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et le
financement
Les projets d’investissement
Rappels sur les investissements
• D'un point de vue financier, un investissement
consiste à engager des ressources (capitaux
propres et/ou dettes financières) dans des
projets, en vue de dégager des flux futurs
positifs.
• Lorsqu'on étudie la faisabilité de plusieurs
projets simultanément, on peut être face à des
projets indépendants, à des projets
mutuellement exclusifs ou à des projets
contingents.
Les différentes catégories des projets d’investissement
La caractéristique financière des investissements
• Un projet d’investissement ne sera accepté que s’il est
rentable.
• La rentabilité repose sur la comparaison entre les
profits que l’on espère obtenir de l’investissement et le
montant des capitaux investis.
• Cette comparaison est faite à une même date, qui est
généralement la date de début du projet (appelée
date 0), ce qui permet de juger de l’opportunité de
réaliser le projet.
Le calcul des flux financiers imputables aux projets
• Les flux de trésorerie sont les flux financiers réels liés à la
seule activité d'exploitation du projet. Le coût du
financement est pris en compte dans l'actualisation de ces
flux au coût du capital de l'entreprise.
• Les flux de trésorerie sont issus de l'EBE après impôt, de
l'économie fiscale liée aux amortissements et tiennent
compte de la variation du BFRE chaque année. De plus, il
s'agit de flux de trésorerie différentiels déterminés en
tenant compte de l'incidence marginale de l'investissement
sur les flux globaux de l'entreprise.
• Ces flux sont supposés réalisés à la fin de chaque exercice
comptable. Le flux initial est constitué du coût HT de
l'investissement et des frais accessoires éventuels et de la
variation de BFRE de la première année.
• Le flux de la dernière année se calcule comme les autres
années sauf qu'il faut intégrer la récupération de la somme
des variations de BFRE et tenir compte, éventuellement, du
produit de la revente de l'investissement.
• Les flux financiers du projet doivent tenir
compte de certaines difficultés :
Les critères financiers de décision des projets
d’investissement
Période 0 1 2 3 4
Investisseme 300 - - - -
nt
Flux de - 50 100 150 200
trésorerie
Taux d'actualisation 10%
Période 0 1 2 3 4
Flux de trésorerie -300 50 100 150 200
facteur d'actualisation 1 0,90909091 0,82644628 0,7513148 0,68301346
VA (FTN) -300 45,4545455 82,6446281 112,69722 136,602691
VAN 77,3990848
TIR 19%
VAN 77,40
Profil de la VAN
250,0
200,0
150,0
100,0
50,0
VAN
0,0
0 10 20 30 40 50 60
-50,0
-100,0
-150,0
-200,0
Discordance entre VAN & TIR
• La règle du TIR conduit à la même décision
que celle de la VAN dans la plupart des cas,
mais pas dans tous.
• En fait, le fonctionnement de la règle du TIR
n'est garanti pour un projet autonome que si
tous les flux de trésorerie négatifs du projet
précèdent ses flux de trésorerie positifs. Si ce
n'est pas le cas, la règle du TIR peut conduire à
des décisions incorrectes.
• Voici quelques situations dans lesquelles il
faut éviter d’utiliser la règle du TIR :
Écueil n°1 : les gains précèdent parfois les
pertes (investissement retardé)
Exemple : John, le fondateur d’une entreprise de
renommé, vient de prendre sa retraite en tant que
PDG. Un grand éditeur lui propose de lui verser un
million de dollars d'avance s'il accepte d'écrire un
livre sur ses expériences. Il estime qu'il lui faudra
trois ans pour écrire ce livre. Le temps qu'il passera
à écrire l'obligera à renoncer à d'autres sources de
revenus s'élevant à 500 000 dollars par an. Compte
tenu du risque lié à ses autres sources de revenus
et des opportunités d'investissement disponibles,
John estime que le coût d'opportunité du capital
est de 10 %.
• La chronologie de l'opportunité d'investissement de John
est la suivante :
300,0
250,0
200,0
150,0
van
100,0
50,0
0,0
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%
• Pour nous guider, nous nous tournons vers la règle de la
VAN. Si le coût du capital est inférieur à 7,164 % ou
supérieur à 33,673 %, John doit saisir l'opportunité. Sinon,
il doit la refuser.
