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Département : Génie Mécanique & Productique

METHODES DE PRODUCTION
Méthodes d’élaboration d’un avant Projet
d’etude de Fabrication
Généralités

EST de Fès Réalisé & Rédigé par Mrs : ZAGHAR Hamid


La fonction méthodes d'usinage
I. Introduction
En guise d'introduction, nous abordons dans ce premier chapitre la présentation du bureau de méthodes
(BM), de ses fonctions principales, et celle des divers documents qui sont utilisés et réalisés par ce
service.
La bonne connaissance de ces documents ainsi que celle de l'organigramme de réalisation d'un produit
est impérative pour pouvoir concevoir et améliorer une documentation technique de fabrication précise et
rigoureuse grâce à laquelle le programme de fabrication a été élaboré en intégrant les meilleurs moyens et
compétences techniques disponibles au sein de l'entreprise.
II. L'usinage en construction mécanique
Définition:
En construction mécanique toute opération de mise en forme par enlèvement de matière et qui est
destinée à conférer à une pièce des dimensions et un état de surface situés dans une fourchette de
tolérance donnée s'appelle usinage.
L'usinage concerne principalement les matériaux métalliques : la grande majorité des objets métalliques
couramment réalisées en construction mécanique ont subi une (voir plusieurs) opérations de
transformation, qui s'insèrent dans une succession des opérations de transformation à deux niveaux
principalement :
 opérations de découpe d'une ébauche destinée aux opérations telles que le laminage, le forgeage, le
filage, l'emboutissage;
 opérations de mise à la cote des pièces qui au préalable ont été moulées, frittées, filées, embouties,
forgées ou assemblées par soudage. Elles peuvent alors précéder ou suivre des traitements thermiques
et/ou de surface.
Remarque:
La mise en forme par usinage concerne aussi les différentes autres classes de matériaux (céramiques,
polymères, bois, composites, verres) mais selon des modalités spécifiques, fonction elles-mêmes du
procédé et du matériau utilisé.
III. Les fonctions techniques de l'entreprise
Dans la construction mécanique les différents éléments faisant partie des divers systèmes mécaniques,
eux-mêmes composants des équipements et des biens de consommation, sont obtenus par une suite
d'opérations dont les principales sont :

 l'élaboration du matériau,
 la mise en forme (transformation), permettant d'obtenir des pièces brutes,
 l'usinage par enlèvement de matière (pour obtenir des pièces finies).

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Remarque:
Une tendance actuelle dans la construction mécanique, due à l'amélioration continue des procédés
d'obtention des pièces brutes, est la diminution du travail d'usinage.
Les principales fonctions mises en jeu pour la réalisation effective d'une pièce sont respectivement :
 la conception-construction,
 l'étude et la préparation de la fabrication,
 la fabrication.
Le temps et les moyens consacrés pour réaliser chaque fonction dépendent du type de produit fabriqué,
du nombre d'exemplaires produits (fabrication en petite, moyenne et grande série) et de leur complexité.
Les principaux services participant aux fonctions précédemment énoncées sont :
 le bureau d'études (BE),
 le bureau de méthodes (BM),
 les ateliers de fabrication.
Le rôle du service méthodes d'usinage
Le bureau des méthodes (BM) est une composante de l'entreprise qui travaille sur l'étude et la
préparation de la fabrication.
Ceci consiste à gérer, prévoir, préparer, lancer puis superviser le processus d'usinage permettant de
réaliser des pièces conformes au cahier de charges exprimé par le dessin de définition, en respectant un
programme de production donné, dans un contexte technique, humain et financier déterminé.
L'objectif principal de ce service est de mettre en place les divers moyens de conception et de
fabrication disponibles, afin d'optimiser la totalité du processus d'obtention d'une pièce mécanique et de
permettre ainsi la réalisation de celle-ci à un coût de revient global minimum, tout en respectant les
spécifications de fonctionnalité prévues lors de la phase de conception de celle-ci.
Pour réaliser ces objectifs, le BM peut employer deux manières différentes :
 l'étude de l'usinage de pièces définies par des dessins (production unitaire ou petites séries),
 participation à l'élaboration du dessin de définition (en relation avec le BE) suivie de l'étude d'usinage
(grandes séries).

