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Cholestérol HDL - EM - Premium
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Imprimé par ALGERIE CERIST le vendredi 12 juin 2015
Biologie médicale
[90100290]
Cholestérol HDL
Jacques Myara : Professeur des Universités, praticien hospitalier
laboratoire biochimiehormonologie, hôpital CharlesFoix, 7, avenue de la République, 94205 Ivry cedex France
Résumé
Deux grands types de techniques sont principalement utilisés pour la détermination du cholestérol HDL :
mesure du cholestérol après précipitation des lipoprotéines contenant de l'apo B et méthodes directes de
mesure du cholestérol HDL. Ces dernières sont moins sensibles à l'interférence des triglycérides. La valeur du
cholestérol HDL du sérum est inversement corrélée au risque de développer une pathologie coronarienne.
Une concentration inférieure à 0,91,0 mmol/L (0,350,40 g/L) est considérée comme un facteur de risque
cardiovasculaire alors qu'une valeur supérieure à 1,5 mmol/L (0,60 g/L) est protectrice. La détermination du
cholestérol HDL associée à celle du cholestérol total et des triglycérides permet le calcul du cholestérol LDL.
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INTÉRÊT PHYSIOPATHOLOGIQUE
Le cholestérol plasmatique est majoritairement transporté par les LDL (lipoprotéines de basse densité, low
density lipoprotein) et les HDL (lipoprotéines de haute densité, high density lipoprotein). Les LDL transportent
le cholestérol du foie vers les tissus périphériques, notamment les artères où il se dépose pour former la
plaque d'athérome [5, 8], d'où le terme de « mauvais cholestérol » lorsqu'il est transporté par ces
lipoprotéines. En revanche, le cholestérol transporté par les HDL constitue le « bon cholestérol » car ces
lipoprotéines sont capables, en particulier, d'extraire le cholestérol des artères [3] et de le transporter vers le
foie pour y être catabolisé. Ce processus est appelé transport inverse ou reverse du cholestérol [11, 12] (fig
1). D'autres mécanismes (protection antioxydante, propriétés antiinflammatoires et anticoagulantes,
vasorelaxation, inhibition de l'expression de certaines molécules d'adhésion, etc) [7, 13] expliquent
également le rôle protecteur des HDL visàvis du risque athérogène.
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ÉTAPE PRÉANALYTIQUE
Prélèvement
Le sujet doit être :
à jeun depuis au moins 12 heures;
au repos en position assise. L'orthostatisme est à l'origine d'une hémoconcentration
(hyperaldostéronisme secondaire et stimulation du système sympathique).
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Il faut éviter de laisser le garrot trop longtemps car les stases veineuses prolongées provoquent une
hémoconcentration.
Milieu biologique. Conditions de conservation
Le prélèvement doit être réalisé sur le même tube que celui utilisé pour le dosage du cholestérol total. Le
sérum peut être conservé plusieurs jours à + 4 °C.
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TECHNIQUES DE DOSAGE
Méthode de référence, matériel de référence
Le dosage du cholestérol des HDL, préalablement séparées par ultracentrifugation ou chromatographie liquide,
constitue la méthode de référence.
Technique de dosage en pratique clinique
Deux grands groupes de techniques sont disponibles [15] : méthode de précipitation sélective et technique
en phase homogène (dosage « direct »).
