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Le secteur des assurances

Anne Vincent
Dans Courrier hebdomadaire du CRISP 2013/17 (n° 2182), pages 5 à 46
Éditions CRISP
ISSN 0008-9664
DOI 10.3917/cris.2182.0005
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Le secteur des assurances
Courrier hebdomadaire
n° 2182 • 2013

Anne Vincent
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Courrier hebdomadaire
Rédacteur en chef : Cédric Istasse
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Tous droits de traduction, d’adaptation ou de reproduction par tous procédés,


y compris la photographie et le microfilm, réservés pour tous pays.
ISSN 0008 9664
TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION 5

1. LES CARACTÉRISTIQUES DU SECTEUR BELGE DES ASSURANCES EN 2013 7


1.1. Le poids du secteur dans l’économie belge 7
1.2. Le poids des principaux groupes d’assurances 8
1.3. Les modes de distribution 9
1.4. Le contrôle et l’environnement légal du secteur 9
1.4.1. Le contrôle prudentiel 10
1.4.2. L’alignement des mutuelles sur le secteur des assurances en matière
d’assurance hospitalisation 13
1.4.3. Le contexte législatif et réglementaire du secteur 13
1.4.4. La représentation professionnelle 17

2. LES PRINCIPAUX GROUPES PRÉSENTS SUR LE MARCHÉ BELGE


DES ASSURANCES 18
2.1. Les groupes belges 18
2.1.1. Le groupe Ageas et AG Insurance 18
2.1.2. Le Boerenbond 20
2.1.3. Le groupe Ethias 22
2.1.4. L’État belge 25
2.1.5. Le groupe P&V 27
2.1.6. Les autres groupes belges 31
2.2. Les groupes français 33
2.2.1. Le groupe Axa 34
2.2.2. Les autres groupes français 36
2.3. Les groupes néerlandais 37
2.3.1. Le groupe ING 37
2.3.2. Le groupe Delta Lloyd 38
2.3.3. Les autres groupes néerlandais 38
2.4. Les groupes allemands 39
2.4.1. Le groupe Allianz 39
2.4.2. Le groupe Munich Re 40
2.4.3. Le groupe Talanx 41
2.5. Les groupes suisses 41
2.5.1. Le groupe Bâloise 41
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2.5.2. Le groupe Nationale Suisse 42
2.6. Les groupes américains 42
2.6.1. Le groupe JC Flowers 43
2.6.2. Le groupe Cigna 43
2.6.3. Le groupe Metlife 43
2.7. Les groupes italiens : le groupe Generali 44

CONCLUSION 45
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INTRODUCTION

Comme celui du secteur bancaire 1, l’actionnariat du secteur des assurances a subi


d’importantes transformations en Belgique au cours des dernières années, bien que
ces évolutions aient été peu médiatisées. Les caractéristiques générales de ce secteur
restent toutefois globalement stables, malgré l’exposition des assureurs aux dettes des
États.
Le secteur des assurances comprend deux branches : l’assurance dommages (ou
assurance non-vie, qui recouvre aussi l’assurance de responsabilité) et l’assurance vie.
L’assurance dommages (ou non-vie) garantit le maintien du patrimoine en exerçant
une fonction d’indemnisation en cas de sinistre (assurances automobile, incendie,
risques industriels, etc.). La responsabilité civile répond au droit à réparation dont
dispose la victime d’un préjudice. L’assurance vie, portant sur les personnes,
se subdivise en deux types de garanties : en cas de décès et en cas de vie. La capitalisation
permet de souscrire des contrats voisins de la garantie « en cas de vie ». La répartition
entre les deux formes d’encaissements (assurance dommages et assurance vie) est stable.
Parmi les assurances dommages, certaines sont obligatoires (par exemple, celles relatives
aux accidents du travail, aux travaux des architectes et entrepreneurs, à la responsabilité
civile véhicules, etc.).
Les assurances vie se subdivisent en neuf branches d’assurances, dont les plus connues
comprennent les contrats d’assurances sur la vie avec rendement garanti (« branche
21 »), les opérations de capitalisation (« branche 26 ») et les produits d’investissement
à risque dont les primes sont placées dans un ou plusieurs fonds d’investissement
(« branche 23 »). Les assurances vie comprennent en premier lieu des contrats
d’assurances vie individuelles, qui constituent des produits d’épargne à long terme,
assortis le cas échéant d’avantages fiscaux. Les assurances vie groupe, dont le financement
est pris en charge en partie par les employeurs et dont l’objectif consiste à compléter
la pension légale, forment le second type de contrats d’assurances vie.
Les compagnies d’assurances se couvrent elles-mêmes, auprès de compagnies de
réassurances, pour tout ou partie des risques qu’elles garantissent (selon leur puissance
financière, la nature des risques, les montants concernés, etc.).
Les engagements des entreprises d’assurance vis-à-vis des preneurs d’assurance et
des bénéficiaires, appelés provisions techniques, sont couverts par des actifs leur
appartenant en pleine propriété, appelés valeurs représentatives. Cette couverture
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comprend des actifs immobiliers et des actifs financiers (obligations d’État,
notamment). Ces derniers actifs se doivent d’être particulièrement sûrs. Depuis 2011,
suite aux problèmes rencontrés par la société Apra Leven, les entreprises d’assurances
vie (« branche 21 ») ont même l’obligation d’adhérer au Fonds spécial de protection
des dépôts, des contrats d’assurance sur la vie et le capital de sociétés coopératives

1
A. VINCENT, « La recomposition du paysage bancaire belge depuis 2008 », Courrier hebdomadaire,
CRISP, n° 2158-2159, 2012.

CH 2182
6 LE SECTEUR DES ASSURANCES

agréées, créé au sein de la Caisse des dépôts et consignations par l’arrêté royal du
2
14 novembre 2008 .
Les contrats d’assurances sont commercialisés soit directement par les compagnies
d’assurances, soit par des intermédiaires d’assurances, soit encore par le biais des
institutions de crédit (principe de la « bancassurance »). La loi du 27 mars 1995 3
établit une distinction entre trois types d’intermédiaires d’assurances : les courtiers
d’assurances (qui sont des commerçants propriétaires de leur portefeuille et sont
rémunérés par des commissions), les agents d’assurances (qui sont des salariés employés
par les compagnies d’assurances) et les sous-agents d’assurances. Depuis 2005, tout
intermédiaire basé dans l’Espace économique européen (EEE) a la possibilité de proposer
ses services dans tous les États membres de cette union économique. Les intermédiaires
d’assurances sont présents surtout dans le domaine de l’assurance non-vie, tandis que
la bancassurance est dominante sur le marché de l’assurance vie.
Au cours de la décennie 2000, les grands groupes d’assurances ont mis en place en
Belgique une distribution multi-canal, combinant bancassurance, distribution directe
et distribution par des intermédiaires. Dans d’autres pays, comme la France, le Royaume-
Uni ou l’Allemagne, c’est plutôt la distribution de produits bancaires par le canal des
entreprises d’assurances (« assurbanque ») qui s’est développée.
Durant cette décennie, on a assisté par ailleurs à un nouveau mouvement de fusions
au niveau européen, porté par les possibilités ouvertes par l’épargne pension d’une
population européenne vieillissante et par une demande grandissante de couvertures
complémentaires des soins de santé, dans un contexte de désengagement relatif des
pouvoirs publics. Ce désengagement s’est traduit notamment par une substitution
progressive du système de retraites par répartition par un financement par capitalisation,
fondé sur l’assurance vie.
Parallèlement, les besoins d’épargne à long terme des institutions financières et de
l’économie en général – en vue du financement de la dette publique, de grands projets
d’infrastructures et des entreprises – ont amené les pouvoirs publics à activer des outils
fiscaux ou réglementaires favorables à l’assurance vie.
Le présent Courrier hebdomadaire se compose de deux parties. La première étudie
les caractéristiques actuelles du secteur des assurances en Belgique. La seconde passe
en revue les principaux groupes présents sur le marché belge. La situation présentée est
celle arrêtée à la fin du mois de mai 2013.
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2
Arrêté royal du 14 novembre 2008 portant exécution de la loi du 15 octobre 2008 portant des mesures
visant à promouvoir la stabilité financière et instituant en particulier une garantie d’État relative aux
crédits octroyés et autres opérations effectuées dans le cadre de la stabilité financière, en ce qui concerne
la protection des dépôts et des assurances sur la vie, et modifiant la loi du 2 août 2002 relative à
3
la surveillance du secteur financier et aux services financiers, Moniteur belge, 17 novembre 2008.
Loi du 27 mars 1995 relative à l’intermédiation en assurances et en réassurances et à la distribution
d’assurances, Moniteur belge, 14 juin 1995.

