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lequel l’homme transforme intelligemment la nature pour lui soutirer (arracher) un résultat utile
profitable ou bénéfique.
La fatalité, ce concept est employé pour designer quelque chose à laquelle on ne saurait
échapper, un destin, auquel on n’est condamné.
Problématique :
L’homme est-il enclin (condamné) au travail ? Sa destinée le condamne –t-il à transformer la
nature pour sa survie ? La précarité originaire de l’homme, ne le condamne-t-elle pas à dure
labeur du travail ? Le travail fait-il partir de notre essence ? Le destin de l’homme est-il lié au
travail ? (Thèse unique)
Axes de réflexion
Oui le destin de l’homme est lié au travail. Sans le travail en tant que possibilité de nouvelle
création artificielle la vie de l’homme serait limitée au stade biologique d’une extrême précarité.
C’est par le travail que l’homme s’accompli, profitant d’une nouvelle existence plus commode,
plus civilisé, plus heureux, une vie largement supérieure à celle des animaux. En effet, si le
travail nous arrache tout ce qu’il nous a donné, notre existence allait tomber au plus bas degré
de l’échelle. C’est par le travail que l’homme crée l’histoire et parvient à améliorer son cadre
existentiel. Le travail est tellement utile à l’humanité que des penseurs comme Bergson
définissaient l’homme comme un « Homo Faber » (homme susceptible de fabriquer des outils).
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animal encore moins des tarés congénitaux (né avec des bêtises) mais simplement parce qu’ils
sont victimes d’un ‘’vide culturel’’. Aristote a donc raison de considérer l’homme comme un
« animal politique ».
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Synthèse : La violence ne pas une voix de recours mais s’il défend une cause noble elle serait
la bienvenue. Seule la violence aveugle qu’il faut déplorer, seule dont son unique vocation n’est
que de vaincre ; dissuader ; détruire pour le plaisir.
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appréhender ce qui est caché, ce qui échappe à la saisie immédiate des organes de sens.
« Nos sens nous trompe » disait Descartes. C’est d’ailleurs pourquoi toute philosophie
commence par le doute, ce qui a valu à Descartes d’entreprendre sans doute hyperbolique
faisant table rase de toutes ses connaissances.
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Soucieux de son devenir, l’être humain ne se contente pas seulement de vivre mais
cherche surtout à saisir ce qu’il est. C’est en sens qu’il se pose des questions telles que : ‘’suis-
je ce que j’ai conscience d’être ? Peut-on définir l’homme par la conscience ? En quel sens
peut-on définir l’homme par la conscience ou quel sens serait-il ce qu’il a conscience d’être ?
Ne serait-il pas une erreur de définir l’homme par la seule conscience du moment où
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La conscience en tant que ‘’cum scientia’’ est la connaissance du sujet de ses actes et
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de ses états d’âmes. C’est en ce sens que René Descartes déclare que l’homme est purement
et simplement ce dont il a conscience d’être. Dans ce sens il écrit dans le discours de la
méthode 1637, 4e partie « j’étais une substance dont toutes consciences de la nature
n’est que de penser et qui pour être n’a besoin d’aucun lieu, ne dépend d’aucune chose
matérielle » ; « en sorte que c’est moi, c’est-à-dire l’âme, pour laquelle je suis ce que je suis, et
entièrement distinct du corps ». Selon Descartes, l’homme se définit entièrement par la
conscience puisque l’âme n’a pas besoin du corps pour exister, en ce sens la conscience en
tant synonyme de l’âme occupe tout le psychisme humain et le définit, d’où ce ‘’cogito’’
cartésien le « je pense, donc je suis » : l’homme est pur conscience du moment où par un
travail de réflexion, il se saisit soi-même. En posant la réalité de la substance pensante,
Descartes affirme la souveraineté de l’esprit sur l’ensemble de ces productions et identifie la
pensée à la conscience, nous comparons aisément que l’homme se définit par la conscience et
que son corps. Je suis individuellement et irréfutablement (incontestablement, indéniablement)
un moi conscient, qui n’a besoin d’aucune autre chose pour se définir comme nous le précise
Sesants dans les principes de la conscience 1644 : « par le mot de pensé, j’entends tout ce
qui se fait en nous de tel sorte que nous l’apercevions immédiatement pour nous-même ». Du
moment où je suis maitre de tout ce qui se passe en moi, je ne peux définir que la conscience.
Autrement dit tout ce qui se relève pas de mon pouvoir appartient au corps et ne me définit en
rien. Il n’y a de pensé que par l’unique sujet ‘’je’’ et la pensé est toujours volontaire. Je me
définis en ce sens comme volonté comme l’atteste Sartre aussi pour l’homme il n’y’a « qu’une
façon d’exister… » c’est d’avoir conscience qu’il existe.
Cependant compte-tenu du caractère lacunaire (présente des lacunes) de la
conscience, a-t-on le droit de définir l’homme par la seule conscience ou de pensé qu’il n’est
que, ce dont il a conscience d’être ?
L’homme ne se définit par la seule conscience ou il n’est pas toujours ce qu’il pense être, car la
conscience ou la connaissance de soi présente des insuffisances ou des limites. Du moment où
la conscience de soi n’est qu’une auto-appréciation elle peut être entaché de subjectivité. En ce
sens l’homme en tant qu’individu peut se surestimer ou se sous-estimer. Autrement dit, la
conscience que j’ai de moi peut-être une illusion. Nous ne pouvons-nous apercevoir tel que
nous somme et tel que nous souhaitons être. Le plus souvent nous prenons pour conscience ou
pour connaissance ce qui est illusion du moment où nous projetons nos désirs sur le monde et
sur nous-même. Pour parler de ses illusions de la conscience, Spinoza avance que : « les
hommes se croient libre par la seule raison qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorant
des causes par lesquelles ils sont déterminés ». Ethique livre III 1675.
Aussi Alain lui-même n’avance-t-il pas que l’homme est obscur à lui-même ? Cela atteste que
l’homme n’est pas que ce qu’il a conscience d’être, il présente des parties obscures.
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témoignage de la conscience. Par exemple notre expérience quotidienne plus personnelle (acte
manquée, rêves, stresses, névroses), nous met en présence d’idée qui nous reviennent que,
nous en connaissons l’origine et de résultat des pensées dont l’élaboration nous est demeuré
caché. Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous
abstenons à prétendre qu’il faut bien percevoir par la conscience, tout ce qui se passe en nous,
en fait d’actes psychiques. Ces actes qui échappent au contrôle de la conscience s’ordonnent
dans un ensemble dont on veut montrer la cohérence si nous interpelons les actes
inconscients. L’homme ne peut être défini par la seule conscience car il n’est pas que ce qu’il
pense mais il est aussi ce qu’il ne pense pas. Comme précise Heidegger « l’homme n’est pas
seulement Homo Sapiens mais il est aussi et surtout Homo démence », l’homme est un fou
sage. En ce sens il est inconscient à en croire le freudisme.
Si donc l’homme a une dimension folle, il est insensé (déraisonnable, absurde) de
vouloir définir par la seule conscience. Mieux l’hypothèse de l’inconscient permet à l’homme
une meilleure compréhension de soi, en rapport avec autrui. En ce sens comme l’homme ne se
définit pas seulement par la conscience, par ce dont il est conscient d’être, mais aussi et surtout
par ce qu’il ignore, par l’inconscient, il devrait passer nécessairement par autrui pour une
meilleure définition de soi.
En définitive nous devons comprendre que la conscience n’est pas une qualité
possédée mais un instrument d’une conquête inachevée qui passe par mise en épreuve de
certitude que nous croyons les mieux fonder. C’est dans cette procédure que s’inscrit tout
l’œuvre de Freud. L’homme ne se définit pas seulement par la conscience mais aussi et surtout
par l’inconscient qu’il soit physiologique ou psychique.
On a coutume de dire que l’homme est un être raisonnable. En ce sens il est apte
d’accéder à la réalité des choses et de soi-même. Paradoxalement le sujet soumis à notre
analyse nous demande si la conscience est-elle source d’illusion. En quel sens la conscience
est-elle source d’illusion ? Toutefois l’homme dispose-t-il d’un autre moyen plus efficace que la
conscience pour accéder à la connaissance de soi et du reste du monde ?
Contrairement à ce qu’ont soutenu Descartes et les Cartésiens ‘’la conscience est une
source sûre de la connaissance’’, force est de constater que la conscience sous sa forme intuitu
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nous conduit en erreur ou est une source d’illusion. L’illusion étant le fait de prendre l’apparence
pour la réalité, le plus souvent nous considérons pour vrai ce qui est faux. C’est ainsi que sur le
plan existentiel, pendant longtemps l’homme avait cru que sa planète terre serait le centre du
monde et que tout tourne autour d’elle. Aussi l’homme c’était considéré comme l’être supérieur
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La conscience est souvent lacunaire voir illusoire, cependant elle est la seule voix qui
fait l’excellence de la nature humaine. Du moment où c’est grâce à la conscience que l’homme
accède à la réflexion qui l’élève au-dessus de tous les êtres vivants.
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- Peuvent-elles faire bon ménage avec celles de l’inconscient qui admettent l’idée selon
laquelle l’homme est fondamentalement un être libidinal, de pulsions sexuelles ?
- Ou au contraire, la reconnaissance de l’inconscient, à côté de la conscience, comme
participant de la définition ou de l’essence de l’homme, loin d’être une humiliation du
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La conscience est gouvernée par l’inconscient qui le rend faible et impuissant à faire le
bien. Paul VALERY : « La conscience règne mais ne gouverne pas. »
Axes de réflexion 2 : La conscience distingue l’homme de l’animal
La connaissance définit l’homme et le distingue de tous les autres êtres.
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SUJET N°12 : Peut-on considérer l’inconscient comme une nature ou une histoire ?
I. DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES ESSENTIELS
- L’inconscient : Instance psychique où sont emmagasinés les instincts, les pulsions, les désirs
refoulés, ensemble de la vie psychique qui échappe à la conscience.
- Nature : C’est le donné, c’est l’ensemble des dispositions innées chez un sujet.
- Histoire : Ensemble d’aptitudes, d’attitudes, d’expériences et d’évènements acquis au cours de
l’existence d’un individu.
II. REFORMULATION
L’inconscient en tant que l’ensemble des pulsions, représentations et désirs refoulés chez un
sujet donné est-il inné ou acquis ?
III.PROBLEMATIQUE
Quelle est la nature de l’inconscient ?
IV– AXES D’ANALYSE ET REFERENCES POSSIBLES
Axes de réflexion 1 : L’inconscient comme instance psychique innée
L’inconscient est un phénomène universel car il se manifeste chez tout être humain
sans distinction de race, de culture, de région, de religion….
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FREUD, Métapsychologie : « Aussi bien chez l'homme sain que chez le malade, il se
produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent
d'autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience. »
Les phénomènes inconscients (désirs, passions, etc.) sont indissociables de la définition
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SUJET N°14: l’homme est-il acteur de son histoire ? Ou L’homme est-il agent de son destin ?
L’homme étant le seul être conscient de l’écoulement du temps est donc le seul animal
à avoir le privilège, la jouissance d’avoir une histoire ; c’est-à-dire de disposer d’un patrimoine
culturel. En ce sens, l’animal, par manque d’un repère dans la nature, végète dans l’ignorance.
Par contre l’homme ayant conscient du passé, du présent et du futur organise
parcimonieusement sa vie dans l’espace et le temps. Et ce privilège d’être conscient de
l’histoire implique chez l’homme une certaine forme de liberté car en sachant d’où il vient et où il
va, il prépare en conséquence son avenir : d’où cette idée de liberté ‘’existentielle’’ selon
Heidegger et Sartre.
Aussi cette disponibilité du patrimoine historique permet à l’homme d’évoluer : d’où l’idée de la
‘’perfectibilité’’ chez Rousseau.
Entre autre, comment passé l’histoire de l’homme à l’histoire de l’humanité ? L’histoire de
l’homme serait synonyme de l’histoire de l’humanité du moment où, malgré la diversité des
cultures, on reconnait aujourd’hui à toute culture son historié.
