Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
A. CARLES-GIBERGUES, H. HORNAIN
Résumé
Deux types de réactions endogènes, c’est-à-dire des réactions d’origine interne
au béton, sans apport d’agents agressifs extérieurs, sont décrites : alcali-réac-
tion, d’une part, et formation différée d’ettringite, d’autre part.
Le terme d’alcali-réaction désigne un ensemble de réactions chimiques qui se
produisent entre la solution interstitielle du béton, hyperbasique et alcaline, et cer-
taines phases, réactives, des granulats. Mais pour que le processus se déclen-
che il faut que trois conditions soient simultanément remplies : granulats réactifs,
humidité relative supérieure à 80-85 % et concentration en alcalins excédant un
seuil critique.
L’alcali-réaction peut provoquer, à plus ou moins long terme (en général au bout
de plusieurs années), des désordres variés dans les ouvrages [1] : fissuration,
gonflement, exsudations, chute des performances mécaniques. Les retours d’ex-
périences en laboratoire associés aux observations in situ ont montré :
1) que la présence des armatures dans les ouvrages réduit la gravité des désor-
dres par rapport au niveau mesuré dans la matrice « béton seul »;
2) que l’incorporation d’additions minérales conduit à une diminution voire à une
élimination de ces désordres.
487
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
488
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
1. INTRODUCTION
1.1. Définition des réactions endogènes
On appellera réactions endogènes1 des réactions chimiques « générées de
l’intérieur » pour lesquelles les composés nécessaires aux réactions sont présents
dans la formule initiale du béton. Ces réactions se produisent sans apport d’agents
agressifs extérieurs, dans des conditions données de température et d’humidité re-
lative.
1.2. Les deux principaux types de réactions endogènes
Les deux principaux types de réactions endogènes sont :
– l’alcali-réaction pour laquelle les produits nécessaires à la réaction préexistent
dans le béton : des granulats potentiellement réactifs et une source d’alcalins
(ciment, additions, granulats, adjuvants) ;
– la formation différée d’ettringite (Delayed Ettringite Formation ou DEF selon
la terminologie anglo-saxone). Cette réaction, également désignée par les termes
« réaction sulfatique interne » ou RSI selon la terminologie du LCPC [24], peut
se produire dans les bétons étuvés ou les bétons de masse à forte exothermie. La
réaction se manifeste dans des conditions très spécifiques de température (inten-
sité et durée déchauffement) et d’hygrométrie. Elle dépend également de la com-
position chimique du béton et du ciment (teneurs en alcalins, SO3, aluminates),
ainsi que de la formulation du béton (dosage en ciment, E/C).
Ces deux réactions sont traitées séparément respectivement dans les para-
graphes 2 et 3 du présent chapitre.
2. L’ALCALI-RÉACTION
2.1. Les différents types d’alcali-réaction
Il est admis que les alcali-réactions se présentent sous trois types : réaction alcali-
silice (les plus fréquentes), réaction alcali-silicate, réaction alcali-carbonate.
2.1.1. Réaction alcali-silice (RAS)
Certains granulats siliceux, lorsqu’ils sont constitués de silice amorphe, mal cris-
tallisée ou microcristalline (par exemple des verres, de l’opale, de la calcédoi-
ne…) sont attaqués par la solution interstitielle qui occupe les pores du béton. La
silice libérée réagit ensuite avec les alcalins Na+, K+ de cette solution interstitielle
et l’on observe finalement, l’apparition de gels silico-alcalins s’ils renferment Si,
489
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
490
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
491
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
492
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
493
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
1 000
H
60
800 8
600
H (10– 6)
6 40
Rc
400 4
Rc, MPa
Rt, MPa
200
Rt 2
0 0
0 200 400 600
Temps (jours)
Figure 11.1 : expansion et performances mécaniques d’un béton fabriqué avec un gravier
réactif, conservé à 38 °C et 100 % H.R, d’après [BOY 00].
On note que les résistances mécaniques semblent avoir atteint une valeur plancher lorsque l’expan-
sion a atteint son maximum. On voit très nettement que la résistance à la traction (Rt) est beaucoup
plus affectée que la résistance à la compression (Rc).
Dans la majorité des cas, on note que les chutes de résistance à la traction sont
bien plus fortes que celles qui affectent la résistance à la compression : ce fait,
déjà signalé par [NIX 85] a été confirmé par de nombreux auteurs. Il peut être ex-
pliqué par la fermeture des fissures, engendrées par l’alcali-réaction, sous l’action
des contraintes de compression alors que, au contraire, les efforts de traction amè-
nent rapidement la propagation de ces fissures.
Le module d’élasticité est un indicateur très sensible du développement de l’alca-
li-réaction : il peut subir des chutes importantes avant l’apparition d’expansions
significatives et continuer à chuter avec le temps alors que la résistance à la com-
pression continue de croître. C’est ce que montre la figure 11.2, tirée de
[MON 00].
494
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
147 j
40
Contrainte (MPa)
30
28 j
20
10
Déformation (10– 6)
En outre, comme on peut également l’observer sur cette même figure, l’alcali-
réaction modifie le comportement sous charge du béton : on note une augmenta-
tion de la déformabilité (le module statique chutant de 20 GPa à 28 j à 6,45 GPa
à 147 j) et de la déformation ultime.
Par ailleurs, le caractère viscoplastique du béton endommagé est accru : les défor-
mations de fluage sont multipliées par 2,5 à 4 [BLI 81].
Concernant le comportement à la fatigue, la littérature fournit des résultats con-
troversés. Des essais de chargement oligo-cycliques sur carottes prélevées dans
des ouvrages atteints [WOO 89] ont montré que le béton se déforme plastique-
ment sous des niveaux de chargement faibles : c’est ce qui apparaît dans la
figure 11.3.
495
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
A B
5
Contrainte (MPa) 4
0
– 100 0 100 200 300 400 500
Déformation (μm/m)
Figure 11.3 : essais de fatigue sur des carottes de béton de même formulation mais
prélevées dans des éléments superficiellement fissurés (B) et non fissurés (A)
d’une même structure, d’après [WOO 04].
Le béton déjà fissuré par l’alcali-réaction (B) présente un module d’élasticité plus faible que celui qui
ne l’est pas encore (A), tout en accumulant des déformations plastiques.
Dans des essais poursuivis jusqu’à rupture les avis divergent. Pour [FUJ 87], l’al-
cali-réaction ne raccourcit pas la durée de vie alors que pour [AHM 99], le con-
traire est observé : la diminution du nombre de cycles entraînant la rupture varie
de 20 à 86 % suivant le mode de sollicitation.
2.2.2.2. Influence des armatures
La présence des armatures passives ou actives dans les bétons armés ou bétons
précontraints est bénéfique : elles ont un effet, anisotrope, de restriction des dé-
formations engendrées par l’alcali-réaction. Cette constatation, faite par de très
nombreux auteurs, est bien visible dans la figure 11.4 [ABE 89].
496
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
0,6
B
0,5
0,4
Expansion (%)
BA ŏ
0,3
0,2
0,1
BAII
0
100 200 300 400 500
Âge (jours)
Figure 11.4 : influence des armatures d’un béton sur l’expansion provoquée
par l’alcali-réaction, d’après [ABE 89].
Les expansions mesurées sur des carottes extraites de poutres en béton armé soit parallèlement (BA//)
soit perpendiculairement (BA⊥) à l’axe des poutres sont plus faibles que celles d’éprouvette de béton non
armé (B) conservées dans la même ambiance. Les armatures créent ainsi une forte anisotropie de l’ex-
pansion du béton armé.
En second lieu, on note une influence manifeste des armatures sur les performan-
ces mécaniques des bétons atteints par l’alcali-réaction et ceci aussi bien dans des
essais en laboratoire qu’à partir de mesures in situ. Les performances des élé-
ments en béton armé (résistance à la compression, résistance à la traction, module
d’élasticité) sont très peu affaiblies par l’alcali-réaction comparativement à celles
de carottes prélevées dans les mêmes unités ou d’éprouvettes fabriquées avec le
même béton [OKA 89b, INO 89].
Dans le cas d’éléments en béton précontraint, on arrive aux mêmes conclusions,
à savoir que le béton peut être fortement dégradé sur le plan mécanique, par l’al-
cali-réaction, alors que l’élément précontraint n’est pas affecté. On peut citer ici
les observations de [HAM 89] : après dix ans d’exposition en ambiance marine,
des poutres de bétons précontraints fabriqués avec des granulats réactifs ont vu
leur moment de flexion à la rupture accru de 2 à 8 % alors que la résistance à la
compression des cylindres de béton non armé, de même composition et conservés
dans la même ambiance, a chuté de 60 %.
2.2.2.3. Influence du chargement
Le maintien sous charge d’un élément de béton réduit son expansion ; ses perfor-
mances mécaniques sous chargement rapide sont améliorées. Par ailleurs,
[AHM 99] signalent que des éprouvettes maintenues sous charge depuis leur fa-
497
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
brication jusqu’au début d’essais de fatigue ont des durées de vie supérieures de
50 à 60 % à celles d’éprouvettes de mêmes compositions mais non chargées.
Si l’on fait une synthèse des nombreuses études consacrées au rôle joué par les
armatures et le niveau de chargement dans le comportement d’un ouvrage, en bé-
ton armé ou précontraint, endommagé par l’alcali-réaction, on peut retenir la con-
clusion suivante: l’affirmation « l’application d’une contrainte (armature, charge-
ment) à un béton atteint d’alcali-réaction minimise son expansion et sa perte de
résistance » est une affirmation triviale, certes pas erronée mais ambiguë dans sa
formulation. En effet, globalement parlant, l’état de contrainte appliqué à un tel
béton ne joue que très peu sur le gonflement volumique, par contre, la présence
d’un déviateur dans le champ de contraintes crée une anisotropie des déforma-
tions et des performances mécaniques du béton : il y a un report du gonflement
dans la direction la moins chargée.
2.2.3. Signes microscopiques, observables en laboratoire
2.2.3.1. Microfissuration du béton
L’alcali-réaction crée progressivement un réseau de microfissures dans le béton.
Ces microfissures résultent des pressions de gonflement engendrées au sein des
particules réactives, le long des plans de clivage ou de schistosité ; elles peuvent
également apparaître à la périphérie des grains. Avec le temps, ces microfissures
se propagent dans toutes les directions et peuvent alors recouper plusieurs granu-
lats ainsi que la pâte.
La microfissuration peut être étudiée soit sur des surfaces de fractures, soit sur des
sections polies, soit sur des lames minces ; les grossissements vont de quelques
fois ou dizaines de fois si l’on utilise un stéréomicroscope, à plusieurs centaines
pour les microscopes optiques et plusieurs milliers pour les observations au MEB.
On ne doit pas perdre de vue le fait que la détection d’une microfissuration n’est
effective que si la dimension des microstructures est accessible au pouvoir de ré-
solution de l’instrument d’observation : il en résulte que la quantification d’un ré-
seau microfissural (en termes de densité de fissuration ou de pourcentage de
grains fissurés) n’est exploitable que si on la rapporte à l’échelle d’observation.
La mise en évidence des microfissures est facilitée par des traitements préalables
tels que l’imprégnation par des résines colorées ou par des pigments fluorescents.
2.2.3.2. Gels et autres produits réactionnels
Il est établi depuis longtemps que les alcali-réactions de types alcali-silice ou al-
cali-silicates engendrent des produits amorphes (gels) ou microcristallins, de
composition silico-alcaline ou calco-silico-alcaline [6] et de faciès extrêmement
variables.
498
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
(a) (b)
(c) (d)
499
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
(e) (f)
Figure 11.5 : quelques aspects caractéristiques (observables au MEB)
de produits d’alcali-réaction, d’après [CYR].
(a) L’observation à faible grossissement (ici x 25) de bétons atteints d’alcali-réaction montre souvent,
en premier lieu, de larges plages, lisses, de gel (les fissures sont surtout provoquées par le vide ré-
gnant dans le microscope).
(b) Lorsqu’on travaille à grossissement plus important, on perçoit l’existence de plusieurs faciès pour
les produits réactionnels : cette vue est particulièrement démonstrative.
(c) Le gel peut se présenter, même à fort grossissement, comme un dépôt, plus ou moins épais, à surface lisse.
(d) La surface du gel présente des protubérances isolées (en haut de la plage) ou jointives (bas de la
plage) : on parle alors de gel mameloné.
(e) Les produits réactionnels perdent une apparence amorphe et acquièrent des faciès plus ou moins
cristallisés : ici une microtexture alvéolaire qui n’est pas très éloignée de celle des C-S-H ordinaires.
(f) La texture cristallisée peut être très nette : ici des rosettes formées de cristaux lamellaires.
500
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
Les relations entre ces deux groupes de paramètres sont, de fait, très nombreuses
et peuvent être représentées, pour l’essentiel par la figure 11.6.
Formulation Granulats
du béton réactifs
Ciments
Additions
Adjuvants
E/C
Type et fonction
de l'ouvrage Alcalins > seuil
501
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Tableau 11.1 : principales roches pouvant contenir des phases siliceuses sensibles
en milieu alcalin, d’après [18].
502
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
1,6
1
Expansion (10– 3)
1,4
1,2
1,0
0,8 2
0,6
0,4
I I' 3
0,2
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
Âge (mois)
Figure 11.7 : influence des granulats sur la cinétique d’expansion de bétons, dopés en
alcalins et conservés à 60 °C, d’après [19].
Courbe 1 : sable et gravier à cinétique rapide, réactifs ;
Courbe 2 : sable non réactif et gravier réactif à cinétique rapide ;
Courbe 3 : sable non réactif, gravier réactif à cinétique rapide et fumée de silice;
ll’ = limite de gonflement admissible.
On observe :
– que les courbes ont une forme en S ;
– qu’elles diffèrent considérablement par la valeur finale et par la vitesse maximale d’expansion ;
– qu’une addition minérale peut minorer le gonflement.
503
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
2,0
2
0,4 3
Expansion (%)
0,3
0,2
0,1
0 20 40 60 80 100
504
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
1 2 3 4
100
60
40
1 : opale
20 2 : silice vitreuse
3 : chert
4 : mylonite
0,01 0,1 1 10
505
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
0,7
0,6
0,5
Expansion à 200 jours (10–3)
0,4
0,3
0,2
Réaction sans
macrofissuration
0,1
Fissures visibles
0,0
0 1 2 3 4 5 6 7
Na2O éq. (kg/m3)
Cette figure, qui exploite des résultats obtenus avec un seul type de granulats, est
citée dans de multiples publications car elle a une véritable valeur pédagogique
en montrant l’existence d’un seuil extrêmement net. Mais si l’on veut rendre
compte des phénomènes tels qu’ils apparaissent sur des bétons, variables notam-
ment par la nature de leurs granulats, la figure 11.11 est plus riche de renseigne-
ments : Berra et al. [BER 05] ont mesuré l’influence de la teneur en alcalins et de
la nature des granulats sur l’expansion à 1 an de prismes de bétons testés suivant
une procédure Rilem AAR-3 modifiée [29]. Les expansions ainsi mesurées sont
comparées au comportement in situ des granulats.
506
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
2 O
1,5
O, C
Expansion à 1 an (10–3)
F toujours réactifs
in situ
C D
F, D
parfois réactifs
1
M, N, A, B
jamais réactifs
N
A
B
0,5
0 2 4 6 8 10
Na2O éq. (kg/m3)
507
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Tous les alcalins ne participent pas à l’alcali-réaction car une partie peut rester
piégée dans le réseau cristallin : on appelle « alcalins actifs » ceux qui peuvent
passer en solution. Pour chaque constituant du béton, on calcule ainsi la teneur en
alcalins actifs A : A = ma où a = alcalins totaux et m un coefficient compris entre
0 et 1.
Le document [18] indique les valeurs à prendre pour m : laitiers m = 0,5 ; fines
calcaires m = 0,5 ; cendres volantes m = 0,17 ; pouzzolanes m = 0,17 ; clinker
m = 1 ; gypse m = 1. Pour les granulats m sera déterminé expérimentalement.
On recommande de rester sous une valeur plafond de 3 kg/m3. Mais, étant donné
que dans certains cas cette teneur limite s’est montrée trop élevée, on préconise
plutôt actuellement une approche performantielle basée sur des essais de gonfle-
ment.
Le ciment Portland
Une des sources principales, même si ce n’est pas la seule, des alcalins disponi-
bles dans un béton. Dans le clinker, les alcalins se trouvent surtout sous forme de
sulfates solubles ; ils peuvent aussi, en de plus faibles proportions, être intégrés
dans les réseaux des autres constituants. Leur teneur, dans un ciment, est situé
dans une plage 0,3-1,2 %. Elle dépend tout d’abord de la composition mais aussi
du process de fabrication (notamment du combustible).
Les autres caractéristiques du ciment comme sa composition minéralogique, sa fi-
nesse de broyage joueraient un rôle beaucoup plus modeste que celui de la teneur
en alcalins sur l’alcali-réaction. Assez peu de publications se rapportent à ces pa-
ramètres : Berra [BER 94] signale toutefois que la finesse du ciment joue sur les
résultats du test NBRI modifié Berra et Krell [KRE 87] indiquent que l’expansion
augmente avec la finesse.
Le ciment à base de laitier de haut-fourneau
Le laitier granulé de haut-fourneau, moulu, est doué de propriétés hydrauliques,
ce qui le différencie des additions minérales telles que les cendres volantes et les
fumées de silice, qui se comportent comme des pouzzolanes. C’est la raison pour
laquelle ce laitier granulé, dans certains pays, dont la France, peut entrer dans la
constitution de ciments normalisés à de très fortes teneurs. C’est le cas des
CEM III/C dans lesquels il représente de 66 à 95 % du produit.
Le laitier granulé moulu est reconnu depuis longtemps comme efficace dans la
prévention de l’alcali-réaction [HOG 83].
