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I- La veille stratégique
1. Définition
« 1La Veille Stratégique est un système d’aide à la décision qui observe et analyse 4 l’environnement
scientifique, technique, technologique et les impacts économiques présents et 11 David Coudol et
Stéphane Gros futurs pour en déduire les menaces et les opportunités de développement. Elle s’appuie
essentiellement sur les informations ayant un caractère stratégique ou décisions importantes lui
associant le terme de veille stratégique »
1
David Coudol & Stéphane Gros
Le concept de veille apparu vers le milieu des années 80, se démarque de ce dernier de deux façons
complémentaires:
L’intelligence économique intègre deux dimensions supplémentaires par rapport à la veille, que sont:
D’une part la capacité d’influence, c’est-à-dire l’art d’utiliser l’information afin de projeter
son influence sur ses marchés;
D’autre part la protection du patrimoine informationnel, c’est-à-dire la capacité de
l’entreprise à préserver l’information relative à ses connaissances, à ses savoir-faire, à ses
choix stratégiques... face aux risques liés à la négligence ou à la malveillance;
Veille : connotation « collecte »
• au niveau macro-économique: l’intelligence économique, est en effet une démarche qui déborde
largement le cadre de l’organisation pour revêtir une dimension régionale ou nationale alors que la
veille stratégique ne concerne que l’entreprise (niveau micro-économique).
2. LES FONCTION
2.1 La fonction anticipative :
La première fonction de la veille stratégique, sa raison d'être même, est d'anticiper les
menaces et les opportunités qui surviennent dans l'environnement des entreprises. Elle doit
donc anticiper l'évolution des marchés, de la concurrence, de la législation...
Les sources de menaces et d'opportunité sont nombreuses et variées. Les menaces peuvent
provenir par exemple des concurrents, mais aussi d'une nouvelles législation à venir ou
l'obsolescence du patrimoine scientifique et technique de l'entreprise. Les opportunités
peuvent être la détection d'acquisition ou d'alliances potentielles, la conception d'un nouveau
produit, l'implantation sur un nouveau marché étranger.2
2
Corine Cohen Op.cit, p 104.
2.2 La fonction informative
L'autre raison d'être de la veille stratégique est de fournir de l'information. Cette information,
qu'elle recherche et collecte au moyen de diverses méthodes et techniques, doit être
pertinente, c'est à dire de valeur, et correspondre aux besoins des utilisateurs. L'objectif est ici
de satisfaire les besoins en informations de valeur des utilisateurs. Il peut s'agir de monter un
dossier d'informations sur un pays, sur un concurrent, à partir d'études, de monographie, etc.
Une autre mission 4de la veille est d’analyser les informations collectées, c'est-à-dire de les
décomposer pour en retirer les éléments essentiels. La synthèse indissociable de l’analyse :
elle permet de mettre en relation et en corrélation des bribes d’information, fragmentées,
éparses, hétérogènes pour reconstituer un puzzle signifiant. Autrement dit, la synthèse
rassemble les éléments de connaissance en un ensemble cohérent, destiné notamment à
faciliter la prise de décision. Analyse et synthèse sont des fonctions essentielles, en particulier
lorsque l’information est surabondante (autre raison d’être de la surveillance). Elles sont
souvent précédées ou accompagnées d’une opération de tri et de sélection.
La veille doit communiquer aux bons destinataires les informations qu’elle a collectées,
analysées, synthétisées. Elle a également pour fonction d’animer ses réseaux de veille pour
favoriser les flux d’information qui les traversent.
2. Typologies de la veille
• Veille technologique :
3
Ibid, p 105.
4
Corine Cohen Op.cit, p 105
5
Corine Cohen
La veille technologique est l’ensemble des moyens de collecte
d’informations technologiques qui a pour but de les analyser et les
exploiter dans le but de développer l’entreprise au niveau
technologique.
• Veille commerciale :
• Veille concurrentielle :
• Veille sociale/environnementale
• Veille réglementaire, juridique, sanitaire…
L'expression des besoins en information se fait dans le cadre des objectifs stratégiques de l'entreprise.
