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Métonymie
La métonymie est une figure de style utilisée pour remplacer un mot par un autre mot avec lequel il
entretient un lien logique.
Il est impossible de tenir une vengeance dans les mains, ce mot renvoie donc à un objet concret. La
"vengeance" remplace donc une "arme" qui être une épée, un revolver, un couteau, une preuve
accusatrice, etc.
On voit à partir de cet exemple que la métonymie permet de désigner quelque chose (le 1er terme
sous-entendu = "la vengeance") par un autre élément du même ensemble (le 2 nd terme explicite =
"l'arme"), qui entretient une relation logique avec cette chose. Dans cet exemple, nous voyons que
le travail sur la métonymie oblige à retrouver le mot sous-entendu, celui qui est implicite (dans
l’exemple, c’est "l'arme").
Autre cas :
On comprend ici que ce n’est pas la ville de Bordeaux qui a été bue, mais un vin issu de la région de
Bordeaux. Il y a un lien logique entre ces deux éléments : on parle du lieu à la place de la chose.
La métonymie sert de raccourci pour la pensée. Il serait fastidieux, voire maladroit, pour un
Français ou quiconque s’y connaît en vin de dire : "J’ai dégusté hier soir un onctueux vin de
bordeaux !". La référence au vin est immédiate du fait de l’antonomase, figure de style qui consiste
à utiliser un nom propre et d’en faire un nom commun (un "tartuffe" pour un hypocrite, un
"roquefort" pour un fromage de Roquefort, etc.).
Synecdoque
Le deuxième vers de cet extrait de "Demain dès l’aube" de Victor Hugo comporte une métonymie :
"les voiles" que le poète évoque désignent des bateaux. Mais il s’agit d’une figure métonymique
qu’on appelle une synecdoque parce qu’elle sert à désigner le tout en utilisant une partie de ce tout,
ce qu’on appelle "la partie pour le tout" (l’inverse est aussi possible : on va alors utiliser "le tout"
pour désigner "une partie").
Par ailleurs, dans notre exemple, il faut bien faire la différence entre une métonymie et une
métaphore. En effet, les deux vers de Victor Hugo comportent aussi une métaphore : "l’or du soir"
qui renvoie ici au soleil couchant. On peut alors se demander quelle est la différence entre une
métaphore et une métonymie. Ce sont en effet deux figures de substitution : on substitue un terme
par un autre, le "soleil couchant" par "l’or du soir", et les "bateaux" par "les voiles". Le procédé
n’est cependant pas le même. La métonymie est fondée sur un lien logique entre deux choses :
parler d’un "toit" à la place d’une "maison" est logique, les maisons ayant a priori toutes des toits,
tout comme parler du "trône" pour le "pouvoir royal" (le roi s’assoit logiquement sur un trône, ou le
trône est un symbole du pouvoir royal). La métaphore est en revanche fondée sur un lien analogique
: on établit un rapport entre deux choses que l’on estime similaires, qui ont un point en commun,
mais qui n’entretiennent pas de lien logique ("l’or du soir" n’entretient aucun lien logique avec "un
soleil qui se couche").
La où la métaphore demande un effort d’interprétation, la métonymie ou la synecdoque demande à
retrouver le lien logique qui existe entre deux mots. Par exemple, parler comme Baudelaire de sa
jeunesse comme d’un "ténébreux orage" demande un effort d’interprétation, car il n'est pas évident
d'établir une relation entre "la jeunesse" et "un ténébreux orage". Dans une métonymie, le lien entre
les deux éléments existe a priori, alors que dans la métaphore, le lien entre les deux choses est créé
par cette même métaphore.
Types de métonymies
Les métonymies sont très courantes dans la langue de tous les jours, et même si elles ne sont pas
manifestent immédiatement elles font partie de notre langage ordinaire. On les emploie sans s’en
rendre compte. Voici les métonymies souvent utilisées :
• Remplacer l’auteur pour son œuvre : "Elle lisait un Maupassant" à la place de "elle lisait
un livre écrit par Maupassant" : la cause (Maupassant) est substituée à l’effet (le livre écrit).
La synecdoque substitue un terme à un autre à travers une relation d'inclusion, de contiguité : c'est-
à-dire que le sens du terme qui est utilisé comprend celui du terme qui est remplacé. Il existe ainsi
plusieurs sortes de synecdoques.
La métonymie et la synecdoque ne sont pas toujours faciles à différencier, mais pensez que la
synecdoque est une forme particulière de la métonymie. De fait, si vous n'êtes pas sûr du
procédé, utilisez "métonymie" (sauf si l'on vous demande de faire la différence entre les
deux). Certains cours de rhétorique ne sont pas toujours d'accord, et ne retiennent de la
synecdoque que "la partie pour le tout". Il faut retenir que la synecdoque consiste en la
désignation d’un objet par le nom d’un autre objet avec lequel il forme un ensemble, un tout
abstrait ou concret. Elle permet de désigner quelque chose par un terme dont le sens inclut
celui du terme propre ou est inclus par lui. Il y a un va-et-vient de sens entre le général et le
particulier. Elle produit l’effet d’une fragmentation de la réalité qui met en relief un aspect
particulier de cette réalité par sa condensation dans un des termes de l’énoncé. Alors que pour
la métonymie, à proprement parler, il n'y a pas de lien de contiguïté, il n'est pas possible
d'aller du général eu particulier ou du particulier au général, les deux mots sur lesquels
repose la figure n'entretiennent pas de rapport d'inclusion.
Il faut faire attention à ne pas confondre ces figures avec d'autres (comme la métaphore), et la
métonymie peut "cacher" une autre figure de style comme la périphrase, l'antonomase, la
métalepse (qu'il est inutile d'analyser si cela n'est pas nécessaire ; par contre dans une analyse
littéraire, il est toujours bien de les repérer et de les interpréter).