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Objectifs
Plan
Migraine
I. Définition-Epidémiologie
II. Physiopathologie
III. Diagnostic clinique de la migraine
IV. Complication de la migraine
V. Diagnostic differentiel
VI. Place des examens complémentaires
VII. Traitement de la migraine
1. Traitement pharmacologique
2. Traitement non pharmacologique
Algies de la face
Conclusion
LA MIGRAINE
I. Définition- Epidémiologie
La migraine est une maladie chronique qui évolue par crises récurrentes. Elle
s’individualise par la survenue d’accés répétées d’hémicrânies pulsatiles, d’intensité
variable, en règle unilatérale, s’accompagnant de nausées et parfois vomissements.
Entre les crises, les migraineux ne présentent aucun symptôme.
La prévalence est estimée chez l’adulte de 18 à 65 ans entre 17 et 21% avec une nette
prédominence féminine (3 femmes pour un homme)
II. Physiopathologie
Actuellement, les études convergent pour expliquer la migraine comme une maladie
neurovasculaire avec une hyperexcitabilité des neurones corticaux sous tendue par une
susceptibilité génétique complexe et environnementale.
En ce qui concerne l’origine de la maladie migraineuse, deux théories:
la première théorie est la théorie anatomique du générateur de la migraine. Ce
"générateur" serait situé au niveau de la calotte mésencéphalique et serait responsable
du dysfonctionnement du tronc cérébral.
La deuxième théorie est la théorie neurophysiologique : la maladie migraineuse serait
la résultante de l’état d'hyperexcitabilité cérébrale. L’origine de cette hyperexcitabilité
serait due à un déficit intracellulaire en magnésium ou à des mutations génétiques des
canaux ioniques entrainant une libération excessive de glutamate dans la fente
synaptique.
L’aura est liée à un dysfonctionnement transitoire cortical avec une ischémie focale.
Cette ischémie induit une dépolarisation neuronale corticale par libération massive
d’ions potassium et de glutamate dans le milieu extracellulaire. La vague de dépression
électrique progresse lentement à la surface du cortex cérébral, de l’arrière à l’avant du
cerveau. La « marche migraineuse » est la résultante d’une ou plusieurs vagues de
dépression corticale chez les sujets prédisposés.
La dépression corticale envahissante reflète un dysfonctionnement de l’unité neuro-
vasculaire et constitue un stress majeur pour le cerveau. Elle entraîne la libération au
niveau cortical de divers métabolites (acide arachidonique, monoxyde d’azote), d’ions
(H+, K+), et des neurotransmetteurs (glutamate). Ces différentes molécules se diffusent
localement et sensibilisent les afférences nociceptives trigéminales périvasculaires au
niveau de la pie mère. En résulte l’activation du système Trigémino-Vasculaire, qui est
lui responsable de la douleur céphalique.
La céphalée démarre après l’aura, toujours dans un contexte d’hypo-perfusion. Elle est
due à l’activation anormale des terminaisons périvasculaires présynaptiques des
neurones trigéminés. Le système trigéminovasculaire est constitué des nerfs trijumeaux
innervant les méninges et les vaisseaux intracrâniens. Ces vaisseaux intracrâniens, pie-
mériens et dure-mériens, peuvent envoyer une information douloureuse.
On distingue deux types de migraine. Ces deux types de migraine peuvent être
observés chez le même patient :
-Migraine sans aura (migraine commune)
-Migraine avec aura (migraine accompagnée)
IV. Complications
- Céphalées de tension : céphalées plus diffuses, non pulsatils, parfois, non aggravés
par l’effort, moins intenses, sans signes digestifs, parfois accompagnés de photophobie
ou de phonophobie, mais pas les deux en même temps. La migraine et la céphalée de
tension peuvent être associée ou intriquer chez le même patient
- Sinusite lorsque la douleur siège en frontale ou au niveau de la pommette
- Une névralgie d’Arnold lorsque la douleur débute dans la région occipitale et s’étend
en avant en hémicrânie.
- L’agie vasculaire de la face
Toute céphalée paroxystique inhabituelle par son intensité ou sa durée doit faire
rechercher une poussée hypertensive ou une hémorragie méningée, même chez un
migraineux connu.
