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Anatomie pathologique DFGSM Cardio-vasculaire

ATHEROSCLEROSE –ANATOMIE PATHOLOGIQUE DE


L’APPAREIL CIRCULATOIRE

Introduction Une stase de constitution aiguë peut entraîner des


lésions d'ischémie aiguë (nécrose tissulaire) et une
L'infarctus du myocarde, embolie pulmonaire, stase chronique des lésions d'ischémie chronique
AVC = principales causes de morbidité et de mortali- (atrophie parenchymateuse progressive avec sclé-
té (pays industrialisés) rose).
Ces pathologies sont liées à des perturbations hémo-
dynamiques avec pour principales conséquences: 1.1.2. Congestion active ou vasodilatation :
- un arrêt ou diminution extrême de "l'irrigation"  Définition : augmentation de la quantité de sang dans un
sanguine = ischémie. L'ischémie aiguë entraîne une organe ou tissu par afflux de sang artériel secondaire à
anoxie et l'ischémie chronique une hypoxie. une vasodilatation active. Elle fait partie de la phase
- des troubles de l'homéostasie des fluides entraînant initiale de la réaction inflammatoire.
une augmentation de la pression hydrostatique.  Macroscopie : les organes ou tissus deviennent de
coloration rouge vif avec augmentation de la
température locale, exemple : coup de soleil.
1. Les lésions vasculaires  Microscopie : il s’agit d’une dilatation artérielle et
capillaire, avec aspect turgescent de
l’endothélium. Elle s’accompagne souvent d’un
1.1 Congestion :
œdème et d’une érythrodiapédèse.
 Conséquences : afflux de sang artériel avec augmen-
Définition : augmentation de la quantité de sang présent
tation du métabolisme cellulaire dans les territoi-
dans les vaisseaux d’un organe ou tissu.
res concernés, sans hypoxie ni anoxie (mécanis-
C’est une lésion réversible. Il en existe deux
mes régulateurs sympathiques et para-
grands types :
sympathiques).
1.1.1. Congestion passive ou stase (stase vei- 1.2 Obstruction vasculaire
neuse):
Elle est liée à l’accumulation de sang dans les organes et 1.2.1 Thromboses
tissus par insuffisance de retour veineux. Elle concerne le  Définition : constitution d’un caillot sanguin in vivo
territoire des capillaires, veinules et veines. dans les cavités vasculaires=thrombus.
 Macroscopiquement, elle entraîne une coloration  Différents types macroscopiques :
rouge violacée, cyanotique des organes ou tissus - caillots in vivo : adhérents à la paroi
avec baisse de la température locale. vasculaire, cassants, surface rugueuse.
 Etiologies - caillots post-mortem : lisses, brillants,
- cause locale : obstacle mécanique sur la circula- non adhérents, moulant le vaisseau.
tion de retour : thrombose veineuse, anomalies  Constitution :
pariétales veineuses/varices, compression vei- Le thrombus se constitue le plus souvent à la fa-
neuse tumorale... = congestion passive localisée veur d’une altération du revêtement endothélial,
- cause générale : cardiopathie responsable d'une ou plaie intimale, souvent aggravée par la stase
insuffisance cardiaque congestive = congestion et/ou une hypercoagulabilité.
passive généralisée Il se constitue un agrégat plaquettaire au contact
. insuffisance VG : stase circulation pulmo- avec activation des facteurs plasmatiques de la
naire = oedème pulmonaire coagulation. La thrombine consolide cet agrégat
. Insuffisance VD : congestion passive systé- en transformant le fibrinogène d’origine plaquet-
mique/foie cardiaque taire en fibrine. Ce réseau fibrineux emprisonne
 Conséquences : hypoxie de stase (dé saturation en des éléments cellulaires circulants.
O2 du sang séquestré dans les capillaires avec  Microscopie : assemblage de fibrine et d’éléments
augmentation du taux d’Hb réduite responsable figurés sanguins.
de la cyanose). On distingue, selon la proportion de chaque cons-
Les premières lésions siègent au niveau capillaire tituant :
avec altération du revêtement endothélial. - thrombus rouge : rare, constitué d’un réseau
Elle entraîne une hyperperméabilité qui conjuguée de fibrine et hématies.
à l’augmentation de la pression hydrostatique crée
l’oedème + dilatation veino-capillaire.