508
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
0,50
0,40
Expansion à 2 ans (%)
0,30
1 : calcaire siliceux
0,20 1 2 : grès
3 : grauwacke
2
4 : granite
3 5 : calcaire dolomitique
0,10 4 argileux
0,04
0,00
0 10 20 30 40 50 60 70
Pourcentage de laitier
La figure 11.12, d’après [THO 98], résume bien les conclusions de nombreuses
recherches, à savoir que les expansions sont pratiquement supprimées dès que le
dosage du liant en laitier granulé excède 50 %. L’emploi du ciment CEM III/C
peut donc être bénéfique si la composition du béton inclut des granulats potentiel-
lement réactifs : le choix de ce type de liant peut également s’appuyer sur sa bonne
tenue en milieu chimiquement agressif, mais doit prendre en compte la lenteur du
durcissement initial.
Le rapport E/C
Un faible rapport E/C accroît les performances mécaniques du béton et densifie
sa structure, ce qui le protège mieux contre les agressions exogènes. Concernant
l’influence de E/C sur le comportement du béton vis-à-vis de l’alcali-réaction on
peut noter qu’un abaissement de E/C :
a) accroît la concentration des alcalins dans la solution interstitielle (son volume
étant réduit) et donc l’agressivité de cette dernière ;
b) diminue la porosité, donc l’espace disponible pour l’expansion des gels ;
c) diminue la perméabilité, donc la vitesse de diffusion ionique et en conséquence
la vitesse d’alcali-réaction ;
d) accroît la résistance et la rigidité du béton qui est alors plus apte à s’opposer
aux efforts d’expansion.
509
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Les deux premiers facteurs, aggravants, s’opposent aux deux derniers. Au final le
résultat global peut pencher dans un sens ou dans l’autre : c’est ce qui semble res-
sortir de la littérature qui présente des résultats très variés, non concordants
[KRE 87, BER 92a, BER 92b, HOB 88].
Les adjuvants
L’utilisation d’entraîneurs d’air peut-elle réduire les expansions dues à l’alcali-
réaction en fournissant aux gels siliceux plus d’espace (bulles d’air) pour se
loger? Des expériences réalisées au Canada sur des granulats de calcaire siliceux
très réactifs des régions de Trois-Rivières (Québec) et d’Ottawa (Ontario) indi-
quent qu’un dosage en air entraîné de 6 à 9 % n’a pas d’effet significatif sur les
expansions obtenues. Mais dans ce type de granulats, les désordres se manifestent
principalement le long de microfissures préexistantes au sein des particules et il
semble que la présence d’un plus grand nombre de bulles d’air à proximité immé-
diate des particules réactives soit effectivement bénéfique dans le cas de granulats
dont l’attaque chimique se fait plutôt à l’interface pâte/granulats [VIV 47],
[JEN 84]. C’est d’ailleurs ce qui a été observé avec des grès de Potsdam et des
tufs rhyolitiques [BER 92a].
Somme toute, il y a peu de données disponibles sur l’influence des adjuvants face
à l’alcali-réaction. Mentionnons, toutefois, que des études suggèrent que certains
superplastifiants peuvent accroître la teneur en alcalins et le pH de la solution in-
terstitielle [ZEL 89, MAT 91].
Wang et Gillott [WAN 89] ont remarqué que des superplastifiants de type naph-
talène sulfoné ou mélamine sulfonée accroissent l’expansion de mortiers renfer-
mant de l’opale : l’adjuvant agirait et sur la réactivité du granulat et sur les
caractéristiques du gel expansif.
Les additions minérales
Compte tenu de l’importance et de la spécificité de leur rôle préventif de l’alcali-
réaction, elles sont examinées au paragraphe 2.3.3.
2.3.1.2. Type et fonctionnalité de l’ouvrage
Peu de cas d’alcali-réaction dans le domaine du bâtiment ; cet état de fait est at-
tribué [19] : à un assez faible dosage en ciment (donc en alcalins), à la protection
des murs extérieurs par des enduits, à la faible humidité des éléments intérieurs.
L’alcali-réaction se produit donc essentiellement dans les ouvrages d’art, mais
avec des fréquences variables suivant la catégorie.
Les bétons de masse, comme les barrages, semblent particulièrement vulnérables
[BER 00]; d’après [LAL 00] sur 127 barrages en béton exploités en France par
EDF, 37, soit 30 %, montreraient des signes d’alcali-réaction. Cette vulnérabilité
510
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
importante est explicable par diverses raisons. Certains barrages, comme celui de
Mactaquac (Canada) sont assez gravement affectés bien que l’apport d’alcalins à
partir du ciment n’excède pas 2 kg/m3 ; dans ce cas on peut envisager que les al-
calins proviennent d’autres sources, hypothèse vérifiée dans le barrage de Cham-
bon [DEL 94]. Un béton de masse ne dissipe que très lentement la chaleur
d’hydratation du ciment : la température demeure élevée pendant plusieurs semai-
nes ce qui peut accélérer le démarrage de l’alcali-réaction. Toute fissuration, due
par exemple à des gradients thermiques, peut favoriser la pénétration d’humidité
dans certaines zones et ce d’autant plus qu’un parement de l’ouvrage est au con-
tact permanent de l’eau. Dans ces conditions, les différentes parties présentent des
taux d’humidité très variables et l’on observe alors que les plus humides sont aus-
si celles ou l’alcali-réaction a les effets les plus marqués : ainsi à l’usine hydro-
électrique de Saunders G.S., Grattan-Bellew [GRA 95] a mesuré des damage in-
dex de 20 à 25 dans les parties sèches, et 95 à 140 dans les zones humides.
Des observations sur un autre type d’ouvrages bien particuliers, des tunnels fer-
roviaires, montrent un comportement qui n’est pas facile à expliquer. Leeman et
al. [LEE 05] ont examiné des carottes prélevées dans les revêtements de béton
projeté ou de béton coffré et ceci pour huit tunnels âgés de 19 à 44 ans. Bien que
certains granulats soient potentiellement réactifs et que la majorité des éprouvet-
tes montrent qu’une alcali-réaction s’est produite, il n’est apparu aucun dégât à
l’examen visuel. Les auteurs du rapport attribuent ceci aux faibles variations cli-
matiques ; ils concluent que « des granulats réactifs peuvent être employés dans
les bétons de tunnel sans causer de dommage consécutif à l’alcali-réaction ». Par
contre, un avis diamétralement opposé est formulé par Wood [WOO 04] : « cela
nécessite les plus rigoureuses spécifications d’emploi des granulats non réactifs
pour les tunnels ».
2.3.1.3. Conditions environnementales
Conditions d’humidité ; cycles de mouillage/séchage
L’humidité ambiante a un rôle fondamental sur le développement de l’alcali-
réaction : c’est pourquoi les essais accélérés de réactivité des granulats et (ou)
des bétons sont réalisés à 100 % H.R. ou en immersion. En fait, on considère
qu’une alcali-réaction ne pourra endommager un béton à température ordinaire
( 20 °C) que si l’humidité relative moyenne est au-dessus d’une valeur seuil égale
à 80-85 %.
Une revue bibliographique récente de Poyet [POY 03] nous permet de préciser
ces affirmations :
– le gonflement libre dû à une réaction alcali-silice augmente bien avec l’humi-
dité relative extérieure (figure 11.13a) ;
511
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
100 90 %
N, L
80 80 % K
O
Seuil HR
60 70 %
O
40 60 % T
20 50 % T
0 40 %
50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 % 0 20 40 60
Humidité relative extérieure Température d'essai (°C)
Les points expérimentaux de la figure 11.13b sont repris de publications dues à : N [NiL 83] ; L
[LUD 89] ; O [OLA 87] ; T [TOM 89] ; P [POY 03] ; K [KUR 89].
512
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
Coque mince
moins expansive
(souvent sèche,
alcalis lessivés par la pluie)
Soleil
Vent
Pluie
Humidification/séchage Fissuration plus sévère
Gel/dégel côté sud
Variations de température
Gonflement
volumique
Milieu humide
Milieu saturé
513
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
514
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
8 8
Expansion (10– 3)
700
Expansion (10– 3) 6 6
a
4 4 c
2 2 d
400
b
0 3 5 6 0 1 2 3 4 5 6
1 2 4
Temps (années) Temps (années)
8 8
Expansion (10– 3)
Expansion (10– 3)
6 e 6
g
4 4
f h
2 2
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5 6
Temps (années) Temps (années)
515
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Dans nombre d’études réalisées sur des bétons armés fabriqués aussi bien en la-
boratoire que sur chantier avec des granulats réactifs, on n’a observé que de fai-
bles chutes de capacité portante et de capacité de chargement statique, et ce,
malgré la présence d’un important motif de fissuration à la surface des éléments
en béton étudiés, et bien que des chutes importantes de résistance à la compres-
sion uniaxiale, au fendage, à la flexion ou du module d’élasticité aient été obser-
vées sur des carottes de béton prélevées dans ces éléments [BLI 81, FUJ 87,
HIM 87, KOY 87].
Par exemple, les modules de rigidité et d’élasticité calculés à partir des déflexions
observées lors d’essais de chargement sur les membrures des piliers en T suppor-
tant une importante autoroute du Japon sont peu affectés (chutes de moins de
15 %), et sont incompatibles avec les faibles valeurs du module d’élasticité (chute
de plus de 70 %) et de la résistance à la compression uniaxiale obtenus sur des
carottes de béton [ONO 89].
Les essais de chargement in situ (mesure des déflexions) sont, sans contredit, les
meilleurs tests pour déterminer la capacité portante de certains types de compo-
santes (dalles, piliers, colonnes, etc.). Dans tous les cas observés, l’évaluation du
béton par de tels essais a conduit à des conclusions nettement moins alarmistes
sur la performance mécanique (module d’Young, module de rigidité, capacité
516
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
portante) du béton atteint par l’alcali-réaction que celles issues d’essais en labo-
ratoire sur des carottes de béton prélevées dans ces mêmes composantes.
Pour conclure et afin de ne pas tirer de conclusion alarmiste au seul examen visuel
d’un ouvrage, citons les propos de B. Mather [MAT 99] « Tuscaloosa Lock, dans
l’Alabama, une des structures atteintes par la réaction alcali-silice la plus étudiée
par le corps des ingénieurs, fut déclarée après un premier examen “tellement fis-
surée que l’on a l’impression qu’elle est sur le point de s’effondrer” ; trente ans
plus tard, on l’a trouvée “d’une qualité généralement bonne” ».
2.3.3. Protection apportée par les additions minérales et les inhibiteurs
2.3.3.1. Les additions minérales
De nombreuses études ainsi que les observations portant sur les comportement
des ouvrages ont établi que l’introduction d’additions minérales dans les bétons,
soit en addition soit en remplacement partiel du ciment, réduit ou supprime l’ex-
pansion provoquée par l’alcali-réaction. Cet effet bénéfique exige que soient res-
pectées certaines conditions d’utilisation.
On remarquera que ces additions minérales, qu’elles entrent ou non dans un cadre
normatif, sont toutes des pouzzolanes. Les pouzzolanes artificielles résultent du
traitement thermique, suivi de broyage, de produits naturels ou de déchets indus-
triels ; les pouzzolanes naturelles sont des matériaux naturels ayant subi un simple
broyage.
Fumées de silice
Dès lors que ces matériaux (pouzzolanes artificielles) sont pauvres en alcalins
(moins de 1 % de Na2Oéq.) et que leur dosage est suffisant, leur emploi conduit
à de bons ou très bons résultats. Le dosage optimal est généralement compris entre
10 et 15 % mais cette fourchette peut être déplacée vers des valeurs plus faibles
ou plus fortes, essentiellement en fonction des granulats réactifs. C’est ainsi que
l’emploi de ciment renfermant 7,5 % de fumées de silice s’est révélé un moyen
bénéfique en Islande, depuis 1979, pour empêcher l’apparition de toute alcali-
réaction nocive dans les bétons de bâtiment alors que le clinker est riche en alca-
lins et que certains granulats sont réactifs [GUD 96]. La figure 11. 16 montre qu’à
ce même dosage de 7,5 % de fumée de silice, dans d’autres situations, la réduction
du gonflement est négligeable [CHE 90].
Toutefois, quelques réserves ont été formulées quant à l’efficacité des fumées de
silice pour contrer l’alcali-réaction dans des cas particuliers.
517
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
FS1
1,0
Expansion à 1 an (10– 3)
CHA
0,5
FS2
CBA
0 10 20 30
Fumée de silice (%)
Cendres volantes
Là aussi l’efficacité de ces matériaux (pouzzolanes artificielles) dépend de plu-
sieurs paramètres : dosage, finesse, composition chimique, teneur en alcalins mais
aussi nature du granulat réactif. On peut retenir deux cas de figure où les cendres
volantes sont inopérantes : la réaction alcali-carbonate et l’utilisation de certaines
variétés de cendres volantes très riches en alcalins qui peuvent augmenter l’ex-
pansion due à une réaction alcali-silice.
Ceci étant dit, on reconnaît généralement que les cendres volantes, surtout celles
de composition silico-alumineuse, dès lors qu’elles sont de bonne qualité, que
leur teneur en alcalins est inférieure à 2 ou 3 % en Na2Oéq. et que leur dosage est
d’au moins 30 %, constituent un bon moyen de prévention de l’alcali-réaction.
518
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
8 8
Cendre A 84 j Cendre B
6 6
Expansion (10– 3)
Expansion (10– 3)
84 j 4
4 7j
7j
2 2 3j
3j
0 10 20 30 0 10 20 30
519
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
pour que l’expansion à 2 ans s’abaisse sous le seuil sécuritaire de 0,04 % proposé
par la norme CAN/CSA A23.2-14A (la réduction de gonflement apportée par le
métakaolin atteint 88 %).
Brique pilée
Bektas et al. [BEK 04] ont montré que ce matériau, déjà utilisé par les Romains
comme pouzzolane artificielle, est également apte à contrecarrer les effets de l’al-
cali-réaction : les remplacements de 35 % du ciment par de la brique broyée dans
des mortiers renfermant des sables réactifs ont provoqué des réductions de gon-
flement de 78 à 81 %.
Pouzzolanes naturelles
Les pouzzolanes naturelles proviennent de roches consolidées ou non, d’origine
volcanique pour la plupart, dont la composition est essentiellement silico-alumi-
neuses et la structure majoritairement amorphe. Il en existe une grande variété :
tufs, terre de Santorin, Trassrhénan, rhyotites, zéolite, etc.
Feng et Feng [FEN 02] ont montré que le remplacement de 15 % du ciment d’un
mortier par une zéolite finement broyée (d50 ≈ 12 µm), testé suivant la procédure
ASTM C1260, suffisait à ramener l’expansion au seuil sécuritaire de 0,1 %.
Niu et Feng [NIU 04] en modifiant une zéolithe naturelle par échange ionique
(choix d’une NH4-zéolite) ont accru son activité : cette addition (testée suivant
ASTM C441) au faible taux de substitution de 5 % réduit déjà le gonflement de
74 %.
Fines minérales obtenues par broyage des granulats réactifs
En partant de la constatation qu’un granulat réactif aux alcalins peut devenir une
pouzzolane très active lorsqu’il est finement broyé, des tentatives ont été faites
pour réduire ou supprimer le gonflement provoqué par un granulat réactif en ajou-
tant dans le béton des fines résultant d’un broyage poussé de ce même granulat.
Bian et al. [BIA 96] sur des mortiers, Guedon-Dubied et al. [GUE 00] sur des bé-
tons, Pedersen [PED 04]. Moisson, Moisson et al. [MOI 04, MOI 05] ont montré
que cette piste était probablement intéressante : sur des bétons confectionnés avec
cinq types de granulats (opale, quartzite, calcaire siliceux, gravier du Nouveau-
Mexique, verre à vitre), ils ont noté, consécutivement à l’introduction de fines de
broyage des granulats respectifs, des réductions importantes de l’expansion, com-
prises entre 30 et 100 %, pour 4 granulats avec un seul échec (Nouveau-Mexique).
520
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
521
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
1,5
Taux de Li (10– 4)
1
0,5
2
0 1 2 3 4 5
Profondeur (cm)
C’est la réaction alcali-silice qui a été la plus étudiée. En ce qui concerne la réac-
tion alcali-silicate, on penserait que le gonflement n’est pas exclusivement provo-
qué par la formation d’un gel mais qu’il résulterait de possibles phénomènes
d’expansion et d’exfoliation liés à la présence de phases phylliteuses [JEH 96].
2.4.1. Réactions chimiques de la silice des granulats et de la solution
interstitielle
La raison première de la réactivité des minéraux du groupe de la silice est qu’ils
se retrouvent en déséquilibre thermodynamique par rapport à leurs conditions de
formation et de gisement lorsqu’ils sont introduits comme granulats dans un bé-
ton. Ce dernier est en effet un milieu hyperbasique puisque des pH supérieurs à
12,5 caractérisent la solution interstitielle. Dans ces conditions, on sait que pour
522
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
la silice amorphe – et il pourrait en aller de même pour les autres formes de silice
– la solubilité qui est pratiquement constante (100 à 150 mg/l) entre pH 1 et pH 8
s’accroît brutalement et dépasse déjà 1100 mg/l à pH 10,6 [KRA 56]. Depuis les
travaux de Dent-Glasser et Kataoka [DEN 81], même s’il subsiste quelques dé-
saccords sur des points de détail, on admet le schéma suivant pour les phases
initiales:
(i) une réaction acide-base entre les groupements acides silanols et les OH– de la
solution interstitielle crée une charge négative sur l’oxygène
Ñ Si – OH + OH– + →Ñ Si – O– + H2O
Cette charge va être équilibrée par un ion Na+ de la solution
Ñ Si – O– + Na+ → NaSiO (3)
En fait, la stoechiométrie de la réaction → Na0,38SiO2,19
(ii) les ponts siloxane de la silice sont à leur tour attaqués par les ions OH–
Ñ Si – O – Si Ò+ 2OH– →ÑSi – O– + O – Si Ò+ H2O
Cette réaction affaiblit encore plus la structure siliceuse qui devient de plus en
plus accessible aux molécules d’eau et aux ions Na+. A la limite, tout le réseau se
désintègre et la silice passe entièrement en solution, ce qui peut être ainsi
schématisé:
Na0,38SiO2,19 + 1,62 NaOH → 2Na+ + H2SiO4= (4)
De fait et en fonction de l’alcalinité de la solution interstitielle [DRO 97], il appa-
raît également des groupements H4SiO4 ou H3SiO4–.
