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I
DES
FR .A N AIS.
FRANÇAIS.
ÉDITION ORIGINALE ET SEULE OFFICIELLE.
' PARIS,
1',
•
DE L'IMPRIMERIE DE LA RÉPUBLIQUE.
AN XII. 180+.
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CODE··.·c1v1L
•
Décr~é le , t Veti•
TITRE PRÉLIMINAIRE. t&e an XJ. ·
• Promu_lgué le 24 ci11
m&nemois.
DE LA PUBLICATION, DES EFFETS
ET DE
. .
L'APPLICÂ.TION DZS LOIS
EN GÉNÉRAL •
-
..
A-RTIC.LE 1 .er
'
I
4·
Le juge qui refusera de juger sous prétexte du silence,
de l'pbscurité ou de l'insuffisance de la loi, pourra être
poursuivi comme coupable de déni de justice.
J·
Il est défendu aux juges de prononcer par voie de dis-
position générale et réglementaire sur les causes qui leur
•
sont soumises.
6.
On ne peut déroger par des conventions particulières,
aux Jois qui intéressent l'ordre public et Jes bonnes mœurs .
•
LIVRE PREMIER.
DES PERSONNES.
t --- ,__.... p -- - ...r- ....;,--, ----~ ~ -r __r __r r- ...-r ... ~ .....0--- - - :.....ar ...0-,.... .....on.
CHAPITRE PREMIER.
DE LA JOUISSANCE DES DROITS CIVILS.
7·
L'EXERCICE des droits civils est indépendant de la qualité
de Citoyen, faqueHe ne s'acquiert et ne se conserve que
conformément à Ja foi constitutionnelle.
8.
Tout Français jouira des droits civils.
9·
Tout individu né en France d'un étranger, pourra, dans
l'année qui suivra l'époque de sa ~ajorité, réclamer la qua-:
lité de Fran;ais; pourvu que, dans le cas où il résiderait
en France , il déclare que son intention est· d'y fixer son
domicile , et que , dans le cas où ,jf résiderait en pays
étranger, il f~e sa soumission de fixer en France son
A2
•
4 LIV. 1... DES PERSONNES.
domicile, et qu'il t'y établisse dans l'année, à compter de
l'acte de soumission.
1 o.
Tout enfant né d'un Français en pays étranger,
. . est Fran-
•
ça1s.
Tout enfant né, en pays étranger , d'ttn Français qui
aurait perdu la qualité de Français, pourra toujours recou..
vrer cette qualité , en rem~lissant lès for1nalités prescrites
par l'article 9.
1 1.
__L'é1ra~ger jouira en Fra;ce des mêmes droits civils que
ceux qui sont ou seront accordés aux Français par les traités
de la ·nation à laquelle cet étranger appartiendra.
1 .2.
L'étrangère qui aura épousé un Français, suivra la con-
dition de son mari.
1 3·
L'étranger qui aura été ad1nis par le Gouv~rnement à
établir son domicile en France , y joui1:a de tous les droits
civils, ta11t qu'il continuera d'y résider.
If·
L'étranger, même non résidant e11 France, pourra être
cité devant les tribunaux français, pour l'exécution des obli-
gatio·ns par lui contractées en France avec un Français; il
' pourra être traduit devant les tribunaux de France, pour les
obligations par lui contractées en pays étranger envers des
.français.
J .5 ·
Un Français pourra être traduit devant un tribunal de
TJ T. l.1 ' l'OUJS'S, tt PR 'lY.J.1'.~ 'JJEY. 'JJ/l.lJl"ft.r CJ Y1 LS,
,j
France~ pour des obligatidns. par lui contra
ctées en pays
étranger, même avec un étranger. . - _
16.
En toutes m~ières , autres que · telles de
tommerce ,
l'étranger qui sera demandeur, sera tenu de
donner caution
pour Je paiement des frais et dommages-intér
êts résultant du
procès, à moins qu'il. ne possède en France
des imme~les
d'une valeur suffisante pour assurer ce paiëtne
nt.· · • · · .
'. .. • .
•
C H A P IT R E II.
•
D E LA PR IV AT IO N D ES D RO IT •
S C IV IL S• .
5 E. C T 1 0 N 1. re
De la Privation des Droits civils par la perte dt
la qualit1
de Français.
J 7·
La qualité de Français se perdra:, I • par la na 0
ruralisatio11
acquise en pays étranger; 2. par l'acceptatio
0
n non autorisée
par fe Gouvernement, de fonctions publique
s conférées pat
un gouvernement étranger; 3. par l'affiliation 0
à toute cor-
poration étrangère qui ex•igera des distinctio
ns de naissance);
4. enfin, par tout établissement fait en pays
0
•
.'
TJT. 1/' JOIJISS, ET PR/Y .AT, DES DRO ITS CJYI U, 7
SEC TIO N fi.
De la Privation des Droits civils par suite des condamnations_ . .
• judiciaires.
2 2.
Les condamnations à des peines dont l'effet est de priver
cef ui qui· est condamné, de toute participation aux droits
civils ci-après exprimés, emporteront la mort civile.
,.
•
2 3·
La condamnation à fa mon naturelle emportera l'a mort
civile.
24.
Les autres peines afflictives perpétuelles n'emporteront- la
mort civile qu'autant que la loi y aurait attacl1é cet effet
. :i. .5 •
Par la mon civile, le condamné perd la propriété de tous
les biens qu'il possédait; sa succession est ouverte au profit
de ses héritiers, auxquels ses biens sont dévolus, de la même
manière que s'il était mort naturellement et sans testament.
..
Il ne peut plus ni recueillir aucune succession, ni trans-
mettre, à ce titre, les biens qu'il a acquis par la suite.
Il ne peut ni disposer de ses biens, en tout _ou en panie,
soit par donation entre-vifs, soit par testament, ni recevoir
à ce tit~e, si ce n'est pour cause d'alimens. ·
• •
Il ne peut être nommé tuteur, ni concourir aux opérations
relatives· à la tutelle. . ··
8 LIV. tn DES PERSONNES.
Il ~e
peut être témoin dans un acte solennel ot1 authen-
tique, ni être admis à porter témoignage e11 justice.
Il 11e peut procéder en justice, ni en défendant ~ ni en
demandant, que sous le nom et par le ministère cl'un cura-
. teur spécial, qui lui est nomn1é par le tribunal où l'action
est portee.'
11 est incapable de contracter un mariage qui produise
aucun effet civiL
Le mariage qtt'il avait contracté précédemment , est
dissous, quant à tous ses effets civils.
Son époux et ses héritiers peuvent exercer respectivement
les droits et les actions auxquels sa mort naturelle donnerait
ouverture.
2 6.
Les condan1natio11s contradictoires n'emportent la mort
civile qu'à compter du jour de leur exécution, soit réelle,
soit par effigie ..
29.
Lor&que le condamné par contumace se présen~era vo-
lontairement dans les cinq aftnées, à compter du Jour de
f'exécution , ou Iorsqu'H aura été saisi et constitué prisonnier
dans ce délai , le j4gement sera anéanti de plei11 droit ;
l'accusé sera remis en possession de ses biens : il sera j~gé
de nouveau; et si , par ce ·nouveau jugement, il est con-
damné à fa même peine ou à yne peine différente emportant
également la mort civile, elle n'au~a lieu qu'à compter du
jour de l'exé~ution du sec~nd jugement.
•
3 1.
Si le condamné par contumace meurt dans le délai de
grâce des cinq années sans s'être représenté, ·ou sans avoir
été saisi ou arrêté, il sera réputé mon dans l'intégrité ·de ses
dro!ts. Le juge~ent de contumace sera anéanti de. plein
droit, sans pré1udice néanmoins de l'action de fa panie
B
10 LIV. 1.e' DES PERSONNES.
civile, laque)Ie ne potrrra être intentée contre les héritiers
du condamné que par la voie civile.
•
•
31·
En aucun cas la prescription de la peine ne réintégrera
Je condamné dans ses droits civils pour ~'avenir.
:3 3·
Les biens acquis par le co~damné, depuis la mort civile
encourue, et dont il se trouvera en possession au jour dè sa
mon naturelle , appartiendront à , la nation par droit de
desh'ere11ce.
l •
Néanmoins le Gouvernement en pourra faire, au profit
de fa veuve, des enfans ou parens du condamné, telles dis-
positio11s que l'humanité lui suggérera.
..:r= ... . r :.....a:r - .... r= -- ... wU'"' ._: :_..-- ,r- p ._,;
Décrété le 2 o Ven-
tôse an XI.
TITRE II.
Promulgué le 30 d1J ,, '
.mtme
A •
mois. DES ACTES DE LETAT CIVIL, •
CHAPITRE J.er
, '
DISPOSITIONS GENERALES.
. ,
34·
Les actes de l'état civil énonceront l'année, Je jour et
l'heure où ils seront reçus, les prénoms, noms, âge, pro-
fession et domicile de tous ceux qui
. .
y seront dénommés.
•
TIT. II, DES .A. Cf'ES DE L'ÉT.A.'1' CIYIL, 11
35·
Les officiers de l'état civil ne pourront rien insérer dans
. . , . .
les actes qu'ils recevront, soit par note, soit par enonc1atron
quelconque , que c'e qui doit être déclaré par les comparans .
•
/ 3 6.
Dans les cas où les parties intér~ssées ne seront poi9t obli-
gées de comparaître e11 personne , c.lles pourront se faire
représenter par un fondé de procuration spéciale et authen-
•
tique.
•
37·
Les témoins produits aux actes de l'état civil ne pourront
~tre que du sexe masculin, âgés .de vingt-un ans au moins,
parens ou autres ; et ils seront choisis par les personnes
• I I
1nteressees.
3 8.
L'officier de l'état civil donnera leéture des actes aux
panies comparantes, ou à leurs fondés de procuration, et
I •
aux temo1ns. •
Il y sera fait mention de l'accomplissement de cette for-
malité.
39·•
Ces actes s~ront signés par l'officier de I"état civil, par les
comparans et les té.moins; ou mention sera faite de la cause
qui en1pêchera les comp3!ans et les témoins de sig11er.
40 ..
Les actes ~e l'état civil seront inscrits, dans chaque com-.
mune , sur un ou plusieurs registres tenus doubles. · ·
B 2
•
en chiffres. ·· ,
43·
Les registres seront clos et arrêtés par l'officier de l'état
civil, à la fin de chaque année; et dans le mois; l'un des
doubles sera déposé aux archives de la commune, l'autre au
greffe du tribunal de première instance.
44·
Les procurations et les autres pièces qui doivent demeurer
. annexées aux actes de l'état civil , seront déposées , après
qu'elles auront été paraphées par la personne qui les aura
produites, et par l'officier de l'état civil, au greffe du tribu-
nal, avec ''le double des registres dont le dépôt doit avoir
lieu audit greffe. •
45·
Toute personne pourra se faii:e délivrer par les déposi-.
taires des registres de l'état civil, des extraits de ces registres.
Les extraits délivrés conformes aux registres , et légalisés par
le président du tribunal de première inst~nce,, QU par le
TJ T. II. DE J AC T.E S DE L 1iT, 1.T CI YJ L,
13
juge qui le remplacera , feront foi jusqu'à inscription
de
faux.
47·
· To ut acte de l'état civil des Français et des étr
angers,
fait en pays étranger, fera foi, s'il a été rédigé dans les
formes ·
usitées dans ledit pays.
49·
Dans tous les cas où la me11tion d'un acte relatif
à l'état
civil devra avoir lieu en 1narge ,d'un autre acte déjà
inscrit,
elle sera faite à la requête des parties intéresséés ,
par 1'offi-
c iër de l'état.civil, sur les reg!stres courans o~ sur
ceux qui
auront été déposés aux archives de Ja commune,
et par le
greffier du tribunal de première instance , sur les
registres
déposés au greffe; à l'effet de quoi l'officier de l'é
tat civil
en donnera avis dans les trois jours au €ommiss
aire du Gou-
vernement près ledit tribunal, qui veillera à ce que
Ja_ men~
tion soit faite d'w1e manière µniforme sur les deux regist
res. ,
LIV. I.11 DES PERSONNE.!..
'
50.
Toute contravention aux articlés précédens de la part des
fonctionnaires y dénommés , sera poursuivie devant le tri-
. bunal de première instance, et punie d'une amende qui ne
• •
Pourra excéder cent francs.
•
.5 1.
Tout dépositaire des registres sera civilement responsable
des altérations qui y surviendront, sauf son recours , ~'il y
a lieu , contre les auteurs desdites alté.rations.
J 2.
Toute altération , tout faux dans les actes de l'état civil ,
toute i•scription de ces actes faite sur une feuille volante
et autrement que sur les registres à ce destinés , donneront
fieu aux dommages•intérêts des panies, sans préjudice des
peines portées au Code pénal .
.5 3·
Le commis$aire du Gouvernement près le tribunal de
première instance sera tenu de vérifier l'état des registres lors
du dépôt qui e11 sera fait au greffe ; il dressera un procès-
verbal sommaire de la vérification , dénoncera les contra-
ventions ou ~élits commis P.ar les officiers de l'état civil ,
et requerra contre eux la condamnation aux amend?:s.
J4·
Dans tous les cas où un tribunal de premiè~e instance
counaîtra des actes relatifs à l'état civil, les panies intéressées
pourront se pourvoir contre le jugement. ·
-
TIT . II. DZJ 'A.C TZJ IJZ L 1ÉTA.'l' Cl'Y JL t5
CH AP IT RE II.
DE S .ACTÈS DE -NA ISS AN CE• ..,
. . ~
) .5. •
Les déclarations de naissance seront faites, dans les trois
.57·
L'acte de naissance énoncera le jou r, l'heure et le lieu
de la naissance, le sexe de l'enfant, et les prénoms qui lui
seront donnés, les prénoms , noms, profession et domicile
des père et mère , et ceux des témoins.
..5 8.
Toute personne qui aura trouvé un enfant nouveau-né,
sera tenue de le remettre à f'officier de f'état civil , ainsi
que les vêtemens et autres effets trouvés avec l'enfant, et
de déclarer toutes les circonstances du temps et du lieu
où il aura été trouvé. ·
16 LIV. I." DES PERSONNES..
11 en sera dressé un procès-verbal détaillé , qui énonçera
en outre l'âge apparent de l'enfant, son sexe, les noms
qui lui seiont donnés,· l'autQrité civile ·à laquelle il sera
remis. Ce procès-verbal sera. inscrit sur les registres.
6) ·
Si le mariage n'a pas été célébré dans l'année, à compter
de l'expiration du délai des publications, il ne pourra plus
être célébré qu'après que de nouvelles publications auront
été faites dans la for1ne ci-dessus prescrite.
66.
Les actes d'opposition au mariage seront signés sur l'ori-
ginal et sur la copie par les opposans ou par leurs fondés
de procuration spéciale et authentique ; ils seront signifiés,
avec fa copie_ de la procuration , à fa personne ou au do-
micile ·des ·parties, et à l'officier de l'état civil, qui mettra
son yisa sur l'original.
'
6s.··
•
E·n cas d'opposition , l'officier de l'état civil ne potUTa
célébrer le mari;ige, avant qu'on lui en ait remis la main-
Jevée ,, sous peine de trois cents francs d'amende, et cle tous
dommages-intérêts.
. 69 .. •
. S'il n'y a point d'opposition , il en sera fait men~ion
dans f'acte de mariage; et si les publications ont été faites
dans plusieurs communes , les panies.remenront un certificat
délivré par l'officier de l'état civil de chaque commune,
constatant qu'il n'existe point d'opposition. ·
70.
L'officier de l'état civil se fera remettre l'acte de nais-
sance de chacun des futurs ·époux. Celui des époux qui
serait dans l'impossibilité de se le procurer, pourra le sup-
pléer en rapportant un acte de notoriété délivré par le juge
de paix du lieu de sa naissance, ou par celui de son do-
micile.
71.
L'acte de notoriété contiendra la déclaration faite par. sept
témoins dè l'un ou de l'autre sexe, parens ou non patens,
des prénoms, nom, profession êt domicile du futur ,époux,
et de ceux de ses père _et mère, s'ils sont connus; le lieu,
et., autant. que.· possible , -1'époque · de sa naissânce., et les·
caùsts, qui empêchent d'en ·rapporter l'acte. Les témoins
signeront l'acte de notoriété avec le juge de paix-; et s'il en
est qui· nè puissent ou ne sachent $igner , il en ·sera fait
mention.
•
•
•
.10 LJV;- J." DES PERSONNE$.
72-.
~
7~·
L'acte authentique du consentement dès pères et mères
ou aïeuls et aïeules, ou , à leur défaut, celui de fa famille,
contiendra les prénoms, noms, professions et domicil<:s du
futur époux, et de tous ceux qui auront conèouru à l'acte,
...
ainsi qu~ leur degré de parenté.
74·
Le mariage sera célébre dans la commune où l'un des
deux époux aura son domicile. Ce domicile, quant au ma-
riag.è, s'établira par six mois d'habitation continue dans fa
même co1n1nune.
7 )·
Le jour désigné par les panies après les délais des publica-
tions , l'officier de l'état civil, dans la maiso11 con1mune, en
présenèe de quatre témoins parens ou non parens, fera lecture
aux parties;ôes pièces ci-dessus mention~, relat1YCJ à leur'
état ot aux formalités du mariage , et du chapitre Vt du 1icre
d11 Mariage., sur leJ proïts er les Dm,irs rtsptetffi dis tJIOIIX.
Il r.eccvra de chaque partie, J'une après l~autre, la déclara-
tion qu'elles veulent se prendre pour mari et femme ; il
•
'J'JT•.IJ-/ D•$ 'A t;.TPS.. ».~; i;' Él"\,:• ~IY1 L ~-J
pères et mères ;
4. 0 Le consentement des pères et mères, aïeuls et aïeules,
et celui de la famille, dans les cas où its sont requis ;
•
5. Les actes respectueux, :~'il en a été fait;
0
'
79·
L'acte de décès contiendra· les prénoms, 11on1 ., âge ,
profession et domicile de f~, personne déêé:dée; fes ·p~é-
noms et nom de l'autre époux , si la personne· décédée
était mariée ou veuve ; les préno~s , noms., âge, lprofes-
sions et domiciles des déclarans; et, s'ils sont parens, leur
degré de parenté.,:,. :• ..
; Le même acte _contieJ1dra de plus,· autant qu'on· pourra
le savoir, les prénoms, noms , profession et. domicile des
.pèr~ et mère du . ;décédé , ~t. le lieu de sa n_aissance.
'. -.· 80.
En cas de •décès dans ,les hôpitaux militaires , civils ou
_autres maisons publiques, les supérieurs~ directeurs, adminis- -'
trateurs et maîtres de c-es maisons ,,seront tenus d'en donner,
avis, dans les vingt-quatr~ heures, à l'officier de l'état civil,
qui s'y transponera pour s!~sürer du décès, et en dressera
_l'aç~e, ~onf,ol'.Dlé~ent à_ ·~'ari.icle ptécé~ent ,· sur l~s M,c,jtlfa-
iio~s. qui
. lui ,uro~t été 1à,te,:, .et Sll:I' Jes rensêignellleqs . qu~il
'
, .
•
,
TIT.,_·.J:J.· IJ~-S-'A'&:n.s DE r,.J.'É1' A. 1' C'.JY 1 L, ,23
·Il sera rJ~Il\l; eu· o~tre ,~ 1dans· lès dits hô.pi.taulli r et · maisons,,
_des· r_egisues_ dea1inés à inscrire ces déclaratiçnsit ces ren-
•
se1gnemens. , .
L'officier de l'état civil enverra l'acte de décès à celui
•
-dù dernier domicile d•i Ja person11e .:tfécédée, -qui l'inscrira
. • • 1 •
sur les registre$. · · ;) · · · ' '
8 I.
Lorsqu'il y aura des signes ou indices de mortl violente,
où d'autres circonstances qui donneront lieu de le soup-
çonner, on 11e pourra faire l'i~humation qu'après qu'un
officier de police·, assisté d'un docteur en médecine. ou en
chirurgie, aura dressé procès-verbal de l'état du cadavre , et
des circonstanc·es y· relatives,.,. ainsi que des renseignemens
qu'il aura pu recuejllir sur les prénoms, nom , âge, pro-
fession , lieu de naissance et domicile de la personne dé-
ce'd'ee.
\ .
L'officier de police sera tenu cfe transmettre de suite à
l'officier de l'état civil du lieu ·où la personne sera décédée',
tous les renseignemen~ énoncés dans son procès-verbal,
d'après lesqueJs _l'acte de décès sera rédigé. ·
L'officier de l'état' civil en enverra une expédition à celui
du domicile de la personne décédée, :s'il est connu : cette
expédition sera inscrite sur -les •registres •
.8 3· ,
Les greffiers criminels seront· tenus d'envoyer, dans Jes
vingt-quatre heù,es , de I'exéGution -des_ jugemens ponant
peine de mort, à l'~fficier de l'état civil· du Heu où le
~ LIV. 1.e~ J)ESïPE.it.S-ONNBS,· ·'
condan,é ;aua·.eté . exécuté, rous,le.s reMeigttentttls;·midllcés
en J'articfe119 , ;djq>r.ès lesquels i•acte de dé<-.ès sera rédig~~
• 1 • ) .• ' ...
. . , 8. 4.
.,.., , .,
~
'
.. En c;as::4ie <léççs daii, les prisQJ11 O\l maiions, de r.;~fli ..
sion et de 'détention, il en sera donné avii &Ul':-fe-çhanq,.
par les concierges ou gardiens, à I'offiçier de l'état civil ,
qui s'y transponera comme il est dit en l'article 80, et
rédigera l'acte ·de décès. l
8 5·
Dans tous fes cas de mort violente ou dans les prisons
et maisons de reclusion, ou d'exécution à mon, il ne sera
fait sur les. registres aucune mention de ces circonstànces,
et les actes de décès seront simplement rédigés dans les
formes presctites par l'article 79. · ·
86.
Eµ cas de décès pendant un voyage de mer, iJ en sera
dressé acte dans les vingt-quatr.e heures, en présence de
deux témoins pris parmi les officiers du bâtiment, ou, à
leur défaut, parmi Jei ho.mmes .de l'équipage. C.et acte $Cr~·
rédigé, savoir, sur I.e, bâtimens de l'Etat,, par l'.offici~
d~admiuistration de la marine.; et sur les bât-ime11s apparte-
nant à un négociant ou armateur , par le capitaine, maitr~
ou patron du navire. L'acu- de décès sera inscrit à la suite
du rôle de l'équipage. .
·87.
_Au premier port-où fe bâtiment abor~efa , soi~ de relâcthe ,_
soit pour t011te autre cause que .· celle de' son desarmement ,
les offu:iers ùe d'administration de Ja marine, capitaine,
A
maitre
TIT, Il. DES ACTZS DB ·L'ÉTA.T CIYIL, 25
maître ou patron, qui auront rédigé des actes de décès, seront"
tenus d'en déposer deux expéditions, conformément à l'art. 6 o.
A l'arrivée du ·bâtiment dans le port du désarmement,
le rôle d'équipage sera déposé au bureau du préposé à
l'inscription maritime ; il e11verra une expédition de l'acte
de décès, de lui sign~e, à l'officier de l'état civil du domicil~
de la personne décédée : cettè expédition sera i~scrite de
suite sur les registres.
CHAPITRE V.
DES ACTES DE L'ÉTAT CIVIL CONCERNANT
LES MILITAIRES HORS DU TER·RITOIRE
DE LA RÉPUBLIQUE.
88.
Lès actes de l'état civil faits hors du territoire de la
République, concernant des militaires ou autres personnes
employées à la suite des armées , seront rédigés dans les
formes prescrites par les . dispositions précédentes ; sauf les
exceptions contenues dans les articles suivans.
9 J.
Les registres seront cotés et paraphés, dans chaque
corps, par l'officier qui le commande; et à l'état-major,
par le chef de l'état~major général.
.9 2,.
Les déclarations de naissance à l'armée seront faites
<lans les dix jours qui suivront l'accouchement.
' • t
9 3·
L'officier chargé de Ia tenue du registre de l'état civil
devra, dans fes dix jours qui suivront l'inscription d'un
acte .de naissance audit registre, en adresser un extrait à
j' officier de f 'état civil du dernier domicile du père de
l'enfant, ou de la mère si le père est inco11nu.
94·
Les publications de mariage des 1t1ilitaires et employés
à Ia suite des ~mées, seront faites au fieu de Jeur dernier
domicile : elles seront mises en outre, vingt· cinq jours
avant la célébration du mariage. à l'ordre du jour du corps,
pour les individus qui tiennent à uncorps; et à cef ui de·
T1T. JJ, 1
DES ACTES DE L ÉrA,T CIYIL. -i,7
l'armée ou du corps d'armée, pour les officiers sans troupes,
et pour les employés qui -en font partie.
97·
.En cas de décès dans les hôpitaux militaires amhulans ou
sédentaires, l'acte en sera rédigé par le directeur desdits
hôpitaux, et envoyé au quartier-maitre du corps, ou à
l'inspecteur aux revues de l'armée ot1 du corps d'armée
dont le décédé faisait partie : tes officiers e11 feront parvenir
une expédition à l'officier deî'état. civil du dernier domi-
cile du décédé.
•
•
LIV. I." DES PERSONNES.
CHAPITRE ·v1.
DE LA RECTIFICATION DES ACTES DE L'ÉTAT
CIVIL,
99·.
Lorsqi,le la rectification d'un acte de f 'état civil sera
demandée, il y sera statué, sauf l'appel , par, le tribunal
compétent, et sur les conclusions du commissaire du G ouver-
nement. Les parties intéressées seront appelées, s'il y a lieu.
I 00.
•
Décrété le 2 , Ventô,e
an XI. · TITRE III.
Promulgué le ; Ger-
•
miRal suivant, DU DOMICILE.
• I o~ .
Le domicile de tqut Français I quant à l'exercice de ses
droits ci vifs, est au lieu où il a son principal établissement•
• •
TIT, Ill. DU DOMICILE,
10 3·
Le changement de domicile s'opérera pat le fait d'une
habitation réeHe dans un autre lieu, joint à l'intention d'y
fixer son principal établissement. ·
I Of.
La preuve de l'intention résultera d'une déclaration ex-
presse , faite tant à la municipalité du lieu que l'on quittera,
qu'à celJe du lieu où on aura transféré son domicile.
10 .5 ·
A défaut de déclaration expresse, la preuve de l'intention
dépendra des circonstances.
106.
Le citoyen appelé· à une fonction publique temporaire
ou révocable, conservera le domicile qu'il avait auparavant,
s'il n'a pas manifesté d'intention contraire.
I 07.
L'acceptation de fonctions conférées à vie , emportera .
translation immédiate · du domicile du fonctionnaire dans
le lieu où il doit exercer ces fonctions.
108.
La femme mariée n'a point d'autre domicile que celui
de son mari. Le mineur non émancipé aura son domicile
chez ses père et mère ou tuteur : le majeur interdit aura le
sien chez son curateur.
,
Les majeurs qui servent ou travaillent habituellen1ent chez:
•
Décrété le 24 Ventôse
TITRE IV.
Promulgué le 4 Ger~
rninal iuivani.
DES ABSENS,
CHAPITR·E PREMIER.
DE LA PRÉSOMPTION D'ABSENCE.
1 1 2.
S'il y a nécessité de pourvoir à l'administration de tout
ou partie des biens laissés par une personne présumée
absente, et qui n'a point de procureur fondé, il y sera
TJT, IV. DES A.11.tEN.I. 3t
statué par le tribunal de première instance, sur la demande
<les parties intéressées.
I I 3·
Le tribunal, à la requête de la partie la plus diligente,
commettra un notaire pour représenter les présum~ absens,
dans les· inventaires, comptes, partages et liquidations dans
lesquels ils seront intéressés.
I 14.
Le ministère public est spécialement chargé de veiller
aux intérêts des personnes présumées-- absentes ; et il sera
entendu sur· toutes ·fes demandes qui. les concerrieot.
CHAPITRE Il.
DE LA DÉCLARATION D'ABSENCE, ....
I I j.
Lorsqu'une personne aura cessé de paraître au lieu de
son domicile ou de sa résidence, et que depuis quatre aris
on n'en aura point eu de nouvelles, les parties intéressées
pourront se pourvoir devant fe tribunal de première ins-
tance, afin que l'absence ·soit déclar~e.
1 I 6.
Pour constater l'absence, Je tribunal, d'après les pièces
et documens produits, ordonnera qu:,une enquête soit faite
contradictoiremçnt avec le commissaire du Gouvernement,
dans l'arrondissement du domicile, et dans celui de la
résidence, s'ils sonr .distincts !'un de !'autre.
LIV. 1."' DES PERSONNES.
1 17.
Le tribunal, en statuan-t sur la demande, aura d'ailleurs
égard aux motifs de_ l'absence, et aux causes qui ont pu
· empêcher d'avoir des nouvelles de l'individu présumé
absent.
1 1 8.
Le com1nissaire du G ouvemement enverra, aussitôt
qu'ils seront rendus, les jugemens tant préparatoires que
définitifs, au Grand-Juge, Ministre de la justice, qui les
rendra publics. •
I I 9•
Le jugement de déclaration d'absence ne sera rendu
qu'un an après le jugement qui aura ordonné l'enquête.
C H A P I T R E I I 1.
DES EFFETS DE L'AllS ENCE.
S E C T I ON 1. re
Des effets de I' Absence, relativement aux Biens que
l'absent possédait au jour de sa disparition.
I 2 O.
Dans les cas ot1 l'absent n'aurait point laissé de procu-
ration pour l'administration de ses biens, ses héritiers pré-
somptifs au jour de sa disparition . ou de ses dernières
nouvelles, pourront, en vertu du jugement définitif qui
aura
• T1T. IV. DEJ À bJEN.t. 33
aura déclaré l'absence , se faire envoyer en- possession
provisoire des biens qui appartenaient à l'absent au jour
de son départ ou de ses dernières nouvelles, . à la charge
de donner caution pour fa sµreté de leur administration.
I 2 I.
Si l'absent a laissé une procuration, ses héritiers pré-
somptifs ne pourront poursuivre la déclaration d'absence
•
et l'envoi en possession provisoire , qu'après dix années
révolues depuis sa disparition ou depuis ses dernières nou•
vell~. ·
1 2 2.
II en· sera de même si la procuration vient 'à cesser; et,
dans ce cas, il sera pourvu à l'administration des biens de
l'absent, comme il est dit au chapitre I.cr du présent titre.
I 2 3·
Lorsque les héritiers présomptifs auront obtenu l'envoi
en possession provisoire, le testament, s'il en existe un ,
sera ouvert à la réquisition des parties intéressées, ou du
commissaire du Gouvernement près le tribunal ; et les
légataires, les donataires, ainsi que tous ceux qui avaient
sur les biens de l'absent, des droits subordonnés à la con-
dition de son décès, pourront les exerce~ provisoirement,
à la charge de donner caution.
12,.4.
L'époux commun en biens, s'il opte pour la continuation
de la communauté , pourra emp~cher l'envoi provisoire
et l'exercice provisoire de tous les droits subordonnés à
la condition du décès de l'absent, et prendre ou c<,>nser-
ver par préférence l'administration des biens de l'absent.
. E
34 LIV. l:cr DES PERSONNES.
Si l'époux demande la dissolution provisoire de la corn...
munauté , il exercera ses reprises et tous ses droits légaux
et conventionnels, à la charge_ de donner caution pour les
choses susceptibles de restitution.
La femme, en optant pour la conti11uation de la commu-
11auté, conservera Je droit d'y renoncer ensuite.
I 2 j•
La possession provisoire ne sera qu'un dépôt, qui don-
nèra à ceux qui l'obtiendront , l'administration des biens
de l'absent, et qui fes rendra comptables envers lui, en cas
qu'il reparaisse ou qu'on ait de ses nouvelles.
I 2 6.·
Ceux qui auront obtenu l'envoi provisoire, ou l'époux
qui aura opté pour la continuation de Jâ communauté ,
devront faire· procéder à l'inventaire du mobilier et des
titres de l'absent, en présence du commissaire du Gouver-
11ement près le tribunal de pren1ière instance, ou d'un juge
de paix requis· ·par ledit commissaire.
Le tribunal ordonnera, s'il y a lieu, de vendre tout ou
panie du mobilier. Dans le cas de vente, il sera fait em..
ploi du prix, ainsi que des fruits échus.
_Ceux qui auront obtenu l'envoi provisoire, pourront
requérir, pour leur sûreté, qu'il soit procédé par un expert
nommé par le tribunal, à la visite des in1meubles, à l'effet
d'en constater l'état. Son rapport sera homologué en pré-
sence du commissaire du Gouvernement ; les frais en seront
pris sur les biens de l'absent. ·
I 27..
Ceux qui , par suite de l'envoi provisoire , ou de
. TIT. IV. DES A..BSENS, 3)
l'administration légale, auront joui des biens de l'absent,
ne seront tenus de lui rendre qut le cinquième des reve11us ,
s'il reparaît avant quinze ·ans révolus depuis le jour de sa
disparition ; et le dixième , s'il ne reparaît qu'après les
•
quinze ans.
Après trente ans d'absence, la totalité des revenus leur
appartiendra.
•
)6 LIV. I." DES PERSONNES.
pendant l'envoi provisoire, les effets du jugement qui aura
déclaré l'absence, c~sseront; sans préjudice, s'il y a lieu,
des mesures conservatoires prescrites au chapitre I. cr du
présent titre, .pour l'administration de ses biens.
I 3 2.
Si l'absent reparaît, ou si son existence est prouvée ,
· 1nême après l'envoi définitif, il recouvrera ses biens dans
l'état où ils se trouveront, le prix de ceux qui auraie11t
été aliénés, ou les biens provenant de l'emploi qui aurait
été fait du prix de ses biens vendus.
I 3 3·
Les enfans et descendans ·directs de l'absent pourront
également, dans les trente ans, à compter de l'envoi défi-
nitif, demander la restitution de ses biens, comme il est
dit en l'article précédent.
1 34·
Après le jugement de déclaration d'absence, toute per-
sonne qui aurait des droits à exercer contre l'absent, ne
pourra les poursuivre que contre ceux qui auront été en-
voyés en possession des biens., ou qui en auront l'ad~i-
nistration légale.
SECTION II.
Des effets de I' Absence., relativement aux Droits
éventuels ']Ui peuvent compéter al'absent. •
I 35•
Quiconque réclamera un droit tchÛ à un individu dont
•
,,,
T1T. IV. DES .Ails ENs. 37
l'existence ne sera· pàs reconnue, devra prouver que ledit
individu existait quand le droit a été ouv~n : jusqu'à cette
preuve , il sera déclaré noJ1 recevable dans sa demande.
SECTION Ill.
Des effets de l' Absence., relativement au Mtfriage.
CHAPITRE IV.
DE LA SURVEILLANCE DES EN FANS MINEURS
'
DU PERE QUI A DISPARU,
•
Si le -père a disparu laissant des enfans mineurs issus d'un
commun mariage , la mère en aura la surveillance, et elle
·exercera tous les. droits du mari, quant à leur éducation _et
à l'administration de leurs- biens.
142.
Six mois après la disparition du père , si la mère ét~it
décooée lors de cette disparition, ou si elle vient à décéder
avant que l'absence du père ait été déclarée, la surveillance
des enfans sera déférée , par Je conseil de famiHe , aux
ascendans les plus proches, et, à leur défaut , à un tuteur
• •
prov1so1re,.
-
Il en sera de même dans le cas où l'µn des époux qui
aura disparu, laissera des enfans mineurs issus d'un mariage
prtcédent.
TJT, V. DU M.1.RlAGE, 39
•
CHAPITRE PREMIER.
, •
DES QUALITES ET CONDITIONS REQUISES
POUR POUVOIR CONTRACTER MARIAGE,
1 44· •
L'homme avant <19-huit ans rèvolus , fa fèmme avant
quinze ans révolus , ne peuvent contracter mariage.
14) ·- .
Le Gouvernement pourra néanmoins , pour des motifs
graves, accorder dès dispenses d'âge .
. 146.
II n'y a pas de mariage lorsqu'il n'y a point de consen-
tement. •
i47. .
On ~e peut c~ntracter un second mariage avant la disso-
lution du premier. •
148.
Le fils qui n'a pas atteint l'âge de vingt-cinq ans accom-
plis , la fille qui 11'a pas atteint l'âge de vingt-un ans ac-
complis, ne peuve~t contracter mariage sans le consentement
de leurs père et mère : en cas ·de disse11timent, le consen-
tement du père suffit. ·
•
LIV. J.er DES PERSONNES.
1 49·
Si l'un des deux est mort, ou s'il est dans l'hnpossibilité
de manifester sa volonté, le consentement de l'autre suffit.
I JO. .
Si le père et la 1nère sont morts, ou s'ils sont dans l'im-
possibilité de manifester leur volonté, les aïeuls et aïeules
• '
les remplacent : s'il y a dissentiment entre l'aïeul et l'aïeule
de la même ligne, il suffit du consentement de l'aïeul.
S'il y a dissentiment entre les deux lignes , ce partage
emportera consentement.
• I J. 1 .
Les enfans de famille ayant attei• fa majorité fixée par
l'article 148, sont tenus, avant de contracter mariage, de
demander , par un acte respectueux et formel , le conseil de
leur père· et .de Ieur mère, ou celui de leurs aïeuls et aïeules,
lorsque leur père et leur mère sont décédés, ou dans l'im-
, possibilité de manifester leur volonté.
Artkfes r S2 , , 53 , 1 ) 2. .
• • fi,
Depu1s• Ja ma1or1té 'fe I 4 8 , 1usqu
• ,,a J'Aage
,54,,55,156et157,.
décrétés le 2. l Ventôse xee par I'artIC
an xn. cr de trente ans accomplis pour les fils, et jusqu'à l'âge de
Promulgués le ,
Germinal suivant. •
I fi J
vingt-:-cinq ans accomplis pour es lies, 'acte respectueux.
prescrit par l'article précédent, et sur lequel il n'y aurait
pas de consentement au mariage, sera renouvelé deux autres
fois , de mois en mois ; et un· mois après le troisième acte,
iJ pourra étre passé outre à Ja célébration du mariage.
-~I § 3;
A près l'âge de trente ans , il pourra ~tre, à défaut de
,
consentement sur un acte respectueux , passe outre , un mois
.
après , à la célébration du mariage. •
TIT. V. DU MÂRl..t~z.-
J >5·
En cas d'absence de 1,ascendant auquel eût dû être fait
l'acte respectueux, il sera passé outre à la célébration du -
mariage , en représentant le jugement qui aurait été rendu
pour déclarer l'absence , ou , à défaut de ce jugement,
celui qui aurait ordonné l'enquête, ou, s'il n'y a point
encore eu de jugement , un acte de notoriété délivré par
Je juge de paix du lieu où l'ascendant a eu son dernier
domicile connu. Cet acte contiendra la déclaration de quatre
témoins appelés d'office par ce juge de paix.
J 5 6.
Les officiers de l'état civil qui auraient procédé à la cé-
lébration des mariages contractés par des fils n'ayant pas
atteint l'âge de vingt-cinq ans accomplis, ou par des filles
n'ayant pas atteint l'âge de vingt-un ans acc<>mplis, sans que le
consentement des pères et mères, celui des aïeuls et aïeules ,
et celui de la famille , dans le cas où ils sont requis , soient
énoncés dans l'acte de mariage, seront, à la diligence des
parties intéressées et du commissaire du Gouvernement près
le tribunal de première instance du lieu où le mariage aura
été célébré, condamnés à l'amende portée par l'article 191,
et, en outre, à un emprisonnement dont Ja durée ne pourra
être moindre de iix mois.
F
LIV. l." DES PERSONNES. •
' 1 .5 7· .
Lorsqu~I n'y aura_ pas eu d'actes respectueux, dans les
cas où ils sont prescrits, l'officier de l'état civil qui aurait
célébré le mariage·, sera condamné à la même amende, et
à un emprisonnement qui ne pourra être moindre d'un mois.
1 5.' 8.
Les dispositions contenues_ aux articles 148 et 149 , et les
df~positions des articles 1 51 , • 52 , 1 53 , 1 54 ~t 1 55 , rela-
tives à l'acte respectueux qui doit être fait aux père et .mère
dans le cas prévu par ces anicles, sont applicables aux enfans
naturels .légalement reconnus.
• I) 9•
l,,·'enfant naturel qui n'a point été reconnu, et celui qui ,
après l'avoir été, a perdu ses père et mère, ou dont les père et
mère ne peuvent manifester leur volonté , ne pourra , avant
l'âge de vingt-un ans révolus, se marier qu'après avoir obtenu
le consentement d'un tute~r ad /roc qui fui sera nommé.
I 60.
S'il n'y a ni père ni mère, ni aïeuls ni aïeults, ou s'ils se
· trouvent tous dans l'impossibilité de manifester leur volonté,
les fils ou filles mineurs de vingt - un ans ne peuvent con-
tracter mariage sans le consentement du co~seil de famille .
.. 161.
En ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les
asceùdans et descendans' légitimes ou naturels , et Ies alliés
dans la même ligne.
•
·1 ·6 3.
Le mariage est encor~ prohibé entre l'oncle et là nièce, . ,
la tante et le neveu. : 1
- 164.
Néanmoins le Gouvernement pourra, pour des causes
graves, lever les. prohibitions ponées au pré~édent anicle•
.
CHAPITRE II.
'
I 6 )·' _
Le mariage sera célébré publiquement, devant l'oiicier
. civil du domicile de l'une des deux parties.
I 66.
Les deux publications ordonnées par l'anicle 63, · au
titre des Acres de l'état civil., seront faites à la municipalité
du lieu où chacune des parties contractantes aura son·
domicile.
. 167.
Néanmoins, si le domicile actuel n'est établi que par six
mois de résidence , les publications seront faites en outre .à
la municipalité du dernier domicile.
. 1 6-8 .
Si les parties contractames, ou l'une d'elles, sont, rela-
tivement au mariage, sous la puissance d'autrui, les publi-
cations seront encore faites à· la municipalité du domicile
de ·ceux so~s la ·puissance desq~ls elles se trouvent. ·
. F 2
44- J..IV. 1~" DBS PERSONNES.
' 169~ '
· -Le (Jouvernemènt, ou ceux qu'il préposera à cet.effet,
pourront, pour des causes graves , dispenser de la seconde
publication. ._ ' ,
170.
-Le mariage contracté en pays étranger entre Français, et
entre Français et étranger , sera valable , s'il a été célébré
' dans les forme.s usitées 4ans le pays, pourvu qu'il ait été
précédé des publications prescrites par l'article 6 3, au titre
des Actes de lêtat civil, et que fe Français n'ait point
tontrevenu aux dispositions contenues au chapitre pré-
cédent.
•
171.
, Dans les trois mois après le retour du Français sur le ter-
ritoire de la République, l'acte de célébration du mar~ge
.contracté en pays étranger , sera transcrit sur le registre
public des mariages du lieu de _son domicile.
CHAPITRE III.
DES OPPOSITIONS AU MARIAGE,
172.
Lè droit de former opposition à la célébration du ma-
riage , appartient à la personne engagée par mariage avec
l'une des deux parties contractantes. ·
1 73·
Le père, et. à. défaut du-père, la mère, et à_ défaut de
père ei mère , les aïeuls et aïeules , peuvent former oppo-
sition au mariage de leurs enfans et d~cendans , encore que
. eeux-ci aient vingt-cinq ans accompl~.
•
· TIT, V. DU M.ÂRIÂGZ,
' .
1 75· . . ..
Dans les deux cas prévus· par Je pr/cédent arti,cle , Je tu-
teur ou curateur ne pourra , pendant la duré~' de là' tutelle
ou curatelle, former opposition qu'autant qu'·il y aura été
autorisé par un conseil de îamiHe, qu'il pourra c9nvoque.r. ·
. '
. 176.
Tout acte d'opposition énoncera la qualité. qui donne à
l'opposant le droit de fa former; il contiendra élection de
domicile dans Je lieu où Je mariage_ de.vra _être célébré_; il
devra _égalen1ent, à moins qu'il ne soit fait.à la requtte d'qn
a~cepdant , conten•ir les motifs de I'opposi_tion : Je tout à
peine. de nullité, et de l'_in.t~rdiction de _l'offlêi~r• niinistéricl
qui aurait signé l'acte contenant opposition.
1-77· .
, Leiribilt,1~- de p1emière ins~ce:prpno,nce:ra _da,ns, les dix
jours sur .1a-de:roancle en main-levée .
• •
•
,,
. LIV. I." DES PERSONNES. •
178. . '
CHAPITRE IV..
DES DEMANDES EN NULLITÉ DE MARIAGE.
I 80.
'
•
TiT, V. DU NÂRl..4GE. 47
oil ce consentem~nt était .nkessaire , ne peut êtte attâqué
que P3! ceux dont le cons·e~tement était requis,. ôu par celui·
des deux époux qui ·avait be~~in de ce consentement.
I 8 J•
L'action en nullité ne peut .plus être intentée ni · par les
époux ,. ni par les pare11s dont le consente1nent Ftait requis,
toutes les fois que le mariage a été approuvé expressément
ou ta~itement par ceux dont le consentement était nécessaire,
ou lorsqu'il s'est éc~ulé une a;nnée sans réclamation de leur
part-, depuis qu'ils ont eu connaissance du mariage. Elle ne
peut être intentée non plus par J'épd~x, lorsqu'il s'est écoulé
une année sans réclamation de sa part, depuis qu'il a atteint
l'âge compétent pour consentir
. .
par lui-m~me au mariage.
.
s,.est écoulé six mois depuis que cet époux ou lès époux ont
atteint l'âge compétent ; '-:~ lorsque la fenlme qui n'avait
0
. .
Si le manage n'a point été précédé des deux publications
requises, ou s'il n'a pas été obtenu des dispenses permjaes
par la loi, ou si les intervalles prescrits dans les· publications
et célébrations n'ont point été observés, le commissaire fera
prononcer contre l'officier publie une amende qui ne pou,tra
excéder trois cents francs ; et,. contre les ·panies contrac...
tantes, ou ceux sous la puissance desquels elles ont agi , une
amende.proportionnée à leur fortune.
.. ' . "
•
Les peines prononcées par l'article préc!dent, seront
encourues par les personnes qui y so11t désign~es, pour toute
con~avention aux règles prescrites par l'article 16 5 , lors
même que ces contraventions ne seraient pas jugées suffisantes
pour faire'prononeer ·la.nullité du mariage. ·
. 1 94·
Nul ne peut réclamâ le titre d'époux et l'es effets civils
du mariage , s'il ne représente un acte de célébration inscrit
sur le registr.e de l'état civil, sauf les cas prévus par l'article 46
au titre
~-
des Acres de l'état civil. •
-I 9:f·
La possession dtétat ne pourra dispenser les prétendus
époux qui l'invoqueront respectivement , de représenter
l'acte de célébration du mariage devant l'officier de J'~w
civ11. ·
G
•
LIV. ,I." DES PERSONNES.
.
Lorsqu'il y a_possession d'état, et que l'acte de célébration
du mariage devant l'officier de 1'état civil est représenté , les
époux sont , respectwement non rec~vables à demander la
nullité de ·cet acte. . •
•
· 1 97·
•
_Si néanmoins,, dans le cas des ârticles i 94 ei 195, il existe
des enfans issus de deux itidividus qui ont vécu puhlique-
n1ent comme m~ri et fe1nme, et qur soient tous deux décédés,
li légitimité dés enfans ne peut· être contestée sous Je ·seul
prétexte du défaut de représentation de l'acte de célébration,
tou.ies les fors que cette f~giti~ité est prouvée par une pos-
session d'état qui ~'est point contredite p~ l'acte de naissance.
•
198.
Lorsque la preuve d'une célébration légale du mariage se
trouve acquise par le résultat d'une- procédure criminelle,
l'inscription du jugement sur les _registres de' l'état civil
assure au mariage, à compter du jour de sa célébration, tous
les effets civiJs, tant à l'égard·des ~poux, qu'à l'égard des
cnfans issus de ce mariage.
1 99·
Si _les époux ou l'un d'eux sont décédés sa!)S avoir décou-
vert la fraude, l'ac·tion crim,inelle peut être intentée par tou$
ceux qui ont intérêt de faire déclarer le mariage valable~ et
par le com111issaire du Gouvernement. ,
•
. . 200.
Si l'officier public es~ décédé lors de la découvene de la
•
' '
•
Je commissaire -du Gouvernemçnt, en présence des panics
intéressées et sur 'kur dénonciation.
••
CHAPITRE V.
•
DES OBLIGATIONS QUI NAISSENT DU MARIAGE,
• •
203.
.
Les époux contractent ensemble, par le fait seul du ma-
. . ,
,
. .
)
2 o 8.
Les alimens ne sont accordés que clans la proportion du
besoin de celui qui les récl~me , et de la fonune de celui qui
les doit.
•
2?9·
L~rsque celui qui fournit ou celui qui reçoit des alim.ens
est replacé dans un état tel, qué l'un ne puisse plus en
donner, où que l'autre n'en 3it plus besoin en tout ou en
partie,, la décharge ou ré~µction peut en être dem~ndée.
· 2 J. o.
Si la personne qui·doit fournir les alimens justifie qu'ell~
ne peut" payer la pension alimentaire , le tribunal pourra,
en connaissance d~ çause , ordonner qll'elle recevra dans sa
demeure, qu'elle ~ourrira et entretiendr~ celui auquel el.le
devra des alimens. -~
• · 2 I 1.
Le tribunal prononcera également si le père ou la mère
qui offrira de récevoir, nourrir et entretenir dans sa demeure,
l'enfant à qui il devra des alimens, devra dans ce cas être
dispensé de payer la pension alim~µtaire.
;
TIT.-V. DU M.4 Rlfll.G~~ :13
• , '
CHAPITRE VI.
DES DRQ,JTS
.
ET DES.
. ,DEJ'O-IRS RESPECTIFS·
•
•DES.EPOUX•
•
•• • •
Les époux re doivent mutuellement fidçlité , secours·,
•
assistance.
• . . .213. .
Le mari doit protection à sa femme, la fe~m•obéissance
a' son mari.. .
•
.2 14· . '
La femme est obligée d'habiter a\'ec le mari, et de Je
.suivre par-tout où if juge à propos de ·résider : le mari esi
obligé de la recevoir, et de lui. fournir tout ce qui -est
nécessaire pour les besoins de la vie, selon ses facul,és ec
son état. .
_ 2 1 J·
La femme ne peut ester en jugement sans l'autorisation
de son mari , quand même elle serait marchande publique,
ou non commune, ou séparée de biens. • .
•
• 2 16.
L 'autorisatfon du mari _'n'ea .pas. nécessaire · lorsque la
fen1me est poursuivie en -matière ·criminelle- ou de policé.
2 17.
La femme, même non commune ou séparée de bien,,
ne peut donner , aliéner,. hypothéquer, acquérir, à titre
gratuit ou onéreux, Èans Je concours du mari dans l'acte,
I • .
ou son consentement pat ecr1t. •
•
Ltv: r.• DES PERSONNES.
; . . 2 1 -8~
• S~ le· mari refuse d'autoriser sa femme à ester en juge-
ment, le juge peut donner J•au~orisation.
. 2 I
•
9· •
•
• Si le m~ri refuse .d'aut.oriser ·sa femme à passer un acte,
la femme· peut faire citer son mari directement devant fe
tribunal de première instance de l'arrondissement du domi-
cile commun, qui peut donner ou refuser son autorisation,.
après. qtle At. mari aura été ente.ndu· ou dûment' appelé en
la chambre du conseil.
\
• 2 20 .
. · La· fetrtme·, si<~Ife èst ,marchande publique, peut, sans
l'autorisation de son mari, ( obliger pour ce qui concerne
son négoce; et, àudit cas,· elle ohlig'e aussi son mari, s'il
y a communauté -entre eux. .,
Elle n'est pas réputée marchande publique, si elle ne fait
que détailler les marchandise_s du commerce de son mari,
mais $çulenttni quand elle fait u11 commerce séparé.
2 -2 I .
•
L·orsque le mari est frappé 1'une condamnation empor-
t~nt peine afflictive ou infamante, 'enc<;>re q_u'e~fe n'ait été
.prononcée que par contumace, fa. femme, même majeure,
ne peut-, pèndant fa durée de la· peine, ester en jugement,
ni contracter, qu'après s'êae fait autoriser par le juge, qui
peut, en ce cas, donner l'a_l;ltorjsatiol), ·sans que le rnari
tit ,é,é entendu,.ou appel~. . . , . . , .,
2 2 .2.
Si Je mari est interdit ou'. absent , . Je: juge peut, en
•
•
•
TIT, V. DU MARIA.GE, Jj
connaissance de cause , autoriser la femme , soit pour ester
. .
en Jugement, soit pour contracter.
,-
' contrat
•
T oure autorisation générale, même stipulée
. '
par . '
contracter.
2 2 .5 ·
La nullité fondée sur le défaut-d'autorisation ne pe~t être
opposée que par la femme , par le mari , Ol;l par leurs
h~tim. •
-. 2 2 6.
La femme peut tester sans :l'autorisation de· son mari.
• • •
CHA'PITRE VII.
• .' .
DE LA DISSOlU-TION DU MARIAGE,
T
Le mariage se dissout ,
1. 0 Par la mon de l'uq des époux;
2. • _Par le divorce légalement. prononcé; .r
3. Par la condamnation devenue définitive de l'un des
0
CHAPITRE VIII.
• •
))Es SECONDS MARIAGES,
•
-. 2 2 8.
La femme ne peut contracter un nouveau mariage qu'a-
près dix inois révolus depuis la dissolution du mariage·
précédent. ·
•
' J>~cc! le 3oVcnwsc
anXJ. TITRE VI.
Promulgué le r o Ger-
misial 1uivant, DU DIVORCE,
• •
CHAPITRE
•
PREMIER
. •
DES CAUSES DU ./J/VORCE,
2 29.
Le mari pourra demat!der le divorce pour cause d'adul-
tère de sa femtne. ·
. ·2 30.
La femme pourra demander le divorce pour cause d'adul-
tère de son mari , lorsqu'il aura tenu sa concubine dans la
• .
• maison-commune,
2 3 1.
· Les époux pourront réciproquem~nt demander le divorce
pour excès, sévices où injures graves, de l'un ·d'eux envers
l'aµtre. ·
'
•
TtT. VI. DU DIYOROZ, 57
.. 2 3 2 •.
La condamnation .de l'un des époux à une peine infa..
mante, se111 pour l'autre époux une cause de· divorce-.·
2
3 3·
Le consentement mutuel et •persévérant des époux ,
exprimé de la manière prescrite par la foi, sous les conditioni
et après les épreuves qu'elle détermine, prouvera suffisam-
. ment que fa vie eommune leur_ est insupponable, et qu'il
existe , par rapport à eux, une cause péremptoire de divorce.
'
CHAPITRE II.
, , .
•
S_E C T 1 0 N J. rc
.
•
Des Formes du Divorce pour cause déterminée.
' ·2 34·
Quelle que so:it fa nature des faits ou des délits qui don-
neront lieu à la demande en divorce pour cause déterminée,
~ette demande ne pourra être formée qu'au tribunal de
l'arrondissement dans lequel les époux auront leur domicile.
•
LIV. 1." 1JES PERSONNES.
le juge111ent du tribunal criminel ; alors elle pourra étre
reprise, sans qu'il soit permis d'inférer du jugement criminel
aucune fi11 de non-recevoir ou exception préjudicielle contre
l'époux demandeur.
2
37·'
Le juge , après avoir entendu Je demandeur, et lui avoir
fait I_es observations qu'il croira convenables, paraphera fa
demande et les pièces , et dressera procès -verbal de Ja
remise du tout e11 ses mains. Ce procès-verbal sera signé
par le juge et par le detnandeur , à moins que éelui-ci ne
'
sache ou ne puisse signer; auquel cas il e11 sera fait mentio11.
. . .
2 3 8.
Le juge ordonnera, au bas de so11 procès-verbaf, que
les parties comparaîtront en personne devant fui, au. jour
et à l'heure ·qu'il indiquera; et qu'à cet effet, copie de
son ordonnance sera par lui adressée à la partie contre
f~quelJe le divorce est demandé .
...
TJT, VI; DU Dl,'YORCE.
240. •
'
r
· A échéance du délai, soit que le défendeur comparaisse
ou non , le demandeur en personne, assisté d'un conseil
s~il le juge à propos, exposera ou fera exposer les motifs
de sa demande; il représentera les pièces qui l'appuient, et
nommera les témoins qu'il se propose de fcÙre ent~n~re.
82
"L- LIV. ·1... DES PERSONNES.
U'J . '·
24-3.
Si le défendeur comparait en personne ou par un fondé·
de.pouvoir, il pourra proposer ou faire proposer ses obstr•
varions , tant sur les motifs de fa demande que sur les,
. pièces produites par le demandeur et sur les témoins par
lui- nommés. Le défendeur nommera, de son côté, les·
témoins qu'il se. propose de faire entendre, et ·sur lesquels·
le demandeur fera réciproquement ses observations.
244r
Il sera dressé procès-verbal des comparutions, dires et
observations des parties, ainsi que des aveux que l'une ou:
l'autre pourra faire. Lecture de ce procèi-verbal sera don.-
née auxdites parties , qui seront requises de le signer; et
il sera fait mention expresse de leur signature, ou de leur.
déclaration de ne pouvoir ou ne vouloir signer..
.24.5r
Le tribunal renverra les parties à l'audience publique·,:
dont il fixera Je jour et l'heure; i! ordonnera la commu-
nicatiôn de ·Ia .procédure an commissaire du Gouverne-
ment ,. et commettra .u11 rapporteur. Dans ·fe cas où le·
défendeur n"aurait pas comparu, le demandeur sera tenu
de lui. faire signifier l'ordonnance du tribunal, dans le délai
qu'elle aura déterminé.
.
-Au ·jour et à l'heure indiqués, sur le rapport ·du jl!ge'
commis , le commissaire ·d·u G ouvernenient ·entendu , le
trÎbunal statuera d'abord sur les fins de non - recevoir ~
s'il en · a été proposé. E11 cas qu'elles soient trouvées
T1T. VI, DU DliOR'CE.
2
5 5·
Chaque déposition sera rédigée par écrit, ainsi que les dires
et observations auxquels elle aura donné lieu. Le procès-
verbal d'enquête sera lu ta.nt aux témoins.qu'aux parties : les
uns et les autres seront requis de le signer ; et il sera fait
mention de leur signature, ou de leur déclaration qu'ils n•
peuvent ou ne veulent signer.
2 5 6.
Après la clôturt des deux enquêtes ou de celle du deman-
deur, si le défendeur n'a pas produit de témoin~, le tribunal
renverra les parties à l'audience publique, dont il indiquera,
le jour et l'heure; il ordonnera la communication de la
procédure au commissaire du Gouvernement, et commettra
un rapporteur. Cette ordonnance sera signifiée au défendeur,
à la requête du demandeur , dans le délai qu'elle aura dé-
. ,
termine.
2 57·
Au jour fixé pour fe jugement définitif, fe rapport sera
fait par le juge commis : les panies pourront ensuite faire ,
par elles-mêmes ou par.l'organe de leurs conseils, telles ob-
servations qu'elles jugeront utiles à leur cause ; après quoi
le commissaire du Gouvernement donnera ses conclusions.
2 5 8.
Le jugement définitif sera prononcé publiquement : lors-
qu'il admettra le divorce, le demandeur sera autorisé à se
retirer devant l'officier de l'état civil pour le faire prononcer.
2
5 9·
J..orsque la demande en divorce aura .été formée pour
\
64 LIV. I.C' DES PERSONNES.
cause d'excès, de sévices ou d'injures graves, encore qu'elle
soit hie11 établie, les juges pourront ne pas admettre immé-
diatement Ie divorce. Dans ce cas, avant de faire droit, ils
autoriseront la femme à quitter la compagnie de son màri,
sans être te11ue .de le recèvoir, si elle ne le juge à propos;
••
et ils condam11eront le mari à lui payer une pension ali-
mentaire propo~tionnée à .ses facultés,. si la femme n'a pai
elle-même des revenus suffisa11s pour fournir à ses besojns •
•
•
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. 1Ces deux mois' '*e commenceroritjà cour,r I 'à f'égàid
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•
L'époux demandew. qui .aura. lais,.sé ·p,w,er le :;d,flài (,d4
déui'. mois -ci-desslt&L déterminé,·isiml:,appclètt,l'aùtçe:.~
devant- l'officier de l'état civil, sera déchu du héW16ç-c1dti
jugement q~'il avait _obterut ;~et ne pourra reprendre son
~ction en .4ivorce, _si.non p~~ ~u~,:no,\J;vfJIÇ,; ~~,u~~-fai
Ji pQ'llm ~a.nmoim .(ajre -v~pir ,es ~ci~nnes; <:au,~,,: , -- :.~
'
1
' t···•#· . • t ••,., , .. · .l~il'
..
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' . ' ,
SECTION
. , .
11.
-.~'s:;11f~J~,.;i)fror~fP.r~es;au~qael{é} j,eut ,·do~itti- li~
1
•
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.. .
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1 • . • ' '
~68. . . . . ,
" . : • r·_- 1 • . ' - .1 ~ • ' - . ' 1 . .
... La fémllle demanderesse 'ou; défel}derèsse en divorce-'
\ -' , ' r
•
.. il est fait mention en
de la date de l'ordonnan.....ce·· dont .
-
!'~ic_le .13 8., requ~fir, •pour '1a ;çon..seryttion .de :ses ,dr9its,
l'appqsition· des. scellés sur ·1es e~ets mbbili_ers. 4e Ja com•
~~~-~üt~..•C ~~ .sêi~I~s ~~:. sero~t l~vés qu'~~ fài~ f ,·;,~:v~i:t.
tai}e'·avêc p~isé~ ~--et à tâ ·charge· pàr le ~~{~4~·I r~pr~~ntct
les choses inve~toriées., ou de répondr~ cfe l~m- v~èÜr
comme gardien J'1'1iciaire.
