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Bac pro

Français
Épreuve du
Télécharge l’application : Corrigé express 13 juin 2023
https://bit.ly/nomadce2023

Voici des propositions de corrigés.

Évaluation des compétences de lecture (10 points)

Texte 1

Question 1 (3 points)

Dans le texte 1, ligne 17, le jeu est comparé à une « scène » car tout ce qui se déroule dans les deux premiers paragraphes
ressemble à une pièce de théâtre où le rituel est écrit à l’avance et où chaque personne joue un rôle. Ainsi, tout d’abord
les hérauts d’armes font leur proclamation (l. 1), puis les nobles leur jettent de l’argent (l. 2-3), le public scande des
sortes de slogans « AMOUR AUX DAMES ! MORT AUX CHAMPIONS ! HONNEUR AUX GENEREUX ! GLOIRE AUX
BRAVES ! » accompagnés par les trompettes (l. 7), le silence se fait et les hérauts sortent « en bon ordre » (l. 9) accentuant
le côté écrit de la mise en scène, enfin restent les acteurs principaux du jeu que sont les chevaliers, encadrés par les metteurs
en scène que sont les maréchaux, qui surveillent le bon déroulement des événements (l. 10-13).

On remarque l’aspect ritualisé de la mise en scène par des expressions relevant du champ lexical de l’habitude, de la répétition :

• « le cri d’usage » (l. 1) montre que les hérauts concluent chaque annonce par le slogan « LARGESSE ! LARGESSE,
VAILLANTS CHEVALIERS ! », qui sert de transition au lancé de pièces.
• « des acclamations ordinaires » (l. 5-6), avec l’adjectif « ordinaire » qui signifie que c’est habituel qu’après les hérauts
c’est au public de s’exprimer avant que les combats ne commencent.
• « sortirent en bon ordre » (l. 9)

Par ailleurs, on voit apparaitre un décor théâtral :

• le public situé dans « des galeries » (l. 3 et 13) surplombant la lice et permettant d’observer tout ce qui s’y déroulera,
• les maréchaux délimitent la scène en étant « chacun à l’une des extrémités » (l. 11) et apparaissent « immobiles
comme des statues » (l. 10-11), tel le décor d’arrière-plan d’un théâtre,
• au premier-plan « les banderoles qui décoraient la plupart des lances » (l. 15-16) alors même qu’en combat elles sont
superflues,
• la foule des chevaliers donne une vision poétique, donc artistique comme on le trouve au théâtre, avec la comparaison
à « une mer aux plumes ondoyantes, où étincelait le fer » (l. 14-15).

Texte 2

Question 2 (2 points)

Dans le texte 2, la course de chevaux crée de fortes émotions sur le narrateur et sur la foule. En effet, dès la ligne 1 le
narrateur indique « Tout autour de moi, l’émotion augmentait. » en parlant du public qui l’entoure. Ainsi voit-on apparaitre
le vocabulaire des émotions tout au long du texte : « une rage me prit » (l. 7), « une véritable fureur » (l. 9), « Je frémissais
de colère, j’avais la fièvre » (l. 11), « ma passion » (l. 24), « ma fièvre » (l. 25) montrent dans quel état second se trouve
le narrateur, qu’il appuie en indiquant « à chaque instant, je sentais que j’étais capable de commettre une folie » (l. 12), tel
un animal enragé qu’on ne peut plus contrôler. Cette rage fait ensuite place à la peur et la honte (l. 24 et 25) de lui-même
lorsqu’il s’aperçoit un instant de son comportement presque bestial. On peut observer l’effet de la course sur le corps des
supporters à travers la description que fait l’auteur de son voisin, qui ne contrôle plus ses gestes tant l’émotion l’assaille :
« agitait les mains avec frénésie », « en trépignant ».

Par ailleurs, on peut voir l’excitation grandissante du narrateur dans le deuxième paragraphe lignes 15 à 21 avec une
accumulation de phrases interrogatives et exclamatives, de plus en plus courtes, qui commentent la course et encourage son
jockey favori (« En avant, Teddy ! En avant ! » l. 20-21). La même excitation gagne l’ensemble du public qui fait ressortir
cette émotion par les cris. Ainsi ligne 28 le narrateur écrit « tout autour de moi retentissait à présent le son de nombreuses
voix, criant âprement » qui se transforme en « ce cri » (l. 29), indiquant que la foule est désormais un monstre unique
d’excitation, ce qui se confirme par la conclusion de la course qui fait entendre « l’explosion d’un seul cri, fait d’allégresse,
de désespoir et de colère » (l. 34) qui sont les trois émotions que l’on peut observer chez des supporters sportifs.
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(Suite)

Texte 3

Question 3 (2 points)

Dans le texte 3, on voit que les candidats du jeu de télé-réalité ne sont pas les seuls à jouer. En effet, « chaque semaine le
public éliminera un candidat » (l. 6) montre que les téléspectateurs prendront également part à l’émission. Cependant, on
voit que celui qui s’amuse vraiment ici est le producteur Van Dor qui finalement joue au scientifique avec des humains que
l’animateur compare à « des rats de laboratoire » à la ligne 4. De plus, il se voit comme un marionnettiste qui manipule les
candidats (et donc aussi le public) selon son script à lui, comme le montre ses paroles « à nous de les amener exactement
où on veut » (l. 10). La fin de l’extrait montre que le producteur se voit comme le gagnant de l’innovation du monde de
la télévision. En effet, il considère avoir créé « le studio absolu » (l. 20) grâce à ses systèmes de caméras et déclare « Et
c’est moi qui l’ai fait. » à la ligne 22, tel le vainqueur d’une compétition scientifique. On dirait presque un enfant fier de son
exploit, comme s’il avait remporté le concours de science de sa classe.