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L'usinage conventionnel
I. Introduction
Dans ce chapitre nous allons introduire la problématique de la génération des surfaces à l'aide d’outils
de coupe par enlèvement de matière.
Ces ressources ont été réalisées dans le but de présenter, outre les réglages machine et outils permettant
de réaliser l'opération visée, les manipulations permettant d'éviter certains problèmes liées à l'usure des
machines, comme par exemple les jeux présents dans les guidages ou encore les dispersions pouvant
influencer le travail en séries.

II. La génération des surfaces


1) Les surfaces élémentaires en fabrication mécanique

Classiquement on usine, soit pour la nature des liaisons qu'elles permettent de réaliser soit pour des
raisons liées au coût et à la faisabilité, des surfaces ayant les formes suivantes :
 plane ;
 cylindrique, conique ou sphérique ;
 hélicoïdale.
Le principal problème du service méthodes d'usinage (BM) porte sur la réalisation des surfaces qui ne
peuvent être obtenues autrement que par enlèvement de matière. Selon l'aspect considéré, la surface
usinée sera prise en compte :
 seule : elle doit être générée en tenant compte des qualités géométriques et physiques données (ex:
tolérances de formes et états de surfaces). Ceci nécessite la bonne connaissance des outils, de leurs
mouvements de travail, des machines-outils (MO) et de leurs cinématiques. La qualité des surfaces
dépend de différents autres paramètres dont les plus importants sont la mise en position et les raideurs
des pièces, outils, machines, etc.
 en tant qu'élément d'un ensemble de surfaces : dans ce cas il est impératif de respecter des liaisons
dimensionnelles et des tolérances de position. Ceci implique d'une part l'étude de la mise en position
de la surface à générer par rapport à l'outil, à la machine et aux autres surfaces de la pièce, et d'autre
part la connaissance des performances dimensionnelles et géométriques pouvant réellement être
obtenues pour chaque usinage.
La qualité des liaisons dimensionnelles effectivement réalisées est donc dépendantes de :
 la précision du mouvement de génération de l'outil par rapport à la machine,
 la qualité du porte-pièce et de son emplacement sur la machine,
 les modalités adoptées pour la mise en position (et le maintien) de la pièce dans le porte-pièce.
2) La nature des problèmes posés et renseignements nécessaires
Les éléments relatifs à la réalisation des surfaces sont résumés schématiquement sur la figure ci-dessous.

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Surfaces brutes

Enlèvement de matière

Surfaces usinées (géométrie, Réalisation des liaisons dimensionnelles


tolérances de forme, états de surface) (cotes et tolérances de position)

 Etude des combinaisons outils-machine  Etude des mises en position (géométriques,


adaptées. technologiques).
 Obtention de la qualité des surfaces.  Etude de la cotation de fabrication
(performances des moyens).

