbée respectivement dans Pertes électriques par effet Joule respectivement dans
l’induit et l’inducteur l’induit et l’inducteur (r. i2 ou u. i)

𝑃𝑒𝑚 𝑊 = 𝐸 𝑉 . 𝐼 𝐴 = 𝐶𝑒𝑚 [𝑁. 𝑚]. Ω[𝑟𝑑 Τ𝑠] 𝑃𝑐 [𝑊] = 𝐶𝑝 [𝑁. 𝑚]. Ω[𝑟𝑑Τ𝑠]

Puissance électromagnétique électrique et mécanique Pertes collectives (somme des pertes mécaniques et
pertes fer) avec 𝐶𝑝 moment du couple de pertes
𝑃𝑒𝑚 𝑊 = 𝑃𝑎 𝑊 − 𝑃𝑗 [𝑊]

𝑃𝑢 [𝑊] = 𝐶𝑢 [𝑁. 𝑚]. Ω[𝑟𝑑 Τ𝑠]

𝑃𝑢 𝑊 = 𝑃𝑒𝑚 𝑊 − 𝑃𝑐 𝑊 = 𝑃𝑎 𝑊 − 𝑃𝑗 𝑊 − 𝑃𝑐 𝑊
46
Bilan de puissance

Le rendement total du moteur s’écrit sous la forme suivante :

𝑃𝑢 𝐶. 𝛺
𝜂= =
𝑃𝑎 𝑈. 𝐼 + 𝑢. 𝑖
BB
Cas particulier : Si on a affaire à un moteur à aimants permanents : la tension et
l’intensité du courant du circuit de l’excitation ainsi que les pertes par effet Joule dans
l’inducteur n’existent pas.

47
Exercices d’application

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Moteur à excitation Indépendante
Enoncé

Un moteur à courant continu à excitation indépendante tourne à une vitesse de rotation de


l’ordre de 1000 𝒕𝒓Τ𝒎𝒊𝒏 .et la variation de la tension aux bornes de l’induit en fonction du
courant d’excitation sont explicités dans le tableau ci-dessous.
Les mesures ont été prises en supposant que le circuit est ouvert.

𝑰𝒆 (A) 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
U(V) 0 30 60 85 102 115 124 130 134

Le circuit d’excitation est alimenté avec une tension constante 𝑼𝒆 = 𝟐𝟒𝑽 la résistance de
l’inducteur est réglable. La résistance de l’enroulement d’induit est égale à 𝑹 = 𝟎, 𝟐𝜴 et la
tension aux bornes de l’induit est de l’ordre de 𝑼 = 𝟏𝟑𝟎𝑽. Les pertes dues aux frottements
et au vent peuvent être négligées.

49
Moteur à excitation Indépendante
Questions

1. Calculez le courant d’excitation si le moteur fonctionne sans charge à une vitesse de


rotation égale à 1000 𝒕𝒓Τ𝒎𝒊𝒏
2. Le moteur entraine une charge à 1200 𝒕𝒓Τ𝒎𝒊𝒏 . Calculer la tension d’induit à 1200
𝒕𝒓Τ𝒎𝒊𝒏 si la résistance du circuit d’excitation est 𝒓 = 𝟔𝟎𝜴
3. Calculer le couple utile sous ces dernières conditions
4. En maintenant la tension constante aux bornes de l’induit, le courant d’excitation est
ajusté jusqu’à ce que le moteur fonctionne en régime permanent , fournissant une charge
utile mécanique de 𝟒𝟏𝟔𝟎 𝑾 à 1450 𝒕𝒓Τ𝒎𝒊𝒏 .Calculez le rendement

50
Moteur à excitation Indépendante
Réponses

A retenir depuis l’enoncé :


Il y a deux importantes informations à retenir à partir de l’énoncé à savoir :
➢ Vu que le circuit est ouvert, le courant d’induit est nul I= 0 ce qui implique que la f.e.m
est égale à la tension d’induit pour la vitesse de rotation à 1000 𝒕𝒓Τ𝒎𝒊𝒏
𝐸|1000 = 𝑈|1000
➢ Vu que la f.e.m est proportionnelle à la vitesse de rotation .Nous utiliserons cette
notation pour montrer explicitement que les données sont valides pour une seule vitesse
exemple 𝐸|1000 pour la spécifique vitesse de 1000 𝒕𝒓Τ𝒎𝒊𝒏
➢ Même si le test est effectué en supposant que le circuit est ouvert , toutefois les données
dans le tableau restent valables pour 𝐸1000

51
Moteur à excitation Indépendante
Réponses

1- Cette question se rapporte au fonctionnement d’un moteur à vide tournant à la même vitesse
de rotation (1000 𝒕𝒓Τ𝒎𝒊𝒏 ) que les données explicitées dans le tableau mentionnée dans
l’énoncé .
Un fonctionnement à vide avec pertes de frottements négligeables signifie que le moteur ne
produit aucun couple. Il n'y a donc pas de courant d'induit, I = 0 et 𝑈|1000 = 𝐸|1000 = 130 V
D'après le tableau :
𝑬|𝟏𝟎𝟎𝟎 = 130V se produit lorsque 𝑰𝒆 = 0.7A
2- Le moteur ne fonctionne plus à 1000 𝒕𝒓Τ𝒎𝒊𝒏 . La tension d'induit est donnée par:
𝐸 = 𝑘𝜙Ω
La f.e.m est proportionnel au produit 𝑘𝜙 ainsi qu’a la vitesse de rotation . Le flux quand à lui est
proportionnel au courant d’excitation, et comme la tension et la résistance relatives au circuit
d’excitation sont spécifiées dans l’enoncé , une première étape consiste à trouver le courant
d’excitation.
52
𝑈𝑒 = 𝐼𝑒 𝑟 donne 𝑰𝒆 = 0.4A
Moteur à excitation Indépendante
Réponses
2- D’après le tableau , quand on a une vitesse de rotation égale à 1000 𝒕𝒓Τ𝒎𝒊𝒏 et 𝑰𝒆 = 0.4A
La f.e.m 𝐸 = 102𝑉 . On a besoin pour cette question de trouver 𝐸 pour le cas où la vitesse de
rotation est égale à 1200 𝒕𝒓Τ𝒎𝒊𝒏 et 𝑰𝒆 = 0.4A
Vu que le courant d’excitation est constant, le flux est constant aussi.
La tension d'induit sera proportionnelle à la vitesse:
𝟏𝟐𝟎𝟎
𝑬|𝟏𝟐𝟎𝟎= 𝑬|𝟏𝟎𝟎𝟎𝟏𝟎𝟎𝟎 𝑬|𝟏𝟐𝟎𝟎=122.4V

3- Pour le calcul du couple utile, on va considérer l’ impact dû au changement de vitesse sur le


circuit
𝑈 = 𝐸 + 𝑅𝐼
En utilisant l’équation relative à la puissance utile, on trouve:

122.4∗38
𝑃𝑢 = 𝐶𝑢 Ω = EI 𝐶𝑢 = 2𝜋 = 37𝑁𝑚
1200∗ 60

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