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5.1.1 Introduction
La compréhension de la circulation de l’eau dans le milieu poreux exige la connaissance des propriétés
physiques de l’eau et du matériau dans lequel elle se déplace. Les propriétés physiques de l’eau avec la taille
et la distribution des pores détermine comment l’eau est emmagasinée dans un volume donné et la facilité avec
laquelle l’eau s’écoule à travers le matériau. Dans toutes les investigations de l’eau souterraine, la
compréhension de la distribution de ces propriétés du matériau est la clé de la compréhension des modèles de
la circulation des eaux souterraines.
W F D (5.1)
où m est la masse du corps (en kg) et a est son accélération (en m/s2).
Le poids (P) d’un corps est la force gravitationnelle que la Terre exerce sur lui et vaut :
P mg (5.3)
où m est la masse du corps (en kg) et g est l’accélération gravitationnelle valant 9.8 m/s2. Le poids a les mêmes
unités que la force.
La masse volumique d’un fluide ou d’un solide () est sa masse (m) par unité de volume (V) et est donnée par :
m
(5.4)
V
où m est la masse du corps (en kg) et V est son volume (en m3). La masse volumique () s’exprime en kg/m3.
Le poids spécifique () d’une substance est son poids (P) par unité de volume (V). Il s’exprime en N/m3 et se
calcule par :
P
(5.5)
V
En combinant les relations (5.9) et (5.10), on obtient une définition alternative du poids spécifique :
g (5.6)
La pression (p) est une force (F) appliquée à une superficie (A) perpendiculaire à la direction de cette force. Elle
est donnée par :
F
p (5.7)
A
La polarité de la molécule d'eau provoque une attraction électrostatique aux autres molécules polaires et aux
molécules chargées. Les extrémités d'hydrogène d'une molécule d’eau sont attirées par les extrémités de
l'oxygène d'autres molécules d'eau, formant des liaisons faibles connues comme liaisons hydrogène. La liaison
hydrogène fait que des molécules d'eau se lient en un amas à l'intérieur duquel il y a un arrangement fixe et
éphémère comme dans un solide cristallin. Plusieurs isotopes différents d’hydrogène et de l'oxygène ont lieu
2
dans des eaux naturelles, mais ce sont les isotopes les plus courants, 1H et 16O, sont beaucoup plus abondants
que tous les autres.
La polarité et l'auto-attraction des molécules d'eau est la cause fondamentale de sa viscosité, sa tension
superficielle et sa capillarité.
L’eau est souvent considérée comme étant incompressible, mais elle a une compressibilité finie et faible. Étant
donné que la pression de l’eau P produit une augmentation dP à une température constante, la densité de
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l’eau augmente de d w à partir de sa densité originale w, et un volume d’eau donné Vw décroit en volume de
dVw en accord avec :
d w dV w
dP (5.8)
w Vw
b. Viscosité
La viscosité est la friction dans un fluide résultant de la force entre les attractions intermoléculaires. En s’écoulant
dans des matériaux à petites tailles de pores, l’eau se heurte à une résistance visqueuse plus grande. Cette
force résistante peut être donnée par :
dv
F A (5.9)
dz
où A est la surface du film ou lame d’eau entre les grains du matériau, la viscosité dynamique de l’eau, dv la
vitesse de l’eau, dz est la taille des pores.
La viscosité d’un fluide diminue généralement avec l’augmentation de la température, et l’eau n’en fait pas
exception. La viscosité dynamique de l’eau varie de = 1.79 x 10-3 N.sec/m² à 0° C à 1.01 x 10-3 N.sec/m² à
20°C.
(5.10)
Figure 5.2 – L’eau et l’air dans les pores d’un matériau granulaire
L’eau est attirée aux grains solides par le phénomène d’adhésion. L’exemple familier de l’eau s’élevant dans
une paille ou chalumeau (Figure 5.3) est aussi un bon exemple de la remontée capillaire, hc, dans un petit tube
de rayon r, et la remontée est calculée par :
2 cos
hc (5.11)
wr
où est la tension superficielle de l’eau (0.0756 N/m à 0° C), w le poids volumique de l’eau (9 810 N/m³ à 0°
C), = 0 pour l’eau. Alors, pour l’eau à 0° C dans un tube propre, la formule de la remontée capillaire en cm
est :
0 .153
hc (5.12)
r
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Figure 5.3 – Remontée capillaire dans un tube
La densité de l'atmosphère varie également avec la météo et l'altitude. À la surface de la terre, la densité
moyenne de l'atmosphère est environ 1.2 kg /m³.