• l. • • ; .
C H A P I T R E II "I. ·
DU1·:·•-:·J·:-1
..
,DlfO~.CE P4~·.·.•:COJVSENTEMENT
. , : ···:•r: •, • .... • .
MlJTUEL,
•
1 2 7 .5.. . . . ' .
' .
? 79· .,. -
Les ·époUK détermjnés .à .opérer le :,&voroe )par clnSt1t•
tement mutuel, sertnt tenus de faire préalablement invenœire
. T1T.- VI~.ou 111,oR~e. 69
et estimation de tous Jeurs biens meubles et immeubles ,
~t.. de régler leurs droits respectifs, sur~ lesquels iJ leur sera
néànmoins libre de transiger. ·-
28 o.
Ils' seront pittillement tenus de constater -par éci:it leur
convention sur ..les trois points qui suivent : .·
. 1. A qui les enfa11~ nés de leur unio11 seront confiés ,
0
.·
-
"fO LIV. J.• DES PERSONNES.
,
2 8 3· '
Si les époux persistent dans leur résolution, il leur sera
donné acte , par le juge, de ce qu'ils demandent le divorce
et y consentent mutuellement ; et ils seront tenus de pro-
duire et .dép~ser à l'_instant. entre. les mail des nota~res,
outre les actes mentionnés aux articles. 279 et 280, · ·
1. Les actes de. leur naissanëe, et celui de leur mariage;
0
. 2 88. '
. ~-: . ' .
Le juge mettra de suite, au bas d·e ce procès-verbal, son
ordonnance portant que,· dans· 1es trois jours, sera par i•
lui. référé du. tout· au tribu~ en ~a -~~•mbre du ~onseil,. sur
72. LIV. I." DES PER ..f~N EJ.
les conclusions par écrit du commissaire dù G ouvet'!ltment,
auquel -les pièces seront, à cet effet, communiquées par le
greffier. ·
. . 29:1 ..
L 'appcJ du jugeinènt qui aurait déclaré ne pas -y-avoir
lieu
T1T. VI. Dl/ DIYORCE. 73·
lieu à admettre le divorce, ne sera recevable qu'autant qu'il
sera interjeté par Jes deux par&ies, e"t nianmoins par actes
séparés , ·dans les dix jours au plutôt , et au plus tard dans
les vingt jours de là date du jugement de première instance .
.
Les actes d'appel seront réciproquemtnt sigttifiés tant à
l'autre époux qu'au comniiS&aire du Gouverneme11t prè~ du
tribunal de première instance.
•
En vertu du jugement qui a~mettra le divorce, et dans
les vingt jours de sa date , les parties se présenteront
enstmble et en personne devant l'officiér de
l'étât civil,
pour faire prononcer le divorte. Ce délai pussé , le juge•
ment demeurera comme non avenu. ·
, K
74 LIV. 1/' DES PERSONNES.
•
CHAPITRE IV.
. •
DES EFFETS DU .DIVORCE,
'2 9 5·
Les époux qui divorceront pour quelque cause que ce
soit, ne pourront plus se réunir.
•
296.
Dans le cas de divorce prononcé pour cause déterminée,
la femme divorcée ne pourra se remarier que dix mois
après le divorce prononcé .
•
·3.0 4·
La dissolution du _mariage par lç divorce admis en
K 2
76 LIV. I.e, DES PERSONNES.
ju,ti~ , ne priyera les enfans néJ de ce marjage, d'a.uç~o ~s
_ avantages qui leur étaient assurés par les Joi&, ou pa, l~t <:On•
ventions matrimoniales de leun père et mère; mais il n'y aura
d'ouverture au.x _droits. des enfans que d~ la même manitre
· e, dans l~s mêmes circon&ta,nces où ils se scrai,nt, ouvérts
s'il n'y avait pas eu de divorce•
.
30 .5·
Dans le cas de divorce par consentement mutuel , la
propriété de la moitié des biens de chacu·n des d~ux
époux sera acquise de plein droit , du jour de leur pre-
mière déclaration , aux enfans nés de leur mariage : les
père et mère conserveront néanmoins la jouissance de
cette moitié jusqu'à la majorité de Jeurs enfans, à fa charge
de pourvoir à leur nourriture , entretien et éducation ,.
conformément à leur fortwie et à leur état ; le tout sans.
préjudice des autres avantages qui pourraient avoir été as-
surés auxdits enfans par les conventions 1natrimoniales de
.1eurs
J pere
' et mere~
'
•
CHAPITRE' V.
DE LA SÉPARATION DE CORPS..
306.
Dans les cas où il y a lieu à la demande en divorce pour-
cause déterminée , il sera libre aux époux de former demande
en séparation de corps •.
3o7.
Elle sera int-entée '- instruite et jugée de la même Dlanière
.' · Îl'.f: V_l, f?U '11YfJRC~. · '77
'lue toute au~e ~act!o!1 civ~I~. ~ e~Jf 11e P?ur!~ avotr lieu par
le consentement mutuel des . époux.,...
.
• ·
. . ' ,. . . ''
•
Le mari restera le maître d'arr~ter l'effet de cette con-
damnation , ·en consenfunt à reprendre
. .
sa femme.
3 1 o.
Lorsque la séparati'()ll de corps prononcéè pour toute
autre cause que_ l'adultère de la femme~ aura duré trois
ans, l'époux qui était origin~irement d~f~ndeur, pourra
demander le divorce au tribunal, qui l'admettra, si le deman-
deur originaire, présent ou dOment appelé, ne consent pas
immédiatement à faire cesser fa séparation.
·'
3 1 J.
·· · La sé1>aration de corps emponera toujours séparation de
biens.
LIV._ I." DES P ER:SO:N'N ES.
.. .
•.
' ' t
- .
'.
- .
Décrété le
nal an ,XI.
1 Gcrmi~ TITRE VII.
Promulgué le , a du -
1
.même mois. DE LA PATERNITt ET DE LA FILIATION,
CHAPITRE PREMIER.· J
, . .
• 3 1 2 ..
L'enfant conçu pendant le mariage, a pour père le mart.
Néanmoins celui-ci pourra désavouer 'l'enfant, s'il prouve
que, pendant le temps qui. a couru depuis le trois-centième
.jusqu'au cent-quatre-vingtième jour avant la naissance de
cet ênfa~t, il était, soit par cause '.d'é_loignement ;.soit par
l'effet de quelque accident, dans ·l'impossibilité physique
de cohabiter avec sa femme.
3 If·
L'enfant né avant le cent -quatre-vingtième jour du
mariage, ne pourra être désavoué par le mari , dans l~s cas
T1T. VII .. P:.4TERNJ1iÉ ET F/LJ.41'J.ON. 7')
suivans : 1 .() s'il a eu con.naissance de la grossesse Avant le
mariage~ 2. 0 s'il a assisté à l'acte de naissance; et si cet acte
. est signé de lui ,-.-0u .cÔnt~e~t _sa,_ déclarati<>p qu'il ne sait
signer; 3. 0 si l'enfant n'est pas dçclaré viable.
•• ' 1 '
3 I) •
La légitimité de l'enfant né trois cents jours après la
'dissolution du mariage, ·pourra être contestée.
3. I 6.
Dans les divers cas où le mari est autorisé à réclamer ,
-il devra le faire , dans le mois, s'il se trouve stir lès fieux
de la naissance de l'enfant;
Dans les deux mois après son retour, si, à Ja même
époque, il est absent ;
Dans les deux mois après la découverte de la fraude , si
on lui avait caché la naissance de l'enfant•
. 3 I 7·
Si le mari est mort avant d'avoir fait sa réclamation,
mais étant encore dans le délai utile pour fa faire , Jes
héritiers auront deux mois pour contester la légitimité de
l~enfant, à compter de l'époque où cet enfant se serait
mis en possession
. . des biens du mari, ou de l'époque où
les héritiers seraient tro_ubfés par ·l'enfant dans ·cette pos-
•
session.
.3 I 8. .
Tout acte extrajudiciaire ,::ontenl!nt le désaveu d~ la part
du mari ou de ses héri_t~ers, sera çomme non avenu , s-'il
n'est suivi, dans le délai d'un mois , d'une action· en jus-.
~ .
CHAPITRE II.
•
DES PREUYES bE . LA
'
·J!'JLiA"l'lôN· DES ENFANS . .
LÉGITIMES.
,.
3 I 9· .
La filiation des enfans légitimes se prouve par les actes
de naissance inscrits sur le re~istre de l'état civil. .
3 20.
A défaut de ce titre, la possession constante de l'état
d'enfant légitime suffit. .
32 I.
La possession d'état s'établit par une réunion suffisante
de faits qui indiquent le rapport dé filiation et de parenté
entre un individu et la famille à laquelle il prétend appartenir.
Les principaux de ces faits sont,
Que l'individu a toujours porté le nom du père auquel
il prétend appartenir ;
Que le père l'a traité comme son enfant, et a pourvu,
en cette qualité , à son éducation , à son entretien et à
son établissement;
Qu'il a été reconnu constamment pourtel dansla société;
Qu'il a été reconnu pour tel par la famille.
3 2 2.
,Nul· ne peut réclamer un état contraire à celui que lui
donnent son titre de naissance et la possession conforme
\ .
a ce titre ;
Et réciproquement, nul ne peUt contester l'état de celui
qui a une possession conforme à son titre de naissance.
32 3·
TIT. VII~ PA.TPRNITÉ BT 1'ILIATION. 81
3 2 3·
A péfaut de titre et de possession constante , ou si
l'enfant a été inscrit, soit $OUS de faux noms, soit comme
né de père et mère inconnus , · Ia preuve de filiation peut
se faire par témoins. .
. · Néanmoins cette preuve ne peut être admise q~e lors-
qu'il y· a commencement de preuve par écrit, ou lorsque
les présomptions ou indices résultânt de faits dès-lors constans,
sont assez graves pour déterminer l'admission.
3 2 4·
Le commencement de preuve par écrit résulte des titres-
de famille , des registres et papiers domestiques du père ou
de la mère, des actes publics et même· privés émanés d'une
partie engagée. dans la contestation, ·ou qui y aurait intérêt
si elle était vivante.
3 2 .5 •·
La preuve contraire pourra Sj faire par tous les moyens
propres à établir que le réclamânt n'est pas l'enfant de la
1nère qu'il prétend avoir, ou même, la maternité prouvée,
qu'il n'est pas l'enfant du mari de la mère.
3 2 6.
Les tribunaux civils seront seuls compétens pour statuer
sur les réclamations d'état.
3 2 7·.
L'action criminelle contre ·un délit de suppression d'état,
ne pourra commencer qu'après le jugement définitif sur la
question d'état.
L
LIV. I.'' D'ES PERSONNE.!,
•
. . ·3·28..
L'action en réclamation d'état est imprescriptible à l'égard •
de l'enfant.
' 3 2 9· •
L'action ne peut être intentée par les héritiers·de l'enfant
qui n'a pas récJamé, qu'autant qu'il est décédé mineur, ou
dans Jes cinq années après sa majorité. .
3 3°·
Les héritiers peuvent suivre cette action lorsqu'elle a été
commencée par l'enfant, ·à moins qu'il ne s'en ffit désisté
formelJement ,'ou qu'il n'eût laissé passer trois années sans
poursuites ,~à compter du dernier acte de la procédure .
•
CHAPITRE. III.
•
DES ENFANS NATURELS,
SEC•I ON J.re
•
De la Légitimation des Enfans naturels,
:3 3 I '
Les enfans nés hors mariage, autres que ceux nés d'un.
commerce incestueux ou adultérin, pourront.être légitim_és
par le mariage subséquent d~ leurs père et mère, lorsque
ceux-ci les auront également reconnus. avant leur màriage ,
ou- qu'ils les reconnaîtront dans l'acte même de célébra~
tion.
•
3 34·
La reconnaissance d'un enfant naturel sera faite par· un
acte authent{que, lorsqu'elle ne l'aura pas été dans ·son acte
de naissance. .
3 3 )·
Cette reconnaissance ne pourra avoir lieu au profit des
enfans nés ·d'un commerce incestueux ou adultérin; ..
•
-
84 LIV. I.e' DES PERSONNES.
d'enfant légitim~. Les droits des ènfans naturels seront réglés
au titre des Successions.
. •
,
3 39·
Toute reconnaissance de la part du père ou de la mère,
cJe mên1e que toute réclamation de la part de- l'enfant,
1- , • • I A
pourra etre co11testee par tous ceux qui y auront 1nteret.
34°·
La recherche de la pater1iité est interdite. Dans le cas
d'enlèvement, lorsque l'époque de cet enlèvement se rap-
portera à celle de fa conception, le ravisseur pourra être ,
sur fa demande des parties intéressées , déclaré père de
J'enfant.
34 1 ·
La recherche de la maternité est admise.
L'enfant qui récla1nera sa mère , sera tenu de prouver
qu'il est identiquement le même que l'enfant dont eHe est
accouchée.
Il n~ sera reçu à · faire cette ·preuve par témoins , que
lorsqu'il aura déjà un commencement de preuve par écrit.
34 2 ·
Un enfant ne sera jamais admis â la recherche soit de la
paternité, soit de fa maternité , dans les cas où, suivant
l'article 3 35 , la reconnaissance n'est pas admise.
T1T. VIII. ADOPTION ET TVTEJ'..LE OFFIC, 8$
OFFICIEUSE,
•
CHAPITRE PREMIER.
DE L'ADOPTION.
SE CTlO N J.rc
De /'Adoption et de ses effets,
. 343·
L'adoption n'est permise qu'aux personnes de l'un ·ou
de l'autre sexe, âgées de plus de.cinquante ans, qui n'auront
à l'époque de l'adoption, ni enfans, ni descendans légi-
times , et qui auront au moins quinze ans de plus que les
individus qu'elles se proposent d'adopter.
344·
Nul 11e peut être adopté par plusieurs, si ce n'est par
deux époux.
Hors le cas de l'article 366, nul époux ne peut adopter
qu'avec le consentement de l'autre conjoint.
·345.
La faculté d'adopter ne pourra être exercée qu' envers
l 'h1divid~ à qui l'on aura, da~s sa minorité et pendant six
ans au moins, four11i des secours et d(:•nné des soins non
86 - LIV. l." DES PERSONNES;
interrompus, ou envers celui qui aurait sauvé la vie à l'adop-
tant , soit dans un combat, soit en Je retirant des flammes
ou des flots.
Il suffira, dans te deuxième cas, que l'adoptant soit majeur,
plus âgé que· 1'adopté, sans enfans ni descendans légitimes;
et s'il est marié, que son èonjoint E:onsente à l'adoption.
• 34 6·
L'adoption ne pourra, en aucun cas, avoir lieu avant
Ja majorité de l'adopté. Si l'adopté, ayant encore ses père
et mère, ou l'un d~s cleu,i;, n'a point accompli sa vingt-
cinquième année , il sera tenu de rapporter le consentement
donné à l'adoption par ses pèr~ ~t mère , ou par le survi-
vant ; et s'il est majeur de vingt-cin<J ~ns , d~ requérir leur
conseil.
347·
L'adoption ·conférera le nom de l'adoptant à l'adopté,
en l'ajoutant au. nom propre
.
de ce dernier.
'
·348,
L'adopté restera dans sa famille naturelle, et y conserv~ra
tous ses droits : néanmoins fe mariage est prohibé
Entre l'adoptant, J'adopté et ses descendans;
Entre les enfans adoptifs du même individu ;
Entre l'adopté et les enfans qui :pourraient S\lrvenir à
l'adoptant;
Entre l'adopté et le conjoint- de l'adopt,nt, et récipro-
_q11ement entre l'adoptant et Je conjoint de I'adopté.
349·.
L'obli8ation nau.irelle , <JUi contiuuera d 'eiister entre
TIT, VIII. ADOPTION !JT TUT.BLLJI OFFIC.
. .
, 87
)'adopté et ses père et mère,. de se fournir des alimens dans
• Jes cas déterminés par la lai; ·sera considérée comme corn-
mune a' I'adoptant et a' I'adopte , I'un envers I'autre.
I
35 2 •
Si du vivant de l'adoptant, e-t après le décès de l'adopté,
les enfans ou descendans laissés par celui-ci mouraient eux-
mê1nes sans.postérité, l'adoptant succédera aux choses par
lui données, comme il est dit en l'article précédent; mais
ce droit sera inhérent à la personne de l'adoptant, et non
transmissible à ses héritiers, même en ligne de~cendante.
8tJ LIV. I.C' DES PERSONNES.
SE C T I O,N I J.
Des Formes de /1 Adoption.
3 .5 3·
La personne qui se proposera d'adopter, et celle qui
voudra être adoptée, se présenteront devant le juge de paix
du domicile de l'adoptant , pour y passer acte de leurs
consentemens respectifs.
354·
Une expédition de cet acte sera remise, dans les dix j~urs
suivans, par la partie la plus diligente, au commissaire du
Gouvernement près le tribunal de première instance 4ans
le ressort duquel se trouvera le domicile de l'adoptant,
pour être soumis à l'homologation de ce tribunal.
3) .5 ·
Le tribunal , réuni en la chambre du conseil , et après
s'être procuré· les renseignemens convenables , vérifiera ,
1 • si toutes les conditions de la loi sont rêinpiies; 2. si Ia
0 0
✓
T,T. VIII. Â.DOPTION ET 1'U'1'ELL:t OFFIC, 89
la partie la plus diligente, soumis au tribunal d'appel, qui
instruira dans les m~mes fonnes que Je tribunal de première
instance, et prononcera, sans énoncer de motifs: Le ju-
ge,nenr est co1ifir1né., ou Le juge,nent est réfor1né .,· en consé-
9uence I il.)' a lieu., ou il ny a pas lieu à l'adoprio11.
CHAPITRE Il.
DE LA TUTELLE OFFICIEUSE.
36 I.
Tout individu âgé de plus de cinquante ans, et sans
enfans ni descendans légitimes, qui voudra, durant la mino-
rité d'un individu , se l'attacher par un titre légal, pourra
devenir son tuteur officieux , en obtenant Je consente-
. ment des père et n1ère de l'enfant , ou du survivant
d'entre eux, ou, à leur défaut, d'un conseil de famiJle,
ou enfin, si l'enfant n'a point cle parens connus, en obte~
nant le consentement des administrateurs de l'hospice où
il aura été recueilli , ou de la municipalité du lieu de sa
résidence.
3 6 .2.
Un époux ne peut devenir tuteur officieux qu'avec Je
consentement de l'autre conjoint.
3 6 3·
Le juge de paix du domicile Je l'enfant dressera procès..
verbal des demandes et consentemens relatifs à la tutelle
officieuse.
364·
Cette tutelle ne pourra avoir Jieu qu'au profit d'enfans
âgés de moins de quinze ans. ·
tlle emportera avec soi , sans préjudice cfe toutes stipu-
lations paniculières, l'obligation de nourrir le pupille, de
l'élever, de le mettre en état de gagner sa vie.
TIT, VIII . .,,4DOPTION ET TUTELLE OFFIC, 91
-
3 6 5·
-
3 6 7·
Dans le cas où le tuteur officieux 1nourrart soit avant les
cinq ans, soit après ce temps , sans avoir adopté so11 pupille,
il sera fourni à celui-ci, durant sa minorité, des moyens
de subsister, dont la quotité et l'espèce, s'il n'y ~- été an-
térieurement pourvu par une ~onvention formelle , seront
réglées soit amiahlement entre les représentans respectifs du
tuteur et du pupille, soit judiciairement en cas de contestation.
3 68.
Si , à la 1najorité du pupille, son tuteur officieux veut
l'adopter, et que le premier y consente, il sera procédé à
l'adoption selo11 les formes prescrit~s au chapitre précédent,
et les effets en seront , en tous points, les mêmes.
3 6 9·
Si , dans les trois mois qui suivront fa majorité du pupille ,
M2
9i LIV. I.'' DES. PERSONNES.
les réquisitions par lui faites à son t~teur officieux, à fin·
d'adoption, sont restées sans effet, et que le pupille ne se
trouve point en état de gagner .sa vie, fe tuteur officieux
pourra être condamné à indemniser le pupille de l'incapa•
cité où celui-ci pourrait se trouver de pourvoir à sa sub-
•
s1stance.
Cette indemnité ·se _résoudra en secours propres à lui
procurer un métier; le tout sans préjudice des stipulations
qui auraient pu avoir lieu dans fa prévoyance de ce cas.
DN:rété le 3Germinal
an XI. TITRE IX.
Promufgué le , 3 du
·mfmc mo.ÎI,
DE LA PUISSANCE PATERNELLE,
37 1 ·
L'enfant, à tout âge, doit honneur et r.espect à ses père
'
et mere.
•
TIT, IX. DE U PUISSANCE P.I.TERNELLE, 93
374·
L,enfa11t ne peut quitter la maison paternelle sans Ja per-
mission de son père , si ce 11'est pour enrô1ement volontaire,
après l'âge de dix-huit ans révolus. .,,
1
375·
Le père qui aura des sujets de mécontentement très-graves
sur la conduite d'un enfant, aura les moyens de correction
•
survans.
376.
Si l'enfant est âgé de moins de seize ans commencés, lè
père pourra le faire détenir pendant un temps qui ne pourra
excéder un mois; et, à cet effet, le président du tribunal
d'arrondissement devra,· sur sa demande, déJivrer l'ordre
d'arrestation.
377·
Depuis l'âge de seize ans con1mencés jusqu'à fa majorité
ou l'émancipation, le père pourra seulement requérir la
détention de son enfant pendant six 1nois au plus; il s'adres-
sera au président dudit tribunal,, qui, après en avoir conféré
avec le commissaire du Gouvernement, délivrera l'ordre
d'arrestation ou le refusera , et pourra, dans le premier
cas, abréger le temps de 1~ détention requis par le père.
379·
Le père est toujours maître d'abréger la durée de la
détention par lui ordonnée ou requise._ Si après sa sortie
l'enfant tombe dans de nouveaux écarts, la détention pourra
être de nouveau ordonnée de fa manière prescrite aux articles
précédens.
3 80.
Si le père est remarié, il sera tenu, pour faire- détenir
son enfant du premier lit, lors même qu'il serait âgé de
moins de seize ans, de se conformer à l'article 377.
3 8 I.
La mère survivante et non remariée ne pourra faire détenir
un enfa11t qu'avec le concours des deux plus proches parens
paternels, et par voie de réquisition, conformément à l'ar-
ticle 377.
3 8 2.
Lorsque l'enfant aura des biens personnels, ou lorsqu'il
exercera un état, sa tlétention,ne .pourra, même au-dessous
de sçize ans , avoir lieu que par voie de réquisition , en la
forme prescrite par l'article 377.
L'enfant détenu pourra adresser un mémoire au commis-
sairt du Gouvernement près le tribunal d'appel. Ce com-
missaire se fera rendre co1npte par celui près le tribunal de
première instance , et fera son rapport au président du tri-
bunal. cl' appel , qui , après en avoir donné avis au père , et
après avoir recueilli tous les renseignemens, pourra révoquer
. 1"1T. IX. DE LA. PUISSANCE PATERNELLE, 9)
ou modifier f'ordre délivré par le président du tribunal de
. \ .
prem1ere instance.
3 8 3·
Les articles 376, 377, 378 et 379 seront communs aux
J>ères et mères des enfans naturels Jégale1nent reco11nus.
3 84.
Le père durant le mariage, et, après la dissolution du
mariage, le survivant des père et mère, auront la jouis-
sance des biens de Jeurs enfans jusqu'à l'âge de dix-huit
ans accomplis, ou jusqu'à l'én1ancipation qui pourrait avoir
- lieu avant l'âge de dix-huit ans.
3 8 5·
Les charges de cette jouissance seront ,
1 •° C eHes auxquelles sont tenus Jes usufruitiers ;
2. La nourriture, l'entretien et l'éducation des enfans
0
3 86.
Cette jouissance n'aura pas Jieu au profit de celui des
père et mère contre lequel le divorce aurait été prononcé;
et elle cessera à l'égard de la mère dans le cas d'1:u1 second
•
1nar1age.
3 S7.
Elle ne s'étendra pas aux biens que les enfans pourront
acquérir par un travail et une industrie séparés, ni à ceux
qui leur seront donnés ou légµés sous fa co11dition expresse
que Jes père et mère 11'en jouiront pas.
. LIV, I.e• DES PERSONNES,
CHAPITRE PREMIER.
,
DE LA M 1 NOR 1 TE,
3 8 8.
Le mineur est l'individu de l'un ou de l'autre sexe qui
11'a point encore l'âge de vingt-un ans accomplis.
CHAPITRE Il.
D E L A TUT EL L E,
. 5 E C T I O N 1. re
De la Tutelle des Père et Mère.
3 B9.
Le père est, durant le mariage , administrateur des bieni
personnels de ses enfans· mineurs.
Il est comptable , quant à la propriété et âux revenus, des
biens dont il n'a pas la jouissance ; et, quant à la pro-
priété seulement, de ceu~ d.es biens dont la loi lui donne
l'usufruit~ ·
'
39°·
Après fa dissolution du mariage arrivée par la more
naturelle
TIT, X. MINORITÉ, TUT.ELLE, iMA.NCIP.A.TION. 97·
naturelle-ou civile de J'u11 des époux, la .tutelle des e11fans
n1ineurs et non émancipés appartie11t de plein droit au sur-
vivant des père et n1ère.
39 1 ·
Pourra néanmoins le père nommer à Ja mère survivante
et tutrice , un conseil spéci~I , sans l'avis duquel elle 11c.
pourra faire aucun acte relatif à fa tutelle.
Si fe père spécifie les actes pour lesquels le conseil sera
nommé, la tutrice sera habile à faire les autres sans son
•
assistance.
39 2 •
·Cette nomination de conseil ne pourra être faite que de
l'une des manières suivantes:
1 • Par acte de dernière volonté ;
0
39 3·
Si, lors du dçcès du mari, la femme est enceinte, il sera
nor,1mé un curateur au ventre par Je conseil de famille.
A la naissance de l'enfant, la mère e'n deviendra tutrice,
et le curateur en sera de plein droit le subrogé tuteur.
. .
394·
La mère n'est point tenue d'accepter la tutelle ; néan-
moins , et en cas qu'elle la refuse, elle devra e11 remplir Ici
devoirs jusqu'à ce qu'elle ait fait no1nmer un tuteur.
395·
Si la mère tutrice veut se ·rèmarier, elle devra, avant
N
98 LIV. J.4' DES PERSONNE.!.
l'acte de mariage, convoquer le conseil de famille, qui
décidera si la tutelle doit lui être conservée.
A défaut _de cette convocation, eHe perdra la tutelle de
plein droit; et son nouveau mari sera solidairement res-
ponsable de toutes les suites de fa tutelfe qu'elle aura indû-
ment conservée.
•
397·
Le droit individuel de choisir un tuteur parent, ou même
étranger, 11'apjJéi.rt:c11t qu'au dernier 111ourant des père et
mère.
•
399·
La mère remariée et non maintenue dans fa tutelle des
enfans · de son premier mariage , ne peut leur choisir un
tuteur.
400.
Lorsq~e la mère remariée , et maintenue dans la tutelle,
TIT. X. MINORITÉ•. TUTELLE, ÉMA.NCIP.A.TION. 99
aura fait choix d'un tuteur aux enfans de son premier ma-
riage, ce choix ne sera valable qu'autant qu'il sera confirmé
par le conseil de famille.
401.
Le tuteur élu par le père ou fa mère , n'est pas tenu d'ac-
cepter fa tutelle , s'il n'est d'ailleurs dans fa classe des per-
sonnes qu'à défaut de cette élection spéciale le conseil de
famille eût pu en charger.
5ECT ION 11 I.
De la Tutelle des Asctndans•
.
402.
Lorsqu'il n'a .pas été choisi au mineur un tuteur par le
dernier mourant de ses père et mère , la tutelle appartient
de droit à son aïeul paternel ; à défaut de celui-ci , à son
aïeul maternel, e~ ainsi _en remontant, de manière que l'as-
cendant paternel soit toujours préféré à l'ascendant maternel
<lu mên1e degré. · ' ·
4°3·
Si, à défaut de l'aïeul paternel et de f 'aïeul maternel du
111ineur , la concurrence se trouvait établie entre deux ascen-
dans du degré supérieur qui appartinssent tous deux à la
ligne paternelle du mineur , la tutelle passera de droit à
celui des deux qui se trouvera être l'aïeul paternel du père
du mineur.
4°4·
Si la m~me concurrence a lieu entre deux bisaïeuls cle la
N2
100 LIV. J.•' DES PERSONNES.
ligne maternelle, fa nomination sera faite par le conseil
de famille, qui ne pourra néanmpins que choisir l'un de
ces deux ascendans.
SECTION IV.
De la Tutelle déférée par le Co1zseil de famille.
4° 5·
Lorsqu'un enfant mineur et non émancipé restera sans
père ni mère , ni tuteur élu par ses père ou mère, ni ascen-
dans 111âles , comn1e aussi lorsque le tuteur de l'une des
qualités ci-dessu~ e'<primées se trouvera ou dans le cas des
exclusions ,font il sera parJé ci-après, ou valabfe1nent excusé,
il sera pourvu, par un conseil de famille , à la nominatio11
d'un tuteur.
406.
Ce conseil sera convoqué soit sur la réquisition et- à la
diligence des parens du 111ineur, de ses créanciers ou ,!'autres
parties intéressées, soit même d'office et à la poursuite du
juge de paix du domicile du mineur. Toute personne pourra
déno11cer à ce juge de paix Je fait qui donnera lieu à Ja
nomiI1ation d'un tuteur.
4°7·
Le conseil de famille sera composé, non compris le juge
de paix , de six parens ou alJiés, pris tant dans la commune
où la tutef le sera ouverte que dans la distance de deux rnyria-
1nètres, moitié du côté paternel, moitié du côté matcr11el, et
en suivant l'ordre de proxin1ité dans chaque ligne.
Le p~ent sera préféré à l'allié du même degré; et, parmi
TIT. X. MINORITÉ, TUTELLE, iMAJVCIPATION. 10_1
Jes parens de m~me degré, fe plus âgé , à celui qui Je sera
Je moins.
408.
Les frères germains du mineur et les maris des sœurs
germaines sont seuls· exceptés de la limitatio11 · de uon1bre
posée en J'articie précédent. .
S'ils sont six, ou au-delà, ils seront t~us n1embres du
conseil de famille, qu'iJs composeront seuls, avec les veuves
d'ascendans et les ascendans valablement excusés, s'il y en a.
S'ils sont en non1bre h1férieur, les autres parcns ne seront
appelés que pour compléter le conseil.
499·
Lorsque Jes parens ou alliés de I'une ou de l'autre ligne
se trouveront en nombre insuffisant sur fes fieux , ou dans
la distance désignée par l'article 407, le juge de paix ap-
pelJera, soit cles parens ou alliés do1niciliés à de plus grandes_
distances, soit, dans la commune mên1e ~ des citoyens connus
pour avoir eu des relations habituelles <l'amitié avec le père
ou la 1nère du mineur..
41 o.
Le juge de paix pourra, lors même qu'il y aurait sur les
lieux un non1bre suffisant de parens ou alliés, permettre de
citer, à quelque distance qu'ils soient domiciliés, des parens
ou alliés pf us proches en degrés ou c~e mêmes degrés que
les parens ou alliés présens; de manière toutefois que cela
s'opère en retranchant quelques - uns de ces derniers, et
sans excéder le nombre réglé par les précédens articles.
f I I.
Le délai pour comparaître ser~ réglé par le juge de paix
102 · LIV. I.e• DES PERSONNES.
à jour fixe, mais de manière qu'il y ait toujours, entre la
citation notifiée et le jour indiqué pour la réunion du con-
seil , un intervalle de trois jours au moins, quand toutes
les parties citées résideront dans la commune,• ou dans la
distance de cieux myriamètres.
Toutes les fois que, parmi les parties citées, il s'en trou-
vera de domiciliées au-delà de ce.tte distance , le délai sera·
augme11té d'u11 jour. par trois myriamètres.
41 2.
·Les parens, alliés ou amis, ainsi convoqués, seront tenus
de se reÙdre en personne, ou de se faire représenter par
un mandataire spécial.
Le fondé de pouvoir ne peut représenter plus d'une
personne.
4 1 3·
Tout parent, allié ou ami , convoqué , et qui, sans excuse
Jégititne , ne compa1~aîtra point , encourra une amende qui
ne pourra excéder cinquante francs, et sera pro11oncée sans
appel par le juge de paix.
4 1 4·
S'il y a excuse suffisante, et qu'il convienne, soit d'at-
tendre le 1nemhre absent, soit de le remplacer; en ce cas~
con11nc en tout autre oi1 l'intérêt du mineur sen1hJera l'exi-
ger , le juge de paix pourra ajourner l'assemblée ou Ja
proroger.
•
SECTION V.
Du subrogJ Tuteur•
•
420.
Dans toute tutelle il y aura un subrogé tuteur , nommé
par le co11seil de famiJle. •
LIV. l.t' DES PERSONNES.
Ses fonctions consisteront à agir pour les inté1:~ts du
mineur , Jorsqu'ils seront en opposition avec ceux du
tuteur.
42 I.
Lorsque les fonctions du tuteur seront dévolues à une
person11e de l'une des qualités exprimées aux sections I ,
11 et III du 1>réscnt cl1apitre, ce tuteur devra, avant d'entrer
en fonètions , faire convoquer, pour fa non1inatiolh'<lu su-
brogé tuteur ,"Un conseil de famille co1nposé comme iJ est
dit en la section IV.
S'il-s'est ingéré dans Ja gestion avant d'avoir rempli cette
formalité, le conseil ,le f.1mille, convoqué soit sur la réqui-
sition des parens , créanciers ou autres parties intéressées,
soit d'office ·par Je juge cle paix , pourra, s'il y a eu dol
de la part du tuteur, lui retirer la tutelle, sans préjudice
des h1demnités dues au mineur. •
42 2_.
Dans Jes autres tutelles, la nomination du subrogé tuteur
aura lieu immédiatement après celle du tuteur. ,
4 2 3·
En aucun cas le tuteur ne votera pour la nomination
du subrogé tuteur , lequel sera pris, hors Je cas de frères
germains , dans celle des deux Jignes à laquelle le tuteur
n'appartie11dra point.
4i4.
Le subrogé tuteur ne· ce1nplacera pas de plein droit le
tute~1r, lorsque la tutelle deviendra vacante, ou qu'elle sera
1
abandonnée par absence;- mais il devra, en ce cas, sous
J>eine des do111mages - intérêts qui· pourraient·. en résulter
pour
TIT. X. MINO/f/TÉ, TU1'BLU·, ÉMJ.N&IPAT/ON, J~J
pour le mineur, provoquer· la nomination d'un nouveau.
tuteur.
4 2 ..5.
Les· fonctions du s~hrogé, tuteur cesseront à la même
époque que la tutelle.
426.
Les dispositions contenues dans les sections VI et V.Il
du présent chapitre, s'appliqueront aux subrogés tuteurs.
Néanmoins le tuteur ne pourra provoquer la destitution
du subrogé tuteur, ni' voter dans les conseils de famille qui
,eront convoqués pour cet objet.
SE CT 10 N VI.
· Des Causes qt1i dispensent de la Tutelle.
4 2 7·
Sont dispens~s de la tutelle ,
Les membres des autorités établies par les ,titres Il, III
et IV de l'acte constitutionnel; · •
· Les juges au tribunal de cassation, commissaire et subs-
tituts près le même tribunal ;
Les commissaires de fa comptabilité nationale; .
Les préfets; .
Tous citoyens exerçant une fonction publique dans un
dépanement autre que celui où la tutelle s'établit~
. ; 428. . •
43°· ,
43 I. ·
Ceux , au contraire , à qui lesdites fonctions , services
ou missions, auront été conférés postérieurement à l'accep•
tation et gestiori d'une tutelle, pourront, s'iJs ne veulent
Ja conserver, faire convoquer , dans le mois, un conseil
de famille, pour y être procédé .a Jeu.! re1nplacement. .
Si, à I'expiration·de ces fonctions, services ou missions,
le nouveau tuteur réclame sa déch.arge , ou que f'ancie11
redemande la tuteUe, eHe pourra Ju.i être rendue par le con-
seil de famille. · ·
43-2 ·
Tout citoy_en non parent ni allié ne peut étre fo~cé d'ac-
ceP.ter Ja tutelle, que dans Je cas où il n'existerai& pas, dans
f~ distance de quatre myriamètres, des parens ou alliés en
état de gérer la tuteUe. · . · ·. ,
43 3:.
Tout individu âgé de soixante-cinq ans accomplis , peut
-
' # • •
434·
Tout individu atteint d'u11e infirmité grave et dûment
justifiée, ~st dispensé de la tutelle.
Il pourra même s'en faire décharger , si cette infirmité
est survenue depuis sa nomination.
435 ·
J?eux 'tutelles sont , pour toutes personnes, une juste
dispense d'en accepter une troisième.
Celui qui; époux ou père , sera déjà chargé d'une tu•
telle, 11e pourra être tenu d'en accepter une seconde ,
excepté celle de ses enfans.
•
•
Ceux qui ont cinq enfans légitimes, sont dispensés de
toute tutelle autre que celle desdits enfans.
Les •enfans morts en activité de service dans les armées
de la République, seront toujours comptés pour opérer
cette dispense.
Les autres enfans morts ne seront comptés qu'autant qu'ils
auront eux-mêmes laissé des enfans actuellement existans.
1 437·
La survenance d' enfans pendant la lUtellc ne pourra au-
toriser. à l'abdiquer.
5E CT 10 N V II.
De I' Incapacité, des Exclusions et Destitutions
de• .la Tutelle•
44 2 •
Ne peuvent être tuteurs , ni membres des conseils
. de
famille,
rurrtu, iM.A.NCIP.A.TioN.
TrT. X. MINORITÉ, 109
1 • Les mineurs, excepté le père ou la mère;
0
2. Les interdits;
0
·
3. Les femmes, autres que la mère et les ascendantes ;
0
+· Tous ceux qui ont ou dont les père ou mère ont avec
0
-
443· .
La condamnation à une peine afHictive ou infamante
emporte de plein droit l'exclusion de la tutelle. Elle emporte
de même la destitution, dans le cas oi! il s'agirait d'une
tutelle antérieurement déférée .
•
444·,
Sont aussi exclus de la tutelle, et même destituables, .
s'ils sont en exercice,
1 • Les gens d'une inconduite notoire ;
0
•
445·
Tout individu qui aura été exclu ou destitué d'une
tutelle, ne pourra être membre d'un conseil de famille.
447·
Toute délibération du conseil de famille qui prononcera
l'exclusion ou fa destitution du tuteur, sera motivée, et ne
pourra être. prise qu'après avoir entendu ou appelé le tuteur.
- • 448.
Si le tuteur adhère à la délibération, il en sera fait
mention, et le nouveau tuteur entrera aussitôt en fonctions.
S'il y a réclamation, le subrogé tuteur poursuivra l'ho-
mologation de la délibération devant le tribunal de première
instance, qui prononcera saur l'appel.
Le tuteur exclu ou destitué peut lui-même, en ce cas ,
assigner le subrogé tuteur pour se faire déclarer maintenu
en la tutelle.
449·
Les parens ou alliés qui auront requis fa convocation,'
pourro11t intervenir dans fa cause, qui sera instruite et
jugée co111me affaire urgente.
5 E C TI ON V JI I.
De l'Administration du Tuteur.
45o.
'
Le tuteur prendra soin de la personne du mineur, et
le représentera dans tous les actes civils.
Il admi11istrera ses biens en bon père de famille, et
répondra des dommages-intérêts qui pourraient résulter d'une
• •
n1auva1se gestion.
TIT. X. MINORITÉ, TUTELLE, ÉM.A.NCJP.lTION, l 11
4 .5 3·
Les père et mère , tant qu'ils ont la jouissance propre et
légale des biens du mineur, sont dispensés de vendre les
meubles , s'ils préfèrent de les garder pour les remettre en
nature. '
•
11,1 LI'V. I." DES PEJ~SONNES,
Seulement, et e11 ce cas, Ja licitation ne pourra .se faire
que dans la forn1e pres~rite par l'article précéde11t : les
ét~ngers y se,ont nécessairen1ent admis.
46 I. ·
Le tuteur ne pourra accepter ni répudier une succession
échue au mineur, sans une autorisation préalable du conseil
de famille. L'acceptation n'aura lie~ que so~s bé11éfice d'in•
•
ve11ta1re. . -.
•
Dans Je cas où la succession répudiée au nom du mineur
n'aurait pas été acceptée par un autre , elle pourra être re-.
prise soit par le tuteur, autorisé à cet effet par. une 11ouvelle
délibération du conseil de famille, soit par Je mineur devenu
· majeur , mais dans l'état où elle se trouvera lors de la
reprise, et sans pouvoir attaquer les ventes et autres actei
qui auraient été légalen1cnt faits durant la vacance.
463.
La donation faite au mineur ne pourra être acceptée par
le tuteur qu'avec l'autorisation du conseil de fa1nille.
Elle aura, à l'égard du mineur, Ie même effet qu'à l'égard
du majeur.
•
TIT. X. MIN_ORITÉ ,. TUTELLE, ÉMA.NCIPJ.TION, 115·
provoquer un partage; mais il pourra, sans cette autorisation,
répondre à une dema11de en partage dirigée contre le mineur.
. .
. . .
Pour obtenir à l'égard du mineur tout l'effet qu'il aurait
entre •111ajeurs, le partage devra être fait en j.u-stice, et pré-·
cédé d'une estimatiôn faite par experts 11ommés par le tri-
. bunal ci vif du lieu de l 'otivcrture de la succession.,
Les experts, après avoir ·prêté, devant le président du
n1ê1ne trihunal ou_ autre juge par lui_ délégué , le serment
de bien et fillèlemerit remplir leur mission, procéderont à
la division des héritages et à la formation des lots, qui
'
~eront tirés au sort, et en présence soit d'u11 membre du ·
tribunal, soit d'un notaire par lui commis, lequel fera la
délivrance des lots.
Tout autre partage ne sera •nsidéré que comme pro-
visionnel. ·
•
Le tuteur ne pourra transiger au nom du mineur ,
qu'après y avoir été a~torisé par le conseil de famille, et
de l'avis de trois jurisconsultes désignés par le commis-
saire du Gouvernement près le tribunal civil.
La transaction ne sera valable qu'autant qu'elle aura été
homologuée par le tribunal civil , après avoir entendu le
commissaire du Gouvernement. ·
468.
Le tuteur qui aura des sujets de mécontentement graves
sur la conduite du mineur , pourra porter ses plaintes à u11
conseil de fa~itfe , et, s'il y est autorisé par ce conseil ,
p 2
• LIV. I." DES PERSONNES.
provoquer fa recJusion du mineur, conformément à ce qui
,. . à ce sujet au titre de la P11issanc1 paternelle.
est statué '
SECTION IX. ·
!)es Comptes de la Tutelle/
469.
Tout tuteur est co•mptable de sa gestion lorsqu'elle .finit.
47ç.
· Tout tuteur , autre que Je père et la· mère, peut être
tenu, même durant la tutelle, de remettre au subrogé tuteur
des états de situation de sa gestion, aux époqu~s que fe
conseil de fa11Iille aurait jugé à propos de fixer, sans néan-
1noins que fe tuteur puisse être astreint à_ en fournir plus
d'un chaque année.
Ces états de situation sefon~ rédigés et remis, s~ns frais,
sur papier non timbré, et sans aucune formalité de justice.
47 1 •
Le compte définitif de tutelle sera rendu aux dépens du
mineur, lorsqu-,il aura atteint sa majorité ou obtenu son
émancipation. Le tuteur en avancera les frais.
On y aHouera-au tuteur toutes dépenses suffisamment
justifiées, et dont l'objet_ sera utile.
- ·47 2 ~
Tout traité qui pourra intervenir entre Ie tuteur et le
mineur devenu majeur, sera nul, s'il n'a· été précédé de Ja
reddition d'un compte détaillé, et de la remise des pièces
justificatives; le tout constaté par un récépissé de l'oyant-
compte', dix jours au moins avant le traité.
TIT, X, MlNORITÉ I TCITEJ.LE ,. iM.4.NCIP~TION, l17
-473.
Si le compte donne lieu à des contestations, elles seront
poursuivies et jugées co1nme les autres contestations en
111atière civile.
474·
La somme à laquelle s'élevera le reliquat dû par le tuteur,
portera· intérêt , sans demande , à compter de la clôture
du compte.
Les intérêts de ce qui sera dû au tuteur par le mineur,
ne courront que du jour de la sommation de payer qui aura
suivi la clôture du compte,
475·
Toute action du mineur contre son tuteur, relativement
aux faits de fa tutelle , se prescrit par dix ans, à compter
de la majorité.
C H A P I T R E I I 1.
l
DE L'É,A,IANCIPATION,
476.
Le mineur est émancipé de plein droit par le mariage.
477·
Le mineur, même non marié, pourra être émancipé par
son père, ou, à défaut de père, par sa- mère, lorsqu'il aura
atteint l'âge de quinze ans révolus. .
Cette émancipation s'opérera par la seule déclaration du
père ou de la mère, reçue· par le_ juge de pai:ri aisisté de
son greffier. ,
1'18 LIV. I." DES PERSONNES.
482.
Il .ne pourra intenter une action immobilière~ ni y dé-
fendre, même recevoir et donner décl1arge d'un capital
mobilier, sans l'assistance de son_ curateur, qui, au dernier
cas, surveillera I' empl.>i du capital reçu.
4 8 3·
Le 1nineur émancipé ne pourra faire d'emprunts, sous
aucun prétexte, sans une délibération du conseil de famille,
l1omologuée par le tribu11al civil , après avoir .entendu le
commissaire du Gouvernement.
486.
Dès le jour où l'émancipation aura été révoquée, Ie
l~O LIV. 1.~• DES PERSONNES.
-
1
mineur rentrera en· tuteHe, et y _restera jusqu'à sa majorité
acçomplie. .
4 87·
Le m.ineur é~a~cipé qui fait un commer~e, est réputé
majeur pour les faits relatifs à ce coxpmerce.
-
Décrété Je 8 Germinal
an XI.
TITRE XI.
Promulgué le 18 du . , _ ,
mêmemoii. DE LA MAJORITE, DE L INTERDICTION,
ET DU CONSEIL JUDICIAIRE,
CHAPITRE 1.er
,
DE LA MA J ·OR l TE.
488.
La majorité est fixée à vingt-un ans accomplis; à cet âge
on est capable de tous les actes de la vie civiJe, sauf la res-
triction portée au titre du Mariage.
CHAPITRE II.
DE L'INTERDICTION,
. 489.
Le majeur qui est ,dans un état habituel d'imbécillité, de
4émence ot1 de fur~ur, doit être interdit, même lorsque cet
état présente des intervaUes lucides.
. ,
T1T.- XI. DE l,,i JIIAJORJri·, D!! i'JNTZR'r}-1ct'1C.'f; ~c. iii
. '
49 2 •
·Toute demande en interdiction sera portée devant fe tri-
bunal· de première instance.
493·
Les faits d'imbécillité, de démence, ou de fureur, séront
1
494·
Le tri•bunal ordonriera que le conseil de famille·, formé
selon le mode déterminé à la section. IV, du chapitre ,
II du
1
titre de la Minorité, de la Tutelle et de l E1na11cipa1ion, donne
son avis• sur l'état de la personne dont l'interdiction est de-
mandée. .'. .
49.5·
Ceux qui auront provoqué· l'interdiction, ne pourront
fa.ire partie du conseil de famiije : {:ependant l'époux, .ou
l'épouse, et les enfans de la personne-dont l'interdiction sera.
. Q
'
1
. J.22,
'
'LlV. I.C' DES PERSONNES•
provoquée , pourront y être admis sans y avoir voix déli-
.,. bérative.
-
Après avoir reçu l'avis du conseil de famille, le tribunal
interrogera le défendeur à la chambre du conseil : s'il ne peut
s'y présenter, il sera interrogé dans sa demeure,. par l'un des
juges à ce commis, assisté du greffier. Dans tous les cas, le
commissaire du Gouvernement sera présent à I'h1terrogatoire.
497·
Après le premier interrogatoire, le tribunal commettra,
s'il y à lieu, un ad1ninistrateur provisoire, pour prend.re soin
dè Ja personne et des biens du cltf~~deur.
498.
Le jugement sur une demande en interdiction, 11e J>Ourra
être rendu qu'à l'audience publique, les parties entendues
ou appelées.
499·
. .
•
1'1T. XI. DE u M,t.toRnt, :oe L'iNTEit.b1crroN, &c. 1.:.2:3_
de ri ou veau , ou faire. interroger ,par un -tommissarre ·, -fa
perso11ue dont l'interdiction est demandée. · '
•
j O 1.
To,ut jugement portant interdiction, ou nomination <l'un
conseil , sera, à la diligence des demandeurs, levé, signifié
à partie, et inscrit, dans Jes dix: jours, sur les tableaux qui
doive~nt être affichés dans' la salle de l'auditoire et dans les
études des· notaires de 1'arrondissement.
.502. . . ·
'
L'interdiction ou la nomination d'un· conseil aura son
effet du jour du jugement. Tous actes passés postérieurement
par l'interdit, ou sans l'assistance du conseil, seront ·nuls de
droit.
•
Les actes antérieurs à l'interdiction-pourront être annullés,
si la cause de l'interdiction existait notoirement à l'époque
où ces actes ont été faits. · · ·
.
Après la mort. d'un individu , les actes par lui f~its ne
. ctre
pourront " attaques ' pour cause de d'emence, qu 'autant que
s011 interJiction aurait été prononcée ou provoquée avant
son décès; à moins que la preuve de la démence. ne résulte
de l'acte n1ê111e qui est attaqué•
.. .
1
S'il n y a pas ,l'appel du jugement d'interdiction rendu
en première insia11ce, ou s'1J- est confirmé1 sur l'appel, il
Q2 .
•
Ll•V.-J.~' DES PERSONNES.
sera pourvu à fa nomination . d,un tuteur et d'un subrogé
tuteur à l'interdit, suivant les , règles prescrites au titre de la
•
Minorité,, de la Tutelle et de l'E111ancipation. L'administrateur
provisoire cessera ses fonctions , et rendra compte au tuteur,
s'H ne l'est pas lui-même.
5 06.
Le mari est , de droit , le tuteur de sa femme interdite.
5o7.
La femme pourra être .nommée tutrice de son ·marL
En ce cas, le conseil de fan1ille réglera la forme et les con-
dhio1_1s d.e l'administration ; sauf Je recottrs devant les tri.-
bunau,c de la part de la femme qui se croirait lésée par
l'arrêté de la famille.
.508.
Nul , à,! 'exception des époux , des ascendans et descen-
dans , ne sera tenu de conserver la tuteHe d'un interdit
au-delà de dix ans.- A J'expiration de ce délai, fe tute~r
pourra demander· et devra obtenir son remplacement. ··
:r0 9·
L 'fnterdit est·. assfn1i1é au mineur, pour sa personne et"
pour ses -biens : les fois sur fa tuteHe des mineurs s'appli~ -
cqueront à la· tutelle des interdits.
J I O ..
Les revenus d~un interdit doivent être essentief1ement
employés à adoucir son sore-et à accélérer sa guérison. Selor.
Jës· caractères de sa maladie et l'état ·de sa fortune , ,le conse:l
è famille pourra. arrêter qu'il sera. traité dans son domicik.,.
1
'
T1T. XI. DE LÂ MAJORJTt, DE L INTERDICTIOlf., &.c. 115
ou qu'il sera placé dans une maison de santé , et même dans
un hospice.
.5 I I ~
Lorsqu'il sera question du mariage de l'enfant d'un inter-
dit, la dot, ou l'avancement d'hoirie, et les autres conven-
tions matrimoniales , seront réglés par un avis du conseil
de famille , homologué .par le tribunal, sur ks conclusions
du comrr1issaire du Gouvernement.
•
_5 1 2.
CHAPITRE Ill.
DU CONSEIL JUDICIAIRE,,
.5 1 3·
Il peut étre défendu aux pro~igues de plaider, cfe trarr~
siger, d'emprunter, de_recevoir un capital mobilier et d'en:
donner décharge , d'aliéner, 11i de grever leurs biens d'hy--
pothèques, sans l'assistance d'un conseil qui· 1-eur est nommé: ·
par Je tribunal.
JI 4··
La défense de procéder sans l'assista11ce d''un conseil,,
peut être provoquée par ceux qui ont droit d.è demandar
. .
LIV.
. 1.cr DES PERSONNBSa
l'inter<Uction ; leur depiande doit être instruite et jugée de
la n1ême manière.
·Cette défe11se ne peµt ~tre levée qu'en observant les
mên1cs for111aJités.
•
JI J·
Aucun jugement, en matière d'intei:diction, ou de nomi-
nation de conseil, ne pourra être rendu, soit en première
instance, soit en cause d'appel, que sur les conclusions dij
commissaire <lu ·Gouvernement.
1
- - -- - -- - - - -- -. - -- ' --- ~-- - -·-- --
LIVRE II.-
DES BIENS,
ET DES DIFFÉRENTES MODIFICATIONS
DE LA PROPRIÉTÉ.
'
..,;:.9-~~...,;:--~.. ~~
- ,-,
JI 6.
To us les biens sont meubles ou immeubles.
'' . . ' . -• .
CHAPITRE PREMIER .
DES IMMEUBLES.-
.
) I 7·
Les biens sont immeubles ou par leur nature, ou par
leur destination, ou par t'·objet auquel ils s'appliquent.
j J 8..
Les fonds de terre et les .b.âtimens sont immeubles par ·
leur nature.
• J 19·.. •
' . .
Les moulins à ve11t ou à eau, fixes sur ·piliers et faisant.
par,tie dUi hélüJPCJ.U, sont, a\lSU. iiqm~µbles
. . .
par leur 11atur~
.
.,
• •
•
128 LIV. Il. BIENS ET MODIF. DE LA PROPR,
j 20.
Les récoltes pendantes par les racines, et les fruits des
arbres non encore recueillis, sont pareillement immeubles.
Dès que Ies grains sont coupés et les fruits détachés ,
quoique non enlevés , ils sont meubles.
Si une partie seulement de la récolte est coupée, cette
partie seule est meuble.
52 1.
Les coupes ordinaires des bois taillis ou de futaies mises
en coupes réglées, ne deviennent meubles qu'au fur et à
mesure que les arbres sont abattus.
j 2 2.
'
Les animaux que le ·propriétaire du fonds livre au fer-
mier ou au métayer pour la culture, estimés ou non , sont
censés immeubles tatlt qu'ils .nemeurent attachés au fonds
par l'effet de la convention.
Ceux qu'il donne à cheptel à d'autres qu'au fermier ou
métayer, sont meubles. ·
5 2 3·
Les tuyaux servant à la conduite des eaux dans une
maison ou autre héritage , sont immeubles , et font partie
du fonds auquel ils sont attachés.
5 2 4·
Les objets que le propriétaire d'un fonds y a placés pour
le service et I'exploitatio~ de ce fonds, sont immeubles par
destination. '
Ainsî , sont immeubles par destination, quand ils ont
été
I
a9
111, I,'' OI U · 1'/lt/Nl1/0N OIi 111111, I
é~ placâ par le ·proprWIIJre pour. 11 emJce •• l'nploi•
ration du fonds ,
Les animaux attach,, à 11 c1al111re ;
Les u1ient1i.. aratoire• : .
Les semences don~e• aux fero11ffl ou colon, pardaire,;
Les pigeons des colomb1'n ;
•
Les lapins des garenne, •
Les ruches à miel ;
Les poissons des étangs ; .
Les pressoirs , chaudières , alambics, cuves ei tonnes ;
Les ustensiles nécessaires à l'exploitation des forges,
• •
r•·
pcter1es et autres usines ;
Le, pailles et engrais.
Sont aussi immeubles par destination, tpus effets mobi-
liers que le propriétaire a attachés au fonds à perpétuelle
Jen1eure, ·
J 2 j,
Le propriétaire est censé avoir attaché à son fonds des
effets .mobiliers ·à perpétuelle demeure,, ·quand iJs ·y sont
scellés en plâtre ou à chaux ou à ciment, .ou lorsqu'ih ne
peuvent être détachés sans .V! fracturés et détériorés , ou
sans b.ris~r11 ou ~é~ripr~r ~, . partie du fonds à laquelle ils
sont, âttacliés. · ·· · . ' fi· ·· · '
'if"-'•••~•::--.~ . 1•
· •fll, 'I j
•· ••• ~ , . 'I .,. J il .' • 1
•'
CHAPITRE Ili , r.
'
.
.. ,.,
,
.•.' '
.
.'
5 2 7·
Le.$ biens ~OP.J )JlcubJcs par-Je.\lJ. nature,. ou par la déier--
mination dé J~ loi, · · · , . _ · ·· . - ·
. .5 2 8. ' ...
. .
Sont meubles par leur nature, les corps qui peuvent se
transponer d'un lieu à un autre,· soi~ qu'ils se meuvent par
euxrmêmes , comme ks ailiJ.Wtux , &Qit q,q'ils :ne ;puissent
diang~ de:,pfaGe .cput par'-J'effet ·d'u.n~ forçe:hmangère,.
comB!lC, •le-s,cho.sos. inanimé.es. : · · ,•. - , , •: .
: : ::·:"\• ' . Jc29·• .. -~
· Sont me~hles par la détermination· èle ta· lof,· ~~s .oLliga•
tions et actions q\li ont pour objet des sommes exigibles
ou des effets ÎnooiH~rs;
) .
Ïes~ .Àcf. ions= ôu'. intérêts dans 'les corn-
\ . ..
Toute rént
d'un i1J1meu ·
'
onereq.x o . '
' •
ment rach · ·' e. . '
. . ·• . .
,.
. '
.! ;, ..
'
· :,]µes tahft>~ux: :et Jes; ,$latu~:; q-ui fQnJ pat~ie .du ~euh le
d'un appartement, y sont aussi compris, n1ais noQ tes--:c.ol,..
IectiQns de tableaux qui ~uvent être dans Ies galeries ou
pièFes particulières. . '., _ •
: .Jfi ~JI eSf d,êi1ip)~~ ~;orce~in~s.: ~~II~s _s~:ufe~~n~: q~i ~es_
_font p1trtie de,_la d~c?ratioQ 4'u1~ apparteipÇ.nt, sont ,c◊n1;
prises _SOllS_ la" dJnoiµinatÎpn'. <l~ ·,,,~116/es -,n~u~là11.,.. . .;' ., ''
',' · .' !. • · . 1·,··:· .,: , , ._ . . . . , 1:•.
j ·3 5·
' . 1,1
• . 1 • ' '
·~ , . ) •.• • , +'' . · '. f 1 , ' -•
.
....
, ,
•
,,
•
-1"rr.l." DE U JJJSTJilCTJON DES Bl,liffS, 1~3
actives et aut~es droits dont IFS titres peuvent être déposés dans
fa mai~on_;_ t~us l~s autres· 'effets· mobiliers y sont compris•
. ~- . . . . .· . ~ .:
•
·.·.,·,,····•·-
•
•'.
' • J. ' 1 : • ~ •
·DES ,,,BI.ENS
: .
DANS
.
L,EU,R
.•, ': •.
RAPPORT
.... :;
AVEC
..
CEL!X' ' ,. ' ', ..
·' . Q.UI LES PISSÈDEN·T. • ...
.
1' .
. ..
5 37~
.-Les parti~ulie~s:ont Ja: libre disposition: de~ biens qui leur
appartiennent, sous les modifications établies .par les· lois.
Les biens qui n'appartiennent pas à des particuliers, sont -
administrés et ne peuvent être -aliénés que dans les formes
et ·sui~ant les règles ,qui leur so11t pàrticulières.
•
•
!,~s chemins·, routes et rues à la charge de la nation,
les fleuves et rivières navigables ou flottables , les rivages ,
lais et relais de la mer, les ports ~ les havres, les rades, et
généralement toutes· les portions du territoire national. qui
ne sont pas susëeptihlts ·d'une propriété privée , sont con•
sidérés comme ·des dépendances du domaine public ..
• ' . 5 3.9· ·
. ,Tous ·les biens vacans et sans maître, et ceux des per-
so~nes qui décèdent sans héritiers, ou dont le.s- successions
s011t abandonnées, appartien11ent à la nation.
• ' { .
'
' . J
549~- .,' • ,,, • • • '
., .,
•
•
• •
• •
•
LIV'.
. ll,.BIENS,ET MDDIF.
' ' DE LA.PR<JPR,
. ' . ·, .
. .
.
. .
JI en est de mémj! des. terrains; des fortifications et
rempartS des places qqi •ne ·sont plusi plaèes de gµerre : ils
appartienneni à. la nation, s'ils n'ont été valablement aliénés,
ou si la ~ropri6té n'en a pas• çtt ·presçrite co,ntr~ elle. ·
.542,
Les bi~ns co:mmunaux· sont ceux à la propriété ou au
produit ~esqqefs les h.abitan~ d.~une ou plusieurs communes
·on\ u.n droi.t ;1c~uis.
•
• J
an
Décr{té le 6 Plu\'ÎÔ~e
xrr. •
TITRE II'
• t ', /, , s •
.
1
Promulgué le 1 6 du
111tme mois. p~ /.4 f'ROP~IÉT,,,
544~
La propriété
est le droit de jouir et disposer des cl1oses
de la manière la plus·absol4e, poµryu qu'oit: n'en fasse . pas
µn ~s--gç prohibé p~ fe? ·lois ou p~r les réglenlteu$~
•
I 3-)
ment. .
