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et des moteurs
1. Définitions................................................................................................ BM 4 188 - 2
1.1 Maintenance............................................................................................... — 2
1.2 Défaillances ................................................................................................ — 2
1.3 Temps ......................................................................................................... — 2
1.4 Niveaux de maintenance .......................................................................... — 3
2. Types de maintenance .......................................................................... — 3
2.1 Maintenance corrective............................................................................. — 3
2.2 Maintenance préventive ........................................................................... — 4
2.3 Maintenance prédictive............................................................................. — 7
2.4 Éléments de comparaison ........................................................................ — 7
3. Choix d’une politique de maintenance ............................................ — 7
4. Gestion de la maintenance.................................................................. — 8
4.1 Classement des items ............................................................................... — 8
4.2 Suivi des opérations.................................................................................. — 9
4.3 Suivi des stocks ......................................................................................... — 10
4.4 Analyse des coûts...................................................................................... — 10
4.5 Gestion de la maintenance assistée par ordinateur (GMAO) ................ — 10
5. Organisation des travaux lourds ....................................................... — 11
6. Techniques d’entretien des moteurs industriels ........................... — 12
6.1 Distribution................................................................................................. — 12
6.2 Système d’injection ................................................................................... — 13
6.3 Éléments constitutifs du cylindre ............................................................. — 14
7. Conclusion ............................................................................................... — 17
Pour en savoir plus ......................................................................................... Doc. BM 4 188
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MAINTENANCE DES MACHINES ET DES MOTEURS ___________________________________________________________________________________________
1. Définitions
Taux de défaillance
Que recouvre le terme « maintenance » et quels sont les para-
mètres choisis comme outils d’optimisation de sa gestion ?
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Filtre
Temps Temps Temps Échangeurs
effectif de potentiel de potentiel
disponibilité disponibilité d’indisponibilité
Temps effectif
d’indisponibilité
Filtre
Temps de Temps Temps propre
fonctionnement d’attente d’indisponibilité Pompes à eau
Temps
propre Temps
de d’indisponibilité Pompe à huile
disponibilité pour cause externe
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La capacité d’identification d’un défaut par un opérateur de machine 2.2 Maintenance préventive
ou un agent de maintenance est liée à deux facteurs principaux :
— de quels paramètres de fonctionnement fiables dispose-t-on
pour assurer une analyse ? 2.2.1 Définitions
— connaît-on les principes de fonctionnement de la machine ?
Les interventions de maintenance sont déclenchées avant les
Exemple : pour illustrer la méthode, prenons le cas d’un opérateur défaillances en fonction d’un paramètre. On cherche alors à tendre
assurant le suivi du fonctionnement d’un moteur industriel Diesel lent, vers un taux de défaillance nul en effectuant le maintien du niveau
deux temps, de grande puissance (40 à 50 MW), utilisé dans une de performance requis avant l’apparition du défaut. Elle se décom-
centrale de production d’énergie électrique. pose en deux branches : la maintenance systématique et la main-
Le moteur étant instrumenté avec des sondes de température des tenance conditionnelle.
gaz d’échappement pour chaque cylindre, on suppose que l’on
constate une température anormalement élevée à l’échappement d’un ■ Maintenance systématique : le paramètre déclencheur est le
des cylindres (cylindre no 4 : 480 oC au lieu de 390 oC). temps, que ce soit le temps réel (quel que soit le temps de fonction-
nement de la machine) ou le temps de marche. Les interventions
Après la prise des mesures élémentaires de sécurité consistant à
sont déclenchées suivant un échéancier de visites intervenant avant
transférer la charge de l’alternateur puis à découpler celui-ci, le moteur
la défaillance supposée. Le calcul des intervalles entre visites
reste en fonctionnement à charge partielle afin d’analyser le défaut.
« MTBO » est étudié au paragraphe 3.
Si l’on établit un arbre des causes possibles, on obtient le schéma de
la figure 4. ■ Maintenance conditionnelle : le ou les paramètres déclencheurs
L’analyse consiste à valider des branches possibles, à commencer sont des paramètres de fonctionnement dont les valeurs sont repré-
par les plus importantes, par vérification de paramètres significatifs. sentatives du niveau de performance de la machine. On fixe généra-
Il faut choisir un paramètre de fonctionnement facilement mesu- lement des seuils maximaux admissibles à partir desquels
rable, qui permette de valider le choix entre les différentes branches. l’opération de maintenance est déclenchée.