Exemple 5.1
Quel est le poids en newtons d’un objet ayant une masse de 14.5 kg ?
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Exemple 5.2
Un objet a une masse de 78.5 kg et un volume de 0.45 m 3. Déterminer : (a) sa masse volumique et (b) son
poids spécifique. Est-ce que cet objet est moins ou plus dense que l’eau ?
Exemple 5.3
Calculer le poids de l’eau douce dans un réservoir cylindrique ayant un diamètre de 1.22 m et une hauteur de
1.83 m.
Exemple 5.4
Calculer la masse volumique de l’eau au fond d’un puits de 500 m de profondeur étant donné que w = 1000.0
kg/m³, P (pression atmosphérique) = 0 à la surface du puits et que la température de l’eau est 10° C.
Exemple 5.5
Si la masse volumique de l’eau à la surface du lac est 1.0020 g/cm³, quelle est la masse volumique de l’eau au
fond du lac, à 130 m de profondeur? Assumez que la température de l’eau est juste au-dessus de 0° C partout
dans le lac.
Exemple 5.6
Deux plaques sont installées pour mesurer la viscosité d’un fluide. Les plaques ont une superficie de 0.5 m x
0.5 m, le film de fluide entre elles est de 2 mm d’épaisseur, et la vitesse d’une plaque par rapport à l’autre est
de 20 cm/s. La force requise pour déplacer la plaque à cette vitesse est 0.6 N. Calculer la viscosité de ce fluide,
et la comparer à celle de l’eau.
Les volumes de solides, de liquides et de gaz sont généralement exprimés en termes de m 3 ou cm3 et parfois
en termes de fractions ou pourcentages (m³/m³ ou cm³/cm³). Les relations entre les différents volumes sont
représentées par les équations suivantes :
VT VS VW V A VS VV (5.13)
VV VW V A (5.14)
où VT est le volume total des solides, VW le volume total de liquide ou d’eau, V A le volume total de gaz ou de
l’air, et VV le volume total des vides.
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VA Air ou gaz
VV
VW Eau ou liquide
VT
VS Solides
5.2.3 Porosité
La porosité n est définie comme le rapport du volume des vides ( VV ) sur le volume total ( VT , la somme du
volume des vides et celui des solides V S ) du sol. C’est un paramètre adimensionnel dans la gamme 0 < n < 1
et exprimé quelque fois en pourcentage. En termes quantitatifs, la porosité est donnée par :
VV VV
n (5.15)
VT VV V S
Les ingénieurs géotechniques utilisent souvent un paramètre adimensionnel apparenté appelé indice de vides
(e), défini comme :
VV
e (5.16)
VS
n
e (5.17)
1 n
e
n (5.18)
e 1
Le système poral, considéré comme un réseau de pores et de conduits de faibles dimensions communiquant
entre eux, peut être décomposé en plusieurs classes de porosité. Les deux plus importantes sont :
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Macroporosité : la partie des pores dans laquelle se déroulent la majorité des transferts d’eau et d’air. Les
phénomènes de mouvement de l’eau se font principalement sous l’action des forces de la gravité dans les
macropores. Ce sont ces pores qui sont libérés de leur eau suite au drainage.
Microporosité : la partie des pores de faibles diamètres qui retiennent l’eau suite au drainage. Ils réagissent
peu aux forces de la gravité mais sont le site des forces capillaires.
Les diamètres apparents de 30 – 60 m sont généralement considérés comme la limite entre la macroporosité
et la microporosité.
La teneur en eau volumique (θ) est définie comme le rapport du volume d’eau ( VW ) contenu dans le sol au
volume total de sol ( VT ):
VW
(5.19)
VT
Si les pores du matériau sont saturées en eau, n = ; si les pores contiennent une quantité d’air, < n.
