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Théorie de la courroie

Applications et types de courroies


Conception d’une transmission par courroie

Université Protestante de Lubumbashi


Cours destiné aux étudiants de deuxième année
Electromécanique
Lubumbashi, République Démocratique du Congo

Cours de morphologie des machines

Par Jacques KAZAKU


Docteur en sciences de l’ingénieur et technologie

1
Jacques KAZAKU (Docteur) Morphologie des machines
Théorie de la courroie
Applications et types de courroies
Conception d’une transmission par courroie

Courroies de transmission

Définition
Les courroies sont des organes de transmission, au même titre que les
engrenages ou les chaı̂nes à rouleaux. Leur rôle est de transmettre la
puissance d’un organe tournant à un autre, c’est-à-dire le produit d’un
effort par une vitesse ou un couple.

Principe de fonctionnement
1 surface de contact,
2 armature capable de transformer l’effort tangentiel prélevé sur
la poulie motrice en un effort longitudinal de traction entre les
poulies.

2
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Théorie de la courroie
Applications et types de courroies
Conception d’une transmission par courroie

Courroies de transmission
Applications et types de courroies
On distingue plusieurs types de courroies:
Courroies plates:
machines tournant à grande vitesse
poulies de faible diamètre
installations ayant un grand nombre de poulies (imprimeries).
Courroies trapézoı̈dales
Industrie automobile
Appareils électroménagers
Appareils agricoles

Courroies striées
Etc. 3
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Les efforts
Théorie de la courroie
Possibilités d’entraı̂nement
Conception d’une transmission par courroie
Puissance transmise

Outline

1 Théorie de la courroie
Les efforts
Possibilités d’entraı̂nement
Puissance transmise

2 Conception d’une transmission par courroie

4
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Les efforts
Théorie de la courroie
Possibilités d’entraı̂nement
Conception d’une transmission par courroie
Puissance transmise

Théorie de la courroie
Efforts utiles (Loi du frottement exponentiel)

Figure: Enroulement d’une courroie sur une poulie.


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Possibilités d’entraı̂nement
Conception d’une transmission par courroie
Puissance transmise

Théorie de la courroie
Efforts utiles (Loi du frottement exponentiel)

La tension dans le brin tendu(brin moteur) Tu et dans le brin mou(brin


conduit) tu sont liées par:
C
Tu = tu +
r (1)
Tu + tu = 2tu0 ,

avec tu0 la tension dans chacun des brins.

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Possibilités d’entraı̂nement
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Théorie de la courroie
Efforts utiles (Loi du frottement exponentiel)

Figure: Équilibre des forces dans un élément de courroie.


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Puissance transmise

Théorie de la courroie
Efforts utiles (Loi du frottement exponentiel)

Soit un élément de courroie repéré par sa situation angulaire γ , qui


est soumis aux forces extérieures suivantes (figure 2):
efforts tangentiels: F et F + dF ,
réaction normale de la poulie: dRn ,
réaction tangentielle de la poulie: dRt = f ′ dRn .
En considérant que l’angle dγ est petit [dγ ≈ sin(dγ)], nous obtenons
les relations suivantes:
)
F dγ = dRn dF
′ d’où = f ′ dγ. (2)
dF = f dRn F

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Théorie de la courroie
Efforts utiles (Loi du frottement exponentiel)

Soit:
F = tu exp(f ′ γ). (3)
Cette loi montre que l’effort tangentiel dans une courroie suit une
variation exponentielle en fonction de l’angle enroulé.
Et, en particulier, entre les efforts Tu et tu il existe la relation suivante :
Tu
= exp(f ′ α). (4)
tu

Le coefficient f ′ , appelé coefficient de frottement réel, est défini ainsi:

capacité d′ entraı̂nement
f′ = (5)
force de pression

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Théorie de la courroie
Efforts utiles (Loi du frottement exponentiel)

Soit une courroie trapézoı̈dale enroulée dans une gorge de poulie


d’angle β (figure 2b). La réaction dRn = F dγ est la résultante de
deux réactions normales dR1 exercées sur les flancs de l’élément de
courroie; ce qui s’écrit:

β
F dγ = dRn = 2dR1 sin( ).
2
La relation (4) devient alors par analogie :

Tu f′
 
= exp α . (6)
tu sin(β/2)
f′
Le terme f = sin(β/2) est appelé coefficient de frottement global.
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Théorie de la courroie
Efforts utiles (Système des efforts utiles)

Considérons maintenant une transmission à deux poulies et une


courroie trapézoı̈dale (figure 15).