IV. Facteurs déclenchants
2. EEG
Aucune indication à réaliser un EEG devant une migraine définie selon les critères IHS.
L’EEG n’est pas recommandé pour éliminer une céphalée secondaire.
3. Radiographie des sinus, radio du rachis cervical, un examen ophtalmologique,
une échographie abdomino-pelvienne
Il n’y a pas d’indication a réaliser ces examens radiologiques dans le bilan d’une
migraine
1. Traitement médicamenteux
b. Traitements spécifiques
Triptans : efficacité sur la céphalée, mais aussi sur les symptomes associées
Sumatriptan (Imigrane : cp 50 mg, ampoules 6 mg en SC, spray nasal : 20/
mg/ 0,1 ml)
Zolmitriptan (Zomig ou Zomigran, cp 2,5 mg) :1 cp à renouveler,
éventuellement au bout de 2 heures
Dérivés ergotés :
Tartarte de l’ergotamine ; Gynergène cafeiné cp 1mg ou suppo 2 mg,
posologie : 2 cp ou 1 suppo des le début de la crise, à renouveller 30 minutesplus
tard si la douleur persiste, ne pas dépasser 4mg/jours ou 10 mg/ semaines
Dihydroergotamine par voie nasale ou injectable
Le paracetamol, les AINS et les dérivés salicylés sont utilisés en première intention
Lorsque les crises résistent à ces medicaments, on a recours aux Triptans
Encadré 2 : critères de la migraine avec aura (adaptés d’apres les critères IHS)
A. au moins deux crises répondants aux critères B
B. Au moins 3 des 4 caractéristiques suivants :
- Un ou plusieurs symptomes de l’aura totalement réversibles
(symptomes visuelles lumières scintillantes, taches ou lignes et /ou perte de
la vision), symptomes sensitifs totalement réversibles, troubles phasiques
totalement réversibles)
- le symptôme de l’aura se développe progressivement sur plus de 4 minutes et
si plusieurs symptomes sont associés, ils surviennent progressivement
- la durée de chaque symptomes n’excède pas 60 minutes
C. l’examen clinique doit être normal entre les crises. En cas de doute un
désordre organique doit être éliminé par les investigations complémentaires appropriées
a. Clinique
▪ Adulte jeune
▪ Prédominence masculine
▪ Caractéristiques de la douleur :
- Intensité extrême, maximale en quelques minutes
- A type de déchirement, d’arrachement, voir de brulures
- Localisation strictement unilatérale et toujours du même coté,
périorbitaire
- Durée : 15 min à 3 heures, pouvant survenir a heure fixe
- Signes associées : larmoiement, congestion nasale, sudation cutanée
b. Evolution
Evolution par période douloureuse de 1 à 3 mois, volontaires saisonnière
c. Traitement
- Eradication de l’alcool (facteurs déclenchant)
- Sumatriptan en sous-cutanée
- Oxygénéthérapie (6 L/ min pendant 15 minutes
d. Complication
- Possible transformation en forme chronique
- Risque suicidaire
▪ Evolution
Au début de l’évolution, la douleur est toujours unilatérale intéressant le
plus souvent le territoire d’une seule branche du V. au cours de l’évolution,
la douleur peut gagner les autres territoires du V du même cote. La
bilatéralisation de la névralgie est possible mais rare
▪ Traitement
- Carbamazepine (Tegretol) constitue le traitement de première intention
- La posologie doit être augmenté progressivement jusqu’à la dose
minimale efficace (200 à 400 mg/jour
Références bibliographiques
1. G. Géraud. Physiopathologie de la migraine. Septembre 2010. Volume 23. Issue 3.
Page 126-132. https://link.springer.com/journal/11724/23/3/page/1
2. M. Lanteri-Minet et al. Prise en charge diagnostique et thérapeutique de la migraine
chez l’adulte et chez l’enfant. Revue neurologique. 2013. 169:14-29
3. Irène Barone-Kaganas. Migraine de l’adulte: physiopathologie, clinique, diagnostic
et traitement. Forum Med Suisse 2006;6:668–673
4. Sémiologie du système nerveux. Du symptôme au diagnostic. 2e édition. Professeur
Jean de Recondo. Médecine-Sciences. Flammarion