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1. LES CARACTÉRISTIQUES DU SECTEUR BELGE
DES ASSURANCES EN 2013

Le secteur belge des assurances présente un certain nombre de caractéristiques. Nous


nous attacherons ici aux sociétés de droit belge. La liste des entreprises agréées en
vertu du chapitre II de la loi du 9 juillet 1975 relative au contrôle des entreprises
d’assurances 4 comprend en outre des entreprises relevant du droit d’un État membre
de l’Espace économique européen (EEE) autre que la Belgique, qui peuvent, en vertu
du chapitre V ter de la même loi du 9 juillet 1975, exercer en Belgique des opérations
d’assurance, soit par voie de succursale, soit en libre prestation de services.

1.1. LE POIDS DU SECTEUR DANS L’ÉCONOMIE BELGE

Comparativement aux marchés des autres pays européens, la Belgique occupe une
position médiane en termes de poids des assurances dans l’économie (les Pays-Bas
occupant une position de pointe dans le domaine des assurances non-vie, et le Royaume-
Uni dans celui des assurances vie).
À la fin de l’année 2011 (dernière année pour laquelle on dispose de l’ensemble des
bilans des entreprises), la Belgique comptait 149 entreprises d’assurances agréées, dont
96 sociétés de droit belge et 53 succursales de sociétés de droit étranger. Ce nombre a
été stable au cours des dernières années.
Fin 2011 5, le secteur des assurances représentait un total d’environ 46 400 emplois
en Belgique (y compris les travailleurs occupés dans des agences et dans le courtage).
Les personnes travaillant dans des entreprises d’assurances de droit belge sont au nombre
de 24 220 6 ; elles relèvent de la commission paritaire 306. Le personnel occupé dans
des bureaux de courtage ou des succursales de compagnies étrangères représente
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environ 22 180 personnes, qui relèvent de la commission paritaire 307. Par ailleurs,
non compris dans le total de 46 400, certains employés de banque effectuent des

4
Loi relative au contrôle des entreprises d’assurances, Moniteur belge, 29 juillet 1975 (dernière mise
5
à jour : loi du 28 juillet 2011, Moniteur belge, 31 août 2011).
Assurinfo [bulletin hebdomadaire d’Assuralia], n° 32, 25 octobre 2012 et n° 37, 6 décembre 2012.
6
Plus des trois quarts des emplois pourvus par les entreprises d’assurances sont le fait de sociétés
occupant plus de 500 travailleurs, quoique ce chiffre soit en diminution au profit de sociétés moyennes
(entre 150 et 500 travailleurs).

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8 LE SECTEUR DES ASSURANCES

opérations d’assurance dans le cadre de la « bancassurance » ; ils relèvent de la


commission paritaire 310.
L’emploi relevant des entreprises d’assurances établies en Belgique est en diminution
constante depuis plusieurs années. L’âge moyen des effectifs y est en augmentation
(l’âge moyen du secteur atteint 44 ans), tandis que la proportion d’emplois à temps
partiel est élevée et s’est accrue jusqu’à plus de 24 % en 2010, pour diminuer légèrement
en 2011. Pour sa part, le nombre d’intermédiaires d’assurances est en diminution
au fil du temps. Fin 2011, il s’élevait à près de 17 300 unités, dont plus de la moitié
sont des courtiers individuels.
Par l’importance de leurs placements et le développement de certaines activités
financières proches de celles des banques, les compagnies d’assurances participent
au financement à long terme de l’économie. Plus précisément, elles interviennent de
longue date, à côté des banques d’épargne, pour une part importante dans les prêts
hypothécaires.
Ces dernières années en outre, un nombre sans cesse croissant d’assureurs se lancent
dans un métier habituellement exercé par des banquiers (crédits aux entreprises ou
financement d’infrastructures). De par la nature de leurs activités, les compagnies
d’assurances sont soumises à des normes réglementaires différentes de celles des banques.
En particulier, les nouvelles normes de Bâle III vont obliger les banquiers à disposer
de réserves de liquidités plus importantes quand ils accordent des prêts, surtout à long
terme – alors que les assureurs se voient confier des actifs à très long terme par leurs
clients. Par ailleurs, les compagnies d’assurances sont à la recherche de nouvelles
classes d’actifs dans lesquelles investir, après avoir fortement diminué leur exposition
aux actions et s’être retirées de la dette souveraine d’un certain nombre de pays
(les dettes souveraines considérées comme sûres n’offrant plus un rendement jugé
suffisant). Cependant, les règles de la directive Solvabilité II relatives à l’existence
de capital pourraient être un frein à ce développement.

1.2. LE POIDS DES PRINCIPAUX GROUPES D’ASSURANCES

En Belgique, quelques groupes d’entreprises se partagent l’essentiel du marché des


assurances. Ainsi, en 2011, 15 entreprises d’assurances représentaient près de 94 %
du total des encaissements non-vie et vie 7.
Trois entreprises d’assurances se partagent près de la moitié du marché belge : AG
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Insurance, Axa Belgium et KBC. Parmi celles-ci, AG Insurance est surtout présente sur
le marché vie (avec plus de 24 % du total) et Axa Belgium sur le marché non-vie (avec
plus de 20 % du total). La proportion d’effectifs occupés est inverse, Axa Belgium
occupant près de 21 % des effectifs du secteur, contre 18 % pour AG Insurance, ce qui
s’explique par le fait que la branche non-vie recourt à plus de main-d’œuvre que
la branche vie. Le troisième groupe, KBC, est surtout présent dans l’assurance vie,

7
Assurinfo, n° 32, 25 octobre 2012 et n° 37, 6 décembre 2012.

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 9

tandis que les parts de marché d’Ethias, qui occupe la quatrième place dans le secteur,
se situent principalement dans l’assurance non-vie.
La concentration du secteur financier belge a accentué ces dernières années les problèmes
rencontrés par le secteur des assurances, dus notamment aux taux d’intérêts faibles,
8
entre autres pour la branche vie. Ainsi, Ethias a souffert des déboires de Dexia , dont
elle était un important actionnaire, et KBC Verzekeringen du poids de l’exposition
du groupe KBC aux produits structurés et aux obligations Fortis.
Les assureurs dominent par ailleurs le marché immobilier belge, notamment Axa
Belgium, suivi de près par AG Real Estate. Leur part a beaucoup augmenté ces deux
dernières années.
Parmi les compagnies étrangères, on citera la société de droit luxembourgeois Private
Estate Life, constituée en 1991 sous la dénomination de Paneurolife par le groupe
français UAP avec une vocation européenne et rachetée fin 2006 par le fonds de private
equity américain JC Flowers, qui distribue ses produits d’assurance vie en Belgique par
le biais d’intermédiaires.

