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Principaux enjeux pour

l’arrêté des comptes


au 31 décembre 2022
Sommaire
Thèmes d’actualité
1. Actualité comptable liée au contexte international
• Crise russo-ukrainienne
• Inflation
2. Prise en compte des enjeux climatiques dans les états financiers
3. Virtual Power Purchase Agreements (VPPA) et PPA
Actualités normatives
4. Récentes décisions de l’IFRS-IC
• Focus: Lessor Forgiveness of Lease Payments (IFRS 9 and IFRS 16)
• Focus: Negative Low Emission Vehicle Credits (IAS 37)
• Focus: Principal versus Agent: Software Reseller (IFRS 15)
• Focus : Demand Deposits with Restrictions on Use (IAS 7)
5. Nouveaux textes d’application obligatoire au 1er janvier 2022
• Focus: Amendments à IFRS 9 : Financial Instruments Fees in the ‘10 per
cent’ Test for Derecognition
• Focus: Amendements à IFRS 16 : Illustrative Example accompanying
IFRS 16 Leases
• Focus: Amendements à IAS 37 : Onerous Contracts—Cost of Fulfilling a
Contract
• Focus: Amendements à IAS 16 : Property, Plant and Equipment—
Proceeds before Intended Use
6. Autres actualités comptables
• Décotes d’incessibilité (IFRS 2)
• Test de dépréciation des droits d’usage (IFRS16)

2
Actualité comptable liée au contexte
international
01
Principaux points d’attention dans le contexte de la crise russo-ukrainienne
Panorama des enjeux au 31 décembre
• Situation évolutive  haut degré d’incertitude pour les activités des entreprises
• Impacts sur un large spectre :
• Exposition aux pays en conflit ou aux sanctions
• Impacts macroéconomiques (croissance, inflation, difficultés d’approvisionnement, etc.)
• Conséquences spécifiques à chaque entité, en fonction de son exposition

▪ Filiale ou activité implantée en Ukraine, Biélorussie ou Russie


Impacts directs ▪ Transactions significatives d’achat ou de vente avec des tiers dans ces pays
▪ Sanctions visant des entités ou individus avec lesquels existent des relations d’affaires

▪ Conséquences sur l’économie mondiale (prix des matières premières, inflation, taux
Impacts
d’intérêt, prévisions de croissance…)
indirects ▪ Niveau d’incertitude élevé

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Principaux points d’attention dans le contexte de la crise russo-ukrainienne
Impacts comptables potentiels de la guerre en Ukraine
Destructions, perte de
contrôle d’actifs, arrêt de
Evaluation des stocks, l’activité en Russie, Tests de dépréciation
créances, prêts, Ukraine ou Biélorussie des immobilisations
participations…
corporelles et
incorporelles (indices
de perte de valeur)

Restrictions sur les


Provisions pour
transferts de
contrats onéreux ou
trésorerie
pertes à terminaison
Evaluation des
actifs et passifs
Incidence des Autres : incidence des
renégociations de problèmes
dettes et bris de Appréciation du contrôle sur d’approvisionnement et
covenants les entités implantées en de transport…
Russie, Ukraine ou Biélorussie
pouvant entrainer une
déconsolidation

Les recommandations formulées au sujet du conflit en Ukraine pour l’arrêté


semestriel 2022 continuent d’être pertinentes pour l’arrêté annuel, une mise
à jour de certaines informations pouvant être nécessaire.

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Principaux points d’attention dans le contexte de la crise russo-ukrainienne
Extraits du Benchmark Debt & Treasury Advisory

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Principaux points d’attention dans le contexte de la crise russo-ukrainienne
Extraits du Benchmark Debt & Treasury Advisory

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Principaux points d’attention dans le contexte de la crise russo-ukrainienne
Dispositions générales : présentation et continuité (IAS 1)
Présentation des impacts au compte de Évaluation de l’hypothèse de continuité
résultat et dans la communication financière d’exploitation (IAS 1)
• Les impacts peuvent être identifiables (ex.: destruction d’actifs • Probablement plus un problème pour les filiales en Ukraine et
en Ukraine) ou plus diffus (ex.: inflation) en Russie (qu’au niveau consolidé)
• Soulève une question semblable à celle concernant la
présentation des effets de la crise de la COVID-19 au compte de • Tenir compte de toutes les informations disponibles concernant
résultat 2020 (et 2021) et dans la communication financière : le futur, dans un horizon s’étendant au moins, mais sans s’y
• En 2020, l’ANC et la CNCC, notamment au travers de leurs FAQ, limiter, à douze mois après la fin de la période
ont conseillé de faire preuve de prudence concernant la
présentation distincte des impacts de la pandémie de COVID-19
au compte de résultat et ont rappelé que les APMs doivent rester • Évaluer le caractère approprié de l’hypothèse de continuité
stables dans le temps. d’exploitation jusqu’à la date d’autorisation de publication des
• À notre avis, ces positions restent applicables à la présentation états financiers (c’est-à-dire en tenant compte de tous les faits et
des effets de la crise russo-ukrainienne au compte de résultat circonstances à cette date, y compris les "non-adjusting events"
selon IAS 10)
• Ceci étant dit, IAS 1 exige que des lignes supplémentaires
soient présentées au compte de résultat lorsqu’une telle
présentation est utile pour comprendre la performance • En cas d’incertitudes importantes : information en annexe
financière de l’entité • Pour des conseils sur la mise en œuvre : voir le matériel
• Ex.: perte de contrôle d’une filiale significative pédagogique publié par l’IASB en janvier 2021
Recommandations pour l’arrêté des comptes:
Il est préférable de ne pas isoler les impacts associés dans les états
financiers et de les présenter en annexe de manière claire et objective.

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Principaux points d’attention dans le contexte de la crise russo-ukrainienne
Tests de dépréciation des actifs non financiers (IAS 36)
Actifs et activités en Ukraine Actifs et activités en dehors de l’Ukraine
• Les actifs peuvent avoir été détruits ou endommagés… ou il peut être • Actifs et activités en Russie ou en Biélorussie :
difficile d’obtenir des renseignements sur leur intégrité physique
• Moins de risques pour l’intégrité physique des actifs
• Rappels : • Mais la détérioration des conditions économiques due à l’effort de
• Les biens détruits devraient être décomptabilisés guerre et aux sanctions internationales pourrait constituer un
• Les indemnisations d’assurance ne peuvent être comptabilisées à l’actif indicateur de perte de valeur (auquel cas, un test de dépréciation
que si leur obtention est quasiment certaine est requis)
• Une incertitude relative à l’intégrité physique des actifs se présente en • Environnement hautement incertain (ex.: taux de conversion du
annexe et n’entraîne pas nécessairement leur décomptabilisation ou rouble, portée des sanctions internationales)  besoin de
leur dépréciation totale transparence sur les hypothèses et les analyses de sensibilité
• Actifs détenus au moyen de contrats de location :
• Actifs et activités dans d’autres parties du monde :
• Droits d’utilisation : voir les points ci-dessus
• Peuvent également être affectés pour diverses raisons (exposition
• Dette de location : les conséquences sont plus difficiles à apprécier
 examiner tous les faits et circonstances aux pays en conflit, sensibilité aux prix de l’énergie ou au coût ou à
la disponibilité de certaines matières premières…)
• La situation actuelle en Ukraine est un indicateur de perte de valeur • L’exercice du jugement est donc nécessaire pour déterminer s’il
 test de dépréciation requis pour les actifs individuels ou les UGT existe un indicateur de perte de valeur (auquel cas, un test de
en Ukraine et, dans tous les cas (à notre avis), au niveau du pays dépréciation est requis)
Recommandations pour l’arrêté des comptes:
Les sociétés sont invitées à s’interroger sur l’étendue des variations raisonnablement possibles des hypothèses clés et à
considérer l’ajout d’analyses de sensibilité complémentaires.