Dans l’exemple choisi, le premier paramètre significatif est donné par Maintenance systématique et maintenance conditionnelle peu-
l’évolution de la pression dans la chambre rapportée à l’angle d’arbre vent être utilisées conjointement en complément l’une de l’autre.
manivelle (diagramme décalé). La pression de compression, fournie
par ce diagramme, permet de choisir parmi les trois branches possibles
(faible : branche 3 ; normale : branche 1 ou branche 2). 2.2.2 Outils de la maintenance conditionnelle
Le déroulement de l’analyse est donné par le diagramme de la Une maintenance conditionnelle efficace nécessite de choisir
figure 5. puis de mesurer des paramètres représentatifs de l’état du
Dans notre exemple, l’opérateur mesurera la pression de matériel. Pour les systèmes mécaniques, notamment les moteurs à
compression qu’il constate anormalement faible. combustion interne, les paramètres de fonctionnement facilement
Bien souvent, il est impossible d’obtenir un paramètre significatif et donc habituellement mesurés tels que les pressions et les
permettant d’effectuer un choix (par exemple, entre le défaut températures des fluides ou des pièces constitutives, les vitesses
d’étanchéité et d’alimentation) ; on doit alors tester les deux branches de rotation, l’opacité des fumées par exemple, ont rapidement
l’une après l’autre. En revanche, un paramètre peut être validant dans révélé leurs limites. En effet, les paramètres cités ci-avant, s’ils sont
plusieurs branches et permet parfois de lever une ambiguïté. représentatifs de l’état de la machine à un instant donné, sont
C’est le cas ici et la réparation devra s’orienter en priorité vers le difficilement exploitables pour juger de l’évolution du niveau de
remplacement de la soupape d’échappement. performance dans le temps, et notamment pour rendre compte des
usures lentes des pièces mécaniques en mouvement. D’autres
Il n’est pas rare que plusieurs causes restent probables et seuls les
outils de suivi ont donc été mis au point.
démontages peuvent venir les confirmer.
On peut citer :
— mesure des cotes lors de visites de contrôle et suivi des
La limite de la méthode tient dans la capacité de l’opérateur à évolutions ;
choisir un paramètre validant parmi ceux qui sont disponibles, — mesure et interprétation des performances (puissance et
capacité qui dépend principalement de sa connaissance du rendement) ;
fonctionnement de la machine. — analyse des lubrifiants ;
Température
haute
d’échappement
Branche 1 Branche 3
Branche 2
Tringlerie de
Pulvérisation Distribution Injecteur Défaut Défaut
commande de
défectueuse décalée non étanche d’étanchéité d’alimentation
pompe décalée
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— mesure et analyse vibratoire ou de bruits rayonnés ; En plus de la mesure des cotes des différents composants de la
— mesure en continu de la dégradation des pièces d’usure ; machine, certains contrôles non destructifs peuvent être effectués
— thermographie infrarouge ; pendant une visite pour déceler la présence de défauts de fatigue
— analyse spectrale des gaz d’échappement. comme des fissurations.
Parmi ces outils, certains se sont révélés plus ou moins bien Ces contrôles se font par :
adaptés aux moteurs. — mesures par ultrasons ;
— radiographie des pièces métalliques ;
■ La mesure des cotes lors de visites de contrôle est encore très uti- — magnétoscopie ;
lisée. L’exemple de la mesure de l’ovalisation de la chemise effectué — ressuage.
à chaque visite de cylindre en est un bon exemple, cette dernière
étant généralement générée par l’échéancier de la maintenance ■ La mesure de puissance et le calcul du rendement permettent
systématique (figure 6). d’avoir une image globale de la machine mais cet outil manque de
précision et ne permet pas de déterminer quels éléments sont
responsables de la dégradation.
Température On dépose sur une feuille de papier filtre spéciale une goutte
d’air de d’huile usagée que l’on laisse reposer pendant 24 ou 48 heures.
balayage non
élevée
L’huile diffuse dans les pores du papier et la tache obtenue
permet d’évaluer le pouvoir dispersif et détergent du lubrifiant,
Présence le taux de matières charbonneuses, l’état d’oxydation de l’huile
de gaz dans Évolution et la présence éventuelle de fractions lourdes oxydées du
oui non non
la caisse rapide combustible (figure 7).
d’expansion
On peut aussi chauffer l’échantillon d’huile avant de le
Segments Obstruction déposer sur la feuille afin d’en évaluer les qualités à chaud. Ce
oui test simple peut se réaliser rapidement sur tout moteur en
défectueux oui des lumières
fonction.
