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MODULE DE FORMATION

INITIATION A LA VEILLE

MODULE DE FORMATION
INITIATION A LA VEILLE

GILDAS MOUKAGNI
Table des matières
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Veille Gildas MOUKAGNI


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Listes des figures
Figure 1: Cycle de la veille

Figure 2: Eléments constitutifs d’un plan de veille

Figure 3: Cycle de veille d’un média social

Figure 4: Les briques essentielles pour l’engagement sur les réseaux sociaux.

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Liste des annexes
Veille (Watch, scanning, monitoring)

Veille multilingue (Multilingual monitoring)

Veille stratégique (Strategic scanning)

Veille institutionnelle (Institutional scanning)

Veille géopolitique (Geopolitical monitoring)

Veille sociale ou sociétale (Social monitoring)

Veille concurrentielle (Competitive scanning)

Veille juridique/réglementaire (Legal/Regulation monitoring)

Veille marketing (Market scanning)

Veille technologique (Technological watching)

Veille normative (Standard monitoring)

Veille brevet (Patent watching)

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Résumé
Dans le cadre de cette formation proposée aux apprenants de niveau Licence et
Master intitulée « LA VEILLE », les échanges auront pour but non seulement de
vulgariser et de montrer la pertinence du traitement de l’information dans les
organisations afin de donner à celle-ci une valeur ajoutée pour une bonne prise de
décision, mais aussi de valoriser le concept de veille qui est un ensemble de méthodes et
d’outils qui permettent la collecte, le traitement, l’analyse , la synthèse et la difussion des
informations. En bref, le management de l’information permet de faire découvrir aussi
bien la veille que le métier de veilleur. Ainsi, Ce cours s’articulera autour des points
suivants:

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Introduction
Dans un contexte de forte concurrence que subissent de nombreux secteurs de nos
économies, le décideur, au sein d’une structure, doit rapidement prendre des décisions
stratégiques pour la bonne marche de son enterprise. Puisque l’objectif à long terme de
tout entrepreneur est d'accroître le profit de son enterprise, il doit incessamment prendre
des décisions vitales. Or, l’information est l’élément central dans ce processus qu’est la
prise de décision. En effet, les décisions sont prises grâce à des informations qui sont
fournit à l'entrepreneur, les renseignements sont donc nécessaires pour une bonne prise
de décision.

Pendant longtemps, le succès d’une entreprise se mesurait sur des critères tels que
le contrôle des finances, le contrôle des ressources physiques… Aujourd’hui, le succès se
mesure aussi en fonction du contrôle que l’on possède sur l’information : son
développement, son accès, son analyse, sa presentation… sont autant d’éléments qui
déterminent le succes.

Le monde produit aujourd’hui plus d’informations que dans le passé, et ce volume


d’information double tous les quatre ans, d’où la nécessité de mettre en place un
processus évolué et perfectionné de recherche,de traitement et de diffusion d’
informations nécessaires à une entreprise. Justement, dans un monde où la compétitivité
devient chaque jour un enjeu plus pressant, les entreprises qui réussiront seront celles qui
utiliseront l’information avec plus de pertinence.

C’est dans cette optique que la veille consiste " à donner la bonne information, à
la bonne personne, au bon moment, pour une bonne prise de décision". On appelle
généralement veille l'ensemble des techniques visant à organiser de façon systématique
la collecte, l'analyse, le traitement , la diffusion et l'exploitation des informations
tratégiques utiles à la sauvegarde et à la croissance des entreprises.

Il est, aujourd'hui plus qu'hier, nécessaire de posséder une vision globale de son
environnement, connaître les nouvelles réglementations en vigueur, détecter les nouveaux
produits de ses concurrents, trouver les meilleurs partenaires, être au courant des
évolutions technologiques... pour réagir, voir mieux, agir alors que ces événements se
dessinent.

Elle implique également la mobilisation des hommes dans l'entreprise et une


circulation efficace des informations et des connaissances, dans le but d'agir ou de réagir
avant les autres. Cette activité englobe entre autres le fait " d’être en permanence à l’affût
de toute nouvelle possibilité de sources et de réseaux d’information et savoir mettre en
forme cette information spécifiquement en fonction des besoins de chacun de ses
destinataires."

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Le contexte dans lequel ce cours s'inscrit est de transmettre aux futures décideurs
et chefs d’entreprises des rudiments, des éléments qui leurs seront indispensables dans la
prise de décisions pour la bonne marche des entités dont ils auront la charge.