1.3. LES MODES DE DISTRIBUTION

Les groupes de services financiers présents sur le marché belge des assurances ont opté
pour des stratégies différentes pour la distribution de leurs produits : vente en direct
(notamment par Internet), vente par le biais d’intermédiaires d’assurance, ou conclusion
d’accords d’association avec des réseaux bancaires (bancassurance, pouvant prendre
la forme de rachat de banques), postaux ou de distribution (d’importateurs automobiles,
par exemple). Ces dernières années, un certain nombre de groupes ont modifié leur
stratégie.
Nous détaillerons les choix effectués dans le cadre de la description de chaque groupe
(cf. infra).

1.4. LE CONTRÔLE ET L’ENVIRONNEMENT LÉGAL DU SECTEUR

Dans le contexte de la crise financière de ces dernières années, l’organisation du contrôle


prudentiel sur le secteur des assurances s’est transformée, à l’instar de celle du contrôle
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exercé sur les autres intermédiaires financiers.
Parallèlement, les statuts des différents types d’institutions, notamment entreprises
d’assurances et sociétés mutualistes, ont eu tendance à se rapprocher.
Les entreprises privées d’assurances de droit belge doivent être constituées sous forme
de sociétés par actions, de sociétés coopératives ou d’associations d’assurances mutuelles.

8
Cf. à ce sujet A. VINCENT, « La recomposition du paysage bancaire belge depuis 2008 », op. cit.

CH 2182
10 LE SECTEUR DES ASSURANCES

Leur objet social doit être limité aux opérations d’assurance, de capitalisation ou de
gestion de fonds collectifs de retraites, ainsi qu’aux opérations qui en découlent
directement. Dans certaines conditions, les activités d’assurance peuvent être exercées
en libre prestation de services par des entreprises établies dans l’Union européenne ;
elles sont alors soumises à un contrôle financier unique par leur État membre
d’origine (home-country control). Lorsqu’une activité est exercée en libre prestation de
services avec présence du prestataire sur le territoire de l’État membre de la prestation,
la notion de prestation de services se distingue essentiellement de celle d’établissement
dans la mesure où la première se caractérise par son caractère temporaire, tandis que
le droit d’établissement suppose une installation durable dans le pays d’accueil.
Sont assimilés aux associations d’assurances mutuelles les assureurs constitués en tant
que caisses communes exerçant leurs activités dans le domaine des assurances contre
les accidents du travail, ainsi que les assureurs constitués sous la forme de caisses
communes qui effectuent les opérations relatives à l’octroi d’avantages extra-légaux
aux travailleurs (pension de retraite et de survie des travailleurs salariés).

1.4.1. Le contrôle prudentiel

Suite au mouvement d’internationalisation et à l’accroissement de la bancassurance


dans les années 1980, le contrôle prudentiel sur les entreprises d’assurances a été
confié à partir de 2004 à la Commission bancaire, financière et des assurances (CBFA).
Depuis le 1er avril 2011, et suite à la crise financière de 2008 et à la loi du 2 juillet
2010, l’ensemble du contrôle prudentiel en Belgique est exercé selon un modèle
bipolaire (ou twin peaks) faisant intervenir deux autorités de contrôle autonomes :
la Banque nationale de Belgique (BNB), qui a repris à cette fin une partie du personnel
de la CBFA, et l’Autorité des services et marchés financiers (ou Financial Services and
Markets Authorithy, FSMA), issue de l’ancienne CBFA. Par ce modèle, le contrôle
micro-prudentiel et systémique ainsi que le contrôle macro-prudentiel sont confiés
à la Banque nationale de Belgique, tandis que la supervision du respect des règles de
conduite que doivent suivre les intermédiaires financiers pour assurer un traitement
loyal, équitable et professionnel de leurs clients est confiée à la FSMA. Ainsi, la Banque
nationale de Belgique est chargée du contrôle prudentiel individuel des entreprises
d’assurances et de réassurances, tandis que la FSMA est chargée du contrôle des
intermédiaires d’assurances et de réassurances, ainsi que du respect de la loi du
25 juin 1992 9 et de certaines dispositions non prudentielles de la loi du 9 juillet 1975.
Le contrôle exercé par la FSMA sur les contrats d’assurances porte aussi bien sur
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les règles de conduite que sur les produits.
Au sein de la FSMA, la Commission des assurances est un comité consultatif institué
par la loi du 9 juillet 1975 qui a pour mission de délibérer sur toutes les questions
concernant les opérations d’assurances qui lui sont soumises par le ministre ayant les
assurances dans ses attributions (le ministre de l’Économie et des Consommateurs) 10

9
10
Loi du 25 juin 1992 sur le contrat d’assurance terrestre, Moniteur belge, 20 août 1992.
Arrêté royal du 8 janvier 2012 fixant certaines attributions ministérielles, Moniteur belge, 12 janvier 2012.

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 11

ou par la FSMA. La Commission peut par ailleurs émettre des avis d’initiative. La FSMA
assume le secrétariat de la Commission et de ses sections.
Les sociétés mutualistes sont soumises à une législation particulière 11, et leur contrôle
est confié à l’Office de contrôle des mutualités et des unions nationales de mutualités.
Les obligations légales en matière de solvabilité des entreprises d’assurances se situent
actuellement dans le cadre réglementaire européen dénommé Solvabilité I (en anglais,
Solvency I), qui date du 24 juillet 1973 pour les activités d’assurance non-vie 12 et du
13
5 mars 1979 pour les activités d’assurance vie . Depuis 2012, la directive Solvabilité II
14
(Solvency II), adoptée le 25 novembre 2009 est petit à petit mise en œuvre .
Les travaux initiaux ont été lancés à la fin des années 1990, et leur but visait à analyser
les points forts et les points faibles du système Solvabilité I, à profiter de ce travail
pour refondre treize directives sectorielles qui devenaient difficiles à lire, et à moderniser
le cadre prudentiel compte tenu des développements techniques (aspects actuariels,
finance, technologies de l’information et de la communication) et des aspects liés à
la bonne gouvernance. Elle doit devenir progressivement la nouvelle réglementation
prudentielle s’appliquant au secteur des assurances. Elle a pour objectif d’augmenter
les exigences de fonds propres des assureurs et réassureurs, afin de mettre ces exigences
en adéquation avec les risques encourus. La directive Solvabilité II comprend trois
piliers. Le premier est constitué par des exigences quantitatives, notamment en matière
de fonds propres et de calculs des provisions techniques. Le deuxième comprend des
exigences en matière d’organisation et de gouvernance des organismes. Le troisième
implique des obligations en matière d’informations prudentielles et de publications.
En outre, est instauré un contrôle des groupes qui va au-delà de la directive en vigueur
sur la surveillance complémentaire des organismes d’assurances faisant partie d’un
groupe d’assurances 15. Enfin, les modifications apportées par Solvabilité II intègrent
les dispositions mises en place par les collèges de contrôleurs d’assurances (dites
protocole d’Helsinki), qui reposent sur des principes (principle-based) plutôt que
sur des règles (rule-based). La directive doit être transposée en droit national pour
le 30 juin 2013 et entrer totalement en application le 1er janvier 2014. Cependant,
compte tenu des discussions relatives à la directive Omnibus II, qui vise à introduire
les nouveaux pouvoirs octroyés, d’une part, à l’AEAPP (cf. infra), suite à sa création,
et, d’autre part, à la Commission européenne, suite à l’introduction dans le Traité
sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFEU) de la délégation de pouvoir du

11
Loi du 6 août 1990 relative aux mutualités et aux unions nationales de mutualités, Moniteur belge,
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28 septembre 1990.
12
Première directive 73/239/CEE du Conseil du 24 juillet 1973 portant coordination des dispositions
législatives, réglementaires et administratives concernant l’accès à l’activité de l’assurance directe
autre que l’assurance sur la vie et son exercice, Journal officiel, L 228, 16 août 1973.
13
Première directive 76/267/CEE du Conseil du 5 mars 1979 portant coordination des dispositions
législatives, réglementaires et administratives concernant l’accès à l’activité de l’assurance directe sur
la vie et son exercice, Journal officiel, L 638, 13 mars 1979.
14
Directive 2009/138/CE du Parlement européen et du Conseil du 25 novembre 2009 sur l’accès
aux activités de l’assurance et de la réassurance et leur exercice (Solvabilité II), Journal officiel, L 335,
17 décembre 2009.
15
Directive 98/78/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 octobre 1998 sur la surveillance
complémentaire des entreprises d’assurance faisant partie d’un groupe d’assurance, Journal officiel,
L 300, 5 décembre 1998.

