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CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT
GÉNÉTIQUE
ENFANT VULNÉRABLE
ENDOCRINOLOGIE ET MÉTABOLISME
NUTRITION
HÉMATOLOGIE
CANCÉROLOGIE
INFECTIOLOGIE
DERMATOLOGIE
NÉONATALITÉ
PÉDOPSYCHIATRIE
UROLOGIE ET NÉPHROLOGIE
NEUROLOGIE
PNEUMOLOGIE
ORTHOPÉDIE
URGENCES ET RÉANIMATION
ANNEXES
CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT
Généralités
Développement psychomoteur est le reflet de facteurs génétiques et environnementaux,
et débute dès la vie intra-utérine.
facteurs génétiques permettent maturation cérébrale et développement du SNC selon
un programme prédéterminé
facteurs environnementaux modulent le développement cérébral, surtout à certaines
périodes « critiques »
■ Vision :
Je détaille ici volontairement plus que dans le chapitre « développement
psychomoteur », puisque ces informations sont retrouvées dans le collège
d’Ophtalmologie et dans le chapitre « dépistages ».
• nouveau-né : fixation d’un visage à faible distance, clignement à la lumière vive, réflexe
photo-moteur lent et de faible amplitude. AV = 1/20e
• 1 mois : poursuite horizontale parfaite
• 2 à 4 mois : poursuite dans toutes les directions, réflexe de clignement à la menace,
convergence normale et coordination binoculaire, vision des couleurs et des formes,
vision stéréoscopique, coordination œil – tête - main. AV = 1/10e
• 1 an : AV = 4/10e. 2 ans : AV = 6/10e. 3 ans : AV = 8/10e. 4 ans : AV = 10/10e P2.
■ Audition :
Construction Empile 2 cubes Tour avec 6 cubes Pont avec 3 cubes Pyramide avec 6 cubes
Synthèse
• Drapeaux rouges du développement psychomoteur :
– ne tient pas sa tête à 3 mois
Bilan initial
Interrogatoire : il faut rechercher
• ATCD familiaux : consanguinité, ATCD médicaux…
• ATCD personnels : déroulement de la grossesse, anomalies périnatales
• moment de la première inquiétude parentale, souvent bien avant la première
consultation
• évolution des troubles : stabilité du développement psychomoteur ou régression
franche
Examen clinique : complet, notamment neurologique avec mesure du périmètre crânien,
testing sensitivo-moteur, analyse des paires crâniennes. Ne pas oublier un examen
général (cardiaque, pulmonaire, cutané, abdominal), et l’évaluation précise et
reproductible du développement psychomoteur par le médecin.
Synthèse
Interrogatoire + examen clinique = permettent de préciser le niveau des performances
de l’enfant et de le comparer aux attendus à son âge.
« quotient de développement » = rapport entre le niveau de performances de l’enfant
et son âge
on différencie grâce à cela 2 grands types d’anomalies du développement
psychomoteur
Atteintes centrales
Atteintes centrales = troubles du neurodéveloppement. Principaux signes d’appel =
anomalies neurologiques, épilepsie, déficience intellectuelle.
déficience intellectuelle : demander consultation de neuropédiatrie ± de génétique
épilepsie / anomalies neurologiques : demander consultation de neuropédiatrie +
IRM cérébrale
■ Déficience intellectuelle :
Définie par un QI < 70 sur l’échelle de Wechsler, évaluable à partir de 3 – 4 ans, fiable
à partir de 7 – 8 ans. Prévalence 2 à 3 %
signes d’appel = retard de langage isolé, retard global de développement, difficultés
d’apprentissage, troubles du comportement
Atteintes périphériques
B Étiologies Connaître les grands cadres étiologiques des pubertés précoces : origines hypothalamo-hypophysaire,
ovariennes, surrénaliennes ou exogènes
A Étiologies Connaître les 2 grands cadres étiologiques des retards pubertaires : origines hypothalamo-hypophysaire ou
gonadique
A Paraclinique Connaître l’objectif de l’échographie pelvienne et de la radiographie de la main et du poignet dans une
puberté pathologique
Généralités
Puberté = ensemble des phénomènes physiques, psychiques, mentaux et affectifs
caractérisant la transition entre l’enfance et l’âge adulte, dure en moyenne 4 ans
développement des caractères sexuels secondaires et acquisition de la reproduction
accélération de la vitesse de croissance et augmentation de l’index de corpulence
modifications psychologiques
Physiologie : « réveil » de l’axe gonadotrope, fonctionnel en intra-utérin puis inhibé
pendant l’enfance
Puberté normale
Fille Garçon
Augmentation de taille + 20 cm + 25 cm
à 16 ans à 18 ans
Taille finale
165 cm 177 cm
■ Chez la fille :
Premier stade de puberté est la télarche, le développement des seins. L’apparition des
règles (ménarche) intervient en moyenne 2 ans après
■ Chez le garçon :
Premier stade de puberté est le développement des testicules ≥ 4 ml ou ≥ 25 mm
Attention : le développement de la pilosité pubienne (pubarche) est indépendant de la puberté car est
lié à la sécrétion gonadique et surrénalienne de stéroïdes (adrénarche)
Stades de Tanner
Définit le stade pubertaire par 3 paramètres :
• développement mammaire de la fille (S)
S5 Aspect adulte
P1 Absence de pilosité
■ Causes possibles :
• tumorale : hamartome hypothalamique, gliome du chiasma, astrocytome, germinome
Cause centrale • non-tumorale : kyste arachnoïdien, hydrocéphalie congénitale, traumatisme crânien, radiothérapie cérébrale,
méningite, encéphalite, idiopathique
■ Causes possibles :
• tumorale : adénome corticotrope, adénome surrénalien, corticosurrénalome, adénome à prolactine,
Cause craniopharyngiome, méningiome
centrale • non-tumorale : syndrome de Kallmann-de-Morsier, toute pathologie chronique, malabsorption, dépense physique
excessive, carences affectives
Généralités
Âge Taille (cm) Poids (kg) PC (cm)
1 an 75 10 (taille/2) + 10
4 ans 100 16 50
Orientation diagnostique
Toujours lire les courbes et retrouver quel paramètre est altéré en premier :
• retard pondéral isolé ou antérieur au retard statural = déséquilibre de la balance
énergétique, souvent cause digestive ou nutritionnelle
• retard statural isolé ou antérieur au retard pondéral = causes génétiques,
endocriniennes, osseuses…
Évaluation paraclinique
■ Âge osseux :
Est presque systématiquement fait si retard statural = Rx main et poignet de face de la
main gauche, puis comparaison des os sésamoïdes et de l’aspect des plaques de
croissance à des Rx de référence à chaque âge présentes dans l’atlas de Greulich et
Grandes causes
Bilan systématique
Symptômes nécessaire
à la naissance
• hypertélorisme, épicanthus
• fentes palpébrales en bas et en dehors
• cou court et large, implantation basse des cheveux et oreilles
• thorax en bouclier, écartement mamelonnaire
• cubitus valgus, bradymétacarpie du 4e doigt
• nævi multiples
• cardiopathies : coarctation de l’aorte, bicuspidie aortique, risque de dissection aortique • échographie cardiaque
• uropathies : rein en fer-à-cheval • échographie abdomino-
rénale
Attention : pas de déficience intellectuelle dans les symptômes de la maladie + phénotype variable
avec fréquentes formes pauci-symptomatiques.
Synthèse
Principales causes de retard pondéral
Notez que ce tableau représente aussi une grande partie des causes de dénutrition
Carence énergétique = retard statural secondaire à un retard pondéral, cause très fréquente
A Prise en charge Interrogatoire et examen clinique d’un enfant en fonction de son âge / du contexte
B Diagnostic positif Dépistage des troubles visuels par le médecin traitant : modalités
B Diagnostic positif Situations à risque des troubles auditifs chez l’enfant en fonction de son âge
B Prise en charge Dépistage des troubles auditifs par le médecin traitant : modalités
A Définition Bilans de santé systématiques à l’âge scolaire / coordination avec médecine scolaire
B Prise en charge Connaître les modalités de rédaction des 3 certificats médicaux accompagnant le suivi systématique
obligatoire du nourrisson
B Prise en charge Connaître les objectifs et les items contenus dans les 3 certificats médicaux accompagnant le suivi
systématique obligatoire du nourrisson
Indications du dépistage
Il existe 3 modalités complémentaires du dépistage des troubles visuels :
• systématique chez tous les nourrissons et enfants
• programmé entre 3 et 12 mois en présence de facteurs de risque de malvoyance
• rapidement en présence de signes d’appel de malvoyance
■ Dépistage systématique :
Pour tous les nourrissons et tous les enfants
à la naissance + 2e mois + 4e mois + entre 9 et 24 mois + entre 3 et 4 ans + 6 ans
Modalités du dépistage
Dépistage « de base » doit être réalisé par le médecin traitant
Entre 2 et 4 ans • mesure de l’acuité visuelle : test de Pigassou (images = pour enfant avant CP)
• mesure de l’acuité visuelle : test du Cadet, test de Monoyer (lettres = pour enfant dès
À partir de 5 ans CP)
• évaluation de la vision des couleurs : test d’Ishihara
Sévère (71 à 90 dB) • n’entend que la voix forte et les bruits • langage oral non-acquis spontanément
• retard majeur
Profonde (91 à 120 dB) et totale (> 120 dB) • n’entend rien
Dépistage
Il existe 3 modalités complémentaires de dépistage des troubles auditifs :
• systématique chez tous les nourrissons et enfants
• programmé en présence de facteurs de risque de déficit auditif
• rapidement en présence de signes d’appel de déficit auditif
■ Dépistage systématique :
Pour tous les nourrissons et tous les enfants
• traumatisme crânien
Antécédents personnels post-périnataux • otite chronique
• infections : oreillons, méningite à pneumocoque
Modalités du dépistage
Dépistage « de base » doit être réalisé par le médecin traitant : audiométrie vocale
(par la voix), audiométrie tonale (par des sons), par babymètre (bruit blanc d’intensité
variable), par boîtes à retournement (60 dB à 1 mètre), ou par appareils de test rapide
utilisable dès 3 à 4 ans
■ Surdités permanentes :
Sont le plus souvent de perception
• majoritairement génétiques (80 % des cas) de transmission récessive, isolées ou
polymalformatives
• parfois acquises : méningite à pneumocoque, oreillons, prématurité, anoxie
périnatale…
■ Otite séromuqueuse :
1re cause de surdité de transmission entre 1 et 6 ans
• baisse d’audition variable, allant jusqu’à 50 à 60 dB
• identifiée par l’otoscopie, parfois au tympannogramme (plat)
• traitement mal codifié, intérêt des aérateurs transtympaniques si surdité > 25 dB à 3
mois
Genu varum < 3 ans Genu valgum < 10 ans Alignement frontal
Alignement vertical
± valgum (♀) / varum (♂)
Mesure clinique des anomalies de rotation des membres inférieurs se fait genoux
fléchis au bord d’une table d’examen, jambes pendantes. Aucun traitement
orthopédique ne peut corriger ces défauts. Correction uniquement chirurgicale,
réservée aux formes majeures
Mesure clinique des anomalies d’axe des membres inférieurs se fait debout : genu
valgum si DIC = 0 et DIM > 0, genu varum si DIC > 0 et DIM = 0. Examens plus
poussés nécessaires si déformations majeures, asymétriques ou douloureuses
peuvent révéler rachitisme, maladie osseuse constitutionnelle, maladie de Blount…
Anomalies du rachis
Scoliose = déformation du rachis dans les 3 plans de l’espace (angulation frontale +
angulation sagittale + rotation des vertèbres sur elles-mêmes). Est le plus souvent une
lordioscoliose. Diagnostic repose sur la gibbosité, pathognomonique
Dépistage car scoliose est une maladie qui s’aggrave progressivement, d’autant plus
vite que la croissance est rapide (donc attention à la puberté). Scoliose > 30° = douleurs
précoces, troubles respiratoires, aspect dysmorphique, troubles psychologiques
■ Comment dépister la scoliose :
• cliniquement : par la recherche d’une gibbosité : enfant debout de face, tronc fléchi
vers l’avant, si une omoplate est « plus haute » que l’autre = gibbosité = traduit une
scoliose
• toujours rechercher des signes de maladie prédisposante avant de conclure à une
scoliose idiopathique
• radiologiquement : systématique au diagnostic, radio du rachis entier de dos et de
profil en position débout. Permet de calculer l’angle de Cobb (angle entre deux lignes
parallèles aux deux corps vertébraux les plus inclinés)
■ Prise en charge d’une scoliose :
• scoliose peu évoluée (Cobb < 15°) : réévaluation clinico-radiologique semestrielle
• scoliose évoluée ou très symptomatique : avis chirurgie orthopédique pédiatrique
± corset, kinésithérapie, chirurgie…
B Prise en charge Connaître les recommandations professionnelles du suivi des nourrissons et enfants
A Prise en charge Connaître les éléments d’interrogatoire et d’examen clinique systématique d’un enfant en fonction de son
âge et du contexte
A Définition Bilans de santé systématiques à l’âge scolaire, coordination avec médecine scolaire
B Prise en charge Connaître les modalités d’organisation et d’indemnisation du suivi systématique obligatoire du nourrisson et
de l’enfant
B Prise en charge Connaître les modalités de rédaction des 3 certificats médicaux accompagnant le suivi systématique
obligatoire du nourrisson, aux 8e jour, 9e mois et 24e mois
B Prise en charge Connaître les objectifs et les items contenus dans les 3 certificats médicaux accompagnant le suivi
systématique obligatoire du nourrisson
Généralités
■ Pédiatrie regroupe plusieurs classes d’âges :
• nouveau-né < 28 jours de vie
• nourrisson < 2 ans
• enfant < puberté
• adolescent > puberté
L’enfant au sens large est un être en voie de développement (psychomoteur, staturo-
pondéral, pubertaire), avec certains besoins (nutritionnels, affectifs, éducatifs…) et qui
doit être protégé (des handicaps, maladies infectieuses ou perturbations de sa qualité
Avant 3 ans
14 sont obligatoires avant l’âge de 3 ans : dans les 8 jours suivant la naissance, 2e
semaine, un par mois entre 1 et 6 mois, 9e mois, 12e mois, 13e mois, entre 16 et 18
mois, 24e mois, 3 ans
ces 14 consultations sont réalisées par pédiatre / médecin généraliste / PMI, et
remboursées à 100 % par la CPAM
Parmi ces examens, 3 donnent lieu à la rédaction de certificats de santé :
• doit notamment évaluer : antécédents médicaux, affections actuelles, développement psychomoteur et staturo-pondéral,
24e dépistages sensoriels, mode d’alimentation, calendrier vaccinal
mois
• + recherche de symptômes de troubles du spectre autistique
À l’âge scolaire
6 sont obligatoires après l’âge de 3 ans : 4 ans, 5 ans, 6 ans (entrée au primaire),
entre 8 et 9 ans, entre 11 et 13 ans (entrée au collège), entre 15 et 16 ans (entrée au
lycée)
ces 6 consultations sont réalisées par pédiatre / médecin généraliste / PMI (avant 6
ans), et remboursées à 100 % par la CPAM
Doivent notamment évaluer : anomalies physiques, psychiques, sensorielles, troubles
des apprentissages (TDAH entre autres), état bucco-dentaire, ainsi que les 5 axes de
développement (cf. ci-dessus)
Médecine scolaire
Service de santé scolaire dépend du Ministère de l’éducation nationale, et regroupe
2 sous-services : service médical + service infirmier
médecine scolaire assure des missions d’intégration des enfants malades, de mise
en place de plans d’accueil individualisés (PAI) et de programmes personnalisés de
soins (PPS) + est référente en matière de santé dans l’équipe éducative et assure des
études épidémiologiques
Morbi-mortalité infantile
Mortalité infantile
Nouveau-né vivant : si a respiré ou manifesté tout autre signe de vie à la naissance
Nouveau-né mort-né : si n’a manifesté aucun signe de vie à la naissance
Seuils de viabilité : poids ≥ 500 grammes ou 22 SA révolues ou ≥ 25 cm
Vivant Mort-né
Morbidité infantile
Principales causes de morbidité infantile :
• nouveau-né : prématurité et ses conséquences
• nourrisson : infections des voies respiratoires et urinaires, asthme, allergies, eczéma
• enfant d’âge scolaire : troubles des apprentissages, troubles mentaux
• adolescent : tentatives de suicide, conduites addictives, troubles du comportement
Accidentologie
• enfants précaires ont un accès aux soins faible : caries plus fréquentes, troubles visuels et auditifs,
Accès aux soins couverture vaccinal incomplète…
• gestion des maladies chroniques est compliquée
Santé bucco-dentaire
Dentition lactéale
20 dents, 5 sur chaque cadran (numérotés 5 / 6 / 7 / 8 dans le sens horaire)
• 6 à 12 mois : deux incisives
• 12 à 18 mois : 1re molaire
Dentition définitive
32 dents, 8 sur chaque cadran (numérotés 1 / 2 / 3 / 4 dans le sens horaire)
– 6 ans : 1re molaire
– 7 ans : incisive centrale
– 8 ans : incisive latérale
– 9 ans : 1e prémolaire
– 10 ans : canine
– 11 ans : 2e prémolaire
– 12 ans : 2e molaire
– 18 ans : 3e molaire
Moyen mnémotechnique : les molaires apparaissent en multiple de 6 : 6, 12 et 18 ans
GÉNÉTIQUE
B Prise en charge Évolution naturelle d’une personne atteinte de trisomie 21 tout au long de sa vie
Généralités
Maladie génétique fréquente, liée à un chromosome 21 surnuméraire (aneuploïdie)
Seul facteur de risque connu = âge maternel élevé, chromosome transmis par la mère
dans 90 % des cas
Prévalence = 1/700 fœtus, mais 1/2000 naissances (baisse car IMG et fausses
couches)
Première cause génétique de déficience intellectuelle
Espérance de vie supérieure à 50 ans
Tableau clinique
Repose sur une triade phénotypique (comme toute anomalie chromosomique) :
dysmorphie, malformations, déficit intellectuel. Aucun signe pathognomonique
Dysmorphie
• petit périmètre crânien (-2 DS), nuque courte et large, occiput plat
• visage rond et plat (= faciès « lunaire »)
Malformations
• canal atrio-ventriculaire (50 %)
Cardiaques (50 % des patients) • tétralogie de Fallot
• plus rarement : CIV, CIA
Déficit intellectuel
Quasiment constant, avec retard de développement psychomoteur et retard de langage
marqué
QI adulte entre 40 et 50, mais lecture et écriture souvent possibles
Troubles du spectre de l’autisme (3 %)
Autres complications
• endocriniennes : obésité (sédentarité, boulimie), DT1, DT2, hypothyroïdie et thyroïdite,
maladie cœliaque
• syndrome d’apnées/hypopnées obstructives du sommeil
• ORL : infections répétées (déficit immunitaire humoral et cellulaire), surdité de
transmission et de perception
• ophtalmo : strabisme, myopie, cataracte
95 % Caryotype 47 XX ou XY +21
T21 libre et homogène
Pas de caryotype parental
Rééducation :
Psychomotricien : dès 3-6 mois
Orthophonie : dès 1-3 ans
en CAMSP, en SESSAD, ou en libéral
Scolarité adaptée au niveau intellectuel : classe normale + AESH, voire ULIS ou IME
Chez l’adulte : GAJ tous les ans + examen ophtalmologique et ORL tous les 3 ans +
bilan thyroïdien tous les ans
Travail possible, en entreprise ordinaire avec/sans RQTH ou en ESAT. Vie affective et
sexuelle possible
Dépistage et diagnostic
Dépistage prénatal
Le dépistage prénatal de T21 est proposé à toutes les femmes. Consentement écrit
nécessaire à toutes les étapes, consentement écrit si refus, consentements écrits
distincts pour marqueurs / échographie / examens invasifs…
Seul le consentement de la mère est recherché, même pour les actes invasifs type chorio ou
amniocentèse
• Dépistage combiné du T1
– âge maternel = si PMA, prendre en compte l’âge de la femme donneuse d’ovocyte
– clarté nucale = mesurée entre 11 et 13+6 SA, par un praticien agréé. Anormale si >
3 mm, mais pas spécifique de la T21 (retrouvée aussi si Turner)
– marqueurs sériques = ßHCG libres (augmentés si T21) + PAPP-A (diminuée si T21).
Mesurés dans un laboratoire agréé, toujours après l’échographie (sinon marqueurs
ininterprétables)
On parle encore de « seuil de positivité » à 1/250. Ce seuil ne veut rien dire, c’est l’ancien seuil utilisé
pour proposer un dépistage invasif, qui n’est donc plus d’actualité à l’ère du DPNI.
Diagnostic
Toujours fait par un caryotype fœtal (diagnostic prénatal) ou du nouveau-né
(diagnostic postnatal), si :
• DPNI positif
• DPNI non fait car :
– risque > 1/50
– dépistage du T2 positif
– anomalies échographiques évocatrices (clarté nucale augmentée…)
– remaniement chromosomique parental impliquant le 21
– antécédent de fœtus et/ou d’enfant porteur de T21
Choriocentèse
Amniocentèse
(= biopsie de trophoblaste)
Terme 11 – 13 SA ≥ 15 SA
Analyse Caryotype
IMG autorisée sans limite de terme, s’il existe une « forte probabilité que l’enfant à
naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable
au moment du diagnostic ».
Demande faite au Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal CPDPN.
Nécessite l’accord de 2 médecins du CPDPN.
B Diagnostic positif Connaître les différentes formes cliniques du syndrome de l’X Fragile
Généralités
Maladie d’instabilité : 1re cause monogénique, 2e cause génétique de déficit intellectuel
Prévalence de la maladie : 1/4000 garçons, 1/8000 filles
Prévalence de la prémutation : 1/400 garçons, 1/200 filles
Gène FMR1 (bras long du chromosome X) > ARNm > protéine FMRP
Protéine contrôlant la synthèse protéique dans les épines dendritiques (permet la
plasticité cérébrale)
Expansion de tri-nucléotides (triplets) CGG en 5’, avec tendance à l’augmentation
progressive de nombre
55 à 200 prémutation expansion systématique : Père ou mère Anormal, forme des agrégats Synthèse
(sans augmentation du nombre de toxiques dans les noyaux des normale
méthylation) triplets neurones
± mutation complète
Clinique
Conséquences cliniques
Statut Mécanisme
♂ ♀
Mutation Absence de la protéine FMRP Syndrome de l’X fragile : 100 % Troubles cognitifs variables
complète
Syndrome de l’X fragile = diagnostic difficile car repose sur un faisceau de signes et de
symptômes
Mutation complète
■ Chez le garçon :
Absence de protéine FMRP = syndrome de l’X fragile
• déficit intellectuel systématique (100 %) : QI 40 – 50 + retard de développement
psychomoteur sur le langage + troubles des apprentissages
• troubles du comportement : timidité + syndrome d’hyperactivité (± TDAH)
• troubles du spectre autistique (30 %)
• dysmorphie qui s’aggrave avec l’âge
– macrocéphalie
– visage allongé : front allongé, menton long et marqué
– grandes oreilles décollées
• ± épilepsie, hyperlaxité ligamentaire, prolapsus valve mitrale, strabisme
• macro-orchidie post-pubertaire
Notez le nombre important de symptômes en commun avec la T21 : déficit intellectuel, hyperlaxité,
épilepsie, TDAH, TSA…
■ Chez la fille :
Prémutation
■ Chez le garçon :
Risque de syndrome Fragile X Tremor Ataxia Syndrome FXTAS = maladie
neurodégénérative incurable qui entraîne :
• syndrome pseudo-parkinsonien
• ataxie cérébelleuse (= syndrome cérébelleux statique)
• déclin cognitif : troubles de la mémoire à court terme, troubles exécutifs puis véritable
démence
Troubles cognitifs mais jamais de déficit intellectuel
■ Chez la fille :
Insuffisance ovarienne prématurée (20 %) = ménopause précoce < 40 ans. Peut être
le symptôme révélateur de la maladie dans une famille
Syndrome FXTAS possible mais plus rare que chez l’homme
Génétique
■ Confirmation diagnostique :
Par biologie moléculaire : PCR, southern blot. Pas de caryotype car X fragile y est
invisible
■ Conseil génétique :
Donné aux parents en consultation de génétique, avec arbre généalogique
• femme prémutée : transmission d’une mutation complète dépend du nombre de triplets
dans son gène, risque très élevé > 110 CGG
– si a déjà engendré un enfant muté : risque de transmission d’une mutation complète
comparable à une femme mutée
• femme mutée : transmission d’une mutation complète dans 50 % des cas (selon le
chromosome X qu’elle donne à son enfant)
• homme muté ou prémuté : transmet sa mutation ou sa prémutation uniquement à ses
filles. Un homme prémuté ne peut pas transmettre de mutation complète
Généralités
Mucoviscidose = première maladie autosomique récessive létale dans la population
caucasienne
La première maladie autosomique récessive dans la population caucasienne est l’hémochromatose
Dépistage et diagnostic
Diagnostic prénatal
Dépistage néonatal
Mucoviscidose fait partie des 5 maladies dépistées systématiquement à J3 de vie
Objectif : ralentir l’évolution de la maladie et améliorer son pronostic en termes de
survie
Sang recueilli sur buvard à J3 de vie, après consentement signé des 2 parents
obligatoire
dosage de la trypsine immuno-réactive TIR (enzyme pancréatique), taux suspect si
élevé
Si taux élevé : recherche génétique des 29 mutations les plus fréquentes :
enfant hétérozygote pour une mutation recherchée (ou homozygote) : convocation
au Centre de Ressources et de Compétences pour la Mucoviscidose CRCM pour
confirmation diagnostique
enfant sans aucune mutation : nouveau dosage de TIR à 3 semaines
Confirmation diagnostique
Diagnostic de mucoviscidose se fait toujours par le test à la sueur, les autres examens
mêmes génétiques ne donnent qu’une suspicion de l’atteinte
Test à la sueur = test diagnostique de référence
Anomalie fonctionnelle du canal chlore = perte majeure de sel dans la sueur. Test
pathologique si taux de chlorures sudoraux > 60 mmol/L. Diagnostic final affirmé si 2
tests pathologiques
Si valeurs intermédiaires : test répété, biologie moléculaire, mesures
électrophysiologiques
Si diagnostic confirmé : biologie moléculaire obligatoire pour obtenir le génotype de
l’enfant
Symptômes
Respiratoires
Digestifs
■ Chez le nouveau-né :
Iléus méconial avec occlusion et retard d’émission méconiale (> 48 heures).
■ Chez l’enfant plus grand :
• pancréas : insuffisance pancréatique exocrine = stéatorrhée + malabsorption des
graisses et des vitamines liposolubles A D E K
• foie : stéatose hépatique asymptomatique, lithiases biliaires pigmentaires, cirrhose
biliaire multifocale (rarement HTP et IHC)
Autres
■ Symptômes évocateurs mais plus rares :
• ORL : polypose nasale, sinusite maxillaire
• endocriniens : intolérance au glucose, diabète secondaire (insulino-dépendant)
• métaboliques : déshydratation aiguë hyponatrémique
• génitaux : agénésie bilatérale des canaux déférents chez l’homme, retard pubertaire,
hypofertilité féminine.
Pas de « stérilité » masculine car ICSI possible
ENFANT VULNÉRABLE
Généralités
■ Mort inattendue du nourrisson
« Mort survenant brutalement chez un nourrisson âgé de moins de 2 ans alors que rien
dans ses antécédents connus ne pouvait le laisser présager ».
• cause précise retrouvée = MIN
• pas de cause retrouvée malgré investigations exhaustives = syndrome de mort
subite du nourrisson
• pas de cause retrouvée malgré investigations incomplètes = MIN de cause
indéterminée
MIN = 400 décès par an en France
Syndrome MSN = 150 décès par an en France = 0.02 à 0.03 % des naissances
vivantes = 40 % des cas de MIN
Causes de MIN sont nombreuses. Infection virale fréquemment retrouvée, mais sans
lésions pouvant expliquer à elles seules le décès. Théorie principale = infection virale >
dérèglement du système nerveux autonome ± apnées > nourrisson ne peut pas se
réveiller = décès
■ Causes connues :
• fréquentes : infections respiratoires apnéisantes (VRS, coqueluche, rhinovirus,
adénovirus, grippe), infections virales et bactériennes graves, maltraitance,
déshydratation aiguë, accident de literie, inhalation de corps étranger…
• rares : trouble du rythme cardiaque, malformations, maladies métaboliques, syndrome
d’Ondine…
Mesures préventives
• couchage en décubitus dorsal
• berceau rigide avec matelas ferme
• pas d’oreiller, pas de couette = lit vide hormis le drap-housse
Literie et chambre • co-rooming (= nourrisson dans la même chambre que des parents les premiers mois)
• tétine lors de l’endormissement
• vêtements pas trop chauds (turbulette)
• chambre avec température modérée (18 – 20°C)
• allaitement maternel
Autres
• vaccinations
A Diagnostic positif Nourrisson : Connaître les lésions associées au syndrome du bébé secoué
B Examens complémentaires Connaître la sémiologie TDM du « syndrome du bébé secoué » (HSD, HED)
B Contenu multimédia Exemple de TDM dans un « syndrome du bébé secoué » chez un nourrisson
Circonstances diagnostiques
■ Les circonstances devant faire évoquer une situation de maltraitance
sont très diverses :
• révélation de violences par l’enfant lui-même
• lésions spécifiques retrouvées par le personnel soignant
• IST trop précoces
• délai inexpliqué entre la lésion et la consultation
• incohérence du récit
• situations banales répétées : symptômes divers avec grand nombre de consultations,
suivi médical irrégulier, vaccins non-à jour, nomadisme médical, parents inadaptés,
refus d’hospitalisation…
• mauvais état bucco-dentaire
• « feux rouges de maltraitance »
■ Feux rouges de maltraitance :
Devant des lésions d’allures traumatiques, la constatation de ces types de lésions est
très suspecte de maltraitance
• lésion traumatique et/ou sentinelle (ecchymose, plaie, fracture) avant l’âge de la
marche
• nombre de lésions cutanées ≥ 15 chez un enfant déambulant en l’absence de
traumatisme
• lésions « en forme » : de main, de ceinture, de bâton, brûlure de cigarette…
• localisations suspectes : joues et oreilles, cou, tronc, fesses, faces postérieure et
interne des cuisses
■ Selon l’âge :
• nourrisson : surtout violences physiques et négligences
• enfant : attention aux difficultés scolaires brutales ou au surinvestissement scolaire
• adolescent : attention à l’auto ou à l’hétéro-agressivité
Attention : les enfants victimes de violences présentent souvent des signes de psycho-traumatisme
complexe, parfois même un état dissociatif, qu’il faut repérer ± accompagnement psychologique
Diagnostics différentiels
Enquête paraclinique
Enquête biologique menée selon la présentation et le type de lésions
quasiment systématiquement : recherche de toxiques sanguins et urinaires
si lésions cutanées hématiques : NFS, étude complète de l’hémostase (dont facteur
XIII)
si lésions osseuses : calcémie, phosphorémie, PAL, PTH, 25(OH)-vitamine D,
1.25(OH)-vitamine D, vitamine C, urines des 24 heures
si suspicion de violences : lipasémie, transaminases (signes de traumatismes
abdominaux), bandelette urinaire (signe de traumatisme rénal si hématurie)
si hématome sous-dural : cuprémie et céruléoplasminémie, chromatographie des
acides organiques urinaires
Enquête d’imagerie menée selon l’âge de l’enfant
si enfant de moins de 2 ans : examens d’imagerie systématiques :
Syndrome de Silverman
Défini par la découverte radiologique chez un nourrisson de lésions osseuses d’âges
différents, en lien avec des traumatismes infligés et sans expression clinique.
■ Lésions osseuses les plus évocatrices :
• arrachements métaphysaires en « coin » ou en « anses de seau »
• décollements périostés
• lésions par chocs directs
• cals osseux
Le principal diagnostic différentiel est les maladies osseuses constitutionnelles
L’enfant doit être interrogé puis examiné avec son consentement, seul ou accompagné
en fonction de ses souhaits. Il faut recueillir des données globales : délai depuis les
agissements, contact persistant ou non avec l’auteur, idées noires, contraception et
consommation de toxiques… puis examiner l’enfant :
• toujours en présence d’un tiers soignant
• avec l’accord de l’enfant
• examen périnéal uniquement s’il est nécessaire
• ± schéma et photographies
Par la suite, l’orientation est la même qu’en cas de suspicion de maltraitance :
hospitalisation ou non, soins médicaux et psychologiques en fonction des besoins.
L’urgence n’est réelle qu’en cas de faits datant de moins de 5 jours ; au-delà les
preuves biologiques ne sont plus interprétables
Généralités
Types de douleurs
Douleur nociceptive = douleur liée à une lésion tissulaire mécanique, thermique,
inflammatoire ou ischémique ; provoque un influx nerveux nociceptif transmis aux
centres de la douleur. Irradiations fréquentes. Horaire mécanique ou inflammatoire.