Ce cours est structuré en deux (02) partie, la première partie qui constitue le cas
théorique et est composée de cinq (05) chapitres repartie de la manière suivante :

Chapitre 1 : L’information ;

Chapitre 2 : La veille ;

Chapitre 3 :

Chapitre 4 :

Chapitre 5 :

Et la deuxième partie sera consacrée aux cas pratiques, notamment :

Les méthodes de recherches de l’information ;

L’utilisation des outils appropriés ;

La syntaxe adapter à chaque moteur de recherche.

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Chapitre I. L’information

Ce chapitre est consacré à la définition de l’information de manière générale


et spécifique dans une organisation. Nous nous intéresserons également aux
différents types d’informationsqui existent, à ses caractéristiques et a sa valeur.
L’accent sera mis aussi sur ce qe l’on appelle une information à valeur ajoutée et à
son apport au sein de l’organisation. Nous énumererons quelques élements
d’appréciations d’une information dites pertinentes pour une prise de décisions
pertinente par le décideur.

1. Définition de l’information

i. Le signe

Un signe est une succession de caractère.

ii. Le code

le code permet de comprendre la signification des signes.

iii. Les données

La donnée est la combinaison du signe + le code.

iv. L’information

L’information est l’ensemble de données structurées dans un certain ordre permettant de


véhiculer une signification et d’aider à la prise de décision.
- Information = donnée(s) + modèle d’interprétation.
- Donnée pertinente pour un décideur face à un problème.
- Information = entité (l’être, l’objet ou le concept concerné)
+ attribut (élément de description de l’entité)
+ mesure (valeur associée à l’attribut)

Etymologie: du latin informare, façonner, former.

Sens 1: L'information est l'action d'informer, de s'informer, de donner


la connaissance d'un fait ou de la rechercher. Exemple: la presse d'information.

Sens 2: Une information est une nouvelle, un renseignement, une documentation sur
quelque chose ou sur quelqu'un, portés à la connaissance de quelqu'un. Exemple:
un bulletin d'informations.

Sens 3: L'information est l'actualité, les nouvelles diffusées par les médias : presse,
radio, télévision, Internet. Familier: les infos.
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Sens 4: En informatique et en télécommunication, l'information est un élément de
connaissance (voix, donnée, image) susceptible d'être conservé, traité ou transmis à l'aide
d'un support et d'un mode de codification normalisé.

Sens 5 : En mathématique, la théorie de l'information est la discipline qui étudie les


différents moyens de traitement des informations, de leur émission, de leur réception, que
comporte tout message (écrit, oral, informatique, etc.).

1. 1. Comment peut-on définir l’information?

Sens 1: Données devenues signifiantes par leur intégration dans un contexte pertinent
pour l’utilisateur/destinataire.

Sens 2: Ensemble de données interprétées (données mis dans son contexte), elle doit avoir
un impact sur le récepteur (celui qui reçoit l’information);

Sens 3: Ensemble de données qui permet d’avoir des renseignements ou de la


connaissance sur un individu ou sur un sujet précis.

L'information désigne à la fois le message communiqué et les symboles utilisés pour le


concrétiser ; elle utilise des signes porteurs de sens tels des lettres, des chiffres, des
idéogrammes ou pictogrammes.

2. Les différents types d’informations

Ils existent plusieurs types d’informations dans le management de l’information, a savoir:

⁃ L’information blanche;
⁃ L’information grise;
⁃ Et l’information noire.

2. 1. L’information blanche

c’est une information à la fois publique et facilement accessible. Il s’agit d’une


information totalement « ouverte », qui ne bénéficie d’aucune protection particulière. Elle
peut faire l’objet de recherches avec des outils grand public (outils simple) : chacun peut
y accéder, la recueillir, la traiter et la diffuser.

Elle est donc entièrement libre d’accès et d’exploitation (Elle peut être recueillie
dans la presse, sur internet, dans les banques de données). Elle est issue de publications,
entretiens avec des experts de centres techniques, des fournisseurs, des clients, des
partenaires... Elle est donc libre d'accès et d'exploitation. Cependant, elle peut-être
difficile à trouver, car c’est trouver une étoile dans l’univers.

L’information blanche représente 80% de l’information mondiale. Elle a moins


d’impact sur la prise de décision.