Aussi l’humanité est constituée de l’ensemble de tous les hommes. Cette unité de l’histoire de
l’humanité a été notifiée par Hegel quand il précise que tous les évènements historiques dans
leur désordre, retrouvent un ordre final : celui de permettre à l’esprit absolu de se réaliser.
Aujourd’hui cette unité de l’histoire dans l’humanité se reconnait dans l’ère de la communication
et des nouvelles technologies de l’information, dans l’économie mondiale et aussi dans la
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politique : d’où l’idée de village planétaire. En ce sens c’est le privilège de l’humanité d’avoir une
histoire par opposition à l’animalité qui en est privé.
Cependant n’est-ce pas un anthropocentrisme (l’homme au centre de toute chose) de la
part de l’humanité de s’approprier toute l’histoire ? Du moment où la nature, la chose et les
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animaux, bref tous les êtres vivants ont une histoire ? C’est-à-dire qu’ils sont tous aussi bien
que l’homme lui-même soumis aux changements qui sont opposés par le temps et dans le
temps. Cela dit que l’humanité n’est pas seulement une conscience de l’histoire mais aussi une
conscience dans l’histoire ; et cet Etat le lie aux autres êtres vivants dans l’espace et dans le
temps.
Aussi l’humanité étant l’objet de l’histoire, dépend d’une situation qui ne relève pas de son seul
choix. Ainsi chaque être humain ‘’étant embarqué’’ ‘’étant jeté’’ n’est-il pas plus juste de lui
demander est-ce la responsabilité de l’humanité d’avoir une histoire ? En ce sens Sartre précise
que l’homme est condamné à être libre ; et être libre signifie être responsable. En effet l’histoire
de l’humanité étant aussi celle de l’aliénation ; de souffrance de l’humanité, devient comme
responsabilité et que devant laquelle l’humanité doit répondre. Ainsi l’humanité étant l’auteur de
son histoire, de l’histoire tout court, le privilège implique alors une charge une obligation.
L’homme étant à la fois une conscience dans l’histoire et conscience de l’histoire ; l’humanité a
autant la charge que le privilège de cet héritage culturel.
Le privilège de l’humanité est d’avoir une histoire car cette dernière fait de l’homme
l’âme du monde. Et avoir une histoire suppose la capacité de répondre à son défit de façon
créatrice. En ce sens l’histoire reste et demeure une conquête de l’humanité.
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découle un Etat morbide et passif de la volonté qui ne peut plus s’affirmer ou s’afficher.
Désormais le passionné n’a qu’une seule idée en tête, celle de son objet fétiche qu’il exalte
sans retenu et dont sa force tyrannique efface toute forme de seconde préoccupation. Comme
disait Marcel PROUST « dès qu’on aime on aime plus personne ». En effet, l’envahissement
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de l’énergie passionnelle fait que le passionné n’a plus de force et de volonté pour s’ouvrir aux
autres hommes et aux autres perspectives de la vie. Le sentiment se développe en lui, sans lui
et malgré lui. Et c’est là que la passion rétrécit (réduire) l’existence en l’a ramenant à un seul
objet ou à un seul idéal. Elle est la valorisation partielle et partiale du monde.
Lamartine disait « un seul objet vous manque et tout est dépeuplé ». La volonté du
passionné aliéné par le rythme exacerbé au désir n’a plus d’initiative personnelle et deviens
par-là la victime d’une force fatale qui l’embarque et qui l’entraine à sa suite. Une femme
médiocre paraitra angélique, époustouflante pour celui qui en est passionné puisque tous ses
rêves, tout son bonheur, ces plus beaux souvenirs, tout le plaisir qu’il tire de la vie vient se
greffer, polariser, se placarder sur l’objet de sa passion. C’est ce processus d’embellissement
infini et illusoire que Stendhal appel « phénomène de cristallisation », phénomène par lequel
l’objet est survalorisé et disqualifie tout le reste. C’est d’ailleurs pourquoi le passionné ressent
de la peur vis-à-vis de l’objet qui est intouchable, idolâtrie, infinitisé, porté à son plus haut degré
de valeur. La passion est ainsi une déroute de la raison et la raison dévire du passionné ne
passe que par des images romantiques qu’il fabrique dans sa tête, d’où son désir de vivre dans
l’ignorance. C’est pourquoi celui qui le juge de l’extérieur ne peut jamais le comprendre.
Ce qui est encore déplorable est que le passionné est imperméable à toute forme de
critique, réfractaire (hostile), à toute opinion contradictoire. C’est pourquoi Kant le considère
comme « un malade qui ne veut pas guérir ». Tout conseil et reproche fait au passionné ne
tombe que dans les oreilles d’un sourd dès lors ou, il se trouve être dans ce que Ribot appel
« la logique passionnelle » qui lui empêche de voire la vie dans ses dimensions réels.
Mais pourtant, si pour les Moralistes, la passion est exécrable, audacieuse, et
abominable, pour les romantiques, la passion constitue une source d’énergie capable de
conduire l’homme au bonheur. Malgré tous ses inconvénients, la passion a un rôle important à
jouer dans la vie de l’être humain.
N’est-ce pas opté pour une humanité moche, sans goute que de refuser à l’homme sa
puissante partie sentimentale, sa sensible faculté d’aimé? Descartes lui-même a reconnu que
« les hommes émus par leurs passions sont capables de gouter le plus de douceur en cette
vie ».
L’amour est le sentiment le plus fort auquel les hommes restent très sensibles, très attachés
pour la conquête de leur bonheur terrestre. En effet, le bonheur qu’un garçon ou une fille
médiocre que nous aimons peut nous donner dépasse tous les autres plaisirs du monde.
N’est-ce pas encore annihiler (détruire) le sens même du progrès ou du développement
que de vouloir refuser nos passions? En effet, la froide raison dans cette tergiversation
(hésitation) dans ces craintes et ces multiples calcules ne sauraient à elle seule nous conduire
au succès. C’est en cela que la volonté à besoin de la passion pour se réveiller de sa faiblesse,
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combattre et vaincre ». En effet, la passion est importante en ce sens où elle stimule le courage
et la détermination, réveille le courage et la détermination de notre âme en guise de la rendre
plus tranchante, développe l’intelligence et donne par-là de la valeur à la vie. Selon Nietzsche
« attaquer les passions, c’est attaqué la vie à la racine » ; car la passion n’est rien d’autre que
l’ambition qui anime l’homme de vouloir accomplir des grands projets et contribuer à l’œuvre de
construction de l’humanité.
Mais c’est surtout avec Hegel qu’on trouve un véritable panégyrique, une sérieuse apologie de
la passion. C’est en ce sens que ce dernier disait « rien de grand ne s’accompli au monde
sans passion ». La passion ne se réduite donc pas à la passivité, elle est aussi et surtout
activité. Par son dynamisme, elle stimule des grands hommes, moteurs de l’histoire, source des
œuvres sublimes, conditions de progrès, de réussite. « Seuls les grands hommes font
l’histoire » disait Hegel. Toutes les grandes figures à qui l’histoire a rendu hommage (Nelson
Mandela, Martin Luther King, Patrice Lumumba, Cheikh Anta-Diop, ABDOU Moumouni…) ont
tous été émus par leurs passions. Dès lors on comprend qu’un homme qui n’éprouve aucune
passion ne peut ni être heureux, ni accomplir des œuvres grandioses, ni même accomplir son
histoire. C’est pourquoi pour VAUVENARGES « un homme sans passion serait un roi sans
sujets ». Pour ce dernier une vie sans passion est une existence médiocre vouée à l’échec.
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En quel sens ma passion résulte-t-elle de mon caractère et des idées qui m’animent ? N-a-t-on
pas coutume de dire que la passion est toujours passion de quelque chose ? Aussi comment
comprendre le caractère invincible de la passion ? N’existe-il aucun remède contre la passion ?
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« Par ma passion c’est moi », nous comprenons que c’est l’imagination qui est au
fondement de ma passion. En effet c’est l’imagination qui réalise tous ces désirs humains, car
elle nourrit les affamés et guérir les malades.
Sur le plan religieux surtout c’est l’imagination pure et simple qui justifie la passion religieuse.
Ainsi le passionné imagine le plaisir futur dans lequel il vit en avance. La passion est la
représentation du plaisir futur ; et l’imagination du plaisir implique un souverain sur la valeur.
Anticiper un plaisir c’est être prêt à dire que cela est bon.
Sur le plan de l’amour, passion, imagination du plaisir futur conduit le passionné au processus
de la cristallisation à travers lequel il attribut toute qualité et toute vertu à l’objet passionnel.
C’est à partir de cette fonction d’anticipation effective et d’évaluation latente qu’il faut
comprendre le pouvoir qu’à l’imagination de fasciner (séduire) de duper le passionné de tel
sorte que qu’il perd le contrôle de soi. Pour le passionné, l’imagination ne montre pas
seulement la chose et la valeur, mais elle le fascine par l’absence même de l’objet car rien ne
s’oppose au processus de l’imagination. A partir de cette imagination ses plaisirs imaginés, le
passionné ne sait plus à quel saint se vouer et pense que sa passion est une fatalité. C’est en
ce sens que « ma passion c’est moi, et c’est plus fort que moi ». C’est en ce sens que le
passionné considère sa passion comme un destin qu’on ne peut changer. Pour le passionné
raffiné, sans fin en quantité enduré, en diversité, l’objet de la passion est une réalité
incontournable ; telle la passion de séduction de Don Juan. La fascination s’accélère et de
cette imagination fascinante que procède les traits les plus remarquable de la conduite
humaine. En effet la passion humaine est démesurée, infinie, non manipulable, invincible car
son point réel de satisfaction est masqué par des exigences fictives et surtout inertes. C’est
pourquoi toute civilisation humaine depuis son économie jusqu’à ses sciences et ses arts est
marquée par la passion à laquelle elle ne peut se soustraire. C’est effectivement pour ces
raisons qu’Alain renchéri (ajouter) que malgré que : « ma passion c’est moi et c’est plus fort
que moi ».
Cependant bien que c’est l’imagination qui agréer la passion n’a-t-on pas coutume de
dire que la passion est toujours passion de quelque chose ? Autant qu’on ne peut imaginer la
passion chez un être désincarné (dépourvu de chair), autant la passion est suscitée par un
objet extérieur.
Par ailleurs malgré que la passion soit plus forte que le passionné, l’homme en tant qu’être
raisonnable devrait-il se résigner ? N’envisage-t-il pas quelque remède contre la passion ?
Bien que la passion c’est l’imagination qui alimente la passion, cette dernière reste toujours
passion de quelque chose, et de nature la passion est invincible malgré la tentative de l’homme
pour la dominée.
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L’homme par essence ne peut échapper à toute passion car le fondement de cette
dernière et en lui-même. D’où le sens de la citation d’Alain « toutes les flèches sont lancées par
vous et reviennent sur vous ». C’est cette complicité de l’homme vis-à-vis de la passion qui la
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rend inflexible. N’est-ce pas en ce sens que les moralistes condamnent la passion ?
SUJET N°21 : Les passions sont-elles pour la lucidité un obstacle ou une condition ?
Pour se sentir soi-même il faut nécessairement être seul surtout quand nous savons la
liberté dans l’absolue se définit comme absence de toute contrainte. Etre libre c’est se sentir
alaise, nécessite l’absence d’autrui. Et selon les termes de Jean Paul Sartre la simple
présence d’autrui est la « la chute originelle ».
Il faut être seul pour se sentir soi-même car autrui n’est injure. C’est ainsi que Rousseau
évoque la solitude qui offre à l’homme une vie tranquille, une vie sans gêne. Dans ce sens
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Rousseau écrit dans ‘’rêveries du promeneur solitaire’’ « j’ai encore était mieux être moi
dans ma misère que d’être aucun de ces gens-là dans toute prospérité ». On souhaite vivre
seul car chacun de nous ne s’oppose qu’en s’opposant aux autres d’où la célèbre formule de
Thomas Hobbs : « l’homme est un loup pour l’homme, c’est la guerre de tous contre tous » ;
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Spinoza renchérit en ces termes « les gros poissons mangent les petites ».