La teneur en eau pondérale (w) est quant à elle définie comme le rapport de la masse d’eau ( M W ) contenue
dans le sol à la masse des particules de sol ( M S ):
MW
w (5.20)
MS
La masse volumique apparente sèche ( a ) permet de tenir compte de l’importance relative du volume des
solides et des vides du sol :
MS MS
a (5.21)
VT V S VV
La masse volumique apparente total ou humide ( t ) est définie comme précédemment mais elle inclut la masse
des solides et celle de l’eau :
M S MW
t (5.22)
VT
La masse volumique réelle des solides ( s ) est le rapport de la masse des constituants solides sur leur volume :
10
MS
s (5.23)
VS
La masse volumique apparente sèche d’un sol est toujours inférieure à sa masse volumique réelle, puisque la
masse solide est toujours rapportée au volume total et non seulement au volume des solides.
La masse volumique réelle de la phase liquide ( w ) est définie comme le rapport de la masse du liquide sur
son volume :
MW
w (5.24)
VW
La masse volumique de l’eau pure est maximale et égale à 1 000 kg/m³ (ou 1 g/cm³) à 4° C. Le Tableau 5.2
donne la masse volumique de l’eau ( w ) en fonction de la température (t).
Dans les problèmes d’hydrogéologie et essais de pompage, la variation de w avec t est généralement
négligeable, alors que la variation de la viscosité avec t ne l’est pas.
Il existe une relation entre la teneur en eau volumique et la teneur en eau pondérale d’un sol :
a
w (5.25)
w
Exemple 5.7
Un échantillon de sable pèse 484.68 g et a un diamètre de 6 cm et une hauteur de 10.61 cm. Il est séché
pendant 24 h à 110 C et son poids devient 447.32 g. Déterminer : (a) sa densité apparente, (b) son indice de
vide, (c) sa teneur en eau, et (d) sa porosité.
Exemple 5.8
L’indice de vide d’un échantillon d’argile est 1.19. Déterminer sa porosité.
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Tableau 5.2 – Masse volumique et viscosité de l’eau en fonction de la température
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5.3 CARACTÉRISTIQUES DE MILIEUX POREUX
Les milieux poreux sont définis par leurs propriétés intrinsèques dont les plus importantes sont la porosité et la
conductivité hydraulique. La porosité est constituée des interstices formés par des fractures du roc ou des
espaces vides entre les grains des dépôts meubles. Plus la porosité du milieu est élevée, plus il y a d’espace
disponible pour emmagasiner de l’eau. La conductivité hydraulique est l’aptitude d’un matériau à se laisser
traverser par l’eau. Plus la conductivité hydraulique du milieu est élevée, plus il est perméable, et plus l’eau peut
y pénétrer et circuler facilement.
Selon la perméabilité, on distingue 4 types de formation de milieux poreux :
a) Aquifère (du latin « aqua » (eau) et « ferre » (transporter, conduire) : formation géologique saturée en eau
et suffisamment perméable pour la transmettre aux puits ou sources;
b) Aquitard : formation géologique semi-perméable qui peut emmagasiner de l’eau (peut servir comme une
unité d’emmagasinement de l’eau souterraine; il agit comme barrière naturelle à l’écoulement pouvant isoler
un aquifère) mais transmet de l’eau à des taux très lents comparé à l’aquifère;
c) Aquiclude : formation géologique, bien que poreux et capable d’emmagasiner de l’eau, ne la transmet pas
aux taux suffisants afin de fournir un approvisionnement appréciable aux puits;
d) Aquifuge : formation géologique qui ne contient pas d’ouvertures interconnectées et par conséquent, ne
peut ni emmagasiner ni transmettre de l’eau.