Que se passe-t-il ensuite ? Les avis divergent suivant les auteurs : soit par des
réactions topochimiques, soit par des réactions transolution, il se forme un gel si-
lico-alcalin.
L’évolution du système SiO2 (granulats)/alcalins (solution interstitielle) ou, en
d’autres termes, la formation du gel, dépend fortement du rapport initial des concen-
trations en SiO2 et Na2O. Dent-Glasser [DEN 81] avait montré que la courbe de va-
riation de la concentration en silice dissoute dans une solution de soude en fonction
de la quantité initiale de silice n’est pas croissante/monotone mais présente un maxi-
mum. Ce maximum, qui expliquerait l’existence du pessimum observé sur certains
bétons atteints de réaction alcali-silice, rapporté au paragraphe 2.3.1, se situe, sui-
vant les conditions expérimentales à des valeurs de 3 ou 5 pour les rapports molaires
SiO2/Na2O. Wen [WEN 89] a confirmé ces résultats, avec un maximum pour le rap-
port molaire SiO2/Na2O = 5, rejoignant ainsi les conclusions de Hobbs [HOB 88].
Dans un béton la solution interstitielle, outre les alcalins et les ions OH–, renferme
523
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
également des ions calcium. Il ne fait plus de doute actuellement que le calcium joue
un rôle dans la formation du gel [DIA 89]; en effet, il est toujours trouvé, en plus ou
moins grande quantité dans les gels [BER 86]. On peut, par contre, penser que les
gels fraîchement formés, même s’ils sont déjà calciques, s’enrichissent par la suite
en calcium au contact de la pâte de ciment. Ils peuvent dans certains cas atteindre
des rapports Ca/Si du même ordre que ceux des C-S-H. C’est ce qui apparaît dans la
figure 11.19, tirée des travaux de [THO 00]. Elle montre, d’une part, que les gels for-
més dans les fissures des granulats renferment moins de calcium que ceux localisés
dans la pâte et, d’autre part, l’enrichissement en calcium, allant de pair avec l’appau-
vrissement en alcalin, dans les bétons âgés.
K/Si
0,3 Gels dans les granulats âge (7 ans)
0 1 2
Ca/Si
Figure 11.19 : variations de la composition des gels de béton en fonction de l’âge
et de leur situation, d’après [THO 00].
Toutefois, concernant l’enrichissement des gels en calcium avec le vieillissement, il n’y a pas unani-
mité des chercheurs. Freyburg et Berninger [FRE 04] ayant analysé 110 gels prélevés dans des
ouvrages âgés de 6 à 60 ans, concluent que leurs compositions sont dans une même fourchette et
que les plus riches en calcium ne sont pas toujours liés aux bétons les plus anciens.
524
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
525
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
1. Le lecteur pourra prendre connaissance en annexe 1 d’un autre schéma synthétique, proposé par
Hou, Struble et Kirkpatrick.
526
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
C’est parce qu’elles sont des pouzzolanes que les fines minérales introduites
dans un béton modifient :
– la teneur en portlandite,
– le rapport Ca/Si des C-S-H, ce qui accroît la fixation d’alcalins ;
– la microstructure de la pâte durcie qui devient plus compacte, avec une double
conséquence sur sa perméabilité et sur ses performances mécaniques [MAS 98].
En outre, ces fines minérales, lorsqu’elles ont employées en remplacement par-
tiel du ciment, peuvent causer un effet de dilution des alcalins.
527
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
ciment LTS 14
ciment
60
opale
40
10
cendre
volante 20
0 0
0 10 20 30 40 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6
Remplacement du ciment par la pouzzolane (%) Rapport molaire Ca/Si dans les différents C–S–H
(a) (b)
Figure 11.20 : influence d’additions minérales sur la composition de pâtes de ciment,
après 14 ans d’hydratation, d’après [BHA 87].
Ces pâtes ont été fabriquées avec un ciment à 0,92 % de Na2Oéq., avec des remplacements partiels
d’opale, de schiste calciné et de cendres volantes. Après 14 ans de conservation à 23 °C et 100 %
HR, elles ont été analysées. La figure (a) montre qu’elles ont fixé d’importantes quantités de portlan-
dite par réaction pouzzolanique. La figue (b) indique, d’une part, l’abaissement du rapport Ca/Si dans
les C-S-H pouzzolaniques, d’autre part, l’augmentation des alcalis fixés dans leur réseau.
Hong et Glasser [HON 99] ont confirmé ces résultats en opérant sur des C-S-H de
synthèse qu’ils ont placés dans des solutions alcalines de concentrations compri-
ses entre 0,1 et 300 mM, sur des durées de 1 jour à 1 an. Ils ont défini un coeffi-
cient de partage RD = (alcalins fixés dans le C-S-H)/(alcalins restant en solution)
et montré que RD est multiplié par 4 lorsque Ca/Si passe de 1,8 à 1,2 et par 10
lorsque Ca/Si atteint la valeur de 0,85.
On peut donc retenir de ce qui vient d’être dit que les additions minérales forment
des C-S-H « pouzzolaniques » : ces derniers extraient des quantités accrues d’al-
calins de la solution interstitielle, abaissent donc son alcalinité et réduisent ainsi
son agressivité vis-à-vis des granulats réactifs.
528
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
529
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
2
Expansion
a1 a2
0
Addition minérale (%)
Efficacité d’une même addition minérale comme réducteur de l’expansion d’un béton atteint d’alcali-
réaction.
Courbe 1 : lorsqu’il est conservé à 40 °C et 100 % HR.
Courbe 2 : lorsqu’il est conservé in situ.
Pour obtenir la même réduction de l’expansion le béton conservé in situ exige un dosage en addition
minérale (a2) beaucoup plus important – quasiment le double – que le béton testé à 40 °C et 100 %
HR (a1).
(Schéma pédagogique avec des unités arbitraires)
530
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
531
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
532
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
1. On doit noter que toutes les courbes d’expansion en fonction du temps, surtout lorsqu’il s’agit de
mesures in situ, ne présentent pas nécessairement cette forme en S : d’après Wood [WOO 04] « la
plupart des structures du Royaume-Uni atteintes par l’alcali-réaction montrent des élargissements
de fissures qui se font progressivement, d’une façon linéaire, après 30 à 75 ans. Le ralentissement
de la courbe en S trouvé en laboratoire n’est pas visible in situ au Royaume-Uni ».
533
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
B
H
Expansion
A
WL 2Wc Temps
Figure 11.21 : modélisation d’une courbe de gonflement libre, d’après [LAR 98].
Une courbe est caractérisée par les paramètres suivants :
ε∞ = expansion maximale ;
τL = temps de latence qui correspond à la phase d’initiation puis d’accélération du phénomène ;
2τc = temps caractéristique qui indique la décélération de l’expansion, en A.
On a pu remarquer à de nombreuses reprises dans la littérature que la partie finale de la courbe d’ex-
pansion est un pseudo- plateau, c’est-à-dire une droite à pente très faible, mais non nulle [CAR 02].
Un autre résultat des travaux de Larive est la mise en évidence du caractère ani-
sotrope du gonflement libre dû à l’alcali-réaction : le rapport (gonflement longi-
tudinal)/(gonflement transversal) avoisine 2 dans les expériences rapportées.
Par la suite, l’évolution des modélisations a obéi à deux impératifs :
1) tenir compte du caractère anisotrope de l’endommagement ;
2) s’approcher au mieux du comportement rhéologique du béton sous charge : ce
matériau a été successivement assimilé à un corps élastique, puis élastoplastique,
élastoplastique avec endommagement et, enfin, viscoélasto-plastique avec en-
dommagement [LAR 96, SEL 97, CAP 03, LIK 04]. En outre, certains modèles
ont pris en compte le fait que toutes les grandeurs caractéristiques du matériau
évolutif ne sont pas déterministes mais doivent relever d’une approche probabi-
liste [SEL 06].
À la date de la rédaction de ce chapitre, la littérature montre que plusieurs mo-
délisations rendent compte du caractère complexe des interactions entre l’alcali-
réaction, l’anisotropie des endommagements et le fluage du béton. À l’échelle
des temps, la pression engendrée par le gel se développe en une ou plusieurs dé-
cennies ; le béton manifeste dans son comportement rhéologique une composan-
te visqueuse importante, surtout lorsqu’il est très humide comme c’est le cas des
structures atteintes par l’alcali-réaction. Il en résulte que sur ces longues pério-
des les gonflements provoqués par l’alcali-réaction et les déformations de fluage
sont intimement liés : le béton étant endommagé par la réaction voit sa vitesse
de fluage augmenter. Les déformations de l’ouvrage peuvent alors se poursuivre
sous l’action concomitante des deux phénomènes.
534
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
La modélisation décrite par Grimal et al. [GRI 05] intègre ces données et a permis
de retrouver les fortes anisotropies, rapportées par plusieurs chercheurs, dont
Multon et al. [MUL 05] dans des expériences de chargement en laboratoire sur
cylindres ou sur poutres armées.
2.6.3. Validation des modèles
Il est évidemment nécessaire de s’assurer de la pertinence du modèle à décrire un
cas d’endommagement donné. Pour ce faire, chaque modélisation a utilisé une
méthodologie qui lui est propre. On peut, toutefois retrouver des points communs
dans les procédures de validation :
– la calibration du modèle se fait à partir de courbes de gonflement obtenues en
laboratoire en utilisant les paramètres caractéristiques ;
– la validation s’effectue le plus souvent en deux étapes :
– par comparaison de la courbe prédite et de celle qui est obtenue expérimen-
talement, soit par un test de gonflement (par exemple un essai de perfor-
mance béton NF P18-454) soit par un essai de mesure de gonflement
résiduel de carottes prélevées dans un ouvrage,
– par comparaison avec les mesures in situ. On essaie de reconstituer l’his-
toire hydrique, thermique, mécanique de la structure puis on effectue une
analyse inverse qui conduit aux valeurs les plus satisfaisantes des paramè-
tres caractéristiques.
2.7. Ouvrage en service atteint par l’alcali-réaction
Dans ce cas se pose le problème de bien évaluer le niveau de risque qu’il y a à
garder en service une structure atteinte par l’alcali-réaction. Même si l’affirma-
tion de la première édition de ce livre (§ 3.3.4) « aucun ouvrage ou partie d’ouvra-
ge ne s’est effondré jusqu’à maintenant (en 1991) par suite du seul phénomène de
d’alcali-réaction » est toujours vraie, il ne faut pas sous-estimer l’importance du
problème. En effet, au moins une dizaine de ponts et passerelles ont été démolis
en France [24], toutefois, Godart [GOD 93] fait remarquer que les structures abat-
tues présentaient d’autres défauts majeurs. Par ailleurs, même s’ils ne sont pas
gravement atteints, la même source [24] indique que 400 ouvrages environ sont
concernés par l’alcali-réaction, alors que, de son côté, Électricité de France dé-
nombre dans son parc de barrages en béton environ 30 % de barrage atteints.
Dès lors qu’on a constaté qu’un ouvrage est atteint par l’alcali-réaction, se pose
la question de déterminer le niveau de risque qu’il y a à garder la structure telle
quelle en service.
La réponse à cette question demande que :
– l’on évalue précisément l’état d’endommagement actuel ;
535
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
536
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
Stiffness Damage Test [CHR 93]. Une carotte est soumise à 5 cycles de charge-
ment/déchargement entre 0 et 5,5 MPa. Les deux paramètres représentatifs du de-
gré d’endommagement sont (a) le module d’élasticité correspondant au premier
chargement, (b) l’énergie dissipée durant les quatre derniers cycles (on peut revoir
la figure 11.3).
537
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
538
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
539
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Dès lors que le degré de fissuration du béton est le facteur essentiel qui commande
la profondeur de pénétration du lithium, il se pose la question suivante : à quel
moment faut-il traiter un ouvrage dont la fissuration progresse avec le temps?
1 2
Âge
Figure 11.22 : schématisation des évolutions comparées de la dégradation (2)
et de la résistance à la pénétration de lithium (1), d’après [THO 04].
Si le traitement est appliqué trop tôt, il est inefficace car non pénétrant : trop tard implique que les dé-
gâts sont irréversibles donc incurables.
Thomas et Stokes résument la situation sur la figure 11.22 et suggèrent que l’op-
timum correspond à une expansion de l’ordre de 1.10–3.
2.7.3.3. Relâchement des contraintes
Un traitement propre aux barrages, consiste à relâcher les contraintes en réalisant
des saignées par sciage. Il a été appliqué, notamment, aux barrages de Beauhar-
nois et Mactaquac (au Canada), du Chambon (en France) : dans ce dernier cas,
trois campagnes de sciage (1995-1997) ont permis de réduire une contrainte de
compression parasite, évaluée à 5 MPa, en diminuant l’effet « voûte » exercé sur
les appuis et en redonnant à cet ouvrage son fonctionnement de barrage-poids
[DEL 00].
2.7.3.4. Renforcement par des armatures
Une structure endommagée par l’alcali-réaction peut être renforcée par la pose
d’armatures actives ou passives. Ces armatures constituent un réseau soit unidi-
rectionnel, soit bi ou tridirectionnel suivant l’effet recherché : une armature agit
en effet de façon anisotrope et ne s’oppose qu’au gonflement suivant sa direction.
Cette technique a été employée dans des ouvrages variés : appuis de pont [24], pi-
les du barrage du Temple-sur-Lot [DEL 00], massifs de fondation de pylônes de
lignes électriques [DUR 00]. Dans ces derniers cas, les massifs ont été épinglés
par des barres d’acier ∅ 25 mm et recouverts par une couche de nouveau béton ;
dans les deux ans suivant la réparation la vitesse moyenne d’expansion est passée
540
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
Le document récent Conception des bétons pour une durée de vie donnée des
ouvrages, [19, p. 26] propose un déroulement d’une telle approche performantielle :
1) définition de la catégorie de l’ouvrage : fonction, durée de vie ;
2) définition des conditions environnementales ;
3) définition des risques de dégradation : par exemple alcali-réaction ;
4) choix des indicateurs de durabilité en fonction de 1, 2 et 3 ;
5) sélection des spécifications relatives à ces indicateurs de durabilité ;
6) formulation des bétons devant satisfaire à ces spécifications ;
7) qualification des formules par des essais en laboratoire ;
8) choix d’un modèle prédictif de durée de vie.
541
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
542
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
Classe 3
Parties intérieures et extérieures exposées au gel et aux fondants
Environnement humide
salins.
avec gel et fondants
Classe d’environnement
Catégorie d’ouvrage
1 2 3 4
I A A A A
II A B B B
III C C C C
Le niveau A, correspondant aux risques les plus faibles, ne demande pas de pré-
caution particulière pour contrer l’alcali-réaction : la mise en œuvre du béton doit
simplement respecter les règles de l’art pour bétons usuels.
543
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
544
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
biais de ciments composés (CEM II, CEM III, CEM V), soit par introduction di-
recte dans le malaxeur à béton.
L’appréciation de leur efficacité dans la formulation proposée revient la plupart
du temps à déterminer la quantité à employer : elle se fait, soit par application
d’un critère analytique (démarche possible dans le cas de bétons dont le liant a une
composition de CEM II, CEM III, CEM V), soit par mesure d’expansion sur béton
(procédure recommandée, notamment pour les fumées de silice).
Tableau 11.5 : schéma méthodologique de prévention de l’alcali-réaction
pour un niveau de prévention donnée, d’après [18].
NIVEAU DE PRÉVENTION
A B C
Est-elle acceptable ?
Une seule réponse positive aux cinq questions posées est nécessaire et suffisante
pour que la formulation soit satisfaisante.
Pour déborder du cadre français, on citera le projet d’édicter des spécifications in-
ternationales, confié à la Rilem. Cet organisme a publié un brouillon de ses pro-
positions [31] qui est reproduit en annexe 5. La démarche proposée s’apparente
545
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
546
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
chiffrés, pour ces indicateurs. En outre, les indications des tests peuvent traduire
la cinétique du phénomène de gonflement, et sont, de ce fait, utilisables dans les
modélisations prédictives mentionnées en 2.6.
2.8.3.1. Qualification des granulats vis-à-vis de l’alcali-réaction
Face aux alcalins dans un béton, un granulat peut manifester trois types de com-
portement, définis en ces termes par le fascicule FD P18-542 (ainsi que XP P18-
540) :
– granulats NR. Quelles que soient les conditions d’utilisation, ces granulats sont
non réactifs et ne conduiront pas à des désordres par alcali-réaction ;
– granulats PR. Dans certaines conditions, ces granulats sont potentiellement
réactifs et donc susceptibles de conduire à des désordres par alcali-réaction ;
– granulats PRP. Ces granulats sont potentiellement réactifs avec effet de pessi-
mum. Bien que riches en silice réactive, ils n’entraîneront pas de désordre si on
les utilise en tenant compte des conditions du document [18].
Il existe plusieurs groupes de méthodes pour classifier un granulat :
– méthodes pétrographiques couplant diagnose macroscopique, examen de
lames minces, analyse chimique ;
– essai de cinétique chimique, dans lequel on mesure l’évolution des concentra-
tions en SiO2 et Na2O d’une solution alcaline renfermant le granulat à tester ;
– essai de stabilité dimensionnelle. On mesure les variations dimensionnelles de
mortiers ou bétons renfermant les granulats à tester, conservés suivant des condi-
tions et des âges variables suivant l’essai.
Toute qualification de granulat doit obligatoirement débuter par son
identification : composition chimique, constitution minéralogique quantitative.
Dans certains cas, la classification du matériau est possible au terme de cette pre-
mière étape. Sinon, elle demande des essais supplémentaires à pratiquer suivant
le cheminement illustré par la figure 11.23 tirée du fascicule FD P18-542.