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- thrombus blanc : rare, de petite taille, adhé-  Au niveau de la microcirculation : CIVD


rent, correspondant à un agrégat de plaquettes Formation de caillots fibrinoplaquettai-
et fibrine. res disséminés dans les petits vaisseaux
- thrombus mixte le plus fréquent : la tête cor- sanguins, ou micro-thromboses. Ils en-
respond à un agrégat plaquettaire ; le corps est traînent un épuisement des facteurs de
mixte avec alternance de stries plaquettaires la coagulation et une fibrinolyse se-
blanchâtres et de stries fibrino-cruoriques rou- condaire avec hémorragies. Ces micro-
ges, réalisant les stries de Zahn, perpendiculai- thrombi siègent dans les artérioles, vei-
res à la paroi, liées aux conditions de turbu- nules et capillaires.
lence locales ; la queue est fibrino-cruorique, Les étiologies sont variées : cancers,
rouge, facilement détachable. leucémies, interventions chirurgicales,
 Formes topographiques : infections, circonstances obstétricales...
 Au niveau du réseau veineux :  Evolution des thromboses :
- Localisations fréquentes : veines du  Résorption ou fibrinolyse, par thrombolyse péri-
mollet et rameaux profonds de la phérique physiologique, ou grâce aux trai-
veine fémorale. Autres : plexus tements fibrinolytiques.
pelviens, sinus veineux intracrâ-  Persistance et organisation de la thrombose : c’est
niens, veine porte... l’évolution habituelle des thromboses.
- Facteurs étiologiques : ralentissement - 1° étape : résorption des éléments
circulatoire lié à l’alitement. Lé- du caillot sanguin. Intervention des
sions de la paroi veineuse : trauma- cellules de la détersion, telles que
tisme chirurgical, infection. Hyper- les monocytes du sang circulant qui
coagulabilité pénètrent le caillot, les histiocytes-
- Circonstances favorisantes : post- macrophages qui sont présents lo-
partum, interventions orthopédi- calement.
ques et abdominales, décompensa- - 2° étape : prolifération de fibro-
tion cardiaque, facteurs constitu- blastes, synthèse de collagène, et
tionnels / obésité. prolifération vasculaire ; fibrose
- Conséquences : progressive et oblitération de la
• Locales, liées à la stase : lumière. A ce stade la levée
elles sont quelquefois d’obstacle ne peut être que chirur-
immédiatement graves, gicale.
quand ce sont des throm-  Reperméabilisation du thrombus est possible
boses aiguës entraînant mais exceptionnellement fonctionnelle : les
des lésions d'ischémie ai- néo-vaisseaux peuvent s’anastomoser et lais-
guë (oedème, infarcisse- ser passer le sang.
ment hémorragique), et  La fonte purulente est rare, par infection du
selon la topographie thrombus, soit d’emblée lors d’un état septi-
(exemple : thrombose des que, soit par extension d’un foyer infectieux
sinus intracrâniens). Le de proximité. Des fragments de thrombus
retentissement est chro- peuvent ensuite se détacher et migrer, en-
nique par exemple au traînant une septico-pyohémie.
cours des thromboses des  La mobilisation du thrombus ou embolie (+++)
membres inférieurs en- est un risque majeur. Elle intervient à la fa-
traînant des lésions d'is- veur d’une augmentation brutale de la pres-
chémie chronique (trou- sion veineuse, comme au cours d’un violent
bles trophiques tissulaires effort de toux, une palpation appuyée, la
chroniques). mobilisation d’un membre....
• Générales : embolie +++
 Au niveau du réseau artériel : 1.2.2. Embolie
- Les localisations sont nombreuses :  Définition : Migration d’un corps étranger (embol) dans le
artères des membres inférieurs, co- courant sanguin et arrêt dans un vaisseau dont le calibre
ronaires, artères cérébrales, rénales, est insuffisant pour lui laisser passage. L’embol peut
mésentériques, aorte, anévrysmes être unique ou multiple. La taille de l’embol est
artériels... importante car elle détermine le type de vaisseau
- Etiologies : essentiellement les lé- qu’il va obstruer et les conséquences fonctionnel-
sions préexistantes de la paroi arté- les.
rielle, telles que l’athérome, in-  Variétés d’embols :
flammation, traumatismes...  Embolies cruoriques : 95%. Elles naissent
- Conséquences : lésions d'ischémie ai- d’un thrombus souvent fragmenté :
guë.