Aussi selon les théoriciens de l’Etat de nature tel Thomas Hobbs, « l’homme est naturellement
méchant ». En ce sens Emmanuel Lutinas écrit : « autrui en tant qu’autrui n’est pas seulement
un alter-égo, il est ce que moi je ne suis pas ; il est faible, alors que moi je suis le fort ; il est
pauvre, moi je suis le riche ». Il n’y a pas de plus grande hypocrisie que celle qui a inventée la
‘’charité bien ordonnée commence par soi-même’’. Autrui aliène ma liberté dans le sens où il
me juge.
Autrui, excité par la volonté de puissance me piétine et devient ainsi source de mon aliénation.
D’où le refus de Rousseau d’intégrer la société. Dans ce sens il écrit « je suis devenu solitaire
ou comme ils disent insociable et misanthrope, parce que la plus sauvage solitude me parait
préférable à la société méchante qui ne se nourrit que de trahison et de haine ». Autrement dit
un homme extrêmement isolé de la communauté ne fait en aucune façon d’être affecté. Si j’été
resté libre, isoler je n’aurais fait que du bien car je n’ai dans le cœur le germe d’aucune façon
nuisible.
Cependant la vie solitaire n’étant qu’une vie illusoire et la liberté comme absence de
contrainte n’étant qu’une vie de l’esprit, l’absence d’autrui ne serait-elle pas aussi chimérique.
L’absence d’autrui serait en ce sens un enfer pour moi. Comme le précise Roger Garaudy : «
L’enfer c’est l’absence des autres ». Rousseau lui-même ne reconnait-il pas dans Emile ou de
l’Education 1762 : « c’est la faiblesse de l’homme qui le rend social » ? L’homme ne peut
s’épanouir et se sentir libre qu’avec les autres. Dans ce sens Aristote écrit dans la politique :
« l’homme ne peut vire en dehors de la société ; étant ni Dieu, ni animal, il périt, l’absence de la
communauté de meurs, langage et échange ». La liberté étant réalisation de nos projets,
l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite ne peut s’accomplir qu’avec les autres.
Même si l’absence des autres est l’occasion pour moi d’être alaise, elle est aussi la
malchance de ne pas avoir autant de connaissance auprès d’eux. Car autrui n’est pas celui qui
me prive de ma liberté mais il est la condition de mes libertés et de mes apprentissages
culturels puisque ces dernières ne se définissent que par le rapport à la présence d’autrui.
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SUJET N°24 : Le développement technique est-il une menace pour la vie humaine ?
Les apprentis sorciers que nous sommes veulent tout avoir et tout créer, cela a donné
naissance à ce qu’on appelle le « culte de la machine, l’idolâtrie de la technique, la passion
pour les matériels » ayant pour conséquence fâcheuse d’inverser le sens même de la
technique. Au lieu de créer ce qui est utile, nous créons tout ce qui est faisable ou possible.
Delà, la technologie se voit affranchie de sa morale pour se mettre au service de la grandeur
humaine. Nous avons ainsi la technique pour la technique, la science pour science et non pour
garantir le bonheur humain. Heidegger n’a pas manqué de constater que « la science devient
de plus en plus une agression contre l’homme ». Pour Albert Eisenstein « tout le progrès
technologique doit être compris comme une hache dans la main d’un criminel ».
On remarque encore qu’en dehors de ces multiples pratiques nuisibles, l’évolution des
sciences et techniques n’ont pas engendré une évolution de la mentalité humaine, une
évolution de nos sociétés. La science progresse dans sa puissance à inventer sans se soucieux
de la morale et d’une organisation sociale en déliquescence et se détériore a pas de géant. Une
société abandonnée au gré de l’individualisme, de capitalisme, l’affairisme, l’égoïsme,
l’exploitation de l’homme par l’homme tel qu’on le constate dans les conflits d’intérêts, l’injustice,
les inégalités entre les hommes, les relations d’intérêts, la criminalité… mettant l’homme dans
un climat de malheur endémique et dans une insécurité chronologique. La science nous a pris
en otage dans un monde que nous ne pouvons plus maitriser et auquel nous ne pouvons plus
nous adapter. Ce qui nous laisse dans l’angoisse et l’anxiété. C’est à ce propos que pour Jean
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Rostand « la science a fait de nous des Dieux sans que nous méritons d’êtres des
hommes ».
Le progrès de la science comme le notifiaient Jean Jacques Rousseau et Gandhi n’a
pas engendré un progrès dans nos relations car les valeurs amicales, humaines en générales
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disparaissent de plus en plus au profit d’une sacralisation qui constitue la seule valeur qui
compte, la seule moyenne d’accéder à la belle vie, d’accéder aux multiples produits de la
technologie. En effet, toutes nos relations sont devenues de nos jours des relations d’intérêt, de
sorte que pour Haberson, on constate une nouvelle logique du respect axée sur l’argent et sur
l’accumulation du matériel et non sur la valeur intrinsèque de l’être humaine.
D’autre part les conditions mêmes de travail industriel expriment une véritable
deshumanisation : si aux yeux de l’entreprise les machines produisent beaucoup et
économisent la main d’œuvre, aux yeux de l’ouvrier elles engendrent le chômage, la pauvreté,
la soumission, et l’exploitation de l’homme par l’homme engendrant paradoxalement la misère
des ouvriers. Enfin, non seulement introduit le culte de l’éphémère mais aussi au lieu qu’elle
s’adapte à nos besoins, c’est à l’homme de s’adapter à son rythme infernal. L’homme semble
ainsi devenu victime et otage de ses propres inventions. Cependant, si la technique
a occasionné d’autres formes d’esclavagismes n’a –t-il pas libéré l’homme de la nature ?
De l’outil à la machine, le travail a connu un succès phénoménal. Les conditions de
productions ou de création ont prodigieusement évolué, provoquant du même coup un
changement beaucoup plus positif, qualitatif dans la vie humaine. La machine, en utilisant
comme moteur, outre force que l’énergie physique de l’homme a permis non seulement
d’économiser le corps des fardeaux les plus pénibles, les plus fatiguant mais aussi d’accroitre
vertigineusement (avec vitesse) ses productions. Ainsi, la boutade d’Aristote (proverbe pour
se moquer) ironiquement évoquée, se réalise de nos jours comme une prophétie « l’humanité
se serait passé d’esclavage lorsque les navettes seront à marcher toutes seules ».
Aujourd’hui, les navettes marchent seules et ont remplacé les hommes dans les secteurs de la
vie. Personne n’éprouve de nos jours la nécessité d’utiliser un esclave puisque les machines
produisent mieux et beaucoup plus vite que les hommes. Dans le domaine agricole par
exemple, la quantité et la vitesse des productions machinistes ont fait que les grandes famines
ont disparu, maximisant du même coup l’espérance de la vie de l’être humain. Cette espérance
de vie est encore renchérie (renforcer) par le progrès de la médecine qui a permis d’éradiquer
beaucoup de maladie qui auparavant décimaient des populations entières. Le corps humain est
de nos jours entretenu comme on entretient la machine.
Aussi, avec la découverte de l’électricité, de l’énergie atomique, des moyens de
transports véhicules, bateaux, avions… l’homme peut parcourir le monde entier dans un laps de
temps. Ajoutons encore que par les moyens de communications tels que la radio, la télévision,
les réseaux sociaux… l’homme transmet et recevoir des informations qui jadis nécessitaient des
pénibles et risquant déplacement physique.
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présente dans les travaux industriels où les ouvriers vendent leurs forces physiques pour
enrichir un patron.
Cependant, eu égard à son caractère douloureux, souffrance, autodestruction, violence
sur le corps et sur l’esprit, le travail est-il forcement négatif ? Ne devons-nous pas voir dans le
travail son résultat plutôt que son aspect métaphysique lié à la souffrance ?
L’homme au départ est un étranger jeté dans une nature hostile et avare qu’il doit
nécessairement à la nature. Sa précarité originaire lui impose de sortir impérativement pour
arracher à la nature ceux dont il a besoin et parvenir à orienter sa vie dans une direction
humaine. Si l’animale s’adopte à la nature qu’il trouve conforme à ses besoins, l’homme quanta
lui doit adopter la nature pour qu’elle prend la forme de ces besoins. C’est ainsi que par le
travail en tant que condition utile, l’homme humanise la nature en la rendant de plus en plus
viable, habitable, agréable, accueillante. Le travail humain qui est créateur des choses
nouvelles va ainsi remodeler la nature, la transformer pour lui donner un visage humain, comme
le faisait entendre Auguste Comte « le travail c’est la modification utile du milieu est opéré
par l’homme ».
Pour des penseurs comme Hegel l’homme né avant de commencer à travailler et c’est
exclusivement par le travail qu’il se détache de la nature qu’il niait, pour découvrir le sens de la
vie. L’homme est né tout fragile, tout vulnérable va rattraper son retard par la facilité qu’il a
créée. La nature qui au départ dominait l’homme va être dominé à son tour est devenu un
« chez soi ». Notons aussi qu’en même temps que le travail humanise la nature, il humanise
simultanément le travailleur lui-même. Ce somme-toute en travaillant que l’homme se détache
de ses penchants brutaux pour découvrir sa réalité d’être conscient, d’être intelligent. Cela est
d’autant plus vrai en ce sens ou le travail lui-même né de l’intelligence, se développe aussi par
l’entremise de l’intelligence qu’elle aussi se développe et se rend murut. Le travail permet ainsi
à l’homme de dominer sa nature animale par l’intelligence qui se réveille de sa virtualité et se
développe pour se libérer de la spontanéité des instincts biologiques. C’est en ce sens que
Henri Bergson disait « le travail c’est le congé définitif que l’instinct reçoit de
l’intelligence ».
Ainsi, en même temps que le travail modifie utilement la nature, il permet à l’homme
d’anoblir ses facultés mentales et de découvrir ainsi l’essence de sa lucidité, de sa moralité et
de sa dignité. GEORGE Batail affirmait en ce sens « par le travail l’homme s’éduque, il
refuse par exemple de donner à la satisfaction de ses besoins animaux ce cour libre
auquel l’animal n’apportait pas de réserve ».
Enfin, notons que c’est de son aliénation que le travail conduit l’homme à la liberté, à la
dignité et au bonheur. Le thème du travail comme moyen salutaire, instrument de libération
apparait clairement dans ce que Hegel appel : « la dialectique du maitre et de l’esclave. Dans
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ce célèbre épisode dialectique du maitre de l’esclave, Hegel a révélé que même dans les
conditions les plus abominables, d’esclavagisme, le travail ne renonce pas à sa vocation qui est
de construire l’humaine, d’ajouter de la valeur à la vie.
En somme, nous pouvons dire que c’est par le travail que l’homme s’accompli, profitant
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d’une nouvelle existence plus commode, plus civilisé, plus heureux, une vie largement
supérieure à celle des animaux. C’est par le travail que l’homme créer l’histoire et parvient à
améliorer son cadre existentiel. Le travail est tellement utile à l’humanité que des penseurs
comme Bergson définissaient l’homme comme un « Homo Faber ».
SUJET N°27 : Grace aux progrès de la science et de la technique, l’homme est devenu :
« maitre et possesseur de la nature ». Pensez-vous qu’il en soit plus heureux ?
Chaque objet de la nature est conçu pour servir tel ou telle chose, accomplir tel ou telle
mission ainsi que chaque espèce est assujettie à un mode générale de vue qui est
définitivement placardé, stéréotypé. Par exemple le véhicule est fait pour le transport, le Bic
pour écrire, la maison pour nous abriter, le portable pour communiquer, l’animal pour ne vivre
que de telle façon etc. C’est ce destin dans lequel ces différents êtres sont engloutis, cette
fatalité incurable dont ils sont victimes ses attitudes innées, programmés auxquelles ils ne
peuvent s’y soustraire qui dénote de la notion nature humaine chez les animaux et les objets
dont « l’essence procède l’existence ».
