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RAPPORT DE

DÉVELOPPEMENT
DURABLE
2006
Lafarge dans le monde

Ciment Granulats & Béton Plâtre


Rang : Leader mondial Rang : N° 2 mondial Rang : N° 3 mondial
Effectifs : 42 000 Effectifs : 22 500 Effectifs : 6 500
Chiffre d’affaires : 8,8 milliards d’euros Chiffre d’affaires : 6,4 milliards d’euros Chiffre d’affaires : 1,6 milliards d’euros
Cimenteries : 122 Carrières : 596 Sites de production : 76
Stations de broyage de clinker : 38 Centrales à béton : 1 139 Pays : 25
Stations de broyage de laitier : 6 Pays : 29
Pays : 46

Chiffre d’affaires
(en milliards d’euros)

17
4
3 3

1 1
2
Effectifs
2

71 000 Chiffre d’affaires par métier Effectifs par métier


Pays ■ 1 - Ciment 52 % ■ 1 - Ciment 58 %
■ 2 - Granulats & Béton 38 % ■ 2 - Granulats & Béton 31 %

70 ■ 3 - Plâtre 10 % ■

3
4
-
-
Plâtre
Autres
9%
2%
Eoliennes de la cimenterie Lafarge de Tétouan au nord
du Maroc, produisant 50 % de ses besoins en énergie.

Reconstruction de la
cimenterie Lafarge de
Banda Aceh en Indonésie,
après le tsunami.

BIEN COMPRENDRE LES ENJEUX


02 Message du Président-Directeur général
04 Comprendre les processus
06 Comprendre l’industrie
08 Connaître Lafarge
Comment lire ce rapport 10 Valeurs et gouvernance
Cette année, notre rapport de développement durable a une nouvelle
11 Le management du développement durable
structure. Il débute avec la section Bien comprendre les enjeux, qui
décrit notre cadre opérationnel (les processus de fabrication de nos
produits, la structure de notre industrie et les faits marquants de
Lafarge), ainsi que nos valeurs et explique comment nous appli- CINQ ENJEUX CLÉS
quons nos engagements de développement durable. 12 Les marchés en croissance
Ce rapport traite des enjeux matériels auxquels nous sommes confron-
18 Le changement climatique
tés: pour illustrer ce point, nous avons développé cinq enjeux clés
en matière de développement durable, et présenté notre nouveau 24 Nos collaborateurs
programme Ambitions Développement Durable 2012, les défis que 30 Nos clients
nous nous sommes lancés et les moyens que nous mettons en œuvre 36 L’approvisionnement en matières premières
pour les relever. Les sections En Complément et Performance permet-
tront au lecteur d’avoir un aperçu global de Lafarge.
Tout au long de ce rapport, notre panel de parties prenantes a formulé
des commentaires indépendants, individuellement et collectivement.
EN COMPLÉMENT
Le rapport est aussi soumis à la vérification de Ernst & Young. 42 Développement Durable Ambitions 2012
A l’instar de notre Rapport Annuel 2006, ce rapport n’inclut pas 44 Opinion du panel de parties prenantes
dans son périmètre l’activité Toiture, cédée début 2007. Actionnaires
45
Nous espérons que ces modifications contribueront à plus de trans-
46 Positions publiques
parence et à une meilleure lisibilité de notre rapport. Sauf mention
contraire, les données utilisées dans ce rapport sont issues des propres 48 Fournisseurs
systèmes de reporting de Lafarge. 49 Relations avec les communautés
50 Gérer notre impact environnemental
Crédits photos: Couverture (carrière de granulats de Cassis en France),
P. 27, 36, 37, 39 : Jean-Philippe Mesguen ; Dos de couverture :
F. Renoir; P. 01 (gauche), 24: Agustinus Sidarta Photography; Page 03:
Rapho/Gérard Uferas. P. 12 (en haut): Interspeed/Imtiaz Alam Beg ; PERFORMANCE
P. 13 : I-look/Image’in/Brice de Belleroche ; P. 14, 15 : Rapho/Nian
Zeng; P. 21: Philippe Ruault; P. 22: Courtesy of Bouygues; P. 25: Jose 52 Global Reporting Initiative
Antonio Rojo ; P. 26 : Thierry Mamberti ; P. 29, 46 : Eric Tourneret ; 54
P30: Rapho/Gilles Bassignac ; P. 31 (gauche): Photothèque
Mesurer notre performance
Eiffage/Daniel Jamme, P. 31 (droite), 49: Panos Pictures/A. Loke ; 56 Indicateurs et tables de correspondance
P. 32 : Juan Garcia Vacas ; P. 33 : Cyrille Bernard ; P. 34 : Images et
concept/Laurence Prat ; P. 35 : Rudy Ricciotti Architecte ; P. 47 58 Tableaux de correspondance avec la loi NRE
(gauche): Jacques Ferrier Architectes. Toute autre image : DR
Mediatheque Lafarge. Illustrations : P. 04-05 : Ide.
59 Comparabilité de notre performance
• Directeur de la publication: Stéphanie Tessier • Conception: Direction 60 Méthodologie de reporting
de la communication Lafarge • Rédaction: The Corporate Citizenship
Company • Direction artistique: Textuel. 61 Assurance de Ernst & Young

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 1


MESSAGE DU PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL

Développement durable
Ambitions 2012

Pourquoi agir
Nous pourrions aisément conduire nos activités sans prendre en consi-
dération l’impact global de Lafarge sur le monde environnant. Nous
le pourrions, certes, mais nous aurions tort. Lafarge se doit d’être dirigé
de manière durable, avec une vision à long terme, dans le respect
des hommes et de l’environnement. Dans le cadre de notre plan stra-
tégique « Excellence 2008 » lancé en juin 2006, nous avons renouvelé
l’engagement de nous classer parmi les groupes industriels mondiaux
les plus performants en matière de santé et de sécurité de nos colla-
borateurs, de protection de l’environnement, de responsabilité sociale
et de gouvernance d’entreprise. Cela signifie que nous devons, demain
mieux qu’aujourd’hui, gérer nos activités pour mieux satisfaire nos
clients, nos collaborateurs et nos actionnaires, et agir dans le souci
de l’environnement et des communautés au sein desquelles nous
travaillons, comme nous y invitent nos Principes d’Action.

“Nos objectifs sont ambitieux


mais nous nous engageons à les atteindre. Nous sommes déterminés car
nous pensons que l’atteinte de nos objectifs contribuera à la préservation
de l’environnement et de la société.”
Cela demande de notre part beaucoup d’écoute et d’ouverture, afin de
continuer à progresser. Cela demande que nous nous remettions régu-
lièrement en question, dans un monde en constante évolution qui exige
de notre part anticipation des changements et adaptation permanente.
Avec cette nouvelle feuille de route, nous avons choisi de nous concen-
trer sur les enjeux majeurs: les domaines dans lesquels notre impact
est réel, les grands défis environnementaux et sociaux et les domaines
dans lesquels nous pouvons réellement peser et influencer notre indus-
trie de manière positive.

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BRUNO
LAFONT
Président-Directeur général
du Groupe Lafarge

Des objectifs clairs


pour progresser
Sur chaque sujet, nous avons d’abord soigneusement évalué la situa-
tion actuelle. C’est animés par la volonté d’accomplir des progrès
significatifs au cours des cinq prochaines années que nous avons fixé
nos objectifs. Certains d’entre eux résultent directement de program-
mes déjà engagés, que nous avons conservés après avoir évalué
leur pertinence. Sur d’autres sujets, nous avons décidé d’aller plus
loin et de rendre nos objectifs plus ambitieux.
Enfin, à l’issue d’une profonde réflexion sur l’impact de nos activités
et d’un dialogue poussé avec nos parties prenantes, nous avons
fixé, pour la première fois, des objectifs relatifs à nos communautés
locales et à nos clients, ainsi que des objectifs en matière de biodi-
versité, d’émissions et de santé.

Faire la différence
Nos objectifs sont ambitieux mais nous nous engageons à les atteindre.
Nous sommes déterminés car nous pensons que l’atteinte de nos objec-
tifs contribuera à la préservation de l’environnement et de la société.

Notre vision du défi,


celle d’un leader
Dans un monde en perpétuelle évolution, le secteur des matériaux de
construction est en pleine transformation. De notre côté, nous accé-
lérons pour mieux anticiper ces changements et relever ces nouveaux
défis. Nos Ambitions Développement Durable 2012 devraient nous
placer un peu plus avant sur la voie du leadership durable vers
lequel toutes nos équipes sont mobilisées.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 3


BIEN COMPRENDRE LES ENJEUX

Comprendre les processus


Pour saisir les défis et les opportunités de Lafarge en matière de développement durable, il faut comprendre la
fabrication de nos produits, la structure de notre industrie, l’organisation et le fonctionnement de Lafarge.
Nous allons traiter ici chacun de ces points qui serviront d’appui pour juger des enjeux et de nos réalisations en
termes de développement durable. Cette double page explique les processus de nos activités.

Approvisionnement Fabrication

Énergie, biens et services Matières premières Traitement


En 2006, Lafarge a dépensé 9,2 milliards d’euros En majorité, Lafarge s’approvisionne en ma- Nos matières premières sont lourdes et volu-
auprès de fournisseurs extérieurs. L’énergie tières premières dans ses propres carrières de mineuses: elles doivent donc être traitées à
traditionnelle ou alternative en est la part la calcaire, de granulats et de plâtre. Mais la moitié proximité des carrières. La transformation du
plus importante. Voir page 48. des matières premières pour les plaques de calcaire en ciment est le processus qui con-
plâtre et un dixième pour le ciment provien- somme le plus d’énergie. Sur certains marchés,
nent de recyclage et matières de substitution. nous sommes également présents dans l’acti-
Voir pages 36-41. vité béton prêt à l’emploi. En ce qui concerne
notre impact sur le changement climatique, voir
pages 18-23.
Propriété et contrôle de Lafarge

Energies d’origine traditionnelle Carrière de calcaire Cimenterie

Combustibles alternatifs

Carrière de granulats Centrale à béton prêt à l’emploi

Autres biens et services

Carrière de gypse Usine de plâtre

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Construction Utilisation Démolition

Construction Clients Utilisation durable


Nos produits ciment, béton, plâtre et granu- Nos produits sont utilisés pour les logements, et cycle de vie de nos produits
lats sont utilisés dans la construction. les bureaux, les édifices publics et les ouvrages Les principaux impacts environnementaux et
d’infrastructure tels que les barrages. Pour en sociaux de nos produits apparaissent lors de
savoir plus sur la façon dont nous répondons leur fabrication, utilisation puis démolition.
aux besoins de nos clients, voir pages 30-35. Nous créons des partenariats avec leurs utili-
sateurs afin d’accroître leur durabilité globale,
voir page 23.
Propriété et contrôle de Lafarge

Nos produits sont utilisés pour construire et rénover les habitations,


les bâtiments non résidentiels et les infrastructures, telles que les
routes, les ponts et les digues.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 5


BIEN COMPRENDRE LES ENJEUX

Comprendre l’industrie
Nos produits sont utilisés dans la construction, notamment des habitations dans lesquelles vivent des personnes,
des bureaux, magasins et usines dans lesquels elles travaillent, des hôpitaux, écoles et infrastructures (routes,
chemins de fer, aéroports, ponts et ports) qu’elles empruntent. Nous approvisionnons le secteur de la construction.

La demande de l’industrie de la …mais le taux de croissance


construction pour nos produits varie entre les pays…
augmente…
Taux moyen de croissance annuelle de la demande Prévisions du taux de croissance annuelle de la demande
de ciment: 4,5 % (en millions de tonnes) de ciment de 2004 à 2008
1 140 1 200 1 250 1 300 1 350 1 420 1 470 1 495 1 570 1 620 1 700 1 750 1 870 2 000 2 130 2 220 Pays % par an

Japon - 0,5

États-Unis 2,9

Chine 6,1

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Prévisions du taux de croissance annuelle de la demande
de plaques de plâtre de 2004 à 2008
Région % par an

Amérique du Nord 1
Taux moyen La demande pour nos produits augmente à
de croissance mesure que la population augmente. Elle croît Europe de l’Est 9
annuelle de avec le développement des économies, notam- Asie (sauf Japon) 13
la demande de ment lorsqu’elles s’urbanisent. Dans les écono-
plaques de plâtre : mies en croissance, la demande en ciment (et
4,6 %
donc en béton et granulats) augmente consi-
(en millions de m2)
dérablement lorsque le revenu national atteint Prévisions du taux de croissance annuelle de la demande
4 180 5 230 6 610 8 200 3000 dollars par habitant. de béton prêt à l’emploi de 2004 à 2008
Lorsque ce revenu est de 15000 dollars par
Pays % par an
habitant, la demande ralentit et lorsque l’infra-
structure d’un pays est modernisée, elle peut France 7
commencer à diminuer. La demande en plâtre
États-Unis 3
est elle aussi étroitement liée à la croissance
du marché de la construction. Chine 10
Par conséquent, on estime que la demande
mondiale de ciment va croître d’environ 80%
1994 1999 2004 2009
d’ici à 2020. Cependant, la croissance de cette
demande dans les économies en croissance Prévisions du taux de croissance annuelle de la demande
devrait être cinq fois plus forte que celle dans de granulats de 2004 à 2008
les pays développés. La demande de béton prêt Pays % par an
à l’emploi augmente plus vite que celle du
France 1
ciment dans les pays en croissance. Le taux de
croissance de la demande de plâtre dépend États-Unis 2
largement de son mode d’utilisation dans les
Inde 7
modes de construction locale.

PAGE 6 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


…de même que l’utilisation finale des produits

Europe occidentale États-Unis


3
1
■ 1 - Résidentiel 48 % ■ 1 - Résidentiel 30 %
■ 2 - Non résidentiel 31 % 1 3 ■ 2 - Non résidentiel 25 %
■ 3 - Infrastructures et bâtiments publics 21 % ■ 3 - Infrastructures et bâtiments publics 45 %

2
2

Europe de l’Est Corée du Sud


1
1
3
■ 1 - Résidentiel 26 % ■ 1 - Résidentiel 32 %
■ 2 - Non résidentiel 42 % 3 ■ 2 - Non résidentiel 20 %
■ 3 - Infrastructures et bâtiments publics 32 % ■ 3 - Infrastructures et bâtiments publics 48 %

2
2

La part des différentes activités de construction


(construction immobilière, rénovation et amélio- Base données 2005.
Sources : PCA, Euroconstruct, Lafarge estimate
ration des infrastructures, logements, bâtiments
publics et privés non résidentiels) dans la Structure des coûts
demande pour nos produits varie selon la nature Le tableau ci-dessous fournit une répartition du béton prêt à l’emploi, et les frais de
et le développement des économies locales. moyenne de la structure des coûts de fabrica- livraison environ un cinquième. Les matières
tion de quatre produits. premières représentent deux cinquièmes du
L’énergie représente à elle seule plus d’un tiers coût pour les plaques de plâtre. L’énergie, les
Des marchés locaux des coûts de production du ciment, la part la matières premières et la main-d’œuvre corres-
Si la demande mondiale augmente, notre indus- plus élevée. En revanche, les matières premières pondent à la moitié des coûts de production
trie reste avant tout locale. Nos produits sont comptent pour quasiment trois quarts du coût des granulats.
par nature volumineux et lourds et donc, diffi-
ciles à transporter sur de longues distances. Répartition moyenne de la structure des coûts de fabrication de quatre produits
En outre, le béton doit être livré aux clients
Ciment Béton prêt à l’emploi Granulats Plaques de plâtre
avant qu’il ne prenne.
Énergie 35 11 9 27
Matières premières 15 70 23 27 (papier)
Par conséquent, le rayon habituel couvert par (dont plus de la moitié est du ciment) 14 (plâtre)
une cimenterie en Europe de l’Ouest est de
Main-d’œuvre directe 18 3 18 22
200 km et d’environ 20 km dans le cas d’une
Autres 32 26 3
50 2
10
centrale de béton prêt à l’emploi. Seule 6 % de
TOTAL 100 100 100 100
la production mondiale de ciment est commer-
cialisée à l’international, nécessitant un trans- 1 I Coûts énergétiques directs uniquement, hors livraison en sous-traitance
2 I Y compris l’entretien, l’amortissement, les frais d’inventaires et de sous-traitance
port par bateau. 3 I Dont frais de livraison pour 20 %

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 7


BIEN COMPRENDRE LES ENJEUX

Connaître Lafarge
Dans cette partie, nous exposons les faits marquants de Lafarge,
son histoire, sa stratégie et son économie.

L’organisation de Lafarge 3 3
Notre structure organisationnelle vise à
garantir une cohésion de l’ensemble du 2
Groupe tout en encourageant l’échange de 1
bonnes pratiques et en laissant aux unités 2
opérationnelles un degré élevé d’autonomie.
Notre organisation s’articule sur trois niveaux. 1

Le niveau Groupe définit nos stratégies à


long terme, nos valeurs et notre culture basée Chiffre d’affaires par métier (2006) Capitaux investis par métier (2006)
sur la performance.
Le niveau Activités comprend nos trois ■ 1 - Ciment 52 % ■ 1 - Ciment 71 %
métiers Ciment, Granulats & béton, Plâtre. ■ 2 - Granulats & Béton 38 % ■ 2 - Granulats & Béton 21 %
Elles sont responsables de l’amélioration des ■ 3 - Plâtre 10 % ■ 3 - Plâtre 7%
■ 4 - Autres 1%
performances et du succès à long terme dans
leurs secteurs respectifs.
Le niveau Unités opérationnelles est le
cœur de notre organisation et le véritable 7

moteur des activités du Groupe. Il existe 7


environ 150 unités opérationnelles. 6
6 1
1 5
5
4 4
Histoire de Lafarge 3 3
L’histoire de Lafarge commence au début des
2 2
années 1800 lorsque Auguste Pavin de Lafarge
fonde une société d’exploitation de chaux en
France. Lafarge S.A. est créée en 1884. En 1931, Chiffre d’affaires par région (2006) Capitaux investis par région (2006)
nous entrons sur le marché du plâtre. Notre acti-
vité Granulats & Béton se développe de manière Marchés développés 65 % Marchés développés 65 %
■ 1 - Europe occidentale 35 % ■ 1 - Europe occidentale 34 %
substantielle en 1997 avec l’acquisition de
■ 2 - Amérique du Nord 30 % ■ 2 - Amérique du Nord 31 %
Redland plc, une première dans le secteur, qui
Marchés en croissance 35 % Marchés en croissance 35 %
lance une tendance à l’intégration suivie plus ■ 3 - Europe de l’Est 6% ■ 3 - Europe de l’Est 6%
récemment par nos concurrents. En 2001, Lafarge ■ 4 - EuroMed 5% ■ 4 - EuroMed 4%
finalise l’acquisition de Blue Circle plc, devenant ■ 5 - Amérique latine 5% ■ 5 - Amérique latine 6%
ainsi le premier cimentier mondial et le deuxième ■ 6 - Afrique 10 % ■ 6 - Afrique 5%
■ 7 - Asie Pacifique 9% ■ 7 - Asie Pacifique 14 %
producteur de granulats et de béton.

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Croissance future
En 2006, Lafarge négocie la cession de son Notre stratégie de croissance repose sur les
activité Toiture, conclue en 2007 et conserve marchés en croissance, l’innovation et l’intégra-
une participation minoritaire de 35 % dans la tion locale. Nos ventes de ciment sur ces
nouvelle entité. En juin 2006, Lafarge lance le marchés ont plus que quadruplé entre 1998
programme Excellence 2008 avec pour objectif et 2005. Ces résultats sont dus à une croissance
d’être durablement le leader de son secteur. organique et à des acquisitions.
Nos capacités de production devraient augmenter
Ventes de ciment en valeur de 40 millions de tonnes d’ici à 2010, dont la
moitié en Chine et en Inde grâce à la croissance
organique. Dans le béton, nous continuerons
d’optimiser notre rentabilité grâce à des solu-
tions innovantes comme Agilia® et Artevia® qui
2 représentent déjà 3 % de nos ventes de béton.
2 1 La réduction des coûts permettra d’accroître
1
nos moyens pour investir. Notre croissance
sera soutenue par la mise en œuvre de nos
valeurs, notamment en matière de responsa-
1998 2006 bilité sociale et environnementale, en termes
■ 1 - Marchés développés 71 ■ 1 - Marchés développés 50 de santé et de sécurité. Nous continuerons à
■ 2 - Marchés en croissance 29 ■ 2 - Marchés en croissance 50 agir avec leadership, particulièrement en termes
de gouvernance d’entreprise.

Valeur ajoutée en 2006


En millions d’euros %
6
Chiffre d’affaires 16 909
Coût des biens et des services 10 452 Lafarge a généré 6,5 milliards d’euros de valeur
1
(1) ajoutée en 2006, dont la part la plus impor-
Valeur ajoutée 6 457 100 2
■ 1 - Taxes payées aux États 543 8,4 tante a été allouée aux salaires, et près d’un
■ 2 - Versements aux investisseurs pour apport de capital 617 9,6 3 tiers a été conservé pour soutenir la crois-
■ 3 - Versements aux prêteurs pour rémunérer les emprunts 513 7,9 5
sance future.
■ 4 - Part conservée pour la croissance 1 888 29,2
■ 5 - Salaires 2 885 44,7 4
■ 6 - Investissements dans les communautés locales (2) 11 0,2
1 I Chiffre ajusté pour tenir compte de l’estimation des investissements dans les communautés
2 I Estimation

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 9


BIEN COMPRENDRE LES ENJEUX

Valeurs et gouvernance
Nos valeurs et nos engagements façonnent notre manière de travailler. Nous les mettons en œuvre constamment.
Le mode de gestion d’une entreprise est fondamental pour le développement durable. Si notre activité est
internationale, elle dessert avant tout des marchés locaux. Les pages suivantes présentent les principes essentiels
que nous appliquons et certaines des mesures que nous avons prises pour piloter plus efficacement notre activité
dans une optique de développement durable.
Un index plus détaillé des questions relatives à la gouvernance est fourni en page 59.

Le Lafarge Way: origines et portée


L’ambition de Lafarge est d’être le leader mandés par les associations françaises des doit s’abstenir de participer à une décision
mondial incontesté des matériaux de construc- chefs d’entreprises, le MEDEF et l’AFEP-AGREF, qui affecte le Groupe (tel que l’octroi d’un
tion. Pour maintenir notre position de leader, sauf pour la limite d’ancienneté de 12 ans. Le permis, d’une autorisation ou d’un contrat
nous nous engageons à être: Conseil considère en effet qu’une durée longue d’approvisionnement).
• le fournisseur privilégié de nos clients, d’exercice des responsabilités d’administrateur
• l’employeur préféré de nos collaborateurs, apporte davantage d’expérience et d’autorité. Aux États-Unis, il est illégal pour des sociétés
• le partenaire le plus apprécié des commu- La majorité des administrateurs sont consi- d’octroyer des contributions politiques à des
nautés et dérés comme indépendants au sens des critères candidats aux élections de l’Administration
• l’investissement préféré de nos actionnaires. fixés par la Securities and Exchange Commis- fédérale. Elles ne peuvent être réalisées que
sion (SEC) et le NYSE aux États-Unis. par des comités d’action politiques (PAC)
Nous défendons des valeurs communes : financés par des contributions volontaires
courage, intégrité, responsabilité, respect des employés d’une société. En 2006, les PAC
d’autrui et souci absolu de l’intérêt du Groupe La conformité de Lafarge en Amérique du Nord ont octroyé
sont les fondements du Lafarge Way. Nous à la loi Sarbanes-Oxley 32 contributions à des candidats pour un total
partageons également des procédures claires Depuis le 24 mars 2006, Lafarge est l’un des de 40000 $.
ainsi que des règles respectées et connues premiers groupes hors des États-Unis à avoir
de tous permettant à chacun de comprendre été certifié conforme à la loi Sarbanes-Oxley
comment sont prises les décisions et de savoir et à avoir finalisé le processus un an avant La politique de la concurrence
qui, au final, est responsable. l’échéance officielle. Nous sommes favorables à la libre concur-
L’article 404 de cette loi concerne le reporting rence et à l’ouverture des marchés. Lafarge a
financier des sociétés étrangères cotées sur renforcé ses formations sur la politique de
Notre code de conduite le marché américain. La certification a été concurrence. Des documents clés sont dispo-
des affaires obtenue en moins de deux ans et cette procé- nibles en français, anglais, espagnol, portu-
Notre code de conduite des affaires fixe les dure nous a permis d’améliorer nos processus gais et allemand. Un programme de forma-
règles de comportement au sein du Groupe opérationnels et financiers et de partager les tion interactive peut être consulté via notre
pour l’ensemble des collaborateurs, dirigeants bonnes pratiques mises en œuvre dans les intranet. Notre équipe juridique ainsi que nos
et fournisseurs de biens et de services pour différentes unités opérationnelles. Elle atteste équipes locales participent activement à ce
le compte de Lafarge. Ces règles établissent de la transparence et de la fiabilité de nos programme afin de remplir nos obligations
des principes de base pour les employés et processus financiers. dans ce domaine.
les dirigeants dans le cadre de leurs fonc-
tions. Une ligne téléphonique spéciale, à
l’échelle du Groupe, est mise à la disposition Les contributions politiques L’évaluation des risques
des employés pour signaler les cas de non- Si les collaborateurs et dirigeants de Lafarge Les facteurs liés au développement durable
respect de ce code. peuvent vouloir participer à des activités poli- sont pris en compte dans nos processus d’éva-
tiques en tant que citoyens, ils doivent toute- luation des risques de l’entreprise. Parmi les
fois s’abstenir d’y engager moralement ou thèmes abordés dans la section de notre
Les administrateurs indépendants financièrement le Groupe. Par ailleurs, tout rapport annuel consacrée aux facteurs de
Notre Conseil d’administration compte neuf employé ou dirigeant impliqué dans les déci- risque figurent les matières premières, les
administrateurs indépendants. Nous avons sions prises par un État, une agence gouver- économies émergentes et les obligations liées
retenu les critères d’indépendance recom- nementale ou une administration publique aux régimes de retraite.

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Le management
du développement durable
Notre mode de management du développement durable contribue
à renforcer nos relations avec nos parties prenantes ainsi que nos
performances opérationnelles globales.