Fig1. Problèmes posés lors de la réalisation des surfaces


On note, en premier lieu, que la connaissance des ordres de grandeur des précisions obtenues permet de
prévoir les modes d'obtention des surfaces, d'effectuer la cotation de fabrication et de simuler le processus
retenu.
Aussi, un deuxième problème posé au BM est le respect d'un délai (et parfois d'une cadence de la
production). La durée totale d'usinage ne doit pas dépasser un certain temps limite, ce qui implique de
faire le bon choix de machines, outils, porte-pièces, conditions de coupe, etc. En conséquence, le choix du
processus d'usinage à retenir (compte tenu des problèmes de réalisation des surfaces et des temps
allouées) est dicté par des considérations d'ordre technologique et économique.
3) Les méthodes de génération des surfaces
a. Introduction
Dans l'usinage par outil coupant celui-ci est animé d'un mouvement adapté à la forme recherchée. La
génération concerne l'ensemble des données géométriques permettant d'obtenir une surface usinée. Tout
usinage est caractérisé par :
 un mouvement relatif entre la pièce et l'outil, résultant de la composition de deux mouvements
principaux, communiqués à la pièce ou à l'outil. Il s'agit d'un mouvement de coupe rapide (noté Mc) et
d'un mouvement d'avance lent (noté Mf). Ces mouvements qui peuvent être des translations, des
rotations indépendantes ou conjuguées (mouvement hélicoïdal par exemple) ;
 la forme de la partie active de l'outil (point, ligne droite ou courbe) ;
 les conditions de coupe permettant d'optimiser la productivité de l'ensemble machine/outil/pièce.
La génération des surfaces peut être faite selon deux modalités distinctes (parfois de façon mixte) :
 travail d'enveloppe ;
 travail de forme.
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b. Le travail d'enveloppe
Ce travail est obtenu par la combinaison de deux mouvements (couple génératrice-directrice) du point
générateur de l'outil, ce qui correspond à une génération ponctuelle. Le profil de la surface est donné par
l'enveloppe des positions successives de l'outil. A titre d'exemple sur la figure suivante sont illustrées les
schémas de principe des usinages permettant l'exécution du travail d'enveloppe par chariotage d'un
cylindre respectivement le fraisage d'une surface plane.

Fig2. Le travail d'enveloppe : chariotage d'un Fig3. Le travail d'enveloppe : fraisage d'une
cylindre surface plane
c. Le travail de forme
Ce travail est donné par une génératrice (ligne) qui se déplace suivant une directrice, ce qui correspond à
une génératrice linéaire. Le profil de la surface est donné par le tracé de l'arête tranchante. Sur les figures
ci-dessous sont illustrées quelques opérations d'usinage (usinage des gorges et fraisage de profil)
permettant d'effectuer un travail de forme.

Fig4. Le travail de forme : usinage d'une gorge Fig5. Le travail de forme : usinage d'une gorge

Fig6. Le travail de forme : fraisage de profil Fig7. Le fraisage de profil est un usinage par travail de
forme
4) La qualité des surfaces obtenues

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a. La génération ponctuelle
Pour le travail d'enveloppe la géométrie de la
surface usinée dépend de la position angulaire de
l'arête de coupe et de la géométrie de l'arête
La géométrie de la surface usinée dépend de la
position angulaire de l'arête de coupe

A titre d'exemple, sur cette figure est illustrée


l'apparition d'une ébréchure causée par
l'existence d'un défaut sur l'arête de coupe (en
négatif).
Il est donc difficile de contrôler la qualité de
La géométrie de la surface usinée et son état l'état de surface pour ce type d'usinage.
sont fonction de la géométrie de l'arête de coupe

b. La génération linéaire
Dans le cas d'un usinage par travail de forme
la géométrie de la surface obtenue dépend
uniquement de la trajectoire du point
générateur, trajectoire qui est donnée par la
machine (voir la figure ci-contre). La géométrie
de la surface obtenue dépend de la trajectoire
du point générateur ou de l'arrête

L'état de surface est fonction de la


géométrie de l'outil (le rayon du bec et sa
largeur), ce qui permet de maîtriser l'état de
surface obtenu.
L'état de surface dépend de la géométrie
de l'outil

III. Les outils de coupe par enlèvement de matière


1) Généralités
Dans l'usinage traditionnel, les outils de coupe en contact avec la pièce permettent d'enlever le copeau
afin de réaliser des surfaces simples (planes, de révolution, ...).
On rappelle aussi que le copeau est le résultat de l'action de deux mouvements principaux (dont le
premier est rapide : Mc et l'autre lent : Mf), qui génèrent respectivement un effort de compression et un
cisaillement.
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Selon leur mode d'action, les outils peuvent être classés en :
 outils coupants (outils de tour, fraises, forets, etc.),
 outils abrasifs (meules, etc.).
La forme de la surface réalisée par un outil de coupe est fonction du profil de sa partie active et de son
mouvement. La géométrie de l'outil a donc une influence directe sur les formes usinables de la pièce.
Les outils utilisés en usinage traditionnel peuvent être :
 à tranchant unique (outils de tournage et de rabotage),
 à tranchant multiple, disposés les uns à la suite des autres (broches), suivant une circonférence
(fraises, forets, alésoirs) ou en hélice (tarauds, filières).
Du point de vue de la dépendance entre la forme de l'arête tranchante et le profil de la surface usinée, on
distingue :
 les outils de forme : le tracé de l'arête tranchante est conçu de façon à engendrer une surface de profil
donné (ex. : rainure en té),
 les outils d'enveloppe ou de génération : la surface engendrée n'est pas liée au tracé de l'arête
tranchante (ex. : outil de tournage).
Du point de vue de la dépendance entre la forme de l'arête tranchante et le profil de la surface usinée, on
distingue :

