Chapitre 1: Transformée de Laplace Contenu du chapitre Transformée de Laplace Définition Fonctions de base Transformées fonctionnelles Transformées opérationnelles Applications Transformées inverses Théorème de la valeur initiale et finale GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 2 Introduction Pourquoi a t'on besoin d'une autre méthode pour analyser des circuits? On veut considérer le comportement transitoire de circuits ayant plusieurs noeuds, ce qui est très difficile à faire avec les équations différentielles. On veut analyser la réponse transitoire de circuits dont la source est quelque chose de plus complexe qu'un échelon. On peut utiliser la transformée de Laplace pour introduire le concept de fonction de transfert pour l'analyse de circuits ayant des sources sinusoïdales. La transformée de Laplace permet de relier le comportement d'un circuit en fonction du temps à celui en fonction de la fréquence. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 3 Définition de la transformée de Laplace La transformée de Laplace d’une fonction f(t) est donnée par: ∞ L{ f (t )} = ∫ f (t )e − st dt 0 On utilise aussi l’expression F(s) = L{f(t)} pour décrire la transformée de Laplace. Cette notation permet de mettre de l'emphase sur le fait que le résultat de la transformée de Laplace n'est pas fonction du temps t, mais plutôt fonction de s. L'opérateur s sera l'inverse du temps, donc une fréquence (puisque l'exponentiel dans l'équation précédente doit être sans dimension). GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 4 Transformée de Laplace La transformée de Laplace permet donc de transformer le problème du domaine du temps au domaine de la fréquence. Lorsqu'on obtient la réponse voulue dans le domaine de la fréquence, on transforme le problème à nouveau dans le domaine du temps, à l'aide de la transformée inverse de Laplace. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 5 Transformée de Laplace Transformée de Laplace Domaine Domaine de du temps fréquence Transformée inverse Domaine de Laplace Analyse du temps du circuit GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 6 Transformée de Laplace L'avantage principal d'analyser des circuits de cette façon est que les calculs sont beaucoup plus simples dans le domaine de Laplace. Dans le domaine de Laplace, les dérivées et intégrales se combinent à l'aide de simples opérations algébriques; pas besoin d'équations différentielles. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 7 Transformée de Laplace Avant d'illustrer certaines propriétés importantes de la transformée de Laplace, il faut faire quelques commentaires. Premièrement, noter que l'intégrale de l'équation de la transformée de Laplace est impropre puisque la borne supérieure est infinie. Il faut donc se demander si l'intégrale converge. Dans le cas de l'analyse de circuits, on utilise toujours des fonctions où l'intégrale converge. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 8 Transformée de Laplace Deuxièmement, la borne inférieure de l'intégrale est 0. Ceci veut dire que F(s) ne tient compte que du comportement de f(t) pour des valeurs positives de t. On appelle ceci la transformée de Laplace unilatérale. Qu'arrive t'il si la fonction f(t) a une discontinuité à l'origine? Est-ce qu'on utilise 0-, 0+ ou autre chose pour la borne? En fait, on verra plus loin qu'on utilise la borne 0- dans ces cas. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 9 Transformée de Laplace La transformée de Laplace unilatérale ignore les valeurs de f(t) pour t<0. Ce qui se passe avant ça est tenu compte à l'aide des conditions initiales. On divise la transformée de Laplace en deux types: Transformée fonctionnelle: c'est la transformée de Laplace d'une fonction spécifique, comme sinωt, t, e-at, etc. Transformée opérationnelle: c'est une propriété mathématique de la transformée de Laplace, comme le calcul de la dérivée de f(t). GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 10 Fonction échelon La fonction échelon est une fonction très utilisée. C'est la fonction où il y a une discontinuité à l'origine. Par exemple, lorsqu'on allume une source de tension DC, il y a un changement abrupte de la tension; c'est une fonction échelon. La fonction échelon permet de modéliser l’effet des interrupteurs. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 11 Fonction échelon u(t) K t 0 0 si t < 0 Ku (t ) = K si t > 0 Selon le manuel, la valeur à t = 0 peut varier. Parfois on utilise u(0) = 0, parfois on utilise u(0) = K, et parfois on utilise u(0) = 0.5K. Dans ce cas-ci, on utilisera u(0) = 0.5K pour simuler une transition linéaire. Si K = 1, on appelle cette fonction la fonction échelon unitaire. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 12 Fonction échelon Une discontinuité peut avoir lieu à un endroit autre que t=0. Dans ce cas, pour un échelon qui se produit au temps t = a, on utilise la notation Ku(t-a). 0 si t < a Ku (t − a ) = K si t > a Une application de la fonction échelon est qu'elle permet d'écrire mathématiquement l'expression d'une fonction qui est différente de 0 pour une période fixe. Une application très commune en génie électrique est un pulse de durée fixe. f(t) f(t) = u(t-1) – u(t-3) 1 C’est comme un échelon qu’on « allume » à t = 1, puis on t « éteint » à t = 3. 0 1 3 GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 13 Exemple 2.5 2 Exprimer la fonction suivante à l’aide 1.5 d’échelons. 1 On peut voir dans la figure que la 0.5 fonction est constituée de 3 segments 0 différents de 0, ayant des points -0.5 d'intersections à 0, 1, 3 et 4s. Pour -1 construire l'expression voulue, il faut -1.5 ajouter et soustraire des échelons aux -2 endroits appropriés. -2.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 1. Pour 0 < t < 1, on a la fonction 2t. 2. À t = 1, on doit allumer la fonction -2t+4 et l'éteindre à t=3. 3. À t = 3, on doit allumer la fonction 2t-8 et l'éteindre à t=4. f (t ) = 2t [u (t ) − u (t − 1)] + (−2t + 4)[u (t − 1) − u (t − 3)] + (2t − 8)[u (t − 3) − u (t − 4)] GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 14 Fonction impulsion On rencontre assez souvent, lors de l'étude de circuits, des pulses qui ont des durées très courtes. Ces pulses peuvent se produire lors d'une opération de commutation, ou lorsque des circuits sont excités par des sources impulsionnelles. De plus, l'impulsion est un outil mathématique très utile, comme on verra plus tard. Il nous faut donc une façon pour représenter ce genre de signal. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 15 Fonction impulsion Il existe plusieurs façons pour représenter une impulsion; on utilisera ici l'approche d'un signal triangulaire. 1 ε t -ε ε Remarquer que le triangle est symétrique par rapport à l'origine, et que la valeur maximale est 1/ε. Pour obtenir une vraie impulsion, il faudra que ε → 0. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 16 Fonction impulsion Qu'arrive t'il alors à cette fonction triangulaire lorsque ε → 0? On retrouve trois caractéristique importantes: L'amplitude approche l'infini. La durée du pulse se rapproche de 0. La surface du triangle est constante et égale à 1. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 17 Fonction impulsion On utilise la notation δ(t) pour démontrer une impulsion. Mathématiquement, la fonction impulsion (qu'on appelle aussi fonction de Dirac) est défini par: ∞ −∫∞ δ (t )dt = 1 δ (t ) = 0 si t ≠ 0 Si l’impulsion se produit à un temps t = a, on écrit δ(t-a). GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 18 Fonction impulsion Une propriété importante de la fonction impulsion est qu’elle permet d’écrire: ∞ ∫ f (t )δ (t − a)dt = f (a) −∞ si f(t) est continue au point a. En d’autres mots, l’impulsion élimine la fonction pour toutes les autres valeurs que celle où l’impulsion est présente. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 19 Fonction impulsion et Laplace On peut se servir de la propriété précédente pour trouver la transformée de Laplace de la fonction impulsion: ∞ ∞ L{δ (t )} = ∫ δ (t )e − st dt = ∫ δ (t )dt = 1 0− 0− La transformée de Laplace d’une impulsion est très simple. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 20 Fonction impulsion et Laplace Pour calculer la transformée de Laplace de la dérivée de δ(t), on utilise la définition en fonction triangulaire, qu'on dérive en premier, puis on fait tendre ε → 0. 1 Dérivée de δ(t) ε2 ε t -ε 1 − ε2 GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 21 Fonction impulsion et Laplace On peut ensuite faire la transformée de la dérivée de δ(t): ε 0 1 { } 1 L δ ' (t ) = lim ∫ 2 e − st dt − ∫ 2 e − st dt −ε ε ε ε →0 0 e sε + e − sε − 2 = lim ε →0 sε 2 =s On peut faire le même travail pour la nième dérivée: L{δ(n)(t)} = sn. La fonction impulsion peut aussi être considérée comme la dérivée de l’échelon. du (t ) δ (t ) = dt GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 22 Transformées fonctionnelles Une transformée fonctionnelle est tout simplement la transformée de Laplace d'une fonction spécifique de t. Dans ce cours, on considère que les fonctions sont nulles pour t < 0-. ∞ ∞ e − st 1 Échelon: L{u (t )} = 1e − st dt = ∫ = 0 −s 0+ s On peut trouver beaucoup de transformées au site suivant: http://www.vibrationdata.com/Laplace.htm GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 23 Transformées fonctionnelles La transformée d’un exponentiel décroissant est: ∞ ∞ L{e } = ∫ e 1 − at − at − st e dt = ∫ e −( a + s )t dt = 0 0 s+a La transformée d’un sinusoïde est: ∞ ∞ e j ωt − e − j ωt − st L{sin ωt} = (sin ωt )e − st dt = ∫ ∫ e dt 0 2j 0 ∞ e −( s − jω ) t − e −( s + jω )t ω =∫ dt = 0 2j s2 + ω 2 GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 24 Transformées opérationnelles Les transformées opérationnelles indiquent comment des opérations effectuées sur f(t) ou F(s) sont faites dans l'autre domaine. Les opérations les plus importantes sont: multiplication par une constante, addition (soustraction), dérivé, intégrale, translation dans le domaine du temps, translation dans le domaine de fréquence, et changement d'échelle. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 25 Multiplication par une constante De la définition de la transformée de Laplace, si L{ f (t )} = F ( s ) Alors, L{Kf (t )} = KF ( s ) La multiplication de f(t) par une constante correspond à la multiplication de F(s) par la même constante. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 26 Addition (soustraction) L'addition (soustraction) dans le domaine du temps correspond à une addition (soustraction) dans le domaine de Laplace. Donc, si L{ f1 (t )} = F1 ( s ) L{ f 2 (t )} = F2 ( s ) L{ f 3 (t )} = F3 ( s ) Alors, L{ f1 (t ) + f 2 (t ) − f 3 (t )} = F1 ( s) + F2 ( s) − F3 ( s ) GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 27 Dérivée La dérivation dans le domaine du temps correspond à multiplier F(s) par s et puis soustraire la valeur initiale de f(t) (donc f(0-)). On obtient: df (t ) − L = sF ( s ) − f (0 ) dt De façon générale, d n f (t ) − − − df (0 − ) d n −1 f (0 − ) = s F ( s ) − s f (0 ) − s −L n n 1 n 2 L dt n dt dt n −1 GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 28 Intégration L'intégration dans le domaine du temps correspond à diviser par s dans le domaine de Laplace. t F ( s) L ∫ f (t )dt = 0 s On peut démontrer cette relation en utilisant la définition de la transformée de Laplace et une intégration par parties. La transformée de Laplace permet de transformer les opérations de dérivation et intégration à de simples opérations algébriques. L'analyse de circuits est donc beaucoup plus simple. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 29 Translation dans le temps Si on utilise une fonction f(t)u(t), on peut représenter cette fonction décalée dans le temps par f(t-a)u(t-a). La translation dans le domaine du temps représente une multiplication par un exponentiel dans le domaine de Laplace. L{ f (t − a)u (t − a)} = e − as F ( s), a > 0 GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 30 Translation dans le domaine de Laplace La translation dans le domaine de fréquence correspond à une multiplication par un exponentiel dans le domaine du temps. { } L e − at f (t ) = F ( s + a) GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 31 Changement d’échelle Le changement d'échelle permet d'établir la relation entre f(t) et F(s) lorsque