Dans une entreprise de taille moyenne, l'équipe-projet rencontre les services intégrés dans le dispositif
de veille pour détecter leurs besoins en information. Dans une entreprise de moindre taille, c'est
l'animateur de la veille qui rencontre les personnes concernées par la démarche
Une fois que le besoin est identifié, il faut savoir ou trouver l’information les sources sont
nombreuses, diverses et accessibles, la collecte peut se faire par une recherche ciblée, ou par
la connaissance diffuse obtenue tout au long de l’activité courante de l’entreprise, on peut
également faire une collecte d’information automatique a l’aide des outils informatiques de
veille travaillant sur internet, il existe 3 types de sources d’informations :
- Sources internes :
Patrimoine : matériel, immatériel, archives
banque de données
collaborateurs (commerciaux, techniciens, acheteurs…)
internet (les sites institutionnels, les blogs et forums, les réseaux sociaux…)
6
VECTEURPLUS, l’art de l’information qualifiée : quelle est l’utilité d’une veille commerciale 6 pour la
prospection, juin 2009
7
https://www.commentcamarche.net/faq/9736-la-veille-concurrentielle
- sources externes :
publication de brevets
salons, foires, exposition
presse
partie prenantes (clients, fournisseurs, concurrents, actionnaires
manifestations, colloques, séminaires, présentation, journées portes ouvertes
- sources spécialisées :
courtiers en information
cabinets spécialisés
3. traitement d’information
Une fois la phase de collecte d’information est terminée, on passe au traitement de
l’information qui prend deux volets principaux :
a. Volet de classification :
Le veilleur traite les informations d’origine humaine ou obtenues automatiquement en
fonction d’un plan de classement bien déterminé, il faut conserver que l’information utile
pour passer par la suite au classement, indexage et stockage de l’information dans un système
de type base de donnes, dans lequel chaque information utile sera entrée au jour le jour,
comme ça on assure la prouvabilité de l’information.
b. Volet d’analyse :
Les informations collectées, évaluées et classées, peuvent être analysées selon les
méthodologies, outils et tableaux de bord permettant :
- L’évaluation de la quantité d’informations sur un sujet donne et suivre son évolution dans le
temps
- Découvrir l’émergence de nouveaux concepts ou sujets et de nouvelles tendances
- Identification des sources qui contiennent des informations utiles
- Mettre en évidence les connexions entre les personnes et/ou les sujets veillés avec des outils
de cartographie
- Mettre en évidence les signaux faibles
Ces outils représentent une véritable station de travail pour un veilleur devant surveiller
un nombre important de documents internes ou externes selon des axes de veille prédéfinis.
Ils permettent aussi d’identifier les changements de contenu des documents dans le temps. On
distingue 3 catégories :
• Outils de recherche
• Outils de surveillance
• Aspirateurs de sites
• Outils de classification
• Outils de résumé automatique
• Outils d’extraction de connaissance
• Outils de cartographie
II- L’influence
1- Action d’influence :
L’influence consiste à modifier avantageusement l’environnement global de l’entreprise, et à
changer son profit éventuellement, la définition et la conduite des stratégies d’influence
garantit à l’entreprise un meilleur positionnement dans le marché, une meilleure image, et de
bénéficier des normes favorables , l’influence permet à l’entreprise de mieux attirer l’attention
aux produits qui répondent non seulement aux besoins des consommateurs, mais satisfont
aussi à des règles environnementales en cours d’élaboration, dans le cadre du développement
durable.
Les étapes de la stratégie d’influence :
Une stratégie d’influence repose schématiquement sur un protocole de 7 étapes élémentaire.
1.1. Définition de l’objectif :
La première 8étape a pour objet de formuler explicitement l’objectif à atteindre, il existe
de multiples motifs susceptibles de conduire une organisation à entreprendre ou a où déléguer,
auprès d’un cabinet spécialisé, une stratégie d’influence.
La stratégie d’influence doit s’inscrire dans l’une des catégories suivantes :
- agir sur l’attitude et le comportement du public
- agir sur le cadre règlementaire du marché
1.2. Agir sur le comportement et l’attitude du public :
Le comportement 9et l’attitude de public peuvent être influencés par trois facteurs :
Facteurs personnels : âge, sexe, culture, profession, etc.