les outils de forme : le tracé de l'arête tranchante est


conçu de façon à engendrer une surface de profil donné
(ex. : rainure en té), Rainure en té obtenue avec un outil
de forme.

les outils d'enveloppe ou de génération : la


surface engendrée n'est pas liée au tracé de
l'arête tranchante (ex. : outil de tournage)
Outil d'enveloppe. La surface usinée ne
dépend pas du tracé de l'arrête tranchante.

2)La géométrie des outils de coupe et des surfaces générées


a. La position de l'outil
La géométrie de l'outil coupant est définie en fonction de la position de l'outil dans l'espace. On utilise
généralement deux repères distincts :

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géométrie de l'outil "en travail". Celle-ci dépend géométrie de l'outil "en main". Cette géométrie
de la mise en position de l'outil dans le porte-outil est liée aux conditions de travail qu'on suppose et
et des conditions cinématiques de travail. à la forme du corps de l'outil.

Outil en travail Outil en main


Pour des conditions cinématiques de travail complexes il faut prendre en compte les conditions réelles
d'usinage et étudier la géométrie de l'outil en travail réel pour déterminer la géométrie de l'outil en main.
La connaissance de cette géométrie est nécessaire pour exécuter l'affûtage ainsi que pour la métrologie
des différents composants de la partie active de l'outil.

Fig8. Outil en affûtage


b. La géométrie de la partie active
Un outil coupant est constitué d'un corps d'outil comportant une ou plusieurs parties actives. La partie
active consiste en une arête, intersection de deux surfaces (voir figure suivante) auxquelles on associe un
symbole se composant de la lettre A affectée d'un indice, respectivement :
 la face de coupe (A ) - surface le long de laquelle glisse le copeau ;
 la face de dépouille (Aα) - surface le long de laquelle passent les surfaces engendrées.

Fig9. Les principales arêtes et surfaces d'un outil de tournage

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La partie active d'un outil est définie géométriquement par des angles caractéristiques normalisés. Les
angles sont définis par référence à des plans définis dans deux référentiels :
 Système de l'outil en main - spécifie la géométrie de l'outil lors de sa fabrication et de son contrôle,
indépendamment de son utilisation future.
 Système de l'outil en travail - spécifie la géométrie de l'outil lors de son utilisation.
c. Les principaux plans des outils de coupe
On étudie à présent l'outil à tranchant unique dans le référentiel "en main".

Fig10. Référentiel "en main" de l'outil à tranchant unique : les principaux plans
1. Le plan de référence Pr est le plan passant par le point considéré de l'arête et parallèle au plan de base.
Il sert de face d'appui au corps de l'outil
2. Le plan de travail conventionnel Pf est le plan perpendiculaire au plan de référence Pr de l'outil, au
point considéré de l'arête, et parallèle à la direction supposée d'avance de l'outil
3. Le plan d'arête de l'outil Ps est le plan tangent à l'arête (au point considéré) et perpendiculaire au plan
de référence de l'outil Pr
4. Le plan normal Pn est un plan perpendiculaire au plan de référence de l'outil Pr et au plan d'arête de
coupe Ps, au point considéré.

Fig11. Plan de référence Pr, plan de travail conventionnel Pf, plan de l'arête de l'outil Ps
d. Les principaux angles et leur influence sur la coupe
Influence sur la coupe et définition des principaux angles.