Mécanisme le plus fréquent
Douleur neuropathique = douleur liée à une lésion du système nerveux périphérique ou
central. Est systématisée à un territoire nerveux ± sensations variées (brûlures,
paresthésies, décharges électriques, allodynie, hyperpathie, hypo-anesthésie…).
Symptômes mal décrits par le jeune enfant
Prise en charge
Repérage
■ Se mettre dans des bonnes conditions pour examiner l’enfant :
• collaboration des parents +++, proposer un jouet
• si enfant agité, garder initialement ses distances, se mettre à sa hauteur et échanger
avec les parents
• pas de contrainte ni de contention, qui aggravent la détresse de l’enfant
• examen précautionneux, commencer par les zones non-douloureuses
■ Symptômes de douleur :
Différents si douleur aiguë / douleur chronique
• pleurs, cris, gémissements, geignement, inconsolabilité
• visage crispé, bouche ouverte = grimace de douleur, spécifique (et visible même chez
le prématuré)
• agitation psychomotrice, mouvements des membres, crispation des extrémités, raideur
• parfois position antalgique voire immobilité
• si douleur chronique : atonie psychomotrice, troubles du sommeil et de l’appétit,
désintérêt de l’enfant, refus de communiquer, visage inexpressif et enfant prostré
• ne pas oublier : plainte verbale si enfant verbal, tachycardie et HTA
■ Pièges :
• surévaluation de la douleur si : anxiété majeure de l’enfant / des parents
• sous-évaluation de la douleur si : douleur très intense, douleur chronique, maladie
chronique ou sévère, enfant handicapé, douleur neuropathique
Évaluation
Auto-évaluation obligatoire < 4 ans / hétéro-évaluation proposée à partir de 4 ans,
fiable à partir de 6 ans
Un enfant > 6 ans mais non-verbal ou dans le coma n’aura évidemment pas d’échelle d’auto-
évaluation
Antispasmodiques Phloroglucinol
Anti-nociceptifs Morphiniques Palier 2 Codéine
Tramadol
Nalbuphine
Palier 3 Morphine
Antidépresseurs Amitryptilline
Antiépileptiques Gabapentine
Anti-neuropathiques
Prégabaline
Néfopam
Anti-hyperalgésiants
Kétamine
Surveillance
Cible de la prise en charge : EN ≤ 3-4/10 et reprise des activités de l’enfant.
Toute intervention = réévaluation avec la même échelle qu’utilisée initialement, dans les
30 – 60 minutes selon médicament et voie utilisés
Principales recommandations
En traumatologie, AINS sont souvent supérieurs aux antalgiques usuels (et même aux
morphiniques)
Si paracétamol ou AINS sont insuffisants, préférer l’association des 2 au switch
Pas de morphinique dans les douleurs chroniques non-cancéreuses
En cas de douleur chronique, traiter en « systématique » et pas en « si besoin »
A Prise en charge Principes généraux de la prise en charge dont les principes de scolarisation
Généralités
Handicap = défini selon la Classification Internationale du Fonctionnement du handicap
et de la santé (CIF) comme « toute limitation d’activité ou restriction de participation à la
vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une
altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques,
sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de
santé invalidant »
enfant handicapé : enfant n’ayant ni les activités ni la participation attendues, selon la
CIF, pour son groupe d’âge dans la société dans laquelle il vit
multi-handicap : coexistence de plusieurs déficiences à l’origine du handicap
poly-handicap : association de déficiences graves et durables à un retard mental
grave ou profond
sur-handicap : ajout de déficiences secondaires ou de troubles comportementaux à
un handicap préexistant
■ Handicap peut être :
• acquis (traumatisme crânien) ou congénital (trisomie 21)
• transitoire (ostéochondrite de hanche) ou durable (déficience intellectuelle)
• stable (déficience visuelle) ou évolutif (dystrophie musculaire)
■ Épidémiologie :
1. Évaluation
Toute prise en charge d’un enfant handicapé est précédée d’une évaluation
réalisée selon la CIF : déficiences, limitations d’activités, restrictions de participation
± autres méthodes d’évaluation : évaluation standardisée de la marche, échelle MIF-
mômes (échelle de limitation d’activités 0 à 8 ans)
2. Prise en charge
Pluridisciplinaire, coordonnée et personnalisée : sur plusieurs plans (médical,
psychologique, scolaire, social…), parfois faite dans une structure unique (IME,
SESSAD…)
Intervenants principaux : en libéral (kinésithérapeutes, orthophonistes…), en structures
ambulatoires (CAMSP, CMPP, SESSAD…), en structures hospitalières ou en
institutions diverses (IME, IEM…)
Prise en charge médicale et rééducative : médecin MPR a plusieurs missions :
évaluation et surveillance du développement neurologique et staturo-pondéral de
l’enfant, établir les prises en charge de rééducation, aider à définir le projet de vie,
réévaluer l’orientation scolaire et sociale…
Orientation :
Tout enfant présentant un handicap ou une maladie chronique doit être inscrit à l’école
de sa carte scolaire de référence (= son école « de secteur »)
Mais différentes structures existent pour orienter le mieux l’enfant handicapé :
CAMSP Enfant < 6 ans à risque de présenter ou présentant un handicap (dépistage, prévention,
interventions)
IEM Enfant de 3 à 20 ans nécessitant une rééducation incompatible avec une scolarisation ordinaire
IES et présentant des troubles :
ITEP • IEM : moteurs
IME • IES : sensoriels
• ITEP : du comportement
• IME : des fonctions cognitives
En libéral
Structures sanitaires En MPR à orientation pédiatrique
hospitalier
À noter :
• accès libre pour : classe ordinaire, CNED, enseignement en structure sanitaire,
CAMSP, CMP, CMPP
• accès sur orientation de l’éducation nationale pour : SEGPA, EREA
• PAI = plan d’accueil individualisé. Écrit par le médecin scolaire (pas de notification MDPH) si
pathologie organique avec besoin de donner des médicaments à l’école
• PAP= plan d’accompagnement personnalisé. Écrit par le médecin scolaire (pas de notification
MDPH) si troubles des apprentissages
• PPS = plan personnalisé de scolarisation. Coordonné par la MDPH, il inclut l’orientation scolaire, des
éventuels aménagements et un éventuel accompagnement
• PPRE = plan personnalisé de réussite éducative. Utile pour les élèves ayant redoublé
B Diagnostic Connaître les spécificités des soins palliatifs associés aux situations de maternité, périnatalité, et réanimation
positif néonatale
Généralités
Soins palliatifs pédiatriques et périnataux : concernent tous les nouveau-nés,
nourrissons et enfants atteints d’une maladie grave engageant le pronostic vital, que
leur espérance de vie soit limitée ou menacée
Population hétérogène, classée en 6 catégories :
• groupe 1 : enfant avec pathologie pour laquelle des traitements existent, mais où
l’échec est possible (cancer, maladie respiratoire chronique…)
• groupe 2 : enfant avec pathologie où la mort prématurée est inévitable
(mucoviscidose…)
• groupe 3 : enfant avec pathologie progressive sans traitement curatif ni espoir de
guérison (leucodystrophie, mucopolysaccharidose…)
• groupe 4 : enfant avec maladie neurologique grave non-progressive (paralysie
cérébrale)
• groupe 5 : nouveau-nés dont l’espérance de vie est très limitée
• groupe 6 : membres d’une famille ayant perdu un enfant
démarche palliative pédiatrique est dite « intégrée » car soins palliatifs mis en œuvre
précocement, parfois en parallèle de la démarche curative
Organisation pratique
Mise en œuvre des soins palliatifs relève d’abord des équipes prenant soin de
l’enfant : pédiatre traitant, équipe de sur-spécialité, soins de suite, hospitalisation à
domicile…
puis équipes spécialisées d’expertise graduée :
– équipes régionales ressource en soins palliatifs pédiatriques (ERRSPP) : rôle de
conseil et de soutien des équipes déjà mobilisées auprès de l’enfant
Spécificités périnatales
Périnatalité correspond au temps entre 22 SA et 7 jours de vie
soins palliatifs périnataux englobent 3 types de situations
Deuil périnatal
Deuil périnatal est traumatique même si le temps de « vie » avec l’enfant a été
minime : destruction de l’avenir envisagé, perte des compétences parentales, rupture
dans l’ordre générationnel…
est un deuil à risque car n’est pas dans « l’ordre des choses »
ENDOCRINOLOGIE ET MÉTABOLISME
B Prise en charge Savoir que la surveillance du traitement de l’insuffisance surrénalienne est essentiellement clinique
A Urgence Savoir que l’insuffisance surrénale aiguë est une urgence vitale
B Diagnostic Savoir que l’insuffisance surrénale aiguë peut être révélatrice de la maladie
positif
Généralités
Insuffisance surrénale entraîne une carence aiguë et/ou chronique en cortisol et/ou
aldostérone
IS primaire (maladie d’Addison) = lésion de la glande surrénale (périphérique) =
carence en cortisol et en aldostérone = ACTH élevée – cortisol bas, rénine élevée –
aldostérone basse
IS secondaire = insuffisance corticotrope (centrale) = carence en cortisol mais pas
en aldostérone = ACTH normale ou basse – cortisol bas, rénine normale –
aldostérone normale
Bilan étiologique
Pour le diagnostic Mise en évidence du déficit en glucocorticoïdes : cortisol bas à 8h ou après stimulation par synacthène +
d’IS chronique dosage ACTH pour différencier IS primaire et IS secondaire
Insuffisance corticotrope :
• 1re cause d’IS chez le grand enfant
• surtout liée au sevrage brutal d’un traitement corticoïde au long cours : PO, inhalé,
topique…
■ Autres causes plus rares :
Prise en charge
■ Insuffisance surrénale aiguë :
• monitoring des fonctions vitales
• hémisuccinate d’hydrocortisone forte dose IM ou IV
• hydratation systématique par G5 ou G10 + NaCl, sans KCl
• remplissage en cas de choc
■ Insuffisance surrénale chronique :
• hydrocortisone PO en 2 prises par jour
• fludrocortisone PO en 2 prises par jour si déficit minéralocorticoïde (= si IS primaire)
• supplémentation sodée jusqu’à diversification pour prévenir les troubles staturo-
pondéraux
■ Suivi :
Clinique • croissance staturo-pondérale
normale
• pression artérielle normale
Surveillance efficacité / EI de la
supplémentation glucocorticoïde • pas d’asthénie, pas de
mélanodermie
• pas de signe d’hyperandrogénie si
bloc en 21-hydroxylase
A Définition Connaître la définition et les principales caractéristiques des différents diabètes sucrés
A Paraclinique Connaître les examens d’urgence devant une suspicion de déséquilibre hyperglycémique
A Prise en charge Connaître les principes généraux et les objectifs thérapeutiques du DT1
A Prise en charge Connaître les principes et les moyens de l’autosurveillance dans le DT1
Généralités
Diabète de type 1 = plus de 90 % des diabètes de l’enfant, pic en début d’adolescence,
en augmentation
Confirmation paraclinique
■ DT1 peut être affirmé si :
• symptômes de diabète + glycémie à n’importe quel moment > 2 g/L
• ou glycémie à jeun > 1.26 g/L à 2 reprises
• ou glycémie 2 heures après une HGPO > 2 g/L
En cas de suspicion clinique de DT1, faire immédiatement : glycémie capillaire ou
recherche de glycosurie + recherche de cétonémie ou de cétonurie
si suspicion, adresser l’enfant directement aux urgences pédiatriques. Ne pas faire de
glycémie veineuse en laboratoire de ville car cela retarde le diagnostic et favorise
l’évolution vers l’acidocétose
Bilan au diagnostic
Triple bilan est nécessaire au diagnostic :
Rechercher des maladies auto-immunes • thyroïdite : recherche de goitre, TSH, anticorps antithyroïdiens
possiblement associées • maladie cœliaque : IgA totales et anti-transglutaminases
Diagnostic
Présentation clinique de découverte de diabète : syndrome cardinal + déshydratation
voire hypovolémie
• ± signes digestifs causés par la cétose : nausées et vomissements, douleurs
abdominales, tableau pseudo-occlusif
• ± signes respiratoires causés par l’acidose : dyspnée de Kussmaul, haleine cétosique
• ± signes neurologiques : troubles de la vigilance variés
■ Confirmation biologique :
• si glycémie veineuse > 2.50 g/L
• et gaz du sang veineux avec pH < 7.30 ou bicarbonates < 15 mmol/L
• et cétonémie capillaire > 3 mmol/L ou cétonurie à la BU au moins « ++ »
Attention à ces seuils, le Collège d’endocrinologie 2021 a modifié le seuil de bicarbonates à 18
mmol/L, ce que n’a pas (encore ?) fait le collège de Pédiatrie…
Prise en charge
Traitement de l’acidocétose = restaurer la volémie + administrer de l’insuline
■ Orientation : en soins intensifs ou en réanimation si :
• acidocétose sévère : pH < 7.10 ou bicarbonates < 5 mmol/L
• pas de « régime » particulier, suivi des recommandations habituelles du PNNS (glucides 50 %, protides 20 %,
Règles hygiéno- lipides 30 %), limitation des sucres rapides
diététiques • activité physique encouragée sans restriction avec adaptation thérapeutique
• prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaires
Généralités
■ Hypoglycémie = glycémie en-dessous d’un certain seuil :
• 0.40 g/L chez les nouveau-nés < 48h de vie
• 0.50 g/L chez la majorité des patients
• 0.60 g/L chez les patients ayant une maladie à risque d’hypoglycémie hors diabète
• 0.70 g/L chez les diabétiques
Prise en charge
Mesures d’urgence
Hypoglycémie profonde et durable = risque de séquelles cérébrales, surtout si coma ou
convulsions
enfant inconscient :
– bolus de sérum glucosé IV toutes les 5 minutes jusqu’à normalisation de la glycémie
– ou glucagon IM ou SC si voie d’abord impossible, efficace uniquement si mécanisme
lié à l’insuline
– bilan sanguin percritique après resucrage, au plus près de l’hypoglycémie
enfant conscient :
– bilan sanguin percritique avant resucrage si possible
– sucre rapide PO : sérum glucosé chez le nourrisson, sucre PO chez l’enfant et
l’adolescent (5g pour 20 kg de poids ; 1 sucre = 5 g = 50 mL de Cola ou de jus de
pomme)
– puis sucre lent PO : repas avec sucres lents, évite le rebond de l’hypoglycémie par
pic insulinique
Orientation diagnostique
Enquête clinique et paraclinique permet souvent une orientation diagnostique éclairée,
retrouvant une cause évidente à l’hypoglycémie :
– hypoglycémie fonctionnelle, médicaments, dénutrition…
– glycogénose en cas d’hépatomégalie
– déficit hormonal par panhypopituitarisme en cas d’anomalies de la ligne médiane
– insuffisance surrénale chronique en cas de mélanodermie
NUTRITION
Ce chapitre est compliqué à retenir, beaucoup trop exhaustif dans le collège avec beaucoup trop de
chiffres à retenir. Je vous ai donc ici « sabré » les tableaux, je n’y ai conservé que les valeurs et les
âges les plus importants à mon sens, souvent la naissance, 1 an, et 5 ou 10 ans.
Apports nutritionnels
■ Eau :
Représente 75 % du poids du corps du nouveau-né, 60 % à l’âge de 1 an = nourrisson
très dépendant de ses apports hydriques, notamment à cause d’une tubulopathie
physiologique avec immaturité des fonctions de concentration-dilution des urines
(entraîne une perte hydrique importante)
Apports normalement couverts par l’alimentation lactée exclusive
Naissance 150
1 an 100
≥ 5 ans 50
■ Énergie :
Besoins énergétiques très élevés chez l’enfant car croissance rapide
Naissance 450
1 an 1000
■ Vitamine K :
Nécessaire pour la synthèse de certains facteurs de coagulation, dose de 2 mg PO
H4 : à la naissance, systématique
J4 : à la sortie de maternité, systématique
S4 : uniquement si allaitement maternel exclusif, car le lait infantile est enrichi en
vitamine K
Rachitisme carentiel
Rachitisme = syndrome clinico-radiologique lié à une carence sévère en vitamine D
et/ou en calcium (est l’équivalent de l’ostéomalacie de l’adulte).
Semble en augmentation, lié à certains facteurs de risque : régimes végétarien et
végétalien, absence de supplémentation en vitamine D, peau noire…
Signes radiologiques
Signes cliniques Signes biologiques
(Rx poignets + Rx genoux)
Bases de l’alimentation
Allaitement maternel
Lait maternel = référence pour l’allaitement du nourrisson
Couvre à lui seul l’ensemble des besoins du nourrisson de la naissance à 6 mois,
à l’exception de la vitamine D et de la vitamine K.
Au-delà de 6 mois, supplémentation en fer systématique si allaitement maternel
majoritaire.
Diversification
Diversification = introduction dans l’alimentation du nourrisson d’aliments autres que le
lait.
Doit être débutée entre 4 et 6 mois, notamment en prévention d’allergies futures.
céréales, fruits et légumes, laitages, viandes, poissons, œufs… Ajouter
systématiquement un corps gras (beurre, crème fraîche, huiles…) pour respecter les
besoins énergétiques
arachide et gluten entre 4 et 11 mois pour diminuer les allergies au maximum
Alimentation lisse (mixée) de 4 à 8 mois, puis moulinée de 8 à 10 mois, puis petits
morceaux à partir de 10 mois. Séquence à respecter sinon fréquents troubles de
l’oralité
Après 1 an, alimentation doit être totalement diversifiée. Eau pure est la seule boisson à
proposer, mais toujours au moins 250 mL de lait de croissance jusqu’à au moins 3 ans.
Généralités
Dénutrition = état pathologique résultant d’apports nutritionnels inférieurs aux besoins
en protéines et/ou en énergie, et entraînant un arrêt de la croissance de l’enfant
touche surtout les enfants atteints de maladies chroniques. Prévalence 10 – 20 % en
hospitalisation
signe cardinal : absence de prise ou perte de poids, avec ou sans ralentissement de
la croissance staturale
■ Diagnostic de dénutrition chez l’enfant :
≥ 1 critère étiologique parmi :
• réduction alimentaire ≥ 50 % pendant plus d’une semaine ou toute réduction pendant plus de 2 semaines
• absorption réduite : maldigestion, malabsorption
• situation d’agression : pathologie aiguë, cancer, pathologie chronique évolutive
Examens
■ Anamnèse :
Rechercher les causes de dénutrition
• régimes « aberrants » : végétalisme
• maladies chroniques : digestive (y compris allergies), cardio-respiratoire, ORL, rénale,
hépatique…
• troubles des interactions parents / enfants, négligence, maltraitance
• anomalies graves du comportement alimentaire
■ Examen clinique :
Rechercher
• signes cliniques de dénutrition / de carence : fonte du panicule adipeux, fonte
musculaire, œdèmes, troubles des phanères
• signes de carence spécifique : anémie, rachitisme…
■ Examens complémentaires :
Diagnostic de dénutrition est clinique
• examens à visée étiologique à discuter au cas par cas
• marqueurs biologiques de dénutrition : albumine, transthyrétine, retinol binding
proteine ; aucun intérêt pour faire le diagnostic, mais parfois utiles pour le suivi
• déficits spécifiques : ferritine, 25(OH)-vitamine D, folates, vitamine B12 ; peuvent être
recherchés
Prise en charge
■ Risque nutritionnel :
Évaluation du risque nutritionnel = sert à « prédire » le risque de dénutrition d’un enfant
en cours d’hospitalisation. Existe différents scores de risque (SRNP), dont le niveau
implique ou non des mesures de prévention de la dénutrition
B Diagnostic positif Connaître les signes en faveur d’un rebond d’adiposité précoce chez l’enfant
A Diagnostic positif Connaître les principes de l’examen physique d’un sujet obèse
B Diagnostic positif Rechercher et reconnaître les signes cliniques d’orientation vers une obésité « secondaire »
B Étiologie Savoir identifier les circonstances et éléments à l’origine de l’excès pondéral chez l’enfant
A Prise en charge Connaître la stratégie et les objectifs de prise en charge de l’obésité chez l’enfant
Généralités
Surpoids et obésité = prévalence stable, autour de 20 %
se diagnostiquent par l’indice de masse corporelle (IMC) : poids / taille2, et par les
courbes d’IMC
IMC varie au cours de la croissance :
– augmentation la 1re année de vie
– diminution jusqu’à un nadir
– puis ré-augmentation ensuite (nommée « rebond d’adiposité ») autour de 6 ans
Surpoids : IMC ≥ courbe du 97e percentile pour l’âge (soit IMC adulte = 26 kg/m2)
Obésité : IMC ≥ courbe équivalent à un IMC adulte de 30 kg/m2
Complications
Recherche des complications doit être systématique, bien que les complications
sévères soient rares
Complications • souffrance psychologique : par le regard d’autrui mais aussi par sa propre image du corps ± discrimination
psychologiques sociale
Prise en charge
Enquête paraclinique :
• jamais systématique
• nécessaire si : surpoids et antécédent familial de diabète ou de dyslipidémie / obésité
• inclus : exploration des anomalies lipidiques, glycémie à jeun, bilan hépatique
Thérapeutique :
• prise en charge multidisciplinaire et individualisée
• modification durable des comportements alimentaires avec négativation de la balance
énergétique
– cible : stabilisation ou réduction de l’IMC (selon l’âge)
– modalités : réduction des quantités, abolition du grignotage…
• dépistage obligatoire des complications ± enquête paraclinique
• principal facteur de persistance de l’obésité à l’âge adulte : bas niveau socio-
économique
Prévention :
• primaire : inefficacité de toutes les mesures testées
• secondaire : dès les premiers signaux d’obésité, notamment rebond précoce
d’adiposité < 6 ans ou obésité chez un ou deux parents
GASTROENTÉROLOGIE
ET CHIRURGIE ABDOMINO-
PELVIENNE
A Diagnostic Connaître les étiologies des douleurs abdominales chez le nourrisson et l’enfant
positif
A Diagnostic Connaître les caractéristiques de l’interrogatoire et de l’examen clinique face à une douleur abdominale
positif aigüe
Généralités
Douleurs abdominales = motif de consultation très fréquent, mais douleurs
fonctionnelles dans la majorité des cas. Attention à toujours rechercher des causes
extra-digestives
Nourrisson : évoquer des douleurs abdominales devant accès de pleurs, cris
incessants, malaises, mouvements des jambes, tortillement… même si signes très
aspécifiques
Enfant : douleurs abdominales sont souvent mieux exprimées, mais topographie peu
précise
■ Situations d’urgence :
• prématurés, nouveau-nés, nourrissons
Terrain à risque
• maladie chronique, handicap
Orientation diagnostique
Cause organique Cause fonctionnelle
Évaluation initiale
Forme clinique classique : appendicite latéro-cæcale :
• douleur abdominale aiguë, initialement péri-ombilicale puis migrant en FID, croissante
• fièvre modérée autour de 38°C ± troubles digestifs modérés (nausées, constipation…)
• boiterie par psoïtis, langue saburrale, inclinaison antalgique du rachis vers la droite
• défense ou douleur provoquée en FID, douleur en FID à la décompression de la FIG
■ Variantes anatomiques :
Forme rétro-cæcale • psoïtis marqué, douleur du flanc droit, défense rare
■ Bilan paraclinique :
• biologie : hyperleucocytose à PNN précoce (NFS), syndrome inflammatoire biologique
retardé (CRP)
– examens très sensibles mais peu spécifiques, ne permettent d’exclure le diagnostic
que si les deux sont strictement négatifs
Formes compliquées
Abcès, • inflammation intense de l’appendice ± abcès, avec agglutination d’anses grêles autour
plastron • palpation d’une masse abdominale
Généralités
Occlusion = arrêt du transit
• liée à un obstacle : occlusion mécanique par strangulation ou par obstruction
• liée à un défaut du péristaltisme : occlusion fonctionnelle
• haute si au-dessus de l’angle duodéno-jéjunal de Treitz, basse si en dessous
Notez la différence dans la définition de la hauteur de l’occlusion par rapport à l’adulte : chez l’adulte
le cutoff se fait à la jonction iléo-colique (cæcum)
Principales causes
Occlusions mécaniques hautes
Sténose du
Cf. chapitre « vomissements »
pylore
• malformation digestive intra-utérine dite « mésentère commun incomplet » où la 1re et la dernière anse grêle se
trouvent au niveau de la racine de l’artère mésentérique supérieure, ce qui facilite les volvulus autour de ce
Volvulus du « pied » commun
grêle • à tout âge mais surtout chez le nouveau-né, vomissements verts à ventre plat avec signe de choc
• échographie montre l’enroulement du grêle autour de l’artère mésentérique supérieure « whirlpool sign »
• urgence chirurgicale, risque de décès par choc septique / grêle court
• obstacle congénital de la lumière digestive haute, total (atrésie) ou partiel (diaphragme), parfois associé à la
Atrésie trisomie 21 pour l’atrésie duodénale
duodénale /
jéjunale • diagnostic souvent prénatal, traitement chirurgical
• pronostic lié à la longueur d’intestin grêle restant
Hernie
inguinale Cf. ci-dessous
étranglée
Invagination
intestinale Cf. ci-dessus
aiguë
Iléus méconial :
• occlusion distale du grêle par un méconium épais et sec
• causes : mucoviscidose, hypothyroïdie, maladie de Hirschsprung
Autres causes • traitement par lavement, chirurgie si échec
chez le Syndrome du bouchon méconial :
nouveau-né • occlusion colique par un méconium épais et sec, étiologie inconnue
• traitement par lavement, chirurgie si échec
Malformation ano-rectale :
• notamment imperforation anale, parfois associée à la trisomie 21
Maladie de
Cf. chapitre « Constipation »
Hirschsprung
Occlusions
« Iléus réflexe » lié à une irritation intra-abdominale : pancréatite, colique néphrétique, péritonite…
réactionnelles
Coliques du nourrisson
Motif de consultation très fréquent, toujours bénin
■ Diagnostic clinique :
– nourrisson toujours < 5 mois
– épisodes douloureux paroxystiques répétées : pleurs inconsolables, agitation, faciès
vultueux, abdomen tendu et membres inférieurs repliés + émission de gaz intestinaux
– absence d’élément organique : appétit et croissance conservés, transit normal, éveil
calme
aucun examen complémentaire nécessaire au diagnostic
B Examens Connaître les indications des examens complémentaires en cas de vomissements évoquant une
complémentaires cause secondaire
A Diagnostic positif Connaître les symptômes orientant la démarche diagnostique (aiguë vs. chronique)
Généralités
Vomissement = rejet actif d’une partie du contenu gastrique par la bouche
contraction du diaphragme + des muscles de la paroi abdominale
souvent précédé par symptômes parasympathiques : nausées, pâleur,
hypersalivation, sueurs…
Diagnostics différentiels :
• régurgitations : remontée passive du contenu gastrique sans effort (surtout chez le
nourrisson)
• mérycisme : rumination volontaire
Vomissements sont un motif fréquent de consultation. Ils posent 2 problèmes :
recherche de la cause + recherche du retentissement (volémie, état nutritionnel,
troubles ioniques)
Démarche diagnostique
3. Traiter :
• de manière étiologique les vomissements relevant de causes identifiées
• de manière symptomatique sinon :
– ondansétron : AMM uniquement pour chimiothérapies et vomissements
postopératoires
– métoclopramide : CI chez l’enfant
Principales causes
Vomissements aigus
■ Si syndrome infectieux clinique :
• gastroentérite
• toute infection : virus ORL, pyélonéphrite, méningite, appendicite, péritonite,
coqueluche, hépatite…
■ En l’absence de syndrome infectieux clinique :
• chez le nouveau-né : atrésie duodénale, atrésie du grêle, iléus méconial, maladie de
Hirschprung, entérocolite ulcéro-nécrosante…
• chez le plus grand : causes chirurgicales (hernie étranglée, volvulus, appendicite,
torsion testiculaire, IIA…), causes neurologiques par HTIC (tumeur, HSD, HED…),
autres causes (hypoglycémie, acidocétose, intoxication alimentaire, intoxication au CO,
allergies alimentaires…)
Vomissements chroniques
Éliminer en premier lieu les erreurs alimentaires : ingestion de quantités excessives de
lait ou d’aliments solides, forcing alimentaires…
■ Si orientation digestive :
Sténose du pylore
■ Urgence diagnostique et thérapeutique.