la variable de temps est multipliée par une constante positive: 1 s L{ f (at )} = F , a > 0 a a GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 32 Applications On va maintenant utiliser la transformée de Laplace pour analyser des circuits électriques. Soit le circuit RLC suivant. On suppose que l'énergie initiale du système est nulle. On veut trouver v(t) pout t > 0. t=0 L R C v(t) IDC On peut écrire directement l'équation que la tension v(t) doit satisfaire pour décrire le comportement du circuit si on fait la somme des courants au nœud supérieur: t v(t ) 1 dv(t ) L ∫0 + v( x)dx + C = I DC u (t ) R dt On ajoute le terme u(t) pour indiquer l’effet de la commutation. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 33 Exemple Maintenant il suffit d'appliquer les transformées opérationnelles à l'équation précédente pour les transformer dans le domaine de Laplace: V (s) 1 V (s) 1 + + C ( sV ( s ) − v(0 − )) = I DC R L s s ce qui est une équation algébrique en fonction de s. On peut enlever le terme v(0-) puisqu'on a dit que l'énergie initiale du système est 0. Si on isole V(s) dans l'équation précédente, on obtient: I DC / C V ( s) = s 2 + (1 / RC ) s + 1 / LC Pour déterminer v(t), il faut faire la transformée inverse de l'expression de V(s). On note cette opération de la façon suivante: v(t ) = L−1{V ( s )} GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 34 Exemple La prochaine étape est de trouver la transformée inverse de l'expression de V(s), ce qui est le but de la prochaine section. On verra aussi qu'il est important de vérifier l'expression obtenue en fonction du temps. Il est important pour un ingénieur de s'assurer que l'équation en fonction du temps obtenue fait du sens selon le circuit analysé. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 35 Transformées inverses L'expression de V(s) obtenue dans la section précédente est une fonction rationnelle de s: c'est le rapport de deux polynômes de s. Pour des circuits linéaire comprenant des composantes discrètes R, L ou C constantes, l'expression de la tension ou du courant dans ces circuits sera toujours une fonction rationnelle de s. Si on peut inverser n'importe quelle fonction rationnelle de s, on peut résoudre les problèmes d'analyse de circuits. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 36 Transformées inverses De façon générale, il faut trouver la transformée inverse d’une fonction qui a la forme: N ( s ) a s n + an −1s n −1 + L + a1s + a0 F ( s) = = n D( s ) bm s m + bm −1s m −1 + L + b1s + b0 Les coefficients a et b sont des constantes réelles, et les exposants m et n sont des entiers positifs. De façon générale, lorsqu'on analyse un circuit électrique, m > n. La technique utilisée pour résoudre ce genre d'équation est l'expansion en fractions partielles. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 37 Fractions partielles Il faut factoriser le dénominateur en une somme de termes et ensuite trouver la transformée inverse de chaque terme. Il y a trois différentes façon de faire, selon la valeur des racines: réelles et distinctes, réelles et répétées, ou complexes. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 38 Racines réelles et distinctes 2 Exemple: F ( s ) = ( s + 1)( s + 2) 2 K K On peut séparer en 2 termes: F ( s ) = = 1 + 2 ( s + 1)( s + 2) s + 1 s + 2 Pour isoler K1, on multiplie chaque côté par (s+1). 2 ( s + 1) K 2 On obtient: =K + 1 ( s + 2) s+2 2 Si on prend s = -1, K1 = =2 ( s + 2) s = −1 Pour trouver K2, on fait le même processus, sauf qu'on multiplie par (s+2) cette fois. 2 K2 = = −2 ( s + 1) s = −2 GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 39 Racines réelles et distinctes 2 2 −2 On obtient: F (s) = = + ( s + 1)( s + 2) s + 1 s + 2 Ce qui donne la transformée inverse suivante (selon les tables): ( ) f (t ) = 2e −t − 2e −2t u (t ) Dans Mathcad: GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 40 Racines réelles répétées 2 Exemple: F ( s ) = ( s + 1)( s + 2) 2 2 K K K On peut séparer les termes: F ( s ) = = 1 + 2 + 3 ( s + 1)( s + 2) 2 s + 1 ( s + 2) 2 s + 2 K1 est obtenue de la même façon qu’au problème précédent (K1 = 2). On obtient K2 avec la même méthode, en multipliant par (s+2)2. 