Mais une telle soumission à la nature n’est pas le cas chez les êtres humains. Parler de nature
chez l’homme équivaut à constater chez ce dernier des attitudes qui seraient innées, un
comportement codifier (programmé) qui annihilerait (empêcherait) toute incitative de sa volonté.
Or une telle vision de l’homme ne relève que d’une utopie (quelque chose impossible). En effet,
à la différence des animaux qui sont déjà achever dans l’essence, l’homme est un être
perfectible, qui au stade originel de sa vie n’est pas encore une personne achevée. L’homme
doit apprendre à se découvrir, à se construire, à gérer lui-même sa vie et son devenir. C’est en
ce sens que pour SARTRE « chez l’homme, l’existence précède l’essence ». L’homme selon
Sartre n’a pas de nature propre, il existe et c’est à lui de donner une libre orientation à sa vie.
Contrairement à l’animale dont sa vie est achevée dans l’stimulus biologique, l’homme est un
être, un devenir. Entre lui et son avenir il y’a un vide que lui-même doit progressivement remplir.
C’est donc par-là que la culture lui est appropriée pour aller à la conquête de sa réalité indécis
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(qui n’est pas précis), indécis parc qu’il n’existe pas d’humanité model qui amènerait les
hommes à adopter des attitudes communes comme on le voit chez les animaux. Mais pour la
culture comme mode artificielle d’existence, le travail comme aptitude à créer, à modifier,
l’homme échappe à toute définition car à tout moment sa vie peut basculer. C’est d’ailleurs cette
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liberté d’action qui caractérise la vie humaine qui fait que chacun de nous est une particularité
(ressemble pas aux autres), et qui fait que nous sommes différents dans le temps et dans
l’espace. Si la nature implique un Etat d’esclavage, la culture porte la marque de changement,
d’évolution humaine, une vie indéterminée à laquelle l’être humaine est toujours appelé à
donner un contenu provisoire. La formule d’Alain trouve ainsi son fondement : « le Caractère de
l’homme n’est que son serment » (ce qu’il a choisi de faire).
Le sentiment le plus actuel, le plus présent qui anime tous les hommes face à la mort
est celui de la crainte, de la peur, de l’angoisse. En effet, ce qui est chez l’animal nécessité de
mourir devient chez l’homme conscience de devoir mourir. L’homme est le seul être conscient
de la nécessité inexorable de la cessation prochaine de sa vie, le seul être qui, connaissant la
valeur de la vie saisit toute l’atrocité de la mort. Ainsi, devant la vision certaine de sa disparition,
comment l’être vivant conscient n’aurait-il pas un mouvement de recul ? Comment pourrait-il
rester serein, calme et imperturbable ?
En effet, la réaction la plus adopté, la plus compréhensible, celle qui est commune à tous les
hommes face à la mort est la crainte, le découragement, l’angoisse, la peur, la tristesse, tant de
sentiments négatifs qui concrétisent, le désir à l’homme de persévérer dans son être. La mort
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donne ainsi à la vie un caractère tragique, dramatique, une connotation négative. L’existence
devient ainsi un problème parce qu’elle est constamment menacée : vivre c’est être un
candidat à la mort.
Davantage que la peur, la mort doit éveiller chez l’être conscient, un authentique
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désespoir, une réelle mélancolie (tristesse générale) accentuée par notre impuissance à l’éviter.
Non seulement quoiqu’on face on ne saurait éviter la mort mais encore plus grave est que la
mort peut venir à tout moment pour nous soustraire de la vie. On ne saurait ruser (plus malin
que la mort), avec ce possible implacable car, qu’on soit jeune ou vieux, savant ou ignorant,
malin ou bête, malade ou en bonne santé, riche ou pauvre, on ne jamais à l’abri de la mort qui à
tout moment peut nous designer comme cible. En vérité disait Heidegger « un enfant né est
déjà assez vieux pour mourir », pour Dino Buzzati « Le jeune-homme que la mort guette n’est
qu’un vieillard clandestin ». Nous devons ainsi redouter la mort (craindre) car non seulement
elle n’a pour seule vocation que de détruire mais aussi n’a aucune logique rationnelle dans son
fonctionnement.
Il serait peu abusif de considère la mort comme une absolue défaite de la vie, comme
une négation de tout plaisir et toute réaction positive. Nous dépeuplons la mort de toute valeur
simplement parce que nous l’envisageons sous l’angle égoïste de nos intérêts, sinon pourquoi
quand un inconnu meurt on ne pas gravement affligé ?
Pour les Stoïciens, la mort n’est malheureuse que parce que nous l’envisageons sous l’angle
moral. La mort ne devienne malheureuse, gravissime que lorsqu’elle frappe un parent proche.
Or, la mort a belle est bien sa place dans la vie. Si la vie est précieuse, c’est parce qu’elle est
constamment menacée par la mort qui, à la moindre occasion peut la détruire, l’anéantir. Quelle
signification pourrait avoir la vie si elle n’a pas un terme ou une fin?
La mort seule nous fait apprécier le temps de la vie, et si la vie à un sens, un fondement, une
signification, c’est parce qu’elle est sanctionnée par un temps fini, susceptible d’être organisé.
Le caractère précieux, valeureux du temps aussi bien que la valeur que nous accordons à la vie
ne sont subordonné qu’à la conscience que nous avons de devoir mourir tôt ou tard. L’idée de
la mort devienne ainsi l’unique pulsion (énergie) comme le disait Kierkegaard qui incite les
hommes au travail et à un éphémère bien rempli, bien réussi. En nous montrons que tout est
provisoire, relatif, la mort nous incite à une gestion rapide est rationnelle de la vie, du travail et
du progrès.
Retenons enfin que sans phénomène de la mort, l’existence serait dépourvue de toute
logique de toute rationalité. La pensé utopique d’une vie éternelle dévaloriserait la vie de tout
plaisir, de toute ambiance, de tout bonheur. D’ailleurs il arriverait sans doute un moment où on
aurait plus de place pour marcher, construire et pour travailler. Les gens allaient cohabiter tant
bien que mal avec les animaux, les insectes, les microbes… qui allaient leur rendre la vie
encore plus difficile plus insupportable.
Ainsi, aussi paradoxal, que cela puisse paraitre, vie et mort forment un couple corrélatif
indissoluble. C’est pourquoi des Penseurs comme Epicure nous exhorte à ne pas craindre la
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mort, crainte qu’il considère comme une vaine chimérique, illusoire. Pour lui, « si une chose ne
nous cause aucune douleur par sa présence, l’inquiétude qui est attachée à son attente est
sans fondement ».
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Des philosophes comme Epicure nous exhorte à ne pas craindre la mort, crainte qu’il
considère comme une vaine (inutile) chimérique, illusoire. Pour Epicure, « si une chose ne
nous cause aucune douleur par sa présence, l’inquiétude qui est attachée à son attente est
sans fondement ». La mort n’est rien pour Epicure car elle est la cessation mystérieuse dont
nous ne serons jamais victime, jamais témoin, car « si nous sommes là, la mort n’est pas et si
elle est là, nous ne sommes plus ». La mort n’a par conséquent de rapport ni d’avec les morts,
ni d’avec les vivants.
En réalité ce n’est pas la mort qui nous fait peur, mais nos propres pensées négatives sur la
mort. Epicure nous exhorte ainsi à oublier la mort, à la banaliser et jouir pleinement de la vie
La mort à la première personne est pratiquement impossible car la bouche qui dit qu’elle
est morte n’est pas encore morte. Comme disait VLADMIR Jankélévitch « ma mort
m’appartienne pas, elle appartient aux autres ». En effet, aucune personne ne peut être témoin
de sa propre mort. Ce qui atteste que ce ne pas la mort en elle-même qui est effrayante mais
nous nous laissons effrayer par nos propres idées. C’est en ce sens que GABRIEL Marcel
disait c’est la mort de l’autre qui doit nous « effrayer mais pas notre propre dont nous n’en
serons jamais témoin ».
Spinoza, Sartre et les stoïciens, Nietzsche, Montaigne nous demandent aussi d’être
positif est optimistes dans la vie et d’abandonner l’idée de la mort, d’abandonner tout ce qui
contredire le désir et le bonheur afin d’apprécier la vie à sa juste valeur.
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Cependant, s’il n’y aucun mal à redouter dans la mort, il n’y a non plus de bien à en
espérer. La vie se trouve constamment tendue vers l’avenir, mais un mouvement qui
malheureusement ne va nulle part car condamné à la destruction. Aussi, nous ne pouvons pas
oublier la mort dès lors ou notre conscience est dans l’obligation de supporter l’avenir qui n’en
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point douter contient jalousement notre mort prochaine. C’est en ce sens qu’HEIDEGGER
disait : « à l’horizon de tous mes possibles se dresse ce néant absolu qui est ma mort ».
D’ailleurs, un être qui a conscience du temps ne saurait ignorer son inexorable finitude
car la prise de conscience de l’irréversibilité temporel révèle en même temps le caractère fragile
est éphémère de toute la vie sur terre. De la même façon qu’une philosophie de la vie, de la
mort nous serait écarté de vie, de la même façon on ne saurait s’intéresser à la vie sans avoir
un clin d’œil sur la mort. En effet même si ces Philosophes énumérés ci-dessus, nous exhorte à
faire fi de la mort et à développer des sentiments positifs sur la vie, un oubli systématique de la
mort relève d’une utopie (quelque chose d’impossibilité), surtout que tous les jours nous
sommes avertis, interpeler par ce que VLADIMIR Jankélévitch appelle « la mort en 2ème
personne » c’est-à-dire la mort de l’autre ; la mort d’un proche qui nous rappelle notre propre
anéantissement. C’est Dans cette logique que Jankélévitch affirmait « la pensée ne tue pas la
mort, c’est la mort qui tue la pensée ».
Retenons que sans phénomène de la mort, l’existence serait dépourvue de toute logique de
toute rationalité. La pensé utopique d’une vie éternelle dévaloriserait la vie de tout plaisir, de
toute ambiance, de tout bonheur. D’ailleurs il arriverait sans doute un moment où on aurait plus
de place pour marcher, construire et pour travailler. Les gens allaient cohabiter tant bien que
mal avec les animaux, les insectes, les microbes… qui allaient leur rendre la vie encore plus
difficile plus insupportable.
En conclusion, retenons que : même si la mort est effrayante, il importe d’y penser afin de
mieux se préparer. Ne jamais penser à la mort serait donc néfaste pour l’homme car c’est une
méconnaissance de notre nature mortelle, et de plus cela reviendrait à vivre en immortel, à se
perdre en futilités, en divertissement.
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valeur, une grande signification pour nous, qui occupe une place de grande valeur dans notre
vie. Le problème est ainsi de savoir si le langage est un instrument nécessaire, indispensable
pour l’homme où nuisible à son épanouissement ? Le langage n’est –il pas à la fois bénéfique
et maléfique ? N’est-il pas porteur du bonheur et de malheur ? Vue les pouvoirs qu’il offre à
l’homme le langage n’est-il pas l’élément le plus important de la vie ?
Le langage humain se distingue des autres formes de communication par son caractère
abstrait, conceptuel, linguistique. Si les animaux dans leurs attitudes biologiques ne peuvent
que manifester des émotions psychologiques liées à leurs programmes génétiques, l’homme
quand –t- à lui au-delà des simples émotions qu’il exprime, utilise des signes linguistiques,
conventionnels lui donnant le pouvoir de mener tout ce qu’il veut et d’exprimer le monde dans
sa diversité hétéroclite. C’est ainsi que par la force des mots l’homme donne un nom à tous ce
qui existe et est capable de contraire une infinité de discours à travers lequel il met le monde en
perspective ; incarne des valeurs sociales dans des formules d’organiser spirituellement son
existence et surtout se met en relation de communication avec ses semblables.
Ainsi, si l’homme comprend la vie contrairement aux animaux qui y sont jetés comme des
objets, c’est avant tout grâce aux multiples faveurs que lui offre le langage à travers des mots
articulés, le monde qui dans son étendu infini est sans limite des formules. En effet, le langage
comme l’élément culturel le plus sublime, en ce sens où il est le véhicule de toute la culture
humaine, l’instrument le plus adapter aux enseignements et à la communication, au travail et à
l’échange de formation, source de rapprochement des gens et des peuples à travers le dialogue
et la communication mutuel.