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Principaux points d’attention dans le contexte de la crise russo-ukrainienne
Extraits du Benchmark Debt & Treasury Advisory

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Principaux points d’attention dans le contexte de la crise russo-ukrainienne
Contrôle/influence sur les participations détenues dans des entités situées
en Ukraine ou en Russie (IFRS 10, IAS 28)
Évaluation du contrôle ou de l’influence Retrait "temporaire" de la Russie
• Sur les entités ukrainiennes : • Envisagé par certains groupes pour concilier différents objectifs tels
• Tous les faits et circonstances doivent être pris en considération que la volonté de se distancier de la Russie d’une part, et la
nécessité de ménager l’avenir d’autre part
• Toutefois, la détérioration de l’environnement local des affaires ne
signifie pas nécessairement que le contrôle / l’influence a été perdu
• Structuré par la combinaison d’une vente d’une majorité (ou même
• Sur les entités russes : de la totalité) d’une entité russe et d’une option d’achat exerçable
dans le futur
• Contexte très spécifique : sanctions internationales, pressions politiques
et médiatiques pour se désengager de la Russie, risques de
nationalisation / expropriation qui ne peuvent être écartés…
• L’existence ou non d’un contrôle sur la filiale russe dépendra des faits
et circonstances propres. Il convient de démontrer, entre autres, que :
• En tout état de cause, un groupe doit continuer à consolider ses filiales
tant qu’il a le contrôle (la simple intention de quitter le pays n’est pas • le cédant ne conserve aucun droit de décision sur les activités
suffisante pour déclencher une perte de contrôle) pertinentes pendant la période "intérimaire"
• le cessionnaire n’est pas un agent de fait (notion très subjective et
Recommandations pour l’arrêté des comptes: plutôt mal encadrée dans IFRS 10  niveau important de
Les caractéristiques des transactions afférentes et les analyses menées jugement)
devront faire l’objet d’une communication spécifique en annexe.

Les jugements importants doivent être présentés en annexe (IFRS 12)

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Principaux points d’attention dans le contexte de la crise russo-ukrainienne
Autres points d’attention
Application d’IFRS 5 en cas de Avantages accordés aux Couverture des dommages
perte de contrôle employés ukrainiens par des contrats d’assurance
Cf exemples slide suivante
• Seuil « hautement probable » (pour classer un • Salaires versés d’avance : • Périmètre de la couverture :
actif, ou un groupe d’actifs, comme « détenu • En général : un actif • La couverture des pertes dues à la guerre
en vue de la vente ») : le simple risque de (autre que celle impliquant deux ou plusieurs
nationalisation n’est pas suffisant • Dans la situation actuelle : besoin de
déterminer quelle partie de ces salaires ne membres du Conseil de sécurité de l’ONU)
• L’évaluation de la juste valeur (d’un actif ou générera pas de services dans le futur et nécessite généralement une mention ou une
d’un groupe d’actifs, classé comme « détenu devrait être comptabilisée en charges police d’assurance spécifique
en vue de la vente ») peut requérir un niveau • La couverture des cyberattaques dans un
important de jugement • Maintien des salaires (sans certitude que les contexte de guerre demeure peu claire
salariés seront en mesure de travailler) : les
• Les écarts de change cumulés en réserves salaires doivent être comptabilisés en • Dans les polices d’assurance-crédit, les
(relatifs à une opération étrangère classée dépenses de la période à laquelle ils se clauses d’exclusion pour les pertes dues à la
comme « détenue pour la vente ») ne peuvent rapportent (selon IAS 19, seuls les droits à guerre ne sont pas standardisées : une
pas être recyclés en résultat avant la perte de absences rémunérées cumulables donnent lieu analyse attentive est requise au cas par cas
contrôle à la comptabilisation d’un passif) • Créance pour indemnisation d’assurance :
• Les critères pour présenter un groupe d’actifs • Comptabilisée lorsque quasiment certaine
comme une « opération abandonnée » sont • Généralement comptabilisée séparément du
inchangés et exigent implicitement une certaine risque couvert (plutôt, par exemple, qu’en
taille réduction d’une dépréciation d’actif)

Recommandations pour l’arrêté des comptes: Recommandation pour l’arrêté des comptes:
Analyse détaillée à fournir en annexe. Cette information doit être Vérifier que les clauses d’exclusion des contrats d’assurance
cohérente avec les autres informations communiquées. n’entraînent pas un risque de non-indemnisation. (IAS 37)

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Principaux points d’attention dans le contexte de la crise russo-ukrainienne
Extraits du Benchmark Debt & Treasury Advisory
Which position did companies communicate in
IFRS 5 reclassification
June 2022 report related to their activities in
as of June 2022
Russia?

5 Temporarily suspension

10 Intent to dispose or exit

Maintenance

Limitation to essantial goods for the Russian population


6

Partial transfer

• Of the 28 companies with activities in Russia, 10 have taken the decision to temporarily suspend them, 6 have communicated their
intention to sell them or to exit, 6 have decided to maintain them, 5 have chosen to limit them to essential goods for the Russian
Main population and 1 have favored the realization of a partial transfer.
findings • 4 companies in the sample (Enel, Deustche Post, Kone, Schneider Electric) have reclassified their Russian activities as held for sale
on a separate line in the balance sheet and income statement in application of the provisions of IFRS 5 "Non-current assets held
for sale and discontinued operations”.

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Principaux points d’attention concernant le contexte macroéconomique
Environnement macroéconomique
 effets persistants liés à la pandémie, hausse des taux d’intérêts, risques géopolitiques
 source d’incertitudes et défi pour les sociétés et leurs activités

Tests de dépréciation des actifs non financiers Instruments financiers


• Communiquer de manière transparente sur les conséquences de ce contexte sur les
• Communiquer sur les informations permettant de comprendre l’exposition aux risques
hypothèses clés retenues pour les tests de dépréciation
de taux d’intérêt et de prix de matières premières et les risques de liquidité associés
• Détailler la prise en compte de le volatilité des prix des matières premières en cas
• Reclassement d’actifs financiers a effectuer seulement en cas de changement du
d’impact significatif dans les hypothèses clés
modèle d’activité pour la gestion de ces actifs
➔ Impact sur les coûts de production / capacité à répercuter ces hausses sur les
• La fin d’une comptabilité de couverture du fait de la disparition du caractère
clients
hautement probable de la transaction générant les flux de trésorerie couverts
• S’interroger sur l’étendue des variations raisonnablement possibles des hypothèses
nécessite une information en annexe appropriée au regard de l’impact généré dans
clés des analyses de sensibilité.
les comptes.
• Considérer l’ajout d’analyses de sensibilité complémentaires.

Avantages du personnel (IAS 19) Chiffre d’affaires (IFRS 15)

• Attention à la recouvrabilité des coûts d’exécution activés en application d’IFRS 15 et


au risque accru de contrats
• Retenir des hypothèses mutuellement compatibles reflétant les perspectives
➔ Description des incertitudes relatives aux montants et aux échéances des
économiques présentes, notamment concernant les augmentations de salaires
décaissements et, si nécessaire, des principales hypothèses retenues
• Fournir et développer, autant que nécessaire, les informations requises par IAS 19 en
concernant les événements futurs
matière de réconciliation (§140-141), d’hypothèses actuarielles (§144) et d’analyses
• Communiquer de manière transparente sur les hypothèses retenues lors de l’analyse
de sensibilité (§145)
du caractère déficitaire des contrats
➔ Attention aux clauses de révision de prix.