Répartition des activités et effectifs Des systèmes évolutifs


du Groupe dans les pays à risques Lafarge est un groupe en expansion confronté comité opérationnel de développement durable,
en matière de droits de l’homme* à des enjeux toujours plus nombreux en chargé de formuler et de mettre en œuvre les
matière de développement durable, sur des politiques du Groupe, se réunit au moins deux
marchés dans lesquels il opère depuis long- fois par an. Il a été créé afin de mieux intégrer le
1
2 temps ou sur de nouveaux marchés. Nous y développement durable aux activités quoti-
répondons en intégrant ces enjeux non seule- diennes. Il est présidé par le directeur du déve-
ment dans notre planification des risques, loppement durable et des affaires publiques et
mais également en appliquant des mesures, inclut des directeurs opérationnels de chaque
telles que la prise en considération du déve- métier, ainsi que les directeurs des départements
3
loppement durable et des émissions de CO2 Recherche & Développement, Politiques sociales
dans notre processus de décision des inves- et Communication du Groupe.
Répartition du chiffre d’affaires tissements. Nous garantissons une perspec-
■ 1 - Pays non libres 4% tive de gestion plus globale en appliquant la
■ 2 - Pays partiellement libres 15 % règle selon laquelle au moins deux nationa- Panel de parties prenantes
■ 3 - Pays libres 81 %
lités doivent être représentées au comité Depuis 2003, Lafarge a invité neuf représentants
exécutif de chaque unité opérationnelle. Nous de nos différentes parties prenantes et experts
nous engageons auprès des parties prenantes, de questions liées à la responsabilité d’entreprise
1
et prônons également la transparence dans à poser un «regard critique amical» sur l’ap-
2
nos positions publiques. proche de Lafarge et à proposer des améliora-
tions. Choisis pour leur expérience et leurs
connaissances, les membres du panel de parties
3 Une nouvelle organisation prenantes se réunissent deux fois par an pour
En 2006, Lafarge a renforcé son département discuter et formuler des recommandations sur
Développement Durable et Affaires Publiques un ensemble de sujets couvrant la diversité des
Répartition des effectifs à l’échelle du Groupe afin d’encourager des employés, la santé professionnelle et la construc-
■ 1 - Pays non libres 14 % performances de développement durable satis- tion durable. Quasiment tous les membres du
■ 2 - Pays partiellement libres 16 %
faisantes et transparentes en: Comité exécutif de Lafarge, ainsi que le Direc-
■ 3 - Pays libres 70 %
• écoutant, comprenant et anticipant les attentes teur général, ont assisté à la réunion de
*Basé sur l’indice Freedom in the World 2006 de Freedom House, et questions des parties prenantes; décembre2006 dont le procès-verbal a été publié.
qui évalue les pays selon leur niveau de droits civiques et politiques.
• influençant, dans la mesure du possible, le Des panels de spécialistes ont été constitués pour
cadre juridique des opérations; traiter de questions spécifiques telles que la biodi-
Répartition de notre chiffre d’affaires • veillant à ce que le Groupe réponde de manière versité. Outre l’activité menée au sein du panel,
par risque de corruption pays appropriée aux enjeux locaux et internationaux. plusieurs membres sont directement engagés
conformément à l’indice de L’équipe, qui rapporte au Directeur général, est auprès de Lafarge dans le cadre de partenariats
Transparency International* 2006 passée de cinq à onze personnes et comprend (WWF et CARE), à travers l’accord sur la respon-
des postes dédiés au changement climatique. La sabilité sociale avec nos syndicats internationaux
4 clé réside dans le fait d’avoir associé au sein d’une ou notre Comité d’Entreprise Européen.
1
même équipe les responsables environnement
3 de chaque activité avec les responsables envi-
Membres du Comité Exécutif de Lafarge
ronnement Groupe. Nous recherchons une
Bruno Lafont, Président-Directeur général
parfaite continuité entre les décisions prises au
Michel Rose, Directeur général délégué Ciment
siège social et les actions sur le terrain. Ce chan-
Ulrich Glaunach, Directeur général-adjoint Groupe Ciment
2 gement se traduit par une équipe réellement
Guillaume Roux, Directeur général-adjoint Groupe Ciment
multifonctionnelle dont la mission est d’encou- Jean-Charles Blatz,
2006
■ 1 - Zone à risque modéré (7,5 à 10) 23 % rager les progrès en matière de développement Directeur général-adjoint Groupe Granulats & Béton
■ 2 - Zone à risque moyen (5 à 7,5) 47 % durable. Le département est supervisé par le Isidoro Miransa, Directeur général-adjoint Groupe Plâtre
■ 3 - Zone à risque élevé (2,5 à 5) 24 % Comité exécutif du Groupe, qui approuve les Jean-Jacques Gauthier,
■ 4 - Zone à risque très haut (< 2,5) 6% Directeur général-adjoint Groupe Finance
politiques et les objectifs et se réunit chaque
Christian Herrault, Directeur général-adjoint Groupe
*Pays classés de 0 à 10 selon l’indice de perception année avec le panel de parties prenantes. Le Organisation et Ressources Humaines

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 11


CINQ ENJEUX CLÉS

PAYS EN CROISSANCE
(En haut) Nouvelle
cimenterie de Chhatak
au Bangladesh reliée à
une carrière de calcaire
en Inde par un
convoyeur de 17 km
de long
(En bas) Riveraine des
maisons reconstruites
par Lafarge et ses
partenaires dans le
village de Lam Kruet en
Indonésie après le
passage du tsunami.

L’importance des marchés en croissance


chez Lafarge
Ces économies affichent les plus fortes crois- Les marché en croissance ont de plus en plus d’importance à la fois
sances au monde. Leurs besoins en infrastruc- dans l’économie mondiale et pour Lafarge. Dans cette section,
tures modernes et en logements de meilleure nous expliquons comment le Groupe développe et gère durablement
qualité ont augmenté, impactant notre indus- ses activités sur ces marchés.
trie. Leur part dans la consommation mondiale
de ciment est passée de 56 % en 1985 à 79 %
en 2005 et devrait atteindre 87 % en 2020. En
2006, l’activité de Lafarge sur ces marchés
représentait 35 % du chiffre d’affaires du Groupe Il arrive souvent qu’une usine acquise soit trois pays en croissance: la Chine, la Zambie
et 42 % de son résultat d’exploitation. Nous gérée moins efficacement qu’elle ne le devrait, et le Mexique. Le défi commun à ces trois écono-
continuons à y investir pour le long terme. ce qui peut nous conduire à réduire les effec- mies est la satisfaction d’une demande crois-
Le défi pour Lafarge ne consiste pas simple- tifs. Partout, nous réalisons des investisse- sante de manière durable. En Chine, les efforts
ment à rentabiliser ses activités dans les marchés ments pour nous assurer que nos usines sont portent sur les compétences des employés et
en croissance, mais à les rendre durables. en mesure de satisfaire nos standards envi- la modernisation des usines; en Zambie, sur
Cette volonté implique des investissements, à ronnementaux. Certaines, parmi les plus les nouveaux investissements en matière de
la fois pour répondre à la demande croissante modernes et les mieux gérées de nos usines performance environnementale et de santé;
et pour mettre aux normes les usines obso- se trouvent dans ces pays en croissance. Dans au Mexique, essentiellement sur les nouveaux
lètes que nous aurons acquises. Par exemple, ces économies, comme sur l’ensemble de nos investissements et la sécurité. Ces études de
nous avons consacré de 2003 à 2006 plus de marchés, nous nous efforçons de comprendre cas montrent comment nous nous efforçons
1,5 milliard d’euros en investissement de main- et de satisfaire les besoins des clients. d’atteindre ces objectifs, guidés par nos stan-
tien et de croissance organique dans les Les études de cas suivantes montrent des exem- dards internationaux et encouragés par le talent
marchés en croissance. ples de défis que nous devons relever dans et les compétences du personnel local.

PAGE 12 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


Collaborateur de la cimenterie de Phu Thuan au Vietnam.

PANEL
KARINA LITVACK
F&C Asset Management

Une page importante de l’histoire de Lafarge


s’écrira sur les marchés en croissance, là où se
mêlent croissance et défis majeurs de dévelop-
pement durable. La société sera à l’avant-garde
de l’essor du secteur de la construction, mû par
la croissance rapide du PIB, la consolidation du
secteur et l’urbanisation. Mais elle doit aussi
maîtriser, et au final réduire son impact sur l’en-
vironnement, notamment ses émissions de CO2,
pour la réduction desquelles les avancées tech-
nologiques sont rapidement effacées par la hausse
de la production. Bien entendu, il est plus facile
d’installer de nouvelles activités que de réparer
celles existantes. Il ne surprendra donc personne,
et réjouira la plupart d’entre nous, que les instal-
lations les plus modernes soient implantées sur
les marchés les plus récents de Lafarge. La tâche
sera plus difficile avec les acquisitions, qui soulè-
vent des problèmes d’obsolescence en lien direct
avec les marchés et les communautés. Sur ces
questions, nous attendons de la démarche d’audit
d’acquisition de Lafarge qu’elle évalue de manière
approfondie tous les risques, notamment en
termes de performance environnementale, de
sécurité, de corruption, et qu’elle intègre à sa
stratégie d’acquisition le coût de la mise à niveau
impérative de ces installations aux standards
globaux du groupe.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 13


CINQ ENJEUX CLÉS
La cimenterie de Chonqing 2 en Chine est la première
du Groupe à bénéficier d’une technologie 100 % chinoise.

Chine: premier consommateur de ciment au monde

Une nouvelle ère La Chine constitue désormais le premier marché mondial


Lafarge est présent en Chine depuis plus de pour le ciment avec 45% de la consommation globale.
10 ans, chacune de ses activités étant concen-
trée dans différentes régions. Sur chaque
marché, nous avons établi des joint-ventures
dans lesquelles nous détenons une participa-
tion majoritaire et qui intègrent les atouts 28% du marché mondial. Nous avons déve- des domaines de collaboration et d’échange,
complémentaires de chaque partenaire. Nous loppé un plan d’intégration soutenu afin de renforçant ainsi nos liens avec les chercheurs
acquérons des sites existants, construisons nous positionner parmi les dix premières et nos futurs ingénieurs chinois.
des usines modernes, recrutons et formons sociétés que le gouvernement s’attend à voir
des dirigeants locaux capables de mettre en émerger sur plus de 5000 aujourd’hui. Notre Valeur ajoutée de l’ingénierie. Le marché
place et d’intégrer efficacement ces équipes processus d’intégration de Lafarge Shui On a chinois fragmenté du ciment est en phase de
locales au sein du Groupe. été engagé en 2006 avec des audits de perfor- consolidation avec le passage, initié par le
mances sociales, de sécurité, des évaluations gouvernement, d’anciens fours verticaux et de
Ciment. Nous fabriquons du ciment en Chine techniques, ainsi que des études d’impact envi- procédés à voie humide vers les fours rotatifs
destiné au marché chinois. La Chine constitue ronnemental, et nous avons mis en place des modernes basés sur le procédé à voie sèche.
désormais le premier marché mondial pour le équipes locales soutenues par le Groupe. Lafarge a inauguré en 2005 sa nouvelle cimen-
ciment avec 45% de la consommation mondiale. terie à Chongqing, dont les émissions de CO2
Les réserves de calcaire sont suffisantes pour Plâtre. Le marché chinois des plaques de plâtre sont considérablement réduites, les perfor-
faire face à la demande. La croissance des capa- figure désormais au troisième rang mondial mances optimisées et la rentabilité garantie,
cités de production de ciment en Chine a atteint et représente 75% de la croissance mondiale. assurées malgré des prix de vente faibles.
en quatre ans le niveau des capacités totales Depuis 1996, Lafarge renforce sa position de Afin d’améliorer notre rentabilité et d’atteindre
en Amérique du Nord. leader dans le delta de Yangtze, l’une des nos objectifs de capacité de production
Après avoir implanté le Groupe à Pékin en 1994 régions les plus peuplées de la planète avec mondiale et de développement à long terme,
grâce à une joint-venture (Chinefarge), nous 193 millions d’habitants. Notre activité dans nous avons créé une plate-forme d’approvi-
avons lancé nos activités dans les régions du le sud-ouest du pays s’est développée depuis sionnement chinoise (CPP) à Pékin. En collabo-
Sud-Ouest en 2002 avec deux cimenteries en 2001 avec des usines à Chongqing, Guizhou, ration avec des fournisseurs, elle soutient nos
bénéficiant du programme «Go West» mis en Hunan et dans le Sichuan. centres techniques en leur fournissant des
place par le gouvernement chinois. En août évaluations et des conseils, en organisant des
2005, une fusion a donné naissance à Lafarge réunions d’explication technique et de négo-
Shui On Cement, qui figure désormais parmi Construire la voie du succès ciation et en assurant le suivi des fournisseurs
les trois premiers producteurs de ciment du Jeter les bases de l’excellence. Pour assurer notamment en matière de respect de la qualité,
pays avec 20 cimenteries. notre compétitivité sur un marché chinois en d’expédition, de transport… Elle nous aide
Le marché est très fragmenté, les cinq premiers pleine évolution, notre équipe de R&D a invité d’une part à atteindre nos objectifs de construc-
producteurs du pays se partageant 10% seule- les principales universités et institutions du tion d’usines nouvelles, mais offre aussi aux
ment du marché national, tandis que les cinq pays de la filière ciment et béton à créer un fournisseurs chinois la possibilité de devenir
premiers producteurs mondiaux contrôlent réseau scientifique et technique qui définit des acteurs clés à l’étranger.

PAGE 14 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


MARCHÉS
EN CROISSANCE
Le marché chinois du
ciment est le plus
important au monde
avec 1 milliard de
tonnes de ciment par
an, environ la moitié
des volumes mondiaux.

Créer un environnement sain


pour le changement
Environnement et efficacité énergétique. La réussite de notre processus d’intégration en tion les plus performants. Le four de Chinefarge
Notre activité Plâtre à établi de nouveaux stan- Chine dépend de notre capacité à aligner nos a affiché une fiabilité de 99% durant cinq ans.
dards de performance environnementale pour usines sur les standards du Groupe en matière Cependant, d’autres usines, freinées par des
le marché chinois. Lafarge est le seul à utiliser de santé et de sécurité, de performances, d’as- équipements et des processus obsolètes
du plâtre entièrement recyclé (FGD) comme pect et de performance environnementale. augmentant les coûts de production et dépas-
matière première et s’est engagé à recycler sant les normes d’émissions chinoises, néces-
100 % des déchets de ses produits. Nous faisons La sécurité avant tout. L’amélioration de la sitent des améliorations considérables. Durant
mieux que d’autres usines chinoises sur les sécurité est notre priorité absolue en Chine. En notre première année d’intégration de Lafarge
critères de consommation calorifique, d’émis- 2006, nous avons enregistré deux accidents Shui On, les équipes d’experts du Centre Tech-
sions de poussières et de soufre, et consacrons mortels et 50 accidents avec arrêt de travail sur nique pour l’Asie ont identifié des mesures
d’importantes ressources à la promotion de les sites Lafarge Shui-On. Nous avons déjà immédiates sur plusieurs sites pour l’amélio-
nouvelles technologies d’isolation réduisant démontré qu’une culture de la sécurité sur le ration de la ventilation des broyeurs, la réduc-
de manière significative la consommation éner- lieu de travail peut être mise en place: l’usine tion de l’entrée d’air dans les échangeurs, l’op-
gétique des bâtiments. Chinefarge a atteint le niveau de « zéro acci- timisation des processus pour renforcer la
dent » entre 2003 et 2006 après son intégra- résistance du ciment et pour modifier les
Une assurance de réelle qualité. La réputa- tion au Groupe et sa jumelle, Shunfa, n’a enre- procédés d’explosion dans les carrières.
tion de l’excellence de nos produits en Chine a gistré aucun accident depuis 2004. En Chine,
pour conséquence des actes de contrefaçon qui le taux de fréquence des accidents pour l’unité Le développement des talents locaux. Nous
lancent de véritables défis à l’ensemble de nos Plâtre se situe bien en-deçà de la moyenne de nous sommes engagés à augmenter la perfor-
activités. Une équipe de l’unité Plâtre est chargée la branche, avec un seul accident avec arrêt en mance de tous nos collaborateurs. Si notre
d’identifier les produits contrefaits, qui repré- 2006. Le lancement de la nouvelle politique de nouvelle culture de performance s’est avérée
sentent, selon les estimations, 5 à 10 % de l’en- sécurité du Groupe en septembre 2006, efficace pour attirer des professionnels au sein
semble des ventes. Si les autorités chinoises soutenue par un accompagnement et une forma- du Groupe, notre défi consiste à convaincre
confisquent les contrefaçons une fois recon- tion aux procédures de sécurité et de reporting, les meilleurs collaborateurs de rester avec nous
nues, la stratégie la plus efficace reste de garder nous permettra de créer un environnement sans pour développer leur carrière une fois leur
une longueur d’avance en commercialisant des accident dans l’ensemble de nos usines formation achevée. Afin de constituer des
produits technologiquement innovants. chinoises. équipes de travail plus stables, nous propo-
sons davantage de mutations en interne, des
Une période de test pour les équipes. Nous formations et des opportunités de développe-
savons que nos équipes chinoises sont en ment en Chine et à l’étranger et encourageons
mesure de s’aligner sur les standards de produc- le recrutement volontaire de femmes.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 15


Groupe d’éducateurs spécialisés dans la lutte contre le VIH/sida de Chilanga Cement Plc. en Zambie

Zambie:
croissance en Afrique subsaharienne
Les défis économiques
et sociaux d’un leader
L’Afrique affiche la croissance démographique 120 millions de dollars à Tukule, en partena- Un Zambien sur six vit avec le sida et 98000
la plus élevée au monde avec 14 villes qui riat avec notre sous-traitant chinois CBMI, afin personnes en sont mortes en 2005. Un dépis-
devraient compter plus de 3 millions d’habi- de répondre aux besoins en ciment de la tage anonyme des employés de Chilanga
tants à l’horizon 2015. La production de ciment Zambie. Cette nouvelle usine nous offrira de Cement réalisée en 2004 a révélé que 26% des
a pratiquement doublé ces 10 dernières années nombreux avantages grâce à une possibilité employés à Chilanga et 28% à Ndola étaient
en Afrique subsaharienne, où nous sommes de développement de nouveaux produits et atteints du virus. Nous sommes engagés dans
le premier fournisseur avec 22 % de part de services qui évolueront selon les volumes la lutte contre le VIH/sida. Nous considérons
marché et des usines implantées dans dix pays. générés par l’usine. Nous pourrons ainsi créer en effet la santé des employés, de leurs familles
Grâce à la stabilisation politique de la région des emplois dans la distribution, la vente, sur et des communautés au sein desquelles nous
et une croissance moyenne du PNB de 6%, les de nouveaux marchés et dans le développe- opérons comme un enjeu essentiel.
marchés du ciment devraient progresser de ment de produits, au fur et à mesure que l’offre Chilanga Cement a lancé, en 2000, son
5,5 % en moyenne lors des cinq prochaines de ciment en vrac croîtra sur le marché inté- programme de prévention du sida et de santé
années. rieur. Globalement, nous prévoyons le déve- en collaboration avec des ONG locales et natio-
En Zambie, nous avons acquis en 2001 une loppement d’une nouvelle génération d’entre- nales. Un réseau de 45 éducateurs spécialisés
participation de 84,5 % dans Chilanga Cement preneurs, à proximité de l’usine. anime chaque jour des séances d’information
Plc, qui exploite des usines à Chilanga et Ndola. En termes d’environnement, les émissions de sur nos sites, mène des entretiens individuels
Nous tablons sur une forte croissance du poussières de cette nouvelle usine passeront avec les employés et les chauffeurs deux fois
marché suite aux engagements du gouverne- de 150 mg/Nm3 actuellement à 35 mg/Nm3, par semaine, et distribue gratuitement des
ment de donner la priorité aux projets de loge- soit moins que les normes imposées dans la préservatifs masculins dans nos usines. Nous
ments et aux travaux publics. Même si nous plupart des pays européens. Il s’agira d’un fournissons des tests de dépistage et des trai-
bénéficions déjà d’une part de marché majo- développement clé pour les communautés tements anti-rétroviraux et proposons des
ritaire, nous poursuivons notre développe- locales, cette question étant pour elles une services médicaux anonymes pour les
ment en construisant une nouvelle usine de préoccupation majeure. employés et leurs familles.

PAGE 16 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


CINQ ENJEUX CLÉS

MEXIQUE
PANEL La cimenterie de Tula
au Mexique dont le
PHILIPE LÉVÊQUE chantier de
Président de CARE France construction a montré
Mexique: que la sécurité était
immanquablement
Impact local et volonté globale
Chaque fois que je visite un site Lafarge, petit
montrer la voie par l’exemple liée à la performance.

ou grand, les directeurs et le personnel que je


rencontre insistent sur l’importance du déve-
Performances
loppement et du maintien de relations solides
et transparentes avec les communautés locales.
en matière de sécurité
Le Mexique connaît un regain de croissance ment 1,5, soit 11 fois moins que la moyenne
Cet aspect est essentiel pour permettre à Lafarge
de garder son permis d’exploiter et le rapport économique. En 2003, Lafarge a lancé la observée dans le secteur de la construction
de cette année, comme ceux des années précé- construction d’une nouvelle cimenterie à Tula. au Mexique. Ce résultat impressionnant, récom-
dentes, montre des faiblesses sur l’impact local, Le marché des plaques de plâtre affichant une pensé par le Grand prix de la sécurité de l’Ins-
les relations avec les communautés et les inves- croissance de 10 % par an, Lafarge a aussi créé tituto Mexicano del Seguro Social, est dû à un
tissements qui y sont consacrés. Certaines choses une joint-venture avec un partenaire mexicain programme de sécurité de «tolérance zéro»
sont en train de bouger, j’en suis certain, mais pour construire une usine à Queretaro. comprenant des outils de formation, des procé-
il n’y a aucune méthodologie globale, aucun dures de contrôle rigoureuses, des réunions
processus, aucune volonté formelle et aucune Ces deux projets ont enregistré un bilan excep- et audits hebdomadaires, ainsi qu’un rapport
leçon n’est tirée des enseignements. Lafarge
tionnel en termes de sécurité. La construction superviseur/employé de 1 pour 40.
déclare avoir une excellente gestion des rela-
de l’usine ultramoderne de Tula, débutée en La même méthode a été appliquée pour la
tions avec les communautés. Toutefois, cette
mai 2004, a été achevée en 20 mois, soit 17 construction de l’usine de plaques de plâtre
affirmation peut et doit impérativement être
contestée en l’absence de preuves, d’objectifs semaines avant la date fixée, avec un taux de de Queretaro où aucun accident avec arrêt de
clairs, de mesures, de points de référence par fréquence des accidents du travail de seule- travail n’a été relevé.
rapport à d’autres entreprises du secteur et d’un
reporting plus solide. Ce n’est qu’à partir de là
que nous serons en mesure d’évaluer la perfor- La part des marchés en croissance dans la consommation
mance de Lafarge dans ces domaines, fonda- mondiale du ciment est passée de 56% en 1985 à 79%
mentaux sur tous les marchés, qu’ils soient en 2005 et devrait atteindre 87% en 2020.
développés, émergents ou très pauvres, et iden-
tifiés comme tels dans le cadre du programme
« Sustainability Ambitions 2012 ».

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 17


Avec une consommation énergétique annuelle
de 10000000 kWh, l’usine de plaques de plâtre
de Hartershofen en Allemagne, a réduit ses émissions
de CO2 grâce à l’utilisation d’énergie solaire

Le changement climatique
Nos actions, notre influence
et notre travail en partenariat
Le terme changement climatique est utilisé pour décrire les modifications
de météorologie et de température observées au cours du dernier siècle.

A propos du changement climatique


Le changement climatique est attribué à une l’industrie, les bâtiments. Mais du point de vue
augmentation de la concentration des gaz à des consommateurs, l’ordre change: les bâti-
effet de serre, tels que le dioxyde de carbone ments, les transports, l’industrie. Aujourd’hui,
(CO2) et le méthane, dans l’atmosphère. Le l’industrie du ciment représente 5% des émis-
Panel Intergouvernemental sur le Changement sions de CO2 liées à l’activité humaine.
Climatique (IPCC) estime qu’il est certain à 90 % Voir page 23 la manière dont Lafarge travaille
au moins que l’augmentation de cette concen- en partenariat sur la construction durable.
tration résulte des émissions de gaz à effet de
serre issues des activités humaines et non de Effets de l’activité humaine sur la
causes naturelles. Voir page 20. concentration des gaz à effet de serre
Particules
Particules de CO2 de méthane
L’empreinte carbone globale par million par milliard

Les principaux émetteurs de CO2 – ceux qui Valeur pré-industrielle 280 715

brûlent des énergies non renouvelables – sont 2005 379 1 779


par ordre d’importance: l’énergie, les transports, Source IPCC

Les émissions de CO2 de Lafarge en 2006


(hors biomasse)
Laitiers,
cendres volantes,
Calcination
59 Mt calcaire, gypse,
CO2 = 94,5 Mt pouzzolanes
naturelles
Combustion
35,5 Mt
Autres

137.5 Mt
168 Mt 109 Mt

Matières premières Clinker Ciment

Les processus de combustion emploient souvent des combustibles à haute teneur en carbone,
comme le charbon ou le coke de pétrole (teneur de 85 %) et les combustibles liquides à haute
viscosité (teneur en carbone de 70 %)

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CINQ ENJEUX CLÉS

Les principaux émetteurs de CO2 – ceux qui brûlent des


énergies non renouvelables – sont par ordre d’importance:
l’énergie, les transports, l’industrie, les bâtiments.
Mais du point de vue des consommateurs, l’ordre change:
les bâtiments, les transports, l’industrie.

Gestion des émissions de CO2 par le protocole de Kyoto

■ Pays devant réduire ses émissions de CO2


■ Pays devant stabiliser ses émissions de CO2
■ Pays devant limiter l’augmentation
de ses émissions de CO2
■ Pays sans objectif assigné
■ Pays qui n’ont pas ratifié le protocole de Kyoto

Le système de gestion
mondial du CO2
Le protocole de Kyoto de 1997 assigne des Nous avons conscience que le régime mondial • Toutes les activités ciment de Lafarge dans
objectifs de réduction des gaz à effet de serre qui fera suite au protocole de Kyoto sera beau- l’UE sont couvertes.
aux nations développées signataires. Il impose coup plus exigeant. Nous participons active- • Quelques activités plâtre sont couvertes.
une réduction moyenne de 5,2% entre 2008 ment aux discussions sur la nature de ce • Les activités granulats et béton prêt à l’em-
et 2012 par rapport à 1990. Lafarge est présent prochain régime (voir les positions de poli- ploi sont exclues.
dans des pays: tique publique pages 46-47). • Chaque site a un quota d’émissions.
• sans objectif assigné (ex. Inde) • Les quotas non utilisés doivent être vendus.
• qui n’ont pas ratifié le protocole (ex. États-Unis) Le système d’échange des quotas • Si les quotas sont dépassés, il faut acheter
• dont l’objectif est de limiter l’augmentation d’émissions de CO2 de l’UE des crédits compensatoires sur le marché.
des émissions (ex. Espagne) • Créé en 2003 pour la période initiale • Sur la période 2005-2007, les émissions de
• dont l’objectif est de stabiliser les émissions de 2005-2007. Lafarge correspondaient globalement à ses
(ex. France) • Quotas pour cinq secteurs industriels quotas grâce à son engagement volontaire
• dont l’objectif est de réduire les émissions dont le ciment. pris en 2001 avec WWF et les réductions obte-
(ex. Canada) • Couvre 50% des émissions de CO2 totales nues depuis.
de l’UE.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 19


CINQ ENJEUX CLÉS
Gare de train de Calgary au Canada,
construite avec Ductal®. Architecte:
CPV Group Architects & Engineers LTD.