Ce droit s'appelle droit d'accession. •
.CHAPITRE J.tr
DU DROIT D'ACCESSION SUR CE QUI EST PRODUIT
•
PAR LA CHO.tE,
J47·
Les fruits naturels ou industriels de la terre ,
Les fruits civils,
Le croit des animaux , appaniennent au prppriétaire par
droit d'accession. •
t;
'
548 .
Les fruits produits par la chose 11'appaniennent au pro:-
priétaire qu'à fa charge de rembourser ·les frais des labours ,
travaux et semences faits par des tiers•
.549·
Le simple possesseur ne fait les fruits · siens que dans Je ·
•
cas où il possède de bonne foi : dans le cas contraire , il
est tenu de rendre .les produits avec la chose au prop~aire
qui la revendique.
' J .50. . . ,.
Le1>ossesseur est de bonne foi quand il poss~~~ comme
propriétaire, en vertu d'un. tiue translatif· de prç,priété dont
il ignore les vie.es. · ·
•
. J 3-(> : µv, II, BIQ.N'S ET M0DIF.·'D.E LA /JROPR. 1
-· .· ·CHAPITRE Il,
DU DROIT DjACCESSION SUR CE QUI S'UNIT' .
PT S'INCORPORE À LA. CHOSE,
55 1•
Tout ce qui s'unit et s'in~orpore à la chose appartient au .
pro1>riétaire -~ su:ivant les règles qui seront ci-après établies~··
•
SE C T I O N 1. re
Du Droit d'accession relative1ne12t aux choses immobilières.
• . .
..i
' .
La propriété du sol emporte fa propriété du dessùs et .du
dessous. ···
Le propriétair_e peut faire au-dessus toutes•les plantations
er construction? qu''j~ juge à propos ; sàuf · Jes exceptions
établies au- titre des Servirudès 011 J'erPicesfanciers. · · · · ·
Il peut faire au-dessous toutes les constructions et fouilles
qu'il jugera à propos, ~t tirer de ces fouiHes tous les pro-
du,its q.µ' çll~s peuveni fournir , sauf les modifications ré-
s"ltant d~s lois et· réglemens rçlatifs aux :mines , et ~es loi$
ci ré~nlçn~ <l.e police, · ·
_) 5 3 1
5 5 7··
Il e11 est de même des relais que forme l'eau courante qui
se retire insensiblement de l'une de ses rives en se ponant
sur l'autre : le propriétaire de" la rive découverte profite de
l'alluvion, sans que le riverain du côté opposé y puisse venir
réclamer le terrain qu'il· a· perdu.
Ce droit n'a pas lieu à l'égard des relais de la 1ner•
.5 5 8.
L'alluvion n'a pas lieu à l'égard des lacs et étangs, dont
le propriétaire conserve toujours le terrain que l'eau couvre
quand _elle est à la hauteur de la décharge del'étang, encore
que le volume de l'eau vienne à diminuer.
Réciproquement le propriétaire de l'étang n'acquiert au-
cun droit sur les terres riveraines que son eaµ vient à couvrir .
<la1is des crues extraordinaires. ·
. .5 5 9· . .
Si un fleuve ou une rivière, -navigable ou non, enlève par
TI T. li. DE -L.4. PROPRIÉTÉ, 139'
une force subite une partie considérable et reconnaissable
d'un ëhamp riverain, et la porte vers un ,champ inférieur ou
sur la rive opposée, le propriétaire de la partie enlevée peut.
récla1ner sa propriété ; mais il est tenu de former sa den1ande
dans l'année :. après ce délai, il n'y sera plus recevable, à
moins que le pro1>riétaire du champ auquel la partie enlevée
a été unie, n'et1t pas encore pris possession de ceHe-ci.
5 60.
Les îles , îlots, attérissemens , qui se forment dans le
lit des fleuves ou des rivières navigables ou flottables:
appartiennent à la nation, s'il n'y a titre ou prescription
•
contraire.
j 6 I.
Les îles et attérissemens qui se forment dans les rivières
non navigables et non flottables , appartiennent aux pro-
priétaires riverains du côté où l'île s'est formée : si l'île
n'est pas formée d'un seul côté, elle appartient aux pro-
priétaires riverains des deux côtés à partir de la ligne qu'on
suppose tracée au milieu de la rivière.
5 62.
Si une rivière ou un fleuve, e11 se formant un bras
nouveau, coupe et embrasse le champ d'un propriétaire
riverain et en fait une île , ce propriétaire con.serve la
propriété de son champ, encore que l'île se soit formée
dans un fleuve ou dans une -rivière navigable ou flottable.
J63.'
Si un fleuve ou une rivière navigable, flottable ou non,
se forme un nouveau cow-s en abandonnan_t son ancien
S 2
•
140 LIV. II. BIENS ET MODIF. DE LA PROPR~
lit , les propriétaires des fonds nouvellement· occupés
prennent, à titre d'indemnité, l'ancien lit abandonné, cha-
cun dans la proportion du terrain. qui lui a été enlevé.
564.
Les pigeons, lapins, poissons, qui passept dans un autre
colombier, garenne ou étang, appartiennent au propriétaire
de ces objets, pourvu qu'ils n'y aient point été attirés par
fraude et artifice.
5 E C TI ON II.
Du Droit d'accession relativement aux choses mohilieres-,
5 68.
Néanmoins, quand fa chose unie est beaucoup plus
précieuse que la chose principale·, et quand elle a été em-
ployée à l'insu du propriétaire, celui-ci peut demander que
la chose unie soit' sép~ée pour lui être rendue, même
quand il pourrait en résulter quelque dégradation de Ja chose
à laquelle elle a été jointe.
5 6 9·
Si de deux choses unies pour former un seul tout,
l'une ne peut point être regardée comme l'accessoire de
J'autre, celle-là est réputée principale qui est li plus consi-
dérable en valeur, ou en volume si les valeurs sont à-peu-
près égales.
57o.
Si un anisan ou une personne quelconque a employé
une matière qui ne lui appartenait pas, à former une chose
d'une nouvelle espèce, soit que la 1natière puisse ou non
reprendre sa première forme , celui qui en était le pro-
priétaire a le droit de réclamer la cl1ose qui en a été for-
mée, e11 remboursant le prix de la main-d'œuvre.
57 1 •
Si cependant la main-d'œuvre était tellement importante,
qu'elle surpassât de beaucoup la valeur de la matière -em-
ployée, l'industrie serait alors réputée Ia partie principale ,
et l'ouvrier aurait le droit de retenir la (chose travaiflée ,
en remboursant le prix de Ja matière au propriétaire.
57 2 •
Lorsqu'une personne a employé en partie la matière qui
1 Î2 LIV. Il. BIENS ET MODJF. DE LÂ PROPR,
lui appartenait, et en partie celle qui 11e lui appartenait pas,
à former une chose d'une espèce nouv.elle, sans que ni l'une
ni l'autre des deux matières soit entièrement détruite. • mais
de manière qu' elfes ne puissent pas se séparer sans inco11-
vénient, la chose est commune aux deux. propriétaires, en
raison, quant à l'un , de Ja matière qui lui appartenait ;
quant à l'autre, en raiso11 à-la-fois et de la _matière qui lui
appartenait , et du prix de sa main-d'œuvre. ·
.
.573·
Lorsqu'une chose a été forn1ée par le mélange de plu-
sieurs 1natières appartenant à différens propriétaires , maii,
dont aucune 11e peut être regardée comme la matière prin-
cipale ; ··si Jes matières peuvent être séparées , celui à l'insu
duquel les matières ont été mélangées, peut en demander Ja
division.
Si les matières ne peuvent plus être séparées sans incon-
vénient , ils e11 acquièrent en commun la propriété dans la
proportion de la quantité, de la qualité et de Ja valeur des
matières appartenant à chacun d'eux. ·
.574·
Si la matière appartenant à l'un des propriétaires était <le
beaucoup supérieure à l'autre par la quantité et le prix, en
ce cas fe propriétaire de la 1natière supéri~ure e11 valeur
pourrait réclamer la chose provenue du mélange , en rem-
boursant à l'autre Ja valeur de sa matière.
>7.5 ·
Lorsque la chose reste "en commun entre les propriétaires
des matières dont elle a été formée , elle doit être licitée
au profit commun.
'TIT. Il. DE· ·LA -PR-OPRlÊTÉ.
57 6 ·
Dans tous les· cas où le propriétaire dont Ja ·matière a
êté employée, à son insu, à former une chose d'une_ autre
espèce , peut réclamer la propriété. de cette chose , iJ a le
choix de demander la restitution de sa matière en m~me
nature, quantité, poids, mesure et bonté, ou ·sa valeur~
•
577·
Ceux qui auront employé des matières appartenant à
d'autres , et à leur insu, pourront aussi être condamnés à
des dommages et intérêts ,· s'il y a lieu , sans préjudice des
poursuites par voie extraordinaire , si le c~s y écfret,
•
..,......,,,....__~..,.._,,...~_,....~~--'""••·~····--.;.....,,,... ....-....,..---.....,;,..:..,.._,,,,.....,.....-...,..
TI T.R,E III. an
Décrété le 9 Pluviôse
XII.
, . , . Promulgué Ie 19 du
DE L USUFRUIT,. DE L USA:GE A •
meme mois,
, . :
E.T DE L HABITATION.
CHAPITRE PREMIER.,
DE L' US U FR U I T,
.5 7·s.
L'usufruit est le droit de jouir des chosc5 dont un autre
a la propriété, comme Je propriétaire lui-même, m~is à la
charge d'en conserver la substance .
. ''
.
.579·
L1usufruit est établi par Ja ·loi , ou :par la volonté de
l'homme.
i.44 LIV. II. B/E.NS ET MO!lIF. DELA. PROPR. · .
j 80.
.
L'usu&ui~ peut ~tre établi , ou purement , ou a certain
\
/
jour, ou à condition. ·
' J 8 I.
Il peu~ etre étabH sur toute espèèe de biens meuble5 ou
immeubles. ·
5 E C T I O N J. re
.
Des Droits· de l'usufruitier.
J 8 2.
L'usufruitier a le droit de jouir de toute espèce de fruits,
soft naturels, soit industriels, soit civils, que peut produire
l'objet do11t il a l'usufruit.
j 8 3·
Les fruits naturels sont ceux qui sont le produit spontané
de la terre. Le produit et le croît des animaux sont aussi
des fruits ·naturels. ·
Les fruits industriels d'un fonds sont ceux qu'on obtient
par la culture.
•
Les fruits civils sont les loyers des maisons, les intér~ts
des ·sommes exigibles , les arrérages des rentes.
Les prix des baux à ferme sont aussi rangés dans la classe
.d,es f(uits civils.
5 8 5·
Les fru~ts naturels et industriels., pendans par branches
ou par racines au moment où l'usufruit est ouven, appar-
tiennent à l'ùsufruitier.
'
Ceux
. TIT. Ill. DE L'VSUFRU11', DE L'OSA.GE &c. 145
Ceux qui sont dans le. même état· au moment où finit
. l'usufruit, appaniennent au ptopriêtaire, saris récompense
de part ni d'autre des labours et des semences, mais aussi sans
préjudice.,..de la port!on des fruits qui pourrait être acquise
au colon partiaire , s'il en existait un au commencement
ou à la cessation de f'usufruit.
5 86.
Les fruits civils sont réputés s'acquérir jour par jour,
et appartiennent à l'usufruitier, à· proportion de Ja durée·
de son usufruit. Cette règle s'applique au prix· des bau~)
à ferme , comme aux loyers des maisons et au" autres frÙits
civils. ·
•
•
•
146 LIV. JI, BIENS ET MODIF. DE LA PROPR.
où el.les se trouvent, non détériorées par son dol ou par sa
faute. ·
·; 90 . .
Si l'usufruit ~oD?prend des bois taiffis, l'usufruitier est
tenu d'observer l'ordre et la quotité des coupes , confor-
mément à l'aménagement ou à l'usage constant des proprié-
taires, sans indemnité toutefois en faveur de l'usufruitier ou
de ses héritiers, pour les _coupes ordinaires~ _soit de taillis,
soit -~e_ baliveaux, soit de futaie, qu'il n'aurait pas faites
pendant 5a jouissance. .
Les arbres qu'on peut tirer d'une pépinière sans fa dégra-
der, ne font aussi partie de l'usufruit qu'à la charge 1>ar
l'usufruitier de se conformer aux usages des lieux. pour Je
remplacement.
. '
. .. . ~ .
.) 9 l,
L'usufruitier profite encore, toujours en se conformant
aux époques et à l'usage des anciens propriétaires, des par-
ties de bois de haute futaie qui ont été mises en coupes
réglées, soit que ces coupes se fassent périodiquement sur
une cenaine étendue de terrain, soit qu'elles se fassent d'une
certaine quantité d'arbres pris indistirictement sur toute fa
surface du domaine.
. 5 9 2,,
Dans tous les autres cas , l'usufruitier ne• peut toucher aux
arbres de haute· futaie : il peut seulement e~ployer , pour
faire les réparations dont il est tenu , les arbres arrachés ou
brisés. par accident ; il peut même ; pour cet objer , en faire
abattre $'il est nécessaire, mais à la charge d'en faire cons•
wer fa nécessité avec le propriétaire.
•
•
11 peut· prendre , . dans les bois , des échalas pour les vi-
gnes ; if peut aussi prendre , sur les arbres , de~ produits
annuels ou périodiques; le tout suivant l'usage du pays ou
la coutume des propriétaires,
J-94·
Les arbres fruitiers qui meurent , ceux même qui sont
arraches ou brisés par accident, appartie11nent à l'usufruitier,
à la charge de tes rtmplacer pe.r d'autt.es. · · ,
5 9) ·
L'usufruitier peut j'lllir par fui-même, do11n_er à ferme
à un autre , ou même vendre ou céder so11 droit' à titre
gratuit; S'il donne à ferme, if doit se conformer, pour les
époques où les _baux, doivent être renouvelés, et pour leur
durée, aux règles établies pour le mari à l'égard des hieni
de la femme, au titr~ du Contrat de 111aringe et des Droi1s
respectifs des époux.
•
L'usufruitier jouit de l'augmentation survenue par alluvio11
à l'objet dont il a l'usufruit•
.5 97· · :
Il jouit des droit& de servitude , de pa6sage , et généra•
Ie1nent de tous ks droits dont le propriétaire peltt jouir, et
il en jouit comme le propriétaire lui-même .
.5 98. •
5 99·
'
Le propriétaire J?,e peut , par son 4'"ait, • ni de quelque
manière que ce soit, nuire aux droits de l'usufruitier.
De son côté, l'usufruitier ne peut, à la cessation de I'usu-
fru~t; réclamer aucun~ indemnité poM- les améliorations qu'il
prétendrait avoir faites, encore que la valeur de la chose en
fût augmentée. ,
If peut cependant, ou ses héritiers, enlever les glaces,
tableaux et autres ornemens qu'il aurait fait placer, mais à
la charge de rétablir les lieux dans leur premier état.
SECTION II.
•
Des Obligations de l'usufr.uitier.
600.
L'usufruitier prend les choses dans l'état où . elles sont;
.
-
T1r.JII, DE L'L!SUFRC/IT, DE L'US.4GE &c.
-. 149
n'en est dispensé par l'acte .constitutif de l'usufruit : . cepen-
dant, Jes père et mère ayant l'usllfruit Jçgal du bien de leurs
enfans, Je vendeur ou le donateur sous .réserve d'usufruit,
ne sont pas tenus de donner caution.
, '
602.
Si l'usufruitier ne trouve pas de caution, les immeubles
sont donnés à ferme ou mis en séque5tre ;
Les sommes comprises dans l'usufruit sont placées;
Les denrées sont vendues , et le prix en provenant est
pareillement placé ; .
Les intérêts de ces sommes et,, les prix des fermos appar-
tiennent, dans ce cas, à J'usufruitier.
603.
A défaut d'une caution de la part de l'usufruitier, le
propriétaire peut exiger que les meubles qui· dépérisse11t
par l'usage soient vendus, pour le prix en être placé com1ne
celui des denrées; et alors f'ust1fruitier jouit de J'intérêt pen-
dant son usufruit: cependant l'usufruitier pourra demander
et Jes juges pourront ordonner, suivant les circonstances ,
qu'une partie des meubles néc~ssaires pour- son usage lui
soit délaissée, sous sa simple caution juratoire , et à Ja charge
de les représenter à l'extinction de l'usufruit.
604.
Le retard de donner caution ne prive pas· l'usufruitier
des fruits auxquels il peut avoir droit ; ils Jui sont dus du
moment oi1 l'usufruit a été ouvert.
60 .5 ·
L'usufruitier n'est tenu qu'aux réparations d'entretien.
•
J So LIV. li, BIENS ET AJODIF. DE LA PROPR.
Les grosses. réparations demeurent à la .charge du pro~
·priétaire, à moins qu'elle• n'aient été occasionnées par le
défaut de réparations 'd'entretien, depuis l'ouverture de
l'usufruit ; auquel cas l'usufruitier en est aussi tenu.
606.
Les grosses réparations sont celles des gros murs et des
voûtes, le rétablissement des poutres et des couvertures
.,
enueres;
•
61 o.
Le legs fait par un testateur,. d'une rente viagère ou
pension alimentair~ , doit être .acquitté par le légataire
universel de l'usufruit dans son· intégrité , et par le légataire
à titre universel de l'usufruit dan$ la proportion de sa jouis-
sance, sans aucune répétition d~ leur part.
6I I. .
L'usufruitier à titre particulier n'est pas tenu des dettes
auxquelJes Je fonds est hypothéqué : s'il est forcé de les
payer, il a son. recours contre. le propriétaire~ sauf ce qui
est dit à l'article 1 010 ,· au titre des Donations enrre-1,1ifs et
,les Tesra111e11s.
f
6I 2.
L'usufruitier, ou universel , ou à titre universel , doit
contribuer avec le propriétai~ au paiement des dettes, ainsi
qu'il suit:
0 n estime la valeur du fonds sujet à usufruit; on fixe
.ensuite la· contribution aux dettes à raison de cette valeur.
Si l'usufruitier veut avancer la somme pour laquelle Je
fonds doit eontribuer , le capital lui en est restitué à la fin de
1'usufruit , sans aucun intérêt.
Si l'usufruitier ne veut pas faire cette avance, le proprié-
taire a le choix_, ou de payer cette somme·, et dans ce cas
l'usufruitier lui rient compte des intérêts pendant la durée
de l'usufruit, ou de. faire vendre jusqu'à due concurrence
une portion des biens soumis à l'usufruit.
" 613.
L 'usu-fruitier n'est tenu que' des frais· des· procès qui
152 LIV. II." 'BIENS ET MODJF. DE LA PROPR.
concernent la jouissance, et de-s autres condamnations aux-
quelles ces procès pourraient donner lieu.
· , .6 If· .
Si, pendant la durée de l'usufruit , un tiers commet
-· quelque usurpation sur le fonds , ou attente autrement aux
droits du propriétaire, l'us4fruitier est tenu de Je dénoncer
à celui-ci; faute de ce, il est responsable de tout le dommage
qui peut en résulter pov.r le_ propriétaire, comme il le serait
de dégradations commises par lui-mê1ne.
6I ) . ·
Si l'usufruit n'est établi que sur un animal qui vient à
périr sans .Ia faute de l'usufruitier, celui-c,i n'est pas tenu
d'en rendre un autre, ni d'en payer l'estimation.
. 6 I 6.
Si le troupeau sur lequel Wll usufruit a été établi, périt
entièrement par accident ou par maladie, et sans la faute de
l'usufruitier, celui-ci n'est te11u envers Je propriétaire que de
lui rendre compte des cuirs ou de leur valeur.
Si Je troupeau ne périt pas entièrement, l'usufruitier est
tenu de remplacer, jusqu'à concurrence du croît, les têtes
des animaux qui ont péri~
SECTlON III.
Comment /'Usufruit prend fin .
. 6 17·
L'usufruit s'éteint, .
Par la mort naturelle et par la mort civ~e de l'usufruitier;
Par J'expiration du temps pour Jequel il a été accordé;
Par
TIT. III. DE L'USUFRUIT, DE L'USA.GE &c. 1JJ
Par la consoJidation ou la.réunion sur· 1a même tête des
deux qualités d'usufruitier et de propriétaire;
Par le non~usage du droit pendant trente ans;
Par la pene totale de la èhose sur laquelle l'usufruit est.
établi.
,•
CHAP.JTRE Il.
1
DE L'USAGE ET DE L HABITA.ION,
6 2 .5 • -
Les droits d'usage et d'habitation s'établissent et· se per~
dent de la même manière que l'usufruit.
61. 6.
On ne peut en jouir, comme dans le cas de l'usufruit,
sans donner préalablement caution , et sans faire des états et
• •
1nventa1res.
•
627.
L'usager, et celui qui a un droit d'habitation, doivent
jouir en bons pères de famille.·
62 8.
Les droits d'usage et d'habitation se règlent par le ,titre
qui les a établis, et reçoivent, d'après ses dispositions, plus
ou moins d'étendue.
• 6 3·0.
Celui qui a l'usage des fruits d'un fonds, ne peut en
exiger qu'autant qu'il lui en faut pour ses besoins et ceux de
sa fa1ni1Ie. ·
II peut en exiger pour les besoins même des enfans qui
lui sont survenus depuis la concession de 1'usage.
6 3 I.
L'usager ne peut céder ni louer son droit à un autre.
6 3 2.
Celui qui a un droit d'habitation dans u11e maison, peut
y demeurer avec sa famille, quand même il n'aurait pas été
marié à l'époque où ce droit lui a fté donné.
6 3 3·
Le droit d'habitation se restreint à ce qui est nécessaire
pour l'habitation de_ celui à qui ce droit est concédé, et de
sa famille. . . ·
V2
•
I 56 LIV. Il. BIENS ET MOD/F, DE LA PROPR.
6 34·
• Le droit d'habitatfon ne peut être ni cédé ni loué.
6 35 ·
Si l'usager absorbe tous les fruits du fonds, ou s'il occupe
la totalité de la maison , il est assujetti aux frais de' culture,
aux réparations d'entretien , et au paiement des contribu-
tions, comme l'usufruitier.
S'il ne prend qu'une partie des fruits, ou s'il n'occupe
qu'une partie de . la maison , il contribue au prorata de ce
dont il jouit.
•
L'usage des bois et forêts est réglé par des lois particulières.
6 37·
Une servitude est une charge imposée sur un héritage
pour l'usage et l'utilité d'un héritage appartenant à un autre
.' .
propr1eta1re.
' .
La servitude n'établit au_cune prééminence d'un héritage
sur Il autre. '
.
,
TJT. IV. D.ES SERYITUDES &c.
CHAPITRE PRE·MIER.
,
DES SERVJTUDES QUI DERIVENT DE LA SITUATION
DES LIEUX,
640.
Les fonds inférieurs sont assujettis envers ceux qui sont
plus élevés, à recevoir les eaux qui en découlent naturel-
lement sans que la main de l'homme y ait contribué.
Le propriétaire inférieur ne peut point élever de digue
qui empêche cet écoulement.
Le propriétaire supérieur ne peut rien faire qui aggrave
la servitude .du fonds inférieur.
.
·
64 I.
Celui qui a une source dans _son fonds .. peut en user à
sa volonté , sauf Je droit que le propr.iétaire du fonds infé-
• • •
rieur pourrait• avoir• acquis• par titre
•
ou par prescr1pt1on.
642.
La prescription , dans ce· cas, 11.e peut s'acquérir que
par une jouissance non interrompue pendant J'espace de
trente années , à compter du moment où Je propriétaire du
fonds inférieur a fait et terminé des ouvrages apparens des-
tinés à faciliter la chute et Je cours de l'eau dans sa pro•
priété.
1j'8 LIV. II. BIENS ET MODIF. DPJ LA PROPR, 1
-643~
Le propriétaire ère la source ne peut en changer le cours
lorsqu'il fournit aux hahitans d'une commune,· village ou
J1ameau, l'eau qui leur est nécessaire : , mais si les habitans
n'en ont pas acquis ou prescrit l'usage, le propriétaire peut
réclamer une indemnité , laquelle est réglée par experts.
644. _
Celui ·dont la propriété horde une eau courante, autre
que celle qui est déclarée dépendance du domaine public
par l'article 5 38 au titre de la Distinction des l,iens, peut s'en
servir à son passage pour l'irrigati<?n de ses propriétés.
Celui dont cette eau traverse l'héritage,- peut même en
user dans l'int~rvaHe qu'elle y parcourt, mais ~ Ja charge de
la rendre, à Ja sortie de ses fonds, à son cours ordinaire.
•
645 .
S'il s'élève une contestation entre les -propriétaires aux-
quels ces eaux peuvent être utiles, les tribunaux, en pro•
nonçant, doivent concifier l'intérêt de l'agriculture avec Je
respect dû à la propriété; et, dans tous les cas, les réglemens
particuliers et locaux sur le' cours et {'usage des eaux doivent
être observés. •
•
646.
Tout propriétaire peut obliger son voisin au hornagê de
leurs propriétés contig1,1ës. Le bornage -~ &ii à frais com ..
' i '
' 1 •· . '' J
648.
Le propriétaire qui veut se clore , pc1,d son droit au
parcours et vaine pâture , en proportion du terrain qu'il y
soustr.ait.
-J ; • -
CHAPITRE Il.
DES SERVITUDES ÉTABLIES PAR LA LOI,
649.
Les servitudes établies par la loi ont p·our objet l'utilité
publique ·ou commu11ale, ou l'utilité des particuliers.
. .6 5 o.
Celles établies pour l'utilité publique ou communale ont
pour objet le marchepied le long des rivières navigables
ou flottabres, la construction ou réparation des chemins et
autres ouvrages publics ou communaux.
Tout ce qui concerne cette espèce de_ servitude, est dé-
terminé par des lois ou des réglemens particuliers.
65 I. •
65 8.
Tout copropriétaire peut faire exhausser le mur mitoyen ;
mais il doit payer seul la, dépense de l'exhaussement, les
réparations d'entrè1ien au-dessus de la hauteur de fa cl~ture
co1J1mune, et en outre l'indemnité de la charge e11 raison
de l'exhaussement et suivant fa valeur. ·
•
•
•
6
73·
Les arbres qui se trouvent dans l'a haie mitoyenne, sont
mitoyens comme la· haie; et chacun des deux propriétaires
a droit de requérir qu'ils .soient. abattus.
SECTION II.
De la Distance et des Ouvrage:r intermédiaires requis pour
• •
certaines constructions.
6 74· •
Celui qui fait creuser un .puits. ou une fosse d'aisance
près d•un. mur· mitoyen ou non ;
· Celui qur veut y construire cheminée ou âtre , forge,.
four ou fourneau ,
Y ·adosser une étable , · •
Ou établir contre ·ce mur un magasin de sel ou amas de
.' cor1os1ves
mat1eres . ,
TIT~ IV. DZ.r SERYITUDE.1 &c. 165
Est obligé à laisser la distance prescrite par les réglemens
et usages particuliers sur ces objets, ou à faire les ouvrages
prescrits par les mêmes réglcmens et usages , pour éviter de
• • •
nuire au vo1s1n.
SECTION III.
'
L'un des voisins ne peut, sans le consentement de l'autre,
pratiquer dans le mur mitoyen aucune fenjtre ou ouverture,
en quelque manière que ce soit , même à verre dormant.
676.
Le propriétaire d'un mur non mitoyen, joignant immé-
diate1nent l'héritage d'autrui , peut pratiquer dans ce mur
des jours ou fenêtres à fer maillé et verre dormant.
Ces fenêtres doivent être garnies d'un treillis de fer, dont
les 1rtaifles auront un décimètre [ environ trois· pouces huit
lignes Jd'ouverture au plus, ~t d'un châssis· à verre dormant.
677·
Ces fenêtres ou jours ne peuvent être établis qu'à vingt-
six décimètres [ huit pieds] au-dçssus du plancher o~ sol de
la chambre qu'on vellt éclaire1·, si c'est· à rez-de-chaussée,
et à dix-neuf décimètres [ six pieds Jau-dessus du plancher
pour les étages supérieurs.
678.
On ne peut avoir des vues droites ou· fe:n,trfs d'aspect,
ni hatcons ou autres- sen1olables saillies sur J.:héritage clos ou
non clos de son voisin, s'il n'y a dix-neuf déci1n,ètres [six•
166 LIV. II. BIENS ET MODIF. DE LA PROPR.
· pieds ] de distance entre le mur où on les pratique_ et ledit
héritage.
-SEC T 1 0 N J.re
Des diverses espèces de Servitudes qui peuvent être
établies sur les Biens ..
686
•
.
Il est permis aux propriétaires d'établir sur leurs pro ..
'priétés ou en faveur de leurs propriétés telles servitudes que
bon leur semble, pourvu néanmoins que les services établis
ne soient imposés ni à la personne , ni en faveur de la
personne, mais seule1nent à un fonds et pour un fonds ,
et pourvu que ces services n'aient d'ailleurs rien de co11~
traire à l'ordre public.
L'usage et l'étendue des servitudes ainsi établies se règlent
par le ftre qui les constitue ; .à défaut de titre , par les
règles ci-après. ·
,
t68 LIV. Il. BIEN ET MODIF. DE LJ. l'ROPR.
• '
68 9.·
Les servitudes sont apparentes4' ou non apparentes.
Les servitldes apparentes sont celles qui s'annoncent par
des ouvrages extérieurs, tels qu'une porte , une fenêtre ,
un aqueduc. · ·• .
Les servitudes non apparentes sont celles _qui n'ont pas
de sig~e extérieur de leur existence , comme , par exemple,
la prohibition de bâtir sur un fonds , ou de ne bâtir qu'à
une hauteur déterminée. •
SECTION
TJT. IV. DBS SER,J1'U_bis «e.
SECTION 11.
Comment s'établissent les Servitudes.
690.
Les servitudes continues et apparentes s'acquièrent par
titre, ou par la possession de trente ans.
691.
Les servitudes continues non apparentes, et les· servitudes
disco11tinues , apparentes ou non apparentes, ne peuvent
s'établir que par titres.
La possession même immémoriale ne suffit pas pour les
établir; sans cependant qu'on puisse attaquer aujourd'hui les
servitudes de cette nature déjà acquises par la possession,
dans les pays où elles pouvaient s'acquérir de cette manière.
692.
La destination du père de famille vaut titre à l'égard des
servitudes continues et apparentes.
693.
Il n'y a destination du père de famiffe que lorsqu'il est
prouvé que Jes deux fonds actuellement divisés ont appar-
tenu au même propriétaire , et que c'est par lui que Jes
choses ont été mises dans l'état duquel résulte Ja servitude.
6 94·
Si le propriétaire de deux- héritages entre lesquels il existe
un signe apparent de servitude dispose de l'un des héritages
sans que le contrat contienne aucune convention relative à
y
170 LIV. Il. BIENS ET MODJF. DE LA PROPR.
Ja servitude , elle continue _d'exister activement ou passive-
ment en faveur du fonds aliéné ou sur Je fonds aliéné.
6 95·
Le titre constitutif de la servitude, à l'égard de celles
qu.i ne peuvent s'acquérir par la prescription , ne peut être
remplacé que par un titre récognitif de la servitude , et émané
du propriétaire du fonds asservi.
696.
Quand on établit une servitude, on est censé accorder
• I •
tout ce qui est necessa1re pour en user.
Ainsi Ja servitude de puiser de l'eau à la fontaine d'au-
trui, empone nécessairement Je droit de passage.
S E c T I o N I I I.
Des Droits du propriétaire du fonds auquel la Servitude
est due.
697·
Celui auquel est due une servitude, a droit de faire tous
les ouvrages nécessaires pour en user et pour la conserver.
698.
Ces ouvrag_es sont à ses frais, et non à ceux du proprié-
taire du fonds assujetti, à moins.que le titre d'établissement
de la servitude ne dise le contraire .
.6 99·
Dans le cas même où le propriétaire du fonds assujetti
TIT. IV. DBl SBRJ'11'UDE1 &c~ t71
est chargé par le titre de faire à ses 'frais· les euvrages ·né-
cessaires pour l~usage ou la conservation de la servitude,
il peut toujours s'affranchir de la charge, en abandonnant
le fonds assujetti au propriétaire du fonds auquel· la servi-
tude est due.
700.
Si l'héritage pour lequel la servitude a été établie vient
à êt~e divisé, la servitude reste due pour chaque portion ,
sans né_anmoins que la condition du fonds assujetti soit
,
aggravee.
Ainsi, par exemple, s'il s'agit d'un droit de passage,
tous fes copropriétaires seront obligés de l'exercer par le
même endroit.
701.
Le propriétaire du fonds débiteur de la servitude ne peut
rien faire qui tende à en diminuer l'usage ou à le rendre
plus incommode.
Ainsi, il. ne peut changer l'état des lieux, ni transporter
l'exercice de la servitude dans un endroit différent de celui
où elle a été primitivement assignée.
Mais cependant, si cette assignation primitive était de-
venue plus onéreuse au propriétair.e du fonds assujetti , ou
si elle l'empêchait d'y faire des réparations avantageuses, il
pourrait offrir au propriét~ire de l'autre fonds un endroit
aussi commode pour l'exercice de ses droits, et celui-ci
ne _pourrait pas le refuser.
702:
De son côté , celui qui a un droit de servitude , ne
peut en user que suivant son titre , sans pouvoir faire ni
Y2
..
172 , LIV. n. BIENJ ET MODIF. DE LA PROPR.
dans le fonds qui doit fa servitude, ni dans le fonds à qui
elle est due, de changement qui aggrave la condition du
premier.
SEC T 10 N IV.
Comment les Servitudes ~,éteignent.
7°4·
EJJes revivent si les cl1oses sont rétablies de manière
qu'on puisse en user; à moins qu'il ne se soit déjà écoulé
un espace de temps suffisant pour faire présumer 1'extinc 4
7°5~
Toute servitude est éteinte lorsque le fonds à qui elle est
due, et celui qui la do_it, sont réunis dans la même main.
.706.,
La servitude est éteinte par le non-usage pendant trente
ans ..
7°7·
Les trente ans commencent à courir selon les diverses·
espèces de fervitudes, ou· du jour où l'on a cessé d'en
jouir, lorsqu'il s'agit de servitudes discontinues, ou du jour
où iJ a été fait un acte contraire à Ja servitude, lorsqu'il
s'agit de servitudes continues.
708.
Le mode de la servitude peut se prescrire comme fa ser-
vitude même , et de la même manière. · ·
•
Si l'héritage en faveur duquel la servitude est établie,
appartient à plusieurs par indivis, Ia jouissance de l'un em-
pêcl1e Ja prescriptio11 à J'égard de tous.
710~
Si parmi les copropriétaires iJ s'en trouve un contre
)equel la prescription n'ait pu courir, comme un mineur,
il aura conservé le droit de tous les autres.
•
( ' .
L IVR-E III.
. , . . ' .
DES DIFFERENTES MANIERES DONT
, ,
ON ACQUIERT LA PROPRIETE,
716.
. La propriété d'un trésor appartient à. celui qui le trouve
TIT. I.e' Dzs·su_ccESSJON.f. 171
dans son propre fonds : si Je trésor est trouvé :dans Je
fonds d'autrui, il . appanient pour moitié à celui qui l'a
découvert, et pour l'autre moitié au propriétaire du fonds.
Le trésor est toute chose cachée ou enfouie sur laqu~lle
perso11ne ne peut justifier sa propriété, et qui est décou-
verte par le pur effet du hasard.
7 1 7·
Les droits sur les effets jetés à la mer, sur les objets
que la mer rejette, de quelque nature qu'ils puissent être,
sur fes plantes et herbages qui croissent sur les rivages de
fa mer, sont. aussi réglés par des lois particulières.
If en est de même des choses perdues dont 1~ maître
ne se représente pas.
CHAPITRE PREMIER.
DE L'OUVERTURE DES SUCCESSIONS, ET DE LÀ
SÀIS/NE DES HÉRITIERS•
. 71 8.
Les successions s'ouvrent par la mon natu_relle et par.
la mort civile.
7 9·
1 , ' .
7ï>·
Pour succéder, il faut nécessairement exister à l'instant
de J' ouverture de fa succession.
Ainsi , sont incapables de succéder,
1.° Celui qui· ~'est_ pas en.core conçu;
2.. L'enfant qui n'est pas né viabte;
0
74~.
'
Un étranger n'est âdrtiis k· sutcéd~r aux biens que son
parent, étranger ou-Françaisi, possèd'e ·d~ns lè terri-toîre <le
la R·épunlique , que dans leS' !cas 'et. d(f fa maniêre dont un
Français succède à ;son parent possédant des biens dans Je
pays de cet étranger , conformément aux dispositions de
i'arti.cfe 1 1 , au titre de la Jouissance et de la Privation des
DrQÎts .civils. ·
7 2 7·
Sont indignes de succéder , et comme tels exclus des
succession.s,
.
'
z
178 LIV. III. MANIÈRES D'ACQ. LA PROPRIÉTE.·
1 .° Celui qui serait condamné pour avoir donné ou tenté
de donner la mon au défunt ;
2.° Celui qui a porté contre le défunt une accusation
capitale jugée calomnieuse ;
3. L'héritier majeur qui, instruit du meurtre du défunt,
0
7 2 9·
L'héritier exclu de la succession pour cause d'indignité,
est tenu de rendre· tous les fruits 6' les revenus dont il a
eu la jouissance depuis l'ouverture de la succession.
73°·
Les enfans de l'indigne, venant à la succession de leur
chef, et sans le secours. de la représentation , 11e sont pa»
exclus pour la faute ~e leur père; mais celui-ci ne peut,
en aucu11 cas , réclaruer, sur les biens de cette succession ,
l'usufruit que la loi accorde aux pères et mères sur les biens
de leurs enfans. ·
•
TIT, I." DBS Sl/CCBSSIONS,'
C H A P I T R E I I 1.
DES DIVERS ORDRES DE SUCCESSION,
"
SECTION J,re
Dispositions générales.
73 _I'
· Les successions sont déférées aux enfans et descendans
du défunt, à ses ascendans et à ses pare11s coHatéraux, dans
l'ordre et· suivant les règle? ci-après déterminés.
73 2 •
La loi. ne considère ni fa nature ni l'origine des biens
pour en régler fa succession,
73 3·
Toute succession échue à des ascendans ou à des colfa-
téraux, se ,divise en deux parts égales; l'une pour les parcns
<le la. ligne paternelle , l'autre pour les parens de la ligne
maternelle.
Les parens utérins ou consanguins ne sont pas exclus par
les germains ; mais ils ne prennent part que dans leur ligne,
sauf ce qui sera dit à l'article 7 52. Les gerf!1ai11s prennent
part dans les deux lignes.
Il 11e se fait aucune dévolution d'une ligne à l'autre, que
lorsqu'il ne se trouve aucun ascendant ni collatéral de l'une
des deux lignes.
-
r8o •
LIV. III. MA.NIERES D'AO(J_; 'LA PROPRIETE.
• •
734·
Cette première diyision opérée entre les lignes paternelle
tt maternel.le , jl ne se fait plus de division entre les diverses
branches ; mais Ia moitié dévolue à chaque ligne appartient
it l'héritier ou aux héritiers les plus proches en degrés, sauf
le cas de la représentation ainsi qu'il sera dit ci-après.
73.5 ·
La proxi1nité de par~nté s'étahJit par Je nombre de géné-
rations; chaque généra~io11 s'appelle un degré.
73 6·
La suite des clegrés forme la ligne : on appelle ligne directe
Ja suite des degrés .entre personnes qui desce11dent l'une de
l'autre ; ligne collatérale., Ja suite des degrés entre personnes
qui 1re descendent pas les unes des autres, mais qui descendent
d'un auteur commun.
On c.listinguc la ligne directe, en· ligne directe descen-
dante et ligne directe ascendante.
· La première est ceHt: qui lie le chef avec ,
ceux qui des- '
737·
En ligne directe, on compte autant <le degrés qu'il y a
de générations entre les personnes : ainsi le fils est, à I'égaicf
,lu ·père, au premier '.degré; ie petit-fils , au· second ; et
réciproqueinent <lu J>ère et <le l'aïeul à l'égard des fils et
· p.etits-fifs.
•
l)e la Rq,résentation•
739·
La représentation est une fiction de 1a loi, dont l'effet
est de faire entrer les représentans dans la place , dans le
degré et dans les droits du représenté.
74°·
La -r-e-présentation a lieu à !'-in-fini dans fa ligne directe
descendante.
EIIe est ad1nise dans tous les cas, soit que les enfans du
défunt concourent avec les descendans d'un enfant prédé-
cédé , soit que tous }es enfans du défunt étant morts avant
lui , les descendans desdits enfans se trouvent encre eux en
degrés_ égaux ou inégaux.
' .
•
.182 LIV. III. MANIÈRES D'ACQ. LA PROPRIÉTÉ,
so·it qu'ils viennent à sa succession concurremment avec des
oncles ou tantes ,. soit que ·tous les frère-s et sœurs du dé.
funt étant prédécédés , la succession se trouve dév&lue à
leurs descendans en degrés égaux ou inégaux.
743·
Dans tous les cas oit la représentation est admise , le par•
tage s'opère par souche : si une m:éme· souche a produit
plusieurs branches , la sub,division se fait aussi par souche
dans chaque hrailcl1e , et les membres de la même b_ranche
. A
partagent entre eux par tete.
744·
On ne représente pas les personnes vivantes, mais seule--
ment celles qui sont mortes naturellement ou civilement.
On peut représenter celui à la succession duquel on a
renoncé.
SEC TI ON 11 I.
• 745·
Les enfans ou leurs descendans succèdent à leurs pèrè et
mère, aïeuls, aïeules, ou autres ascendans, sans distinction
de sexe ni cle primogéniture, et encore qu'ils soient issus
de différens mariages.
Ifs succèdent par égales portions et par tête, quand ils
sont tous au premier degré et appelés de leur cJ1ef: ils suc-
cède11t par souche , forsqu'ils viennent tous ou en partie
I • .
p~ reprçseniat1on,
TIT.
. I." DES SUCCESSIONS,.
SECTION IV.
Des Successions déférées aux Ascendans,
.74 6·
Si le défunt n'a laissé ni postérité, ni frère, ni sœur, ni
descendans d'eux, la succession se divise par moitié entre
les ascendans de la ligne paternelle et les ascendans de la
ligne m~ternelle. .
L'ascendant qui se trouve au degré le plus proche, re-
cueiHe la moitié affectée à sa ligne, à l'exclusion de tous
autres.
Les ascenda.fts au même degré succèdent par tête.
747·
Les ascendans succèdent, à l'exclusion de tous autres,
aux choses par eux données à leurs enfans ou clescendans
décédés sans postérité , lorsque les objets donnés se re-
treuvent en nature dans la succession.
Si les objets ont été aliénés, les ascendans recueiflent le
prix qui peut en être dû. Ils succèdent aussi à l'action en
reprise que pouvait avoir Je donataire.
748 .
.
Lo-5que les père et mère d'une personne morte sans pos-
térité lui ont survécu·, si elle a laissé ·des frères , sœurs, ou
des descendans d'eux, la succession se divise en deux por-
tions égales, dont. moitié seulement est déférée au père et
à la mère , qui la ~artagent entre eux égalem'en~.
L'autre moitié appartient aux frères, sœurs ou descendans
' .
LIV; III. MANIERES. D'ACQ, LA-PROPRIET~.
.
.
SECTION V.
Des Successions collatérales.
75o.
.
En cas de prédécès des père et mère d'une perso1111e
morte sans postérité , ses &ères, sœurs ou leurs descendans
. sont appelés à la succession, à l'exclusion des ascendans et
des autres coUatéraux.
Ils succèdent , ou de leur cI1ef, ou par représenta:ii 011, ainsi
qu'il·a été réglé dans la section 1:1 du ptésent chapitre.
7>,.
Si les père et mère de la perso11ne morte sans postérité
lui ont survécu, ses frères, sœurs ou leurs représentans ne
sont appelés qu'à fa moitié de la succession. Si Je père ou
la mère seulelllCni a survécu, iJs sont appelés. à. recueiJfir
les trois quarts, ·
752·
Le partage de la moitié ou des trois .quarts dévolus aux
fr~res 0,1.1 sœurs, a,ux rei'lnes ·de l'ar.ticif précéd8nf, s'opère
enirc
TIT, I.•' DEJ SUCCESSIONS, -185
entre eux par égales ponions, s'ils sont tous du même lit;
s'ils sont de lits différens, la division se fait par moitié entre
Ies deux lignes paternelle et maternelle du défunt; les ger•
mains prennent pan dans les deux lignes, et les utérins et
consanguins chacun· dans leur ligne seulement : s'il n'y a de
frères ou sœurs que d'un côté, ils succèden~ à la totalité,
à l'exclusion de tous autres parens de l'autre ligne. ·
7 .5 3.~·
'A défaut de frères ou_ sœurs ou de descendans d'eux , et
à défaut d'ascendans dans l'une ou l'autre ligne, la succession
est déférée pour moitié aux ascendans survivans ; et pour
l'autre moitié, aùx parens les plus proches de l'autre ligne.
S'il y a concours de parens collatéraux au mên1e degré,
ils partagent par tête.
7J_f· •
Dans le· cas de l'article précédent, le père ou la mère
survivant a l'usufruit du tiers des biens auxquels il ne succède
pas en propriété. · ·· ·· · · ' · ·
7> >-'
Les parens au-delà du douzième degré ne succèdent pas.
A défaut de parens au d.egré successible dan_s une ligne ,
les parens de l'autre ligne succèdent pour le tout,
• 1
Aa
186 LIV. Ill. MANI ER.ES D'ACQ. LA PROP RIÉ1É .
SE C TI O N J.r~
Des Droits des Enfans naturels sur les hiens de leur pere
ou mere, ~t de }a_ su.cc~ssion aux Enfans naturels décédés
. sans poster .
, ',
zte-,
756 .
Les enfàns naturels ne sont point héritiers; la loi.ne leui:·
accorde de droits sur 'les biens de leur père ou mère décédést
que lorsqu'ils ont été légalement reconnus. Elle ne leur ac..
corde aucun droit sur !es. biens des parens de leur pèr.e ou
'
mere.
,
759·
En cas de prédécès de l'enfant naturel , ses enfans ou
descendans peuvent réclamer les droits fixés par les articles
, 'den·s.
prece
761.
Toute réclamation leur est interdite , lorsqu'ils ont reçu;
du vivant de leur père ou de leur mère , la moitié de ce
qui leur est attribué par les articles précédens , avec .décla-
ration expresse, de la part de leur père ou mère , que leur
intention est de réduire l'enfant naturel à la portion qu'ils
lui ont assignée.
Dans le cas où cette portion serait inférieure à la moitié
de_ ce qui devrait revenir à l'enfant naturel , il ne pourra
réclamer que Je supplément nécessaire pour parfaire cette
• • I •
mo1ue.
762.
Les dispositions des articles 7 57 et. 7 58 ne sont pas
applicables aux enfans adu1térins ou incestueux,
La loi ne leur accorde que des aJiJuens,
Aa 2
·188 LIV. III. /IIANIÈRES D'ACQ., LA PROPRJÊTÊ,
763.
Ces alimens sont réglés, eu égard aux facultés du père ou
de Ja mère, au nombre et à la qualité des J1éritiers légitimes.
764.
· Lorsque le père ou la mère de l'enfant adultérin ou inces..
t(!eux lui auront fait appre11dre un art mécanique, ou lorsque
J'un d'eux lui aura assuré des alimens de son vivant, l'enfant
ne pourra élever aucune réclamation contre leur succçssion.
765.
La succession de l'enfant naturel décédé sans postérité, est
dévolue au père ou à la mère qui l'a reco11nu; ou par moitié
à tous les deux, s'il a été reconnu par l'un et par l'autre.
766.
En cas de prêdécès des père et mère de l'enfànt natur.el,
les biens qu'il en avait reçus, passent aux :frères ou sœurs
légitimes, s'ils se retrouvent en nature dans Ja succession:
les actions.en reprise, s'il en existe, ou le prix de ces biens
aliénés, s'il est -encore dû , retQurnent également aux frères
et sœurs légitimes. ·Tous les autres biens passent aux frères
et sœurs namrefs, ou à Jeurs descendans,
SECTION Il.
.Des Droits du Conjoint Jurvivant et de la Répu6/iqut.
7 67·
Lorsque le défunt ne laisse ni parens au degré successible,
ni enfuis naturels , les biens de sa succession appartiennent
au conjoint non divo~cé qui lui survit•.
. .
T1T. I.er DBS .ru·ccESIION.9•
. 768.
A défaut de conjoint survivant, la $UCcession est acquise
à la République. · ·
7 69· ·
Le conjoint survivant et l'administration des domaines
qui prétendent droit à fa sucèession , sont tenus de faire
apposer les scellés, et de faire faire inventaire dans les formes
prescrites pour l'acceptation 4~s succèssions sous bénéfice
d'inventaire.
•
770;.
Ils doivent pemander l'envoi en possession au Jribunaf de
première instance dans le resson duquel la §Uc_cession est
ouverte. Le tribunal ne peut statuer sur fa demande qu'a ..
près trois publications e_t affich<:s dans Jes formes usitées, et
après avoir entend.u le commissaire ~u Gouvernement•
•
' I , ,
773.·
Les dispositions des articles 769, 770, 771 et 772, sont
communes aux enfans naturels appelés à défaut de parens;
CHAPITRE V.
1
DE L ACCEPTA.TTON ET DE LA RfPUDIÀTION DES
SUCCESSIONS,
• •
•
SEC TI ON J. re .
· De l' Acceptation.
'
774·
Une succession peut être ·acceptée purentent et simple".
ment, ou sous bénéfice d'inventaire,
77.5 .·
Nul n'est tenu d'accepter une s1;1ccession qui lui est échue~
' . 77 6·
Les femmes mariées ne peuvent pas valablement accepter
une succes~on sans l'autorisation de leur mari ou de justice,
conformément aux dispositions du chapitre VI du titre du
Mariage. . ·
Les succ:ssions échues aux mineurs et aux interdits, ne
pourront être valablement acceptées que conformément aux:
dispositions
, du titre de la Minorité, de la Ture/le er de
I'E1n11n.cipa1ion,
777·
L'eff~t de l'acceptation remonte au jour lie l'ouverturt
de la successioµ,
. TJT. I.e' DEJ' .rvccJi.rSIONI.
,
(
• •
Lorsque celui à qui une succession est échue , est décédé
sans l'avoir répudiée ou san~ l'avoir acceptée expressément
ou taciteme11t, ses héritiers peuvent l'accepter ou la répudie:r
de son chef: ·
'
192 Ltv: III. MANIERE! D'ACQ.. LA PROPRIÉTÉ.
782.
- Si ces héritiers ne sont pas d'accord pour accepter ou
pour répudier Ja succession, elle doit êu:e acceptée sous
bénéfice d'inventaire. •
7 8 3:
Le majeur ne peut attaquer l'acceptation expresse ou
tacite qu'il a faite d'une succession, que dans le cas· où
cette acceptatio11 aurait été la suite d'un dol pratiqué envers
fui : il ne .peut jamais réclamer sous prétexte de lésion ,
excepté seulement dans le cas où la suçcession se trouverait
absorbée ou diminuée de plus de moitié, par la découverte
d'uri testament inconnu au moment de l'acceptation.
SECTION JI.
De· la RenrJnciation aux Successions.
784:
La renonciation à urie succèssioh ne se présume pas : elfe
ne peut plus ét1:e {ait~ qu;au greffe du tribunal de premiète
instance dans f'm-rondissement duquel fa succession s'est
ouvene , sur un registre particulier tenu à cet effet.
• 78 5.· ,
L'héritier qui renonce, ~t- censé
•
n'avoir jamais été héritier.
786.
La part du. r.enonçant accroît à ses cohéritiers ; s'n est
seul, efle est dévolue au ciegté subséquent. -
7· 87;
On ne vient jamais par représentation d'un héritier qui
a
TtT. I.e• DES SUCCE..SSIONS. • 193
a renoncé : si le renonçant est seul héritier de son degré,
ou si tous ses .cohéritiers renoncent, les enfans viennent de
'
leur chef et succèdent par tête.
788.
Les créanciers de celui· qui renonce a11 préjudice de leurs
droits , peuvent se faire autoriser en justice à accepter la
succession du chef de leur débiteur, en son lieu et place.
Dans ce cas, la renonciation n'est annullée qu'en faveur
des créanciers , et jusqu'à concurrence seulement de leurs
créances: elle ne l'est pas au profit de l'héritier qui a re11oncé.
7B9.
La faculté d'accepter ou de répudiér une succession, se
prescrit par le laps de temps requis pour la pre~cription la
plus longue des droits immobiliers.
79°·
Tant que la prescription du droit d'accepter n'est pas
acquise contre les héritiers qui ont renoncé, ils ont la faculté
d'accepter encore la succession, si 6'1e n'a pas été déjà
acceptée par d'autres héritiers ; · sans préjudice néanmoins
des droits qui peuvent être acquis à des tiers si les biens
de la succession, soit par prescription, soit par actes vala-
blement faits avec le curateur à l.a succession vacante .
•
79 1 ·
On ne peut, même par contrat de 1nariage , rcno11cer à
la succession d'un homme vivant , ni aliéner les droits éven-
tuels qu'on peut avoir à cette succession.
Bb
.
• •
19.1 . LIV. III. MANJEREJ D'ACQ.. LA PROPR/E'TE.
79 2 •
Les héritiers qui auraient diverti ou recélé des effets d'une
succession, sont déchus de Ja faculté d'y renoncer: ils de.
meurent héritiers purs et simples, nonobstant leur renoncia.
tion·, sans pouvoir prétendre aucune part dans les objets
divertis ou recélés.
5E C T 10 N JJI.
Du Bi,-zéfice d'inventaire, de ses effets., et des fJbligatio11s
de l'hfritier bénéficiaire.
793·
La déclaration d'u11 héritier, qu'il entend ne prendre
cette qualité que sous bénéfice d'inventaire, doit étre faite
au greffe du tribunal civil de première instance dans l'arron•
dissement duquel la succession s'est ouverte : elle doit être
inscrite _sur le registre destiné à recevoir les actes de renon-
• •
c1at1on.
794·
Cette déclaration n'a d'effet qu'autant qu'elle est précédée
ou suivie d'u11 inv:ntaire fidèle et exact des biens de la
succession , dans les formes réglées par les lois sur la pro-
cédure, ettllans les délais qui seront ci-après déterminés.
•
795·
L'héritier a trois mois pour raire inventaire, à compter
du jour de l'ouverture de Ja succession.
Il a de plus, pour délibérer sur son acceptation ou sur
sa renonciation, un délai de quara11te jours, qui commen-
cent à courir du jour de l'expiration des trojs mois donnés
TlT, l.C' DES SUCCESJIONJ. . 19j
pour l'inventaire, ou du jour de- la çlôture_ de l'inventaire
s'il a été ter1niné avant les. trois mois.
79 6·
Si cèpendant il existe dans la succe-ssion, des ohjets
susceptibles de dépérir ou dispendieux à conserver, l'héritier
peut, en s3: qualité d'habile à succéder, et sans qu'on
puisse en induire· de sa part une acceptation, se faire auto-
riser par justice à procéder à la vente de ces effets.
Cette vente doit être faite par officier public, après les
affiches et publications réglées par les lois sur la procédure.
797·
•
Pendant la durée des délais pour faire inventaire et pour
délibérer, l'héritier ne· peut être contraint à prendre qualité,
et il ne peut être obtenu contre lui de condamnation : s'il
renonce lorsque les délais sont expirés, ou a:vant , les frais
par lui faits légitimement jusqu~à cette époque , sont à la
charge de la succession.
-79 8~
Après l'expiration des délais ci-dessus, l'héritier, en cas
de poursuite dirigée co11tre lui , peut demander un nou-
veau délai , que le tribunal saisi de la contestatiob accor,fe
ou refuse suivant les circonstances.
799·
Les frais de poursuite, dans le cas de 1:articJe précédeJ1t,
sont à la charge de la succession, si rhéritier justifie~ ou
qu'il n'avait pas eu connaissance du décès, ou que les délais
ont été iasufiisaus, soitâ r.aison c{e la situation des biens, soit
Bh 2
· 196
, .
.. ..
UV. III. MANIERES D'ACQ, LA PROPRIETE:
., ,
•
198 LIV. III. MANIÈRES D'A.CQ.. LA PltOPRIÉTÉ.
sont vendus, et leur prix :est· déposé, ainsi que {a por-
tion non déléguée du· prix des immeubles, pour ê_tre em-
ployés à l'acquit des charges de la succession.
•
808".
·' S'il y a des créanciers opposans, l'héritier bénéficiaire
ne peut payer que dans l'ordre et de fa manière réglés
par le juge.
S'il n'y a pas de créanciers opposans, il paye Jes créan-
ciers et les légataires à mesure qu'ils se présentent.
•
809 .
Les créanciers non opposans qui ne se présentent qu'a-
près. f'àpuremens.du compte et le ~aiement du reliquat,
n'ont de recours à exercer que contre les légataires.
Dans l'un et l'autre cas, fe recours ·se prescrit par le
laps de trois ans , à compter du jour de l'apure:iieut du
compte, et d.11 paiement du reliquat,
•
81 o.
Les frais de· scellés, s'il en a été apposé , d'inventaire
et de compte, sont à fa charge. de la succession.
IV.
St:.CTION
· Des Successions vacantes.
'
8 1 1.
Loncp.t'après l'expiration des délais pour faire inventaire
et pour délibérer , il ne SI présente petsoDDe qui réclame
~succession, qu'il n'y a pas .d'héritier connu,. ou ·que les
h~ritiers
.
connus y ont renoncé, cette
.
succession est réputée
,acaiite. · ·
•
T1T. J,n D61
. IUCt:611/0NI,
'• .. . '
81 i~ •
Le tribunal de_ première instance dans l'arrondisse~ent
duquel elle est ouvene, nomme un curateur sur la demande
des personnes intéressées, ou sur la réquisition du commis-
saire du Gouvernement~
8 1 3=·
Le curateur à une succession vacante est tenu , avant
tout, d'en faire constater l'état par un inventaire : il en
exerce et-poursuit les droits ; il répond aux -demandes for-
mées contre e11e ; il administre , sous la charge de faire
verser le numéraire qui se trQuv.e dans la succession , ainsi
que les deniers provenant du prix des meubles ou immeubles
vendus, dans la caisse du receveur de Ja régie nationale ,.pour
la conservation des droits~ et à la charge de rendre· coµipt~ à
qui il appartiendra.
814!·
Les dispositions de la sect.ion Ill du présent chapitre, sur
les formes de l'inventaire, sur le mode d'administration et sur
les comptes à·rendre de la pan de l'héritier bénéficiaire, sont
au surplus cOIDDlunes aux curateurs à successions vacantes..
CHAPITRE VI.
DU PARTAGE -ET DES RAPPORTS.
• SECTION l.re
D4 l'il.etion en .partt1gt i et d, sa formr.
• 1
8 1 5.
Nul -ne peut êt.œ contraint à dememer dans l'iadiwisjon;
lOO UV. III. ·MANJÈREJ D'ACQ.
.
LA PROPRIÉTÉ,
'
et le 'panage peut etr~ toujours provoqué, .nonobstant prohi-
bitions et conventions contraires,
On peut cependant _convenir de suspendre le partage
pendant un temps limité: cette convention ne peut être obfi.
gatoire a:u-delà de cinq ans ; mais elle peut être renouvelée.
8 I 6.
Le pariage peut ~ire demandé, même quand l'un des co~
héritiers aurait joui séparément de partie des biens de la
succession , s'il n'y a eu un. acte de partage, ou possession
suffisante poµr acquçri:r; Ja prescription, · .
817.
L'action .en partage, à l'égard des cohéritiers mineurs ou
interdits, peut être exercée par leurs· tuteurs, spécialement
autorisés par un conseil de famille. ·
A l'égard des cohéritier~ ab~ns, l'action appartient aux
, ., .
parens envoyes en possesston.
- 8 I 8.
Le mari peut, sans le concours de sa femme, provoquer
le partage, des objets meubles ou immeubles à elle échus qui
tombent dans la communauté : à l'égard des objets qui ne
. tombent pas en communauté, le mari n~ peut en provoquer
le panage sans le concours de sa femme ; il peut seulement,
s'il a le droit qe jouir de ses biens, demander un partage
provisionnel.
Les cohéritiers de la femme lie peuvent provoquer le
partage définitif qu'en mettant en .cause le mari et la femme .
.8 I 9· . .
Si tous les hciritiers sont présens et_majeurs, l'apposition
1 de
-
• •
. T1T. r.er';,D;._., ·-s..rt~(IÂtflA--- _:
. .
• .,.
de scell~ ~-les C~·d,,l,a~~pnp'_,fJ pu_~,~-, ,
et 1~ panace peut -être rfait. ~·ja-f<>nD., e,·pir, tffl ~•:41"
les· pâni.es :intéressées jugc,ni gmveft.W.. -.. · , ... · _
nt:
Si tous les Mritiers JODt J»._présent:; ~'il y a parJDi ,11x
des mineurs ou <fes-jn~diu, lei(:elfé d.oic ên-e,app~dant
le plus bref délai , soit_ à la: r~qttête des héritiers , soit à la·
diligence du commis~ire da Gouvernement près le tribunal
de· prem·ière instance, soit d'office par 'le juge <le-pai:rc dans
l'arrondissement
/
du<{uel la succession . est ouvene.
',.
- . ,
8 20
. ..
Les créanciers peuvent aussi requérir l'appoiition de,
scellés•, en venu d'un titreèxécutoire ou d'une permfision
du juge. -
.8 2 1,
'
Lc:,rsque le 1eel~ a~·été appo56, ·,otts ·créanciers peuvent y,
former opposition,,, e~ore q:u'ifs n'aient ni titre· exécutoire
ni permission du )uge. · ,·
Les formalités pour la levée
. d,s
, scellés et la confection de
l'invent~re, ~ont r~lées. par les lois ~ur. fa procédu~e•.