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Exemple :

2. 2. L’information grise

C’est une information essentiellement réservée, mais légalement accessible. Elle


se constitue d'informations ayant fait l’objet d’une appropriation par l’obtention d’un
droit privatif (brevets, modèles, droits d’auteurs, etc.). Son exploitation est limitée car
soumise à l’autorisation du titulaire .Elle ne fait pas l’objet de publicité et n’est pas
facilement accessible. Cependant, on peut quand même y accéder, de façon indirecte ou
détournée. Il s’agit d’une information sensible, mais qui n’est pas publique en raison de
sa valeur ajoutée.

Ce type d’information est le produit d’un travail intellectuel ou d’une expertise. Il


sera nécessaire d’utiliser des techniques avancées de recherche et de traitement de
l’information pour obtenir ces informations et le point qui limite l’accès à cette
information est les moyens que l’on est prêt à mettre en place pour l’acquérir.

L’information grise représente 15% de l’information mondiale. Elle est issue


d’une investigation et a un grand impact sur la prise de décision.

Exemple :

2. 3. L’information noire

C’est une information confidentielle, c’est à dire protégée par le secret : secrets de
fabrication, secrets commerciaux ou relatifs à l’organisation, etc. Son accès est soumis à
des risques de sanctions civiles et pénales sans autorisation (vol, débauchage, corruption,
etc.) et son exploitation est libre si l’accès est légal.

Cette information est ainsi le plus souvent protégée par la loi, le secret
professionnel ou les règles de protection contractuelles (clause de confidentialité). Elle
est réservée aux seules personnes autorisées, qui auraient le « besoin d’en connaître ».

Pour capter ces informations, on enfreint les règles du droit (espionnage industriel).

L’information noire représente 5% de l’information mondiale.

Autres types d’informations…

2. 4. L’information fatale

L’information fatale représente le bruit, c’est-à-dire que l’on a une sur-


information, sans obtenir l’information recherchée.

2. 5. L’information critique

L’information critique est une information pertinente, à haute valeur ajoutée.

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II. Caractéristiques de l’information
1. Les Attributs de l’information

L’information est caractérisée par les élements suivants:

 La source : c’est essentiel;


 Le contenu: la pertinence du contenu;
 Et le contexte: le contenu tout seul ne suffit pas.

1. 1. Les sources

Par définition l’expression source renvoie à l’origine, le point de départ de quelque


chose, il existe plusieurs types de sources:

 Les sources primaires ;


 Les sources secondaires;
 Les sources techniques;
 Les sources humaines;
 Les sources formelles;
 Les sources informelles.

1. 1. 1. Les sources primaires

Les sources primaires recueillent des informations qui n'ont pas été altérées,
amendées ou interprétées. Ce sont des sources "de première main".

Exemple : des journaux personnels, des lettres, des témoignages de témoins


oculaires, des rapports officiels, mémoires, autobiographiesdes vidéos personnelles
ou des discours.

1. 1. 2. Les sources secondaires

Les sources secondaires apportent une interprétation des informations primaires.


Bien que précieuse, toutes les informations provenant de ces sources auront besoin d'être
confirmées, analysées et validées. Mettre à jour ces différentes sources et les faire
connaître à tous ceux qui peuvent en avoir besoin est un processus continu.

Exemple : un reportage TV, livres, articles à propos d'événements historiques,


d'évènemeents politiques ou des oeuvres littéraires.

1. 1. 3. Les sources humaines

Elles sont porteuses d’un nombre important d’information potentiellement utiles,


mais également d’incertitudes. Il convient de bien les utiliser pour obtenir une
complémentarité aux sources dites « techniques » (en opposition aux sources
humaines : bases de données, articles de presse…).
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Le recoupement des informations issues de ces sources permettra de les qualifier
et de les analyser.

La source doit être à la fois pertinente, fiable, mais également objective. Si elle ne
l’est pas, il faudra prendre en compte la subjectivité de la personne pour le traitement de
son renseignement.

Cela vaudra qu’elle travaille dans l’entreprise ou soit une personne externe.
Il faut ensuite pouvoir qualifier la source et ses renseignements : ce contrôle qualité est
essentiel afin d’établir un rapport de confiance vis-à-vis du contenu des informations.
L’évaluation peut notamment se faire grâce à un recoupement.

Si on retrouve la même information via une autre source (humaine ou non), on


peut estimer plus facilement que cette source est fiable.