Lafarge estime que toutes


les mesures nécessaires
doivent être mises en
œuvre pour maintenir la
hausse des températures
moyennes à 2°C

PANEL
Lafarge
CORNIS VAN DER LUGT
PNUE
et le changement
climatique
Je salue les efforts de Lafarge et je l’encourage à
aller plus loin dans l’utilisation de produits dérivés
de déchets pour changer son mix de combustibles
Comment survient et réduire les émissions de gaz à effet de serre, Quels sont les engagements
le changement climatique? inspirés des principes de l’écologie industrielle et de Lafarge?
Le changement climatique est attribué à une de la gestion du cycle de vie. À retenir également Lafarge estime que toutes les mesures néces-
augmentation de la concentration des gaz à parmi les points positifs : les chiffres indiquant les saires doivent être mises en œuvre pour main-
effet de serre, tels que le dioxyde de carbone sommes engagées dans la recherche et le déve- tenir la hausse des températures moyennes à
(CO2) et le méthane, dans l’atmosphère. Ces loppement dans ce domaine. Dans les rapports 2oC. Nous avons défini des objectifs mesura-
gaz à effet de serre piègent en partie l’énergie futurs, il serait bienvenu que Lafarge présente une bles pour nos activités. En créant notre parte-
couverture plus approfondie des progrès systéma-
solaire dans l’atmosphère, réchauffant ainsi nariat avec WWF en 2001, nous nous sommes
tiques de l’introduction de combustibles alterna-
le sol et les océans. L’effet de serre est un engagés, pour la période 1990-2010 à:
tifs dans ses filiales du monde entier et de son
processus naturel. Sans lui, la Terre ne serait • réduire nos émissions brutes absolues de
engagement dans les projets de MDP.
pas assez chaude pour abriter la vie. Le Panel CO2 de 10 % dans les pays industrialisés1 ;
Intergouvernemental sur le Changement Clima- • diminuer de 20 % les émissions nettes2 par
tique (IPCC) estime qu’il est certain à 90 % au Comment les bâtiments tonne de ciment dans le monde.
moins que l’augmentation de cette concentra- contribuent-ils au changement
tion est favorisée par les émissions de gaz à climatique? En collaboration avec le WBCSD, nous avons
effet de serre issues des activités humaines et Les bâtiments comptent pour un tiers environ encouragé des mesures à l’échelle de toute
non de causes naturelles. Le IPCC prévoit une de la consommation d’énergie mondiale. Et l’industrie en lançant l’Initiative ciment pour
hausse des températures de 1,8oC à 4oC d’ici cette proportion devrait augmenter. Environ le développement durable (CSI) et en co-diri-
2100 qui pourrait entraîner une hausse du 75 à 85 % de l’énergie totale d’un bâtiment est geant l’initiative Efficacité Energétique des
niveau de la mer comprise entre 28 et 43 cm consommée durant sa phase d’utilisation, pour Bâtiments (EBB).
et la disparition de la banquise durant l’été le chauffage, la ventilation, l’air conditionné,
arctique dans la seconde moitié du siècle. La l’éclairage et l’eau chaude. Les 15 à 25 % restants
hausse des températures moyennes et la modi- sont utilisés dans toutes les autres phases de
fication des conditions météorologiques sont son cycle de vie: pour produire des matériaux 1 I Pays de l’annexe 1 de la Convention du changement
climatique plus Serbie et Moldavie.
les conséquences involontaires de l’activité (acier, verre, béton, bois, briques, etc.), bâtir, 2 I Émissions nettes = émissions brutes – émissions liées à la
humaine. entretenir, rénover et démolir le bâtiment. combustion de déchets (voir positions publiques, pages 46-47)

PAGE 20 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


PANEL
JEAN-PAUL JEANRENAUD
WWF

Nous saluons les progrès accomplis de réduction


des émissions nettes de CO2 de 14,2 % par
rapport à 1990. Toutefois, on constate peu d’évo-
lution dans le mix de combustibles depuis 2004,
le seul changement réel étant l’utilisation accrue
de déchets, qui est une tendance dans le secteur
du ciment. L’utilisation de la biomasse est rela-
tivement stable ces dernières années, et les émis-
sions globales de CO2 croissent à la fois dans les
économies développées et émergentes. Lafarge
s’est engagée pro-activement dans le développe-
ment de projets MDP. Toutefois, le groupe devrait
Part d’énergie maintenant développer une stratégie en vue de
provenant de Emissions brutes Emissions nettes réduire sa dépendance aux énergies fossiles, tout
combustibles spécifiques de CO2 spécifiques de CO2 en se fixant des objectifs ambitieux afin d’aug-
alternatifs (%) (tonnes de CO2 / tonne de ciment) (tonnes de CO2 / tonne de ciment) menter la part de biomasse.
8,3% 10,7% 10,7% 0,768 0,670 0,763 0,683 0,669 0,655 0,610 (-20% vs 1990) L’engagement de Lafarge de rapporter des données
sur les polluants persistants à compter de 2007,
de mettre en œuvre de bonnes pratiques, et de
réduire les émissions à la sortie de ses fours d’ici
à 2010 est un progrès notable et louable de sa
démarche. Néanmoins, nous avons une nouvelle
fois été déçus par le manque d’informations rela-
tives au suivi et aux données sur les émissions
*Dans ce rapport, les chiffres de de polluants persistants, comme les dioxines ou
2004 ont été recalculés selon le le mercure. Etant donné nos travaux conjoints
nouveau protocole de calcul des
émissions de CO2, mis en place sur ces thèmes ces dernières années, nous aurions
en 2005. apprécié d’être consultés sur le développement
04 05 06 90 06 90 04* 05 06 2010 d’un nouvel engagement en lien avec ce sujet
OBJECTIF

dans les Ambitions Développement Durable 2012.


Emissions brutes de CO2 des Evolution du mix énergétique Par ailleurs, WWF salue la pro-activité de Lafarge
cimenteries du Groupe (millions de tonnes) dans l’activité Ciment dans sa reconnaissance des arguments des parties
79,2 85,2 89,3 94,4
2004 2005 2006 prenantes dans le différend actuel sur l’extrac-
Charbon 45,3 % 40,0 % 43,5 % tion de sables marins en Bretagne. Nous l’en-
courageons à développer un dialogue constructif
Coke de pétrole 28,2 % 30,6 % 28,0 %
pour trouver une solution.
24,3 35,4 38,8 43,1 Pétrole 6,2 % 6,5 % 5,8 %
Dans le cadre de son engagement à promouvoir
*Un nouveau protocole de CHV** 0,3 % 0,3 % 0,4 % la construction durable, l’implication de Lafarge
calcul des émissions de CO2
Gaz 11,5 % 11,9 % 11,6 % dans l’initiative One Planet Living devrait offrir
a été introduit en 2005;
seuls les chiffres de 1990 ont Biomasse 2,1 % 2,1 % 2,3 % au groupe l’opportunité de participer à une série
été recalculés en conséquence. de projets révolutionnaires de construction durable
Déchets 6,5 % 8,6 % 8,4 %
54,9 49,8 50,5 51,3 49,4 à travers le monde et de démontrer ainsi son
(-10% vs 1990) Autres 0,0 % 0,05 % 0,05 %
leadership en la matière.
**CHV: Combustibles à haute viscosité
90 04 05 06 2010
OBJECTIF

■ Marchés en croissance ■ Pays industrialisés

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 21


CINQ ENJEUX CLÉS
Comparaison de poutres de ponts réalisées en utilisant
différents types de béton. De gauche à droite:
Ductal®, béton pré-contraint et béton armé.

Les cimenteries de Rawang et Kathan en Malaisie utilisent


des coques de palme comme combustibles alternatifs dans le cadre
d’un projet MDP, réalisant une économie de 60000 tonnes de CO2 par an.

Leadership dans la lutte contre le changement Comparaison de poutres de ponts


Béton Béton
climatique: les domaines d’action de Lafarge Ductal® pré-contraint Armé
Poids
(kg/mètre de long) 140 467 530
Quantité de granulats,
eau et ajouts (kg) 101 380 453
Fiabilité du système de gestion
Notre système de gestion implique un repor- La combustion de coques de palme, déchets Intensité de CO2
(kg) 24 55 49
ting mensuel des émissions ainsi qu’un audit de l’industrie de l’huile de palme, dans nos
annuel indépendant, qui est communiqué au cimenteries de Rawang et Kathan en Malaisie,
WWF et examiné avec eux. Les émissions sont en est un bon exemple. Elle permet de réduire Innovation produits
mesurées selon un protocole mis en place par les émissions de CO2 de 60000 tonnes par an. et procédés
la CSI (WBCSD). Depuis, ce protocole a été Il s’agit du deuxième mécanisme de dévelop- Lafarge a mis au point des innovations produits
adopté par des gouvernements comme la pement propre (MDP) de Lafarge. Un projet et procédés qui, en améliorant les conditions de
mesure la plus précise et la plus efficace concer- MDP est un projet de réduction des émissions mise en œuvre et les performances, sont en
nant les émissions. Notre activité Ciment repré- dans un pays ne figurant pas à l’Annexe 1 du mesure de contribuer au développement durable.
sente environ 90% de notre consommation Protocole de Kyoto, approuvé par un organe Ces produits et procédés permettent de conce-
d’énergie et 98% de nos émissions de CO2. des Nations Unies pour l’obtention d’un crédit voir des constructions plus durables. Agilia® est
permettant d’atteindre l’objectif fixé à Kyoto. un béton auto-plaçant plus facile à mettre en
D’autres projets MDP sont en cours au Brésil, œuvre. Il assure un remplissage homogène du
Trois axes d’approche en Inde, aux Philippines et en Ouganda. coffrage et offre un fini et une qualité de béton
Notre approche comprend: au moins égale à celle d’un béton classique sans
• l’amélioration de l’efficacité énergétique et Les émissions de CO2 proviennent du nécessité de le vibrer. Il économise donc à la fois
la substitution des matières premières; processus de fabrication de ciment. 60 % des du temps et de l’énergie. Ductal®, béton à ultra
• l’innovation dans les produits et les procédés; émissions proviennent de la libération du CO2 haute performance, préserve les ressources natu-
• la capture et la séquestration du carbone. contenu dans le calcaire, appelée décarbona- relles et prolonge la durée de vie de la construc-
tation, et 40 % de l’utilisation de combustibles tion. Grâce à une résistance mécanique 6 à 8 fois
fossiles. Dès que nous utilisons des matériaux supérieure à celle d’un béton traditionnel, les
Amélioration de l’efficacité éner- tels que les laitiers et les cendres volantes dans volumes de matières premières utilisées et donc
gétique et substitution le procédé de fabrication du ciment, nous le contenu énergétique d’un ouvrage sont consi-
des matériaux réduisons les émissions de CO2. dérablement réduits. Des recherches sont égale-
Au total, les émissions nettes ont été réduites ment en cours afin de promouvoir les propriétés
de 0,763 tonne de CO2/tonne de ciment en Les investissements dans divers programmes, d’inertie thermique du béton.
1990 à 0,655 en 2007, soit une baisse de 14,2%. tels que la modification de la composition
Plusieurs avancées ont permis d’atteindre ce chimique du clinker afin de générer moins de
résultat, tels que la réduction de la consom- CO2 lors de la production, ont représenté 11 % Capture et séquestration du carbone
mation calorifique de nos fours et la moder- des dépenses de recherche en 2006. La À plus long terme, Lafarge travaille avec des
nisation des vieilles usines, moins efficaces, recherche se concentre largement sur notre partenaires industriels et scientifiques sur les
par l’installation de technologies modernes. activité Ciment. En outre, près de 100 millions possibilités de concentration du CO2 pour sa
Les combustibles alternatifs, tels que la d’euros sont dépensés chaque année dans nos capture et sa séquestration. Ces approches
biomasse, les déchets ou produits dérivés ont centres techniques pour accroître l’efficacité peuvent contribuer à long terme à combattre
largement contribué à l’efficacité énergétique. de nos usines. le changement climatique.

PAGE 22 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


La clé pour parvenir au développement durable est de
tenir compte des besoins du secteur du bâtiment
L’impact environnemental du secteur de la construction doit être pris en compte dans chacune
des phases du cycle de vie d’un bâtiment : production et distribution de matériaux, construction,
efficacité énergétique et entretien d’un bâtiment au fil des ans et la phase de fin de vie.
Le résultat de l’analyse du cycle de vie énergétique montre qu’entre 75 et 85 % de l’énergie
totale d’un bâtiment est consommée durant sa phase d’utilisation pour le chauffage, la
ventilation et le refroidissement, l’éclairage et l’eau chaude. Les 15 à 25 % restants sont utilisés
dans toutes les autres phases du cycle de vie : pour produire et fournir les matériaux (acier,
verre, béton, bois, briques, etc.), bâtir, entretenir, rénover et démolir le bâtiment.
Du point de vue économique, le secteur de la construction est important. Il représente en effet
près de 10 % du PIB mondial.
Le secteur du bâtiment revêt également une importance sociale. Il répond au besoin de base en
matière de logement et fournit des emplois à plus de 100 millions de personnes dans le monde.

Leadership dans la lutte contre le changement climatique:


les domaines d’influence de Lafarge
“Nous devons agir face au changement climatique.
Les bâtiments sont de gros consommateurs d’énergie.
Les faits Ils doivent jouer leur rôle dans la réduction des émissions
• La population mondiale va croître de 33 % pour et le savoir-faire dans ce domaine existe déjà.”
atteindre 9 milliards d’individus d’ici 2025 et Björn Stigson, Président du WBCSD.
les besoins en termes de logements et d’infra-
structures vont considérablement augmenter. L’objectif est d’établir une feuille de route pour fossiles et de matières premières et à montrer
• Les constructions existantes dans les pays atteindre l’objectif d’un « monde où les bâti- l’exemple par la mise en place de bonnes prati-
développés consomment 40 % de l’énergie ments consomment zéro énergie nette » (et ques. Lafarge est l’un des membres fondateurs
totale et 40 % des ressources naturelles et devront donc produire autant d’énergie qu’ils de l’Initiative construction durable (SBCI) du
produisent 40 % des déchets. en consomment). Ce processus implique des Programme des Nations Unies pour l’environ-
Nous considérons que ces constructions ont discussions avec toutes les parties prenantes, nement (PNUE) dont l’objectif est de définir des
un impact environnemental important, mais l’organisation de forums pour rechercher des directives mondiales pour la construction
qu’elles génèrent également des avantages idées et des avis en s’appuyant sur des études durable. Cette initiative propose les outils et les
économiques et sociaux pour la société. Par de marché. L’idée est de comprendre quels sont stratégies pour permettre aux entreprises de
conséquent, nous pensons que l’ensemble du les obstacles aux bâtiments énergétiquement suivre ces directives.
secteur se doit d’agir selon les principes direc- efficaces et comment les surmonter. Enfin, le Lafarge est co-fondateur de la «Fondation Bâti-
teurs du développement durable. C’est pour- projet EEB lancera au secteur un appel à l’action ment Énergie», organisme français de finance-
quoi Lafarge, en tant qu’acteur de la chaîne de en 2009. Un groupe d’assurance international a ment de projets de R&D. La fondation vise à
valeur de la construction, prend des initiatives été constitué pour conseiller et valider le projet diviser par quatre la consommation d’énergie
dans le domaine de la construction durable. (voir ci-dessous). Au sein du WBCSD, Lafarge est et les émissions de gaz à effet de serre ainsi
membre fondateur de l’Initiative ciment pour le générées dans les bâtiments existants et
développement durable (CSI). Les membres de nouveaux. La construction durable est l’une des
Innovation produits la CSI sont déterminés à préserver le climat, à priorités du partenariat avec le WWF, renouvelé
Lafarge prend de plus en plus en considéra- réduire la consommation de combustibles en juin 2005.
tion les critères de développement durable
dans la mise en place de ses programmes de
Groupe d’assurance du projet EEB (WBCSD)
Dr Klaus Töpfer, ancien sous-secrétaire général des Nations Unies et l’ancien directeur exécutif
R&D pour de nouveaux produits. du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Il est le président du groupe
d’experts du projet EEB.
Eileen Claussen (États-Unis), présidente du Centre Pew sur le changement climatique mondial et les
stratégies internationales d’environnement.
Œuvrer en partenariat
Vivian Ellen Loftness (États-Unis), professeur d’université et directrice de l’école d’architecture de
Lafarge co-préside avec United Technology Corp. l’Université Carnegie Mellon et chercheur senior au Centre de performance et de diagnostic du bâtiment.
au sein du WBCSD l’initiative «Efficacité Energé- Thomas Johansson (Suède), professeur en analyse des systèmes d’énergie, directeur de l’Institut
tique des Bâtiments» (EEB). Ce projet rassemble international des économies environnementales industrielles (IIEE) de l’Université de Lund en
Suède et conseiller senior sur l’énergie et le changement climatique dans le cadre du Programme
tous les acteurs de la chaîne de valeur: inves- des Nations Unies pour le développement (PNUD).
tisseurs, régulateurs, architectes et ingénieurs, Shin-ichi Tanabe (Japon), professeur au département d’architecture à l’Université de Waseda.
fournisseurs de matériel et d’équipements, utili- Jiang Yi (Chine), vice-doyen de l’école d’architecture à l’Université de Tsinghua et membre de
sateurs, secteur de la maintenance et des services. l’Académie chinoise d’ingénierie.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 23


CINQ ENJEUX CLÉS

BANDA ACEH
Collaborateurs du
Groupe en face du port
Lafarge de Banda Aceh
en Indonésie.

Nos collaborateurs
concrétisent la vision du Groupe
Les compétences et les hautes performances de ses collaborateurs
sont la clé du succès de Lafarge.
Une approche à la fois
mondiale et locale
Avec 71 000 collaborateurs dans 70 pays, pact de leur propre comportement et de celui Les résultats de cette enquête interne sont
Lafarge possède une dimension internatio- de leurs collègues sur le lieu de travail, à l’issue fournis dans le tableau ci-dessous.
nale. Pourtant, chacune de nos activités est de la mise en place de ce projet. Le taux de Comme lors des enquêtes précédentes, l’enga-
locale car nos matières premières sont extraites réponse exceptionnel de 80 % a ouvert la porte gement des collaborateurs envers le Groupe
localement et nos produits ne peuvent être à plus de progrès en termes de dialogue et s’est avéré relativement fort. La première partie
transportés sur de longues distances de d’amélioration des performances. de l’enquête était composée de questions du
manière rentable. Ainsi, chacune de nos unités
dessert un marché local particulier. Notre défi
est donc de développer des standards pour le THÈME RÉSULTAT
Groupe, respectant ses caractéristiques locales. Engagement 81% sont fiers de travailler pour Lafarge
Notre réussite dépend également de notre des employés 73% recommanderaient Lafarge pour y travailler

capacité à recruter, à former et à retenir les Projet LFT et valeurs 68% pensent que les valeurs sont clairement communiquées
collaborateurs compétents. 53% estiment que des améliorations pourraient être apportées à la façon dont ils travaillent
avec les autres mais 53% pensent qu’il n’y a pas eu d’amélioration dans la façon dont ils sont
encadrés depuis la mise en place de LFT

Sécurité 78% considèrent que les responsables montrent, par leurs actions,
Projet Leader for Tomorrow que la sécurité est leur priorité numéro un
La promotion du Lafarge Way est un élément 75% estiment que les règles sanitaires et de sécurité sont respectées
clé du projet Leader for Tomorrow, (LFT) initié dans leur groupe de travail

par le Groupe en 2003 et mis en place dans Contribution des 68% des employés se sentent encouragés à présenter de nouvelles méthodes
toutes nos unités. Début 2006, une enquête a employés grâce à leurs pour mieux faire les choses mais 58% pensent que lorsqu’ils font du bon travail,
idées et initiatives leurs efforts ne sont pas récompensés
été menée auprès de tous les collaborateurs
dans leur langue locale (43 au total) sur les Performances 66% des employés comprennent comment leurs performances sont évaluées mais 49%
et développement pensent que leur responsable n’établit pas régulièrement un bilan de leurs performance
changements perçus au sein du Groupe et l’im-

PAGE 24 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


Avec 71000 collaborateurs
dans 70 pays, notre Groupe PANEL
possède une dimension
internationale. Pourtant, MANFRED REUER
chacune de nos activités Comité d’Entreprise Européen de Lafarge
est locale. Toutes les tâches et activités importantes chez
Lafarge sont énumérées dans le rapport. Je
me réjouis de voir que la santé et la sécurité
sont devenues une priorité.
Lafarge doit tout mettre en œuvre pour employer
des collaborateurs motivés et en bonne santé.
Groupe, et chaque unité devait choisir ses
Il est prévu que la Commission européenne
propres questions pour la seconde partie. Les établisse un groupe d’étude sur la santé au
sites et unités opérationnelles ont préparé leur travail. Il est essentiel que Lafarge soutienne
propre plan d’action pour s’améliorer à la lumière cette initiative.
de ces résultats. Autre point important : la formation sur le lieu
de travail. Il convient que l’éducation et la
formation sur le lieu de travail s’appliquent
Respect des cultures locales aux cols blancs et bleus et ne se limitent pas
Les cultures et habitudes locales de travail au management. Pour toutes les tâches ci-
dessus, nous avons besoin de nos collabora-
peuvent être perçues comme un obstacle au
teurs. C’est pourquoi Lafarge a besoin de
Lafarge Way : à titre d’exemple, dans certaines
ressources et d’idées pour motiver le personnel
parties du monde, l’échange franc et direct
ou pour promouvoir des postes clés pour des
d’idées et d’opinions avec les responsables femmes, un objectif très positif et très ambi-
hiérarchiques, qui fait partie intégrante du tieux. Dans ce secteur, je doute qu’il soit
Lafarge Way, n’est pas spontané chez les colla- faisable de doubler le nombre de femmes aux
borateurs. postes clés. C’est toutefois un objectif et un
À la suite de l’enquête réalisée au sein du engagement de Lafarge.
Groupe, des entretiens approfondis ont donc
été menés auprès de 20 à 30 personnes des
unités opérationnelles en Jordanie, en Malaisie
et en Chine pour s’assurer de la bonne adéqua-
Collaboratrice de la cimenterie tion entre la culture locale de travail et notre
de Montcada en Espagne. culture d’entreprise.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 25


CINQ ENJEUX CLÉS

Taux de fréquence des accidents du travail1 2004 2005 2006


Taux de fréquence Groupe 3,57 3,09 2,57
Taux de fréquence Ciment 2,61 2,48 2,14
Taux de fréquence Granulats & Béton 4,75 3,66 2,78
Santé et sécurité Taux de fréquence Plâtre 5,43 5,10 4,43
Pour Lafarge, la santé et la sécurité sont des
1 I Nombre d’accidents entraînant un arrêt de travail par million d’heures travaillées.
valeurs clés à l’origine de la performance. Notre
ambition est d’atteindre le niveau de «zéro acci-
dent mortel» et de figurer parmi les meilleures Taux de gravité des accidents du travail2 2004 2005 2006
entreprises au monde dans ce domaine. Pour
Taux de gravité Groupe 0,19 0,19 0,17
cela, le Groupe a défini une politique et des
Taux de gravité Ciment 0,14 0,14 0,14
plans d’action nécessitant l’implication de tous
les collaborateurs. La nouvelle politique de sécu- Taux de gravité Granulats & Béton 0.25 0.24 0,20

rité du Groupe a été lancée en septembre 2006 Taux de gravité Plâtre 0,28 0,27 0,23
à la suite d’un audit de 91 sites réalisé par DuPont 2 I Nombre de jours calendaires perdus suite à des accidents par millier d’heures travaillées.
Note: Ces données couvrent 100 % des effectifs du Groupe.
au premier semestre 2006. Malgré des progrès
considérables réalisés en termes de taux d’ac-
cidents du travail et de sensibilisation à la sécu-
rité, l’audit a révélé l’absence de communica- Performance sécurité du Groupe 2004 2005 2006
tion systématique des bonnes pratiques de Effectif total 65 326 68 634 70 676
sécurité, un manque de rigueur dans l’applica- Nombre d’accidents avec arrêt parmi les salariés de Lafarge 507 438 368
tion des procédures, une faible implication du Nombre d’accidents avec arrêt parmi les salariés des sous-traitants 264 257 273
management et la nécessité de revoir la fonc- Accidents mortels des employés sur site 3 6 11
tion de sécurité à la lumière de ses ambitions. Accidents mortels des employés – transport 1 3 4
Une feuille de route Santé et Sécurité a été établie Accidents mortels de sous-traitants sur site 8 9 11
à l’échelle du Groupe. Celle-ci repose sur cinq Accidents mortels de sous-traitants – transport 12 12 13
défis stratégiques:
Accidents mortels de tiers sur site 2 3 1
Accidents mortels de tiers – transport 2 10 3
• l’élaboration de standards mondiaux avec
Taux de mortalité* des salariés Lafarge – Groupe 0,56 1,27 1,95
une Politique Santé et Sécurité améliorée, des
Taux de mortalité* des salariés Lafarge – Ciment 0,48 1,00 2,21
Règles et des standards obligatoires opéra-
Taux de mortalité* des salariés Lafarge – Granulats & Béton 0,45 2,15 2,05
tionnels et de gouvernance et d’exploitation;
• l’apprentissage et le partage, via des Taux de mortalité* des salariés Lafarge – Plâtre 1,35 0,00 0,00

programmes de formation destinés aux diri- *Taux de mortalité : nombre d’accidents mortels pour 10 000 salariés

geants, responsables et superviseurs, d’un


processus de communication des bonnes prati-
ques soutenu par le réseau santé et sécurité; créativité et leur sens de l’initiative, afin de rester Développement des compétences
• la mise en place d’un environnement à la hauteur des exigences de notre secteur. La Le Groupe a toujours favorisé la mobilité interne.
sécurisé grâce à des actions de communi- formation est organisée à la fois au niveau du En 2006, 1 656 postes vacants ont été proposés
cation efficaces, des procédures d’investiga- Groupe et au niveau local. Pour compléter la sur le site interne d’emplois du Groupe. 27 %
tion des incidents, des évaluations des risques formation locale et l’encadrement sur le lieu de des postes (452 au total) ont été pourvus via ce
liés au travail et des audits réguliers ; travail, Lafarge University a été créée par le processus. Nos unités opérationnelles mettent
• la poursuite des améliorations locales Groupe en 2003 en vue de modifier le style en œuvre de nombreux programmes de déve-
via l’application de la feuille de route au niveau managérial des managers en les encourageant loppement des compétences. Citons parmi les
des unités, de systèmes de mesure de la sécu- à agir conformément à nos Principes d’action. exemples remarquables au sein du Groupe :
rité et d’initiatives de groupe axées sur la Des plans de développement individuels sont • Le développement d’un nombre exceptionnel
sécurité ; mis en place pour tous les cadres et revus chaque de professionnels qualifiés et de cadres dans
• le leadership et la responsabilité avec la année pour veiller à ce qu’ils acquièrent constam- le Ciment via la planification de la main-
promotion de la feuille de route par les diri- ment de nouvelles compétences. En 2006, 2013 d’œuvre, la gestion de carrière individualisée,
geants, ainsi qu’une responsabilité claire en cadres (soit 12 % de plus qu’en 2005) ont assisté la mobilité professionnelle, la sélection de
matière de gestion. à 48 sessions de Lafarge University. recrutements, des programmes de dévelop-
pement des compétences et la forte coordi-
Formation Temps moyen de formation par an nation dans l’activité Ciment ;
Pour veiller à rester l’employeur privilégié de et par collaborateur • Le recrutement rapide d’ingénieurs haute-
(en heures) 2006
nos collaborateurs, nous les accompagnons ment qualifiés couvrant tout un ensemble de
Cadres 37
tout au long de leur carrière au sein du Groupe disciplines techniques en vue de créer à Pékin
Non cadres 23
en les aidant à développer et à exprimer leur les bureaux du centre technique asiatique ;

PAGE 26 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


Pour Lafarge, la santé et la sécurité sont des valeurs clés
à l’origine de la performance.