Figure: Système des efforts centrifuges en équilibre dans une transmission à


deux poulies et une courroie trapézoı̈dale.

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Théorie de la courroie
Efforts utiles (Système des efforts utiles)

Sur la petite poulie, l’effort de traction suit la loi:

F = tu exp(f γ). (7)

Aux rayons limites de l’angle α, les efforts de traction valent


respectivement tu et Tu . Ils sont toujours valables aux rayons limites
de l’angle (2π–α) sur la grande poulie.
Sur la grande poulie, l’effort de traction suit la même loi exponentielle
qui met en jeu un coefficient de frottement global f1 inférieur au
coefficient f de la petite poulie:

F1 = tu exp(f1 γ1 ). (8)

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Possibilités d’entraı̂nement
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Théorie de la courroie
Efforts utiles (Système des efforts utiles)

La relation (8) appliquée à l’angle total (2π–α), donne :

Tu
= exp[f1 (2π–α)] = exp(f α), (9)
tu
d’où:
α
 
f1 = f. (10)
2π − α
Ces efforts servent à la transmission de puissance. Ils constituent le
système des efforts utiles.

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Théorie de la courroie
Efforts dus à l’effet centrifuge
La courroie de section S, de masse volumique ρ, s’enroule sur une
poulie de rayon r et tourne à la vitesse v.
L’élément de courroie est soumis aux efforts suivants (figure 3a):
effort centrifuge: dFc = Sρv 2 dγ;
tractions des portions de courroie voisines: tc .
L’équilibre de l’élément de courroie permet d’écrire en projetant les
forces sur l’axe de symétrie:

Sρv 2 dγ = 2tc sin( ),
2
et pour un angle dγ petit:

tc = Sρv 2 .
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Possibilités d’entraı̂nement
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Théorie de la courroie
Efforts dus à l’effet centrifuge
Posons M , masse de la courroie, telle que :

M = SLρ,

où L étant la longueur totale de la courroie et m sa masse linéique


avec m = M/L = Sρ.
De ce fait, l’effort de traction centrifuge a pour expression:

tc = mv 2 . (11)

On peut remarquer qu’il est indépendant du rayon de la poulie et de


l’arc de contact. Il dépend uniquement de la masse linéique de la
courroie et de sa vitesse linéaire. De plus, cet effort est constant sur
toute la longueur de la courroie.
Pour mettre en évidence les efforts exercés sur la courroie par la force
centrifuge, il est nécessaire d’utiliser la notion de charge répartie. 15
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Possibilités d’entraı̂nement
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Théorie de la courroie
Efforts dus à l’effet centrifuge

La charge répartie centrifuge est le quotient de l’effort centrifuge local


par la longueur de l’arc intéressé.
Sur la portion de courroie enroulée sur la petite poulie, de rayon r,
s’exerce la charge répartie constante:
tc
q= ,
r
et sur la grande poulie de rayon R:
tc
q1 =
R
Les résultantes des charges centrifuges, Q sur la petite poulie et Q1
sur la grande poulie, sont situées sur l’axe de symétrie de la figure 3b
en raison de la symétrie générale.
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Théorie de la courroie
Efforts dus à l’effet centrifuge
Nous avons la relation suivante:
Z +α/2
Q= dFc cos γ
−α/2 (12)
α
= 2tc sin( ).
2
Par le même raisonnement, nous obtenons la relation:
α
Q1 = 2tc sin( ) = Q.
2
Les deux résultantes ont donc même intensité.
Au total, les efforts dus à l’effet centrifuge sur la courroie se ramènent
aux charges réparties dont les résultantes sont opposées. Le système
des efforts centrifuges est donc un système en équilibre sur lui-même,
sans interaction sur les poulies. 17
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Possibilités d’entraı̂nement
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Puissance transmise

Théorie de la courroie
Efforts totaux

En ce qui concerne les efforts de traction dans la courroie, on peut


considérer que le système des efforts centrifuges se superpose au
système des efforts utiles.
En une section donnée de la courroie, l’effort de traction total est la
somme de l’effort de traction utile et de l’effort de traction centrifuge.
Aussi dans le brin mou, l’effort de traction total est:

t = tu + tc ,

et, de même, dans le brin tendu:

T = Tu + tc .