. . - .•
' . '
82~ .. '-
L'attion _en partage, et les cate&tations qui s'élèvmli' dans·
le COQ\!8 des opél_'ations , sont soumises au tribumil .cfu lieu
de l'ouvertttre ~ .ta :succession. - ..
C'est devant ce tribunal qu'il est procédé maxficirations; Qt
·que doivent être portées 1~ ~mandes relatives à la garantie'
-~es ,ots e~tl'e copanage~n~_ èt c_elles én resçision du partage.
.. !i . . -~: • • • . • ,( •. • ---~~:3_~ -· _ .
Si l'un des cohéritiers ·refuse de consentir a,.a, ,pai,ag~., _
· . Cc .
•
•
• . • . - • • I
•
' 'flT. I!' DZS SUCCESSIONS. lOJ
Cepe11dant les parties,~ si elles sont toutes majeures 1
peuvent consentir que la licitation soit faite devant un'.
notaire, ,ur le choix duquel elles s'accordent.
82 8.
A près que les meubles et immeµbles ont été estim~ cr
vendus, s'il y a lieu, le juge commissaire reovoie les par-
ties devant un 11otaire. dont elles conviennent, ou nommé
d'office , si les parties ne s'accordent pas sur le choix.
011 procède devant cet officier, aux comptes qt1e les
copartageans peuvent se devoir, à la formation de la masse
générale , à la composition des lots, et aux fournissemens à
faire à chacun des copartageans.
829.
•
Chaque cohéritier fait rapport à fa masse , suivant les
règles qui seront ci-après établies, des dons qui lui ont
été faits, et des· sommes dont il est débiteur•
.
Si le rappon n'est pas fait en nature, les cohéritiers à
qui il est dû , prélèvent une ponion égale sur la masse_ de
la succession. . . .
Les pré!èvemens se font , autant que possible , en objets
de même nature, qualité et bonté que les objets non rap_~
portés en nature.
8 3 1.
·A près ces prélèvemens , il est procédé , sur ce qui reste
dans la masse, à la composition d'autant de lots égaux qu'il
y a d'héritiers copanageans, ou de souches copai:tageantes.
cc· 2
204- llV. III. MANIÈRES D'ACQ. LA PROPRIÉTÉ.
8 3 2 •.
Dans fa .. formation et comP.osition.. des lots, on doit
. . . , '.
8 35·
Avant de procéder au tirage des lots, cl1aque copana-
geant est admis à proposer ·ses réclamations contre leur
formation.
-
Les règles établies pour la division des n1asses à parrager,
so11t également observées dans la subdivision à faire entre
Jes spµcp~_s. copart.ageantes.
.. · 8 37·
Si, dàns les opérations rènvoyées devant un notaire ,.
TIT. I.~ DZS SVCCESS/0/fS.: ... · · · %Of
iJ s'élève des contestations, le 11otaire dressera procès-verb,at
des difficultés et des· dires respecti.û des par_iies, les ·renverra
devant le commissaire nommé pour le pariage-; ft,. ·au
surplus , il sera procédé suivant les forDies pœsctites pai
les lois sur la procédure. ·\
•
. , . . . ,
84 I ~
T-0ut~ personne, même parente du ·<Jéfurlt, qui n'est pa! .
•
206 UV. III. MANIERES D'ACQ.. U PROPRIÉTÉ.
$on successible, et à laquelle un cohéritier auraii cédé son
.dro_it à la succession, peut être écanée du partage, soit par
tous les .cohéritiers , so~t par un seul , en lui remboursant
le prix de la cession.
'84+
Dans le cas m~me où les dons et legs auraient été faitS
par préciput ou avec dispense du rapport, l'héritier v~nant
TIT, J,er DEJ Sl/CCBSSJONJ, ~07
à •partag.e ne peut les retenir que jusqu'à concurrence de la
quotité disponible: l'excédant est sujet à rapport.
845 ·
L'héritier qui renonce à Ja suc~ession , peut cependant
retenir le don entre-vifs, ou réclamer ]e legs à lui fait, jus-
qu'à cgncurrence de la portion disponible.
_846.
Le donataire qui n'était pas héritier présomptif lors de Ia
aonation, mais qui se trouve successible au jour de l'oa- (
verture de Ia succession, doit également le rapport, à moins
que le donateur ne l'en ait dispensé.
·847.
Les do~s et legs faits au tifs .de· celuî qui .s~ t,rouv~ suc..
• • . ' •• -· .. , , ( _ ,t
849~
Les <Joqs ~t. ~~ ~tes ~ ;.~1:1joi~ d'~n épo~x s~cces-.
sibJe, sont réputés {ai~, ~v~c ,.~i~pe~ .®. rappor_t. ·::.
.
,\ .
~08 LIV. III. MANIÈRES D'ACQ. LA PROPRIETÉ.
· · Si lés dons et legs sont faits conjointement à· deux époux,
dont l'un-seu1.einent est s11ccèS6ibie, celui .. ci en,-rapporte la
moitié ; si les dons sont .faits. à·, l'époux successible ,. il les
•
rapporte en e11t1er.
_8) 1.
.Le ra11port est dû de ce qui a été employé pour l'établis.
sement d'un des çohéritiers t ou pour le paiement de ses
.d.etiès. · · ·· ·
' 8;,5 ~ .. '
Les.frais de nourriture,. .tl'entretien, d'éducation, d'ap-
prentissag~ ~ _les. frais ordinair~s d'équipeme11t, ceux de noces
.et présens· d~us_age:, · ne doivënr·pas ~tre ·rapport~s. ;
, , 1 ' , " , 1 • , 1
. . . . .
81ft
L'immeuble qtri à::péri' ~r·0ts·fortuit êt ·saris·la,fàut~ du 1
8 .56.
Les fr~its et ies intérêts des choses sujettes ~ rapport, ne
sont dus qu'à compter du· jour de l'ouverture de la suc-
•
cess1011.
8 j 9·
Il peut çtre exï.gé en nature, à J'égard des immeubles, toutes
les fois que l'immeuble donné n'a ,pas été aliéné par le dona-
taire, et qu'il n'y a pas, dans la ,succession,·d'immeubJes de
m~me nature, valeur et bonté , dont on puisse former des
lots à-peu-près égaux pour les autres cohéritiers.
860.
Le rapport n'a' lieu qu'en moins prenant, quand le dona-
taire a aliéné l'immeuble avant l'ouverture de fa succession;
il est dû de la valeur de !'immeuble à l'époque de l'ouvenure.
86 J.
Dans tous les cas, il doit être tenu compte au donataire ,
des impenses qui ont amélioré la chose, eu égard à ce dont
sa valeur se trouve augmentée au temps du partage.
86.2.
Il doit être parejlJement tenu compte au donataire, des
Dd
•
210
. .
LIV. III. MANIERES D'ACQ, LA PROPRIETE,
,
•
TIT. J,t' DES
. SUCCBISIONJ, t 11
867.
Le cohéritier qui fait le rappon en nature d'un immeuble,
peut en retenir la possession jusqu,au remboursement effettif
des sommes qui lui sont dues pour impenses o~ améliorations..
868.
Le rapport du mobilier ne se fait qu'en moins pr~nant.
Il se fait sur le pied de la valeur du mobilier .lors de la
donation, d'après l'état estimatif annexé à l'acte; et, à défaut
de cet état, d'après une estimation par expertS, à juste prix
et sans crue.
. ,876.
En .cas d'insolvabilité .d'un des .c.oh.éritiers -Oll succ~ss-eurs
à titre .universel , ~a part dans Ja dette ~Y:P othécaire es,: répanie
sur tous les .autr.es, au marc I.e franc.
·877.·
Les 'titres exécutoires CQntré le défunt sont pareillement
exécutoires contre l'héritier personnellement; èt néanmoins
les créanciers ne pourront en poursuivre l'exécution que huit
jours après la signification de ces -titres à la personne ou au
domicile de J'J1éri.tier.
878.
Ils peuvent demander, ·dans tous les_ cas, et contre tout
créancier, la séparation du patrimoine d.u défunt 'd'avec le .
. . . ' ' )
patrimoine de l'héritier. . · · _
879. . . i.
. .
Ce droit ne peut cependant -plus être exercé , lorsqu'il
y a novation dans la créance contre Je défunt, par l'accep-
tation de l'héritier pour débiteur•
•
Il se prescrit, reJati~ement aux .meubles, pa 1e ·Ja,s de ·
trois ans.
·a14 LIV. Ill. M.4.NJÈRES-D'ACQ. LA. PROPRIÊTÉ.
A l'égard des immeubles, l'action p~ut être exercée tant
·qti'ils existent dans la main de l'héritier. .
, .
. . .
. l.
.
.
. '
. 881.
Les créanciers de l'héritier ne· sont point admis à deman-
der la séparation des patrimoines contre les créanciers de la
•
succession.
·88 2 • .
Les créanciers d'un copartageant, pour éviter que le par•
tage ne soit fait•en fraude de leurs droits,· peuvent s'opposer
à ce qu'il y soit procédé hors de leur présence : ils ont le
droit d'y intervenir à leurs frais ; mais ils ne peuvent atta-
quer un partage consommé , à moins toutefois qu'il n'y ait
été procédé sans eux et au préjudice d'une opposition qu'ils
auraient formée.
SECTION IV.
Des effets du fart age, et de la garantie des Lots.
88 3·
. Chaque cohéritier est censé avoir succédé seul et immé-
diatement à tous les effets compris dans son lot , ou à lui
échus sur licitation, et 11'avoir
.
jamais eu la propriété des .
886.
La garantie de la solvabilité du débiteur d'une rente ne
peut être exercée que dans les cinq ans qui suivent le par-
tage. II n'y a pas lieu à garantie à raison de f'insof vabilité
du débiteur, quand elle·n'est sùrv:enue:q~e::4epuis le partage
consomme.
, .
SECTION V.
De la Rescision en matière de partage.
887.
Les partages peuvent être rescindés pour caµse de violence
ou de dol.
Il peut aussi y avoir lieu à rescision , lorsqu'un des cohé-
ritiers établit, à son préjudice, une lésion de plus du quart.
La simple omission d'un objet de la succession ne donne
pas ouvenure à l'action en rescision, mais seulement à un
supplément à l'acte de partage.
888.
L'action en rescision est admise contre tout acte qui a.
'
.116 · LIV. IiI. MANIÈRES D'ACQ.; LA PROPRIÉTÉ.
pour objet de faire césset l'inditision encre cohéritiers, en-
core qu'il fût qualifié de vente, d'échange et de transaction,
ou de toute autre manière. , ·.
· Mais après-le part.age,. ou.l'actèqui ·en tient lieu, l'action
en rt:scisiou .n'esa ·plus admissible contre la transaction faite
surf es difficuf tés réelles q11e présentait le premier acte, même
quànd il n'y autad pas ett à cc sujet de procès commencé.
889.
L'actio11 n'est pas admise contre une vente de droit suc-
cessif faite sans fraude à 1"un des cohéritiers, à ses risques
et. périls, par ses autres cohéritiers, ou pàr l'un d'eux.
89(?-
-Pour juger; s'il y a eu lésion, on estime les objets suivant
feur valeur à 1'époque du partage.
89 i ..
Le défendeur à la demande en rescision. peut en arrêter le
cours et empêcher un nouveau partage, en offrant et en
fournissant au demandeur le supplément de sa ponion héré-
ditaire, soit en· numéraire, soit en nature.
. ' . ' .
. .
Le cohéritier qùi' a aliéné ·son lot en tout 9u pai,ie, n'est
plus recevable à _i11te·nter l'action en rescision pour dol bu
violence, si l'aliénation qu'il a faite est postérieure à la dé-
couverte du dol, ou à la cessation de la v10Je11ce, ·
TITRE
.•,
TIT. II. DONA.TJONS ET TEJtA.AlENJ, 217
TEST AMENS.
C H A p l T R E I.er
• •
, ,
DISPOSITION.f GENERAL.ES,
•
89 3~·
On ne pourra disposer de ses biens , à titre gratuit,
que par donation entre-vifs ~u par testament, dans Jes formei
ci-après établies.
894.
La donation eritre-vifs est un acte par lequel le donat~ur
se dépouille actuellement et irrévocablement de la chos~
donnée, en faveur du donataire qui t'accepte.
895.
Le testament est un acte par lequel le testateur dispose ,
pour le temps où il n'existera plus, de tout ou partie de ses
biens, et qu'il peut révoquer.
896.
.)('
Les substitutions sont prohibées. .
Toute disposition par laquelle le donataire , l'héritier
institué ou le légataire, sera chargé de conserver et de rendre
à un tiers, sera nulle, même'à l'égard du donataire, de
l'héritier institué ou du légataire.
. Ee
• • •
. .11'8 LIV..111.- MANJERES ·D'ACQ. U PROPRIET~·.
897.
Sont exceptées de l'article précédent les dispositions per-
mises aux pères et mères et aux frères· et sœurs, au cha.
pitre VI· du présent titre. •
. 898~
La disposition par laquelle un tiers serait appelé à recueillir
le don, l'hérédité ou le legs.., dans le cas où le donataire,
l'héritier ins~itué _ou le légataire, ne. le recueilf.erait pas, ne
sera pas regardée co1nme une ~ubstitfflion, et sera valable .
. .
899.
· · Il en sera de m~me de la disposition entre.-vifs ou testa-
mentaire par laquelle f'usu&uit,sera donné à l'un> et la llUC
propriété à l'autre.
,
Dans toute
. .
disposition entre-vifs ou testamentaire , les
l':onditions impossibles., celles qui seront contraires aux fois
ou aux mœurs , seront réputées non écrites.
C H A P I T R E I 1.
DE LA CAPÀÇITÉ DE DISPOSER Olf DE RECEVOIR PAR
DONATION ENTRE-VIFS OU PAR TESTAMENT.
901.
. Pour faire. une donation entre-:-vîfs ou un testanient ~ il
faut être sàin d'esprit.
,
•
TIT, li. D0N.iTlON/ ET TZS'l'AMl!.N.t,' 2.19
donation. enne-vifs; :soi~ par testament, e,cepté celles que
la loi en déclare incapables•
•
J
' 9o4.
Le mineur parvenu à l'âge ~e seize .ans ne pourra dis-
poser que par. testament, et jusqu'à concurrence seulem.ent _
de la
moitié des hièns dom la loi permet au majeur de
disposer. ,
. ..
La femme mariée ne pourra· donner entre-vifs sans l'assis-
. '.
•
Ee 2
,
•
~2.0
' .
LIV. :IIL·.MANIERES f'ACQ. LA. PROPRIETE.
po}lrra , .même par. testament, . disposer ~u profit de son
tuteur.
Le mineur , devenu majeur, ne pourra disposer , soit par
donation entre-vifs, soit par testament·, au profit de celui
qui auta été son· tuteur, si le compte définitif de la tutelle
• n'a àé prialablement rendu et apuré.
Sont exceptés, dans ,es deux cas ci-dessus, les ascendans
des mineurs , qu-i sont ou _qui ont été leurs tuteurs.
•
. . . '
'. .•
·, '
91 o.
Les dispositit,ns entre-vifs ou par testament, au profit
des hospices, des pauvres d'une commune, ou d'établisse-
mens d'utilité publique, n'auront leur effet qu'autant qu'_elles
seront autorisées par un arr~té du Gouvernement.·
_, 9 l I.
•
CHAPITRE III.
DE LA PORTION DE BIENS D/SfONIBLE I ET DE LA
RÉDUCT/O.N.
5 E C T I O N I. re
De la Portion de hi~ns disponible.
9 1 3·
Le~ libéralités, soit par actes ent~e-vifs, soit par testame:nt ,.
ne pourront excéder la moitié des biens du disposant,
s'il ne laisse à son décè~ qu'un enfant légitime ; le tiers,
•
212
'
LIV. III. MANIERES D'ACQ. LA PROPRIETE.
..
•
s'il laisse deux enfans; le quart, s'il en fatsse trois ou u11
plus grand nombre.
9 1 4~ •
_ So;,t compris dans _l'anicfe précédent, sous Je nom d'en-
fans, les._descendB:ns en quelque degré que ce soit; néanmoiQi
ils ne sont co111ptés que pour l'enfant qu'ils représentent
dans la succession du disposant.
9 1 9·.
La quotité disponible pourra être donnée en tout ou en
partie-, soit par acte entre-vifs, soit par testament. aux enfans
ou autres succéssibles du donateur, sans être sujette au rappo11
par le donataire ou·le légataire venant à fa succession, pourvll
que la disposition ait été faite expressément à titre de pfé-:
ciput ou hors part.
La déclaration que Ie don ou le J~gs est à titre de préciput
ou·hors part, pourra être faite, soit par J'acte qui contiendra
Ja disposition, soit postérieurement dans la forme des dispo-
sitions entre-vifs ou testamentaires." ·
5 E C TI ON II.
•
De la Réd11ction des Donations et Legs.
920.
Les dispositions, soit entre-vifs, soit à cause de mon,
qui· ·excéderont la quotité disponible ,· seront réductibles à
cette quotité lqrs de l'ouvenlU'e de Ja succession.
" .,.
•
214 LIV. III. MANIÈRES D'ACQ, LA PROPRIÉTE•
•
'
92 J.
.
La réduction des dispositions entre-vifs ne pourra être
dèmandéè que par ceux au profit ·desquels la. loi fait la réserve,
par leurs héritiers .ou ayant-cause ; les donataires , ·1es léga..
taires, ni les créanciêrs du défunt, ne pourront demander
cette réduction, ni· en profiter.
92 2.
La réduction. se détermine en formant une masse de toui
les biens existans au décès du donafeur ou testateur. On y
réunit fictivement ceux dont il a été disposé par ~onationi
entre-vifs, d'après leur état à l'époque des donations et leur
valeur au temps du décès du donateur. On calcule sur tous
çes biens, après en· avoir déduit les dettes, quelle est, eu
égard à la qualité des héritiers qu'il laisse, la quotité dont il
. a p1.1 disp.oser. · ·
9 2 3·
Il n'y aura jamais lieu à réduire les donations entre-vJfs,
qu'après avoir épuisé la valèwr de tous les biens compris dans
les dispositions testamentaires! et lorsqu'il y aura lieu à cette
réduction, elle se fera en commençant par la dernière do-
nation, et ainsi de suite en remontant des dernières aux plus
•
anciennes,
9 2 4·
Si la donation entre-vifs réductible a été faite
'
à l'un des
successibles, il pourra retenir, sur les biens donnés, la valeur
de la portion qui fui appartiendrait, comme héritier, élans
Jes biens non disponibles; s'ils sont de Ja même nature.
92. )•
•
..
· T1:r, fi{ BONtf.t'J:ON~·~r,• r._~IT~'#Z.NI, . . , : ii j
,
' . . • '•. ' .
.
.
.
1
' . . . 9".2 5·.
,
"
. .
. ' • • : . • - ~ } ' '-!·· . : ' .• i \
9 2 9~
~es rmmeqbles à rec.ouvrer~ par, l'effet de là. rédaction,.
1~ s~ront sans charge de .dettes ou; .hypoth~q1.Jes .créées par
le donatai:re. · •' • .
· ,:9 3q.
. L'action en réduction ou revendication pourra ~tre .
Ff
•
12.6 L1V. tll. MANIERES·D'ACQ., LA PROPII.IÉTÉ.
exercée par les héritiers c.ontre Jes tiers détenteurs des im-
meubles faisant panie des donations et al~nés;par les dona.
taires , de Ja mêm_e man(ère ~t dan~e inême ordre que
contre les donataires eux-mêmes, et niscussion préalable-
ment faite .de leurs biens •. Cette action ·devra être Cl(ercée
suivant l'ordre des dates des aliénations, en commençant
par ia plus récente.
CHAPlTRE IV.
DES DONATIONS· ENTRE-VIFS.
.
De ta· Forme des Donntions
. '.
entre-vifs.
.
1
• 9 3 l •,
Tous actes pona.i1t donation entre:.vifs seront passés devant
notaires. dans la forme ordinaire: des contrats; et il en restera
minute, sous peine de nuHné.
'
9 32 • î
•
en .termes expres. . . , . . , r· .. •:
L'acceptation pourra êt,re faite du vivant du donateur,
I
1
.
1
· · 9 3· 6~
• • •
_
Le sourd-mua qui sauraécrire, pourra accepter fui-même
ou par un fondë dé ·pouvoir.· · · · ·- · ·
S'il ne sait pas écrire, l'ac~eptation doit itre faite par uri
curateur nommé à cet effet, suivant les règles établies 'au _
titre de /4. Mino,:irl, d, la rF111,_elil it fit fÉmdMipari,n. 1
Ff 2
i28 LIV. Dt MîlNIÈRES JJlÀCQ; LA Plt.OPÎf.lÉTÉ.
•
937· . .
.94 i_.
Le .défau~; de trarlscriptioû.·fD-UlT~ ~,re opp0$C par1outes
r .·,' .
..... ' .;.
TIT; li. DOIVA'!'IONS '6.T TZS.T'.iMEJ'is: 219
personnes ayant intérêt, e?'cepté toutefois celles qui sont
chargées de ·faire .faire la transcriptioa, ou leurs ayant-
cause., et le donateur. • ·
94 2 •
Les mineurs, J.es interdits, 1C!!s femmes mariées,. ne ser~nt
point restitués contre le dét1ut d'acceptation ou de trans-
cription des donations; sauf leur recours contre leurs tuteurs
ou 1naris, s'il y échet, et sans' que Ja restitution puisse avoit
lieu., dans le cas même où lesdits tuteurs et maris se trou-
veraient insolvables~ ·
9.f 3· ·
La donation entre-vifs ne potrrra comprendr~ qµe les
biens prése11s d~ donateur; si elle compren:d des bten·s à
venir, elle sera nulle à cet égard.
944·
Toute donation e11tre-vifs. faite sous- des· conditions dont
l'exécù,ion dépend de la seule· volonté du donateur., sera
nulle.,
945·
Elle sera pareillement nu!Je, si elle a été· ·faite sous la
condition d'acquit~er d'autres dt~tes on cha~ges. que t_cll~s
qui existaient à l,.époque de la donation, ou. qùi seraietit
exprimées, soit dans. J'acte de don~tfot1., soit da.lis J'état
qui devrait y être annexé~. · •· · : · · · ·
•
946. ·.·. ~ '' . , :
,
IJO LIV. JIL MANIÈRES D'ACQ., LÂ PAOPJf/ÊTÊ.
.leclit effet ou ladite somme appartiendra aux héritiers du
donateur, nonobstant toutes clauses et stipulations à ce con-
traires.
947·
Les quatre articles _précédens ne s appliquent point aux
1
949·
Il est permis au donateur de faire la réserve à son profit,
ou_ de disposer au ·profit d'un ~utre, de la jouissance ou
de J'usufruit des. biens meubles ou immeublès donnés.
9·5 o.
Lorsque la donation d'effets mobiliers aur~. été faite avec
réserve d'usufruit, Ie donataire sera tenu, à l'expiration
de l'usufruit, de prendre les eff~ts donnés qui se trouveront
en nature, dans l'état où ils seront; et il aura action contre
le donateur ou ses héritiers, pour •
raison des objets non
exista_ns, jusqu'à concurrence de la valeur qui leur aura
été donnée dans l'état estimatif.
9 5 I. .
Le donateur pourra stipuler Je droit de retour des .objets
'
TITA'II. DIJNATJONJ'.6T resr,eek.t. - IJt
donnés, soit pour le cas d1;1 pr.édécès du donataire seul, soit
pou~ le cas du prédécès du do11ataire et de ses desçend~ns.
Ce droit ne pourra être stipulé qu'au profit du donateur
seul. · ·
95 2 •
L'effet du droit de retour sera de résoudre toutes les
aliénations des biens donnés, et de faire revenir ces biens au
•
donateur, francs et quittes de toutes charges et hypothèques,
sauf 11éanmoins l'hypothèque de la dot et des conventions
matr!moniales, si les autres biens de l'époux dônataire ne
suffisènt pas, et daits le cas ,seulement 011 la donation lui
aura été faite par le même contrat de mariage duquel résultent
ces droits et hypothèques .
.
SECTION I J,
Des Exceptions à la règle de l'irrévocahilité des Do11ations
entre-vifs.
9;· 3·
La donation entre-vifs ne pourra étre révoquée que llour
cause d'inexécution des conditions sous lesquelles elle aura
été faite, pour cause d'ingratitude, et pour cause de st11-ve-
nance d'enfans.
. '
•
13s LIV, -Dl, MANIÈRES D'ACQ. LA PROPRIÉTÉ.
· 955: •
La donation entre--vifs ne pourra être révoquée pour
cause d'ingratitude que dans les cas suivans:
, • Si le donataire a attenté à la vie du donateur;
0
• •
ou 1n 1ures graves;
.3. S'il fui refuse des a'limens.
0
956.
La révocation pour cause d'.inexécution des condjtion-st
.ou pour cause .d'ingratitude, 11'aura jamais Jie~ de pJein droit.
957·
La demande en révocation pour cause 1
d ingratitude,
devra être formée dans l'année, à compter du jour du délit
imputé par le donateur au ~onatai-r~, 01,1 du jour que le délit
aura pu être connu par le .donat~ur. ·
C,ettc révocation ne pourra être demandée par le dona-
teur contre les héritiers du donataire , ni par les héritiers du
dona~eur .contre le .donataire , .à mo.ins que , dans ce der-
ni~r cas, l'action n'ait été intentée par le donateµr, ou qu'jl
ne soit déc,édé dans l'année du délit..
95 8.
La révocation pour .cause d''ingratitude ne préjudiciera
ni aux aliénations faites par le donataire, ni aux hypothèques
et autres charges réelles qu'jl -aura pu imposer sur l'objet
de la donat100, pourvu que Je tout soit antérieur à l'ins-
cription qui aurait été faite de l'extrait de 'la 4({emànde en
révocation, en marge de la transcription prescrite par l'ar·
ticle 939.
Dans
TIT. If. DONA'l'IOJf.t;-8:r 'l'f!lr.AMEtrS. .211
Dans le. cas de révocation , le donataire sera condamné
à restitue.r la vaJeur des objets aliéné&, eu égard au temps
de la 'demande, et les fruits , à compter du jour de cet~
d,.ro,nde. ·
959·
l'..es donations en faveur dè mariage .ne seront pas révo..
cables pour cause d'ingratitud,.
960 .
. . Toutes donations entre-vifs fa~tes par pètsohnes qui n'a-
vaient point d'enfans ou de desééndans acfuellelllent vivans
dans le temps de la donation , de quelqùe vaf eur que cës
donations puissent être, et à quelque titre qù'ellës aient été
faites, et encore qu'elles fusent mutuelles ou rért1ooêt:atoires,
même celles .q~i auraie~t été faites eh faveur de- inariagé
par autres que par les asèendans aux conjoints, ou pat les
conjoints l'un •à l'autre, demeurèroiit révoquées de pfeiii
droit pàr la survenance d'un enfant légitime du donateur,·
même d'un posthume, ou par la légitimation d'un enflnt
naturel par mariage subsécJueilt, s'il est né dept1is la donatiol'là
961.
Cette révocation aura lieu, encore que l'enfant du do.
nateur ou de la donatrice rut con~u au temps de la donation.:
. 962.
La donation demeurera pareillement révoquée , lors
lnême- que le donataire serais entré .es possessidn des lrjens
donnés, et ·qu'il y aurait été laisaé •pàr lè doRaMur dtpui1
la sur~nance de· l'enlànt; sans,Déanmoins que le donataire
soit tenu de restituer les fruits par lui perçus , de quelq°'
Gg
•
;2'3-4 Liv.. ·1n.• 'MANIÈRBS'·D'ACQ.. LA PROPllIÉTÉ.
nâture qu'ils soiënt-,,si ée 11'est du jour que la nâfssance de
cf~ittfânt ou sa 1égitimation: par :mariage ·subséquènt lui aura
~té notifiée pàr ·exploit· ou autr-e acte en bonne. forme ; èt ce,
quand même la demande pour rentrer da11s les biens donnés,
n'aurait été formée que postérJ_eurement à cette notification.
• ,
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166~
· Le: donaiaire , ses ·hériti.ers ou ayant-cause , rou- aurres
détenteurs ···des·· choses· données··; ne pourro11t opposer la
prescription pour faire .valoir la donation révôq~ée pa;r la
survenance <l'enfant, qu'après une possession de trente
a11nées , qui ~e P.01:1rront èommencer à courir que du jour
de la naissance :·du dêrni~r enfam du. donateur; même pos-.
thumèi; ~t ce, sans p~éjudice des interruptions, telles que
de droit, · : :ri " ·
CHAPITRE V.
• . J . '' .
D:ES D·JS p;os lTIOiV S: TESTA•iJ,fENTAIRES,
'
'
. ; '
'
SECTION J.re.
. . .
Des. . Règles génlrales
- . , '
sur la For,ne. des .Tesiamens.
. . . .. . ..
. 7· '
.
.· 96 ,!. . . ''. ; .. :, ..
,. 97°·
Le testamel\t ologfaphe ne sera point valable, s'il n'est
d.èrit en . entÎer , da~ et signé de la ·main du ·testateur : ü
n'est ~sujt;ctl à aucune autre furine.
·97 I.
Le wsiament p.ar acte puhlic est celui q~i est reçu paa:
deux·. notaires, en présence de deux témoins. , ou :par .qn
notaire, en présence de quatre témoins. ,....
97 2 • •
Si le testament est reçu par deux notaires, il leur est
·dicté' par le testateur, et il doi't ~tre écrit par l'un de ces
notaires, tel qu'il est dicté.
S'il n'y a qu'un not•ire, il doit également être dicté par
le testateur, et écrit par ce .notaire. . .
Dans l'un et l'autre cas, il doit en ~trê donné- lecture au
testateur, en présence des. t.éJDQâls.
li est at ® tout mention expr~sse.
. .
•
'
97·3. . ' . .
reçus.
97~~
ou½;::;,e i~::'::û ;:~::erfai:C: :;:?.;riJ~ ::{;'i~~
, • 1 • •, ' -.
les ait écrites luî~rnême.', ou qu'il Jes ait fait écrire par un 4utre.
Sera le ~pier q~i-~~ntiendra s_e~: d~spo,sitio~s-~ ~u.~~ p~pi~
qui servira ~~envefôppe', s'il y -~Ii a·.'utiè ; cfos' e_t :ScelJë.. L.'e
te~iateur. fy pr~senter~ .ai_nsi clos e! sce,rté· au· no~ire· ~. ~e~ à _~i~ -
témoins au moins , ou
ïl Je fera clore et sceller ·ën leur pré-
sence;. et îl déclâréra que· J~ cont~nu ·en èe papier eSt son
testam~nt écrit e~ si_gn~ cfe 1~f t <>!J é~rit pàr u~ autr,é et signé
de lui :· le notaîre ·eïi dresséra: _l'aété .de ~üs.criptiori ; qui sera
écrit sur ce papier ou sur lafeuîlJé 'qut·seivirâ d~'en:velôppë;
cet acte sera signé tant par fci t_estateur que par le notaire ,
ense~le; pa,: 1Jes témo.ins.. T 9ut ce 'que. 4e&sus ser.a fait d@
suite ~t ~n5 4ty~tti1ï. 4::~tffl'~S;_ ac~e5:-;; et-. e11 _cas. qµe le tes.;-
tateur, par ù~ empêchement survènu depuis la ~g~ure dy
testament, ne puisse signer l'acte_ de suscription, il sera fait
mention de la déclaration qu'il en aura faite, sans qu'il soit
be.soin, en• KJ! œs ._, d'augmcuter le a ~ da témoim•
.
Si le testateur ne sait sigrrel\' 4m s'il n'a pu le faire lorsqu'il
a fait .. œ~~ $Cl ditif06itiOBt, ii sera appelé à f:'acte de.
.13 i LIV, ,11I.\ M.4N./8.RJM ·J.'1';4CQ. -rU JI.JI.OP. RIÉTE,
suscription un témoin, outi:.,e.lc nombre porté par l'article
précédent, lequel signera l'atte ~tee les autres té1noins; et
il y sera fàit meiition de la cause pour laquelle ce:témoin
auta>ijté app~é. . · ; . , '.1; · : .·
•! : . ' :, - ·9 7 8· 1 •
):.{ ~~
q~e fo te,~tateui: !eîlte ;p~f~r;
'.niais 'IH'n
pùÎsse
écrire, il 'pourra faire un testament mystiq~e, à fa charge
<JUC le testameµt sçra éntiè~e~ërit écri!, daté" .et sig,në' ~ë sa
~fin~ qu:il ~é présé~~êt~ . f~ riot~irf .e~. àux ~émàfn~/~t" 1ù;'~u 1
hâu,t de f acte ~le suscr1pt1on , .11 :écr1_ra_, ,en. le~.r. P!ese~c.e·,
quéï~. pa1>ier qu'il .P~~sênte ··est· ~on )?staplen!:i ~près~:q~oi
Je notai~e écrira I'a~te ·de suscripti.on,. dans Jcqu·e.f il s~ra fait
. ' ' . 1 . • '
.9·~ ~-
: If,s p,OijffQîlt. ~JlCQte '·si. le: teswi.eqr. -~lt. maJacl,e. oy. h,leiSsé'
.reçus'par .f'o~c~~r d~ S~QtÇ;~n:c.~_èr,· ~Si$t~-- du com-
.m~#~wi: ~q,, ~r~ Rhif~~•)dR.i\, P,p\i~e:·,,i~.- .f.'~<>SQÎ~~~ ...
'~tr~
i'.' j .::,;,
.
• ;·-'j;,. 1;·· jjJJ ·1 ·,u l
~d..:.~)
... 8 3; . •_')
:•9::. l''J, :. ~--) .
~,:,,~)!,'.,Il,~!::') .
Lés dispositions des articles ci~dessus n'auront liéu ·qu'en
faveur de ceux qui seron_t; eri t:;xpédition militaire , ou en
q~~!~!~r ,, 04 e~ g~~~ispp h,ors du~t~f.~!t<?Îfe. 4~. ~-~-~~~f?,~jCllle,
oli;Ï>~is~îiHigrs 'cJ1ez J'ennênii ;··~~!1·~;.,que'. ~fûj 9~1· ~~r~~l ~Il
_quartie! .04 eq g~rnison .Jan~ l'i'ntê~~ë~r,·p~iiiên('~h 1, J pfo9ie~
à ~oins';q~'ils ne ,~e t~<>Ûvent Ja.~~ tine:plâêJ_~ssifg~e o:u dans
tin~ 'cifacrdlle. ei ·âutiés li ·ux ·.ao1i' lès·.·· ·orie's -sôit;11i · ferm; es
1L•··:: ;:i J:,:. '.1·n1r>:: Ji') 'Jï:.,-10 ,.;f), Î ~ru~P:.i.: ,,;;;, ·:• Id')
Le· tesramént fait dari!' füi forme il rUessùs :êtàlilië; t ~ra ·nul·
• C , • • •~ : • - , • • ' -
si;t. mbis· 'àprês 'qtte. :te: ;t~stateur sera reverlù dMt'S' tin' Hëu où
il' iàliii' fa:lfi.BëttéJ ..di':empib ét'1i@cfëtm~s··drdiriiit@s?ln ic· iL:.: =>
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•
. . ;9 8 6.
Cette disposition aura lieu, tant à l'égard de ceux qui
seraient attaqués de ces maladies, que de ceux qui seraient
dans fes lieux· qui én sont infectés, encore qu'ils ne fussent
pas actuellemerit malades. ·
987.
Les testamens mentionnés aux deux précédens articles;
deviendront nuls six mois après que les communications
auront été rétablies dans fe fieu où le ·testateur se trouve,
ou six 1nois après qu'il aura passé dans un fieu où elfes ne
, . .
seront point interrompues.
988.
L.es tes.tamens fa_its sur mer , dans le cours d~ un· voyagé,
,. .
pourront etre reçus , savo.1r ,
A bord des vaisseaux et autres bâtimens de l'État, par
l'officier commandant le bâtiment, ou, à son défaut, par
celui qui fe supplée dans l'ordre du service, l'un ou l'autre
conjointement ayec l'officier d'administration ou avec celui
qui en remplit les fo11ctions;
Et à bord des bâtimens de commerce, par l'écrivain du
navire ou celui qui en fait les fonctions, l'un ou l'autre
conjointement avec le. capitaine, le maître ou le patron ,
ou , à leur défaut , par ceux qui fes remplacent.
Dans tous les cas , ces testamens devront être reçus en
présence de deux témoins.
989. .i;
Sur les hâtimens de l'Ér.at ,. Je testa~nt,.cfu cà~i~e t;>U
celui de l'officier d'adm,ini.stration ,. et, sur les bâtitneas.de
commerce,
TIT, I_I. DON.A.r/O,VS ET '1'ZST.A.MEN.t, 24'I
commerce , celui du capitaine • du maître ou patron , ou
celui de l'écrivain, pourront être reçus par ceux qui viennent
après eux dans l'ordre du service, en se conformant pour
le surplus aux dispositions de l'article précédent. .,
99°· .
Dans tous les cas , . il sera fait un double original des
testamens mentionnés aux deux articles précédens. ·
99 1 • .
Si le bâtiment aborde dans un port étrangçr dans lequel
se trouve un commissaire des relations commerciales de
France, ceux qui auront reçu Je testament seront tenus de
déposer l'un des originaux, clos ou cacheté, entre les mains
de ce commissaire , qui le fera parvenir au Ministre de la
marine; et celui-ci en fera faire le dépôt- au greffe de la
justice de paix du lieu du domicile du testateur.
99 2 ·
Au retour du bâtiment en France, soit dans Je port de
l'armement, soit dans un port aùtre que celui de l'armement,
fes deux originaux du testament~ également clos et câchetés,
ou l'original qui resterait, si, conformément à l'artiçfe pré-
cédent, l'autre avait été déposé pendant le co~s du voyage,
ser.ont remis au bureau du préposé de l'inscription maritime; ce
préposé. les fera passe~ sans délai au Ministre de la marine, qui
en ordonnera le aépôt, ainsi qu'il est dit au même article.
993·
li sera fait mention sur Je rôle du bâtiment , à la marge,
du nom du testateur, de la remise qui aura été faire des ?ri-
ginàux du testament, soit entre les. mains d'un commissaire.
Hh
• • •
2.42 LIV. III. MANIERES D'ACQ. LA PROPRIETE,
des relations commerciales , soit au. bureau d'un pr~posé
'
•
de l'inscription maritime.
994·.
Le testament ne sera point réputé fait en mer, quoiqu'il
l'ait été dans Ie cours du voyage, s.i, au temps où il a été
fait , I.e navire avait abordé une terre , soit étrangère, soit
de la domination française , où il y aurait un officier public
-
français; auquel cas, il ne sera valable qu'autant qu'il aura
été dressé suivant les formes prescrites en France, ou suivant
celles usitées dans les pays où il aura été fait.
995 ·
Les dispositions ci-dessus seront communes aux testamens
faits par les si1nples passagers qui ne feront point partie de
J'équipage.
99 6·
Le testament fait sur mer, en la ·forme prescrite par l'ar-
ticle 988, ne sera valable qu-'autant que le testateur mourra
en mer, ou dans les trois mois après qu'il sera descendu à
terre , ~t dans un Jie-u où il aura pu le refaire dans les formes
ordinaires.
997·
Le testament fait sur mer ne pourra contenir aucune dis-
position au profit des officiers du vaisseau,. s'ils ne sont parens
du testateur..
9-9 8'.
Les testamens compris dans les articf'es ci - dessus de la
présente section, seront sig11és par les testateurs et par ceux
qui les auront reçus.
Si le testateur déclare qu'il ne sait ou ne peut signer, il
TIT. Il, DONA.TIONS ET TEST.4MENS. 24J
sera fait mention de sa déclaration , ainsi que de la cause
qui l'empêche de signer.
Dans les cas où la prése11ce de deux témoins est requise;
fe testament sera signé au moins par l'un d'eux, et il sera fait
mention de la cause pour laquelle l'autre n'aura pas signé.
999·
Un Français qui se trouvera en pays étranger, pourra faire
ses dispositions testament~ires par acte sous signature privée,
ainsi qu'il est prescrit en l'article 970, ou par acte authe11tique,
avec les formes usitées dans le lieu où cet acte sera passé.
I 000.
Les testamens faits en pays étranger ne pouiT011t ~tre exé-
cutés sur les biens situés en France, qu'après avoir été enre-
gistrés au bureau du domicile du testateur, s'il en a conservé
un , sinon au .bureau de son der11ier domicile connu e11
France; et dans le cas où le testament contiendrait des dis-
positions d'immeubles qui y seraient situés, il devra être,
en .outre, enregistré au bureau de la situation de ces im--
1neubles, sans qu'il puisse être exigé un double droit.
00 I .-
I
Les formalités auxquelles les divers testamens sont assu-
jettis par les dispositions dç Ja présente section et de la pré-
cédente , doivent être observées à peine de nullité.
•
SECTION III.
Des Jnsiitutfons d'héritier, et des Legs en général,
I 002.·
Les dispositions testamentaires sont ou universelles, ou
à titre universel, ou à titre particulier.
Hh 2
,-'44 LlV. BI. Al.ANIÈRES D'ACQ. LA PROPRIÉTJt.
· Chacune de ces dispositions, soit qu'elle ait été faite sous
la dénomination d'institution d'héritier, soit qu'elle ait été
faite sous la dénomination de legs, produira son effet suivant
les règles ci-après établies pour les legs universels, pour les
Iegs à titre universel, et pour les legs particuliers.
SECTION IV.
Du Legs universel.
I003.
Le legs universel est la disposition testamentaire par la-
quelle le testateur donne à une ou plusieurs personnes j'uni-
vmaJné des biens qu'il laissera à son décès.
1004.
Lorsq~'au décès du testateur il y a des héritiers auxquels
une quotité. de ses biens est réservée par la loi, ces héritiers
sont saisis de plein droit, par sa mon, de tous les biens de
la succession; et Je légataire universel est tenu de leur de-
mander la délivrance des biens compris dans le testament.
1 OQ j'.
•
TiT. li. DON.4 'r JONS- j r TEST AM EII.S~ 2.4)
aux111e]s une. quotité .de ses bit1ns sdit résel'.\'éf! par la loi '
je légataire universel s_era saisi de p~ein droit par la mort
du testateur, sans êtt~ tenu de demander la délivrance .
.
.. .
I 007.·
Tout testament olograpltè sera; avant d'~tre mis à exécu-
tion, présenté au président du ·tribunal ·&e première iristadte
de l'arrondissement dans. lequel la succession est ouvene. Ce
testament sera ouvert, s'il est cacheté. Le président dressera
procès-verbal de là présentation, de l'ouvenure !, de. l'état
du testament, dont il ordonnera le dépôt entreJes: mains du
notiire par lui c·otnmis:
Si le testame11t est dans la forme mystique, sa présenta-
tion, son ouvenure, sa description et son dépôt , seront
faits de la-même manière ; mais l'ouverture 11e pourra ·Se faire
qu'en présence de ceux des notaires et des témoins, signa-
taires de l'acte de suscription, qui se trouveront ·sur les lieux,
ou eux appelés.
I 008.
Dans le cas de l'article I oo6 , si le testament est olo-
graphe ou mystique , le légataire universel sera tenu de se
faire envoyer eri. possession, par une ordonnance du prési-
dent, mise au bas d'une requête, à laquelle sera joint l'acte
de dépôt.
I 009·.
Le légataire universel qui sera en concours avec un J1éri-
tier auquel la loi réserve une quotité des l>re11s , sera tenu
des dettes et charges de la succession du testateur,. person-
nellement pour sa pan et portion, et hyp·oth~airement pour
le tout; et il sera tenu d'acquitter tous·les legs, sauf le cas
' ' . .
LIV. lll. MANIERES D'ACQ, LA PROP/llETE.
de réduction; ainsi qu'il est' expliqué aux articles 92.~ et
92 7·
SECTION V.
Du Legs à titre universel.
•• 1
I O I O ..
Le legs à- titre u-niversel est 'celui par lequel le testateur
lègue une quote-part des biens ,dont Ja loi lui permet de
disposer , telle qu'une moitié , un tiers, ou t0us ses: ilnmeu- ·
hfes, ou t3ut son mobiJièr, ou une quotité fixe de tous ses
immeubles ou de tout son mobilier.
Tout autre legs ne forme qu'une disposition à ti~re pàrti-
culier..
I O I I. -
Les légataires à titre universel seront tenus de demander
. '
la délivrance aux I1éritiers al!xquels une quotité des biens est
réservée par la loi ; à leur défàut , aux légataires -universels ;
et, à défaut de ceux-ci , aux héritiers appelés dans l'ordre
établi au titre des Successi1Jns. ·· ·
I O I 2,
Le légataire à titre universel sera tenu_, comme le léga-
taire universel , des dettes et charges de la succession du
testateur, personnellement pour sa part et portion, et hypo.,;
thécairement pour Je tout.
I O1 3· _ ..
Lorsque le testateur n'aura .disposé que d'une quotité de
Ja ponion disponible , et qu'il l'aura fait à titre universel,
ce légataire sera tenu d'acquitter les legs particuliers par con..
trïbuiion ~vec les J1éritiers naturels,
.. . .~
T1T. Il. DQN.A.TJO·NS 6X XEST.AMBNS, ï47
SECTION V 1.
Des L.egspprficulier.r,
I 014.
'tout legs p11r et silnple donnera au légataire, du jour du
décès du testateur, un ·droit à• la chose léguée, droit trans-
missible à ses héritiers ou ayant-cause.
Néanmoins le légataire particulier ne: p_9urra se mettre
. ' : i
•
TJT, IJ, DONATIONS E'I' TESTAMEN.f, 2.49
à moins qu'il n'ait été cl1argé de le faire par une disposition
expresse du testateur.
I 02 I.
Lorsque le testateur aura légué la chose d'autrui, le legs
sera nul, soit que le testateur ait connu ou non qu'elle ne
lui appartenait pas. ~,
I 02 2.'
Lorsque le legs sera d'une cl1ose indéterminée, l'héritier
ne sera pas obi igé de la donner de la meilleure qualité, et
il ne pourra l'offrir de la plus mauvaise.
I 02 3·
Le legs fait au créancier ne sera pas censé en compensa-
tion de sa créance, ni le legs fait au domestique en com•
pensation de ses gages.
I 024.
Le légataire à titre particulier ne sera point tenu des dettes
de la succession, sauf Ja réduction du legs ainsi qu'il est dit
ci-dessus, et sauf l'action hypothécaire des créanciers.
SECTION VII.
Des Exécuteurs testamentaires,
102.5.
Le testateur pourra nommer un ou plusieurs exécuteurs
testamentaires.
I O .2 7·
L'héritier pourra faire cesser la saisine, en offi·ant de
remetrre aux exécuteurs testamentaires somm.e suffisante
pour le paiement des legs mobiliers, ou en justifiant · de.
ce paiement.
I O 34·
Les frais faits par l'exécuteur testamentaire pour l'appo-
sition des scellés, l'h1ventaire, le compte et les autres frais
relatifs à ses fonctions, seront à la cl1arge de la succession.
SECTION VIII.
De la RévocatifJn des Testame111, et de leur caducité.
I O 3) ·
Les testamens ne pourront être révoqués, en tout ou en
• I • •
partie, que par un testament poster1eur, ou par un acte ·
li 2
l-J2
' . .
LIV. III. MANIERES D'ACQ. LA PROPRIETE.·
devant notaires , ponan_t déclaration du changement de
volonté.
. 1036.
Les testamens postérieurs qui ne révoqueront pas d'une
manière expresse les précédens , n'annulleront, dans ceux-
ci , que celles des dispositions y. contenues qui se trouveront
incompatibles avec les nouvelJes, ou qui seront contraires.
I O 37·
La révocatio11 faite dans un testament postérieur aura tout
son .effet, quoique ce nouvel acte reste sans exécutio11 par
J'incapacité de J'J1éritièr institué ou du légataire, ou par
leur refus de recueiHir.
I O 3 8.
Toute aliénation , celle m~me par vente avec faculté de
-rachat ou par échange , que fera le testateur de tout ou de
partie de Ja chose léguée, en1portera fa révocation du legs
pour tout ce qui a été aliéné, encore que l'aliénation pos-
térieure soit nulle , et que l'objet soit re11tré dans la main
.du testateur.
I O 39·
Toute disposition testamentaire sera caduque, si celui
en faveur de qui elle est faite n'a pas ~urvécu au testateur.
1040 .
•
Toute disposition testamentaire faite sous une conclition
dépendante d'un événement incenain, et telle, que, dans
l'intention du testateur, cette disposition ne doive être
exécutée qu'autant que l'événement arrivera ou n'arrivera
TIT. Il. DONATIONS ET TJ!JT..4MENS, 2 53
pas, sera caduque, si l'héritier institué ou le légataire
décède avant l'accomplissement de la condition.
I Of J.
La condition qui , dans l'intention du testateur , ne fait
que suspendre l'exécution de la disposition, n'empêchera pas
l'héritier institué, ou le légataire, d'avoir un droit acquis et
transmissible à ses héritiers.
I 042.
Le legs sera caduc, si la chose léguée a totalement péri
pe11dant la vie du testateur.
Il en sera de même, si elfe a péri depuis sa mort, sans
le fait et la faute de l'héritier, quoique celui-ci ait été mis
en retard de fa délivrer, forsqu' elle eût également., dû périr
entre les n1ains du légataire.
1043·
La disposition testamentaire sera caduque, lor$que l'hé-
ritier institué ou le légataire la répudiera, ou se trouvera
incapable de la recueillir.
I Off·
Il y aura lieu à accroissement au profit des légataires ,
dans le cas où le legs sera fait à plusieurs conjointement.
Le legs sera réputé fait conjointement, lorsqu'il le sera par
une seule et même ·disposition, et que le testateur n'aura pas
assigné la part de chacun des colégataires dans la cl1ose léguée.
\
I Of)·
Il sera encore réputé fait conjointen1ent, quand une c~ose-·
. . . .•
. • .. . . 1
.
.
• ,•
LIV. DI.. MANIÈRES
-
D'ACQ, LA PROPRIÉTÉ.
qui n'est pas susceptible d'être divisée sans détérioration,
aura été donnée par le même acte à plusieurs personnes ,
A / I
mcme scparement.
I 046.
Les mimes causes qui, suivant l'article 9 54 et les deux
premières dispositions de l'article . 9 55 , autoriseront la
demande en révocation de la donation entre-vifs , seront
admises pour la demande en révocation des dispositions
testan1 en ta1•res.
I 047.
Si cette demande est fondée sur une injure grave faite à
la mémoire du testateur, elle doit être intentée dans l'année,
à compter du jour du délit.
CHAPITRE VI.
DES DISPOSITIONS PERMISES EN FAVEUR DES
PETITS-EN FANS DU DONATEUR OU TESTATEUR~
'
OU DES ENFANS DE SES FRERES ET SŒURS.
I 048.
Les biens dont les pères et 1nères ont la faculté de dispo-
ser , pourront être par eux donnés, en tout ou en partie , à
un ou plusieurs de leurs enfans, par actes entre-vifs ou testa-
mentaires, avec la charge de rendre ces biens aux enfans nés
et à naître, au premier degré seulement'~desdits donataires.
1049.
Sera valable, en cas de mort sans enfans , la disposition
que le défunt aura faite par acte entre-vifs ou testamentaire,
TIT. II. DONATIONS E1' TESTÂMENS. 2yj
au profit d'un Oll plusieurs de ses frères ou sœurs, de tout
ou p~rtie des biens qui ne sont point réservés par la loi dans
sa succession, avec la charge de rendre ces biens aux enfans
nés et à naître, au premier degré seulement ;'âesdits fi·ères ot1
sœurs donataires.
I O 5 O.
Les dispositions permises par les deux articles précédens ,·
ne seront vaJahles qu'autant que la charge de restitution sera
au profit de tous les enfans nés et à naître du grevé, sans
exceptio11 ni préférence d'âge ou de sexe.
· I 05 I. •
Si, dans les cas ci-dessus, le grevé de restitution au profit
de ses enfans, meurt, laissant des enfans au preivier degré et.
des descendans d'un enfant prédécédé, ces derniers recueil•
Jeront, par représentation, la ponion de l'enfant prédécédér
I O 5 2. •
1064.
Les bestiaux et ustèns~s servant à faire valoir les terres,
seront censés compris da~s les donations entre-vifs ou testa-
mentaires .desdites terres; et le grevé sera seulement tenu
de le~ fai~e priser et estÎlner, pour en rendre une égale valeur
lors de Ja restitution. . .
I 06 J·
Il sera fait par le gre~é , dans le délai de six mois , à
~~~pt~: _<l~ i,~~r d~ la. clôt~re de l'i~ventai_re: un emploi
des deniers colliptans, ·de ceux proven·ant du prix des meu-
bles et eftêts qui auront été vendus, et de ·ce qui aura été
reçu des effets aètifs.
Ce délai pourra être profongé , s'il y a lieu.
·1 066.
Le grevé· sera .pareillen1ent tenu de faire emploi de·s de-
niers provenant des ·effets actifs qui seront recouvrés et ·dés
remhoursemens de rentes, et te, dans 'tro.is tnoisau plus tard
ap_rès qu'il aura reç·u ces deniers.
1·0:,67. ,
Cet emploi sera fait conformément à ce qui aura été
T1r. li. DO_NA.TIOIIS E1',TES'tA,~iENfi , ~Jp
ordonné par l'auteur de la disposition, s'il a désigné !a nature
des effets dans lesquels -l'emploi doit être_ fait ; sinon, il ne
pourra l'être qu'en immeubles, ou ave~ prjvilég~' sµr -des
immeubles.
I 068.-
L'emploi ordonné par les articles précéden~ sèra fait t?lt
présence et à la diligence du tuteur nommé pour {'exécution.:
I 009.
Les· dispositions par actes entre~vifs ou te~tamentaires , à
charge de reslitution , seront, à la diligence, soit ~u grev6,
soit du tuteur nommé pour l'exécution, rendues publiques;
savoir , quant aux immeubles, par la tr~nscriptic;>n des actes
sur les registres du bureau des hyp~thè4ues du ·H~ _de la
situation ;· ét quant aux so11_1~es colloqùé~s_ ,vec· prtvrl~ge
sur des immeubles, par l'inscription sur les biens 1affectés au ·
privifége. ·
1.q70._
Lt- défaut de transcription .c:k ,f'acu cotiten•t tle. idis.P9r
Sttion, pourra &rp .opposé par les .cr.émciers e,t tieJ!s ~JIJJé...
reurs, même aux mineurs ou interdits ; sauf le ceOOUJs ,:;~
le grevé et contre Je ~teur à I~ex~cqti~n, et sans que les
mineurs ou interdits puissen:t être resiiniés contre ce défaut .
de transcription, 'luand ~~e le \g~~v~ q _~e .t,l\ttW ._s~ ~r91:1;-
veraient insc;>Jvab4:s. · · ·- · _ ·· ..
_ I O 7 ~ _. - . •· . _. _: . . .
Le défaut de transcriptK>n.'ne ':po~rra être suppléé ,ni re-
gardé ,comme, c<tu~trt par ,IJL.~fti~qcç: ,_mf~~~ ~ff;q.[-1ers
ou -les .tiers ll()fjll#~"r~ ~t.JJ'fflit:Qt lflV.9Ïr. ,«;H~ ,jle _.Jp. ~sp:9,sj ..
tion par d'autres voies que celle de la ttauscri}WA~• .-
Kk 1
•
2.6o LIV.' III. AIANIÊRES D'ACQ. · LA PROPRIE1É.
1072.
Les donataires, les légataires, ni même les héritîers légi-
times de celui qui aura fait la disposition~ ni pareillement
Jeurs donataires , légataires ou l1éritiers , ne pourront, en
aucun cas, opposer aux appelés Je défaut· de transcription
• • •
ou 1nscr1pt1on.•
I 073.
_ie tuteur nommé pour l'exécutipn sera person11ellement
responsable , s'il ne s'est pas, en tout point, conformé aux
~ègles ci-dessus établies pour constater les biens , pour la
vente du mobilier, pour l'emploi des deniers, pour la .trans-
cription et J'i.nscription, et en général s'il n'a pas fait toutes
les diHgences nécessaires· pour que la ·charge cfe restitution
soit bien et fidèlement acquittée. .
1074.
Si. le grevé est mineur ,' ·j I ne :pourra, dans le cas même
de l'insolvabilité de son tuteur., être restitué contre l'inexé-
cution de.s règles qui lui s·ont prescrites par les anicles du
présent chapitre.
CHAPlTRE VII.
DES PÀkrÂêES FAITS PAR PÈRÈ1 MÈRE, ou AUTRES
ASCENDANS, ENTRE LEURS DESCENDANS.
1076.
Ces partages pourront être faits par actes entre•vifs ou
testa1nentaires , avec les fornialit~s , conditions et règles ·
prescrites pour les donations entre-vifs et testa1nens.
Les partages faits par actes entre-vifs ne J>ourront avoir
pour objet que les biens présens.
I 077.
Si tous les biens que l'ascendant laissera au jour de son
décès n'ont pas été compris dans le partage , ceux de ces
biens qui n'y auront pas été con1pris, seront partagés con-
formén1ent à la loi.
I 078.
Si le partage n'est pas fait entre tous les enfans qui
existeront à l'époque du décès et les descendans de ceux
prédécédés, le partage sera nul pour le tout. Il en pourra être
provoqué un nouveau dans la forme légale , soit par les
enfans ou descendans qui n'y a11ront reçu aucune pan, soit
même par ceux entre qui le partage aurait été fait.
I 079.
Le partage fait par l'ascendant pourra ~tre attaqué pour
cause de lésion de plus <lu quan; il pourra l'être aussi dans
le cas où il résulterait du· partage et des dispositions faites
par préciput, que l'un des copartagés aurait un avantage plus-
grand que la loi ne le permet.
I 080.
L'enfant qui, pour une des causes exprimées en l'article .,
' ., .
I 08 2. •
Les pères et mères., les autres ascendans, les parens coHa~
téraux des époux • a même les étrangers ., -pourront , par
co11tratde mariage, disposer de tout ou partie des biens qu'ils
Jaisser~nt au jour de leur décès, tant au profit desdits époux,
qu'au profit des ennuis à naîtr(! de lèur mariage, dans le cas
où le dona!eur ·survivrait à l'époux donataire.
Pareille ·donation , quoiq~ faite au profit seulement des
époux eu ·de l~un d'eux, sera toujomrs, dans ledit cas de
survie du donateur, présumée faite au profit des enfans et
descendans à naître du maria_ge. •
108 3·
La ·donaiien, dans la forme portée 11u précédent mide,
TJT. Il. sr 'l'EST..4111ENJ,
D0NÂ.TIONS i6,
sera irrévocable , en ce sens seulement que le donateur ~
pourra plus disposer, à titre gratuit, ·des objets compris dant
fa donation, si ce n'est pour sommes modiques à titre de
récompense ou autremént.
I 084.
La donation par contrat de n1ariage pourra être faite
cumulativément des biens présens et à venir, en tout ou en·
'
partie, à fa charge qu'il sera annexé à l'acte un. état des
dettes et charges du donateur existantes au jour de ia dona-
tion ; _auquel cas, il sera libre au donataire , lors du décès
du donateur, de s'en tenir aux biens présens, ·en renonçant
au surplus des bie11s du donateur.
I 08 J.
Si l'état dont est 1nention au précédent article, n'a point
été annexé à l'acte contenant donation des biens présens et
à venir~ .le-dan11aire ~era obligé d'accepter ou de ·répudier
ceue donation pour le touL En c~ d'él,cceptation, il ne
pourra réclamer que Jes biens qui se trouveront existans au
jour du décès du donateur , et il sera soumis au paiement
de toutes les dettes et ch~ges Ge la succession.
1086.
La donation par contrat de mariage en faveur ·des époux
et des enfans à naitre de leur mariage, pourra encore être
faite, à condition de payer indistinctement toutes lei dettes
et charges de fa successio11 du donateur, ou sous d'autres
conditions dont l'exécution dépendrait de sa volonté, par
quelque pe.rsonne que la donation soit faite : le do11ataire
sera tenu d'accomplir ces conditions, s'iJ n'aime mieux .
·'-64 LIV. III. MANIÈRES D'ACQ. LA.PROPRIÉTE.
renoncer à la donation ; et en cas que le donateur, par
contrat de mariage , se soit réservé fa liberté de disposer
d'un effet compris dans la donation de ses biens présens ,
ou d'une somme fixe à prendre sur ces mêmes biens, l'effet
ou la somme, -s'il meurt· sans en avoir disposé, seront censé.
compris dans la donation , et appartiendront au donataire
ou à ses héritiers.
I 087.
Les donations faites par contrat de mariage ne pourront
ltre attaquées , ni déclarées nulles , sous prétexte de défaut
d'acceptation.
I 088.
Toute donation faite en faveur du mariage sera caduqut.
si le mariage ne s'ensuit pas.
1089.
Les donations f:1ites à l'un des époux l'dans les termes
des.articles 1082, 1084 et 1086 ci-dessus, deviendront
caduques , si Je do11ateur survit à J'époux donataire et à sa
postérité.
1090.
Toutes donations faites aux époux par leur contrat de
• mariage,· seront, lors de ,l'ouverture de la succession du
donateur , réductibles à la portion dont la loi lui permettait
de disposer.
'
CHAPITRE
TIT. -li. DONATIONS Er 1'ESTA.M.ENS, 26,f
CHAPITRE IX.
DES DISPOSITIONS ENTRE É.POUX, SOIT PAR
CONTRAT DE MARIAGE, SOIT PENDANT LE
MARIAGE,
· I 09 J.
Les époux - pourront , par contrat <le mariage , se faire
réciproquement ou l'un des deux à l'autre, telle do11ation
I
Ll 2
LIV. III.
.
MANIERES D'ACQ. LA PROPRIETE,
, .