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Prise en compte des enjeux climatiques dans les
états financiers 2022
02
Prise en compte des enjeux climatiques dans les états financiers IFRS
Constats d’une étude Mazars sur l’année 2021
2021: un tournant? Des engagements à réduire l’empreinte
Dans notre échantillon de près de 80 sociétés françaises et carbone
européennes (hors institutions financières), plus de 4/5ème des
émetteurs de l’échantillon mentionnent dans leurs comptes des 1/3 des émetteurs détaille dans les comptes un engagement à
enjeux climatiques (risques, engagements et, dans une moindre réduire l’empreinte carbone. Ces engagements sont très variés, tant
dans leur formulation que dans leur périmètre. Leur incidence
mesure, opportunités). Pour la 1/2 d’entre-eux, cette information
comptable se retrouve principalement dans les hypothèses de
est nouvellement détaillée en 2021. Les auditeurs accordent
projections de flux de trésorerie sous-tendant la valorisation des actifs
désormais aussi une vigilance accrue à la prise en compte de
non financiers ainsi que dans les mentions faites en annexe. Ces
ces enjeux : 1/4 des rapports d’audit mentionne en effet dernières révèlent la complexité à apprécier le caractère contraignant
spécifiquement ce sujet. et/ou significatif de ces engagements.

Les principaux risques identifiés portent Les mentions en annexe comme une
sur la transition «incidence comptable» à part entière
Les risques climatiques identifiés portent essentiellement sur les Les incidences comptables des enjeux climatiques sont multiples.
risques de transition, i.e. les risques pour l’entreprise de devoir Peu significatives sur les agrégats financiers, elles font néanmoins
s’adapter aux évolutions (technologiques, réglementaires… ) souvent l’objet d’informations détaillées en annexe. Les mentions
induites par le changement climatique. Les risques physiques et concernent pour l’essentiel la valorisation des actifs non financiers et
même certaines opportunités liés au changement climatique les investissements, la traduction comptable des dispositifs carbone
sont, quant à eux, plus rarement mentionnés. 2/5ème des et la finance durable. Les enjeux environnementaux autres que le
émetteurs détaillent les risques climatiques, les autres n’en climat (biodiversité, eau, pollution… ) sont parfois aussi mentionnés
parlent pas ou les jugent insignifiants sans les détailler. dans les états financiers. Ils peuvent être à l’origine de provisions
L’appréciation du caractère significatif de ces risques est (généralement pour dépollution) qui sont peu détaillées. Quant aux
toutefois complexe à appréhender sur le long terme. enjeux sociaux et de gouvernance, ils sont rarement mentionnés dans
les états financiers, sauf parfois en tant que critère de rémunération
par actions.

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Prise en compte des enjeux climatiques dans les états financiers IFRS
Recommandations des régulateurs pour 2022

En préambule…
• Recommandations formulées l’an passé toujours • Thèmes abordés :
pertinentes pour l’arrêté 2022 1. Cohérence de l’information entre les différents
Dont : nécessité d’une implication accrue de la supports de communication
gouvernance des sociétés sur ce sujet
2. Tests de dépréciation des actifs non financiers
• Accessibilité de l’information sur les enjeux climatiques 3. Engagements, juridiques ou volontaires, de réduction
dans les états financiers IFRS : d’émissions de gaz à effet de serre (GES)
• rassembler l’information dans une note spécifique ; ou 4. Opérations et mécanismes visant à réduire
• créer une table de renvois vers les notes pertinentes ou compenser les émissions de GES
des états financiers 5. Risques climatiques et institutions financières

17
Illustration
Accessibilité de l’information sur les enjeux climatiques dans les états financiers IFRS

18
Prise en compte des enjeux climatiques dans les états financiers IFRS
Recommandations des régulateurs

1. Cohérence entre états financiers IFRS, rapport de gestion et information extra-financière


• Notamment entre :
• les jugements et estimations décrits dans les états financiers IFRS ; et
• l’information sur les conséquences des risques et opportunités liés aux enjeux climatiques fournie
dans le rapport de gestion et les autres sources d’information
Cohérence jugée clé pour prévenir le risque de « greenwashing » (écoblanchiment)

• Jugements et estimations dans les états financiers IFRS :


• Pour tous les émetteurs : éviter les formulations génériques indiquant que les enjeux climatiques ont
été pris en compte (par ex. dans les tests de dépréciation), sans expliquer comment et dans quelle
mesure ceux-ci affectent (ou n’affectent pas) les états financiers
• Pour les sociétés susceptibles d’être significativement exposées (aux risques climatiques et/ou
d’engagements ambitieux pris en matière de contribution à la neutralité carbone) : détailler davantage
les jugements mis en œuvre (par exemple, en explicitant les horizons de temps considérés)

19
Prise en compte des enjeux climatiques dans les états financiers IFRS
Recommandations des régulateurs

2. Tests de dépréciation des actifs non financiers (IAS 36)


• S’interroger sur l’existence d’indices de perte de valeur liés au changement climatique
Par exemple, en cas de changements concernant :
• le marché (tels qu’une baisse significative de la demande pour des biens ou des services)
• l’environnement juridique dans lequel l’actif est exploité
• l’utilisation prévue de l’actif résultant d’engagements lié au changement climatique
• Refléter les enjeux climatiques dans les hypothèses retenues, notamment, dans le cadre de la valeur d’utilité, en
s’interrogeant sur la manière la plus pertinente de le faire (flux de trésorerie, taux d’actualisation, valeur terminale)
Rappels :
• IAS 36.36 : pour les industries fortement dépendantes aux combustibles fossiles, il peut être approprié de calculer une
valeur terminale à partir d’un taux de croissance nul ou négatif
• IAS 36.44-45 : le calcul de la valeur d’utilité ne doit pas intégrer les flux de trésorerie, entrants ou sortants, générés par
l’amélioration ou l’accroissement de la performance d’un actif par rapport à son état à la date de réalisation du test

• Fournir une information complète en annexe sur ces hypothèses et adapter les analyses de sensibilité (choix
d’hypothèses et amplitudes de variations testées)

20
Illustration
Valeur d’utilité calculée en intégrant les enjeux climatiques

21
Illustrations
Analyses de sensibilité

22
Prise en compte des enjeux climatiques dans les états financiers IFRS
Recommandations des régulateurs

3. Engagements, juridiques ou volontaires, de 4. Opérations et mécanismes visant à réduire


réduction d’émissions de GES ou compenser les émissions de GES
• S’interroger sur leurs impacts au regard d’IAS 37 – • Communiquer de manière transparente sur les impacts
Provisions, actifs et passifs éventuels (dont annexes) et le traitement comptable de ces opérations
À notre avis, il est utile de rappeler que la comptabilisation d’une Notamment : power purchase agreements (cf. slides ci-
provision suppose une obligation : après)
• suffisamment contraignante pour que l’entité n’ait pas d’autre
solution réaliste que de s’y conformer (IAS 37.17) ; et
• dont le fait générateur est indépendant des actions futures de
l’entité : ainsi, une entité n’a pas d’obligation de réaliser des
dépenses futures si elle peut les éviter en changeant par
exemple son mode de fonctionnement (IAS 37.19).