Comme pour une source technique, il faudra passer par les étapes classiques :

⁃ Collecte de l’information (points réguliers ou spontanés avec la personne afin


d’échanger, ou fiche à remplir) ;
⁃ Analyse du renseignement et de la diffusion (tout en gardant l’anonymat de ses
sources).

Il est également important de pouvoir échanger régulièrement avec la personne,


pour lui assurer de son utilité : c’est ainsi qu’on la fidélise, grâce à ces échanges.

Les sources humaines apportent une forte valeur ajoutée dans la veille. Il convient
de toujours varier ses sources pour ne pas dépendre uniquement d’un seul témoignage, de
pouvoir les comparer et de mieux les qualifier. L’utilisation des sources humaines répond
à un processus identique au schéma traditionnel d’une source technique.

Nature des sources les plus fréquemment rencontrées:

1. 1. 4. Les sources formelles

Les sources formelles sont des sources officielles , autorisées , un document qui
atteste de l'existence de la règle de droit

Exemple : les bases de données, Journaux périodiques, rapports, livres, faits,


chiffres, graphiques, la constitution…

1. 1. 5. Les sources informelles

Les sources informelles sont des sources officieuses, incontrolables.

Exemple : Entrevues personnelles, réunions, conversations téléphoniques, expositions


commerciales, salons commerciaux, services publics, Universités,
outils de l'Internet (forums de discussions, mails, les opinions, les rumeurs de l'industrie,
les éditoriaux…
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1. 2. Le contenu

Le contenu d’un information repond aux critères suivants:

 Le besoin d’informations ;
 Les données et les faits présentés sont vérifiables ;
 Le raisonnement doit être bien construit ;
 L’information est suffisamment spécifique pour votre besoin d’information ;
 le niveau de langue utilisée ;
 La rédaction du document est correcte et claire ;
 Le contenu est suffisamment récent pour être utilisé pour votre travail.

1. 3. Le contexte

C’est de simplement se rassurer que l’information en notre possession est bien dans le
champs d’action delimité.

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III. La valeur de l’information
1. Critères d’évaluation de l’information

Chaque information possède une valeur, qui ne sera pas la même pour tous les
bénéficiaires .

Pour qu'une information soit de qualité, elle doit avoir les critères suivants (non
exclusifs):

 La fiabilité;
 La pertinence;
 D’actualité;
 Non redondant;
 L’accessibilité.

1. 1. La fiabilité

La fiabilité de l'information désigne le degré de confiance que l'on peut accorder.


c'est-à-dire que la source est connue ou est clairement identifiable

1. 2. La pertinence

La pertinence d'une information est toujours relative, contextualisée. c'est-à-dire


qu'elle doit répondre à un besoin.

1. 3. La fraîcheur

La fraîcheur de l’information fait allusion à une information à jour, encore valable,


recente. c'est-à-dire que les renseignements sont récents et mis à jour régulièrement.

1. 4. Non redondante

c'est-à-dire nouvelle ; elle ne doit pas être déjà dans l'organisation.

La valeur de l’information s’évalue par l’adjonction des ces quatre critères:

 Zéro critère: l’information n’a pas de valeur particulière;


 2 des 4 critères: l’information a une valeur ajoutée ;
 Les 4 critères: l’information a une forte valeur ajoutée.

Une information qui fait l’objet d’une attention particulière est classée sensible à
l’inverse de l’information fatale qui fait partie du magma informationnel et qui peut faire
l’objet d’un stockage

L’information sensible entre dans un processus décisionnel et opérationnel de


sécurisation maximale à la fois dans la gestion, le flux et le stockage.
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Une information n’a de valeur que :

- si elle est utilisée;


- si le demandeur est impliqué;

Une information doit toujours être recoupée.

IV. Conclusion
Ainsi, le caractère stratégique de l’information dans l’entreprise est indéniable.
Forte de son rôle désormais crucial, l’information doit être gérée avec une attention
toute particulière. Il semble aujourd’hui possible d’affirmer que c’est par le traitement de
l’information que l’entreprise assurera au mieux sa position concurrentielle.
L’information devenue une ressource capitale pour toute entreprise désireuse de rester
compétitive doit s’inscrire dans un système ouvert sur son environnement qui ne cesse
d’évoluer.