• Notez que même si la règle du TIR échoue dans ce cas, les
deux TIR sont toujours utiles comme limites du coût du
capital. Si l'estimation du coût du capital est erronée, et
qu'elle est en fait inférieure à 7,164 % ou supérieure à
33,673 %, la décision de ne pas poursuivre le projet sera
modifiée.
• Même si John n'est pas sûr que son coût réel du capital soit
de 10 %, tant qu'il pense qu'il se situe dans ces limites, il
peut avoir un haut degré de confiance dans sa décision de
rejeter l'opération.
• Lorsque des TIR multiples existent, le seul choix est de se
fier à la règle de la VAN.
Écueil n°3 : il peut n’exister aucun TIR
Exemple : Après de longues négociations, John parvient à
obtenir de l'éditeur qu'il porte son paiement initial à 750 000
dollars, en plus de la redevance de 1 million de dollars qu'il
devra verser lorsque le livre sera publié dans quatre ans.
300,0
250,0
200,0
150,0
van
100,0
50,0
0,0
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%
• Avec ces flux de trésorerie, il n'existe pas de TIR,
c'est-à-dire qu'il n'y a pas de taux d'actualisation
qui rend la VAN égale à zéro. Ainsi, la règle du TIR
ne fournit aucune indication.
• Pour évaluer cette offre finale, nous devons
examiner la règle de la VAN.
• Nous pouvons constater que la VAN est positive,
et que l'offre est donc intéressante.
d’où
• Exemple : Soit 2 projets de même risque. Leur
coût du capital est de 10%.
- Projet A : VAN = 5.000 et durée = 7 ans
- Projet B : VAN = 12.000 et durée = 11 ans
• Solution :
• Solution :
0 1 2 3 4 5 6
Projet -100 80 80 80 80 80 80
A -100 -100
Projet -100 70 70 70 70 70 70
B -100
• Exemple :
Une machine qui permet de réaliser des stylos en
plastique thermoformé coûte 600 KDH. Le coût
de revient de chaque stylo est estimé à 0,2
dirham alors que son prix de vente en gros est de
0,5 dirham. La machine a une durée de vie de 5
ans. Le coût du capital du projet est de 12%. Le
taux d’imposition est de 33,33%.
• Solution :
La marge par stylo est de 0,5 – 0,2 = 0,3 DH
Le résultat net d’exploitation est de :
Flux
-1000 300 300 300 300 300
trésorerie
• Ainsi, ABC a un coût des capitaux propres plus élevé que XYZ, car
ses actions sont plus volatiles que celle de la société XYZ.
Calcul du coût de la dette
• Le coût de la dette est le taux de revient
d'un emprunt pour l'entreprise, en tenant
compte des économies d'impôt sur les
intérêts (les intérêts constituant une
charge déductible).
• Dans le cas d'un emprunt bancaire ( sans
frais), le coût de la dette est égal au taux
d'emprunt après IS :
Le coût moyen pondéré du capital (CMPC)
• D’un point de vue global, l’ensemble des apporteurs de fonds
(actionnaires et créanciers financiers) attendent de l’entreprise
qu’elle dégage une rentabilité au moins égale à leurs attentes, qui
correspond au coût moyen pondéré du capital (CMPC). Ce coût
du capital est égal à la moyenne pondérée entre le coût des fonds
propres et le coût de la dette:
Avec :
- Rc : coût des fonds propres.
- Rd : taux auquel l’entreprise peut s’endetter aujourd’hui. Il ne s’agit
donc pas du taux auquel elle s’est endettée par le passé.
- CP : valeur de marché des capitaux propres. Dans le cas d’une
entreprise cotée, elle correspond à sa capitalisation boursière.
- DF : valeur de marché de la dette. Cette valeur est égale à la valeur
actualisée au taux Rd de l’ensemble des flux liés à la dette (intérêts
et capital).
- T : taux de l’impôt sur les sociétés.