• Considérer également leur impact sur d’autres postes des


états financiers
Ex. : impôts différés (actifs), paiements en actions

23
Prise en compte des enjeux climatiques dans les états financiers IFRS
Recommandations des régulateurs

5. Risques climatiques et institutions financières

• Poursuivre l’intégration du risque climatique dans leurs estimations de pertes de crédit attendues
• Accroître les informations en annexe à ce sujet
Par exemple, les informations suivantes :
• prise en compte des risques climatiques dans les probabilités de défaut et/ou les pertes en cas défaillance
• détail des encours par secteur en lien avec les risques climatiques

24
Actualité liée aux instruments financiers
03
VPPA & PPA – (Virtual) Purchase
Power Agreement
PPA – typologies des contrats
Deux grandes catégories selon qu’il y a ou non livraison de l’électricité
Physical PPA (on-site ou off-site) Virtual PPA

Producteur et consommateur sont raccordés au même réseau (off-site), Producteur et consommateur ne sont généralement pas raccordés au
ou sont raccordés directement l’un à l’autre (on-site) même réseau

1 1

4 4

3 3
Producteur Producteur Consommateur
Consommateur Le producteur fait son

2
affaire de la vente de
l’électricité sur son 2
marché (spot)

2 2
Réseau
Réseau 2 Réseau 1

1 Contrat PPA fixant le prix de l’énergie durable entre l’acheteur et le producteur 1 Contrat VPPA fixant le prix de l’énergie durable entre le consommateur et le producteur

Livraison de l’énergie verte du producteur au consommateur (livraison directe ou via le


2 réseau)
2 Achat d’énergie auprès d’un fournisseur au prix de marché (spot)

Règlement du différentiel entre prix de marché (spot) et prix du PPA (fixe) sur la base du
3 Paiement du prix de l’énergie au prix du PPA (fixe) 3 volume d’électricité produite

4 Transfert des certificats d’énergie verte 4 Transfert des certificats d’énergie verte

26
PPA – quelle norme regarder ?

Oui Oui Actif


Le projet est-il logé Entité contrôlée
IFRS 10 / IFRS 11 +
dans une entité structurée ? ou Joint opération ?
Dette de financement

Non Non

Oui Actif IAS 16


+
Oui
S’agit-il Dette
d’un achat en Le prix est-il fixe ?
substance ?
Actif IAS 16 à prix variable
(dette ?)
Non Non
IFRS 15/IFRS 16
Oui Oui
Actif (ROU)
+
Le contrat PPA est-il ou Dette locative
contient-il Les loyers sont-ils
un contrat de location ? fixes ?
Loyers variables
constatés en P&L
Non Non

Les critères « own use » Oui Simple contrat d’achat


sont –ils respectés ? d’énergie
IFRS 9 / IAS 37
Non
Dérivé IFRS 9 (si prix fixe)

27
PPA – Identifier si le contrat est ou contient une location?

IFRS 16 B.31
L’électricité et les certificats
Actif proviennent d’un actif (ou une
portion d’actif) identifié et non
identifié substituable

Quasi-totalité Le client a-t-il le droit à la quasi-


totalité des avantages économiques
des découlant de l’actif
(électricité + certificats)
avantages

Le client décide comment et à


quelle fin utiliser le bien
Droit de ou
L’actif est prédéterminé, mais le
diriger client a le droit de l’exploiter
l’utilisation ou l’a conçu d’une façon
qui prédétermine comment
l’utiliser et à quelle fin

28
Décisions récentes de l’IFRS IC (IFRIC Update nov. 2021)
Economic Benefits from Use of a Windfarm (IFRS 16 Leases)

Contexte : Réponse de l’IFRS IC :


Marché d’électricité où clients et fournisseurs ne peuvent Rappels de quelques définitions :
contractualiser directement, car toutes les transactions passent par • Contrat de location (IFRS 16.9) : contrat, ou partie d'un contrat, qui confère à un
l’intermédiaire d’un réseau d’électricité (electricity grid) et sont conclues preneur le droit de contrôler l'utilisation d'un actif identifié pour une durée donnée
au prix spot fixé par l’opérateur du marché. en contrepartie d’une rémunération
• Droit de contrôler l’utilisation d’un actif (IFRS 16.B9) : pendant toute la durée
Sur ce marché, un distributeur et un fournisseur d’électricité opérant un d'utilisation de l’actif, droit d'obtenir la quasi-totalité des avantages économiques
parc éolien (windfarm) concluent un contrat d’une durée de 20 ans résultant de son utilisation et droit d’en diriger l'utilisation.
fixant le prix unitaire d’achat / de vente d’un volume notionnel • Avantages économiques résultant de l’utilisation d’un actif (IFRS 16.B21) :
d’électricité correspondant au volume produit par le parc éolien : production principale + sous-produits + autres avantages économiques liés à une
transaction commerciale (ex. : une sous-location).
• le distributeur et le fournisseur se règlent l’écart entre un prix fixé
Analyse et conclusion:
contractuellement entre eux et le prix spot de chaque transaction ;
Prix spot > prix fixe contractuel  le fournisseur verse l’écart au distributeur
Avantages économiques résultant de l’utilisation du parc éolien =
Prix spot < prix fixe contractuel  le distributeur verse l’écart au fournisseur
Crédits d’énergie
• le distributeur reçoit tous les crédits d’énergie renouvelable Électricité +
renouvelable
résultant de l’utilisation du parc éolien.
Le distributeur a-t-il le droit d’obtenir la quasi-totalité des avantages Le contrat ne confère au distributeur ni le droit, ni l’obligation de retirer l’électricité
économiques de l’utilisation du parc éolien pendant toute la durée de produite par le parc éolien (le distributeur retire l’électricité à partir du réseau et non
son utilisation (qui est une partie de la définition d’un contrat de location à partir du parc éolien).
selon IFRS 16 : voir ci-contre) ?  Le distributeur n’a pas le droit d’obtenir la quasi-totalité des avantages
économiques de l’utilisation du parc éolien pendant toute la durée de son
utilisation.

29
Qualification « own use » liée aux contrats d’approvisionnement en énergie verte
(1/3)

Référence normative

Arbre de décision « own use »


(extrait de Mazars insight –
IFRS for financial instruments)

30
Qualification « own use » liée aux contrats d’approvisionnement en énergie verte
(2/3)
Contexte
Les acheteurs d’électricité verte (éolien, solaire,…) peuvent se retrouver en situation d’approvisionnement excédentaire
pendant certaines périodes du fait de l’arrêt total ou partiel de leur outil de production (four, usine, machines,..)
Pour des raisons conjoncturelles :
• non prévisibles
• hors du contrôle de l’entité
 Ex : grèves, évènements climatiques, rupture de chaine d’approvisionnement, autres cas de force majeure…
Pour des raisons structurelles et récurrentes:
• Énergie ne pouvant être stockée, et devant être donc revendue du fait
• d’un surdimensionnement des contrats (« oversized contracts ») rendu nécessaire par l’aléa lié à l’intermittence
• de sa non-utilisation pendant des périodes de maintenance, de congés annuel, de nuit, de we…

Question posée

Dans quelles situations la qualification de « own use » peut-elle être maintenue ?