Selon leur confinement, les aquifères sont généralement classés en quatre types principaux: non confinés, semi-
confinés, confinés et perchés. La différence entre eux est liée à la position de la couche imperméable à la
pression de l’eau. Les aquifères confinés (contenant une nappe phréatique captive ou « nappe captive ») sont
« emprisonnés » sous un aquitard. Dans une nappe captive la pression de l’eau est supérieure à celle de la
pression atmosphérique. La nappe est faiblement alimentée par l'infiltration verticale depuis la surface. Elle
reçoit généralement son alimentation latéralement, en provenance de l’amont, là où la couche confinante n’est
plus présente, c’est-à-dire où la nappe est libre. Les aquifères non confinés (contenant une nappe phréatique
libre ou « nappe libre ») sont en contact direct avec l'atmosphère et ne sont donc pas limités au-dessus par un
aquitard. La position du toit de la nappe est libre de fluctuer. C'est le type d'aquifère utilisé par les puits de
surface. Il peut être directement rechargé par l'infiltration des précipitations en surface. Les aquifères semi-
confinés (contenant une nappe semi-captive) sont des cas intermédiaires dans lesquels les couches confinantes
de l’aquifère (aquitard) ne sont pas totalement imperméables ou sont de faible épaisseur. Dans ce cas, il peut
y avoir une circulation verticale d'eau limitée entre les couches géologiques. Entre le niveau de la nappe
phréatique et la surface du sol peut être localisée une zone saturée au-dessus une unité ou zone à faible
perméabilité. Cette zone qui est substantiellement plus petite que l’aquifère non confiné, est l’aquifère perché.
La Figure 5.6 présente quelques-uns de ces différents types d’aquifères.
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Figure 5.6 – Nappe phréatique libre, nappe perchée et captive
En hydrogéologie, on identifie généralement deux types différents de réservoir: le réservoir en milieu poreux et
le réservoir en milieu fracturé ou fissuré. Le réservoir en milieu poreux ou aquifère à porosité d'interstices est un
milieu perméable comportant des pores interconnectés, comme les sables ou les grès peu cimentés. Les
vitesses typiques de l’eau sont de quelques centimètres à quelques dizaines de mètres par an. Le réservoir en
milieu fissuré est un milieu perméable dans lequel l'eau s'écoule à travers un réseau de fissures ou de fractures
ouvertes, diversement interconnectées (roches cristallines, grès cimenté, calcaire fissuré ou karstifié). L’eau
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circule plus vite et peut circuler jusqu’à quelques centaines de mètres par an. Suite à la dissolution, les fractures
peuvent former des vides ou cavités (Figure 5.7).
Figure 5.7 – Les différents types d’interstices : (A) inter-granulaire (sable et gravier), (B) fissure (roches
fracturées), et (C) vides de dissolution (calcaire).
Deux types de porosité sont présents dans les formations géologiques aquifères : la porosité primaire et la
porosité secondaire. Les aquifères à porosité primaire correspondent principalement à des dépôts meubles. Ils
se distinguent par la dimension des pores entre les constituantes de la matrice et les liens entre ces pores qui
favorisent l’écoulement de l’eau.
Les aquifères dont le principal apport en eau provient du réseau de fractures sont considérés comme des
aquifères fracturés. En milieu fracturé, les deux types de porosité sont présents mais c’est essentiellement la
porosité secondaire qui contrôle l’écoulement. Les systèmes karstiques dont l’ouverture des fractures est
généralement plus élevée que celle des massifs rocheux fracturés à cause de l’élargissement des fractures par
dissolution des carbonates. En plus de l’ouverture des fractures, trois autres facteurs importants influencent la
porosité de fracture dans l’aquifère : la densité des fractures, l’orientation des jeux des fractures et la longueur
des fractures.
L'eau contenue dans un sol ou une roche est présente sous différentes formes telles que schématisées à la
Figure 5.8 :
L'eau de constitution correspond à des molécules d'eau inextricables de la constitution chimique des masses
minérales du sol.
L'eau de rétention ou liée est fixée à la surface des grains de sols ou sur des microfissures par des forces
d'attraction moléculaire. Elle comprend une eau hygroscopique ou appelée aussi eau adsorbée, adhérant
directement au grain et ne pouvant être extraite que par évaporation en étuve (110° C pendant 24 heures),
et une eau pelliculaire adhérant à l'eau hygroscopique et peut être libérée par centrifugation. L'eau liée ne
peut se déplacer sous l'effet de la gravité et ne transmet pas les pressions hydrostatiques.