Application 4
Soit une entreprise dont le bilan par grandes masses peut se
résumer ainsi (en DH) :
• Actif économique : 60.000.000
• Capitaux propres : 40.000.000
• Dettes financières : 20.000.000
Le capital de la société est composé de 100.000 actions, dont le
cours est de 500 dirhams. Le bêta du titre est de 1,4, la prime de
risque du marché est de 4% et le taux des obligations d’état est
de 3%. La dette de la société est uniquement constituée d’une
dette obligataire à 5%, de 200 dirhams de valeur nominale et
remboursable au pair. Chaque obligation de la société cote
désormais 180 dirhams. La société pourrait aujourd’hui
s’endetter à 4,5%. Le taux de l’impôt sur les sociétés est de 31 %.
TAF : calculer le CMPC de cette société.
solution
1ère étape : calcul du coût des fonds propres de la société :
Rcp = 3% + (1,4×4%) = 8,6%
2ème étape : calcul de la valeur de marché des sources de
financement :
• Capitaux propres : 100.000 x 500 = 50.000.000
• Dettes financières : 100.000 x 180 = 18.000.000
(Le nombre d’obligations s’obtient ainsi : 20.000.000/200=100.000)
Remarque : il ne faut jamais estimer le coût du capital sur la base de
la valeur comptable des capitaux propres et des dettes.
3ème étape : calcul du coût du capital :
Le CMPC ajusté
• Lorsque les 2 conditions précitées
(risque du projet et structure de
financement) ne sont pas respectées, il
faut calculer un coût du capital
spécifique au projet.
• Pour ce faire, il faut tenir compte de
son niveau de risque mais également
de son mode de financement.
Le risque du projet et le bêta de l’actif
• Le risque du projet se détermine à partir d’un panier
d’entreprises comparables en termes d’activité et donc
de niveau de risque. À partir du bêta de leurs capitaux
propres (βC), on va déterminer le bêta de leur activité
(βa), en utilisant la formule suivante :
d’où :
- βd X = (5 - 4,5)/3,5 = 0,14
- βd Y = (5,2 - 4,5)/3,5 = 0,20
- βd Z = (4,8 - 4,5)/3,5 = 0,08
• Puis il faut estimer le bêta de l’activité de chaque société :
d’où :
- βa X = [1.06 + (0.14*0.6)] / [1+0.6] = 0,71
- βa Y = [1.20 + (0.20*1)] / [1+1] = 0,70
- βa Z = [0.90 + (0.08*0.3)] / [1+0.3] = 0,71
• Le bêta du secteur est donc de (0,71 + 0,70 + 0,71)/3 = 0,70
• Le bêta de la dette de la société Volta est de :
(5,3 – 4,5)/3,5 = 0,23
• Son bêta des capitaux propres est
βc = [0,70 *(1 +1,2)]-(0,23*1.2) = 1,27
• Soit un coût de fonds propres de :
Rc = 3,5% + 1,27 × 4,5% = 9,21%
• Si aucun ajustement n’avait été opéré, le coût des fonds
propres aurait été de 7,55%
• Par conséquent le CMPC ajusté de la société volta est le suivant :
Et
Application 4
L'entreprise Casir est une société cotée dont le capital est
constitué de 5 millions d'actions de nominal 10 MAD. La
moyenne des dix dernières séances de Bourse fait apparaître
un cours de 45 MAD. Le risque systématique du titre est
estimé à 1,6 et l'espérance de rendement du marché financier
est de 8 %. Le montant des dettes financières est de 200
millions de dirhams, dont 20 millions de crédits court terme
dont le taux négocié est de 3,75 % et 180 millions d'emprunt
obligataire. Cet emprunt in fine a été octroyé il y a exactement
trois ans et pour une durée de huit ans. Il est composé de 180
000 obligations de nominal 1 000 MAD. Le taux du coupon est
de 5 %. Le taux actuel du marché pour des emprunts similaires
est de 4 % alors que le taux des obligations à long terme (sans
risque), est de l'ordre de 3 %. Le taux d'imposition de 31 %.
Travail à faire :
Estimer le coût du capital de l'ensemble des sources de
financement de Casir.