CH 2182
12 LE SECTEUR DES ASSURANCES

Conseil et du Parlement à ladite Commission, mais aussi à modifier certaines exigences


de Solvabilité II, ces dates ne seront très probablement pas tenables.
Au niveau européen, l’autorité de contrôle est l’Autorité européenne des assurances et
des pensions professionnelles (AEAPP ; en anglais European Insurance and Occupational
16
Pensions Authority, EIOPA) , qui a son siège à Francfort. L’AEAPP regroupe
l’ensemble des autorités de contrôle des entreprises d’assurances, mais aussi celles
des institutions de retraite professionnelle des États membres de l’Espace économique
européen. Il s’agit de l’une des trois autorités européennes de surveillance du Système
européen de supervision financière, aux côtés de l’Autorité bancaire européenne et de
l’Autorité européenne des marchés financiers, dont le rôle est complété par le Conseil
européen de risque systémique.
Dans ce contexte, trois entreprises d’assurances (AG Insurance, Ethias et KBC,
représentant 50 % du marché belge des assurances 17) ont dû se plier en juillet 2011
aux stress tests. Suite à la crise financière, les entreprises d’assurances, en particulier
dans l’assurance vie, se révèlent en effet très exposées aux risques souverains du
fait qu’elles détiennent traditionnellement davantage d’obligations souveraines que
les banques, et souvent à beaucoup plus long terme, en particulier dans l’assurance vie
(avant la crise grecque, ces placements étaient considérés comme particulièrement
sûrs). « La crise de la dette souveraine dans la zone euro constitue la menace la plus
importante pour les assureurs européens et le risque de pertes sur ses avoirs en
obligations souveraines est grandissant », remarquait en juillet 2011 l’AEAPP dans son
rapport semestriel sur la stabilité du secteur. Entre-temps, les entreprises d’assurances
ont réduit dans la mesure du possible leur exposition aux dettes souveraines.
Par ailleurs, au niveau belge, le projet de loi « Twin Peaks II » devrait être voté d’ici
l’été 2013. Il a pour objectif de renforcer les pouvoirs de sanction et de contrôle de
la FSMA, qui s’appliqueraient à tous les produits et services financiers et non plus
seulement aux services d’investissement. Les agents de la FSMA pourraient se faire
passer pour de vrais clients auprès des assureurs afin de vérifier le bon respect
de l’information (pratique dite du mystery shopping). Il est également prévu que
les entreprises d’assurances et les intermédiaires devront « s’employer de manière
loyale, équitable et professionnelle à défendre les intérêts de leurs clients et fournir
18
à ceux-ci des informations correctes, claires et non trompeuses » . Un autre objectif
du projet en cours consiste dans l’exigence expresse de connaissances essentielles
des produits, imposée à toute personne en contact avec le public.
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16
Il s’agit d’un organe consultatif indépendant auprès du Parlement européen, du Conseil de l’Union
européenne et de la Commission européenne. Il remplace depuis le 24 novembre 2010 le Comité
européen des contrôleurs d’assurance et de pensions professionnelles (CECAPP) ou Committee of
European Insurance and Occupational Pension Supervisors (CEIOPS).
17
18
L’Écho, 5 juillet 2011.
Déclarations des ministres de l’Économie et des Consommateurs, Johan Vande Lanotte, et des Finances,
Steven Vanackere (Le Soir, 15 février 2013).

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 13

1.4.2. L’alignement des mutuelles sur le secteur des assurances


en matière d’assurance hospitalisation

Les mutualités ne peuvent se limiter à exécuter l’assurance obligatoire (remboursement


des soins de santé, paiement d’allocations en cas d’incapacité de travail ou de maladie) :
le législateur leur impose d’offrir au moins un service ou une activité complémentaire
(avantages non compris dans l’assurance obligatoire). Par ailleurs, les mutuelles
peuvent développer des activités d’assurance facultatives (une meilleure couverture
de l’hospitalisation, des soins dentaires, etc.), mais celles-ci doivent, depuis 2012, être
gérées par une entité juridique distincte : une société mutualiste d’assurances ou une
autre forme de société autorisée.
Les sociétés mutualistes d’assurances se rapprochent des entreprises d’assurances
classiques, mais elles s’en distinguent par plusieurs points : elles sont soumises à la
surveillance de l’Office de contrôle des mutualités et non de la Banque nationale ; elles
ne peuvent s’adresser à l’ensemble du marché, mais uniquement aux membres de
la mutuelle à laquelle elles sont associées ; elles ne peuvent proposer leurs produits
d’assurance que par le biais du réseau de leur propre mutuelle ; les assurances qu’elles
peuvent proposer sont limitées aux secteurs des services de santé et de l’assistance.

1.4.3. Le contexte législatif et réglementaire du secteur

Le secteur des assurances est régi par une série de réglementations, qui comprennent
des règles prudentielles, des règles de conduite, des obligations de contracter des contrats
d’assurances pour certaines activités, la mise en place de fonds de garantie assurant
le paiement des dommages aux victimes et la mise en place d’un service de médiation.

Les assurances obligatoires

Certaines assurances ont été rendues obligatoires par la loi.


Ainsi, dans le domaine de la circulation automobile, la couverture en responsabilité
civile est obligatoire pour les conducteurs de véhicules automoteurs (motocyclettes,
voitures, quads, etc.). Les employeurs ont l’obligation d’assurer leur personnel contre
les accidents du travail, la police souscrite indemnisant les dommages corporels dont
sont victimes les travailleurs d’un accident du travail ou d’un accident sur le chemin
du travail.
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Certaines entreprises ou établissements (dancings, discothèques, restaurants, friteries
et débits de boissons, hôtels et motels d’une certaine superficie) qui disposent d’un
espace ouvert au public ont l’obligation de contracter une assurance responsabilité civile
incendie et explosion. Cette assurance garantit une indemnisation rapide des victimes
sans qu’il soit nécessaire d’établir les responsabilités au préalable.
Certaines professions ont l’obligation de souscrire des assurances complémentaires
(assurances responsabilité professionnelle) : c’est notamment le cas des architectes, des