VIH/sida
de travail avec le soutien des usines Lafarge Lafarge emploie environ 7 000 personnes, soit
en Malaisie, Chine, Inde et Égypte ; 9 % des effectifs Lafarge, dans 10 pays d’Afrique
• La création de programmes pour accélérer subsaharienne. Les pays suivants sont les plus
le développement des responsables commer- touchés par la pandémie du sida : Bénin, Came-
ciaux et marketing et promouvoir le déve- roun, Kenya, Malawi, Nigeria, Afrique du Sud,
loppement des compétences de la force de Ouganda, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe. Face
vente au sein de l’activité Ciment en à cette grave menace pour la santé publique
Amérique du Nord ; et au manque d’infrastructures dans de
• Un programme commun Roumanie-Moldavie nombreux pays où il opère, le Groupe s’est
qui favorise le transfert d’expertise vers les engagé dans la lutte contre le VIH/sida en 2000
unités opérationnelles en développement, conformément à ses valeurs et son approche
aligne les opportunités de développement du développement durable. Le Groupe a entre-
avec les objectifs de performance des usines pris diverses initiatives afin d’améliorer la
et instaure une relation entre unités mûres gestion de la santé en Afrique, en se concen-
et unités en croissance ; trant notamment sur le problème du sida.
PANEL • Des événements marketing «Journée verte»
organisés au Vietnam au cours desquels les Situation en 2006 :
MARION HELLMANN collaborateurs de Lafarge ont visité 500 maga- • 90 % des collaborateurs en Afrique subsaha-
BWI sins de détail sur des marchés clés, tout en rienne ont bénéficié de mesures de préven-
Lafarge est en train d’accomplir un examen
menant des enquêtes auprès des détaillants tion et d’information et reçu gratuitement
sérieux des défis formulés dans la feuille de pour recueillir leurs impressions sur les des préservatifs ;
route sur la santé et la sécurité. Néanmoins, produits et les services et mieux comprendre • 40 % des collaborateurs ont participé volon-
l’accent est mis sur les questions de sécurité leurs besoins ; tairement à des campagnes de test ;
et la composante santé doit encore être déve- • Le développement d’une division Maintenance • Des traitements antirétroviraux ont été offerts
loppée. En particulier, les droits des salariés, en Amérique du Nord en certifiant autant d’ins- aux collaborateurs et à leurs familles dans
y compris ceux des sous-traitants, et leur parti- pecteurs et de planificateurs que possible via 9 pays ;
cipation aux comités de santé et de sécurité un programme de formation, de processus • 300 personnes environ ont suivi un traite-
doivent faire partie du concept. Nous devons
d’encadrement et d’évaluations regroupant ment antirétroviral dans les cliniques Lafarge.
garder à l’esprit que les syndicats jouent un
des tests, des projets et des indicateurs clés D’autres malades sont soignés dans des
rôle important dans la prévention des acci-
de performance associés aux usines, ainsi établissements n’appartenant pas à Lafarge.
dents et des problèmes de santé au travail.
Des représentants syndicaux délégués à la
qu’un événement final baptisé «Sit the Board»; Étant donné notre respect pour la vie privée
sécurité doivent être élus pour représenter les • Un programme de développement du réser- des collaborateurs, nous ne connaissons pas
intérêts des travailleurs dans le domaine de la voir de talents pour nos activités Granulats le nombre exact de ces personnes.
santé et de la sécurité. Une gestion conjointe & Béton : nous recrutons de jeunes ingénieurs Veuillez consulter les pages 42 et 43 pour en
des Comités de santé et de sécurité avec les dans des pays en croissance et les formons savoir plus sur notre nouvel objectif en matière
syndicats doit être établie. La participation des pendant 18 mois dans nos unités opération- de VIH/sida.
collaborateurs à la mise en place d’un nelles au Royaume-Uni, en France, aux États-
programme de santé et de sécurité au travail Unis et au Canada avant de les renvoyer super- Avancement des actions contre le VIH
peut également faire baisser le taux d’acci- en Afrique sub-saharienne
viser nos développements dans leur pays
dent et le taux de décès qui croît encore ; en
d’origine ; 12% 10% 78%
outre, une formation systématique à la santé
• En Turquie, un projet de compétences indus- fin 2002
et à la sécurité au travail selon le concept du
groupe doit encore être élaborée.
trielles (EYP) visant à améliorer les compé- fin 2006
68% 24% 8%
tences techniques des collaborateurs de l’ac-
tivité Ciment grâce à un programme de ■ Complètement mises en place
■ Partiellement mises en place
formation sur 3 ans incluant CECIL+, une ■ Non mises en place
formation pratique assurée par des spécia-
listes et une formation personnalisée pour Avancement des actions contre la
chaque collaborateur ; malaria en Afrique sub-saharienne
39% 14% 47%
• La création d’un programme de certification • En Équateur, un projet de changement culturel
fin 2006
du centre technique asiatique pour les opéra- axé sur la sécurité (Latitud 0) intégrant en
■ Complètement mises en place
teurs en salle de contrôle des sites intégrant toute transparence les bonnes pratiques du
■ Partiellement mises en place
une formation et une évaluation sur le lieu Groupe aux bonnes pratiques existantes. ■ Non mises en place

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 27


DIVERSITÉ
Collaboratrice du
laboratoire de la
cimenterie de
Chongqing en Chine.

Diversité
La promotion de la diversité est un objectif la moitié des recrutements de jeunes diplômés borateurs compétents. Depuis 1961, Lafarge
important de notre stratégie de ressources effectués au cours de cette période ont rempli mène une politique active d’actionnariat
humaines. Depuis 2004, Lafarge est l’un des les critères et objectifs de diversité fixés. salarié afin que tous les collaborateurs puis-
35 principaux signataires de la Charte de la Lafarge encourage ses collaborateurs à travailler sent participer aux bénéfices des perfor-
diversité qui l’engage à favoriser la diversité à l’étranger afin de favoriser le partage de mances économiques du Groupe. Toutes les
culturelle, ethnique et sociale au sein de ses bonnes pratiques et une vision plus interna- opérations proposées aux collaborateurs du
effectifs. Dans ce cadre, le Groupe a adopté tionale au sein de ses équipes. Par exemple, Groupe présentent des caractéristiques
une politique de promotion des jeunes CIMENCAM, une cimenterie Lafarge au Came- communes :
diplômés issus de minorités ethniques au sein roun, a lancé un programme en 2006 visant à • elles s’adressent à l’ensemble des collabo-
de ses unités opérationnelles françaises. Entre former des directeurs locaux (parmi lesquels rateurs, dès lors que la législation locale le
2005 et 2006, plus de 80 % du personnel des aucun n’avait occupé de poste clé de direction permet ;
ressources humaines spécialisé dans le recru- auparavant) et contribuer ainsi au développe- • l’épargne du collaborateur est complétée
tement et le développement de carrières, ainsi ment du Groupe. Grâce à ce programme, des par un abondement de l’employeur ;
que des comités exécutifs, ont participé à des directeurs locaux occupent désormais trois • dans certains pays, l’épargne est bloquée
sessions de sensibilisation et de formation postes clés et trois collaborateurs camerou- pendant une période minimum déterminée
organisées par ces unités opérationnelles en nais de CIMENCAM ont accepté des missions par les dispositions locales.
vue de promouvoir cette politique. Résultat, d’expatriation fin 2006. Le Groupe a lancé son dernier plan d’actionna-
riat salarié Lafarge en Action en 2005. 48,8 %
des employés ont souscrit à cette offre.
Les femmes dans le Groupe
Objectif Rémunération et actionnariat Fin 2006, les salariés de Lafarge détenaient
% 05 06 08
Lafarge propose des salaires extrêmement 1,74 % du capital et 2,88 % des droits de vote.
Conseil d’administration 6,7 6,7
compétitifs par rapport aux entreprises de Nous réitérerons ce type d’opération tous les
Cadres dirigeants 1,6 7,4 même taille. Le Groupe offre également des 2 à 3 ans, afin d’étendre encore le nombre de
Cadres supérieurs 9,6 10,0 15,2 avantages souvent plus généreux que ceux collaborateurs actionnaires. Nous en comp-
Cadres (toutes catégories) 15,8 17,3 offerts au niveau local, lui permettant ainsi tons actuellement 42 000 sur un effectif total
Employées 14,5 16,1 d’attirer, de motiver et de fidéliser les colla- de 71 000 personnes.

Pourcentage d’unités opérationnelles Comparaison des salaires minimum Salaire Salaire Salaire
ayant un programme spécifique aux salaires légaux minimum minimum minimum
Lafarge secteur légal
d’embauche et/ou de développement
(base 100)
de carrière pour…
% 2005 2006 Chili – Granulats & Béton 147 100 100

… les femmes 9 4 Chine – Ciment 115 100 100

… les minorités ethniques 4 5 Jordanie – Ciment 313 253 100

… les personnes handicapées 9 11 Roumanie – Plâtre 161 113 100

… les demandeurs d’emploi 4 5 Afrique du Sud – Granulats & Béton 256 100 100

… les personnes âgées ND 3 Ukraine – Ciment 175 100 100


de plus de 50 ans Etats-Unis – Plâtre 250 230 100
ND : Non disponible
Vietnam – Plâtre 213 100 100
En 2006, 17 % des unités opérationnelles du Groupe ont suivi un plan de recrutement
ou de développement de carrière spécifique adapté à leur contexte local. Exemples pris sur les différents continents

PAGE 28 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


CINQ ENJEUX CLÉS

Répartitions des cas de maladies professionnelles ayant donné lieu


à des poursuites judiciaires pour une demande de reconnaissance
de maladie professionnelle en 2006
Maladie Nouveaux Cas
reconnue cas en cours
Affections respiratoires 8 0 9
Affections liées à l’amiante 0 0 9
Silicose 0 0 1
Bronchite chronique 1 0 1
Dermatoses 2 0 1
Brûlures 0 0 1
Altération de l’ouïe 4 1 9
Altération des facultés oculaires 3 0 6
Syndrome de vibration (mains, bras...) 0 1 3
Mal de dos, hernie, lumbago 5 1 1
Autres 1 3 0
Source : Questionnaire social

Pourcentage de salariés Le travail avec les syndicats


informés/consultés sur les politiques
Lafarge soutient les droits sociaux fondamen- sitions. La mise en conformité des nouvelles
ou procédures locales en 2006
taux définis par l’Organisation Internationale acquisitions aux niveaux de performance
96% 73% 85% 55% 85% 71% 58% 40%
du Travail (OIT) et contribue ainsi à élever les modernes et efficaces, par l’investissement
standards sociaux internationaux. Au total, dans de nouveaux équipements, entraîne
en 2006, 82 % des effectifs du Groupe étaient souvent une réduction des effectifs. Nos unités
couverts par des accords collectifs. Un accord opérationnelles font de leur mieux pour
sur la responsabilité sociale du Groupe et sur réduire l’impact de ces changements en appli-
les relations sociales internationales a été quant notre politique d’emploi et nos direc-
signé en septembre 2005. Depuis, les signa- tives en matière de restructuration.
taires de cet accord (Lafarge et trois fédéra-
tions syndicales internationales) se sont réunis
Evolution de l’emploi* 2006
à deux reprises (en janvier et novembre 2006).
Nombre d’embauches 5 046
Les discussions ont porté sur :
Santé et Mutations Salaires et Autres*
• la sécurité, priorité du Groupe (Initiative Démissions 5 176
sécurité opérationnelles avantages
sécurité du Groupe, feuille de route en Retraites 806
■ Information ■ Consultation
matière de sécurité, politique de santé et de Licenciements 3 982
* LFT, qualité, égalité professionnelle
sécurité, règles de santé et de sécurité) ; Décès 114
• l’intégration des activités Shui On en Chine Solde -5 032
au sein du Groupe, et notamment les ques- Le rythme des recrutements a ralenti en 2006, ne compensant donc pas les
départs. En Chine et aux États-Unis/Canada notamment, le nombre de démissions
Pourcentage de salariés couverts par tions sociales ; était élevé. En revanche, les licenciements économiques ont diminué.

des accords collectifs sur des questions • les difficultés des relations industrielles locales.
spécifiques en 2006 En 2007, Lafarge communiquera aux fédéra-
60% 57% 64% 45% tions syndicales internationales les améliora- Répartition des emplois
tions apportées à la culture de sécurité sur les
de sous-traitance par type d’activité
sites chinois de Lafarge. Lafarge a travaillé en
étroite coopération avec les syndicats via son 5
1
Comité d’Entreprise Européen pour piloter la 4

cession de l’activité Toiture. À l’issue des


réunions, le Groupe et les syndicats ont salué 2
la détermination des nouveaux propriétaires
à privilégier le dialogue avec les représentants 3

syndicaux qui leur permettra de développer


des relations constructives pour l’avenir. ■ 1 - Production 21 %
■ Santé & Sécurité ■ 2 - Maintenance/Nettoyage 17 %
■ Restructuration ■ 3 - Transport 40 %
■ Salaires & avantages ■ 4 - Sécurité/Gardiennage 12 %
Restructuration ■ 5 - Autres 9%
■ Autres (retraite, temps de travail, relations
Les changements organisationnels et la (restauration, informatique, infirmerie, jardinage…)
professionnelles, formations, prévoyance médicale)
restructuration font partie de toute activité.
Au total, 82 % des salariés de Lafarge étaient couverts par des accords La sous-traitance reste stable avec une part de salariés sous-traitants
collectifs en 2006. Cela est particulièrement vrai avec les acqui- de 30,7 %, comparé à 30,1 % en 2005 (périmètre hors Toiture).

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 29


CINQ ENJEUX CLÉS

CLIENTS
(En haut) Nettoyage
d’une toupie à béton
au Chili.
(En bas) Mise en œuvre
de la plaque Signa™
aux 4 bords amincis
pour une meilleure
finition.

Clients: construire une relation,


répondre à des besoins
“Notre mission consiste à fournir au secteur de la construction les produits, systèmes et solutions les plus fiables,
les plus innovants et les plus économiques”. Principes d’action Lafarge 2003
L’un de nos objectifs est d’être le fournisseur privilégié de nos clients.
Nous cherchons à communiquer à nos clients notre vision du développement durable pour leur activité.

Qui sont les clients de Lafarge?


La nature de nos marchés Des influences multiples
Lafarge vend essentiellement ses produits aux Globalement, le marché du plâtre est le plus sur les achats
entreprises plutôt qu’aux consommateurs. La consolidé. 80 % du marché des plaques de plâtre Dans la plupart des relations B to B, l’acheteur
plupart des clients achètent juste les quantités est approvisionné par sept entreprises. Histo- utilise le service et consomme le produit. Les
suffisantes pour couvrir leurs besoins. Il est riquement, le marché du ciment a toujours été acheteurs jugent seuls l’importance du prix et
donc très rare que Lafarge ait un important fragmenté. Sa consolidation a débuté en Europe de la qualité. Tous les produits Lafarge sont
carnet de commandes. dans les années 1970 et aux États-Unis dans utilisés dans la construction.
Nos produits sont volumineux et chers à trans- les années 1980. Aujourd’hui, les cinq premiers
porter. En outre, le béton doit être livré quel- producteurs mondiaux détiennent 28 % du Dans ce cadre, la situation est beaucoup plus
ques heures après sa production. Cela signifie marché mondial. Le marché du béton et des complexe. De nombreux acteurs différents
que nos marchés sont avant tout locaux. Nous granulats en est à ses débuts de consolidation. peuvent être impliqués. Leur influence sur la
avons quelques clients multinationaux qui achè- Chaque marché reflète l’état de développement décision d’achat varie en fonction de la gamme
tent nos produits par le biais de contrats locaux de son économie, ainsi que la nature et la struc- de produits, de l’utilisation finale du produit
dans le monde entier. ture de son secteur de la construction. et de la structure du marché local.

PAGE 30 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


Le viaduc de Millau en France. Réunion de chantier
en Inde.

La plupart des clients achètent juste les quantités


suffisantes pour couvrir leurs besoins. Il est donc très rare
que Lafarge ait un important carnet de commandes.

Quelle influence l’acteur exerce-t-il sur la décision d’achat de matériaux de construction?


Propriétaires fonciers Parfois, le propriétaire est également le promoteur. Si ce n’est pas le cas, il n’a que peu
voire pas d’influence sur l’achat des matériaux de construction.

Promoteurs Généralement, le promoteur n’exerce qu’une influence indirecte sur la décision. Le modèle
de logement définit les paramètres généraux de prix et de qualité, mais a une influence
déterminante en ce qui concerne les plaques de plâtre.

Architectes Les architectes ont une influence générale à travers leur conception. Généralement, ils n’indi-
quent pas précisément les matériaux à utiliser. Parfois, l’architecte est aussi le prescripteur.

Prescripteurs Influence considérable en termes de spécification exacte des matériaux nécessaires.

Régulateurs publics Les autorités administratives influencent les paramètres des normes et spécifications produits.
Ceci influence des facteurs, tels que la qualité, la sécurité, la santé et l’environnement.

Entrepreneurs Dans certains cas, dans le cadre des contraintes imposées par les autres acteurs
mentionnés ci-dessus, l’entrepreneur effectuera la commande ainsi que le paiement…

Sous-traitants …dans d’autres cas, ils seront effectués par un sous-traitant.


Pour le plâtre, le sous-traitant exerce une influence déterminante.

Grossistes Certains de nos produits ciment, granulats et plâtre sont vendus par l’intermédiaire de grossistes
et non directement. Les grossistes influencent donc les choix des distributeurs et d’autres clients.

Détaillants Sur certains marchés en croissance, le ciment est vendu directement aux consommateurs
via des magasins locaux. Les plaques de plâtre sont également vendues par l’intermédiaire
de magasins de bricolage. Les détaillants influencent les choix des consommateurs.

Utilisateurs Dans la plupart des cas, les utilisateurs exercent peu d’influence, sauf pour les plaques
des constructions de plâtre pour cloison. Cela peut varier pour les constructions ou infrastructures à usage
spécialisé, comme les salles de concert, les hôpitaux, les équipements militaires.

La stratégie marketing de Lafarge doit donc cibler tous les différents


acteurs et segments du marché.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 31


CINQ ENJEUX CLÉS

Centrale à béton mobile Readytec sur un chantier à Séville en Espagne.

PANEL
KARINA LITVACK
F&C Asset management

Quelles sont les attentes des clients Lafarge a absolument raison de se concentrer
de Lafarge? sur ses clients représentant un groupe important
de ses parties prenantes. Comme dit l’adage,
Si la structure de la clientèle est complexe et Nous nous efforçons de fournir des produits et « le client a toujours raison ». Ainsi, la santé
financière de l’entreprise comme le succès des
variée, nos clients ont certains besoins des services fiables et cohérents. Dans tous nos
nouveaux produits durables qu’elle lance
communs. Le prix est certes important, mais la métiers, nous nous efforçons d’être davantage
dépendent avant tout du comportement de ses
cohérence, la fiabilité, la durabilité, l’assistance à l’écoute des clients et de mieux développer
clients.
technique et les solutions, ainsi que le service nos produits, afin de répondre aux besoins parti- Le rapport présente clairement les difficultés
client, le sont tout autant: les clients attendent culiers. L’élimination des «coûts cachés» béné- auxquelles Lafarge doit faire face : rompus aux
en effet que nous les aidions à développer leur ficie à nos clients. Cela implique de faciliter le décisions d’achats, les bénéficiaires finaux des
propre activité. La demande en matière de processus de commande grâce à une factura- nouveaux concepts sont en grande partie
produits à valeur ajoutée augmente. tion précise, effectuée dans les délais. Cela peut inconscients de ces améliorations produits.
également impliquer le développement d’un En d’autres termes, peu importe à quel point
Les attentes de nos clients par rapport aux produit plus simple et plus rapide d’utilisation, Lafarge améliore son offre en ce sens, le
produits concernent: réduisant ainsi le délai de mise en place et donc développement durable ne fait pas recette.
Malheureusement, le rapport s’enlise dans
• la durabilité; les coûts de main d’œuvre des clients. Les
de trop longues descriptions métriques de la
• la santé et la sécurité, durant la construction produits doivent répondre aux exigences régle-
satisfaction des clients du groupe et pose la
et l’utilisation; mentaires locales, voire les surpasser. Ils doivent
question évidente mais difficile : si les clients
• l’impact sur l’environnement; être adaptés pour répondre aux besoins du sont les leaders du changement pour les autres
• la facilité d’application et la réduction des marché. Cela peut être en termes d’adaptation parties prenantes, quelle stratégie Lafarge doit-
déchets au minimum; pour un usage spécifique ou de quantités dispo- il suivre pour les mobiliser, créer un besoin et
• dans le cas des bâtiments, la création d’un nibles. Nous approvisionnons à la fois les entre- faire du développement durable une vraie valeur
lieu confortable et agréable; prises chargées de grands travaux, tels que les ajoutée ?
• les services, tels que la conception de aménagements pour les Jeux Olympiques, et
systèmes, la réponse aux appels d’offres, la les particuliers dans les pays en croissance qui
livraison sur site, la formation, l’assistance souhaitent de petites quantités de ciment pour
technique, les produits sur mesure. de simples extensions d’habitation.

PAGE 32 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


PRODUITS DE POINTE
Construction du Palais
de Justice de Pontoise
en France, réalisé avec le
béton auto-plaçant et au
nivelant Agilia®.

Notre approche consiste à écouter et à comprendre nos


clients, à proposer des offres de valeur et à les améliorer,
à fournir ce que nous avons promis et à mesurer la
perception des clients pour mieux agir.

Comment Lafarge répond-il


aux besoins des clients?
Renforcer notre orientation client
La satisfaction des besoins de nos clients est L’Entre-Vous Madame et huit journées «Démo» À titre d’exemple, l’activité Ciment réalise des
la clé de notre croissance et de l’augmentation dans différents centres en France. Creargos.com enquêtes annuelles de satisfaction client par
de nos parts de marché. Aujourd’hui, Lafarge s’adresse aux architectes et prescripteurs. La l’intermédiaire de ses unités dans 46 pays. Ces
fournit davantage de produits à valeur ajoutée moitié des abonnés sont des architectes fran- enquêtes sont réalisées en aveugle. Un tiers
et de services adaptés aux besoins spécifiques çais. Batirenover.com est dédié au public, classe les résultats. Pour l’année 2006, ils révè-
de différents types de clients grâce à diffé- notamment aux particuliers qui envisagent lent que 48 % des unités opérationnelles locales
rentes segmentations, telles que pour l’activité d’agrandir ou de rénover leur maison. Ce site Lafarge arrivent en tête du classement et que
Ciment: sacs/gros volumes, prêt à l’emploi, a reçu 3,7 millions de visites en 2006. Tous les 17 % sont classées premières ex æquo. Le
préfabriqué, routes. produits présentés promeuvent le développe- Ciment forme ses 1000 collaborateurs commer-
Notre approche consiste à écouter et à ment durable, et incluent, par exemple, des ciaux et marketing à la segmentation de la clien-
comprendre nos clients, à proposer des offres informations sur les nouvelles exigences pour tèle pour comprendre les attentes des diffé-
de valeur et à les améliorer, à fournir ce que un diagnostic d’efficacité thermique lors de la rents types de clients. Cette compréhension
nous avons promis et à mesurer la perception vente d’une maison, introduites en France en sert de base pour proposer et exécuter des
des clients pour mieux agir. novembre 2006. offres à valeur ajoutée répondant aux besoins
Par exemple, en France, Lafarge utilise Internet Notre activité Plâtre repose sur une compré- spécifiques des clients. Depuis son lancement
pour atteindre les clients stratégiques et les hension plus complète des besoins des clients en 2000, toutes les branches ont commencé à
personnes qui influencent les décisions d’achat. grâce à l’initiative TMAY (Tell me about you). À adopter l’indicateur OTIFIC: On Time, In Full,
Chaque groupe a son propre site Web. l’écoute des utilisateurs de nos solutions, cette Invoiced Correctly (livré à l’heure, en totalité et
Batissor.com est dédié aux 300 000 petits démarche vise à aligner les développements facturé correctement). Cet indicateur permet à
constructeurs et entrepreneurs. Il fait partie futurs et les nouvelles offres à valeur ajoutée Lafarge et à ses clients de gagner du temps et
d’une approche multiréseaux. Il est soutenu sur leurs besoins réels et à soutenir leur déve- de l’argent. Nous sommes engagés à ce qu’il
par les magazines trimestriels L’Entre-Vous et loppement commercial. couvre le Groupe d’ici 2010, voir page 42.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 33


CINQ ENJEUX CLÉS
Test au Centre de Recherche Lafarge
à Lyon en France.

Lafarge soutient l’efficacité et la viabilité de sa clientèle


en lui accordant une attention particulière et en mettant
en place des formations.
Innovation des produits
Notre objectif, pour 2008, est de réaliser un lement assemblées sur chantier pour réaliser avec d’importants promoteurs chinois qui
chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros grâce à la des ouvrages d’architectes, pour créer des construisent des complexes de plus de 1000
vente de produits lancés depuis moins de cinq volumes et jouer sur les espaces et la lumière. logements. L’objectif de cette coopération est
ans. Le centre de recherche Lafarge (LCR) est le Cette nouvelle génération de produits permet de permettre au promoteur de répondre à l’exi-
plus grand laboratoire de recherche mondial sur aux prescripteurs de concevoir facilement des gence de réduction de la consommation
les matériaux de construction. Il développe de ouvrages économiques, en réduisant les coûts d’énergie dans les logements.
nouveaux matériaux qui économisent le temps, et en améliorant la productivité. En Inde, notre ambition, depuis 2000, est d’être
l’énergie et l’argent des clients en réduisant les Signa™ est la première plaque de plâtre à plus qu’un simple fournisseur de ciment. Notre
déchets et en garantissant les standards les plus quatre bords amincis. Idéal pour les plafonds objectif est de devenir le partenaire privilégié
élevés de performances produits. et les cloisons de grande hauteur, ce produit du constructeur de maison en l’aidant à réaliser
Le béton auto-plaçant Agilia® est plus facile de nouvelle génération permet de réaliser de son projet dans les meilleures conditions. Plus
à utiliser. Il peut être posé plus rapidement et grandes surfaces planes sans défaut et faci- de 70000 exemplaires du guide Home Building
plus silencieusement qu’un béton ordinaire. lite la pose. Le temps de pose sur chantier est Made Easy (construire facilement sa maison),
Sensium® est un ciment sans poussière conçu réduit puisque les plaquistes n’ont plus besoin conçu pour les 50000 particuliers qui construi-
pour le marché en sac. Il est aussi plus propre, de faire la finition des joints, diminuant d’au- sent chaque année leur maison rien qu’à
plus efficace et plus facile à utiliser. tant les coûts de mise en œuvre. Calcutta, ont été distribués. Nous avons créé
Ductal® est un béton fibré. Il allie l’esthétique Ces nouveaux produits répondent à de réels le « Centre de construction de maison » (HBC),
à une résistance mécanique 6 à 8 fois supé- besoins de la clientèle. Ils offrent des avan- où les intéressés peuvent trouver toutes les
rieure à celle d’un béton traditionnel. Il réduit tages économiques, environnementaux et informations dont ils ont besoin concernant
le volume des matières premières et le contenu sociaux spécifiques. Nous commercialiserons leur projet. 80 % des membres sont des utili-
énergétique d’un ouvrage. Les constructions d’autres produits en 2007. sateurs finaux et 20 % des professionnels. Les
réalisées en Ductal® sont aussi résistantes à clients très éloignés de Calcutta peuvent visiter
l’abrasion que le granit. Sa durabilité permet le site Internet HBC et bénéficier d’autres
de réduire au minimum l’entretien nécessaire Le souci du client services.
tout au long de la vie des ouvrages. Lafarge soutient l’efficacité et la viabilité de sa En Inde, les maçons sont les premiers à exercer
Les plaques de plâtre PLAtec™ sont des clientèle en lui accordant une attention parti- une influence sur l’achat de ciment. Alarmé par
formes fabriquées sur mesure, décaissées ou culière et en mettant en place des formations. les conditions de sécurité sur les chantiers, le
planes, aux contours variés, pouvant être faci- Notre activité Plâtre travaille en partenariat manque de sensibilisation dans ce domaine et

PAGE 34 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


ARCHITECTURE
Projet en Ductal® du
MUCEM (Musée national
des civilisations
européennes) à
Marseille en France.
Architecte:
Rudy Ricciotti.