Occlusion digestive haute liée à l’hypertrophie des fibres musculaires lisses du pylore
■ Circonstances diagnostiques :
• jeune nourrisson, souvent garçon, parfois antécédents familiaux
• intervalle libre de 3 à 5 semaines après la naissance
• vomissements explosifs, abondants, en jet. Aspect de lait caillé (car stase lactée dans
l’estomac), non-teintés de bile, 30 à 60 minutes après le repas
• cassure pondérale puis staturale, avec appétit conservé
À l’examen clinique : dénutrition et déshydratation variables. Parfois palpation d’une
« olive » pylorique correspondant au pylore hypertrophié, visualisation des ondulations
péristaltiques de l’estomac
Au bilan paraclinique : alcalose hypochlorémique au ionogramme/bilan gazeux (car
liquide gastrique riche en HCl). À l’échographie abdominale, aspect du pylore en
« cocarde » en coupe transversale et en « sandwich » en coupe longitudinale,
épaississement du muscle ≥ 4 millimètres, stase gastrique
Une échographie normale n’élimine pas le diagnostic
■ Prise en charge :
• mise à jeun et signature du consentement opératoire par les parents
• correction des troubles volémiques et hydro-électrolytiques
• chirurgie par pyloromyotomie longitudinale extramuqueuse de Heller
Hémorragie digestive
■ Hématémèse :
A Suivi Connaître les principales complications : œsophagite, hémorragie, sténose, œsophage de Barett
Généralités
RGO = passage involontaire du contenu gastrique vers l’œsophage, physiologique
avant la marche (< 1 an)
terrains plus à risque de RGO :
– encéphalopathes
– atrésies de l’œsophage, hernie diaphragmatique congénitale
– mucoviscidose
Dispositifs anti-reflux Mécanismes des RGO
• sphincter inférieur de l’œsophage (SIO) • relaxations transitoires inappropriées du SIO, ≥ 5 secondes en dehors des déglutitions
• angle cardiotubérositaire • suralimentation ≥ 120 mL/kg/jour
• anneau gastrique musculo-fibreux • hypotonie du SIO
• ancrage phrénique
Diagnostic clinique
Le RGO peut être responsable de multiples symptômes :
Diagnostic paraclinique
• examen de référence pour objectiver un RGO acide, permet aussi de poser le diagnostic de
RGO en présence de signes extra-digestifs
pH-métrie sur 24 heures • analyse quantitative : pourcentage cumulé de temps où pH œsophagien est < 4, donc similaire
au pH gastrique
• analyse qualitative : repère les périodes de RGO et leur concordance avec les symptômes
Prise en charge
■ Mesures hygiéno-diététiques :
• réassurance parentale
• épaississement du lait infantile : lait pré-épaissi (lait « AR ») ou ajout d’un épaississant
• réduction du volume des biberons si trop important pour l’âge
■ Traitements médicamenteux :
• ne sont efficaces qu’en cas de RGO acide, et n’ont aucune efficacité sur les
régurgitations
• AMM :
– ≥ 1 an : oméprazole, ésoméprazole
– ≥ 12 ans : pantoprazole
• doivent uniquement être prescrits si :
– œsophagite prouvée par FOGD (même si < 1 an)
– complications extra-digestives prouvées par pH-métrie
– pyrosis mal toléré du grand enfant
■ Traitement chirurgical :
• exceptionnel
• réservé si RGO compliqué, invalidant ou résistant aux traitements, notamment si
terrain à risque ou anomalie anatomique
• faire FOGD, TOGD ± manométrie œsophagienne avant chirurgie
B Diagnostic Diarrhée aiguë liquidienne et déshydratation chez le nourrisson et l’enfant : principales hypothèses
positif diagnostiques, examens complémentaires pertinents
Généralités
Diarrhée aiguë de l’enfant est responsable de nombreuses consultations et
hospitalisations
maladie potentiellement sévère chez le nouveau-né, nourrisson et jeune enfant
mortalité en France d’environ 20 décès par an, surtout par déshydratation et
collapsus
Causes de diarrhée aiguë liquidienne de l’enfant sont surtout virales : rotavirus
contagion par eau, selles, ou mains souillées
Déshydratation aiguë est globale (= intra et extra-cellulaire, perte en eau > perte sodée)
et rapide
survient surtout chez le nourrisson car secteur hydrique plus important que chez
l’adulte, avec composante extra-cellulaire prédominante
Diagnostic de diarrhée aiguë liquidienne : émission brutale, depuis moins de 7 jours, de
selles trop fréquentes ou trop liquides :
• perte de poids corrélée à l’importance de la déshydratation
• importance du pourcentage de perte de poids pour la prise en charge
■ Situations d’urgence :
• nombre quotidien de selles important
Risque de déshydratation rapide
• vomissements incoercibles, impossibilité de la réhydratation orale
• tachycardie
• TRC > 3 secondes, extrémités froides, marbrures
Troubles hémodynamiques
• pouls filants, hypotension artérielle
• hypotonie, troubles de la vigilance
Orientation diagnostique:
■ Principales causes de diarrhée aiguë liquidienne :
• virus : rotavirus (< 5 ans, épidémies automno-hivernales), norovirus (à tout âge,
épidémies familiales), parfois adénovirus ou entérovirus
• bactéries : rares dans les situations de diarrhée aiguë liquidienne
■ Autres causes de diarrhée non-infectieuse :
• accélération du transit par une infection extra-digestive (ORL, urinaire)
• diarrhées par cause chirurgicale (appendicite, occlusion…)
• diarrhée allergiques (APLV)
• diarrhée des antibiotiques
• soluté contenant Na, Cl, K, glucose, bicarbonates = apporte glucose et ions, avec osmolarité identique à celle
de la lumière intestinale
• préparation : 1 sachet / 200 ml d’eau, conservation 24 heures au réfrigérateur
• utilisable à tout âge, mais difficile à faire prendre > 2 ans
SRO
• SRO n’arrête pas la diarrhée mais limite la déshydratation / les troubles ioniques + casse la cétose de jeûne et
ses vomissements par l’apport glucosé
• doit être proposé à volonté, par petites quantités régulières tant que persiste la diarrhée
• pas de contre-indication, utilisable même si vomissements
Autres thérapeutiques
■ Nutrition :
• si allaitement maternel : pas d’arrêt, alterner tétées et SRO
• si allaitement artificiel : pas d’arrêt, alimentation lactée à la demande alternée avec
SRO
– avec le lait « normal » si diarrhée peu sévère
– switch par un lait sans lactose 1 à 2 semaines si : diarrhée hospitalisée et/ou
traînante (> 5 jours)
• si alimentation diversifiée : pas d’arrêt, pas de modification
■ Traitements médicamenteux :
• traitements antidiarrhéiques : efficacité minime, place mineure. Toujours associés au
SRO
– AMM chez le nourrisson pour racécadotril et diosmectite, AMM à 2 ans pour
lopéramide
• antibiothérapie : inutile si diarrhée aiguë liquidienne
• antiémétiques : non-recommandés
Suivi
■ Surveillance :
• chez l’enfant ambulatoire : reconsultation si prise orale impossible, perte de poids,
sang dans les selles, fièvre avec frissons…
– pas d’éviction obligatoire, pas de MDO pour les diarrhées aiguës liquidiennes
■ Bilan paraclinique
Bilan infectieux (NFS, CRP, PCT, hémocultures) en cas de sepsis ± frottis sanguin et
goutte épaisse si retour d’une zone d’endémie palustre
Coproculture ± PCR multiplex sur selles :
• indiquée si : diarrhée glairosanglante, diarrhée avec sepsis, diarrhée et retour de
voyage en zone d’endémie, diarrhée dans l’entourage d’un patient atteint de
shigellose, diarrhée en collectivité (recherche de TIAC), diarrhée chez
L’antibiothérapie des diarrhées bactériennes change entre le Collège de pédiatrie, celui de gastro-
entérologie et le Pilly, c’est impossible à retenir et du coup assez peu tombable…
■ Mesures associées
En hospitalisation : isolement contact
Dans tous les cas : éviction de collectivité obligatoire si :
– shigellose, diarrhée à E. coli entérohémorragique
– typhoïde, paratyphoïde
retour en collectivité autorisé après 2 coprocultures négatives à 24 heures
d’intervalle, au moins 48 heures après la fin de l’antibiothérapie
déclaration obligatoire à l’ARS des cas de TIAC
B Diagnostic Diarrhée chronique de l’enfant : principales hypothèses diagnostiques, examens complémentaires pertinents
positif
A Prise en Connaître les principes thérapeutiques de la prise en charge de la maladie cœliaque chez l’enfant
charge
A Diagnostic Connaître les éléments d’interrogatoire et d’examen clinique permettant de s’orienter vers le mécanisme de
positif la diarrhée
Généralités
Diarrhée = émission de selles de consistance anormale (molle, liquide), trop
abondantes et/ou trop fréquentes
chronique si évolution ≥ 3 semaines
première cause en pédiatrie = syndrome de l’intestin irritable = causes fonctionnelles
sont les plus fréquentes
■ Principaux diagnostiques différentiels :
• fausse diarrhée de l’enfant constipé : association de selles molles / dures / encoprésie
• selles molles jaunes de l’enfant allaité au sein
• selles molles vertes de l’enfant sous préparations lactées hydrolysées
• béance / incontinence anale
Orientation diagnostique
Maladie cœliaque
Maladie cœliaque = maladie dysimmunitaire liée à l’ingestion de gliadine (gluten)
• carence martiale
• retard statural isolé, retard pubertaire
• douleurs abdominales isolées, constipation, vomissements
• cytolyse hépatique
Symptômes atypiques
• hypoplasie de l’émail dentaire, aphtes buccaux
• dermatite herpétiforme
• hippocratisme digital
• arthralgies, ostéoporose
■ Enquête paraclinique :
Ne confondez pas les modalités diagnostiques de la maladie cœliaque, complètement différentes
entre l’adulte et l’enfant (chez qui on essaye d’éviter les gestes invasifs comme la FOGD)
■ À noter :
• FOGD avec biopsies duodénales n’est pas obligatoire chez l’enfant
• les anticorps ne sont dosés que chez les enfants consommant déjà du gluten, sinon
faux négatif
• les HLA ne sont plus recherchés pour faire le diagnostic
B Physiopathologie Distinguer origine fonctionnelle, origine organique et origine congénitale de la constipation chez l’enfant
A Diagnostic positif Connaître les caractéristiques cliniques et les éléments de diagnostic différentiel
Généralités
Constipation = stagnation des selles dans le côlon = selles trop rares, souvent
volumineuses et dures, avec exonération douloureuse. Est le plus souvent d’origine
fonctionnelle chez l’enfant
Attention : constipation « aiguë » doit faire évoquer un syndrome occlusif
Au moins 2 critères survenant au moins 1 fois par semaine sur le dernier mois :
• ≤ 2 selles / semaine
• ≥ 1 épisode d’incontinence fécale / semaine
Après 4 ans
• rétention délibérée d’un volume fécal excessif
• exonération douloureuse ou difficile
complications :
– encoprésie : émissions fécales involontaires chez l’enfant > 4 ans
– complications organiques : fissures anales, prolapsus rectal, perturbations de la
motricité colorectale
– complications psychologiques
Orientation diagnostique
■ En faveur d’une cause fonctionnelle :
Majorité des cas
• douleurs anales à l’exonération
• installation inadaptée aux toilettes, accès difficile, rétention fécale à l’école
• faible volume de résidus (lait de mère), excès d’épaississant dans le lait
• antécédents familiaux de constipation fonctionnelle
• prise médicamenteuse
• handicap, contexte psychosocial…
■ En faveur d’une cause organique (5%) :
Doivent toujours être recherchés, au moins cliniquement
– constipation à début néonatal, retard à l’émission du méconium
– météorisme important, épisodes sub-occlusifs répétés, vomissements
– anomalies de la marge anale, du périnée, de la région lombo-sacrée
– cassure staturo-pondérale
– échec d’un traitement symptomatique bien mené
principales causes de constipation organique
• maladie de Hirschsprung
Anomalies neuromusculaires
• pseudo-obstruction intestinale chronique (POIC)
• malformations anorectales
Obstacles anatomiques
• sténoses anales congénitales / acquises
■ Enquête paraclinique :
Prise en charge
■ Prise en charge doit être précoce :
• mesures hygiéno-diététiques :
– apprentissage de l’exonération, réassurance parentale
– siège de WC adapté, plots sous les pieds
– arrêt des médicaments constipant
– hygiène défécatoire avec essai quotidien postprandial
– augmentation des apports en fibres (fruits, légumes, céréales complètes)
• traitement médicamenteux : prescrit si constipation chronique / sévère, en
complément des MHD
– évacuation d’un fécalome par lavements hypertoniques ou laxatifs forte dose
– puis prévention de la ré-accumulation des selles par traitement de fond : macrogol
(PEG) quotidien pendant 4 à 8 semaines en 1re intention
• traitement étiologique : d’une maladie de Hirschsprung par exemple
Suivi nécessaire car constipation fonctionnelle sévère et/ou avec encoprésie est de
mauvais pronostic
A Diagnostic positif Savoir faire le diagnostic à partir de l’interrogatoire et de l’examen clinique des principales pathologies
génito-scrotales
B Prise en charge Principes généraux de prise en charge d’un phimosis et d’un paraphimosis
Phimosis
Prépuce des nouveau-nés n’est souvent pas rétractable pour 2 raisons : adhérences
physiologiques entre gland et prépuce, et présence d’un phimosis = sténose de l’orifice
préputial physiologique
durant l’enfance, libération progressive des adhérences + élargissement de l’anneau
préputial permettent de décalotter le gland
sinon : traitement à partir de 7 à 8 ans : corticothérapie locale durant 6 à 8 semaines
(70 % de succès), puis chirurgie de plastie du prépuce ou circoncision si échec du
traitement local
HÉMATOLOGIE
A Diagnostic positif Connaître la démarche étiologique clinique et biologique devant une anémie
Hémoglobine
Normes d’hémoglobine varient selon âge et sexe. Anémie = baisse de l’hémoglobine < -
2 DS.
12 à 18 ans
Naissance 6 mois 1 an 2 à 6 ans 6 à 12 ans
♀ ♂
Réticulocytes très élevés à la naissance car le passage de l’HbF « fœtale » à l’HbA « adulte »
nécessite de fabriquer des GR très rapidement. Explique aussi le VGM élevé à la naissance car les
automates de laboratoires comptent les réticulocytes comme des GR, et les réticulocytes sont plus
gros (VGM plus élevé) que les GR
Autres lignées
Leucocytes (G/L) 18 11 12 10 9 8
PNN (G/L) 60 % 35 % 32 % 33 % 42 % 54 %
Lymphocytes (G/L) 31 % 56 % 61 % 60 % 50 % 40 %
Diagnostic
■ Symptômes :
• asthénie, difficultés à la prise alimentaire chez le nourrisson, dyspnée d’effort et
troubles scolaires chez l’enfant plus âgé
• pâleur cutanée et muqueuse (lèvres, conjonctives), ou teint « cireux »
• souffle systolique fonctionnel par hyperdébit, tachycardie, hypotension et malaises,
polypnée
• cassure staturo-pondérale si anémie chronique
confirmation biologique en cas de suspicion par NFS
■ Signes de gravité : attention si anémie < 7 g/dL
• nourrisson, antécédents de transfusions
Terrain à risque • maladie cardiorespiratoire, cancer, drépanocytose, immunodépression
• troubles de l’hémostase connus, certains médicaments (AINS, AC…)
Mesures d’urgence
Bilan étiologique
■ Anamnèse :
• antécédents familiaux : hémoglobinopathie, enzymopathie, carence martiale…
• terrain : âge, sexe, ethnie, croissance, antécédents personnels, mode de vie
(alimentation, traitements), voyage à l’étranger….
• mode d’installation de l’anémie et signes fonctionnels
■ Examen clinique :
• recherche de signes de gravité
• recherche de signes orientant vers une cause : syndrome tumoral, signes de carence
martiale…
■ Tableaux cliniques orientant :
Hémolyse aiguë / intravasculaire Hémolyse chronique / intratissulaire
■ Traitement curatif :
Doit associer
• traitement étiologique
• correction des erreurs nutritionnelles
A Diagnostic positif Savoir effectuer un examen clinique chez un patient porteur d’un purpura
A Diagnostic positif Savoir prescrire les examens biologiques en urgence devant un purpura
A Étiologies Connaître les principales étiologies de purpura, dont les causes infectieuses
Généralités
Purpura = extravasation de sang dans les tissus cutanés, sous-cutanés ± muqueux =
maculo-papules rouges ne disparaissant pas à la vitropression. Diagnostic clinique
• pétéchial, ecchymotique • ecchymotique, jamais pétéchial • lésions polymorphes • lésions monomorphes, souvent nécrotiques
• purpura fulminans = au moins 1 lésion ecchymotique ou nécrotique • surveillance rapprochée scopée, bilan
≥ 3 mm de diamètre et d’extension rapide large, prise en charge du choc
Septique
• touche surtout les extrémités • transfert médicalisé en réa
• + signes de sepsis : fièvre, insuffisance circulatoire… • C3G IM ou IV
• atteinte des autres lignées : anémie, fièvre, angine… • prise en charge symptomatique
Hémopathie • syndrome tumoral : ADP, SMG… • hospitalisation en milieu spécialisé
• altération de l’état général • discuter myélogramme
Autre cause • purpura lié à un SHU (HTA, diarrhée sanglante…) • prise en charge selon l’étiologie
grave
Bilan diagnostique
En cas de suspicion de purpura fulminans, aucun bilan clinique ou paraclinique ne doit
retarder l’injection de l’antibiothérapie, urgente
Différence entre le Collège de Pédiatrie et le Pilly, qui dit lui qu’en contexte hospitalier on doit
prélever un bilan paraclinique minimum avant d’injecter l’antibiotique
Bilan clinique
■ Anamnèse :
• antécédents familiaux : thrombopénie ou thrombopathie connue, maladie
dysimmunitaire…
• terrain : âge, sexe, ethnie, antécédents personnels…
• contexte particulier : infection virale récente, retour de voyage, statut vaccinal,
médicament…
• signes cliniques : fièvre, céphalées, douleurs, hémorragie extériorisée, AEG…
■ Examen physique :
• signes de sévérité
• signes orientant vers une étiologie particulière
Bilan paraclinique
■ Bilan de 1re intention :
• systématiquement :
NFS, plaquettes, frottis sanguin : différencie purpura thrombopénique et non-
thrombopénique
bilan d’hémostase (TP, TCA, fibrinogène) : recherche d’une CIVD
créatininémie, urémie, bandelette urinaire
• schizocytes, réticulocytes, test de Coombs direct : si anémie associée
• groupage ABO (2 déterminations), rhésus, RAI : si syndrome hémorragique
• imagerie cérébrale (TDM / IRM) : si céphalées, signe neurologique
■ Prise en charge :
• bilan paraclinique de purpura classique + bandelette urinaire pour dépistage de
l’atteinte rénale. BU à répéter 1/semaine initialement puis 1/mois
• ± échographie abdominale si douleurs abdominales intenses
• ± biopsie cutanée en cas d’incertitude diagnostique
• traitement symptomatique en ambulatoire avec régression spontanée en quelques
semaines
Annexe : pathologies de l’enfant pouvant être déclenchées par une infection virale (rhinopharyngite) :
• purpura rhumatoïde
• purpura thrombopénique immunologique
• synovite aiguë transitoire
• syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes
• adénolymphite mésentérique
B Diagnostic Orientation diagnostique en fonction du contexte et des manifestations associées à une adénopathie de
positif l’enfant
A Étiologies Étiologies spécifiques des adénites aigües, subaiguës et chroniques cervicales de l’enfant
A Paraclinique Indication d’une cytoponction, d’une biopsie, d’une exérèse devant une adénopathie
B Paraclinique Examens biologiques de première intention dans le cadre d’une adénopathie en fonction du contexte
B Paraclinique Examens d’imagerie à pratiquer devant une adénopathie, en fonction du contexte clinique et des examens de
première intention
Généralités
Hypertrophie ganglionnaire banale = très fréquente chez l’enfant
« adénopathie » si hypertrophie ganglionnaire ≥ 1 centimètre
On parle d’adénopathie si taille du ganglion ≥ 1 cm, en le mesurant dans son plus petit diamètre. À
l’inverse, on mesure la taille d’un nodule pulmonaire dans son plus grand diamètre.
Signes cliniques d’alerte qui doivent amener à une consultation spécialisée rapide :
• signes généraux persistants « signes B » : asthénie, fièvre prolongée, perte de poids,
sueurs…
• adénopathie sus-claviculaire
• adénopathie dure, volumineuse, fixée
• augmentation progressive de taille > 3 semaines
Situations d’urgence qui doivent amener à une consultation aux urgences
pédiatriques :
• maladie de Kawasaki
Maladies systémiques • lupus, sarcoïdose, histiocytose…
Autres causes • déficits immunitaires
Examen initial
■ Anamnèse :
• âge de l’enfant
• infection récente, contact avec des animaux, voyage
• vaccination récente, prise médicamenteuse
• topographie et évolutivité de l’adénopathie
• signes associés : fièvre, douleur, asthénie, anorexie, dyspnée, prurit…
■ Examen clinique :
Penser à faire un schéma daté des constatations cliniques
• adénopathies localisées (un ou plusieurs ganglions dans une même aire
ganglionnaire) ou disséminées (dans plusieurs aires ganglionnaires)
Prise en charge
■ Bilan :
• 1re intention : prélèvement bactériologique de la porte d’entrée infectieuse suspectée
± NFS / CRP
• 2e intention : avis ORL si adénopathie cervicale sans cause évidente, IDR / IGRA si
suspicion de tuberculose, sérologie bartonellose si suspicion de maladie des griffes
du chat
• 3e intention : biopsie-exérèse en cas d’échec de l’antibiothérapie
■ Traitement :
• Augmentin probabiliste après bilan de 1re intention, ciblant surtout staphylocoques et
streptocoques, puis ± adaptation fonction des résultats microbiologiques
• jamais de corticothérapie à l’aveugle car adénopathie localisée et inflammatoire peut
être un lymphome de Hodgkin ou un lymphome anaplasique à grandes cellules
Dans certaines situations évidentes (adénopathie inguinale sur érysipèle, adénopathie cervicale sur
angine < 3 ans…) il est licite de ne faire aucun examen complémentaire et de traiter d’emblée si
décision de traitement
Adénopathies disséminées
■ Bilan :
• 1re intention : NFS
syndrome mononucléosique : causes essentiellement infectieuses = sérologies EBV,
CMV, toxoplasmose, parvovirus B19, VIH
B Diagnostic positif Connaître les signes d’appel évocateur d’un déficit immunitaire commun variable
Généralités
Déficits immunitaires héréditaires (DIH) = maladies rares (1/4000), plus de 430 DIH
connus
majorité des DIH sont symptomatiques pendant l’enfance, mais peuvent être
découverts à tout âge
diagnostic précoce est important car permet de réduire les infections et les décès
■ Signes d’appel de DIH :
Antécédents familiaux • antécédents familiaux de DIH
• cassure staturo-pondérale
• eczéma sévère et/ou de localisation inhabituelle
• allergie sévère
Autres signes
• maladie auto-immune (PTI, AHAI…)
• syndrome lymphoprolifératif (adénopathies, hépatosplénomégalie…)
• retard de chute du cordon ombilical > 1 mois
■ À noter :
• fréquence des infections est à pondérer selon le mode de garde : enfants en crèche
font plus d’infections que ceux gardés au domicile
• infections respiratoires virales (bronchiolite), même répétées, ne sont pas un critère de
DIH
Enquête clinique
Doit évaluer :
• signes d’appel de DIH
• croissance staturo-pondérale
• examen ORL, cardiorespiratoire, abdominopelvien, des aires ganglionnaires, cutané
CANCÉROLOGIE
A Diagnostic positif Circonstances et signes cliniques devant faire évoquer une tumeur cérébrale
A Diagnostic positif Circonstances et signes cliniques devant faire évoquer une tumeur abdominale
A Diagnostic positif Circonstances et signes cliniques devant faire évoquer une tumeur thoracique
A Diagnostic positif Circonstances et signes cliniques devant faire évoquer une tumeur osseuse
B Examens Indication et objectifs des examens d’imagerie devant une situation évocatrice de cancer de
complémentaires l’enfant
Généralités
Cancers de l’enfant = maladies rares, 1 % de l’ensemble des cancers, 2500 par an en
France
50 % avant l’âge de 5 ans
prédominance masculine avec sex-ratio 1.2
taux de guérison environ 80 %, car tumeurs très chimiosensibles et prise en charge
pluridisciplinaire
bien meilleur pronostic que les cancers des adultes
mais reste la 2e cause de mortalité entre 1 et 15 ans (après la traumatologie)
40 % d’hémopathies malignes, 60 % de tumeurs solides
Particularités diagnostiques
Être vigilant
Signes d’appel des cancers de l’enfant sont variés et souvent aspécifiques ; ils doivent
être reconnus le plus tôt possible. Découverte possible de manière fortuite, ou plus
souvent par la persistance sous traitement bien mené d’un signe ou d’un symptôme =
doit alerter.
Plus rarement, apparition de signes généraux avec altération de l’état général (asthénie,
anorexie, amaigrissement), qui doivent aussi alerter mais qui sont moins fréquents que
chez l’adulte.
État général longtemps conservé chez l’enfant malgré cancer parfois à un stade avancé
Circonstances diagnostiques
■ En rapport avec la découverte « directe » de la tumeur :
• masse abdominale : lymphome de Burkitt, hépatoblastome, neuroblastome,
néphroblastome…
• tuméfaction des membres : rhabdomyosarcome, sarcome d’Ewing, ostéosarcome…
• adénopathies « froides » (dures, indolores, fixées) : leucémies, lymphomes
• leucocorie : rétinoblastome
• augmentation du volume scrotal : rhabdomyosarcome, tumeur germinale, lymphome,
leucémie
• hématurie : néphroblastome
■ En rapport avec des signes « indirects » de la tumeur :
Démarche diagnostique
Éléments demandés sont fonction des hypothèses diagnostiques formulées ; la
démarche se fait le plus souvent dans un centre de référence en cancérologie
pédiatrique.
■ Examens d’imagerie :
• examens radiographiques standard, très souvent contributifs : radiographie
thoracique, échographie abdominale ± Doppler, radiographies de segments osseux
• examens plus complexes, fonction des résultats initiaux :
– TDM
– IRM : tumeurs du SNC, tumeurs osseuses, tumeurs des tissus mous
– scintigraphie au technétium : tumeurs osseuses
– scintigraphie au MIBG : neuroblastome, phéochromocytome
– TEP au 18-FDG : lymphomes, sarcomes…
■ Examens anatomopathologiques :
• cytologiques : myélogramme si leucémie, ponction ganglionnaire ou tumorale si
lymphome
• histologiques : biopsies percutanées et/ou chirurgicales
Annonce
Annonce d’une maladie grave = retentissement psychologique majeur sur l’enfant et
ses parents, mais est un temps essentiel pour créer une alliance thérapeutique
délivrée par le médecin traitant et/ou une équipe d’onco-hématologie pédiatrique
faite de manière progressive, avec entretiens répétés et rapprochés
de manière adaptée à l’âge et au niveau de compréhension de l’enfant
■ Dispositif d’annonce s’articule en 4 phases :
• temps médical : annonce du diagnostic et des propositions thérapeutiques discutées
en RCP, proposition d’inclusion dans un essai thérapeutique, et écriture d’un Projet
Personnalisé de Soins (PPS) qui décrit le protocole de soins
• temps d’accompagnement soignant : visite du service, présentation de l’équipe
pluri-professionnelle d’accompagnement de l’enfant…
• temps d’accès aux soins de support : psychologue, assistante sociale,
kinésithérapeute…
• temps d’articulation avec la médecine de ville : information du médecin traitant
Un enfant présentant un cancer doit bénéficier d’une Affection de Longue Durée (ALD) au titre de sa
maladie, d’un Projet d’Accueil Individualisé (PAI) s’il nécessite la prise de traitements sur le temps
scolaire, d’un Projet Personnalisé de Soins (PPS) qui décrit le déroulement des soins hospitaliers, et
d’un Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS) si sa maladie handicape sa scolarité.
Leucémies aiguës
Généralités
Leucémies aiguës = cancers les plus fréquents de l’enfant (30 % de tous les
cancers), prédominant entre 2 et 5 ans puis autour de l’adolescence
prolifération médullaire maligne clonale de précurseurs de cellules sanguines
(blastes) bloqués à un stade de différenciation précoce
deux types existent :
– leucémie aiguë lymphoblastique : 80 % des leucémies de l’enfant, lignée B (75 %)
ou lignée T (20 %)
– leucémie aiguë myéloblastique : 20 % des leucémies de l’enfant
Diagnostic
Tumeurs cérébrales
Généralités
Tumeurs cérébrales = tumeurs solides les plus fréquentes de l’enfant (environ 400 cas
par an)
50 % supra-tentorielles (astrocytomes, gliomes, craniopharyngiomes…), 50 % sous-
tentorielles (médullo-blastome, tumeurs malignes du tronc…)
Diagnostic
■ Premier signe clinique = hypertension intracrânienne et ses
symptômes :
• céphalées intenses, en casque, matinales
• nausées et vomissements
• troubles visuels
• chez les nourrissons : macrocéphalie, fontanelle bombée, régression psychomotrice,
regard en coucher de soleil
Attention aux formes frustes, plus fréquentes que les formes classiques = tout
symptôme anormal ou persistant doit conduire à un examen neurologique attentif
Fond d’œil est souvent pris en défaut = toute suspicion d’HTIC doit faire demander
une imagerie cérébrale en urgence, IRM ou TDM à défaut.
■ D’autres symptômes peuvent révéler une tumeur cérébrale de
l’enfant :
• déficit visuel
• comitialité (souvent crises partielles)
• tout signe de localisation neurologique
• trouble endocrinien d’origine centrale
Généralités
Tumeurs abdominales de l’enfant sont un type plus rare que les hémopathies et les
tumeurs cérébrales, mais sont des tumeurs volontiers curables. Sont de plusieurs
types :
• siège rétropéritonéal : néphroblastome, neuroblastome, corticosurrénalome,
tumeurs germinales, phéochromocytome…
• siège intrapéritonéal : hépatoblastome, lymphomes digestifs (garçon de 5 à 10 ans)…
• siège pelvien : tumeurs de l’ovaire (adolescente surtout), tératomes…
au total : neuroblastome, néphroblastome et lymphome B de haut grade = chacun
30 % des tumeurs abdominales de l’enfant
■ Les symptômes possibles sont variés et peu spécifiques :
• augmentation du volume abdominal
• douleurs abdominales, constipation, troubles urinaires
• altération de l’état général
• hypertension artérielle
■ Mais certains signes orientent plus spécifiquement vers une
histologie particulière :
• HTA : neuroblastome (douleur, amines vasopressives, compression), néphroblastome
(compression)
• sécrétion hormonale : corticosurrénalome (sd. de Cushing), tumeur germinale
• sd. opsomyoclonique paranéoplasique (nystagmus multidirectionnel + ataxie) :
neuroblastome
• diarrhée paranéoplasique : neuroblastome par hypersécrétion de VIP
• sd. de Hutchinson (hématomes péri-orbitaires bilatéraux sur métastases orbitaires) :
neuroblastome
• sd. de Pepper (nodules sous-cutanés bleutés + métastases hépatiques) :
neuroblastome
Pour le neuroblastome, bien différencier les manifestations paranéoplasiques (diarrhée, sd.
opsomyoclonique) et les manifestations métastatiques (sd. de Hutchinson, sd. de Pepper)
Stratégie diagnostique
■ Imagerie :
L’imagerie tient une place prépondérante pour l’exploration des tumeurs abdominales :
• ASP : non-indiqué par l’HAS
• radiographie thoracique : parfois indiquée en bilan d’extension
• échographie abdomino-pelvienne + Doppler : examen de référence, réalisé en
première intention
• TDM, IRM : une imagerie en coupe abdominale est toujours réalisée au bilan, +
parfois bilan d’extension complété (TDM pulmonaire pour néphroblastome, IRM
médullaire si neuroblastome compressif…)
• médecine nucléaire : scintigraphie obligatoire dans le bilan d’un neuroblastome :
MIBG si tumeur sécrétante, technétium 99 si non-sécrétante. TDM-TEP réalisée si
lymphome agressif
■ Biologie :
Comprend systématiquement NFS, LDH, ionogramme sanguin, créatinine sanguine et
urémie
• catécholamines urinaires / créatininurie des 24 heures (dopamine, acide
homovanilique, acide vanylmandélique) : systématique pour toute masse
rétropéritonéale, fait la différence entre néphroblastome (négatif) et neuroblastome
sécrétant (positif)
• αFP : si masse hépatique, positif si hépatoblastome
• HCG, αFP et hormones gonadiques : si masse ovarienne, positif si tumeur germinale
• myélogramme ± BOM : si neuroblastome et lymphome (bilan d’extension)
• LCS : si lymphome agressif
■ Documentation histo-cytologique :
Requise pour toute tumeur, sauf pour le néphroblastome typique avec imagerie
compatible et catécholamines urinaires négatives
• biopsie chirurgicale ou percutanée pour la plupart des tumeurs, parfois ponction
cytologique
Néphroblastome
Neuroblastome Lymphome
= tumeur de Wilms
Tumeurs osseuses
Tumeurs osseuses de l’enfant = 2 types principaux, ostéosarcome et sarcome d’Ewing
plus fréquents chez les adolescents, prédominance masculine avec sex ratio 1.4
survie globale 60 à 70 %
Localisation Métaphyses des os longs, « près du genou et loin Diaphyses des os longs, os plats (bassin, côtes)
préférentielle du coude »
INFECTIOLOGIE
A Prévalence, épidémiologie Bactéries les plus fréquentes au cours des infections de l’enfant
Microbiologie pédiatrique
■ Examen direct :
Avec une coloration de Gram, rendu < 1 heure
■ Culture :
Rendu < 24 – 48 heures
■ Résistances bactériennes
France est un des pays avec la plus grosse consommation d’antibiotiques (surtout pour
infections virales ORL) = augmentation des résistances bactériennes
facteurs d’émergence de résistances : utilisation irrationnelle d’antibiotiques,
automédication, mauvaise observance, antibiothérapie systématique devant toute
fièvre…
principales résistances bactériennes :
• pneumocoque (PSDP) = diminution de la sensibilité aux pénicillines par mutation des
PLP
• SARM = par production d’une méticillinase
• EBLSE = par production d’une ß-lactamase / d’une céphalosporinase de haut niveau
Généralités
Principes de traitement
Situations nécessitant une documentation microbiologique (= toutes les infections
sévères) : méningite, pyélonéphrite, pneumonie hospitalisée, pleuro-pneumopathie,
sepsis, endocardite, infection ostéo-articulaire et/ou des parties molles…
autres pathologies : documentation microbiologique uniquement si échecs
d’antibiothérapie renouvelés
■ Situations ne relevant pas d’une antibiothérapie :
• rhinopharyngite aiguë, sinusite maxillaire modérée, otite congestive, otite séreuse
• angine aiguë avant 3 ans, angine aiguë à TDR négatif
• bronchiolite aiguë
• diarrhée liquidienne peu ou pas fébrile
Gastro-entérite aiguë à E. coli Éviction jusqu’à présentation d’un certificat médical attestant de 2 coprocultures négatives à au
entérohémorragique moins 24h d’intervalle et au moins 48h après la fin de l’antibiothérapie
+ à Shigella spp
+ à salmonelle majeure
Impétigo étendu Éviction jusqu’à 3 jours du début d’antibiothérapie si lésions ne peuvent pas être couvertes
Diphtérie Éviction jusqu’à 2 prélèvements de gorge négatifs au moins 24h après la fin de l’antibiothérapie
A Définition Connaître les définitions, les différents types de vaccins, les principaux objectifs de la vaccination, de primo-
vaccination, rappel et rattrapage
A Définition Populations et vaccinations : différencier population générale, population à risque et population plus
particulièrement exposée
B Prise en charge Connaître les modalités de rattrapage vaccinal selon les recommandations en vigueur
A Prise en charge Calendrier des vaccinations en vigueur en France dans la population générale
A Prise en charge Calendrier des vaccinations en vigueur en France dans les populations particulières
Généralités
Vaccins
Vaccin = préparation contenant des substances antigéniques destinées à induire une
immunité active spécifique d’un agent infectieux (bactérie, viral ou parasitaire)
Il existe plusieurs types de vaccin :
• vaccin vivant atténué : fait de l’agent infectieux entier, mais dont la virulence a été
atténuée
• vaccin inactivé (tué) : fait de l’agent infectieux entier, mais inapte à la multiplication
• vaccin sous-unitaire : fait d’antigènes de l’agent infectieux obtenus par modification
ou fabrication
purification poussée des vaccins et « fabrication » des antigènes améliore leur
tolérance et leur sécurité mais réduit leur immunogénicité = besoin d’adjuvants pour
renforcer l’immunogénicité
principal adjuvant est l’aluminium, qui augmente, améliore ou prolonge l’immunité
induite
Certains vaccins peuvent être mélangés dans la même seringue et administrés en une
fois : ce sont les vaccins combinés :
• combinaison hexavalente : DTP / Ca / Hi b / VHB
• combinaison trivalente : vaccin ROR
Bases immunologiques
• entraînent une infection a minima
Vaccins • réponse immunitaire similaire à celle induite par la maladie, mixte humorale et cellulaire
vivants
atténués • virulence importante donc CI si immunodépression ou grossesse
• ne nécessitent qu’une ou 2 doses pour entraîner une protection durable
Calendrier vaccinal
Cf. dernière page du chapitre
Pour tous les nourrissons nés depuis le 01/01/2018, 11 vaccins sont obligatoires :
DTP, Ca, Hi b, VHB, pneumocoque, méningocoque C, et ROR
obligation vaccinale = remboursement 65 % par la CPAM
Recommandations particulières
• personnel soignant, professionnels de la petite enfance
Coqueluche • adultes susceptibles de devenir parents dans les mois ou années à venir
• femme enceinte à partir de 20 SA, ou en post-partum
• personnel soignant
• sujets atteints de maladies chroniques : respiratoires, cardiovasculaires, cancers, immunodépression,
Grippe neurologiques, diabétiques…
• femme enceinte
• entourage des nourrissons < 6 mois présentant des FdR de grippe grave
• patients immunodéprimés
Pneumocoque
• cardiopathie, maladie respiratoire chronique dont asthme, hépatopathie, diabète
(Pneumo 23)
• brèche ostéoméningée
• enfant né dans un pays de forte endémie, dont 1 parent est originaire ou devant y séjourner au moins
1 mois d’affilée
BCG • antécédents familiaux de tuberculose
• enfant résidant en Île-de-France, Guyane ou Mayotte
• toute situation jugée par le médecin comme étant à risque
La durée de contraception après vaccin vivant atténué est un éternel débat : 3 mois selon tous les
collèges, mais 1 mois selon les AMM des vaccins varicelle et rubéole = seuil à retenir.