Tout celui qui perde sa langue, perde aussi son identité, il s’aliène. C’est en nous imposant
leurs langues que les colonisateurs ont pu aliéner les mentalités des africains. La langue est
porteuse de toute la culture d’un peuple.
Le langage est si important pour les humains que des penseurs comme CLAUDE Lévi-Strauss
définissait l’homme comme « un animal qui parle ». On dirait aussi à l’instar de Hegel que
« c’est les mots qui donnent à la chose son existence la plus vrai et la plus haute ».
Autrement dit, tout ce qui ne pas nommer par l’homme n’a pas d’existence concrète. En ce sens
tout se passe comme si le langage est l’essence même de tout le savoir humain, l’essence de
notre intelligence, l’essence même des sociétés humaines. Cela est d’autant plus vrai que :
moral, tradition, travail, religion, politique, culture, échange d’information, règle sociale,
apprentissage des différents métiers etc. ne sont tributaires que de cette faculté que nous
avons de créer des mots et de les incarner.
On constate ainsi que la suprématie même du cerveau humain sur le cerveau animal s’explique
par le fait que le langage donne la possibilité à l’homme d’appréhender les choses, dans sa
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tête, de penser le monde, permettant ainsi à l’homme d’avoir son étiquette d’être conscient c’est
- à- dire un être qui connait ce qu’il est et ce qu’il fait. En effet, tout le savoir scientifique
technique comme source incontestable du progrès de l’humanité n’est redevable que de la
force des mots qui l’incarne dans des phrases, dans des idées en un savoir rationnel. Le
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renard ». En démocratie par exemple chacun utilise la parole pour détruire l’autre et renforcer
ses propres positions, galvaniser ses propres intérêts.
Même lors des négociations politiques on constate que les Belligérants s’affrontent par les
mots. A ce niveau, le langage se met au service de la puissance et de la domination. Le
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langage abouti très souvent à des conflits escarmouches. Un mot, mal employé, mal interprété,
mal compris, peut provoquer des altercations entre les gens. C’est la raison pour laquelle un
adage nous demande de « remuer la langue sept fois avant de parler ».
Et comme on a coutume de le dire, ceux qui n’ont pas les muscles ont les bouches pour nuire,
la parole pour frapper. Dans la religion même, lorsqu’on ne sait pas bien gérer la bouche, elle
va nous amener en enfer selon les religieux.
N’avons-nous pas plusieurs fois regretté certaines paroles ? Le caractère spéculatif théorique
du langage nous détourne très souvent de la pratique à tel enseigne où au-lieu d’agir nous
passons notre temps à parler.
Enfin, très souvent nous avons des belles idées mais nous manquons les mots qu’il faut pour
les exprimer et les mots que nous utilisons souvent contribuent qu’à déformer notre pensée.
C’est pourquoi les individus n’arrivent pas à se comprendre dans la vie.
Cet échec de langage se constate clairement au niveau de notre vie sentimentale et affective.
En effet nous avons toutes les difficultés à exprimer à autrui nos sentiments d’amour ou de
gaine, le sentiment de joie et de tristesse. Le gout des aliments, la douleur physique et
l’ensemble de nos sensations.
Ainsi, Hölderlin a bien raison, le langage est un bien suprême mais son mauvais usage
peut-être plus dangereux qu’une bombe atomique.
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savoir « est-ce que le langage n’est-il qu’un instrument ? », autrement dit, « est-ce que le
langage, au sens le plus restrictif du terme, c’est-à-dire en tant que langage parlé, est
utilisé uniquement à des fins précises ? ». Si le langage est un instrument, nous sommes
amenés à nous demander quelles sont ses fins et si elles sont positives ou négatives
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La pensée qui préexiste au langage, c’est-à-dire celle qui ne renvoie pas encore
une représentation générale et abstraite, à un concept, n’est en réalité qu’une pensée
confuse, qui se cherche et qui a donc besoin d’être précisée et définie. Le langage du
corps, celui du regard par exemple, ne suffit guère à préciser une pensée : il faut un
langage précis et rigoureux, un langage constitué de signes linguistiques, de mots, un
langage articulé que seul l’être humain peut posséder. Par l’intermédiaire de ce langage,
la pensée se moule dans des mots et ainsi peut se trouver, se dire, s’exprimer et
même être communiquée. Le langage servirait à penser de façon rationnelle. C’est cette
vocation du langage que les philosophes mettent en évidence, notamment Socrate,
à qui l’on attribue d’ailleurs l’invention de la définition. Au moyen de la dialectique, les
dialogues socratiques ont pour objectif d’amener les interlocuteurs à conceptualiser leurs
pensées : les questions de Socrate ont pour but de faire venir à la parole les idées de ses
interlocuteurs afin d’en examiner la cohérence. On peut en déduire que le langage sert
à penser de façon rationnelle, il apparaît donc comme instrument de la pensée,
nécessaire et positif pour l’homme. Pour autant, peut-on affirmer que le langage, en tant
qu’instrument de pensée, est toujours utilisé à des fins positives ?
Si nous avons pu définir le langage comme un instrument de la pensée car
il permettait de l’exprimer et de la clarifier, n’oublions pas que le langage peut aussi
servir à la déguiser, à la masquer. En effet, les mots peuvent nous servir à cacher
intentionnellement certaines choses et peuvent nuire l’homme. Ainsi, le langage apparaît
comme une réalité négative pour l’être humain. C’est le cas de la plupart des mensonges
qui, en remplaçant la vérité par une chose fausse, donnent au langage un caractère
immoral. Le langage devient un outil de manipulation d’autrui ou de persuasion. C’est
dans cette optique que les sophistes, en pratiquant la rhétorique, c’est-à-dire l’art de bien
parler en vue d’obtenir par la parole les fins que l’on poursuit, concevaient le langage. Les
sophistes profitaient des ambiguïtés du langage pour produire des raisonnements
d'apparence logique, mais qui contenaient en réalité des vices cachés. C’est ainsi qu’ils
ont révélé les failles du langage qui pouvait être utilisé pour faire n'importe quoi, défendre
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le vrai comme le faux, accuser l'innocent comme le coupable. C’est pourquoi Socrate les
traite comme des « commerçant d’un faux savoir ». Aujourd’hui, l’utilisation du langage
comme moyen de persuasion pourrait être celle des publicitaires, prêts à nous faire
croire n’importe quoi pour parvenir à nous vendre leurs produits.
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Par conséquent, il semble évident que le langage ne sert pas uniquement à des
fins positives.
Parce qu’il permet à nos pensées de prendre forme ou de se transformer, le langage parlé
semble avoir pour fonction première d’être l’organe de la pensée, de la servir et donc d’en
être son instrument. Cependant, si l’on définit l’instrument comme un outil, c’est-à-dire si nous
prenons en compte le fait qu’un instrument nécessite avant tout d’être maîtrisé et que l’homme
est libre de s’en servir ou non, le langage peut-il toujours être qualifié d’instrument ?
Dire que le langage parlé est un instrument implique que le sujet peut se saisir du
langage comme d’un outil parmi d’autres mais aussi qu’il en possède une totale maîtrise. Or,
l’homme n’emploie pas toujours le langage délibérément, consciemment. Dans certaines
circonstances, le langage semble dépasser l’individu et échapper à son contrôle. C’est le cas
du lapsus où l’individu emploie involontairement un mot pour en désigner un autre. Selon Freud,
le lapsus serait l’expression d’un désir de l’inconscient et par conséquent, comme le « moi »
conscient de l’homme ne peux pas continuellement dominer l’inconscient, celui-ci agirait aux
dépens de l’homme, par exemple à travers le langage. De même, les troubles du langage,
tels que la dysphasie, illustrent le fait que l’homme ne peut pas toujours maîtriser son
expression verbale car ces troubles apparaissent indépendamment de sa volonté et ne
parviennent pas à être soignés par l’être humain. Par conséquent, il arrive au langage de
dépasser le sujet et d’échapper à toute maîtrise. L’homme n’est donc pas libre de s’en servir
comme il est libre de se servir d’une fourchette pour manger.
Outre les lapsus et les troubles du langage qui, comme nous venons de le voir, empêchent
l’homme de se servir librement du langage, le fait que l’homme vit dans une société semble
également être une entrave à une quelconque liberté humaine d’user du langage ou non. Selon
Aristote, l’homme, qui n’est homme que s’il vit en société, se voit contraint d’utiliser le langage
car vivre en société nécessite l’apprentissage du langage et, plus précisément, l’apprentissage
de la langue. Saussure définit la langue comme « un ensemble de conventions nécessaires
adoptées par le corps social pour permettre l’usage de la faculté du langage chez les
individus ». La langue apparaît donc comme une convention qui régit les relations entre les
hommes et qui semble être destinée à la communication : le langage parlé permet d’expliquer
les pensées d’un individu, grâce à des signes communs à tous, afin qu’il puisse les
communiquer à ses semblables. C’est dans cette optique que les hommes ont « inventé »
des signes linguistiques, car sans la présence d’autrui, l’individu n’aurait pas besoin du
langage et pourrait garder ses pensées telles quelles dans son esprit, il n’aurait pas besoin
de les conceptualiser afin de se faire comprendre des autres. Bref, à partir du moment où il
existe un Etat social, il faut qu’il ait un moyen de communication entre les différents individus qui
composent cet Etat : c’est cette fonction que remplit le langage. Langage et société vont
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ensemble : un individu ne peut avoir une place dans la société s’il ne parle pas, ce qui explique
par exemple la mise à l’écart, voire même la non-intégration sociale des autistes. L’homme a
besoin du langage pour exister en tant qu’« animal politique », en tant qu’homme à part entière :
il se voit donc contraint d’utiliser le langage pour accomplir son humanité.
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Dans un premier temps, il nous a paru aller de soi que le langage, au sens le plus
restrictif du terme c’est-à-dire au sens de langage humain, s’affirmait comme un instrument de
pensée, du fait qu’il était le seul à pouvoir l’exprimer précisément mais également à pouvoir la
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déguiser. Or, nous avons vu, dans un second temps, que le langage ne pouvait être un
instrument entendu au sens d’outil, car il était capable d’échapper à toute maîtrise de l’homme
qui, par conséquent, n’était pas libre de s’en servir. De même, nous avons pu affirmer que le
langage était également une contrainte pour l’homme car il était imposé par la vie en société.
Puis, nous avons remarqué que l’homme avait su tirer des avantages du langage parlé en s’en
servant comme moyen de différenciations sociales et culturelles. Bref, langage comme
instrument de pensée, langage comme instrument social, langage comme instrument culturel.
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sont d’abord des objets imaginaires. Ils constituent une interprétation du monde et non une
transformation réelle (un paysage interprète le monde mais ne le modifie pas). L’œuvre d’art est
un monde, elle ne transforme pas le monde. C’est ce qui distingue les pratiques artistiques de
la technique. L’art se sert des techniques mais les met au service de l’imaginaire alors que le
technicien vise à transformer concrètement la nature.
Les limites de l’art engagé qui voulait changer le monde, transformer la vie des hommes mais
qui perd, se faisant, la gratuité du processus créatif en se pliant à l’idéologie, confondant
pratiques artistiques et pratiques politiques. Vouloir changer le monde par l’art, c’est souvent
mettre les révolutions esthétiques au service des révolutions politiques – exemple : les
constructivistes russes, les futuristes italiens.
Les pratiques artistiques ne transforment pas le monde mais notre regard sur le monde
Si les pratiques artistiques ne transforment pas le monde, elles peuvent changer notre façon de
le voir. Les arts donnent à voir, à percevoir. Il s’agit de changer non pas la vie concrète de la
société mais d’opérer une révolution spirituelle. Non pas de « transformer le monde », comme
le dit Marx de la praxis révolutionnaire, mais de « changer la vie », selon les vœux de
Rimbaud.