31
Qualification « own use » liée aux contrats d’approvisionnement en énergie verte
(3/3)
Eléments de réponse
Sur le plan normatif, le sujet a été abordé récemment :
• dans le cadre de la PIR IFRS 9
 malgré la diversité des pratiques, sujet non retenu par l’IASB qui a considéré que le sujet était déjà existant dans IAS 39,
et avait donné lieu au développement d’une jurisprudence bien établie
• par l’AMF dans ses recommandations pour la clôture des comptes 2022
 point d’attention relatif au choix entre qualification de « own use » ou de dérivé.

Discussions de place en cours au niveau français et international, avec les orientations préliminaires suivantes
• Décomposition du contrat d’approvisionnement entre une composante « own use » et une composante dérivé à hauteur des
excédents attendus difficile à justifier au plan normatif car il n’existe qu’une seule unité de compte contractuelle.
• Distinction qualitative entre excédents structurels et excédents conjoncturels
• Nécessité d’une estimation permettant de quantifier les excédents par rapport au contrat total (en valeur et/ou en volume)
• L’existence d’une intention de profit à court terme oriente vers la qualification de dérivé
• Impact en cas de déqualification ex post du contrat « own use » en dérivé : pas de day-one P&L à étaler, mais impact
immédiat de la réévaluation en résultat*
• Aspects de présentation en compte de résultat : résultat opérationnel plutôt que résultat financier

32
Virtual Power Purchase Agreements (VPPA)
Enjeux comptables spécifiques chez l’entreprise qui achète l’énergie verte
• Cheminement d’analyse normative identique à celui des PPA mais :
Champs d’application • En pratique, au regard de la décision IFRS IC Economic Benefits from Use of a Windfarm, le VPPA ne rentrera pas dans le
du contrat VPPA champ d’application d’IFRS 16
• En règle générale, les VPPA à prix fixe seront définis comme des dérivés au sens d’IFRS 9

• Le dérivé peut-il bénéficier de l’exemption « own-use » (électricité consommée dans le cadre du cycle de
production)
 Non, en cas de net settlement (cf. détails slides suivants)
• Le dérivé peut-il être documenté en Cash Flow Hedge (CFH) afin de limiter la volatilité en résultat ?
 Documentation en CFH plus ou moins facile, en fonction :
• Des caractéristiques du contrat (volume constant, volume dépendant de la production d’énergie (P50 /P90…)
Enjeux comptables • Du profil de consommation de l’énergie des usines (week-end ? nuit ?)
spécifiques • Du niveau de corrélation entre le marché de l’énergie verte du VPPA et le marché de l’énergie effectivement consommée
par les usines
• De la clause d’indexation de prix incluse dans le contrat de VPPA
• Valorisation du dérivé réel et du dérivé hypothétique en l’absence d’un marché actif de l’énergie sur un
horizon correspondant au VPPA
• Comptabilisation d’un day-one sur le contrat de VPPA ?

Recommandations pour l’arrêté des comptes:


Lors de la mise en place de ce type de contrats significatifs, l’AMF invite les sociétés à préciser dans leurs états
financiers les caractéristiques des contrats, l’analyse comptable effectuée et les impacts financiers identifiés.

33
Décisions récentes de l’IFRS IC
04
Décisions récentes de l’IFRS IC
Panorama des décisions IFRS IC 2022
Normes Thème
IFRS 2 Share-based Payment Special Purpose Acquisition Companies (SPAC): Accounting for Warrants at Acquisition
IAS 32 Financial Instruments: Presentation

IAS 32 Financial Instruments: Presentation Special Purpose Acquisition Companies (SPAC): Classification of Public Shares as
Financial Liabilities or Equity
IFRS 9 Financial Instruments Lessor Forgiveness of Lease Payments
Focus
IFRS 16 Leases
IFRS 15 Revenue from Contracts with Principal versus Agent: Software Reseller
Customers Focus

IFRS 17 Insurance Contracts Transfer of Insurance Coverage under a Group of Annuity Contracts
IFRS 17 Insurance Contracts Multi-currency Groups of Insurance Contracts
IAS 21 The Effects of Changes in Foreign
Exchange Rates
IAS 37 Provisions, Contingent Liabilities and Negative Low Emission Vehicle Credits
Focus
Contingent Assets
IFRS 16 Leases Economic Benefits from Use of a Windfarm

IAS 7 Statement of Cash Flows Demand Deposits with Restrictions on Use arising from a Contract with a Third Party
Focus
Décisions récentes de l’IFRS IC
Abandon de loyers par le bailleur (AD sept. 2022) – IFRS 9 / IFRS 16 (1/2)
Cas traité par l’IFRS IC :
• Le bailleur consent une concession de loyers au preneur.
• Cette concession de loyers porte sur un contrat de location simple.
• Le bailleur libère le preneur de son obligation d’effectuer des paiements spécifiquement identifiés, dont certains sont
contractuellement dus et d’autres pas encore.
• Aucune autre modification n’est apportée au contrat

Deux questions posées à l’IFRS IC :


- Question 1: Comment le bailleur applique-t-il le modèle de perte de crédit attendue d'IFRS 9 (ECL) à la créance de
location simple, lorsqu'il prévoit de renoncer aux paiements dus par le preneur avant que cette concession de loyers ne
soit effectivement accordée ?
- Question 2 : Le bailleur applique-t-il les dispositions de la décomptabilisation d’IFRS 9 ou celles relatives aux
modifications de contrat d’IFRS 16 pour comptabiliser la concession de loyers ?

L’agenda decision ne traite que le sujet du point de vue du bailleur. Coté preneur l’IFRS IC constate que :
• Le preneur peut appliquer soit
(i) IFRS 9 pour la partie de la dette qui est éteinte et IFRS 16 pour la modification du contrat,
(ii) soit uniquement les principes de modification de contrat d’IFRS 16.
• Les normes IFRS ne fournissent donc pas une base adéquate pour la comptabilisation côté preneur et un amendement à IFRS 16 apparaît nécessaire.
• Le Comité a donc recommandé que l'IASB envisage d'entreprendre un projet de normalisation de portée limitée.

36
Décisions récentes de l’IFRS IC
Abandon de loyers par le bailleur (AD sept. 2022) – IFRS 9 / IFRS 16 (2/2)

Réponse de l’IFRS IC à la question 1 (ECL) Réponse d’ IFRS IC à la question 2 :


➔ Le bailleur applique les dispositions de décomptabilisation d’IFRS 9
➔ Le bailleur est tenu d’appliquer les dispositions relatives à aux paiements de loyers abandonnés qui sont inclus dans la créance
la dépréciation d’IFRS 9 à une créance de location simple à de location simple à la date où la concession de loyer est accordée ; et
compter de la date à laquelle il comptabilise cette créance A la date à laquelle la concession de loyer est accordée, le bailleur :
(IFRS 9 2.1(b)(i)) • réévalue les pertes de crédit attendues sur la créance de location simple,
Au cours de la période précédant l'octroi de la concession de • comptabilise toute modification de la perte de crédit attendue en résultat, puis
loyers, le bailleur : • décomptabilise la créance de location simple (ainsi que la provision pour
pertes de crédit attendues associée).
• évalue les « pertes de crédit » attendues sur la créance au titre
du contrat de location simple d'une manière qui reflète un ➔ Le bailleur applique les dispositions modifications de contrat de
montant non biaisé et pondéré en fonction de la probabilité, location d’ IFRS 16 aux paiements de loyers abandonnés qui n’étaient
déterminé en évaluant une fourchette de résultats possibles y pas inclus dans la créance de location simple (car ils n’étaient pas
compris en tenant compte de ses prévisions d'abandon de encore contractuellement dus).
paiements de loyer comptabilisés en créance (i.e. ne reflétant A la date à laquelle la concession de loyers futurs est accordée, le bailleur :
pas forcément un risque de crédit),
• applique les principes d’IFRS 16 sur les modifications de contrat aux paiements
• Comptabilise en résultat la perte de valeur. futurs (i.e. changement du prix) et comptabilise le contrat comme un nouveau contrat
de location,
• comptabilise donc les nouveaux paiements à effectuer par le preneur au titre de ce
nouveau contrat sur la durée résiduelle du contrat .