L'information représente un des moteurs de l’innovation. Elle revêt un caractère


stratégique, et doit être intégrée dans une démarche globale de gestion de l'information.
On parle alors de système d'information, d'intelligence économique, ou encore business
intelligence. Toutes ces expressions (bien qu'ayant des définitions différentes) désignent
des actions coordonnées visant à fournir, d'une manière proactive, la bonne information,
au bon moment et à la bonne personne. Il est, aujourd'hui plus qu'hier, nécessaire de
posséder une vision globale de son environnement, connaître les nouvelles
réglementations en vigueur, détecter les nouveaux produits de ses concurrents, trouver
les meilleurs partenaires, être au courant des évolutions technologiques... pour réagir,
voir mieux, agir alors que ces événements se dessinent. L'information professionnelle est
ainsi devenue une ressource-clé du développement des entreprises. Il faut donc pouvoir
surveiller, à tout moment, la concurrence et ses produits, connaître les évolutions des
environnements économiques, technologiques, juridiques et politiques.

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Chapitre II . Le concept de veille

Ce chapitre donne une vision globale de la veille. Il est consacré à la définition


des notions importantes du domaine de la veille et à l’énumération de differents type
de veille. Il aborde également le point lié au cycle de la veille et les étapes qui la
constituent. et enfin, nous déclinerons les éléments facteurs du sucès d’une mise en
place d’un système de veille, les acteurs qui la composent et le rôle de chacun au sein
d’une organisation .

1. Historique de la veille

Le renseignement et l’acquisition d’informations sur ses adversaires ont toujours


constitué une tâche importante des armées pour préparer leurs batailles, en effet le concept
de stratégie est apparu au début dans le milieu militaire. Sun Tzu (général de l’armée
chinoise) écrivait au 3éme siècle avant J-C « Ceux qui ne connaissent pas le plan de leurs
adversaires ne sont pas prés pour la négociation ».

A l’instar des guerriers, les entreprises ont cherché à anticiper l’avenir. Dés les
années 1920-1930, les services de planification des grandes entreprises établissaient des
plans prévisionnels de résultats à, long terme, cette démarche qui partait du siége vers les
services a été complétée par une approche ascendante dans les années 1960-1970. Le
développement de la « Direction Participative par Objectifs » incluait dans sa démarche
du siége, les prévisions des unités locales sensées grâce à leur proximité plus grande avec
le terrain mieux connaître la clientèle et la concurrence et apporter ainsi une vision plus
fine.

Les chocs pétroliers des années 70, ces différentes mutations sociales, politiques,
technologiques…ont amené les entreprises à revoir leurs models de prévision devenus
inopérants et à mettre en place à la fin des années 1980 des cellules de veille et de
perspective.

Historiquement, le premier terme connu et médiatisé fut celui de veille


technologique. En France, le concept apparaît à la fin des années 80. En 1988, le ministre
chargé de la recherche et de l'enseignement supérieur crée un « Comité d'orientation
stratégique de l'information scientifique et technique de la veille technologique ». Très
vite, le terme paraît trop étroit. C'est alors que naissent des variantes du terme, telles que
des déclinaisons de la veille (économique, sociale, juridique, chimique, politique...) ou
des termes plus larges tels que veille informative ou encore veille stratégique. Puis
apparaît, tout droit sorti de l'anglais le concept d'intelligence économique.
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L'expression veille technologique faisait la part belle à la technologie et donc aux
sciences et techniques, elle laissait pour compte tous les tenants des sciences humaines et
sociales et elle liait par trop la veille au monde de l'industrie, ce qui ne rendait pas compte
de toutes les potentialités de cette approche intellectuelle. Aussi a-t-on proposé le terme
plus neutre de veille informative. Celui-ci a pu paraître un temps séduisant mais on peut
se demander dans quelle mesure l'expression ainsi formée n'est pas un pléonasme, au
moins partiel, puisque aucune veille ne peut se faire sans information. Mais comme toute
pratique informative n'est pas de la veille, on pouvait accepter l'expression comme la plus
large possible. Cependant, celle-ci met l'accent sur l'information et ne rend donc pas
compte d'un autre aspect de la veille, celui d'une recherche d'avantage concurrentiel ou
plus largement stratégique pour les organisations.

2. Définition de la veille

Selon la définition de l’AFNOR (Association Française de Normalisation), la


veille est une « activité continue en grande partie répété visant à une surveillance active
de l’environnement technologique, commercial… pour en anticiper les évolutions ».