Méthodes de précipitation sélective
Après précipitation par un réactif de toutes les lipoprotéines à l'exception des HDL et centrifugation, le
cholestérol est dosé dans le surnageant, en utilisant les mêmes techniques que celles décrites pour la
détermination du cholestérol total. Parmi les différents réactifs précipitants utilisés, les techniques faisant
appel à l'acide phosphotungstique en présence de MgCl2 ont été recommandées en France [10]. Les
techniques de précipitation ont l'avantage d'être simples et peu coûteuses mais ne sont pas automatisables
(pipetage manuel) et présentent, de ce fait, une reproductibilité interlaboratoire peu performante (CV : 10 à
20 %). Quelle que soit la méthode de précipitation utilisée, le surnageant obtenu après précipitation et
centrifugation, doit être limpide; la présence d'un trouble signerait, en effet, la présence de lipoprotéines
riches en triglycérides (very low density liproproteins [VLDL], intermediate density lipoproteins [IDL],
chylomicrons) non précipitées qui pourrait entraîner une surestimation du cholestérol HDL mesuré. Il faut
vérifier l'aspect du surnageant après précipitation sur les prélèvements présentant une hypertriglycéridémie
supérieure à 4,0 mmol/L.
Méthodes de mesure en phase homogène (dosage « direct »)
Ces techniques utilisent un réactif sélectif (anticorps antiapo B ou apo B/CIII, alphacyclodextrine, polymères
synthétiques) qui « complexe » les lipoprotéines autres que les HDL et permet ainsi au réactif de dosage du
cholestérol de réagir uniquement avec le cholestérol des HDL. Ces techniques sont plus reproductibles et
moins sensibles aux interférences que les techniques de précipitation. En effet, quelle que soit la technique «
directe » utilisée, aucune influence des triglycérides n'est observée pour des concentrations plasmatiques
inférieures à 10,0 mmol/L.
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INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
Variations physiologiques
De très nombreux facteurs environnementaux influencent la concentration plasmatique du cholestérol HDL
[1, 9, 16].
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Valeurs usuelles
Les valeurs usuelles suivantes, âge et sexe confondus, peuvent être proposées : 0,90 2,00 mmol/L (0,35
0,75 g/L). Les valeurs chez l'homme sont inférieures à celles observées chez les femmes jusqu'à l'âge de 45
50 ans.
Variations pathologiques
Le dosage du cholestérol HDL est surtout effectué dans le cadre de l'exploration d'une dyslipidémie et au
cours de la surveillance d'une thérapeutique hypolipémiante. Le dosage du cholestérol HDL doit être prescrit
uniquement en deuxième intention lorsque le bilan lipidique de base (cholestérol total et triglycérides) est
perturbé. La détermination du cholestérol HDL associée à celle du cholestérol total et des triglycérides permet
le calcul du cholestérol LDL selon la formule de Friedewald ou de Dahlen.
Formule de Friedewald [4] :
Le cholestérol LDL correspond au cholestérol total moins le cholestérol apporté par les HDL et les VLDL. Le
cholestérol apporté par les VLDL est déduit de leur composition et estimé en tenant compte de la
triglycéridémie exprimée en mmol/L ou en g/L.
Formule de Dahlen [2] :
La formule de Dahlen est plus intéressante car elle tient compte du cholestérol apporté par la Lp(a). Bien que
l'interférence de cette lipoprotéine sur le calcul du cholestérol LDL est négligeable chez la plupart des individus
(valeurs usuelles < 0,3 g/L), elle peut toutefois atteindre, chez certains patients, des valeurs supérieures à
3,0 g/L. Ces deux formules de calcul ne sont pas applicables si la triglycéridémie est supérieure à 4,6 mmol/L
(4,0 g/L) (le rapport cholestérol/triglycérides dans les VLDL est modifié dans les hypertriglycéridémies) et si
une dyslipidémie de type III (rare) est suspectée.
Les principales origines des hypo et des hypercholestérolémies HDL sont résumées, respectivement, dans les
tableaux I et II. Une concentration inférieure à 0,91,0 mmol/L (0,350,40 g/L) est considérée comme un
facteur de risque cardiovasculaire alors qu'une valeur supérieure à 1,5 mmol/L (0,60 g/L) est protectrice. La
concentration du cholestérol HDL évolue habituellement dans le sens inverse de la triglycéridémie [14]. Les
hypertriglycéridémies secondaires s'accompagnent le plus souvent d'une hypoHDLémie, sauf au cours d'une
intoxication alcoolique chronique, d'une hypothyroïdie et d'un traitement par estrogènes.