PANEL
Satisfaire la clientèle par les marques
PHILIPE LÉVÊQUE Nous offrons, pour tous nos produits, une qualité élevée et un bon rapport qualité-prix. Néanmoins,
Président de CARE France pour répondre aux besoins de différents clients, nous avons segmenté notre offre à l’aide de marques
différentes répondant à des besoins différents. Voici un exemple issu de notre activité Ciment qui
illustre l’approche «bien, mieux, meilleur» :
Qu’en est-il de la base de la pyramide ?
Les produits universels (40 à 60% du marché) offrent la qualité Lafarge à un prix compétitif
(Le Classic en France, par exemple).
Je salue l’intérêt porté aux économies en crois-
Les produits de qualité aux performances améliorées (20 à 40% du marché) qui optimisent les
sance et aux clients, notamment au sujet des avantages pour le client grâce à des technologies avancées (Avancrete en Malaisie, Concreto en
relations avec l’utilisateur final. Lafarge a encore Inde, Sensium® en France, Mastercrete au Royaume-Uni).
beaucoup à faire pour comprendre et améliorer Les produits de la meilleure qualité (jusqu’à 10% du marché) sont des produits de spécialité
ses relations avec les propriétaires de répondant à des besoins de niche pour des applications exigeantes (Rapidset au Royaume-Uni
et Durabat en France, par exemple).
maisons/bâtiments, en particulier dans les pays
La réputation d’excellence des produits Lafarge a pour conséquence de faire de la marque la cible
pauvres où l’accès à un logement décent est
des activités de contrefaçon sur un certain nombre de ses marchés, notamment en Chine. Si nos
une question essentielle. Dans les zones où le unités opérationnelles travaillent avec les autorités compétentes pour enrayer la production et la
ciment peut être la solution durable la plus distribution des contrefaçons, la stratégie la plus efficace reste de garder une longueur d’avance sur
appropriée, Lafarge a su atteindre des millions les fabricants de ces produits en commercialisant des produits innovants sur le plan technologique.
de personnes en grand besoin. Lafarge ne
semble pas donner suite à cette initiative et
le groupe doit mieux analyser et gérer la chaîne le soutien limité apporté aux maçons en cas gner les artisans, les maçons, les contremaîtres
détaillante: les circuits de distribution semblent d’accident, Lafarge Inde a lancé l’initiative Prati- et les petits entrepreneurs) et des constructeurs
être longs, relativement chers, pas très effi- ques de construction sécurisées et sécurité au de maisons individuelles. Depuis ces quatre
caces, et de ce fait, les personnes les plus
travail. La société diffuse des messages de sécu- dernières années, Lafarge Kenya et Ouganda
pauvres paient le ciment à un coût dispropor-
rité parmi les maçons et les sensibilise aux développe des liens de fidélité par le biais de
tionné. De nombreuses grandes sociétés ciblent
mesures de prudence à adopter. Dans le cadre programmes de formation axés sur les Fundis.
déjà les marchés à la « base de la pyramide »
et Lafarge doit en faire autant. de ce programme, Lafarge Inde offre également Cette offre de services nous a permis d’instaurer
une police d’assurance-vie aux maçons. Ainsi, des relations et d’asseoir la notoriété de notre
en 2006, le Groupe a fait don d’assurance-vie à marque, tout en formant un segment de marché,
10000 maçons. Lafarge est la seule entreprise qui manque généralement de compétences
à soutenir un projet de ce type. formelles dans le domaine de la construction.
80 % du ciment en Afrique de l’Est est vendu Cette initiative, baptisée Partenariat dans le
via un vaste réseau de détaillants installés autour programme de construction, comprend des
de projets de construction de petite envergure séminaires organisés au Kenya et en Ouganda
à l’initiative des Fundis (terme swahili pour dési- par Lafarge et des experts du secteur.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 35


CINQ ENJEUX CLÉS

CARRIÈRES
(En haut) Carrières
de granulats de
Chateauneuf du Rhône
et de Cassis en France.
(En bas) Carrière
de granulats de Muids
en France

L’approvisionnement en matières premières


Nos produits phares - calcaire, granulats et plâtre - sont des ressources minérales naturelles. Nous approvisionnons
92% de ces matières premières grâce aux activités d’extraction dans les carrières. À titre d’exemple, la consommation
annuelle moyenne de granulats par habitant (sable et gravier utilisés dans le béton et pour les routes) s’élève à 7 tonnes
en Europe, à environ 10 tonnes aux États-Unis et 15 au Canada. Avec une telle demande, l’approvisionnement en
matières premières représente un enjeu considérable.

Utilisation de matières de substitution Approvisionnement


(en pourcentage de matière consommée) Les carrières ont des impacts sociaux, écono- durée avec la communauté locale qui va jusqu’à
9,8% 50,5% 10% 50,6% 10,3% 50,5% miques et environnementaux que nous devons la réhabilitation de la carrière après son exploi-
gérer. Dans le cadre de notre engagement en tation. L’extraction de ressources minérales est
faveur du développement durable, nous nous une activité qui épuise le sol. Bien qu’ayant une
efforçons de préserver les ressources natu- durée limitée, l’exploitation de carrière à ciel
relles en exploitant efficacement nos carrières ouvert requiert une utilisation quasi-exclusive
et en utilisant chaque fois que c’est possible du sol. Elle rivalise donc avec d’autres activités
des matières premières de substitution. comme l’agriculture, la sylviculture, l’industrie
Les carrières requièrent des investissements des loisirs et la préservation de la nature. Dans
lourds. Obtenir l’autorisation d’exploiter peut de nombreux pays développés, les ressources
prendre dix ans. Le prix d’une carrière varie de minérales disponibles deviennent insuffisantes
2 à plus de 45 millions d’euros selon sa taille, et nous devons trouver d’autres sources possi-
2004 2005 2006 son emplacement et le type de gisement. Pour bles. Parmi elles figurent le sable et les granu-
■ Ciment un retour sur investissement satisfaisant, une lats puisés au large, dans les fonds marins.
■ Plâtre (plaques seulement) carrière doit être exploitée pendant 10 ans Cette nouvelle source de granulats est relati-
(sable et gravier) ou 30 ans (roche concassée) vement récente, sauf au Royaume-Uni et en
et peut rester en service pendant plus de 80 Allemagne, mais devrait se développer progres-
ans. Nous avons donc une relation de longue sivement dans les années à venir.

PAGE 36 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


Réhabilitation de l’ancienne carrière
de calcaire de Dujiangyan en Chine.

Atténuer les impacts de


l’exploitation de carrières
Nous cherchons à réduire ces impacts, mais il
arrive que nous ne puissions pas totalement les
effacer. Nos standards de réhabilitation veillent
à ce qu’une analyse du cycle de vie de la
carrière soit réalisée avant d’être exploitée, par
l’étude, notamment, de sa réhabilitation finale.
Mesures d’amélioration des effets de l’exploitation:
• Nous réalisons des études géotechniques,
hydrologiques et hydrogéologiques complètes
afin de mettre en place un plan d’extraction
garantissant l’efficacité optimale de
l’exploitation des gisements minéraux.
• Nous dialoguons avec les riverains locaux
pour garantir la transparence et l’acceptation
de nos plans de développement.
• Nous employons des solutions durables pour
limiter les nuisances et notamment réduire
nos émissions de poussières et vibrations.
• Nous aménageons nos carrières en plantant,
Nous nous efforçons de préserver les ressources naturelles par exemple, des arbres pour atténuer l’impact
en exploitant efficacement nos carrières et en utilisant visuel et les nuisances provoquées par nos
carrières.
chaque fois que c’est possible des matières premières
• Nous agissons pour limiter la gêne occasionnée
de substitution. par le trafic généré par nos carrières, en créant
par exemple des déviations autour des villages
locaux pour nos camions.
• Nous développons et mettons en place des
plans de réhabilitation des carrières en
collaboration avec les parties prenantes
locales. Avant fin 2006, 79% des carrières
étaient dotées d’un plan de réhabilitation
Utilisation de ressources conforme aux standards du Groupe.
alternatives • Dernière mesure, mais non des moindres,
Chaque fois que nous le pouvons, nous rempla- de déchets, telles que les laitiers et les cendres nous nous efforçons d’utiliser des matériaux
alternatifs aux ressources minérales non
çons les ressources naturelles par des produits volantes pulvérisées comme source d’alimen- renouvelables extraites afin de les préserver
dérivés issus d’autres industries. Dans notre tation brute ou comme ajout au clinker, préserve et prolonger la durée de vie de nos carrières.
activité Plâtre, le gypse synthétique représente les ressources naturelles, diminue le coût de
désormais plus de la moitié du gypse néces- production de ciment et contribue à la réduc-
saire à la fabrication de plaques de plâtre. Le tion des émissions de CO2. Dans les Granulats client de la carrière en principe. Lafarge exploite
gypse est une matière première pouvant être & Béton, nous exploitons de nombreux centres généralement les deux à la fois. Avant d’ouvrir
recyclée dans de nouveaux produits: c’est une de recyclage des matériaux en France, au une nouvelle carrière, nous évaluons systéma-
ressource inépuisable, quoique non renouve- Royaume-Uni, aux États-Unis et au Canada pour tiquement l’impact environnemental. Une
lable. Lors d’une réunion entre le vice-président diminuer les extractions de granulats. carrière modifie l’habitat naturel et peut laisser
de la Commission européenne, M. Verheugen, des cicatrices dans le paysage. Son exploitation
et les dirigeants de l’industrie du plâtre, le direc- crée des nuisances sonores, de la poussière et
teur général de l’activité Plâtre s’est engagé à La nature des carrières des vibrations. Dans certains cas, elle peut avoir
travailler avec la Commission dans le cadre d’un Nous ouvrons une carrière si un marché local un impact sur le réseau hydrographique. La
accord volontaire visant à développer le recy- existe. Étant donné le poids, l’impact environ- carrière génère aussi du trafic, surtout lié au
clage du plâtre issus des déchets de construc- nemental et les coûts associés au transport de transport des matières premières pour les traiter
tion et de démolition. Dans le Ciment, la subs- la roche et des granulats, la carrière doit se ou les vendre. La plupart du temps, les carrières
titution de diverses matières recyclées à partir trouver à proximité du site de traitement, seul sont exploitées de jour seulement.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 37


CINQ ENJEUX CLÉS

RÉHABILITATION
Réhabilitation agricole
de la carrière de
calcaire de Tswana en
Afrique du Sud
planifiée en accord
avec le chef de la tribu
indigène de BaRalong
Bo-Ratshidi.

Le cycle de vie d’une carrière


Une carrière passe par plusieurs étapes au cours terrain, on mesure l’impact environnemental,
de sa vie. On commence par l’identification on planifie l’exploitation, on ouvre l’enquête
d’un site puis on effectue l’exploration géolo- publique menant à la phase d’exploitation et
gique pour évaluer le gisement, on acquiert le enfin à la réhabilitation prévue au départ.

01. De la création d’une carrière jusqu’à sa 02. Nos géologues prélèvent des échantil- 04. Des plans d’extraction sont mis en place
réhabilitation, la bonne pratique recommande lons de roche qui servent à identifier et évaluer et une évaluation indépendante est réalisée pour
de privilégier le dialogue avec les populations les réserves minérales à l’aide d’outils et de mesurer l’impact possible de l’exploitation sur le
locales concernées et leurs représentants, les logiciels de modélisation appropriés. Il s’agit paysage, l’eau, la qualité de l’air, la biodiversité et
ONG et les gouvernements. La nature et l’inten- de la phase d’exploration. autres facteurs environnementaux. Des mesures
sité du dialogue varient. Tout au long de la vie sont proposées pour réduire ces impacts.
de la carrière, le dialogue est clé pour atteindre 03. Nous achetons les terrains nécessaires
les meilleurs résultats possibles. pour accéder en toute efficacité et de manière 05. Un dossier de planification présente une
économique aux gisements minéraux identifiés. description de la carrière et des installations envi-
sagées, ainsi que les plans d’extraction et de réha-
bilitation. Il identifie les impacts environnementaux
possibles et propose des moyens de les atténuer.

06. Les procédures d’enquête publique pour 07. Les activités d’extraction posent différents 08. La réhabilitation est réalisée progressive-
l’obtention de l’autorisation d’ouverture de la problèmes auxquels Lafarge s’attaque dès le ment chaque fois que possible. Avec plus de
carrière varient selon les pays. Lafarge doit en départ. Nous établissons toujours le budget pour 30 ans d’expérience en matière de réhabilitation
général démontrer les avantages économiques le travail que nous réalisons afin de réduire au de carrières, notre objectif est de doter 85% de
offerts, présenter des mesures de protection de minimum l’impact d’une carrière sur le paysage nos carrières de plans de réhabilitation d’ici 2010.
l’environnement ainsi que sa politique d’entre- dans le cadre de nos coûts d’exploitation. Nous
prise responsable. nous efforçons d’atténuer les impacts de l’exploi-
tation des carrières. Les problèmes rencontrés
pouvant être extrêmement spécifiques à des sites
particuliers, nous travaillons au développement
de solutions en concertation avec les commu-
nautés locales.

PAGE 38 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


PANEL
LIVIA TIRONE
Architecte

Étant donné que Lafarge est engagé dans un


débat interne spécifique sur son rôle dans la
construction durable sans être arrivé, à ce jour,
à une position consensuelle sur les moyens poten-
tiels de trouver à terme des solutions de construc-
tion durable, il ne m’est pas possible de faire de
commentaire spécifiquement sur cette prise de
position dans le contexte de ce rapport.
Sur un plan plus stratégique, je propose que
Lafarge se concentre encore davantage sur son
« utilisateur final » et son « produit final ». L’aval
de la production est la dimension la plus
marquante du cycle de vie des produits Lafarge
(environ 85% de l’impact réel). Celle-ci doit être
comprise, quantifiée et exprimée.
S’ils sont correctement appliqués (en tant que
systèmes) avec d’autres matériaux, les produits
Lafarge jouent un rôle déterminant dans le confort
thermique (inertie thermique) et le confort acous-
tique au sein de l’environnement construit. Ces
solutions que Lafarge doit offrir, répondent à des
qualités qui sont de plus en plus demandées, et
qui ont des effets durables sur la qualité de vie
des utilisateurs finaux.

La végétation reprend ses droits au pied de la carrière réhabilitée d’Aix en Provence, en France.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 39


CINQ ENJEUX CLÉS
Carrière de granulats réhabilitée
à Baudreix, en France.

Carrières dotées
d’un plan de rehabilitation
71% 79%

05 06

La réhabilitation
des carrières
Une polémique Depuis plus de 30 ans, la réhabilitation des lées peuvent être transformés en réserves natu-

en Bretagne sites est un souci permanent pour Lafarge. relles. Le terrain exploité peut être remblayé
Les réserves de sable sont pratiquement Nous réaménageons nos sites pour leur donner afin d’être utilisé pour des activités agricoles
épuisées en Bretagne. 10 tonnes de granulats un second souffle et leur apporter une valeur ou sylvicoles. La consultation des commu-
sont utilisées chaque année par habitant, plus sociale, économique et environnementale. nautés locales permet également de recon-
que la moyenne française et, à ce rythme,
il ne reste plus que sept ans de réserves vertir d’anciennes carrières en complexes de
de sable. Par conséquent, Lafarge explore En 2001, nous avons mis en place en partena- loisirs ou d’enseignement, en lotissements
actuellement les possibilités d’extraction
de sable marin au large du Morbihan. riat avec WWF, une politique de réhabilitation urbains ou encore en zones industrielles ou
L’objectif du permis de recherche actuel est des carrières. Dès son ouverture, un site est commerciales.
de s’assurer qu'il n’y aurait pas d’impact sur doté d’un plan de réhabilitation intégré à un
l’environnement. Lafarge s'est engagé à arrêter
immédiatement le projet si le moindre risque plan d’exploitation prenant systématiquement Nous avons développé un savoir-faire dans
pour l’environnement était identifié. Cette en compte: l’intégration de nos sites aux paysages natu-
démarche sera menée en toute transparence. • la protection de l’environnement et l’en- rels: création d’environnements originaux et
Nous présentons intégralement notre position
à ce sujet sur le site www.lafarge-granulats- semble des réglementations applicables; de zones humides favorables au développe-
marins-projet-sud-lorient.fr. • les opinions des parties concernées (rési- ment de la flore et de la faune, traitement des
Tout le monde ne partage pas notre avis. dents locaux, autorités, associations, etc.) terrains de carrières, remise en culture des
Un collectif local contre le projet d’extraction
de sable, baptisé Peuple des Dunes, a en effet afin de mettre en œuvre les projets les plus terres dans les secteurs à haut rendement agri-
été créé. Il expose son point de vue sur le site adaptés aux impératifs locaux. cole et reforestation.
Internet www.peupledesdunes.blog.com
Ce plan décrit très précisément le réaménage- Nous avons également développé en partena-
ment du site et les mesures de réhabilitation riat avec WWF une stratégie de biodiversité
prévues avant, pendant et après son exploita- pour promouvoir le rétablissement de la valeur
tion. Il est soumis à un contrôle annuel et écologique des carrières. Le Groupe dispose
évolue pour prendre en considération les déve- d’une base de données regroupant les méthodes
loppements techniques et les nouvelles possi- de réhabilitation des carrières, les bonnes prati-
bilités de réhabilitation. ques environnementales, des exemples d’ap-
Les sites désaffectés dans des régions recu- plication pour chaque type de carrière, les

PAGE 40 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


RÉHABILITATION
Réhabilitation de la
carrière de Dinmor
au Royaume-Uni.

PANEL
Réhabilitation de carrière dans un paysage maritime ALASTAIR MCINTOSH
Dinmor Parc, une carrière désaffectée, a été réaménagée en parc naturel et ferme piscicole. Professeur invité d’écologie humaine,
Située sur l’île d’Anglesey au large du Pays de Galles, la carrière de Dinmor est exploitée Centre for Human Ecology /
jusqu’au début des années 1980. L’acheminement des granulats par mer nécessite des
Université de Strathclyde, Écosse
installations portuaires importantes, qui ont un impact visuel très négatif sur la beauté naturelle
du paysage côtier. Suite à une série d’acquisitions de sociétés, Lafarge devient responsable de
la carrière après sa fermeture et décide de procéder à sa réhabilitation. Je continue à être impressionné par l’esprit
Plusieurs transformations du paysage sont réalisées, dont la démolition des infrastructures d’ouverture dont fait preuve Lafarge et par sa
portuaires et le modelage des fronts de taille. Des systèmes de protection contre l’érosion volonté de soumettre sa gestion à l’examen
marine sont mis en place. Par manque de terre végétale, le fond de la carrière est recouvert de
gravier fin pour faciliter la croissance de la végétation. Outre l’aménagement du site en espace rigoureux de notre Panel. Ma principale sugges-
naturel, une ferme piscicole est créée pour dynamiser l’économie locale. tion serait d’inciter la direction du Groupe à
Les aménagements réalisés ont su redonner un aspect naturel au site. La ferme piscicole a jouer un rôle plus actif dans la recherche de
produit, dès la première année, 200 tonnes de turbot et créé 7 emplois. Son objectif est une solutions de construction durable. Ces solu-
production annuelle de 1 000 tonnes de poisson, avec 16 nouvelles embauches.
tions vitales doivent permettre de faire davan-
tage avec moins, c’est-à-dire de tirer une plus
grande utilité de ressources naturelles en dimi-
nution constante. J’ai conscience que le secteur
n’est peut-être pas encore prêt pour des inno-
contacts des associations écologistes interna- riat avec WWF un indice de biodiversité qui vations écologiques majeures et qu’il existe
tionales, ainsi que des réunions internes pour sert à surveiller et orienter l’évolution écolo- plusieurs incertitudes, du point de vue de la
technologie et des marchés, concernant les
le partage des meilleures pratiques. gique de nos sites. Grâce à notre programme
stratégies à adopter. Mais c’est bien sur ces
Nous avons convenu avec le WWF que 80% de biodiversité, les unités opérationnelles
points que Lafarge doit démontrer ses qualités
de nos carrières seraient dotées d’un plan de sont en mesure d’identifier les risques et les
d’inventivité et de leadership. J’invite vivement
réhabilitation conforme aux standards du opportunités avec WWF et d’autres organismes
la direction à élever au rang de priorité le posi-
Groupe avant 2004. Cet objectif a été revu à de préservation de la nature, de communi- tionnement public transparent pour faire prendre
la hausse cette année en plaçant la barre à quer avec les parties prenantes, les collabo- conscience à l’industrie de l’importance des
85% pour 2010. rateurs et autres partenaires intéressés par la enjeux et contribuer à réduire les impacts envi-
gestion de la diversité biologique et de parti- ronnementaux qui pèsent sur notre planète.
ciper à des programmes de recherche, de
Biodiversité sensibilisation et de formation. Un panel indé-
Lafarge est engagé en faveur de la biodiver- pendant a été constitué en 2006 afin de
sité et de la réhabilitation de ses sites de soutenir et de conseiller Lafarge pour sa stra-
carrières. Nous avons développé en partena- tégie de biodiversité.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 41


EN COMPLÉMENT

Développement durable Ambitions 2012


OBJECTIF Échéance Performance POUR QUELLES RAISONS LAFARGE POURSUIT-IL CETTE AMBITION ?
2006 QUELS CHANGEMENTS ESCOMPTÉS ?

MANAGEMENT
En matière de sécurité, diviser par 2 le taux de 2008 2,57 ✓ Diviser par 2 le taux de fréquence des accidents du travail avec arrêt enregistré en 2005 pour
fréquence des accidents du travail avec arrêt pour tous les collaborateurs du Groupe, pour un Tf de 1,55 et obtenir de nos sous-traitants qu’ils
les employés Lafarge avant 2008 (Tf: 3,09). appliquent le même standard. Cela représente une réduction de 240 accidents par an. Notre
ambition est d’atteindre zéro accident mortel aussi vite que possible et de figurer ainsi parmi les
meilleurs groupes industriels dans ce domaine. Nous allons améliorer nos pratiques de sécurité
afin d’éviter tout accident de travail mortel.

Audit continu de l’application de notre Politique de 2010 27 % Le marché libre et la libre concurrence profitent toujours, à long terme, à l’ensemble de l’économie
concurrence dans les unités opérationnelles. Pour et aux populations, mais également à la pérennité des entreprises performantes. Nous enregistrons
soutenir l’application de notre Politique de concurrence, une croissance forte de nos activités dans de nombreuses régions, y compris dans des économies
la conformité à cette politique de 100% des principales qui n’ont pas toujours pratiqué la liberté des marchés. Ce faisant, nous nous assurerons que toutes
unités opérationnelles sera testée avant 2010. nos unités travaillent de la même manière, dans le respect total des règles de concurrence.

NOUVEAU 2008 ND Partout dans le monde, les parties prenantes locales sont de plus en plus exigeantes quant à la
Mettre en place une formation systématique sur la manière dont nous menons nos activités et à ce que peut leur apporter notre présence. Leurs
gestion des relations avec les parties prenantes attentes deviennent pour nous autant d’impératifs. Nous disposons, à l’échelle du Groupe, de
locales, adaptée à nos métiers avant 2008. plusieurs milliers d’exemples de bonnes pratiques. Nous devons valoriser ce capital pour en faire
bénéficier le Groupe entier. Notre objectif est de travailler avec les parties prenantes locales de
manière opportune, méthodique, proactive et transparente et de contribuer à leur bien-être, ainsi
qu’au développement économique et social des communautés locales autour de nos sites.

NOUVEAU 2008 ND Pour atteindre nos objectifs de développement durable, nous devons impérativement satisfaire nos
En matière de relations clients, avant 2008, clients, aujourd’hui comme demain. Cet aspect de notre activité n’a pas reçu toute l’attention qu’elle
100 % des principales unités opérationnelles méritait dans notre secteur. Cela va changer. Nous nous sommes fixé des objectifs difficiles en termes
devront réaliser une étude annuelle de satisfaction de satisfaction client et d’innovation. Avant 2008, toutes nos principales unités opérationnelles devront
client. Avant 2008, 100 % de nos principales réaliser une étude annuelle de satisfaction client. Forts de ce que nos clients disent de nous, et mus par
unités opérationnelles devront avoir mis en place une volonté de répondre pleinement à leurs besoins, nous visons la mise en œuvre complète du
l’indicateur OTIFIC. Avant 2008, le Groupe aura programme de performance globale OTIFIC (On Time, In Full, Invoiced Correctly) dans 100% de nos
réalisé 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en principales unités opérationnelles avant 2008. Nous faisons constamment preuve d’innovation pour
nouveaux produits. répondre aux besoins de nos clients. Avant 2008, nous visons un chiffre d’affaires annuel d’1 milliard
d’euros pour les produits développés depuis 2003. Cet objectif assurera notre pérennité et alimentera
notre croissance, en même temps qu’il nous permettra de mieux comprendre nos clients et de créer
avec eux une plate-forme de collaboration sur les questions de développement durable.

SOCIAL
Doubler la proportion de femmes aux postes 2008 10 % ✓ Le taux de femmes à des postes clés chez Lafarge est trop faible à ce jour. Nous avons donc fixé
de cadres supérieurs entre 2003 et 2008. comme nouvel objectif de doubler le pourcentage des femmes occupant un poste d’encadrement
supérieur entre 2003 et 2008, pour atteindre 15,2%.

Développer un reporting sur la formation au sein 2007 En cours Sans une base de compétences élevée, aucune entreprise ne peut réussir son développement
des unités opérationnelles sur la base des lignes durable sur un marché compétitif. Nos collaborateurs sont compétents. Mais à ce jour, il n’existe
directrices de la GRI (n° 3). pas de données consolidées sur le programme des formations dispensées, ce qui ne permet pas
une gestion aussi efficace que possible. Par conséquent, nous collecterons et rapporterons le
nombre moyen d’heures de formation, par an et par collaborateur, au niveau de chaque unité
opérationnelle. Cette étape sera la première d’une longue série qui permettra de mieux gérer et de
développer les compétences de nos collaborateurs, dans le monde entier.

NOUVEAU 2010 ND Pour être efficaces, nos collaborateurs doivent être en bonne santé. Lafarge est présent
D’ici à 2010, développer un programme complet dans les pays les plus divers : certains proposent un système de santé complet assuré par
de santé professionnelle à l’échelle du Groupe, l’Etat, tandis que dans d’autres, aucune couverture publique en matière de santé n’existe.
comprenant, au minimum, un examen médical Notre ambition est donc de mettre en place avant 2010 un programme de santé
régulier. professionnelle à l’échelle du Groupe comportant un suivi médical régulier. Ce programme
constituera les bases d’une meilleure santé pour tous nos collaborateurs, qui profitera à la
fois aux salariés et à Lafarge.

NOUVEAU 2010 En cours Les intérêts de Lafarge se répartissent équitablement entre pays développés et pays en
En matière de VIH/sida et de malaria, d’ici à 2010, développement. Dans ces derniers, le VIH/sida et la malaria sont de véritables fléaux. Les
Lafarge aura étendu aux principaux pays en drames causés par ces maladies que l’on peut pourtant prévenir sont indicibles. Le plus
développement dans lequel le Groupe travaille, ses grand défi à relever se trouve en Afrique sub-saharienne. Nous agissons d’ores et déjà
meilleures pratiques actuellement mises en œuvre dans cette région du monde. Nous nous engageons aujourd’hui à ce qu’avant 2010,
en Afrique. Lafarge étende ses meilleures pratiques actuellement appliquées en Afrique aux autres
principaux pays en développement où nous sommes présents. Cette démarche permettra
de réduire le lourd tribut humain payé par nos collaborateurs et leurs familles dans les
régions où les conséquences de ces maladies sont les plus graves et où la contribution de
l’Etat en matière de santé est la plus faible. Nous entreprendrons cette démarche dans le
respect total de la législation et de la culture locale.

PAGE 42 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


OBJECTIF Échéance Performance POUR QUELLES RAISONS LAFARGE POURSUIT-IL CETTE AMBITION ?
2006 QUELS CHANGEMENTS ESCOMPTÉS ?

ENVIRONNEMENT
Avoir mené un audit environnemental depuis Permanent 84 % ✓ Avoir un audit environnemental réalisé par des équipes compétentes d’experts, sur 100 % de
moins de 4 ans sur 100 % de nos sites. nos sites, au cours des quatre années précédentes. L’un de nos défis majeurs tient au fait
que notre Groupe possède près de 2 000 sites dans le monde entier. Notre croissance s’est
poursuivie, au travers d’acquisitions, dans des régions où les pratiques environnementales ne
sont pas encore au niveau des standards Lafarge. Pour atteindre de tels standards, nous
devons veiller à contrôler régulièrement l’intégralité de nos sites.

Avant 2010, atteindre un taux de 85 % 2010 79 % ✓ Lafarge met autant d’efforts dans la préparation de l’avenir des carrières après leur cessation d’activité
des carrières dotées d’un plan de réhabilitation qu’il en consacre à la mise en service de nouvelles carrières. Cette démarche implique la consultation
conforme aux standards Lafarge. des parties prenantes locales afin de trouver la meilleure solution possible. Dans certains cas, une
nouvelle activité est créée sur site. Dans d’autres cas, la carrière est rendue à la nature. En raison de la
complexité de mise en œuvre, des acquisitions et cessions, et du rôle des parties prenantes dans le
processus de décision, un objectif de 100% ne nous semble pas atteignable.