La veille est « l'observation et l'analyse de l'environnement scientifique,


technique, technologique et économique de l'entreprise pour en détecter les menaces et
saisir les opportunités de développement ».

Cela permet de comprendre et d’anticiper les tendances, d’être proactif et


compétitif. C’est un enjeu crucial pour les entreprises que d’analyser l’actualité, qu’il
s’agisse de celle des concurrents, du marché, des technologies ou encore celle des clients.

La veille va plus loin qu’une simple recherche d’informations effectuée de


manière ponctuelle, pour répondre à un besoin ou à une problématique. L’enjeu de la
veille n’est pas la collecte d’informations mais l’utilisation de ces informations. C’est un
processus complexe, à mettre en place de manière organisée et continue pour que les
résultats soient les plus probants possibles.

3. Le veilleur

Le veilleur est une personne qui surveille l'émergence de sujets, de méthodes,


d'outils, qui contribuent à enrichir la documentation.

Il est présent sur le terrain et internet, utilise les moteurs de recherche, les blogs,
les wiki, les logiciels crawlers...Il se doit impérativement de valider les sources, le produit,
l'information, l'outil... Le veilleur défriche le terrain, il utilise des outils collaboratifs
systématiquement.

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3. 1. Les qualités d’un veilleur

Un veilleur doit avoir:

 Un regard critique;
 Un esprit d’analyse;
 Imaginatif;
 Capacité à donner du sens aux informations recueillies et repérer les signaux
faibles.

4. Définition de la documentation

L'AFNOR définit la documentation comme l'ensemble des techniques permettant


le traitement permanent et systématique de documents ou de données, incluant la collecte,
le signalement, l'analyse, le stockage, la recherche, la diffusion de ceux-ci, pour
l'information des usagers .

La documentation est donc l'action de sélectionner, de classifier, d'utiliser, et de


diffuser des documents. Par extension, la documentation désigne l'ensemble des
renseignements et des documents.

La documentation exploite de sources d’information formelles et ouverte


uniquement .

Exemple : presse, livres, études, banque de données.

Elle a une parfaite connaissance des sources, elle diffuse de l’information brutes,
elle surveille certains secteurs.

4. 1. Le documentaliste

Le documentaliste recherche des documents, les localise, établit des


bibliographies, effectue des alertes sur des sujets bien précis.

Ses activités se répartissent autour de 3 grands axes : la collecte d'informations,


leur traitement et leur communication. Le documentaliste connaît les supports
informatiques et multimédias (cédérom, Internet, etc.) et travaille en réseau. Les rapports
avec les utilisateurs et les partenaires représentent une large part de l'activité.

Le documentaliste travaille dans une bibliothèque, un centre d'information dans


une entreprise. Méthodique et curieux, ce professionnel doit aussi maîtriser l'anglais et
l'outil informatique. Le sens du relationnel est également important.

Il utilise des sources validées et à l'aide d'outils bien rodés (type Serveur, bases
de données), Il réalise de la gestion documentaire.

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4. 2. Le documentaliste spécialiste des sources d’informations

Le documentaliste sait qu’elle base de données interroger pour avoir une


information, il sait comment interroger ces bases de données (techniques d’interrogation
avancées).

Il sait comment sont réalisées ces bases de données (la fiabilité que l’on peut avoir
dans les informations obtenues), sous quelle format sera délivrée l’information.

5. Quelle différence fait-on entre le veilleur et le documentaliste?

Le veilleur Le documentaliste

 Délimite le sujet avec  Traite uniquement


L’information précision; des informations
 Traite tous les types struturées et
d’informations ; validées (base de
 Recherche,collecte, données) ;
stocke,trie/analyse,  Recherche, collecte,
traite et diffuse des stocke, analyse et
informations ; diffuse des
informations ;
 Les localise les
sujets
d’informations;
 Effectue les alertes
sur des sujet précis.

 Utilise toutes les  Utilise uniquement


Sources sources d’informations Les sources
d’informations (primaires, techniques, d’informations
humaines,formelles et formelles et validées
informelles) ;
 Valide les sources

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 Push ; - Classe les
Méthodes  Pull. informations ;
- Archive les
informations ;
- Difussion

 Favoris ou marque
Techniques page ;
 les moteurs de
recherche) ;
 Agrégateurs de flux
RSS ;
 Les alertes ;
 Les mails ;
 Reflexion sur les mots
clés ;
 Syntaxe en fonction des
moteurs de recherche.