L’essai à la tache s’applique à l’évaluation de la réserve de
Fêlure de Étanchéité
chemise ou de la soupape
dispersivité et au degré de pollution d’une huile Diesel usagée.
culasse d’échappement On distingue D la zone de diffusion de l’huile et d la zone de
diffusion des insolubles. On détermine :
et :
Usure D1 + D2
D = ---------------------
- (2)
2
Seuil maximal
admissible et on appelle ID l’indice de dispersivité :
d
ID = ----- × 100 (3)
D
L’auréole interne est plus ou moins sombre en fonction de la
teneur en matières charbonneuses.
Visite Visite Visite Temps La coloration de l’auréole externe renseigne sur le degré
Remplacement d’oxydation et sur la pollution par le combustible du lubrifiant.
La tache prend alors une teinte de plus en plus jaune, voire
franchement brune.
Figure 6 – Suivi préventif de l’usure
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d2 D2
d1
D1
■ Les mesures de vibrations, effectuées par des accéléromètres ■ La thermographie infrarouge permet un suivi des températures
piézo-électriques ou des sondes laser sans contact, permettent une des pièces sans contact direct ; c’est une méthode très utile dans le
étude en valeur globale sur une bande de fréquence prédéfinie, ou suivi des connexions et des machines électriques en fonctionnement.
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La défaillance engendre souvent des avaries en chaîne et des Cette détermination étant réalisée, il faut choisir pour chaque
dégâts importants. Les réparations sont effectuées dans des machine ou groupe de machines un type de maintenance appro-
conditions difficiles puisque imprévues. Le contrôle des temps est prié. Dans l’absolu, la maintenance conditionnelle, voire pré-
délicat, et le maintien d’un taux de disponibilité suffisant de l’ins- dictive, semble la plus adaptée mais en réalité, il est rare de
tallation n’est possible qu’au prix de la redondance du matériel, de pouvoir disposer des mesures en continu des paramètres signifi-
l’existence d’un stock de rechange important ou de l’assurance de catifs du fonctionnement permettant de l’appliquer. Le choix
la disponibilité de ces rechanges, de la présence de personnel s’effectue alors entre maintenance systématique et corrective. On
qualifié pour les interventions. Pour pallier cet inconvénient, l’ins- peut utiliser des critères de choix simples résumés par des arbres
tallation peut être organisée en modules que l’on remplace par (figure 11).
« échange standard » en cas de défaillance. On peut aussi estimer pour chaque élément le rapport entre le
Le nombre d’interventions reste en revanche faible. coût c d’une intervention préventive effectuée dans de bonnes
conditions, et le coût C supplémentaire supporté en cas de
défaillance. Si ce rapport C /c est négligeable, la maintenance
2.4.2 Maintenance préventive systématique corrective est la plus intéressante. S’il est élevé, une maintenance
systématique s’impose. On peut alors classer les éléments de la
Le taux de défaillance est faible puisque les défaillances machine en fonction de la valeur de ce rapport en :
prévisibles sont théoriquement éliminées, mais les défaillances — vital (C /c élevé) ;
soudaines ne le sont pas. Les interventions sont programmées
— important (C /c moyen) ;
dans le temps, ce qui améliore la gestion des personnels et des
rechanges nécessaires ainsi que l’adéquation des opérations de — secondaire (C /c faible).
maintenance avec les impératifs commerciaux.
Le nombre et la durée des interventions sont élevés et le rempla-
cement systématique d’éléments ayant encore un bon potentiel
n’est pas rare (joints d’étanchéité par exemple). Enfin, la multi- CG
plication des interventions augmente le risque d’erreur humaine
susceptible d’être à l’origine d’une nouvelle avarie.
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oui Maintenance
systématique
L’utilisation non
de ces techniques
est-elle rentable ?