2 K2 = = −2 ( s + 1) s = −2 Pour calculer K3, on dérive l’équation de K2 par rapport à s: −2 K = 3 = −2 ( s + 1) 2 s = −2 GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 41 Racines complexes Lorsqu’on a des racines complexes, on peut utiliser l’une de deux méthodes: Résoudre un système d’équations pour obtenir les constantes, Utiliser les nombres complexes de la même façon que pour les racines réelles distinctes. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 42 Racines complexes 3 Exemple: F ( s ) = s( s 2 + 2 s + 5) 3 K K s + K3 On peut séparer les termes: F ( s) = = 1+ 2 s( s 2 + 2s + 5) s s 2 + 2s + 5 Le coefficient K1 est obtenu de la façon habituelle: K1 = 0.6. Pour calculer K2 et K3, on multiplie les deux côtés par le dénominateur. 3 = K1 ( s 2 + 2 s + 5) + ( K 2 s + K 3 ) s = ( K1 + K 2 ) s 2 + ( 2 K1 + K 3 ) s + 5 K1 Il y a donc 3 équations, et 3 inconnues (en fait 2, K1 + K 2 = 0 puisqu’on connaît K1) K 2 = −0.6 2 K 1 + K 3 = 0 K 3 = −1.2 5 K1 = 3 GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 43 Racines complexes 1 s+2 La fonction est donc: F ( s ) = 0.6 − 0.6 s s 2 + 2s + 5 Selon les tables, on obtient la fonction suivante: f (t ) = 0.6 − 0.6e − t (cos 2t + 0.5 sin 2t ) = 0.6 − 0.671e −t cos(2t − 26.57 o ) Pour résoudre avec des nombres complexes, on utilise alors la technique des racines réelles distinctes. Il faudra utiliser la relation d’Euler pour combiner les nombres complexes et obtenir la même réponse que celle-ci. La solution ne doit pas contenir de nombres imaginaires, car on utilise des fonctions réelles. Bien sûr, on obtient la même réponse avec Mathcad. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 44 Fonction de transfert Un fonction de transfert est une expression rationnelle qui permet de relier l’entrée à un sortie. Le concept de fonction de transfert est très utilisé en ingénierie. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 45 Pôles, zéros et réponse Soit la fonction de transfert suivante: N ( s ) a s n + an −1s n −1 + L + a1s + a0 F ( s) = = n D( s ) bm s m + bm −1s m −1 + L + b1s + b0 ou ( s − z1 )( s − z2 ) L ( s − z n ) F ( s) = ( s − p1 )( s − p2 ) L ( s − pm ) Les racines du polynôme au dénominateur sont appelés les pôles: ce sont les valeurs de s où la fonction devient infinie. Dans ce cas-ci, ce sont p1, p2, …, pn. Les racine du polynôme au numérateur sont appelés les zéros: ce sont les valeurs de s où la fonction devient nulle. Dans ce cas-ci, ce sont z1, z2, …, zn. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 46 Pôles et zéros On peut représenter les pôles et zéros par un diagramme. Ce diagramme donne de l'information sur le type de système et le type de réponse du système, et peut être une façon rapide d'analyser un système. L'axe des x représente la partie réelle du pôle ou du zéro, et l'axe y représente la partie imaginaire du pôle ou du zéro. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 47 Pôles et zéros s+2 Exemple: G(s) = s+5 Le zéro est z1 = -2, et le pôle est p1 = -5. Le zéro est représenté par un « o », et le pôle par un « x ». Im Re -5 -2 GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 48 Théorèmes: valeur initiale et finale Les théorèmes de la valeur initiale et de la valeur finale sont utiles parce qu'ils permettent de calculer F(s) à partir de f(t) à 0 ou ∞. On peut donc calculer les valeurs initiales et finales de f(t) avant de faire la transformée inverse d'une fonction, pour s'assurer si le tout fait du sens. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 49 Théorème: valeur initiale et finale Le théorème de la valeur initiale est: lim f (t ) = lim sF ( s ) t →0 + s →∞ Il y a une seule restriction pour l'utilisation de ce théorème: f(t) ne doit pas contenir d'impulsions. Le théorème de la valeur finale est: lim f (t ) = lim sF ( s ) t →∞ s →0 La restriction pour l'utilisation de ce théorème est que la partie réelle des pôles de F(s) doit être négative. GELE3132 – Gabriel Cormier, Université de Moncton 50
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