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L'angle de direction d'arête Kr est l'angle mesuré dans le plan de référence Pr entre les plans d'arête de
l'outil Ps et de travail conventionnel Pf :
 pour des valeurs Kr ≤ 90° on a une entrée en contact progressive de l'arête de coupe avec la matière à
usiner ;
 pour des valeurs trop petites de Kr la longueur de contact arête de coupe/matière augmente, ce qui
provoque également une augmentation des efforts de coupe ;
 l'angle Kr influe aussi sur la direction d'évacuation des copeaux
L'angle d'inclinaison d'arête λs est l'angle mesuré dans le plan d'arête de l'outil Ps entre l'arête et le
plan Pr :
 les outils avec λs ≤ 0° s'utilisent pour des usinages d'ébauche, en raison de la robustesse de l'arête de
coupe, et de la bonne fragmentation des copeaux
 les outils avec λs ≥ 0° s'utilisent pour des usinages de finition, les valeurs du copeau minimum étant
plus faibles
L'angle de pointe εr est l'angle mesuré dans le plan de référence Pr entre le plan d'arête de l'outil Ps et
l'arête de dépouille. Cet angle est choisi en fonction du profil à usiner.
L'angle de dépouille α est l'angle entre le plan d'arête de l'outil Ps et la face de dépouille.
 si l'angle α est trop grand, l'outil présente une arête trop fragile
 si l'angle α est trop petit la surface de contact pièce/face de dépouille augmente, ce qui induit le risque
de talonnage
L'angle de taillant est l'angle entre la face de dépouille et la face de coupe.
L'angle de coupe est l'angle entre la face de coupe et le plan de référence Pr :
 un angle trop grand fragilise l'arête et provoque un écoulement continu de copeau
 un angle trop petit provoque le frottement du copeau sur la face de coupe
 des valeurs ≤ 0°, sont réservées aux outils en carbure métallique et en céramique, en raison de la
bonne tenue aux efforts et du fait que les copeaux se brisent facilement.
Remarque:
La relation suivante est toujours valable :
α+ + = 90
Les angles sont toujours donnés dans le plan normal Pn (valeurs des catalogues). Les angles α, , sont
toujours positifs; l'angle est positif lorsque la face de coupe se retrouve du même côté du plan de
référence Pr que la face de dépouille.
e. Les principaux plans générés par les outils de coupe
De manière générale, on distingue 3 types des surfaces sur une pièce :
 la surface de la pièce à usiner ;
 la surface engendrée par le processus d'enlèvement de matière ;

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 la surface coupée - partie qui est engendrée sur la pièce par l'arête tranchante.

Fig12. Définition des surfaces générées par l'outil


3) Les matériaux à outils
a. Les aciers
Suivant le mode de travail des outils en acier, on distingue 4 classes distinctes :
 les aciers non-alliés pour travail à froid (classe 1)
 les aciers alliés pour travail à froid (classe 2)
 les aciers pour travail à chaud (classe 3)
 les aciers rapides (classe 4)
Les aciers rapides (ARS) sont les plus couramment utilisés, ils servent pour fabriquer des outils type
"barreau" monobloc avec l'arête de coupe affûtée. Ce sont des matériaux dont la composition chimique
comporte plus de 0,7% de carbone et des éléments susceptibles de former des carbures durs (environ 4%
de chrome et du vanadium en teneurs variables; du tungstène, du molybdène et parfois du cobalt).
L'avantage de ce type de matériaux est donné par la possibilité de réaffûter l'arête de coupe quand ils sont
usés.
b. Les carbures métalliques

Les outils les plus répandus actuellement sont


constitués d'une plaquette en carbure métallique
montée sur un corps d'outil.

Fig13. Outil à plaquette en carbure métallique


Les carbures sont des agglomérés de carbures divers (titane, bore, tungstène) et de cobalt obtenus par
frittage et dont la dureté est proche de celle du diamant. Bien que fragiles et sensibles aux variations de
température, les carbures métalliques conservent leur dureté jusqu'à environ 1000°C. L'avantage de ce
type de matériaux est qu'on peut utiliser des vitesses de coupe élevées et de fortes passes dans l'usinage de
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divers matériaux.
Suivant la surface à obtenir, on utilise principalement des plaquettes de forme carré, ronde,
rectangulaire, rhombique, triangulaire, hexagonale, octogonale, pentagonale, etc.