Maintenance
oui conditionnelle
Figure 11 – Choix d’une politique de
maintenance
Il est utile de connaître l’évolution dans le temps de la fiabilité Le coût total moyen de la maintenance systématique de
des éléments vitaux et de pouvoir préciser leurs types de défaillan- l’élément est :
ces probables, afin notamment d’ajuster la valeur des MTBO. Ces c + C · f (x)
c 1 = -------------------------------------------------------
connaissances proviennent de l’expérience sur le terrain mais MTBO
aussi de l’exploitation statistique des défaillances constatées. La loi (9)
[1 – f (x)] dx
de fiabilité d’un élément est identifiable à la loi de Weibull : 0
Groupe
Moteur
électrogène Distribution
Diesel
n° 2
Cylindres Réfrigération
Injection Pompe
Injecteur Aiguille
Lubrification
Corps
Alternateur
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Ce type de classement permet de déterminer des ni veaux, de moment de l’intervention, la nature et la cause de l’intervention, la
l’ensemble jusqu’à la pièce détachée élémentaire, de coder chaque périodicité s’il s’agit d’interventions systématiques, la liste des piè-
élément, sous-ensemble ou groupe, de faire ressortir la criticité de ces de rechange utilisées et leurs codes, des remarques ou
défaillance de chaque élément sur les sous-ensembles. Cette commentaires de l’intervenant.
modélisation des systèmes peut être adaptée en fonction des
contraintes. Les historiques sont renseignés à chaque intervention et classés
chronologiquement par groupe ou sous-ensemble.
Exemple : pour les moteurs Diesel lents d’alésage supérieur à
580 mm, il peut être intéressant de traiter chaque cylindre indépen- Les tableaux de suivi (figure 13) permettent d’afficher, pour
damment des autres pour étaler la charge des interventions dans le chaque item soumis, les échéances des opérations systématiques
temps au vu des coûts des pièces de rechange et du temps d’inter- mises à jour après chaque intervention et le délai restant. Leur
vention. À l’inverse, pour un Diesel quatre temps six cylindres de tenue est journalière ou hebdomadaire et grandement facilitée par
450 kW par exemple, il sera avantageux de visiter tous les cylindres en la mise en place d’horocontrôles sur les machines.
même temps.
Les fiches d’intervention sont utilisées pour préparer et effectuer
l’intervention. Elles doivent comporter au minimum le code ou
l’identifiant de l’élément, sa situation géographique, la périodicité,
4.2 Suivi des opérations la date, la référence des procédures de conduite et de sécurité
préalables, la durée estimée, le nombre de personnel nécessaire et
Il s’effectue grâce aux historiques qui permettent la mémori- sa qualification, la description de l’intervention, la liste des pièces
sation et l’accès aux actions passées, aux tableaux de suivi et aux devant être remplacées, un tableau de report des cotes et mesures
fiches d’intervention pour préparer les opérations à venir. effectuées (figure 14). En ce qui concerne les moteurs industriels,
Les historiques doivent comporter au minimum le code ou les guides d’entretien émis par les constructeurs sont une bonne
l’identifiant de l’élément, la date et les heures de marche au base pour l’établissement des fiches d’intervention.
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Amélioration
Historiques de la fiabilité
Analyse
vibratoire,
analyse d’huile, Analyse des pannes
Corrective thermographie, et interventions
etc.
Analyse Opérations
des tâches de Aide au
d’entretien maintenance Conditionnelle diagnostic
Préventive
Entretien Calendrier
du navire des interventions
Calendrier
Systématique horaire Programme
cyclique de
maintenance
Gestion Interventions Fiches
de la sur appareils Logiciel des interventions
maintenance (bord ou chantiers) de
MAO
Analyse Préparation
des coûts de l’arrêt technique
d’entretien
État Commandes
des stocks
4.3 Suivi des stocks nature de l’intervention, corrective ou préventive. Pour chacune
d’elle, on sépare clairement le coût :
Les stocks de rechange sont déterminés par la criticité des — des pièces de rechange ;
matériels et les capacités d’approvisionnement. Il convient de — de la main-d’œuvre interne ;
garder un stock de sécurité constitué de pièces ou sous-ensembles — de la main-d’œuvre externe ou sous-traitée ;
dont la probabilité d’utilisation peut rester faible mais qui, en cas — d’indisponibilité ;
de manque lors d’une défaillance, entraînent un coût d’indisponi- — réglementaire (expertise, classification),
bilité, que l’on appelle Ci , très élevé. Le rapport entre le coût de — ainsi que la nature du matériel concerné (mécanique, tôlerie,
stockage Cs et Ci détermine l’appartenance d’un élément au stock électricité, automatismes, etc.).
