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Conférence
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1984.
11 J. Dubois, Le Martyrologe d’Usuard, SH 40, Bruxelles 1965.
12 Contrairement à ce qui est écrit par J. Gribomont, dans AB
75,1957, p. 119, et repris par B. de Gaiffier, dans AB 77, 1959, p. 419 !
13 Sedulius Scottus, Mt 17,8, Kommentar zur Evangelium nach
Matthäus 11,2 bis Schluss Anhang, Register, coll. Aus der Geschichte der
Lateinischen Bibel 19, éd. B. Löfstedt, Freiburg 1991, p. 418.
14 Cf. Ouvrages posthumes de D. Jean Mabillon et de D. Thierri Ruinart,
t. 1, Paris 1724, p. 192 ; Opusculum de pane eucharistico, PL 106,886 (éd.
1864). Cf. B. Heurtebize, « Ildefonse », DTC 7, 1922, col. 743-744.
15 El Sacramentario de Vich, éd. A. Olivar, Monumenta Hispaniae
sacra. Serie liturgica IV, Barcelone 1953, p. 74-76 (messe de la vigile et du
jour de la Transfiguration du Christ).
16 Sacramentarium Rivipullense, éd. A. Olivar, Monumenta
Hispaniae Sacra. Serie liturgica VII, Madrid-Barcelone 1964, p. 165.
17 J. B. Ferreres, « La Transfiguration de Notre Seigneur.
Histoire de sa fête et de sa messe », dans Ephemerides theologicae
lovanienses 5, Louvain-Bruges 1928, p. 636.
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52 PL 117,233.
53 PL 117,188. Et encore dans Ep II Co, PL 117,618 ; Apoc, PL
117,947 ; 1172.
54 Hildemar de Corbie, Commentaire de la Règle de saint Benoît,
édition princeps de R. Mittermüller, Ratisbonne 1880, légèrement
révisée et complétée sur http://hildemar.org/.
55 Isidore de Séville, De ecclesiasticis officiis I,37, CSL 113, éd. C.
M. Lawson, 1989, p. 43. C’est une reprise d’Augustin, Ep 55,15,28. Ce
passage est omis dans l’édition de R. Mittermüller.
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Sources des commentaires carolingiens sur Mt 17,3-12
Mt RABAN MAUR OTFRID SEDULIUS PASCHASE PS.-ALCUIN CHRISTIAN HEIRIC
CCCM 174A CCCM 200 SCOTTUS RADBERT CCCM 159 STAVELOT CCCM 116
= Ps.-Bède AGLB 19 CCCM 56A CCCM 224, p. Hom I,34
329-332
17,3 Bède Hom I,24 Bède Hom I,24 Bède Lc Origène Mt Com Bède Mc Raban Mt
Jérôme Mt Christian
Paschase
17,4 Bède Hom I,24 Bède Hom I,24 Bède Mc ; Hom I,24 ; Origène Mt Augustin Hom Heiric
79A
Bède Mc Jérôme Mt
Paschase Ps.-Bède Mt
Jérôme Mt Jérôme Mt
17,8 Jérôme Mt Jérôme Mt Bède Mc Cf. Jérôme Mt Cf. Jérôme Mt Cf. Jérôme Mt
Sedulius Paschase
Adomnan 2,27,3.1-2
Commemoratorium
17,9 Jérôme Mt Jérôme Mt Bède Mc/ Jérôme Mt Hilaire Mt Heiric
Jérôme Mt
Orléans BM 65 xxxxxxxxxxxx
Origène Mt xxxxxxxxxxxx
1. D’où viennent-ils ?
Le Ps.-Alcuin et Paschase présentent Moïse comme
venant des enfers et Élie, des airs, ce qu’a fait Chromace
d’Aquilée, tant dans son Commentaire sur Matthieu que dans
son homélie sur saint Jean l’évangéliste73. À la localisation,
le Ps.-Alcuin ajoute une interprétation spirituelle :
On doit se demander d’où vient Moïse et d’où
vient Élie. Moïse de l’enfer, Élie, de l’air. Par Moïse,
on peut comprendre les corps des enfers, et par Élie,
on comprend ceux qui méditent les choses célestes74.
2. Moïse et Élie ou Élie avec Moïse ?
Selon Marc 9,4, Élie apparut avec Moïse. Marc place
ainsi Élie avant Moïse75, alors que Matthieu et Luc mettent
l’ordre chronologique, Moïse et Élie apparurent. Ce détail
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Bède :
De quelle manière ils sont apparus et de quoi ils se
sont-ils entretenus avec lui, Luc l’écrit plus clairement :
C’étaient Moïse et Élie, dit-il, apparus avec gloire, et ils
parlaient du départ qu’il allait accomplir à Jérusalem 80.