Fig14. Différentes géométries des plaquettes en carbure métallique


Deux paramètres géométriques sont importants pour ce type d'outils, ils sont définis suivant la forme des
plaquettes :
 le rayon de bec rε
 l'angle de pointe εr.
Si plusieurs formes convient pour l'usinage d'une surface, on choisira celle qui donne la meilleure
résistance mécanique (εr maximum).
Si le critère de résistance n'est pas primordial, on choisira la plus économique.
Notons aussi l'existence des plaquettes réversibles : une plaquette est dite réversible si elle présente un
plan de symétrie parallèle à ses deux faces les plus importantes.

Fig15. Plaquettes réversibles et irréversibles en carbure métallique


c. Les autres matériaux à outils
Les plaquettes céramiques
Les céramiques sont composées d'oxydes d'aluminium et de chrome, leur dureté est comparable à celle
des carbures métalliques. Ces matériaux conservent leurs qualités jusqu'à des températures voisines de
1200°C. Ces plaquettes sont utilisées pour des opérations de superfinition ou pour l'usinage de fontes en
ébauche lourde à vitesse de coupe élevée.
Les plaquettes diamants
L'utilisation des plaquettes en diamant polycristallin permet l'usinage de tous matériaux non-métalliques

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et l'obtention d'un excellent état de surface.

IV. Les paramètres et les conditions de coupe


1)La formation du copeau
Lors d'un usinage par enlèvement de matière l'arrête de l'outil pénètre dans la pièce et enlève le copeau,
qui est le résultat de plusieurs actions mécaniques complexes :
 la compression de la matière sur la face d'attaque,
 le cisaillement dynamique du copeau suivant le plan de cisaillement,
 l'écoulement du copeau.
L'outil suit une trajectoire par rapport à la pièce à usiner, ses mouvements étant assurés par les éléments
constitutifs de la machine-outil. Le frottement du copeau sur la face de coupe et celui de la pièce sur la
face de dépouille provoquent une élévation importante de la température qui peut entraîner une fusion
locale du copeau.
Remarque : Ce phénomène peut conduire à l'adhérence du copeau sur la face de coupe.
Les principaux facteurs influençant la formation du copeau et l'état des surfaces usinées sont :
 la vitesse de coupe (Vc) ; si ce paramètre augmente la rugosité de la surface diminue,
 la profondeur de passe (ap),
 la vitesse d'avance (Vf),
 la géométrie de l'outil et son rayon de bec,
 la durée de vie de l'outil,
 les matériaux de l'outil et de la pièce,
 la lubrification.
L'obtention d'un travail satisfaisant (bon état de la surface usinée, rapidité de l'usinage, usure modérée
de l'outil,...) nécessite un bon choix et réglage des paramètres de la coupe. Plusieurs critères permettant de
définir ces paramètres sont à considérer dans ce contexte. Le schéma illustré ci-après représente un
copeau en cours de formation. On observe que :
 l'épaisseur du copeau (e) est supérieure à la profondeur de passe ap,
 les fibres du copeau sont orientées suivant une même direction,
 la face du copeau en contact avec la surface de coupe est lisse alors que l'autre est rugueuse.

Fig16. La formation du copeau


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Un paramètre important à définir dans ce contexte est le rapport de coupe qui représente le

rapport entre l'avance et l'épaisseur du copeau.


La notion de copeau minimum
Lorsque la pénétration et/ou l'avance sont trop faibles, l'outil ne coupe plus.
Le métal est donc comprimé superficiellement et la pression de contact outil-pièce provoque l'usure
prématurée de l'outil ainsi que l'obtention d'un mauvais état de surface (phénomène d'écrouissage).
Il est donc impératif de choisir des valeurs minimales pour ces données (généralement ces valeurs sont
données par le fabricant d'outils).