L’art donne à voir – comme le dit Alberti à propos de la perspective à la Renaissance :
« Le tableau est une fenêtre sur le monde. » Pour Proust, le peintre opère le regard, donne
de nouveaux yeux pour voir le monde. Il réalise, pour notre perception, une catastrophe
géologique, un vrai tremblement de terre, renversant des anciens modèles, en créant de
nouveaux.
Cette transformation esthétique n’est-elle pas aussi une transformation du monde, une
transformation spécifique aux pratiques artistiques ?
Les changements introduits par les pratiques artistiques ne sauraient se limiter au seul « monde
de l’art ». Les pratiques artistiques ont souvent des effets décisifs sur la vie sociale, que l’on
pense à la photographie, au cinéma, au rôle qu’ils ont joué dans l’histoire du XXe siècle,
révolutionnant le rapport à la trace, à la mémoire, à la manière de faire de l’histoire.
Les transformations introduites par l’art ne sont pas seulement celles du regard. Cela
est patent avec les pratiques artistiques du XXe siècle, qui agissent directement sur le réel et
non sur notre perception du réel : le land art, c’est l’art qui fait le paysage et ne se contente pas
de le représenter. Le body art, c’est l’art qui modifie le corps et non notre représentation du
corps comme le fait le nu.
Mais les transformations que les pratiques artistiques introduisent sont des
transformations spécifiques que l’on ne saurait confondre avec celles introduites par la science,
la technique, la politique. Il s’agit de transformations lentes, peu prévisibles, sans mainmise de
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la volonté, se gardant des idéologies et du désir de pouvoir, se gardant même sans doute de
tout projet de transformation du monde.
Pour finir, notons que même s’il convient de penser la spécificité des pratiques
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artistiques, de leur impact possible sur le monde, même s’il convient de les distinguer de toute
autre pratique, les pratiques artistiques contribuent bien à « changer la vie » selon l’expression
de Rimbaud, et à faire des mondes.
SUJET N°38 : Pensez-vous que l’homme a besoin de l’art ? (Bac 2022, Niger)
SUJET N°40 : Jules Lagneau : « l’espace est la forme de ma puissance, le temps la forme de
mon impuissance ». Que pensez-vous de cette affirmation ?
SUJET N°41 : La démocratie est-elle réellement le pouvoir du peuple ? (Bac 2022, Niger)
SUJET N°42 : Revient-il à l’Etat de décider de ce qui est juste ? (Sujet Bac 2022, France)
CORRECTION POSSIBLE
Le juste recoupe différents champs de réflexion. On peut distinguer le juste moral – la valeur du
juste qui s’impose d’elle-même et dont nul ne décide – de ce qui peut être considéré comme
juste dans une communauté politique et qui semble d’abord se présenter dans les lois et les
décisions de justice. A ce niveau-là, n’est-ce pas à l’Etat qu’il revient de décider de ce qui est
juste ?
L’Etat, c’est-à-dire l’institution politique souveraine qui organise la société, n’est-il pas à même
de décider de ce qui est juste ? L’Etat, au-dessus des individualités particulières, au-dessus des
groupes d’intérêts divergents, semble incarner une forme d’universalité garante du juste. Dans
une communauté politique, n’est-ce pas l’Etat et seulement lui qui peut, à travers ses
institutions, décider de ce qui est juste ?
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Pourtant a-t-il vraiment les moyens de le faire ? Est-il d’ailleurs souhaitable que l’Etat se
présente avec un tel pouvoir décisionnel ? L’institution Etatique, qui est une institution de fait,
peut-elle et doit-elle prétendre décider de ce qui est juste ?
L’enjeu sera d’examiner le pouvoir de l’Etat, la portée de ses décisions et l’importance, dans
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une communauté politique, de tous les acteurs qui peuvent, en dehors de l’Etat, œuvrer au
juste.
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des Etats.
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éprouvions l’envie, soudaine ou longuement mûrie, de nous rebeller, à l’image des mouvements
de révolte populaire comme, par exemple, la Révolution française : à cette occasion, le peuple
français a décidé de rompre avec l’Ancien Régime pour ne plus obéir au roi, qui représentait à
ses yeux une entrave à sa propre liberté.
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soumettre la volonté d’autrui à la nôtre ». La véritable liberté peut donc être dépendance tant
qu’elle n’est pas servitude : c’est ce qu’on peut appeler une autonomie, au sens étymologique
de « ce qui se régit soi-même ».
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N’obéir à personne : la formule peut séduire, mais elle n’est ni applicable en pratique, ni
nécessairement souhaitable. Celui qui est libre obéit au minimum à lui-même, à ses valeurs et à
ses idées, pour donner de la cohérence à son comportement. En ce sens, cette obéissance est
tout simplement une forme de respect et de fidélité à soi-même.
NB : IL S’AGIT ICI D’UNE PROPOSITION D’ANALYSE DU SUJET ET NON DE LA
CORRECTION OBLIGATOIREMENT ATTENDUE PAR LE CORRECTEUR.
SUJET N°44 :Est-il juste de défendre ses droits par tous les moyens ?
CORRECTION POSSIBLE
Lorsqu’on dit qu’on mettra en œuvre tous les moyens nécessaires pour arriver à une fin,
par définition, on sous-entend qu’on est prêt pour cela à en arriver à des limites censément
infranchissables. On veut dire par là qu’on ira au-delà du raisonnable, que ce soit en termes
d’efforts fournis ou de manières d’agir. Dans le cadre de la garantie des droits d’un individu,
l’expression suppose plus particulièrement l’éventualité de l’usage de la violence, donc de
quelque chose d’a priori répréhensible et injuste. Si chacun était prêt à avoir recours à la
violence pour défendre ce qu’il estime être ses droits, ne serions-nous pas en effet plongés
dans un Etat de nature perpétuellement chaotique ? N’est-ce pas le rôle de l’Etat que de
garantir nos droits pour éviter une telle situation ? Mais alors se pose la question de savoir si
l’on peut toujours faire confiance à l’Etat en ce sens. S’il peut paraître légitime de ne pas laisser
au seul Etat ce soin de défendre nos droits, certains autres moyens sont justes, mais
certainement pas tous
Lorsque nous avons le sentiment que nos droits sont bafoués, que pouvons-nous faire ?
Dans une démocratie, il paraît évident que nous pouvons nous tourner vers la justice ou l’une
des instances que l’Etat met à notre service pour tenter de faire valoir nos droits (le défenseur
des droits, par exemple). Et pourtant… nous savons aussi que la justice nous déçoit parfois – il
suffit d’étudier les chiffres des plaintes pour violences sexuelles qui n’aboutissent pas pour nous
en convaincre (76% en 2017, par exemple). Sans parler bien entendu des Etats non-
démocratiques, dans lesquels aucune justice fiable ne peut être rendue. Dans ces conditions,
n’est-il pas légitime de chercher à défendre nos droits par tous les moyens ? Après tout, si nous
ne nous en chargeons pas, qui d’autre le fera ? Et pouvons-nous avoir en l’Etat une confiance
suffisante pour attendre de lui qu’il garantisse et réalise nos droits ?
Cela n’est toutefois pas sans poser problème. D’une part, si les individus se saisissent seuls de
la défense de leurs droits, il semble inévitable que nous retombions dans un chaos proche de
l’Etat de nature, chacun y allant de sa revendication et de sa propre conception de « ses droits
». D’autre part, et avant tout, défendre ses droits par tous les moyens ne peut que nous faire
redouter l’excès ou la violence qu’une telle formule implique. Dès lors, pour vivre ensemble,
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n’est-il pas nécessaire que les individus ne défendent leurs droits que par les moyens légaux
dont ils disposent ?
Nous ne pouvons pas défendre nos droits par tous les moyens, car c’est le rôle de l’Etat
L’Etat désigne l’ensemble des institutions dont la fonction est de réguler et gouverner la société.
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L’Etat exerce donc un pouvoir sur la société et les individus. Mais l’exercice de ce pouvoir,
notamment dans l’Etat moderne, n’a pas pour vocation de simplement écraser la société pour la
tenir en respect. Par-là, il s’agit au contraire d’assurer que les droits des individus sont garantis.
Sans Etat, et notamment dans ce qu’on appelle l’Etat de nature (l’Etat fictif dans lequel vivraient
les hommes sans loi ni pouvoir politique), nos droits sont en effet virtuels : ma liberté par
exemple n’existe pas réellement à l’Etat de nature car elle est perpétuellement menacée par la
liberté des autres ; je suis donc en permanence empêché d’agir et d’exercer véritablement ma
liberté. Seul l’Etat peut garantir ma liberté (en fixant une limite à ce que chacun peut en faire),
ainsi que mes droits fondamentaux (qu’il s’agisse des droits de l’homme, des droits naturels ou
encore de ce que l’on appelle les libertés civiles) ; enfin, lui seul peut me fournir les moyens
d’exercer mes droits (en me garantissant des droits sociaux comme la protection contre la
maladie ou la vieillesse, par exemple).
La fonction de l’Etat et de la loi étant de garantir à tous des droits effectifs et égaux, je
ne saurais donc les défendre par d’autres moyens que ceux dont l’Etat me dote – sous peine de
retomber dans le chaos de l’Etat de nature. Dans cet Etat, chacun n’a d’autres forces, d’autres
moyens que les siens pour veiller à ses propres intérêts. Or, comme l’ont par exemple décrit
Hobbes et Rousseau, ces forces ne suffisent pas à nous assurer que nos droits sont respectés,
ce qui ne peut donc conduire qu’à la guerre de tous contre tous décrite par Hobbes, ou, selon
Rousseau, à l’extinction du genre humain, car nos seules forces ne suffisent pas à surmonter
celles qui s’y opposent pour protéger nos droits, notre vie et nos biens
L’Etat est donc seul à même de défendre nos droits ; c’est là non seulement sa fonction
principale, mais c’est aussi la seule option dont nous disposons pour sortir de l’Etat de nature
où, chacun défendant ses droits par tous les moyens, aucune vie durable n’est possible.
Pour autant, l’Etat est-il à même, à lui seul, de garantir tous nos droits ? N’est-il parfois pas
nécessaire de faire usage d’autres moyens pour nous protéger ?
Il est légitime de défendre nos droits par tous les moyens, car l’Etat seul n’y suffit pas.
Si nous estimons que nous ne pouvons pas faire valoir nos droits par d’autres moyens que ceux
que l’Etat met à notre disposition, nous supposons que nous pouvons faire confiance à l’Etat,
notamment pour protéger et garantir nos droits. Mais est-ce le cas ? Celui-ci est-il fiable et
veille-t-il également aux intérêts de chacun et de tous ? Et même, la justice est-elle toujours de
son côté ?
Disposition, nous supposons que nous pouvons faire confiance à l’Etat, notamment pour
protéger et garantir nos droits. Mais est-ce le cas ? Celui-ci est-il fiable et veille-t-il également
aux intérêts de chacun et de tous ? Et même, la justice est-elle toujours de son côté ?
Nous pouvons en effet concevoir qu’il est juste de passer par d’autres moyens que ceux
que l’Etat met à ma disposition pour défendre mes droits, dès lors que j’estime que ce que l’Etat
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me prescrit ou m’interdit n’est pas juste et bafoue ces mêmes droits. Mais cette revendication
peut-elle aller jusqu’à la violence ? Soutenir qu’il serait juste de défendre mes droits par tous les
moyens revient à inclure même ceux qui semblent pourtant a priori illégitimes, et notamment la
violence contre les personnes ou les biens. Alors, qu’en est-il ?
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Dans son autobiographie (Un long chemin vers la liberté, 1994), Nelson Mandela
expose la théorisation de la gradation de la violence (du sabotage à la guerre civile) qu’il
envisage dans sa lutte contre l’Etat sud-africain et l’apartheid. Étant au départ partisan de la
non-violence, il est amené à revenir sur cette pratique en constatant son inefficacité. Ses
analyses répondent parfaitement à notre problème : pour Mandela, la non-violence n’est qu’un
moyen qui, en tant que tel, peut être abandonné au profit d’autres s’il s’avère inefficace. Plus
fondamentalement encore, face à un Etat lui-même violent et qui non seulement ne respecte
pas la loi mais même nie les droits les plus élémentaires de ses membres, de quelle autre
solution que la violence dispose-t-on pour défendre ses droits et même résister ou survivre ?