37
Décisions récentes de l’IFRS IC
Principal versus Agent: Software Reseller (IFRS 15)

Contexte : Décision de l’IFRS IC :

• Un distributeur de logiciels conseille le client final dans le choix 1. Identification des Obligations de Prestations (OP) :
du logiciel et du nombre de licences, mais ne réalise aucune
Lors de la conclusion du contrat de licence entre l’éditeur et le
autre prestation (il s’agit de licences standard). client final, le distributeur a déjà fourni le conseil.
• Si le client choisit d’acheter les licences :  Le conseil d’avant-vente ne constitue pas une promesse de
• le distributeur passe commande auprès de l’éditeur de logiciel la transaction et n’est donc pas une OP.
• un contrat de licence est conclu directement entre le client et  La vente de licences standard est la seule OP de la
transaction.
l’éditeur de logiciel
• l'éditeur du logiciel fournit au client les licences de logiciel
commandées – émises au nom du client – via un portail de 2. Qualification d’agent ou principal pour l’OP vente de
licences standard :
téléchargement et une clé d'activation.
Exercice du jugement en fonction des faits et circonstances
• Si le distributeur conseille un type ou un nombre de licences ne spécifiques, incluant les termes et conditions des contrats
correspondant pas aux besoins du client (conseil d’avant-vente), pertinents (au cas présent, non accessibles à l’IFRS IC).
ce dernier peut refuser les licences. Dans ce cas, le distributeur
 Absence de conclusion de l’IFRS IC sur le fond
ne pourra ni les retourner à l’éditeur du logiciel, ni les revendre à
un tiers.  Rappel des principes applicables, dont obligations
d’informations en annexe sur les méthodes comptables
Le distributeur de logiciels agit-il en tant qu’agent ou principal? significatives (IAS 1) et les jugements significatifs exercés
dans la comptabilisation du chiffre d’affaires (IFRS 15).

38
Rappels IFRS 15 : distinction agent / principal (1/2)
L'entité contrôle-t-elle les biens / services promis
avant leur transfert au client ?
(par ex. en fournissant un travail d’intégration significatif
entre plusieurs biens / services avant leur transfert au client)

1 Principes généraux d’IFRS 15 sur le contrôle (§33 : droit de diriger l’utilisation + avantages économiques)

Si examen non conclusif à l’étape précédente,


2
considérer les indicateurs listés au §B37 d’IFRS 15 (cf. slide suivante) ainsi que tout autre indicateur pertinent

Oui Non

PROPRE COMPTE (Principal) POUR COMPTE D’UN TIERS (Agent)

MONTANT DE Rémunération « brute » Rémunération « nette »


CHIFFRE (i.e. la totalité de la contrepartie (i.e. commission ou contrepartie attendue du client
D’AFFAIRES attendue du client) nette des montants reversés aux tiers)

Au rythme du Au rythme de réalisation de


RYTHME DE
COMPTABILISATION transfert de contrôle la prestation d’intermédiaire /
du bien ou service au client facilitateur de la transaction

39
Rappels IFRS 15 : distinction agent / principal (2/2)

Niveau élevé de jugement

Liste (non exhaustive) d’indicateurs


(IFRS 15.B37)
L’entité a-t-elle :
Plutôt ▪ La responsabilité première de fournir Plutôt
oui comme promis le bien / service ? non
▪ Une exposition au risque sur stock avant ou
PROPRE COMPTE après le transfert du contrôle (droit de retour) ? POUR COMPTE D’UN
(Principal) ▪ Une latitude pour fixer le prix du bien / TIERS (Agent)
service (indicateur à considérer avec
précaution) ?
▪ […]
N.B. : l’exposition au risque de crédit n’est pas (plus)
un indicateur pertinent

Autres indicateurs Pondération de


pertinents ?... chaque indicateur ?...
Décisions récentes de l’IFRS IC
Negative Low Emission Vehicle Credits (IAS 37)

Contexte :
• Dispositif gouvernemental applicable aux entités qui produisent • L’entité qui a reçu des crédits négatifs doit les éliminer :
ou importent des véhicules en vue de les vendre sur le marché • soit en achetant des crédits positifs auprès d’entités qui en
disposent ;
Moyenne des émissions de
CO2 des véhicules mis sur le Crédits • soit en générant elle-même des crédits positifs l’année
marché par l’entité suivante.
négatifs
Cas 2 : moyenne des
émissions > CIBLE

CIBLE • Le gouvernement peut imposer des sanctions à l’entité qui ne


parvient pas à éliminer ses crédits négatifs.
Cas 1 : moyenne des • Les sanctions ne prennent pas la forme d’amendes ou de
émissions < CIBLE
pénalités financières.
Crédits
positifs • Les sanctions peuvent contraindre les opportunités
futures de l’entité, par exemple en restreignant son accès au
01/01/N 31/12/N marché.

Question posée : le fait qu’une entité reçoive des crédits négatifs (à compenser / éliminer)
représente-t-il une obligation actuelle répondant à la définition d’un passif au sens d’IAS 37 ?
41
Décisions récentes de l’IFRS IC
Negative Low Emission Vehicle Credits (IAS 37)

Réponse :
3 questions principales dans l’analyse : 3) L’entité dispose-t-elle d’une alternative réaliste à l’extinction
de l’obligation ?
1) Une sortie de ressources représentative d’avantages
• Cette question requiert l’exercice du jugement, car la conclusion dépend
économiques serait-elle nécessaire à l’extinction de de la nature des sanctions et des circonstances propres à l’entité.
l’obligation d’éliminer les crédits négatifs ? • Si l’entité conclut qu’elle n’a pas d’obligation légale (car accepter les
• Oui, quelque soit le moyen utilisé pour éliminer les crédits négatifs sanctions est une alternative réaliste), elle doit tout de même se poser la
(achat ou génération en interne de crédits positifs). question de l’existence d’une obligation implicite d’éliminer les crédits
• L’utilisation de crédit positifs générés en interne est considérée comme négatifs (par exemple, attentes fondées de tiers suite à des déclarations
une sortie de ressources, car l’entité aurait pu utiliser autrement ces publiques de l’entité).
crédits positifs, par exemple, en les vendant à d’autres entités. En les
utilisant pour ses propres besoins, l’entité se prive d’une ressource.
Conclusion : les dispositions d’IAS 37 sont suffisantes pour
déterminer si un tel dispositif crée une obligation qui doit donner
2) Quel événement crée une obligation actuelle d’éliminer les lieu à comptabilisation d’un passif.
crédits négatifs ?
• Fait générateur de l’obligation : production ou importation de véhicules,
dont la moyenne des émissions de CO2 sur une année civile est NB : l’IFRS IC n’aborde pas les problématiques éventuelles
supérieure à la cible définie par le gouvernement. relatives à l’évaluation de ce passif et renvoie uniquement aux
• L’obligation actuelle peut naître à tout moment pendant la période de dispositions générales de la norme IAS 37.
reporting.
• Obligation légale juridiquement exécutoire, sauf si accepter les
sanctions prévues est une alternative réaliste pour l’entité.