Contre-indications
■ Contre-indications générales : rares
• tous les vaccins : CI si épisode d’hypersensibilité au vaccin lors de la vaccination
antérieure
• vaccins vivants atténués : CI si déficit immunitaire, immunodépression, cancer en
cours de traitement, infection à VIH avec LT CD4 < 200/mm3, grossesse évolutive
« l’existence d’une maladie fébrile ou d’une infection aiguë modérée à sévère ne
contre-indique pas la vaccination mais peut conduire à la différer de quelques jours »
selon le calendrier vaccinal 2022
■ Contre-indications spécifiques :
• vaccin coquelucheux acellulaire : CI si antécédent d’encéphalopathie d’étiologie
inconnue dans les 7 jours suivant une vaccination antérieure par vaccin Ca
Tolérance et complications
■ Effets indésirables « génériques » :
• réactions locales au site d’injection : douleur, érythème, induration, tuméfaction…
• réactions générales : fièvre, asthénie, irritabilité, troubles du sommeil, céphalées,
arthromyalgies…
– surviennent avec la plupart des vaccins, dans les 24 à 48 heures
■ Effets indésirables spécifiques :
• après vaccin pentavalent ou hexavalent : syndrome hypotonie-hyporéactivité,
syndrome des cris persistants, ou œdème étendu du membre vacciné
• après vaccin ROR : fièvre et éruption cutanée, crises fébriles, thrombopénie,
encéphalite
• après vaccin BCG : ulcération locale avec adénopathie satellite, adénite suppurée,
bécégite généralisée chez l’immunodéprimé
Aucun lien prouvé entre les vaccinations et : mort inattendue du nourrisson, sclérose en plaque,
autisme, myofascite à macrophages…
Modalités d’administration
■ Voie d’administration :
• voie intramusculaire : face antérolatérale de cuisse < 1 an, deltoïde > 1 an ou dès que
marche acquise
■ Méthodes d’analgésie :
• à tous les âges : distraire l’enfant ± EMLA utilisable
• nourrissons : tétée, saccharose sur la tétine
Rattrapage vaccinal
Rattrapage vaccinal = compléter et mettre à jour le calendrier vaccinal d’enfants non-à
jour
principes : protéger en priorité contre les infections les plus sévères, réduire le
nombre d’injections en utilisant des combinaisons vaccinales, et respecter la
tolérance de l’enfant et des parents
■ Priorité doit être donnée à :
• rougeole à tout âge
• coqueluche < 6 mois
• vaccins anti-germes invasifs encapsulés < 2 ans (pneumocoque, Hi b,
méningocoque)
• VHB, HPV, rougeole et coqueluche à l’adolescence
A Identifier une Identifier les situations d’urgence devant une fièvre aiguë chez l’enfant
urgence
A Diagnostic positif Conduire le diagnostic étiologique devant une fièvre chez l’enfant
A Examens Connaître les examens de première intention utiles pour le diagnostic étiologique d’une fièvre aiguë de
complémentaires l’enfant en fonction de l’orientation clinique
A Prise en charge Connaître les indications d’antibiothérapie urgente devant une fièvre sans diagnostic
B Prise en charge Conduite à tenir devant une fièvre aiguë chez le l’enfant de moins de 28 jours
Généralités
Fièvre = symptôme le plus fréquent chez l’enfant
Principale crainte est l’infection bactérienne sévère, dont le risque est inversement
proportionnel à l’âge :
• < 3 mois : risque majeur, toute fièvre isolée est a priori suspecte
• > 3 mois : infections virales prédominent + système immunitaire mature
Physiopathologie
Homéothermie = équilibre entre thermogenèse et thermolyse, régulé par
l’hypothalamus. Si fièvre, le point de régulation est déplacé vers le haut = à 37°C le
corps « pense avoir froid » = thermogenèse pour augmenter la température corporelle,
par des frissons + vasoconstriction
Fièvre = stimule la réponse immunitaire + diminue la croissance bactérienne et virale
Définition de la fièvre
Fièvre si « élévation de la température centrale > 38 °C », « chez un enfant
normalement couvert, dans une température ambiante tempérée, en l’absence d’activité
physique intense » (HAS 2016)
aiguë < 5 jours chez le nourrisson, < 7 jours chez l’enfant
prolongée (chronique) au-delà
■ Par rapport à la fièvre de l’adulte :
• fréquence des causes virales, surtout > 3 mois
• complications propres à la fièvre (CCH)
• efficacité thérapeutique importante des mesures physiques (hydratation…)
Orientation diagnostique
Estimation de la gravité
Le niveau de température ne témoigne pas, à lui seul, de la gravité d’une fièvre !
Orientation étiologique
■ Anamnèse :
• âge de l’enfant
• antécédents infectieux ou non, vaccinations
• facteurs de risque d’infection bactérienne néonatale précoce (< 7 jours de vie)
– PV positif, colonisation urinaire à SGB ou antécédent d’IBNP à SGB
– fièvre maternelle perpartum
– prématurité spontanée
– absence d’antibioprophylaxie adéquate
– liquide amniotique teinté / méconial
– rupture prolongée > 12 heures de la poche des eaux
• circonstances : voyage récent, contage infectieux, prise de traitements
(chimiothérapies…)
• caractéristiques de la fièvre : début brutal ou progressif, symptômes cliniques
associés, durée
■ Examen clinique :
Doit être complet sur un enfant totalement déshabillé (recherche de purpura
fulminans)
■ Bilan paraclinique :
Si pas de critère clinique de gravité, pas d’examen systématique chez un nourrisson de
plus de 3 mois car fréquence des causes virales. Mais toujours bilan orienté si
symptômes spécifiques (BU si orientation urinaire, TDR si orientation angine…)
Mais toute fièvre prolongée = explorations
Si signes de gravité de l’enfant, bilan minimal :
• NFS, CRP/PCT
• BU si fièvre avant 6 semaines (ECBU avant 4 semaines car BU pas fiable)
• ± TDR grippe / virologie nasale si période épidémique
• hémocultures si sepsis ou nourrisson < 6 semaines
• selon les cas
Prise en charge
■ Hospitalisation si :
Terrain à risque (< 6 semaines ++), signes cliniques / biologiques d’infection sévère
■ Antibiothérapie urgente si :
Sepsis ou choc septique, purpura fulminans, neutropénie fébrile, asplénie
■ Prise en charge ambulatoire si :
Enfant non-à risque, avec famille présente et comprenant bien. Informations à donner
sur la durée possible d’une fièvre virale (jusqu’à 5 jours) et sur les signes devant faire
reconsulter
Prise en charge symptomatique : uniquement si fièvre est mal tolérée par l’enfant
• méthodes physiques : déshabillage, boissons fraîches (à volonté, aussi la nuit),
brumisation, ventilation. Autres méthodes (bains tièdes, enveloppements humides…)
sont abandonnées car inconfortables
• traitements médicamenteux :
– paracétamol à privilégier, dose 15 mg/kg toutes les 6 heures
– AINS en 2e ligne, ibuprofène à partir de 3 mois
A Prise en charge Connaître les principes de traitement des rhinites et des rhinopharyngites aiguës
Généralités
Rhinopharyngite = inflammation du pharynx (cavum) et des fosses nasales
première pathologie infectieuse pédiatrique, première cause de consultation en
Pédiatrie
pathologie exclusivement virale ( rhinovirus, coronavirus, VRS, influenzavirus…)
contamination strictement interhumaine par voie aérienne, incubation courte de 48 à
72 heures, contagiosité importante
■ Explications physiopathologiques :
• ventilation nasale exclusive jusqu’à 6 à 12 semaines avec participation sinusienne
• développement immunitaire incomplet à la naissance
• exposition répétée des fosses nasales aux antigènes environnementaux avec
hypertrophie des végétations adénoïdiennes (tonsilles pharyngées)
multiples rhinopharyngites jusqu’à environ 7 ans (traduit la maturation
immunitaire de l’enfant = maladie d’adaptation), puis involution spontanée des
végétations adénoïdes
Diagnostic
Diagnostic CLINIQUE ( pas de recherche bactériologique / virologique), avec
association de :
• rhinite : écoulement nasal antéro-postérieur, obstruction nasale ± gêne alimentaire et
toux
• pharyngite : inflammation de la muqueuse pharyngée
Prise en charge
Orientation : au domicile, pas d’isolement particulier, pas d’éviction obligatoire de
collectivité
■ Traitement :
• symptomatique : désobstruction rhinopharyngée (= lavage des fosses nasales au
sérum physiologique) ± paracétamol si inconfort lié à la fièvre
• étiologique : par antibiothérapie, uniquement en cas de complication bactérienne
■ Contre-indications :
• chez le nourrisson : antitussifs, expectorants, fluidifiants
• avant 15 ans : vasoconstricteurs par voie nasale et/ou générale
A Diagnostic positif Savoir diagnostiquer une sinusite aiguë (examen clinique, démarche diagnostique)
A Diagnostic positif Savoir diagnostiquer une ethmoïdite aiguë chez l’enfant et le nourrisson
B Prise en charge Indications des prélèvements microbiologiques dans les infections naso-sinusiennes
Généralités
■ Tous les sinus ne se développent pas en même temps chez l’enfant :
• sinus ethmoïdal : in utero et/ou pendant les premiers mois de vie
• sinus maxillaire : 3 ans
• sinus frontal : 5 à 10 ans
• sinus sphénoïdal : 10 à 15 ans
Ethmoïdite aiguë
Plus grave des complications des rhinopharyngites de l’enfant de 2 à 3 ans, elle évolue
en 2 stades de gravité croissante : stade fluxionnaire (inflammation localisée) puis stade
suppuré (diffusion de l’infection avec abcès sous-périosté, phlegmon ou cellulite
orbitaire)
Démarche paraclinique
Diagnostic de sinusite est un diagnostic clinique
aucun examen complémentaire biologique / radiologique si rhinosinusite maxillaire
aiguë non-compliquée
Prise en charge
■ Orientation :
• à domicile en cas de rhinosinusite maxillaire aiguë non-compliquée
• évaluation hospitalière ± hospitalisation pour toute sinusite compliquée / pour toute
ethmoïdite
■ Avis ORL si :
• rhinosinusite aiguë compliquée
• ethmoïdite aiguë
• sinusite récidivante / chronique
■ Antibiothérapie :
• rhinosinusite maxillaire aiguë sévère ou compliquée
Indications de l’antibiothérapie • rhinosinusite maxillaire subaiguë avec comorbidités
• sinusite frontale, ethmoïdale, sphénoïdale
Concerne :
• rhinosinusite maxillaire d’origine dentaire
Autres sinusites • rhinosinusite maxillaire avec échec d’amoxicilline
• sinusite ethmoïdale, sphénoïdale
• Augmentin 80 mg/kg/j PO, 10 jours
Sinusite chronique : définie par persistance > 4 mois d’une sinusite maxillaire / frontale,
souvent indolore avec poussées de surinfection. Nécessite avis spécialisé + TDM des
sinus. Rechercher facteurs favorisant : tabagisme passif, mode de garde, foyer
infectieux dentaire…
A Prise en charge Connaître la stratégie et les modalités de traitement des angines érythémateuses et érythémato-
pultacées
A Identifier une urgence Savoir identifier les complications suppuratives locorégionales des angines
Généralités
Angine = infection des amygdales (tonsilles palatines), il en existe 4 formes :
• angines érythémateuses et érythémato-pultacées (prédominantes chez l’enfant)
• angines pseudo-membraneuses
• angines vésiculeuses
• angines ulcéro-nécrotiques
Aspect clinique
■ Diagnostic clinique, reposant sur la coexistence de :
• fièvre de niveau variable
• aspect anormal de l’oropharynx : amygdales congestives ± enduit blanchâtre
détachable
• signes inconstants : adénopathies cervicales sensibles, odynophagie, contage
récent…
En cas d’angine érythémateuse / érythémato-pultacée, l’aspect de l’oropharynx n’est jamais prédictif
de l’origine virale ou bactérienne de l’angine
Le score de Mac Isaac n’est pas validé chez l’enfant de moins de 15 ans
Il n’y a jamais d’angine bactérienne avant 3 ans = jamais de TDR SGA avant 3 ans
Certains éléments aident pour trancher entre étiologie bactérienne et étiologie virale de
l’angine :
Aspect paraclinique
Seul l’examen microbiologique permet de confirmer l’étiologie bactérienne dans le
cadre d’une angine érythémateuse / érythémato-pultacée
Test de Diagnostic Rapide (TDR – Streptotest) lié au streptocoque du groupe A :
– examen de réalisation simple, fait en consultation et lu au lit du patient (< 5
minutes) : écouvillon à la face interne des amygdales
– détecte les antigènes de paroi du streptocoque du groupe A (Streptococcus
pyogenes) avec sensibilité 90 % et spécificité 95 %
– pour tous les enfants avec angine érythémateuse / érythémato-pultacée entre 3 et
15 ans
Culture d’écouvillon pharyngé :
– rarement faite en pratique, rendu des résultats en 24 à 48 heures
Prise en charge
■ Orientation :
Pathologie le plus souvent bénigne, prise en charge au domicile. Hospitalisation avec
avis ORL si enfant fragile ou si complications locorégionales
Attention : éviction de collectivité obligatoire jusqu’à 48 heures d’antibiothérapie si angine à SGA
■ Antibiothérapie :
Justifiée uniquement si la documentation microbiologique est positive (TDR ou
culture d’écouvillon), jamais d’antibiothérapie locale
1re intention : amoxicilline 50 mg/kg/j (max. 2 grammes) en 2 prises par jour per os
pendant 6 jours
2e intention (si allergie aux pénicillines) : cefpodoxime-proxétil 5 jours ou céfuroxime-
axétil 4 jours
3e intention (si allergie aux ß-lactamines) : azithromycine 3 jours ou clarithromycine 5
jours
Traitement symptomatique par paracétamol si douleur ou inconfort lié à la fièvre.
Contre-indication aux AINS et aux corticoïdes car peuvent entraîner des complications
loco-régionales.
B Examens complémentaires Indication des examens d’imagerie devant une otite infectieuse de l’enfant
Généralités
Otalgie : douleur localisée à l’oreille, mais pas toujours liée à l’oreille (otalgies réflexes
par lésions dans les territoires nerveux V, VII, IX, X)
Otodynie : douleur localisée à l’oreille et liée à l’oreille
Otorrhée : écoulement de liquide par le conduit auditif, souvent lié à une otite (moyenne,
externe)
■ Otite : inflammation aiguë ou chronique de l’oreille
• otite externe : infection cutanée du conduit auditif externe
• otite congestive : inflammation tympanique sans épanchement de l’oreille moyenne,
fréquemment réactionnelle à une virose ORL, spontanément résolutive ou évoluant
vers une OMA
• otite moyenne aiguë : infection bactérienne de l’oreille moyenne avec épanchement
rétro-tympanique purulent. Plus fréquente infection bactérienne chez le nourrisson
• otite séromuqueuse : épanchement rétro-tympanique non-inflammatoire constaté à 2
reprises à au moins 3 mois d’intervalle
Présentation clinique
■ Signes d’appel des otites :
• début brutal
Otite congestive
• signes locaux : otalgie (exprimée > 3 ans), irritabilité, pleurs, insomnie…
Otite moyenne aiguë
• signes généraux : fièvre, anorexie, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales…
Toute suspicion d’otite est confirmée par l’examen otoscopique de l’oreille. Examen
clinique permet à lui seul d’affirmer le diagnostic d’otite et d’en préciser le type
À l’otoscopie, il faut analyser :
• membrane tympanique : transparente et de couleur grisée (normale), ou inflammatoire,
perforée ou non
• relief du manche du marteau : absent en cas d’épanchement rétro-tympanique
• triangle lumineux : atténué ou absent en cas d’inflammation tympanique
■ Aspect otoscopique des otites :
• tympan inflammatoire
Otite congestive
• pas d’épanchement rétro-tympanique
• tympan non-inflammatoire
Otite
séromuqueuse • épanchement rétro-tympanique avec tympan ambré, mat, rétracté, parfois niveau liquidien et/ou bulles rétro-
tympaniques
■ Imagerie :
TDM cérébral pour recherche de complication, très rarement nécessaire
■ Explorations fonctionnelles auditives :
En cas d’otite séromuqueuse
■ Avis ORL :
Rarement nécessaire :
• dans tous les cas nécessitant une paracentèse, car réalisée uniquement par l’ORL
• otite séromuqueuse avec retentissement auditif ou choléstéatome
Prise en charge
Orientation : prise en charge ambulatoire le plus souvent, hospitalisation uniquement en
cas de complication ou de terrain à risque
Antibiothérapie
■ Antibiothérapie locale :
Ofloxacine en gouttes auriculaires pendant 7 jours, en cas d’otite externe, d’otite
chronique sur tympan ouvert, ou d’otorrhée purulente sur aérateurs transtympaniques
Remarquez que l’OMA à tympan perforé n’est pas une indication d’antibiothérapie locale mais
d’antibiothérapie par voie générale
■ Antibiothérapie générale :
Uniquement justifiée en cas d’otite moyenne aiguë, à tympan ouvert ou fermé
Pour retenir les doses d’amoxicilline en pédiatrie : on donne une forte dose (80-90 mg/kg/j) en cas de
« collection », quand le pus est contenu dans une cavité (otite, sinusite) parce que la pénétrance de
l’antibiotique est moins bonne. On donne à l’inverse une petite dose (50 mg/kg/j) en l’absence de
« collection », notamment dans l’angine
■ Traitement symptomatique :
Systématique
• paracétamol si fièvre mal tolérée et/ou douleur
• désobstructions rhinopharyngées en cas de rhinopharyngite associée
• AINS non-contre-indiqués, ibuprofène peut être prescrit en cas de douleur intense
(mais attention aux complications locales).
Les AINS sont donc CI dans l’angine et la sinusite mais pas dans l’otite !
Suivi
Guérison clinique est habituelle en quelques jours, mais régression de l’épanchement
rétro-tympanique peut être plus longue (quelques semaines). Réévaluation
systématique à 48-72 heures des enfants > 2 ans chez lesquels aucune antibiothérapie
n’a été débutée
Selon les pédiatres : pas de contrôle systématique des tympans en fin de traitement
Selon les ORL : contrôle systématique des tympans à 4-6 semaines pour recherche
d’otite séromuqueuse (complique 10 à 20 % des OMA), dans un contexte de
préoccupation de Santé Publique vis-à-vis des troubles auditifs de l’enfant
■ Échec thérapeutique :
Défini par la persistance des symptômes 48 – 72 heures après début de
l’antibiothérapie
différence avec la rechute : réapparition des symptômes < 4 jours après la fin de
l’antibiothérapie
Complications
■ Locorégionales :
Nécessite avis ORL + paracentèse
• mastoïdite (1 %) : décollement du pavillon vers le dehors et l’avant avec tuméfaction
rétro-auriculaire, nécessite un TDM
• paralysie faciale périphérique
• labyrinthite, méningite purulente de contiguïté, abcès cérébral, thrombophlébite
cérébrale
Synthèse thrombophlébites cérébrales sur infections ORL : infection bouche les veines les plus
proches
• OMA = thrombophlébite du sinus latéral
• angine (de Vincent surtout) = thrombophlébite de la veine jugulaire interne, ± syndrome de
Lemierre avec emboles septiques pulmonaires
• sinusite = thrombophlébite du sinus caverneux / du sinus longitudinal supérieur
■ Complications systémiques :
• bactériémie
• méningite purulente : liée à une bactériémie (donc complication systémique) et non à
une diffusion locale de l’infection
A Définition Savoir définir les différents types d’infections des voies urinaires simple ou à risque de complication et leur
fréquence respective
A Étiologies Connaître les principaux agents pathogènes à l’origine des infections urinaires et les principaux mécanismes
de résistance aux antibiotiques
A Diagnostic Connaître les critères diagnostiques des cystites aiguës (simple, à risque de complication)
positif
A Diagnostic Connaître les critères diagnostiques des pyélonéphrites aiguës (clinique, biologiques, radiologique) avec ou
positif sans signe de gravité (algorithme)
A Prise en Connaître le traitement des cystites aiguës simple dont suivi et prévention des récidives
charge
Généralités
■ Infection urinaire (IU) :
• non-fébrile = cystite aiguë, infection bénigne localisée à la vessie
• fébrile = pyélonéphrite aiguë, infection potentiellement grave atteignant le parenchyme
rénal
diagnostic d’IU ne peut être affirmé que par l’examen des urines
■ Distinctions IU adultes / enfants :
• fréquence des reflux vésico-urétéraux Iaire / IIaire chez l’enfant
• risque important de bactériémie avant 3 mois de vie
• exclusion des traitements minutes, des sulfamides < 1 mois et des quinolones < 15
ans
Tableaux cliniques
Pyélonéphrite aiguë Cystite aiguë
■ Pyélonéphrite aiguë :
• nouveau-né : syndrome septique sévère, troubles digestifs, ictère possible,
déshydratation aiguë et possibles troubles ioniques
• nourrisson et jeune enfant : à évoquer en cas de fièvre inexpliquée, parfois critères de
gravité
• grand enfant : à évoquer en cas de fièvre élevée, de frissons, de douleurs abdomino-
lombaires, parfois avec quelques SFU
■ Cystite aiguë :
Diagnostic plus souvent évoqué chez la petite fille > 1 an. Récidives très fréquentes,
surtout si trouble mictionnel préexistant ou constipation connue. Parfois fébricule
possible, mais sans signes généraux ni douleurs lombaires. SFU intenses : dysurie,
brûlures mictionnelles, impériosités, pollakiurie, douleurs hypogastriques, parfois
hématurie macroscopique
Ponction lombaire • recommandée < 6 semaines car fréquence des bactériémies / méningites
Pyélonéphrite aiguë
Hospitalisation si : critères de gravité, âge < 6 semaines, risque de mauvaise
observance
en dehors de ces situations, traitement ambulatoire avec réévaluation médicale à J2
Antibiothérapie
Antibiothérapie : évite la dissémination bactérienne, limite les séquelles rénales.
Antibiotiques avec bonne diffusion rénale et urinaire. Débutée dès que possible après
résultats de l’examen des urines (BU ± ECBU), probabiliste initialement puis adaptée
■ PNA à BGN :
• antibiothérapie initiale IV :
– obligatoire < 3 mois : ceftriaxone ou amikacine (si allergie aux C3G)
– obligatoires si signes de gravité : ceftriaxone et amikacine
– pendant 2 à 4 jours selon l’évolution, puis relai PO
Suivi
Habituellement, apyrexie et diminution des symptômes généraux en 48 heures
surveillance surtout clinique, pas d’ECBU de contrôle systématique
réévaluation obligatoire à J2 si traitement ambulatoire
pronostic des PNA à long terme est lié aux séquelles parenchymateuses possibles,
pouvant induire HTA, protéinurie, réduction néphronique
Cystite aiguë
Pathologie bénigne = traitement ambulatoire systématique
■ Antibiothérapie :
• 1re intention : cotrimoxazole PO ou Augmentin PO
• 2e intention : céfixime PO
• pendant 3 à 5 jours
Généralités
Coqueluche = infection bactérienne liée à Bordetella pertussis (bacille de Bordet-
Gengou) et Bordetella parapertussis
bacille Gram négatif très fragile, de culture difficile
pathogène par adhérence sur l’épithélium respiratoire (hémagglutinine) et par
sécrétion de toxines (pertussique, cytotrachéale et dermonécrotique) à tropisme
respiratoire et neurologique
contamination strictement interhumaine par voie respiratoire (gouttelettes),
incubation de 10 jours
contagiosité possible jusqu’à 3 semaines des premiers symptômes en l’absence de
traitement antibiotique
taux d’attaque 75 % en cas de contacts proches et répétés = maladie très
contagieuse
vaccination et maladie ne confèrent qu’une protection moyenne (respectivement 10
et 5 ans)
■ Sujets particulièrement touchés par la coqueluche :
• nourrissons avant l’âge de la protection vaccinale : protection passive par les anticorps
maternels est limitée et très brève, immunité vaccinale acquise à partir de la 2e
injection (4 mois)
• enfants, adolescents et adultes ayant perdu l’immunité vaccinale et/ou liée à la maladie
■ Recommandations vaccinales :
Vaccin obligatoire pour les nourrissons nés depuis le 01/01/2018
Diagnostic
Formes cliniques
■ Coqueluche typique du grand enfant non-vacciné :
N’est pas la plus fréquente car bonne couverture vaccinale infantile en France.
Contagiosité maximale en phase catarrhale et d’état :
• phase d’incubation (10 jours) : cliniquement silencieuse
• phase catarrhale (10 jours) : fièvre absente (maladie toxinique donc non-fébrile), toux
banale avec rhinorrhée, puis devenant tenace avec quintes
• phase d’état (3 à 6 semaines) : accès répétés de toux diurnes et nocturnes, sans
inspiration efficace donc avec congestion puis cyanose du visage, puis reprise
inspiratoire sonore (« chant du coq »). Déclenchement par des stimuli multiples :
déglutition, efforts, cris… ± vomissements
• phase de convalescence (plusieurs mois) : toux non-quinteuse par hyperréactivité
bronchique résiduelle, avec asthénie mais sans contagiosité
■ Coqueluche du nourrisson :
Évolue selon les 4 phases décrites précédemment, mais avec certaines caractéristiques
importantes à noter :
• évoquer la coqueluche devant une toux quinteuse chez un nourrisson non-encore
complètement vacciné ; elle est très rare et atténuée chez l’enfant complètement
vacciné
• quintes mal tolérées avant 3 mois sur les plans cardiorespiratoire (apnée, bradycardie),
neurologique (malaise grave), et digestif (vomissements). Par ailleurs, la toux est
atypique car la reprise inspiratoire sonore manque souvent à cet âge
La coqueluche est une cause de MIN
■ Formes compliquées :
• coqueluche maligne : insuffisance respiratoire décompensée avec tachycardie
(> 200/min), hypoxémie réfractaire et défaillance multiviscérale. Elle est précédée
d’une hyperlymphocytose majeure, et rend compte de la majorité des décès
■ Enquête paraclinique
Tout cas de coqueluche doit être, au mieux, confirmé par un examen paraclinique.
PCR coqueluche : sur mucus de quintes, écouvillon pharyngé ou aspiration
nasopharyngée. Examen de référence lorsque les symptômes datent de moins de 3
semaines, sensibilité 90 % et spécificité 99 %, rendu des résultats < 24 heures
Culture : d’aspiration nasopharyngée sur milieu spécifique (Bordet-Gengou / Regan-
Lowe). Examen réalisé uniquement dans les 2 premières semaines des symptômes,
sensibilité faible et spécificité 100 %, elle permet principalement la surveillance
épidémiologique des souches et l’étude de leur sensibilité aux antibiotiques
Autres examens parfois utiles :
– NFS : peut détecter une hyperlymphocytose majeure annonçant une coqueluche
maligne
– radiographie thoracique : souvent normale, parfois syndrome bronchique (selon
collège de Pédiatrie) ou syndrome interstitiel (selon Pilly)
– jamais de syndrome inflammatoire biologique car maladie toxinique
Prise en charge
Orientation
■ Critères d’hospitalisation :
Antibiothérapie
Représente le traitement étiologique. Initié quand la coqueluche est confirmée, au
maximum dans les 3 premières semaines de la maladie, il permet de diminuer la
contagiosité et d’écourter les symptômes
1re intention : azithromycine per os pendant 3 jours ou clarithromycine per os pendant
7 jours
2e intention (si allergie aux macrolides) : cotrimoxazole per os pendant 14 jours
Par ailleurs : la poursuite du calendrier vaccinal s’impose pour le jeune nourrisson après
guérison, car la maladie n’est pas immunisante dans les premiers mois de vie
• enfants < 11 mois ayant reçu 0 ou 1 dose de vaccin • nourrissons non ou incomplètement vaccinés
• enfants > 11 mois ayant reçu 0, 1 ou 2 doses de vaccin • femmes enceintes
• adolescents et adultes dont la dernière dose de vaccin remonte à plus • sujets atteints de maladies respiratoires chroniques (dont
de 5 ans asthme)
• sujets immunodéprimés
• entourage de nourrissons non-encore vaccinés
A Définition Savoir définir et identifier les cadres nosologiques des infections respiratoires basses chez l’enfant
A Étiologie Connaître les principaux agents infectieux responsables des infections respiratoires basses et leur
fréquence relative chez l’enfant
A Diagnostic positif Savoir faire le diagnostic clinique des infections respiratoires basses
A Paraclinique Connaître les indications à la réalisation d’une radio de thorax chez l’enfant
A Prise en charge Connaître les principes du traitement de première intention des infections respiratoires basses chez l’enfant
Généralités
Bronchiolite = maladie infectieuse exclusivement virale. Toujours < 12 mois. Garçons >
filles
Épidémies automno-hivernales. Touche 30 % des nourrissons tous les ans, taux
d’hospitalisation 3.5 %
Première cause : Virus Respiratoire Syncitial VRS > rhinovirus, métapneumovirus,
influenzæ, parainfluenzæ, coronavirus, adénovirus, entérovirus (surtout printemps / été)
VRS = incubation 2 à 8 jours, associé aux formes graves, élimination virale jusqu’à 4
semaines
Physiopathologie
Contamination interhumaine, manuportée et par les gouttelettes, surtout en collectivité.
■ Évolution en 3 phases :
• multiplication virale : dans les voies aériennes supérieures (rhinite) puis voies
aériennes inférieures = obstruction bronchique ± hyperréactivité bronchique =
sibilants. Parfois lésions des alvéoles = bronchio-alvéolite = crépitants associés.
La présence de crépitants n’exclut pas une bronchiolite
Diagnostic et évaluation
Diagnostic clinique
■ Diagnostic clinique qui doit réunir toutes ces conditions :
• « premier épisode de gêne respiratoire » : voire 2e, rarement
• « chez un nourrisson de moins de 12 mois » : il n’y a pas de bronchiolite après 1 an
• « à toute période de l’année » : les virus responsables sont retrouvés en hiver +++,
mais aussi en été
• « selon la séquence rhinite > signes respiratoires » : toux, sibilants, crépitants ±
détresse respiratoire
• fièvre est inconstante et ne rentre pas dans la définition
Diagnostics différentiels
■ Toujours rechercher :
• anomalies respiratoires connues = maladie respiratoire chronique (mucoviscidose)
• stridor = obstruction des voies aériennes supérieures
• souffle cardiaque, tachycardie, OMI, hépatomégalie = insuffisance cardiaque
(myocardite)
• cassure staturo-pondérale = maladie chronique
• fièvre élevée = infection bactérienne
> 92 % 90 – 92 % < 90 %
SpO2 AA à l’éveil
ou cyanose
Alimentation par rapport aux apports > 50 % < 50 % sur 3 prises Réduction majeure ou aphagie
habituels consécutives totale
Forme légère si présente tous les critères. Forme modérée ou grave dès que présence d’au moins un critère
Paraclinique
Aucun examen nécessaire dans la majorité des cas.
■ Radio de thorax de face :
Si forme grave ou suspicion d’un diagnostic différentiel
signes visibles :
– distension thoracique : hyperclarté des 2 champs, horizontalisation des côtes,
abaissement des coupoles diaphragmatiques, augmentation de l’espace intercostal,
cœur de petit volume
Prise en charge
Hospitalisation
Hospitalisation si : Orientation USI/Réa si :
Domicile • apnées
• SpO2 < 92 %
Orientation Consultation quotidienne si facteurs • épuisement respiratoire (PaCO2 >
• nécessité de nutrition
de vulnérabilité 45, pH < 7.34)
• âge corrigé < 2 mois
• augmentation rapide des besoins en
O2
Fractionnée
Nutrition Fractionnée
± entérale ± hydratation IV
En ambulatoire, intérêt majeur de la libération des voies aériennes par les DRP
répétées, et du fractionnement alimentaire qui évite les vomissements sur efforts de
toux.