547
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
IDENTIFICATION
Roches OUI
carbonatées avec
SiO2 < 4 %
ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE
Espèces OUI
minérales réactives
<4%
OUI NON*
Silex > 70 %
PR
NR
ESSAI CRIBLE
Qualification
PRP
ESSAI À LONG TERME
PR
OUI
Expansion > Seuil
OUI NON
40 % < silex < 70 %
Plusieurs essais sont envisageables, qui n’ont pas la même valeur ni la même du-
rée. C’est ainsi qu’un essai crible est un essai fortement accéléré qui, en moins
548
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
d’une semaine, classifie un granulat NR, PR ou PRP, mais avec un certain degré
d’incertitude.
En cela, il diffère d’un essai à long terme, qui étant moins accéléré, se rapproche
plus des conditions réelles des ouvrages et qui, de ce fait en cas de désaccord avec
la qualification d’un essai crible, emporte la décision. Enfin dans les essais crible,
il existe un essai de référence, dont l’emploi doit être privilégié, à côté d’essais
alternatifs.
Essai accéléré à l’autoclave, sur mortier - Norme XP P18-594
C’est l’essai crible de référence. Il mesure les variations dimensionnelles d’éprou-
vettes 4 × 4 × 16 cm de mortiers, gâchés avec une eau renfermant NaOH pour ob-
tenir une teneur en Na2Oéq. égale à 4 % de la masse de ciment, et autoclavés
durant 5 h à 127 °C et 0,15 MPa.
La durée totale de l’essai est de 5 jours ; il permet l’étude de sables, de gravillons
(préalablement amenés par broyage à une granulométrie 0-5mm) ou de mélanges.
On confectionnera un seul ou trois mélanges de rapports ciment/granulat égaux à
0,5-1,25 et 2,5 (selon les résultats de l’analyse pétrographiques préalable).
Le critère de non-réactivité est une expansion moyenne inférieure à 0,15 %.
Essai long terme - Norme XP P18-594
C’est un essai de référence, sur béton. Il mesure les variations dimensionnelles
d’éprouvettes 7 × 7 × 28 cm de bétons, fabriqués avec une classe granulaire à tes-
ter couplée à une classe de granulat non réactive (soit sable à tester + gravillon
NR soit sable NR + gravillon à tester) ; le ciment CEM I, qui doit avoir une teneur
en Na2Oéq. comprise entre 0,6 et 1 %, est dosé à 410 kg/m3. Les éprouvettes sont
conservées dans des conteneurs placés dans un réacteur à 38 °C et 100 % HR. El-
les sont pesées et mesurées aux échéances de : 0, 1, 2, 3, 6 et 8 mois.
Le critère de non-réactivité est un allongement relatif moyen inférieur à 0,04 % à
8 mois.
Essais crible alternatif : essai accéléré « Microbar » - Norme XP P18-594
Cet essai mesure l’expansion d’éprouvettes 10 × 10 × 40 mm de mortiers confec-
tionnés avec le granulat amené à l’état de sable 0,16-0,63 mm, un ciment CEM I
renfermant de 0,6 à 1 % de Na2Oéq. Ce mortier est dopé en alcalins, par un ajout
de NaOH tel que la teneur en Na2Oéq. atteigne 1,5 % de la masse de ciment. Trois
mélanges sont préparés aux rapports ciment/granulat égaux à 2, 5 et 10. Après dé-
moulage, les éprouvettes subissent une cure à la vapeur d’eau durant 4 heures,
puis sont placées durant 6 heures dans une solution de KOH à 10 % à une tempé-
rature de 150 °C. Au terme de ce traitement, les éprouvettes sont mesurées :
549
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
2,0
SiO2/Na2O (μmol/l)
1,5 PRP
1,0 PR
0,5
NR
0,0
0 24 48 72 96
Temps (heures)
Figure 11.24 : qualification des granulats suivant les valeurs du rapport SiO2/Na2O
déterminées par l’essai cinétique chimique XP18-594, d’après [14].
550
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
dients et les dosages de la formulation prévus pour le béton d’ouvrage, avec deux
petites modifications éventuelles : les gravillons sont limités à 22,4 mm 1 et la te-
neur en alcalins pourra être légèrement augmentée, pour tenir compte de la varia-
bilité des teneurs en alcalins dans les différents lots de ciments (suivant des
formules citées dans la norme). Les mesures dimensionnelles et les pesées se font
aux échéances de 0, 4, 8, 10, 12 semaines, puis toutes les 4 semaines.
La durée de l’essai et les critères d’interprétation varient suivant la nature des gra-
nulats, la présence ou non d’additions minérales et le type de ciment. Ces critères
sont indiqués au titre 3 du fascicule FD P 18-456.
• 1er cas : bétons avec ciment CEM I et sans addition minérale
a) Les granulats sont soit des roches massives (calcaires, grès, quartzites) soit des
roches meubles (alluvions calcaires ou silico-calcaires, silex, chailles, cherts) :
l’expansion longitudinale moyenne doit être inférieure à 0,02 % à 3 mois et aucu-
ne valeur ne doit dépasser 0,025 %.
b) Autres granulats ou granulats mal identifiés : même seuil critique de 0,02 %
mais à 5 mois.
• 2e cas : autres formules de béton
a) Le gonflement est défini à la fois par sa valeur à 5 mois et par la pente de la
courbe. Les deux prescriptions suivantes doivent être respectées simultanément:
1. l’expansion longitudinale moyenne est inférieure à 0,02 % et aucune valeur
ne dépasse 0,025 % ;
2. les évolutions mensuelles des déformations longitudinales moyennes mesu-
rées au cours des 3e, 4e et 5e mois respectent les conditions suivantes :
– deux de ces trois valeurs sont inférieures à 0,0025 %,
– la somme de ces trois valeurs est inférieure à 0,01 %.
b) Une formulation qui ne respecterait pas ces critères à 5 mois peut être néan-
moins acceptée si la déformation longitudinale moyenne à 1 an est inférieure à
0,03 %, aucune valeur ne devant dépasser 0,035 %.
2.9. Conclusion
Trois conditions sont absolument nécessaires pour que l’alcali-réaction génère de
la microfissuration et de l’expansion dans un ouvrage en béton :
– le granulat est réactif ;
– la concentration en alcalins est élevée dans la solution interstitielle ;
– les conditions d’humidité relative excèdent 80-85 %.
1. Si D > 22,4 mm, on peut concasser la fraction > 22,4 mm et l’inclure dans le granulat.
551
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Si une seule de ces conditions n’est pas satisfaite, il ne sert alors à rien de s’alar-
mer.
L’analyse des données de l’observation des ouvrages et des expériences de labo-
ratoire associées à un examen des normes et règlements préexistants ont conduit
la France, comme d’autres pays, à se doter d’un ensemble cohérent de prescrip-
tions (allant des recommandations aux normes d’essai) qui permet de formuler
des bétons conciliant au mieux la durabilité et l’économie.
S’agissant d’un ouvrage à construire le concepteur est confronté à trois situations :
– pas de précaution autre que celle de suivre les règles de l’art pour les ouvrages
en environnement sec, les bétons de classe inférieure à B16, les ouvrages provi-
soires, les produits en béton manufacturé…
– nécessité d’employer des granulats non réactifs pour les ouvrages exception-
nels (centrales nucléaires, certains ouvrages d’art, monuments), sauf exception
justifiée par une étude expérimentale approfondie ;
– pour la majorité des bâtiments et des ouvrages de génie civil, et si l’on ne dis-
pose pas de granulats non réactifs, il existe des règles et des méthodes qui per-
mettent de composer les bétons pour éviter tout désordre.
S’agissant d’un ouvrage en service atteint par l’alcali-réaction le gestionnaire
d’un ouvrage en service atteint par l’alcali-réaction ne dispose pas à l’heure ac-
tuelle de méthode qui aboutisse à la suppression définitive du phénomène et de
ses effets. Il existe par contre des traitements qui permettent de prolonger la durée
de service de la structure malade. Ces traitements sont à choisir en fonction du
diagnostic des causes des désordres existants et du pronostic de l’évolution de
l’ouvrage, pronostic devenu fiable dans la décennie écoulée, grâce aux apports
couplés de la modélisation et du calcul numérique.
Ce n’est que rarement que l’on est contraint de démolir l’ouvrage.
552
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
Il s’agit d’une réaction sulfatique d’origine interne qui peut se produire dans le
béton durci, sans apport de sulfates extérieurs. Elle est consécutive à une élévation
initiale de température du béton supérieure à 65 °C environ, due soit à un traite-
ment thermique inadapté à la composition du béton (préfabrication), soit à l’exo-
thermie naturelle du matériau. Cette forme d’attaque sulfatique, dont les
conséquences ne se manifestent souvent qu’après plusieurs années lorsque le bé-
ton est soumis à un environnement humide, peut provoquer le gonflement et la fis-
suration du matériau.
Différents cas d’ouvrages dégradés par formation différée d’ettringite sont signa-
lés dans la littérature. Les premiers travaux sur le sujet sont ceux de Ghorab,
Heinz et Ludwig [GHO 81, HEI 86, HEI 89], confirmés par la suite par ceux de
Lawrence [LAW 95], Scrivener [SCR 93] et Johansen [JOH 93] qui ont montré
que l’ettringite primaire formée au cours de l’hydratation du ciment était détruite
par traitement thermique aux températures supérieures à 70 °C, et qu’à ces tem-
pératures sa formation était inhibée. Les cas de dégradation les plus connus sont
ceux de traverses de chemin de fer traitées par étuvage [SCRI 96]. En France, le
Laboratoire des ponts et chaussées a recensé assez récemment quelques ponts,
dont certains éléments (piles, chevêtres) étaient affectés par une réaction sulfati-
que interne [DIV 03, LCPC 07b].
Bien que les cas recensés restent rares, le risque de formation différée d’ettrin-
gite doit être pris en compte chaque fois que le béton subit une élévation de tem-
pérature supérieure à 65 °C et qu’il est placé en environnement saturé
d’humidité. Mais l’élévation de température n’est pas la seule cause de déclen-
chement du phénomène et les autres paramètres tenant au cycle thermique, à la
composition du ciment, à la formulation du béton et à l’environnement, sont à
prendre en considération. Les mesures permettant de limiter les risques de dé-
gradation par formation différée d’ettringite sont examinées au paragraphe 3.7.
553
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Figure 11.25 : réseau de fissures dans une pile de pont en contact avec l’eau,
endommagée par formation différée d’ettringite (photo LCPC extraite de [DIV 03]).
Les désordres qui se manifestent par un réseau de fissures de maille pluridécimétrique, ne sont ap-
parus qu’au bout de 10 ans. Ils sont localisés dans les parties massives de l’ouvrage où des tempé-
ratures de l’ordre de 80 °C ont pu être atteintes. Le béton est en contact direct avec l’eau
indispensable à la formation différée d’ettringite.
554
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
555
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Figure 11.26 : grains de Hadley (H) Figure 11.27 : grains de Hadley comblés
dans un béton de ciment Portland. par l’ettringite (E) Section polie vue au
Fractographie au MEB [HOR 96]. MEB en électrons rétrodiffusés [BRU 05].
La forme primitive des grains de ciment est con- L’ettringite transitoire formée dans la porosité
servée. Les vacuoles sont vides ou contiennent fine des C-S-H recristallise dans les vacuoles
des monosulfoaluminates de calcium hydratés correspondant aux grains de Hadley sous for-
(M) et peuvent contenir également des résidus mes de « pelotes » massives, mal cristallisées.
anhydres (non visibles sur la photographie). Les Sur la photographie sont visibles également :
C-S-H constitutifs de la coquille résiduelle sont les grains de C3S en cours d’hydratation (C)
denses. La cristallisation au refroidissement de avec leur auréole de C-S-H ainsi que les pha-
nanocristaux d’ettringite y développe des pres- ses aluminates et aluminoferrites de calcium
sions très élevées. C3A et C4AF mélangées (F).
Figure 11.28 : veines d’ettringite secon- Figure 11.29 : veine d’ettringite secon-
daire « palissadique »(E). P = pâte de daire (E) dans une canalisation d’amiante
ciment ; G = granulat. Section polie. MEB. étuvée. Fractographie au MEB
Électrons secondaires (photo LERM). (photo LERM).
L’ettringite a recristallisé librement au cours du temps dans les fissures et au contact de granulats
déchaussés à partir de l’ettringite microcristalline expansive formée dans les C-S-H. La disposition
en cristaux plus ou moins parallèles, orientés perpendiculairement aux lèvres de la fissure, est fré-
quemment observée dans les cas de formation différée d’ettringite. Cette ettringite secondaire ne
provoque pas d’expansion.
556
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
557
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
558
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
différée d’ettringite. Les sulfates peuvent provenir du clinker lui-même mais sur-
tout des régulateurs de prise ajoutés au ciment (gypse, hémihydrate ou anhy-
drite). Les solubilités de toutes ces formes de sulfate sont différentes : les
sulfates alcalins sont plus rapidement mis en solution que le gypse et l’anhydrite;
les sulfates contenus en solutions solides dans les minéraux du clinker C3S et
C2S sont libérés plus lentement au cours de l’hydratation du ciment [TAY 98].
Bien que non évaluée aujourd’hui, une influence possible de ces différences de
solubilité sur le processus de formation différée d’ettringite, ne peut être écartée
a priori.
• La teneur en Al2O3 du ciment est souvent associée à la teneur en SO3 sous la
forme du rapport SO3/Al2O3. Certains auteurs [DAY 92] ont constaté que, dans
certaines conditions de traitement thermique et de conservation, des ciments
ayant un rapport SO3/Al2O3 > 0,7 pouvaient conduire à la formation différée
d’ettringite. D’autres auteurs [HEI 89] qualifient l’aptitude au gonflement par
formation différée d’ettringite à l’aide du rapport (SO3)2/Al2O3 où l’alumine est
celle qui est contenue dans C3A. Ils proposent pour ce rapport une valeur sécuri-
taire de 2 en dessous de laquelle il n’y aurait pas de gonflement. Au-delà de cette
valeur les gonflements augmenteraient fortement pour diminuer ensuite lorsque
le rapport atteindrait des valeurs très élevées. Il reste toutefois difficile de définir
un seuil critique fiable pour ces deux rapports, et on n’observe pas de véritable
corrélation entre la valeur de ces rapports et les gonflements comme l’ont montré
les travaux de Odler et al. [ODL 95]. La raison en est que l’alumine dans les
ciments anhydres ou hydratés peut être combinée de différentes manières. La
quantité disponible pour la formation d’ettringite peut être variable d’un ciment à
l’autre en fonction de sa composition chimique et minéralogique. Par exemple, la
formation différée d’ettringite est insignifiante avec les ciments PM ES à haute
résistance aux sulfates, mais elle peut se produire avec des ciments dont la teneur
est aussi basse que 7 % (cf. tableau 11.7). Tout au plus, peut-on constater que les
gonflements peuvent être plus élevés quand les teneurs en sulfates et en C3A
augmentent.
Comme on le voit, les paramètres liés à la composition chimique du béton et du
ciment sont nombreux et interactifs. Il n’est pas possible de les considérer sépa-
rément sachant que leur influence dépend également des autres paramètres liés
au cycle thermique subi par le béton, à la formulation de ce dernier ainsi qu’à
son environnement.
3.3.3. Paramètres liés à la formulation du béton
Le dosage en ciment intervient sur trois facteurs :
– l’exothermie du béton qui détermine la température atteinte par le matériau, les
forts dosages, pour un ciment donné, induisant les échauffements les plus élevés.
559
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
560
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
561
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
[STA 00], qui montre que les cristaux d’ettringite sont formés de colonnes de ca-
tions {Ca3[Al(OH)6].12H2O} où les octaèdres Al(OH)63– sont reliés aux polyè-
dres CaO8, chaque ion aluminium étant lié aux ions Ca2+ avec lesquels il partage
les ions OH-. Les canaux entre les colonnes contiennent les tétraèdres SO42- ainsi
que les molécules d’eau faiblement liées.
Les travaux de Ghorab et al. [GHO 80] montrent qu’à pression et humidité nor-
males la déshydratation de l’ettringite s’effectue selon le schéma suivant :
– entre 45 °C et 50 °C, perte de 1,4 molécule d’eau ;
– entre 50 °C et 125 °C, perte de 22 molécules d’eau. Entre 110 et 146°C un
hydrate contenant 8 molécules d’eau est identifié ;
– entre 160 °C et 180 °C, perte de 2 molécules d’eau. Un hydrate contenant
6 molécules d’eau est identifié dans cet intervalle de température ;
– entre 180 °C et 900 °C, perte progressive de l’eau résiduelle.
D’autres études ont montré que la plus grande partie de l’eau était perdue à envi-
ron 70 °C où la teneur passe de 32 molécules à 10 molécules [DAE 77]. Entre
70 °C et 85 °C, l’ettringite perd les molécules d’eau disposées entre les colonnes
de cations {Ca3[Al(OH)6].12H2O} et devient amorphe [POE 89].
3–
Octaèdres Al (OH)6
2–
Tétraèdres SO4
Molécules H2O
Polyèdres CaO8
562
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
90
80
Température (°C)
70
60
t1
50
t2
40
t3
30
20
10
0
0 50 100 150 200
Temps (heures)
Fig. 11.31 : échauffement d’une pièce massive de béton calculé en différents points
à l’aide du programme CESAR-LCPC au moment de l’échauffement maximal
t1 = cœur ; t3 = peau ; t2 = zone médiane (d’après [DIV 03]).
Des essais adiabatiques ont été réalisés avec des matériaux identiques à ceux utilisés au moment de
la construction en 1980. La pièce de béton d’un volume de 77 m3 a été coulée en une seule fois en
période estivale. Les mesures à l’aide de thermocouples indiquent que la température au cœur du
matériau est restée supérieure à 70°C pendant 5 jours, que le refroidissement de la pièce était très
lent et que le gradient maximal de température entre la peau et le cœur du béton était de 30 °C.
Cet élément du viaduc, soumis à des venues d’eau, a subi des dégradations par
formation différée d’ettringite suivant le mécanisme décrit au paragraphe 3.5.