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o à partir des veines de la grande cir- ques) soit de fragments de plaques


culation : tableau d’embolie pul- avec débris calcaires.
monaire. Elle est massive lors-  Conséquences :
qu’elle intéresse le tronc ou une - localement : l’obstacle entraîne des lésions
grosse branche de l’artère pulmo- d'ischémie aiguë dans le territoire vascularisé par
naire. Les embolies distales, de pe- le vaisseaux bouché.
tite taille, sont souvent multiples et - selon la nature de l’embole : un embole sep-
récidivantes. tique peut donner un abcès métastatique ou un
o à partir du coeur G (rétrécissement anévrisme par lyse microbienne de la paroi vascu-
mitral, thrombose murale sur in- laire. Un embole néoplasique peut donner lieu à
farctus du VG...). Les embolies mi- une métastase.
grent dans la grande circulation, - le retentissement général dépend du territoire
notamment au niveau des artères intéressé, du caractère unique ou multiple des
rénales, cérébrales, hépatiques, des embolies. L’embolie pulmonaire peut entraîner un
membres inférieurs ou spléniques. tableau d’insuffisance cardiaque aiguë ou une in-
o à partir d’une thrombose artérielle, suffisance ventriculaire droite progressive par hy-
donnant des embolies distales dans pertension artérielle pulmonaire (coeur pulmo-
le lit d’aval. naire chronique).
o Evolution de l’embol cruorique est
comparable à celle de la throm- 1.2.3 Athérome
bose : la fibrinolyse physiologique Les complications de l’athérosclérose sont res-
peut détruire le caillot, la persis- ponsables en France de 30% des décès entre 45 et 65
tance de l’embol et son organisa- ans, de 50% entre 65 et 85 ans.
tion conjonctive entraîne une obli-  Eléments de définition :
tération définitive. Athérome : Maladie dégénérative des artères
 Embolies non cruoriques : de moyen et gros calibre. Fibrose intimale avec
o Embolie amniotique : passage de li- dépôts lipidiques.
quide amniotique dans la circula- Artériosclérose : épaississement intimal diffus
tion veineuse après rupture des sans dépôt athéromateux ; modifications dégéné-
membranes, et migration pulmo- ratives liées au vieillissement, à l'HTA ou au ca-
naire. ractère non fonctionnel d'un segment artériel.
o Embolie graisseuse : le plus souvent Artériolosclérose : artériosclérose au niveau
par migration de gouttelettes de des artérioles.
graisse sous-cutanée ou de moelle  Généralités :
osseuse, surtout chez des sujets L'athérome est une maladie plurifacto-
âgés. Elles surviennent générale- rielle++,avec facteurs de risque variés :
ment lors de traumatismes avec - Age est corrélé à la survenue de l’athérome.
fractures ouvertes ou massages - Sexe : le risque est 5 fois moindre chez la
cardiaques avec fractures de cotes. femme avant la ménopause
La migration pulmonaire de ces - Etats favorisants : HTA, Dyslipidémies, dia-
embolies reste souvent asympto- bète, obésité...
matique. - Mode de vie : tabagisme, suralimentation,
o Embolies néoplasiques. sédentarité...
o Embolies gazeuses : passage d’air dans  Les lésions anatomiques :
les vaisseaux à la faveur d’une plaie  Lésions initiales : stries lipidiques. Ce sont
vasculaire à l’occasion d’un trauma- des élevures jaunâtres en bandes étroi-
tisme ou d’une intervention, ou li- tes allongées dans le sens du courant,
bération de l’azote du sang sous ou en réseau. Elles correspondent à
forme de bulles gazeuses à l’accumulation sous-endothéliale de
l’occasion d’une décompression macrophages chargés de graisses, cho-
brutale /plongée sous-marine. Les lestérol et esters de cholestérol.
embolies se logent dans les articu- Dès 10 ans, 100% des aortes ont des
lations, la moelle épinière, stries lipidiques. Toutes les stries ne de-
l’encéphale, les coronaires et les viendront pas plaques.
poumons.  Plaque athéromateuse : c’est la lésion cons-
o Embolies athéromateuses : la migration tituée, caractéristique. Elle apparaît au
dans les vaisseaux distaux se fait à niveau de l’aorte abdominale et les co-
partir des plaques d’athérome no- ronaires vers 20-30 ans, puis au niveau
tamment aortique, souvent ulcé- des artères iliaques et cérébrales. Elle se
rées et calcifiées. La migration se constitue généralement au niveau des
fait soit sous forme de cristaux de bifurcations.
cholestérol (embolies cholestéroli-