L’Etat n’étant pas l’incarnation de la justice (pour Marx, il sert l’intérêt particulier d’une classe et
pas l’intérêt général de tous), voire étant l’incarnation de la violence (selon la formule célèbre de
Weber, il détient le « monopole de la violence physique légitime »), lorsqu’il ne garantit plus nos
droits, nous retombons, en somme, dans une sorte d’Etat de nature ou de pur rapport de force
par rapport à lui. Il devient donc légitime de chercher, par tous les moyens, à reconquérir nos
droits sous peine de périr écrasés sous son joug.
Ainsi, il apparaît justifié de chercher à défendre ses droits par tous les moyens lorsque l’Etat ne
les garantit plus, voire les bafoue.
Mais comment, alors, ne pas sombrer dans un chaos proche de l’Etat de nature ? Pouvons-
nous légitimer la violence de la sorte, sans fixer de limite aux moyens dont nous pouvons nous
saisir dans nos luttes sociales et politiques ? De telles limites ne sont-elles pas nécessaires
pour préserver un minimum de bien-vivre ensemble ?
Il est légitime de défendre nos droits par certains moyens
Nous pouvons effectivement admettre – et même le devons sans doute – qu’il soit par moments
nécessaire de concevoir nos propres moyens pour préserver nos droits, et par exemple de
désobéir aux lois. Il est pourtant tout aussi évident que nous ne pouvons ni toujours recourir à
de tels moyens (illégaux), ni légitimer n’importe quelle action – quand bien même nous
estimons injuste la privation ou la remise en question de nos droits. Comment résoudre cette
contradiction et fixer la limite de ce qu’il est légitime de faire pour que nos droits soient
respectés ?
La question des moyens est ici centrale. En effet, nous pouvons penser, comme nous l’avons
dit, que – même dans une démocratie – toutes les lois et décisions ne sont pas toujours justes,
car il ne s’agit jamais que d’institutions
La question des moyens est ici centrale. En effet, nous pouvons penser, comme nous l’avons
dit, que – même dans une démocratie – toutes les lois et décisions ne sont pas toujours justes,
car il ne s’agit jamais que d’institution humaines dont on ne saurait attendre qu’elle soit parfaite.
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Pour autant, face à ces injustices, nous ne pouvons concevoir une société démocratique,
égalitaire, libre et stable s’il n’existe aucun cadre qui délimite ce que les individus peuvent
légitimement faire pour veiller à la préservation de leurs droits. Dans la désobéissance civile par
exemple, la non-violence est centrale car elle est ce qui fait la différence entre une
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La fin ne justifie pas les moyens et tous les moyens ne sont pas légitimes pour faire
valoir nos droits. Certes, il nous appartient d’inventer nos propres moyens pour les défendre car
nous ne pouvons pas faire aveuglément confiance à l’Etat pour cela. Toutefois, dans un Etat
démocratique, tous les moyens ne sauraient être légitimes car si la désobéissance peut être
juste et même nécessaire, il n’en va pas de même de la violence.
Pour les anarchistes, l'Etat bafoue les libertés individuelles, il contraint les hommes à
l’obéissance, or toute forme d'obéissance est une destruction de la personnalité. Il apparait
donc comme la négation de la liberté : il exerce une oppression plus ou moins forte sur l'individu
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en réglementant sa vie sociale par des lois. Ainsi, pour Stirner, l'Etat est la puissance hostile
aux forces individuelles : « Tout Etat est despotique », écrit-il, car « aux mains de l'Etat, la
force s'appelle droit, aux mains de l'individu, elle s'appelle crime ».
Les anarchistes rejettent toute forme de pouvoir (juges, police, armée), ils mettent la valeur
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suprême dans l'individu et prônent la révolution. Selon eux, seule une vie de type
communautaire fondée sur de libres associations et sur la fraternité et l'entraide mutuelle
pourrait éviter cette forme de soumission nécessairement contenue dans la notion d'Etat.
À l’instar des anarchistes, les Libéraux pensent que l’Etat démocratique même dont avait
précuisaient J.J. Rousseau n’est rien d’autre qu’une dictature de la majorité sur la minorité, une
dictature de la volonté générale sur la volonté de l’individu.
Ainsi Pour Léon DUGUIT, les citoyens de Rousseau ne se possèdent plus, puisqu’il est esclave
de la volonté générale, aliéné par l’appartenance. Soumis à la volonté générale ; aux idéaux du
groupes, l’individu n’a plus le pouvoir d’entreprendre des initiatives privées. Il n’est plus lui-
même, il est la chose du groupe.
La critique de Nietzsche, va dans le même sens en soumettant l’individualité, chacun de
nous à des principes généraux et universelles, l’Etat freine sa liberté pour la placée dans une
situation de dépendance chronique. Pour Nietzsche, l’Etat avec ses contraintes artificielles et
ses moyens de répressions n’est qu’une machine psychologique destinée à domestiquer les
hommes en les réduisant à un troupeau toujours à la solde d’un seul berger. Pour Nietzsche,
l’Etat tue en l’homme la liberté, la ténacité (efficacité) la persévérance, la volonté de puissance
en mettant l’individu dans une logique de soumission et d’obéissance. L’Etat réduit par là le
sujet en objet. Dans l’Etat disait Nietzsche « tous les hommes sont au féminins (faibles) »,
l’Etat n’est qu’un monstre froua dont sa préoccupation favorite n’est que le mensonge et la
duperie. Nietzsche, estime qu’il est injuste de soumettre l’individu aux idéaux du groupe. Pour
lui, toute obéissance est une aliénation, une abdication (renonce à soi).
Ainsi, l’Etat suppose l'obéissance des citoyens, il contraint les individus de se soumettre aux
lois de la société. A cet effet, l'Etat apparait donc comme l'expression de la domination d'une
classe sur une autre. C'est pourquoi NIETZSCHE affirmait que l'Etat est le « plus froid de tous
les monstres froids ». Cela suppose qu'au nom de la paix, il discipline les individus en retirant
toute initiative personnelle, il masque la réalité. On voit donc bien que l’Etat est un facteur
d'oppression qui bloque les libertés individuelles.
Enfin pour les MARXISTES, l'Etat opprime les pauvres. Il représente la volonté d'une
classe cherchant à dominer la masse laborieuse. Marx a analysé la société en terme
économique et a vu dans la structure de l'Etat la soumission d'une partie minoritaire de la
population à des forces productives Lieurs échappant. Marx oppose donc les capitalistes aux
prolétaires qui n'ont rien d'autre que leur force de travail.
Pour les Marxistes-Léninistes, tout l’Etat est dans sa nature même violant, et cette violence
oppressive ne garantit que les intérêts de ceux qui sont au pouvoir, c’est-à-dire les riches, leurs
libertés, leur droit, leur sécurité, leur bien-être. C’est dans cette logique désagréable que Karl-
Marx considère l’Etat comme « un appareil oppresseur au service de la bourgeoisie ». Pour
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Lénine, « tout Etat est une dictature de classe », la dictature des plus riches sur les plus
pauvres. Ainsi, selon les Marxistes-Léninistes, la violence de l’Etat ne garantit que les intérêts
de ceux qui sont au pouvoir au détriment des pauvres condamnés à l’obéissance et aux
sacrifices.
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Pourtant, l'Etat peut contribuer à garantir la liberté et la sécurité des citoyens. L’usage de
cette violence ne garantit pas la sécurité et l’ordre public ? C'est dans ce contexte que Spinoza
disait: « le meilleur Etat est celui où les hommes vivent dans la concorde et où les lois
sont respectées ».
La violence de l’Etat ne vise qu’à créer un cadre social favorable à la discipline et à la
concorde, à la paix et à la sécurité, permettant ainsi à chaque citoyen d’accomplir sa vie sans
craindre les agressions pouvant venir des autres. En effet, des micros Etat (petits) comme
l’exemple de la famille, village, canton, commune, région… pour remonter jusqu’à l’autorité
suprême qui est l’instance suprême ayant pour vocation traditionnel d’accomplir le bien être
d’un groupe d’individu se réclamant d’appartenir à un même territoire, reconnu universellement
par toutes les nations du monde. Situé au-dessus des individus et des groupes, l’Etat prétend
arbitrer les différents (conflits) ou de créer les conditions de leurs accords. Mais pour un souci
d’efficacité et de viabilité (pour qu’il puisse exister), un tel pouvoir a toujours besoin d’un usage
plus au moins intensif de la force. C’est en cela que l’Etat est définit comme « le monopole de
la violence légale ». Pour légitimer cet usage de la force en politique MARX Weber affirmait :
« s’ils n’existaient que des structures sociales d’où toute violence est absente, le
concept de l’Etat aurait disparu et il ne subsisterait que c’est qu’on appelle au sens
propre ‘’l’anarchie’’ ».
L’Etat devant assurer le mutuel secours et la concorde, se doit de réconcilier les rivalités
multiples qui existent entre les individus, les contredirent à dominer leurs instincts naturels
d’agressivité. En ce sens, il doit être fort, dépositaire d’une autorité coercitive. L’Etat doit être
capable de transformer les groupes d’individus en une communauté morale des vies, en une
nation en imposant les vertus patriotiques dans le cœur de chaque citoyen. Ainsi, la relation
entre Etat et violence, n’est ni un accident, ni une fantaisie, ni même une trahison. La force fait
partie du mécanisme de fonctionnement intrinsèque de l’Etat.
La mission du pouvoir politique de l’Etat sur terre est tellement importante que des Philosophes
comme Hegel n’ont pas manqué de considérer « l’Etat comme un divin terrestre ». Cela est
d’autant plus vrai que sans l’autorité Etatique disait Hobbs « l’individu n’a plus d’avenir ».
Ainsi, la relation entre l’Etat et violence n’est ni un accident, ni une fantaisie, ni une trahison. La
force fait partie des mécanismes de fonctionnement intrinsèque de l’Etat. C’est peut-être la
raison pour laquelle aucun Etat n’a jamais oublié de se doter d’appareils répressifs tels que
l’armée, la police, la gendarmerie et les prisons qui sont destinés exclusivement à dissuader
(faire peur). On voit donc qu'en l'absence de l'autorité de l'Etat chacun est en danger de perdre
sa vie à tout moment.
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En somme nous constatons que l'Etat bafoue la liberté des citoyens, il les réduit à
l'obéissance. Mais il a aussi pour but de garantir la liberté et la sécurité des citoyens. La
question est donc de savoir quel est le meilleur Etat possible? Quelle société politique
convienne à l’homme ?
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La démocratie se présente comme le meilleur régime possible cela revient à dire qu'elle
est le régime capable de réaliser le plus, le bonheur du peuple. Elle est avant tout un régime
dans lequel le pouvoir appartient au peuple. Ainsi SPINOZA pense que c'est un régime qui
permet de réaliser le plus le bien-être du peuple, en garantissant légalité, les différentes
libertés, (d'expression d'opinion, de culte et de mouvement), et les droits de l'homme. Elle lui
semble de ce fait le meilleur des régimes.
En analysant les différents types de gouvernements, nous nous rendons compte que la
démocratie est le seul système ou le peuple s'affirme réellement. De ce fait, toute démocratie
exige une certaine liberté du peuple. Cette liberté doit être ressentie dans la vie de tous les
jours. Elle doit se traduire par l'absence de toute contrainte et par un sentiment d'indépendance.
Elle se présente donc d'indépendance. Elle se présente donc comme l'adhésion volontaire à un
ordre et consiste au fait que chacun peut vivre en sa guise dans les limites tracées par la Ioi.
Ce régime exige également une certaine égalité entre les citoyens. Autrement dit la Ioi doit
traiter les citoyens sur le même pied d'égalité.