CH 2182
14 LE SECTEUR DES ASSURANCES

organisateurs de voyages, des agents immobiliers, des comptables et des intermédiaires


en assurances.
Enfin, pour l’exercice de certaines activités, il y a l’obligation de souscrire une assurance
responsabilité civile (la chasse, par exemple).
Dans le domaine de la circulation automobile, le Fonds commun de garantie automobile
est une association d’assurance mutuelle créée en 1957 pour tenir compte des obligations
légales en matière de réparation des dommages causés par les véhicules automobiles.
Il a vu ses missions modifiées et élargies en fonction des directives européennes et
de dispositions légales ou conventionnelles. Il est chargé d’indemniser les sinistres
impliquant des véhicules non assurés.
Un Bureau de tarification automobile a été mis en place en 2004, à parité par
des représentants du secteur et des représentants des organisations de consommateurs,
en vue de proposer une couverture en responsabilité civile au conducteur qui le lui
demande après avoir essuyé trois refus (ou des propositions à un prix excessif eu égard
à la loi) auprès de compagnies commerciales. Il confie la gestion de ces risques à
une entreprise d’assurances désignée, le résultat de cette gestion étant intégré dans
les comptes du Fonds commun de garantie automobile. Tous les assureurs du marché
contribuent de la sorte au fonctionnement du Bureau de tarification.
19
En vertu de la loi du 13 novembre 2011 , le Fonds de garantie automobile est en
outre responsable pour le règlement des dommages corporels subis par les victimes
de catastrophes telles que l’explosion de gaz de Ghislenghien en 2004.
Dans le domaine de l’assurance vie, un Fonds spécial de protection des dépôts et des
assurances sur la vie a été mis en place au sein de la Caisse des dépôts et consignations.
L’adhésion au Fonds spécial de protection, qui couvre les contrats d’assurances
individuelles sur la vie avec rendement garanti, soumis au droit belge et relevant de
la branche 21 telle que visée à l’annexe 1 de l’arrêté royal du 22 février 1991 20, est
obligatoire pour les compagnies d’assurances de droit belge depuis le 1er janvier 2011.
En mars 2011, la société Apra Leven se voyait retirer son agrément en Belgique en raison
de son exposition trop importante aux risques immobiliers d’États en proie à des
retournements conjoncturels brutaux. Suite à l’intervention de l’État belge, à l’automne
2008, pour sauver quelques-unes des plus grandes institutions financières belges
(Fortis, Ethias, Dexia et KBC), le gouvernement fédéral a décidé de la possibilité,
pour les clients belges liés par un contrat d’assurance vie individuel de type branche 21
(à revenu garanti), de faire appel au Fonds spécial pour récupérer leur mise à
concurrence de 100 000 euros.
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19
Loi du 13 novembre 2011 relative à l’indemnisation des dommages corporels et moraux découlant
d’un accident technologique, Moniteur belge, 24 février 2012. Cette loi, dite loi Marghem, est en vigueur
er
20
depuis le 1 novembre 2012.
Arrêté royal du 22 février 1991 portant règlement général relatif au contrôle des entreprises d’assurances,
Moniteur belge, 11 avril 1991.

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 15

Les sociétés captives de réassurances

À l’initiative d’entreprises du secteur des assurances et en dehors d’obligations légales,


des sociétés captives de réassurances ont été mises en place par des sociétés actives
essentiellement dans les secteurs maritime et pétrolier, confrontées aux difficultés de
faire assurer certains risques, notamment en matière environnementale. Ce mécanisme
s’est ensuite étendu à tous les secteurs d’activités et s’est accéléré après les attentats
du 11 septembre 2001.
Une société captive de réassurances est une entité juridique créée principalement pour
assurer les risques d’une société mère et de ses éventuelles filiales ou d’autres sociétés
du même groupe. Cette société captive doit, dans la plupart des cas, collaborer avec
une compagnie d’assurances commerciale agréée localement, ce qui lui permet de
respecter les prescrits légaux en matière d’assurance obligatoire. Des avantages sont
associés à cette forme d’auto-assurance, notamment celui d’augmenter l’indépendance
de la société contractante par rapport au marché commercial des assurances ou
de renforcer la position de négociation de cette société. Environ un tiers des sociétés
captives sont établies aux Bermudes, et pour l’Europe, au Grand-Duché de Luxembourg,
où existe la possibilité de constituer des réserves (provisions pour fluctuation de
sinistralité) qui restent souvent libres d’imposition pendant plusieurs années.

La médiation en matière de litiges

Mis en place en 1987 à l’initiative du secteur des assurances, le Service de médiation


en cas de litiges en assurances (couramment appelé « Ombudsman des assurances »)
examine les litiges en assurances entre un consommateur et une entreprise d’assurances
ou un intermédiaire en assurances. Il intervient également comme instance d’appel
pour les plaintes à l’encontre de l’enregistrement dans le fichier « risques spéciaux »
auprès de Datassur, groupement d’intérêt économique qui gère notamment des banques
de données en assurances.
Initialement, l’Ombudsman ne traitait que les plaintes à l’encontre des entreprises
d’assurances membres de l’Union professionnelle des entreprises d’assurances (UPEA,
actuellement Assuralia). En 2000, Datassur, groupement d’intérêt économique qui
gère notamment des banques de données en assurances, a désigné l’Ombudsman en
tant qu’instance d’appel des réclamations adressées à son encontre. En 2001, différentes
fédérations d’intermédiaires d’assurances ont adhéré à la « charte de l’Ombudsman »,
l’Ombudsman de l’UPEA devenant alors l’Ombudsman des assurances. En 2006,
l’Ombudsman était reconnu comme guichet unique pour les litiges en assurances.
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Afin de garantir son objectivité et son indépendance, le service a pris le statut d’asbl
avec un conseil de surveillance.
Par ailleurs, le 14 juin 2012, l’AEAPP a élaboré, à l’intention des autorités de surveillance
nationales, sept lignes directrices relatives au traitement des plaintes par les entreprises
d’assurances. Dans la perspective de la transposition de ces lignes directrices européennes
en règles nationales, Assuralia a l’intention d’adapter en 2013 les règles de conduite
pour la gestion des réclamations.

CH 2182
16 LE SECTEUR DES ASSURANCES

La création d’un registre des contrats d’assurances à l’étranger

En mars 2011, le parti politique Écolo a déposé une proposition de loi visant à rendre
obligatoire la communication par les entreprises d’assurances étrangères (notamment
luxembourgeoises) des contrats conclus avec des ressortissants belges, et la création
d’un registre national de ces placements, afin de pouvoir prélever les taxes sur ce type
21
de placements et de lutter contre des fraudes . La loi-programme du 27 décembre
22
2012 prévoit ainsi l’obligation pour le contribuable de déclarer à partir de 2013
l’existence de contrats d’assurances vie à l’étranger.

La fixation des tarifs

Hormis pour les assurances hospitalisation, pour lesquelles les primes ne peuvent être
adaptées que sur la base de l’indice des prix à la consommation ou d’un indice médical,
les compagnies sont libres d’adapter leurs tarifs à chaque échéance annuelle du contrat,
moyennant le respect de délais et de formes. La publication d’un nouvel arrêté royal
visant à empêcher la fixation de tarifs discriminatoires à l’égard de malades chroniques
est toutefois prévue par le gouvernement en 2013. La mise en place par le secteur
d’un « fichier des risques spéciaux » comprenant, en 2012, environ 204 000 clients
jugés indésirables a par ailleurs été mis en cause par l’association de protection
des consommateurs Test-Achats en juin 2013 23.
L’adaptation des primes des contrats d’assurances vie dépend des conditions
contractuelles.
Le 16 octobre 2012, la Banque nationale décidait, pour des raisons prudentielles,
de revoir le taux de référence pour les opérations d’assurance vie de longue durée
(plus de 8 ans) à la baisse et à le fixer à 2,00 % à partir du 1er janvier 2013 (au lieu des
3,75 %). Le ministre de l’Économie et des Consommateurs, Johan Vande Lanotte (SP.A),
a révoqué cette décision par un arrêté ministériel daté du 26 octobre 2012, maintenant
le taux de 3,75 % en vigueur depuis 1999.
Par ailleurs, l’article 24 de la loi du 28 avril 2003 relative aux pensions complémentaires
et au régime fiscal de celles-ci 24 oblige l’employeur à garantir un rendement minimum
sur les contributions versées dans le cadre du deuxième pilier des pensions. Ce
rendement minimum doit être fixé par le Roi. Tant que le Roi n’a pas fixé celui-ci,
la loi impose un rendement minimum de 3,25 % sur les contributions patronales et
de 3,75 % sur les contributions personnelles. La capitalisation au taux maximum de
référence susmentionné est remplacée, en cas de sortie, de retraite ou d’abrogation
du régime de pension dans les cinq ans qui suivent l’affiliation, par une indexation de
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cette contribution. Le montant correspondant à cette garantie est communiqué dans
la fiche de pension. Si ce montant est supérieur à la réserve acquise du contrat,