Éducation thérapeutique +++
Si forme légère + critères de vulnérabilité : consultation quotidienne par un acteur de
premiers secours
Prévention
■ Objectif :
Réduire l’incidence, différer l’âge du premier épisode, éviter la dissémination du VRS.
A Définition Identifier les cadres nosologiques des infections respiratoires basses chez l’enfant
A Étiologie Connaître les principaux agents infectieux responsables des infections respiratoires basses
A Diagnostic positif Savoir faire le diagnostic clinique des infections respiratoires basses
A Paraclinique Connaître les indications à la réalisation d’une radio de thorax chez l’enfant
A Prise en charge Connaître les principes du traitement de première intention des infections respiratoires basses chez l’enfant
B Prise en charge Savoir réévaluer l’évolution et adapter la prise en charge en cas d’évolution défavorable
A Prévention Connaître les principaux terrains à risque et les principes de la prévention vaccinale
Généralités
Pneumopathie = pathologie pulmonaire, infectieuse ou non
Pneumonie aiguë = pneumopathie infectieuse d’évolution aiguë
Communautaire = infection acquise en ambulatoire, par opposition aux infections
nosocomiales
■ Caractéristiques des PAC chez l’enfant :
• fréquence des tableaux cliniques atypiques, avec signes extra-thoraciques
• fréquence des pneumonies virales
• pneumocoque à évoquer à tout âge
• mycoplasme à évoquer uniquement après 3 ans
■ Épidémiologie :
• infections relativement fréquentes, à recrudescence automno-hivernale
Diagnostic clinique
■ Évoquer une pneumopathie aiguë communautaire si :
• toux fébrile
• et au moins 1 parmi les 3 :
– polypnée
– signes de lutte (détresse respiratoire)
– anomalies auscultatoires pulmonaires : diminution du murmure vésiculaire,
crépitants en foyer, souffle tubaire…
• mais seule la radiographie thoracique peut affirmer le diagnostic
■ Radiographie thoracique :
• radiographie de face en inspiration est l’imagerie de 1re intention ± cliché de profil si
besoin
• indication discutée dans les formes ambulatoires, mais obligatoire si atypies cliniques,
critères de gravité ou évolution défavorable à 48 heures
• images de pneumopathies sont d’apparition précoce : opacité ± systématisée, avec ou
sans bronchogramme aérien, rétractile ou expansive, avec complications ou non
• localisation :
– lobe moyen droit : si opacité efface le bord droit du cœur
– lobe inférieur droit : si opacité efface le diaphragme droit
– lingula gauche (= partie inférieure du lobe supérieur gauche) : si opacité efface le
bord gauche du cœur
– lobe inférieur gauche : si opacité efface le diaphragme gauche
échographie pulmonaire = bon examen pour confirmer la pneumopathie et
rechercher les complications (abcès, épanchement). Peut être proposée en
complément de la radiographie
Orientation étiologique
Virus Pneumocoque Mycoplasme
Opacités mal limitées, bilatérales Opacité systématisée, unilobaire, Opacités mal limitées,
Radiographie
bronchogramme aérien bilatérales
Notez que le pneumocoque chez l’enfant peut entraîner des symptômes extra-pulmonaires sévères
comme un abdomen pseudo-chirurgical ou un pseudo-syndrome méningé, tandis qu’il ne donne
strictement aucun signe extra-respiratoire chez l’adulte
Diagnostic paraclinique
Les enfants ne savent pas expectorer / cracher sur commande, on ne fait donc jamais d’ECBC chez
l’enfant
Diagnostics différentiels
En cas de négativité des examens paracliniques complémentaires :
• processus tumoral / malformatif : opacité expansive, refoulante, sans fièvre…
• hernie diaphragmatique : présence d’anses grêles dans le poumon
• corps étranger : antécédents de pneumopathies au même endroit, absence
d’amélioration clinique
Complications
Épanchement pleural
Suspecté si : échec thérapeutique avec signes thoraciques unilatéraux (immobilité d’un
hémithorax), syndrome pleural liquidien avec matité, douleur thoracique, abolition du
murmure vésiculaire
exsudatif réactionnel si inflammation pleurale isolée : épanchement stérile
exsudatif infectieux si infection pleurale : épanchement purulent riche en bactéries
Confirmation par radiographie thoracique : opacité allant du comblement du cul-de-sac
pleural au « poumon blanc », parfois ligne de Damoiseau concave en haut et en
dedans
± échographie pleurale : évalue le volume de l’épanchement, recherche des cloisons,
repère avant ponction
Abcès
Collection témoignant d’une nécrose tissulaire induite par l’infection, suspectée par
l’échec thérapeutique
confirmé par radiographie thoracique : image aérique avec paroi épaisse ± niveau
liquidien
Prise en charge
■ Orientation :
• hospitalisation si : terrain à risque, signes de gravité, surveillance limitée par
l’entourage
• traitement ambulatoire en l’absence de ces critères : réévaluation médicale à 48 –
72 heures, consignes de reconsultation écrites
isolement respiratoire gouttelettes si hospitalisation, car fréquence des co-infections
virus / bactérie
Traitements médicamenteux
Grande similarité des tableaux bactériens atypiques et viraux = antibiothérapie
probabiliste est justifiée pour tout diagnostic de pneumonie aiguë communautaire
enfant < 3 ans sans signe de gravité : pneumocoque est la bactérie la plus fréquente
– 1re intention : amoxicilline 80-100 mg/kg/j PO en 3 prises, pendant 7 jours
– 2e intention (si allergie aux pénicillines) : C3G injectable
– 3e intention (si allergie aux ß-lactamines) : hospitalisation et traitement adapté IV
Attention : si absence de vaccination ou vaccination incomplète contre Hæmophilius influenzæ b,
traitement par Augmentin PO en 3 prises, pendant 7 jours
enfant > 3 ans sans signe de gravité : pneumocoque et mycoplasme sont les
bactéries les plus fréquentes
– 1re intention si suspicion pneumocoque : amoxicilline 80-100 mg/kg/j PO en 3 prises,
pendant 7 jours
Traitement symptomatique :
• traitement d’une éventuelle détresse respiratoire : position demi-assis, libération des
VAS, oxygénation
• si épanchement : ponction pleurale obligatoire. Drainage pleural si pleurésie
volumineuse et/ou avec cloisons, mauvaise tolérance clinique ou déviation
médiastinale radiologique
• paracétamol 15 mg/kg toutes les 6 heures si douleur et/ou fièvre
• AINS contre-indiqués car favorisent les épanchements pleuraux
Suivi
Surveillance rapprochée si enfant hospitalisé : scope cardio-respiratoire, surveillance
signes de lutte, auscultation répétée…
■ Évolution habituelle :
• principal critère d’efficacité thérapeutique : disparition de la fièvre
• apyrexie habituellement en 24 à 48 heures (pneumocoque), 3 à 5 jours (virus) voire
plus longtemps si mycoplasme. Diminution parallèle de la toux et des signes de lutte
• mais évolution beaucoup plus longue si épanchement pleural associé
Attention : normalisation de la radiographie se fait en environ 1 mois
■ Échec d’antibiothérapie :
Défini par persistance de la fièvre à 48 – 72 heures
• rechercher : antibiotique inadapté, mauvaise observance, complication (pleurésie,
abcès…), diagnostic différentiel
• impose la réalisation de nouveaux examens : radiographie thoracique + hémoculture
+ NFS, CRP, PCT ± échographie pleurale, TDM thoracique…
■ À long terme :
• pneumonie à pneumocoque n’entraîne presque jamais de séquelle
• pneumonie à mycoplasme peut entraîner hyperréactivité bronchique, toux prolongée,
dilatation des bronches
• normalisation de la radiographie thoracique en environ 1 mois, mais pas de contrôle
recommandé
Récidives
■ Causes à évoquer en cas de récidives multiples :
A Prise en charge Principes de prise en charge des sujets contacts et d’isolement du patient
A Prise en charge Savoir que la tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire
Généralités
Tuberculose = environ 5000 cas annuels en France, dont 5 % d’enfants et 5 % de
formes « MDR » ou « XDR »
Depuis l’arrêt de la vaccination obligatoire contre le BCG : légère augmentation des cas
infantiles
Enfant se contamine forcément par le contact avec une personne contagieuse :
risque de contamination significatif si contact supérieur à 8 heures avec un patient
bacillifère, ou supérieur à 40 heures avec un patient non-bacillifère mais avec une
culture positive
• sujet malade bacillifère / avec cavernes • âge < 5 ans, et surtout < 2 ans
• proximité avec le sujet malade (même domicile) • immunodépression
• durée élevée et répétition des contacts • hémodialyse
• confinement des lieux de contact • facteurs génétiques mal connus (voie IL12/INFγ)
• tabagisme actif ou passif associé
Diagnostic
- > 5 mm si immunodéprimé
- > 10 mm si très fort risque de contamination
Enfant vacciné par le BCG
- > 15 mm
- phlyctène
Tuberculose maladie
La tuberculose maladie peut être asymptomatique. Les symptômes sont peu francs et
très aspécifiques, leur caractère traînant et progressif doit alerter :
• infection bronchopulmonaire persistante et résistante aux traitements usuels
• cassure pondérale
• état fébrile ou subfébrile prolongé, parfois sueurs nocturnes
• asthénie majeure
• aspect « pseudo-septique » avec hépatosplénomégalie
Devant toute suspicion de tuberculose maladie = bilan hospitalier avec isolement
« air » présomptif. Diagnostic repose sur un faisceau d’arguments : contage, signes
cliniques, signes radiologiques, et réponse immunitaire positive (IDR ou IGRA).
■ Examens microbiologiques :
Diagnostic de certitude d’une tuberculose pulmonaire repose sur l’identification du
bacille tuberculeux = recherches systématiques sur 3 prélèvements différents :
• expectoration spontanée : à privilégier
• aspiration nasopharyngée, expectoration induite, tubage gastrique : si l’enfant ne
crache pas, rendement microbiologique équivalent pour toutes ces techniques
tuberculose pulmonaire de l’enfant = souvent pauci-bacillaire (direct positif < 20 % /
culture positive < 50 %)
si recherche microbiologique positive = enfant très contagieux = impose un dépistage
autour de lui
■ Imagerie thoracique :
Prise en charge
Toute ITL de l’enfant et toute TM doivent être traitées !
Tuberculose maladie
■ Tuberculose maladie :
Traitée comme chez l’adulte par :
• trithérapie pendant 2 mois : isoniazide + rifampicine + pyrazinamide
• bithérapie pendant 4 mois : isoniazide + rifampicine
éthambutol pendant les 2 premiers mois uniquement si forme bacillifère, tuberculose
disséminée, ou suspicion de bacille résistant à l’isoniazide
corticothérapie pendant quelques semaines uniquement si compression des voies
aériennes supérieures, ou localisation neuroméningée / péricardique
■ Suivi :
• hospitalisation initiale obligatoire pour initiation du traitement, isolement « air » et
surveillance
• surveillance clinique et radiologique au moins mensuelle, parfois plus rapprochée
• surveillance du bilan hépatique toutes les 2 semaines
• prise en charge à 100 % par la Sécurité Sociale = ALD 29 à durée limitée
• toute TM = maladie à déclaration obligatoire : signalement immédiat nominatif au
CLAT puis notification anonyme sur formulaire type à l’ARS
• éviction scolaire obligatoire jusqu’à présentation d’un certificat de non-contagiosité :
donné après négativation de l’examen direct si forme bacillifère initialement, ou après 2
semaines de traitement si forme non-bacillifère
Vaccination anti-tuberculeuse
Partie absente du chapitre « tuberculose » du collège de Pédiatrie, mais présente dans le chapitre
« vaccination », dans le Pilly et dans les annales ECNi = je préfère vous l’adjoindre ici. J’écris ces
paragraphes à l’aide du « PDF vaccinations 2022 » qui est la Bible de la vaccination et la source la
plus à jour.
B Diagnostic positif Connaître les caractéristiques cliniques détaillées des différentes étiologies infectieuses des méningites
purulentes chez l’enfant
B Éléments Connaître les éléments de physiopathologie des méningites, des méningo-encéphalites et des abcès
physiopathologiques cérébraux
A Étiologies Principales étiologies et épidémiologie bactérienne et virale des méningites en fonction de l’analyse du
liquide cérébro-spinal (LCS) et de l’âge du patient
Généralités
Méningite = inflammation des enveloppes protectrices du cerveau et du LCS
causes virales sont les plus fréquentes des méningites infectieuses de l’enfant
■ Principaux virus en cause :
Entérovirus surtout l’été (échovirus, coxsackie virus), plus rarement HHV6, VZV, EBV,
oreillons. Attention à l’HSV
entraîne une méningite « à liquide clair » : LCS non-purulent, avec réaction cellulaire
modérée < 200 éléments/mm3, à formule lymphocytaire ou panachée, et stérile en
culture
• plus fréquent entre 2 et 12 mois de vie, 60 % des • plus fréquent après 12 mois de vie, 60 % des méningites à cet âge
méningites à cet âge
• vaccination VP13 = diminution des méningites à • 4 sérogroupes prédominent en France : B, C, W, Y, avec B majoritaire
pneumocoque, diminution de la résistance aux ATB • sensibilité parfois intermédiaire à l’amoxicilline, mais toujours sensible aux
• sensibilité parfois intermédiaire aux ß-lactamines C3G : traite la méningite + assure l’éradication du portage pharyngé
donc nécessite la détermination des CMI
Les pédiatres et les neurologues ne sont pas d’accord sur la répartition par âge des différentes
bactéries, je vous fais donc ici une petite synthèse des 2 collèges, qui me semble assez logique :
• < 2 mois : E. coli > Streptococcus aglactiæ > Listeria monocytogenes
• 2 mois à 12 mois : Streptococcus pneumoniæ
• 12 mois à 24 ans : Neisseria meningitidis
• > 24 ans : Streptococcus pneumoniæ
Diagnostic
Diagnostic de méningite est urgent = suspecté sur la clinique, puis évaluation de la
gravité, et confirmation par l’étude du LCS obtenu par ponction lombaire
Symptômes
■ Nourrisson :
• points d’appel variés : fièvre élevée isolée, teint pâle ou gris, geignements,
somnolence, cris et pleurs inhabituels, irritabilité, inconsolabilité, refus alimentaire,
vomissements…
• signes neurologiques à rechercher : convulsions, bombement de la fontanelle
antérieure, hypotonie de la nuque (raideur très rare chez le nourrisson), signes de
localisation
• autres foyers infectieux à rechercher : otite moyenne aiguë, pneumonie…
• neurologiques :
– déficit sensitif ou moteur
– crises convulsives récentes et focales
– troubles de la vigilance + signe d’engagement : anomalies pupillaires,
dysautonomie, crises toniques postérieures, décortication ou décérébration
• protéinorachie élevée > 0,5 g/L • protéinorachie normale ou peu augmentée <
Biochimie • glycorachie basse < 0.4 x glycémie 0,6 g/L
• lactates du LCS > 3.2 mmol/L • normoglycorachie
Si examen direct négatif mais suspicion d’une origine • dosage INFα augmenté
bactérienne : • ± PCR entérovirus si orientation
Autres • recherche Ag pneumocoque • ± PCR HSV si signes encéphalitiques
recherches • PCR pneumocoque / PCR méningocoque
• PCR méningocoque sur sang
• PCR méningocoque sur biopsie cutanée
Prise en charge
Méningite bactérienne
Pronostic de l’enfant dépend de la précocité de l’antibiothérapie
Aucun signe clinique ou biologique pris isolément ne permet d’affirmer ou d’éliminer l’hypothèse
d’une méningite bactérienne
■ Orientation :
Hospitalisation systématique dès la suspicion d’une méningite bactérienne
• monitoring cardiorespiratoire non-invasif + pose de voie veineuse systématique
• hospitalisation en réanimation pédiatrique si défaillance hémodynamique / défaillance
neurologique
• sinon, hospitalisation avec surveillance poussée
• isolement « gouttelettes » jusqu’à identification bactérienne puis jusqu’à 24 heures de
traitement en cas de méningite à méningocoque et à Hæmophilius influenzæ
■ Antibiothérapie :
Vise un effet bactéricide rapide dans le LCS = monothérapie de C3G injectable à dose
élevée (= dose méningée) ± traitement anti-inflammatoire
➔avant tout examen si purpura fulminans pré-hospitalier
➔après hémocultures et avant tout autre examen (PL, TDM…) si contre-indication neurologique ou non-neurologique à la PL
➔après bilan large (cf. ci-dessus) en l’absence de contre-indication à la PL
Traitements de référence
Traitements adjuvants :
• dexaméthasone IV : si méningite à pneumocoque, à Hæmophilius, ou si LCS trouble avec examen direct négatif. Débutée au plus
tard dans les 12 heures de l’antibiothérapie, pendant 4 jours
• antalgiques : systématiques
• antiépileptiques : jamais en préventif, uniquement après une première crise convulsive
• monitoring de la PIC + traitement de l’œdème cérébral : si besoin
Méningite virale
Orientation : hospitalisation n’est pas systématique, prise en charge ambulatoire si
forme bénigne
Isolement : aucun
Traitement : symptomatique avec repos, antalgie, hydratation, antiémétiques…
surveillance clinique
Suivi : apyrexie en moins de 7 jours, pas besoin de contrôle du LCS. Pas de suivi
particulier à distance
Suivi
Suivi immédiat
■ Surveillance :
• clinique : hémodynamique, température (apyrexie en 48h sous traitement), état
neurologique…
• paraclinique : NFS, CRP et PCT. Syndrome inflammatoire biologique parfois durable
Faire ou refaire
Pour retenir : on refait plus facilement une imagerie cérébrale (non-invasive) qu’une ponction
lombaire (invasif)
ces symptômes peuvent témoigner d’un empyème, d’un SIADH avec hyponatrémie
et convulsions, ou d’autres complications neurologiques : AVC, hématome sous-
dural, hydrocéphalie…
Suivi à distance
■ Éléments de mauvais pronostic à distance après une méningite :
• retard de mise en route d’un traitement antibiotique
• nourrisson
• pneumocoque
• gravité du tableau neurologique initial : coma, convulsions…
• choc septique
• faible réaction cellulaire, hypoglycorachie, hyperprotéinorachie
■ Après toute méningite (bactérienne et virale) :
• recherche de surdité acquise par ossification cochléaire :
– audiométrie comportementale + potentiels évoqués auditifs + audiogramme à J15
puis tous les 3 mois pendant 1 an
– si bilan retrouve une hypoacousie : consultation ORL + TDM des rochers + IRM
labyrinthique pour recherche d’ossification cochléaire
– si ossification cochléaire : pose d’implants cochléaires en urgence (impossible si
cochlée totalement ossifiée)
• recherche d’autres séquelles : retard de développement psychomoteur,
d’hydrocéphalie, de comitialité…
Méningite à pneumocoque : première cause de surdité acquise chez le nourrisson. La méningite
ourlienne peut aussi entraîner une surdité séquellaire à distance
Antibioprophylaxie anti-méningocoque
On se moque du statut vaccinal des personnes contact : vaccinées ou non, tous les contacts du
patient hospitalisé doivent recevoir une antibiothérapie
Vaccination anti-méningocoque
Réalisée chez les mêmes personnes que celles rentrant dans la définition des cas
contact, sauf si elles sont déjà vaccinées, dans le même délai maximal de 10 jours
suivant l’hospitalisation du patient initial.
■ Différents sérotypes de vaccin méningococcique existent :
• vaccin monovalent C conjugué : si méningite à méningocoque C
• vaccin tétravalent A, C, Y, W135 : si méningite à méningocoque A, Y, ou W135
• vaccin monovalent B : non-recommandé en pratique autour des cas sporadiques, fait
sur avis des autorités sanitaires si épidémie de méningite à méningocoque B
N’oubliez pas que le méningocoque B est la première cause de méningite à méningocoque en
France, je n’ai donc pour ma part jamais trouvé de logique à l’absence de vaccination anti-B
systématique dans l’entourage des méningites à méningocoque B…
B Diagnostic positif Connaître les caractéristiques cliniques détaillées des différentes étiologies infectieuses des méningites
purulentes chez l’enfant
B Éléments Connaître les éléments de physiopathologie des méningites, des méningo-encéphalites et des abcès
physiopathologiques cérébraux
A Étiologies Principales étiologies et épidémiologie bactérienne et virale des méningites en fonction de l’analyse du
liquide cérébro-spinal (LCS) et de l’âge du patient
Généralités
Méningo-encéphalite = inflammation du parenchyme cérébral ± méninges et LCS
causes bactériennes : possibles mais très rares. Lorsqu’une méningite n’est pas
traitée, elle peut se diffuser au parenchyme cérébral et entraîner une méningo-
encéphalite purulente de pronostic très sombre. Diagnostic et traitement rejoignent le
chapitre « méningites » et ne seront pas abordés ici
causes virales et post-virales : existant sous deux formes :
– encéphalite par réplication virale au sein du parenchyme cérébral
Diagnostic
Certains symptômes témoignent d’une atteinte de l’encéphale (= syndrome
encéphalitique) :
• troubles de la vigilance variables et/ou prolongés
• crises convulsives, parfois état de mal épileptique
• troubles mnésiques, troubles du langage, troubles de l’équilibre
• signes de localisation, syndrome pyramidal, atteinte des paires crâniennes
• atteinte hémodynamique (signe de souffrance du tronc cérébral)
symptômes aspécifiques mais devant faire évoquer une encéphalite si associés à de
la fièvre
Bilan paraclinique
■ 1. Imagerie cérébrale :
IRM, ou TDM à défaut
Indispensable en cas de signes évocateurs d’encéphalite, à faire toujours avant la
ponction lombaire, car les signes neurologiques centraux sont une contre-indication
neurologique à la ponction lombaire
si cause herpétique : hypersignaux bilatéraux asymétriques temporo-frontaux en
T2/FLAIR
si cause post-infectieuse : hypersignaux bilatéraux et asymétriques, plus discrets
L’aspect IRM lors d’une méningo-encéphalite n’est corrélé ni à la sévérité clinique ni au pronostic
évolutif
■ 2. Ponction lombaire :
Indispensable, faite après l’imagerie cérébrale si absence de processus expansif
Prise en charge
Devant un syndrome encéphalitique : fièvre + signes neurologiques centraux, l’aciclovir doit être prescrit et donné en urgence chez
l’enfant, avant tout examen paraclinique
Synthèse
B Diagnostic positif Arguments épidémio-cliniques et stratégies d’examens complémentaires pour identifier les principales
pathologies infectieuses des migrants
A Diagnostic positif Connaître les principales pathologies à dépister chez les migrants
A Prise en charge Connaître les principes de la prévention à mettre en place chez les migrants
Généralités
Enfant migrant = « tout enfant qui vit de manière temporaire ou permanente dans un
pays dans lequel il n’est pas né, et qui a acquis d’importants liens sociaux avec ce
pays », UNESCO. Regroupe enfants réfugiés et enfants de migrants économiques
■ Première consultation médicale doit se dérouler dans le mois
suivant l’arrivée :
• examen clinique complet + courbe staturo-pondérale et évaluation nutritionnelle
• courbes de poids et de PC, évaluation du développement psychomoteur
• recherche de psycho-traumatismes
• recueil des vaccinations réalisées
• examens paracliniques :
– NFS, bilan hépatique, glycémie, ionogramme sanguin, bilan rénal, ferritinémie,
électrophorèse de l’hémoglobine
– sérologies VIH, VHB, VHC, recherche d’IST dont syphilis
– recherche d’une grossesse chez l’adolescente
– recherche de tuberculose : radiographie thoracique + IDR ou IGRA
– parasitologie des selles, sérologie anguillulose et bilharziose, recherche de
paludisme
• recherche de paludisme si retour d’un pays d’endémie < 3 mois, ± répété (12 – 24 heures) si négatif
Examens initialement mais forte suspicion
paracliniques • reste du bilan clinique n’est pas systématique, réalisé fonction de la sévérité clinique et de l’orientation
diagnostique
• frottis de
Leishmaniose • adénopathies, moelle
2 – 6 mois Phlébotome • pancytopénie
viscérale HSMG
• sérologie
• polynucléose
• ictère
Leptospirose 7 – 14 jours • conjonctivite • sérologie
• « fièvre
Rickettsiose 7 – 21 jours Tiques • polynucléose • sérologie
boutonneuse »
• phénomènes
Schistosomose 4 – 8 semaines Baignade en eaux douces • hyperéosinophilie • sérologie
allergiques
• myalgies
Trichinose 2 jours – 1 mois Viande contaminée • hyperéosinophilie • sérologie
• œdèmes
• frottis
sanguin
• adénopathies,
Trypanosomose 5 – 20 jours Glossines (forêts) • lymphocytose • goutte
HSMG
épaisse
• sérologie
• asthénie, • hémocultures
Typhoïde 7 – 18 jours Orofécale céphalées • leucopénie • coproculture
• « tuphos » • sérologie
Paludisme de l’enfant
France est le pays européen le plus touché par le paludisme d’importation (environ
1000 par an, 80 % à Plasmodium falciparum)
Bilan
■ Symptômes devant faire évoquer le diagnostic :
• fièvre (90 % des cas) : parfois associée à une co-infection virale ou bactérienne
bénigne qui ne doit pas faire éliminer le paludisme sans l’avoir recherché
• hépatosplénomégalie
• convulsions fébriles, détresse respiratoire aiguë, douleurs abdominales et
vomissements, anémie sévère, ictère…
■ Confirmation paraclinique :
• frottis sanguin + goutte épaisse
• tests de diagnostic rapide : détectant les antigènes palustres, parfois faits en urgence
• techniques de PCR : de plus-en-plus utilisées
• + bilan à la recherche de critères de gravité : NFS, ionogramme sanguin, glycémie,
bilan hépatique, gaz du sang et lactates, ECG
Prise en charge
Prophylaxie anti-palustre
Pour éviter les piqures :
• répulsif non-cutané : pyréthrinoïdes sur la moustiquaire et les vêtements
• répulsif cutané : DEET, citriodiol, IR 3535. Sur la plus petite surface cutanée possible,
en la lavant après, sans jamais enduire les lèvres, paupières, doigts, plaies
– jamais avant 6 mois de vie, toxicité cérébrale
– 1 fois par jour avant 30 mois
– 2 fois par jour avant 12 ans
– 3 fois par jour après 12 ans
Pour éviter le paludisme après une piqure :
Mesures générales
Prévention palustre • cf. ci-dessus
• hygiène quotidienne
Peau, plaies
• savonner et désinfecter toute plaie, même minime
Vaccinations
Mise à jour du calendrier vaccinal avant le voyage ± vaccinations spécifiques à certains
pays :
DERMATOLOGIE
B Prévalence, Connaître l’épidémiologie et les facteurs de risque des dermohypodermites bactériennes non-
épidémiologie nécrosantes et nécrosantes chez l’enfant
A Diagnostic positif Connaître les signes évocateurs de dermohypodermite bactérienne chez l’enfant
A Diagnostic positif Connaître les localisations les plus fréquentes de dermohypodermite bactérienne non-nécrosante et
nécrosantes
A Prise en charge Savoir qu’il faut rechercher une porte d’entrée devant une dermohypodermite
B Suivi et/ou pronostic Connaître les principes du traitement du furoncle et ses complications
Généralités
Infections cutanées superficielles Infections cutanées profondes
= fréquentes et bénignes = rares et potentiellement graves
Infections très fréquentes chez l’enfant. Premier facteur de risque est la varicelle
Impétigo et dérivés
■ Impétigo
= « pustulose » intradermique = infection de la couche cornée à SA ou SGA,
transmission directe manuportée ± auto-inoculation et contagion
Pic d’incidence 0 à 10 ans, plus fréquent l’été
Évolution en plusieurs phases : vésicule > pustule ou bulle fragile > érosion > croûte
mélicérique
Lésions souvent multiples, sur le scalp ou près des orifices naturels (visage surtout)
Parfois adénopathie, jamais de fièvre
■ Ecthyma
= forme d’impétigo chronique et creusant jusqu’au derme = cicatrice à distance
■ Impétiginisation
= infection à SA ou SGA d’une dermatose souvent prurigineuse (varicelle surtout, gale,
eczéma, psoriasis…)
■ Traitement
= nettoyage des lésions eau + savon
+ si forme peu grave = ≤ 6 lésions et ≤ 2 % de surface corporelle et pas d’extension
rapide
mupirocine crème 2 à 3 fois par jour pendant 5 jours
pas d’éviction scolaire si lésions protégeables par pansement
+ si forme grave = > 6 lésions, ou > 2 % de surface corporelle, ou extension rapide, ou
ecthyma
prélèvement bactériologique local (écouvillon)
Augmentin PO 80 mg/kg/j pendant 7 jours, ou céfadroxil (C1G) si allergie
Vaseline sur les lésions pour ramollir les croûtes. Pas d’antiseptique, pas
d’antibiotique local
éviction scolaire jusqu’à 72h du début du traitement si lésions non-protégeables par
pansement
■ Furonculose :
Répétition de furoncles dans le temps
■ Traitement :
Nettoyage des lésions eau + savon
+ si furoncle isolé = incision de l’extrémité pour évacuation du bourbillon, protection de
la lésion avec pansement. Pas d’antibiotique ni d’antiseptique
+ si forme à risque de complication ou forme compliquée = mesures précédentes
prélèvement bactériologique local (écouvillon)
Augmentin PO 80 mg/kg/j pendant 5 jours
si furonculose : Augmentin 7 jours + décolonisation des gîtes bactériens (nez, gorge,
anus, périnée)
Dermohypodermites bactériennes
■ Formes non-compliquées (DHBNN) :
Infections aiguës peau et tissus sous-cutanés + signes inflammatoires classiques +
fièvre + adénopathie fréquente. Rechercher une porte d’entrée
Diagnostics différentiels (sans fièvre, sans douleur) : urticaire, dermite de contact,
cellulite aseptique…
■ Formes compliquées :
Parfois associées entre elles, pouvant engager le pronostic vital
• choc septique
• choc toxinique : surtout sur SGA mais possible aussi sur SA. Associe fièvre, rash
scarlatiniforme, signes de choc distributif et défaillance multi-viscérale
• dermohypodermite bactérienne nécrosante (DHBN) : nécrose des tissus conjonctifs et
adipeux (derme + hypoderme), avec douleur intense disproportionnée par rapport aux
signes locaux
• fasciite nécrosante : DHBN qui dépasse l’aponévrose superficielle
Généralités
■ Exanthème fébrile
= éruption fébrile cutanée de l’enfant (énanthème = éruption muqueuse)
causes infectieuses sont les plus fréquentes chez l’enfant, puis rarement toxidermies
médicamenteuses
Signes en faveur
Petites macules rosées, pâles, Maculo-papules rouges, confluant en plaques bien Maculo-papules rouges, confluant en
bien séparées entre elles séparées par des intervalles de peau saine plaques sans intervalle de peau saine
Rougeole
Maladie infectieuse d’actualité dans les pays développés, évoluant sur un mode
endémo-épidémique
Couverture vaccinale longtemps insuffisante en France
Généralités :
• infection virale : paramyxovirus nommé morbilivirus
• protection des nourrissons jusqu’à 6 mois par les anticorps maternels
• confère une immunité durable
• transmission directe par voie aérienne
• incubation 10 jours
• contagiosité de -5 à +5 jours du début de l’éruption
Diagnostic de rougeole est avant tout clinique car éruption très typique
mais est une MDO donc confirmation paraclinique obligatoire :
– PCR sur sang, salive, sécrétions nasales ou gorge : pendant l’éruption
– sérologie (IgM) : de J3 à J28 de l’éruption
Traitement symptomatique : paracétamol si inconfort, Augmentin si surinfection
bactérienne.