de sécurité. On doit aussi prendre en compte les capacités et délais
de livraison des pièces. Pour les moteurs industriels, les pièces On y ajoute les dépenses générales de tenue du stock et les frais
d’usure normale telles que segments, pistons, chemises, soupa- de gestion de l’équipe par exemple.
pes, injecteurs ou pompes à combustible sont disponibles dans On cherche à rendre minimal le coût global en adaptant la
des délais très courts mais leur acheminement sur site peut être politique de maintenance en fonction des résultats.
problématique. C’est le cas extrême d’un navire au long cours qui
ne peut se réapprovisionner en pièces que lors des escales. Le
stock de sécurité doit alors être conséquent et comporter notam-
ment un cylindre complet, une culasse équipée, un attelage, une 4.5 Gestion de la maintenance assistée
chemise, un système d’injection, un tronçon d’arbre à cames et des par ordinateur (GMAO)
cames, en sus des consommables sur la durée d’un voyage.
La maintenance préventive permet de limiter le stock des pièces L’outil informatique permet de résoudre de nombreux problèmes
dont les commandes ne seront lancées que pour assurer les opé- posés par la gestion de la maintenance.
rations prévues, compte tenu des délais d’approvisionnement, L’architecture de principe du système peut satisfaire au schéma
mais n’exonère pas de la nécessité du stock de sécurité. de la figure 15, exemple de la MAO mise en œuvre sur un navire.
Les pièces ou sous-ensembles doivent être soigneusement Les informations sur les opérations de maintenance sont intro-
codés et répertoriés en rapport avec le classement des items, mais duites dans le logiciel (encadré 2), manuellement par l’opérateur
aussi en références fournisseurs dont on tient un fichier. Les ris- ou automatiquement pour certaines données de fonctionnement
ques de dérive de l’existant par rapport à l’inventaire sont grands telles que les heures de marche. Les historiques sont mis à jour, les
et doivent être évités par des mises à jour régulières. fiches et le calendrier d’intervention sont édités. Les commandes
de pièces sont générées et les coûts analysés. En prenant en
compte les informations et commentaires saisis dans les histo-
4.4 Analyse des coûts riques, des aides au diagnostic et à l’amélioration de la fiabilité
sont établis. Dans cet exemple, les capacités de gestion du
Il s’agit de comparer les dépenses réelles aux prévisions bud- personnel sont sans objet.
gétaires afin d’identifier les causes des écarts. La figure 16 donne un exemple de tableau de suivi d’un groupe
Il convient de classer chaque dépense le plus précisément électrogène, avec mise à jour automatique des heures de marche
possible. On classe par exemple les dépenses en fonction de la et visualisation des délais avant intervention.
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1. Capacité du logiciel
Nombre d’équipements, niveau de découpage, nombre de
travaux, nombre de pièces de rechange, nombre de types d’acti-
vités, nombre de types de ressources...
2. Caractéristiques conversationnelles
Langage utilisé (français, anglais) pour le logiciel, la
documentation ; mode de communication : interactif par
menus, par commandes ; traitement des données en entrée en
temps réel ; langage d’interrogation et de recherche des don-
nées, visualisation (graphique, planning) des informations...
3. Gestion du parc de matériel
Inventaire croisé (géographie, technique), identification des
matériels, objets de gestion : historique, liste des pièces
détachées, des sous-ensembles, suivi des heures de marche...
4. Gestion du portefeuille de travaux
Saisie des bons de travaux, préparation de ceux-ci, méthodes
d’ordonnancement, suivi des travaux en cours...
5. Gestion des achats et pièces détachées Figure 16 – Écran de visualisation des périodicités d’un logiciel de MAO
Traitement des demandes d’achat, tenue de l’inventaire du
magasin, réapprovisionnement, suivi de consommation des
pièces, évaluation des fournisseurs...
6. Gestion des travaux neufs
5. Organisation
Aide à l’établissement de devis, suivi des engagements de des travaux lourds
dépenses, planification des travaux...