Application 5
Le risque économique (ßAE) de l'entreprise Flumil est de
1,15. Son activité est essentiellement exercée sur le
territoire français. Le taux des dettes sans risque est de 3
%. La prime de risque du marché est estimée à 5 % et le
taux de l'imposition sur les sociétés est de 31%.
L'entreprise Flumil envisage deux possibilités de structure
financière :
• Première situation : la part des fonds propres
représente 70 % du financement total et la dette est
sans risque.
• Seconde situation : la part des fonds propres représente
50 % du financement total et la dette a un ß de 0,2.
Travail à faire :
Dans ces deux situations, estimer le coût du capital de
Flumil.
Application 6
Une firme possède un actif économique de 1 000 KMAD
financé à 40 % par un endettement financier au taux
d'intérêt de 6 %. Le coût des fonds propres est de 10 %.
Elle souhaite réaliser un projet d'investissement qui
comporte le même niveau de risque que le risque
moyen des investissements de la firme. Son taux
d’imposition est de 31%. Les flux prévus du projet (fin
d'année) sont les suivants (kMAD) :
0 1 2 3 4 5
FNT -40 10 10 10 10 15
Travail à faire
1. Calculer la VAN du projet. Conclure .
Pour résumer, les principales étapes de la méthode du CMPC
sont les suivantes :
1. Déterminer le flux de trésorerie disponible de
l'investissement.
2. Calculez le coût moyen pondéré du capital.
3. Calculez la valeur de l'investissement, en actualisant le
flux de trésorerie disponible au CMPC. Cette valeur tient
compte des économies d’impôt permises par la
déductibilité fiscale des intérêts.
• On peut utiliser le CMPC de l’entreprise pour tous les projets
qui présentent un risque comparable à celui de l'entreprise
et qui ne modifieront pas son levier (DF/CP). la méthode du
CMPC est la plus simple et la plus rapide pour valoriser un
projet d’investissement remplissant ces conditions.
La valeur actuelle nette ajustée
• Elle est définie comme la somme de la valeur d'un projet similaire
financé exclusivement par fonds propres à laquelle on ajoute les
effets secondaires de la dette.
• Ces derniers comprennent la valeur actuelle des économies
d'impôt ainsi que les coûts d'émission de la dette, les coûts de
contrôle ou d'agence. Mais ces derniers sont généralement
négligés.
• Dans sa formulation la plus générale, la VAN ajustée se calcule de
la façon suivante :
VAN ajustée = VAN de base + VA des décisions de financement
causées par l'acceptation du projet.
VAN de base = Valeur actuelle des flux d'exploitation si le projet
n'était financé que par fonds propres.
Le taux d'actualisation est le coût du capital à endettement nul (le
CMPC avant impôt; à défaut, le coût des fonds propres).
Méthode de calcul:
Application 6
Une firme possède un actif économique de 1 000 KMAD
financé à 40 % par un endettement financier au taux
d'intérêt de 6 %. Le coût des fonds propres est de 10 %.
Elle souhaite réaliser un projet d'investissement qui
comporte le même niveau de risque que le risque
moyen des investissements de la firme. Son taux
d’imposition est de 31%. Les flux prévus du projet (fin
d'année) sont les suivants (kMAD) :
0 1 2 3 4 5
FNT -40 10 10 10 10 15
Travail à faire
1. Calculer la VAN ajusté du projet. Conclure .
Les flux disponibles pour les actionnaires
• L'objectif est d'évaluer les flux du projet qui ne
reviendront qu'aux actionnaires et non pas à l'ensemble
des pourvoyeurs de fonds (actionnaires et créanciers).
• On calcule les flux de trésorerie qui reviennent aux
actionnaires après l’ensemble des versements
effectuées aux créanciers (c-à-d en tenant compte des
charges d'intérêts et de la variation de l'endettement).
• Soit pour chaque année :
FT actionnaires = FTE - Intérêts (1 - T) + Variation Endettement
• Comme ces flux doivent revenir aux actionnaires de la
firme, on les actualise au coût des fonds propres de la
firme.