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L'eau capillaire est la fraction de l’eau soumise aux forces de tension superficielle (ménisque entre les
grains) se développant au contact de l'eau et de l'air, c’est-à-dire à la surface de la nappe (surface où l’eau
est à la pression atmosphérique). Elle forme une frange capillaire dont l’épaisseur varie en raison inverse
de la granulométrie, de quelques centimètres dans les graviers à plusieurs mètres dans les limons.
L'eau gravitaire ou libre est la fraction de l’eau souterraine soumise uniquement à l’action des forces de
gravité et qui s'écoule librement dans le substratum (sous l'action de champs de pesanteur ou de différences
de pression). C’est l’eau mobilisable par drainage et pompage dans un aquifère à nappe libre.
Eau capillaire
Eau de constitution
Niveau de
l’eau libre Eau liée
Eau libre
La piézométrie est la mesure de la profondeur de surface de l’eau souterraine. Les piézomètres sont donc des
tubes ouverts qui permettent depuis la surface d’accéder à l’eau d’une nappe phréatique (Figure 5.9). Ces
appareils permettent donc de mesurer la charge hydraulique ou la pression de l’eau interstitielle. Lorsqu’il s’agit
des essais de laboratoire, on utilise parfois les manomètres. La remontée du niveau d’eau dans les piézomètres
est permise par la présence d’un intervalle perforé à la base du tubage appelée crépine.
L’intérêt de la piézométrie consiste à :
a. Définir le sens de l’écoulement souterrain;
b. Estimer le débit d’une nappe;
c. Évaluer la capacité d’un aquifère (réserves en eau);
d. Évaluer la recharge naturelle (fluctuations de la surface piézométrique), régime d’alimentation de
l’aquifère;
e. Explorer, apprécier les caractéristiques d’une nappe sur un territoire (propriétés hydrodynamiques,
limites de l’aquifère, études géotechniques avant réalisation d’un ouvrage…);
f. Surveiller une nappe exploitée (durabilité de l’exploitation);
g. Étudier les relations de la nappe avec la surface (recharge, décharge); …
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Piézomètre 1 Piézomètre 2
Surface du sol
Niveau nappe
Surface piézométrique
Dans les installations piézométriques courantes, la profondeur du niveau d’eau est mesurée généralement avec
une sonde à niveau d’eau (indicateur de niveau d’eau) immergée dans l’eau : un voyant lumineux ou une
sonnerie indique que le niveau de l’eau est atteint.
L'eau coule d'un endroit à un autre en réponse à des distributions inégales de l'énergie mécanique dans l'eau.
L'eau coule toujours à partir de régions d’énergie mécanique plus élevée vers des régions avec une énergie
mécanique plus faible. Le long de son chemin d’écoulement, l’eau perd une partie de son énergie mécanique à
la friction visqueuse interne. Cette énergie perdue au frottement ajoute de la chaleur au milieu géologique, mais
cette chaleur est généralement très faible par rapport à d'autres sources de chaleur. L’énergie mécanique dans
l'eau peut prendre trois formes: énergie potentielle élastique, énergie potentielle gravitationnelle et énergie
cinétique.
L’Énergie potentielle élastique est acquise par la compression de l'eau, l’énergie potentielle gravitationnelle est
obtenue en soulevant l’eau à une altitude plus élevée, et l'énergie cinétique est due à partir de la vitesse de
l'eau. Ces formes d'énergie ont d'abord été quantifiées par Daniel Bernoulli en 1738. L'équation de Bernoulli,
une équation fondamentale de la mécanique des fluides relativement incompressibles comme l’eau, peut être
écrite comme suit :
1
E pV mgz mv 2 (5.26)
2
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où E est l’énergie mécanique de l’eau de masse m, p la pression, z l’élévation, V le volume et v la vitesse.
L'équation de Bernoulli suppose que l'eau se trouve au voisinage de la surface de la terre, où l'accélération de
la pesanteur g peut être considérée comme une constante. L'énergie prédite par l'équation 5.20 peut être
considérée comme le travail nécessaire pour compresser, élever, et accélérer une masse m d'eau à son état
actuel d'un état de référence où p = z = v = 0.