Références
[1] Cooper GR, Myers GL, Smith SJ, Schlant RC Blood lipid measurements. Variations and practical
utility. JAMA 1992 ; 267 : 16521660
[2] Dahlen GH, Guyton JR, Attar M, Farmer JA, Kautz JA, Gotto AM Association of levels of lipoprotein Lp (a),
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[3] Fielding CJ, Fielding PE Cellular cholesterol efflux. Biochim Biophys Acta 2001 ; 1533 : 175189 [crossref]
[4] Friedewald WT, Levy RI, Fredrickson DS Estimation of the concentration of lowdensity lipoprotein cholesterol in
plasma, without use of the preparative ultracentrifuge. [. ]Clin Chem 1972 ; 18 : 499502
[5] Glass CK, Witztum JL Atherosclerosis: the road ahead. Cell 2001 ; 104 : 503516 [crossref]
[6] Gotto AM Highdensity lipoprotein cholesterol: an updated view. Curr Opin Pharmacol 2001 ; 1 : 109
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[7] Jin W, Marchadier D, Rader DJ Lipases and HDL metabolism. Trends Endocrinol Metab 2002 ; 13 : 174
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[8] Kruth HS Lipoprotein cholesterol and atherosclerosis. Curr Mol Med 2001 ; 1 : 633653 [crossref]
[9] LamonFava S Highdensity lipoproteins: effects of alcohol, estrogen, and phytoestrogens. Nutr
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[10] Léglise D Recommandations pratiques pour le dosage du cholestérolHDL après précipitation par le
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[11] Lin G Insights of highdensity lipoprotein apolipoproteinmediated lipid efflux from cells. Biochem Biophys Res
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[12] Nofer JR, Kehrel B, Fobker M, Levkau B, Assmann G, Von Eckardstein A HDL and arteriosclerosis: beyond
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[13] Stein O, Stein Y Atheroprotective mechanisms of HDL. Atherosclerosis 1999 ; 144 : 285301 [crossref]
[14] Tokgözoglu SL The interaction between HDL and triglycerides. Atherosclerosis 1999 ; 146 (suppl 1) : S6S7
[15] Warnick GR, Nauck M, Rifai N Evolution of methods for measurement of HDLcholesterol: from
ultracentrifugation to homogeneous assays. Clin Chem 2001 ; 47 : 15791596
[16] ZlaketMatta G, Vela BS, Brinton EA The clinical relevance and management of HighDensity Lipoprotein
deficiency. The Endocrinologist 2001 ; 11 : 1622
© 2003 Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Fig. 1 :
Fig. 1 :
Transport inverse (reverse) du cholestérol.
Les HDL synthétisées par le foie, et dans une moindre mesure par l'intestin, sont sécrétées dans le plasma sous forme de particules
immatures. Ces HDL naissantes (dénommées également discoïdales, précurseurs ou prébêta HDL), s'enrichissent en cholestérol
libre (c'estàdire non estérifié) relargué par les tissus périphériques (artères, en particulier). Ce captage du cholestérol cellulaire
par les HDL nécessite l'intervention d'une protéine ABC1 (ATPbinding cassette protein1) membranaire [6]. Le cholestérol libre
capté est ensuite estérifié au sein même de la lipoprotéine par la LCAT (lécithinecholestérol acyltransférase) pour former les HDL
3. Ces HDL 3 vont s'enrichir en lipides au cours de la lipolyse des lipoprotéines riches en triglycérides (chylomicrons et VLDL) pour
former les HDL 2 qui auront deux destinées métaboliques : reformer des HDL 3 ou être captées par le foie. La transformation en
HDL 3 nécessite l'action de trois enzymes : la cholesterol ester transfer protein (CETP) qui échange le cholestérol estérifié contre
les triglycérides des VLDL, IDL et LDL, la phospholipid transfer protein (PLTP) qui transfère les phospholipides et la lipase
hépatique qui hydrolyse les triglycérides et les phospholipides. Le captage du cholestérol estérifié par le foie s'effectue soit
directement par l'intermédiaire de récepteurs (notamment le SRB1 : scavenger receptor, class B, type 1), soit indirectement par
les LDL reconnues par les récepteur apo B/E, puis éliminé dans la bile sous forme de cholestérol non estérifié ou après
transformation en acides biliaires. Ce retour du cholestérol des tissus périphériques vers le foie constitue le transport inverse (ou
reverse) du cholestérol.