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Possibilités d’entraı̂nement
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Théorie de la courroie
Efforts tangentiels utiles (Somme des efforts dans les brins rectilignes)

Il est utile d’examiner comment s’effectue, du point de vue des efforts


dans la courroie, le passage de l’état de repos à l’état de
fonctionnement en charge.
Sur la transmission au repos, la courroie dont l’allongement est
∆L0 est soumise à l’effort de traction initial t0 .
Si l’on applique un couple à l’une des poulies en empêchant
l’autre de tourner, la première poulie tourne d’un petit angle et
l’augmentation d’allongement supportée par le brin tendu est égale à
la diminution d’allongement supportée par le brin mou.
Les allongements des brins rectilignes sont devenus ∆LT et ∆Lt tels
que:
∆LT − ∆L0 = ∆L0 − ∆Lt ,
les efforts de traction étant T dans le brin tendu et t dans le brin mou.
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Possibilités d’entraı̂nement
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Théorie de la courroie
Efforts tangentiels utiles (Somme des efforts dans les brins rectilignes)
En tenant compte de l’élasticité des matériaux utilisés dans la
constitution des courroies, la courbe d’allongement est pratiquement
rectiligne (figure 4). Les variations des efforts sont donc égales et
opposées dans les deux brins:
T –t0 = t0 –t

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Figure: Courbe
Jacques KAZAKU d’allongement
(Docteur) d’une
Morphologie courroie.
des machines
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Théorie de la courroie
Efforts tangentiels utiles (Somme des efforts dans les brins rectilignes)

Sur les portions enroulées, la courroie n’a pas glissé et conserve sa


longueur.
Lorsque la transmission tourne dans les mêmes conditions de couple,
la longueur totale de la courroie ne change pas. Sur les portions
enroulées, les zones d’allongement compensent les zones de
raccourcissement et les longueurs enroulées sont les mêmes qu’au
repos. Les allongements des brins rectilignes restent les mêmes, ∆LT
et ∆Lt , ainsi que les efforts de traction T et t.

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Possibilités d’entraı̂nement
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Puissance transmise

Théorie de la courroie
Efforts tangentiels utiles (Somme des efforts dans les brins rectilignes)

La relation entre les efforts des brins rectilignes en charge s’écrit donc:

T + t = 2t0 ,

d’où
(T –tc ) + (t–tc ) = 2(t0 –tc )
(13)
Tu + tu = 2(t0 − tc ) = 2tu0 ,
avec tu0 partie utile de l’effort de traction dans la courroie circulant
sans charge.
Cela montre que la somme des efforts dans les brins rectilignes est
constante.

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Possibilités d’entraı̂nement
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Puissance transmise

Théorie de la courroie
Efforts tangentiels utiles (Effort tangentiel utile possible)

On tire le meilleur service possible d’une courroie lorsque l’effort Tu


dans le brin tendu a une valeur tenant compte de la résistance en
traction, de la vitesse et de la durée souhaitée. L’effort Tu est alors une
donnée.
Dans ce cas, on a:
Tu
tu = .
exp(f α)
Pour une transmission à z courroies, l’effort tangentiel utile possible a
pour expression:
Fu = z(Tu − tu ),
soit:
exp(f α) − 1
 