:in
Décrété le 17 PluviCsc
xn. TITRE III.
Promulgué le 27 du
•
mcmc •
mois, DES CONTRATS OU DES OBLIGATIONS
CONYENTIONNELLES EN GÉNÉRAL,
CH APITRE J.er
, .
DISPOSITIONS PRELIMINAIRES,
I 10 I•
.
Le contrat est une convention par laquelle une ou plu~
sieurs personnes s'obligent, envers u11e ou plusieurs autres,
à d_onner, à faire ou à ne pas faire quelque chose.
,, ..
I I O 2. ·
'
Le contrat est sy1zal/11g1nati9ue ou ~ilatlrnl lorsque les con►
tractans s'obligent réciproquement les uns enversles autres.
1 I 03.
11 est unilatéral lorsqu'une ou plusieurs personnes sont
obfigées envers une ou pJusieurs autres , sans que de la part
-<le ces dernières il y ait d'engagement•
•
Il est com1n11ra1if lorsque chacune des parties s'engage
à donner ou à faire une chose qui est regârdée comme
l'équivalent de ce qu'on lui donne, ou de ce qu'on fait
pour elle.
Lorsque l'équivalent consiste dans la chance de gain ou
T1T. tl·l &ONT lt.LT,f,O,l/ 48't:..lOl.'l'tillts èô.N.Y. '. ~
de pene pour chacune des parties, d'après un événement
. -· ! . '\ •.
soit qu'ils n'en aient pas, sont soumis à des règles g~~<tt,
qui sont l'objdr·du jltésetit dtte. ;, , :.:, . ,... ,; .~: ' ! . '.
. Les règ~: pam~lières: ~- l(!fflaffl~ ·ct!#M~t'$ _. ~~ ~tàb1id)
sou~ lës titr$ Rmtifs ·à• ehatuw 1léœc i tt' les: it~ pàtttti~
fières aux transacti<MY <'Oiftüêr~Ja~s $élnt' ~t--~-·~ 1'111 lts
relatives au commerce. . l '- ! ;:
. ' . ' .
DES CO/fDl'JtlONS ESSENTJ'ELLÈS
.
PO(JR iA ·YALiiJl'rl
' ..
'DES CONP.HNTIONS, .. ,
.
J~I~·! •
Quatre conditions: 1out e&&entiel~ pour• Ja valiclité d~•ne
convention·:. .. . · : ·, .- . .
Le coosonœmeiu de ~ parrie, 111ii ·s!ol,ligti;.i r .. ; 1 : ,
Sa capacité de contracter:;. • ,: , : : .; . . ! 1 .· . : ,
. S È C TI ON J•.re •
Du Ctmstntemmt.
J -109.
Il·n~y a- point de consêntement valable si Jè c<>nsente-
ment n'a été donné que par erreur , ou s'il a été extorqué
par_ violenc·e -ou surpris par dol.
I I 10,
L'erreur n'est une cause de nullité de la convention que
•or~u~~lle tombe sur la substance mêltle de la chose qui
en est_J_'9bje,t.
Elle n'est point une cause_ de nullité ~orsqu'elle ne tombe
que -~ur -la personne avec laqµ~Jle. on: a intention de con-
tt.act~r, à.moins ,q~e la con~idérati~n ·de cette -personne ne
caus~.
~it la' • priq.cipale de la convention•
1 l 1 1.
La violence exerèée contre celui qui a contracté l'obli-
gation, est une ca~e de nullité, encore qu'elle ait été
exercée par un tiers aune . que celui aii prc.fit duquel la
convention a été fàite. ·
• 1 1 1 ·2 •
· · Il y. a violence forsqu' elle est de nature à faire impres-
sion sur une personne raisonnable , et qu'elle peut lui
inspirer la crainte d'exposér sa personne ou :sa fonune à
un mal considérable et présent.
· On a égard, en cette matière, à l'âge,· au sexe et à la
co_ndition des personnes.
T1T. Ill. CON'l'RA.T,I 0'11 0"6J.IG.l.1'10NJ CONY, 2.7,
1 1 1 3•
La violence est une caûse de nullité du contrat , non--
seulement lorsqu'elle a été exercée sur la partie contrac-
tante, mais encore lorsqu'elle l'a été sur son époux ou sur
son épouse, sur ses descendans ou ses ascendans.
1 1 1 f•
La seule crainte révérentielle envers le père, la mère,
ou autre ascendant, sans qu'il y ait eu de violence exercée,
ne suffit point pour annuller le contrat._ .
1.115 ..
.
Un contrat ne peut plus être attaqué pour cause de vio..;
lencë , si , depuis que la violence, a cessé , ce contrat a été
approuvé , soit expressément , soit tacitement, soit en lais-
sant passer le temps de la restitution fixé par la loi •.·
1 1 1 6.
Le dol est une cause de nul.lité de fa convention lors-
que les manœuvres pratiquées par l'une des panies sont
telles, qu'il est évident que sans ces manœuvres l'autre partie·
n'aurait. pas contracte.,.
II ne se présume pas, et doit ~tre prouvé.
I 1 1 7·
La convention contractée par erreur, violence, ou dol ,.
n'est point nulle de plein droit·; elle donne seulement lieu
à une action en nullité ou en rescision, dans les cas et de·
la mamè~e expliqués à la section VII du ch~pitre _ V dw
présent titre. •
171 Ltv•. IU. M:J.NIMES D~.4Cfl.,: "L4•'-ROPRIETÉ.
,1 1- 1-.8.
L~ lésion ne vicw les conventions que dans certains c_on-
tra~s ou à-l'égard de certaines· pçrsounes, ainsi qu'il sera
~}f:p!i.qut en la même s_e~Îioµ •. ,· .
- ., ·~ .# •• • •
: . ' .. 1 1 1 9·
On ne peut, en général, s'engager, ni stipuler en s011
. ,.
propre nom que pour s01-meme.
I I 2. O.
Néanmoins on peut se portér (ort pour un tiers, en pro-
mettant le fait de celui-ci ; saùf l'indemnité contre celui
qui s'est porté fort ou qui a promis de faire ratifier, si le
tierr .r~fUS«t d~ t~nir l' eng~gement~
1121.
-· On ,peut pareiffemem: stipuler au profit d'an tiers, lors-
que tel.te c:st lia condition cl11:1ne stipularH>n 'Ille fr'ou fait
pour soi-même ou d'une clonatian que l'on fait à un autre.
Celui qui a fait cette stipulation , ne peut plus Ja révoquer
s•i Itt tiers a décla1é vouloir en profiter.
I I 2 .2.
-
On est censé avoir stipulé pour soi et pour ses héritiers
et ayant-cause, à n1oins q1,.1e le contraire ne soit exprimé
ou 11e résulte de la nature de la convention.
5 E C T ·1 0 N I I.
· De la capacité des Parties contractantts.
1123.
T otite personne peut contracter si elie n,en est pas déclarée
incapable par Ja Joi. • ·
t I .24.
TIT. Ill. CONTRATS OU '06LIG.4T IONS CON.JI, 273
1 1.24.
Les incapables de contracter sont,
Les mineurs ,
Les interdits,
Les femmes mariées, dans les cas exprimés par la loi ,-
Et généralement tous ceux auxquels fa Joi a interdit cer-
• •
tains contrats.
1 I 2 J· -
Le mineur, l'interdit et la femme mariée ne peuvent
attaquer, pour cause d'incapacité , leurs engagemens, que
dans les cas prévus par la loi.
Les personnes capables. de s'engager ne peuvent opposer
l'incapacité du mineur, de l'interdit ou de la femme ma-
riée , avec qui elles ont contract~.
S E C T 10 N 11 I.
De fohjet ·et de la matière des Contrats.
1 126.
Tout contrat a pour objet une chose qu'une partie
s'oblige à donner, ou qu'une. partie s'oblige à faire ou à
ne pas faire.
II 27.
Le simple usage ou la simple possession d'une cl1ose
peut être, comme la chose même, l'objet du contrat.
I I 2 8.
11 n'y a que les cho.ses qui sont dans le commerce qui
puissent être l'objet des conventions.
Mm
2.74 LIV. III. MANIÈRES D'ACQ.. LA PROPRIÉTÉ.
I I 2 9·
Il faut que l'obligation.ait pour objet une chose au moins
détern1inée quant à son espèce.
La quotité de la chose peut être incertaine, pourvu qu'elle
puisse être déterminée.
I I 3Q.
Les choses futures peuvent être l'objet d'une obligation.
On r1e peut cependant renoncer à une succession non
ouverte , ni faire aucune stipulation sur une pareille suc-
cession, même avec le consentement de celui de la suc-
cession d~quel il s'agit.
SECTION IV.
De la Cause.
I I 3 I.
L'obligation sans cause, ou sur une fausse cause, ou
sur une cause illicite, ne peut avoir aucun effet.
I 1 3 '.2.
La convention n'est pas moins valable quoique la cause
n en soit pas expr1mee... _
' • • I
I I 3 3·
La cause est. illicite quand elle est prohibée par la loi,
quand elle est co11traire aux bonnes mœurs ou à l'ordre
public.
•
TIT. III. CON'rltA.TS ou ORLIGA.'F/ONS ·coNr, 27;
CHAPI-TRE Ill.
DE L'EFFET DES OBLIGATIONS,
5 E•. C T I O N 1. re
DISPOSITIONS GÉNÉRÀLES,
I I 34•
Les conventions légalement formées tiennent lieu de
loi à ceux q\li fes ont faites. ~
E fies ne peuvent être révoquées que de leur consente-
ment mutuel , ou pour les causes que la loi autorise._
Elles doivent être exécutées de bonne foi.
I I 3 5·
Les conventions obligent non-seulement à ce qui y est
exprimé, niais encore à toutes lès suites que l'équité, l'usage
ou la loi donnent à l'obligation d'après sa nature.
SECTION JI.
De fOhligation de donner.
. I I 36.
L'obligation de donner emporte celle de livrer la chose
et de la conserver jusqu'à la livraison, à peine de dommages
et intérêts envers le créancier.
-
I 1·37•
L'obligation de veiller à la conservation de la chose,
soit que la convention n'ait pour objet que l'utilité. de l'une
Mm 2
•
•
.276 LIV. Ill, MANIÈRES D'ACQ. LA. PROPRIÉ1i.
des panies ~ so~t qu,~lfe ait pour objet leur utilité commune,
soumet celui qui en est chargé à y apponer tous les soins
d'un bon père de famille.
Cette obligation est plus ou moins étendue relativement
à certains contrats , dont les effets, à cet égard, sont expli~
qués sous les titres qui les concernent.
•
I I 3 8.
L'obligation de livrer fa chose est parfaite par le seul
consente1nent des parties contractantes.
Elle rend le créancier propriétaire et met la chose à ·ses
risques dès l'instant où elle a ~û être livrée , encore que fa
tradition n'en ait point été faite, à moins que le débiteur
.ne soit en demeure de fa livrer; auquel cas la chose reste
aux risques de ce dernier. -
I 1 39· .
Le débiteur est constitué en demeure , soit par une
sommation ou par autre acte équivalent, soit par l'effet de fa
convention, lorsqu'elfe porte que, sans qu'il soit besoin
d'acte et par Ja seule écl1éance du terme, lè débiteur sera en
demeure.
I 140.
Les effets de l'obligation de donner ou de livrer un im-
meuble sont réglés au titre de la Vente et au titre des Pripi/lges
er Hyporhè'l11es. '
I I f I ..
Si la chose qu'on s'est obligé de donner ou de livrer à deux
personnes successivement , est purement mobilière , celle des
deux qui en ~ é_té mise en possession réelle est préférée et en
•
TIT. IIL CONTRATS OU O,IJLIGATION,$ CQNY, 2.77
demeure.propriétaire, encore que 5.()D:titre soit postiérie~r en.
dat~, pourvu toutefois que la possession soit de! .bonne foi.
SE C TI O N 11 1. ,
.
De l'Ohligntion de faire ou de ne pils faire.
I I f2,
Toute .obligation de faire. ou de ne pas faire se résout
en 4ommages et intérêts, en cas d'inexécution de la part du
d&ireu~ ·
.) 1 43 ·
Néanmoins le cré~ncier a fe droit de demander que ce
qui aurait été fait par contravention à J'engageme1;1,t, soit
détruit ; et il peut se faire autoriser à le détruire aux dépens
du d~~iteur, sans préjudice des dommages et intérêts-,· s'il y
a J,eu.
I I JO.
Le débiteur n'est tenu que des dommages et intér~ts qui
ont été prévus ou qu'on a pu prévoir lors clu contrat , lors~
que ce ~1'est point par son .dol que l'obligation n'est point
exécutée.
I I J I.
Dans le cas même où l'inexécution de la convention
.,
•
TIT. Ill. CONTRATS OU OBLIGATIONS C0NY, 2.79
résulte du dol du débiteur, les dommages et intérêts · ne
doivent comprendre , à l'égard de la perte éprouvée par le
créancier et du gain dont _il a été privé, que ce qui est une
suite·immédiate et directe de l'inexécution de la convention.. ; ,
I l) 2.
Lorsque la convention porte que celui qui manquera de
l'exécuter paiera ttne certaine somme à titre de dommages-
intérêts, il ne peut être alloué à l'autre partie une somme
plus fone ni moindre.
I I J 3·
Dans les obligations qui se bornent au pài~ment d'une
cenaine somme, les dommages et intérêts ré~nJtant. du retard
dans l'exécution ·ne consistent· jamais que dans la c9nda1n-
nation aux intérêts fixés par la loi; sauf les règles particulières
•
au commerce et au cautionnement.
Ces dom1nages et intérêts sont dus san~· que le créancier
soit tenu de justifier d'auéunè perte.
Ils ne sont dus que du. jour de Ja demande, excepté dans
les cas où la loi les fait courir de plein' droit.
I I j'f·
Les intérêts échus des capitaux ·peuvent produire des inté-
rêts, ou par une demande judiciaire, ou par une convention
spéciale , pourvu que , soit dans Ja demande, soit dans fa
convention , il s'agisse d'intérêts ,dus au n1oins pour une
.'
, enuere.
annee
l li)~-
Néanmoins les revenus échus, tels que fermages, loyers,
286 LIV. III. MANJhE'S UACQ. LA PROPRIETÉ,
arrérage~: d~ rentes perpétuelles ou viagères, produisent in-
térêt du jour de la demande ou de la convention. ·
·La même-règle s'applique aux ;restitutions de fr1:1its, et aux
intérêts payés par un tiers au créanc~r en acquit du débiteur.
SECTION V.
De l'Interprétation des Conventions.
1 lj 6.
On doit dans les conventions rechercher quelle a été la
commune intention des panies contractantes, plutôt que de
s'arrêter au sens littéral des termes.
' - .
II J7•
Lorsqu'ane clause est suscepi.ble de deux sens, on doit
plutôt l'entendre dans celui avec lequel elle peut avoir
quelque effet, que dans le sens avec lequel elle n'en pourrait
p~odui_re aucu1:1,
.. J I J.8. /
Les ~rmes susceptibles de deux sens doivent ~tre pris dans
le sens qui convi.ent le pl\lS à la matière du contrat.
1 I J9·
. - Ce qui est,amhigu s'interprète par ce qui estd'usage dans
lé _pays où le contrat est pzsé. ·
. . . l I 60.
. ·on dQit suppléer -dans le COQt,rat -les clauses qui. y sont
d'usage, quoiqu~ elles_ n'y soient pas exprimées;
.··i- l~.6 1.
T_outes Jes clauses -des .conventions s'interprètent. les unes
pa1·
. T-1:at.'III. CONTRA.1'.J~,O.U ~8.t
'Oi'U"li.L1lJ>NJ.lCO'll.:I.
par les autres , en donna~ à p~acune le sens qui r,ésulte de
J'acte entier. _
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....
·r17_,.
La conditibn d~ •-îi~ ·pas fa'.iré ·. ti~~ ..ch6sb' ~ l~p.ôssfbtè ~ ne
rend pas nullë l'obligation contractée sôiil~ ~-ce~·:
.
c.orl~~!~n~ . . - ., .,,. ~
J 174a.
Toute obligation est .nulle lorsq_u' elle a :-é_té {:ODt~qtée
$Ous une c9ndi:fif'n pote~tativ~ -0e-la.par.t <Je. celu~. q~i. s.' CJ>P.i~~.
7.5 ;' .' ·, '. .,
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•1
! . ·. 1. 1 1 .., :' ; ' ; ' _:, 1 ' : ; ~
• l,I• ,. • _..· J. •.;,..Jt,,;. -•
Toute condition doit çtr~ a~c\)mplie de Ja manière que
r~~tie~ _o~t- v~~~fçn~l~hl~m~nt ivo?IU., .~~ ~~!~n~-~; qu'f Ile
Jeles_fnt,
J _. ,_. Ll.. __ .. i. 1s, "', .,,i lJIJIJf,.,_1 ~.~
• • , •• 1 •. 1
I I / .
Lorsqu'une obligation c6ntractée sous la condition t~i
qu'un événement·,arriver-a··.
. cfan9::ul'li::·Je1'p~<!xe, cette concD-
tion est censée défaillie lorsre J~ temps est expiré sans que
.
...
-·-:De, /11 tOltditio": srup,ilsin•
- _: T1t, 111. CONTRATS OU ·011LiGA'F10N,.1 -Cf'NY, . ~8j
est celle qui dépend ou d'un événement· futur et incenain,
ou d'un événement actuellement arrivé, mais encore i~connu
des parties. .
Dans le premier cas, l'obligation ne peut étre exécutée
qu'après l'événement. · · ·
Dans le second cas, l'obligation a son effe't du jour 04
elle a été contractée. •
' ..
· Lorsque l'obligation a été contr~ctée sous une condition
suspensive , la chose qui fait la matière de la c·onventio~
demeure aux risques du déh.iteur qui ne s'est obligé de la
livrer que da~s le cas de l'événement de la condition.
Si la chose est entièrement périe sans la faute du débiteur, .
l'obligation est éteinte.
Si la chose s'e~t détériorée sans la faute du d~biteur, le
créancier a le choix ou de résoudre l'obligation, ou d'exiger
la chose dans l'état où elle se trouve , sans dimintiti~n du
•
prix. .
Si la chose s'est détériorée par la faute· ·du débiteur, le
créancier a le droit ou de résoudre l'obligation, o.u ·d'exiger
la chose dans l'état où elle se trouve, avec dea dommage~
et intérêts.
·s. III.
De la condition rlso/uroire. ·
. 1 I 8 3.
La condition résolutoire est celle qui, lorsqu'elle s'ac-
complit, opère la r~ocation de l'oblipi~n, et qui remet
Jes choses au même état que si l"obligation n'avait pas e~isté~
Elle ne Sllspend point 1'e:ii:écutio~ de 1'obligaüon ! e~~
•
,
. 1184'
La condition résolutoire. est toujours sous-entendue dans
les contrats synallagmatiques, _poùr-le-cas où-l'une des.deux
parties ne satisfera point à son engagement.
Dans ce cas., le contrat n'est point résolu de plein droit.
:i:.a pa~ie ,envers laquelle; l~engage.me11t n'a point ~_ré e.xécuté,
a Je choix ou· de forcer l'autre à l'exécution de la ·.conven-
iion- lorsqu'elle est possible, oÜ.d'en d~DJanderlâ.résolution
avec. dommages et intérêts. _
La résolution doit être demandée en justice , et il .peut
~tre accordé au défendeur un délai selon Jes circonstances.
SECTION II.
Des Oh/igations à termç,
1_185.
· Le-terme diffère de la condition, en ce qu'il ne suspend
point .i'engagement, dont il retarde. seulement l'e'1écution.·
I. .i I .8 6.
. .
. , dA ,, ' A • é
C e qui n est_ ~- qua .ferme, ne .p~u_c _etre exrg avant
· l'échéance du terme; mais ce qui a été payé d'avance,-ne
A I , I
.peut etre repet~. .
· ·.. .. ; . ;,: - ._,'. J, 1 -~ 7• ,. , ·;, .:c: i. )
•
Le' débiteur ne peut plus réclamer le bénéfice du ternie
lorsqu'il a fait faillite, ou. lorsgu_e par son fait Jf ·a dfruinué
fes sûr~tés qu'il ,vait données par le contrat à son créancier.
' ' '
' .
SEGTJ.ON III.
Dei Obligaiiôns altetn_ativ'es~ 1
· ,
I _I, 89: ., . .. ,
Le débiteur d'une ohligttion alt~rnative est libéré par If
défivra11ce de l'une des deux choses qui ét~ient comprises
clans l'obligation.
I I 90. ·
Le choix appartient au débiteur, s'il n'a pas- été·expres--
sément accordé au créancier.
•
1,,191.
Le débiteur peut se ii'bérer en délivrant l'une des deux
choses/-rf>ijses; mais il ne peut pas forcer fe créancièr·à
,2:ecevo1r•une partie de l'•une, et une panie de l'autre.
'\. 'J 192. .
..-.9ohlftion est pure et simple, quoique con.tractée ·d'une
lilani~re alternative' si l'une des deux choses promises ne
pouvait être le sujet de l'obligation.·
I ~ 9 3:
L'obligation alternativ.e devient pure et simple·, si l'une
des choses pron1ises périt· et· ne peut plus être livrée, même
par la faute dû débiteur. ·Le prix de cette· chose ne peut
pas ~trè offen à sa place~ ·
•
288 LIV. ttt.
MANIERES D'ACf. LA PROPRIÉTÉ.
Si toutes deux sont péries-, et que le débiteur soit en faute
à l'égard de l'une d'elles, il doit payer le prix de celle qui a
.péri la demi ère.
.. . - 1 I 94·
Lorsque, dans les cas prévus par l'anicle précédent, le
choix avait été déféré par la convention au créancier,
Ou l'une d~& choses seulement est périe; et alors, si c'est
sans la faute du débiteur , le créancier doit avoir celle qui
:reste; si le débiteur est en faute , le créancier peut demander
la cho,e qui reste, ou le prix de celle qui est périe;
Ou les deux cho$es sont péries ; et alors , si le débiteur
est en faute à l'égard des deux, ou mê1ne à l'égard de l'une
d'elles seulement , le créancier peut demander le prix de
l'une O\J. de l'autre à son choix:.
s. II.
De la solidarité de la part des dé6ireurs:
I 200.
Il y a solidarité de Ja part des débiteurs, lorsqu'ils sont
obligés à une même chose, de manière que chacun puisse
être contraint pour la totalité, et que le paiement fait par un
seul Jibère les autres envers Je créancier. ·
1 20 I.
L'obligation peut être solidaire quoique l'un: des· débi--
teurs soit obligé différemment de l'autre au paiement de fa
même chbse; par exemple, si l'un n'est obligé que condi-
tionnellement, JaDdis que 1~engagemeni de l'aup-e e,i pur et· .
Oo
•
190 LlV,. III. MANIÈREJ D'ACQ, LA PROP.RIÈTÉ.
simple, ou si l'un a pris un terme qui n'est point accordé à
J'autre. ·
l 20 2 .
. .
La solidarité ne se présume point ; il faut qu'elle soit
expressément stipulée.
Cette règle ne cesse que dans les cas où la solidarité a
Jieu de plei11 droit, en venu d'une disposition de la loi.
I 20 J·
Le créancier d'une obligation contràctée solidairement
peut s'adnesser à celui des débiteurs qu'il veut choisir, sans
que celui-ci puisse lui opposer le bénéfice de division.
I 204.
Les poursuites faites contre l'un des débiteurs n' empê-
chent pas le créancier d'en exercer de pareiHes contre les
autres.
•
Si la chose due a péri par la fa ure ou pencfant la demeure
de l'un ou lie plusieurs des débiteurs solidaires, les autres
codébiteurs ne sont point déchargés de l'obligation de payer
le prix de la chose ; mais ceux-ci ne so11t point tenus des
dommages et intérêts. .
Le créancier peut seulement répéter les dommages et inté•
rêts tant contre les débiteurs par la faute desquels la chose a
péri, que contre ceux qui étaient en demeure.
I 206.
Les poursuites faites contre l'un des débiteurs solidaires
interrompent Ja prescription à J'égard de 'tous.
TIT. Ill, CONTRATS OU 08LIGA.TIONS•CqN1', .29-1
1207.
La demande- . d'intérêts formée contre l'un des débiteurs
' '
de l'exécutio11 de l'obligation;
5. Lorsqu'il résulte, soit de la nature de l'engagement,
0
soit de _Ja chose qui e11 fait l'objet, soit de la fin qu'on s'est
proposée da11s le contrat, que l'intention <les contractans a
été que la dette ne pût s'acquitter partiellement.
Dans les trois premiers cas, l'héritier qui possède la chose
due ou le fonds hypothéqué à Ia dette , peut être poursuivi
pour le tout sur la chose due ou sur le fonds hypothéqué, sauf
le recours contre ses cohéritiers. Dans le quatrième cas,
l'J1éritier seul chargé de la dette, et dans le cinquième cas,
chaque héritier, peut aussi être poursuivi pour le tout ; sauf
son recours contre ses cohéritiers.
'
TIT. Ill. CONTR.J.TS OU OBLIGJ.TJONS CONY. :z9)
s. II.
Des ejftrs de I'06/igarion indivisio/1. ·
1 2 2 2.
Chacun de ceux qui ont contracté conjointement une
dette indivisible, en est tenu pour le total , encore que
l'obligation 11'ait pas été contractée solidairèn1ent.
I 2 2 3·
Il en est de m~me à l'égard des héritiers de celui qui a
contracté une pareille obligation.·
1224.
Chaque héritier du créancier peut exiger en totalité l' exé-
cution de l'obligation indivisible.
II ne peut seul faire la remise de Ja totalité de la ,lette;
il ne peut recevoir seul le prix au lieu de la chose. Si l'un
des héritiers a seul remis la dette ou reçu le prix· de Ja chose,
son cohéritier ne peut demander la chose indivisible qu'en
tenant compte de Ja portion du cohéritier qui a fait la remise
ou qui a reçu le prix.
I 2 2 J·
L'héritier du débiteur, assigné pour la· totalité de l'obli-
gation , peut demander un délai pour mettre en cause ses
cohéritiers , à moins que fa dette ne soit de nature à ne pou-
voir être acquittée que par l'héritier assigné, qui peut alors
être condamné seul ; sauf son recours en indemnité contre
ses cohéritiers.
•
296 UV'. Ill. MANIÈRES D'A.CQ. LA PROPRIÉTÉ.
S E C T J O N · V I.
Des Ohligations a1,ec clauses pénales.
.
I 2 2 ·6.
La clause pénale est celle par laquelle une personne , pour
ass1Jrer l'exécution d'une convention, s'e11gage à quelque
chose en· cas d'inexécution.
1227.
La nullité de l'obligation p~incipale entraîne celle de la
clause pénale. _
La nullité de celle-ci n'.entraîne point celle de l'obligat~on
princip~le.
1228.
Le créancier, au lieu de demander la peine stipulée contre
le débiteur qui est en demeure, peut poursuivre l'exécutioi1
de !'obligation principale.
I 2 29.
La claijSe pénale est la compensation des dommages et
intérêts que le· créancier souffre de l'inexécution de J' obli-
gation principale.
IJ ne peut demander en m~me temps le principal et la
peine, -~ moins qµ'eUe n'ait été stipulée pour le simple
rciard,
12 3o.
Soit que l'obligation primitive contienne, soit qu'elle ne
contienne pas un terme dans lequel eHe doive être accom ..
plie, fa peine n'est encourue que lorsque celui qui s'est
obligé
•
_TIT. Ill. ÇONTR.ATS, 'O'U, 08LI,ÇA,'l'IONS ~0.NY;: 197
obligé soit à Jivrer , soit à prendre , soit à faire , est en
demeure. ·· ·
•
.1 2 3 I •. .
La peine peut étre modifié~ par Je jugè lorsque l'obliga--
tion principale a été exécutée en partie. -
•· '
I 2 J 2. ·
Lorsque l'obligation primitive contrtctée·~vec un~ clause
pénale est d'une chose indivisible, Ja peiné est· en<±ottit-ue par
la contravention d'un seul des hérii:iers,èlu: débiteut.; et:elle
peut être demandée, soit en totalité contre, :edui qui ra-!fai fa
contravention, soit contre chacun des ~ohériti~r,. pq~; leur
part et portion, et hypothécaire1ru;nt
t
pour J~ to.U.-t,. $fuf•> leur -J ' • ~, .. • • \ " ,- 4 J,. ,
. ' . ..
Lorsque l'o~ligati,oi;i primi~ive contratli~·sohs, uh~ p~illd
est divisible' la peine rf ~St en,tt>Ùntè' "qrit i1ar1Setàï1cfes_ h.~ri-
riers du débiteur qui contrevient à cette obligation, et pom1fî
part seulement dont if éiait;ténù dans f'ôhligation principale,
sans qu'il y ait d'action co.n.~e.c_eux qui l'ont exécutée.
Cette règle reçoit exception' lorsque la clause· pénale ayant
été ajoutée dans l'intention que· le paiement ne P.ût se faire
partiellement, un cohéritier a e.mp.êché-l''exécution de l'obli•
.
.. ' '
' '
Pp
..
•
LIV. NI~ MANIERES • •
D'A.CQ. LA PROPRIETE,
CHAPITRE V.
DE L'EXTINCTION DES OBLIGATIONS,
1234·
Les obligations s'éteignent,
Par le paiement,
Par la novation,
Par la remise volontaire ,
. Par la compensation,
Par la confusion,
Par ta perte de la chose,
Par la nullité ou la rescision,'
Par l'effet de la condition résolutoire, qui a été expliquée
au cjiapitre précédent,
Et par la. iirescription, qui fera l'objet d'un titre parti•
culier.
5 E C T I O N J.re
Du Paie"1e11t.
§, l. er
Du paie,nent en génbal
1235 ·
Tout paiement suppose une dette : ce q.ui a été payé sans
~tre dû, est sujet à répétition.
La répétition n'est pas admise à l'égard des obligations
11aturelles qui ont été volontairement acquittées.
i 2 36.
Un~ obligation peut être acquittée par:toute pe-rsonnequi
y est intéressée, telle qu'un coohligé ou une càùtïoni ·· ,.
L'obligation peut même être acquittée par un tiers qui n'y
. . , , . .
est point 1nteresse, pourvu que ce tiers agisse au nom et en
l'acquit du débiteur, ou que, s'il agit en son nom propr~, il
ne sqit pas subrogé aux droits du créancier•.
I 2 37•
L'obligation de faire ne peut être acquittée par un tiers
contre le gré du créancier, lorsque ce dernier a intérêt qu' eile
soit remplie par le débiteur lui-même.
I 2 3 8.
Pour payer valablement, il faut ~tre propriétaire de la
chose donnée en paiement, et capable de l'aliéner.
Néanmoins Je paiement d'une somme e11 argent ou autre
chose qui se consomme par l'usage, ne peut ê•tre répété.
contre le créa11cier qui l'a consommée de bonne foi, quoique
le paiement en ait été fait par celui qui n'en était pas pro-
priétaire ou qui n'était pas capable de l'aliéner.
12 39·
Le paiement doit -c!tre fait au créancier ou à quelqu'un
ayant pouvoir de lui, ou qui soit autorisé par justice ou par
la loi à recevoir pour lui.
Le paiement fait à celui qui n'aurait pas pouvoir de rece-
voir pour le créancier, est valable, si celui .. ci le ratifie , ou
s'il en a profité.
Pp 2
• • •
300 :tJV.- IIJ, M,4NIERES ·D'ACQ. LA PROPRIETE.
I 240.
Le paiement fait de bonne foi à celui qui est en posses-
sion de la créance , est valable,. encore que le possesseur
en soit par fa suite évincé.
I 24 I. •
I 24 3·
Le créa11cier ne peut être contraint de recevoir UIJ.e autre
chose que celle qui lui est due, quoique fa· valeur de fa
chose oflèrte soit égale ou même plus grande.
I 244.
Le déhtteur ne peut point forcer le créancier à recevoir
en partie le paiem·ent d'une dette, même divisible.
Les juges peuvent néanmoins, en considération de la
position du d€biteur, et en usant de ce pouvoir avec une
grande ré~erve, accorder des délais modérés pour le paiement,
et surseoir l'exécution des poursuites; toutes choses demeu-
rant e11 état. • -
TIT, Ill. CONTR.A.TJ OU OB!,/G.J.TIONJ CON'I', 301
I 24.5.
Le débiteur d'un corps certain et déterminé est libéré par
la remise de la chose en l'état où elle se trouve lors de la
livraison,
.
pourvu que les détériorations qui y sont survenues I
ne viennent point de son fait ou de sa faute, ni de celle des
personnes dont il est responsable, ou qu'avant ces détér.io-
rations il ne fût pas en demeure.
I 246.
Si la dette est d'une· chose qui ne soit déterminée que
par son espèce, le débiteur ne sera pas tenu, pour être
libéré, de la donner de la meilleure espèce; mais il ne pourra
l'offrir de la plus mauvaise.
1 247. •
Le paiement doit être exécuté dans le lieu désigné par
la conventi'on. Si Je lieu n'y est pas désigné, le paiement,
lorsqu'il s,agit d'un cor1>s certain et déterminé, doit être
fait dans Je lieu où était, au temps de l'obligation, Ia chose
qui en fait l'objet.
Hors ces deux cas, le paiement doit être fait au domicile
du débiteur.
1 248.
Les frais du paiement sont· à la cl1arge du débiteur.
s.
II.
Du paie,nent a11ec su6roga1io11.
I _249.
La subrogation dans les droits du créancier au 1>rofit ·
• • •
302 LIV. Hl. MANIER.ES D'A.CQ. LA PROP'R../ETE,
d'une tierce personne qui_ le paye, est ou conventionnelle
ou légale.
12 J o.
Cette subrogation est conventionnelle,,
_Lorsque Je créancier rec-evant son paiement ,d~une
1 •0
.tierce personne la subroge dans ses droits, actio11S, privi-
léges ou hypothèques contre le débiteur : cette subrogation
doit être expresse et faite en même temps que le paiement;
2. 0 Lorsque le débiteur emprunte une somme à l'effet de
payer sa dette, et de subroger le prêteur dans les droits du
créancier. .JI faut, pour que cette subrogatio11 soit valable,
que l'acte d'emprunt et la quittance soient passés devant
notaires; que dans l'acte d'emprunt il soit déclaré que la
son1111e a.été empruntée pour faire le paiement, et que dans
fa quittance il soit déclaré que le paiement a été fait des
deniers fournis à cet effet par le nouveau créancier. Cette
subrogation s'opère sans le concours de la volonté du
,
creanc1er•
.
•
-
Le débiteur de plusieurs dettes a le droit de déclarer, lors-
qu'il paye,. quelle dette il entend acquitter.
I 2.J 4·
Le débiteur d'une dette qui porte intérêt ou produit des
arrérages, ne peut poiI1t, sans le consentement du créan-
cier, imputer le paiement qu'il fait sur le capital par préfé-
rence aux arrérages ou intérêts : le paiement fait s11r le capital
et intérêts, mais qui n'est point intégral, s'impute d'abord
sur les intérêts.
I2J.5·
Lorsque le débiteur de diverses dettes a ·accepté une
quittance par laquelle le créancier a imputé ce qu'ila reçu
sur l'une de ces dettes spécialement~ le débiteur ne peut plus
delrlander l'imputation sur une dette différente, à moillS qu'il
n'y ait eu dol ou surprise de la part du créancier.
' ' , ,
LIV. III. MANIERES D'ACQ. LA PROPRIETE.
i 2 .5 6.
Lorsque la quittance ne porte aucune imputation, le
paiement doi.t être imputé sur la dette que le débiteur avait
pour lors le plus d'intérêt d'acquitter entre ceHes qui sont
pareillement échues; sinon, sur la dette échue, quoique moins
onéreuse que c·elles qui ne le sont point.
·Si les dettes sont d'égale nature, l'imputation se fait sur
la plus ancienne : toutes cl1oses égàles , elle se fait propor-
tionnellement.
s. IV.
. Des offres de paiement~ et de la consignation.
, 1 2, 57·
Lorsque le créancier refuse de recevoir son paieme~t , le
débiteur peut lui faire des offres réelles, et au refus du créan-
cier de les accepter, consigner la somme ou la chose offerte.
Les offres réelles suivies d'une consignation libèrent le
débiteur; ·elfes tiennent lieu à son égard de paiement, lors-
qu' cJles sont valablement faites , et la cho$e ainsi consignée
demeure aux risques du créancier. ·
I 2 j' 8.
Pour que les offres réelles soient valables, il ·raut,
1 • Qu'elles soient faites au créancier ayant la capacité de
0
payer;,
3°. Qu'elles soient de la totalité de la somme exigible,
. dei
'
Trr. III. ou O.BLIGÂ.T/ONS CONJ'. 30;
CONTR.J.TS
I •
creanc1er,;
.5. 0
Que la condition sous laquelle la dette a. été contractée
. ,
soit atr1vee ;
6. Que les offres soie11t faites au lieu dont oil est con-
0
l 2 j 9·
II· n'est pas nécessaire pour )a validité de la consignation,
qu'elle ait été autorisée par Je juge; il suffit,
1 • Qu'eIIe ait été précé,fée d'une sommation signifiée au
0
enfin du dépôt; :
4: _Qu'en_ tas de non-comparution de la part du ctéat1-·
0
s. V.
De la cession de biens.
_1.270.
Les créanciers ne peuvent refuser la cession judiciaire, si
ce n'est dans Jes cas exceptés par la loi.
Elle opère la décharge de fa contrainte par corps.
Au surplus, elle 11e libère le débiteur que jusqu'à concur-
re11ce de la valeur des biens abandonnés ; et dans le cas ot1 ils
auraient été insuffisa11s, s'il lui en survient d'autres, il est
obligé cle les aba.ndonner jusq.u'au parfait·J>aiement.
SECTION .II.
De la Novation.
1 27 I.
La novation s'opère de trois manières:
1. Lorsque le débiteur contracte envers son créancier une
0
,
La 11ovation ne peut s'oeérel! qu'entre personnes capables
<le contracter.
' .'
-- . 1- 2 74· .
La 11ovation par la substitution d'un nouveau· débiteur 1
peut s'opérer ~ans le concours· du premier débiteur.
'
I ~-79·
Lorsque la novation s'opèYe-pat la substitution d'un nou-
Veau(~iw1111 ,J lvs: p,!ivil6ges, at: .hypot~• plfimitils de_
(
Jio LIV. m. MANIÈRES D'ACQ. 1.A PROPRIÉTC.
Ja créance ne peuvent point passer_ sur les biens du nouveau
débiteur.
•
TrT. Ill. cON'fR"-TS ou oJLrê.ArioN.t coNr. 31,
fa grosse du titre à l'un des débiteurs solidaires, a le même
effet au profit de ses codébiteurs.
,128.5. .
La remise ou décharge ~onvent~onnelle au profit de l'un
des codébiteurs solidaire&, libère tous les autres , à moins
que le créancier n'ait expressément réservé ses droits contre
ces derniers. ·
Dans ce dernier cas, il ne peut plus répéter la dette qu~
déduction faite de la part de c.elui auquel il a fait la remise.
12 86. .
La remise de la chose donnée en nantissément ne suffit
point po;w-, fàire_ présumer la· remise de la dette.
1_ 2 87. i
•
3_12 . LIV. III. MANIÈRES D'ACQ.. L~ PROPRIÉTÉ.
éteint les deu:dcti:es, de Ja:manière·.ët dans 1es cas 1ci,-après
• . I • . ,
exprimes. ·
J'
_-1 ~9Q•
. LJ .compemsatiôu. .s'opère de p~n.droit par la ·seule;îorce
<le la lai, même à l'insw iles débiilems·~ les ,deur1 dettes
s'éteignent: :réciproquement, à l'ilJltant :oïr elle, se troùvent
exister à-fa-fois, jusqu'à concurrence de Jeurs .quotités res~
pept1:ves. , .
• '
· *
,•;:: - • ' '
'
' •
.
'' i iJ; 2 9 1 4
.....,
La compensation n'a iieti> tfu'entre deux dettes qui ont
/ .
.égaiement-pour objet une ~•we -.d~argent; ·ou une .cenaine
, quantité de ,choses fungibl.es de Ja :ttspàêfe' '.etAJUiiSOlli .,me
également liquides et exi~lès.~ :
L~~ pres~~~iops .en gi:~iµs ou_ den.rées~ non._ cpntestéfS• et
"dont le prix est réglé -p~r 'Jes mercùriâfes:,· }>f:llV~xii CÔIJl- se.
penser avec des sommes l~q1,1ides
. . .
et· eiigibles. · ···· · . ' ' '
•
,'
'•' .,,1a'1Jj, ·, •,•: ,,
. . :
I ~93· , 1' •
usage; _ . · ·· , · . ,
3. D'une dette qui a pour cause --~s ··_alimen~rà&laré;
0
insaisissables.· · <, • •
J 2 9f·
'
TIT,111. êONTR.4.1'.S OU 0/ILlG~T,l(J/fS Ç~N'f, Jf.l
. ' .
•
,· '
'·1 299·.
Celui qui a p~yé une dette qui était dé droit étein.te par
)a compensation_, ne pe~t plus , en exerçfnt la créance dont
il_:n'a.point <?PP.O~ la compensation·, se prévaloir, au pré~
judice des tie~s, des priviléges ou hypothèques qui y étaient
attachés, à moins qu'il n'ait eu une juste cause d'ignorer la
créance qui devait compenser sa -dette.
'• ' f : . .. .' .
,
, '
-5 E è T I o· N V~ .
'
,, '
' '
De la Confusion,
)' 1300.
'. · Lorsqu~( le,s <pialités ·de créancier et de débiteur se réu-
1:1l.~s~11t :~s. ~J m~~e ~é~so~ne , i~. se fait une confusion de
droit qui éteint les deux créances.
. . - 1
' .
· Lorsque -le• corps cenain et déterminé qui était l'objet
. TIT. {II. CONTll...41"-J ·o·u. OBLIGJrJONJ Cô!lf/ · 3r;
de t•obligation, vient à périr~ est mis.hôrs du-commerce, ou,
se perd de manière qu'on en ignore absolument ·l'existence,
l'obligation est éteinte si. la·chose a pér.i ou a été perdue ~
'
~ . ..
De l'Action tn nullit.é ou en,. ref&isipn· t/e.s· ·Conpçntions
~-•.·. ........
•.. ,··.~
•
3')6 LIV.·nJ.'. MANIÈRES. B':JCQ_. LA. PROPRIÉTÉ.
Le témps ne cour-i,' à: l'égard des :actes faiJs par les 'inter..
dits~ que du jour où l'interdiction est levée, et à l'égard de
ceux faits par les m_ineurs , .que du jour de la majorité.
' ,
'1·30 .5.
La simple lésion donne lieu à la rescision en faveur du
n1i11eur non émancipé, contre tputes sortes de conventions;
et en faveur du mineur émancipé, contre toutes conventions
qui. excèdent l~s bornes de sa capaciJé, ainsi qu' ~lie est déter-
mi~ë âu titre· de la jl1inorité, de la Tutelle et de l'E1nancipation.
·.1 306.
Le n1ineur n'est pas restituable pour cause de lésion, lors-
qu'eJle 11e résulte que d'un événement casuel et imprévu.
~ 3°7·
~a simple déclaration de .majorité, fai-te par le m,ineur, ne
fait .point .obstacle ~à sa -restitution.. .
I 3 0 8.'
Le mineur comll)erç~nt, ·banquier ou artisan, n'est point
restituable contre les ~ngagemens qu'il a pris à raison _de
son commerce ou de son art. ·
•
•
TlT. III. CONT RATS ou 0BLIG ..4TJ0 ~S c·o_NY. 317.
. i3k 1·. .
II n'est plus recevable à revenir .contre l'engagement qu'il
avait souscrit e11 minorité, lorsqu'il l'a ratifié en majorité ,
soit que cet engagement fût nul .en sa forme, soit qu'il fût
seuleme11t sujet .à restitution.
1 3 J 2.
Lorsque Ies mineurs , les interdits ou les femmes mariées
sont admis, e11 ces qualités; à se faire restituer contte leurs
engagemens , le remboursement de ce qui aurait été , en
conséqu€nce de ces engagemens, payé pendant la minorité,
l'interdiction ou le mariage, ne peut en être exigé, à moins
qu'il 11e soit prouvé que ce qui a été payé a tourné à leur profit~
I 3 I 3·
Les majeurs ne sont restitués pour cause de lésion que
dans les cas et sous les conditions spécialement exprimés
dans le présent Code.
1 3 14.
Lorsque les formalités· requises à l'égard des mineurs ou
des interdits, soit pour aliénation d'immeubles, soit dans un
partage de succession , ont été remplies, ils sont, relative ...
ment à''ces actes, considérés comme s'ils les avaient faits ell.
majorité ou avant l'interdicti9Q.. ·
CHA PIT RE VI.
DE LA PREU VE DES OBLI GATI ONS, E'P D.E CEL· LE
DU PAIE MEN T,
. 131 ,1.
Cel:ui qui ·réclame l'exécuti9n d'une obligation~ doit fa
prouver. ·
'
318 LIV. Ill. MANIÈRES D'ACQ., LA. PROPRIÉTÉ.
Récjproquement, celui 4'4Ï se prétend libéré, doit justifier
le paiement ou le fait qui a produit l'extinction de son
obligation.
I 3 I 6.
Les règles qui concernent la preuve littérale , la preuve
testimoniale, les présomptions, l'aveu de la partie et le
serment, sont expliquées dans les sections suivantes.
S E C T I O N J. re
De la Preuve littérale.
§. J. cr
Du rirre a11rliçnri9.ue,
I 3 I. 7·
L'acte authentique est celui qui a été reçu par officiers
publics ayant le droit d'instrumenter dans le lieu où l'acte
a été rédigé
.
.
, ei avec les solennit~s requises,'
I 3 1 8.
L'acte qui n'est point authentique par l'incompétence ou
l'incapacité de l'officier, ou par un• défaut de forme. vaut
comme écriture privçe, s'il a été signé des parties.
I 3 19.
L'acte authentique fait pleine foi de la convention q11'll
renferme entre les pa~ies contractantes et leurs héritiers ou
ayant-cause. ·
N~anmoins, en cas de plaintes en faux principal, l'exé-
cuiion de l'acte argué de faux sera suspendue p~ la mise
TIT. Ill. CONTRATS OU 0:BLJGA.TION.S CONY, 319
en accusation ; et en cas d'inscription de faux faite incidem-
ment, les tribunaux pourront, suivant les circonstances, sus"'.
pendre provisoirement l'exécution de l'acte.
I 3 20.
L'acte, soit authentique, soit sous seing privé, fait foi
entre les parties, même de ce qui n'y est exprimé qu'en
ter1nes énonciatifs, pourvu que l'énonciation ait un rapport
direct à fa disposition, Les énonciations étrangères à la dis-
position ne peuvent servir que d'un commencement de
preuve.
I 32 I.
Les contre - lettres ne peuvent avoir.
,
feur effet qu'entrè
les parties contractantes : elles n'ont point d'effet contre les
.
uers.
s. I I. •
. .
Les tailles corrélatives à leurs échantillons font foi entre
les personnes qui sont dans l'usage d~ constater ainsi· les
fournitures <JU' elles font et reçoivent en détail.
s. IV. ·
.
· Des copies- des titres.
•
I 3 3.f·
Les copies , lo~sque le titre original subsiste , 11e font foi
que de ce qui est contenu au titre , dont la représentation
peut toujours être exigée.
1 3·3 5-~
•
Lorsque le titre original n'existe plus, ·les copies font
foi.~ d'après les distinctions suivantes:
1 • Les grosses ou .premières expéditions font la. ~~pie
0
l'auront pas été par le notaire qu.i l'a reçu, ou par l'un de ·
• • • •
•
314 LIV. Ill. MA!'{iÈRES :D''ACQ_. LA PROPRIÉTÉ.
· Lorsqu~au it!oyen du. c·oucours ·de .ies deu~ -ciréonstàrices
Ja preuve par témoins sera admise", ril ~rariné•èessaire que
ceux qui ont été témoins de l'acte, s'ils. e_xisterit eac.ore r
soient entendus~ ·
s. V.
Des actes récognitifs et· co1ifir111111ifi.
. . '
T!T. Ill. CONTRATS ou OBL/G,tT/ôNS COMt. 325.
tians les :fornresJet â t~époqtte ,dêtëririinées par·la
:for; :em:)
porte la renontiatibri -au;t>mftJyeris·!~. exceptidiis qûe::t'on:
pouvait opposer contre cet acte, sans préjudice _péanrnoins·
du droit des tiers. · •
1
3 39· •
Le donateur 11e peut répàrer. par \aucun kte confirmatif
les vices d'une donatiôn entre -vifs ; nulfe en. la forme, il
faut qu'elle soit refaite e11 Ja forme légale.
. . .
La confirmation ou ratification, ou exécution volontaire
d'u11e donation par Jes héritiers ou ayant-cause du donateur,.
après son décès, emporte leur renonciation à opposer soit
les vices de forme, soit toute autre exception. •..
SECT I O ~ 1 I.
De la Preuve testi,noniale.
••
1 34 I.
Il doit être passé acte devant notaires ou sous. sig11ature.
privée, de toutes choses ·excédant la somme ou valeur d·e.
cent cinquante francs, même pour dépôts v_olontaires; er if
n'est reçu aucune preuve par. témoins contre e't outre le
contenu aux actes, ni sur ce qui serait allégué avoir été dit
avant, lors ou depuis les actes, encore qu'il s'agisse d'une
s01nme ou valeur moindre· de cent cinquante francs ;
Le tout san& préjudice de ce· qui est pres_èrit dans les foii
relatives au c_ommèrce~
1 342~.
La règle ci-dessus s'applique au cas où l'action contient;.
3_26 LI~. III. MA,Nlj!!,E_S .P'4,CQ.. LA f R.()PRI~'{É• .
~1:UI~ l_a; t!llande ~u ~pit,~ , ~~~- dem_,114e. d'~nt~rêts qui,
ré~1's:. ~" ~~p~~, qc~~~~ l~ s~~ç_ 4~ <;e~ çi~qual\te
francs. ·
1 343·.
Celui quj a formé une dem~nde excédant cent cinquante
francs , ne peut plus être admis à la preuve teitimoniale,
même, en restreignant sa demande primitive.
I 344·
La preuve testimoniale , sur· la demande d'u~e som1_ne
même moindre de cent cinquant_e :&~ncs, ne peut · être
admise lorsque cette somn1e est déclarée être le restant ou
faire partie d'une créance pi-us forte qui n'est point_ prouvée
I •
par ecr1t.
1
345 ·
Si dans la même inst~nce une partie fait plusieurs de-
mandes dt>nt il n'y ait point de titre par écrit, et que, jointes
ensemble, elles excèdent fa somme de cent cinquante francs,
Ja preu~è par témoins n'en peut être admise, encore que la
par.tic allègue que ces créances proviennent de différe11tes
causes , et qu'elles se soient formées en· différens temps,
si ce 11'était que. ces droits procédassent , par succession,
do.nation où autrement, de personnes différentes.
134,6.-
.
Toutes les demandes , à. quelque titre que ce soit, qui ne
seront pas entièrement justifiées par écrit, seront .formées par
u11 même exploit,. après lequel les autres demandes dont il
n_'y aur~ point· de pr~uves_ par j_cr_it ne_ seront p"s.feçu~s.
•
TJT. III. CCNTilJ."ir·J
•
ou· 06LJQ~tl6NJ do-i{,;t ·32.,
1- •3 k}7•
Les règles· ci-dessus reçoiyent·ëxceptio11 lorsqu'il cxi5tc
un commencement de preuve par écrit. •
on· appelle ainsi tout acte par écrit qui est émané dl celui
contre lequel la· demande est forn1ée-, ou de celui qu'il
représente , et qui rend vraisemblable le fait allégué.
I 348~
Elles reçoivent enoore exception toutes le~ fois qu'il 11'a
pas été possible au ·créancier· de se procurer une preuve
littérale de l'obligation qui a été contractée envers fui.
Cette seèonde ,exception s'appliqùe,
1. Aux obl.igations. qui 11aissent ,des quasi-contrats et des
0
délits ou quasi-délits ; .
2. Aux dépôts nécessaires faits· en cas d'incendie, ruine,
0
prévus, où l'on ne pourrait pas avôit fait d~s actes par· écrit;
4. Au cas où Ie· créancier a perdu le titre ··qui 'luf servait •
0
.I 3+9·; ::.
Les présompt.iom sont-des <:on s~nt t~ -qu~ ta loi où le
magistrat tire d'un fa!t connu à un-fait•kttottnu~· - • · ·
•
•
§. J.or
. · Desp~o,nptions éta6/ies par la loi.
• : . } . 1 3 5 o.
La présomption légale est celle qui est attachée par une
loi spéciàle à certains ·actes ou· à ,certains faits; tels sont,
1. Les actes que la loi déclâre nuls, co1nn1e présu111és
0
•
~. ·. 'i
I 3j I.
.
.
.' ..
s. ·II.
• s. II .
Des prlso,nprions qui n~ sont point lra6lies par la loi.
1 3 ) 3.·
Les présomptions qui ne sont point établies par la loi,
sont abandonnées aux lumières et à la prudence du mag'is-
trat, qui ne doit admettre que des présomptions graves , pré-
cises et concordantes, et dans· les ca_s seulement où la loi
admet les preuves testimoniales, à moins que l'acte ne soit
attaqué po:µr cause de fraude ou de dol.
SECTION IV.
De /'Aveu de la Partie.
1 -3 .5 4·
L'aveu qui est opposé à une partie , est ou extrajudiciaire
ou judh.:iaire. · '
13.5.5.
L'allégation d'un aveu extrajudiciaire purement verbal
est inutile toutes les fois qu'il s'agit d'une demande dont la
preuve testimoniale 11e serait point admissible.
1 3 5-'6. -
L'aveu judiciaire est la déclaration que fait en justice la
partie ou son fondé' de pouvoir spécial. ·
Il fait pleine foi contre celui qui l'a fait.
Il ne peut ~tre divisé contre lui.
Il ne peut-être révoqué, à moi-ils C(U'on ne prouve qu'il
a· été la suite d'une erreur de fait. 11 ne pourrait être révoqué
sous prétexte d'une erreur de droit.
Tt
·•
310 LIV. 111. MJ.NTÈRES D'ACQ. LA PROPRIÉTE,
, SECTION V. •
Du · Serment,
'
Le serment judiciaire est de deux espèces :
1. ° Celui qu'une partie défère à l'autre pour en faire dé-
pendre le jugement de la cause : il est appelé décisoire,·
2. ° Celui qui est déféré d'office par le juge à l'une ou
à l'autre des panies.
S• 1. er
Du serinent décisoire. .
135 8.
Le serment décisoire peut être déféré sur quelque espèce
de contestation qae ce soit.
l 3) 9·
II ne peut être déféré que sur un fait personnel à la partie
· - à laquelle on Je défère. •··
-
-
Il peut être déféré en tout état de cause , et eiiçore qu'il
-n'existe aucun commencement de preuve de 1,:4~ande ou
.. ùe l'exception sur laquelle il est provoqué .. : ' ·
,
I J 6 i.
Celui auquel le •S.rmen~ . est déféré, qui le refuse ou ne
consent pas à le référer•â son adversaire, ou l'adversaire
à qui -il a été référé et qui ·le fefuse, doit succo9ber dans sa
demande ou dans son exception .. · ,· ·
•..,,.
.
'.
.·TlT. Ill, CONTRATS OC/ 0-.BJ.IGÂ.TlONS CONY, 33 l
·1 3 62.
Le serment ne peut ~tre référé quand le fait qui en est
l'objet n'est point celui des deux parties, mais est purement
personnel à celui auquel le serment avait été déféré~
I 3 63.
Lorsque le serment déféré ou référé a été fait, l'adversaire
n'est point recevable à. en prouver la fausseté. •
I 3 64.
.La panie qui a d~féré ou référé le serment , ne peut plus se
rétracter lorsque l~dversaire a déclaré qu'il est prêt à faire ce
serment.
. 1365.· . . .
Le sern1ent. "1.t ne forme preuve qu'au profit 4e celui qui
l'a déféré ou .contre lui, et au profit , de ses héritiers et ayant-
cause ou contre eux.
Néanmoins le serment déféré par l'un des créanciers soli-,
claires au débiteur, ne libère celui-ci que pour la part de ce
, .
creanc1er;
Le serment déféré au débiteur principal libère également
les cautions;
Celui déféré à l'un des débiteurs solidaires profite aux
1 codébiteurs ;
Et celui déféré à la caution profite au débiteur prit1èipal..
Dans ces deux derniers cas , le serment •
du codébiteur
solidaire: ou de la caution ne profite aux. autres codébiteurs
ou au débiteur principal q11e lorsqu'il a été déféré sur la
dette, et non sur le fait de la solidarité ou d~ cauti~nnement•
.l't 2
. ·•
332 UV'. Ill. M..4NJÈRES D'ACQ.. U PROl'RIETÈ.
s. II.
Du serinent déféré tf1ffice.
ï 366.
Le juge peut déférer à l'une des parties le serment, ou
pour en faire dépendre la décision de la cause, ou seule-
ment pour déterminer le montant de la condamnation.
i 3 67.
Le jùge ne peut déférer d'office le serment, soit sur la
demande, soit sùr l'exception qui y est opposée, que sous les
deux conditions suivantes : il faut,
1 • Que la demande ou l'exception ne soit pas pleinement
0
justifiée ;
2. Qu'elle ne soit pas totalement dénuée de preuves.
0
1370.
Certains engagemens se forment sans qu'il interv-ienne
aucune convention , ni -de la part de celui qui s'oblige, ni
de la part de celui envers lequel il est obligé.
· Les uns résultent de l'autorité seule de la loi. Les autres
naissent ·d'un fait personnel à celui qui se trouve obligé.
Les premiers sont les engagemens formés· involontaire-
ment, tels que ceux entre propr_iétaires voisins , ou ceux
des tuteurs et des autres administrateurs qui ne peuvent
refuser la 'fonction qui leur est déférée.
Les engagemens qui naissent d'un fait personnel à celui
qui se trot1ve obligé, résultent ou des quasi-contrats, ou des
délits ou quasi.délits. Ils .font la matière du présent titre•
•
CHAPITRE I.e~
DES QUASI-CONTRATS.
I 372.
Lorsque volontairement on _gçre l'affaire d'autrui, soit
que le propriétaire connaisse la gestion, soit qu'il l'ignore,
cel~i qui gère CC?ntracte l'engagement tacite de continuer
la gestion qu'il a commenc_ée, et de l'achever jusqu'à ce
que le propriétaire soit en état d'y pourvoir lui-même; il
doit se charger également de toutes les dépendances de cette
même affaire. . ,
· Il se soumet à toutes les obligations qui résulteraient d'un
mandat exprès que lui aurait donné le propriétaire.
I 373·
Il est obligé de continuer sa gestion, encore _que le maître
vienne à mourir avant que l'affaire soit consommée, jusqu'à
ce que l'héritier ait pu en prendre la direction.
1 374·
Il est tenu d'apporter à la gestion de l'affaire tous les
soins d'un bon père de famille.
Néanmoins ,es circonstances qui l'ont conduit à se charger
de l'affaire , peuvent autoriser le juge à modérer les dom-
mages et intérêts qui résulteraient des fautes ou de la né-
gligence du gére1:1t. ·
.' 1 3 7.5:
Le maître dont l'affaire a été bien administrée , doic
remplir les engagemens que le gérent a contractés en son
non1 , l'indemniser de tous les engagemens personnels qu'il
a pris, et luj. rembourser -toutes les dépeIJSes µtiles ou né-
cessaires qu'il a faites.
-BNGJGZJIIENJ SAJfs· CONYENTJON.
· TrT. IV. 335
•
·1382.
Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un
dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le
I
reparer.
I 3 8 3·
Chacun est responsable du dommage qu'il a causé non-
seulement par son fait, mais encore par sa négligence ou
par son imprudence.
~ 3 84.
On est responsable non - seulement du doinmage que
1'011 cause par son.propre fait, mais encore de celui qui est
causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou
des choses que l'on a sous sa garde. _
Le père , et la mère après le décès· du mari , sont res-
ponsable.s ·du dommage causé par leurs enfans mineurs ha-
bitant avec eux ; ,; .
Décrété le ao Plu•
TITRE V.. viôsc an XII.
Promulgué le 3o du
DU CONTRAT DE MARIAGE ET DES DROITS m~mc mois,
C H A p I.T R E I. cr
, ,
DISPOSITIONS GENERALES,
I 3 87
La loi ne régit l'association conjugale, quant aux biens,
· qu'à défaut de conventions spéciales, que les époux peuvent
faire comme -ils le ·;ugent à propos , pourvu qu'elles ne ~oient
pas contraires aux bon11cs mœurs, et, en outre , sous les
modifications qui suivent. ._
. 1 3 8 8.
Les époux ne p·euvent déroger ni aux droits résultant de.
Vv
•
~38 LIV. Ill. MANIERES D'ACQ. lA PROPRIET:t.
la puissance maritale sur la personne ·de la femme et des
en.fans , ou qui appaniennent au mari comme chef, ni aux
droits conférés au survivant des époux par le titre de la
.Puissance paternelle et par le titre de la Mi11orité; de la T111elle
I
'1 3 89.
Ils ne peuvent faire aucune convention ou renonciation
dont l'objet serait de changer l'ordre légal des successions,
soit par rapport à eux-mêmes dans la succession de leurs
cnfans. ou descendans, soit par rapport à leurs enfans ~ntre
eux·; sans préjudice des donation~ entre-vifs ou testamen-
tàires qui poutTont avoir lieu selon les formes et dans les
cas déterminés. par le présent Code .
.1390.
Les époux ne peuvent plus stipuler d'une manière géné-
rale que leur association sera réglée par l'une des coutumes,
lois ou statuts locaux qui régissaient ci-devant les diverses
parties du territoire français , et qui sont abrogés par le
présent Code. ·
139 1.