Application 6
Une firme possède un actif économique de 1 000 KMAD
financé à 40 % par un endettement financier au taux
d'intérêt de 6 %. Le coût des fonds propres est de 10 %.
Elle souhaite réaliser un projet d'investissement qui
comporte le même niveau de risque que le risque
moyen des investissements de la firme. Son taux
d’imposition est de 31%. Les flux prévus du projet (fin
d'année) sont les suivants (kMAD) :
0 1 2 3 4 5
FNT -40 10 10 10 10 15
Travail à faire
1. Calculer les flux de trésorerie revenant aux actionnaires.
Application 7
Après étude de son opportunité, une firme souhaite lancer
un programme d'investissements importants comprenant des
machines pour un montant de 2.500.000 MAD et une
augmentation initiale du BFR lié au projet de 500.000 MAD.
Le calcul des flux dégagés par le projet sur un horizon de 5
ans a donné les prévisions suivantes:
1 2 3 4 5
P = VI + VT
La décomposition de la valeur de la prime
■ La valeur intrinsèque : valeur de l’exercice immédiat de l’option.
Cette valeur est positive si cet exercice engendre effectivement
un gain ; elle est nulle si l’exercice ne dégage aucun bénéfice.
On a :
• pour un call :
Prix du sous-jacent − prix d’exercice
• pour un put :
Prix d’exercice − prix du sous-jacent
Il s'agit tout simplement d'une option d'achat (call) qui compte tenu de
l'investissement d'aujourd'hui, laisse des perspectives de croissance importante
sur le projet (option de croissance) qui peuvent être modifiées à tout moment
(option américaine).
Analogie entre options réelles et options financières
• Or toute la difficulté avec les options réelles
est de devoir appliquer des modèles de
valorisation issus de la théorie des marchés
financiers ( le modèle de Black et Scholes, le
modèle binomial) à des flux de liquidité réels.
Les principales options réelles
L‘option d’attente : le projet d’investissement vu
comme un call
• La possibilité de reporter dans le temps une décision peut
avoir de la valeur, car il est ainsi envisageable d’attendre
le moment optimal pour prendre la meilleure décision
possible.
• En pratique, l’opportunité d’attendre avant de décide
d’un investissement est souvent coûteuse : ventes
perdues, augmentation des coûts, entrée de nouveaux
concurrents… D'un autre côté, en retardant la décision,
on peut obtenir des informations supplémentaires sur la
valeur de l'investissement.
• D'une manière générale, la décision de retarder un projet
d’investissement est le résultat d’un arbitrage entre les
coûts et les bénéfices associées à cette attente.
Exemple : Considérons l'opportunité d'investissement
suivante. Vous avez négocié un accord avec un grand
fabricant de voitures électriques pour ouvrir une
concession dans votre ville natale. Les termes du contrat
précisent que l’ouverture de la concession doit être
immédiate, ou avoir lieu dans un an. Sinon, l’accord est
caduc. Le coût de l’ouverture est de 5 millions de $, que
la concession ouvre aujourd’hui ou dans un an. Si la
concession ouvre aujourd’hui, le bénéfice sera de 600
000 $ la première année. Les bénéfices futurs varieront
en fonction des goûts des consommateurs et de la
conjoncture économique, mais en moyenne, on estime
qu’ils augmenteront de 2 % par an. Le coût du capital de
ce projet est de 12 %.
TAF : Déterminer la VAN du projet en cas d’ouverture immédiate
Solution :
Ainsi, la VAN de l'ouverture immédiate de la concession est de
6 -5 = 1 million de dollars, ce qui implique que le contrat
vaut au moins 1 million de dollars, si on néglige l’option
réelle qu’il contient. Sachant qu’on a la possibilité de
retarder d’un an l’ouverture, il est toutefois possible que ce
contrat ait plus de valeur.
Dans un an, la décision d’ouvrir, ou non, sera facile à prendre :
il suffira de calculer la VAN du projet, compte tenu de toute
nouvelle information sur la conjoncture économique et les
goûts et tendances des consommateurs. Si, dans un an, la
VAN du projet est supérieure à 5 millions de dollars, il sera
optimal d’ouvrir la concession. Évidement, la décision
d’attendre doit être prise maintenant ( en toute ignorance
des informations futures ).