Pour l'analyse d'écoulement de l'eau, un paramètre plus commode est l'énergie par poids d'eau. En divisant
chaque terme par le poids de l'eau mg de l’équation 5.26, cette dernière donne une nouvelle quantité appelée
la charge hydraulique h :
E p v2
h z (5.27)
mg wg 2g
Idéalement, la charge hydraulique s’exprime en unité de longueur. Les trois termes à droite de l'équation 5.27
sont appelés respectivement potentiel de pression, potentiel d'élévation, et potentiel de vitesse. L'eau coule
toujours vers les régions de plus faible charge hydraulique de la même manière que le flux de chaleur vers les
régions de plus basse température.
Étant donné que l’énergie cinétique de l’eau est négligeable devant l’énergie potentielle, du fait de vitesses
d’écoulement suffisamment faibles, l’état énergétique de l’eau dans le sol s’exprime principalement par le
potentiel de gravité et celui de pression de l’eau (Figure 5.10). Ainsi, l’équation 5.27 devient :
h hp z (5.28)
p
hp (5.29)
w g
La valeur de h dépend de la teneur en eau θ dans le sol. En milieu non saturé, h est une grandeur négative,
puisque la pression de l’eau p est inférieure à la pression atmosphérique. On parle alors de tension ou succion.
Ces notions sont très utilisées dans le domaine des sols :
Cette grandeur correspond à un potentiel matriciel, provoqué par les phénomènes de capillarité et d’absorption
de l’eau sur les particules du sol. Ces forces capillaires jouent un rôle important dans la zone non saturée, alors
qu’en milieu saturé les forces de gravité représentent le principal moteur des écoulements.
Un état de saturation donné est caractérisé par la quantité d’eau contenue dans le sol, teneur volumique ou
massique et par son état énergétique ou potentiel de pression de l’eau.
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Le niveau de référence pour le potentiel d’élévation z est défini arbitrairement. Généralement, ce niveau est
choisi suffisamment bas pour s’assurer que tous les potentiels d’élévation aient une valeur positive (le niveau
de référence doit alors être sous l’extrémité inférieure du piézomètre le plus profond considéré).
z
z=0
Niveau de référence
La surface d’une nappe est appelée surface piézométrique, son altitude est nommée niveau piézométrique. Le
niveau piézométrique ou la charge hydraulique représente l’élévation à laquelle l'eau remonte dans un puits
pour atteindre l’équilibre avec la pression atmosphérique. Dans le cas d’une nappe libre, le niveau piézométrique
correspond au toit de la nappe. Dans le cas d’une nappe captive, le niveau piézométrique sera supérieur ou
inférieur au toit de la nappe contenue dans un aquifère situé au-dessus, selon la pression exercée sur l’eau
souterraine. Un puits est dit artésien jaillissant lorsque le niveau piézométrique est plus élevé que la surface du
sol (Figure 5.11).
19
Figure 5.11 – Puits jaillissant (aquifère confiné) et puits de surface (aquifère non confiné)
En reliant tous les niveaux piézométriques mesurés sur un territoire, on obtient la surface piézométrique. Pour
représenter celle-ci sur une carte, des lignes sont tracées entre différents points de même niveau piézométrique
(appelées isopièzes ou courbes piézométriques), comme sur une carte topographique. L’écoulement de l’eau
souterraine s’effectue perpendiculairement aux isopièzes, soit des points de piézométrie élevée aux points de
piézométrie plus basse (Figure 5.12). En plus de la direction d’écoulement, la carte piézométrique permet
d'identifier si la surface piézométrique est plus élevée que le niveau du lit d’un cours d’eau. Dans ce cas,
l'aquifère participe à l’alimentation du cours d’eau (la rivière est alors une zone de résurgence). Dans le cas
contraire, si la surface piézométrique est plus basse que le niveau du lit du cours d’eau, c’est la rivière qui
alimente l'aquifère (la rivière est alors une zone de recharge).