Ils peuvent cependant déclarer d'une manière générale
qu'ils entendent se marier ou sous le ré~ime de Ja commu-
nauté, ou sous le ·régime dotal.
Au· premier cas , et sous le régime de la communauté ,
les droits des époux et de leurs héritiers 'seront réglés par
les dispositions du chapitre Il du présent titre. ·
Au deuxième cas, et sous le régime dotal, leurs droits
seront 'réglés pat les dispositions du chapitte Ill.
1392:
La simple stipulation que la femme se constitue ou qu'il
lui est constitué des biens en dot, ne suffit pas pour sou-
mettre ces biens au régime dotal , s'il n•y a dans le contrat
de mariage une déclaration expresse à cet égard.
La soumission au régime dotal ne résulte pas non plus
de la simple déclaration faite par les époux, qu'ils se marient
sans communauté, ou qu'ils seront séparés de biens.
1 393·
A défaut de stipulations spéciales qui dérogent au régime
de la communauté ou le modifient, les règles établies ·dans
la1. re partie_ du chapitre II formeront le droit commun de la
France.
1 394·.
Toutes conventions matrimoniales seront rédigées , avant
le mariage , par acte devant notaire. ·
1 39) ·
Elles ne peuvent recevoir aucun- changement après la célé-
bration du mariage.
13 96..
Les changemens qui y seraient faits ~vant cette célébration~
doivent être constatés par acte p~sé dans la m~e forme que
le contrai de mariage.
' . .
<
.
Nul-changement ou contre-lettre n'est, au surplus, valable
sans la prisence et le consentement simultané de toutes les
personnes qui ont éié ~ies. dari& le coiltrat de mariage.
Vv 2
340 LIV. 111. MANIÈRES D'ACQ.. LA-PROPRIÉTÉ,
~ 397·
Tous chângemens et contre - lettres, même revétus des
formes prescrites par l ,.atticle précéclent , seront sans effèt à.
J'égare! des tiers. s'ils n'ont été rédi_gés à la suite de la minute
du contra~ de n1ariage ; et le notaire ne pourra, à peine des
dommages et intérêLs des parties, et sous plus grande peine
s'il y a lieu, délivrer ni grosses ni expéditions du contrat de
mariage, sans transcrire à Ja suite Je cha11gement ou la contre~
lettre.
'
CHAPITRE II~
, ,
DU REGIME EN COMMUNAUTE,
·1 399·
La communauté, soit légale • soit conventionnelle ; com-
mence du jour du mari-age contrac~é devant l'officier de l'état
civil : on ne peut stipul« qu'eile commencera à u11e autre
époque.
I. re P A R T I E.
DP LA COMMUNAUTÉ' LÉCALE•
• ' .. ·· • • . ~ l
SECTION
' '
: 1 . I
- '
~- J.
r .
er
De f actif de la co1n1nunaurl.
lfO I •
•
La communauté se co111pose activement,
1. De tout te mobilier que les époux possédaient au jour
0
• '
mariage.
1402.
Tout immeuble est réputé acquêt cfe communauté, s'il
n1~st prouvé que l'un. ~es époux en· avait la propriété ou
possession légale antérieurement ..au mariage , 011 qu'il Jui
est échu depuis à. uu·e de $Ucce,sion ou donàii_on~ ·
3,(2- UV. m. MANIÈRES D'ACQ., LA PROPRIÉTE.
il 406.
L'immeuble abandonné ou cédé par père , mère ou autre
ascendant, à l'un des deux époux, soit pour le remplir de
ce_ qu'il lui doit, soit à la charge de payer les dettes du
donateur à des étrangers, n'entre point en communauté;
sauf récompense ou indemnité. ·
1407.
L'immeuble acquis pendant le mariage, à titre d'échange
contre l'immeuble appartenant à l'un des deux époux, n'entre
point en communauté, et est subrogé au lieu et place de
celui qui a été aliéné ; sauf la récompense s'il y a soulte.
1408.
L'acquisition faite pendant le mariage, à titre de licitation
ou autrement, de portion d'un i.mmeuble dont l'un des époux
était propriétaire par indivis, ne forme point un conquêt ;
sauf à indemniser la communauté de la somme qu'elle a
fournie pour cette acquisition. ·
Dans le cas où le mari deviendrait, seul et en son nom
personnel , acquéreur ou adjudicataire de portion ou de la
totalité d'un immeuble appartenant par indivis à la femme,
celle-ci , lors de la dissolution de la communauté, a le choix.
ou d'abandonner l'effet à la communauté, laquelle devient
alors débitrice envers la femme de la ponion appartenant
à celle-ci dans le prix, ou de retirer l'innx1cuble , en rem~
hoursant à la communauté le prix de l'acquisition.
• • •
LIV. Ill. MANIERES D'ACQ. LA. PROPRIETE.
,
s. II.
Du passif de la co11imunauté, et· ~es actions qui en rlsul1e111
contre la co11z11zunau1é•
.
La communauté se compose passivement ,
1. De toutes les dettes mobilières dont le& époux étaient
0
,
I f I 1-..
Les dettes des successions purement mobilières qui sont
échues aux époux pendant le mar~age , sont pour le tout à
la charge de la communauté.
I f I 2.
Les dettes d'une succession purement immobilière qui
échoit à l'un des époux pendant le mariage, ne sont point
à la charge de la communauté; sauf le droit q~'ont les créan-
ciers de poursuivre leur paiement sur les immeubles de ladite
.
succession. '
.
Néanmoins, si la succession est échue au mari, les créan--
ciers de fa-succession peuvent poursuivre leur paieme11t, soit
sur tous les biens propres au mari , soit même ~ur ceux de
la communauté ; sauf, dans ce second cas , la récompen$e
due à la femme ou à ses héritiers.
1 f I 3·
Si la succession purement immobilière est échue à la
fe1nme,, et que celle-ci l'ait acceptée du consentement· de
son mari, les créanciers de la succession peuvent poursuivre
leur paiement sur ~ous les biens personnels de la femme :
mais si la succession n'a été acceptée par la femme que comme
autorisée en justice au refus du mari , les créanciers , en cas
Xx
,
~
346
... ., . . ''
LIV. 111. MANIERES D'ACQ. LA PROPRIETE.
.
d'insuffisance des immeubles de la succession , ne peuvent
se pourvoir que ·sur la nue propriété des autres biens per-
sonnels de la femme.
1414~
Lorsque la succession échue- à l'un des époux est en panie
mobilière et en partie immobilière , les dettes dont elle est
grevée ne sont à la charge de la communauté que jusqu'à
concurrence de la portion contrihutoire du mobilier dans les
dettes , eu ég~rd à la valeur de ce mobilier comparée. à celle
des immeubles.
Cette portion contributoire se règle d'après l'inventaire
auquel Je mari doit faire procéder , soit de son chef, si fa
·succession le concerne personnellement, soit. comme diri-
geant et autorisant les actions de sa femme , s~il s'agit d'une
succession à elle échue.
I 41 .5 •
.,_
A défaut d'inventaire , et dans tous les cas où ce défaut
•• • ' • • T • • •
•
1419.. . ~ '
1 437·
Toutes les fois qu'il est pris sur la communauté une somme
soit pour acquitter les dettes ou charges personnelles à l'un
des époux, telles que le prix ou partie du prix d'µn immeuble
à iui propre ou le rachat de services fonciers, soit pour le
recouvrement, la conservation ou l'amélioration de ses bien_s
personnels, et généralement toutes les fois que l'un des deux
époux a tiré un profit personnel des biens de la communauté,
il en doit la récompense.
143 8.
Si le père et la mère ont doté conjointement l'enfant
commun, sans exprimer la ponion pour laquelle ils en-
tendaient y contribuer, ils sont censés avoir doté chacun
pour moitié, soit que la dot ait ét~ fournie ou promise en
effets de la communauté, soit qu'eJle l'ait été en biens per-
sonnels à l'un des deux époux.
Au second cas, l'époux dont l'immeuble ou l'effet per--
sonnel a été constitué en dot, a, sur les biens de l'autre,
une action en indemnité pour la· moitié de ladite dot, eu
égard à la valeur de l'effet donné, au temps de la donation.
1 439·
La dot constituée par le mari seul à l'enfant commun,
en effets de la communauté, est à la charge de la commu-
nauté ; et dans le cas où la communauté est acceptée par
la fe1nme , celle-ci doit supporter la moitié de la dot, à
moins que le mari 11'ait déclaré expressément qu'il s'en char-
geait pour le tout, ·ou pour une portion plus forte que la
• • I
JJlOitJe.
1440.
..
T1T. V. c·oNTRA.T DE MA.RIA.GE &c. 353
1440.
La garantie de la dot est due p~r toute personne qui 1'a
constituée; et ses inJérêts co.urent du jour du mari,age, .:en:-
core qu'il y ait terme pour le paiem·ent,' s'il n'y a stipul~tion
contraire. ' '
SEéTION III.
De. la Dissoiution de la Comtnuna~té·, ët :dë q~elq;es--
. unes de sés'iuites, · . '.:
. ;. J .' ; ; " i : { •,.' ; J •
1441.
·L-a communauté se dissout_,. 1.e par 1~: mort nat~~~he·;
2. 0 par la mort civile; 3. 0 par lè divorce;·4. 0 par la sép•ara~
tion de corps; 5. par la $ép~ation de biens .
0
Yy
. ' # •
1448 ...
. .
La femme. qµi a obtenu la séparati_on de .hi~rts, doit con•
tr.ibuer , proportîon~ellement à ses 1facultés ét. à celles du
mari, tant aux frais du mé~âg~ qu_~~- ceux .d'éd~c·ition des
enfans COJDQluns~ · · ·· · _, ·
Elie doit supponer ;entièrement ces frais, s'il ne reste rien
au mari.•
1 449·
La femme séparée soit de corps et de biens , soit de biens
seulement, en reprend la libre administrati.on.
Elle peut disposer de son mobilier, et l'aliéner.
Elle ne peut aliéner ses immeubles sans le consentement du
mari, ou sans être autorisée en· justice à son refus. 1•
~ 4.5 o.
Le mari n'est point garant du défaut d'emploi ou de rem-
ploi du prix de l'im1neuble que la femme séparée a aliéné
sous l'autorisation de la justice, à moins qu'il n'ait concouru.
au contrat, ou qu'il ne soit· prouvé que les deniers ont été
reçus par lui , ou ont tourné à son profit.
Il est garant du défaut d'emploi ou de remploi, si la vente
a été faite en sa présence et de son consentement: il ne l'est
poim del~utilité de· cet empl0i. · .
Yy :&
• • •
356 LIV. Ill. MANIERES D'ACQ. LA PJlOPRJETE.
If j I.
La communauté dissoute par 1~ séparation soit <fe corps
et de biens, soit de biens seült:ment, peut être rétablie du
conse~teipent de$ ,d~ux panies. · ·
Efie në ·peut 1'ê.tr~- que par un a~te paslé d~vant notaires et
avec minute , dont une expédition doit être affichée dans la
forme de l'article 1445.
~µ c:e
'. :'
~
cas_, la communauté rétablie r~prend
.- \ ' ' .
son effet çlu
. . . .
. ' .
jour ·du. mariage; les choses son~ remisés aq même état que
s'il _n'y ~vaii poï'nt é,~ 'dé sé1>ar,àtio~ ~- Jàn$ préjudice néan~
1noins "dè l'exêéutiori des actes q~i, dàns·cet intervalle, ont pu
être. f~its par la .femme en conformité de l'article 1449.
Toute co11verition par laquelle J-es époux rétâhliraie~t leur
communauté sous des cond,itipn1s 4ifférentes de celles qùri la :
réglaient antérieurement , ést nulle:
. . .' ,
SECTION
: .
IV.
\
' ' . . ''
,,: ...
La femme qui s'est immiscée dans les biens de la tom1nu ...
I . .
naute , ne p.eut y renoncer. •
Les actes pure111ent administratifs ou conservatoires 11'e1i1--
• • • •
porte11t point 1mm1xuon.
• 1
If) 7•
Dans les trois mois et quarante jours après le décès du
mari , elle doit faire sa renonciation au greffe du tribunal
de pr~mière instance dans l'arrondissement duquel le mari
~vait ~on domicile ; cet acte doit ~tre inscrit sur le regJstre
étabJ_i pour recevoir les renonciations à succession~
tlV. III. /IIJNIÈRES D'ACQ. LA PROPRIÉTÉ•
•
14.s 8.
La veuve peut , suivant les circonstances, demander au
. tribunal civil une prorogation du délai prescrit par l'article
• •
. .
14'68.
Les époux ou leurs héritiers rapportent à la masse <les
biens exi~tans , tout ce dont ils sont débiteurs envers la
coinmunau\é à ,titre de ·récompense ou d'indemnité, d'après •
les règles ci-dessus prèscrites, à la section II de la J.r11 panie
du présent chapitre, -· - ·
TtT. V, CON'l'R.A.'l'•Da M.J.Rl.J.GI. ~c, ,361
.
Chaque époux ou s01,1 héritier rappone également les
sommes qui ont été tirées de Ja -communauté , ou la valeur
des biens que l'époux y a pris. pour doter un enfant _d'un
autre lit , ou pour doter personnqllemeot l".eofaµt commun.
147.0.
Sur la masse des biens , chaque époux. ou son héritier
prélève,
1 • Ses biens personpels qui n~ sont point ~ttés e_n com-
0
. 1 .474·
Après que tous les prélèvemens des deux époux ont été
exécutés sur la masse , -1 e surplus se partage par: moitié entre
Jes époux o.u ceux qui les représentent. ·
•
1 475~ •
Si .les héritiers de la femme sont divisés, en sorte que
l'u11 ait accepté la communautç à laquelle l'autre a renoncé,
celui qui a accepté ne peut prendre que sa portion virile
et héréditaire dans les biens ·qui échoient au lot de la
·fe1nme.
· Le surplus. reste ·au iniri , qui demeur:e chargé , envers
l'héritier · rendn·çant_ ~ · des, droiis · que la fe1nme •auraii pu
exercèr: en ·cas de renonciation, .niais jusqu'à concurrence
~euJenient de.· Ja ponion virile héréditaire Ju renonçant.
,
.
~ :l:7?·
\ }- '
1478 ..
. . .
Après le partage consommé, si l'un des deux époux est
créancier personnel de l'autre, comme lorsque ·le prix de
son bien a été employé à_ payer ·une dette personnelle de
l'autre époux, ou pour toute autre cause , ~l exerce sa
créance sur la part qui es_t .échue à celui-ci dans fa com-
munauté ou sur ·ses biens personnels~ ···
1 479·
Les créances personnelles que les époux ont à exercer f~un
contre l'autre_, ne portent intérêt que du jour de la demande
• •
en Justice.. . ,
.l f 8 ~- • .. , 1
Zz 2.
•
'
- s. I J. .
,
• 1 ••
~482. '·.
Les dëtfés dë fa èé>fiimunauié soht pour 1noiti•é à la charge
de chacun des époux ou de leurs héritiers : les frais de scellé, '
invent~ire, vente de mobilier~ liquidation , licitation et par-
tage , foni: pariie de ées dèites. · ,_
..
. 1483.
La ·femme n;est tenüë dès. dettes dé ia ëo1t1rii_tirtà'1té. soit
à l'égard dü mari, soit à l'Égarâ <lés ëréancitrs, gu·e jusqu'à
concurr~nce de son éniôfumênt, pt>ütvù <tu'il y ait eu f>'(>'n
et fidèle inventaire, et en ren~ant compte tant du contenu
de cet inventaire que de ce q~i lui est échu par le partage .
•
.
1:-48 5·
. .. . . -
Il n'est tenu que pour mo)tié, de celles personnelles à fa
femme et qui étaient tomb!e~;à la·charge de Ja communauté.
•
. ' ~
•
•
L'a femme , mc!mè -pêrsonneltèment obligée pour ùne
<lette de communaut~ ~ ne peut être poutsuivie que pour la
•
moitié de cette deue, à moins. que l'obligation ne soit soli-
daire. · · · · · ·
1488.
. La femllle qui a payé u11e dette de la communauté au-delà
de sa moitié , n,a poiRt de répétition contre le cré.incier pour
l'excédant , à moins que la quittance n'exprime que ce qu'elle
a payé était pour sa moitié.• ,
.
1489 .
Celui des deux époux· qui , par l'eff'et de· l'hypothèque
exercée sur l'immeuble à lui échu en panage ; se trouve
poursuivi pour la totalité d'une dette de communa'uté, a de
droit son recours pour la moitié de cette dette ,contre r·autre
~poux ou ses héritiers. ·
1490.
Les dispositions précé.dt!nteS ne font point obstacle~à ce
que, par le partage, l'un ou l'autre ·des cop_a~geans soit
chargé de payer une quotité de d,ttes autre que la moitié ,
même. de les acquitter entièrement.
Toutes les fois que l'u11 des copartagea.Ds.a payé ·des dettes
de la communauté au-delà de la ,ponion dom il était tenu ,
il :y a lieu au recours de celui qui a trop payé -c.ontre l'autre.
-
Tout ce- qui est dit ci-dessus à l'égard du mari ou de la
femme, a lieu à l'égard des héritiers de l'un ou de l'qutre;
366 LIV. Ill.- MANIÈR~ D'ACQ. LA PROPRIÉTÉ,·
et ces héritiers
. . exercent.
.
les 'mê'°es
. droits et iOnt soumis ·
.
. 5 E C TI ON VI.
De la Renontiation à /a Communauté, et de ses rffeti~ ·
1492.
,_
la communauté,
1
494·
La femme renonçante est déchargée de toute contrihutiôn ·
aux dettes de la: commun'auté, tant à l'égard du· mari qu'à
l'égard des créanciers. Elle reste néanmoins tenue envers
ceux-ci , lorsqu'elle_ s'est obligée conjointement avec son
inari, ou lorsque' la dette, ·devenue dettè de la communauté,
provenait originairement de son chef; le tout sauf son re~
cours contre Je mari ou ses héritiers.
1 ·49 .5 .. : . ;
EUe peut exercer toutes les actions et reprises ci-dessus
•
l'un des époux ou· tous deux ont des enfans. de précéderts
•
•
mariages.
1496~
Tout ce qui est dit ci-dessus.; sera observé même lorS'{Ue
l'un des· époux ou tous deux auront des enfans de précédens
• •
•
mariages.
Si toutefois la confusion du mobilier et des dettes opérait, .
au profit de l'un des•époux, un ayantage supérieur à ceJui
qui est autorisé par l'article-1098 au titre des Donations e11rre-
'PÏft er des Tesra11ze11s J les enfans du premier lit de J'autre
époux auront l'action en· retranchement.
I J.e PART 1 E.
DE. LA COMMUNAUTÉ CONVENTlvNNELLE, ET DES
CONJIENTIONS Q.UI PEUVENT MODIFIER ()fi.· MÊME
EXCLURE LÂ COMMUNA. UTt LÉGALE. i
: 1 497·
Les époux peuvent modifier la commu11âuté fégaf e pa:;
toute. espèce de conventions tton contraires .. aux anicles
1387, 1388, 1189 et 1~90.· •
Les principales modifications sont cellés qui ont fieu en -
.368 LIV, 111. MANIÈRES D'~CQ. LA. PROPRIÉTÉ.
stipuiant" de l'uné. ou de l''autre dei manières qui suivent;
•
savorr,
· 1~ Que la communauté n'embrassera que les &Gqu~ts;
0
térieures au mariage ; . • ·. · . ·
5. Qu'en cas de renonciation , la femme pourra re-
0
SE,CTJON I.11'
De la C'lltiitfWntJUté réduite"'"" ac9u;t1,
1 49·8.
Lorsque les époux .stlp_ulent qu'il n'y aura entre eux qu'une
communauté d'acquêu, ils,sont censés exclure de la com-
munauté et les dettes de chacun èl'eux actuelles et fùtures, et
leur mobilier respectif présent et futur.
En -oe -cas, .et .après .que .c~oun-.des -épo.ttx: a ,pr,éle:vé ses
apports dûment justifiés., le.partage seJ>Qrne aux acquêt& faits
par les époux ensemble ou ·sq>ar6ment durant le mariage, et
•provenant tant de l'industrie commune que_ des économies
faites sur les fruits et revenûs ·des 'biens des ·deux. époux.
,499.
Si· le rnobilier·existant!(ors du -mariage, ;oo, échu depufs,
,
na
TIT, V. CONTlf.4T D.B M.A.ltIÀO• &et.; 36'
n'a pas été constaté par inventaire ou.état en bonne forme, il
est réputé acquêt. ·
S .E C TI ON 11.
De la Clau1e qui exclut de la Co1nmunauté le mohilier
•
en ,tout ou partie.
1 J oo.
Les époux peuvent exclure de leur c·ommtJnauté tout leur
mobilier présent et futur.
Lorsqu'ils stipulent qu'ils en mettront réciproquem.ent
dans Ja communauté jusqu'à concurrence d'une somme ou
d'une valeur déterminée, ils sont, par cela seul, censés se
réserv~r le surplus.
I JO 1.
Cette clause rend l'époux débiteur envers la communauté,
de la somme qu'il a promis d'y mettre, et l'oblige à justifier
de cet apport. ·
1 JO 2.
L'apport est suffisamment justifié , quant au mari, par fa
déclaration portée au contrat de mariage que son mobilier
est de telle valeur. .
Il est suffisamment justifié, à l'égard de f~ fe~me, par la
quittance que le mari lui donne, ou à ceux· qui l'ont dotée.
..
1 j O 3··
Chaque époux a Je droit dé reprendre et· de prélever,
lors de la diss·olution de la communauté, la valeur de cé dont
le mobilier qu'il a apporté lors du mariage, ou qui Jui est
éc-hu depuis , excédait sa mise en communauté.
Aaa
370 '
LIV. Ill., MANIERES D'ACQ. LA PROPRIETE.
..
I JOf,
, Le mobilier qui échoit à chacun des époux pendant le
mariage , doit être constaté par ~n inventaire.
· A défaut d'inventaire du 1nobilier échu au mari , ou d'un
titre propre à justifier de sa consistance et valeur, déduction
faite des dettes, le mari ne peut en exercer la reprise.
Si Je défaut d'inventaire porte sur un mobili~r échu à la
femme , celle-ci· ou ses héritiers sont admis à faire preuve,
• • • . I • • A
soit par titres , soit par temo111s, soit meme par commu11e
renommée, de la valeur de ce mobilier.
S E C T I O N 111.
De la Clause ri'ameublissement,
I JO J·
Lorsque les époux 04 l'un d'eux font entrer en commu-
nauté tout ou partie de leurs immeubles présens ou futurs,
cette clause s'appelle a1neu6/issc111e11t.
I J 06.
L'ameublissement peut être déterminé ou indéterminé.
Il est déterminé quand l'époux a déclaré ameublir et mettre
en communauté un tel immeuble en tout ou jusqu'à concur-
rence d'une certaine somme.
Il est indéterminé quand l'époux a simplement déclaré ap-
porter en communauté ses immeubles,· jusqu'à concurrence
d'une certaine somme.
,I J 07.
L'effet de l'ameublissement déterminé est de rendre
..
T,T-. V. CONTRAT DE MARIJiGB. &c. 37,1
l'immeuble ou les immeubles qui en sont -frappés , biens de
la communauté comme les meubles lllêmes. ·
Lorsque l'immeuble ou· les immeubles de la femme sont
ameublis en totalité , le mari en peut disposer comme des
autres effets de la communauté, et les aliéner en totalité.
Si l'immeuble n'est ameubli que poùr une certa.ine somme,
le mari ne peut l'aliéner qu'avec ·Je consentement de la
femme; 111ais il peut l'hypothéquer sans son consentement,
jusqu'à concurrence seulement de la portion ameublie.
I j 08.
L'ameublissement indéterminé ne rend point la comn1u-
nauté propriétaire des immeubles qui e~ sont frappés ; son
effet se réduit à obliger l'époux qui l'a consenti, à comprendre
dans la niasse , lors de la dissolution de la communauté ,
quelques-uns de ses immeubles, jusqu'à concurrence de la
somme par lui promise.
· Lè mari ne peut, comnie en l'article précédent, aliéner
en tout ou en partie, sans le .consentement de sa femme ,
les immeubles sur lesquels est établi l'ameublisse~ent i_ndé-
ter1niné ; mais il peut les hypothéquer jusqu'à concurrence
de cet ameublissement.
I) 09. .
L'époux qui a ameuhl i un héritage, a, lors du partage ,
.la faculté de le retenir en le précomptant sùr sa part pour
le prix qu'il vaut alors; et ses J1éritiers ont le même droit•
SECTION IV.
De la Clause de séparation ,les dettes.
· I j I 0,
La clause par laquelle les époux stipulent qu'ils -pai.erorit _
Aaa 2
• • •
37'2, LIV. III. MA.NIER.ES D'ACQ. LA PROPRIETE.
séparément feu~ dettes personne les , les oblige à se faire, lors
de la dissolution de la communauté , respectivement raison
des dettes qui sont justifiées avoir été acquittées par la con1mt1-
nauté à la décharge de ceJui des époux qui en était débiteur.
Cette obligatio11 est la même, soit qu'il y ait eu inven-
. taire ou non : mais si · le mobilier apponé par les époux
n,a pas été constaté par 11n inventaire ou état authentique
antérieur au mariage, les créanciers de l'l:ln et de l'autre des
épo11x peuvent , sans avoir égard à aucune des distinctions-
qui seraient réclan1ées , poursuivre leur paiement sur le mo-
bilier .non inventorié , comme sur tous les autres biens de
Ja communauté.
Les créanciers ont le même droit sur le mobilier qui serait
échu aux époux pendant la communauté, s'il n'a pas été
pareilleme11t constaté par un inventaire ou état authentiqtJe.
1) I 1.
Lorsque les époux apponent dans fa co111mùnanté une
somme certaine ou un corps certain, un tel apport emporte
,la convention tacite qu'il n'est point grevé de dettes anté-
rieures au mariage ; et il doit être 13.it raison par l'époux
débiteur à l'autre, de toutes celles qui diminueraient l'apport
•
promis.
1 ) 1 2.
La clause de séparation des dettes n'emp~che point qt1e
la communJuté ne soit chargée des intérêts et arrérages qui
ont couru depuis le n1ariage.
I) 1 3·
Lorsque la communauté C$t poursuivie pour fes dettes
de l'un des époux, déclart, par contrat, franc et quitte de
.
T1T. V. CONTRAT DE MARI.AGE &.c. )73
routes dettes antérieures au mariage, 'le conjoi11t a droit à
une indemnité qui se prtnd soit sur la· part de communauté
revenant à l'époux débiteur, soit sur les biens personnels
dudit époux; et, en cas d'insuffisance, cette indemnité peut
être poursuivie par voie de garantie contre le père, la mère,
l'ascendant ou le tuteur qui l'auraient déclaré fra11c et quitte.
Cette' garantie peut même être ex~rcée par le mari durant
la co111munaùté, si la dette provient· du chef de la fen1me ;
sauf, en ce cas, le remboursement dû par la ·femme ou ses
héritiers aux garans, après la dissolution de la com01~nauté•
•
SECTION V.
De l,1 Faculté accordée à la fi·mme de reprendre son Apport .
franc et quitte.
1 .5 14·
La fe1nme peut stipuler qu'en cas de renonciation à la
communauté, elle reprendra tout ou partie de ce qu'elle y
aura apporté , .soit lors du mariage, soit depuis ; mais cette
stipulation ne peut s'étendre au-delà des choses formelle-
ment exprimées , ni au profit de personnes autres que cellei
désignées. •
Ainsi la faculté de reprendre le mobilier que la femme
a apporté lors du 1nariage, ne s'étend point à celui qui serait
échu pendant le 1nariage.
Ainsi la faculté accordée à la femme ne s'étend point aux
enfans ; celle accordée à la femme et aux enfans ne s'étend
point aux héritiers ascendans ou collatéraux.
Dans tous les cas , les apports ne peuvent être repris que
déduction faite des dettes personnelles à la femme, et que
la communauté aurait acquittées. ·
•
374 LIV. III. MANIÈRES D 1ACQ.. LA PROPRIÉTÉ,
SECTION VI ..
Du Préciput convtntionnel.
1JI J,
La clause par laquelle l'époux survivant est auto~isé à pré-
lever , ·avant tout partage , une certaine somme ou une cer-
- taine quantité d'effets mobilier~ en nature, ne donne droit
à ce prélèvement , au profit de ·1a femme survivante , que
lorsqu'elle accepte la communauté , à moins que le contrat
de mariage ne lui ait réservé ce droit, même en renonça11t.
Hors le cas·de cette réserve, le préciput ne s'exerce que
· sur la masse partageable , et non sur les biens personnels de
l'époux prédécédé.
I J I 6.
Le préciput n'est point regardé comm~ un avantage sujet
aux formalités des donatio11s, mais comme une convention
de mariage.
l J 17.
La mort naturelle ou' civile donne ouveru,re au préciput.
I J I 8.
Lorsque la dissolution de la communauté s'opère par le
divorce ou par la séparation de éorps, il n'y a pas lieu à fa
délivrance actuelle du préciput; mais l'époux qui a obtenu
sQit le divorce , soit la séparation de corps, conserve ses
droits au préciput en cas de survie. Si c'est la femme, la
somme ou la chose qui constitue le préciput reste toujours
provisoirement au mari, à la charge de donner caution.
TIT, V., CON':['R,AT D.E M,AR.J,AC.E &c. 375,
I j I 9•
Les créanciers de la communauté ont toujours le droit
de faire vendre les effets compris dans le préciput , sauf le
recours de l'époux, co11for1nément à l'anicJe 1 51 5.
VII.
SECTION
Des Clauses par lesquelles on assigne à chacun des époux
des parts inégales dans la Communauté.
I j 2 O.
Les époux peuvent déroger au pàrtage égal établi par la
loi, soit en ne donnant à l'époux survivant ou à ses héritiers,
dans la communauté, qu'une part moindre que la moitié ,
soit en ne lui donnant qu'une somme fixe pour tout droit
de communauté, soit en stipulant que la communauté en-
tière, en certains cas, appartiendra à l'époux survivant, ou ,
à l'un d'eux seulement.
I j 2 1,
Lorsqu'il a été stipulé que ~'époux ou ses héritiers n'au-
ront qu'une certaine part dans la communauté, comme le
tiers ou le quart , l'époux ainsi réduit ou ses héritiers ne
supportent les dettes de fa communauté que proportionnel-
lement à la part qu'ils prennent dans l'actif.
La conv·enti_on est nulle si elle oblige l'époux ainsi réduit ·
ou ses héritiers à supporter une plus forte part, ou si elle
les dispense de supporter une part daµs Ies dettes égale à
ceUe qu'ils prennent dans l'actif.
I j 2 2,
Lorsqu'il est stipulé que l'un des époux ou ses héritiers
-·
376 LlV. ID. MANIÈRES D'AaQ. LA PROPRIÉTÉ, _
ne pourront prétendre qu'une certaine so1nn1e pour tout
droit de communauté, la clause est un forfait qui oblige
l'autre époux ou ses héritiers à payer la somme convenue,
soit que la communauté soit l>onne ou mauvaise , suffisante
. ou non pour acquitter la somme.
.
Si la clause n'établit le forfait qu'à l'égard <les héritiers de
l'époux, celui-ci, dans le cas où il survit, a droit au partage
légal par moitié.
15 24.
Le mari ou ses héritiers qui retiennent, en vertu de. fa
clause énoncée en l'article I j 20, la totalité de ta commu-
nauté, sont obligés <l'en acquitter toutes les dettes.
Les créanciers n'ont, en ce cas, aucune action contre
la ·femme ni contre ses héritiers.
Si c'est la femme survivante qui a, moyennant une somme
convenue, le droit de retenir toute la communauté contre
les héritiers du mari, elle a le choix ou de leur payer cette
spmme, en d~meurant obligée à toutes les dettes,- ou cle
renoncer à la communauté, et d'en aba11donner aux héritiers
du mari les biens et les charges.
1 J 2 .5 •
Il est permis aux époux de stipuler que la totalité de la
communauté appartiendra au survivant ou à l'u11 d'eux seu-
lement, sauf aux héritiers de l'autre à faire la reprise des
appons et capitaµi tom.bé,s dans la c'ommunauté , du chef
de leur auteur,
Cette stipulation n'est point réputée tin avantage sujet
aux
Tir. v. -C()NTJJ.:A.r 1J'E M.l'fl/iÏ/(jÈ '&c: . 3'rJ·
aux règles relatives aux donatioµs., soit quant au fond, soit
quant à la forme, mais simpleme~t une convention de mariage
et entre associés.
SECTION V 111.
De la Com,nunauté à titre universel.
I J·2 6.
Les époux peuvent établir par leur contrat de mariage
une communauté universelle de leurs biens tant meubles
qu'iinmeubles, présens et à venir, ou de tous leurs biéns
présens seulement, ou de tous leurs biens à venir seulement,
..
DISPOSITIONS commu11es aux huit Sections ci-dess11s."
•
1.528 ...
•
I J 3 O.
La clause portant que les époux se n1arient. sans comrnu-
n.auté; rie donne point à la fe1nn1e le droit d'administrer ses
biens , ni d! en percevoir les fruits : ces fruits sont ce11séê
apportés aû· mari pour soutenir les charges-du 111ariage.
I .5 3 I ..
Le· mari conserve· l'administratio11 dès· ôiens meubfes ·et.
immeubles de la femme, et, par suite, le droit de percevoir·
tout le mobilier qu'elle apporte en dot, ou qui·.lui éclroit pen-
dant le n1ari~t ·; sauf la restitution· :qu''il en doit. faire après·
la dissolution du mariage, ou. a1>rès la séI?aration de biens
. . , . .
.qur serait prononcee par 1ust1ce~
•
-TIT. V. CONTR.A.1' DE MÂRlA.C$.&c. ·371.
·1532.
Si dans le mobilier apporté en dot par la femme , ou qui
lui échoit pendant le mariage, il y a des choses dont on ne
peut f\ire usage sans les_ consommer, il en doit être joint
un état estimatif au contrat de mariage, ou il 'doit en. être
fait inventaire fors de l'échéance, et le mari en doit rendre
le prix_ J~après. l'estimation.
.
I) 3 3'
Le mari est tenu de toutes les charges de l'usufruit.
. '1
I j 34·
La -clause··. énoncée au présent paragraphe ne fait point
: -1 , , •
1 J 37·
Chacun des époux contribue àux charges du mariage,
suivant les conventions contentJes. en leur contrat; et, s'il
11'en existe point à cet égard, ta femme contribuf à ·ces
· charges jusqu'à concurrence du tiers de ses revenus.
. 1J 3 8.·
. .
Dans aucun cas, ni à la faveur d'aucune stipulation, la
femme ne peut aliéner sès immeubles sans le consentement
spécial de son mari , ou, à son refus, sans être autorisée par·
• •
1ust1ce.
Touteautoris.ationgénérale d'aliéner les imµieubles donnée·
à la femme, soit par côntrat de mariage, soit depuis, est nulle.
I) 39~
Lorsque la femme séparée a laissé la jouissance de ses biens-
à son mari, celui-ci n'est tenu, soit sur la demande que sa
femme pourrait lui faire, soit à la dissolution· du mariage,
qu'à fa représentation des fruits· existans ; et il n'est point
comptable de ceux qui ont été consom!11és jusq_u'alors•.
•
CHAPITRE III..
DU RÉGIME DOTAL·,_
1.5 40 ..
La dot, sous ce régime comme sous celui dù chapitre Il,
est le bien que la. fem,me apporte au mari pour supponer les
charges du, qi_a,riage.
I .5.4 l'·•·
T ~Ut ce que la femme s~ consµtue oµ qui lui. CS!. donné
TIT. V. CONTRAT DZ NARIA.G6 &c. 38'r
en contrat de mariage, est dotal, s'il n'y a stipulalion con-
•
traire.
•
SE C TI O N J, 11
De la Constitution de dof •.
1 .s 42 .
La constitution de dot peut frapper tous les biens prés.en~
et à venir de la femme , ou tous ses biens présens seulement ,
ou une partie de ses biens présens et à venir , ou même un
objet individuel.
· La constitution , en termes généraux , de tous les biens
de la femme, ne comprend pas les biens à venir.
I jf3•
La dot ne peut être constituée ni même aug1ne11tée pen;.
dant le mariage..
1 .5 44·
Si les père et mère constituent conjointemerit une dot,
sans distinguer la part de chacun , elle sera censée cons-
tituée par ponions égales.
Si la dot est constituée par le père seul pour droits pa--
ternels et maternels, la mère , quoique présente au éontrat , .
ne sera point engagée, et la. dot den1eurera en entier à fa.
charge du père.
r.54.5 ..
Si le survivant des père ou mère constitue une dot pour
biens paternels et maternels,· sans 1Spécifier les ponions, la-
dot se prendra d'abord sur les droits du futur époux dans les
biens du conjoint prédécédé-, et le surplus sur. Jes biens. du. 1
constituant
- - •.
'
3~1
. .
LIV. lfl. MANIERES D'ACQ. LA PROPRIETE.
,
1 546.
Quoique la fille dotée par ses père et mère ait des biens à
~IIe propres dont ils jouissent, la dot sera prise sur les biens
des constitua11s, s'H n'y a stipulation contraire.
1 \ 47.
Ceux qui tonstituent une dot , sont tenus à la garantie
des .objets const-itués. ✓
•
1 548.
Les intérêts de la dot çourent de plèin droit, du jour du
mariage, contre ceux qui l'ont promise, encore qu'il y ait
terme pour le paiement, s'il n'y a stipula_tion contraire.
SECTION II..
-
Des Droits du 111ari sur les bie11s dotaux, et de /'inalié-
nabilité du Fonds dotal.
~ >49·
Le mari seul a l'ad1ninistration des biens dotaux pendant
Je 1nariage. .
11 a seul le droit d'en poursuivre les débiteurs et déten-
• .
teurs, d'en percevoir les fi·uits et les intérêts, et de recevoir
Ie remhoursement des capitaux. .
Cependant il peut être convenu_, par le contrat de ma-
riage , que la fem1ne touchera annuellement , sur ses seules
quittanèes , une partie de ses revenus pour son entretien et .
ses besoins personnels.
I 5 5 Q.
L.è mari n'est pas tenu de fournir caution pour la réception
de la dot, s'.il 11'y a pas été aisujctti par le contrat de mariage.
TrT. V. CONTRA.T DE 11:IA.RIA.GE &c; 3S-j-
1.551. /.
Si la dot ou partie de la dot consiste en objets mobiliers
mis à prix par le contrat, sans déclaration que J' estimation
n'eq fait pas vente, te mari e11 devient propriétaire·, et 11'csr
débiteur que du prix· do11né au mobilier.
·J 5 .5 z.
L'estimation donnée à l'hntneuble constitué e11 dot n'en1
transporte point la propriété au mari , s'il 11'y en a· déclaraJ
•
uon. expre~se.
r 5· 5 3· ..
L'itnn1euble acq-q.is <les deniers dcltalJX n'èst pas dotal si fir
con<litic>n del' en1ploi n'a été stipulée par le contrat cre 111ariage.
Il en est de n1ên1e de l'in1111cuhle donné en paic111ent. de·
Ja dot co11stituée en argent.
l)) f·
Les imn1eubles cotlst;rués en dot 11c peuvent être aliénés·
ou l1ypothéqués pendant Je 1nariage, ni par le 111ari, ni par
la fen11ne, ni par les deux conjointcn1cnt ; ~nuf les cxccp-
. .. .
lH)!1S cru1 SUI VCI1t,.
r 5·5 >·
La fcn1me peut, avec l'autori3atiun de son n~;~:·i, ou, sur·
son rcfi.ts, avec permissioil · <le justice, donner sfs biens ,[o--
taux pour l'établissement des enfans qt1'cllc aurait d!u11 rna'-
r-iage antérie11r; 1nais si elle n'est autorisée que par justice>:
elle doit réserver la jouissance à son n1ari •.
lj J 6.
'
Elle peut aussi, avec l'autorisation dè ~011 1nari, <lounerr
·']84 LlV. III •. MANIÊRES D'ACQ. LA PR.OPRJE'm.
·ses biens dotaux pour l'établissement de leurs enfans com-
muas.
1; 57·
L 1 immc:uble c{otal peut ~tre aliéné lorsque l'aliénation. eR
-
. :a été permise par le c~ntrat de mariage.
1.) J .8. .
S E C T I O N 111.
De la Restitution de la dot.
I _5 64.
Si la dot consiste en 1mmeubles, ..._
Ou en meubles non estimés par le contrat de mariage,
ou bien mis à prix, avec déclaration que l'estimation n'en
l,~ pas la propriété à la femme,
Le mari ou ses héritiers peuvent être contraints de la
restituer sans délai, après la dissolution du mariage•
.1 .5 6 .5.
Si elle consiste èn ·une
son1tne d'argent,
Ou en meubles mis à prix par le contrat, sans déclaratio11
que l'estimation n'en rend pas le mari propriétaire,
La restitution n'en peut être exigée qu'un an après la
dissolution.
I _5 66.
Si les meubles dont la propriété reste à la femme ont
dépéri par· l'usage et sans la faute du mari , il ne sera tenu
·de rendre q.ue ceux qui resteront , et dans. l'état où ils se
trouveront.
Et· :néanmoins la femme -pourra, -dans tous les cas, retirer
les linges et hardes à son usage actuel , sauf à précompier
~ \
TIT. V. ~ONTRAT DZ MA.RIAGB &c, 3$7
leur valeur lorsque ces linges et hardes auront été primitive-
ment constitués avec estimation.
• I J 67 ..
Si la dot comprend des -obligations ou constitutions de
rente qui ont p_éri , ou souffert des retranchemens qu'on ne ·
puisse imp-uter à la négligence. du mari, il n'en sera point
tenu , et il en sera quitte en restituant les contrats.
·1 J 68.
Si un usufruit a été constitué en dot, le mari ou ses héritiers
ne sont obligés, à· la dissolution du mariage, que de restituèr
le droit d'usufruit, et non les fruits échus durant Je mariage. ·
I 569.
Si le mariage a duré dix ans depuis l'échéance des termes
pris pour le 19Cment de la dot , la femme ou ses héritiers
pourront la répéter contre le mari aprè'S la dissolution du
mariage , sans être tenus de prouver qu'il l'a reçue, à moins
qu'il ne justifiât de diligences inutilement par lui féµtes poûr
s'en procurer le paiement. ·
I 570. .
Si le mariage est dissous par fa mort de la femme; l'in.;
térêt et les fruits de la dot à restituer courent·de plein droit
au profit de ses héritiers depuis le jour de la di~solution.
Si c'est par fa mon du mari, la femme a le choix d'exiger
les intérêts de sa dot pendant- l'ah du deuil, ou ·de se faite
. fournir des alimens pendant ledit temps aux dépens de la suc-
cession du mari ; mais, dans les deux cas, l'habitation durant
cette année, et les habits de deuil, doivent lui êtte fouhiis
sur la succession, et sans imputation sur les intérêts à elle·d·us. •
C cc 2
/
'I J77•
Si Ja femme donne sa procuration au mari pour admi-
nistrer ses biens paraphernaux, ·avec charge de lui rendre
compte des fruits, il sera tenu vis ..à-vis d'elle comme tout
mandataire.
'
DISPOSITION '
. PARTICULIERE..
.1581.
En se soumettant au régime potal , les époux peuvent
néanmoins stipuler une société d'acquets, èt les effets de
cette société sont réglés comme il est dit aux anicles 1498
et 1499. .
Décrété le I SVent~se
• an XII. '
TITRE
. VI.
Fromulré le as du
mtn1e molS. DE LA VENTE.
CHAPITRE 1.cr
DE LA NATURE ET DE LA FORME DE LA VENTE.
I J 8 2.'
La vente est une convention par laquelle l'un s'oblige à
livrer une chose, et l'autr~ à la payer. · ·
Elle peut être faite par acte authentique, ou sous seing privé.
I) 8 3 •
Elle est parfaite entre, les parties, et la propriété est ac-
quise de droit à l'acheteur à l'égard du vendeur, dès qu'on
est convenu de la chose et du prix, quoique la chose n'ait
pas encore été livrée ni le prix payé. .
.
. TJT. VI. DE .LA. YBNT6,
I J 84. ·
La vente peut être faite purement et simplement, ou sous
une condition soit suspensive, soit résolutoire.
Elle peut aussi avoir pour objet deux ou plusieurs èhoses
alternatives.
Dans tous ces cas, son effet est réglé par les principes gé-
néraux des conventions.
•
Lorsque des marchandises ne sont pas vendues en bloc,
mais au poids, au compte ou à la mesure, la vente n'est
point parfaite , en ce sens que les choses vendues sont aux
risques du vendeur jusqu'à ce qu'elles soient pesées,· comp-
tées ou mesurées; mais l'acheteur peut en demander ou fa
délivrance ou des dommages-intérêts, s'il ·y a lieu, en cas
d'inexécution de l'engagement. •
. I J 8 6.
Si au contraire les marchandises ont été vendues en bloc,
Ia vente est parfàite, quoique les marchandises n'aient pas
encore été pesées, comptées ou mesurées.
•
394 UV, III, MANIÈRES D'AC(l, U PROPRIETÉ,
CHAPITRE III.
' ' .
A
· DES CHOSES QUI PEUVENT ETRE VENDUES.
1 ;98.
Tout ce qùi est dans le commerce,_ peut être vendu lorsque
des IoisJ>articulières n'en ont pas propibé l'aliénation.
I) 99•
La vente de la chose d'autrui. est nulle : elle peut donner
lieu à des dommages-intérêts lorsque l'acheteur a ignoré
que la chose fût à autr'l,i,
1600.
On ne peut vendre la succession d'une personne vivante 11
même de son consentement.
I 60 I.
S-i au moment de la vente la chose vendue était périe
e11 totalité , la vente serait nulle.
Si une panie seulement de la chose est périe, il est au choix
·~el'acquéreur d'abandonner fa vente, ou de demander la partie
conservée, en faisant déterminer Je prix par la ventilation.
CHAPITRE IV.
DES OBLIGATIONS
'
DU VENDEUR.
.
✓ SECTION J.rc
Dispositions générales,,
1602.
Le vendeur esc tenu d'expliquer clairement ce à quoi il
s'oblige.
TJT, VI. DE L.4 YENT Z, 391:
Tout pacte obscur ou ambigu s'interprète contre le ven~
deur.
1603.
Il a deux obligations principales, celle de délivrer et celle
de garantir la chose qu'il vend.
5E C TI ON Il.
De la Délivranct. ,
I 604.
La délivrance est le transport de la chose vendue en la
puissance et possession de l'acheteur.
J 60 J.
L'obligation de délivrer les immeubles est remplie de la
part du vendeur, lorsqu'il a remis les clefs, s'il s'agit d'un
bâtiment, ou lorsqu'il a remis les titres de propriété.
I 606.
La délivrance des effets mobiliers s'opère ;
Ou par fa tradition réelle,
Ou par la remise des· clefs d~s bâtimens qui les co11•
•
tiennent,
Ou même par le seul consentement des parties, si le transport
ne peut pas s'en faire au moment de la vente, ou si l'ache-
teur les avait déjà en son pouvoir à un autre titre.
1607.
La tradition des droits incorporels se fait, ou par fa
remise des titres, ou par l'usage que l'acquéreur en fait du
consentement du vendeur.
Ddd 2
• • •
LIV. III. MANIERES D'ACQ. LA PROPRIETE.,
I 608.
Les frais de la délivrance sont à la charge du vendeur ,.
et ceux de l'enlèvement à la charge de l'acheteur, s'il n'y
. a eu stipulation contraire.
1609~
La délivrance doit se faire au lieu où était , au temps
de la vente, la cl1ose qui en a fait l'objet, s'il n'en a été
autrement convenu.
1 6 I O.
Si le vendeur manque à faire la délivrance dans le temps
convenu e-ntre les parties, l'acquéreur pourra, à son choix,
demander la résolution de la vente, ou sa mise en posses-
sion, si le retard ne vient que du fait du vendeur~
l 6l 1~
Dans tous les cas, le vendeur doit ~tre condamné aux
dommages et intérêts, s'il résufte un préjudice pour l'acqué-
reur, du défaut de délivrance au terme co11venu.
1612 ..
l 6 I 6.
•
Le vendeur est tenu de délivrer la conte11ance telle
qu'elle est portée au contrat, sous les modifications ci-après
. . ,
expr1mees.
1617.
Si la vente d'un immeuble a été faite avec indication de
la contenance , à raison de tant la me~ure, le vendeur est
obligé de délivrer à l'acquéreur, s'il l'exige, la quantité
indiquée au contrat ; ·
Et si la chose ne lui est pas possible, ou si l'acquéreur ne
l'exig;~ pas, le vendeur est obligé de souffi:ir une diminutio11
proportionnelle du prix.
1 61 8.
Si, au contraire , dans le cas de l'article précéde11t, il se
trouve une contenance plus grande que celle exprimée au
contrat, l'acquéreur a le cl1oix de fournir le supplément du
prix., ou de se désister du contrat, si l'excédant est d'un
vingtiè1ne au-dessus de la ~ontenance déclarée.
398 LIV. III. MANIÈRES D'ACQ. LA. PROPJUÉTÊ,
16 I 9·
Dans tou'\ les autres cas,
Soit que la vente soit faite d'un corps certain et limité,
Soit qu'elle ait pour objet des fonds distincts et séparés,
Soit qu'elle commence par la mesure, ou par la dési-
gnation de l'objet vendu suivie de la mesure,
L'expression de cette mesure ne donne lieu à aucun sup..-
plément de prix, en faveur du ve11deur , pour l'excédant de
mesure, ni en faveur de l'acquéreur, à aucune diminution du.
prix pour moindre mesure, qu'autant que la différence de la
mesure réelle à celle exprimée au contrat est d'un vingtième
en plus ou en moins, eu égard à Ja valeur de la totalité
des objets vendus, s'il n'y a stipulation contraire.
/
1620.
Dans le cas ot1, suivant l'article précédent, il y a fieu
à augmentation de prix pour excédant de· mesure, l'acqué ...
reur a le choix ou de se désister du contrat, ou de fournir
le supplément du prix, et ce , avec les intérêts s'il a gardé
l'immeuble.
De la Garantie.
l 62).
La garantie que Je vendeur doit à l'acquéreur, a deux:
objets : le premier est la possession paisible de la chose
vendue ; le. second , les défauts cachés de cette chose ou
les vices redhibitoires.
S, l, er
De la garantie en cas d'é,,iction.
1626.
Quoique lors de la vente il-n'ait été fait aucune stipulation
sur la garantie ~ le vendem: est obligé de droit à garantir
400 LlV. 111. AfANIÈRES D'A.CQ.. LA PROP~IÉTÉ.
l'acquéreur de l'éviction qu'il souffre dans la totalité ott
partie de l'objet vendu., ou des charges prétendues sur cet
objet, et non déclarées lors
. de la vente .
I 627.
Les parties peuvent, par des conventions particulières;
ajouter à cette obligation de droit, ou en diminuer l'effet;
elles peuvent même convenir que le vendeur ne sera soumis
.
a' aucune garantie.
. '
I 634.
Le vendeur est tenu de rembourser ou de faire rem-
bourser à l'acquéreur, par celui qui l'évince, toutes les
réparations et améliorations utiles qu'il aura faites au fonds.
I 6 3 J·
Si le vendeur avait ve.ndu de mauvaise foi le fonds d'au-
trui, il sera obligé de re~hourser à l'acquéreur toutes les
dépenses, même voluptuaires ou d'agrément, que celui-ci
aura faites au fonds.
Eee
\ , ,
40.2. LIV. III. MANJJ:,"'RES D'ACQ, LA PROPRIETE.
163 6.
Si l'acquéreur n'est évincé que d'une panie de la chose,.
et qu'elle soit de telle conséquence, relativement au tout,
que l'acquéreur n'eût point acheté sans la partie dont il a
été évincé, il peut faire résilier fa vent~.
•
1637.
Si, dans le cas de l'éviction d'une panie du fonds vendu,
la ve11te n'est pas résiliée, Ia valeur de la partre dont I'acqué-
reur se trouve évincé, lui est remboursée suivant l'estimation
à l'époque de l'éviction, et non proportionnellement au prix
total de Ja vente, soit que la chose vendue ait augmenté ou
diminué de valeur.
163 8.
Si l'héritage vendu se trouve grevé, sans qu'il en ait été
fait de déclaration, de servitudes non apparentes, et qu'elles
soient de telle importance qu'il y ait lieu de présumer que
l'acquéreur n'aurait pas acheté s'il en avait été instruit, il
peut demander fa résiJiation du contrat, si mieux il n'aime
se contenter d'une indemnité.
1639.
Les autres questio11s auxquelies peuvent donner lieu les
dommages et intérêts résultant pour l'acquéreur de l'inexé-
cutio11 de la vente , doivent être décidées suivant les règles
générales établies au titre des Conrrars uu des Ooligariuns con-
"enriunnelles en général.
1640.
La garantie pour cause d'éviction cesse lorsque l'acqué•
reur s'est laissé condamner par un jugement en dernier
TIT, VI. DB L.4. 'YENTE,. .(OJ
ressort, ou dont l'appel n'est plus recevable, sans appeler son
vendeur, si celui-ci prouve qu'il existait des moyens' suffisans
pour faire rejeter la demande. ··
s. I 1.
De la Garantie des défa11rs de la chose vendue.
1641.
Le vendeur est tenu· de fa garantie à raison des défauts
cachés de la chose vendue qui la rendent impropre à l'usage
auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage ,
que l'acheteur ne l'aurait pas acquise, ou n'en aurait donné
qu'un moindre prix, s'il les avait connus.
1642.
Le vendeur n'est pas tenu des vices apparens et dont
l'achete~r a pu se convaincre Iui:même.
1643.
Il est tenu des vices cachés, quand même il ne les aurait
pas con11us, à moins que dans ce cas il 11'ait stipulé qu'il ne
sera obligé à aucune garantie.
1644.
Dans le cas des articles 1641 et 1643, l'acheteur a le
choix de rendre la chose et de se faire restituer le prix, ou
de garder la chose et de se faire rendre une partie du prix,
telle qu'elle sera arbitrée par expens.
1 64 .5.
Si le vendeur connaissait les vices de la chose, il est tenu ,
outre la restitution du prix qu'il en a reçu, de tous les dom-
mages et intérêts énvers l'acheteur.
Eee 2.
•
404 LIV,. Ill. MANIÈRES D'ACQ.. LA PROPRIÉTÉ,
1646.
Si le vendeur ignorait les vices de la chose, il ne sera
tenu qu'à la restitution du prix, et à rembourser à l'acqué•
reur les frais occasionnés par la vente.
I 647.
Si la chose qui avait des vices a péri par suite de sa mau-
vaise qualité, la pene est pour le vendeur, qui sera tenu
envers l'acheteur à la restitution du prix, et aux autres dé•
dommagemens expliqués dans Jes deux articles précédens.
Mais la· perte arrivée par cas fortuit sera pour le compte
de l'acheteur.
I 648.
L'action résultant des vices redhibitoires doit être intentée
par l'acquéreur, dans ufl bref délai, suivant la nature des
vices redhibitoires, et l'usage du lieu où la vente a été faite.
I 649.
Elle n'a pas lieu dans les ventes faites par autorité de
justice.
CHAPITRE V.
DES OBLIGATIONS DE L'ACHETEUR.
l 6 JO,
La principale obligation de l'acheteur est de payer le prix
au jour et au lieu réglés par la vente.
I 6 5 I.
S'il ir'a rien été réglé à cet égard lors de la vente, l'acheteur
•
TIT. VI. DB LA YENT,t, 405:
doit payer au lieu et dans le temps où doit se faire la déli-'
vrance.
16J 2.
L'acheteur doit l'intérêt dù prix de la vente jusqu'au
paiement du capital , dans les trois cas suivans :
S'il a été ainsi convenu lors de la vente;
Si la chose vendue et livrée produit des lbits ou autrei
revenus;
Si l'acheteur a été sommé de payer.
Dans ce dernier cas , !'intérêt ne court que depuis la
•
sommation.
1657·
En matière de vente de denrées et effets mobiliers, la
résolution de la vente aura lieu de plein droit et sans som•
mation , au profit du vendeur, après I'expiratio11 du terme
convenu pour Je retirement.
CHAPITRE VI.
, ,
DE LA NULLITE ET DEL.A RESOLUTION DE LA VENTE.
I 6 j 8.
Indépendamment des causes de nullité ou de résolution
déjà expliquées dans ce titre, et de celles qui sont com-
munes à toutes les conventions, le contrat de vente peut
être résolu par f 'exercice de la faculté de rachat et par la
vilité du prix.
5 E C TI ON 1. re
De la Faculté de rachat.
16.5 9·
La faculté de rachat ou de réméré est un pacte par lequel
'
T1T. VI. DE LA YENT E. ,407
le vendeur se réserve de reprendre la chose vendue, moyen-
nant la restitution du prix principal, et le remboursement
dont il est parlé à l'article 1673.
1660.
La faculté de rachat ne peut être stipulée pour un terme
excédant cinq années.
Si elle a été stipulée pour un terme plus long, elle est
réduite à ce terme.
166 1,..
Le terme fixé est de rigueur, et ne peut être prolongé
par le juge.
1662.
Faute par le vendeur d'avoir exercé son action de rén1éré
dans le terme prescrit, l'acquéreur demeure propriétaire
irrévocable.
1663.
Le délai court contre toutes personnes, m~me contre
le mineur, sauf, s'il y a lieu, le recours contre qui de 4roit.
1664.
Le vendeur à pacte de rachat peut exercer son action
contre un second acquéreur , quand même la ficulté de
réméré n'aurait pas été déclarée dans le second contrat.
I 66) .•
L'acquéreur à pacte de rachat exerce tous les droits de
son vendeur; il peut prescrire tant contre le véritable maître
que contre ceux qui prétendraient des droits ou hypothèques
sur la chose vendue.
•
408
' ,
LIV, III, MANIERES D'ACQ.. LA PROPRIETE,
.
1666.
Il peut opposer le bénéfice de la discussion aux créanciers
'de son vendeur.
1667.
Si l'acquéreur à pacte de réméré d'une partie indivise d'111n
héritage s'est rendu adjudicataire de la totalité sur une lici-
tation provoquée contre lui , il peut obliger le vendeur à
retirer le tout lorsque celui-ci veut user du pacte.
I 668.
Si plusieurs ont vendu conjointement, et par un seul
contrat , un héritage commun entre eux , chacun ne 'peut
exercer l'action en réméré que pour la part qu'il y avait.
I 669.
Il en est de même si celui qui a vendu seul un héritage
a laissé plusieurs héritiers.
Chac1:1n de ces cohéritiers ne peut user de la faculté de
rachat que pour la part qu'il prend dans Ja succession.
1670.
Mais, dans le cas des deux articles précédens, l'acquéreur
peut exiger que tous fes covendeurs ou tous les cohéritiers
soient mis en cause, afin de se concilier entre eux pour la
reprise de l'héritage entir; et, s'ils ne se concilient pas, il
sera renvoyé de la demande. -
1671. •
' 1674.
Si le vendeur a été lésé de plus de sept douzièmes dans
Fff
410 LIV. III. MANIERES D'ACQ.
. ,.
LA PROPRIETE.
le prix d'un in1meuble, il a le droit de demander la rescision
de la vente, 'quand même il aurait expressément renoncé
dans le contrat à la faculté de demander cette rescision, et
qu'il aurait déclaré donner la plus-value.
. .
Pour savoir s'il y a lésion de plus de sept douzièmes, il
faut estimer l'immeuble suivant son état et sa valeur au mo-
ment de la vente.
1676.
La demande n'est plus recevable après l'expiration de
,!eux années, à compter du jour de la vente.
Ce délai court contre les femmes mariées, et contre les
absens , les interdits , et les mineurs venant du chef d'un
majeur qui a vendu.
t
I 677.
La preuve de la lésion ne pourra étre admise que par juge-
ment, et dans le cas seulement où les faits articulés seraient
assez vraisemblables et assez graves pour faire présumer la
lésion.
•
.
S'il y a des avis différens, le procès-verbal en contiendra
les motifs, sans qu'il. soit permis de faire connaître de quel
avis chaque expert a été.
1680.
Les trois experts seront nommés d'office, à moins que les ·
parties ne se soient accordées pour les nommer tous les trois
• •
con101ntement.
I 68 I.
Dans le cas où 'l'action en rescision est admise, l'ac-
quéreur a le choix ou de rendre fa chose en retirant le
prix qu'il en a payé , ou de garder le fonds en payant le
supplément du juste prix , sous fa déduction du dixième du
prix total.
Le tiers possesseur a le même droit, sauf sa gar~ntie contre
son vendeur.
~ C H A P I T R E V I I.
DE. LA L:ICITATION..
I 686.
•
Si une cJ1ose commune à plusieurs ne peut être partagée
commodé1~ent et sans perte ;.
0 u si , dans un partage fait de gré à gré de hie11s com-
muns, il s'en trouve quelques-uns qu'aucun des copartageans
ne puisse ou ne veuille prendre ,
La ·vente s'en fait aux enchères, et le prix en est partagé
entre tes copropriétaires.
1687.
Chacun des copropriétaires est le maître de demander que
les étrangers soient appelés à la licitation ; ils sont néces-
sair~ment appelés lorsque l'un des copropriétaires est mineur.
I 68 8.
· Le mode et les formalités à observer pour la licitation
sont_ expliqués au titre des Successions et au Code judiciaire.
.
TJT. VI. DE L.4. YENT ~.
-
CHAPITRE VIII.
,
DU TRANSPORT DES CR~AN_CES ET AUTRES
.
DROITS INCORPOREL~
I 689.