Hospitalisation uniquement si signes de gravité, avec isolement « air »
Nourrissons • contage < 72h : ROR 1 dose d’emblée puis reprise du calendrier vaccinal
de 6 à 11 mois • contage > 72h : IgIV polyvalentes
Mégalérythème épidémique
Généralités :
• infection virale : parvovirus B19
• survient aux alentours de 5 à 14 ans (âge scolaire)
• confère une immunité durable
• transmission directe par voie aérienne
• incubation 7 à 14 jours
Phase d’invasion :
• fièvre isolée élevée (39 à 40°C) d’apparition brutale, bien tolérée
• chute brutale de la fièvre à la phase éruptive
Phase éruptive (3 jours après début de la fièvre) :
• exanthème maculo-papuleux roséoliforme sur visage et tronc, fugaces disparaissant en 24 heures
• apyrexie contemporaine ± crises convulsives hyperthermiques
Complications :
• crises convulsives hyperthermiques liées aux variations brutales de température
• méningite, méningo-encéphalite
Mononucléose infectieuse
Généralités :
• infection virale : EBV (HHV4). Mononucléose = primo-infection par EBV
• survient surtout aux alentours de l’adolescence (« maladie du baiser »), mais possible à tout âge
• confère une immunité durable, récurrences symptomatiques possibles chez l’immunodéprimé
• transmission directe par la salive
• incubation longue de 30 à 50 jours
• contagiosité faible mais très prolongée (jusqu’à 6 mois)
Confirmation diagnostique nécessaire, le plus souvent par une sérologie (IgM et IgG) en
recherche d’anticorps anti-VCA (précoces), anti-EA (précoces mais peu recherchés) et
anti-EBNA (tardifs)
infection précoce = IgM anti-VCA positifs, IgG anti-EBNA négatifs
infection ancienne = IgM anti-VCA négatifs, IgG anti-EBNA positifs
Existe aussi un « MNI-test » = TDR semblable au TDR streptococcique pour les
angines, mais peu utilisé
Hospitalisation requise uniquement si forme compliquée, prise en charge
symptomatique seule
repos au lit avec reprise progressive des activités ± corticoïdes en cure courte si
asthénie intense
traitement symptomatique : paracétamol
traitement étiologique par Augmentin si surinfection ORL
Scarlatine
Généralités :
• infection bactérienne : Streptococcus pyogenes (streptocoque du groupe A) à toxine érythrogène
• constitue la forme bénigne du syndrome toxinique (toxic shock syndrome)
• possible à tout âge, préférentiellement après 3 ans
• confère une immunité durable aux mêmes types toxiniques
• transmission directe par voie aérienne
• incubation 3 à 5 jours
• contagiosité jusqu’à 48 heures du début de l’antibiothérapie
Phase d’invasion :
• fièvre élevée à 39 – 40°C
• angine érythémateuse / érythémato-pultacée avec dysphagie, douleurs abdominales, céphalées…
• adénopathies sous-angulo-mandibulaires
Phase éruptive (24 heures après la phase d’invasion, dure 6 jours) :
Maladie de Kawasaki
Généralités :
• pas une infection : vascularite aiguë primitive des moyens vaisseaux
• possible à tout âge, préférentiellement avant 5 ans (pic à 1 an), plus fréquent chez les enfants asiatiques
Fièvre :
• constante, obligatoire au diagnostic, persistant ≥ 5 jours
• souvent élevée, non-réduite par les antibiotiques ni par les antipyrétiques
5 critères majeurs :
• conjonctivite : bilatérale, non-exsudative, indolore
• atteinte buccopharyngée : chéilite, stomatite, langue « framboisée », pharyngite
• exanthème : scarlatiniforme érythémateux (parfois morbiliforme) sur le tronc, les membres, et le siège avec desquamation précoce
dès J5
• atteinte des extrémités : exanthème scarlatiniforme des extrémités avec œdème, desquamation tardive après J10
• adénopathies : cervicales, supérieures à 1.5 cm, asymétriques
Autres symptômes possibles :
• irritabilité, enfant difficilement examinable
• induration de la cicatrice de vaccination par le BCG chez les enfants vaccinés
• articulations : arthralgies, arthrites
•œil :
uvéite,
rétinite,
OACR
• abdomen : vomissements, douleurs abdominales, hépatite cytolytique, hydrocholécyste, ictère
• poumon : nodules et infiltrats, atteinte pleurale
Non-infectieux = pas une MDO, pas d’éviction scolaire obligatoire, pas d’isolement, pas de vaccination
Moyen mnémotechnique pour retenir les critères de forme typique : A = adénopathies / B = bouche /
C = conjonctivite / D = desquamation / E = exanthème / F = fièvre > 5 jours
Varicelle
Généralités :
• infection virale : VZV (HHV3). Varicelle = primo-infection par VZV
• survient surtout avant 10 ans, mais possible à tout âge. Plus sévère avant 1 an, chez l’adulte, chez la femme enceinte et chez
l’immunodéprimé
• nourrissons protégés jusqu’à 3 à 6 mois par les anticorps maternels
• confère une immunité durable, récurrences symptomatiques possibles chez l’immunodéprimé
• transmission directe par voie aérienne + par les lésions cutanéomuqueuses
• incubation 14 jours
• contagiosité -2 +7 jours du début de l’éruption (jusqu’à cicatrisation de toutes les lésions)
Gingivostomatite herpétique
Généralités :
• infection virale : HSV (HHV1 / HHV2). Gingivostomatite = primo-contact infectant symptomatique
• primo-infection herpétique est le plus souvent asymptomatique
• survient à l’âge préscolaire, majoritairement entre 1 et 4 ans
• confère une immunité partielle, récurrences cliniques possibles à tout âge
• transmission directe par contact avec des lésions ou par contact salivaire
• incubation 5 à 7 jours
• contagiosité possible jusqu’à 3 semaines
Symptômes :
• prodromes : fièvre élevée, dysphagie, hypersialorrhée
• énanthème : buccal, avec vésicules fragiles devenant des érosions douloureuses diffuses (langue, palais, gencives, lèvres…) ±
confluant en plaques recouvertes d’une membrane grisâtre
• + adénopathies, hypersialorrhée, haleine fétide
Complications :
• lésions profuses ulcéro-nécrotiques chez l’immunodéprimé
• syndrome de Kaposi-Juliusberg sur dermatite atopique
• atteintes viscérales herpétiques : méningite, encéphalite, hépatite, kératite…
NÉONATALITÉ
B Diagnostic Évaluation clinique du nouveau-né à terme : critères pédiatriques de maturation d’un nouveau-né à terme
positif
A Prise en charge Promouvoir la qualité des premiers liens affectifs parents-enfant et expliquer les bases de la puériculture
B Diagnostic Reconnaître les situations à risque et les situations pathologiques nécessitant une prise en charge
positif spécialisée
En salle de naissance
Toute naissance = présence d’une personne entraînée (sage-femme / pédiatre) par
enfant, donc plusieurs en cas de naissances multiples. Connaissance du dossier
obstétrical indispensable (ATCD maternels, terme, échographies, suivi de grossesse,
monitoring…)
Évaluation de l’adaptation du nouveau-né à la vie extra-utérine se fait par score
d’Apgar à 1, 5 et 10 minutes de vie. Si ≥ 7/10, adaptation dite « normale ». Si < 7/10
(voire ≤ 3/10 = mort apparente), nouveau-né nécessite des manœuvres de réanimation
(stimulation > aspiration > ventilation > massage cardiaque)
Score d’Apgar
Paramètre 0 1 2
Tonus musculaire Nul Faible, flexion des extrémités Fort, quadriflexion, mouvements actifs
• FC au repos 120 – 160 bpm • respiration normale est nasale, silencieuse, sans signe de lutte,
• TRC thoracique < 3 secondes régulière
• pouls fémoraux symétriques (sinon évoquer coarctation • FR au repos 40 – 60 par minute
aortique) • évaluation des signes de lutte par score de Silverman
• auscultation du crâne recherche un souffle artériel
Particularités non-pathologiques :
• souffle cardiaque avant J2, nécessite échocardiographie
• peau rose voire érythrosique, recouverte du vernix • fontanelles souples, ni déprimées ni bombées
caseosa (blanc graisseux, dans les plis) • antérieure losangique, fermée entre 8 et 18 mois
• desquamation modérée possible • postérieure plus petite, fermée avant 1 mois
• rechercher ictère • sutures mobiles, peuvent parfois se chevaucher à la naissance
Particularités non-pathologiques : • cou doit être mobile, sans orifice de fistule ni masse anormale
• œdèmes des paupières, mains, pieds, scrotum, pubis, • bouche sans fente vélaire ou palatine, frein de la langue non-bref
régressent en quelques jours • yeux normaux, symétrie des reflets cornées, absence de strabisme
• lanugo = fin duvet sur front, dos, épaules permanent / divergent, lueurs pupillaires normales
• grains de milium = microkystes sébacés blanc sur la Parfois saignements :
face • bosse séro-sanguine : fréquente, sous-cutanée entre peau et
• érythème « toxique » = maculo-papuleux transitoire et aponévrose superficielle, bénigne
banal entre J1 et J4 • hématome sous-galéal : entre l’aponévrose superficielle et le périoste,
• livedo par immaturité de la vasorégulation non-limité donc peut diffuser sur toute la tête = parfois volume
• tache « mongoloïde » = bleue ardoisée sur le dos, important donc plus grave
fréquente dans les populations d’Asie + du pourtour • céphal-hématome : entre le périoste et l’os, limité donc bénin, peut
méditerranéen évoluer en calcification
• angiomes plans, pouvant parfois s’atténuer
• hémangiomes, rarement présents à la naissance
• tonus normal, mouvements symétriques spontanés des • rachis palpé et examiné, pas de signe de spina bifida (fossette, touffe
4 membres, riches et harmonieux de poils, lipome, déviation du SIF), sinon échographie médullaire
• éveil calme et facile à obtenir, réactivité à la stimulation • intégrité des membres et souplesse des articulations
vive avec cri franc • recherche de malformations (rares et parfois graves = déformations
• nouveau-né facilement consolable non-réductibles) : syndactylie, polydactylie, hypoplasie des
• bonne ouverture des mains doigts/orteils, pieds bot varus équin
• ROT présents symétriques • recherche de malpositions (fréquentes et bénignes = déformations
• poursuite oculaire débutante, clignement des yeux à la simples réductibles) : pieds varus, clinodactylie
lumière vive • examen des hanches répété, manœuvres de Barlow et Ortolani
• réagit aux bruits / à la voix
Dépistages
Dépistage néonatal de 6 maladies systématiquement : dépistage non-obligatoire
mais fortement conseillé. Ancien Guthrie = réalisé par piqure au talon et recueil de
sang sur un buvard. Réalisé toujours > 48 heures de vie (sinon faux négatifs / faux
positifs possibles). Consentement signé obligatoire des parents, en cas de besoin de
recherche de mutation CFTR.
Intégralement pris en charge par CPAM. Parents avertis uniquement en cas de résultat
anormal
Hypothyroïdie 1/3.500 Physiologie : sécrétion insuffisante de T3/T4 par la thyroïde par dysgénésie (athyréose,
ectopie, hypoplasie) / par trouble de l’hormonogenèse
Symptômes : retard psychomoteur, nanisme avec ostéodystrophie, ictère prolongé,
constipation, hypotonie, fontanelles larges, difficultés à la succion, hypothermie,
macroglossie
Dépistage : dosage de TSH, suspect si élevée, donc ne dépiste que les hypothyroïdies
périphériques. Si élevée, échographie + dosage T4l + scintigraphie
Traitement : T4 dose substitutive
Allaitement
Bénéfices
■ Pour l’enfant :
Bénéfices d’autant plus importants que l’allaitement est exclusif et prolongé
• nourriture constamment adaptée aux besoins physiologiques de l’enfant
• favorise les interactions mère-bébé
Modalités pratiques
Information sur l’allaitement maternel à donner pendant la grossesse :
• démarrage précoce important (idéalement dans l’heure en salle de naissance)
• arrêt tabac et alcool, boissons abondantes, alimentation équilibré, limitation des
excitants (thé, café)
• hygiène des mamelons : lavage quotidien eau + savon ± protection du mamelon par
compresse sèche
• bonne position du nouveau-né : ventre contre celui de la mère, prise correcte du sein,
prise des 2 seins à chaque tétée
Rythme des tétées est déterminé par l’enfant lui-même, en moyenne 8 à 12 tétées par
jour initialement. Enfant repu s’endort ± rots et/ou régurgitations modérées.
Pas besoin de peser l’enfant tous les jours, succès de l’allaitement si :
• bonne prise pondérale : environ 25 grammes/jour le premier trimestre de vie
• mictions et selles pluriquotidiennes
• satisfaction de l’enfant
Perte de poids de l’enfant est physiologique la première semaine de vie
grande règle : perte maximum de 10 % du poids de naissance, qui doit être repris
avant J10 de vie
Si allaitement maternel exclusif : vitamine K1 2 mg PO à l’âge de 4 semaines +
vitamine D 400 à 800 UI par jour (cf. chapitre « Alimentation et besoins du nouveau-
né »).
Complications
Insuffisance de lait : conséquence d’une conduite inappropriée de l’allaitement (tétées
inefficaces, pas assez nombreuses) --> conseils maternels + réassurance
Douleurs du sein et crevasses : conséquence de la friction anormale du mamelon par
mauvais positionnement --> conseils maternels + réassurance ± étaler colostrum/lait sur
le mamelon (cicatrisant)
Engorgement : tension très douloureuse des deux seins, contemporaine de la montée
de lait ± fébricule. Devient pathologique si fièvre franche, douleurs, ou gêne à
l’écoulement du lait --> tire-lait quelques jours
Lymphangite (= mastite) : inflammation du sein, évoluant parfois vers l’infection. Signes
cliniques unilatéraux, inflammation localisée jusqu’à cellulite généralisée du sein --> tire-
lait quelques jours ± AINS
Si infection (= galactophorite), mêmes signes cliniques qu’une mastite + signe de Budin
= présence de pus dans le lait --> tire-lait quelques jours + antibiothérapie + suspension
de l’allaitement sur le sein atteint
Complications de la prématurité
Métabolique • anémie
• hypoglycémie, hypocalcémie
Foie • ictère
• hypoglycémie
RCIU
Petit pour l’Âge Gestationnel PAG = croissance en dessous du 10e percentile de
poids de manière linéaire, et parfois physiologique : un enfant de 2 parents petits et
maigres pourra être sous le 10e percentile de poids sans que cela ne soit pathologique.
PAG sévère si < 3e percentile
Retard de Croissance Intra-Utérin RCIU = trouble de la croissance intra-utérine,
souvent cassure de la courbe de poids, donc nécessite au moins 2 mesures (2
échographies) à 3 semaines d’intervalle. Si on n’a pas 2 échographies, PAG +
altérations du bien-être fœtal (diminution des MAF, oligoamnios, anomalies doppler)
peut faire poser le diagnostic de RCIU
■ Complications :
Diabète
■ Diabète maternel préalable à la grossesse expose à certains
risques :
• malformations congénitales graves : SNC, cœur, squelette. Risque de MFIU et de
prématurité, augmentation des MMH et des détresses respiratoires néonatales
• macrosomie : poids > +2 DS, avec complications obstétricales (dystocie des épaules,
fracture, asphyxie périnatale, lésions du plexus brachial)
• à la naissance : hypoglycémies (par hyperinsulinisme maternel), hypocalcémie,
polyglobulie, ictère
• à long terme : risque de syndrome métabolique (DT2, obésité)
grossesse doit être programmée, cible de normoglycémie en pré-conceptionnel.
Contre-indication aux anti-diabétiques oraux, traitement possible par régime
± insuline
■ Diabète gestationnel :
• survenue postérieure à l’organogenèse = pas de risque de malformation
• mais tous les autres risques persistent
Infections maternelles
■ Herpès :
HSV2 prédominant. Herpès néonatal possible avec ou sans herpès génital maternel
pendant la grossesse. Nouveau-né se contamine par contact avec sécrétions cervico-
vaginales maternelles à l’accouchement ± voie transplacentaire ± en postnatal.
Risque de contamination maximal si primo-infection < 1 mois / récurrence < 7 jours de
l’accouchement
Herpès néonatal existe sous 3 formes si le nouveau-né est contaminé :
• forme cutanéomuqueuse : éruption vésiculo-pustuleuse, ulcérations buccales, kérato-
conjonctivite
Infections materno-fœtales
Infections Néonatales Bactériennes Précoces IBNP = avant J7 de vie, transmission
verticale de l’agent infectieux par voie vaginale ± rupture poche des eaux et lésions de
chorioamniotite. Streptocoque groupe B (Streptococcus aglactiæ) > Escherichia coli
sérotype K1
environ 0.5/1000 chez les nouveau-nés à terme, 3/1000 chez les prématurés
Infections néonatales Bactériennes Tardives IBNT = entre J7 et M3 de vie
Critère 0 1 2
Contexte Accouchement trop rapide (césarienne) Nouveau-né post-terme, FdR d’IBNP Prématurité, absence de
liquide méconial corticoïdes
Diabète maternel
Clinique DRA immédiate qui s’améliore DRA immédiate Non-spécifique DRA très rapide et
progressivement, polypnée ++ d’aggravation progressive
RxT Syndrome interstitiel (liquide pulmonaire se Opacités alvéolaires Opacités Syndrome alvéolaire bilatéral (=
résorbe par l’interstitium pulmonaire) grossières non- alvéolaires collapsus alvéolaire diffus
Scissurite symétriques bilatéral)
Épanchement pleural (= inhalation bilatérale)
B Prise en charge Connaître les principes de la prise en charge d’un ictère du nouveau-né
Diagnostic
Ictère = coloration jaune des téguments, peau et conjonctive, si bilirubine totale > 50
µmol/L.
progresse de haut en bas, ictère dit « sévère » si atteinte des plantes de pieds
Doit être recherché à chaque examen clinique les premiers jours de vie + aux visites de
suivi ensuite, mais détection clinique de l’ictère n’est pas assez sensible
dépistage en maternité par bilirubinomètre transcutané : mesure la concentration
sanguine de bilirubine totale, au moins 1 fois par jour en maternité
sortie autorisée si concentration < 75e percentile
si concentration > 75e percentile = confirmation diagnostique par prélèvement
sanguin
■ Indications de prélèvement sanguin :
• facteurs de risque d’IBNP (dont prématurité)
• bilirubine transcutanée > 75e percentile
• signes d’ictère pathologique
• durée de l’ictère > 1 semaine (enfant à terme) ou > 2 semaines (enfant prématuré)
■ Situations d’urgence en présence d’un ictère :
• urgence symptomatique (toxicité de la bilirubine libre) : ictère nucléaire (=
encéphalopathie)
• urgence liée à une cause grave : allo-immunisation materno-fœtale, atrésie des voies
biliaires
Examen clinique
ictères bénins = toujours à bilirubine libre : ictère simple, ictère au lait de mère
ictères pathologiques = à bilirubine libre ou conjuguée
Stratégie diagnostique
1) confirmer l’ictère = dosage bilirubine totale et conjuguée
+ élimination de causes infectieuses = dosage NFS, CRP, hémoculture, ECBU après
J7 de vie
2) si ictère à bilirubine libre, éliminer allo-immunisation materno-fœtale = dosage NFS,
réticulocytes, groupe sanguin et Coombs direct.
Pas de dosage d’haptoglobine chez le nouveau-né, elle est toujours basse à cause d’une hémolyse
physiologique : à la naissance le nouveau-né remplace l’Hb F par l’Hb A.
• ictère néonatal le plus fréquent, 30 à 50 % des • plus rare, touche 3 % des nouveau-nés allaités au sein
nouveau-nés • lié à la grande quantité d’acides-gras dans le lait maternel, qui inhibent la
• lié à immaturité de glucurono-conjugaison glucurono-conjugaison
• pas de bilan si pas d’indication • toujours exploré car dure > 1 – 2 semaines, bilan normal
Ictères pathologiques
■ Hémolyse :
Hyper-hémolyse est la 1re cause d’ictère pathologique, via plusieurs causes : allo-
immunisations materno-fœtales et hémolyse constitutionnelle.
Les hémoglobinopathies (drépanocytose, thalassémies) ne donnent pas d’ictère néonatal, car le
nouveau-né a assez d’Hb F saine pour compenser quelques semaines
PÉDOPSYCHIATRIE
Généralités
Troubles des comportements alimentaires = maladies chroniques globales
physiopathologie mal connue
facteurs de vulnérabilité + facteurs déclenchants + facteurs d’entretien
Passage d’un TCA à l’autre est très fréquent
Anorexie mentale
Prévalence vie entière = 1 %. Sex ratio 1 garçon / 10 filles, avec début fréquent
pendant l’adolescence
population à risque : adolescentes, sport à contrôle du poids (danse, gymnastique,
boxe), mannequins, maladie chronique, antécédents familiaux de TCA, abus
sexuels…
maladie chronique, évolution favorable 60-70 % des cas, mortalité 1 % par an
bon pronostic si : début à l’adolescence, prise en charge précoce, bonne alliance
thérapeutique
même pronostic chez le garçon et chez la fille
■ Définition selon le DSM5 :
anorexie dite « restrictive » si, dans les 3 derniers mois, absence d’accès
d’hyperphagie, de vomissements provoqués et de comportements de purge
sinon, anorexie dite « hyperphagique / purgative »
dépistage par questionnaire SCOFF
■ En pratique :
Jeune fille qui modifie son alimentation, avec balance omniprésente et cognitions
anorexiques (pensées récurrentes autour du poids / de l’alimentation), déni majeur
± aménorrhée
± comportements de perte de poids : hyperactivité physique, laxatifs, vomissements,
potomanie…
± crises de boulimie
± appauvrissement relationnel, hyperinvestissement scolaire, hypo ou
hyperinvestissement sexuel
■ Complications :
• dénutrition extrême et décès
• conséquences des conduites purgatives : troubles ioniques aigus, lésions dentaires…
• syndrome de renutrition inappropriée en cas de réalimentation trop rapide, avec
troubles ioniques, glycémiques et du rythme cardiaque, prévenu par une
supplémentation phosphorée systématique
• retentissement statural et ostéopénie
• troubles de la fertilité
• troubles psychiques chroniques, addictions
Évaluation médicale
Anamnèse : histoire pondérale, histoire de vie, antécédents, addictions, histoire de la
maladie…
Évaluation somatique : évaluation globale, recherche d’hypotension orthostatique,
évaluation de l’état cutané et du degré de fonte adipeuse et musculaire…
Évaluation psychiatrique : recherche de comorbidités (dépression, tentatives de
suicide, troubles anxieux), analyse du fonctionnement familial…
Diagnostics différentiels : MICI, hyperthyroïdie, diabètes, tumeurs du SNC, achalasie de
l’œsophage, dépression…
Diagnostic d’anorexie mentale = diagnostic positif, n’est pas un diagnostic d’élimination
• IMC < 12.7 (13 et 14 ans), < 13.2 (15 et 16 ans), < 14 (après 17 ans)
• ralentissement idéatoire, confusion
• syndrome occlusif
Cliniques
• bradycardie < 40/min, tachycardie
• PA < 50/80 mmHg, hypotension orthostatique
• hypothermie < 35.5°C, hyperthermie
Boulimie
Prévalence vie entière environ 1 %, mais touche surtout les adolescentes plus âgées.
Prépondérance féminine (sex ratio 1/3), mais population à risque proche de celle de
l’anorexie, rechercher aussi des antécédents de violences sexuelles
Contrairement à l’anorexie, la boulimie n’est pas « visible », les jeunes filles sont très souvent de
poids normal. Pas visible = pas dépistée = troubles psychiatriques comorbides fréquentes + suicide
important
A Diagnostic positif Évaluation du risque, urgence et dangerosité (RUD) à tous les âges de la vie
Généralités
Suicide : mort volontaire, par désir conscient ou non de se donner la mort
Tentative de suicide : acte intentionnel ayant pour but de se donner la mort, sans y
parvenir
Tentative de suicide avortée : TS arrêtée par la personne elle-même
Tentative de suicide interrompue : TS arrêtée par autrui
Conduites suicidaires : comportements par lesquels la personne met délibérément en
danger sa vie
Crise suicidaire : crise psychique pouvant conduire au suicide
Suicidant : personne ayant tenté de se suicider
Suicidaire : personne ayant pour projet le suicide
Suicidé : personne décédée par suicide
Épidémiologie :
• plus fréquent chez les hommes, plus fréquent chez les plus âgés
Suicide • incidence en diminution à tous les âges
• modes les plus fréquents : pendaison > armes à feu > IMV > défenestration
• tentative de suicide de l’adolescent est un acte souvent impulsif pour échapper à une situation vécue comme
insupportable
• pas de profil de personnalité ni psychiatrique type
Adolescent
• fréquence des changements récents ou des facteurs déclenchants, qui doivent alerter
• impact favorable sur l’adolescent suicidaire : capacité familiale à reconnaître la gravité de l’acte, capacité familiale à
reconnaître la souffrance psychologique de chacun
Évaluation
Évaluer l’adolescent dans un climat de confiance en étant empathique : temps seul,
évaluation biopsychosociale, examen clinique complet, retour aux parents
■ Toujours penser à l’échelle RUD :
risque : facteurs de risque de suicide :
• antécédents personnels ou familiaux de TS / de pathologie psychiatrique
• violences subies, familiales, sexuelles, à l’école…
• troubles psychiatriques connus : TCA, psychose, dépression, syndrome post-
traumatique…
• adoption
• dysphorie de genre, spectre LGBT
• consommation de toxiques
• symptômes « flous »
Si facteurs de risque de suicide, il faut poser la question des idées suicidaires à l’enfant
Poser la question des idées suicidaires n’augmente pas la probabilité que l’enfant se suicide !
• hospitalisation non-systématique
Risque suicidaire moyen • évaluation rapide par un professionnel à programmer (CMP, UPED, libéral…)
• éviction des moyens létaux
• hospitalisation obligatoire
Risque suicidaire élevé
• évaluation médicale puis par un professionnel
Prise en charge
Toute TS de l’enfant doit au moins être évaluée à l’hôpital
toute TS de l’enfant devrait par la suite être hospitalisée pour évaluation globale
■ Évaluation somatique :
• aux urgences : examen clinique, recherche des conséquences physiques de la TS,
prévention de la récidive immédiate
• en hospitalisation : recherche de maladie chronique, de consommation de toxiques,
bilan d’IST et test de grossesse, évaluation de la contraception
Prévention
Activities • relations avec les pairs, activités extra-scolaires, prise de toxiques, réseaux…
UROLOGIE ET NÉPHROLOGIE
B Prise en Connaître les principes des traitements symptomatiques d’un syndrome néphrotique
charge
B Paraclinique Connaître l’enquête étiologique d’une protéinurie, d’un syndrome néphrotique, et les indications de la biopsie
rénale chez l’enfant
Généralités
Protéinurie physiologique = composée d’albumine et de protéines de bas poids
moléculaire
protéinurie physiologique totale est < 150 mg/j
albuminurie physiologique est < 30 mg/j
Protéinurie est influencée par position de l’enfant, activité physique, température
corporelle, mais pas par l’âge ni par le gabarit de l’enfant
Le rein excrète habituellement 10 mmol d’albumine par jour, soit 1 gramme par jour. Donc 30 mg/j =
30 mg/g. Et comme 1 g = 10 mmol d’albumine, 30 mg/g = 3 mg/mmol (on divise par 10).
Dépistage pas obligatoire mais proposé à l’entrée au CP (6 ans) et en 6e (11 ans). Fait
par bandelette urinaire, qui ne détecte que l’albumine. Cf. chapitre « infections
urinaires » pour la synthèse des faux positifs et faux négatifs de la BU.
Orientation diagnostique
Protéinuries physiologiques Protéinuries pathologiques
■ Protéinuries physiologiques :
• toujours de découverte fortuite, souvent modérées < 1 g/j, sans symptôme associé
• protéinurie liée à la fièvre / à l’effort : disparition après régression de la fièvre ou
quelques heures après l’effort. Pas de bilan nécessaire si normalisation dans les 1 à 2
semaines
• protéinurie orthostatique : diagnostic fait par BU sur la première miction du matin
(absence de protéinurie). Touche surtout les adolescents maigres, pas de bilan
nécessaire
■ Protéinurie glomérulaire :
1re cause de protéinurie pathologique
• albumine > 50 %, débit abondant > 1 g/L, parfois de rang néphrotique
• ± hypoalbuminémie, œdèmes, hématurie glomérulaire, HTA, insuffisance rénale
• causes possibles :
– syndrome néphrotique idiopathique
– glomérulonéphrite aiguë post-infectieuse (GNA) : syndrome néphritique post-
infection à SGA
– néphropathie à IgA, syndrome d’Alport, vascularite, diabète…
■ Protéinurie tubulaire :
• protéines de bas poids moléculaire (ß-microglobuline, RBP, lysozyme), débit faible <
1 g/L avec albumine toujours < 50 %
• pas d’œdème. ± autres signes d’atteinte tubulaire (syndrome de Fanconi) : polyurie,
perte sodium – potassium – calcium, diabète phosphaté, glycosurie normoglycémique,
acidose métabolique à trou anionique plasmatique normal
• causes : tubulopathies congénitales ou acquises
■ Protéinurie associée à des malformations de l’appareil uro-rénal :
• protéinurie tubulaire ou de réduction néphronique
• causes : hypodysplasies rénales, uropathies, maladies kystiques…
Bilan paraclinique
Généralités
Définition du syndrome néphrotique en pédiatrie :
• protéinurie > 200 mg/mmol (soit > 2000 mg/g soit > 2 g/j) ou protéinurie > 50 mg/kg/j
• et hypoalbuminémie < 30 g/L ou hypoprotidémie < 60 g/L
• pur si : protéinurie sélective, absence d’HTA, absence d’IRA organique, absence
d’hématurie
Notez les grandes différences avec la définition adulte : on parle ici de 2 g/j au lieu de 3 chez l’adulte,
avec une protéinurie exprimée en mg/kg/j, et l’hypoprotidémie entre en compte chez l’enfant
Tableau clinique
■ Terrain particulier :
• surtout garçon de 1 à 10 ans (pic autour de 6 ans)
• facteurs déclenchants possibles : infection, allergie, avec début souvent brutal
■ Principal symptôme :
Syndrome œdémateux généralisé avec œdèmes blancs, mous et indolores, déclives,
prédominant au visage au réveil / aux chevilles le soir. Prise de poids. Parfois tableau
d’anasarque avec ascite, épanchement pleural et péricardique
■ Principales complications (parfois révélatrices) :
• douleurs abdominales +++, asthénie
Hypovolémie • tachycardie, hypotension artérielle, collapsus
• insuffisance rénale aiguë fonctionnelle, hémoconcentration
Démarche paraclinique
■ Anamnèse :
• antécédents personnels et familiaux, infection récente, allergie, médicament…
• examen clinique : œdèmes, pression artérielle, signes extra-rénaux (angine,
infection…)
■ Bilan paraclinique :
• bandelette urinaire, confirmée par rapport protéinurie / créatininurie sur échantillon
• ionogramme sanguin, créatininémie, urémie, albuminémie, protidémie…
Prise en charge
Orientation : hospitalisation parfois nécessaire à la phase initiale pour éducation
thérapeutique / pour prévention et traitement des complications. ± avis néphrologique
si doute ou rechute
■ Traitement :
• étiologique par corticothérapie
• symptomatique :
– prévention des thromboses : maintien d’une euvolémie, parfois HBPM ou aspirine
– régime adapté à la corticothérapie : limité en sucres rapides, en sel, en calories
– restriction hydrique si hyponatrémie
– mise à jour du calendrier vaccinal : vaccin antigrippal annuel, vaccin Pneumo 23
– prise en charge à 100 % en ALD, PAI, éducation thérapeutique
Notez que les diurétiques sont à éviter dans le SNI de l’enfant, alors qu’ils sont le traitement de 1
intention des œdèmes chez l’adulte. C’est lié au fait qu’ils peuvent majorer l’hypercoagulabilité chez
l’enfant
■ Suivi :
• BU quotidienne, montre une disparition de la protéinurie en 1 à 2 semaines
• surveillance des complications
• surveillance de l’évolution de la maladie :
– 90 % de corticosensibilité initiale, mais 80 % de rechute ± corticodépendance
– 10 % de corticorésistance initiale, avec risque d’IRC et de récidive sur le greffon ;
nécessite PBR avec analyses génétiques et adaptation thérapeutique
A Étiologies Connaître les principales causes d’IRA chez l’enfant (SHU, déshydratation, choc…) et les mesures hygiéno-
diététiques de prévention des SHU
Généralités
Rein = organe aux multiples fonctions : homéostasie, équilibre des volumes extra et
intracellulaires, équilibre acido-basique, équilibres ioniques, métabolisme osseux,
métabolisme globulaire…
Créatininémie : environ celle de la mère à la naissance, puis nadir autour de 20 à 30
μmol/L à 1 semaine de vie. Augmente ensuite avec l’âge et la masse musculaire
Orientation diagnostique
IRA fonctionnelle « pré-rénale »
Caractéristiques • urines concentrées avec urée urinaire / urée plasmatique > 10, Na / K < 1
■ Examens complémentaires :
• diagnostiques : NFS, frottis sanguin, haptoglobine, bilirubine, LDH, urée et créatinine
sanguines, ionogramme sanguin, albuminémie, bandelette urinaire (PBR rarement
nécessaire)
• pré-thérapeutiques : bilan pré-transfusionnel
• étiologiques : PCR sur selles pour recherche de shigatoxine
• atteintes extra-rénales : bilan hépatique, lipase, troponines, ECG, IRM cérébrale si
besoin
• diagnostic différentiel : étude du complément, dosage ADAMTS13
■ Prise en charge :
• hospitalisation en milieu spécialisé, évolution spontanément favorable en 1 à 2
semaines
• maintien euvolémie, traitement HTA et troubles ioniques, épuration extra-rénale si
critères, transfusion de CGR si anémie mal tolérée
• suivi : BU et pression artérielle annuelles, néphroprotection, IEC si protéinurie et/ou
HTA
Stade 1 2 3 4 5
2
DFG (mL/min/1.73m ) ≥ 90 60 – 89 30 – 59 15 – 29 < 15
■ Dépistage :
• antécédent de prématurité, de RCIU
Situations nécessitant un dépistage
• cancer, cardiopathie, obésité, maladie systémique, toute maladie chronique
de MRC
• néphropathie, uropathie, traitement néphrotoxique
• mesure de la PA : tous les ans > 3 ans, ou à chaque consultation si situation à risque de
MRC
Modalités du dépistage
• bandelette urinaire : entrée en CP (6 ans) et en 6e (11 ans), ou tous les ans si situation à
risque de MRC
Traitement de • mêmes techniques que chez l’adulte mais transplantation rénale à privilégier
suppléance
• multidisciplinaire, à vie
Suivi
• surveillance développement psychologique et social
Généralités
Hématurie est un motif de consultation fréquent en pédiatrie
1re étape est de confirmer l’hématurie = cytologie urinaire sur miction, affirme
l’hématurie si > 10 hématies/mm3 (soit 1000/mL)
trois grands cadres à distinguer : hématuries urologiques, néphrologiques, et par
troubles de la coagulation
Orientation diagnostique
■ Différencier hématurie urologique et hématurie néphrologique :
• chronologie de l’hématurie a une valeur localisatrice : initiale d’origine sous-vésicale,
totale d’origine sus-vésicale, terminale d’origine vésicale
• sang rouge avec caillots ± signes fonctionnels urinaires, douleurs vésicales = cause
urologique
• sang marron sans caillot = cause néphrologique
■ Autres données à rechercher :
• antécédents personnels et familiaux
• prise de médicament
• effort physique intense récent
• voyage récent, contexte à risque de bilharziose, de tuberculose
Principales causes
• cystite bactérienne (1re cause), rarement mycobactérienne – parasitaire…
• lithiase
• traumatisme / tumeur rénal ou des voies urinaires
• saignement d’un kyste rénal
Origine urologique • hématurie d’effort
• infarctus rénal
• syndrome « casse-noisette » : compression veine rénale gauche entre aorte et artère mésentérique
supérieure
• néphropathies tubulo-interstitielles
• glomérulopathies
Origine • syndrome néphritique aigu
néphrologique • SHU
• syndrome des hématuries récidivantes : syndrome d’Alport, maladie de Berger
Il y a un grand débat entre les collèges sur la définition des hématuries urologiques et
néphrologiques. À mon sens, on parle d’hématurie néphrologique quand les hématies passent
anormalement à travers la paroi glomérulaire, mais pour certain on parle de néphrologique dès que la
cause provient du rein. Selon moi (et le collège de Néphrologie), on ne peut donc pas classer
l’infarctus rénal ou le syndrome casse-noisette dans les hématuries néphrologiques comme le fait le
collège de Pédiatrie…
Généralités
Troubles de la miction = fuites urinaires = motif de consultation fréquent, fuites diurnes
et/ou nocturnes concernent jusqu’à 15 % des 6 – 8 ans.