 Netvibes : agrégateur
outils de contenu qui permet
de mettre en place une
veille digitale ;
 Feedly : agrégateur de
flux RSS qui permet de
pratiquer une veille
éfficace ;
 Moteur de recherche,
meta-moteur ;
 blog

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6. La veille stratégique ou prospective

La Veille Stratégique est un système d'aide à la décision qui observe et analyse


l'environnement scientifique, technique, technologique (transversale) et les impacts
économiques présents et futurs pour en déduire les menaces et les opportunités de
développement. Elle s'appuie essentiellement sur les informations portant des signaux
d’alerte précoce ou .(selon David Coudol & Stéphane Gros).

L’objectif est de permettre aux dirigeants d’effectuer un choix en bonne


connaissance des risques éventuellement encourus.

Nous tenons à le signalé, la veille stratégique et intelligence économique ne sont


pas synonymes. La veille stratégique relève plutôt de la tactique, c'est-à-dire de méthodes
d'approche et de recherche d'informations utiles à une préoccupation stratégique propre à
l'entreprise ou à l'organisation considérée, laquelle préoccupation relèverait de
l'intelligence économique.

La définition officielle de l'intelligence économique, est donnée par le rapport


nommé "Intelligence économique et compétitivité des entreprises" du Commissariat
Général du Plan (dit Rapport Martre) :

L'intelligence économique est l'ensemble des actions coordonnées de recherche,


de traitement, de distribution et de protection de l'information obtenue légalement, utile
aux acteurs économiques en vue de la mise en œuvre de leurs stratégies individuelles et
collectives .

On voit donc que la veille participe de l'intelligence économique mais ne s'y


identifie pas.

7. La veille tactique ou opérationnelle

La veille opérationnelle vise en revanche à fournir aux acteurs de terrain les


informations et les connaissances nécessaires à la bonne pratique de leur métier, dans un
souci de performance et d’efficacité.

8. Les différents types de veille

Les différents types de veille que l’on retrouve dans le domaine de la veille
existent en fonction des secteurs d’activités des organisations, de l’évolution du monde
et de ses mutations et de l’apparution de nouveaux métiers.

8. 1. La veille technologique

La veille technologique permet de recueillir des informations concernant


l’évolution des normes et l’évolution des technologies (dépôts de brevets, nouveaux
process). il s’agit pour l’entreprise de réagir au plus vite à l’émergence d’une nouvelle
technologie ou d’une nouvelle innovation. Repérer ces changements offre de multiples

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opportunités stratégiques. Cela permet notamment l’acquisition de brevets, ou
l’amélioration des solutions existantes et/ou la recherche de nouvelles.

Exemple de veille technologique : Avant de lancer un projet de R&D, un grand groupe


industriel doit vérifier si l’un de ses concurrents n’a pas déjà déposé de brevet
correspondant au produit sur le point d’être développé ou à la technique utilisée. La veille
technologique sera aussi l’occasion pour l’entreprise de repérer les critères d’obtention
du brevet ou de la certification.

8. 2.La veille commerciale

La veille commerciale fait référence à la surveillance d’informations relatives aux


clients/prospects, aux fournisseurs et aux distributeurs (signature de contrats, nouveaux
produits). La veille commerciale est utile lorsque l’on souhaite suivre l’évolution d’un
marché, identifier de nouveaux prospects, optimiser ses achats (délais, prix…) et pouvoir
influer sur le pouvoir de négociation avec les autres acteurs de son environnement
économique.

Exemple de veille commerciale: Une entreprise dans l’aéronautique va surveiller ses


fournisseurs (fabricants de pièces pour les avions, de pneumatiques …) et étudier les
signatures et ruptures de contrats commerciaux afin d’évaluer leur solvabilité pour
anticiper d’éventuels retards de paiement.

8. 3. La veille concurrentielle

La veille concurrentielle permet d’établir le positionnement de l’entreprise par


rapport à ses concurrents à travers l’analyse de leurs situations financières, de leurs
produits nouveaux, de leurs acquisitions et de leur marché géographique. Elle permet
notamment aux dirigeants de comparer les stratégies des concurrents et d’identifier leurs
avantages compétitifs. Ainsi informée de l’actualité des parties prenantes, l’entreprise a
la visibilité sur les occasions de rachat d’autres sociétés, ou d’établir des partenariats avec
certaines d’entre elles. .