Fu = zTu , (14)
exp(f α)
formule connue sous le nom de formule de Rankine . 23
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Possibilités d’entraı̂nement
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Théorie de la courroie
Efforts tangentiels utiles (Effort tangentiel utile possible)
Il est fréquent, dans la pratique, que les performances soient limitées
par l’effort de traction initial t0 et, par suite, par l’effort de traction
utile en marche sans charge tu0 = t0 − tc . Dans ce cas, les efforts de
traction utiles dans les brins rectilignes satisfont aux relations
suivantes:
Tu + tu = 2tu0
(

Tu = tu exp(f α)
Il en résulte:
2 exp(f α)tu0

T =

 u


exp(f α) + 1
d’où
 2tu0

t
 u
 =
exp(f α) + 1

exp(f α) − 1
 
Fu = 2 ztu0 . (15) 24
exp(f
Jacques KAZAKU (Docteur) α) + 1
Morphologie des machines
Les efforts
Théorie de la courroie
Possibilités d’entraı̂nement
Conception d’une transmission par courroie
Puissance transmise

Théorie de la courroie
Possibilités d’entraı̂nement (Grandeurs d’entraı̂nement)

Considérons une transmission comportant z courroies trapézoı̈dales.


En l’absence de charge, les courroies sont soumises à l’effort de
traction tu0 .
Examinons comment varient les différentes grandeurs caractérisant
l’entraı̂nement quand la charge, représentée par l’effort tangentiel utile
Fu , croı̂t progressivement à partir de la valeur zéro.
Les efforts dans les brins rectilignes satisfont aux relations:

Tu + tu = 2tu0
Fu
Tu − tu = .
z

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Possibilités d’entraı̂nement
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Puissance transmise

Théorie de la courroie
Possibilités d’entraı̂nement (Grandeurs d’entraı̂nement)

De ce fait, ces efforts suivent la loi:

Tu tu + (Fu /2z)
= 0u .
tu t0 − (Fu /2z)
La limite théorique de la charge sera obtenue pour tu = 0, soit pour:
Fu
= 2tu0 .
z
Ainsi, dans aucun cas, la courroie tendue initialement à la valeur
t0 = tu0 + tc ne pourra supporter une charge supérieure à 2tu0 .

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Possibilités d’entraı̂nement
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Théorie de la courroie
Possibilités d’entraı̂nement (Glissement)
La valeur du glissement g est donnée par la variation relative de
longueur de la courroie entre les tensions t et T :
∆LT ∆Lt
g= − (16)
L L
L étant la longueur de la courroie non chargée.

Figure: Glissement fonctionnel.


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Possibilités d’entraı̂nement
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Théorie de la courroie
Possibilités d’entraı̂nement (Glissement)
Si l’on considère la courroie comme un matériau élastique de module
d’élasticité apparent E ′ , suivant la loi de Hooke on a:
∆LT T ∆Lt t
= ′ et = ′ ,
L ES L ES
avec S la section de la courroie, donc:
T t Fu
g= ′
− ′ = ′ .
ES ES ES
Le rapport de transmission , défini comme étant le rapport entre les
vitesses de la courroie sur les poulies motrice et réceptrice (diamètres
respectifs d et D), est donné par:
D
η = (1 + g) . (17)
d
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Possibilités d’entraı̂nement
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Puissance transmise

Théorie de la courroie
Possibilités d’entraı̂nement (Glissement)

Remarque concernant les courroies trapézoı̈dales


Le brin tendu n’ayant pas la même tension que le brin mou, il s’enfonce davantage
dans la gorge de la poulie réceptrice, d’une valeur dR. De ce fait, le brin tendu
s’enroule sur la poulie motrice sur un diamètre plus faible que s’il avait la même
tension que le brin mou. Ce diamètre est égal à (d–2dR).
Le rapport de transmission devient alors:
D
η= (1 + g),
d − 2dR
2dR
soit, sachant que g ≪ 1 et d
≪ 1:

D 2dR
 
η= 1+g+ .
d d
2dR
Dans la pratique, le terme 2
est toujours négligé.