Les réseaux de suivi du niveau des nappes d’eau souterraine permettent d’évaluer les impacts à long terme des
prélèvements d’eau et des changements climatiques sur les eaux souterraines.
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Exemple 5.9
Calculer la pression au fond d’un puits non pompé ayant une colonne d’eau de 65.5 m.
Exemple 5.10
À une place où g = 9.80 m/s2 la pression du fluide est 1 500 N/m2. La distance au-dessus d’une élévation de
référence est 0.75 m; et la masse volumique du fluide est 1.02 x 103 kg/m3. Le fluide se déplace à une vitesse
de 10-6 m/s. Calculer l’énergie mécanique du fluide.
Exemple 5.11
Deux points sont situés dans un même aquifère sur une ligne verticale. Le point 1 est à 100 m au-dessous du
niveau moyen de la mer et le point 2 est à 50 m au-dessous du niveau moyen de la mer. La pression du fluide
au point 1 est 9.0 x 105 N/m2 et au point 2, elle est 6.1 x 105 N/m2. Calculer la charge hydraulique à chaque point
et dire si l’écoulement dans l’aquifère est vers le haut ou vers le bas.
Exemple 5.12
Un tuyau de jardin pointant vers le haut pulvérise de l’eau dans une fontaine à 2.5 m au-dessus de l’extrémité
du tuyau. En assumant que la charge hydraulique totale dans l’eau à la surface de la fontaine est exactement
égale à la charge hydraulique totale de l’eau à sa sortie du tuyau, quelle est la vitesse de l’eau à la sortie du
tuyau?
Exemple 5.13
En se servant de la ci-dessous, trouver la direction d’écoulement et le gradient hydraulique.
21
5.9 PRINCIPE D’ÉCOULEMENT
5.9.1 Introduction
Dans presque toute investigation des eaux souterraines, des questions se posent sur la quantité d'eau en
circulation et à quelle vitesse elle s’écoule. Des questions typiques dans des études d’assainissement de la
contamination sont: "Quelle serait l’écoulement ou le débit du puits pour que l'ensemble du panache d'eau
contaminée soit détectée? » ou « Combien de temps cela prendra-t-il pour que les eaux souterraines
contaminées atteignent un ruisseau voisin? ". En ce qui concerne l'approvisionnement en eau, vous pourriez
entendre des questions comme : «si on pompe 5 millions de litres/jour à partir d’un puits, va-t-il assécher une
zone humide à proximité et les puits domestiques à proximité? » ou « quelle quantité d’eau peut-on espérer
obtenir d'un puits de 50 mètres de profondeur dans cet aquifère à cet endroit? ». Les réponses à ces questions
sont basées sur les analyses d’écoulement des eaux souterraines, qui à leur tour reposent sur quelques
principes physiques simples régissant l'écoulement souterrain. Une relation empirique appelée loi de Darcy et
conservation de la masse forment la base de nombreux calculs et simulations informatiques qui peuvent être
utilisées pour analyser l’écoulement souterrain.
Ah1 h2 A h
QK K (5.31)
L L
La relation 5.31 est appelée formule de Darcy ou loi de Darcy en une dimension. Le coefficient de
proportionnalité K est appelé conductivité hydraulique et s’exprime en m/s [L/T].
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Figure 5.13 – Montage expérimental de Darcy
L'expression utilisée pour la loi de Darcy peut être généralisée. D'abord, on peut l'exprimer de façon à ce qu'elle
soit indépendante de la section d'écoulement en remplaçant le débit Q (m³/s) et la section d'écoulement A (m²)
par le flux q (m/s), le débit par unité de surface ou débit spécifique:
Q
q (5.32)
A
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Le flux est aussi appelé débit spécifique ou vitesse de Darcy. L'usage de cette dernière expression est à
proscrire puisque même si le flux possède des unités de vitesse, il représente un débit et non la vitesse
d'écoulement. Une autre généralisation peut être faite en substituant le gradient hydraulique i défini dans la
section précédente pour la perte de charge ( h2 h1 ) (m) observée sur la longueur L (m) de la colonne. Le
gradient est négatif si on utilise comme convention que la direction d'écoulement l est positive:
h2 h1 h dh
i (5.33)
L L dl
En substituant les relations 5.32 et 5.33 dans la formule de Darcy (5.31), on obtient une expression plus générale
de la loi de Darcy:
q K.i (5.34)
Le signe négatif dans la relation 5.34 indique que le flux est positif dans la direction d'écoulement. Ainsi
exprimée, la signification de la loi de Darcy se résume aux faits que : (1) le flux est proportionnel au gradient
hydraulique et que (2) l'écoulement se fait dans la direction de charge hydraulique décroissante.