Des travaux récents [BRU 05] montrent que la durée de l’échauffement est aussi
un paramètre important. Pour une même formule de béton, il n’a pas été observé
de gonflement pour un échauffement de 2 heures à 80 °C (correspondant à un trai-
tement thermique utilisé en préfabrication) ni pour un échauffement de 10 jours à
85 °C alors qu’une forte expansion par formation différée d’ettringite était obser-
vé pour un échauffement de 48 heures à 85 °C. Cet effet, d’une durée d’échauffe-
ment très courte ou très longue (effet pessimum), a aussi été mentionné dans les
travaux de thèse de Pavoine [PAV 03] et de Famy [FAM 99].
3.4.2. Influence des alcalins
L’étude du diagramme CaO-Al2O3-CaSO4-Na2O-H2O à 25°C (cf. chapitre 4)
montre que la solubilité de l’ettringite augmente considérablement avec la con-
563
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
AFt-Ca(OH)2-C3AH6
[Na] =
0 0,015 22,0 0,010
25 °C
250 0,384 1,98 0,060
500 1,98 0,99 0,122
1000 11,22 0,44 0,189
AFt-Ca(OH)2-AFm
[Na] =
0 0,042 16,0 0,042
50 °C
250 17,94 1,35 0,103
500 66,93 0,841 0,155
1000 222 0,547 0,199
AFt-Ca(OH)2-AFm
[Na] =
0 0,41 11,33 0,016
85 °C
250 76,7 2,48 0,283
500 184 2,06 0,354
1000 421 1,70 0,377
564
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
de l’ettringite à partir de la phase liquide est limitée par la faible solubilité du cal-
cium et de l’aluminium. Néanmoins, celle-ci se produit nécessairement au contact
des phases solides du ciment qui contiennent Ca et Al.
3.5. Les mécanismes de gonflement liés à la formation différée
d’ettringite
Le processus d’expansion par formation d’ettringite différée n’est pas encore
complètement élucidé. Toutefois, le mécanisme proposé par Scrivener et al.
[SCR 93, SCR 97, TAY 01] semble assez bien correspondre à la réalité. Ce mé-
canisme, schématisé par la figure 11.32, est le suivant : l’échauffement du béton
(dû à la chaleur d’hydratation ou à l’étuvage) et son maintien pendant une durée
relativement longue à une température supérieure à 65 °C, dans des conditions
physico-chimiques données (teneurs en SO3, Na2O, C3A) inhibe la formation
d’ettringite ou entraîne sa décomposition. Les ions SO42– libérés au cours de cette
décomposition sont fixés dans la pâte de ciment en cours d’hydratation, et, plus
particulièrement, dans les C-S-H, sous forme d’ions physisorbés et, surtout, sous
forme de cristaux nanométriques de monosulfoaluminate de calcium. L’alumine
peut être également fixée sous forme d’hydrogrenats. Éventuellement, des phases
de type syngénite K2Ca(SO4)2.H2O peuvent aussi être présentes. Les monosul-
foaluminates, stables à température élevée, formés aux premiers stades de l’hy-
dratation au cours du cycle thermique subi par le matériau, sont intimement inclus
dans les C-S-H externes.
Lorsque le béton, en conditions humides, revient à la température ordinaire, la so-
lution interstitielle devient sursaturée par rapport à l’ettringite. Cette dernière peut
alors recristalliser sous forme de cristaux nanométriques à micrométriques disper-
sés dans la pâte de ciment et, en particulier, dans les C-S-H externes. Dans ces C-
S-H, qui se distinguent des C-S-H internes « pseudomorphiques » immédiate-
ment en contact avec le grain de C3S en cours d’hydratation, la fine porosité, le
confinement des cristaux ainsi que les conditions locales de sursaturation, favori-
sent le développement de pressions de cristallisation élevées lors de la formation
différée de l’ettringite. Ceci entraîne un gonflement homogène de la pâte de ci-
ment. Ce gonflement provoque la microfissuration de la pâte de ciment et le dé-
chaussement des granulats. Au cours du temps, du fait de la percolation de l’eau
à travers les microfissures, les microcristaux d’ettringite sont redissous et recris-
tallisent dans les espaces libres :
– d’abord dans les cavités correspondant aux grains de Hadley qui pourraient
constituer de petits vases d’expansion où les microcristaux d’ettringite formés
transitoirement dans la très fine porosité des C-S-H en développant des pressions
565
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Après échauffement
Pores AFm
AFt
Le mécanisme proposé par Scrivener et al. est confirmé par les analyses ponctuel-
les élémentaires par spectrométrie X à dispersion d’énergie associée à la micros-
copie électronique à balayage, de la pâte de ciment de deux mortiers A et B traités
thermiquement, l’un non expansif, l’autre expansif. Ces analyses, effectuées,
d’une part, juste après un traitement thermique à 90 °C et, d’autre part, après
566
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
200 jours de cure humide à température ordinaire, sont illustrées par les
figures 11.33a et 11.33b d’après Taylor et al. [TAY 01].
Glasser et al. [GLA 95] propose un mécanisme assez voisin de celui de Scrivener:
le gonflement du béton résulte d’une redistribution des sulfates. À haute tempé-
rature, la solution interstitielle concentre la majeure partie des alcalins qui, asso-
ciés à l’effet de la température, permettent la dissolution de la quasi-totalité des
sulfates initialement présents dans le ciment. Au refroidissement, la diffusion des
ions sulfate dans la porosité provoque la précipitation d’ettringite quand la solu-
tion vient en contact des solides contenant Ca et Al. Ils admettent également que
l’expansion est en relation avec la diffusion des ions sulfate et la précipitation
d’une ettringite de faible densité dans des régions relativement denses de la pâte
de ciment.
S/Ca 0,2 S/Ca
0,2 AFt
AFm
AFm
0,15 0,15
0,1 0,1
0,05 0,05
Phases exemptes Phases exemptes
de sulfates de sulfates
Al/Ca Al/Ca
0 0
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Microanalyse ponctuelle par spectrométrie X à dispersion d’énergie des C-S-H externes dans deux
mortiers après traitement thermique 12 heures à 90 °C, puis après cure humide de 200 jours à tem-
pérature ordinaire (d’aprèsTaylor et al. [TAY 01]).
AFm = monosulfoaluminate ; AFt = ettringite ; z = après traitement thermique ; = après 200 jours
de cure humide.
Dans le mortier A, immédiatement après traitement thermique (ronds grisés), les C-S-H contiennent
S et Al en proportions variables, soit seuls soit en mélange avec le monosulfoaluminate. Au terme de
la cure humide (losanges), le mortier A ne manifeste aucun gonflement, les C-S-H ont un rapport S /
Ca plus faible (remobilisation des ions sulfate dans la solution interstitielle) et quelques phases telles
que les monocarboaluminates ou des hydrogrenats contenant ou non des sulfates, sont observées.
Aucune tendance vers la formation d’ettringite n’est observée.
Dans le mortier B, immédiatement après traitement thermique (ronds grisés), le rapport S /Ca des C-S-H
(0,07) est significativement plus élevé que celui du mortier A (0,05). Au terme de la cure humide (losan-
ges), le mortier montre un gonflement important. Les rapports S /Ca plus élevés correspondent à la for-
mation d’ettringite intimement mélangée aux C-S-H. La partie basse de la figure 11.33b correspond aux
C-S-H seuls (rapport S/Ca ~ 0,02) ; la partie intermédiaire correspond aux mélanges C-S-H/ettringite où
la proportion d’ettringite peut parfois être élevée. Par ailleurs des dépôts d’ettringite sont observés dans
les fissures ou les pores.
567
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Bien que ces mécanismes correspondent probablement assez bien à la réalité, ils
sont vraisemblablement plus complexes dans le détail et un certain nombre de
questions qui pourraient expliquer le comportement particulier de certains bétons,
restent en suspens :
– la composition des phases AFt, AFm et C-S-H s’écarte généralement des com-
positions théoriques prises en compte et la substitution des ions sulfate par des
ions silicate, carbonate ou hydroxyle dans l’ettringite, peut modifier ses condi-
tions de stabilité. De même, dans les phases AFm, des substitutions d’ions sul-
fate par des ions OH– pourraient également se produire ;
– il est possible également que les phases AFm préexistantes ou formées lors de
la décomposition de l’ettringite soient altérées par le traitement thermique et que
leur restauration au refroidissement puisse être source d’expansion ;
– la possibilité de l’existence d’ettringite amorphisée ayant perdu son eau de
structure lors de l’échauffement du béton est également évoquée. La reprise
d’eau par le produit amorphe pourrait provoquer un gonflement suivant un pro-
cessus de répulsion électrostatique entre les particules colloïdales d’ettringite tel
que celui qui a été proposé par Mehta [MEH 73].
La figure 11.34 résume le mécanisme de dégradation par formation différée d’et-
tringite.
568
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
eFKDXIIHPHQWGXEpWRQW&
étuvage ou exothermie naturelle du béton
Dissolution de l'ettringite
Ɣ)RUPDWLRQGHQDQRFULVWDX[GHPRQRVXOIRDOXPLQDWH$)P
Ɣ$GVRUSWLRQGHVLRQVVXOIDWHHWDOXPLQDWHSDUOHV&±6±+
Milieu humide
3pULRGHGHODWHQFHGHSOXVLHXUVPRLVjSOXVLHXUVDQQpHV
SpQpWUDWLRQGHO
HDXGLIIXVLRQLRQLTXH
Ɣ5HFULVWDOOLVDWLRQGHPLFURFULVWDX[G
HWWULQJLWH
Ɣ3UHVVLRQVGHJRQIOHPHQWFRQWHQXHVSDUOHPDWpULDX
Période d'accélération
Ɣ*RQIOHPHQWKRPRJqQHHWPLFURILVVXUDWLRQGHODSkWHGHFLPHQW
Ɣ'pFKDXVVHPHQWGHVJUDQXODWV
Ɣ([SDQVLRQHWILVVXUDWLRQGXPDWpULDX
Période de stabilisation
ƔeSXLVHPHQWGHVUpDFWLIV
Ɣ5HFULVWDOOLVDWLRQG
HWWULQJLWHVHFRQGDLUHGDQVOHVILVVXUHV
HWDX[LQWHUIDFHVSkWHJUDQXODWV
569
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Année de construction 1955 1967 1980 1988 1990 1982 1988 1989
Paramètres liés
à la température
– T max (°C) > 80 > 80 > 80 > 75 > 80 > 70 > 75 > 75
– période août inconnue août-sept. juillet août juillet juillet juillet
de bétonnage août sept. août août août
Paramètres liés au
ciment :
– SO3 (% massique) 2,5 2,7 2,6 2,5 2,8 3,2 2,2 3,5
– C3A (% massique) 11,2 9,6 9,8 7,0 8,2 11 7,1 10,1
Paramètres liés
au béton :
– dosage en ciment
(kg/m3) 430 430 400 380 410 350 385 400
– rapport E/C 0,50 0,50 0,47 0,54 0,46 0,49 0,48 0,50
– nature des granulats siliceux siliceux silico- siliceux siliceux silico- siliceux silico-
– teneur en Na2O calcaire calcaire calcaire
équivalent (kg/m3) 2,0 4,3 4,0 4,1 2,3 3,0 3,9 4,6
Condensation
Paramètre lié Absence Soumis Soumis Absence
Problème Alternance Zone de Zone de
à l’environnement de aux aux de
étanchéité humidification/ marnage marnage
– humidité drainage intempéries intempéries drainage
séchage
570
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
Les deux autres bétons montrent un gonflement important significatif d’un poten-
tiel de dégradation ultérieur.
Des mesures sont fréquemment effectuées sur l’ouvrage lui-même dont certaines
parties peuvent être équipées de plots scellés permettant de suivre les déforma-
tions en fonction du temps dans différentes directions. Les techniques utilisées
sont la distancemétrie par fil d’invar et par infrarouge ou l’extensométrie
[LCP 03].
0,4
0,368 %
0,3
Expansion (%)
0,278 %
0,025 %
0
0 50 100 150 200 250 350
Temps (jours)
3.7.1. Réglementation
La norme NF EN 206-1 Béton, Partie 1 : « Spécification, performances, produc-
tion et conformité » qui définit, en fonction des classes d’exposition, les prescrip-
tions censées garantir la durabilité des structures ou des éléments de structure en
béton, ne prévoit aucune disposition spécifique en ce qui concerne les risques de
formation différée d’ettringite.
La norme NF EN 13230 Applications ferroviaires - Voie - Traverses et supports
en béton, Partie 1 : « Prescriptions générales » précise les modalités à respecter
en termes de traitement thermique pour éviter les risques de gonflement par for-
571
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
mation différée d’ettringite. Les prescriptions de cette norme sont rappelées suc-
cinctement dans le tableau 11.9 plus loin.
La norme NF EN 13369 Règles communes pour les produits préfabriqués en bé-
ton, relative au traitement thermique et à la cure des produits structuraux préfabri-
qués donne les recommandations suivantes :
« Dans le cas où un traitement thermique à pression atmosphérique est appliqué
au béton pendant sa fabrication afin d’accélérer son durcissement, il doit être dé-
montré par des essais initiaux que la résistance requise est obtenue pour chaque
famille de béton » ;
« Pour éviter la microfissuration et/ou une mauvaise durabilité, les conditions sui-
vantes doivent être remplies à moins qu’une expérience antérieure positive n’ait
montré que ces prescriptions ne sont pas nécessaires : une période de préchauffa-
ge adéquate doit être appliquée lorsque le traitement thermique implique une tem-
pérature maximale moyenne supérieure à 40 °C. Quand la température moyenne
maximale dépasse 40 °C, les différences de températures entre parties adjacentes
des éléments doivent être limitées à 20 °C pendant les périodes de montée en tem-
pérature et de refroidissement » ;
« La période de préchauffage et la vitesse de montée en température doivent être
documentées » ;
« Pendant le chauffage et le refroidissement la température maximale moyenne
ne doit pas dépasser les valeurs du tableau 11.8 ci-dessous. Toutefois, des tempé-
ratures supérieures peuvent être acceptées sous réserve que la durabilité du béton
sous les conditions environnementales prévues ait été démontrée par une expé-
rience positive à long terme. »
Tableau 11.8 : conditions à respecter lors d’une hydratation accélérée
suivant la norme NF EN 13369.
(a) T est la température maximale moyenne dans le béton, les valeurs individuelles peuvent être su-
périeures de 5 °C.
(b) quand 70 °C < T ≤ 85 °C des essais initiaux doivent avoir démontré que la résistance requise est
respectée à 90 jours.
« Pour les environnements humide ou alternance d’humidité et de séchage, en l’ab-
sence d’expérience positive à long terme, la pertinence du traitement à plus haute
température doit être démontrée. Les limites suivantes peuvent servir de base pour
cette démonstration : pour le béton teneur en Na2O équivalent 3,5 kg/m3 ; pour le
ciment : teneur en SO3 3,5 % en masse. Dans ce cas, selon le matériau et les condi-
572
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
tions climatiques, des prescriptions plus sévères peuvent être appliquées au traite-
ment thermique des éléments destinés, dans certaines zones, à être placés à
l’extérieur. Les limites précédentes sur Na2O éq. et sur la teneur en SO3 peuvent
évoluer ou, des limites sur d’autres composants peuvent être instituées selon les ac-
quis de l’expérience scientifique ou technique. Il convient que les toutes dernières
connaissances soient prises en compte. »
Le tableau 11.9 publié par Divet [DIV 00] résume les recommandations profes-
sionnelles de différents pays en ce qui concerne le traitement thermique. Ces re-
commandations sont destinées à éviter les fissurations d’origine thermique ainsi
que celles qui pourraient être provoquées par la formation différée d’ettringite. Ces
règles, très restrictives, s’appliquent quel que soit le type de ciment et de béton.
Tableau 11.9 : recommandations de différents pays pour la réalisation
des traitements thermiques, d’après Divet [DIV 00].
Département anglais
T° ambiante, 4 heures < 20 70 du Transport
[Law 90]
573
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
574
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
Quatre niveaux de prévention As, Bs, Cs et Ds sont définis. Leur choix, de la res-
ponsabilité du maître d’ouvrage, peut se faire à l’aide du tableau 11.12. Chaque
niveau de prévention correspond à un type de précaution à appliquer, la plus im-
portante étant la limitation de la température maximale atteinte par le béton et
éventuellement sa durée de maintien. Le tableau 11.13 résume les précautions à
prendre pour chacun des niveaux de prévention.
575
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
* Le traitement thermique maîtrisé peut être réalisé en usine de préfabrication ou dans des installa-
tions adéquates sur chantier.
576
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
– éviter les contacts prolongés avec l’eau de la pièce critique1 pendant la durée
d’utilisation de la structure ;
– limiter la température maximale atteinte au sein du béton des pièces critiques ;
– maîtriser le traitement thermique des éléments préfabriqués.
Dispositions liées à la conception et au dimensionnement des ouvrages
pour éviter les contacts prolongés avec l’eau
L’ouvrage doit être conçu de manière à éviter, dans la mesure du possible, de
créer des zones d’accumulations et de stagnations d’eau et des cheminements pré-
férentiels dus aux ruissellements, ce qui nécessite de prévoir des profils et des for-
mes de pente permettant une évacuation rapide des eaux.
Il est aussi possible de mettre en œuvre des dispositions pour éviter la pénétration
d’eau et d’humidité au sein des structures en béton :
– soit en assurant l’étanchéité de la pièce critique,
– soit en assurant l’étanchéité des éléments de structure abritant la pièce critique
et en prévoyant des dispositifs d’évacuation des eaux.
C’est notamment le cas avec les tabliers de ponts où il est exigé de mettre en œu-
vre une chape d’étanchéité2 et de prévoir des dispositifs d’évacuation des eaux
qui soient efficaces et entretenus régulièrement. L’application d’un système
d’étanchéité (chape) adapté peut permettre de classer l’ouvrage ou la partie
d’ouvrage en XH1, mais il faut bien considérer que la pérennité de ce système
d’étanchéité nécessite un remplacement régulier de celui-ci.