Fig17. Le copeau minimum Cpm


2)Les critères de choix
Plusieurs critères permettent de définir les paramètres de la coupe :
 le type de machine (tour, fraiseuse, perceuse) et sa puissance,
 la matière usinée (acier, aluminium, etc.),
 la matière de l'outil (ARS, carbure métallique,...),
 le type d'opération (chariotage, dressage, ébauche, finition, surfaçage, perçage, etc...).
L'objectif final est d'obtenir une pièce usinée dans de bonnes conditions. Pour cela il faut déterminer
certains paramètres spécifiques, notamment :
 la vitesse de coupe Vc,
 la vitesse d'avance Vf,
 et la profondeur de passe ap.
Le type et la puissance de la machine
Selon l'opération à réaliser, il faut choisir la méthode d'usinage, et donc faire le choix de la machine à
utiliser (tour, fraiseuse, perceuse, etc.).
Naturellement, il y a souvent plusieurs possibilités pour réaliser un même type d'usinage.
La puissance de la machine influe sur ses performances. Pour l'usinage par enlèvement de matière, il y a
deux grands cas de figure :
 Usinage en ébauche, où l'on cherche à enlever un maximum de matière en un minimum de temps.
L'objectif est dans ce cas d'augmenter au maximum le débit de copeaux.

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Mais la machine doit être suffisamment puissante, ainsi que l'attachement pièce/porte-pièce, sinon la
machine peut "caler", ou la pièce peut voler.
 Usinage en finition. Pour ce type d'opération c'est la qualité de réalisation qui est importante : la
surface doit être lisse, les cotes doivent être correctes. Comme les efforts en jeu sont plus faibles que
pour une ébauche, la puissance de la machine n'est plus un critère primordial.
La matière de la pièce
Les efforts de coupe sont différents, selon la matière dont est constituée la pièce. La matière a donc une
influence importante sur les choix relatifs à la puissance machine.
La matière de l'outil
Compte tenu du fait que c'est l'outil qui doit usiner la pièce (et non l'inverse) il est important de choisir
des outils dont l'usure est moindre et dont la durée de vie est la plus grande possible.
Le type d'opération et la forme de l'outil
Compte tenu du type des surfaces à obtenir il faut choisir l'opération et l'outil adéquat. Dans une grande
majorité de situations plusieurs possibilités pour réaliser un même type d'usinage existent, le choix étant
dans cette situation influencé par les paramètres précédemment énoncés.
3)Les paramètres de coupe
Définition:
La vitesse de coupe Vc [m/min] représente l'espace parcouru (en mètres) par l'extrémité d'une dent de
l'outil en une minute.
Ce paramètre a une influence directe sur la durée de vie des outils, il varie :
 avec le type de matière à usiner et le matériau de l'outil,
 selon la nature de l'opération (ébauche ou finition),
 par rapport au type d'usinage effectué (application d'un coefficient réducteur pour les usinages délicat),
 fonction des conditions de lubrification (travail à sec ou lubrifié).
Les valeurs usuelles des vitesses de coupe, fonction de la matière à usiner et de la matière de l'outil, sont
données dans des abaques.
La vitesse de coupe étant donnée, il convient de déterminer maintenant le paramètre fréquence de
rotation N qui sera utilisée pour le mouvement de coupe.
Définition:
La fréquence de rotation N [tour/min] se calcule par la formule suivante :

Où D [mm] représente le diamètre de la pièce à usiner (en tournage) ou le diamètre de la fraise/du foret
(en fraisage/perçage).
A l'aide des tableaux indiquant les fréquences de rotation disponibles sur les machines-outils, on choisit
les valeurs les plus proches de celles calculées.
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Définition:
L'avance f ou fz [mm/tour] s'exprime par le déplacement de la pièce (en fraisage) ou de l'outil (en
tournage) pour :
 une dent; c'est l'avance par dent fz utilisée en fraisage,
 un tour; c'est l'avance par tour f utilisée en tournage.
L'avance détermine principalement la rugosité de la surface. Elle est prise plus grande en ébauche qu'en
finition, les valeurs des avances, fonctions des états de surfaces désirées, sont également données par des
abaques.
Définition:
La vitesse d'avance [mm/min] c'est la vitesse de translation de la pièce/outil qui sera affichée sur la
machine. Ce paramètre se calcule par la formule suivante :