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Macroscopiquement ce sont des lésions 2. Les lésions tissulaires de l’ischémie


irrégulièrement arrondies, de taille va-
riable, faisant saillie dans la lumière vas- 2.1 Lésions liées à l'augmentation de la perméabilité
culaire (pustules). capillaire : l'oedème
Histologiquement, le centre de la pla- Définition : accumulation anormale de liquide
que est constitué d’une accumulation de dans les espaces interstitiels intercellulaires.
lipides (cholestérol, esters de cholesté-
rol, phospholipides) initialement en in- 2.2 Lésions tissulaires de l'ischémie
tracellulaire (cellules spumeuses, essen-
tiellement de nature macrophagique).
2.2.1 Au niveau cellulaire
Ces lipides sont libérés par la nécrose
La mort cellulaire survient après un stade de mo-
des éléments cellulaires, réalisant la
difications réversibles lorsque l’altération cellulaire est
“bouillie athéromateuse”, faite de débris
telle qu’elle devient irréversible. La nécrose cellulaire
cellulaires, de fibrine, et de lipides ex-
désigne les modifications structurales qui suivent la
tracellulaires sous forme cristalline. Une
mort d’une cellule.
coiffe fibreuse entoure le foyer nécroti-
 Altérations Nucléaires :
que, renfermant du collagène, de
- Pycnose : condensation avec rétraction du
l’élastine, des protéoglycanes et des fi-
noyau et margination de la chromatine contre la
bres musculaires lisses d’origine mé-
membrane nucléaire.
diale.
- Caryolyse : dissolution du noyau avec perte
Dans les formes non compliquées,
de ses affinités tinctoriales
l’endothélium recouvre la plaque. Celle-
- Caryorrhexie : éclatement de la masse nu-
ci s’enfonce dans la media qui devient
cléaire.
fibreuse et atrophique, fragilisée.
Ces différentes modifications peuvent s’associer
 L’évolution inéluctable se fait vers
ou se succéder dans le temps.
l’extension des plaques qui deviennent
Elles s’accompagnent de modifications des nu-
confluentes. On voit apparaître des
cléo-protéines, avec dépolymérisation du DNA et
calcifications au contact de la bouillie
hydrolyse sous l’effet d’enzymes cellulaires.
nécrotique, contribuant avec la sclérose
 Altérations cytoplasmiques :
à la rigidité et à la perte d’élasticité des
- Oedème cellulaire : clarification et gonfle-
parois artérielles.
ment du cytoplasme (la membrane cellulaire
Des ulcérations de la plaque peuvent
s’altère et devient perméable à l’eau) qui se creuse
survenir, mettant à nu la bouillie nécro-
de vacuoles. Les mitochondries s'altèrent rapide-
tique, pouvant donner lieu à des migra-
ment, se gonflent, ce qui entraîne un arrêt de la
tions emboliques. Elles constituent
respiration cellulaire. La nécrose entraîne égale-
surtout un point d’appel pour
ment une autodigestion des constituants cellulai-
l’agrégation plaquettaire et la constitu-
res par libération d’enzymes lysosomiales.
tion de thromboses murales avec sté-
- La coagulation cytoplasmique crée des
nose progressive de la lumière et risque
aspects de Dégénérescence granuleuse ou une
d’obstruction aiguë.
Nécrose Acidophile de Coagulation lorsque la
 Les formes topographiques :
condensation du cytoplasme est homogène, très
- Localisations préférentielles : ce sont les zo-
acidophile avec pycnose ou caryorrhexie.
nes de coudure, les bifurcations, les ostia des col-
- La dégénérescence graisseuse est liée à la
latérales, les zones artérielles fixées comme l’aorte
constitution de vacuoles lipidiques intracellulai-
abdominale.
res...
- les grands types anatomo-cliniques : corona-
rien, carotidien, aortique, périphérique.
2.2.2 Traduction tissulaire
 Les complications :
 Lésions d'ischémie aiguë : infarctus et gangrène
- sténose progressive : hypoxie des zones irriguées
 Définition :
- thromboses et embolies
Infarctus : foyer circonscrit de nécrose is-
- Anévrisme ou dilatation anormale d’un vaisseau
chémique, consécutif à une oblitération de
sanguin par fragilisation pariétale.
l’artère nourricière ou de la veine de drai-
On en décrit plusieurs types :
nage dans un tissu donné. Il s'agit donc
. sacciformes : constitue une sorte de sac à collet
d'une nécrose tissulaire par ischémie dura-
étroit.
ble. Sa survenue est généralement brutale.
. fusiformes : dilatation circonférentielle et seg-
 Aspects Macroscopiques :
mentaire de l’artère.
- Forme et topographie :
. disséquants : dissection de la paroi aortique par
Elles dépendent du niveau de
fragilisation pariétale et création d’un double chenal.
l’obstruction/tronc principal ou branche arté-
rielle et du régime circulatoire