Exemple de veille concurrentielle: une entreprise du secteur automobile surveille les


nouveaux modèles hybrides et électriques de ses concurrents ainsi que l’arrivée de
nouveaux fabricants sur le marché pour améliorer le positionnement de son offre en
mobilité électrique pays par pays.

8. 4. La veille image ou E-réputation

Ce type de veille consiste à surveiller l’image de marque de son entreprise sur le


web. A ce titre, elle permet de suivre les avis exprimés par les clients sur son offre. En
décryptant ces retours, l’entreprise est ainsi à même d’opérer des ajustements sur ses
produits ou services, voire de déceler des tendances de fond permettant d’innover. Par
ailleurs, la veille image ou e-réputation facilite le désamorçage de mauvais “bouche-à-

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oreille” ou “bad buzz”. En répondant rapidement et de manière efficace à ce phénomène
viral, l’entreprise limite les risques de mauvaise presse.

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive. Nous pouvons également y rajouter:

⁃ la veille sectorielle (sur un domaine d’activités particulier avec surveillance des


nouveaux entrants et des nouveaux produits sur le marché) ;
⁃ La veille événementielle (dont l’objectif est de lister les événements
culturels/sportifs sur une thématique précise),
⁃ La veille tarifaire (spécialisée sur la politique de prix),
⁃ La veille scientifique (basée sur les rapports et les études scientifiques des
spécialistes du domaine),
L’ensemble de ces types de veille appartiennent à la veille stratégique, l’un des piliers de
l’intelligence économique.

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II. Le cycle de la veille
1. Le cycle de la veille

Le cycle de la veille est une transposition du cycle du renseignement


traditionnellement enseigné dans les écoles militaires. Il représente un processus itératif
visant à satisfaire un besoin d'information exprimé par le décideur ou le demandeur dans
le cadre de son action opérationnelle ou stratégique.

Aujourd'hui, le cycle de la veille est enseigné dans les écoles d'IE. Comme tout
modèle, il est idéalement décrit, sans toujours tenir compte de la réalité souvent complexe
des entreprises, caractérisé par une multitude de facteurs : taille, structure, culture,
environnement, temps, hiérarchie, facteur humain.

C'est la raison pour laquelle il est indispensable de connaître à la fois les principes et
les limites de son utilisation. Le cycle de la veille, appelé cycle du renseignement en
termes militaires, permet de formaliser l’ensemble du processus de veille. Il comprend
généralement quatre phases :

 l'identification et l'expression des besoins;


 l'acquisition des informations ;
 l'exploitation de l’information;
 la diffusion du renseignement vers les décideurs.
La démarche constitue un processus permanent et itératif, au cours duquel les besoins
en informations sont affinés et les procédures de collecte, de traitement, d’analyse et de
diffusion optimisée. On le représente par le schéma suivant.

Figure 1: cycle de la veille

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1. l'identification et l'expression des besoins

L'identification et l'expression des besoins en information est la phase au cours de


laquelle les acteurs définissent un plan et une stratégie de recherche adaptés à
l'organisation et aux ressources disponibles, dans le cadre d'un projet nécessitant des
connaissances ;

2. l'acquisition des informations

L'acquisition des informations à partir des sources exploitables, formelles ou


informelles ;

3. l'exploitation de l’information

L'exploitation qui comprend le traitement de ces informations, l'analyse,


l'interprétation et la synthèse des informations. C'est la phase où l'information est
transformée en connaissance exploitable par les décideurs ;

4. la diffusion du renseignement

La diffusion du renseignement vers les décideurs.

À chaque étape du processus, des boucles de rétroaction permettent en principe


d'introduire une dynamique interrelationnelle dont la finalité est d'ajuster l'information à
l'attente des décideurs (satisfaction).

III. Conclusion
L’information stratégique constitue un nouvel enjeu économique pour toutes les
entreprises. La quête de l'information pertinente renvoie aux notions de veille et de
surveillance de l'environnement. Cette phase d'observation doit être prise en main par des
experts, aptes à cerner les données informationnelles significatives. Celles-ci seront
ensuite traitées, ce qui implique de donner du sens aux apparences informationnelles.
Cette phase d'interprétation est indispensable car la chasse au sens dans ces gisements
informationnels devient une véritable priorité. Enfin, la phase d'intégration permet de
rendre opérationnelle l'information-décision qui participera ainsi à la fonction
d'intelligence de l'organisation.

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