Parmi les autres revêtements susceptibles de limiter la pénétration d’humidité et/
ou d’eau, les plus utilisés sont les revêtements de protection : peintures, revête-
ments minces, imprégnation… (cf. Guide LCPC Protection des bétons [LCP 02]).
L’application d’une peinture est une solution qui n’a qu’une très faible efficacité
pour lutter contre les effets de la réaction sulfatique interne et n’est donc pas re-
commandée. L’application d’un revêtement de protection du béton d’épaisseur
plus importante (quelques millimètres) constitue une voie de protection, à condi-
tion de faire appel à des systèmes suffisamment étanches (y compris à la vapeur
d’eau). Cependant, ce type de revêtement garde son efficacité pendant une durée
de vie limitée (de l’ordre de la dizaine d’années…), ce qui nécessite plusieurs
1. Pièce critique : pièce en béton pour laquelle la chaleur dégagée n’est que très partiellement éva-
cuée vers l’extérieur et conduit à une élévation importante de la température du béton.
2. Pour les parties horizontales des tabliers des ponts supportant un trafic routier, le document de
référence est le fascicule 67 du CCTG , titre I qui est complété par la procédure d’avis technique du
SETRA. Sur les dispositions techniques à mettre en œuvre, le guide STER 81, publié par le
SETRA, et ses deux mises à jour sont les documents à utiliser.
577
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
578
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
Sable silico-calcaire
750 0,80 600
(secs)
Total 2 618
Ce tableau montre qu’en raison de leur présence en grande quantité les granulats
(gravillons + sable) pèsent lourdement en terme de capacité calorifique dans le
mélange ; cela signifie qu’un changement de température des granulats provoque-
ra le changement de température le plus important au niveau du mélange. Ce ta-
bleau montre également que l’eau de gâchage a un poids important dans la chaleur
du mélange, et que sa substitution par de la glace peut entraîner un abaissement
579
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
significatif de la chaleur du mélange (il faut dans ce cas prendre en compte la cha-
leur de fusion de la glace qui est de 334 kJ/kg).
La température du béton à la mise en œuvre doit être tenue sous contrôle et peut
être abaissée par différentes méthodes :
– utilisation d’eau de gâchage froide ou réfrigérée ;
– refroidissement des granulats (pulvérisation d’eau sur les gravillons) ;
– protection des stocks de granulats vis-à-vis de l’ensoleillement ;
– substitution d’une partie de l’eau de gâchage par de la glace.
Les deux premières méthodes sont relativement simples à mettre en œuvre même
si elles nécessitent un matériel adapté qui n’est pas présent en général sur les cen-
trales de béton prêt à l’emploi. L’utilisation de glace est plus délicate et nécessite
des installations lourdes. Il faut en particulier recourir à un temps de malaxage
prolongé pour garantir une fusion complète.
La technique d’injection d’azote liquide dans le malaxeur à béton ou dans la tou-
pie peut être intéressante mais elle est très peu utilisée car très onéreuse et techni-
quement compliquée.
À titre d’exemple, les ordres de grandeur de l’impact potentiel des différents pa-
ramètres évoqués ci-dessus sur la température maximale atteinte sont :
– avec un gâchage à l’eau froide à 4 °C au lieu de 20 °C, le refroidissement est de
3 °C environ ;
– l’arrosage des gravillons avec de l’eau froide permettant d’abaisser leur tempé-
rature de 10 °C, conduit à un refroidissement de 3 °C environ.
Note. Il convient de tenir compte de la température du ciment lors de sa livraison.
En effet, un ciment qui vient d’être fabriqué en usine peut atteindre une température
élevée (à titre indicatif supérieure à 50 °C). À titre d’exemple, une augmentation de
10 °C du ciment élève de 1 °C la température du béton.
580
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
581
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Tp
Gm Gr
To
t1 t2 t3 t4
Pré- Montée Phase de palier Refroidissement
traitement en
température
582
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
• Phase de prétraitement
La phase de prétraitement est destinée à procurer au béton une cohésion suffisante
pour qu’il puisse absorber les efforts internes occasionnés par la dilatation ther-
mique de ses constituants, en particulier de l’eau et de l’air, au moment de l’élé-
vation en température. La période de prétraitement doit être d’autant plus longue
que la vitesse de montée en température de la phase qui va lui succéder est élevée
et que la prise du béton est lente (figure 11.37).
Durée du prétraitement (heure)
5h
°C
e 15
4h ag
lax
e ma
find Ciment CEM I 52,5 N
3h
en °C
e 20
ratur
C
2h mpé 30 °
Te
30 °C Ciment CEM I 52,5 R
1h
10 20 30 40
Vitesse de montée en température de la seconde phase (°C/h)
Figure 11.37 : influence du type de ciment et de la vitesse de montée en température
sur la durée de la phase de prétraitement.
583
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
40
30
Gm max (°C/h) 20
10
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Re max (cm)
Définition de Remax : considérant l’ensemble des distances les plus courtes qui séparent chaque point
du béton du parement chauffé, le Remax correspond à la plus grande de ces distances (figure 11.39).
Remax
a
Remax
10 cm
T 40
b
T
20
R (e)max = a (a > b)
584
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
60
T (°C)
40
Consigne étuve
Cœur éprouvette
20
0
0 5 10 15
t (heures)
Figure 11.40 : exemple de cycle thermique.
585
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Cet essai de « réactivité potentielle d’une formule de béton vis-à-vis d’une réaction
sulfatique interne » proposé dans le cadre du travail de thèse d’A. Pavoine
[PAV 03], fait l’objet d’un mode opératoire réalisé par le Laboratoire central des
ponts et chaussées [LCP 07a]. Il a également donné lieu à des tests interlaboratoi-
res.
Pour un cycle thermique donné, la sensibilité d’une formule de béton vis-à-vis de
la réaction sulfatique interne est mesurée par un essai de gonflement. Cet essai
comporte quatre phases :
– fabrication des corps d’épreuve : soit des cylindres de dimensions Φ = 110 × L
= 220 mm, soit des prismes de dimensions 70 × 70 × 282 mm ;
– traitement thermique : simulation en laboratoire de l’échauffement auquel sera
soumis le béton dans la réalité (traitement thermique en préfabrication ou
échauffement lié à l’hydratation du ciment dans le cas des pièces massives) ;
– cycles de séchage (température = 38 ± 2 °C et d’humidité relative < 30 %) et
humidification (immersion dans de l’eau à 20 ± 2°C). Cette phase a pour but
d’accélérer les transferts de matières dans les éprouvettes et l’avancement des
réactions ;
– immersion définitive dans de l’eau à 20 ± 2 °C au cours de laquelle les mesures
de gonflement sont effectuées permettant d’évaluer le caractère potentiellement
réactif ou non du couple béton/échauffement.
Tableau 11.15 : composition Tableau 11.16 : formulation des bétons
des deux ciments utilises soumis aux tests interlaboratoires
dans les bétons soumis aux tests (en kg/m3).
interlaboratoires (% massiques).
Ciment A Ciment C Béton A Béton C
Les premiers résultats des tests interlaboratoires réalisés sur deux bétons de for-
mule identique fabriqués avec deux ciments différents (tableaux 11.15 et 11.16)
ont montré que l’essai permettait de discriminer la formule où un risque de for-
mation différée d’ettringite existait, l’autre formule étant a priori non réactive.
Les résultats bruts de 13 laboratoires, présentés lors du colloque de clôture des tra-
vaux du groupe de travail AFGC-RGCU « GranDuBé » [AFG 07b] sont schéma-
586
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
tisés par la figure 11.41. Les deux bétons se distinguent essentiellement par leur
teneur en alcalins, en SO3 et en aluminates, beaucoup plus élevées dans le béton
potentiellement expansif.
0,6
0,5
Allongement (%)
0,4
0,3
Béton A
0,2
0,1
Béton B
0
0 600
Temps (jours)
En résumé :
L’ettringite de formation différée ou réaction sulfatique interne (RSI) doit être
distinguée des autres formes d’ettringite (ettringite primaire et ettringites secon-
daires) en raison des conditions très spécifiques de sa formation : décomposition
thermique lors de la prise et du durcissement, recristallisation différée (échelon-
née sur plusieurs années) au sein des C-S-H avec expansion et fissuration de la
pâte de ciment.
Les paramètres dont dépend la formation différée d’ettringite sont nombreux et
interdépendants :
– environnement : présence d’eau ou humidité relative élevée, température ex-
térieure lors de la mise en œuvre du béton frais ;
– échauffement du béton : T > 65 °C et temps de maintien à la température maxi-
male significatif ;
– composition chimique et minéralogique du ciment et du béton : teneurs en SO3
et C3A du ciment, Na2O équivalent du béton ;
– formulation du béton qui détermine son exothermie : type de ciment, usage
éventuel d’additions, dosage en ciment.
587
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
1. Pour la reconnaissance des différents faciès de l’ettringite et des gels d’alcali-réaction on pourra
se reporter au document élaboré par le groupe de travail AFGC-RGCU « Dégradations du béton
liées à laction des sulfates et aux phénomènes d’alcali-réaction » [AFG 07a].
588
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
589
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
590
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
conduit à la formation des mêmes produits amorphes. Ils en concluent que dans
les bétons contenant des granulats potentiellement réactifs et ayant une teneur en
alcalins élevée (au moins 1 % de Na2O équivalent), les sulfoaluminates ne peu-
vent pas être stables au contact de la solution concentrée en ions silicate générée
par l’attaque de la silice réactive des granulats. Suivant ces mécanismes, les ions
sulfate restent libres dans la solution interstitielle et peuvent diffuser dans le ma-
tériau où ils sont susceptibles de donner lieu à formation d’ettringite, si locale-
ment la concentration en ions silicate est suffisamment basse et si des ions
calcium et aluminate sont disponibles.
Mais, dans les systèmes cimentaires réels les phénomènes d’échanges dynami-
ques entre phases solides et liquides sont importants et peuvent se produire dans
des conditions locales de concentration qui s’écartent plus ou moins des condi-
tions moyennes. On ne connaît pas non plus l’influence de la nature de l’ion sili-
cate dont les degrés d’ionisation et de polymérisation sont variables, sur la
dissolution de l’ettringite. Par ailleurs, la mise en contact d’une solution de silica-
te avec l’hydroxyde de calcium provoque instantanément la coagulation de la so-
lution et la formation d’un gel [WEN 89]. Dans un béton de ciment Portland où
la teneur en Ca(OH)2 est relativement élevée, cela entraîne la consommation ra-
pide des ions silicate. Sauf peut-être au contact direct du granulat, la concentration
en silice de la solution est alors vraisemblablement suffisamment faible pour per-
mettre à l’ettringite de cristalliser. C’est ce qui est observé dans les bétons endom-
magés où l’ettringite peut se trouver en contact et même prendre naissance sur les
gels d’alcali-réaction.
En résumé :
L’ettringite est presque toujours observée dans les bétons atteints d’alcali-réac-
tion. Suivant son origine, cette ettringite peut générer ou non de l’expansion :
– ettringite primaire non expansive provenant de la réaction du gypse avec le
C3A aux premiers stades de l’hydratation ;
– ettringite secondaire non expansive résultant de la recristallisation d’ettringite
primaire ou d’autres formes d’ettringite au cours de l’histoire du béton ;
– ettringite secondaire résultant d’une attaque sulfatique externe associée à l’al-
cali-réaction ;
– ettringite secondaire observée dans des bétons de masse ou dans les bétons
ayant subi une cure thermique : sa distribution autour des granulats déchaussés
par l’expansion de la pâte de ciment peut être un signe de reconnaissance des
réactions sulfatiques internes. Bien qu’associée à l’ettringite de formation diffé-
rée à l’origine du gonflement de la pâte de ciment , elle ne doit pas être confondue
avec cette dernière, difficilement détectable par les méthodes microscopiques
traditionnelles. Cette ettringite secondaire intervient peu sur l’expansion.
591
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
5. CONCLUSION GÉNÉRALE
Les deux principaux types de réactions endogènes ont été présentés : alcali-réac-
tion, d’une part, et réaction de formation différée d’ettringite, d’autre part. Il s’agit
de réactions complexes mettant en jeu de nombreux paramètres interdépendants :
conditions d’échauffement, caractéristiques chimiques et minéralogiques du ci-
ment et du béton, formule du béton, environnement.
En ce qui concerne l’alcali-réaction et, en particulier, les réactions alcali-silice,
qui sont les plus fréquentes en France, les mécanismes commencent à être assez
bien connus ou, tout au moins, les normes et recommandations existantes permet-
tent-elles de concevoir des bétons durables de ce point de vue et de minimiser
autant que possible les risques potentiels.
Le problème le plus important reste certainement le traitement des ouvrages at-
teints pour lesquels se pose la question des moyens de traitement et de réparation.
Mais, là aussi, bien que cette question ne soit pas résolue, la mise en œuvre de so-
lutions simples de protection contre les venues d’eau permet, si ce n’est d’inhiber
la réaction, tout au moins de la ralentir.
De plus, le développement des méthodes de diagnostic associées à l’utilisation de
modèles mathématiques intégrant à la fois les paramètres physico-chimiques de
la réaction à l’échelle du matériau et leurs effets sur le comportement mécanique
de la structure, permettent des prédictions de plus en plus raisonnables et appor-
tent aux gestionnaires d’ouvrage la possibilité d’une gestion rationnelle et écono-
mique des problèmes qu’ils peuvent rencontrer.
En ce qui concerne la formation différée d’ettringite, malgré l’existence de nom-
breuses publications sur le sujet, les mécanismes mis en jeu ainsi que les valeurs
seuils à adopter pour les paramètres déterminants de cette réaction, font encore
l’objet de discussions. La difficulté est due à la grande complexité et à l’interac-
tivité des phénomènes qui interviennent.
Toutefois, des efforts importants ont été faits dans le domaine de la recherche et
du diagnostic qui ont abouti à la publication, en 2007, par le LCPC, de Recom-
mandations pour la prévention des désordres dus à la réaction sulfatique interne.
592
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
Bibliographie
Ouvrages, normes et recommandations
[1] Groupe d’experts scientifiques de l’OCDE – Durabilité des ponts routiers en béton,
Organisation de coopération et de développement économiques, Paris, 1989.
[2] Proceedings of the Seminar on alkali-silica reaction, Koge, Aalborg Portland Re-
search and Development, 1974.
[3] Proceedings of the Symposium on alkali-aggregate reaction. Preventive measures,
Reykjavik, Icelandic Building Research Institute and the State Cement Works, Ice-
land, 1975.
[4] Proceedings of the 3rd International Meeting on the effects of alkalis on the properties
of concrete, London, Cement and Concrete Association, 1976.
[5] Proceedings of the 4th International Conference on the effects of alkalis in cement and
concrete, Publication n° CE-MAT-1-78, School of Civil Engineering, Purdue Univer-
sity, West Lafayette, IN, 1978.
[6] Proceedings of the 5th International Conference on alkali-aggregate reaction in con-
crete, Cape Town, National Building Research Institute of the CSIR, Pretoria, S 252,
1981.
[7] Proceedings of the 6th International Conference on alkalis in concrete. Research and
Practice, Copenhagen, Idorn G.M. and Rostam S. eds, Danish Concrete Association,
1983.
[8] Proceedings of the 7th International Conference on concrete alkali-aggregate reac-
tions, Ottawa, 1986, Grattan-Bellew P.E. ed., Noyes Publications, Park Ridge, NJ,
1987.
[9] Proceedings of the 8th International Conference on alkali-aggregate reaction, Kyoto,
Okada K., Nishibayashi S. and Kawamura M. eds, Elsevier Applied Science, 1989.
[10] Proceedings of the 9th International Conference on alkali-aggregate reaction in con-
crete, London, The Concrete Society, 1992.
[11] Proceedings of the 10th International Conference on alkali-aggregate reaction in
concrete, Melbourne, Shayan A. ed., 1996.
[12] Proceeding of the 11th International Conference on alkali-aggregate reaction in
concrete, Quebec City, Bérubé M.A., Fournier B., Durand B. eds., 2000.
[13] Proceedings of the 12th International Conference on alkali-aggregate reaction in
concrete, Beijing, Tang M., Deng M. ed., 2004.
593
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
Autres références
[ABE 89] ABE M., KIKUTA S., MASUDA Y., TOMOZAWA F. – “Experimental study
of mechanical behaviour of reinforced concrete members affected by alkali-aggregate
reaction”, in [9], p. 691-696.
594
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
[AFG 07a] AFGC-RGCU – « Dégradations du béton liées à l’action des sulfates et aux
phénomènes d’alcali-réaction ». GranDuBé Grandeurs associées à la durabilité des
bétons, sous la dir. de G. Arliguie et H. Hornain, Presses des Ponts et Chaussées, 2007,
p. 205-262.
[AFG 07b] AFGC-RGCU – « Réactivité d’une formule de béton vis-à-vis d’une réaction
sulfatique interne. Dosage des alcalins dans les bétons durcis ». GranDuBé Grandeurs
associées à la durabilité des bétons, sous la dir. de G. Arliguie et H. Hornain, Presses
des Ponts et Chaussées, 2007, p. 271-290.
[AFP 97] AFPC-AFREM – « Méthodologie d’approche de la microstructure du béton par
les méthodes minéralogiques ». Compte rendu des Journées techniques AFPC-
AFREM sur la durabilité des bétons. Méthodes recommandées pour la mesure des
grandeurs associées à la durabilité des bétons. INSA-LMDC, Toulouse, 11-12
déc.1997, p. 139-152.
[AHM 99] AHMED T.M.A., BURLEY E., RIGDEN S.R. – “The effect of alkali-silica
reaction on the fatigue behaviour of plain concrete tested in compression, indirect ten-
sion and flexure”. Magazine of Concrete Research, vol. 51, n° 6, 1999, p. 375-390.
[BAK 81] BAKKER R.F.M. – “About the cause of the resistance of blast furnace cement
concrete to the alkali-silica reaction”, in [6], paper S252/29.