Les principales propriétés des HDL 2 et 3 sont regroupées dans le tableau III.
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HDL : high density lipoprotein (lipoprotéines de haute densité); CM : chylomicrons; VLDL : very low density lipoprotein
(lipoprotéines de très basse densité); IDL : intermediate density lipoprotein (lipoprotéines de densité intermédiaire); LDL : low
density lipoprotein (lipoprotéines de basse densité); CL : cholestérol libre (non estérifié); CE : cholestérol estérifié; Apo :
apolipoprotéine; LCAT : lécithinecholestérol acyltransférase
LH : lipase hépatique; CETP : cholesterol ester transfer protein (protéine de transfert des esters de cholestérol); PLTP :
phospholipid transfer protein (protéine de transfert des phospholipides).
Tableaux
Tableau III
Tableau III Principales propriétés des HDL 2 et 3
HDL 2 HDL 3
Propriétés physicochimiques
Densité (kg/L) 1,063 1,125 1,125 1,21
Mobilité électrophorétique Alpha 1 globuline Alpha 1 globuline
Masse moléculaire (Da) 400 000 200 000
Diamètre (nm) 10 8
Composition (%)
Protéines 42 56
Phospholipides 35 23
Cholestérol non estérifié 5 3
Cholestérol estérifié 13 15
Triglycérides 5 3
Apolipoprotéines (Apo) (%)
Apo A1 85 72
Apo A2 8 22
Apo(s) C 7 5
Apo D 0,5 1,5
HDL : high density lipoprotein (lipoprotéines de haute densité) ; Apo : apolipoprotéine.
Tableau I
Tableau I Étiologie des hypoHDLémies
Primaires Secondaires
Facteurs
Maladie de Tangier (déficience en protéine ABC1) environnementaux :
Déficiences en LCAT, LPL, apo A1, apo CII et CIII Alimentation
Mutations sur le gène de la CETP associée à une élévation de pauvre en lipides et
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polyinsaturés et en
Autres causes? sucre
Tabac
Perte de poids
aiguë importante
Inactivité
physique
Médicaments
(diurétiques, bêta
bloquants, probucol,
progestatifs,
androgènes,
corticostéroïdes)
Pathologies :
Malabsorption,
dénutrition
Insuffisance
hépatocellulaire
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Inflammation,
infections, sida
Hypertriglycéridémies
(obésité, diabète,
insuffisance rénale
chronique, etc.)
HDL : high density lipoprotein (lipoprotéines de haute densité) ; Protéine ABC1 : ATPbinding cassette protein1
LCAT : lécithinecholestérol acyltransférase ; LPL : lipoprotéine lipase ; Apo : apolipoprotéine ; CETP : cholesterol ester
transfer protein (protéine de transfert des esters de cholestérol) ; sida : syndrome d'immunodéficience acquise.
Tableau II
Tableau II Étiologie des hyperHDLémies.
Primaires Secondaires
Facteurs environnementaux :
Sexe féminin
Alcool
Déficience en CETP
Alimentation riche en lipides et pauvre en sucre
Médicaments (fibrates, statines, résines, estrogènes, etc)
HDL : high density lipoprotein (lipoprotéines de haute densité) ; CETP : cholesterol ester transfer protein (protéine de
transfert des esters de cholestérol).
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