21
Chambre des représentants, Proposition de loi visant à créer un registre des contrats d’assurance épargne
et à faciliter la perception du précompte mobilier sur les contrats d’assurance épargne conclus avec
22
des établissements bancaires situés à l’étranger, DOC 53 1331/001, 29 mars 2011.
Loi-programme du 27 décembre 2012, Moniteur belge, 31 décembre 2012.
23
24
Le Soir, 12 juin 2013.
Loi du 28 avril 2003 relative aux pensions complémentaires et au régime fiscal de celles-ci et de certains
avantages complémentaires en matière de sécurité sociale, Moniteur belge, 15 mai 2003.

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 17

l’employeur est tenu – si l’affilié quitte l’entreprise, en cas de mise à la retraite ou


d’abrogation de l’engagement de pension – de verser une contribution supplémentaire
pour financer la différence. Cette obligation est importante dans le chef des employeurs,
et plusieurs voix se sont élevées pour que le Roi revoie les taux à la baisse vu le contexte
actuel des taux d’intérêt faibles. Des points de vue opposés sont adoptés par les
interlocuteurs sociaux.

1.4.4. La représentation professionnelle

L’association patronale représentative des entreprises d’assurances est l’Union


professionnelle des entreprises d’assurances (Assuralia), qui représente la quasi-totalité
des entreprises du secteur 25. Les associations représentatives des intermédiaires
d’assurances sont la Fédération des courtiers d’assurances et des intermédiaires financiers
de Belgique (Feprabel) et l’Union professionnelle de courtiers d’assurance (UPCA).
Cette dernière regroupe en particulier des entreprises orientées vers le marché des
entreprises.
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25 er
Assuralia comptait 94 membres au 1 février 2013.

CH 2182
2. LES PRINCIPAUX GROUPES PRÉSENTS SUR
LE MARCHÉ BELGE DES ASSURANCES

Malgré une présence importante des groupes étrangers, surtout européens, sur le marché
belge des assurances, les groupes belges gardent une place non négligeable, plus que
dans le secteur bancaire. Un certain nombre de groupes belges ont toutefois conclu
des accords commerciaux ou de partenariat avec des groupes bancaires ou d’assurances
étrangers présents sur le marché belge.
Les groupes étrangers présents sur le marché belge sont regroupés ici par nationalité et
par ordre d’importance décroissant.

2.1. LES GROUPES BELGES

Les principaux groupes belges sont le groupe Ageas, le Boerenbond, le groupe Ethias,
les sociétés contrôlées par l’État belge et le groupe P&V.

2.1.1. Le groupe Ageas et AG Insurance

Le groupe belge Ageas procède du démantèlement du groupe Fortis.

De Fortis à la présence de BNP Paribas

Dans le cadre des accords conclus entre les gouvernements belge et français pour la
reprise de Fortis Banque par le groupe français BNP Paribas, les assurances (redevenues
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AG Insurance) n’ont pas été cédées avec la banque, mais sont restées dans le portefeuille
de Fortis (renommée Ageas en mars 2010). En juin 2012, un accord a été conclu entre
Ageas, ABN Amro et l’État néerlandais, mettant fin aux contentieux nés de la scission
du groupe Fortis en 2008.
Suite à un programme de rachat de ses propres actions et de conversion d’obligations
en actions, les principaux actionnaires connus d’Ageas, cotée en bourse de Bruxelles,
sont la société elle-même (5,5 % du capital), l’assureur chinois Ping An (5,2 %), les fonds
d’investissement américains Blackrock Inc et Franklin Mutual Advisors (un peu plus de

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 19

3 %), la banque d’État norvégienne Norges Bank et BNP Paribas (un peu moins de 3 %
chacun).
Le groupe Ageas réalise 55 % de ses encaissements en Belgique. À l’étranger, le groupe
s’est retiré ces dernières années de Russie, d’Ukraine, d’Allemagne, de l’assurance vie
en Turquie et de l’assurance non-vie au Grand-Duché de Luxembourg, ainsi que
des activités de réassurance (en juin 2011, Ageas a cédé sa filiale luxembourgeoise
de réassurance Intreinco au groupe Swiss Re). Parallèlement, il a mis en place de
nouveaux partenariats au Royaume-Uni (où Ageas est le quatrième assureur automobile
pour les particuliers), en Turquie, en Italie et en Thaïlande (dans l’assurance non-vie),
ainsi qu’au Luxembourg (dans l’assurance vie).
Ageas est ainsi présent au Royaume-Uni (où il a conclu un accord de partenariat avec
le distributeur Tesco, a racheté les courtiers Kwik-Fit et Castle Cover, ainsi que la
société d’assurance non-vie Groupama Insurance Company Limited en septembre 2012),
en France, en Italie, au Portugal, au Grand-Duché de Luxembourg (en partenariat avec
BNP Paribas), en Turquie et en Asie (Thaïlande, Chine, Malaisie, Inde).
L’actionnariat d’AG Insurance, à Bruxelles, est partagé entre la société de droit
néerlandais Ageas Insurance International NV, filiale d’Ageas (75 % – 1 action), et BNP
Paribas Fortis (25 % + 1 action). Jusqu’il y a peu, outre sa participation dans AG
Insurance, Ageas Insurance International détenait notamment 44,7 % du capital de
26
la « structure de défaisance » (bad bank) Royal Park Investments (RPI) , aux côtés
de l’État belge (43,5 %) et de BNP Paribas (11,8 %). La cession des actifs de RPI au
fonds d’investissement américain Lone Star (spécialisé dans les actifs en difficulté)
et au Crédit suisse a été annoncée en mai 2013.

Les activités d’AG Insurance

AG Insurance, qui possède des succursales au Royaume-Uni et en Suisse, occupe la


première place sur le marché belge de l’assurance vie – en particulier dans le domaine
des assurances de groupe (27,4 % en 2011) – et la deuxième sur celui de l’assurance
non-vie (15,7 %), soit au total 21,9 %. La société occupe 4 000 personnes.
La stratégie de distribution d’AG Insurance comprend différents canaux, chacun ayant
sa propre marque (marque AG Insurance dans le canal du courtage, chez les agents
Fintro et pour les clients AG Employee Benefits ; marque BNP Paribas Fortis dans
le canal bancaire ; marque BPost Banque).
En effet, AG Insurance a conclu avec BNP Paribas Fortis un accord à l’horizon 2020
en vue de la distribution des produits d’AG Insurance par la banque ou par les franchisés
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indépendants de la banque sous le label Fintro. Cet accord s’accompagne d’une

26
Constituée en 2009, la société RPI rassemble des actifs toxiques, dont 70 % liés à des prêts hypothécaires
américains détenus auparavant par Fortis Banque. La cession de la participation de l’État belge dans
RPI a été annoncée en avril 2013, à la faveur de la valorisation de cette structure. L’accord entre
les actionnaires prévoyait que jusqu’à mai 2014, tout retrait de l’un des actionnaires ne pouvait se
faire qu’avec l’autorisation des deux autres. Finalement, en mai 2013, le retrait des trois actionnaires
a été couplé au rachat par l’État belge de l’option qu’Ageas détenait sur une partie des actions BNP
Paribas détenues par ce dernier. Il répondait par ailleurs pour l’État belge aux injonctions européennes
de réduction structurelle du déficit budgétaire et de la dette du pays.