K
k (5.35)
g
L’analyse des dimensions de k révèle qu’elles sont en [L²]. Pour l’eau douce à 20°C, k (cm²) 0.001 K (m/s).
Dans les études pétrolifères, l’unité de perméabilité intrinsèque plus souvent utilisée est le darcy, qui est défini
expérimentalement. Un darcy est approximativement égal à 10-8 cm².
La perméabilité caractérise l’aptitude d’un milieu poreux à se laisser traverser par un fluide sous l’effet d’un
gradient de pression. Elle peut être ainsi analysée en fonction de la microstructure des milieux poreux et ce sont
essentiellement les caractéristiques morphologiques de l’espace poreux (tortuosité, connectivité, surface
spécifique, taille des pores, …). Dans ce qui suit, seul le cas des écoulements monophasiques sera traité, c’est-
à-dire les milieux poreux considérés sont saturés par une seule phase de fluide.
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5.9.4 Régime uniforme, permanent et transitoire
Un régime d’écoulement est dit permanent lorsque tous ses paramètres (charge, vitesse, débit, …) sont
indépendants du temps. I1 y a donc équilibre entre le débit sortant du puits et le débit entrant par ailleurs dans
la nappe. Il est dit transitoire lorsqu’au moins l’un de ses paramètres est fonction du temps. Lorsque le processus
ou régime est invariant dans le temps et dans l’espace, il est dit uniforme.
Exemple 5.14
Un échantillon de sable a été testé en laboratoire dans une colonne de 10 cm de diamètre intérieur avec une
longueur de 25 cm entre les manomètres. Avec un écoulement constant de 1.7 cm³/min, la différence de charge
entre les deux manomètres est 15 cm. Calculer la conductivité hydraulique.
Exemple 5.15
Suite à un orage, un caniveau de 5 m de long et 0.8 m de diamètre a été rempli de sable sous une route. La
conductivité hydraulique du sable est estimée à 3 m/j et sa porosité effective est 0.38. Le niveau de l’eau à une
extrémité du caniveau est 1.6 m plus élevé qu’à l’autre extrémité, et tout le caniveau est sous l’eau. Calculer le
débit, le débit spécifique, et la vitesse réelle moyenne à travers le caniveau.
Exemple 5.16
Déterminer le rapport de la conductivité du tétrachloroéthylène (TCE) versus la conductivité de l’eau sachant
que la densité est 1.63 et 1.00 g/cm³, et la viscosité 9.0 x 10-4 et 1.0 x 10-3 N.sec/m² respectivement pour le TCE
et l’eau.
5.10 EXERCICES
5.10.1 Un échantillon de sol a une longueur de 50 cm et un diamètre de 6 cm. Il est testé pendant 3 min sous
une différence de charge constante de 16.3 cm. Un volume de 45.2 cm 3 est recueilli à la sortie.
Déterminer la conductivité hydraulique de cet échantillon.
5.10.2 Un perméamètre à charge constante a une section de 78.5 m 2. L’échantillon a 23 cm de long. À une
charge de 3.4 cm, le perméamètre laisse écouler 50 cm3 d’eau en 38 s. Calculer : (a) la conductivité
hydraulique en cm/s et, (b) la perméabilité intrinsèque si la conductivité hydraulique était mesurée à 15
C.
5.10.3 Les données suivantes ont été collectées à la localisation de trois piézomètres A, B et C.
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A B C
Élévation à la surface (m) 225 225 225
Profondeur du piézomètre (m) 150 100 75
Profondeur de l’eau sous la surface (m) 80 77 60
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