D ans Ie transport d' une crcance
' , d' un dro1t· ou d'
. une
action sur un tiers , la délivrance s'opère entre Je cédant et
le cessionnaire par la remise du titre.
1690.
Le cessionnaire n'est saisi à l'égard des tiers que par Ia
signification du transport faite au débiteur. ·
Néanmoins le cessionnaire petit être également saisi par·
l'acceptation du transport-faite par le débiteur dans un acte
authentique ..
1 '694.
Il ne répond de la solvabilité du débiteur que lorsqu'il
s'y est engagé, et jusqu'à concurrence seule~ent du prix
qu'il a retiré de la créance.
I 695.
Lorsqu'il a promis la garantie de la solvabilité du débi-
teur , cette promesse ne s'entend que de la solvabilité aè-
tuelle , et ne s'étend pas au temps à venir , si le cédant ne
l'a expressément stipulé.
1696.
Celui qui vend une hérédité sans en spécifier en détail
les objets, n'est tenu de garantir que sa qualité d'héritier.
1697.
· S'il avait déjà profité des fruï'ts de quelque fonds , ou
reçu le montant de quelque créance appartenant à cette
hérédité , ou vendu quelques effets de fa succession , il est
tenu de les rembourser à l'acquéreur, s'il ne les a expressé ...
ment réservés lors de la vente.
,
TIT. VI. DE L..4 J'ENTE, '41)
les intér~ts à compter du jour où le cessionnaire a payé le .
prix de la cession à lui faite.
1700.
La chose est censée litigieuse dès qu'il y a procès et
contestation sur le fond du droit.
170 I.
La disposition portée en l'article 1 699 cesse,
1 •0 Dans le cas où la cession a été faite à un cohéritier
ou copropriétaire du droit cédé ; ·
2. Lorsqu'elle a été faite à un créa11cier en paiement de
0
au droit litigieux.
•
~ . . , , . . . _ , , . . . . _ ~ ~.....,....,;:,-,..,,:,,,.~....,.....,..,~.,,..
J)écrété le 1 6 V en-
tôse an XII.
TITRE VIII.
Promulgué le ,6 du DU CONTRAT DE LOUAGE.
•
meme mois, •
CHAPITRE 1.er
, ,
DISPOSITIONS GENERAL·ES.
1708.
Il y a deux sortes de contrats de louage :
Celui des choses,
•
Et celui d'ouvrage.
1709.
Le louage des choses est un contrat par lequel l'une des
parties
•
T·IT, VIII, DCi CONTR~'f DB L()VA.CE. 417 1
parties s'oblige à faire jouir· l'autre d'une chose· pendant
un cenain temps, et moyennant un certain prix que celle-ci
s'oblige de lui payer.
·171 o:
Le louage d'ouvrage est un contrat par lequel l'une des
parties s'engage à faire quelque chose pour l'autre, moye,n-
nant un prix convenu entre elles.
171 I.
Ces deux genres de louage se subdivisent encore en
plusieurs espèces particulières :
On appelle ·6ail à loyer., le louage des maisons et celui
des meubles; ·
Bail à farine, celui des héritages ruraux;
Loyer, le louage du travail ou du service ;
Bail à cheptel, celui des animaux dont le profit se partage
entre le .propriétaire et celui à qui il les con.fie. ; ·
Les devis, ,,zarché ou prix fait, pour l'entreprise d'un
ouvrage moyennant un prix détenp_iné ~ sont aussi un louage,
lorsc1ue la matière est fournie par celui pour qui l'ouvrage
se fait.
Ces trois dernières espèces ont des règles particulières.
1 71 _2·.
Les baux des biens.nationaux, cfes biens des communes et
des établissemens publics, sont soumis à des régle1nens par-
ticuliers.
Ggg
LIV, Dl. MANJSRE.f D'A.CQ. LA PROPRIETE. -
• •
•
CHAPITRE IL
DU LOUAGE DES CHOSES.
1713·
On peut louer toutes sones de biens meubles ou im-
meubles.
S E C T I O N , 1. re
Des Reg/es communès _aux Baux des Maisq11s
'et des Biens ruraux.
1714.
On peut louer ou par écrit, ou verbalement.
171.5.
Si le bail fait sans écrit n~a encore reçu aucune exécu~
tion, et crue l"lfhe des parties le nie, la preuve ne peut être
reçue par témoins, quekpe modique qu'en soit le prix ,
et: quoi-qu'on aICègue qu'it y a e, des aIThei données;
Le serment peut seulement être déféré à celui qui nie
le bail.
1716.
'
Lœsqu'iJ y ava contestation sur le prix du. hail verbal
dont l'exécution a commencé, et qu~il n'existera. point de
quittance , le propriétaire en sera cru sur son senn.ent; si
mieux n'aime le locataire démander l'estimation par ex•
perts; auquel cas les frais de l'expertise restent à sa charge,
si l'estimation excède le prix qu'il a déclaré.
•
TrT. VIII. DV c·oN'rltA'I' Di LOV.4G~. 419
1717.
Le preneur a fe droit de sous-fouer, et même de céder
son bail à un autre, ~i_ cette fàcrilté ne lui a pas.été interdite.
Elle peut être inte~dite pour le tout ou partie.
Cene clause est toujours de rigueur•
.
171 8.
Les articles du titré tlù Contrat de ,nariage et dts Droits
rtspecrifs des lpoz1x ., relatifs aux baux des biens des femmes
mariées,
'
sont applicables
.
aux baux des biehs des mineurs.
--~-
durée du bail.
I 724.
Si, durant le bail, la chose louée a besoin de réparations
urgentes et qui ne puissent être diflèrées jusqu'à sa fiti, le pre_-
neur doit les souffrir, quelque·. incommodité qu'elles Jui
causent, et quoiqu'il soit privé, pendant qu'elles se font,·
d'une panie de la chose louée. ·
Mais, si ces réparatio11s durent plus de quarante jours, le
prix du bail sera diminué à proportion du temps et de.·Ja
partie de la chose louée dont il aura été privé.
Si les réparations sont de telle nature qu'elles rendeat
inhabitable ce qui est nécessaire au logement du pre~ur et
de sa famille, celui-ci pourra faire résilier le bail.
I 72 J·
Le haï'lleur n'est pas tenu de garantit le preneur, du 'trouble
.que des tiers apportent par voies de fait à sa jouissance~ sa~
•
TIT."VIII, DU. CO,'VT Jl-'T. DB LOCI.il.GE, 4'i 1
prétendre d'ailleurs aucun droit sur la chose louée; sauf au
preneur à les poursuivre en son 'nom perso11nel.
1726.
Si, au contraire, le locataire· ou le fermièr ont été trou-
blés dans leur jouissance· par suite d'u·ne action concernant
la· propriété ·du fonds, ils ont droit à une diminution pro-
portionnée sur le prix du bail à loyer·. ou à ferme, pourvu
que le trouble et l' empêc_he,ment aient été dénoncés au pro•
.' .
pr1eta1re.
1727.
Si ceux qui ont commis le~_voi~~ de fait, prétendent avoir
quelque droit sur la chose louée, ou si le preneur est lui•
même cité en justice pour se voir condamner au délaisse-
.ment de la totalité ou de partie d·e ·cette· chose ,~ ou à souffrir
l'exercice· de quelque servi.rude, il doit appeler le bailleùr en
garantie , et doit être mis hors d'instance, s'il l'·exigè, en
nommant le bailleur pour .te·quel il possède.
1
7 2 s.·
Le preneur es~ tenu de deux obligations princip·ares,
1. D'µser dela chose louée, eri bon père de famille, et
0
172 9· '
Si le preneu·r emploie la chose louée à un ·autre .usag~
1ue celui auquel elle ·a été ·destinée ., ou dont il puisse
. t·' .
412. LIV. Ill. MANIÈRE.S D'ACQ. LA PROPRIÉTÉ.
résulter un domm~ pour ~bailleur, celui-ci peut, suivant
les circonstances , faire résilier le bail.
173 o ..
S'il a tté ~ t un état des lieux entre le bailleur et le
pr.e11e11J', celui-ci doit rendre la cl1ose telle qu'il l'a reçue ,
suiYant cet état , excepté ce qui a péri ou a été dégi:adé par
vé&usa4; ou fore~ majevre. ·
173 1.
'
S'il n'a pas été fait d'état des lieux, le preneur est pré-
sumé Jes avoir reçus en bon état de répàrations locatives,
et doit fes rendre tels; sauf la preuve centrai-re.
l 73 2.
li répand des dégradarions ·ou des penes qui arrivent
pendant sa jouissance, à moins qu'il ne prouve qu'elles Olll
eu lieu .sans sa faute~
1 73 3.·
Il répond de l'incendie, à moins qu'il ne prouve
Que l'in~endie est arrivé par cas fonuit ou force ma..-
;,ure , ou par vice de c_onstruction ,
Ou que le feu a été co111muniqaé par·une maison ,oisine •
.1 734·
S'il y a plusieurs locataires, tous sont solidairement. rei•.
ponsabfes de 1'incen.die ;. ·
A moins qu'ils ne proµ.vent qpe l'incendie_ a commencé
dans l'habitation dé l'un d'eux-, ·auquel cas celui-Jà seul en
est tenu; ·
Oa que quelques-uns ne prottVent que f"incenâre -a)
•
- -Tn. VIII. DU CtJ.N'l'ltAT Di LOU.ici. 42.3
pu commencer chez eux ,_auquel cas ceux-là n'en sont pas
,.,.. . '
tenus. ·
. -- '
•
Lersqu~U y a un congé ~igni6é .,:_ te prerièuri_._:quœcpi'il
ait - c ~ ·ia jeuiHmce , .IN 'Pe.t Îm'-O<fuer. la ~..e :réœm
duct-i-on.
1741. .
L-e contrat de louage .se résout par la perte de la chose
louée , et par le défaut respectif du bailleur et du preneur,
. de remplir le~rs engagemens
•
•
1742.·
Le contrat de fouage n'est· point résolu par la mort du
bailleur, ni par celle du pre~eur.
1
743.·
Si le bailleur vend la chose louée, l'acqqéreur ne_peut
expulser le fermier ou le locataire qui a un bail authentique
ou d~nt la date est certai~e, à moins qu'il ne se s.qit réservé
ce droit par le contrat de bail. . ·. . .
I f '. < J •, ~' ~ I' ;
'
·s~il ;s.'agit d'un~ m:a.i.son, apparteme~t· ou boutique , le
Lailleur paye , à titre de dommages et intérêts , au locatai.re
évincé , une somme égale au prix du loyer , pendant le
temps qui, suivant l'usage des Jieux, est accordé entre le
c:9ngé et la sorti~.
'♦ '
.' .
·1746.
S'.il s'agit de biens ruraux ~ l'indemnité que le ~ailleur
doi,
TIT. VIII. DU CONTR.47' DB LOUAGE, 41.5
doit payer au fermier, est du tiers du prix du bail pour tout
le temps qui reste à courir.
\
426 LIV. Ill. MANIÈRES D'ACQ. LA PROPRIÉTÉ.
SECTION II.
Des Reg/es particulières· aux Baux à loyer.
175 2.
Le locataire qui ne garnit pas Ja maison de meubles
suffisans, peut être expulsé, à moins qu'il ne donne des
sûretés capables de répondre du loyer.·
I 7 J 3·
Le sous-locataire n'est tenu en-ve,rs le propriétaire que
jusqu'à concurrence du prix de sa sous-locatio11 dont il peut
être débiteur au moment de Ja saisie, et sans qu'il puisse
opposer des paiemens faits par anticipation.
Les paiemens faits par le sous-locataire, soit en vertu
d'une stipulation portée en son bail, soit en conséquence
de l'usage des lieux, ne sont pas réputés faits par anticipation.
1
7>4·
Les réparations locatives ou de menu entretien dont le
locataire est tenu, s'il 11'y a clàuse contraire , sont celles
désignées comme telles par l'usage des lieux, et, entre autres,
les réparations à faire,
Aux âtres, contre-cœurs, chambranles et tablettes des
cheminées;
Au recrépiment du bas des murailles des appartemens et
autres lieux d'habitation, à la hauteur d'un mètre;
Aux pavés et carreaux des chambres, lorsqu'il y en a seu-
lement quelques-uns de cassés;
Aux vitres, à mo·ins qu'elles ne soient cassées par Ja grêle,
TtT, VIII. DU CONTRAT DE L()V.,1,CE, 427
oll autres accidens extraordinaires et de force majeure, dont
le locataire ne peut être tenu;
Aux pones, croisées , planches de cloison ou de fermeture
de boutiques ,. gonds , targettes et serrures.
•
428 LIV.- III. MANIÈRES D 1.ACQ.. U PROPRIÉTÉ.
sa jouissance après l'expiration du bail par écrit, sans oppo-
sition de fa pait du bailleur, il sera censé les occuper aux
m~mes-conditions, pour le terme fixé par l'usage des üeux,.
et ne pourra plus- en sortir ni en être expulsé qu'après Wl
congé donné suivant le délai fixé par l'usage des lieux.
1760.
En cas de résiliation par la faute du locataire, celui-ci
est tenu de payer le prix du bail pendant le temps néces..
saire à la relocation , sans'préjudice des dommages et intérêts
_qui ont pu résulter de l'abus.
176 I.
Le bailleur ne peut résoudre la location , encore qu'il
~éclare
,_
vouloir occuper
. par. lui-même la maison louée, s'il
n y a eu convention contraire..
1763 .
Celui qui cuftive sous la condi-tion d'un partage de fruits
avec le bailleur, ne peut ni sous-louer ni céder, si la facul~
Be lu-i en a été expressément accordée par le bail
Tir. VIII. Dtl CONTR.J.T DE'LOU.lGE,
1764~
En cas de contravention, le propriétaire a droit de ren..
trer en jouissançe, et le preneur est condamné aux dom~
mages-intérêts résultant de l'inexécution du bail.
1765.
Si, dans un bail à ferme, on donne aux fonds une con-
tenan·ce moindre ou plus grande que celle qu'ils ont réel•
lement , iI n'y a lieu à augmentation oa diminution de prix
pour le fermier, que dans les cas et suivant les règles exprimés
au titre de la Vente•
•i
l77 2 •
Le preneur peut être chargé des cas fortuits par une stipu-
lation expresse. . , ,· .. ; -
'· 1 ·773'!
Cette stipulation ,1e s'entend que des cas fortuits ordi-
naires , tels q~ë grêle , .feu du ciel, gelée ou coulure.
- . ' 1• . • ,
• 1 ' • • ; '
1776.
• • • ' .
· CH AP ITR E III.
DU LOU AGE D'O UVR AGE ET D 1JND UST RIE.
1 779 ·
· Il y a trois espèces principales de fouage d'ouvrage et
<l 'indµstrie :
1 •0 Le louage des gens de travail qui s'engagent au ser-
vice de quelqu'un ;
•
TlT. 'VIII. D~ CON1'llA.f' D• LOUA.OZ. • . 43J
Celui des voituriërs, tant par têne que par eau, qtti sê
·2..•
chargent du transport des· personnes ou des marchan<ftses ;
3.° Cèlui des entrepreneurs d'ouvrages par suite de d•vis,
ou marchés. · . ·•. · ·
SECTION J.rc . .' . ' .
,
•
Du Louage des Domestiques et Ouyritrs,
'1780.-
0n ne pew engager s~s services qu'à temps, ou pour. une
entr~prise _déterminée.
I 78 1·:
Le maître est cru sur son ~ffirmation;
Pour la quotité des gages;
Pour le paiement du salaire. de l'année échué;
· · Et pour les ·à-comptes donnés pour l'année courante.·
SECTION II.. •
Des Voituriers par terre et par eau_.
,
•
.178 3.~;
•
.. I~s. rép~ndent ~on-seulement_ de 1?:e iU'~s ont déjà :reçu
da~s, }eur b~~i~~n~ _o~ voiture , '1Jais; pncore _d~: c~·-fl~i. leur
a étç ,r~iaj~ .SU!: ,e p~n :o_u d~~ l'~lltl'ep6t ,. Jl9,~D';; ~~ .placé
dans leur bâtiment ou voiture, ,..
.. . .. ., ·
lii
LIV; !II. MANiÈRES D'AC~.. U PROPR.JET$,
. .
. •1
I •.
1 ·s·Â.,
7 T.
. -
•
•
..
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•' ••
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.
.
'
1
.
70··7
p . .,'
-' f l •
'
•
·i7[8. •~·
Si ~; ·tian~· fe ··cas· C>ù- rottvrièr ·fo~r1iir la niatière , .la chose
• • ~ t
1791.
S'il s'agit d'un ouvrage à plusieurs pièces ou à la mesure,
l;i vérification peut s'en faire par parties ; elle est censée faite
pour toutes les parties payies, si le maître paye l'ouvrier en
proportion de l'ouvrage- fait•. - · ·
-
1792-'_ -
Si l'édifice construit
•
à prix fait, périt en tout ou en panic
par le vice de la construction, même par le vice du sol ,
les archit~cte et entreprenet1r èn sont responsables pe~dant
dix ans. • ·-
i793-: .
Lorsqu'un architecte ou un entrepreneur s'est chargé·de
la construction-à forfait d'un hâtimen.t, d'après un:plan arrê~
et convenu avec le propriétaire du.sot, il l11',P~\lt-démander
aucune augmentation de prix·, ni sous le prétexte d'augmen--
tation de la main-d'œuvre ou des niuérjJux , ni sous celui
de changemensou d'augmentations nûts sur ce plan, si ces
I ii. 2
,36 LIV. ID. MANIÈRËJ D'J.CQ.. LA. PROPRIÉTÉ.
changemens ou âugmentations n'ont pas été autorisés par
écrit, et Je prix conveJ?_U avec le propriétaite.
1 794: ;
Le maître peut résilier, par sa seule volonté , le- marché
' · à forfait, quoique l'ouvrage soit déjà commencé, en dédom-
mageant
.
l'entrepreneur de, toutes ses dépenses, de tous ses
·rravaux, et de tout ce qu'il aurait pu g~gner dans cette entre-
•
prise.
:i 79).
Le contrat de louage d'ouvrage est dissous par la mort
de l'ouvrier, de l'architecte .oil entrepreneur.
. .
1 797·
~
du preneur.
.
leur, qui ne. peut lui-même en disposer sans le consentemen,
·
. .
. 181' 3··
Lorsque le cheptet est donné au fermier_ d'autrui, il doit
être noti~é au propriétaire de qui ce fermier tient ; sans
quoi il peut le saisir, et le faire vendre pour ce que- son fer-
mier lui doic. ·
440 UV. DI. MANIÈRES D'ACQ.. LA. PROPRIÉTÉ,
181+~
L'e prenel,U" ne pourra tondre sans en-prévepir le bailleur.·•
•
I 8J J~
S'il n'y a pas de temps fixé par la convention pour la
durée du cheptel, il est censé fait-pour trois ans.
I 8 I 6. .
Le bailleur peut en demander plutôt ~a résolution, ~i le
preneur ne remplit .pas ses obligations.
. .
' I 8 I 7·
A la fin du bail, ou lors d~ sa résolution, il se fait une
nouvelle estimation du cheptel.
Le bailleur peut prélever des,bêtes de chaque espèce,
jusqu'à concurrence de la première estimation; l'excédant
se partage. ·
. S'il n'existe pas assez de bêtes pour remplir la première
estimation , le bailleur prend ce qui reste, et les parties se
font raison de la perte.
SECTION Ill.
Du Cheptel à moitié,
I 8 1 8.
Le cheptel à moitié est une société dans laquelle chacun
des contractans fournit la moitié des bestiaux, qui demeurent
communs pour le profit ou pour la pene•
•
_. I 8 I 9;
· Le. preneur profite seut, comme dans le cheptel simpl,e)
des laitages , du fumier et des trava1i1x des bêtes.
Le
TJT. _VIII. DU CONTR.IT _D-Z LOV,l.,GZ.. 441
Le bailleur n'a droit qu'à la mqitié des laines et du croît.
Toute conye11iio11 contraire est nuH~ , à _moins que le
bailleur ne soit propriétaire de. la métairie cfont le preneur
·· est fermier ou colon partiaire.
I 8 20. . .
Toutes les autres règlçs du cheptel .simple s'appliquent
au •cheptel à moitié. · ·
SEC'J'ION. IV.
- .
'
I 8. 2'.3;. .
.
.
'
,
' • ' .•.
.
i j
CHAPITRE P.REMIER.
, ,
DISPOSITIONS GENERALES.
1832.·
La·· société est un contrat par lequel deux ou plusieurs
persdnnes conviennent de mettre quelque cl1ose en commun,
dans la vue de· panager le hinéfice qui pourra en résult.er.
I 8 3 3·
Toute société doit av.un objet licite, et être con-
tractée pour l'intérêt commlln des parties.
444 LIV. III. MANIÈRES D'ACQ. LA PROPRIETE.
Chaque associé doit y apporter ou de l'argent, ou
d'autres biens, ou son industrie.
1834
Tomes ·sociétés doivent être rédigées par écrjt, -lorsque
leur objet est d'une valeur de plus de cent cinquante francs.
La preuve testimoniafe n'est point admise contre et outre
le contenu en l'acte de société, ni sur ce qui serait alJégué
avoir été dit avant, lors ou depuis cet acte, encore qu,ii s'agisse
d'une somme ou valeur moindre de cent cinquante francs.
CHAPITRE II.
. ' , ,
DES DIVERSES ESPECES DE SOCIETES.
183 >·
Les sociétés sont universelles · ou particulières.
·S E C T l O N 1.rc
Des Sociétés universelles.
1836.
On disti~1gue deux sortes de sociétés universelles, la
société de tous biens présens, et la société universelle de
•
gains.
18 37·
La société .de tous biens Pfésens est. celle par laquelle
les panics 1nettent en commun tous les biens meubles et
imme11bles qu'elles possècknt actuellement, et les profits
qu'elles pourront en tirer. •
Elles peuv.ent aussi y comprendre toute autre espèce de
,
I 8 39·
La simple convention de société universelle, faite sans
autre explicatio11, n'emporte que la ,oc.iété univers.elle de
•
gains.
I 840.
Nulle société universe~le ne peut avoir lieu qu'entre per-
sonnes respectivement capables de se do11ner ou .de recevoir
J'une de f'autre, et -auxquelles il ·n'est poin.t défendu de
s'avantager au préjudice d'autres personnes .
•
SECTION II.
De la Soc.iéJé particulière.
1·
I 84 I.
La société particulière est celle qui 11e s'appli.q.ue qu'à
œnaines choses déteœih16es, ou à .leur usage, ou aux
friuits à en percevo:iir.
• • •
LIV. 111. MANIERES D'ACQ. LA PROPRIETE.
I 842:
. Le contrat par lequel plusieurs personnes s'associent;
soit pour une. entreprise désignée, soit pour l'exercice de
quelque métier ou profession, est aussi une société par-
. ticulière.
CHAPITRE Ill.
DES ENGAGEMENS DES ASSOCIÉS ~NTRE EUX
ET À L'ÉGARD DES TIERS.
5 E C T 10 N l.re
Des Engagemens des Associés entre eux,
I 843.
La société commence à l'instant m~me du contrat, s'tl
ne désigne une autre époque.
1844.
S'il n'y a pas de convention sur la durée de la société,
elle est censée contractée pour toute fa vie des associés,
sous la modification ponée en l'article 1 869; ou, s'il s'agit
d'une affaire dont la durée soit limitée, pour tout le temps
que doit durer cette affaire.
~- 1845.-
Chaque associé est débiteur envers la société, de tout ce
qu'il a promis d'y apponer.
Lorsque cet apport consiste en un corps certain, et que
la société en est évincée, l'associé en est. garant envers Ja
TIT. 1~. Dl/ CONTRAT DE SOCIÉTÉ, "47
société, de la même manière qu'un vendeur l'est envers son
acheteur.
I 846.
L'associé qui devait apporter une somme dans la société,
et qui ne l'a point fait, devient, de plein droit et sans cle-
mande , débiteur des intérêts de cette somme , à compter
du jour où elle devait être payée.
II en est de même à l'égard des sommes qu'il a prises
dans la caisse sociale , à compter du jour oi1 il les en a
tirées pour son profit particulier ; ·
Le tout sans préjudice de plus amples dommages-i11térêts,
s'il y a fieu.
I 849.
Lorsqu'un des associés a reçu sa part entière de la
créance commune , et que le débiteur est depuis devenu
insolvable, cet associé est tenu de rapporter à la masse
commune ce qu'il a reçu , encore qu'il eût spécialement
donné quittance pour sa part.
I 8) o.·
Chaque associé est tenu envers la société, des dom-
111ages qu'il lui a causés .par sa faute, sans pouvoir com-
penser avec ces dommages les profits que s011 industrie lui
aurait procurés dans d'autres affaires.
I 8j I .
Si les choses dont la jouissance seulement a été mise
dans· la société sont des corps certains et déterminés, qui
ne se consomment point par l'usage, elles sont aux risques
de l'associé propriétaire.
Si ces cl1oses se consomment, si elles se détériorent en
les gardant , si elles ont été destinées à être vendues, ou si
elles ont été mises dans la société sur une_ estim~tion portée
par un inventaire, elles sonr aux risques de la société..
Si la chose a été estimée, l'associé ne peut répéter que
le montant de son estimation.
I 8) 2.
Un associé a action contre Ja société, non-seulement à
raison des son1nies qu'il a déboursées pour elle, mais encore
à raison des obligations qu'il a contractées de bonne foi
pour fes affaires de fa société, et des risques inséparables
de sa gestion.
TIT, JX, DU CONTRAT DE SOCJtTi, "'49
18 5 3·
Lorsque l'acte de société ne détermine point la part de
chaque associé dans les bénéfices ou pertes, la . part de
chacun est en proponion de sa mise dans le fonds de Ja
société.
A l'égard de celui qui 11'a apporté que son indu~~, sa·
part dans les bénéfices ou dans les pertes est réglée comme
si sa mise eût été égale à celle de l'associé qui a le moins
apporté.
I 8.) 4•
Si les associés sont convenus de s'en rapporter à l'un
d'eux ou à un tiers pour le réglement des parts, ce régie-
ment ne peut être attaqué s'il n'est évidemment contraire à
l'équité. .
Nulle réclamation n'est admise à ce sujet, s'il s'est écoulé
plus de trois mois depuis que la panie qui se prétend lésée
a eu connaissance du réglement, ou si ce réglement a reçu
de sa part un commencement d'exécution.
18.55.
La convention qui donnerait à l'un des associés la tota--:
lité des bénéfices, est nulle.
Il e11 est de même de la stipulation qui affranchirait de
toute contribution aux pertes, les sommes ou effets mis
dans le. fonds de la société par un ou plusieurs des associés~
18 .5 6.
L~associé chargé de l'admi.nistration par une clause spéciale
du contrat de société, peut faire , nonobstant l'opposition
. LI J .
•
1863 . .
Les associés sont tenus envers le créancier avec lequel
ils ont contracté chacun pour une somme et part égales ,
1
,
CHAPITRE IV.
DES DIFFÉRENTES MANIÈRES DONT FINIT
,. ,
LA SOCIETE,
• •
La société finit,
r•. Par l'expiration du temps pour lequel elle a été
0
contractée ;
0
2. Par l'extinction de la chose, ou la consommation de
la négociation;
3. Par Ja mort naturelle de quelqu'un des associés;
0
l'wn d'eux;
5. Par la volonté qu'un seul ou plusieurs expriment de
0
,,. I .,,
n etre p us en soc1ete.
1866.
La prorogation d'une société à temps limité ne. peut être
TIT. IX. socrArt.
DU eON'l'Il.~1' DE 413
prouvée que par un écrit revêtu des mê111es formes que le
contrat de société. · ·
I 867. ,
Lorsque l'un des asiOciés a promis de mettre en èommun
la propriété. d'une chose , la perte survenue avant que la
mise en soit effectuée, opère la dissolution de la société
par rapport à tous les associés.
La . société est également dissoute dans tous les cas par
la perte .de la chose, lorsque la jouissance seule a été mise
en commun, et que la propriété en est restée dans la main
de l'associé.
Mais la société n'est pas rompue par la perte de la chose
dont la propriété a déjà été apportée à la société.
I 868.
S'il a été stipulé qu'en cas de mort de l'un des associés
la société continuerait avec son héritier, ou seulement entre
les associés survivans, ces dispositions seront suivies : au
second cas, l'héritier du décédé n'a .droit qu'au partage de
la société, eu égard à la situation de cette société lors du
décès, et ne participe aux dr?its ultérieurs qu'autant qu'ils
sont une suite nécessaire .de ce qui s'est fait avant la mort
de l'associé auquel il succède.
1 869.
La dissolution de la société par la volonté de l'une des
parties ne s'applique qu'aux sociétés dont la durée est illi-
mitée, et s'opère par une renonciation notifiée à tous les
associés, pourvu que cette renonciation soit de· bonne foi
et non faite à contre-temps. '
LIV. III. MANIÈRESD'ACQ. LA PROP'lllÉTÉ.
I 870.
La renonciation n'est pas de bonne foi lorsque l'associé
renonce pour s'approprier à lui seul le profit que les associés
s'étaient proposé de retirer en cont1.1iun.
Elle est faite à contre-te1nps lorsque les choses ne sont
plus entières, et qu'il impone à la société que sa dissolution
soit différée.
I 871.
La dissolution des sociétés•à terme ne peut ~tre demandée
par l'un des associés avant le term~ convenu, qu'autant qu'il
y en a de justes motifs, comme lorsqu'un autre associé
manque à ses engageme11s, ou qu'une infirmité habituelle
le rend inhabile aux affaires de Ja société , ou autres cas
semblables, dont la légitimité et la gravité sont laissées à
l'arbitrage des juges.
'1872·;
Les règles concernant le partage des successions, la forme
<le ce partage , et les obligations qui en résultent entre les
cohéritiers, s'appliquent aux partages e11tre associés.
, ,
DISl'OSITION RELATIVE AUX SOCIETES DE COMMERCE,
I 873.
Les dispositions du présent titre ne s'appliquent aux
sociétés de com,merce que dans les points qui n'ont rieq
de contraire aux lois et usages 'du commerce,
\
TIT. X. DU PRA 1',
Décrùé le 1 8 Vcn-
TITRE X. t8se an XII.
,. •
Promulgué le :8 dlt
•
DU PRET,. mtme mois.
1874.
Il y a deux sones de prêt: -
Celui des cl1oses dont on pe_ut user sans les détruire,
Et celui des cl1oses qui se consomment par l'usage
qu'on en fait.
La première espèce s'appelle prêt à usage, ou co111111oda1;
La deuxième s'a1>pelle prêt de co11so1J11na1ign I ou simple-
A
m~nt prer.
CHAPITRE PREMIER.
A '
DU PRET A USA-GE, OU COMMODAT,.
SECTION J.re
SECTION II.
Des Engageme1ts de l' Emprunteur.
J 880:
L'emprunteur est tenu de veiller, en bon père de famille,
à la garde et à la conservation de la chose prêtée. Il ne peut
s'en servir qu'à l'usage déterminé par sa nature ou par la
conventio11; le tout à peine de dommages-intérêts, s'il y a
lieu.
I 8 8 I.
Si l'emprunteur emploie la chose à un autre usage, ou
pour un temps plus long qu'il ne le devait, il sera. tenu de
la perte arrivée, même par cas fortuit. .
I 8 8 2.
Si la chose pr~tée périt par cas fortuit dônt l'emprunteur
p.qra.it plJ la garar,tir en employant la sienne propre·, ou si,
ne
•
Tir. X. Du P_RA·r, 457
ne pouvant conserver que l'unt: des deux, il a préféré la
:Sienne, il est tenu de 1~ perte de l'autre.
I 88 3•
Si la. chose a été estimée en la pr~tant, la perte qui
arrive , même par cas fortuit, est pour l'emprunteur, s'il
' - . .
n y _a conve11t1on contraire.
.
.• 8 84.·
Si la chose se détériore par le seul effet de l'usage pour
lequel elle a été empruntée_, et sans aucune faute de la part
de l'emprunteur, il n'est pas tenu de la détérioration.
1885.
L'emprunteur ne peut pas retenir la ch~se· par compen--
.$ation de ce que le prêteur lui doit.
1.886.
;Si, pour user de la chose, l'emprunteur a fait quelque
dépense, il ne peut pas la répéter..
•
I 887.
Si plus•ieurs ont conjointement emprunté la même chose,
ils en sont solidairem.en~ responsables envers le prêteur.
SE CT I 11 J.
ON
Des Engagemens d_e celui qui prête à usagt,
1888.
Le prêteur ne peut retirer la- chose pr&ée qu'après J~
~erme convenu, ou, à défaut de-convention, qu'après qu'elle.
a servi à l'usage pour leq;uel elle a été· empru11tée.
M1nm
'
LIV. III. MANIERES D'.ACQ, LÀ
, .
P ROPRIETP~
•
1889 .
Néanmoins, si, pendant ~e délài, ,ou avant que le besoin.
de l'emprunteur ait cessé, ii sûrtient au prêteur un besoin
i;tesMint et impt~và de sa chose , le juge peut, suivant le&
·citcoitistimces., ebliger l'émpranteur à la lui _rendre.
1890.
Si, pendant la durée du prêt, l'emprunteur a été obligé,
p_our la conservation de la cl1os-e, à quelque clépe1tse extrâor•
clinaire, nécessaire, et tellement urgente qu'il n'ai~ pas pu en
prévenir le prêteur, celui-ci sera te·nu de la lui rembourser.
1 89 i.
Lorsque _fa chose prêtée a des défauts tels, qu'elle puisse
causer du. préjudice à celui qui s'en sen , le prêteur est res-
ponsable , s'il connaissait lés défauts et n'en a pas averti
I'empm.nteur.
•
CHAPITRE Il.
A · ~.. -
• A
DU PRET DE CONSOMMATION, OU SIMPLE PRET,
SEC T ·1 0 N I."
De la nature'. du: Prêt de c-onsommation.
-_1892.
Le- prêt de consommation ·est 'Un contrat par lequel l'une
~des :p~les livre à 1'autrè urte-cettaine· quantité -de choses"<Jui
se co~omment par l'usage·, ,à la-tliarge par cette dernière de
lui en rendre autant de même csp~ce ·et qualité.
189 3·
Par l'effet de ce prêt, I'emprqµteur devient le propriéiajrc;
de la chose prêtée; et c'est pou.:r lui qu'elle périt, de quelque
nian'iè:re que cette perte ar,riy1;:. -
.
1894. .
189-8.
.Dans le prêt ,de consommation., .l_e. prêteuf.. est ..t.~nu de .
. . 1\'l'Xll m . 2 ·
46o LIV. Ill. MANIÈRES D~ACQ.. LA PROPRIÉTÉ.
la responsabilité établie par l'article 1891 pour le prêt à
usage.
1899.
Le prêteur ne· peut pas redemander les choses prêtées ,
· avant le terme convenu.
1900~
S'il n'a pas été fixé de terme pour la restitution, le jugè
peut accorder à l'en1prunteur un délai suivant les circons-
tances.
190 I.
S'il a été seule1nent convenu que l'emprunteur paierait
quand il le pourrait, ou quand il en aurait les moyens, fe
juge lui fixera un terme de paiement suivant les circonstances..
S E C T I O N I l I.
Des Engagemens de I' Emprunteur~
I 902.
L'emprunteur est tenu de rendre les choses prêtées, en
1nême quantité et qualité , et au terme convenu.
' .
1903.
S'il est dans 1•impossibilité d'y satisfaire, il est tenu d'en
payer la valeur eu égard au temps et au lieu où la chose
-devait être rendue ~'après la convention.
Si ce temps et ce lioo n'ont pas été réglés, le paiement
se fait au prix du temps et du lieu où l'emprunt a été fait.
- .
1904.
Si l'emprun.teur ne rend pas les cl1oses prêtées ou leur
;
X. DU PR.t'l',
TIT. . 46-1
valeur au tenn" convenu, il en doit l'intérêt du jour de la _
demande en justice.
'
CHAPITRE III.
DU PRÊT À INTÉRÊT.
1905.
Il est permis de stipuler des intérêts pour simple prêt soit
d'argent, soit de denrées, ou au·tres choses mobilières.
1906.
L'emprunteur qui a payé des intérêts qui n'étaient pas
stipulés, ne peut ni les répéter ni les imputer sur le capital..
1907.
L'intérêt est légal. ou conventionnel. L'intérêt légal est
fixé par la loi. L'intérêt conventionnel peut excéder celui
de la loi toutes les fois que la loi ne le prohibe pas.
Le taux de l'intérêt conventionnel doit être fixé par écrit,
I 908.
La quittance du capital donoéè sans réserve des intérêts ,
en fait présumer le paiement, et en opère la libération ..
1 909·.
On peut stipuler un intérêt moyennant un capital que Je
prêteur s'interdit d'exiger.
Dan& ce cas, le prêt prend le nom de constitution de r,ntlr
19 1 o .
Cette rente peut être constituée de deux manières , en
perpétuel ou _en viager..
462. - UV, 111. lWAN/ÈJI.E,l D'~CQ.. U· PROPRJETE.
1911·.·
La rente constituée en perpétuel est essentiellement ra-
chetablè!_ ·
Les parties peuvent seulemènt ,convenir-• que le rachat ne
sera pas fait avant un délai qui ne pourra excéder dix ans , ou
sans avoir averti le créancier a-u terme d'avance qu'elles au-
ront déterminé.
19 -12.
Le débiteur d'une rente constituée en perpétuel peut
être contraint au rachat,
1 • S'il ce~e de remplir .ses obligations pendant deux
0
, . . - .
annees;
2. S'il manque à fournir au prêteur les sûretés promises
0
par le c·on.trat. . -
1913 ..
Le c~pital de la r,ente constituée en perpétuel devient
aussi exigible en cas· de faillite ou de déconfiture du dé-
l>iteur.
1914.
Les règles ·concernant 'les remes viagères sont -établies au
titre des Contrats aléatoires.
•
•
Trt. XI. DU DiPÔT Ill' D_Ü f.ÉQ.VUTIU.. ' 463
¼O'J ..a • .. ..H"aJ te =# we as J sJ zJ J w 4' r zr-
• •
TITRE XI. Décrété fe S'3 Ven-
tôse an XII. ·
Promulgué fe 3 Ger-
DU DÉPÔT BT Î:>-U SÉQ.VESTRB, minal 5uivant.
SECTION J.r•
De Ûl natur, et de i~essmce àu -°"'11.rill dt .d;p&~
I 917.
Le dépôt proprement. dit est run contrat essentiellement
.
g~atUlt,
. .,
I 9 18.
Il. ne peut avoir :poµr objet que, :des ,chotes mobiliàttJ. . .
464 LIV. 111. MANIÊRES IYACQ.. LA. PROPRIÉT/Z•
. 19 19.
• Il n'est parfait que par la tr~di.tio.n réelle ou feinte de la
chose déposée.
La tradition_ feinte suffit, q~and Je ,dépositaire se trouve
déjà nanti, à quelque autre titre , ~~ la chose q:ue l'on
consent à Jui lijis,s~r ji titre de d_épô.t,
1920.
Le dépôt est voloniair~ ou nécessaire,
• •
S E C ·T 1 0 N 1_I •
.
J)u J)éppt volontq.ir,,
.1.9.2 1.
Le dépôt volontaire se forme par le consentement réci ..
, proque de la personne qui fait Je dépôt et de celle qui
le reçoi~. ·
•
Le dépôt volontaire ne peut réguljère.ment ~,tre fait que
par le propriétaire de la cf1ose déposée, ou de son con.se11-~
·tement expres .
' ou ~~cite~ '
192 3·
Le dépôt volontaire doit &tré prouYé par .écrit. La preuve
testimoniale n'en elit poi~~ l.f f ue pour valeur exctdaut cent
~inquan~e francs .•
.. . • I _9 24.
Lorsque le dépôt , éJant ~u-dessus de cent cinquante
francs, n'est point prouvé par écrit, celui qui est a~Jaqué
.comme dépositaire., en eft crµ ,ur
sa péclaration, soit pour
le
•
TlT, XI, DU DiPÔT Er.DU SÉQ.UBSTRZ,-'(61
le lait même dù dépôt, soit pour Ja chose qui en faisait.
l'objet, soit pour ·le. fair: de sa restitution. ·
J92 5··
Le dépôt volontaire n~ peut avqir ,lieu qu'entre personne"
capables de contracter. .
Néanmoins , si une personne capable de contracter ac•
cepte le dépôt fait par une perso1ine incapable, elle e$t te11ue
de toutes les obligations d'un véritable· dépositaire ; ·elle· peut
être poursuivie par le tuteur pu administrateur de la per•
Jonne qui
.
a fait le dépôt.
,
. J92 6.
Si le dépôt a été fait par une personne capable. à ·une.
personne qui ne l'est pas, la personne qui a fait le dépôt
n'a que l'action en rcvendicatiQn de la chose déposée, tant
qu'elle existe dans la main du dépositaire , ou· \m,e action
en restitution jusqu'à concurrenc~ de ce qui a tourné au.
profit ·de ce demier,
SE C T I O N I I 1.
Des Obligation, du· DépqiJt«irt,
1927.
. Le dépositaire doit apporrer dans la garde de la chos~
déposée, les mêmes soins qu'il apporte d1b$ la garde des
choses qui lui appartiennent,
192 8.
'La disposition de l'article précéJeqt doit. êu-e appliq_u~
Nnn ·
.-
'
ment pour l'intérêt du. . dépositaire; 4. s'il a été convenu 0
.•
. . ,
.
. .1.9 3 I ....
Il ne doit point cl1e~cher ·à connaître quelles· sont les
thoses' qui -lui ·ont -· été déposées,: ·si :elle~ lui ont été con..
fiées dans un coffre fermé ou sous une ·erivelàppe ca:cl1é'téc...
1 93 ,l..
Le dépositaire .d~it re11dre i4entiqµement la chose 1nêmc
qu'il a reçue.
Ainsi le dépôt des- sommes ,monnayées doit &re rendu
~an~ _le~-- m~mes esp~ces qu'il a é,é fai,, soit. dans._ le cas;
d:~ug~nt~cm-~;,so~t. dans le cas d~· diminution de feur
valeur. · · .· ·
-9
. . 3,3;
1
. . .
. . . .
'. - . .
L'héritier du dépositaire, qui a vendu de bonne·foi ·1a
chose _dont il ignorait le· dép6~ ,: n'est tenu que: de rendr~ _le
1
prix qu'il a reçu, ou de céder son action contre l acheteur,
s'il n•a pas touché le prix. · · ··
1 ' ' . 1 ...
193 6. •
-
193 8. .
Il ne ~eut, pas ~~iger · de celui ~qui.' a• lait ·•~· ·dép&t, la
pre~ve qu'il. éwt 1propriétiire ·dé1 la· &hase :déposée. . '. : ;
Néa11moins; sritdécouvrei<fUC!a:c~se 'aété·voléèl;: et quô1
en est le véritable· p~pr;iéœ;re ,· il :doit ;déll!Ollcer,à: œlui..clle
dépôt qui lui ·a été fait., avec ·sommation de· lê :œclamer dais
N nn 2 · •;
'6J UV. Hl. M.JI.Nlt-R:ES Dt..At:ri_,· LA P.RO:MIIÉT~.
µn · délai·, déterminé et.· $1.lÎlslnt:. Si ~oelui -auqutJ Ja :clénoncla-;
tion a été faite , néglige de rédimer_ :le clép&, le. dépœiwre
est valablement déchargé ._.par. la ·tradition qu'il en fait à
celui duquel ,il I'~ ~eçu~ · · .
1 939·
E11 cas cle mon naturelle ou civile de la
personne qui
a fait le dépôt, la choso êlép~ê ne peut être rendue qu'à
son. ·héritier.. · . .·
. . .
, , .
·
• . s-•il y a plus~urs Jiér.itrers , -elle.doit ~tr.e rendue .à chacuq
~' eu~ po,ur _le~r part· et ponion. ·
Si Ja chose déposée est indivi,sible, ,les héritiers doive:nl
s'accorder entre eux pour la_ rec~voir•
•
•
. -
·1 94•·
.Si le d~t ;a été ifai,t par u1t imtenr, :par 11n· mari 1>u ·par
un administnucm.• .dan,; l'œe de•- ;ces ·qualicés , il ne .pe~
~ nstitué .qui ·ia per.sonne;que. ce tui:eur-,. ce mari ou cet
:adminisaateur· r~afiebt.,·.4i :lèar lleaiœi !ou ltur .admi>-
!llistration lest· finie.
•
•
SECTION V.
Du Dépdt nécessaire.
1 949·
Le dépôt nécessaire est celui qui a été forcé par quelque
.accident, tel qu'un incendie , une ruine, un pilJage , tln
naufrage ou autrè événement imprévu. ·
. .
I 9) 0,
La preuve par témoins peut ·être reçue pour le dép6t
riécessaire ,' même quand il s'agit d'un'e valeur· au~dessus de
cent ci11'!uante frartcs.
1.95 1,
· Le dépôt nécessaire est d'ailleurs régi par toutes les règles
' précédèmment énoncées.
195 2~
Les aubergistes ou hôteliers sont responsables , comme
dépositaires , des ~ffets apponés par le voyageur qui Joge
chez eux : le dépôt ·de ces sones d'effets doit être regardé
comme un dépôt nécessaire. · · ,·
-1 9 )_ J.
·_.lis SODt'responsables du" ~ol ou du don~n1age des ~ffets du
TJT, XI. DU DiPiST ET DU .SiQ.UZJTR8, · 411
voyageur , soit que le vol ait été fait ou q~e le dommage
ait été causé par les domestiques et préposés de l'hôtel-
lerie , ou par des étrangers allant ët venant dans l'hôtellerie.
. .
11,s 11e sont pas responsables des vols faits avec force armée
ou autre force majeure.
C H A P· I T ·R E I I 1.
DU . .UESTRE,
'J 964.
Le <;ontrai ,téatoire ·est un~ convention ré6ip.N>fJUC donc
les effets, quant au'6 avantages et aux ptnet-, soit pour toutes•.
les parties, soit pour l'une ou plusieurs d'entre elles, dé •.
pendent d'un événem~nt incertain.
Tels sont-,
Le contrat d'assurance,.
Le prêt à grosse avenwre_,-
•
Le jeu _et le pari.,. . . 1
19~~-
La loi 1:1'âccorde aucune acti~n pour.une dette du jeu ou
.pou'r le p~iement
.' . d'un
. pari. . · ·
' ' . .
. ' .19.66, . .
'Les jenx proprds à ·exer~e~ âu faii des armes, les· course~ à
pied ·ou :à cHeval , les courses :dè éhiriàt , le jeu de paume
et autres jeux de même nature qui tiennent à l'adresse et à
l'exercice du corps, sont exceptés de la disposition précé•
dente.
. . . . , . ' . .
CHAPITRE Il.
DU CONTRAT DE RENTE Vl~GÈRE,
, . 1 ' ',
SECTION :J;re ··
Des Conditions requises pour. la. validité ,du Contrat.
.
.
._
,1
.
'.
.1
~-,1
9.
is.: ·.:_,
,,;,
,
'._
,
.·. · ·
..., •• :. j .
• • r •
I 979l
Pans I~ cas de l'anicle précédent, la.renie viagère est té-
ductibJe, si elle excède ce dont il est permis de disposer: elle.
est nulle, si elle est au profit d'une personne incapable de
•
recevoir.
·1976.
La rente viagère .peut être constituée au taux qu'il plaît
aux parties contractantes de fixer •
•
SECTION II.
Décrété le 19 Ven-
tôse an XII,
TITRE XIII.
.
Promulgu: le :9 1Ju DU MANDAT.
m~me moi$,
\
CHAPIT.RE J.er
DE LA NATURE ET DE LA FORME DU MANDAr.
1984.
Le ma~dat ou p~ocuration est un acte par lequel une·
personne donne à une autre le pouvoir de faire quelque.
chose pour le mandant et ·en son nom." · ·
Le conttat ne se forme que par l'acceptation du manda.,
•
taire.
198 5·
Le mandat peut être donné ou par acté public; ou par
écrit sous seing privé, même par lettre. Il peut aussi .être
donné verbalement ; mais Ja preuve testimoniale n'en est
reçue que conforméme11t au titre des Contrats ou des 06/i-
gations conventionnelles en général
L'acceptation du mandat peut n'être que tacite, et résulter
'de ·l'exécution qui lui a été donnée par le mandataire.
1986..
Le mandat est gratuit,
'. .
s'il n'y a convention
.
contraire.
. '
1_987.
. .
Il est 0~1 spécial et pour une affaire ou certaines affaires
seulement, ou général et pour toutes les affaires du mandant. ·
' . '
. 1 99 J.
'Le mandataire est tenu d'accomplir le ·mandat tant qu'il
en ~emeure chargé, et répond des dommages-intérêts qui
pourra]~nt résulce.r de son "inexécution. : •·
Il est tenu de même d'achever la chose commencée au
décès du-manda11t·~ s'il y a péril en la demeure, ,
480 'LIV. III. M.ANIÈRE.f D'ACQ,. ,LJ. PROPRIÉTÉ,
1992.
i·e mandataire répond non~seulement du dol, tnais encore
des fautes qu'il commet dans sa gestion.
Néanmoins la responsabilité relative aux fautes est .appli-
quée moins rigo_ureusement à celui d_on,t -le mandat est gra-
tuit qu'à celui qui reçoit un safaire. ·
1
993· . . .
Tout mandataire est tenu de rep<Jre compte de sa· gestion;
et de faire raison au mandant de tout ce qu'il a .reçu en
vertu de sa procuration , quand m~me ce. qu'il aurait reçu
n'eût point été dû au mandaat.
1
99·+
Le mandataire: répond de celui qu'il s'est substitué dans
la gestion, 1.0 quand il n'a pas·reçu le pouvoir de se substi•
tuer quelqu'un; 2. quand ce pouvoir lui a été conféré sans
0
CHAPITRE III.
DES OBLIGATIONS DU MANDANT,
1998.
Le mandant est tenu d'exécuter les engagemens contrac-
tés par le mandataire, conformément au pouvoir qui ··lui a
, ,d
ete onne.,
Il n'est tenu de ce qui a pu ~tre fait au-delà , qu'autant
qu'il l'a ratifié expressément ou tacitement.
- 1 999·
Le mandant doit remhoui:ser au mandataire les avances
et frais que celui-ci a faits pour l'exécution du mandat, et
lui payer ses salaires lorsqu'il en a été promis.
S'il n'y a aucu11e faute imputable au mandataire,
. .
le man ..
dant ne peut se dispenser de faire ces remboursement et
paiement, lors même que l'affaire n'aurait pas réussi, ni faire
réduire le montant des frais et avances sous le prétexte qu':ls
pouvaient être moindres.
2000.
Le mandant doit aussi indemniser le mandataire des penes
que celui-ci a essuyées à l'occasion de sa gestion, sans im-
prudence qui lui soit imputable.
Ppp
,
'
I
Le mandat finit,
Par la r6vocation du mandataire ,
Par la renonciation de celui-ci au mandat ,
Par la mon naturelle ou civilt , l'interdiction ou la dé-
confiture , soit du mandant, soit du mandataire.
200+
Le mandant peut tévoquet sa procuration quand bon lui
sernble , et contraindre , s'il y a lieu , le mandataire à lui
remettre, soit l)écrit sous seing privé· qui la contient, soit
l'original de la protutatidn, si elJe a été délivrée en brevet,
soit l'expédition , s'il en a été gardé minute.
'
200.5.
La révocation notifiée au seul mandataire ne peut ~tre
opposée aux tiers qui ont traité dans l'ignorance de cette
révocation, sauf àU mandant son recours contre fe manda-
taire.
TIT, XIII, IJU Jfl.4.NDA'r•
•
2006.
La constitution d'un nouveau tµandataire pour fa mémc
affaire , vaut révocation du premier,· à compter du jour oà
elfe a été notifiée à celui-ci.
2007.
Le mandataire peut renoncer au mandat , en notifiant au
mandant sa renonciation.
Néanmoins, si cette renonciation préjudicie au mandant ,
il devra en être indemnisé par le mandataire , à moins que
celui - ci ne se trouve dans l'impossibilité de continuer le
mandat sans en éprouver lui - même un préjudice consi-
dérable.
2008. •
Si le mandataire ignore la mon du mandant, ou l'un~
des autres causes qui font cesser le mandat , ce qu'il a fait
dans cette ignorance est valide.
2009.
Dans les cas ci - dessus , les engagemens du mandataire
sont exécutés à l'égard des tiers qui $Ont de bonne foi.
2010.
En cas de mon du mandataire , ses héritiers doivent en
donner avis au mandant> et pourvoir, en attendant, à ce que
les circonstances exigent pour l'intérêt de celui-ci.
Ppp s
•
•
484 LIV. III. MANIÈRES D'ACQ. LA PROPRIÉTÉ.
Décrété le 24 Phi-
viôse an XII. TITRE XIV.
Promulgué le 4 Ven,-
.
• swvant.
1ose DU CAUTIONNEMENT.
•
C H A P I T R E 1.er
DE LA NATURE ET DE L'ÉTENDUE DU CAUTIONNEMENT,.
2 0 I I.
Celui qui_se rend caution d'une obligation, se soumet
envers Je créancier à satisfaire à cette obligation, si le débite~
n'y satisfait pdlui-même.
2012 ..
Le cautionnement ne peut exister qùe sur une obligation
valable. ,
20 I 3·
Le cautionnement ne peut excéder ce qui est dû par le
débite11.r, ni être contracté sous des conditions plus onéreuses.
II peut être contract~ pour une partie de la dette seulement,
et sous des conditions moins onéreuses.
Le cautionnement qui excède fa dette, ou qui est contracté
sous des conditions plus onéreuses, n'est point nul : il est
seulement réductible à la mesure de l'obligation principale•
•
TIT, XIV. DU C.4Ç'TJONNJMZN'1', 48J
2014.
On peut se rendre caution sans ordre de celui pour lequel
on s'oblige, et ;même à .son insu. ·
On peut aussi se rendre caution, non-seulement du débi-
teur principal, mais encore
. de.
celui qui l'a cautionné.
2 0 1 ,5. •
•
486 LIV. Ill. MANIÈRES D'ACQ. LA PROPRIÉTÉ•
•
propriétés foncières , excepté en matière de commerce· ou
lorsque la dette est modique.
On n'a point égard aux immeubles litigieux , ou dont la
discussion deviendrait trop difficile par l'éloignement de Jeur
• •
s1tuat1on.
2020.
Lorsque la caution reçue par le créancier, volontairement
ou en justice, est ensuite devenue insolvable, il doit -en être
donné une aùtre.
Cette règle reçoit exception dans le cas seulement où fa
caution n'a été donnée qu'en vertu d'une convention par
laq~eJle Je créancier a exigé une telle personne pour caution.
CHAPITRE Il.
DE L'EFFET DU CAUTIONN.EAIENT•
•
SECTION J.re
De l'effet du Cautiorrnement entre le Créancier tt la Caution.
2 Ol I.
•
La caution n'est obligée e11vers le créancier à le payer
qu'à défuut du débiteur, qui doit être préalablement discuté
dans ses biens, à moins que la caution n'ait renoncé au bé-
néfice de discussion, ou à moins qu'elle ne ·se soit obligée
solidairement avec le débiteur; auquel cas l'effet de son en•
gagement se règle par les principes qui ont été établis pour
les dettes solidaires. •
202 2.·
Le cr~cier n'est obligé de discuter le débiteur principal
•
' . . .
203 2.
. .
Qqq
.
UV. IIJ.· M'AN1ERES·D'ACQ. LA PROPRIETE
,
.: .
;
.SE cT I o N
' .
1 11.'
De l'effet du Cautionnement entre le.1 Co.fidéjusseurs•.
2033 .
Lorsque plusieurs personnes ont cautionné un mtme dé..-
biteur pour une même dette, la caution qui a acquitté la
dette, a recours contre Jes autres cautions~ chacune pour
•
sa part -et portion;
Mais ce recours n'a lieu que lorsque la caution a payé
dans l'un des cas énoncés· en l'article précédent.
CHAPITRE III.
DE L~EXTJNCTJON DU CAUTIONNEMENT~
2 0 34··
L'.obligation -qui résulte· du cautionnement, s'éteint pa-
les mê1nes causes que les autres· obligations•.
. .
2039. ..
La simple prorogation de terme, accordée par le créan•
cier au débiteur principal , ne clécl1àrge point la caution ,
qui peut, en ce cas, poursuivr~ le débiteur pow- le forcer
au paiement.
CHAPITRE IV.
, .
-204.0~
Toutes les fois qu'une personne est obligée, par la loi
9u) ~ une condam1Ja1~qn.,! à _fow-~ir ~ne ,a~tion., .Ja rau-
tion offerte doit rempli~. les. cp.nditions, _Hre~i~ P~- ·1es
articles: .î OJ. 8. et 2 a 1 9-..
. . •. . . • ' :
. ' . . t .
2041~
·Celui qui ne peut pas trouver une caution , est reçu à
donner à sa place un gage en nantissement suffisant.
2042.
La caution judiciaire ne peut point demander la dis-
cussion du débiteur principal. ·
2 043·.
Celui .qui a simplement cautionné la caution judiciaire,
ne peut demander la di~cus_sion du débiteur principal et de.
la caution.
Décrécé le i9 Ventôse
an XII.
TITRE XV.
Promulgué le 9 Ger•
~al ,ui,anc. DES TRANSACTIONS.
204+
La transaction est un contrat par lequel les parties ter~
minen:t une contestation née, ou préviennent une contes-
• \ • A
tatron a naitre.
Ce contrat doit être rédigé par écrit.
204.5.
Pour transiger il faut avoir· la capacité de disposer des
oh jets èomyris· · dans lâ transaction. · ·
, Le tuteur n~ peut transiger pour le mineur ou l'interdit
que conformément à l'article 467 au titre de la .Minorirl,
de la Ture/le et de f É1nanciparion i et il ne peut transiger
. TtT~ XV. D:MS 'JIR~NJÂ. C.'l'lONJ.. ~)
avec le mineur devenu majeur , .sur le compte de tutelle,
_que conformément à .l'anicle 472 au même titre.
Les com~unes et établisse~ens publics ne peµvent tran-
siger· qu'avec l'autorisation expresse du Gouvernement•
. 2,046.
On peut transiger sur l'intér~t civil qui résulte d'un défit~
La transaction~ n'empêche. pas la poursuite du ministère
public. . __ ' . :,
2047.
On peut ajouter à ·u~e transàction la stipulation d'une
peine contre celui qui manquera de l'exécuter. ·
2048.
· Les transactions se renferment' dans 'leu·r ·_ Jbjet.,; la .re-
nonciation qui y est fait~ à tous_ droits , actions et préten-
tions, ne s'enten~ qu~ de _ce qui est relatif. au différend
qui y a donné lieu. · · : _ .
2q4.9. ' ' .
Les transactions ne règlent que les différénds qui s'y
trouvent compris, soit que ies panies aient manifesté leur
intention p~r des expressions spéciales ou générales ,. ~oit
que l'on reconnaisse cette intent_ion pàr uQe ·suitè-néces•
saire de ce qui est exprimé. · · · ,·
• •1 '
• . .
2 0) 6. •
L~ transaction ~ur un procès terminé par un jugement
pa~é en force de: cho~e jugée,, cfœt; tes J>&"Îes ou l'une
d'elle~ n'avaient point· connais&ancc , eSt• nulle. . · .
' . . si le jugement ignoré des partiel $i~ $USGeptibfe di'appel~
la ir~saciion sera· valable~ ·
. ..
: . ' ·, ,
2ô57.
·L~rsqué; les patt~es ont tra~sig~ génêral~~ëfit su't t~lf~~i·J~s
_affài_res qu'elles pouvaient avoir eri~em~fe·, ·Jes titre!."éjüi ieùr
' . 1 ,-. • ,· • ·.', ! .. · . .,., ,·· .•-,
Décrété le a3Pruviôse·
TITRE XVI. an XII.
\
Promulgué fc } Ven,.
DE LA CONTRAINTE PAR CORPS EN MATIERE iôsc suivant.-
CIVILE.
20 59··
L·a ·contrainte par corps a lieu, en madète civile , pour
Je stellionat. •
IJ y a stellionat ,
Lorsqu"on: vend ou qu'on hypotl1èqt'.tè un nktwcttblc dorit
on sait n'être pas propriétaire· ; · .
Lorsqu'on présente comme libres des biens hypothéqttés,
ou qu·e · J'on d~clare des hypothèques moindrts· que. ceHe,
dont ces biens sont chargés. ·
:i.060, •
. .; .
''
•
TJT, ,CfJJ. DU, NA.NTISlt/lf8N1'. ·
.q,~,qr,..:!P"
~ ~71.-
Le ·n;antissement est un contrat par lequel un débiteur
remet une chose à son créarièiei:- pour sOreté de la -dette.·
•
2 072..
. .
.
·•
DU
. GAGE.
.
~ 0 73··
·Le gage confère au créantier Je droit de 5.è fairep~yer sur 1
. .
.Le gage peut être donné ,par. un .tien
. . . fe débiteur.
pour
•
_2 078 ...
Le créancier tte peut, à défaut de paiement, disposer du
gage ; sauf à lui à faire ordo~er en justice que ce gage lui
dt:_meur-era.aapaiemem:-, :et jusqu'à d~ -tonçUrreqce, -d'après
\Ule estimation ~te par expens,. ou qu'il sera vendu aux
enchères. · -• ··
Toute clause qui autoriserait le créancier à s'approprier
le gage, ou à en disposer san'S Jes formalités ci-dessus, est·
mill~~ : · . . . ..-
. . l
2.0•:83 .
Le .gage est-indivisible nono~stant la divisi~ilité dç fa deue
entte les héritiers du débiteur ou.c.e.ux .d11-créancier.