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Les efforts
Théorie de la courroie
Possibilités d’entraı̂nement
Conception d’une transmission par courroie
Puissance transmise

Théorie de la courroie
Possibilités d’entraı̂nement (Adhérence)

Pour évaluer les conditions d’entraı̂nement lorsque la courroie


n’est pas sur le point de décrocher (glissement très élevé), on
dRt
utilise le rapport a = et, si l’on admet que a conserve la même
dRn
valeur tout le long de l’arc de contact, on a:
Tu
= exp(aα), (18)
tu
et a est appelé coefficient d’adhérence.

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Possibilités d’entraı̂nement
Conception d’une transmission par courroie
Puissance transmise

Théorie de la courroie
Puissance transmise
La puissance transmise par une courroie est donnée par l’équation
P = T ω1 = (Tu − tu )v,
où
d1
T = (Tu − tu )
2
et
2πn1
ω1 = (en rad/s).
60
On a donc
πd1 n1 (Tu − tu )
P = (en W) (19)
60 × 1000
ou
πd1 n1 (Tu − tu )
P = (en hp). (20)
396000
ω1 vitesse angulaire poulie entraı̂nante, v vitesse de la courroie, n1
vitesse de rotation poulie entraı̂nante. 31
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Théorie de la courroie Transmission par courroie plate
Conception d’une transmission par courroie Transmission par courroie trapézoı̂dale

Outline

1 Théorie de la courroie

2 Conception d’une transmission par courroie


Transmission par courroie plate
Transmission par courroie trapézoı̂dale

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Théorie de la courroie Transmission par courroie plate
Conception d’une transmission par courroie Transmission par courroie trapézoı̂dale

Conception d’une transmission par courroie


Dans les deux cas (courroies plates et trapézoı̈dales), le concepteur
doit connaı̂tre au préalable les données de base suivantes:
la puissance à transmettre et la vitesse de rotation de la machine
entrainante,
la vitesse de rotation de la machine entraı̂née,
l’entraxe ou les limites imposées par l’espace disponible (ce qui
peut affecter le choix des dimensions des poulies),
les conditions d’utilisation:
nature de la charge,
présence de vibrations,
température atmosphérique, taux d’humidité, proprété, etc.
33
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Théorie de la courroie Transmission par courroie plate
Conception d’une transmission par courroie Transmission par courroie trapézoı̂dale

Conception d’une transmission par courroie


Transmission par courroie plate

Les étapes de conception et de vérification d’une transmission par


courroie plate sont les suivantes:
détermination de la vitesse linéaire,
détermination de l’entraxe,
calcul de la puissance nominale,
détermination de la section,
introduction de l’éffet de la force centrifuge,
calcul de la fréquence de passage.

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Théorie de la courroie Transmission par courroie plate
Conception d’une transmission par courroie Transmission par courroie trapézoı̂dale

Conception d’une transmission par courroie


Transmission par courroie plate (détermination de la vitesse linéaire)

Puisque la puissance transmise est proportionnelle au produit de la


différence de traction par la vitesse linéaire, il est avantageux d’utiliser
la vitesse la plus élevée possible.
Toutefois, l’encombrement du système et l’action de la force
centrifuge, qui tend à séparer la courroie de la poulie, imposent en
pratique une limite.
On recommande donc de choisir des vitesses linéaires de l’ordre de
12.5 à 25m/s.

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Théorie de la courroie Transmission par courroie plate
Conception d’une transmission par courroie Transmission par courroie trapézoı̂dale

Conception d’une transmission par courroie


Transmission par courroie plate (détermination de l’entraxe)

On choisit l’entraxe en tenant compte de:


l’encombrement des poulies,
l’interférence possible,
l’angle d’enroulement α; cet angle doit être le plus grand
possible (pour les courroies faites de matières synthétiques, on
recommande de choisir α ≥ 130◦ ).

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Théorie de la courroie Transmission par courroie plate
Conception d’une transmission par courroie Transmission par courroie trapézoı̂dale

Conception d’une transmission par courroie


Transmission par courroie plate (Calcul de la puissance effective)

Pour calculer la puissance effective, on utilise l’équation suivante, qui


fait intervenir un facteur de surcharge, Ks (Ks dépend du type de
machine entraı̂nante et du type entraı̂née):

P ′ = Ks P, (21)

où P ′ est la puissance effective en kW(hp). Les diverses valeurs de


Ks sont données dans la tableau 1.