Donc Moïse et Élie se sont entretenus avec le Seigneur
sur la montagne et parlaient de sa passion et de sa
résurrection, qui, accomplies dans le Seigneur, d’une
part sont découvertes maintenant à quelques sages et
d’autre part le seront plus clairement dans le futur à
tous les élus.
Le commentaire de Paschase Radbert sur Mt 17,3, plus
développé, combine des passages d’Origène, de Jérôme,
d’Ambroise et d’un commentaire sur les évangiles, anonyme,
contenu dans le manuscrit Orléans, BM, Ms 65, ixe siècle,
non édité. Il n’en existe que des éditions fragmentaires.
« Selon les dernières études, il fut rédigé au viiie siècle par
un clerc originaire d’Irlande.81 »
Il sait donc parfaitement pourquoi ces deux
seulement sont apparus avec lui, en gloire, sur
la montagne, celui qui comprend que la loi est
spirituelle 82 et que la loi prend sens par Moïse83, ainsi
que sont manifestes par Élie les prédictions de tous
les prophètes, dont absolument aucun fidèle ne doute
qu’elles n’annoncent le Christ84.
80 Lc 9,30.
81 CLMA, t. 2, ALC 65, p. 471-473.
82 Rm 7,14.
83 Cf. Jn 1,17.
84 Paschase Radbert, Expositio in Matheo libri XII (V-VIII), CCM
56 A, éd. B. Paulus, 1984, p. 836.
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Maxime le Confesseur96 :
1. Identification de Moïse à la Loi, d’Élie aux prophètes.
2. Moïse, la sagesse, Élie, la bonté
3. Moïse, la connaissance, Élie, l’éducation
4. Moïse, l’action, Élie, la contemplation
5. Moïse, le mariage, Élie, le célibat97
6. Moïse, la mort, Élie, la vie
7. Personne n’est mort auprès de Dieu, excepté celui
qui s’est fait lui-même mourir par le péché
8. Le Verbe, principe et fin de la Loi et des prophètes
9. Moïse, le temps, Élie, la nature
10. Moïse, la création sensible, Élie, la création spirituelle.
En dehors de la première, de la cinquième et de la
sixième, les sept autres explications sont propres à Maxime.
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Conclusion
À la suite d’Origène, pour les exégètes carolingiens,
Moïse et Élie personnifient la Loi et les prophètes. Leur
venue auprès de Jésus transfiguré permet de réfléchir à la
place de la Loi et des prophètes par rapport à l’Évangile.
Raban, Otfrid, Sédulius, Christian Stavelot et Heiric
d’Auxerre, à la suite de Bède, soulignent aussi que Moïse
est mort, alors qu’Élie est vivant. Leur présence à la
Transfiguration annonce que morts et vivants seront ravis
en même temps sur les nuées à la rencontre du Seigneur et
qu’ils seront toujours avec lui.
Selon l’exégèse de Jérôme, qui dépend de celle d’Origène,
quand la voix du Père retentit, Moïse et Élie disparaissent
afin qu’il soit clair que c’est à Jésus qu’elle rend témoignage.
Tous les exégètes carolingiens reprennent ce sens littéral
hiéronymien, soit textuellement soit en le résumant.
Certains auteurs mettent l’accent sur l’ombre de la loi et
des prophètes, qui se retire devant la lumière de l’Évangile
(Heiric), mais d’autres soulignent leur lien indissoluble
(Raban).
Ce rapide parcours montre combien à l’époque
carolingienne l’étude de la Bible était inséparable de celle
des Pères. Les auteurs carolingiens s’appuient dans leurs
commentaires de la Transfiguration essentiellement sur
le Commentaire de Matthieu de Jérôme et sur ceux de Bède.
Chaque verset biblique peut recevoir des interprétations
multiples. Paschase Radbert, dont le commentaire n’est pas
une simple anthologie de textes, et Jean Scot, qui ouvre
l’exégèse latine à la pensée grecque, sont sans doute les
deux plus originaux commentateurs du ixe siècle106.
106 B. Smalley, The Study of the Bible in the Middle Ages, University
of Notre Dame Press, Indiana 1964, p. 38.
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Appendice
Quelques lieux iconographiques carolingiens de la
Transfiguration
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Dufrenne en 1972109.
Ces trois représentations de la Transfiguration du Christ
figurent toutes le moment où Moïse et Élie sont visibles
auprès du Christ situé au milieu d’eux, et non le moment
où Jésus est seul.
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© Musée Victoria & Albert, Londres
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(Source : Wikimedia commons)