Facteurs psychologiques : état d’esprit, capacité à comprendre les informations, mentalité…
Facteurs sociaux : l’entourage, la famille, les amis (réelles et vertueux), classe sociale,
niveau d’éducation…
L’’entreprise ou bien l’organisme devront savoir comment utiliser et influencer ces trois
facteurs pour qu’ils puissent manipuler l’opinion des utilisateurs, a l’aide des réseaux sociaux,
télévision, panneaux publicitaires, les sondages etc.
1.3. Identification de la cible :
8
COUTENCEAU (Christian). BARBARA (François), EVERETT (William), GILLERON (Alain), JACQUIN
(Xavier), POULLAIN (Muriel), Valle (Claude), Guide pratique de l’intelligence économique, 2008, France,
Edition d’organisation, 178p
9
GUILHON (Alice), MOINET (Nicolas), Intelligence économique, 2016, France, Edition Pearson, Montreuil,
353p
Une fois le l’objectif est fixe, il convient de déterminer la cible à toucher à l’aide des
questions suivants :
quel individu ou groupe d’individus souhaite-t-on affecter ?
qui veut-on voir changer de comportement, d’avis ou de perception sur un sujet en
particulier ?
1.4. Définition du message :
Un message adéquat à l’idéologie, culture et politique de la cible visée, il doit aussi être facile
à comprendre et à diffuser, afin de formuler des arguments clés.
1.5. Choix du moment d’action :
Le choix du moment 10d’action est très important dans le volet de l’influence, il faut toujours
choisir un moment adéquat pour lancer une compagne, un événement ou bien diffuser une
information, par exemple un anniversaire historique, durant le vote d’une loi etc.
La nature évolutive des modèles d'opposition dans le champ de l'influence entraîne une
réorganisation des forces, dans et hors de l'entreprise. Elle induit aussi une course à
l'armement « informationnel » et à l'acquisition de moyens adaptés. Depuis quelques années,
l'influence « institutionnelle » de l'entreprise s'oppose à une contre-culture informelle qui
trouve sa pleine expression dans l'e-activisme. Que ces mouvements soient véritablement
spontanés ou le résultat d'un heureux « hasard » concurrentiel, les attaques informationnelles
témoignent d'une mécanique sociétale qui atteint une maturité certaine.
Depuis quelques années apparaissent ce qu'il convient de qualifier comme des hyper acteurs
de l'influence. Bras armé des lobbies, mais aussi souvent de quelques intérêts nationaux, ces
entreprises se positionnent sur le marché de la communication stratégique. À la spontanéité de
la foule, ils opposent l'intégration stratégique, le formatage des esprits, le story telling ou mise
en récit, la « gestion » des faiseurs d'opinion, « l'accompagnement » de l'opinion publique.
Les synergies sont recherchées, les planifications militaires, les coordinations implacables.
Moins attachées à la définition et à la défense d'une image de marque, ces institutions
façonnent de véritables normes sociétales qui incluent leurs intérêts et excluent les autres, par
construction.
10
GUILHON (Alice), MOINET (Nicolas), Intelligence économique, 2016, France, Edition Pearson, Montreuil,
353p
Ils les évaluent 11et les analysent dans la recherche de signaux faibles pour prévenir des crises
informationnelles. Ils s'orientent vers l'analyse dialectique et rhétorique afin de saisir les
différents sens du discours, jusque dans ses silences. De l'analyse numérique des mouvements
d'opinion à l'aide à la décision en matière informationnelle, ces nouveaux outils vont calibrer
et organiser les fonctions d'influence dans l'entreprise.
Conclusion :
11
- Manuel d'intelligence économique Sous la direction de L'évolution de la doctrine (Jean-François Bianchi),
Christian Harbulot (5eme partie)
Bibliographie
David Coudol & Stéphane Gros
Corine Cohen la veille intelligence stratégique
Ibid,
//www.commentcamarche.net/faq/9736-la-veille-concurrentielle