Cet aléa peut être incorporé dans la valorisation de ce
contrat en remarquant que le gain en cas d’attente est
équivalent au gain d'une option d'achat européenne de
maturité un an , dont le sous-jacent est représenté par la
concession et dont le prix d'exercice est de 5 millions de
dollars. Les techniques de valorisation des options
peuvent donc être utilisées.
En effet, en attendant pour ouvrir la concession, on perd les 600 000 $ de bénéfice
liés à la première année. En termes d'option financière, cette perte peut
s’interpréter comme un dividende versé par le sous-jacent, puisque le détenteur
d'une option d'achat ne reçoit pas le dividende tant que l'option n'est pas exercée.
Ensuite, il faut calculer la valeur actuelle du coût d'ouverture de la
concession dans un an. Comme ce flux financier est certain, il faut
l'actualiser au taux sans risque :
Sous Excel
N(d1) = 0,707 (=LOI.NORMALE.STANDARD (0,545))
N(d2) = 0,557 (=LOI.NORMALE.STANDARD (0,145))
Donc
= (5,46*0,707) – (5 * e–(0,05*1) * 0,557) = 3,86 – 2,64= 1,22
le résultat obtenu, indique que la VA de l’option d’attente est
supérieure à la VAN d’une ouverture immédiate. Par conséquent, il
est optimal d’attendre un an. La valeur du contrat est donc de 1,22
million $.
Quel est l'avantage d'attendre dans ce cas ?
En attendant un an , on pourra obtenir davantage d’informations sur
le succès probable du projet en observant la performance
d’entreprises comparables. Comme l’investissement dans la
concession n'est pas encore engagé, on peut se rétracter, si la
popularité des voitures électriques venait à décliner. En ouvrant la
concession aujourd'hui, on renonce à cette option "d’abandon" du
projet dans un an
Bien entendu, il y a un arbitrage à faire : En attendant pour investir, on
renonce aux bénéfices que la concession générera la première
année. La question de savoir s'il est optimal d'investir aujourd'hui,
ou non, dépendra de l'ampleur de ces bénéfices perdus, par
rapport à l'avantage de préserver le droit de changer de décision.
L‘option de croissance
• Lorsqu’une entreprise dispose de la faculté d’investir
dans le futur, elle dispose d’une option de croissance.
• Les options de croissance doivent être prises en compte
pour valoriser correctement une entreprise ou un simple
projet d’investissement. En lançant un nouveau projet,
une entreprise crée fréquemment de nouvelles
opportunités d’investissement, auxquels les entreprises
concurrentes n'ont pas facilement accès (barrières à
l’entrée ).
• Par exemple, le lancement du baladeur numérique iPod
Touch en 2001 par Apple, lui a permis – grâce à la
maitrise de la technologie des écrans tactiles – de
commercialiser, en 2007, l’iPhone, puis l’iPad en 2010.
Exemple : Considérons une opportunité d'investissement
avec une option de croissance qui nécessite une dépense
initiale de 10 millions de dollars aujourd'hui. Dans un an,
on saura si le projet, qui consiste à introduire un nouveau
produit sur le marché, est une réussite. La probabilité
risque-neutre* que le projet génère un revenu annuel
perpétuel de 1 million de dollars est de 50 % ; dans le cas
contraire, le projet ne rapportera rien. À tout moment,
l’entreprise peut décider de doubler la taille du projet aux
conditions initiales. Le taux d’intérêt sans risque est de 6%.
TAF : Déterminer la VAN du projet :
1.En ignorant l’option de croissance.
2.En tenant compte de l’option de croissance.
*Si tous les acteurs du marché étaient neutres vis-à-vis du risque, tous les
actifs financiers auraient le même coût du capital,le taux d'intérêt sans risque.
• L’arbre de décision du projet d’investissement
Solution :
Si on ignore l'option de croissance et qu’on lance le projet
immédiatement, le revenu annuel espéré est de :
(1 * 0,5) + (0 * 0,5) = 500 000 $. La VAN de ce projet vaut donc :