Fonctionnement vésico-sphinctérien normal = stockage de l’urine à basse pression +
élimination sur commande avec vidange complète de la vessie. Nécessite contraction
du détrusor + relaxation des sphincters lisse et strié, avec intégrité de la commande
neurologique.
Acquisition du contrôle mictionnel par l’enfant est un phénomène physiologique de
maturation de la vessie et des voies neurologiques. L’enfant devient propre entre 18
mois et 3 ans, le jour avant la nuit.
diagnostic d’un trouble mictionnel est clinique. Les troubles sont fonctionnels la
majorité du temps.
Démarche diagnostique
■ Interrogatoire : rechercher
• modalités d’apprentissage et d’acquisition de la propreté, habitudes mictionnelles
• symptomatologie actuelle et passée, évolution du trouble
• utilisation éventuelle de protections et retentissement social du trouble
• ATCD familiaux identiques
• développement psychomoteur
• mesures thérapeutiques déjà mises en place
CARDIOLOGIE ET MALADIES
VASCULAIRES
Généralités
Pression artérielle = mesurée tous les ans à partir de 3 ans + à chaque consultation
chez les enfants à risque Enfants à risque = maladie rénale chronique, ATCD de
coarctation aortique, diabète, obésité, traitement possiblement hypertenseur
■ Seuils à connaître :
• 10e au 90e percentile : PA normale
• 90e au 94e percentile (ou 120/80 à 130/80 chez l’adolescent) : PA élevée persistante
• au-delà du 95e percentile (ou au-delà de 130/80 chez l’adolescent) : hypertension
artérielle, touche environ 3.5 % des enfants
11 – 17 ans 70 + 2 x âge
Repères simples :
• PAS < 60 = toujours anormale
• PAS > 100 avant 10 ans = toujours anormale
■ Règles de mesure de la PA chez l’enfant :
• mesure annuelle à partir de 3 ans + mesure à chaque consultation si facteur de risque
• méthode de référence : manomètre à mercure + stéthoscope
• méthode la plus utilisée : mesure oscillométrique automatique avec brassard adapté
• méthodes parfois utilisées : mesure ambulatoire de la pression artérielle, automesures
tensionnelles
Bilan
■ Confirmation de l’HTA :
Par une ou plusieurs mesures faites selon les recommandations, de manière
systématique ou en présence de symptômes
■ Bilan minimal après confirmation :
Ionogramme sanguin, bilan phosphocalcique, bandelette urinaire, échographie rénale
bilan d’autant plus large que l’enfant est jeune et que l’HTA est sévère
Causes
Avant 10 ans : causes secondaires sont les plus fréquentes
Après 10 ans : HTA essentielle est la plus fréquente, mais est un diagnostic
d’élimination
Coarctation aortique
Traitements
Découverte d’HTA = nécessite de normaliser les chiffres de TA dans l’enfance pour
préserver l’état cardiovasculaire futur
traitement de la cause
maîtrise des apports sodés
traitements intraveineux = si HTA menaçante et non-contrôlée
traitements oraux = en première ligne si HTA chronique, inhibiteurs calciques, ß-
bloquants, IEC…
Généralités
Nouveau-né et nourrisson
■ Naissance = adaptation cardio-circulatoire brutale :
• arrêt de la circulation placentaire
• début de la ventilation pulmonaire : déplissement des alvéoles, résorption du liquide
alvéolaire
• augmentation du débit artériel pulmonaire : par diminution des résistances pulmonaires
• fermeture des shunts : foramen inter-atrial (OD > OG), canal d’Arantius (veine
ombilicale > VCI), canal artériel autour de J3 (artère pulmonaire > aorte)
recherche d’un souffle chez le nouveau-né doit être répétée
souffle peut être banal, mais souffles néonataux sont le plus souvent organiques
Grand enfant
découverte d’un souffle est fréquente
souffles de l’enfant sont le plus souvent fonctionnels, par hyperdébit
Communication inter-ventriculaire
25 %, cardiopathie congénitale la plus fréquente
Communication inter-atriale
« foramen ovale perméable »
10 %, cardiopathie congénitale prédominant chez la fille
Tétralogie de Fallot
10 %, cardiopathie congénitale associée au syndrome de Di-George
Physiopathologie • association de : CIV, dextroposition de l’aorte, sténose infundibulaire pulmonaire et hypertrophie ventriculaire
droite
Symptomatologie • souffle systolique au foyer pulmonaire, lié à la sténose pulmonaire + souffle de CIV
• T4F « rose » : sténose pulmonaire peu serrée donc enfant pauci-symptomatique
• T4F « bleue » : sténose pulmonaire serrée avec cyanose réfractaire, dyspnée, squatting ± malaise de Fallot
aux pleurs / à l’effort : majoration de la sténose pulmonaire avec cyanose majeure, hypotonie et malaise
Coarctation de l’aorte
Cardiopathie congénitale associée au syndrome de Turner
Physiopathologie • rétrécissement de l’aorte = HTA en amont (cœur, bras droit, cerveau), hypotension artérielle en aval (bras
gauche, système digestif, jambes)
• obstacle à l’éjection du VG = hypertrophie VG
• majoration des symptômes à la fermeture du canal artériel, car fermeture de la principale voie de dérivation
Symptomatologie • souffle systolique, souvent perçu dans le dos, parfois en sous-claviculaire gauche ou dans l’aisselle gauche
• pouls fémoraux diminués, PA élevée au bras droit, basse au bras gauche / aux jambes
• nouveau-né : choc cardiogénique à la fermeture du canal artériel
• enfant / adulte : HTA, dyspnée, crampes des membres inférieurs
Physiopathologie • aorte naît du VD et artère pulmonaire naît du VG = les deux circulations sont en parallèle, survie possible
uniquement s’il existe des shunt (CIA ou PCA)
Examen physique
■ Observation de l’enfant :
• recherche d’une dysmorphie faciale, anomalies des OGE, anomalies des extrémités
• recherche de syndromes prédisposant aux cardiopathies congénitales :
– trisomie 21 : CAV (50 %), CIV, CIA, T4F
– syndrome de Turner : coarctation aortique, bicuspidie aortique
– syndrome de Di-George : tétralogie de Fallot
– syndrome de Marfan : dilatation et anévrismes de l’aorte, anomalies valvulaires
• observation de la dynamique respiratoire, de la forme du thorax…
• recherche d’une cyanose : aspect bleuté des téguments (lèvres, doigts) lié à une
hypoxémie avec SpO2 < 80 % habituellement ± hippocratisme digital si hypoxémie
prolongée
– cyanose réfractaire : liée à une cause cardio-circulatoire (shunt D > G),
l’oxygénothérapie ne corrige pas la cyanose
– cyanose non-réfractaire : liée à une cause respiratoire, l’oxygénothérapie corrige la
cyanose
■ Auscultation :
• particularités auscultatoires chez l’enfant :
– 6 foyers : pulmonaire, aortique, tricuspidien, mitral, sous-claviculaire gauche, dorsal
– bruits très frappés
– arythmie respiratoire fréquente, surtout chez le grand enfant
Souffle organique
Souffle fonctionnel
= drapeaux rouges
■ Examens paracliniques :
• avis cardiopédiatrique + échocardiographie : si < 1 an, si souffle organique, si souffle
fonctionnel et antécédents familiaux de cardiopathie
• bilan biologique (BNP, troponines), ECG, radiographie thoracique : non-
systématiques
souffle fonctionnel : aucune surveillance, aucun traitement, aucune restriction
souffle organique : suivi cardiopédiatrique ± traitement percutané / chirurgical
NEUROLOGIE
A Urgence Connaître les principales causes de céphalées nécessitant une prise en charge en urgence et leur présentation
clinique
A Étiologies Énoncer les principales causes des céphalées récentes d’aggravation progressive
A Urgence Discuter l’indication d’une hospitalisation et d’une ponction lombaire devant une céphalée aiguë en connaissant
la pertinence de cet examen
A Paraclinique Indication de l’imagerie devant une céphalée aiguë et chronique chez l’enfant
A Prise en Connaître les principes de traitement et de prise en charge des céphalées primaires en dehors du contexte de
charge l’urgence
Généralités
Céphalées = cause fréquente de consultation en pédiatrie
grand nombre de diagnostics possible, souvent non-graves
mais céphalées peuvent parfois révéler un processus expansif et/ou une HTIC
Démarche diagnostique
Enquête clinique
■ Anamnèse et interrogatoire : conditionné par le développement de
l’enfant
• céphalée : localisation, typologie, intensité, durée, fréquence, symptômes associés
• évolution temporelle des céphalées
• état de l’enfant en dehors des céphalées : croissance, signes endocriniens, signes
d’HTIC, fièvre, asthénie, autre pathologie connue, retentissement, traitements…
• antécédents personnels et familiaux
• éventuels traitements essayés
Enquête paraclinique
Examens paracliniques ne sont pas systématiques, et sont conditionnés à l’enquête
clinique :
• imagerie cérébrale injectée (IRM > TDM) :
– toute anomalie de l’examen neurologique, signes d’HTIC, trouble visuel
– modification récente des céphalées
– vomissements persistants ou en augmentation
– signes d’atteinte hypothalamo-hypophysaire
– retard ou infléchissement statural
• autres examens potentiellement utiles : glycémie capillaire, dosage du CO, sérologies
virales, étude du LCR, fond d’œil, entretien psychologique…
■ Drapeaux rouges :
• céphalées : aggravées la nuit ou le matin, d’aggravation progressive, brutales, unilatérales persistantes,
récemment modifiées…
• aura migraineuse atypique
• crise épileptique surtout focale, maladresse récente
À l’interrogatoire • troubles du comportement, baisse des résultats scolaires
• nausées / vomissements matinaux, persistants ou s’aggravant
• signes endocrinologiques
• crainte parentale
• toute céphalée < 3 ans
• augmentation rapide du PC
• anomalie de l’examen neurologique, de la marche
À l’examen • souffle à l’auscultation de la fontanelle
clinique • troubles visuels : strabisme, BAV, œdème papillaire…
• torticolis
• signes endocriniens
Orientation diagnostique
A Diagnostic Connaître les principaux tableaux cliniques d’une crise convulsive de l’enfant
positif
A Urgence Connaître les signes de gravité à rechercher devant une crise convulsive de l’enfant
A Prise en charge Connaître les principes de prise en charge thérapeutique de première intention d’une crise convulsive de
l’enfant
B Paraclinique Connaître les indications de ponction et d’imagerie cérébrale lors d’une crise convulsive
Généralités
Convulsions = manifestations motrices d’une crise épileptique, mais il existe des crises
épileptiques sans manifestation motrice et donc sans convulsion
Crises épileptiques symptomatiques = d’une cause sous-jacente (malformation, tumeur,
troubles ioniques…)
Maladie épileptique = crises survenant de manière spontanée et récurrente
• à début focal ou à début généralisé
• diagnostiquée dans 3 situations
– plusieurs crises épileptiques spontanées (≥ 2 en 24 heures)
– crise spontanée avec bilan (EEG, imagerie) permettant de prédire un risque de
récidive élevée
– crise spontanée avec bilan permettant de diagnostiquer un syndrome épileptique
connu
Les crises convulsives les plus fréquentes chez le nourrisson et le jeune enfant sont les
crises fébriles (anciennes crises convulsives hyperthermiques)
Bilan clinique
Syncopes convulsivantes • perte de connaissance souvent vagale puis secousses des 4 membres
Mouvements anormaux
Autres malaises
Bilan paraclinique
Dans la majorité des cas, interrogatoire et examen clinique rigoureux éliminent la
plupart des causes nécessitant un traitement en urgence
Attention : aucun intérêt à la glycémie capillaire chez l’enfant > 1 an ayant fait une convulsion sans
critère de gravité, en dehors d’un contexte évocateur (diabète, réveil après resucrage…)
Neuro = dextro, sauf ici, et notez bien que c’est la seule exception à ce dogme
Surtout :
• maladie épileptique débutante
• traumatisme crânien, HSD, HED
Parfois :
Crise convulsive non-fébrile • causes métaboliques : hypoglycémie, troubles ioniques
• AVC ischémique ou hémorragique, thrombophlébite cérébrale
• tumeurs
• HTA, SHU
• abcès cérébral
Pas d’examen complémentaire à visée neurologique en cas de crise fébrile simple, mais il faut faire
des examens si besoin pour rechercher l’étiologie de la fièvre (pyélonéphrite, PFLA, angine…)
Définition de la crise fébrile commence à 6 mois, mais on ne parle de crise fébrile simple qu’à partir
de 1 an car entre 6 et 12 mois, la probabilité d’une infection neuroméningée est plus importante
• syndrome méningé
• crise complexe
Prise en charge
■ Si les convulsions ont déjà cédé :
• traitement antipyrétique si fièvre
• traitement étiologique si possible
Bilan clinique
■ Examen clinique :
• contexte de survenue des crises
• recherche de dysmorphie
• examen neurologique complet
• examen général
■ Évaluation de la gravité de la maladie épileptique :
• liée à sa cause : maladie épileptique liée à une malformation cérébrale, à une
tumeur…
• liée aux caractéristiques des crises épileptiques : chutes traumatisantes, crises
prolongées…
• liée aux comorbidités : régression psychomotrice, TDAH…
Bilan paraclinique
■ Électro-encéphalogramme :
Systématique en cas de suspicion de maladie épileptique
• veille et sommeil
• un EEG inter-critique normal n’élimine pas le diagnostic de maladie épileptique
• mais des anomalies EEG peuvent être observées en l’absence de maladie épileptique
■ IRM cérébrale :
Non-systématique
• réalisée uniquement si crises épileptiques focales, retard psychomoteur, signes
neurologiques focaux, critères de gravité ou pharmacorésistance
Grandes étiologies
■ Comment sont classées les maladies épileptiques :
• selon le type de crise > selon le type d’épilepsie > selon le syndrome épileptique
• selon l’âge de survenue, la sémiologie et les résultats EEG
• selon les causes : structurelle, génétique, infectieuse, métabolique, immune, inconnue
■ Épilepsie-absence de l’enfant :
Epilepsie généralisée idiopathique
• 5 à 10 % des épilepsies de l’enfant, débute vers 5 ans et disparaît souvent avant
l’adolescence
• absence pluriquotidiennes, favorisées par l’hyperpnée
• EEG indispensable au diagnostic, montrant des bouffées de pointes-ondes
généralisées synchrones à 3 Hz, de début et de fin brutaux concomitantes des
absences
• attention aux troubles attentionnels fréquemment associés
• pronostic bon, pharmacosensible
B Prise en charge Principes de prise en charge des troubles du sommeil chez l’enfant
A Diagnostic positif Signes cliniques révélant une hypertrophie des végétations adénoïdes de l’enfant
A Diagnostic positif Signes cliniques révélant une hypertrophie amygdalienne obstructive de l’enfant
Généralités
Troubles du sommeil = motif fréquent de consultation en pédiatrie, surtout les insomnies
du jeune enfant
■ Spécificités du sommeil de l’enfant :
• enfant dort plus qu’un adulte et à des moments différents
• durée normale du sommeil diminue avec l’âge :
– nouveau-né : dort 16 heures par jour sans périodicité jour/nuit
– à 6 mois : apparition de la périodicité jour/nuit
– à 12 mois : 12 heures de sommeil nocturne + siestes
– à 3 – 5 ans : disparition des siestes
• architecture du sommeil évolue avec l’âge : sommeil paradoxal et sommeil léger
diminuent pendant la 1re année de vie
Troubles du sommeil
■ Définitions :
• trouble du sommeil : phénomène perturbant le cycle du sommeil
• dyssomnies : perturbations de la quantité, qualité ou des horaires du sommeil
– regroupe les insomnies, troubles du rythme circadien et hypersomnies
• parasomnies : phénomènes anormaux survenant lors du sommeil
– regroupe les cauchemars, terreurs nocturnes et somnambulisme
■ Hypersomnies :
• hypersomnie idiopathique survient > 10 ans, avec somnolence diurne excessive sans
autre symptôme
• principales causes : insuffisance de sommeil, hypersomnie due à des toxiques
(alcool, drogues), causes centrales rares (narcolepsie)…
• échelle d’Hepworth pédiatrique > 15 fait le diagnostic d’hypersomnie
• polysomnographie élimine un SAOS, TILE peut rechercher une narcolepsie
Définitions
Syndrome d’apnées obstructives du sommeil = épisodes répétés de collapsus des voies
aériennes supérieures entraînant des apnées ou hypopnées pendant le sommeil
SAOS défini par index d’apnées/hypopnées (IAH) ≥ 1.5 par heure
– léger si IAH entre 1.5 et 5 par heure
– modéré entre 5 et 10 par heure
Conséquences
■ Conséquences du SAOS sont variables et parfois sévères :
• morbidité neurocognitive : hyperactivité, irritabilité, voire véritable TDAH entraînant
parfois des difficultés et/ou un retard scolaire + mauvaise qualité du sommeil
• morbidité cardiovasculaire : moins importante que chez l’adulte, mais augmentation
possible de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle
• morbidité métabolique : dérégulation des systèmes glucidique et lipidique
Bilan clinique et paraclinique
Symptômes cliniques évocateurs :
• antécédent parental,
tabagisme passif
• plainte d’un adulte • plainte d’un adulte
• respiration bruyante, • cernes • rétromaxillie, rétromandibulie
difficile, buccale • troubles des apprentissages • déviation de la cloison nasale
• endormissement trop facile • baisse des performances scolaires • respiration buccale
Critères • sommeil agité • troubles posturaux • palais étroit
mineurs • réveils nocturnes brefs • réveils difficiles • malposition dentaire
répétés • céphalées matinales • macroglossie
• parasomnies • somnolence diurne • position anormale de la langue
• sueurs nocturnes • respiration buccale • frein de langue court
• position anormale de • rhinite chronique
sommeil
• énurésie secondaire
La polygraphie ventilatoire n’est presque jamais réalisée chez l’enfant, contrairement à l’adulte
Prise en charge
■ Adéno-amygdalectomie :
Traitement de 1re intention pour les SAOS modérés ou sévère chez l’enfant > 3 ans
correction totale de l’obstruction dans 70 % des cas en l’absence de comorbidité
■ Traitement anti-inflammatoire local :
Corticoïde + anti-leucotriène par voie nasale pendant 3 mois, traitement du SAOS
résiduel modéré malgré chirurgie
■ Pression positive continue :
Traitement du SAOS résiduel sévère malgré chirurgie
■ Traitement orthodontique :
Si malposition dentaire ou anomalie orthodontique
70 % des SAOS de l’enfant sont de rémission spontanée avec la croissance !
PNEUMOLOGIE
A Urgence Savoir reconnaître les signes de détresse respiratoires suite à l’inhalation d’un corps étranger chez l’enfant, ou
en cas d’épiglottite de l’enfant
A Diagnostic Éléments d’orientation devant une insuffisance respiratoire aiguë chez l’enfant
B Paraclinique Connaître la stratégie d’exploration en imagerie devant une détresse respiratoire du nourrisson et de l’enfant
A Urgence Connaître les premiers gestes chez l’enfant ayant une détresse respiratoire d’origine ORL
Généralités
Dyspnée : perception anormale désagréable de la respiration. Description d’une
respiration désagréable n’est pas possible chez le nourrisson = souvent l’entourage est
alerté par respiration rapide, accès de toux, bruits respiratoires, signes de lutte,
difficultés alimentaires…
Détresse respiratoire aiguë (définition) : si présence de signes de lutte. La DRA est
dite « décompensée » si s’accompagne de signes de faillite : troubles de la vigilance,
bradycardie ou tachycardie, cyanose, sueurs, épuisement respiratoire…
insuffisance respiratoire aiguë (définition) : si présence d’une hypoxie tissulaire, liée à
hypoxémie, défaut de transport de l’oxygène (anémie, intoxication CO), anomalie
d’extraction tissulaire de l’oxygène (sepsis), ou bas débit cardiaque
■ Normes de fréquence respiratoire fonction de l’âge :
Âge Fréquence respiratoire par minute
< 1 mois 40 – 60
1 à 6 mois 30 – 50
6 à 24 mois 20 – 40
2 à 12 ans 15 – 30
13 – 18 ans 10 – 20
• difficultés à la parole
• bradypnée, apnées
Mauvaise tolérance respiratoire
• signes d’hypoxie : cyanose, pâleur, SpO2 < 92 %
• signes d’hypercapnie : sueurs, troubles de la vigilance
■ Prise en charge :
• en l’absence de DRA : corticothérapie ambulatoire 1 à 3 jours
• en présence de DRA : nébulisation de corticoïdes et/ou adrénaline ± hospitalisation et
corticothérapie PO pendant 1 à 3 jours
Confondre bronchiolite et insuffisance cardiaque est très aisé, en pratique seule la présence d’une
hépatomégalie permet de discriminer l’un et l’autre
■ Bilan paraclinique :
• radiographie de thorax : systématique si suspicion d’insuffisance cardiaque
• ECG, échocardiographie, marqueurs sériques cardiaques (BNP)
■ Toutes les anomalies cardiaques peuvent entraîner une insuffisance
cardiaque chez l’enfant :
• communications : CIA, CIV, PCA
A Urgence Rechercher les signes de gravité devant une toux aiguë ou chronique
A Diagnostic positif Connaître la sémiologie d’une toux et les signes associés à la toux
B Paraclinique Connaître l’indication des examens d’imagerie devant une toux de l’enfant
Généralités
Toux = symptôme fréquent en pédiatrie
toux aiguë est le plus souvent liée à une infection des voies aériennes supérieures
toux chronique nécessite enquête clinique exhaustive + radiographie thoracique
■ Physiologie :
Toux est un phénomène réflexe permettant l’épuration et la protection des voies
aériennes. Stimuli tussigènes proviennent de : larynx, trachée, grosses bronches,
parfois œsophage distal (explique en partie la toux liée au RGO). Attention, jamais
déclenchée par les alvéoles
■ Définitions :
• toux aiguë : durant < 3 semaines
• toux prolongée : durant 3 à 8 semaines, souvent par hyperréactivité bronchique post-
infectieuse
• toux chronique : > 8 semaines
Orientation diagnostique
Toux aiguë
Toux chronique
Toux chronique provient de plusieurs causes très variées : examen clinique exhaustif
nécessaire + radiographie thoracique de face systématique
Bronchite persistante • toux grasse • enfant d’âge préscolaire • état général conservé
• râles bronchiques
Prise en charge
Traitement étiologique
Traitement d’une toux est surtout celui de sa cause
si toux chronique après bilan initial, traitement d’épreuve est licite :
• corticostéroïdes inhalés si toux sèche (hypothèse asthme)
• antibiothérapie probabiliste si toux grasse (hypothèse broncho-pneumopathie)
réévaluation clinique indispensable par la suite : si inefficacité, bilan exhaustif
A Diagnostic positif Savoir établir le diagnostic positif et le diagnostic différentiel d’un asthme chez l’enfant
A Urgence Connaître les signes de gravité d’une exacerbation d’asthme chez l’enfant
B Paraclinique Connaître les grandes caractéristiques du syndrome obstructif en EFR et savoir interpréter un débit
expiratoire de pointe (DEP)
B Étiologies connaître les principaux facteurs de non contrôle de l’asthme, savoir rechercher les facteurs précipitants
d’un asthme aigu grave
A Prise en charge Connaître les grands principes thérapeutiques de fond de la maladie asthmatique avec les principales
classes thérapeutiques utilisables
B Prise en charge Connaître les modalités d’utilisation des ß2-mimétiques (inhalation, aérosol) et des corticoïdes inhalés dans
la maladie asthmatique
A Prise en charge Connaître les objectifs et les modalités de surveillance du traitement de fond de l’asthme en première
intention
A Prise en charge Savoir initier le traitement d’urgence d’une crise d’asthme chez l’enfant
B Prise en charge Connaître les principes de l’éducation thérapeutique de l’asthme et les plans d’action pour améliorer
l’observance dans l’asthme
A Prise en charge Connaître les principales mesures d’éviction allergénique dans l’asthme
Généralités
Asthme = « maladie caractérisée par une inflammation chronique des voies aériennes,
entraînant des épisodes répétés de symptômes respiratoires (sifflements,
essoufflement, oppression thoracique et toux), variables dans le temps et avec limitation
variable des débits expiratoires » GINA
■ Épidémiologie :
• 1re maladie chronique de l’enfant, touche environ 11 % des enfants d’âge scolaire
Diagnostic clinique
Diagnostic d’asthme est souvent évoqué devant épisodes récidivants de symptômes
respiratoires : dyspnée sifflante, toux, essoufflement, ou oppression thoracique ; avec
évolution variable dans le temps et en intensité
■ Arguments pour le diagnostic d’asthme :
Toux • aggravation au cours de la nuit ou au réveil car activité parasympathique broncho-
constrictrice est plus importante la nuit
Wheezing • déclenchement par l’effort (physique, rires, pleurs…), l’air froid, les allergènes, polluants et
Essoufflement infections virales
Oppression thoracique
• personnels : atopie
Antécédents
• familiaux : atopie, asthme
Variabilité dans le temps • périodes d’aggravation (surtout automne / hiver = crises viro-induites)
• reflux gastro-œsophagien
Pathologies d’inhalation • fistule œso-trachéale
• troubles de la déglutition ± d’origine neurologique
Cardiopathie congénitale
Diagnostic paraclinique
■ Explorations fonctionnelles respiratoires :
Quasiment obligatoires pour poser le diagnostic formel d’asthme, même si les EFR
sont fréquemment normales en dehors d’un épisode aigu
répétées 3 – 6 mois après début du traitement pour mesurer les valeurs optimales
puis répétées au moins tous les ans
■ Attention à l’âge de l’enfant :
• avant 3 ans : aucune exploration
• entre 3 et 6 ans : manœuvres respiratoires forcées impossibles = pléthysmographie
• après 6 ans : spirométrie possible
Arguments en faveur du diagnostic d’asthme
Syndrome obstructif variable dans le temps • VEMS / CVF (rapport de Tiffeneau) diminué par rapport aux normes habituelles
(souvent < 0.9)
Test de provocation physique (air froid et sec) • baisse du VEMS d’au moins 12 %
■ Enquête allergologique :
• recommandée pour tout enfant asthmatique > 3 ans
• recommandée < 3 ans si signes respiratoires persistants, récidivants ou sévère, si
asthme sous traitement continu ou si symptômes extra-respiratoires allergiques
francs
prick-tests cutanés en 1re intention
dosage des IgE spécifiques uniquement si discordance clinque / prick-tests
Prise en charge
Évaluer le retentissement
Retentissement de la maladie détermine la nécessité ou non d’un traitement de fond +
son intensité
fondée sur évaluation du contrôle de l’asthme sur les 4 dernières semaines + sur les
facteurs de risque d’exacerbation ultérieure
Chez l’enfant > 6 ans : Bon contrôle Contrôle partiel Mauvais contrôle
Symptômes d’asthme dans la journée > 2 par semaine Aucun de ces critères 1 ou 2 de ces critères 3 ou 4 de ces critères
Chez l’enfant < 6 ans : Bon contrôle Contrôle partiel Mauvais contrôle
Symptômes d’asthme dans la journée > 1 par semaine Aucun de ces critères 1 ou 2 de ces critères 3 ou 4 de ces critères
Palier
1 Palier 2 Palier 3 Palier 4 Palier 5
= = léger = modéré = sévère = sévère
léger
Traitement de fond CSI dose faible CSI-BDLA dose CSI-BDLA dose moyenne CSI-BDLA dose
préférentiel ou faible forte
CSI-formotérol à la demande ou
CSI dose
moyenne
Autres options ALT ou CSI-formotérol à la CSI-ALT dose CSI dose forte + tiotropium
demande faible ou ALT
Traitement de secours
Selon l’âge : ß2-mimétiques inhalés / CSI-formotérol inhalé
préférentiel
si bon contrôle de l’asthme n’est pas obtenu avec un CSI isolé, il vaut mieux associer
une autre classe médicamenteuse qu’augmenter la dose de CSI
Chez l’enfant de moins de 4 ans, dans ces cas on pourra associer CSI + ALT, ou augmenter la dose
de CSI puisque les BDLA sont contre-indiqués
■ Méthodes d’inhalation :
• masque facial obligatoire < 3 ans, chambre d’inhalation obligatoire < 6 ans
• inhalateurs de poudre et aérosols auto-déclenchés possibles > 6 ans car meilleure
coordination œil-main-respiration
Mesures non-médicamenteuses
■ Mesures simples :
Arrêt du tabagisme passif, mesures d’hygiène, aération du domicile, pas d’animal
domestique, lutte contre les comorbidités (RGO, obésité)
si allergie : traitement antihistaminique parfois associé, voire immunothérapie
spécifique
vaccination annuelle anti-grippale + vaccin Pneumo 23 si asthme sous palier 4 ou 5
Suivi
EFR 3 à 6 mois après introduction du traitement, puis EFR au moins tous les ans
consultation tous les 3 à 6 mois
■ Éducation thérapeutique :
• de l’enfant et de ses parents, indispensable car observance n’est que de 50 %
• consultation d’éducation thérapeutique dédiée
• objectifs : compréhension de la maladie, moyens de prévention, techniques
d’inhalation…
• plan d’action pour la gestion des crises au domicile = traitements fonction des
symptômes
• projet d’accueil individualisé = si besoin de donner des traitements à l’école
• prise en charge en ADL 100 % pour les asthmes les plus sévères
Exacerbation d’asthme
Prise en charge
■ Orientation :
Évaluation médicale hospitalière si crise sévère ± hospitalisation si absence
d’amélioration
■ Examens nécessaires :
- premier épisode inaugural
Radiographie thoracique - fièvre associée, anomalies auscultatoires en foyer / pleurésie
- crise sévère justifiant une hospitalisation
■ À noter :
Aucun intérêt à la kinésithérapie respiratoire en cas de crise d’asthme
■ Retour au domicile :
• critères : absence de signes de crise sévère + enfant et parents rassurés, DEP > 70 %
si enfant > 6 ans
• ordonnance de sortie : BDCA en systématique pendant 5 à 7 jours + corticothérapie
pendant 3 à 5 jours si prescrits + initiation d’un traitement de fond
Notez le grand nombre de différences dans l’asthme avec l’adulte : pas la même définition de
l’exacerbation, « asthme sévère » aux paliers 4 et 5, apparition du CSI-formotérol en traitement de
crise… ne vous faites pas avoir
A Diagnostic positif Connaître et hiérarchiser les différentes étapes du diagnostic des allergies respiratoires
B Diagnostic positif Connaître l’algorithme de prise en charge diagnostique et thérapeutique de l’allergie alimentaire IgE-
dépendante
B Prise en charge Connaître les modalités de réalisation et de prescription des tests cutanés
Généralités
Allergie = hypersensibilité à une substance médiée par des mécanismes
immunologiques spécifiques
se caractérisent par leur chronologie et la nature des symptômes
2 principaux types d’allergie :
– IgE médiée (immédiate) : symptômes immédiatement après l’exposition, risque
d’anaphylaxie
– non-IgE médiée (retardée) : symptômes retardés
Allergies concernent 30 % des moins de 15 ans, mortalité faible (< 1 par an en France
par allergie alimentaire)
Définitions
■ Atopie :
Synthèse anormale d’IgE spécifiques contre des substances données, chez un individu
prédisposé. Regroupe plusieurs maladies : dermatite atopique, asthme allergique,
allergie alimentaire, rhino-conjonctivite allergie
Principaux allergènes
Les allergènes sont toujours des protéines, animales, végétales, parfois
médicamenteuses
Allergènes • allergènes perannuels (présents toute l’année) : acariens (les plus fréquents), chats et chiens,
respiratoires moisissures, blattes
(pneumallergènes) • allergènes saisonnier (pollens) : graminées, arbres (bouleau, cyprès), herbacées (ambroisie)
Enquête clinique
■ Anamnèse :
• recherche de la chronologie d’apparition des symptômes, immédiate (IgE médiée)
dans les heures suivant le contact, ou retardée (non-IgE médiée) dans les jours
suivant le contact
■ Enquête paraclinique
Tests réalisés sont ciblés par l’interrogatoire et l’examen clinique :