JO% LIV. Ill: MANJiRES D'ACQ.. U. PROPRIÉTÉ,
L'héritier du débiteur, qui a payé sa ponion de la dette;
ne peut demander la restitution de sa ponion· -dans le gage,
tant que la dette n'est pas entièrement acquittée. . r· ..
2087.
Le débiteur ne peut, avant l'entier acquittement· dè là
dette, réclamer la jouissance de l'imlneuble qu'il a remis ·en
antichrèse. ·
Mais le créancier qui veut se décharger de~ obligations
exprimées en l'article précédent, peut toujours, à moins .
qu'il n'ait renoncé à ce droit , contraindr, le débiteur à
reprendre la jouissance de son imtneuble.
2088 ..
Le créancier ne devient point propriétaire de l'immeuble
. par le seul défaut de paiement au terme convenu.; toute
-clause CODfrai-re est nulle : en ce cas' il peut poursuivre
l'expropriation de son débiteur par
les voies légales.
2089.
Lorsque les parties ont stipulé que les fruits se compen-
seront avec les intérêts,, ou t0talement,. ou jusqu'à :un·e cér-
. .
' , , . .
ta1ne concurrence, cette conventJ-On s exe~ute comme toute
autre qui n'est point prohibée par les lois.
., .
'
Les dispositions des anicles 2077 et 2.08~ _s'appliquentà
l'antichrèse comme au gage. •
- CH·APITRE 1.~'
, ,
DISPOSJTJONS GENERALES..
2092.
Quiconque s'est obligé personnellement, est tenu de rem-
plir son engagement sur tous ses biens mobilier~ et Immobi-
liers, présens et à venir.
2093.·
Les biens du débiteur sont le _gage commun de ses créan..;
ciers; et le prix s'en distribue ~ntre eux par contributio~.•
à moins qu'il n'y ait entre Je, ,créanciers des causes légitimes
de préférence.
2094.
Les causes légitimes de préférence sont les priviléges ei
hypothèques. ·
CHAPITRE IL
• DES PRJVJ LÉGES,
209) • .
Le privilége est un droit que la qualité de la créance donne
à un créancier d'être préfér, aux aûcr~ éréantiers~ même
hypothécaÙ'ei~ ·· . ·'· ·· · ··
2.096,
. Trr•. XVJU. JJU,. z,IJ.J'IÛIJ&I, B ffHr1'J1trN,J. J,oJ~
. -~ • . ·, .•.1·1'\· T
~ :l jnf
:Les êté~citr! pti~i.fégiés 'qüi sônt!tfûHt,m!tne'n.ll1,
payés par concurrérlce.· .. · .· ;· ....
: ,-·•·. . · 'Ili"'., ..
· · · '· ..: • J • · _·,.
ni r:
· ; ··
l'ordre dans lequel il s'exerc~:' sont réglés ~ar les lois qui les
concernent. · ·
Le trésor -public ·.ne ·peut cependant .obtenir· d~ privilége
au préjudice des ~oits antérie.ute1J1ent
..
acquis à des_ tiers11
,
. .
.. ' . 2_.,, . 1 ..
oo. .
\ ! '
,
.
! • ·. . . ' .
j
: 2 1;0 I ~ ,
Les créance$ privilégiées sur :Jagénérali~•des·Ïiiêti>les sont
celles ci-après· exprimées, et s'exercent• dans l'ordrè 5Uivant :, 1
t· ~ I ff t: ,.,.•., •·1r·
; ! • S, C <'···
.._ . •·.
. ~ · '~ !•.·.·
. , . ,, . ·
-· s.
1 •
II .
•
· -• ·<.) ;. · · i ··1 ;i•o·~: ·· -
Les créances privilégiée~~s\ll"~ertains meubles sont,
. 11 ;~: ~s l~elrs ·1et f,hnages ·.dès immeubles:, ,sur ·'lès '-~its
'de la récglte de l'année, et sur le prix de tout co:qui,gamitl
. la maison louée ou Ja ·;ftmré ,; éti.de -ic1Ht qui sert à f'ex- ce
ploitation de \~. fen,n~;; .,51:v.oir, 1Pour.-~PO! Ç<J:]Iui est échtt ,
et pour tout ce qui est à échoir, si les baux sont authen-
tiques , ou si , étant sous signattlre privée, ils ont une date
ceJ'Wn.e};. ret, rd• ces deu,c ,as~. 1es. .!11:ltr.C6' aéaa.civrg. blli fe
droit de relou~r la maison ou ta ·ferme pour le restant dul!>ail;,:
et de faire leur profit des baux. bu fermages, à la charge to~te-
fois de payer ,~if~:priétair~ t<>ut. G~ q~.-~i;~.s.er~i~_ncore dû ;
Et, à dél'aut de baux authentiqûes,) ou lorsqu'étant sous
signature privée ils n'ont•ft~ltle:date cenaine, pour une
~n46- :à~~r'.~~Y.~~~~·ide;_L~~·ic~~; _ -~ . :
: -~; ~~--pri~~: a:,Ji~:·}'f>~ J«6·)é~atiomils>eaûv•~
et pour teut ce qui concerne I' exéGtttion du .bail; . :
•
-• T1T.· KY.Hl JJZI' -~lt1,Y!d~~·!!l'.71tl'f'QT.~ÀQ,~ -~
. Néanmoins. les somm•s <lµ,tJStPQ~ le,,,sell),,e,lftes .~u _p0Ùr 0
0
·: 4._ Le ~ri~ ~'effetS:Dl?biif~ts ;~?~ .p,és!
s~~r~ sont e~core
en la p6sse;s1on· du débiteur, soit qu'il· ait acheté à terme
ou sans ter~e
.
; ..,..,. •• , . . . . r· .. . .
. . . •.
~ ~
Sss· 2
.
)ô8 LW~·in~ M1NièREt'DYCQ. 'l.A PR'ôl'RIÉ-tt.
S.•:' Les fournitures ~ aube!rgtSte:, sur tes dfcts du· vciya--
gell{ qui· ont été tr-an~portés dans son auberge:~ · :· ·
· · 6. 0 -Les frais de voiture et, le$ dépenses- accessoires, sur
-la chose voiturée;-~ ·.; ·:, i . ._, ,
üu prix; ..
S'il y a_ plusjeurs ven~s __s~c_cessives dont ·~- pri~ ~oit dû
en tout ôu_ en_'p~tie_, 'le iPtemier vên~~tl~·es~ pféfé~é au
second, .le· detixièirte· 'au· ttoîsième·, et' .afrisi'de ·suite; _
.. 2.° C:eu~ qui -~nï' 'fb~mi les dediér~ ;p~r I'aèq_ui~rtion
d'un_ i~tneuble, 'pôü"'.ü qu'il_ soit ~uthetttiqtement constat~,
par l'acte d'emprunt, que fa somnie était cestin~e à Cet em-
plo~ et, par la quittance. du vendeur ,:.<fl~ ·ce· pa:~tiitent ·a·
été fait des denièts_ 8:ripiuntés ~ · ;· .1 .- · i ·· : , • · · · · , · .:
· 3.et · ;Les·• cohéritiers.,' s~ lés ·immeubJ,s de la sticccssion·,
pour la ·garantie des 'partages faits ente eux, et· d~s :soulte
ou.retour· de lots·;·:,:.·: . .- . ·. •; ,· -' - ~ : .!: -· '- . '·: ~--)
+~0 Les architectes·.,i •·'eittreprëlii'u51 maçons ·èt, ·a'd~,, • 1 •
- immeubles,
, 1·04•.
2
Les'priviléget•qui s'étendent sures meubles et les immeu~
hies soni CèUX énoncés en. l'article 2 1 0 1. .
. . • •
. 210.5;
-· Lorsqu~à .défaut de.1Do'bilier Jes privilégiés énoncés en
l!article.j>r~ent· ·se présentent ppur être payés sur Je prix:
d,'tia in1mvuble·en:concurrence avec Je& cmciers'priviJégléa
,ur l,imlileuhle~ Jes paiemens se font dans l'ordre qui suit~
-
'
-j 1(')
. .
LIV. Jll~ MANIÈRES D'.JCf. U·PR(IPRIÉ~É. .
us. frais de juS.tièe et autre~ énoncés en l'art. 21 o 1 ..
~
1.~,
. z.0 Les créan~cs désignéeS: eni i':article 21 Q 3..
, .' -
·. SE.cT10N
•
1v·.
ê'<J'11f111el'lt se ·c{htserwrtt-k!J.
,
P..ri'vi/ige~.-
I
~ J,p.6.
E'nrre les créanciier~- , ·tes priviféges- nt- prod~istnt -({!effet
l l'égàrtl . ~ëS-.itttgieu~ qu'autant <f'l'its sont rendus pübl ics
~
J
.
•
2 108.,
.
. .•·2 I 14.· .,
L'hypothèque est un droit réel sur les immeilbles affectés
à l'acquittement ·d'une obligation.
Elle est , de sa nature , indivisible , et subsiste en eniier
sm tous les immeubles affectés , sur chacun et sur chaque
portion de ces immeubles. •.
Elle les suit ~s quelque.. mains qu,ils passent.· ·
~ 2 1 1 J:
L'hypothèque n1a lieu que ~s les. cas et ~uiv~t, les
formes autorisés par la loi. -.
2. 116.
'
Trt. xvn1. DIJ "lllYruau., 11r,~r~~"ff .;13
.. . 2 1 1 6~
Elle -est ou légale, ou judiciaire , oq c_~nveQtionnil_l·e.-
. . . ' . ' ' - ...
2 J 1 7• ' .. ' . ' ..
L'hypothèque légale est cel_le qui résulte de la loi. \: :
L'hypothèque judiciaire ést celle qui résulte des jugemens
ou actes judiciaires. . __ . . - .
L'hypothèque cônvèntio~nelfe est celle qui'd~pend d~s
' . • • ' • • J .. t . ' 1' :.
contrats.
.
Les meubles n"ônt pas·: d'e. suite: p;ar hypothèquè. ·..
2·.120 .
•·
.. 'f • ' '
,. . ,.,.,· ' '
-· ;,, · 1 /
mer. .
• .
S E C T I ON 1.re · .
Des Hypothequ~s- légales, •
. 2 J ·2 I.
Les- droits et créances auxquels l'hypotl1è4':1e légale est
attribuée , ·sont, · -
Ceux des femmes mariées, sur les biens de leur marl ;
Ttt
. ~
SECTION I 1. - ..
,
' .
t
··: Dès; HjpoÎlzèques )ud!ëiaires•. '.
. l·. .
SECTION:_:
. .. Ill;
Des Hypotheques conventionne/le1• ..
• • •
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. 'l. .·' ·''
2 127-
L'hypothèque conventionnelle ne peut ~tre consentie
q'lfepar acte passé en forme authentique devant deux- no~
taires , ou devant un notaire et deux tétno~ns-~ ·
2 I 2 8.
Les contrats passés en pays étranger ne peuvent donner
d'hypothèque sur les bie~s de France, s'il n'y a des dis-
positions èoritraires à ce principe dans les leîs politiques ou
dans les trait~. ·
Xtt .2.
•
•
.JI' UV. Ill. MJ.NJÈREl DiÀCQ.. .U PROPRIÉTÉ.
2-1 2·9~ .· .
Il n'y a d'hypotlièque convcntionnelfe valable que celle
qui , soit dans 4e titre authentique constitutif de la créance,.
soit dans un acte authentique postérieur , déclare spéciale-
mètlt ·-ta naiure f!l - I!. situation de ·chacun .des. immeul'>les
ootué-lltm'$1::appartena~t au déhileùr, sur lesquels il consent
l'hypothèque de la créance. Chacun tous ses -biens présens, 4e
peut êtte nominativemcn.t. sou~is à l'hypothèque•.
, Les hieJ.?,S à ven~r ne p'euveni.pas êtte hypothéqués-..
l••""~,;1,•··•,
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11· . ·.: .·
· Nêanmoiœ; $Î les biens présens et libres du débiteur sont
!nsuffi~ans pe>Ur -la, -sûtété dt la- créance , : il peut, en expri-
mant cette insuffisance , ço~sentjr que chacun des bien-s•
qu'il !1CCJU.erra par la suite' ., demeure affecté à mesure de,
acijüisitlotis.: ··· ,· · :·
:.,;.· _· :2l-3'i ..
( • . ., .. .., . 'j. ., . • • • \_. (. :·. :·_, . # : ; •
•
.· TIT, XVIII. DB.t Pll.IYILÉGES El' HYPOTHBQ.UZI, J17
'dans sa valeur~ le créancier ne poum requérirl'inscription
dont il se.a parlé ci-après, que jusqu'à concurrence d'une
valeur estimative par lui déclarée expre~sément, et que le
débiteur aura droit de faire Jéduire , s'il ·y a- lieu•
.
L'hypothèque acquise s'étend. à toutes les améliorations
survenues à· l'immeuble hypothéqué.
5ECT 10 N IV.
Du rang que les Hypothèques ont entre elles.
2 I 34·
. · Entre les créanciers,· l'hypothèque ~ soit légale, soit
judiciaire, soit conventionnelle, n'a de rang que du jour de
!;inscription prise par le créancier sur Jes registres du con-
servateur , dans la forme et de la manière prescrites par la
loi;, saut .les exceptions ponées en l'ani_cle suivant~
2135.
L 'hypotl1èque existe, indépendamment de toute inscription,
1. Au profit des mineurs et interdits, sur les immeubles
0
•
j 18 ·11V, Jil. MANIÈRES D'A''Q., LA PROPRIÉTt•
•
des suctes&ions, ()u du jout 'fUe les donati~ns ont eu leur
effet.. . .. ~
-Elle n'a hypothèque p.our l'indemnité ·des dettes qu'eYe
a contractées avec son mari; -et pour je remploi de ses
propres aliénés, qu'à conipter du jour de l'obligation ou
de la vente.
Dans aucun cas, la disposition du présent article ne
pourra préjudicier aux droits acquis à des .tiers avant la
publiêation du présent titre.
2 I 3 6.
Sont toutefois les maris et les tuteurs tenus de rendre
publiques les hypothèques dont leurs biens sont grevés, et,
à cet effet, de r~quérir eux -·mêmes, sans autun délai,
inscription aux bureaux à ce établis, sur les immeubles à
eux appartenânt, et sur ceux qui pourront leur appanenir
par 1~ suite.
Les maris· et les tuteurs qui, ayant manqué de ·requérir
et de faire faire les inscriptions ordonnées par le présent
article , auraient consenti ou laissé prendre des priviléges ou
des hypothèques sur leurs immeubles , sans déclarer expres-
sément que lesdits immeubles étaient affectés à l'hypothèque
lég~le des femmes et des mineurs, seront réputés stelliona..
taires, et comme tels contraignables par corps.
t
2 I 37.·
Les subrogés tuteurs seront ténus , sous leur responsabilité •
personnelle , et sous peine de tous dommages et interêts ,
de veiller à ce que les inscriptions soient prises sans délai
sur fes biens du tuteur , . pour raison de sa gestion , même
de faire fâire les4ites inscriptions.
TJT. xv.IIJ.. DES PRIYJLÉGU ZT llY.PlJTNJQ.rJE1. J19
2 I J 8. . . '.
''
2 I 39·
Pourront les parens , sQit du mari , soit de .fa femme,·
et les parens du mineur , ou , à défaut de p~rens, ses amis,
requérir lesdites inscriptions ; elles pourront aussi être re•
quises par la femme et par les mineurs.
•
. ,
2 14 I.
II en sera de même pour fes immeubles du tuteur lorsque
les parens, en conseil de f~mille, auront été d'avis qu'il ne
soit pris d'inscription que sur certains immeubld. ·
2 142.
Dans le cas des deux articles précédens, le mari, Je tuteur
•
J'-0 LIV. III. MANIÈRE! D'ACQ.. LA PROPRIÉTÉ.
et le subrogé tuteur, ne seront tenus de requérir inscription
que sur les immeubles_ indiqués.
• •
•
. Lorsque l'hypothèque 11'aura pas é~é. rêstreinte par l'acte
·de nomination du tuteur, celui-ci pourra, dans ·le cas où
l'hypothèque générale sur ses immeubles excéderait notoire-
ment les sûretés suffisantes pour sa gestion , demander que
. cette hypothèque soit restreinte aux immeubles suffisans pour
opérer une pleine garantie en faveur du mineur.
. La demande sera formée contre le subrogé tuteur, et elle
devra être précédée d'un avis de famHJe.
i lff-
pourra pareillement fe mari ; du consentement. de sa
femme, et après avoir pris l'avis des quatre plus procl1es
parens d'icelle réunis 'en a&semblée de famille , deman4er
que l' hypothèqµe générale .sur•. tous ses immeubles , pqur
•a
:raison cle dot , des reprises et c~nventions matri1J1oniales,
~oit r~streinte aux. iinmeuhles suffisans poµr .J~ con$erva.tion
entière des
. . . . droits de
. . la femme.
. ~
::ZlfJ·
Les jugemens sur les demandes des maris et des tuteurs
ne seront _rendus qu'après avoir entendu le commiss~ire du
Gouvçrnement, et çontradictoirement avec lui.
· Dans le. ca~ où le tribunal prononcera fa rtductjoµ de
l'hypothèque à certains iJDmeubles , Jes inscriptions prise$
sur tous les autres seront rayées.
./4'
,
CHAPITRE
,, •,
.. .T11~ XVIU. Dzs ,11.1r1Ltczs zr 111,otHÈ(>.UN, 5i 1
.'
/ .
CHAPlTRE IV.
DU MfJDE DE L'INSCR.IP'TION .MS i-R.tYIUGEt
ET HYP-IJTH é.Q.UES-, .
. . '
•
' '
1:14 P··· ,
L~ inscriptions se fdttt au hw:t-MJ. d_. ~o•rvati<Mt des-
hypothèque1 d~! ·.1•artnttdissettiçt1t duquei. s0nl situés les·
biens soumis :è\t prt,ilEgë-ou- '.à· l'hypotwècpt~ EU~s .ne· pro-
duisent aucun effet si elles sont prises dans le délai. pendant
lequel fes actes faits av,am.l 1oiivc:nure dès faiü.icbs sont. ,dé-
clarés nuls. . . . ' .
Il en est "âe m&µie entre k$ c:réanciers d'une sp.c~es&ion •
si l'inscription n'a été faite P3t l''l.ln <l 1eux que depuis 1:ou--
venure , et dans Je cas où_ la sutces&ion n'est a<:c~c ·-que
· pir bénéfice d'inventaire.
. '
2 147-·
• Tous les créanciers. inscrits le même jour exercent e11
concurrence une hypothèque de la même date ,- sans dis•
tjnction entre l'inscription du matin et celle du soir, quand
cene différence serait marquée par le conservateu.r.
' ' ' 2 Î 48. . ' ' ' '
P~ur opérer l'inscription·, Jé 'ëréancier' rep;ésente, soit
par lui-même, soit par un tiers, au conservateur des hypo-
thèque,s,. l'original eµ, brevet ou une expédition authentique
d9 jugement ou 4e l'aÇ:~e qui donne naissance au privilég~
ou à i'qypothèque. . . , . .. · • · · ,
Il y joint d~ux bord!reaux écrits sur papiér timbré, dont
Vvv ,
•
5~~ LIV. Ut M:ANJÈRES D'ACQ;. LA. PROPRIÉTE.
J'un peut être porté ~ur l'e;Xp~4ition. du titre ; ifs contien-
nent, ·. ..
.
fession s'il en a ui1e _, .et, l' électio~ q~un ~omicile pour lui
dant un lieu quelconque de l'arrondissement du bureau;
2. 0 Les nom, prénom, doniicile du débiteur, sa pro-
fe.ssion s'il. en a une .connue ,. ou une. désignation indivi-
duelle et spécial(!, telle,· que le conservateur puisse ·reçon-
naître e.t distinguer. ~ns tÔqs:
. . . ~ . grevé d'~y..
les cas l'individu
pothèque ;. ·. ·. · • · , .,
3 . La date et lai nature. du titre ; •. .:
0
. .
Les inscriptions· à fairè sur Jes hieits 'd'ùne personne dé-
cédée·, pourront être faites sous:;li(· ·~-mple désignation a~
défunt, ainsi qu'il est dit au nuiv,çro ·2; de l'ariiéle 1pfé.l.
cédeni. · · ·
. .
. .
•
2 1.5 6.
Les actions auxquelles Jes inscriptions peuvent donner
.. Jes créanciers. , seront intentées devant le tribunal
lieu contre
compétent , pat exploits. faits .à leur pe:reonne , ou au dernier
des domiciles élus sur le registre ; et ce ; nonobstant le décès
soit des créanciers, soit. de. ceux. chez lesq~ls ils auront fait
élection d.e domicile•.
\
.· Trr. XVIII. DIS Plfftlr.iGU ZT lttl'd1'Hlq,uu. j 25
CHAPITRE· V.
DE LA ~ADJ.AT/ON ET R"ÉDUCTJON D"ES
•
,/NSCRJPrJONS•
2 I J7·
•
Les inscriptions sont rayées du consentement des parties
intéressées et ayant capacité à cet effet, ou en venu· d'un
jugement en: dernier reS&Ott ou P-sê en for.cc de -chose
. ,
Jugee.
2 1 j 8.
· Dans J'un et l'autre cas, ceux qui_ requièrent Ja. ra·diation
déposent au .bureau du conservateur J'expédition de J'acte
authentique portant consentement , ou c;eJf c du jugement.
2 I J 9·
La ,adiacioll non consemie esr demandée au · ttmwal
dans fe ressort duquel l'inscription a- été faire, sii ce n·'est
lorsque cette inscription a eu lieu pour sûreté d'une con-
damnation éventuelle ou indéterminée, sur l'exécution ou
liquidation d'e laquelle le débiteur ét le créantier prétendu
sont en instance ou doivent être jùgés cfans un autre tri ..
bunaf ; auquel cas fa demande -en radiation doit y être porté~
ou renvoyée. · ·
Cependant la convention faite par le créancier et fe
débiteur, de porter, en cas de contes~tion, la dema11de à
un tribunal qu'ils auraient désigné,· recevra son exécution ·
•
entre eux.
52~ LIV. III. MANIÈRES IYACQ.. LA PROPRIÉTE,
, · 2· I 60.
La radiation doit être ordonnée par les tribunaux , lors..:
que 1-'inscription a été fàite sans être fondée n-i sur la loi ,
ni sur un titre , ou lôrsqu' elle l'a été en vertu d'un titre
· soit irrégulier , soit éteint ou soldé, ou lorsqu_e les droits
de privilége ou d'hypothèque sont effacés par les voies
légales. ·
. . ; ' ) . ' . .
•
Peuvent aussi être _réduite~ •_com~e excessives, les ins~
criptions prises d'après l'évaluation faite par le créancier,
Tri. XVIll. DES PRJYILÉGES ET HYPOTHi.QUES, .. 527
des créances qui, en ce qui concerne l'hypothèque à établir
pas
pour leur sûreté , n'ont . éll::- réglées par la convention ,
et qui par leur nature sont conditionnelles., éventu~lles ou
indéterminées. • . .
•
GHAPITRE -VI.
DE L'EFFET DES PRIVILÉGES ET HYPOTJJÈQUES
• • •
• 2 169 .
Faute par. le tiers .détenteur de satisfaire pleinement à
l'une de ces obligations, chaque créancier hypothécaire a
droit de faire vendre sur lui l'immeuble hypothéqué, trente
jours après commandement fait au . débiteur originaire , et
sommation faite au tiers détenteur de payer la dene ~xigible
ou de délaisser l'héritage. ·
,TlT, xvn1. ~ES PR1Y1LÉGS$ Et, llfl'OTRÈ,(lJIES, j-J.?
\
170.
2
'
, · Néanmoinsletiersdétenteu~qt.ifn'estpas person,µelleme~t·
obligé à, la dette , peut s'opposer à la vente de [~héritage·
hypothéqué qui lui a été tram.mis , s'il est deineuré d'autres'
immeubles hypothéqués à la même dette dans fa p~ssession
du principal ou des principaux ~hligés , et en requérir fa
discussion préalable selon lâ forme réglée au titre du Cau•_
1ionne1nenr : pendant cet1e discussion , il est surs_i.s à la vente;
de l'héritage hypodiéqué. ~ ,
2 171.
L •exception de discussion ne peut ~trc opposée au
créancier privilégié ou ayant hypothèque spéêiale sur l'im-
meuble. ·
2 172.
Quant au ,délaissement par hypothèque, il peut ~tre fàie
par tous les tiers détenteurs qui ne· sont pas personnellement
obligés à la dette, et qui ont la capacité d'aliéner. ·
2 173.
Il peut I'~tre même. après que le tiers détenteur a reconnu
l'obligation ou subi condamnation en cette ·qùalité seule•
ment·: le délaissement n'empêche pas que, jusqu"à ·J'adju-
dication, le tiers détenteur ne puisse reprendre t•immeuble
en payant toute la dette et les 'frais.
2 174. •
Le délaissement par hypothèque se fait au greffe du tri-
bunal de la sitl:l&tion. des biens, et il en est donné acte Pal'.
ce tribunal.
Xxx
5.30, LI:V~ III. MANIÈRES- D'ACQ.. LA PROPlJIETi.
Sur la pétition du plus diligent.des intéressés, il est créé
à. rimmeuble délaissé un curateur sur leq0:el la vente de l'im-
meuble·. ~st poutsuivie d_ans les formes prescrites pour les
, . ' ." ! •. . . ' ' . . '
expropriations. ·
. .
2 17.5.
Les détériorations qui procèdent du fait ou d~ la négli•
geric:e ·,du tiers détenteur au préjudice des créanciers· hy.po-.
th'.écair.es ou ·privilégiés,, donnent lieu contreJui à un~ action_
en indemnité; mais il ne peut répéte~ ses iD1penses ~t amé-
liorations que jusqu'à concurrence de la plus-value résultant
de l'amélioration. •
•
. . .
2 ·178-..
0
•
' '
ET . .H Y PO THE
.. . . . . ,
.. .
2 ·1 8 o·. · · .
.'
. .
Les priviléges et hypothèques _s_'-éteignent ,. ; .:
1.0 Par l'extinttion,-de l~obligation principale,
2. Par la .renonciation du créancier à I'hypothè~ue.,
0
prescrites aux tiers détenteurs .pour purger les biens par eux
•
acquis,
4. Par la prescription.
0
CHAPITRE VIII.
.
·, ' '
.
'IJ.U MODE DE. PURGER LES PROPRIETE,S DES
,
2 1 8 I.
Les contrais ttanslatifs de la propriété d'immeubles ou droits
réels immobiliers , que les· tiers détenteurs voudront purger
de priviléges et hypothèques, ser.ont transcrits en entier par
le conservateur des hypothèques dans l'arrondissement du-
quel les biens· sont ·situés. ·
Cette transcription se ·fera sur un' règistre à cè destiné•, et
Je conservateur
•
sera tenu d'en donner reconnai·ssance au
requérant.
. . .
Si le nouveau propriétaire veut -se garantir de 1':effet des
poursuites autorisées dans le chapitre VI du présent· titre~
il èst tenù·~. soit a~t ·tes -poursuites-~ SO·Ît dins lei mois,
'
'
. TiT. XVUI. 1>U-;P~1,1LiGM ff' •1fYPOTl(Èf.U.~I '51$
au plus· tard, à compter de. la première sommation qui Ji,.j
est faite, de notifier aux créanciers , aux domiciles par ~ux
élus dans ·leurs inscriptions,
· 1 • Extrait de son titre, contenant seulement la dare et
0
2 I 89· ,
L'acquéreur ou le donataire qui conserve l'immeuble
mis aux enchères , en se rendant dernier enchérisseur, n'e-st
pas tenu de faire transcrire le jugement d'adjudication.
2 I 90. ·
Le désistement du créancier requérant la mise aux en-
chères , ne peut , même quand le créancier paierait le
montant de la soumission, empêcher l'adjudication pu-
blique , si ce n'est du consentement exprès de· tous Ici
autres créanciers hypothécaires.. .
•
2 I 9 l.
L'acquéreur qui se sera rtndu ad;udicataire, aura son
recours tel que de droit contre le vendeur ,' pour le rem-
.
,
. 5.36 UV. Ul. MANIÊR.ES D'A.CQ, LA PROPRIÉTÉ.
situés dans le même ou dans divers arrondissemens de
bureaux , aliénés pour un seul et m~me pri:tc , ou pour des
prix distincts et séparés, soun1is ou non à Ja même exploi-
tation, le prix. de chaque immeuble frappé d'inscriptions
11articulières et séparées sera déclaré dans la notification du
nouveau propriétaire, par ventilation, s'il y a lieu, du prix
total exprimé dans le titre.
Le créancier surenchérisseur ne pourra, en ,aucun cas,
~tre contraint d'étendre sa soumission ni sur le mobilier,
ni sur d'autres immeubles que ceux qui .sont hypothéqués à
~a créance et situés dans le même arrondissement ; sauf le
-recours du nouveau propriétaire contre ses auteurs , pour
l'indemnité du dommage qu'il éprouverait, soit de la divi-
sion des objets de son acquisition , soit de celle des exploi-
•
tau.ons.
CHAPITRE IX.
'
DU MODE DE PURGER LES HYPOTHEQUES·, QUAND
IL N'EXISTE PAS D'INSCRIPTION SUR LES BIENS
DES MARIS E.T DES 'l'UTEURS.
2 19 3· .
•
Pourront les acquéreurs •d'immeubles appartenant à des
maris ou à des tuteurs , lorsqu'il ~,existera pas d'ins-
cription sur lesdits immeubles à raison de la gestion du
tuteur, ou des dot , reprises et conventions matrimoniales
de la femme , purger les hypothèques qui existeraient sur
les biens par eux acquis.
. 2 1 94·
A ce, effet ~ ils dépos.eront copie dûment collationnée
du
: iTJ'f. XVIII ! !)ES Pll;IJ;lµf.._G~S ~7' ,HYPOTf!ÈQ.rJ_llS, · $·3'7
~u .contrat translatif .de·. propr-iécé-.. ~- gr~(fe dQ .:Jrf~µnai
civil· du lieu de la situ~tion ·des bi~qs.,, ~t ils ç~n~fier.Q11t PM
acte signifié.1 tant à la fe1nme ou au sy.hrogé tute\U', qu'Au.
commissaire civil près ·le tribunal,· le dépôt qu'ils au~n t
fait. Extrait de ce contra,t ·, contenant sa date , :les nom~ •
prénoms, professions et· domiciles d~s. cpntractQ.ns, -là dési-
gnation de la nature ei de lit ·situ3ti-0U des bie.ns,. le pri~
et les autres c11arges de li ve111e , ser~ e.t :restera . a.fficl1é
pendant deux mois da,ns l'aµditoire c{u tribunal ; pend~nt
lequel temps les femmes , les lllaris ~ •tuwyrs , 51.Jprogés •
J-JJJ-.
teurs , nûneurs , interdits , parens ou amis, et le cpmmissair.,
pu Gouvernement, seront reçus à requtrir s'il y a. Heu, ei
à· faire faire au bureau du conservateur des llypothèques ;
des inscriptions sur l'immeuhf e ,Iiéné, qu.i awQn~ le mêmt
·effet que si elles avaient été prises le jour du contrat de
mariage, ou le joui:: de .l!@ntrée en gesillth du tuteur; sans
préjudice des p.oursyiies qui po11rr~jeJ1t avoir litu c.ontre
les maris et les tuteurs , ainsi qu'il a été di_t. ci-èl~~sµs, 'pour
hypotlièque$ par eux consenties au profit ·4e tierces per 4
•
·2 J 9). ' ,
.'
• 1' • .
et le tuteur.
Yyy
·538 LIV. III. MANIÈRES D'ACQ., LA PROPRIETÉ.
. S'il à. été pris des inscriptions du chef desdites femmes;·
mineurs où interdits , et s'il existe des créanciers antérieurs
qui absôrhent le prix en totalité ou e11 panie, l'acquéreur
est 1ibéré <f u prix ou -de la portion du prix par lui payée
aux créanciers placés en ordre utile; et les inscriptions. du
chef des femmes , mineurs ou interdits, seront rayées , ou en
totalité ou jusqu'à due concurrence. ·
Si les inscripti~ns du chef des femmes, mineurs ou inter-
dits, sont les plus anciennes, l'acquéreur ne pourra faire
aucun paiement du prix au• préjudice desdites inscriptions,
qui auront toujours, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, la date du
contrat_ de mariage , ou de l'entrée en gestion du tuteur ; et,
dans ce cas, les inscriptions des autres créanciers qui ne
viennent pas en ordre utile, seront rayées.
fi'CHAPITRE. X.
DE LA PUBLICITÉ DES REGISTRES ET DE LA
,
. RESPONSABILITE D'ES CONSERVATEURS,
•
2 196.
Les conservateurs des hypothèques· sont tenus de délivrer
à tous ceux qui le requièrent , copie des actes transcrits sur
leurs registres et celle des inscriptions subsistantes, ou ceni-
ficat qu'if n'en existe aucune. . · · ·
2 197.
Ils sont responsables du préjudice résultant,
. 1. De l'-0missi on sur leurs registres, des transcriptions
0
registre sur lequp.- ils inscriront, jour par jour, et par ordre
nwnérique ~ le·s remises qui leur seront faites d'actes .de
. Yyy_ .z.
•
..
~ l;es.inentions:de dépôts., les inscriptions. et:~anscriptions.,
sont faites sur les registres , de suite , sans aucùn .blanc ni
interligne, à peine, contre le conservateur, de mille à deux
J~il~~ _f~~.~~s d~ amen~~.' e~ des ~o~mag~s et ~nt~rêts des par~ies,
_p,y_a~/es
. , .
aussi. par prêférence a I'arilend.e. ·
. .
. · . .. .
. . .• 1 ' . 1 1'
... ·"-' ., •. J_ . '1 '
!
-
•
.. ' 1
• .
\·
· · T1T, XIX. DE ·1,'1.xPROl'Rl.tTJON FORct-z _&c, : ;4~
....
: 1
Décrét~ fe ~s Von-
' t&e an XH.
DE L'E✓YPROPRIATION FORCEE ET DES ORDRES Promulgué le 8 Ge1'-
. minai suivant.
ENTRE LES CREANCIERS•
. .
CHAPITRE PREMIER.
DE L'EXPROPRIATION FORCÉE,
.
..
. Le créancier peut poursuivre l'expropriation, des biens 1.0
immobiliers et de leurs accessoires réputés immeubles appar-
tenant en propri~té à son débiteur; 2. de .l'usufruit appar~
0
2207.
La discussion dt! mobilier n'est pas requise avant l1ex-
propriation des immeubles possédés par indivis entre un
·n1ajeur et un mineur ou interdit, si la dette leur est com-
mune, ni dans le cas où les poursuites ont été commencées
contre un majeur , ou ava11t l'interdiction.
2 208.
L 1expropriation des immeubles qui font partie de la com-
munauté; se poursuit cpntre le mari débiteur, seul, quoique
la femme soit obligée à la dette.
Celle des immeubles de la femme qui ne soni point entrés
·en communauté, se poursui_t contre le mari et la femme ,' la-
quelle au refus du mari de procéder avec eJie, ou si le mari
est mineur, peut être autorisée en justice.
En cas de minorité du mari et de la femme, ou de mi-
norité de la femme seule, si son mar.i majeur refuse de pro•
céder avec elle , il est nommé par le tribunal un tuteur à la
femme, contre lequel la poursuite est exercée.
·2 2 09.
Le créancier ne peut poursuivre la vente des immeubles
qui ne lui sont pas hypothéqués,· que dans le ·cas d'insuffi-
sance des biens qui lui sont hypothéqués. .
2 2 1- o.
·La vente forcée des biens situés dans difîérens arrondis 4
-
•
,·44. UV. ·1n: --MANIÈRES D1ACQ.. U PAOPRIÉTÉ.
.. .
. 221.5.·
. . '
CHAPITRE Il..
.
. - ..
· DE L'ORDRE-Er DE Z.A DISTRJBUTJON DU P.R1x:·
ENTRE ~S · CRÉA,NCIERS• .
;1,2 1 8.
:: -L'ordre èt ta··'.distribution da ,pri,r des· iinme1i~ies, •el
- la
inani~e·d-'y--procéder, S4)11t•fégl~s par ·les •lois sur •eP.; !a
cédure. . . _ _... ··... .. ·.. . -. ..
TITRE
.
,, · ·Trr. xx~ aK:;1,~·,,••1i:a:rl'r101Ar1 .ï1 [ ~J. ,
CHAPITRE J.er
, , ,,
'
DISPOSITIONS GENERALE~
2 2 J 9·
La prescription est un moy~ d'acquérir ou _se Ii~ercr 4~
par un certain laps de temps , et sous les conditions déter~
minées par la loi.
. 2 2 2 Q. ' : ,. . , ..
••; ; 1 . ...
résultan,t de la prescription. .i
_l ..
. _.,_. , . ._ ~
2 2'
• ' ' .
I'••: . 1
. ~
- •
1 1 •
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. CHA.PITRE
. Il.. .
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.. DE LA .POSSESSION.
2 2 2. 8.
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. ·. ,, ' 2229 .; •
. ' . . . . . .
Zzz 2
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LIV. Dl~./MÂNJ,UU,J 'DfÀCQ. L.4.-Plf.Ol'RIETE.
~
CHAPIT'RE III.
.DÉ$ CAUSES QUI EMPICHENT
. :} ' . . .
. -
LA .PRESCRIPT/0}(,
.. .
2 2 3 6.
Ceux qui possèdent pour autrui ,. ne prescrivent jamais ,
par quelque laps de temps que ce soit.·.
A.i~si, ~- (Crrm.ier, le_ d~pos1ta.ire ~ l'usufruitier, et tous
autres qui détiennent précairement la chose du propriétaire,
ne peuvent la prescrire .
. 2 2 37·
Les héritiers de ·teux qui tenaient la chose à quelqu'un
de., ~titres désignés par l'anicfe précédent, ne peuvent non
plus prescrire.
2 .2 3 8.
Néanmoins les personnes énoncées clans les anicles 2236
et 2237 peuvent prescrire, si le titre de leur possession se
trouve intèrverti, soit par une cause venant d'un tiers, soit
par la contradiction qu'elles ont opposée au droit du pro-
priétaire.
2 2 39~
Ceux à qui les .fermiers, dépositaires et autres détenteurs
précaires , ont transmis la chose par un titre translatif de
. propriété , peuvent la prescrire.
2240.
On· ne peut pas prescrire contre son titre ,. en ce sens .
que l'on ~e peut point se changer à soi-même la cause et
le principe de sa possession.
•
CH AP ITR E IV.
DES CAUSES QUI INTE RRO MPE NT OU QUI SUS·
PEN DEN T LE COURS DE LA PRES CRIP TION .
SECfION J.re
'
Des Causes qui inte,rompent la Prescription.
224 2.
La prescription peut être interrompue ou naturellement '
eu civilement. · ·
2 243 .
Il y a interruption naturelle , lorsque le p~ssesseur est
privé , pendant plus d'un an, de lâ jouissance de la chose,
soit par {'ancien propriétaire, soit même par un tiers.
224 4.
Une citation en justice , un commandement ou une saisie
signifiés à celui qu'on\ veut empêooer de prescrire, {orment
l'interruption civile.
224.5.
La citation en conciliation devant lè ' bureau de paix 1
interrompt fa prescription,_ du jour ~e sa date, lorsqu'~lle
. -
550 UV. IIL MANIÈRM D'ACQ.- µ P~/>RIETÉ.
est suivie d'une assignation en juslice donnée dans les délais
de droit. · ·
2246.
•
La citation en justi~e donnée , même devant un juge
incompétent, interrompt
. - la prescription. .
2247.
Si l'assignation est nulle par défaut de forme,
Si le demandeur se désiste de sa demande·,
S'il laisse périmer l'instance,•
Ou si sa. demande est rejetée,
L'interruption est reg~rdée C'Omme non avenue.
2248.
La prescription es~ interrompue par la reconnaissance que
le dé~iteur ou le possesseur fait du droit de celui contre
lequel il prescrivait,
2249.
L'interpellation faite; conformément aux anicles ci-des•
sus, à l'un des débiteurs solidaires , ou sa reconnaissance,
interrompt fa prescription contre tous les autres , même
contre leurs héritiers.
L'interpellation faite à l'un des héritiers d'un débiteur soli-
tlaire , ou la reconnaissance de cet héritier, n'interrompt pas
fa prescription à l'égard cles autres cohéritiers, quand même
la créance serait hypothécaire, si l'obligation n'est indivisible.
Cette interpellation ou cette reconnaissance n'interrompt
la prescription, à l'égard des autres codébiteurs, que pour la
pan ·dont cet héritier est tenu, ·
TIT, XX. DE LA PllBS-ClttP'l'ION, Jij;l
Pour inttrrompre la prescription pour le tout , à I'taat!d ·
des autres codébiteurs, il. faut l'~~rpellation· faite à tous 1~
héritiers du débiteur décédé , ou. la reconnaissaht!e de tous
ces héritiers. · · ·
. 2·2 j O;
L'interpellation faite au débiteur principal, ou sa recon-
naissance.., i_nterrompt la prescription contre la caution.
•
SECTIO.N II.
Des Causes qui suspe,u/ent le .cours de la Prescription._-
2 2.J 1.
La prescription court contre toutes personnes , à moins
,qu'elles ne soient dans quelque exception établie par une loi.
, 22.52P •••
, .
-
Elle ne court point entre époux •
•
La prescription court contre la ·femtne mariée, enc9re
qu'elle ne soit point séparée -·par contrat de mariage ou en
justice r à l'égard des biens dont le mari a l'administratron r
sauf son recours contre Je ma.ri. · - · :·
- ·2 2 5).
Néanmoins elle ne court poirit , pendant ·1e mariage, à
l'égardde l'aliénation d'un fond~ constitué selon le régime
, l .
552 LIV. III. MANIÈRES D'ACQ, LA PROPRIÉTÉ.
dotal, conformément à l'article 1 561 au titre du Contrat de
111ariage ·et d,s Droits respe,rift des époux.
2 2'J 6.
La prescription est pareillement suspendue pendant le
•
mariage,
•
· Disposition~ généra/11•
•
. . 2 260.
La pr~scription se comp_te 'par jours , et· n~n par heures.
Elfe est acquise lorsque le de'rnier jour du terlfle est a~--
compli.
. - . .
• f'. •. •
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I :
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•
. -
J54 UV. IIL /ltJP,JÈRES D'ACQ,·UPRfJPRIÊTE.
débiteur d'une rente peut. être C<?D~int à fournir à sea
.frais un titre nouvel à son créaneiér' ou à ses ayant-cause.
. .'
2266.
1
Si le véritable propriétaire a eu son domicile en diff'érens-
temps, dans fe ressort et hors du ressort, fi faut , pour com-
pléter la prescription, ajouter à ce '{Ui manque a1:!X dix- ans,
de présence, un nombre d'années d'absence double de celui
gui manque , pour compléter les dix ans de présence..
•
•
. .
TIT, XX. 1>• LA Plf•IClfl~f'ION, '$ f
. .
·2 2 68.-
. La bonne foi est ioujours présumée, et c1est à celui qui
allègue
.
la. mauvaise. foi à la prouver.
·•
2269 .
.
11 suffit que la bonne foi ait existé au moment de· l'ac..
• • • •
qu1s1t1on.
2 270.-
. · Après dix ans, l'architecte et les entrepreneurs sont dé-
chargés de la garantie des gros ouvrages qu'ils .ont faits ou
dirigés.
SECT J ON IV.
De. IJUelques Prescriptions particulières.
2 271.·
L'action des maîtres et instituteurs des sciences et ans~
pour les Jéçons qu'ils do~ne~t .au mois;
CelJe des_ hôteliers et traiteurs, à raison du logement ec
de fa nourriture qu;ifs fournissent; ,
Celle des ouvriers et g\ns de travail, pour le paiement
de. leurs journées,
' .
,ournitures
.
et salaires , . •
Se prescrivent par six mois.
•
L'action des médeçi_ns, chirurgiens et apothicaires, pour
leurs visites., opérations et -~édi~mP.ns ;
- . 1 ; .
· ·
. •
•
'
·1J6 LIV. Ill~- MANIÈRES 2>'Â~ LAPR.ôPRJÉTÉ.
Celle des marchands~ POilr J_es marchandises qu'il~ ven-
-. de11i auxpanjculiers non marchands ; ·
· Celle des maftres de' pen~i~n ~ pour.f~ prix ,de fa pension
de leurs élèves ; et des autres· màîtres, - pour le -prix· de i'ap-
prentissage ; • . , .', :: ·:
CeJle des domestiques qui. se louent à .l'année., pour le
:paiement de lèür salâire, ·
- •
Se prescrivent par un an ..
. .
... .
L'actio~ de·s avoués~ pour le patement: d~ feffl'S n-ais ·et
salaires , se prescrit par deux ans, à comptet du jogemerrt
des procès , ou de la conè'iliation dei parties,, ou depuis la
révocation_ desdits avoués. A l'égard des _affaire~ ~~n termi-
nées , ils ne peuvent former de· de.mandes pour feurs frais
et salai.res qui remontera,ient à ·plus de cinq ans.
t
travaux.
· Elle ne cesse de courir que lorstJù"if y~ éu compte arrêté.
cédul ou obligation , ou ctwron. e~ justice non périiµéë.
. .
Néanil)oinJ_
- . .
ceux
.
au.xquels
. ' ...
_c,es pre.sc:r)ptions.seront
. ' ',. .
QJ>po,.
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. -.. ~: . ,;:' .'' ~-~::,
En fait de meubles, la possession vaut ti ~:;J.:~"~f1/
Néanmoins celui qui a perdu ou auquel il a 4'lé voié une
chose, peut la revendiquer pendant trois ans , à compter
du jour de la perte ou du vol, contre celui dans les m_alm
•
•
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.fq'{Uel"
LIV. III•.MANIJ;REI D 1.ACQ.. U PllDPRIÉTÉ,
_t.
,il trpUve: sauf-à "lui-ci 1011, recours ccmm, ,celui
duquel il la tient. •.
·2.2,80:
· ·- Si te p.osit'Sseur ·actuél dê··ia chose -volée, ou perdue, ·l'a
~hetée dans une foiré ou dans un marché, ôû dans une
vente publique, ou _d'un marchand vendant dès choses
pareilles , _Je propriétaire originaire ne ·peut se la fàire rendre
qu'en ren:boursant ·àu possesseur Je .prix qu'elle :lui a ~9ûté•
•
-~ 2 ·8_ 1..
' . •
Les pr,scripti9~s comme~ées à l'époque de la public~ion
du présent titre seront ;l'#glé~s ~onforJJ:lém_e,w ~IIJ _lo.is ~--
• •
c,,ennes. -_ . ,--·. ·1 , ~) .:1.,
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Dkmée re JO Vent&o
an XII.
.. , Promufgul!e le I o Gcr,t
SUR LA RÉUNION DES LOIS CJYILES
. .. .
·EN
. . -l/N ' . . .
minalauivant.
S.EllL
. ·coaPs·-, ious>·LE TJ"TRE DE ~ODE
CIVIL.D~S FRANÇAIS.
' ' • • • • • J
•1
. •.. !
.•
AR.T~ 1."
Sr.aoN T réunie$ e~ -un s~ut c-0rps de lois,, so~~~·.te. titre-
de CODE CIVIaDES FR..4NÇÀJS_. les.lois qui_~uJ,~t;
•
. T .•
SAVOIR~
• • • • • • • ••
0
1. Loi du t 4 ~eitt6se an,. XI. Jùr: la p~~lfr~!"'fi- (tt
· iffe1s ei t ajpfica1ion des. l~is_ ~~- #.1/lfà' · :, ~ ~ · '. "'"
2.
0
Loi du_ 17_ v~~t6se an XI~ J11r la JQ,U!~llllce, q /11.
priYai#n des. ·droits ·civils~ .,~ , · , :· '. ·:· ·- ..
·3. 0
:. Loi·.~4._~o :v~n\6~e an· Xl. Sur le~ 11cre~ '!e: li~~'- ~Î)11/. :;
+·~ ~of~µ -~J ventôse ~ Xfr: fu~:,I~ rJ.o..,'!if.ile":::._I ..· .!:
Loi du ~t :ye~tô~ alf ~~·:.~':·{e~-~~f"f:~. •.: . ~ ._:~_:•
0
5.
6.0 Loi. du 2.6,vent6se aa.:,(I. J'ur lÇ,,1(14Tjage-•.. , ,, -· _
. 7. 0 Loi du 30 vent6sè' an. X •. Jar /,·· t/t)~r~e~ .·.. ··; ". ~--·:
8. 0
Loi du ~ germinal an Xl:.Ju~ /(! p41ir_ni,4· u,l11:jffia1i"11~
9. Loi. d~
0
.ojjic1eusç. . .
2 germin~ :an-~1.
, . .- .
'. ,~,- !,'11ilfi:1i~ti,•~ ;(ll: P'~#,:
. . . . , : . ,. ,. , .
. . -, . "- . .. -. . - . ' •-
11 l /11Mncipa1io1J.,.· :1 • • • • . •
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·n•...- n·• - . •••·.
• •
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•
.
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-- ... · .
.. •
.
1
13. Loi du 4 pfuviôse:~~11:... Sur la dis1fnc1ion des 6iens.
0
. l hllMtatton. · - · ·- · · · - · .. · · · · ·,
~.~t)~i;..~. 1 ~ l\ht\4.i,qsC~I\.XJ{. J,r fet,lf.rJ!.ÏtpJt~,otj ~ices
, 7.• L:;!er:~
germinal il/Xi'.' és
1 8. Loi du 1 3 floréat 8i;ll XI.-. Sur les donations entre-,,ifs
0
JûPf Miëss,~~i. '
tt les tesramens. ..
' ·"'· • J
i 1.0 •• I:oi diJ 20. pluvi6~',)14· XI_I .. Sur /~ çpntrat :rie mariagd
: ••.. .,. ~~-_{e~_ffo{~{ ~1Sf.ëc~jfs: d~~: IJ:oilf~ · . ·_· _
· _: :. , . .
1
2. 2. ô LOI du I 1 wnt~se an x~t .. Jùr la' 'Vtnll•
2. 3~ Loi du. 1 6 ventôse ari X:IJ. ·Sur f échange. ·
0
., • ( . ' ' • t . . .. . '
•
· . · IUS. .J!DH ,N:fAfUt; ·. ~
• ,,.,
~ 5.• Loi.du ~a ~ent~,$.1 Xlf. :Stlr .l:t$JJ-i,rla,ün fo1'&l1 ·
et les ordres entre lts crlanciers, •
36.0 Loi du 2.+ vent&e an Xf;I. .Sur la prescription.
l.
Les six anicles dont est _composée. hJ f~i ,d~ i 1 4u~~~P~
mois, concernant les acres respectueux-à faire par les enfans,
aux pères et mères, aïeul~ et· aïeules , dans les cas oit ifs sont
pr-escrjts , seront -insêtés -au -titre du ,/Hariaga, 'à Ja suite de
f'anicle qui se trouve maintenant au ·n.'° 1 51 .
•
' . . .
..
Sera insér.ée a11 titre tie {a Dis1incriqn.Jes 6ie11t., .à Ja :suite
• • • • f. • • . . . .,,
•
•
•
•
,562. ·u~ SUlt u 11.,uNJON DZI LOIS e,niu,
sou$ le titre des !Jiens, .- ,, dts.differen11s modi.fi,111ions de_la
• Propriltl, · · ·
_-Le troisième livre sera composé des vingt dernières lois
sous le titre des différentes 11ianières dont on acquiert laPropriltl.
Chaque livre sera divisé èn autant de titres qu'il y a de
lois qui doivent y. être comprises.
)•
Il n'y aura pçur tous les artici~s du Code civil qu'une
seule.série de numéros.
•
•
. .
. f . Certifié :. _
Le Gra11d-Juge, .Ministre· Je la j_astl,e;, ,
· REGNlER•
•
•
-' ...
..T.AB. LE
TITRE II. . .
1
DES ACTES DE L ÉTÀT CIVIL,.•,•• 10.
CHAP. IV.
. .
Des actes de dlces••••• , • • • • • • • • • • • • 2 1.
CHAP.. V • . les mili~
Des actes dt -l ltat civil co11cernant
taires lzors du 11rrltolrt d, la Rlpu'/JlilJUt • •·,_ . .a,-~
Bbbb 2,
• TABLE
CHAP. VI. De la rtttifi,atio11 des a,tts Je l ltat ,i,il~ Pag. .2 8 .
. •
-~ .. 'J65
,CB,.t~ II. Dit Jivo~(t po'rif câ~1t JérérriJÎ1Jle , ., •·· Page · 57·
~
ilu
• 1 • . • . ' . • • • . j
CaA·P: ·1·11. Des enfans i1aiùrels.•••• •·•••• ~· •.• ·., .·~ .. 8_2.
S.tc'J'. l.'c- De la llgiiiinàtion des enfans naturels, •••• ~ • • ibid.
SECT, II. De la reçonnaissan,e des .tnfans.1111turel.t,.
.
••••• 8J.
TITRE VIII. DÉ r.'ADOPTÏ()NEi'DE LA TUTELLE
0-FP-JèfEQSE, •• , , ·.• ,., :., ,·.•, ,.-.· •. ,·• ·.-~•• ~· ... 8:5.
CHAP. 1.er De/'adoptio11., , .,.-, ••. • •.• ; •'~ -.·.-, •'•(•, · ibid.
SECT. 1.•c De l'adoption et de ses t.ffet.r. • •••....•••.• •.•. jbid.
i.&c:i-. Il. .Dts farritts dt ,1;a,1Ùptim~ ••••• 88,
.
>.. ·... . -..-. ; ·
.. ,. ' . ,. ~
. Ca.A.P, Il.. /Je lt1 tutel/.e·officit'litt'·. -• ••••• ,·· ••• ', ;·. • : ·90.
TITR:E lX. DE' LÂ 'pcJJSSA.NCE PÀT~RNÉLÙ • •.•• · · 91..
'J:ITRE X. DE LJ .M/N0Rf.7tt:., DE U. TUTELLE
.96,
ibid.
<CHÂP,· l l. • Dt·' .kz•1u1el/1, ·, ••••
-
·• ••••••••• ·••••• ibjd.
..
S.tCT. J.H
. .
D, •la tu11//1
. . ..
'
tl11
.
père. 11 m~rt,
.. ..
•, ,• i • Page . 9~.·
SECT. II. De la 1111_,l/1 dl/frit.par le père ou la mtrt • •• 98.
SECT. Ilf. De la tutelle . drs a1,eniJan1•• ••••••••
. .
, ••• 99·
.
SECT. IV. Be la tutelle déflrle par le con11il d1famille.• • I oo.·
' J •• , ' • • • • - • , •
·· ·SECT. · IX. · Dei tomptei' de là tutelle • •••• _- ••• \.' •••• , 1 16.
/,i/itr~s
. • • • • • ' ., • •. . •-· • •• • • • •.;• ••.• • •• • • • ibid•
• SECT, II. Du droii d'a,,esJio,c relativement aux ,hoses mo/Ji- 1 4° •
.,
l1trlt. • ••• -• ••••• , •• , • , , •• , • • ·• • • , , , • ·
•
CKAP. II. Des servitudes ltal,/ieJ par la foi • • ~ ••• •' 159.·
SECT. I.'° . Du mur et du Jos1,I mitoyms ••••••• , ••• ,.. 160.
SEC1'. Il. De la distance et des ouvrages inttrmldiaires requis
. . . . .
• . .
PR(!PRIETÉ. •
. . '
,
DU CODE C I V I l; ·57,
CHAP. IV. Des diverses espk:es J obligations • ••. Page .28 2.
SECT. l.'c Des obligations conditionntlle1 .. ••••••••• , • ~ ibid.
S, I. cr De la condition en général, ei de ses diverses espèces, , , • ibid.
.
S. II. De ta condition •usptnsivt, . ................. , ... . 284.
S, III. De la condition résolutoire: ••• , ••••••••••••• , , ••• .28 5·
SECT. II. Des obligations à terme • ••••••••••••••••• .2 8 6.
SECT. III. Des obligations alternatives • •••••• , • • • • • • • .2 87.
• S.iCT. IV. Des obligations solidaires•• •••• ~. • • • • • • • • • 2 8 8.
S. I. •r De la solidarité entre ks créanciers • •• , ••• , , ••••• , , , ibiJ.
S, I 1. De la solidarité de la part des débiteurs •••••••• , •••• .289.
5ECT. V. Des obligations divisibles et indivisibles • •••••• .293.
S. I.•r Des effets de l'obligation divisible•••••• ,, ••• • , • , •••• ibid.
.
S, II. Des rjfets de l'obligation indivisible • , • , • , •• , ••••• , , 2 95·
SECT. VI. Des obligations avtc clauses pénales•• , • •••••• .296.
•
TABLE -
SECT. 1... De 111 preuve litt/raie, • , ••••••• -; • • • • Page 3 t 8.
5. 1.cr Du IÎtrt aut'litntÎIJUt , •. • • • • • • • , • • • • • • , • • • • • • • ._ • , jbid.
s. l I. D, l'actt 1ou1 sting privé. .........•.... , .••..... 3 1 9·
S, II J. Dt1 taill,1 . • .............•••...•..- : .....•..... 3 2 2.
S, JV. D11 copies des titrtl• . .•••.•••.• -~ •••• ~ •••••.•.... ibid.
S, V. D_e1 actes récognitifs et confinnatifi.. , •• , • , , • , • , , , , • 3 2 4·
SECT, II. De la prtuve testiTRoniale • • , •• , • , • , •••• , • ,
3 2 5·
SECT, III. Des prlsomption.t.. ••••••••••••••••••••• 3 2 7•
5. I.cr Dt1 présomptions ltablies par la loi ••••••••• , ••••••• 328.·
5. J1. Des présomptions qui ne sont point établies par la loi • • , • 32 9•
SECT, IV. De l'aveu dt la ;artie • •••••• , , , • ~.,.,.,,. ibicf.·
SECT. V. Du strmtnt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..• ., . . . 33o.
S. I. cr D u ltrmtnt utClSOlrt
J' • •
• •••••••••••••••••••••••••••• ibid.
. --· J,n. 'd'·1t: . .,
S. Il • D u strmtnt a~'t1T o.JJ,ct, •••••••••••••••.•••••••• 33 2 •
TITRE IV. DES ENCA.CEMEN) (J.UI SE FORMENT
SANS CONYENTION, • • • • • • • • • • • • • • • • • 333•
- CHAP. J.er Des IJUasi-contrats. , ~ • • • • • • • • • • • • • ibid.
CHAP, JI. Des délits et des IJUasi-délits • •••••••• , 336.
TITRE V. Du CONTRAT DE MARIAGE ET DES
'
_ .DROITS RESPECTIFS DES tPoux.· •••• •• 337•
CHAP. J.er Dispositio11s générales • ••••• .- ••• , • • • ibid.
CHAP, II. Du régime en commu11auté. , • • • • • • • • • • 3 40.
•
574 . TABLE
CHAP, III. Du régime dotal • ••••••••• , ••• Page 3 80.
SECT. l.' De la constitution de dot •• •• , • • • • • • • • • • • • 3 8 1 •
0
SECT. II.
Des droits du mari .rur les bien.r dotaux , et âe
l'inaliénabilité du fand.r dotal. • • • • • • • • • • • 3 8 2 •
. SECT. III. De la restitution de la dot •• ••••••••• '. • •.• • J 8 6.
SECT. IV. Des bien.r p_araphernaux.. • • • • • • • • • • • • • • • • 3 88.
Disposition particuliere• ••• : ••••••••••• • • 3 90 •
•
TITRE VI. DE LÂ y ENTE • ••••••••••• ~. • •
•
ibid•
CHAP, I.er De la nature et de la forme de la vente • •• ibid.
CHAP. Il. Qui peut acheter ou vendre • •••••.••• , • 39 1 •
CH AP. III. Des choses qui peuvent être vendues • ••• 394·
CHAP. IV. Des ohligatioJJs du vendeur• ••••••••• ibid.
/ Di.rposifions générales ••••••.•••••••••••••
6ECT. · I\'• ibid.
SEcr. i I. De la délivra11.ce. • ••••• ~ ••••••••••••••• 39.5·
SECT. III. De la garantie•• •••• ·•••••••••••••••••.• 399·
S. I•cr D t la saranr,e
. tn cas d''ev1ct1on
• . , • • • • • . , , .. , . , , • , , , , ibid.
S, l 1. De la garantie des dlfauts de la chose vendue • •••••••• 4o3.
CHAP. V. Des obligations de f acheteur • •••••••• 4°4·
CHAP, VI. De la nullité et de la résolutio11 de la venté• • 406.
SECT. l.'e De la fa(U/tl de rachat •••••••••••••••••• ibid.
SECT, II. De la rescision de Id vrnte pour cause de 11.rion •• ••
4°9·
CHAP. VII. De la licitatio11. • • • • • • • • • • • • • • • • • 41.2 •
•
CHAP, VIII. Du transport dei cria11ces et autres droits
incorporels. • • • • • • • • • • • • • • • • • • 4 1 3.
•
DU CO DE CIV IL;
CHA P. Il. . Da louage des choses • ••• ••• ••• • Page
. . " .
~
-
•
•
TABLE
• • • • -. Page 45 5~
CHAP. J.er
. .
Du. prêt à .usage,
. ' ,
ou commodat•• •• -. • • • • ibid.
'
'
.. ~ypo,r,eques, ~ ............... .- .
. CHAP. V. De la radiation et réduction des inscriptions.
···CHAP. VI. · De I effet des priviléges et lzypothe1ues
rontre les tier,f détenteurs •••••••••
CH AP. V11. De I' exti11ction des priviléges et hypo-
' . . tiae9' . Il es ...........•.....•....
♦
53 I •
• - . . ·• • • • •
FIN DE LA TABLE.
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IMPRIMÉ
Par les soins de J. J. MAR CEL, Directeur de _l'imprimerie
de fa République.