CH 2182
20 LE SECTEUR DES ASSURANCES

convention de collaboration commerciale exclusive. En 2010, une convention de


bancassurance a également été conclue entre BPost, AG Insurance et sa filiale Agallis,
et BPost Banque.
AG Insurance avait annoncé en 2012 son intention de se lancer dans les crédits aux
infrastructures, traditionnellement le fait du secteur bancaire (les banques, en effet,
hésitent plus qu’auparavant à se lancer dans les financements à long terme, du fait
des nouvelles règles de Bâle III). AG Insurance a ainsi conclu en août 2012 un partenariat
27
avec Natixis (filiale du groupe bancaire français BPCE) portant sur le financement
d’infrastructures. L’accord prévoit la possibilité pour AG Insurance d’investir dans
des prêts portant sur des infrastructures, mis en place par Natixis et répondant à
des critères définis en accord avec AG Insurance, Natixis conservant une part prédéfinie
de chaque prêt. Il est ainsi prévu qu’AG Insurance constitue, endéans les deux ou trois
ans, un portefeuille de 2 milliards d’euros, dont le suivi serait assuré par Natixis.
AG Insurance diversifie en outre ses placements avec la détention d’obligations
d’entreprises et d’obligations de l’État belge (AG Insurance détient 6 % de la dette belge).
AG Real Estate est la filiale immobilière de l’entreprise d’assurances. Elle possède
le deuxième parc immobilier du pays, juste derrière Axa Belgium, réparti entre
le marché des bureaux (35 %), les parkings (27 %), la distribution (9 %), le résidentiel
et l’entreposage (5 % chacun), localisés à hauteur de 65 % en Belgique. En 2011,
AG Real Estate a conclu un accord de coopération avec le promoteur immobilier
anversois Vooruitzicht et a racheté la société Nivelles Logistics. Elle est en outre
présente notamment en France, où elle est associée avec le Crédit agricole et avec
la société foncière Frey. Parmi les filiales d’AG Real Estate, la société Interparking
est le troisième acteur au niveau européen dans le domaine de la conception, du
développement et de la gestion de parkings publics. Présente dans neuf pays,
Interparking exploite 592 parkings, dont 68 en Belgique.
AG Insurance détient en outre une participation de 27,4 % dans la seule compagnie
d’assurances belge spécialisée dans les risques aériens : Aviabel. Les activités d’Aviabel,
qui n’assure plus les grandes compagnies depuis 1995 et Brussels Airlines depuis 2010,
et qui s’est recentrée sur l’aviation d’affaires haut de gamme, s’étendent des aéronefs
jusqu’aux gestionnaires d’aéroports et de clubs aéronautiques, ainsi qu’aux pilotes
et personnels de bord. Les autres actionnaires d’Aviabel sont Bel Re (groupe américain
Cowen, à égalité avec AG Insurance), Belfius Insurance (20 %), QBE Re Europe
(filiale du groupe de réassurance australien QBE, 19,4 %), Delta Lloyd Life, P&V
Assurances et Protect. Aviabel possède une succursale à Amsterdam.
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2.1.2. Le Boerenbond

Le Boerenbond est la principale organisation agricole catholique belge, implantée surtout


en Flandre. Outre ses activités de défense des intérêts professionnels, d’encadrement

27
Le groupe mutualiste français Banques populaires Caisses d’épargne (BPCE), deuxième groupe bancaire
français, est issu en 2009 du rapprochement des Caisses nationales d’épargne et de la Banque fédérale
des banques populaires.

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 21

et d’action coopérative, le Boerenbond dispose d’un certain nombre de sociétés à


vocation économique, dans les domaines des produits agricoles et alimentaires (AVEVE)
et de la finance (groupe KBC). Dans le secteur des assurances, le Boerenbond est
représenté principalement par KBC Verzekeringen, à Louvain, qui occupe le troisième
28
rang dans le secteur en termes de chiffre d’affaires et le quatrième en termes d’emploi.
Par ailleurs, le capital de la société Sepia est détenu à égalité par le groupe du
Boerenbond et par l’État belge.

L’évolution de KBC Verzekeringen


e
La création des Assurances du Boerenbond belge remonte à la fin du XIX siècle. Les ABB
étaient spécialisées dans l’assurance du risque agricole, mais exerçaient également leur
activité dans les autres branches d’assurances. En 1998 eut lieu un rapprochement
entre la Kredietbank et son actionnaire Almanij, d’une part, et la banque coopérative
Cera et les ABB, d’autre part. Alors que derrière Cera et ABB on trouvait quelque
450 000 coopérateurs et le Boerenbond, le groupe Almanij-Kredietbank était contrôlé
par une série de familles flamandes. Au terme de ce rapprochement, la mouvance Cera
resta dominante. Le nouveau groupe avait une part de marché comprise entre 20 et
25 % en crédits et dépôts et de 10 % en assurances, principalement en Flandre. Il se
présentait comme un groupe de bancassurance multicanal, KBC Verzekeringen
travaillant avec environ 920 agents et 500 courtiers et les agences bancaires intervenant
pour près de la moitié des primes encaissées. Une filiale commune luxembourgeoise
avait été créée pour la vente de produits d’assurances financiers en libre prestation
de services, tandis que se développaient des activités de bancassurance dans une série
de pays d’Europe centrale (République tchèque, Slovaquie, Pologne et Slovénie).
Aujourd’hui, KBC Groep, issu d’une nouvelle restructuration en 2005, est la société
mère des différentes filiales opérationnelles. Cotée en bourse, son actionnariat comprend
principalement KBC Ancora (auto-contrôle : 23 %), le Boerenbond (12,9 %), Cera
(actionnaire de KBC Ancora : directement 7,3 % et donc au total 30,3 %), diverses
filiales du groupe KBC (5,1 %) et les familles actionnaires traditionnelles (11 %) 29.
En 2009, suite à l’aide reçue de la Région flamande et de l’État belge (sous la forme
de garanties et de prêts), le groupe KBC dut s’engager auprès de la Commission
européenne à effectuer un certain nombre de cessions (le quart de ses activités),
en particulier dans le domaine bancaire. Dans le domaine des assurances, la société
de réassurances Secura a été vendue au groupe australien QBE en juillet 2010, et
la société d’assurances Fidea au groupe américain de private equity JC Flowers & Co
en octobre 2011 30. En janvier 2012, KBC cédait sa filiale d’assurances polonaise Warta
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aux groupes d’assurances allemand Talanx et japonais Meiji Yasuda. Au terme de ces
cessions, une nouvelle restructuration du groupe était à l’étude fin 2012, tandis qu’une
part importante des actifs immobiliers de KBC Verzekeringen était également cédée.

28
29
Intérêts et produits assimilés, ainsi que commissions perçues.
Notamment les familles Leysen, Van Waeyenberghe, Donck, Vlerick, Collin (Borghraef), Vanden Avenne,
Bostoen, Van Gorp, Debaillie, Vaxelaire-du Monceau, Van Holsbeek, ainsi que la Stichting Amici
30
Almae Matris (KULeuven).
Le groupe français Crédit agricole avait signé un accord de distribution de cinq ans avec Fidea lors
du rachat à KBC de sa filiale Centea à la mi-2011.

