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Selon un rapport de Private Equity and ventures- capital Association,

le Maroc est la première destination des capital-investisseurs en Afrique du Nord, région qui a
drainé 5,3 milliards de dollars ces dernières années. Il est demeuré le champion de la zone
d’Afrique du Nord avec plus de 3,6 milliards de dollars d’investissements directes étrangers.

Ainsi, l’investissement peut être défini comme l’ensemble des moyens mis en œuvre pour
accroître et/ou améliorer la capacité productive de l’entreprise. Cela est dit, l’investissement est au
cœur de la stratégie de croissance des entreprises et des économies nationales.
L'ensemble des agents économiques est appelé à moderniser, renouveler et accroître la capacité de
production des richesses nationales, mais c'est bien pour les entreprises que l'investissement
constitue la principale raison d'être et même une nécessité vitale compte tenu des pressions de la
concurrence.

En effet, les entreprises ne tardent surtout pas à assurer les moyens nécessaires au financement de
leurs investissements, en particulier le recours à des emprunts tout en supportant le fardeau du
taux d’intérêt. Ce dernier étant considéré comme la rémunération du capital prêté, il peut être court
(moins d’un an) fortement lié au marché monétaire, ou long lié au marchés financiers (marché des
emprunts obligataires par exemple) et fixé par les prêteurs en fonction du risque que présente
l’emprunteur. On raisonne en général en taux réel c'est-à-dire déflaté. On peut se demander
quelle est la relation entre le niveau des taux d’intérêt et l’investissement  ? En théorie une
baisse des taux d’intérêt doit favoriser l’investissement mais on peut se demander si cette baisse
est suffisante. Dans une première partie on verra comment un faible niveau des taux d’intérêt
favorise l’investissement puis dans une seconde partie on en quoi ce n’est pas une condition
suffisante.

I. La baisse des taux d’intérêt favorise l’investissement

Un taux d’intérêt faible favorise l’investissement pour plusieurs raisons mais sous certaines
conditions.

1. Des taux d’intérêt bas stimulent l’investissement des entreprises

La baisse des taux d’intérêt favorise l’investissement, du fait que ça permet de rendre l’emprunt
moins coûteux, sachant que les entreprises ont souvent recours à l’emprunt bancaire ou sur le
marché pour financer l’investissement et que le taux d’autofinancement n’est jamais à 100%.

Autrement dit, La baisse des taux d’intérêt incite les entreprises à s’endetter en faisant jouer
l’effet de levier. Celui-ci se définit par le fait que l’augmentation de l’endettement permet
d’augmenter la rentabilité financière des investissements.

A ajouter que dans la mesure où le taux d’intérêt constitue la rémunération des placements
financiers, sa baisse incite l’entreprise à consacrer l’épargne dont elle dispose au financement de
ses investissements au lieu de l’utiliser pour réaliser lesdits placements.

2. Des taux d’intérêt bas stimulent la consommation des ménages


Ainsi, des taux d’intérêt faibles stimulent aussi la consommation des ménages, puisque d’une part ils
favorisent celle-ci au détriment de l’épargne devenu peu rentable et d’autre part, ils réduisent le coût des
crédits devenu un moteur important de la consommation. A signaler, que l’augmentation de cette dernière
est favorable à la demande et donc à l’investissement.

La baisse des taux d’intérêt contribue donc favorablement à l’investissement. Mais aussi bas que
soit le taux d’intérêt. On peut se demander cependant si c’est une condition suffisante. D’autres
déterminants de l’investissement peuvent limiter l’effet de faibles taux d’intérêt. C’est également
le cas de la demande.

II. La baisse des taux d’intérêt a un effet limité sur l’investissement

Un taux d’intérêt bas, tout en étant favorable, n’est pas l’unique facteur à prendre en compte, la
demande et la répartition des revenus ayant un rôle à jouer.

1. L’évolution de l’investissement productif dépend en priorité de l’évolution de la


demande globale

D’autres facteurs interviennent dans la décision d’investir. C’est le cas en particulier de la demande. Les
entreprises fixent le niveau de leur production qui permettra de répondre à la demande qu’elles anticipent.
C’est ce que Keynes appelle la demande effective. En fonction du niveau de cette demande anticipée elles
vont fixer le niveau des investissements nécessaires pour atteindre ce niveau de production. Cela est dit des
taux d’intérêt élevés peuvent coexister avec un investissement élevé .

Il faut également souligner qu’au niveau du financement, les grandes entreprises peuvent se financer sur
les marchés financiers en émettant des actions sans être affecté par des taux d’intérêt élevé.

2. L’augmentation de l’investissement repose également sur la répartition des revenus

Selon Keynes, la consommation des ménages dépend surtout du niveau du revenu et de la répartition de
celui-ci entre la consommation et l’épargne. Cette répartition ne dépend pas du niveau des taux d’intérêt
mais plutôt de la confiance dans l’avenir. En fonction de celle-ci les ménages sont plus ou moins incités à
réaliser une épargne de précaution.

En résume, la baisse des taux d’intérêt ne peut a elle seule assurer la relance de l’investissement.

Pour conclure, De faibles taux d’intérêt sont donc favorables à l’investissement car ils
encouragent l'entreprise à renoncer aux placements financiers et à préférer l'investissement. Comme ils
agissent sur la consommation en réduisant le coût des crédits à la consommation et en favorisant cette
dernière au détriment de l’épargne. Cependant, dans la mesure où l’investissement est déterminé par
d’autres facteurs, ces taux d’intérêt faibles sont insuffisants pour assurer sa relance. La faiblesse des taux
d’intérêt a même pu constituer un des éléments déclencheur de la crise financière de 2008 dans la mesure
où elle a inciteé les ménages américains et les entreprises à s’endetter bien au-delà de leurs possibilités.

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