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Théorie de la courroie Transmission par courroie plate
Conception d’une transmission par courroie Transmission par courroie trapézoı̂dale

Conception d’une transmission par courroie


Transmission par courroie plate (Détermination de la section)
On calcule la section de la courroie à l’aide de l’équation suivante, où
l’on compare la contrainte admissible à la contrainte réelle dans le
brin tendu:

Tu
, S= (22)
σadm
où σadm est la résistance à la rupture de la courroie, résistance affectée
d’un facteur de sécurité suffisant pour qu’on puisse négliger les
contraintes de flexion et celles dues à la tension initiale ou à la force
centrifuge.
On calcule d’abord cette force de traction Tu en utilisant les deux
équations suivantes:
P ′ = (Tu − tu )v
Tu /tu = exp(f α). 38
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Théorie de la courroie Transmission par courroie plate
Conception d’une transmission par courroie Transmission par courroie trapézoı̂dale

Conception d’une transmission par courroie


Transmission par courroie plate (Introduction de l’effet de la force centrifuge)

Lorsque la vitesse linéaire de la courroie dépasse 10m/s , il faut


vérifier la résistance de celle-ci en tenant compte de l’effet de la force
centrifuge Fc .

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Théorie de la courroie Transmission par courroie plate
Conception d’une transmission par courroie Transmission par courroie trapézoı̂dale

Conception d’une transmission par courroie


Transmission par courroie plate (Calcul de la fréquence de passage)

Pour assurer une durée de vie satisfaisante à la courroie, il faut tenir


compte de la fatigue causée par la flexion répétée due à son
enroulement et à son déroulement sur les poulies. Pour cela, on utilise
un paramètre appelé fréquence de passage, f r, et défini par
l’équation:
v
fr = ( en s−1 ). (23)
L
Pour le cuir, on recommande une valeur maximale de f r comprise
entre 1.4 et 2s−1 , alors que pour les courroies en matériaux
synthétiques, f rmax peut atteindre 6 et même 8s−1 .

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Théorie de la courroie Transmission par courroie plate
Conception d’une transmission par courroie Transmission par courroie trapézoı̂dale

Conception d’une transmission par courroie


Transmission par courroie trapézoı̂dale

Détermination de la section de la courroie


Le tableau 2 présente une gamme de puissances transmises par des
courroies. A l’aide de ce tableau, on peut effectuer un premier choix
concernant les sections des courroies.

Détermination des diamètres des poulies


Le rendement de la transmission est optimal lorsque les diamètres des
poulies permettent à la vitesse v d’atteindre environ 20m/s.
Cependant, on recommande en général une gamme de vitesses
comprises entre 5 et 25m/s.

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Théorie de la courroie Transmission par courroie plate
Conception d’une transmission par courroie Transmission par courroie trapézoı̂dale

Conception d’une transmission par courroie


Transmission par courroie trapézoı̈dale

Détermination initiale de l’entraxe


La valeur recommandée pour cette distance est donnée par la relation

d2 < C < 3(d2 + d1 ), (24)

où d1 et d2 sont les diamètres primitifs de la petite et de la grande


poulie.
Un entraxe trop grand risque de provoquer des vibrations indésirables
ou un ballottement du brin lâche. Par contre, un entraxe trop court
réduit l’angle de contact, ce qui contribue à diminuer le rendement de
la transmission.

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Conception d’une transmission par courroie


Transmission par courroie trapézoı̈dale

Calcul de la longueur de la courroie


Les equations utilisées pour calculer la longueur de la courroie font
intervenir les diamètres primitifs des poulies, d2p et d1p . La longueur
ainsi obtenue est donc la longueur primitive Lp .
Dans le système impérial, c’est la longueur interne de la courroie, Ls ,
qui est normalisée. Il faut donc déterminer Ls à l’aide de l’équation
suivante:
Ls = Lp − ∆, (25)
où ∆ est un facteur de conversion qui est fonction de la section et de la
longueur de la courroie; le tableau 3 donne les valeurs des facteurs ∆
pur les courroies classiques.