Sur le plan pratique, la gestion d’un Etat démocratique implique nécessairement
l’institution et la séparation de trois pouvoirs qui sont : le Pouvoir exécutif (Le gouvernement),
le Pouvoir judiciaire (la justice) et le pouvoir législatif (l’assemblée nationale) dont chacun de
ces pouvoirs doit exercer un contrôle est une sanction morale sur les autres permettant
d’empêcher toute forme de tricherie ou d’abus politique. Comme disait MONTESQUIEU : Tout
homme ayant le pouvoir est tenté d'en abuser un jour. Donc par la disposition des choses, « il
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faut que le pouvoir arrêter le pouvoir », pour que toutes les décisions politiques puissent être
longuement profitables à la volonté du peuple.
Dans les régions démocrates, la loi qui est l’émanation de la volonté générale, consacre le droit,
la justice, l’égalité, la dignité, le respect, l’épanouissement collectif, la sécurité. C’est dans ce
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cadre que la formule de Rousseau trouve son fondement : « l’obéissance à la loi qu’on s’est
prescrite est liberté ». Ainsi la démocratie se présente comme le meilleur régime, car elle
permet de garantir les droits fondamentaux des citoyens.
Pendant l'antiquité HERODOTE expliquait les succès de la prospérité d'Athènes par la
démocratie. Pour lui ATHENES a connu une expansion et une extension continue quand elle
est devenue une démocratie.
Enfin, Il y’a aussi en démocratie d’autres garde-fous (d’autres mesures) qui lui permet
d’être considéré comme meilleur des régimes politiques tels que : les associations, la société
civile, la presse privée, les syndicats, l’opposition politique, les organisations internationales etc.
qui exercent un droit de contrôle et de critique sur l’Etat, permettant ainsi de moraliser les
actions politiques. Et tout citoyen qui se sent lésé, peut dans son droit à l’expression porté
plainte contre n’importe quelle personne et même contre l’Etat en vue de demander une
réparation pour que justice soit rendue.
C’est donc en démocratie que le peuple se voit pleinement concerner par la gestion de l’Etat,
système politique qui selon ROUSSEAU constitue le seul à répondre aux exigences de la
nature humaine. On voit bien qu’à ce niveau la démocratie se présente comme le meilleur
régime politique
Cependant, vue ces côtés positifs et ces conceptions de la démocratie, cela ne doit pas
nous induire dans l'erreur. La démocratie peut se présenter parfois comme le pire des régimes.
Ainsi la démocratie mal pratiquée peut conduire à l'anarchie et au libertinage. Ces genres de
régime ne font pas progressés un pays. C'est par exemple le cas de la majorité des pays
africains, particulièrement francophones qui présentent une démocratie de façade. Ces pays
sont gangrénés par le détournement du dernier public, la corruption, le favoritisme, l’insécurité,
modification de constitution et l’organisation des élections truqués. Ces dernières conduisent
généralement à des crises postes électorales, des coups d’Etat répétitifs.
La démocratie favorise surtout l'arrivée au pouvoir des médiocres car c'est les riches et les
beaux parleurs qui ont la main mise sur le pouvoir, or ils ne sont pas forcément des bons
dirigeants. C'est ainsi que PLATON présente la démocratie comme le régime des médiocres.
C'est le pire des régimes qui a été mise en place par quelques esprits maladifs. Selon Platon,
dans ce type de régime on vote à propos de ‘’tout et de rien’’, or la vérité n'appartient pas
forcement à la majorité. Dans cet ordre idée HOMERE soutient que « le gouvernement de
plusieurs n'est pas bon, n'ayons qu'un seul maître ».
En outre, nous constatons aussi qu’en démocratie à travers les droits « d’expression et
de liberté » dont dispose les citoyens, chacun utilise la parole pour détruire l’autre et renforcer
ses propres positions, galvaniser ses propres intérêts. Cette liberté d’expression touche
également l’aspect religieux des hommes à travers des caricatures des leaders politiques,
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religieux et même des prophètes qui souvent peut entrainer des révoltes, agressions ou des
guerres.
Enfin, puisque la démocratie prône toujours la volonté générale sur celle majoritaire, l’Etat
démocratique même dont précuisait J.J. Rousseau n’est rien d’autre qu’une dictature de la
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majorité sur la minorité, une dictature de la volonté générale sur la volonté de l’individu.
En démocratie les citoyens minoritaires ne se possèdent plus, puisqu’ils sont esclaves de la
volonté générale, aliénés par l’appartenance. Soumis à la volonté générale ; aux idéaux du
groupes, l’individu n’a plus le pouvoir d’entreprendre des initiatives privées. Il n’est plus lui-
même, il est la chose du groupe.
L’idée de Nietzsche va dans le même sens. Il estime qu’il est injuste de soumettre l’individu aux
idéaux du groupe. Ainsi en réponse à la fameuse formule de Rousseau, Nietzsche brandit la
formule suivante « toute obéissance est une aliénation, une abdication » (renonce à soi).
Les règles démocratiques qui stipulent que « force doit rester à la loi », condamne ainsi le
citoyen à l'obéissance, contraint les individus de se soumettre aux lois de la société même si la
loi a tort. A ce niveau, ces règles démocratiques apparaissent comme l'expression de la
domination d'une classe sur une autre puisque ces prétendues lois ne garanties que les intérêts
de ceux qui sont au pouvoir au détriment des pauvres condamnés à l’obéissance. Cela suppose
qu'au nom de la paix, l’Etat démocratique discipline les individus en retirant toute initiative
personnelle, il masque la réalité. On voit donc bien qu’à ce niveau l’Etat démocratique est un
facteur d'oppression qui bloque même les libertés individuelles. Toutes ces conceptions nous
fait comprendre que la démocratie est loin d’être le meilleur et peut être le pire des régimes
politiques.
Au terme de notre analyse, nous pouvons soutenir qu'étant le régime dans lequel le
pouvoir appartient au peuple, la démocratie ne peut être que le meilleur système de
gouvernement. Mais la démocratie mal pratiqué peut-être aussi le pire des régimes.
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Louis ALTHUSSER, dans Idéologies et appareils idéologiques d'Etat, les deux axes de
violences de l'Etat, relève les ARE ou Appareils Répressifs d’Etat (la police, la
gendarmerie, l’armée) et les AIE ou Appareils Idéologiques d'Etat (la presse, l'école...).
Les actions de L’Etat visent toutes à domestiquer, aliéner, dépouiller l’individu de toute
personnalité, l’Etat décidant à sa place et le réduisant ainsi au rang d’animal.
SCHOPENHAUER, Pensées et fragments : « l'Etat n'est que la muselière dont le but est
de rendre inoffensive cette bête carnassière, l’homme et de faire en sorte qu'il ait
l'aspect d'un herbivore. »
La violence de l’Etat ne se justifie pas à partir du moment les hommes naturellement
bons peuvent cohabiter pacifiquement sans atteintes à leur dignité et leur intégrité
pourvu qu’on sache les convaincre.
Georges GUSDORF, La Vertu de force : toute action de violence résulte d'un acte de
désespoir, elle est une « énergie de désespoir. » Seuls ceux qui échouent à triompher
par la raison ou le bon sens, c'est-à-dire par des arguments rationnellement
convaincants, s’abaissent à nuire et à s'imposer aux autres par la violence.
Axe 2 : La violence est nécessaire pour l’exercice bénéfique du pouvoir d’Etat
Les hommes sont si naturellement violents qu’il faut un pouvoir fort pour les amener à
vivre pacifiquement.
HOBBES, Le Léviathan : « Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir
commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme
guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun. »
L’absence de violence d’Etat entraine l’anarchie dans laquelle la condition des hommes
est pire en raison d’une violence plus scandaleuse et préjudiciable à tous.
GOETHE : « Je préfère l’injustice au désordre. »
Le droit et la force doivent soutenir mutuellement l'action politique pour que l’Etat
atteigne ses objectifs régaliens.
Blaise PASCAL, Pensées : « la justice sans la force est impuissante et la force sans la
justice est tyrannique »
Paul VALERY, Regards sur le monde actuel : « Si l'Etat est fort il nous écrase, s'il est
faible, nous périssons. »
Réponse : la violence s’impose comme une nécessité dans l'exercice du pouvoir d'Etat dans le
strict respect des droits du citoyen.
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SUJET N°50 : « La liberté consiste à ne dépendre que des lois. » Qu’en pensez-vous ?
SUJET N°51 : Le regain de la foi religieuse dans un monde gagné par la rationalité scientifique
est-il un phénomène insolite ?
I. DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES ESSENTIELS
Le regain de la foi religieuse : La recrudescence de la croyance en Dieu.
Rationalité scientifique : rigueur de la démarche scientifique.
Phénomène insolite : phénomène surprenant, inattendu.
II. REFORMULATION
La recrudescence du phénomène religieux dans une société profondément portée vers les
sciences est-elle surprenante ?
III. PROBLEMATIQUE
La religion a-t-elle sa place dans un monde scientifique ?
IV – AXES D’ANALYSE ET REFERENCES POSSIBLES
Axe 1 : La religion semble être de trop dans une société scientifique
En termes de démarche, science et religion s’opposent car la première privilégie la
démonstration et/ou l’expérience alors que la seconde repose sur la foi.
Charles DARWIN : « La science et le Christ n'ont rien à voir l'un avec l'autre, sinon dans
la mesure où l'habitude de la recherche scientifique enseigne la prudence au moment
d'accepter une preuve quelle qu'elle soit. »
La science apparait comme une déconstruction voire une abolition des vérités et
fondements de la religion.
Cf. La loi des 3 états de l’esprit d’Auguste COMTE
BACHELARD, La psychanalyse du feu : « il n’y a pas de vérités premières mais des
erreurs premières. »
Avec les prouesses de la techno-science qui comblent les aspirations de l’homme, Dieu
semble être réduit au chômage par la science.
Axe 2 : Face aux limites de la science, la religion s’offre à nous comme une panacée
Sur le plan de la connaissance, il apparait évident que malgré l’effort de la science,
certains phénomènes sont restés inexplicables.
KANT, Critique de la raison pure « J’ai dû limiter le savoir pour lui substituer la croyance
Science et technique permettent de combler les besoins matériels de l’homme mais
elles ne peuvent satisfaire la soif spirituelle et religieuse de ce dernier.
Francis BACON, Essais de morale et de politique (1597) : « Les troubles et l'adversité
ramènent à la religion. »
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La religion apparait comme le remède aux clivages et angoisses nées dans nos
sociétés du fait du développement désordonné et inhumain des sciences.
BERGSON, Les deux sources de la morale et de la religion : « Qu’on interprète la
religion d’une manière ou d’une autre, qu’elle soit sociale par essence ou par accident,
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un point est toujours certain, c’est qu’elle a toujours joué un rôle social. »
Science et religion sont complémentaires.
Albert EINSTEIN : « La science sans religion est boiteuse, la religion sans science est
aveugle. »
Louis PASTEUR : « Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science y
ramène. » (Ici, il pastiche BACON.)
Réponse : La résurgence de la religion dans un monde de rationalité scientifique s’inscrit dans
l’ordre des choses.
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que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel. »
Axe 2 : La pratique religieuse, une nécessité
L’homme, en tant qu’être de conscience et de réflexion, ne peut qu’être religieux quand
il se pose certaines questions sur l’origine de l’univers auxquelles il ne trouve aucune
réponse.
Francis BACON, Essais, sur l'Athéisme : « Il est vrai qu'un peu de philosophie incline
l'esprit de l'homme à l'athéisme, mais une philosophie profonde amène les esprits des
hommes à la religion. »
La civilisation technicienne censée répondre aux préoccupations sociales ne peut
combler la multi dimensionnalité de l’homme l’abandonnant notamment face à ses
craintes et angoisses.
FREUD, Nouvelles conférences sur la psychanalyse : « La science en effet ne peut
rivaliser avec elle [la religion], quand il s’agit d’apaiser la crainte de l’homme devant les
dangers et les hasards de la vie ou de lui apporter quelque consolation dans les
épreuves. »
La religion apparait comme le remède aux problèmes de moralité et de cohésion dans
nos sociétés modernes.
BERGSON, Les deux sources de la morale et de la religion : « Qu’on interprète la
religion d’une manière ou d’une autre, (…), un point est toujours certain, c’est qu’elle a
toujours joué un rôle social. »
Réponse : la religion a encore de l’importance aujourd’hui.
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