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Dans les 6 premières heures, le foyer d'infarc- philes puis histiocytes-macrophages) qui vont
tus est inapparent macroscopiquement et his- pénétrer le foyer de nécrose.
tologiquement avec les techniques conven-  Evolution : Résorption : les différentes
tionnelles, les modifications n'étant qu'ultras- étapes
tructurales et histoenzymologiques. - De 48h à 7j va se développer le processus
Au delà de la 6°h, les modifications devien- de détersion. Le foyer de nécrose est coloni-
nent visibles macroscopiquement. La lésion sé par les cellules de la résorption, les macro-
est plus ou moins circonscrite et correspond phages succédant aux polynucléaires neutro-
à un territoire de distribution artérielle. On philes.
distingue 2 types anatomiques d'infarctus : - Au cours des 2° et 3° semaines survient
- Couleur : l'organisation conjonctive. Elle débute en
Infarctus blanc : Ils s'observent dans les or- périphérie par une prolifération fibroblasti-
ganes irrigués par un système artériel termi- que avec multiplication vasculaire. Elle abou-
nal. Les lieux d’élection sont le myocarde, le tit à une fibrose cicatricielle.
cerveau, les reins, la rate... - Les cicatrices des infarctus rouges comme
Macroscopiquement, ils se traduisent par une les infarctus pulmonaires sont souvent de
région centrale nécrotique blanc jaunâtre, teinte rouille en raison de la présence de
soulignée d’un fin liseré congestif. nombreux macrophages chargés d'hémosi-
Infarctus rouge : infarctus hémorragique dérine, témoignant de l'hémorragie anté-
(inondation hémorragique du foyer infarci) rieure.
Ils sont liés soit à une double circulation arté-  Complications anatomiques :
rielle comme dans le poumon soit à un obs- Il peut s'agir d'une dilatation anévrysmale ou
tacle associé sur le retour veineux. de ruptures au cours d'infarctus du myo-
 Aspects microscopiques : carde.
La partie centrale est occupée par la nécrose Il peut s'agir d'une surinfection avec suppura-
tissulaire. Il s'agit d'une nécrose de coagula- tion notamment au niveau du poumon.
tion comme par exemple dans le myocarde.
L'architecture d'ensemble reste reconnaissa-  Lésions d'ischémie chronique : hypotrophies et atrophies
ble, avec conservation de la "silhouette" de Définitions : il s'agit de la diminution de vo-
l'organe mais les cellules sont condensées, lume d’un organe ou d'un tissu.
acidophiles, à noyaux altérés, pycnotiques... En pathologie circulatoire, elle survient dans
Les infarctus rouges sont caractérisés par une les organes qui souffrent d'une hypoxie par réduc-
infiltration hémorragique des tissus nécrosés. tion de la vascularisation artérielle. Elle survient
On parle de Nécrose de liquéfaction dans en cas d'ischémie partielle, d'évolution lente et
l'encéphale qui est la traduction anatomique prolongée et ne présente donc pas le caractère
du ramollissement. Le foyer nécrotique est brutal de la nécrose ischémique.
pâteux, liquéfié. Au plan microscopique on - Exemple : Atrophie rénale par sténose athé-
observe des plages anhistes faiblement colo- romateuse de l’artère rénale qui se traduit par un
rées. rein de petite taille, bosselé.
La périphérie correspond à la zone de transi- Au plan morphologique on note une fibrose
tion avec les tissus sains : parenchymateuse et pariéto-vasculaire. Elle en-
à ce niveau le tissu est souvent œdémacié, traîne des conséquences fonctionnelles avec évo-
congestif, progressivement infiltré par les cel- lution possible vers l'I.R.C et l'H.T.A. ou quelque-
lules de la résorption (polynucléaires neutro- fois des complications aigues.

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