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Conception d’une transmission par courroie


Transmission par courroie trapézoı̈dale

Calcul et normalisation de la longueur des courroies


Lorsqu’on a déterminé et normalisé les diamètres des poulies, d2p et
d1p , on calcule la longueur de la courroie, Lp , en se basant sur
l’entraxe intial C. Après quoi, on choisit la longueur normalisée la
plus proche de Lp , en utilisant les tableaux 4 et 5.

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Transmission par courroie trapézoı̈dale

Calcul de la puissance brute


Pour obtenir une longue durée de vie de la courroie, avec une fiabilité acceptable, on
peut évaluer la puissance brute Pr à l’aide de l’expression empirique suivante:
C2 1
h i h i
Pr = C1 − − C3 (rd1 )2 − C4 log(rd1 ) rd1 + C2r 1 − , (26)
C1 KA
où C1 , C2 , C3 et C4 sont des constantes qui sont fonction de la section de la courroie
(tableau 6). Le paramètre r, quant à lui, représente la vitesse de la petite poulie (en
r/min) diviées par 1000, soit
n1
r= , (27)
1000
et KA est une constante qui dépend du rapport de vitesse, n1 /n2 (tableau 7).

Dans le système international, d1 (diamètre de la petite poulie) est exprimé en mm et


Pr en kW, alors que dans le système impérial, d1 est exprimé en po et Pr en hp.

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Transmission par courroie trapézoı̈dale

L’équation (26) est valable lorsque les conditions idéales suivantes


sont réunies:
angle de contact α égal à 180◦ ,
longueur normalisée pour une section donnée,
couple transmis contant (sans variation brusque).

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Transmission par courroie trapézoı̈dale

Calcul de la puissance nette transmise par la courroie


En pratique toutefois, les conditions d’utilisation sont différentes de
celles à partir desquelles on évalue la puissance brute (équation (26)).
Il faut donc introduire des facteurs de correction pour déterminer la
puissance nette Pr′ que la courroie peut transmettre. On a alors

Pr′ = K1 K2 Pr , (28)

où K1 est un facteur appliquée à l’angle d’enroulement (figure 6), et


K2 un facteur appliqué à la longueur (tableau 4 et 5).

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Figure: Angle d’enroulement (α).

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Transmission par courroie trapézoı̈dale

Calcul de la puissance effective


Finalement, pour tenir compte des conditions réelles d’utilisation
d’une transmission, il faut faire intervenir un facteur de service Ks en
plus des deux facteurs K1 et K2 . Ce facteur Ks rend compte de la
nature de la source de puissance et du fonctionnement de la machine
entraı̂née (taux de surcharge éventuelle, utilisation continue ou
intermittente, conditions ambiantes, degré de fiabilité désiré,
conséquences des pannes, etc.). La puissance effective P ′ est donnée
par l’équation
P ′ = Ks P (29)
où P est la puissance à transmettre, et Ks le facteur de surcharge en
service (tableau 1).

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Transmission par courroie trapézoı̈dale
Calcul du nombre de courroies
Le nombre entier de courroies qu’il faut employer est donné par l’équation

P′
nc = . (30)
Pr′

Calcul de l’entraxe final


Le choix d’une longueur normalisée entraine obligatoirement une modification
correspondante de l’entraxe initial. Pour déterminer l’entraxe final, on procède de la
façon suivante. Soit
π
A = (d1 + d2 ),
2
et
(d2 − d1 )2
B= .
4
On obtient alors une première évaluation de l’entraxe final à partir de l’équation
Lp − A
C′ = . (31)
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Transmission par courroie trapézoı̈dale

Finalement, la valeur de l’entraxe est donnée par la relation


B
C ′′ = C ′ − . (32)
2C ′
Notons qu’on applique cette démarche systématique uniquement
lorsque les arbres sont parallèles, et les courroies non croisées.
Calcul de la fréquence de passage
Il faut tenir compte de la fatigue causée par la flexion répétée des
courroies. On recommande donc ici de choisir une valeur maximale
de la fréquance de passage f r (équation (23)) inférieure à 8.

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