NOUVEAU La biodiversité n’est pas une préoccupation nouvelle de Lafarge. Cet enjeu a toutefois pris
Avant 2010, toutes nos carrières auront été testées 2010 ND une toute autre dimension depuis la signature en 2000 d’un partenariat avec le WWF. Nous
selon les critères validés par WWF International travaillons depuis longtemps sur les questions de biodiversité liées à certains de nos sites.
et celles disposant d’un potentiel de biodiversité Nous devons désormais passer à l’échelle supérieure et prendre en considération toutes les
auront élaboré un plan de biodiversité du site carrières présentant un réel potentiel.
avant 2012. 2012

Avant 2010 : L’augmentation de la concentration en CO2 et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère est à
• Réduire nos émissions nettes mondiales de CO2 2010 -14,2 %* ✓ l’origine du changement climatique. Ce changement est précisément le plus grand défi
par tonne de ciment de 20 % par rapport à 1990 environnemental de notre époque. Notre ambition est de réduire nos émissions nettes mondiales
• Réduire nos émissions brutes absolues dans -6,6 %* ✓ de CO2 par tonne de ciment de 20% par rapport à 1990. À la fin 2006, nous étions à 14,2%. Les
l’activité Ciment dans les pays industrialisés de émissions nettes sont les émissions brutes moins les émissions provenant de l’incinération de
10 % par rapport à 1990 déchets. En outre, nous avons pour la même période deux autres ambitions pour l’activité Ciment
• Réduire nos émissions nettes absolues dans -8,9 %* ✓ dans les pays industrialisés: réduire nos émissions brutes absolues de 10% et les émissions nettes
l’activité Ciment dans les pays industrialisés de absolues de 15%. Forts d’une meilleure compréhension de l’ampleur du changement climatique,
15 % par rapport à 1990. nous reconnaissons aujourd’hui la nécessité de fixer de nouveaux objectifs pour l’après 2010.

Réduire nos émissions de poussières dans nos 2012 -4,4 %** ✓ Nos activités peuvent générer des poussières. Au-delà des réglementations locales, nous
cimenteries de 30 % sur la période 2005-2012 avons pris volontairement l’engagement de diminuer, avant 2010, nos émissions de 30 % par
rapport à 2005. Cet engagement réduira considérablement les nuisances pour les populations
voisines de nos sites. La réussite de cet objectif impliquera des investissements en capitaux.

NOUVEAU 2012 -0,5 % Toute opération de combustion entraîne l’émission de NOx dans l’atmosphère. Au-delà des
Réduire nos émissions de NOx dans nos cimenteries normes réglementaires locales, Lafarge prend volontairement l’engagement de réduire de 20%
de 20 % sur la période 2005-2012 ses émissions de NOx générées par tonne de clinker, sur la période 2005-2012. Cet engagement
viendra s’ajouter aux efforts de Lafarge en faveur d’un monde plus propre. La réussite d’un tel
objectif impliquera des investissements en capitaux et des coûts opérationnels.

NOUVEAU 2012 -8,2 % Le SOx résulte du procédé du four: le souffre provient essentiellement des matières premières
Réduire nos émissions de SOx dans nos cimenteries locales utilisées, telles que le calcaire. Par conséquent, les niveaux d’émission de SOx peuvent
de 20 % sur la période 2005-2012 varier considérablement d’une usine à l’autre. Au-delà des réglementations locales, Lafarge
s’engage volontairement à réduire de 20% ses émissions de SOx par tonne de clinker sur la
période 2005-2012. D’importants investissements en capitaux et des coûts opérationnels seront
consentis pour réduire l’impact de ces émissions.

NOUVEAU On peut trouver des polluants persistants dans nos matières premières et à la sortie de nos
Pour les polluants persistants dans nos cimenteries, 2010 ND fours. Conformément à la méthodologie du CSI et en collaboration avec WWF, Lafarge
compléter les mesures d’émissions pour 100 % s’engage volontairement à :
de nos fours et renforcer nos bonnes pratiques de 1. compléter toutes les mesures d’émissions de polluants persistants à la sortie de nos fours
fabrication pour limiter les émissions éventuelles, avant 2010 ;
d’ici à 2010. 2. développer des indicateurs de performances clés et de mesures de progrès en 2007 ;
3. partager des bonnes pratiques de production pour réduire les émissions d’ici à 2010 ;
4. intégrer aux pratiques standards de gestion les leçons retenues permettant de limiter les
émission de polluants persistants.

✓ Indicateurs vérifiés par Ernst & Young


Le tableau ci-dessus détaille les 16 ambitions de développement durable fixées pour la période allant jusqu’à 2012. Ces ambitions sont pour la moitié d’entre elles nouvelles, tandis que l’autre moitié repré-
sente des engagements pris précédemment. Elles sont le fruit d’une longue réflexion et de nombreuses consultations. Elles complètent les engagements que nous avons pris dans le cadre de l’initiative CSI du
WBCSD. Le tableau précise non seulement chaque ambition, mais explique également la logique qui la sous-tend. La colonne du milieu indique l’année d’échéance pour la réalisation de l’ambition et, le cas
échéant, les progrès réalisés en 2006. De fait, le programme Développement Durable Ambitions 2012 apporte une contribution inédite et majeure aux futures performances sociales et environnementales.
* Les émissions de 2006 ont été vérifiées. ** Les objectifs et performances de réduction des émissions pour 2006 couvrent le périmètre global.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 43


EN COMPLÉMENT

Opinion du panel de parties prenantes


Notre mission consiste à poser un « regard critique amical » sur la stratégie de développement durable et les
pratiques de reporting de Lafarge, de suggérer des améliorations et de formuler chaque année un avis sur la
responsabilité de Lafarge. Nous soulignons ci-dessous les principaux domaines où des progrès ont été accomplis
en 2006 et les défis restants pour Lafarge en ce qui concerne la performance liée au développement durable et
son rapport de développement durable. Cela étant, nous ne vérifions pas les données, ni ne garantissons la
performance communiquée.

Communication
Dans l’ensemble, nous nous félicitons de la nouvelle Cependant, étant donné son engagement à jouer priorité qui leur sera accordé à travers les unités
structure du rapport de développement durable un rôle de premier plan dans le domaine de la commerciales) ainsi que le programme de santé
de Lafarge. Nous apprécions tout particulièrement responsabilité d’entreprise, la gestion des impacts au travail mis en place à l’échelle du groupe entier
sa trame pédagogique concernant les procédés indirects constitue sans aucun doute l’un des plus (sous réserve que les mêmes standards soient
de production et le contexte du secteur, ainsi que grands défis de Lafarge, en particulier l’utilisa- appliqués dans tous les pays). Nous saluons égale-
les cinq enjeux clés en matière de développement tion de son influence à travers la chaîne de valeur ment l’objectif de doublement du pourcentage
durable qui y sont soulignés. Le rapport en est pour promouvoir la construction durable. Le panel des femmes cadres supérieures. Nous aimerions
d’autant plus accessible par un lectorat non-expert constate que les collaborateurs de Lafarge sont mettre l’accent sur le rôle crucial que peut jouer
bien qu’il soit parfois excessivement simplifié engagés dans un débat interne intense sur les Lafarge dans la promotion de la diversité en
voire trop généraliste (en particulier sur les pays moyens potentiels de trouver à terme des solu- général, à tous les échelons. Toutefois, nous regret-
en croissance et les communautés locales). L’année tions de construction durables. Nous espérons tons qu’aucun objectif n’ait été fixé sur ce point,
dernière, nous avons écrit que le rapport gagne- être tenus informés des progrès et nous accueil- pas plus que sur les investissements dans les
rait en qualité s’il rendait compte des retards et lons favorablement la nouvelle section sur les communautés pour lesquels des indicateurs d’ef-
des défis de manière plus systématique. Nous clients, qui se concentre sur la manière de tirer ficacité auraient pu être développés.
constatons des progrès modestes sur ce point parti de ses produits en vue d’atteindre des résul-
dans le rapport de cette année, comme le montre tats durables. Mais il est encore possible d’amé-
la neutralité du compte-rendu sur le différend liorer le reporting sur les efforts du groupe au- Les défis des marchés
relatif à l’extraction de sable en Bretagne. Mais delà de ses impacts opérationnels dans une série en croissance
l’absence de progrès ou la non-atteinte des objec- de domaine, notamment : Nous aimerions voir une meilleure évaluation des
tifs doivent être divulguées et expliquées de • la promotion de nouvelles technologies et d’une possibilités techniques en vue de réduire les
manière franche aux lecteurs externes : nous nouvelle approche système pour l’élaboration volumes de ressources primaires et de limiter la
souhaiterions trouver des explications aux causes de solutions de construction durable (où nous contribution du secteur au changement clima-
de ces incidents et une discussion sur les mesures estimons que Lafarge dispose d’excellents atouts tique tout en satisfaisant une augmentation anti-
pour y remédier. Nous appelons une nouvelle fois pour contribuer au confort, à l’inertie thermique, cipée de 80% de la demande en ciment. En ce qui
Lafarge à établir un tel reporting dans le contexte à l’insonorisation, etc. de l’utilisateur final) concerne la Chine, nous saluons les efforts du
qui lui est propre, à savoir en comparant les • faire une utilisation efficace et transparente de groupe pour appliquer ses standards de bonnes
données (quantitatives et qualitatives) aux indi- son influence politique pour relever la barre pratiques internationales sur l’environnement, la
cateurs de performance appropriés, comme la des standards du secteur, santé et sécurité et nous sommes heureux de noter
performance et les engagements précédents du • travailler avec d’autres partenaires de la chaîne que cette question a été traitée suite aux critiques
groupe (de manière à suivre les progrès), la perfor- de valeur dans les pays émergents pour que nous avions formulées dans le rapport de
mance et les objectifs des autres acteurs du secteur, répondre aux besoins des clients à faibles l’année dernière. Cela étant, tout en tenant compte
les bonne pratiques d’autres industries et les revenus, du fait que les procédures préalables à l’acquisi-
données spécifiques des exploitations locales. • aborder les impacts majeurs du groupe sur les tion comprennent une évaluation des risques envi-
Le fait que le thème de la construction durable ait communautés locales, en particulier dans les ronnementaux, il serait souhaitable que la stra-
été laissé de côté dans ce rapport explique qu’il pays du Sud. tégie de croissance de Lafarge mette en place des
soit impossible de formuler des remarques sur audits environnementaux externes pour tous les
les impacts spécifiques des produits de Lafarge sites du groupe dans le cadre du processus de
dans ce domaine. Néanmoins, nous estimons que Promesses et engagements contrôle de routine.
la construction durable est le domaine dans lequel Parmi les aspects positifs de ce rapport, on En conclusion, et dans le cadre du déploiement du
l’impact des contributions de Lafarge à la commu- remarque les efforts d’écoute des parties programme Sustainability Ambitions 2012, Lafarge
nauté est le plus important et le plus durable. prenantes, en particulier des collaborateurs et doit approfondir son engagement à appliquer ses
des clients du monde entier. Toutefois, le groupe standards de bonnes pratiques internationales à
doit davantage encourager l’engagement vis-à- l’ensemble de ses exploitations, à identifier et divul-
Gérer les impacts directs vis des travailleurs de la société, de manière à guer ses retards de performance et à souligner sa
mais aussi indirects promouvoir les droits de participation des stratégie pour atteindre ces objectifs.
Les impacts directs des procédés de production employés et impliquer les syndicats locaux, en
de Lafarge (par opposition aux effets de ses particulier en ce qui concerne le respect des lois
produits en cours d’utilisation) sont bien abordés sur la protection de l’environnement, la lutte
dans ce rapport. Nous apprécions les progrès contre la corruption ainsi que le programme de MEMBRES DU PANEL
impressionnants accomplis en matière de réduc- santé au travail, mis en place à l’échelle du groupe. • Marion Hellmann
tion des émissions de CO2 et il serait souhaitable Le programme Ambitions Développement Durable (Building and wood Workers International)
de voir le champ de la stratégie sur ces réduc- 2012 est une étape en bonne voie, qu’il s’agisse • Jean Paul Jeanrenaud (WWF)
tions se prolonger au-delà de 2010. Nous appe- • Philippe Lévêque (CARE)
des émissions de poussière, de NOx et de SOx ou
• Karina Litvack (F&C Asset Management)
lons à un reporting plus approfondi sur des sujets de la santé. Nous saluons tout particulièrement
• Cornis van der Lugt (PNUE)
comme la santé, les combustibles alternatifs (ex. la formation systématique sur la gestion des rela- • Alastair McIntosh (Centre for Human Ecology)
les pneus et de biocarburants), les matières tions locales et l’extension de la politique de • Manfred Reuer (Comité d’Entreprise Européen)
premières alternatives et la réduction d’émis- prévention contre le sida et la malaria aux prin- • Livia Tirone (Architecte)
sions de polluants persistants (métaux lourds, cipaux pays en développement (même si nous • Simon Zadek (AccountAbility - n’a pas
dioxines, etc). aimerions avoir plus de précisions sur l’ordre de formulé de commentaires sur le rapport)

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Nos actionnaires
Comme nous l’expliquons dans nos Principes d’action 2003,
notre ambition est d’être l’investissement préféré de nos actionnaires.

Qui sont nos actionnaires?


Au 31 décembre 2006, les actionnaires indi- de la société. Au-delà de ce seuil, le nombre
viduels représentaient 11% de notre capital est ajusté en fonction du nombre total de droits
3
et 12,8% des droits de vote, les actionnaires de vote détenus par les actionnaires repré-
2
institutionnels 88,2% de notre capital et 86,5% sentés à l’Assemblée des actionnaires. Lors de
des droits de vote et les actions en auto-déten- l’Assemblée générale annuelle du 3 mai 2007,
tion 0,8% de notre capital et 0,7% des droits nous proposerons de porter ce seuil à 5% et
de vote. de le supprimer si le nombre d’actionnaires
Parmi nos actionnaires institutionnels, le présents à l’AG est supérieur à deux tiers des
Groupe Bruxelles Lambert détenait 15,92% de droits de vote.
1
notre capital. 13 autres actionnaires institu-
tionnels détenaient chacun plus de 1 % de nos
Actionnaires par type (2006) actions en circulation, notamment Capital Des investisseurs avertis
Group International avec 3,2%. Pour garder ses investisseurs informés, Lafarge:
■ 1 - Institutionnels 88,2 %
Sur nos 207000 actionnaires, 500 sont des • publie régulièrement des avis financiers dans
■ 2 - Individuels 11 %
■ 3 - Auto-détention 0,8 %
investisseurs institutionnels et 206500 sont la presse financière et économique, des
des actionnaires individuels, parmi lesquels communiqués de presse consultables sur le
42000 sont des collaborateurs du Groupe. site Internet du Groupe, www.lafarge.com
et, depuis le 3e trimestre 2006, des résultats
trimestriels;
5 Relations avec nos actionnaires • met à la disposition de ses actionnaires des
Nos actionnaires seront les bénéficiaires de outils et une assistance dédiés via l’espace
4 1 notre plan Excellence 2008. Les indicateurs actionnaires du site Internet du Groupe et
choisis pour apprécier la performance, le béné- le service des relations avec les actionnaires;
3 fice net par action et la rentabilité des capi- • organise des rencontres pour dialoguer avec
2 taux engagés sont très pertinents tant pour ses actionnaires, notamment l’Assemblée
nos actionnaires que pour nos collaborateurs, générale annuelle, des réunions d’informa-
et ils représentent un élément important de tion en province (en moyenne 5 par an) et
Actionnaires par pays (2006)
nos prises de décision. le salon Actionaria;
■ 1 - France 42,1 %
L’acquisition des parts minoritaires de Lafarge • est toujours à l’écoute de ses actionnaires,
■ 2 - États-Unis 16,9 % North America et la cession de l’activité Toiture notamment à travers le Comité consultatif
■ 3 - Belgique 16,7 % s’inscrivent parfaitement dans notre logique: d’actionnaires (nommé pour 4 ans) et les
■ 4 - Royaume-Uni 10,7 % celle d’une meilleure évaluation des actifs du consultations préalables aux Assemblées
■ 5 - Reste du monde 13,6 %
Groupe, qui optimise le capital investi et accroît générales. Le Comité se réunit en moyenne
Note: les pourcentages des graphiques ci-dessus sont des parts de valeur le bénéfice net par action. 3 fois par an (2 réunions plénières et une
Toutes les actions nominatives détenues visite de site). Sa mission, qui s’est récem-
pendant une période de deux ans bénéficient ment élargie, est de contribuer à l’améliora-
d’un dividende majoré de 10% par rapport au tion de notre communication vers les action-
dividende normal et d’un droit de vote double. naires individuels.
Le nombre d’actions de ce type détenues par
un actionnaire ne peut excéder 0,5% de l’en- Les ISR (investisseurs socialement responsa-
semble du capital. bles) sont représentés dans notre panel de
Aujourd’hui, le nombre de droits de vote parties prenantes. Nous rencontrons égale-
détenus par chaque actionnaire n’est pas limité ment des ISR pour débattre de nos politiques
en AG sous le seuil de 1% des droits attachés et de notre performance en matière de déve-
à l’ensemble des actions composant le capital loppement durable.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 45


EN COMPLÉMENT

EDUCATION
Pr. Ellis Gartner,
responsable
scientifique au LCR,
enseignant un cours
de physico-chimie
des matériaux de
construction, dans le
cadre de la nouvelle
Chaire sur la Science
des matériaux pour la
construction durable,
créée par Lafarge,
l’Ecole des Ponts et
l’Ecole Polytechnique.

Positions publiques
Exercer une influence responsable
Nous exprimons clairement notre point de vue sur les enjeux publics
majeurs qui touchent Lafarge. En faisant connaître notre position,
nous sommes à même de faire avancer le débat.

Affaires publiques Améliorer le lobby responsable


En Europe, notre réseau réunit trois à quatre Le lobbying responsable s’exerce au travers valeur des améliorations apportées par
fois par an quelque 20 interlocuteurs issus de du respect de trois grands principes: rapport aux performances passées et de
nos unités opérationnelles. Il est chargé de • La transparence. Chez Lafarge, elle se traduit motiver les acteurs pour réaliser des inves-
coordonner et de promouvoir les positions du par la publication annuelle de ses positions tissements et une meilleure performance;
Groupe aux niveaux national, européen et inter- publiques. • les déchets combustibles devraient être consi-
national, ainsi que de les relayer auprès des • Le dialogue. Nous rencontrons régulière- dérés comme neutres en termes d’émissions
fédérations professionnelles. Cette section ment nos parties prenantes et organisons des de CO2 lorsqu’ils entrent dans le processus
présente nos positions publiques sur des sujets visites de site afin qu’elles approfondissent de fabrication du ciment, dès lors qu’ils se
généraux autant que sur l’actualité législative. leur compréhension des réalités du terrain. substituent au combustible fossile et contri-
• Le développement durable. Nous harmo- buent ainsi à réduire les émissions de CO2 ;
nisons nos positions publiques avec nos enga- • la valeur spécifique du CO2 dans l’EU-ETS crée
Objectifs et positions de Lafarge gements de développement durable: il est de un décalage concurrentiel qui pourrait avoir
À travers les affaires publiques ou les activités l’intérêt du Groupe de peser sur l’adoption de une incidence sur les activités de Lafarge
de lobbying du Groupe, notre ambition est de: standards environnementaux, sociaux et tech- dans l’UE comparée à des acteurs situés dans
nologiques de qualité et de militer pour une d’autres parties du monde. Le succès à long
• faire connaître nos activités et problémati- application stricte des réglementations. terme de l’EU-ETS et de ses objectifs de réduc-
ques; tion des émissions de CO2 est en péril si le
• anticiper les attentes de nos parties prenantes mécanisme affaiblit la compétitivité des indus-
et les évolutions réglementaires. Nous susci- Mise en œuvre de l’EU-ETS tries vulnérables aux importations.
tons les évolutions, parfois par le biais de (directive européenne relative
démarches volontaires. Nous prônons la mise au système d’échange de quotas
en œuvre et l’application efficaces par les d’émission) Futur régime international de lutte
autorités de réglementations visant à prévenir Tirant parti de la première phase de mise en contre le changement climatique
les distorsions de concurrence; œuvre du mécanisme de l’EU-ETS (2005-2007), Nous soutenons les efforts de l’UE pour encou-
• attester de l’attitude responsable d’un leader Lafarge estime que: rager la participation de tous les pays et de
du secteur, notamment par le développement • les quotas d’émission devraient être attri- tous les secteurs de l’économie mondiale à un
et la promotion de technologies plus respec- bués sur la base de standards de performance futur régime. Cette démarche est essentielle
tueuses de l’environnement et de pratiques et non en fonction des émissions historiques. pour gérer efficacement le changement clima-
favorables au progrès social. Ce système permettrait de reconnaître la juste tique, garantir le succès de l’EU-ETS et préserver

PAGE 46 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


Pneus usagés utilisés comme combustible alternatif
dans le four de la cimenterie d’Atlanta aux Etats-Unis.

la compétitivité des industries européennes.


Nous apportons notre soutien à des programmes
de recherche publics ou privés portant sur des
produits peu émetteurs et des procédés inno-
vants, ainsi qu’à des initiatives en faveur de la
capture et de la séquestration du CO2.
Nous sommes pour la fixation d’objectifs de
réduction des émissions basés sur des stan-
dards de performance relatifs au secteur qui,
tout en instaurant des conditions de jeu égales,
seraient compatibles avec la croissance écono-
mique. Nous encourageons les gouvernements
à considérer favorablement une approche secto-
rielle adaptée à l’industrie du ciment.

Construction durable
Pour Lafarge, la construction est un secteur qui Nous harmonisons nos objectifs de lobbying avec nos
recouvre un potentiel énorme en termes de engagements de développement durable: il est de l’intérêt
contribution au développement durable. Inscrire du Groupe de peser sur l’adoption de standards
le secteur de la construction dans une démarche environnementaux, sociaux et technologiques de qualité et
durable, c’est répondre à une tendance fonda- de militer pour une application stricte des réglementations.
mentale de plus en plus importante.

Le Groupe est convaincu qu’il doit:


1. Adopter une approche globale de la construc-
tion afin d’apprécier l’impact environne-
mental de ses produits tout au long de leur Directive-cadre sur les déchets
durée de vie; Le recours aux déchets comme combustible Il est désormais admis que le niveau de sulfate
2. Intégrer la notion de traçabilité des produits alternatif ou matière première est la clef de n’a pas d’incidence sur la santé. Le sulfate
et de leurs composants dès leur concep- voûte de notre engagement en faveur de l’éco- figure toujours sur la liste des polluants de la
tion, mais aussi lors de leur utilisation et logie industrielle et du développement durable. directive adoptée par le Parlement européen
jusqu’à la fin de leur vie. Nous estimons que toutes les activités liées aux mais les limites définies par les États membres
déchets doivent être menées par des profes- devraient tenir compte du niveau de concen-
sionnels qualifiés et, avant tout, dans un cadre tration naturelle.
Performances environnementales réglementaire strict pour assurer la crédibilité
En tant que membre fondateur de l’Initiative des opérateurs auprès des autorités locales.
Ciment (CSI - Cement Sustainability Initiative Nous avons donc défendu les positions Directive “Stratégie pour
du WBCSD), Lafarge met pleinement en œuvre suivantes concernant la directive-cadre sur les le milieu marin”
ses recommandations et instaure peu à peu les déchets: un renforcement des dispositions rela- Les granulats marins peuvent en partie être subs-
indicateurs et procédés définis par la CSI sur tives aux déchets dangereux, la nécessité d’un titués au sable et au gravier extraits des carrières
ses sites cimentiers. La CSI a défini un cadre, permis pour une exploitation conforme aux terrestres. Cela revêt une importance particu-
divers indicateurs et des unités de mesure afin procédures PRIP et la reconnaissance réglemen- lière en cas d’extraction difficile ou d’appauvris-
que la publication des performances environ- taire des opérations de prétraitement en tant sement des réserves. Cette stratégie de diversi-
nementales soit homogène et comparable pour qu’opérations de valorisation. Pour éviter tout fication de l’approvisionnement a reçu le soutien
tous ses membres. Néanmoins, loin de se limiter dogmatisme qui fausserait le jeu de l’économie, des gouvernements et a déjà été mise en œuvre
aux recommandations de la CSI, l’engagement nous sommes également favorables à un assou- dans plusieurs États membres. Lafarge soutient
de Lafarge s’étend à d’autres domaines et pays. plissement de la hiérarchie des déchets. la proposition d’une directive Stratégie pour le
milieu marin mais se prononce pour une défi-
nition claire de domaines maritimes protégés
Biodiversité Directive sur les eaux souterraines et de la notion de «bon état environnemental»
L’extraction minérale n’est que l’une des étapes Par le biais de l’association des producteurs afin d’assurer la compatibilité de la protection
de la vie d’un terrain. Notre expérience de l’ex- européens de plâtre, Lafarge a soutenu le environnementale et de l’accès aux ressources
ploitation durable des carrières et de leur réha- remplacement de la mesure relative à la minières. Cette définition doit s’appuyer sur de
bilitation nous conforte dans l’idée que l’ex- concentration de sulfate par une mesure sur solides données scientifiques. En ce qui concerne
traction de roches est compatible avec la la conductivité s’accompagnant, au besoin, les critères de mise en œuvre, toutes les parties
biodiversité. d’examens plus poussés sur la nature des ions. prenantes devraient être consultées.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 47


EN COMPLÉMENT

Fournisseurs
Lafarge œuvre à l’amélioration de la durabilité des matériaux qu’il achète.

Structure de la fonction
et des achats
Lafarge s’approvisionne auprès d’une large opérationnelles sont fortement encouragées à • Intégration de divers critères de performance
gamme de fournisseurs du monde entier. En intégrer des indicateurs sociaux et environne- liés au développement durable dans les
2004, dans le cadre de sa campagne vers l’ex- mentaux à leur méthode de sélection. objectifs annuels de la direction des achats.
cellence, Lafarge a instauré un programme de
gestion des fournisseurs visant à établir des Plans d’action pour 2007
relations avec les meilleurs fournisseurs et à Dans le cadre de son engagement en faveur du
intégrer des critères de développement durable développement durable, Lafarge promet de Nombre d’unités opérationnelles 44
dans sa méthode de sélection de fournisseurs. réduire ses émissions de polluants persistants. qui ont soumis au moins une action
de développement durable dans leur PPP
Par le biais de son solide réseau Achats, Lafarge En 2006, Lafarge et WWF ont réalisé une évalua- (Plans de Performances Achats)
suscite l’application de bonnes pratiques dans tion conjointe des pratiques d’achat du Groupe.
Nombre d’actions de développement durable 101
le Groupe tout entier, et travaille désormais de Celle-ci a permis de mettre en évidence proposées dans les PPP
manière plus étroite avec le marché des four- plusieurs axes d’action, parmi lesquels:
nisseurs et avec les clients internes des unités • mieux informer et sensibiliser les fournis-
opérationnelles. seurs, les acheteurs et les utilisateurs à l’im-
9
pact des pratiques des fournisseurs sur les 8
7
émissions de polluants persistants; 1

Faire du développement durable • déployer un projet d’achat soucieux du déve- 6

un maillon essentiel de la chaîne loppement durable auprès de certains four- 5


Avec 9,2 milliards d’euros d’achats en 2006, le nisseurs de matières premières, de combus-
2
Groupe implique ses fournisseurs dans sa tibles et de produits industriels. 4
3
démarche de développement durable. Ces Exemples de projets de développement
derniers doivent respecter les valeurs de Lafarge durable menés en 2006 dans le domaine
- parmi lesquelles la protection de la santé et de de l’approvisionnement
Répartition de nos fournisseurs
par type d’activité (2006)
la sécurité des hommes, la préservation de l’en- • Intégration de divers aspects du développe-
vironnement et le respect des droits de l’homme ment durable dans le Manuel d’achat; ■ 1 - Matières premières 26,5 %
- et observer son code de conduite des affaires. • Intégration de divers aspects du développe- ■ 2 - Services de transport 20,1 %
Les accords-cadres qu’ils signent intègrent des ment durable dans l’évaluation de la qualité ■ 3 - Utilités 10,9 %
■ 4 - Produits et consommables industriels 10,3 %
dispositions relatives au développement durable. des plans de performance achats; ■ 5 - Services et produits généraux 9,7 %
• Élaboration de lignes directrices en matière ■ 6 - Investissements et équipements industriels 8,8 %
de gestion de la sécurité; ■ 7 - Services industriels 8,5 %
■ 8 - Produits de négoce 3,7 %
Bilan sur les engagements • Marquage des sacs en papier fabriqués à ■ 9 - Hors périmètre 1,5 %
pris en 2005 partir de papier certifié PEFC (Programme
NB : En 2006, le périmètre de reporting couvrait 63 unités
En 2005, Lafarge s’était engagé à: for the Endorsement of Forest Certifications) opérationnelles représentant 88 % des achats du Groupe.