Avec Z qui représente le nombre de dents de la fraise et N la fréquence de rotation calculée à l'aide de la
vitesse de coupe Vc.
Ce paramètre s'utilise seulement en fraisage car en tournage les déplacements sont affichés directement
par le paramètre f (mm/tour).
Conseil:
Si l'outil comporte des dents usées il convient de diminuer la puissance machine engagée dans l'usinage
afin d'éviter que la dent qui suit une dent usée prenne une charge double en termes d'épaisseur de copeau
et de puissance absorbée. Pour le calcul de la vitesse d'avance il faut utiliser un nombre de dents diminué
du double du nombre de dents manquantes.
Définition:
Le paramètre profondeur de passe ap dépend de la surépaisseur de matière à usiner ainsi que de la
nature de l'opération (ébauche ou finition).
Elle tend à diminuer lorsque les exigences dimensionnelles, géométriques ou d'état de surface
deviennent plus rigoureuses. La valeur de la profondeur de passe ne doit cependant être inférieure au
copeau minimum. Sa valeur maximale est limitée par la rigidité de l'outil et par la puissance de la
machine.
Définition:
La section du copeau. La valeur de l'avance par tour f multipliée par la profondeur de passe ap
déterminent la section du copeau enlevée par chaque dent, valeur qui influe elle-même sur la puissance
demandée à la machine-outil.
4)Les tableaux des conditions de coupe
Pour les principales opérations d'usinage traditionnel les valeurs usuelles des conditions de coupe sont
présentées dans les tableaux ci-dessous.

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Fig18. Les conditions de coupe pour les opérations de tournage

Fig19. Les conditions de coupe pour les opérations de fraisage en bout et en roulant

Fig20. Les conditions de coupe pour les opérations de perçage et alésage

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5)L'arrosage et la lubrification dans l'usinage
Les fonctions du fluide de coupe
L'utilisation, lors de l'usinage par enlèvement de matière, des liquides d’arrosages composés
principalement d'eau, d'huiles minérales et d'additifs chimiques, permet d'assurer les fonctions suivantes :
 le refroidissement de l'outil. A température élevée les caractéristiques mécaniques du matériau
constituant l'outil diminuent. La durée de vie est inversement proportionnelle à la température de
coupe. La durée de vie est affectée par toute variation, même minime, de la température.
 la diminution du coefficient de frottement. Plus le frottement est élevé, plus l'angle de cisaillement est
petit. Le changement de lubrifiant modifie le rapport de coupe et par conséquent le coefficient de
frottement. Plus le rapport de coupe est élevé, meilleur est le pouvoir lubrifiant du fluide.
 l'amélioration de l'état de surface. La formation de l'arête rapportée est à l'origine d'une rugosité élevée
aux vitesses de coupe basses. La lubrification peut atténuer la formation de l'arête rapportée (additifs
anti - soudure) et contribue à un meilleur état de surface.
 l'évacuation des copeaux. L'arrosage par jet permet de maintenir un film lubrifiant entre les parties
frottant et facilite l'évacuation des copeaux (en perçage par exemple). L'arrosage abondant permet une
meilleure évacuation des copeaux.
La pénétration des fluides coupe
Les facteurs qui s'opposent à la formation du film lubrifiant près de l'arête sont :
 la pression de coupe
 l'évaporation due aux températures élevées
 la vitesse de glissement des copeaux par outil
Les zones de pénétration vers l'arête sont :
 entre la face en dépouille et la surface usinée
 entre le copeau et l'outil (la face de coupe)
Attention:
La durée de vie de l'outil n'est améliorée que dans le cas où le jet est dirigé de façon très précise sur
l'arête coupante.
Le mode d'action des fluides de coupe
Les divers lubrifiants utilisés en usinage assurent :
 l’effet de refroidissement (eau, huiles minérales)
 l'effet lubrifiant (les additifs chimiques)
Les pouvoirs lubrifiants et réfrigérants sont plus complexes à appréhender. Une étude intéressante a été
publiée dans les Techniques de l'Ingénieur.

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