Corpus (texte 1, texte 2, texte 3)

Question 4 (3 points)

Point commun : les jeux évoqués par les trois textes sont des compétitions dans lesquelles le public est impliqué d’une façon
ou d’une autre notamment émotionnellement.

Différence : la posture des spectateurs :

• Dans le texte 1, le public et les acteurs du jeu ont un rôle défini, qui intervient à un moment défini, et dont chacun est
conscient.
• Dans le texte 2, le public est spectateur, accompagne le déroulement du jeu au fur et à mesure qu’il se déroule, se
contentant de commenter et de subir les événements.
• Dans le texte 3, le public est davantage acteur que les joueurs eux-mêmes puisque ce sont les téléspectateurs qui
éliminent et font gagner les candidats.

Évaluation des compétences d’écriture (10 points)

Peut-on s’amuser en regardant les autres jouer ?

• Définir ce que signifie « s’amuser » : se divertir de façon plaisante


• Donnez clairement son avis : 2 possibilités : soit défendre un seul point de vue (une seule thèse), soit rédiger une
argumentation délibérative qui pèserait le pour et le contre et finir par un avis qui prend les deux en compte.
• Argumenter en s’appuyant sur les documents du corpus (au moins un argument ou un exemple) :

◦ Texte 1 :
‚ Les acclamations et les cris reprenant des slogans indiquent que le public vient pour passer un bon moment,
joyeux, en regardant les combats.
‚ Une grande partie du public est déçu par le choix des armes, ce qui montre que ces personnes ne trouveront
pas le plaisir qu’elles recherchaient dans ces jeux.
◦ Texte 2 :
‚ On voit que le narrateur comme le public passe par de nombreuses émotions en assistant à la course hippique.
Le narrateur est surtout dans un état de colère voire de fureur tant que le jockey qu’il soutient n’est pas en
tête. À ce moment-là, s’il se divertit en assistant à cette course, on ne peut pas dire qu’il s’amuse joyeusement.
À l’inverse, son voisin, qu’il décrit de façon péjorative du fait de son état d’esprit, est lui tout à fait joyeux
puisqu’il soutient Ravachol qui est en tête. Dans le cas de la compétition, on voit qu’il ne s’agit pas d’un
amusement.
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(Suite)

• ◦ Texte 3 :
‚ Le producteur s’amuse d’avance de son émission de téléréalité et des candidats. Mais ici, il se divertit de
façon plus péjorative puisque c’est plutôt « s’amuser » au sens de « se jouer de quelqu’un », « se moquer de
quelqu’un ». Il y a donc presque quelque chose de sadique chez ce producteur qui prend plaisir à regarder les
candidats qui jouent mais se font guider sans le savoir par le maitre du jeu qu’est Van Dor.
◦ Argumenter en s’appuyant sur des connaissances personnelles (au moins un argument ou un exemple) :
‚ Les parents peuvent s’amuser de voir leurs enfants jouer parce que cela les rend heureux de voir leurs enfants
joyeux.
‚ L’enfant qui ne peut pas jouer avec les autres sera probablement triste et frustré de regarder jouer les autres.
Par exemple parce que les autres l’ont exclu, ou bien parce qu’il a une jambe cassée.
‚ L’événement récent du père et de son fils qui ont été passés à tabac lors d’un match de football par des
supporters de l’équipe adverse montre que pour certains le jeu sportif n’est pas un amusement mais quelque
chose de sérieux. Cela rejoint l’état d’esprit du narrateur du texte 2.
‚ Regarder les autres jouer peut être amusant si l’on y assiste comme s’il s’agissait d’un spectacle ou si c’est
un spectacle. Aller au cinéma ou au théâtre pour voir une pièce comique c’est aller s’amuser à regarder des
acteurs jouer leur rôle par exemple.
‚ On peut s’amuser en assistant à des jeux dans lesquels les joueurs vont se trouver dans des situations comiques
comme on le trouve dans certaines émissions TV comme « Vendredi tout est permis » ou la nouvelle émission
« Votre vie en jeuX » dans laquelle les animateurs eux-mêmes se retrouvent dans des situations comiques.
Comme autre exemple, on peut citer Intervilles, qui mettait en compétition différentes villes dans des jeux
amusants à regarder.
◦ Argumenter en s’appuyant sur une œuvre étudiée durant l’année :
‚ Exemple : dans les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos (1779), Madame de Volanges et la
marquise de Merteuil savent que Valmont joue avec Madame de Tourvel dans le but qu’elle trompe son mari,
et cela n’amuse ni la première qui tente de sauver son amie, ni la seconde qui est jalouse.

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