• faire réaliser par des tiers des audits sociaux ou FSC (Forest Stewardship Council);
de ses fournisseurs dans les pays à risque • Poursuite des audits sociaux spécifiques à 5
en termes de droits de l’homme et de respect chaque catégorie d’achat et de ses procédés 4

de l’environnement; de fabrication/production.
3 1
• mettre en place un système afin d’évaluer, Exemples de projets de développement
sous l’angle du développement durable, la durable pour 2007
façon dont les unités opérationnelles gèrent • Finalisation des audits sociaux réalisés par
2
la relation avec les fournisseurs. des tiers;
En 2006, le Groupe a publié un manuel d’achat • Suivi des résultats des audits et de la progres-
intégrant les principes du développement sion des plans d’action pour chaque famille Répartion des montants des achats
durable dans ses critères de gestion de la rela- de produits; externes par zone géographique (2006)
tion avec les fournisseurs. Un questionnaire par • Intégration de divers aspects du développe-
■ 1 - Europe 37 %
catégorie d’achat principale est également en ment durable dans la politique Approvision- ■ 2 - Amérique du Nord 34 %
cours de préparation pour évaluer les pratiques nement stratégique pour les catégories ■ 3 - Asie 13 %
des fournisseurs en termes de sécurité, de santé centralisées, telles que les combustibles et ■ 4 - Afrique 11 %
■ 5 - Amérique latine 5%
et de respect des règles sociales. Les unités les véhicules;

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Relations avec
les communautés
En tant que multinationale, notre ambition est d’être à la hauteur de nos
responsabilités, où que nous soyons. Le caractère local de nos activités
nous appelle à mener des politiques et des actions répondant aux besoins
des communautés près desquelles nous opérons.

Parties prenantes locales


Chacune de nos usines et carrières œuvre long terme aident les communautés locales à
pour le maintien de bonnes relations avec retrouver une vie normale. En collaboration
les parties prenantes locales, qui représen- avec CARE, nous avons tiré des leçons de cette
tent des dizaines de milliers de personnes. expérience que nous ne manquerons pas d’ap-
pliquer à d’autres situations de crise.

Partenariats mondiaux • Phase d’intervention d’urgence. Les


Nous sommes engagés dans trois partenariats équipes locales ont fait preuve d’un leader-
mondiaux avec des organisations internatio- ship remarquable. Elles ont travaillé main
nales à but non lucratif. Notre partenariat avec dans la main à une vitesse impressionnante
WWF permet d’aborder les enjeux environne- dans le mois qui a suivi la catastrophe. Nous
mentaux fondamentaux. Avec Habitat for savons désormais qu’une équipe formée à
Humanity International, nos unités opéra- la gestion de crise permet de mieux coor-
tionnelles aident des familles démunies à donner une intervention.
construire des maisons simples et décentes. • Phase de reprise. Dans les six mois qui
Avant 2010, 25 pays devraient bénéficier de ont suivi le tsunami, Lafarge a apporté une
ce partenariat. Avec CARE, nous œuvrons au aide matérielle aux salariés de l’usine, recons-
niveau local et mondial, tout particulièrement truit des mosquées et des écoles et mit en
dans le domaine de la lutte contre le VIH/sida. place une clinique mobile. Ces actions ont
En 2006, nous avons lancé divers programmes été efficaces. Nous savons désormais que
pour prévenir et traiter la malaria dans les l’identification des partenaires adéquats pour
zones subsahariennes où nous sommes la mise au point et la réalisation de
implantés. programmes peut améliorer la pérennité de
notre action lors de la phase de reprise.
• Phase de reconstruction. Les Nations
Tirer des enseignements unies ont jugé que notre programme de
de nos expériences reconstruction de maisons faisait partie des
Le tsunami de décembre 2004 a dévasté Banda meilleurs projets menés dans la zone sinis-
Aceh, où Lafarge exploite une cimenterie. Nous trée. Sa relative complexité a souligné la
avons immédiatement apporté les premiers nécessité d’identifier et de gérer les parte-
soins d’urgence, un soutien financier et une nariats avec les organisations à but non
aide sociale aux survivants. Des projets à plus lucratif. L’étude montre que la phase de
reconstruction postérieure à la catastrophe
est plus longue que prévu.

D’une manière générale, nous avons appris


INDE
L’unité Lafarge en Inde que nous devrons, à l’avenir, nous poser trois
est très impliquée dans questions:
le développement des • comment trouver le bon équilibre entre inter-
communautés rurales
voisines de ses sites. vention immédiate et suivi des procédures?
Son projet Project • comment nous assurer que nos actions s’ins-
Employability donne criront dans le long terme?
à des jeunes
l’opportunité d’être • comment trouver le bon équilibre entre inter-
formés à la maçonnerie. vention immédiate et pérennité?

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 49


EN COMPLÉMENT

VIETNAM
La cimenterie de
Huabei au Vietnam
a mis en place un
système pour réduire
ses émissions de
poussières.

Gérer
notre impact environnemental
Nous avons l’ambition d’ouvrir la voie en matière d’environnement :
investir, innover et travailler en partenariat dans le but d’améliorer
notre impact environnemental.

Eau NOx et SOx


L’eau que nous consommons sert essentielle- Les oxydes d’azote (NO et NO2, communément nouvelle cimenterie de Sugar Creek, dans le
ment à la production de béton prêt à l’emploi appelés NOx) sont générés dans les flammes Missouri, Lafarge a remplacé deux chaînes de
et de plaques de plâtre, ainsi qu’au refroidis- lors de la combustion. Ils sont soumis à une fabrication des années cinquante par un dispo-
sement des équipements et au nettoyage des législation environnementale de plus en plus sitif ultramoderne qui permet de réduire la
granulats. Dans la production du ciment, l’eau rigoureuse. La quantité de NOx émise dépend consommation d’énergie. La consommation
est principalement utilisée pour le refroidisse- du type de combustible utilisé et de la matière énergétique a ainsi été réduite de moitié par
ment des équipements. Lafarge a optimisé sa première extraite de la carrière. Lorsque les tonne de ciment. Les émissions de NOx ont
consommation d’eau et mis en place des normes locales l’exigent, nous procédons à un diminué de 18 % et de 53 % pour celles d’oxydes
systèmes de refroidissement et de recyclage traitement des gaz, consistant en l’injection de soufre (SOx).
de l’eau. Nous continuons à exploiter quelques d’un produit chimique à base d’ammoniac, pour Les émissions de SOx et de NOx ont également
fours humides qui utilisent de l’eau s’évapo- diminuer les émissions d’oxyde d’azote. À l’usine été réduites dans la production de plaques de
rant par la cheminée. Nous optimisons l’eau de Wössingen, Lafarge a utilisé un agent à base plâtre. L’usine de Ulsan a remplacé une chau-
que nous utilisons en réduisant les quantités d’ammoniac recyclé avec des produits utilisés dière fonctionnant à l’huile lourde, utilisée dans
consommées et en encourageant son recyclage. pour le développement photo, tirant ainsi partie la production des plaques de plâtre pour sécher
Entre 2000 et 2006, la quantité d’eau de leur composition chimique similaire. celles-ci avec de l’air chaud alimenté par des
consommée dans la fabrication du ciment a Nous réduisons les émissions de NOx et de SOx brûleurs au gaz naturel, et qui fournissait direc-
baissé de 29% et pour les plaques de plâtre, lorsque de nouveaux procédés de pointe sont tement de la chaleur au séchoir. Le nouveau
cette consommation a diminué de 16%. mis en place pour remplacer les anciennes lignes procédé réduit considérablement les émissions
Nous travaillons actuellement à une évaluation de production dont la performance n’est pas (notamment de SOx et de NOx) ainsi que les
en vue de faire davantage de progrès. satisfaisante. À titre d’exemple, sur le site de la dépenses en combustible.

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Emissions de NOx, SOx,
poussières aux cheminées (2006)
(en grammes/tonne de clinker)
Poussières
NOx SOx aux cheminées
2 455 2 442 1 043 957 227 217

Terres cultivées autour de la cimenterie


de Bouskoura au Maroc.

Pionnier de l’écologie industrielle, Lafarge a décidé de la


considérer à part entière comme une activité complémentaire
05 06 05 06 05 06 de son cœur de métier, le ciment.

Poussières Polluants persistants


La fabrication du ciment entraîne des émissions Les polluants persistants (tels que dioxine, furane Les caractéristiques propres au procédé cimen-
de poussières faisant l’objet de réglementations ou métaux lourds) peuvent se trouver dans les tier offrent de nombreuses possibilités pour
rigoureuses. Notre souhait est d’améliorer la émissions des fours de cimenterie. Lafarge s’est remplacer les matières premières non renou-
performance du Groupe bien au-delà des engagé à améliorer sa performance dans ce velables et les combustibles fossiles par de la
niveaux requis. Les deux tiers de nos fours émet- domaine et travaille en partenariat avec WWF biomasse, des déchets et des sous-produits de
tent moins de 50 mg/Nm3. L’acquisition d’usines depuis 2002 sur des programmes spécifiques l’activité humaine (du secteur industriel comme
existantes, principalement dans les marchés en visant à réduire ces émissions. En 2006, nous de la vie quotidienne). Ainsi, en s’engageant
croissance, a augmenté la moyenne des pous- avons finalisé les bonnes pratiques de fabrica- activement dans l’écologie industrielle, l’indus-
sières émises par le Groupe. Notre ambition est tion, qui sont en cours d’expérimentation avant trie cimentière est en mesure de contribuer très
la suivante: réduire de 30 % les poussières émises leur validation. Nous avons également entrepris concrètement au développement durable. L’éco-
dans nos cimenteries avant 2012. une analyse en vue d’identifier et d’examiner logie industrielle représente un double avan-
précisément les fours susceptibles d’émettre ce tage: elle permet d’économiser des ressources
type de poussières. Lafarge s’est engagé à rendre non renouvelables en rendant service à la
compte de ses progrès dans ce domaine. Nous communauté grâce à une solution sûre pour la
avons aussi revu nos pratiques d’achat. Pour en valorisation des déchets. Le remplacement des
savoir plus sur les modalités de l’engagement combustibles fossiles atténue les émissions de
de Lafarge, consultez le programme Sustaina- CO2, que ce soit par l’utilisation de biomasse
3
2 bility Ambitions 2012 en pages 42-43. neutre en termes d’émissions de CO2 ou par
l’utilisation de déchets dont la mise en décharge
aurait impliqué l’émission de gaz à effet de serre
Écologie industrielle supplémentaires. Par ailleurs, il permet de rester
Les écosystèmes sont le résultat d’un équilibre compétitif face à la forte augmentation du coût
1 et sont donc durables, à condition que l’activité des combustibles fossiles.
humaine ne modifie pas leurs cycles. L’écologie Pionnier de l’écologie industrielle depuis le
Investissements pour l’environnement industrielle a pour ambition d’imiter la bios- milieu des années 70, Lafarge a décidé à la fin
et la sécurité (montants engagés) phère en optimisant l’utilisation de chaque des années 90 de la considérer à part entière
(en millions d’euros) ressource (matières consommées, matières comme une activité complémentaire de son
produites, stocks) et, plus particulièrement, en cœur de métier, le ciment. L’activité Ciment a
■ 1 - Ciment 128 encourageant la substitution des déchets aux donc développé un professionnalisme, une
■ 2 - Granulats & Béton 10
■ 3 - Plâtre 10 combustibles. La production du ciment est, par expertise et une organisation dédiée, tant au
nature, grande consommatrice de ressources niveau du Groupe qu’à celui des unités opéra-
Groupe : 148
non renouvelables (minerais et combustibles tionnelles.
Le chiffre du plâtre ci-dessus est bien en-deçà de la réalité. Les standards
Lafarge sont appliqués chaque fois qu’une nouvelle usine est construite ou
fossiles). Il est donc essentiel d’économiser ces En 2006, Lafarge a revalorisé plus de 6,5 millions
font l’objet d’un investissement majeur sur les sites existants. Ces standards ressources pour inscrire l’industrie cimentière de tonnes de biomasse, de déchets et de sous-
prennent en compte de nombreux aspects liés à la sécurité et à l’environ-
nement, mais leurs coûts ne sont pas isolés des investissements globaux. dans le développement durable. produits.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 51


PERFORMANCE

Liste 2006 Global Reporters de SustainAbility


des rapports de développement durable
Nous nous réjouissons de figurer pour notre rapport 2005 parmi les 50 meilleurs au monde
et d’être les seuls de notre secteur dans le classement Global Reporters de SustainAbility,
section Valeurs de demain de SustainAbility/UNEP/Standards&Poor.
Notre rapport s’inscrit dans deux des recommandations clés issues de cette étude : simplifier
et repenser. Nous avons simplifié notre reporting en nous concentrant plus clairement sur
des questions concrètes. Et nous étions, en tout état de cause, en train de repenser et de
renouveler nos objectifs de développement durable. Cette initiative a été approuvée par notre
comité exécutif et fait l’objet d’une brève présentation dans nos Ambitions Développement
Durable 2012.
Le rapport de SustainAbility constatait que « même les plus grandes multinationales ne
savent pas comment rendre compte de leurs activités dans les pays en développement ».
Nous pensons qu’en rendant compte de notre impact au sein des marchés en croissance
et de l’importance qu’ils revêtent pour nous, nous contribuerons à corriger ce déséquilibre.
Nous nous réjouissons que SustainAbility ait rendu publique son évaluation des méthodologies
de reporting. Cela nous a permis d’expliquer la façon dont nous concevions notre rapport,
ce qui jouera un rôle dans notre reporting pour les années à venir.

Global Reporting Initiative


Lors de la rédaction de notre rapport, nous avons attaché un vif intérêt
aux principes qui sous-tendent la Global Reporting Initiative (GRI).
Nous expliquons ici comment nous avons tenu compte de ces principes.

Pertinence et instauration
de priorités
Nous avons toujours tenu compte de la perti- borateurs, nos clients et l’approvisionnement Contexte
nence de nos activités. Cette année, nous en matière première. Il s’agit de cinq points Les rapports de développement durable ont
avons doublement renforcé cet aspect de essentiels pour Lafarge dans sa démarche de vocation à fournir les informations nécessaires
notre reporting. développement durable. C’est la première fois pour pleinement comprendre les enjeux et les
Tout d’abord, en faisant connaître notre que nous consacrons une section entière de réalisations en matière de développement
programme Développement Durable Ambitions notre rapport aux marchés en croissance ou à durable. Nous nous sommes toujours efforcés
2012. Cet ensemble d’ambitions est le résultat nos clients. de le faire avec beaucoup d’efficacité. Cette
d’une démarche d’écoute auprès de nos parties année, nous nous sommes fixé pour objectif
prenantes externes et internes. Nous avons égale- d’améliorer encore davantage notre perfor-
ment étudié avec soin les engagements pris par Une vision complète mance dans ce domaine. Nous espérons que
les acteurs du secteur. Le programme Dévelop- Un rapport n’est complet que s’il tient compte la section «Bien comprendre les enjeux» ainsi
pement Durable Ambitions 2012 présente les de tous les impacts de la société, en amont que les illustrations qui jalonnent le rapport
actions volontaires auxquelles nous souhaitons comme en aval. Nous espérons que les modi- permettront à nos lecteurs de mieux appré-
donner la priorité et explique pourquoi. Il reflète fications apportées au rapport 2006 permet- hender le contexte de notre démarche pour le
nos valeurs d’entreprise. Il répond aux ques- tront à ce dernier de mieux remplir sa mission développement durable.
tions qui revêtent de l’importance pour nos que les éditions précédentes.
parties prenantes. Il est axé sur les enjeux majeurs La section Approvisionnement en matières
pour notre industrie. Il fixe des objectifs nous premières, conjuguée à celle sur nos fournis- Comparabilité
permettant d’apprécier les changements que seurs, offre un panorama complet de notre Nous avons conservé les mêmes indicateurs
nous apportons au fil du temps. impact en aval. La section sur nos clients dépeint que dans les rapports précédents, l’activité
Ensuite, conformément à notre dynamique avec exhaustivité notre interaction avec eux, Toiture n’étant bien entendu pas incluse dans
interne nous avons décidé de traiter cinq grands en montrant comment elle permet à nos clients l’édition 2006. Comme nous nous y étions
thèmes dans notre rapport : les marchés en comme à nous-mêmes, de progresser dans le engagés, nous continuons à comparer nos
croissance, le changement climatique, nos colla- développement durable. données à celles des autres acteurs du secteur.

PAGE 52 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


Lafarge est signataire du Pacte Mondial des Nations Unies.
Ce rapport explique comment nous organisons nos
activités pour appliquer les principes du Pacte Mondial.
www.unglobalcompact.org

“Ce rapport a été élaboré en cohérence avec les lignes


directrices de la GRI de 2002. Nous pensons qu’il donne une
vision objective et raisonnable de la performance en termes
de développement durable du Groupe. Il a été soumis à
l’avis critique de notre panel de parties prenantes.”
Bruno Lafont, Président-Directeur général de Lafarge

Équilibre Prise en compte


Nous sommes restés fidèles au principe d’uni- des parties prenantes
versalité de notre reporting. À titre d’exemple, Pour nous, il s’agit d’une quête continue. Parmi
lorsque nous revenons sur l’enquête Leader les changements apportés à notre reporting au
For Tomorrow, nous parlons tant des résultats fil du temps, nombreux sont ceux nés d’un
qui ont une valeur positive que de ceux qui dialogue constructif et organisé, engagé tant
nous remettent en question. au niveau du Groupe qu’au niveau local.

En plus des principes de reporting de la GRI,


Exactitude et opportunité nous ne perdons jamais de vue deux autres
Nous pensons avoir été suffisamment précis notions de référence: l’humilité et l’améliora-
dans les sections Comparabilité de notre perfor- tion continue. Nous ne sommes pas de ceux
mance et Méthodologie de reporting pour qui considèrent que tout ce qu’ils font est juste.
assurer le lecteur de l’exactitude et du carac- En revanche, nous sommes persuadés que les
tère opportun des données sur lesquelles repose efforts que nous avons investis dans le rapport
notre rapport. de cette année concourent à un document plus
complet et plus clair, qui offre une vision plus
concrète que les éditions précédentes. Nous
Clarté et fiabilité serons à l’écoute et ferons ce qu’il faut pour
Nous pensons avoir fourni toute l’information veiller à ce que l’édition 2007 de notre rapport
nécessaire dans les sections Comparabilité de témoigne d’un nouveau pas vers l’excellence
notre performance et Méthodologie afin d’as- de notre reporting.
surer au lecteur la compréhension et la perti- Vous trouverez sur notre site Internet un index
Réserve naturelle du site Lafarge de Bamburi au Kenya. nence des données de ce rapport. complet de la GRI.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 53


PERFORMANCE

Mesurer notre performance


Les entreprises donnent aux lecteurs de leurs Analyse comparative des entreprises du secteur
rapports de performance des données qui Profil (Base 2005)
peuvent être compliquées, faute de moyen Chiffres d’affaires Effectifs Production Capacité de Implantations Marchés en
(M€) (Nombre de salariés) (Mt) production (Mt) (Nombre de pays) croissance (%)
de comparaison, pour des personnes non-
Cemex 12 986 54 635 98 98 > 50
spécialistes. Le plus souvent, les entreprises
CRH 14 449 66 466 12,8 25
proposent leurs chiffres antérieurs en réfé-
Membres de la CSI

Holcim 11 876 59 901 113,3 > 70


rence, ce que nous faisons tout au long de ce
Italcementi 5 000 21 854 56,3 70 19 49 %
rapport. Toutefois, les lecteurs peuvent se
Lafarge 16 000 80 146 131,0 76
demander comment nous nous plaçons vis à
Portland Valderrivas 978 2 328 11,0 2
vis des autres entreprises de notre secteur.
Tailheiyo 6 527 17 170 22,21 8 30 %
Ces quelques pages présentent nos indica-
Titan 1 342 6 000 15,0 6 45 %
teurs tirés de l’Initiative Ciment pour le déve-
Participants à la CSI

Siam Cement 4 506 20 000 55 55 5 100 %


loppement durable (CSI) face à ceux de certains
de nos pairs.

Ces chiffres sont collectés par Ernst & Young. Membres de la CSI : CIMPOR, Heidelberg, Uniland sont exclus de ce comparatif en raison de l’indisponibilité publique
Tous sont datés de fin 2005 et sont soit tirés des chiffres 2005 ; les données les plus récentes disponibles datant de 2004.
Participants à la CSI : seul Siam Cement est compris dans l’étude. Cementos Molins est seulement intégré sur les données
du rapport annuel des sociétés, soit calculés sécurité. Les autres entreprises n’ont pas fourni de données suffisantes.
sur la base de leurs données publiées.

Nous ne pouvons pas comparer les données Principales autres émissions


2006 dans la mesure où, au moment de la Emissions de CO2 atmosphériques
publication de ce rapport, les autres entre- Emissions nettes spécifiques de CO2 Emissions de NOx, SOx,
prises n’avaient pas toutes publié leur chif- (tonnes de CO2/tonne de ciment) poussières aux cheminées en 2006
fres 2006. (en grammes/tonne de clinker)
Poussières
NOx SOx aux cheminées
Nous commentons chaque indicateur de ce 0,763 0,683 0,669 0,655 2 455 2 442 1 043 957 227 217

benchmark 2005 et mentionnons si et


comment la performance de Lafarge a été
améliorée en 2006.
Nous pensons que cette comparaison aide à
la compréhension du lecteur et augmente notre
transparence dans ce rapport.

*Dans ce rapport, les chiffres de 2004 ont été


recalculés selon le nouveau protocole relatifs
aux émissions de CO2 présenté en 2005.

90 04* 05 06 05 06 05 06 05 06

Six entreprises ont publié des données sur cet indicateur. Huit entreprises ont publié des données sur cet indicateur.
Lafarge avait le deuxième niveau d’émissions absolues le Lafarge a présenté les plus hautes émissions de SO2 et se
moins élevé. Toutefois, trois entreprises ont largement plus place au sixième rang pour les NOx, juste au dessus de la
diminué leur émissions en proportion de celles de 1990. moyenne du CSI.
En 2006 Lafarge poursuit ses efforts d’amélioration sur En 2005, Lafarge contrôlait en permanence ses émissions
cet indicateur. dans 80 % de ses sites, le deuxième périmètre le plus
important du groupe. Ce pourcentage de couverture atteint
100 % en 2006. La même année, Lafarge a amélioré ses
résultats pour ces trois indicateurs.

PAGE 54 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


Taux de matières premières Santé & Sécurité Impacts locaux
et combustibles de substitution
Taux de fréquence des accidents Carrières dotées d’un plan
Utilisation de matières alternatives du travail dans le Groupe de réhabilitation
(en pourcentage de l’ensemble des matières consommées) (Nombre d’accidents entraînant un arrêt de travail
par million d’heures travaillées)
9,8% 50,5% 10% 50,6% 10,3% 50,5% 3,57 3,09 2,57 71% 79%

2004 2005 2006 04 05 06 05 06


■ Ciment ■ Plâtres, plaques seulement Neuf entreprises ont publié leur taux de fréquence des Sept entreprises ont publié des données sur cet indicateur
accidents du travail en 2005. Lafarge est classé quatrième. en 2005. Lafarge était classé troisième du groupe.
Sa performance dans cet indicateur a augmenté en 2006. En 2006, sa performance s’est améliorée.

Part des énergies provenant Taux de mortalité des accidents


de combustibles alternatifs (%) du travail dans le Groupe
(Nombre d’accidents mortels pour 10 000 collaborateurs)

8,3% 10,7% 10,7% 0,56 1,27 1,95

04 05 06 04 05 06
Huit entreprises ont publié des données sur cet indicateur. Six entreprises du groupe d’étude ont publié leur taux de
Lafarge se classe au quatrième rang des taux de mortalité en 2005. Lafarge est classé quatrième de ce groupe.
combustibles alternatifs et troisième pour la part de matières Sa performance dans cet indicateur s’est détériorée en 2006.
premières de substitution. En 2006, Lafarge a amélioré sa
performance d’utilisation de matières alternatives.
Son utilisation de combustibles alternatifs reflète sa
performance sur l’année écoulée.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 55


PERFORMANCE

Indicateurs et tables de correspondance


2005 2006

UNITÉ GROUPE CIMENT GRANULATS PLÂTRE GRI (2002)


(hors toiture) & BÉTON
Activité
Chiffre d’affaires Milliards d’euros 14,5 17 8,8 6,4 1,6 EC1
Répartition du chiffre d’affaires
par activité % 52 % 38 % 10 % EC1
Effectif total number 68,634 70,676 41,191 21,822 6,361 LA1
Répartition des effectifs 2006 par activité (E) % 58 % 31 % 9% LA1
Production annuelle Unité de production 143 millions 43 millions de 705 millions
de tonnes m3 de béton de m2
de ciment 249 millions de plaques
(production de tonnes de plâtre(A)
physique totale) de granulats
Management
Systèmes de management % 80 % 78 % 67 % 90 % 100 %
environnemental internes Lafarge du chiffre d’affaires
Dont systèmes certifiés ISO 14001 % 34 % 36 % 54 % 12 % 26 %
du chiffre d’affaires
Environnement
Consommation totale d’énergie Millions de tep (B) 11,1 11,9 10,9 0,4 0,6 EN3
Consommation d’eau L/unité 355 250 5.48 EN5
de production L/tonne L/m3 de L/m2
de ciment béton
Part des sites dotés d’un système % 52 % 61 % 71 % 60 %(C) 55 %
de recyclage de l’eau
Utilisation de matières premières de substitution % des matières 10,3 % 50,5 % EN2
(plaques de plâtre uniquement premières totales
pour l’activité Plâtre) consommées
Déchets mis en décharge % de la 0,7 % 1,2 % EN11
production totale
Emissions de NOx (F) g/t de clinker 2 442 EN10
(F)
Emissions de SOx g/t de clinker 957 EN10
Emissions de poussières aux cheminées (F)
✓ g/t de clinker 217 EN10
Carrières dotées % 71 % 79 % 74 % 81 % 76 % EN27
d’un plan de réhabilitation ✓
Emissions brutes spécifiques de CO2 (G)
✓ t CO2/tonne 0,670 ND ND
de produit
Emissions nettes spécifiques de CO2 (G)
✓ t CO2/tonne 0,655 ND ND EN8
de produit
Emissions nettes de CO2 Millions de tonnes 88,4 93,5 92,3 ND 1,2 EN8
Budget R&D du LCR Millions d’euros 24,2 24,2
(D)
Investissements en faveur Millions d’euros 124 148 128 10 10 EN35
de l’environnement et de la sécurité
(montants engagés)
Social / Santé & sécurité
Taux de fréquence des accidents du travail ✓ Points 3,09 2,57 2,14 2,78 4,43 LA7
Taux de gravité des accidents du travail Points 0,19 0,17 0,14 0,20 0,23 LA7

(A) et 814 000 tonnes de poudres (B) TEP: tonne équivalent pétrole (C) Centrales à béton seulement (D) Le chiffre du plâtre ci-dessus est bien en-deçà de la réalité. Les standards Lafarge sont appliqués chaque fois qu’une nouvelle usine
est construite ou font l’objet d’un investissement majeur sur les sites existants. Ces standards prennent en compte de nombreux aspects liés à la sécurité et à l’environnement, mais leurs coûts ne sont pas isolés des investissements globaux.
(E) représentant 98%, les 2% restant représentant les autres fonctions du Groupe. (F) Des valeurs mesurées sans ajouter les estimations donneraient des valeurs inférieures (2043 pour les NOx, 888 pour les SOx, 171 pour les poussières).
(G) Les émissions de 2006 ont été vérifiées.