[BAK 04] BAKKER J. – "Monitoring of ASR expansion and moisture in concrete”, in
[13], p. 1202-1209.
[BEA 92] BEAUCHAMP (de) T., GOGUEL B. – « Gonflement et projet de confortement
du barrage de Chambon ». Proceeding International Conf. AAR Hydro. Plants and
dams, Fredericton, Canada, 1992.
[BEK 04] BEKTAS F., TURANLI K., MONTEIRO P.J.M. – “A preliminary study of the
efficiency of crushed brick blended cement in reducing ASR”, in [13], p. 479-482.
[BER 94] BERRA M., MANGIALARDI T., PAOLINI A.E. – “Influence of Portland ce-
ment type on alkali expansivity of fused quartz in mortars subjected to the NaOH Bath
test”. Il Cemento, vol. 91, n° 4, 1994, p. 229-242.
[BER 05] BERRA M., MANGIALARDI T., PAOLINI A.E. – “Alkali-silica reactivity
criteria for concrete aggregates”. Materials and Structures, vol. 38, avril 2005, p. 373-
380.
[BER 86] BÉRUBÉ M.A., FOURNIER B. – « Les produits de la réaction alcali-silice
dans le béton: étude de cas de la région de Québec ». Canadian Mineralogist, 24, 2,
1986, p. 271-288.
[BER 92a] BÉRUBÉ M.A., PIGEON M., DUPONT N., FRENETTE J., LANGLOIS M.
– “Expansion test methods of mass concrete exposed to alkali-aggregate reaction”,
Projet CEA n° 715-G-687, rapport final GGL-91, Département Géologie, université
Laval, Québec, 1992.
[BER 92b] BÉRUBÉ M.A., FOURNIER B. – “Accelerated test method for alkali-aggre-
gate reaction”. Proceedings of the CANMET/ACI International Symposium on advan-
ces in concrete technology, Athènes, 1992.
[BER 92c] BÉRUBÉ M.A., DUCHESNE J. – “Does silica fume merely postpone expan-
sion due to alkali-aggregate reaction?”, in [10], p. 71-80.
595
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
[BER 00] BÉRUBÉ M.A., DORION J.-F., RIVEST M. – “Distribution of alkalies in con-
crete structures affected by alkali-silica reactivity and contribution by aggregates”, in
[12], p. 139-148.
[BHA 87] BHATTY M.J.Y., GREENING G.N.R. – “Some long time studies of blended
cements with emphasis on alkali-aggregate reaction”, in [8], p. 85-92.
[BIA 96] BIAN Q., WU X., TANG M.S. – “Effect of reactive aggregate powder on sup-
pressing expansion due to alkali-silica reaction”, in [11], p. 546-553.
[BLE 98] BLESZYNSKI R., THOMAS M. – “Microstructural studies of alkali-silica
reaction in fly ash concrete immersed in alkaline solutions”. Advances in Cement
Based Materials, vol. 7, n° 2, 1998, p. 66-78.
[BLI 81] BLIGHT G.E., MAC IVER J.R., SCHUTTE W.K., RIMMER R. – “The effect
of alkali-aggregate reaction on reinforced concrete structures made with Wittwaters-
rand quartzite aggregate”, in [6], article S252/15.
[BOK 04] BOKERN J., SIEBEL E. – “Alkali-silica reaction in Germany-transfer of labo-
ratory results to practice”, in [13], p. 490-498.
[BOY 00] BOYD S., BREMNER T., HOLM T. – “Addition of lightweight aggregate re-
duces expansion in concrete containing a highly reactive normal weight aggregate”, in
[12], p. 593-602.
[BRO 93] BROWN P.W., BOTHE Jr J.V. – “The stability of ettringite”. Advance in Ce-
ment Research, 1993, n° 18, p. 47-63.
[BRU 05] BRUNETAUD X. – Étude de l’influence de différents paramètres et de leurs
interactions sur la cinétique et l’amplitude de la reaction sulfatique interne du béton.
Thèse de l’École centrale des arts et manufacture, 8 déc. 2005.
[BUL 00] BULTEEL D. – Quantification de la réaction alcali-silice : application à un
silex du Nord de la France. Thèse de doctorat, université de Lille, 2000.
[CAP 03] CAPRA B., SELLIER A. – “Orthotroptic modelling of alkali-aggregate reac-
tion in concrete structures: numerical simulations”. Mechanics of Materials, 35, 2003,
p. 817-830.
[CAR 02] CARLES-GIBERGUES A., CYR M. – “Interpretation of expansion curves of
concrete subjected to alkali-aggregate reaction (AAR) tests”. Cem. Concr. Research,
32, 2002, p. 691-700.
[CAR 04] CARSE A., DUX P. – “An assessment of the risk using a cathodic protection
system on reinforced concrete piles where very reactive aggregates have been used”,
in [13], p. 855-864.
[CHA 83a] CHATTERJI S. – “Role of Ca(OH)2 in the breakdown of Portland cement
concrete due to alkali silica reaction with special reference to prevention of damage in
concrete”, in [7], p. 223-260.
[CHA 83b] CHATTERJI S., THAULOW N., CHRISTENSEN P., JENSEN A.D. – “Stu-
dies of alkali-silica reaction with special reference to prevention of damage in concre-
te”, in [7], p. 253-260.
[CHE 90] CHEN H., SUDERMAN R.W. – “The effectiveness of Canadian supplementa-
ry cementing materials in reducing alkali-aggregate reactivity”, final report, DSS
Contract number OSQ83-002, CANMET- EMR, Ottawa, 1990.
596
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
[CHR 93] CHRISP T.M., WALDRON P., WOOD J.M.G. – “Development of a non des-
tructive test to quantify damage in deteriorated concrete”. Magazine of Concrete Re-
search, 45 (165), 1993, p. 246-256.
[COU 95] COUSSY O. – Mechanism of porous continua, John Wiley & Sons, Chichester,
1995.
[COU 99] COUTY R. – « Réflexions sur la réaction alcali-silice et ses problèmes en sus-
pens- Quels sont les résultats qui peuvent faire l’objet d’un consensus ? ». Actes de la
Journée scientifique AFGC-METI-DRAST, Paris, 21 octobre 1999.
[CYR] CYR M. – Communication personnelle.
[DAE 77] DAERR G.M., PUNZET M., LUDWIG U. – “On the chemical and thermal sta-
bility of ettringite”. React. Aluminates Setting Cem., Summ. Contrib. Semin., 1977,
p. 42-50.
[DAM 93] DAMIDOT D., GLASSER F.P. – “Thermodynamic investigation of the CaO-
Al2O3-CaSO4-H2O system at 25 °C and the influence of Na2O”. Cement and Con-
crete Research, vol. 23, 1993, p. 221-238.
[DAY 92] DAY R.L. – “The effect of secondary ettringite formation on the durability of
concrete: a literature analysis”. Research and Development Bulletin, RD 108 T, Port-
land Cement Association, Stokie, III, 1992, 115 p.
[DIV 00] DIVET L. – « État des connaissances sur les causes pouvant être à lorigine des
réactions sulfatiques internes au béton ». Bulletin des laboratoires des ponts et chaus-
sées, 227, 2000, p. 71-84.
[DEL 94] DELOYE F.X., DIVET L. – « Les alcalins actifs dans les bétons français. Bilan
de quinze années d’expertise ». Proceedings of the 3rd CANMET/ACI International
Conference on Durability of Concrete, Nice, Supplementary papers, 1994, p. 676-685.
[DEN 81] DENT-GLASSER L.S., KATAOKA N. – “The chemistry of alkali-reactions in
concrete”, in [6], paper S252/23.
[DIA 74] DIAMOND S., THAULOW N. – “A study of expansion due to alkali-silica
reaction as conditioned by the grain size of the reactive aggregate”. Cem. Concr. Re-
search, 4, 1974, p. 591-607.
[DIA 89] DIAMOND S. – “ASR- Another look at mechanisms”, in [9], p. 83-94.
[DIV 03] DIVET L., PAVOINE A., CLÉMENT J.-L., LE MESTRE G. – « La réaction
de gonflement interne des bétons due à la formation différée de l’ettringite. Méthodes
de diagnostic et bilan dexpertises ». GC 2003, Environnement, Sécurité, Patrimoine :
les nouvelles donnes, 26-27 mai 2003
[DOR 89] DORAN D.K., MOORE J.F.A. – “Appraisal of the structuration effects of al-
kali-silica reaction”, in [9], p. 677.
[DRO 97] DRON R., BRIVOT F., CHAUSSADENT T. – “Mechanism of the alkali-silica
reaction”. Proceedings of the 10th International Congress on the Chemistry of Ce-
ment, Gothenburg, vol. 4: Performance and durability of Cementitious materials,
4iv074, 1997, 8 p.
[DUC 94] DUCHESNE J., BÉRUBÉ M.A. – “The effectiveness of supplementary ce-
menting materials in suppressing expansion due to ASR: another look at the reaction
mechanisms”, Cem. Concr. Research, 24, 1994, Part 1 p. 73-82, Part II p. 221-230.
597
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
[DUN 73] DUNCAN M.A.G., SWENSON E.G., GILLOTT J.E., FORAN M.R. – “Alk-
ali-aggregate reaction in Nova Scotia. I. Summary of five years study”. Cem. Concr.
Research, 3, 1973, p. 55-69.
[DUR 00] DURAND B. – “Long-term monitoring results of concrete electrical tower
foundations affected by ASR and repaired with different products and repair
methods”, in [12], p. 1049-1058.
[FAM 99] FAMY C. – Expansion of heat cured mortars. Thèse de doctorat, Imperial Col-
lege, London, UK, 1999.
[FEN 02] FENG N.-Q., HAO T.-H., FENG X.-K. – “Study of the alkali reactivity of ag-
gregates used in Beijing”. Magazine of Concrete Research, vol. 54, n° 4, 2002, p. 233-
237.
[FRE 04] FREYBURG E., BERNINGER A.M. – “Micro-processes being connected with
alkali-silica reaction”, in [13], p. 324-330.
[FOU 00] FOURNIER B., BÉRUBÉ M.A., FRENETTE K. – “Laboratory investigations
of evaluating potential alkali-reactivity of aggregates and selecting preventive measu-
res against AAR, What do you really mean?”, in [12], p. 287-296.
[FUJ 87] FUJII M, KOJIMA T., KOBAYASHI K. MAEHARA H. – “The static and dy-
namic behaviour of reinforced concrete beams with cracking due to alkali-silica reac-
tion”, in [8], p. 126-128.
[FUR 94] FURUSAWA Y., OHGA H., UOMOTO T. – “An analytical study concerning
prediction of concrete expansion due to alkali-reaction”. Proceeding of the 3rd Inter-
national Conference on Durability of Concrete, Nice, ACI SP145, 1994, p. 757-779.
[GAR 06] GARCIA-DIAZ E., RICHE J., BULTEEL D., VERNET C. – “Mechanism of
damage for silica reaction”. Cem. Concr. Research, 36, 2006, p. 395-400.
[GHO 80] GHORAB H.Y., HEINZ D., LUDWIG U., MESKENDAHL T., WOLTER A.
– “On the stability of the calcium aluminate sulphate hydrates in pure systems and in
cements”. 7e CICC, Paris, vol. IV, 1980, p. 496-503.
[GLA 92] GLASSER F.P. – Chemistry of alkali aggregate reaction. The alkali silica
reaction in concrete, Swamy ed., VanNostrand Reinhold, New York, 1992.
[GLA 95] GLASSER F.P., DAMIDOT D., ATKINS M. – “Phase development in relation
to the reversionary ettringite problem”. Adv. Cem. Res., n° 7, 1995, p. 57-68.
[GLA 96] GLASSER F.P. – “The role of sulphate mineralogy and cure temperature in de-
layed ettringite formation”. Cement and Concrete Composites, n° 18, 1996, p. 187-
193.
[GOD 93] GODART B. – « Progression dans les connaissances sur les phénomènes d’al-
cali-réaction. Évaluation et surveillance des ouvrages ». Annales de l’ITBTP, n° 517,
1993, p. 134-162.
[GOG 96] GOGUEL R. – “Selective dissolution techniques in AAR investigation: appli-
cation to an example of failed concrete”, in [11], p. 783-790.
[GRA 95] GRATTAN-BELLEW P.E. – “Laboratory evaluation of alkali-silica reaction
in concrete from Saunders generating station”. ACI Materials Journal, vol. 92, 1995,
p. 126-134.
598
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
[GRI 05] GRIMAL E., SELLIER A., PETRE-LAZAR I., LE PAPE Y.,
BOURDAROT E. – “Influence of basic creep on the modelling of structures subjected
to alkali-aggregate reaction”. Proceedings of CONCREEP 7, Nantes, sous la dir. de
G. Pijaudier-Cabot, B. Gérard, P. Acker, Hermès Science Publishing, 2005.
[GUD 96] GUDMUNSSON G., OLAFSSON H. – “Silica fume in concrete. 16 years of
experience in Iceland”, in [11], p. 562-569.
[GUD 04] GUDMUNSSON G., OLAFSSON K. – “Long term effects of natural pozzo-
lans and silica-fume against alkali-silica reactions in concrete”, in [13], p. 538-543.
[GUE 00] GUEDON-DUBIED J.S., CADORET G., DURIEUX V., MARTINEAU F.,
FASSEU P., VAN OVERBECKE V. – “Study on Tournay limestone in Antoing Ci-
mescaut quarry petrological, chemical and alkali-reactivity approach”, in [12], p. 335-
344.
[GUT 97] GUTHRIE Jr. G.D., CAREY J.W. – “A simple environmentally friendly and
chemically specific method for the identification and evaluation of the ASR”. Cem.
Concr. Research, 27, 1997, p. 126-134.
[HAD 00] HADLEY D.W., DOLCH W.L., DIAMOND S. – “On the occurrence of hol-
low-shell hydratation grains in hydrated cement paste”. Cement and Concrete Re-
search, vol. 30, n° 1, 2000, p. 1-6.
[HAM 89] HAMADA H., OTSUKI N., FUKUTE E. – “Properties of concrete specimens
damaged by alkali-aggregate reaction, laumontite related reaction and chloride attack
under marine environments”, in [9], p. 603-608.
[HEI 86] HEINZ D., LUDWIG U. – “Mechanism of subsequent ettringite formation in
mortars and concretes after heat treatment”. 8th International Congress on the Che-
mistry of Cement, Rio de Janeiro, Abla Grafica e Editora Ltda, Rio de Janeiro, vol. 5,
1986, p. 189-194.
[HEI 89] HEINZ D., LUDWIG U., RUDIGER I. – “Delayed ettringite formation in heat
treated mortars and concretes”. Concrete Precasting Plant and technology, issue 11/
1989, p. 56-61.
[HIM 87] HIMAI H., YAMASAKI T., MAEHARA H., MIYAGAWA T. – “The deterio-
ration by ASR of hanshin expressway concrete structures, investigation and repair”,
in [8], p. 131-135.
[HOB 88] HOBBS D. – Alkali-silica reaction in concrete, Thomas Telford Ed., London,
1988.
[HOG 83] HOGAN F.J. – “The effect of blastfurnace slag cement on alkali aggregate
reactivity: a literature review”. Cement, Concrete and Aggregates, 1983, vol. 7,
p. 100-107.
[HON 99] HONG S.Y., GLASSER F.O. – “Alkali binding in cement paste. Part I: The C-
S-H phase”. Cem. and Concr. Research, 29, 1999, p. 1893-1902.
[HOO 04] HOOPER R.L., MATTHEWS J.D., NIXON P.J., THOMAS M.D.A. – “The
introduction of BS EN 450 fly ash and investigating the risk of AAR in the UK”, in
[13], p. 543-553.
599
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
600
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
[KAT 04] KATAYAMA T. SARAI Y., HIGASHI Y., HONMA A. – “Late expansive al-
kali-silica reaction in the Ohnyu and Furikusa Headwork structures, Central Japan”,
in [13], p. 1086-1094.
[KEL 04] KELHAM S. – “Effects of cement parameters on expansion associated with
DEF”. Internal Sulphate Attack and Delayed Ettringite Formation, Proceedings of the
International RILEM TC 186-ISA Workshop. PRO 35, 2004, p. 197-211.
[KOY 87] KOYANAGI W., ROKUGO K., ISHIDA H. – “Failure behaviour of reinfor-
ced concrete beams deteriorated by alkali-silica reaction”, in [8], p. 141-145.
[KRA 56] KRAUSKAUPF K.P. – “Dissolution and precipitation of silica at low tempe-
ratures”. Geochem. Cosmochem. Acta, 10, 1956, p. 1-26.
[KRE 87] KRELL J. – “Influence of mix design on alkali-silica reaction in concrete”, in
[8], p. 441-445.
[KUR 89] KURIHARA T., KATAWAKI K. – “Effects of moisture control and inhibition
on alkali-silica reaction”, in [9], p. 629-634.
[LAG 92] LAGERBLAD B., TRÄGARDH J. – “Slowly reacting aggregates in Sweden,
Mechanisms and conditions for reactivity in concrete”, in [10], p. 570-578.
[LAL 00] LALEU (de) V. – « Conséquences de la réaction alcali-granulat sur les barrages
exploités par EDF ». Revue française de génie civil, vol. 4, 2000, p. 577-589.
[LAR 90] LARBI J.A., FRAY A.L.A., BIJEN J.M. – “The chemistry of the pore fluid of
silica-fume blended cement systems”. Cem. and Concr. Research, 20, 1990, p. 506-
516.
[LAR 96] LARIVE C., COUSSY O. – “Behaviour of AAR affected concretes model-
ling”, in [11], p. 662-669.
[LAR 98] LARIVE C. – Apports combinés de l’expérimentation et de la modélisation à
la compréhension de l’alcali-réaction et de ses effets mécaniques, Monographie LPC,
OA28, LCPC, 1998.
[LAW 93] LAWRENCE C.D. – Laboratory studies of concrete expansion arising from
delayed ettringite formation. Technical Report C/16, British cement Association,
1993.