42
Décisions récentes de l’IFRS IC
Demand Deposits with Restrictions on Use arising from a Contract with a Third
Party (IAS 7)
Contexte : Décision de l’IFRS IC :

• Une entité détient un solde en sa faveur sur un dépôt à vue Analyse :


bancaire. Le contrat bancaire prévoit la disponibilité des
sommes à tout moment. • IAS 7.48 et IAS 1.66.d indiquent que les montants inclus
en trésorerie et équivalents de trésorerie peuvent faire
• L’entité s’est engagée contractuellement envers un tiers à l’objet de restrictions
maintenir un solde minimum sur ce compte et à n’utiliser les
montants disponibles sur ce compte qu’aux fins prévues au • Au cas présent, l’entité peut accéder aux montants
contrat. détenus en dépôt à vue on demand  les restrictions
contractuelles ne sont pas telles que le dépôt ne soit plus
Un classement en trésorerie et équivalent de trésorerie est-il de la trésorerie
approprié ?
Conclusion :
• Classement au bilan : trésorerie et équivalents de
trésorerie (si nécessaire, sur une ligne supplémentaire)
• Informations en annexe : restrictions d’utilisation

43
Nouveaux textes d’application obligatoire
au 1er janvier 2022
05
Nouveaux textes d’application obligatoire au 1er janvier 2022
Amendements limités

Standard Subject of amendment


IFRS 1 First-time Adoption Subsidiary as a First-time Adopter
of International Financial
AIP 2018-2020

Reporting Standards
IFRS 9 Financial Financial Instruments Fees in the ‘10 per cent’ Test for
Instruments Derecognition Focus
Illustrative Examples Illustrative Examples accompanying IFRS 16 Leases
accompanying IFRS 16 Focus
Leases
IAS 41 Agriculture Taxation in Fair Value Measurements
IAS 37 Provisions, Contingent Onerous Contracts—Cost of Fulfilling a Contract
Liabilities and Contingent Assets Focus
Amendments to IFRS 3 Business Reference to the Conceptual Framework
Combinations
IAS 16 Property, Plant and Property, Plant and Equipment—Proceeds before Intended Use
Equipment
Focus
Nouveaux textes d’application obligatoire au 1er janvier 2022
Amendments à IFRS 9 : Financial Instruments Fees in the ‘10 per cent’ Test for
Derecognition
Rappels : Précisions apportées par l’amendement :
Quand un passif financier est-il décomptabilisé (IFRS 9.3.3.1-3.3.2) ? Ajout (texte souligné) au B3.3.6 :
"For the purpose of paragraph 3.3.2, the terms are substantially
Modification ✓ Test quantitatif different if the discounted present value of the cash flows under the new
Extinction ✓ Test qualitatif terms, including any fees paid net of any fees received and discounted
substantielle
using the original effective interest rate, is at least 10 per cent different
from the discounted present value of the remaining cash flows of the
original financial liability. In determining those fees paid net of fees
received, a borrower includes only fees paid or received between the
Décomptabilisation du passif financier
borrower and the lender, including fees paid or received by either the
borrower or lender on the other’s behalf.”

Le « test quantitatif » (IFRS 9.B3.3.6) : Modalités de transition :

Valeur actualisée des flux (incluant commissions) du « nouvel » Application aux modifications ou échanges de dettes à compter de la
instrument différente d’au moins 10% de la valeur actualisée des flux de date de première application (i.e. ouverture de la période courante)
l’instrument d’origine

46
Nouveaux textes d’application obligatoire au 1er janvier 2022
Amendements à IFRS 16 : Illustrative Examples accompanying IFRS 16 Leases
(1/2)
Avantages incitatifs à la location : Illustration dans un cas complexe :

Définition : Contexte :
• Paiements que le bailleur fait au preneur, en lien avec un contrat Travaux d’agencement réalisés par le preneur sur l’actif sous-jacent
de location (ex. : un financement octroyé à la conclusion du remboursés par le bailleur
contrat) ; ou
• Remboursement ou prise en charge de coûts du preneur par le
bailleur (ex. : le paiement des pénalités dues par le preneur à un Comptabilisation (côté preneur) :
tiers en raison de la résiliation du bail précédent).
S’agit-il :
N.B. : les « coûts du preneur » ne sont pas définis par IFRS 16…
• de coûts du preneur remboursés par le bailleur (i.e. un avantage
incitatif à la location) ?
Comptabilisation (côté preneur) : • ou de coûts du bailleur pour des travaux réalisés par l’intermédiaire
du preneur (à comptabiliser selon les normes applicables) ?
• En diminution du droit d’utilisation (les avantages incitatifs à la
location font partie des paiements du contrat)
 Comptabilisation du remboursement en résultat au rythme des
amortissements du droit d’utilisation

47
Nouveaux textes d’application obligatoire au 1er janvier 2022
Amendements à IFRS 16 : Illustrative Examples accompanying IFRS 16 Leases
(2/2)
Illustrative Examples d’IFRS 16, exemple 13 En pratique, comment comptabiliser, dans les
états financiers du preneur, le remboursement
Version initiale de l’exemple 13 de la norme :
• La comptabilisation, dans les états financiers du preneur, du
par le bailleur des travaux d’agencement
remboursement par le bailleur des travaux d’agencements réalisés réalisés par le preneur ?
par le preneur sur l’actif sous-jacent ne relève pas d’IFRS 16
À notre avis, il convient de déterminer qui, du preneur ou du bailleur, contrôle
• (Quasiment) aucune explication sur la démarche ayant abouti à les agencements (et les comptabilise en immobilisation à son bilan) :
cette conclusion…
Le preneur contrôle les agencements Le bailleur contrôle les agencements
 Comment l’IASB est-il arrivé à cette conclusion ?...
 Cette conclusion est-elle généralisable à toute situation où le
bailleur rembourse des travaux d’agencement au preneur ?...
Leur remboursement par le bailleur Le preneur réalise les travaux pour
est un avantage incitatif à la location le compte du bailleur
Réactions de l’IASB :
• Reconnaît les ambiguïtés du texte de l’exemple 13
Ex. avec remboursement à la date de prise d’effet du contrat de location :
• Amende IFRS 16 pour retirer, dans le contexte et la solution de
l’exemple, toute mention relative aux travaux d’agencement Travaux : Travaux et remboursement du bailleur :
réalisés par le preneur et à leur remboursement par le bailleur Débit Crédit Débit Crédit
Dette fournisseur de Créance sur le
Immobilisation 10 Dette fournisseur de
 Suppression de toute ambiguïté dans l’exemple 13 travaux 10 bailleur (droit à
travaux 10
remboursement) 10
 Absence de réponse sur le fond (voir ci-contre) Créance sur le
Remboursement du bailleur :
Trésorerie 10 bailleur (droit à
Débit Crédit
remboursement) 10
Trésorerie 10 Droit d’utilisation 10

48
Nouveaux textes d’application obligatoire au 1er janvier 2022
Amendements à IAS 37 : Onerous Contracts—Cost of Fulfilling a Contract

Problématique : Réponse apportée par l’amendement :


Rappels : Coût d’exécution du contrat = coûts directement liés à un contrat :
Un contrat déficitaire selon IAS 37 est un contrat pour lequel : • Coûts incrémentaux liés à l'exécution du contrat (ex. : charges de
personnel et d’achats directs…) ; et
• Allocation des coûts directement liés à l'exécution de contrats (ex. :
Coûts inévitables Avantages économiques
> allocation d’une part des amortissements d’une immobilisation
pour remplir les obligations attendus du contrat utilisée pour exécuter des contrats…).