Notes méthodologiques
Les indicateurs environnementaux couvrent 100 % du périmètre du Groupe. Des extrapolations ont été réalisées dès lors que la donnée transmise par une activité ne couvrait pas la totalité de son périmètre. ND: non disponible.
Emissions de CO2 : Les émissions brutes ne comprennent pas les émissions issues de la combustion de biomasse. Les émissions nettes excluent en plus les émissions issues des combustibles alternatifs provenant de déchets. Les émissions spécifiques
de CO2 sont divisées par tonnes de produits cimentaires comprenant la production de clinker et les additifs au ciment utilisés lors du broyage. Les méthodes de calcul des émissions de CO2 et la reconstruction du chiffre de base de 1990 respectent le
Protocol relatif émis par la CSI du WBCSD (Standards de calcul et rapport sur le CO2 dans l’industrie du ciment, Version 2.0, juin 2005) (les données 2004 et 2005 publiées dans ce rapport ne sont pas recalculées). Les facteurs d’émissions utilisés par le
Groupe sont des valeurs par défaut de la décarbonation du calcaire et des combustibles tirées du WBCSD. Pour plus d’informations sur les standards de la CSI du WBCSD: www.wbcsd.org/ chapter Sector Project / Cement.
Emissions de SOx, NOx et de poussières: dans le respects des lignes directrices de la CSI du WBCSD relatives à l’audit et au rapport sur les émissions dans l’industrie du ciment, mars 2005), le Groupe publie ses émissions de poussières en tonne par an
calculées sur la base des concentrations mesurées au niveau des sites et des taux standards définis par le Groupe en fonction de la technologie des fours. Les concentrations de poussières sont mesurées dans des fours représentant 88 % de la production
de clinker du Groupe. Pour l’ensemble de la production, les émissions des autres fours (notamment ceux acquis récemment en Chine) sont estimées sur la base de valeurs moyennes standard en g/t de clinker calculées sur des fours d’âge et technologie
similaires. Des systèmes d’évaluation permanente (CEM) des émissions sont placés près de fours représentant 77 % de la production de clinker. Le reste est mesuré par moyenne. Les concentrations de SOx et de NOx sont placés près de fours
représentant respectivement 78 % et 77 % de la production de clinker.

PAGE 56 | L A FA R G E | RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006


2005 2006

UNITÉ GROUPE GRI (2002) (3)


(hors toiture)

Social
Pourcentage de femmes aux postes de cadres dirigeants (1) ✓ % 9,6 % 10,0 %
Répartition du personnel selon les types de contrats LA1
Salariés permanents % 92 % 91 % LA1
Contrats à durée déterminée % 4,5 % 5% LA1
Employés temporaires % 3,5 % 4% LA1
Part des salariés Lafarge ayant reçu une formation à la sécurité % 77 % 80 % LA9
Part des nouveaux embauchés ayant reçu une formation à la sécurité % 94 % 92 % LA9
Part des salariés Lafarge représentés par des organisations élues et/ou syndicales % 57 % 68 % LA3
Economie - Sociétal
Restructurations / réduction d’effectifs
Part des unités opérationnelles ayant mis en œuvre une action significative % 9% 10 %
de réduction des effectifs ayant un impact sur plus de 5 % des effectifs (2)
Répartition des employés touchés par les réorganisations par situation personnelle
Nombre de salariés Lafarge reclassés à l’extérieur du Groupe au cours de ces réorganisations Nombre 91 111
(dans une autre entreprise ou ayant créé leur propre entreprise)
Achats
Nombre d’unités opérationnelles ayant soumis au moins une action de développement durable Nombre 44
dans leur PPP (Purchasing Performance Plan)
Nombre d’actions de développement durable achats dans les unités opérationnelles Nombre 101

Notes méthodologiques
Dans le rapport 2006, 78 unités opérationnelles ont participé à ce reporting, couvrant 93 % des effectifs consolidés du Groupe. Les audits environnementaux et des sites : La définition des sites ou carrières en activité a été actua-
lisée en juin 2006 dans la note sur le reporting environnemental du Groupe (V2.2). La méthodologie de l’audit environnemental est définie au niveau de la branche pour le Ciment et le Plâtre et au niveau des unités opération-
nelles pour l’activité G&B. Les carrières dotées d’un plan de réhabilitation : Pour la réhabilitation de carrières, quatre critères (présentation graphique de l’état final, description des différentes actions, travaux de réhabilitations à
réaliser, description appropriée des différentes étapes des travaux) ont été définis et communiqués dans toutes l’activité G&B en décembre 2006, puis partagés avec les autres activités début 2007.
En raison de l’échéance, les données du Ciment ont été estimées avec ces nouveaux critères. Ces changements peuvent impacter la comparabilité des données entre 2005 et 2006.
Taux de fréquence des accidents du travail : la politique de santé & sécurité du Groupe de 2002 a été remplacée par une nouvelle politique et de nouvelles règles. Les standards de gouvernance du Groupe en matières de S&S
publiés en janvier 2007 définissent les indicateurs de performance clés du Groupe en matières de S&S, basés sur les lignes directrices de la CSI du WBCSD relatives aux mesures et reporting sur la sécurité dans l’industrie du
ciment, octobre 2005. Pour comprendre le nouvel objectif de réduction de notre taux de fréquence des accidents du travail, le chiffre 2005 a été recalculé en conséquence.
En 2006, l’activité Ciment en Chine et l’activité G&B en Espagne (acquise en 2005) sont comprises dans le périmètre alors que la Toiture a été retirée du périmètre pour 2007.

(1) La part de femmes cadres supérieures : le reporting du nombre de femmes aux postes de cadre dont le grade entre 18 et 22 est défini par les commissions locales d’évaluation
selon la méthode Hay est remonté volontairement par les départements RH des principales unités opérationnelles du Groupe.
(2) En 2006, huit unités opérationnelles ont effectué des réductions d’effectifs de plus de 5 %.
(3) Un index GRI complet est disponible sur www.lafarge.com

✓ Indicateurs vérifiés par Ernst & Young

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 57


PERFORMANCE

Tableaux de correspondance
avec la loi NRE
ART 148-2 THEMES SOCIAUX PAGES COMMENTAIRES

1.a Effectif total, embauches (CDD / CDI), recrutements, Intérieur de


licenciements et motifs, heures supplémentaires, couverture,
main-d’œuvre extérieure à la société pages 24-29
1.b Réduction des effectifs et sauvegarde de l’emploi, efforts de Page 24-29,
reclassement, réembauches et mesures d’accompagnement pages 56-57
2 Organisation du temps de travail, durée de celui-ci pour Page 24-29 L’absentéisme audité au niveau du Groupe
les salariés à temps plein et les salariés à temps partiel, correspond aux accidents sur le lieu de travail
absentéisme et motifs
3 Rémunérations et évolution, charges sociales, application Page 24-29 Voir la note 32 sur nos comptes financiers consolidés
des dispositions du titre IV du livre IV du code du travail, pour plus de détails sur les charges sociales au niveau
égalité professionnelle hommes / femmes Groupe en 2006.
4 Relations professionnelles et bilan des accords collectifs Page 24-29 Accords collectifs non consolidés au niveau Groupe

5 Conditions d’hygiène et de sécurité Page 24-29


6 Formation Page 24-29
7 Emploi et insertion des travailleurs handicapés Page 24-29
8 Œuvres sociales Page 49 69 % des filiales du périmètre ont mis en place
un programme en faveur des communautés
9 Importance de la sous-traitance Page 24-29

ART 148-3 THÈMES ENVIRONNEMENTAUX PAGES COMMENTAIRES

1 Consommations en eau, matières premières et énergie. Pages 20-21, Les nuisances sonores sont principalement liées aux
Mesures prises pour améliorer l’efficacité énergétique et 50-51, 56-57 broyeurs de cimenteries, aux explosions dans les
recours aux énergies renouvelables, conditions d’utilisation carrières et au trafic de camions et engins d’extraction.
des sols, rejets dans l’air, l’eau et le sol, les nuisances Nous ne suivons au niveau du Groupe que le taux de
sonores ou olfactives et les déchets déchets mis en décharge.
2 Mesures prises pour limiter les atteintes à l’équilibre biologique, Page 41
milieux naturels, espèces animales et végétales protégées
3 Démarches d’évaluation ou de certification entreprises Pages 56-57
en matière d’environnement
4 Mesures prises, le cas échéant, pour assurer la conformité Cf. ci-dessous
de l’activité de la société aux dispositions législatives et
réglementaires applicables en cette matière
5 Dépenses engagées pour prévenir les conséquences Pages 50-51,
de l’activité de la société sur l’environnement 56-57
6 Services internes de gestion de l’environnement, formation et Pages 50-51,
information des salariés sur celui-ci, moyens consacrés à la 56-57
réduction des risques pour l’environnement ainsi que organisation
mise en place pour faire face aux accidents de pollution ayant
des conséquences au-delà des établissements de la société
7 Montant des provisions et garanties pour risques en matière Cf. ci-dessous
d’environnement, sauf si cette information est de nature à cau-
ser un préjudice sérieux à la société dans un litige en cours
8 Montant des indemnités versées au cours de l’exercice en exé- Cf. ci-dessous
cution d’une décision judiciaire en matière d’environnement et
actions menées en réparation de dommages causés à celui-ci
9 Tous les éléments sur les objectifs que la société assigne Pages 42-43
à ses filiales à l’étranger sur les points 1 à 6 ci-dessus

1.2. Organisation du temps de travail : Elle varie selon les règles en vigueur dans les pays où le Groupe est présent, et, le cas échéant, selon les fonctions exercées. De ce fait, ses modalités (horaires variables, durée
journalière, etc.) sont relativement diversifiées et ne peuvent être consolidées. En 2006, 12 % des unités opérationnelles ont eu des condamnations pour non-respect de la durée du temps de travail. 2.4. Mesures pour
assurer la conformité de l’activité aux dispositions législatives et réglementaires applicables en cette matière: Les audits environnementaux, réalisés tous les 4 ans au minimum, intègrent la vérification de la conformité
réglementaire. 2.7 Montant des provisions et garanties pour risques en matière d’environnement: Les principales provisions liées à l’environnement concernent la réhabilitation des carrières (qui n’est pas à proprement
parler un risque). Au niveau du Groupe, les provisions pour réaménagement des sites et risque environnemental se sont élevées à 240 millions d’euros en 2006. 2.8. Montant des indemnités versées au cours de l’exercice
en exécution d’une décision judiciaire en matière d’environnement et les actions menées en réparation de dommages causés à celui-ci : En 2006, aucun versement majeur n’a été effectué par le Groupe. Aucun
versement majeur à l’échelle locale n’a été porté à la connaissance du Groupe.

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Comparabilité de notre performance
Analyse comparative avec
l’Initiative Ciment du WBCSD Évaluation par SAM (indice DJSI) Évaluation par Vigeo
Pour répondre au souhait de nos parties Lafarge obtient un score de 63 % en 2006. Son Dans la dernière analyse de Vigeo, Lafarge est
prenantes et des analystes de pouvoir facile- score est supérieur à la moyenne dans les trois le leader du secteur des matériaux de
ment comparer les données, nous présentons domaines: économie, environnement et social. construction en ce qui concerne l’implication
une analyse de notre performance rapprochée Parmi les sociétés de sa catégorie, Lafarge des communautés, les clients et les fournis-
de celle des autres acteurs du secteur membres obtient les meilleurs scores en termes de repor- seurs, l’environnement, les ressources
de la CSI du WBCSD. Les analyses compara- ting environnemental et social. humaines et les droits de l’homme.
tives sont indiquées tout au long du rapport Dans tous les domaines, Vigeo accorde un ++
et les données sont consolidées dans des Dans le domaine économique, le meilleur score à Lafarge. La gouvernance d’entreprise est le
tableaux de performance en pages 54-55. Les de Lafarge concerne la gouvernance d’entre- seul domaine dans lequel Lafarge n’obtient
données ont été compilées par Ernst & Young. prise, où nous nous positionnons juste derrière pas le meilleur score.
Parmi les entreprises évaluées, on compte des le leader. Suite aux actions que nous entre- Vigeo qualifie de «meilleure pratique du sec-
membres fondateurs de la CSI du WBCSD ainsi prendrons au cours de l’année et à nos ambi- teur» le panel de parties prenantes de Lafarge.
que des membres participants. L’analyse tions de développement durable pour 2012, Les actions de la société Vigeo sont détenues
comparative repose sur les informations nous pensons que les scores que nous obtien- à 27,96% par des organisations syndicales
publiées par ces sociétés pour 2005, ou pour drons lors de l’évaluation 2007 témoigneront françaises et à 27,16% par de grandes sociétés
2006 lorsqu’elles sont disponibles. des améliorations apportées dans les domaines françaises cotées. Lafarge détient 0,73% du
Toutes les comparaisons doivent être exami- de la gestion des relations clients, de la perfor- capital de Vigeo.
nées en tenant compte des différences de mance environnementale, de la citoyenneté
répartition géographique des activités et de d’entreprise et de la santé et la sécurité au
périmètres de reporting. Le tableau ci-dessous travail. Lafarge fait partie de l’indice DJSI STOXX.
donne un aperçu de ces facteurs, qui limitent Il ne lui manque qu’un seul point pour faire
parfois la pertinence des comparaisons. partie de l’indice DJSI Monde. Notes SAM/DJSI (Score global)

51 63 76

Index de la Gouvernance
THÈMES RÉFÉRENCE PAGES
Stratégie et développement durable Pages 42-43
Message du Directeur général Pages 2-3
Profil du Groupe Pages 8-9
Bénéfices issus de la performance Voir rapport annuel et doc. de référence 2006, chapitre 5
■ Moyenne du secteur
Loi sur la concurrence Page 10
sur une base globale
L’influence des clients sur le marché Pages 30-35 ■ Lafarge
Gouvernance et organisation Page 11 ■ Meilleure société sur une base
2006 globale dans le groupe industriel
Indépendance des administrateurs Page 10
Influence de l’industrie Page 59
Profil de l’industrie Pages 6-7
Mesurer notre performance
Information et consultation des collaborateurs Page 27 Présence dans les principaux indices de notation
en matière de développement durable
Relations avec les investisseurs Page 45
Identification et hiérarchisation des enjeux Pages 42-43
RIS
IS
y
enc

EIR

/ EI

Procédures de gestion Pages 11, 60


g Ag

ld /

ope

Répondre aux besoins de demain Pages 6-7, 30-35


M

/ SA
Wor

/ SA
Eur
atin

EL

Opportunités Pages 30-35


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I/V
E4G

E4G

I ST

Partenariats/Investissement social Page 49


Inde

ASP
FTS

FTS

DJS

DJS

ESI

Contributions politiques Page 10


Politiques et affaires publiques et réglementaires Pages 46-47
Gestion des risques Page 10
Lafarge • • • • •
Cemex
Sarbanes Oxley Page 10
L’engagement envers les parties prenantes Page 44, et commentaires au fil des pages 12-41
CRH • • • • • •
L’intégration des enjeux de développement durable Tout au long du rapport mais plus particulièrement
Heidelberg • •
dans la parties des Cinq enjeux clés pages 12-41 Holcim • • • • •
Gestion de la chaîne de valeurs Page 48 Hanson-BPB
Valeurs, Principes, Politiques Page 10 Saint-Gobain • • •
RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 59
PERFORMANCE

Méthodologie de reporting
Les données de ce rapport sont issues de systèmes déployés au sein du Groupe depuis plusieurs années.
Elles font l’objet d’une amélioration permanente.

Référentiel de reporting
Un référentiel commun de reporting environ- des données, ainsi que pour produire des Depuis 2001, les indicateurs relatifs aux émis-
nemental a été élaboré en 2004 et actualisé en données à même d’être utilisées pour le repor- sions de CO2 de l’activité Ciment font l’objet
2005 (Group Environment Reporting). Un réfé- ting. Dans le reporting de données, on emploie de vérifications par un tiers indépendant.
rentiel spécifique à l’activité Ciment (Business des chiffres de référence jusqu’à ce que la Dans le reporting CO2, la combustion de
System Reference) complète le référentiel performance de l’unité opérationnelle soit biomasse est comptée pour zéro partout, en
Groupe pour les indicateurs ne concernant que fiable, mais dans tous les cas jamais après la accord avec le WWF.
l’activité Ciment (émissions de CO2, pous- quatrième année suivant la date d’acquisition.
sières…). Les données publiées sont accompagnées du
Le référentiel du reporting social mis au point coefficient de couverture pertinent. Limites méthodologiques
depuis quatre ans a pour ambition d’améliorer Eu égard aux objectifs fixés pour la réduction Les indicateurs environnementaux et sociaux
le système et d’adapter le reporting à nos prio- des émissions de poussières/SOx/NOx, la réfé- peuvent présenter des limites méthodologi-
rités. Notre reporting se fonde sur les politi- rence de base de 2005 pour les émissions sera ques du fait:
ques et les standards du Groupe : les prin- recalculée de manière rétroactive en tenant • de la disponibilité limitée des données néces-
cipes du Pacte Mondial et les conventions du compte des performances 2005 des nouveaux saires aux calculs;
Bureau international du travail. Aux pages 52- sites consolidés. Cette règle est identique à • de la nature qualitative de certaines données,
53, nous vous expliquons dans quelle mesure celle approuvée pour les émissions de CO2. qui peuvent être sujettes à interprétation;
notre reporting tient compte des principes Notre reporting social se fonde sur une • des modalités pratiques de collecte et de
G3 de la GRI. démarche auto-déclarative des directions des saisie de ces informations. Le mode auto-
Nous avons mis au point nos systèmes de ressources humaines des unités opération- déclaratif du questionnaire envoyé aux direc-
gestion de la santé et de la sécurité au travail nelles du Groupe. Pour le rapport 2006, 78 tions des ressources humaines pour une
en nous inspirant de l’édition 2006 de notre unités opérationnelles ont participé, couvrant partie du reporting social ne permet pas de
politique et règlement en matière de santé ainsi 93 % des effectifs consolidés du Groupe. couvrir 100 % des effectifs du Groupe. De
et de sécurité. Sauf indication contraire, les indicateurs plus, la fiabilité des informations collectées
présentés n’incluent pas les données relatives via l’outil informatique Peoplesoft dédié à la
à l’activité Toiture. gestion des ressources humaines dépend de
Périmètre de reporting la fréquence de mise à jour des données dans
Le reporting environnemental couvre l’ensemble le système. S’agissant d’une démarche volon-
des unités opérationnelles et sites industriels Consolidation et contrôle taire, la mise à jour des données n’est pas
de production dont le Groupe possède le Les données sociales sont consolidées et systématiquement contrôlée par le Groupe.
contrôle opérationnel dans le monde. contrôlées par la Direction des Politiques
Au fil du temps, Lafarge fait l’acquisition de Sociales du Groupe. C’est pourquoi nous avons précisé, pour
sites existants ou y acquiert une participa- Les données environnementales sont conso- certains indicateurs, les définitions et métho-
tion. Les audits de données ne sont jamais lidées et contrôlées au sein de chaque activité dologies utilisées et, le cas échéant, les limites
pleinement conformes aux normes de Lafarge. puis consolidées au niveau du Groupe. et les marges d’incertitudes associées. En parti-
Nous nous sommes donc fixé comme règle Les données relatives à nos émissions de CO2 culier, pour l’indicateur « Pourcentage de
d’accorder une période maximum de trois ans ne concernent que les émissions directes de femmes aux postes de cadres supérieurs »
pour les mettre en conformité, ce qui concorde l’activité Ciment. Chaque année, pour ces émis- (page 28), pour l’indicateur des émissions
avec les recommandations de la CSI. Ces trois sions, et uniquement pour cet indicateur, le dans l’air (page 21) et pour les carrières dotées
années sont nécessaires pour mettre en œuvre périmètre de 1990 est reconstitué pour être d’un plan de réhabilitation conforme aux stan-
le système adéquat de gestion et de recueil comparable à celui du dernier exercice. dards du Groupe (page 40).

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Assurance de Ernst & Young
Lafarge, S.A. — Exercice clos le 31 décembre 2006
Rapport d’examen du commissaire aux comptes sur certains indicateurs environnement, sécurité et ressources humaines
A la suite de la demande qui nous a été faite et – des données de production de clinker, de récemment acquises en Chine ainsi que les
en notre qualité de commissaire aux comptes ciment et d’ajouts, utilisées au dénominateur périmètres couverts par les Indicateurs,
de la société Lafarge, nous avons effectué un des émissions spécifiques de CO2 et de pous- exprimés en pourcentage de la production
examen visant à nous permettre d’exprimer une sières, avec les données issues du contrôle ou des effectifs ont été précisés le cas échéant.
assurance modérée sur les indicateurs environ- de gestion, Neutralité et objectivité
nement, sécurité et ressources humaines rela- – des émissions de CO2 avec celles déclarées • Le Groupe apporte des informations sur les
tifs à l’exercice 2006 signalés par le signe ✔ dans à l’administration et vérifiées dans le cadre méthodologies utilisées pour l’établissement
le rapport de développement durable en pages de la directive européenne “quotas”. des Indicateurs dans la note méthodologique
43, 56 et 57 (les “Indicateurs”). • Nous avons sélectionné un échantillon de sept figurant page 56 et dans les commentaires
Ces Indicateurs ont été préparés sous la respon- sites et entités opérationnelles 2, en fonction accompagnant les données publiées en parti-
sabilité de la Direction du Développement de leur activité, de leur contribution aux culier pour les indicateurs “femmes cadre supé-
Durable et des Affaires Publiques de Lafarge, données consolidées du Groupe, de leur rieur” page 57, “carrières dotées d’un plan de
conformément au référentiel de reporting appli- implantation et des résultats des travaux effec- réhabilitation” page 57, “part des sites audités”
cable en 2006 (le Référentiel), composé : tués lors des précédents exercices. Au niveau page 57 et “émissions de poussières” page 56.
• de standards et lignes directrices externes des sites et entités sélectionnés, nous avons Fiabilité
élaborés par le Cement Sustainable initiative vérifié la compréhension et l’application du • Les contrôles internes effectués par les direc-
(CSI) du World Business Council for Sustainable Référentiel, et mené des tests de détail sur la tions environnement, les directions techni-
Development (WBCSD) pour les indicateurs base de sondages consistant à vérifier les ques et contrôle de gestion sont élevés sur
environnement et sécurité et de la méthode calculs effectués et à rapprocher les données les données de production (ciment, clinker,
internationale Hay d’évaluation des postes pour avec les pièces justificatives. combustibles) servant de base au calcul des
les données sur les cadres supérieurs. Ces stan- Nos travaux ont couvert en moyenne 26 % des émissions de CO2 ainsi qu’au dénominateur
dards et lignes directrices sont disponibles sur indicateurs environnement 3, 12 % des heures des émissions spécifiques (CO2 et poussières).
leurs sites internet respectifs 1; travaillées servant de base au calcul du taux de Toutefois, pour les indicateurs relatifs aux
• d’instructions et procédures spécifiques du fréquence des accidents du travail et 8 % des audits de sites, aux réhabilitations de carrières,
Groupe Lafarge, dont un résumé figure sous cadres supérieurs. Nous avons fait appel, pour aux femmes cadre supérieur, aux émissions
le titre "méthodologie de reporting" en page nous assister dans la réalisation de ces travaux, de poussières ainsi qu’aux heures travaillées
60 et dans les commentaires associés à la à nos équipes spécialisées en matière de déve- servant de base aux calcul du taux de
présentation des indicateurs en pages 56 et loppement durable, placées sous la responsa- fréquence des accidents du travail, les marges
57 du rapport de développement durable. bilité de M. Eric Duvaud. d’interprétation doivent être réduites et les
Il nous appartient, sur la base de nos travaux, contrôles internes doivent être renforcés.
d’exprimer une conclusion sur les Indicateurs. Informations sur le Référentiel
Pertinence Conclusion
Nature et étendue des travaux • Le Groupe publie les indicateurs de perfor- • Au cours de nos travaux, nous avons constaté
Nous avons mis en œuvre les diligences suivantes mance clés définis pour les activités cimen- des disparités dans l’application des nouvelles
conduisant à une assurance modérée que les tières dans le cadre du Cement Sustainable définitions pour l’indicateur “part des carrières
indicateurs ne comportent pas d’anomalie signi- Initiative (CSI) du World Business Council for disposant d’un plan de réhabilitation”.
ficative. Une assurance de niveau supérieur aurait Sustainable Development (WBCSD), • Pour l’indicateur “pourcentage de femmes
nécessité des travaux plus étendus. • Les méthodologies retenues par le Groupe cadres supérieures”, nous ne pouvons pas
• Nous avons apprécié le Référentiel au regard sont cohérentes avec les dernières versions conclure compte tenu des risques identifiés
de sa pertinence, son exhaustivité, sa neutra- des standards et lignes directrices du CSI- de non mise à jour et de non exhaustivité de
lité, sa clarté et sa fiabilité. WBCSD, les adaptations ou spécificités du la base de données.
• Au niveau du Groupe et des Branches Ciment, Groupe étant précisées dans les notes métho-
Granulats & Béton et Plâtre, nous avons mené dologiques en pages 56, 57 et 60. Sur la base de nos travaux et sous ces réserves,
des entretiens auprès des personnes respon- Exhaustivité nous n’avons pas relevé d’anomalie significa-
sables du reporting environnement, sécurité • Les différents périmètres de reporting envi- tive de nature à remettre en cause le fait que les
et ressources humaines afin de vérifier la ronnement, sécurité et ressources humaines Indicateurs ont été établis, dans tous leurs aspects
bonne application du Référentiel. A ce niveau, sont précisés dans le chapitre “méthodologie significatifs, conformément au Référentiel.
nous avons mis en œuvre des procédures de reporting” page 60,
analytiques et vérifié, sur la base de sondages, • Le périmètre de reporting des Indicateurs Paris-La Défense, le 26 avril 2007
les calculs ainsi que la consolidation des vise à couvrir l’ensemble du Groupe au niveau
données. mondial. Les méthodes d’estimation des Le Commissaire aux Comptes
• Au niveau de la Branche Ciment, nous avons données manquantes, en particulier pour les ERNST & YOUNG Audit
revu la cohérence: émissions atmosphériques des installations Alain Perroux Eric Duvaud

1 I www.wbcsd.org/ chapitre Sector Project / Cement et www.haygroup.com/ chapitre Service Line / Job evaluation 2 I Quatre cimenteries en dehors de l’Union européenne : Korkino (Russie), Sonadih (Inde), Meknes et Tétouan (Maroc)
et les trois entités opérationnelles de la Branche Granulats et Béton : Lafarge Béton (France), Lafarge UK Aggregates, et Lafarge East Canada. 3 I 30 % des émissions nettes de CO2, 18 % des émissions de poussières, 37 % du nombre de
sites et 21 % des carrières actives.

RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2006 | L A FA R G E | PAGE 61


Contacts
Directeur du développement durable
et des affaires publiques
Groupe
Olivier Luneau
olivier.luneau@lafarge.com

Directeur des politiques sociales Groupe


Christine Le Goascoz
christine.legoascoz@lafarge.com

Directeur environnement Ciment


Jean-Paul Droumenq
jean-paul.droumenq@lafarge.com

Directeur de l’environnement
Granulats & Béton
Michel Picard
michel.picard@lafarge.com

Directeur de l’environnement Plâtre


René Moretti
rene.moretti@lafarge.com

Directeur Initiatives changement climatique


Vincent Mages
vincent.mages@lafarge.com

Directeur de la communication Groupe


Philippe Hardouin
philippe.hardouin@lafarge.com Lafarge
61, rue des Belles Feuilles
Directeur de la communication externe Groupe BP 40
Stéphanie Tessier 75782 Paris Cedex 16
stephanie.tessier@lafarge.com France
Tél. : + 33 1 44 34 11 11
Directeur des relations investisseurs Groupe Fax : + 33 1 44 34 12 00
Yvon Brindamour
yvon.brindamour@lafarge.com www.lafarge.com

Chaque année depuis 2002, Lafarge fournit 2 000 tonnes de sable à la ville de Paris pour son opération
annuelle Paris-plage en été. Le sable est livré par bateau afin de réduire les nuisances d’un transport routier.
Après l’événement, le sable est entièrement nettoyé et recyclé par Lafarge en matériau de construction.

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