7. Maintenance préventive Les travaux de niveau 4 ou 5 (§ 1.4) tels que les grands travaux
Gestion des fiches d’entretien préventives, équilibrage du de révision d’unités complètes requièrent une organisation parti-
plan de préventif, modification des périodicités... culière. On utilise souvent la méthode PERT (program evaluation
8. Gestion du personnel and review technique ), où le chantier est décomposé en tâches
Planning des absences et congés, suivis des qualifications et élémentaires de durée connue, agencées en un réseau chronologi-
des formations... que de tâches et d’étapes. Apparaissent pour chaque étape les
temps au plus tôt et au plus tard, ce qui détermine un chemin cri-
9. Autres fonctions assurées
tique, ou enchaînement des opérations pour lesquelles il n’existe
Suivi de documents, suivi des équipements, possibilités de
aucune marge de temps disponible (figure 17).
simulation (what-if ).
10. Rapports et sorties graphiques Il est profitable de préparer par cette méthode certaines
Générateurs d’états, combien de rapports standards, quelles interventions majeures de maintenance corrective en cas d’avaries
sorties graphiques (réseau, planning, diagrammes de gestion), graves sur les équipements critiques. Ce travail, qui paraît inutile
quels traceurs compatibles... si l’avarie ne se produit pas, est en revanche très rentable dans le
cas contraire. Il permet par ailleurs d’effectuer des simulations de
11. Interfaçage avec autres systèmes temps d’indisponibilité pour diverses causes d’avaries.
Dispositif prévu, mode d’extraction et d’insertion de
données... Des logiciels spécifiques permettent d’établir les réseaux et les
calendriers par chantier.
10 15 M
A2 40 45 0,5 50
2 2 2,4 2,4 K 0,5 L 0,3
A'0,4 5,2 5,2 5,5 5,5 6 7,8
O 0,2
E 0,3 H 0,5 N 2,5
0
P 0,3
0 5 20 25 30 8 8
B 0,3 D 0,5 F 0,2 G 1,2
0 0 0,3 2,2 2,7 2,7 2,9 2,9 4,1 4,7
J 0,3
I 0,2
C 0,3
35
4,9 4,9
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Comparateur
(de mesure
Galet du jeu)
D1
Jeux
Support de jauge
Poussoir
Corps de pompe
Chemise de pompe
a
Jeu total du galet sur son axe (limite de rebut) : 0,35 mm
D1 constante de neuvage
a course du piston plongeur entre le début d'injection
et le point mort supérieur
Pompe à combustible
Corrosion
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Gabarit de mesure
F1
30°
A B C D E
Siège
Miroir articulé
Chemise
Lumière de balayage
Figure 24 – Érosion et début de grippage sur une pompe à combustible Piston
(doc. S.E.M.T. Pielstick)
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Maneton
Les pompes alimentaires, de gavage ou de circulation, qu’elles
soient attelées ou à entraînement indépendant, sont visitées en
PMH fonction des données de fonctionnement avec une visite obliga-
E A toire (24 000 à 36 000 hdm). On vérifie et on remplace principale-
Joue ment les organes d’étanchéité d’arbres ainsi que les rouets de
pompes centrifuges.
Tourillon
D B Les circuits de réfrigération sont traités par des produits anti-
corrosion et des analyses hebdomadaires pour le maintien du
310 mm
traitement sont recommandées.
C Les filtres, à cartouche ou automatiques, sont changés ou
Comparateur nettoyés systématiquement. Il est recommandé d’installer un
Outillage T042
séparateur centrifuge pour le traitement en continu de l’huile de
graissage. Les systèmes spécifiques d’alimentation en combustible
PMH point mort haut (ou supérieur)
des moteurs fonctionnant avec des combustibles résiduels lourds
A à E positions de la manivelle pour les mesures
doivent être particulièrement surveillés, la qualité de l’épuration de
ces combustibles ayant une importance majeure sur le vieillis-
Figure 32 – Mesure des déflexions (doc. S.E.M.T. Pielstick) sement des systèmes d’injection.
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Jauge d'affaissement
Chapeau Tourillon
Coussinet de palier
de palier
Joue
Plot de poussée
Bâti du moteur du coussinet
Figure 34 – Dépose du coussinet supérieur Figure 35 – Rotation du coussinet inférieur après levage de l’arbre
par rotation de l’arbre manivelle (doc. S.E.M.T. Pielstick) (doc. MAN AG)
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