Fin d’une diversité d’approches :


Coût net de sortie du contrat Coût d’exécution du contrat
(montant le plus faible entre le (pour apprécier le caractère
coût d’exécution du contrat déficitaire d’un contrat)
ou toute indemnisation ou soit soit
pénalité de résiliation)
Approche restrictive Approche extensive
(coûts qui n’auraient pas été (coûts nécessaires à la
encourus sans le contrat, i.e. réalisation du contrat, i.e.
« Coût d’exécution du contrat » : coût marginal) coût « complet »)
• Notion non définie par IAS 37
• Des divergences d’application en pratique (voir ci-contre) Modalités de transition : application aux contrats encore en cours à la
date de première application (i.e. ouverture de la période courante),
sans retraitement des comparatifs

49
Nouveaux textes d’application obligatoire au 1er janvier 2022
Amendements à IAS 16 : Property, Plant and Equipment—Proceeds before
Intended Use
Rappels : Évolutions apportées par les amendements :
Évaluation initiale d’une immobilisation corporelle (IAS 16.15-16) : IAS 16.17(e):
“Examples of directly attributable costs are:
Évaluation au coût, incluant :
… costs of testing whether the asset is functioning properly (ie assessing
• Prix d’achat (y.c. taxes) whether the technical and physical performance of the asset is such that it is
• Tout coût directement attribuable capable of being used in the production or supply of goods or services, for rental
to others, or for administrative purposes), after deducting the net proceeds from
• Estimation initiale des coûts de démantèlement / remise en état selling any items produced while bringing the asset to that location and condition
(such as samples produced when testing equipment); and ...”

La notion de coût directement attribuable est ensuite illustrée IAS 16.20A:


au paragraphe 17 par des exemples (voir ci-contre). “Items may be produced while bringing an item of property, plant and equipment
to the location and condition necessary for it to be capable of operating in the
manner intended by management (such as samples produced when testing
whether the asset is functioning properly). An entity recognises the proceeds
from selling any such items, and the cost of those items, in profit or loss in
accordance with applicable Standards. The entity measures the cost of those
items applying the measurement requirements of IAS 2. ”

+ Modifications en cohérence apportées à l’information en annexe

Modalités de transition : application rétrospective

50
Autres actualités comptables
06
IFRS 16 : tests de dépréciation de droits d’utilisation (1/2)

Rappel de la problématique

• Actifs soumis aux dispositions d’IAS 36 (le plus souvent : testé au sein d’une UGT)
• Prise en compte des passifs dans la valeur comptable et la valeur recouvrable d’une UGT, selon
IAS 36 :
• la valeur d’utilité exclut en principe les flux des activités de financement (IAS 36.50)
• la valeur recouvrable inclut parfois certains passifs, s’ils sont compris dans le prix de cession
de l’UGT (IAS 36.78) ou simplement pour des raisons pratiques (IAS 36.79)

Quid des dettes de location IFRS 16 ?...

Sujet complexe qui a soulevé de nombreuses questions / difficultés… et a donné lieu à


l’émergence de différentes approches

52
IFRS 16 : tests de dépréciation de droits d’utilisation (2/2)
Rappel des différentes approches rencontrées
APPROCHE 1 APPROCHE 2 APPROCHE 3

Exclusion des loyers et de la dette Exclusion des loyers et déduction de la dette Déduction de la dette de la valeur comptable et
« Headroom » locative de la base testée et de la valeur d’utilité
prise en compte de l’intégralité des loyers
identique

Approche fondée sur IAS 36.78 Approche « des praticiens »


Approche fondée sur la qualification comptable de
(prise en compte de la dette dans la valeur de l’actif (plus simple à mettre en œuvre – mesure de
la dette de loyers en tant que dette financière
si dette indissociable) simplification)

• Prise en compte du ROU dans les actifs • Prise en compte du ROU dans les actifs
Actif testé

• Prise en compte du ROU dans les actifs testés testés


testés • Déduction de la dette de location de la • Déduction de la dette de location de la valeur
valeur comptable (IAS 36.78)) comptable de l’UGT (indissociabilité actif / passif)

• Exclusion des loyers des flux pris en compte • Exclusion des loyers des flux pris en compte
pour calculer la valeur d’utilité (horizon pour calculer la valeur d’utilité (horizon
• Prise en compte de l’intégralité des loyers
explicite) explicite)
Valeur d’utilité

• Prise en compte dans le calcul de la valeur


• Prise en compte dans le calcul de la valeur • Prise en compte dans le calcul de la valeur
terminale d’un loyer normatif
terminale d’un flux de renouvellement du terminale d’un flux de renouvellement du
ROU (CAPEX de maintenance) ROU (CAPEX de maintenance) • WACC pré-IFRS 16
• WACC post-IFRS 16 • WACC post-IFRS 16

• Déduction de la dette de location de la valeur


d’utilité (car le contrat est transféré en cas de
cession de l’UGT)

EECS/1022-07 – Impairment test of cash generating unit comprising right of use assets (mai 2022)
• L’ESMA exprime un désaccord de principe avec la position d’un émetteur (une entité de distribution louant des locaux pour son activité commerciale) appliquant la vue 3
• L’ESMA semble favorable à la vue 1 ou 2, avec un taux d’actualisation tenant compte de la composition de l’UGT (c.-à-d. un WACC ajusté de la dette IFRS 16)

53
Décote d’incessibilité sur les instruments de capitaux propres remis aux membres du
personnel (1/2)
L’ANC a annoncé le 29 septembre 2022 la caducité d’un certain nombre de communications du CNC

Cette annonce vise notamment le Communiqué CNC du 21 décembre 2004 relatif aux PEE,
recommandant de valoriser la décote d’incessibilité comme le coût d’un stratégie en deux étapes
consistant :
• À vendre à terme les actions incessibles,
• À acheter un même nombre d’actions au comptant, en finançant cet achat par un prêt dont les conditions seraient celles du
marché de particuliers (ou de salariés).

Encaissement des flux


Encaissement du prix de
empruntés pour financer
vente à terme de l’action
l’achat d’une action
initialement incessible
cessible Le cout de la stratégie :
+ coût de la vente à terme

+ intérêts de l’emprunt
Remboursement du
Dividendes montant emprunté et des
- dividendes reçus de l’action incessible
intérêts dus

Date d’attribution Fin période incessibilité

54
Décote d’incessibilité sur les instruments de capitaux propres remis aux membres du
personnel (2/2)

La méthodologie du CNC, consistant à calculer la décote d’incessibilité du point de


vue du membre du personnel (taux du marché de particuliers et non d’un intervenant du
marché), est contestée de longue date (au motif qu’elle majore la décote d’incessibilité, et
donc minore la charge IFRS 2)… mais de nombreux groupes continuent à s’y référer
(explicitement ou implicitement).
• Dans une agenda decision (IFRIC Update de novembre 2006) l’IFRIC rejette expressément une
méthode d’évaluation de la décote d’incessibilité qui ne prendrait en compte qu’un marché de
particuliers (ou de salariés).

Avec la caducité du texte du CNC, les entreprises ne disposent plus de base de


doctrine pour justifier leurs modalités de calcul et l’utilisation de paramètres
spécifiques aux employés.

55
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