• si anamnèse évoquant une allergie immédiate IgE médiée : prick-tests et intradermo-
réactions, dosage des IgE spécifiques plasmatiques
• si anamnèse évoquant une allergie retardée non-IgE médiée : patch-tests, parfois
intradermo-réactions à lecture retardée
Attention, valable pour tous les tests ci-dessous : la positivité confirme la sensibilité et
pas l’allergie
■ Prick-tests :
Si suspicion d’allergie immédiate, réalisables à tout âge
• tests sensibles et spécifiques, réalisés en 1re intention dans les suspicions d’allergie
immédiate
• nécessitent : arrêt antihistaminiques et dermocorticoïdes 7 jours avant
• nécessitent :
– témoin positif (histamine) pour éliminer anergie cutanée
– témoin négatif (solvant) pour éliminer dermographisme
– goutte de l’allergène
• positif si papule de l’allergène ≥ 3 mm du témoin négatif (érythème non-pris en
compte)
Différentes définitions existent pour la positivité du prick-test, en prenant en compte le témoin
négatif ou le témoin positif. Je retiens ici celle du Collège de pédiatrie, qui semble plutôt logique
Prévention primaire
■ Peu de mesures ont montré une efficacité en prévention primaire :
• pas de régime d’exclusion chez la femme enceinte
• allaitement maternel jusqu’à 4 à 6 mois, sans régime d’exclusion chez la femme
allaitante
• diversification entre 4 et 6 mois
• absence d’efficacité des laits HA
• ne pas appliquer de topique à base de protéines chez le < 2 ans
Désensibilisation
Désensibilisation = immunothérapie allergénique (ITA), seul traitement qui permet de
modifier l’histoire naturelle de l’allergie
Rhinite allergique :
• lavages du nez
• antihistaminiques PO en 1re intention
• corticoïdes nasaux si symptômes persistants
Conjonctivite allergique :
• lavages des yeux
• antihistaminiques PO en 1re intention
Traitements symptomatiques
• antihistaminiques / corticoïdes locaux si symptômes persistants
Dermatite atopique :
• émollients
• dermocorticoïdes de classe adaptée
Allergies alimentaires immédiates :
• antihistaminiques si allergie modérée
• adrénaline injectable si anaphylaxie
Anaphylaxie
Anaphylaxie = réaction allergique immédiate IgE médiée la plus grave
réaction systémique potentiellement fatale, avec signes cutanés, muqueux,
respiratoires, digestifs, neurologiques et cardiovasculaires
Chez l’enfant, 1re cause est l’allergie alimentaire, puis piqures d’hyménoptères et
médicaments
facteurs de risque d’anaphylaxie :
Bilan :
• anaphylaxie = diagnostic clinique
• mais nécessite de doser la tryptase pour affirmer le diagnostic a posteriori, entre 30 minutes et 2 heures puis
à 24 heures
Traitement :
Prise en charge • adrénaline IM (même en contexte hospitalier)
immédiate • par stylo auto-injectable si à disposition, sinon 0,01 mg/kg (max 0,50 mg)
• peut être répétée toutes les 5 – 10 minutes sans aucune contre-indication
• + autres traitements de l’urgence : libération des VAS, bronchodilatateurs de courte durée d’action,
remplissage vasculaire…
Surveillance médicale au décours au moins 6 heures
+ consultation d’allergologie à distance systématique
Allergie à l’arachide
Allergie toujours immédiate et IgE médiée, avec positivité des prick-tests et des IgE
spécifiques en cas de doute
traitement par éviction de tout produit contenant de l’arachide
Mais « traces » et « peut contenir » sont le plus souvent autorisés
B Diagnostic Savoir identifier une image thymique normale sur une radiographie thoracique de face
positif
B Diagnostic Savoir identifier une image médiastinale anormale chez le nourrisson et l’enfant et prescrire un scanner
positif thoracique
B Étiologies Connaître les principales hypothèses diagnostiques devant une anomalie médiastinale selon la topographie
chez l’enfant
Rappels radiologiques
■ Thymus :
Le thymus est très volumineux chez les nourrissons, puis involue et n’est plus visible à
la radiographie thoracique entre 2 et 3 ans. À moduler : résidu thymique parfois
observable chez le grand enfant dans la fenêtre aorto-pulmonaire
■ Signe de la silhouette pour localiser une opacité pulmonaire :
• lobe moyen droit : si l’opacité efface le bord droit du cœur
• lobe inférieur droit : si l’opacité efface le diaphragme droit
• lingula gauche (= partie inférieure du lobe supérieur gauche) : si l’opacité efface le
bord gauche du cœur
• lobe inférieur gauche : si l’opacité efface le diaphragme gauche
opacité thoracique radiographique sera souvent précisée par un TDM thoracique
injecté
± échographie qui peut affirmer la nature thymique d’une masse
± IRM pour les masses médiastinales ou postérieures
• paralysie récurentielle
Symptômes
• syndrome de Claude-Bernard-Horner, syndrome opsomyoclonique
neurologiques
• compression médullaire
• syndrome cave supérieur : œdème des paupières, œdème en pèlerine, circulation collatérale thoracique,
cyanose du visage, céphalées…
Symptômes • syndrome cave inférieur
circulatoires
• compression du tronc artériel pulmonaire
• chylothorax
Anomalies pulmonaires
Nodules et masses : :
• micronodule si < 3 – 6 mm
• nodule si 3 – 6 mm – 3 cm
• masse si > 3 cm
chez l’enfant, rarement nodule ou masse pulmonaire solitaire (tumeur, malformation
pulmonaire), mais fréquemment nodules multiples voire miliaires (métastases, miliaire
tuberculeuse)
■ Images cavitaires :
Plus faciles à relier à une étiologie, surtout abcès (fièvre, AEG) mais aussi cavernes
tuberculeuses (sommets). Rarement kyste hydatique (enfants maghrébins) ou
aspergillome (image en grelot)
■ Opacités alvéolaires :
Syndrome alvéolaire radiologique est lié au comblement des alvéoles par des cellules
ou du liquide ± bronchogramme aérien inconstant. Essentiellement d’origine
infectieuse
Disséminées Pneumonie
infectieuse
Hémorragies • déglobulisation
pulmonaires
■ Calcifications :
Fréquentes dans la tuberculose mais aussi possibles dans certaines tumeurs
(tératome, neuroblastome)
Anomalies médiastinales
Masse médiastinale a une présentation radiographique souvent typique : masse
hydrique, convexe vers le poumon, limite externe nette
Loge Examens
Diagnostic Caractéristiques radiologiques
médiastinale complémentaires utiles
Antérieure Hyperplasie thymique Masse molle = position modifiée sur clichés positionnels
Échographie
bénigne et en expiration
ORTHOPÉDIE
Généralités
Boiterie = asymétrie de la marche, qui peut être de 2 types :
• boiterie d’esquive : antalgique, l’enfant raccourcit le temps d’appui sur le MI
douloureux
• boiterie d’épaule / d’équilibration / de Trendelenburg : traduit une pathologie
chronique de la hanche et de sa région avec insuffisance des muscles moyens fessiers
– à l’appui sur le MI pathologique : moyens fessiers faibles, donc bascule du bassin du
côté sain + équilibre se fait par les épaules qui basculent à l’opposé du bassin, donc
du côté atteint
Examen clinique
■ Interrogatoire des parents :
• âge de l’enfant, antécédents notables
• évaluation de l’impotence fonctionnelle
• contexte infectieux, recherche d’une porte d’entrée, contexte traumatique récent
• caractéristiques de la boiterie, mode de survenue, évolution, douleur ou non
Bilan paraclinique
Bilan est fonction des données de l’examen clinique
imagerie :
• radiographies face + profil centrées sur la zone douloureuse. Pas de cliché
comparatif
– souvent normales initialement si ostéomyélite
– signes indirects d’épanchement si arthrite septique : élargissement de l’interligne
articulaire, épaississement des parties molles
• échographie articulaire : recherche un épanchement articulaire de la hanche / de la
cheville
– épaississement des parties molles et/ou abcès profond si ostéomyélite
• scintigraphie osseuse : utile chez le jeune enfant difficilement examinable, pour
localiser la lésion osseuse / articulaire responsable de l’impotence fonctionnelle
(hyperfixation)
• IRM : parfois réalisée pour confirmer l’ostéomyélite (hypoT1 / hyperT2)
biologie :
– bilan sanguin : NFS, CRP, hémocultures si suspicion infection ostéoarticulaire
– bilan au bloc opératoire : ponction articulaire, ponction d’un abcès sous-périosté
Généralités
Infection ostéoarticulaire (IOA) doit être suspectée devant toute impotence fonctionnelle
et/ou boiterie fébrile, à tout âge. Parfois fièvre peu élevée, surtout chez le nourrisson ou
si spondylodiscite
CRP souvent > 20 mg/L, polynucléose neutrophile souvent modérée ou absente
urgence diagnostique et thérapeutique
Tableaux cliniques
Ostéomyélite
Clinique • début brutal avec fièvre > 39°C, ou présentation subaiguë peu fébrile
• contamination hématogène des métaphyses « près du genou, loin du coude »
• boiterie douloureuse, inflammation locale, palpation métaphysaire douloureuse
Imagerie • radiographies : normales, puis en 8-10 jours, abcès sous-périosté / appositions périostées
• échographie : recherche un abcès sous-périosté
• infection osseuse suspectée sur clinique + biologie, mais doit être confirmée dans les premiers jours par IRM (hypoT1 /
hyperT2) ou scintigraphie osseuse pathologique (hyperfixation)
Arthrite septique
Spondylodiscite
Clinique • début brutal avec douleurs rachidiennes, fièvre modérée ou absente, refus de marcher ou de s’asseoir chez le jeune
enfant
• présentation parfois trompeuse chez le nourrisson
Imagerie • radiographies : normales initialement, puis en 2 semaines, aplatissement du plateau vertébral, pincement discal,
ostéolyse vertébrale « en miroir »
• IRM : examen de référence pour le diagnostic et la recherche de complications médullaires
• scintigraphie osseuse : parfois réalisée, peut retrouver une hyperfixation de 2 vertèbres contiguës
Prise en charge
Orientation : hospitalisation systématique + avis chirurgical si suspicion d’IOA
■ Bilan :
• sanguin (NFS, CRP, hémocultures) puis au bloc opératoire (ponction articulaire ou
d’un abcès)
• radiologique face + profil des zones douloureuses, sans comparatif ± échographie
Avant 3 ans
■ Luxation congénitale de hanche :
• boiterie dès l’âge de la marche, conséquence d’un échec du dépistage précoce
• limitation de l’abduction nette, aboutissant à une dysplasie supéro-externe
■ Fracture sous-périostée du tibia (fracture « en cheveu ») :
1re cause de boiterie non-fébrile avant 3 ans
• fracture spiroïde liée à un traumatisme en torsion, souvent passé inaperçu
• fracture de l’os sans lésion du périoste autour car très solide = seule fracture
compatible avec la marche
• radio : fracture à peine visible ressemblant à un cheveu, puis cal osseux vers J15
• traitement par immobilisation plâtrée à visée antalgique, de quelques jours à
3 semaines
Entre 3 et 8 ans
■ Synovite aiguë transitoire (« rhume de hanche ») :
• arthrite réactionnelle post-virale survenant entre 3 et 8 ans
• boiterie aiguë non-fébrile observée le matin au réveil, avec ou sans douleur
• limitation de la rotation interne et de l’abduction de la hanche
• diagnostic d’élimination = sont systématiques :
– radiographie : normale
– échographie : épanchement discret, stérile si ponctionné
Après 8 ans
■ Épiphysiolyse fémorale supérieure :
1re cause de boiterie non-fébrile à la période pubertaire
• maladie du cartilage de croissance de la hanche, entraînant un glissement de
l’épiphyse fémorale supérieure sur la métaphyse, vers le bas, le dedans et l’arrière
• prédomine chez les garçons en surcharge pondérale
• bilatérale dans 20 % des cas, avec retard diagnostique habituel d’environ 3 mois
• forme stable : si la marche est possible = épiphyse reste solidaire du col fémoral
– douleur inguinale ± projetée au genou, difficultés à l’abduction / rotation interne
– radiographie de face : initialement normale car glissement en arrière se voit peu, ±
signes directs (cartilage élargi, aspect feuilleté) ou indirects (diminution de hauteur
de l’épiphyse)
– radiographie de profil : fait le diagnostic en montrant la bascule postérieure de
l’épiphyse
• forme instable : si la marche est impossible = épiphyse très basculée
– impotence fonctionnelle complète, hyperalgie ± antécédent de boiterie négligée
– radiographie de face : suffisante pour poser le diagnostic, montre la bascule. La
ligne de Klein (tangente au bord supérieur du col fémoral) ne passe plus par
l’épiphyse
– radiographie de profil inutile et douloureuse
• retard thérapeutique entraîne des complications : raideur, coxite laminaire, ou
nécrose de la tête fémorale avec coxa retrorsa
A Définition Généralités sur les fractures : connaître les fractures typiques de l’enfant
A Urgence Signes devant faire suspecter une maltraitance devant une fracture de l’enfant
A Paraclinique Indication des examens d’imagerie devant une fracture chez l’enfant
Généralités
■ Traumatismes :
• première cause de consultation chirurgicale aux urgences pédiatriques
• première cause de mortalité entre 1 et 19 ans (devant les tumeurs), sex ratio 2 ♂> 1
♀
■ Causes de fractures varient selon l’âge :
• avant la marche : chute accidentelle, maltraitance
• de la marche à l’adolescence : accidents domestiques, accidents de voie publique
• à l’adolescence : comportements à risques avec activités violentes (gymnastique,
équitation, sports collectifs, deux-roues motorisés…)
Attention : fracture chez un nourrisson qui ne se déplace pas doit toujours faire suspecter une
maltraitance, tout comme une discordance importante entre la fracture constatée et le mécanisme
invoqué, ou une découverte fortuite de fracture. Dans ces cas, il faut aussi rechercher une fracture
pathologique (tumeur, infection) et une maladie osseuse constitutionnelle
Type Extra- Trait horizontal, passe par la couche dégénérative de la physe Pas d’épiphysiodèse
1 articulaire
Type Intra- Trait horizontal, passe par la couche dégénérative de la physe + refend vertical vers Épiphysiodèse
3 articulaire l’épiphyse possible
Fractures du coude
Fractures de cheville
■ Entorse
= lésion ligamentaire pure ± arrachement osseux de l’insertion du ligament talofibulaire,
sont fréquentes si traumatisme en varus de cheville. Entraîne une douleur élective sur
le trajet du ligament latéral externe. Utilisation possible du score d’Ottawa > 6 ans
Prise en charge
Initiale
■ Interrogatoire :
Précis, portant sur les circonstances traumatiques, toute discordance étant suspecte de
fracture pathologique ou de maltraitance. Demander aussi heure du dernier repas (mise
à jeun si intervention chirurgicale)
■ Examen clinique :
Recherche une attitude antalgique, des points douloureux, des déformations osseuses.
Rechercher une lésion cutanée et les complications vasculo-nerveuses habituelles :
palpation des pouls distaux, évaluation de la température cutanée, recherche d’un
déficit sensitivo-moteur…
Toute suspicion de fracture = immobilisation provisoire par attelle + antalgie
médicamenteuse selon intensité de la douleur
■ Imagerie :
Bilan radiographique portant sur tous les segments de membre suspect. Doit comporter
2 incidences orthogonales englobant les articulations sus et sous-jacentes au
traumatisme, mais sans incidence comparative controlatérale.
Si enfant trop douloureux, ne faire qu’une simple radiographie objectivant la fracture, les
autres incidences seront réalisées sous anesthésie au bloc opératoire.
Cartilage de croissance = radiotransparent, un Salter 1 n’est identifiable que sur la douleur localisée
et l’épaississement des parties molles en regard (œdème).
Traitement orthopédique
Traitement orthopédique = immobilisation par attelle ou plâtre/résine
• utilisé si : enfant < 6 ans et fracture métaphysaire / diaphysaire (immobilisation
fracture articulaire = enraidissement)
• durée :
• 0 à 21 jours si fracture non-déplacée en cheveu d’ange / motte de beurre
– 45 jours avant l’âge de 5 ans
– 90 jours (idem adulte) après l’âge de 5 ans
• complications thromboemboliques : jamais avant la puberté = pas d’anticoagulant
chez l’enfant
Traitement chirurgical
■ Discuté voire obligatoire si :
• polytraumatisme
• certaines fractures pathologiques
• fractures articulaires Salter 3 et Salter 4
• enfant d’âge scolaire pour éviter une immobilisation trop prolongée (écriture, sport…)
■ Ostéosynthèse doit respecter cartilage de croissance, périoste et
hématome fracturaire le plus possible :
• Embrochage Centro-Médullaire Élastique Stable ECMES pour les fractures
diaphysaires
• broches fines pour les fractures articulaires
• matériel plus rigide (clous, broches épaisses) dès l’adolescence
• fixateur externe si fracture ouverte et/ou avec perte de substance
A Identifier une urgence Identifier le traumatisé crânien nécessitant une évaluation spécialisée
A Examens Savoir demander à bon escient l’examen d’imagerie pertinent devant un traumatisme crânien à la
complémentaires phase aiguë
B Prise en charge Connaître les principes de prise en charge des traumatisés crâniens
Généralités
Traumatisme crânien = motif fréquent de recours aux urgences pédiatriques
mécanismes variés : chute de sa hauteur, activités sportives, AVP, maltraitance…
gravité potentielle liée aux lésions intracrâniennes
TC léger = score de Glasgow entre 13 et 15
95 % des TC de l’enfant, mais possibilité de lésions intracrâniennes nécessitant un
TDM
TC grave = score de Glasgow ≤ 8
Exactement le même score que chez l’adulte sauf pour la partie « voix »
Prise en charge
■ Mesures urgentes :
• correction des défaillances vitales
• mesures de protection neurologiques si TC grave : décubitus dorsal à 30°, tête dans
l’axe, monitoring, pose de VVP, surveillance de la glycémie, libération des voies
aériennes…
• mannitol IV si signes d’HTIC
■ Classification des TC légers :
• risque élevé de complications : TDM cérébral en urgence, hospitalisation
• risque modéré de complications : TDM cérébral selon l’évolution, hospitalisation
• risque faible de complications : surveillance au domicile
• score de Glasgow ≤ 14
• signes de localisation
• anomalies du tonus, de l’interaction
Marqueurs de risque élevé • fontanelle bombée, augmentation du périmètre crânien
• convulsions
• signes de fracture de la base du crâne : hémotympan, otorrhée, hématome péri-orbitaire
• embarrure, plaie pénétrante
URGENCES ET RÉANIMATION
< 1 mois 40 – 60
1 à 6 mois 30 – 50
6 à 24 mois 20 – 40
2 à 12 ans 15 – 30
13 – 18 ans 10 – 20
Travail ventilatoire s’apprécie par les signes de lutte : tirage, balancement thoraco-
abdominal, battement des ailes du nez, entonnoir xyphoïdien, geignement expiratoire
On évalue également les bruits respiratoires : stridor, wheezing, grunting…
Volumes pulmonaires sont évaluées par l’inspection (soulèvement symétrique du
thorax), et par l’auscultation : recherche d’une asymétrie du murmure vésiculaire et de
bruits anormaux
Oxygénation est appréciée par la coloration de l’enfant et par la saturation pulsée
(SpO2).
on distingue donc :
– enfant eupnéique
– enfant en détresse respiratoire aiguë (définition) : si présence de signes de lutte.
La DRA est dite « décompensée » si s’accompagne de signes de faillite : troubles de
la vigilance, bradycardie ou tachycardie, cyanose, sueurs, épuisement respiratoire…
– enfant en insuffisance respiratoire aiguë (définition) : si hypoxémie ± hypercapnie
■ Circulation :
5 paramètres à évaluer
• FC = fréquence cardiaque
• P = pouls
• P = perfusion périphérique
• P = précharge
• P = pression artérielle
Fréquence cardiaque varie selon l’âge, la fièvre, l’agitation, l’anxiété…
1 an 120 ± 30
2 ans 110 ± 30
4 ans 100 ± 30
10 ans 90 ± 35
14 ans 85 ± 25
< 1 semaine 60
< 1 mois 65
1 mois à 1 an 70
> 10 ans 90
on distingue donc :
– enfant avec hémodynamique normale
– enfant en état de choc : association tachycardie + signes d’hypoperfusion
périphérique. Le choc est dit « décompensé » si s’accompagne de troubles de la
vigilance et/ou d’une hypotension
En cas de choc, contexte clinique permet de distinguer : choc distributif (dont choc
septique), choc hypovolémique, choc cardiogénique, choc obstructif.
Prise en charge dépend de la nature du choc :
– remplissage : par « quart de masse », soit 20 ml/kg chez l’enfant (qui a une masse
sanguine d’environ 80 ml/kg) en bolus sans dépasser 500 ml par remplissage. Pas
de remplissage si choc cardiogénique
– amines : d’emblée en cas de choc cardiogénique, après 2 remplissages inefficaces
pour les autres étiologies
Épidémiologie :
A Identifier une urgence Malaise grave du nourrisson : identifier les situations d’urgence
Généralités
■ Malaise du nourrisson :
Accident inopiné et brutal qui associe à des degrés variables :
• modifications du tonus : hypotonie, hypertonie
• modifications de la coloration : pâleur, cyanose, érythrose
• modifications du rythme respiratoire : apnée, bradypnée, polypnée
• modifications de la vigilance : avec ou sans perte de connaissance
Description souvent faite par les parents car sont les seuls témoins. Signes décrits sont
souvent transitoires et le premier examen est souvent normal. Malaise très
fréquemment bénin mais souvent considéré grave par les parents = parfois manœuvres
de réanimation entreprises, secouage… Il faut donc distinguer le vécu dramatique de la
sévérité réelle
Malaise du nourrisson touche surtout le garçon < 6 mois
• cyanose
• bradypnée, apnée, irrégularités du rythme respiratoire
Respiratoires
• signes de lutte (= détresse respiratoire)
• SpO2 < 90 % en air ambiant
• geignement
• bombement de la fontanelle, augmentation du PC
Prise en charge
Orientation
Tout nourrisson ayant fait un malaise récent < 24 heures doit être évalué aux urgences
pédiatriques.
hospitalisation 24 – 48 heures si :
– anamnèse évoquant une cause grave
– critères de gravité cliniques / paracliniques
– inquiétude parentale majeure / retour au domicile compliqué
suivi ambulatoire après courte surveillance aux urgences (6 – 12h) si malaise évoque
de manière évidente une cause bénigne, sans critère de gravité clinique / paraclinique
Examen clinique : doit être complet et notamment : mesure du PC, recherche de bruits
respiratoires, d’ecchymoses et d’hématomes, recherche de rétrognathisme, de palais
ogival. Enfant doit être observé pendant son sommeil et pendant un repas si possible
examen le plus souvent normal car est fait à distance du malaise.
Attention : un examen normal ne permet d’exclure aucune cause
• rhinite obstructive
Obstruction ORL • vomissements, fausse route
• inhalation de corps étranger
Mesures préventives
Retrouver une cause au malaise a un intérêt pronostique majeur : le pronostic du
malaise est celui de la cause sous-jacente
Rappeler dans tous les cas les consignes préventives de la MIN
A Étiologies Connaître les principales étiologies et les principaux facteurs de risque du syndrome confusionnel chez
l’enfant
B Paraclinique Indications des examens d’imagerie devant un trouble de la conscience chez l’enfant
Généralités
Troubles de la vigilance = altération aiguë et globale des fonctions mentales, entraînant
un état confusionnel
Éveil = commandé par la formation réticulée ascendante du tronc cérébral,
noradrénergique, qui permet le maintien de la vigilance
État confusionnel = altération aiguë ou subaiguë de la conscience, perturbant la vie de
relation avec désorientation spatio-temporelle, troubles de la mémoire, ralentissement
idéomoteur et perte du contrôle de soi
Coma = altération aiguë ou subaiguë de la conscience, définie par l’absence d’éveil
spontané ou provoqué pendant au moins 1 heure
■ Principaux diagnostiques différentiels des troubles de la vigilance :
• mutisme akinétique et causes psychogènes
• état végétatif, paralysies centrales ou périphériques, locked-in syndrome
Bilan clinique
Bilan paraclinique
Dès • glycémie et cétonémie capillaires
l’arrivée • bandelette urinaire
• glycémie veineuse, BU
• ionogramme sanguin, fonction rénale, bilan phosphocalcique
• ponction lombaire : systématique en cas de fièvre, possible aussi en l’absence de fièvre si absence d’orientation
diagnostique
2e intention • imagerie cérébrale : d’emblée devant traumatisme crânien, signes d’HTIC ou signes de localisation persistants
• doppler transcrânien : si suspicion d’HTIC
• électro-encéphalogramme : si suspicion de convulsions infracliniques
Orientation diagnostique
Causes de coma sont dominées par : infections neuroméningées, intoxications, troubles
métaboliques et atteintes du système nerveux central
• traumatisme crânien
• infections neuroméningées
Causes neurologiques • état de mal épileptique
• anoxo-ischémie cérébrale à la naissance
• tumeurs cérébrales et AVC, plus rarement
Généralités
Intoxications = 2e cause d’accidents de la vie courante chez l’enfant
Mortalité des intoxications : environ 10 cas par an, surtout entre 1 et 4 ans
■ Produits en cause les plus fréquents :
• ingestion accidentelle : toxique le plus souvent unique
• intoxications volontaires (IMV…) : toxiques le plus souvent multiples
• benzodiazépines, antalgiques, antihistaminiques, antipyrétiques
Médicaments (60 %)
• antihypertenseurs, antiarythmiques, neuroleptiques
Produits cosmétiques
■ Circonstances habituelles :
• avant 1 an : erreur d’administration d’un médicament par les parents (dose
inadaptée…)
• 1 à 8 ans : intoxication souvent accidentelle
• après 10 ans : intoxication souvent volontaire
• surveillance insuffisance de l’enfant
Entourage
• garde hors du domicile habituel (nourrice, grands-parents…)
Prise en charge
Majorité des intoxications sont bénignes et souvent asymptomatiques
dans 60 % des cas, intoxications sont gérées par téléphone par le centre anti-poison
(CAP) sans consultation médicale
Si intoxication suspectée : identifier les signes évocateurs de décompensation avec
évaluation systématique du patient (ABCDE)
Si intoxication inconnue : penser à l’intoxication devant des symptômes inexpliqués
brutaux (malaise, perte de connaissance, syndrome cérébelleux…)
■ Prise en charge :
• avant toute autre action : appeler le centre anti-poison
• ne pas faire boire, ne pas faire vomir
• se méfier d’un autre toxique non-identifié mais potentiellement ingéré
Généralités
Intoxication au CO = 1re cause de décès par intoxication en France
mécanismes : hypoxie tissulaire par formation de carboxyhémoglobine + réaction
inflammatoire systémique par fixation du CO sur certaines hémoprotéines
■ Évoquer le diagnostic si :
• céphalées, nausées, vertiges, ataxie
• asthénie, pâleur, agitation
• convulsions, malaise, vomissements, troubles de la vigilance
• chez plusieurs membres de l’entourage, à proximité d’une source potentiellement
émettrice de CO (garage, salle de bain…)
Prise en charge
• appel du 15, envoi d’une équipe médicale
Au domicile
• aération des pièces
• transport médicalisé
• oxygénothérapie au MHC pendant au moins 12 heures
À l’hôpital
• oxygénothérapie hyperbare si : perte de connaissance même brève, signes neurologiques objectifs
(convulsions…), troubles du rythme cardiaque
Généralités
Paracétamol = traitement antalgique et antipyrétique le plus prescrit chez l’enfant
95 % métabolisés par le foie en métabolites non-toxiques + 5 % métabolisés en
NAPQI toxique mais inactivé par le glutathion
à doses toxiques, pas assez de glutathion pour neutraliser le NAPQI = lésions
hépatocytaires avec hépatite centro-lobulaire
■ Dose toxique :
• avant 6 ans : 200 mg/kg
• après 6 ans : 150 mg/kg
■ Surdosage évolue en 2 phases :
• phase initiale < h6 : signes digestifs aspécifiques, vomissements, hépatalgie
• phase secondaire > h12 : majoration des signes digestifs, neurologiques, hépatite
biologique avec troubles de la coagulation
• hépatite fulminante chez moins de 1 % des enfants intoxiqués
A Prise en charge Connaître les éléments de prise en charge immédiate d’un état de choc
A Étiologies Connaître les agents infectieux à l’origine des bactériémies, ainsi que leur porte d’entrée et le terrain
associé
A Paraclinique Connaître les indications, les modalités de réalisation, d’analyse et d’interprétation des hémocultures
Généralités
Choc septique = insuffisance circulatoire caractérisée par une dysoxie =
inadéquation entre apports et besoins en dioxygène cellulaire
lié à une réponse anti-inflammatoire de l’hôte trop importante au regard du foyer
infectieux initial
réponse anti-inflammatoire majeure, devenant systémique et entraînant une CIVD,
une myocardite septique, une vasoplégie majeure et une dysfonction mitochondriale
mortalité entre 10 et 20 %, diminuant avec l’âge
Principaux germes
■ Points à noter :
Diagnostic
Clinique
Rappel : un choc correspond à une insuffisance circulatoire décompensée
cf. chapitre « arrêt cardiorespiratoire de l’enfant », évaluation de la circulation se fait
selon « Fc 4P » :
• fréquence cardiaque : tachycardie est le signe cardinal de l’insuffisance circulatoire de
l’enfant
• pouls : pouls centraux très importants à palper : huméral avant 1 an, carotidien ou
fémoral après 1 an.
Absence de pouls périphérique = PAS < 80 mmHg, absence de pouls central = PAS < 30 mmHg
Paraclinique
Examen Recherche
Biologie :
Bactériologie :
Imagerie :
■ Évaluation de l’efficacité :
• avant tout surveillance clinique, avec examen clinique à la fin de chaque remplissage
pour recherche de signes d’insuffisance cardiaque (galop, hépatomégalie,
crépitants…) contre-indiquant la poursuite du remplissage
• cibles :
– normalisation de l’état de vigilance
– normalisation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle
– pH > 7.2 et lactatémie < 2 mmol/L
– diurèse > 1 ml/kg/heure
ANNEXES
Pneumologie Antalgiques
Digestif Infectiologie
Roséole 1 – 2 semaines
Arbre généalogique
Principes législatifs
Si suspicion de maladie génétique chez un patient : examens génétiques uniquement
via une consultation dédiée. Tout médecin, même non-spécialiste en génétique, peut
prescrire des examens génétiques.
Laboratoire ne doit rendre les résultats qu’au médecin prescripteur, jamais au patient
directement.
Le patient peut choisir d’être informé ou non des anomalies génétiques découvertes
fortuitement.
Consentement
Information se fait obligatoirement par écrit.
Consentement est obligatoirement libre et éclairé, signé par le patient (par les 2 parents
si mineur).
Information de la parentèle
Pour « toute anomalie génétique grave dont les conséquences sont susceptibles de
mesures de prévention, de conseil génétique ou de soins », la parentèle du propositus
doit légalement être informée.
Concerne les risques de : décès prématuré, handicap sévère, maladie d’une particulière
gravité ou incurable.
À la consultation de restitution du résultat au patient, le médecin doit faire la liste des
membres de la famille potentiellement atteint par l’anomalie génétique retrouvée, en se
basant sur son mode de transmission.
patient transmet aux proches à l’aide d’un document fourni par le médecin
si le patient ne veut/peut pas, il charge par écrit le médecin de procéder à
l’information des proches
Dans tous les cas, défaut d’information concernant les anomalies génétiques graves =
infraction pénale.