[LAW 95] LAWRENCE C.D. – “Delayed ettringite formation: an issue?” Materials
Science of Concrete, American Ceramic Society, Ohio, USA, vol. 4, 1995, p. 113-154.
[LAW 90] LAWRENCE C.D., DALZIEL J.A., HOBBS D.W. – Sulfate attack arising
from delayed ettringite formation. British Cement Association, Wexham Springs,
Slough, UK, 1990.
[LCP 94] LCPC – Recommandations pour la prévention des désordres dus à l’alcali-
réaction, 1994.
[LPC 02] LCPC – Protection des bétons par application de produits à la surface du pa-
rement. Guide technique LCPC-SETRA, 2002.
[LCP 07a] LCPC – Méthode LPC 66, Essai de réactivité potentielle d’une formule de bé-
ton vis-à-vis dune réaction sulfatique interne, 2007.
[LCP 07b] LCPC – Recommandations pour la prévention des désordres dus à la réaction
sulfatique interne, 2007.
601
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
[LCP 08] LCPC – Réaction sulfatique. Essai d’expansion résiduelle sur béton durci, à pa-
raître en 2008.
[LEE 05] LEEMANN A., THALMANN C., STUDER W. – “Alkali-aggregate reaction
in Swiss tunnels”. Materials and Structures, 38, avril 2005, p. 381-386.
[LEG 95] LÉGER P., TINAWI P. MOUNZER N. – “Numerical simulation of concrete
expansion in dams affected by alkali-aggregate reaction: state of the art”. Canadian
Journal of Civil Engineering, vol. 22, n° 4, 1995, p. 692-713.
[LI 96] LI G., LE BESCOP P., MORANVILLE-REGOURD M. – “The U-phase forma-
tion in cement based systems containing high amount of Na2SO4”. Cement Concrete
Research, vol. 26, n° 1, 1996, p. 27-33.
[LI 02] LI K. – Modélisation chimico-mécanique du comportement des bétons affectés
par la réaction alcali-silice et expertise numérique des ouvrages d’art dégradés. Thè-
se de doctorat ENPC, 2002.
[LI 04] LI K., COUSSY O., LARIVE C. – Modélisation chimico-mécanique du compor-
tement des bétons affectés par la réaction alcali-silice. Monographie LPC, OA43,
LCPC, Paris, 2004.
[LIN 04] LINDGARD J., SKØLVOLD O., HAUGEN M., HAGELIA P., WIGUM B. –
“Experience from evaluation of degree of damage in fluorescent impregnated plan po-
lished sections of half-cores based on the crack index method”, in [13], p. 939-947.
[LON 73] LONGUET P., BURGLEN L., ZELWER A. – « La phase liquide du ciment
hydraté ». Revue des matériaux de construction, 1973, p. 35-41.
[LUD 89] LUDWIG U. – “Effects of environmental conditions on alkali-silica reaction
and preventive measures”, in [9], p. 583-596.
[MAC 06] MAC CARTHY M.J., DHIR R.K., HALLIDAY J.E, WIBOW A. – “Role of
PFA quality and conditioning in minimising alkali-silica reaction in concrete”. Maga-
zine of Concrete Research, 58, n° 1, 2006, p. 49-61
[MAL 02] MALVAR L.J., CLINE G.D., BURKE D.F., ROLLINGS R., SHERMAN
T.W., Greene J.L. – “Alkali-silica reaction mitigation: state of the art and recommen-
dations”. ACI Materials Journal, vol. 99, n° 5, 2002, p. 480-489.
[MAS 98] MASSAZA F. – “Pozzolana and pozzolanic cements”, in [22], p. 471-631.
[MAT 99] MATHER B. – “How to make concrete that will not suffer deleterious alkali-
silica reaction”. Cem. and Concr. Research, 29, 1999, p. 1278-1280.
[MAT 91] MATSUKAWA K., DIAMOND S. – “Quantitative study of naphthalene sul-
fonate effects on cement paste pore solution chemistry”. Advances in cementitious ma-
terials, Ceramic transaction, vol 16, S. Mindess Ed., 1991.
[MEH 73] MEHTA P.K. – “Mechanism of expansion associated with ettringite forma-
tion”. Cement and Concrete Research, vol. 3, 1973, p. 1-6.
[MER 63] MERRITT R.R., JONHSON J.W. – “Steam curing of Portland concrete at at-
mospheric pressure”. Bulletin 355 Highway Research Board, 1963, p. 1-26.
[MIC 97] MICHAUD V., NONAT A., SORRENTINO D. – “Experimental simulation of
mechanisms involved in the building of stresses in concrete subjected to alkali-silica
reaction”. Proceedings of the 10th Int. Conf. On the Chem. of Cement, Gothenbourg,
vol 4: Performance and durability of cementitious materials, 4iv049, 1997, 9 p.
602
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
603
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
[OKA 89b] OKADA K. MIZUMOTO Y., NAKANO K., ONO K., MATSUMURA M. –
“Study of alkali-silica reaction by reinforced concrete models”, in [9], p. 709-711.
[OLA 87] OLAFSSON H. – “The effect of relative humidity and temperature on alkali
expansion of mortar bars”, in [8], p. 461-465.
[ONO 89] ONO K. – “Assessment and repair of damaged concrete structure”, in [9],
p. 647-658.
[PAV 03] PAVOINE A. – Évaluation du potentiel de réactivité des bétons vis-à-vis de la
formation différée d’ettringite. Thèse de luniversité Pierre et Marie Curie - Paris VI,
mai 2003, 230 p.
[PED 04] PEDERSEN B., MORTSELL E., JENSEN V. – “Effects of alkali-reactive
crushed fillers on expansion due to AAR”, in [13], p. 762.
[POE 89] POELLMAN H., HUZEL H.J., WENDA R. - Compounds with ettringite struc-
ture, Neues Jahrb. Mineral., vol. 160, n° 2, 1989, p. 233-248.
[POY 03] POYET S. – Étude de la dégradation des ouvrages en béton atteints par la
réaction alcali-silice. Thèse de doctorat université Marne-la-Vallée, 2003.
[PRE 97] PREZZI M., MONTEIRO J.M., SPOSITO G. – “The alkali-silica reaction.
Part I: Use of the double layer theory to explain the behaviour of reaction-products
gels”. ACI Materials Journal, Technical paper, 1997.
[RAM 00] RAMLOCHAN T., THOMAS M., GRUBER K.A. – “The effect of metakaolin
on alkali-silica reaction in concrete”. Cem. Concr. Research, 30, 2000, p. 339-344.
[ROE 85] ROELFSTRA P.E., SADOUKI H., WITTMANN F.H. – “Le béton numéri-
que”. Materials and structures, vol. 107, 1985, p. 309-383.
[ROG 86] ROGERS C.A. – “Evaluation of the potential for expansion and cracking of
concrete caused by the alkali-carbonate reaction”. Cement concrete and aggregates,
8, 1, 1986, p. 13-23.
[SCR 93] SCRIVENER K., TAYLOR H.F.W. – “Delayed ettringite formation: a micros-
tructural and microanalytical study”. Adv. Cem. Res., 1993, n° 7, 1993, p. 57-68.
[SCR 96] SCRIVENER K. – “Delayed Ettringite Formation in Concrete railways Ties”.
18th ICMA, Illinois, USA, 1996, p. 375-377.
[SCR 97] SCRIVENER K., LEWIS M. – “A microstructural and microanalytical study of
heat cured mortars and delayed ettringite formation”. 10th ICCC, Göteborg, 1997,
4iV061.
[SEL 97] SELLIER A., CAPRA B. – « Modélisation physico-chimique de la réaction al-
cali-granulat : apport au calcul des structures dégradées ». Revue française de génie
civil, vol. 1, n° 3, septembre 1997, p. 445-482.
[SEL 06] SELLIER A., DUPRAT F., PETRE-LAZAR I., GRIMAL E., LE PAPE Y.
BOURDAROT E. – « Sensibilité aux paramètres aléatoires d’un modèle pour le calcul
des structures en béton atteintes par la réaction alcali-silice ». Revue européenne de
génie civil, vol. 10, n° 5, 2006, p. 549-563.
[SET] SETRA – Note du CTOA n° 25.
[SHA 91] SHAYAN A., QUICK G.W. – “Relative importance of deleterious reactions in
concrete: formation of AAR products and secondary ettringite, Advances in Cement
Research, 1991, 4, n° 16, p. 149-157.
604
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
[SHA 96] SHAYAN A., IVANUSEC I. – “An experimental clarification of the associa-
tion of delayed ettringite formation with alkali-aggregate reaction”. Cement and Con-
crete Research, vol. 18, n° 3, 1996, p. 161-170.
[SHA 00] SHAYAN A. – “Combined effects of AAR and cathodic protection current in
reinforced concrete”, in [12], p. 229-238.
[SHA 04] SHAYAN A., MORRIS H. – “Combined deterioration problem in a coastal
bridge in NSW, Australia”, in [13], p. 983-994.
[SHI 04] SHIMADA Y., YOUNG F. – “Thermal stability of ettringite in alkaline solu-
tions at 8 °C”. Cement and Concrete Research, vol. 34, 2004, p. 2261-2268.
[SIM 04] SIMS I., INGHAM J.P., SOTIROPOULOS P. – “What dunnit? Forensie petro-
graphy and AAR diagnosis”, in [13], p. 995-1004.
[STA 86] STARCK D., SHATTY M.S.Y. – “Alkali-silica reactivity: effect of alkali in ag-
gregates on expansion”. Alkalies in Concrete, ASTM STP 930, V.H. Dodson ed.,
ASTM, 1986.
[STA 00] BOLLMAN K. – “Delayed ettringite formation in concrete, Part. 1”. Zement
Kalk Gips Int., 53 (4), 2000, p. 232-240.
[STO 97] STOKES D.B., WANG H.H., DIAMOND S. – “A lithium-based admixture for
ASR control that does not increase the pore solution pH”. Proceedings 5th CANMET/
ACI International Conference, V.M. Malhotra ed., ACI SP173, 1997, p. 855-868.
[SWE 64] SWENSON E.G., GILLOT J.E. – “Alkali-carbonate rock reaction”. Highway
Research Board Bulletin, 275, 1964, p. 18-31.
[TAN 04] TANG M.S., DENG M. – “Progress on the studies of alkali-carbonate reac-
tion”, in [13], p.51-59.
[TAY 98] TAYLOR H.F.W. – “Ettringite in cement paste and concrete”. Concrete: from
Material to Structure, Arles, 11-12 sept. 96, Proceedings of the International RILEM
Conference, 1998, p. 55-76.
[TAY 01] TAYLOR H.F.W., FAMY C., SCRIVENER K. – “Review, Delayed ettringite
formation”. Cement and Concrete Research, vol. 31, 2001, p. 683-693.
[THA 04] THALMANN C., PRALONG J., BURDIN J., SCHMID H., WEISS R. –
“AAR-prevention for the world’s longest tunnels- Alptransit Gotthard and Lötschberg
in Switzerland”, in [13], p. 651-658.
[THO 98] THOMAS M.D.A., INNIS F.A. – “Effect of slag on expansion due to alkali-
aggregate reaction in concrete”. ACI Materials Journal, vol. 95, n° 6, 1998, p. 716-
724.
[THO 00] THOMAS M. – “The role of calcium hydroxide in recycling alkali in concrete”.
Material Science of Concrete, 2000, p. 225-236.
[THO 04] THOMAS M., STOKES D. – “Lithium impregnation of ASR-affected concre-
te: preliminary studies”, in [13], p. 659-667.
[TOM 89] TOMOSAWA F., TAMURA K., ABE M. – “Influence of water content of
concrete on alkali-aggregate reaction”, in [9], p. 881-885.
[TOR 04] TORRI K., SANNOW C., KUBO Y., OHASHI Y. – “Serious damages of ASR
affected RC bridges piers and their strengthening techniques”, in [13], p. 11288.
605
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
[TRE 04] TREMBLAY C., BÉRUBÉ M.A., FOURNIER B., THOMAS M.D., STOKES
D. – “Performance of lithium-based products against ASR: application to canadian
reactive aggregates, reaction mechanism and testing”, in [13], p. 668-677.
[TUR 86] TURRIZIANI R. – “Internal degradation of concrete: alkali-aggregate reaction,
reinforcement steel corrosion”. 8e Congrès international de la chimie des ciments, Rio
de Janeiro, 1986, vol. 1, p. 388-442.
[UCH 86] UCHIKAWA H. – “Effect of blending components on hydration and structure
formation”. 8e Congrès international de la chimie des ciments, Rio de Janeiro, 1986,
vol. 1, p. 249-280.
[UCH 89] UCHIKAWA H., UCHIDA S., HANEHARA S. – “Relationship between
structure and penetrability of Na ion in hardened blended cement paste, mortar and
concrete”, in [9], p. 121-128.
[VIV 47] VIVIAN H.E. – “Studies on cement aggregate reactions. The effect of void spa-
ce on mortar expansion”. CSIRO Bulletin, n° 229, 1947, p. 55-56.
[VIV 50] VIVIAN H.E. – “Studies on cement aggregate reaction: X. the effect on mortar
expansion of amount of reactive component”. CSIRO Bulletin, n° 256, 1950, p. 13-20.
[WAN 89] WANG H., GILLOTT J.E. – “The effect of superplasticizers on alkali-silica
reactivity”, in [9], p. 187-192.
[WEN 89] WEN Z. – Formation et caractérisation de sols alcalins de silice. Conditions
de leur transformation en gel au contact de sels et d’hydroxydes notamment de ceux
qui sont présents dans le béton. Thèse de doctorat de l’université de Bourgogne, 1989.
[WHI 00] WHITMORE D., ABBOTT S. – “Use of an applied electric field to drive li-
thium ions into alkali-silica reactive structures”, in [12], p. 1089-1098.
[WIG 04] WIGUM B.J., THORENFELDT E. – “Sheets of CFRP as a repair material in
order to strengthen and repair concrete damaged by alkali-aggregate reaction”, in [13],
p. 1289-1298.
[WOO 89] WOOD J.G.M., NORRIS P, LEEK D. – “Physical behaviour of AAR dama-
ged concrete in structures and in test additions”, in [9], p. 765-770.
[WOO 04] WOOD J.S. – “When Does an AAR Stop: in the laboratory and in the field?”,
in [13], p. 1016-1024.
[XI 99] XI Y., SUWITO A., MEYER C., HIN W. – “Testing and modeling of alkali-silica
reaction and the associated expansion of concrete”. Mechanics of quasi-brittle mate-
rials and structure, Pijaudier-Cabot, Bittnar, Gérard eds, Hermès Sciences Publica-
tions, Paris, 1999, p. 217-232.
[YAM 00] YAMAMOTO K., KANAZU T. – “Chemical assessment method for the pre-
ventive effect of fly-ash on alcali-silica reaction”, in [12], p. 801-810.
[ZEL 89] ZELWER A., BUIL M. – « Extraction de la phase liquide des ciments durcis ».
Bulletin de liaison des laboratoires des ponts et chaussées, n° 63, 1989, p. 93-97.
[ZHA 90] ZHANG, GROVES – “The alkali-reaction in OPC-silica glass mortar with par-
ticular reference to pessimum effects”. Advances in Cement Research, vol. 3, n° 9,
1990, p. 9-13.
606
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
ANNEXES
A.1. Séquence des réactions de formation d’un gel d’alcali-réaction,
d’après [HOU 04]
Hou et al. proposent la séquence ci-après :
– l’hydratation du ciment forme de la portlandite et un C-S-H riche en Ca dépo-
lymérisé (I) ;
– augmentation des alcalins et du pH, attaque du granulat réactif par les OH– ;
– épuisement de la silice relarguée par combinaison à la portlandite, ce qui
entraîne la formation de C-S-H jusqu’à ce qu’il ne reste plus localement de port-
landite ;
– consommation de la silice qui continue à être libérée, par réaction avec le C-S-H (I)
et formation conséquente d’un C-S-H riche en Si, polymérisé ;
– enfin, accroissement de la concentration de la solution interstitielle en silice et
gélification en un gel A-S-H (gel contenant des alcalins A).
En fait, jusqu’à la formation du gel silico-alcalin A-S-H, cette séquence est iden-
tique à celle de la réaction pouzzolanique.
A.2. Stratégie ISE de détermination du niveau de détérioration
structurale et des mesures à prendre, d’après [DOR 89]
Classe Niveau d’expansion due à l’alcali-réaction, en 10–3
Conditions
de I II III IV V
d’humidité
ferraillage < 0,6 0,6 à 0,9 0,9 à 1,5 1,5 à 2,5 > 2,5
1 A A A B B B C C D E
Sèches 2 A A A B B B C D E E
3 A A A B B C C D E E
1 A A A B B C C D E E
Intermédiaires 2 A A B B C C D E E E
3 A A B B C D D E E E
1 A A B C C D D E E E
Humides 2 A A C C D D E E E E
3 A B C C D D E E E E
Faible Sign. Faible Sign. Faible Sign. Faible Sign. Faible Sign.
Niveau de conséquence des détériorations
607
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
608
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
O O
N
Cause connue ? RECHERCHE des causes
RESULTATS
O
Même
comportement N (incident)
d'autres
ponts ?
(problème
O structural)
Problème Problème
N N
possible de sécurité possible de sécurité
de l'ouvrage de l'ouvrage
Inspection détaillée
PAS D'ACTION O
des autres ponts
O MESURE DE O
RÉHABILITATION
609
LA DURABILITÉ DES BÉTONS
610
La durabilité des bétons face aux réactions de gonflement endogènes
DÉBUT
S1 S2 S3
Risque faible Risque normal Risque élevé
Caractériser l'environnement 2
E1 E2 E3 E3 E2 E1
Protégé Exposé Exposé+ Exposé+ Exposé Protégé
P2 P2 P3 P3 P2*
P1 Normal Normal Spécial Spécial Normal+
M4
Modifier les propriétés du gel
M3
Réduire l'accès d'humidité
M2
Eviter le taux critique
de silice réactive
M1
Restreindre les alcalins