CH 2182
22 LE SECTEUR DES ASSURANCES

Les activités de KBC Verzekeringen

KBC Verzekeringen occupait plus de 1 400 personnes en 2011. Ses parts de marché en
Belgique étaient d’environ 16 % dans la branche vie et de 8 % dans la branche non-vie.
La société Sepia avait été constituée en 2001 à l’initiative d’AP Assurances (l’une des
composantes du groupe Dexia, issue du groupe coopératif Arco) et de P&V, pour
la gestion des plans de pensions sectoriels. En septembre 2008, KBC Verzekeringen
rachetait la participation de P&V et en détient ainsi actuellement 50 %.
KBC Verzekeringen possède des filiales en République tchèque (ČSOB Pojišt’ovna),
en Slovaquie (ČSOB Poist’ovňa), en Hongrie (K&H Insurance) et en Bulgarie (DZI
Insurance).
KBC Verzekeringen est par ailleurs l’actionnaire majoritaire de VAB Groep (services
auto) et de l’association touristique VTBkultuur-VTB-VAB.

2.1.3. Le groupe Ethias

Fondée en 1919 par des représentants des pouvoirs publics, la Société mutuelle des
administrations publiques (SMAP) avait pour objectif de répondre à une double
préoccupation : la solidarité nécessaire pour reconstruire le pays après la guerre et
la pratique d’assurances réduites (jusqu’à 50 %) en comparaison des tarifs pratiqués
par les assureurs traditionnels. Le groupe de la SMAP, dont le siège était localisé à
Liège, était perçu comme proche du monde socialiste. Il se composait ainsi de quatre
associations d’assurances mutuelles, qui n’assuraient que les administrations publiques
et, depuis 1957, le personnel des services publics.

De la SMAP à Ethias

Outre son siège liégeois, la SMAP disposait de sièges à Bruxelles depuis 1983, à Hasselt
depuis 1984 et à Eupen depuis 1990, ainsi que de bureaux régionaux. Jusqu’en 1989,
le Crédit communal de Belgique distribuait les produits d’assurances de la SMAP par
le canal de ses agences. En 2000, alors que l’ensemble des produits de la SMAP s’ouvrait
à l’ensemble du public et aux entreprises privées, il était mis fin à la collaboration avec
le Crédit communal, remplacée par un accord de partenariat avec le groupe d’assurances
mutualiste français Azur-GMF (qui devait être étendu en 2008, au sein du groupe
Covéa, à une structure de coopération plus large comprenant en outre les mutuelles
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d’assurances françaises MAAF et MMA, mais qui échoua dans le contexte de la crise
financière).
En 2003, le groupe, devenu le troisième assureur belge, ayant été victime d’un
détournement de fonds par son directeur général Léon Lewalle, adoptait la
dénomination d’Ethias. Par ailleurs, le groupe s’était donné une filiale bancaire, issue
du rachat de la banque anversoise Mauretus Spaarbank, dont la croissance rapide allait
reposer sur son compte « First », à la rémunération intéressante mais au financement
risqué.

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 23

À partir de 2008, la participation stratégique de 6,3 % détenue par Ethias dans le capital
de Dexia (qui représentait près de la moitié de son portefeuille d’actions) allait mettre
le groupe en difficulté. La Commission européenne exigea une réduction de 38 %
du périmètre du groupe avant fin 2013, passant notamment par la cession d’Ethias
31
Banque , en échange de son aval au plan de sauvetage proposé par le groupe. Celui-ci
se traduisit notamment par l’entrée dans le capital d’Ethias (par l’intermédiaire de
la société holding Ethias Finance) de l’État belge, de la Région wallonne et de la Région
flamande à hauteur de 25 % chacun (soit une injection de 1,5 milliards d’euros),
le solde étant détenu par la nouvelle société faîtière du groupe : société mutuelle Ethias
Droit commun (dont les membres sont les clients historiques d’Ethias tels que les
communes, CPAS, provinces).
Le plan « Horizon 2011 » se traduisait par un recentrage sur les activités d’assurances
(1 850 personnes, avec un encaissement enregistré à hauteur des deux tiers dans
le segment vie), un renforcement des canaux de vente directe (call center et site Internet)
et dans le segment-clé de la clientèle du secteur public, et une réduction des coûts
(sponsoring, dépenses salariales dont bonus, mobilité interne accrue, encouragement
des départs en préretraite). Enfin, l’abandon des activités d’assurances vie à destination
des particuliers (compte First) était demandé par la Commission européenne, de même
que la cession (ou la liquidation) de la filiale luxembourgeoise de réassurances (Bel Re,
cédée au groupe américain Cowen en mai 2011) et des sociétés Nateus et Nateus Life,
créées en 2008 (et cédées à Bâloise en septembre 2011) 32, qui vendent leurs produits
par le biais de courtiers, et que la cession d’une partie de la participation détenue dans
Dexia.
Afin de réduire ses coûts, Ethias décidait en janvier 2011 la cession de sa participation
dans le groupement d’intérêt économique Legibel 33, qui finançait les frais d’avocat
des assurés ayant souscrit l’option d’assurance juridique dans le cadre d’une assurance
véhicule, vie privée ou habitation auprès de ses membres, débouchant sur sa mise en
liquidation.
En juillet 2011, également pour se conformer aux exigences de la Commission
européenne, Ethias décidait, avec l’accord de celle-ci, la cession de sa participation
dans Dexia (5,04 %) à sa société mère Ethias Finance, dans l’attente d’une remontée
des cours de l’action Dexia. À cette fin, Ethias Finance décidait de lancer un emprunt
de 280 millions d’euros, pour lequel Ethias sollicitait de la part de ses quatre actionnaires
la signature d’une « lettre de confort » 34. En décembre 2011, la Région wallonne décidait
de souscrire une partie de l’emprunt 35, suivis par la Région flamande et l’État belge,
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31
Ethias Banque fut cédée au groupe Optima, à l’exception du portefeuille de crédits non hypothécaires © CRISP | Téléchargé le 14/09/2023 sur www.cairn.info (IP: 196.119.138.85)
(crédits à la consommation), repris par la Record Bank (groupe ING).
32
Le portefeuille assistance voyage et home emergency de Nateus a été cédé à Europ Assistance Belgium,
33
dans le cadre d’un accord de sous-traitance entre Bâloise et Europ Assistance.
Les partenaires d’Ethias au sein de Legibel étant AG Insurance, P&V et Fédérale Assurance.
34
Par la signature d'une lettre de confort, un groupe reconnaît être informé de l'existence d'un prêt
bancaire accordé à sa filiale, et déclare qu'il ne se désintéressera pas du sort de cette filiale en cas
de difficultés financières de celle-ci.
35
Cet investissement est justifié par l’accord intervenu le 22 octobre entre Ethias et la Région wallonne,
dans le cadre de la liquidation du Holding communal. Ethias avait, en effet, consenti un abandon
de créance de 25 millions d’euros (Cf. La Libre Belgique, 28 décembre 2011).

CH 2182
24 LE SECTEUR DES ASSURANCES

36
soit ensemble pour un montant de 180 millions d’euros . Ainsi, Ethias allait être le seul
des actionnaires historiques de Dexia à survivre au démantèlement, contrairement au
Holding communal et à Arco. En juin 2012, Ethias Finance modifiait sa dénomination
en Vitrufin, afin de se différencier plus nettement d’Ethias.
Dans le domaine de l’assurance vie à destination des particuliers, le groupe Ethias
décidait en conséquence de conclure des accords avec d’autres assureurs belges
et étrangers pour la commercialisation de leurs produits à partir du second semestre
2011. Plus précisément, Ethias concluait en décembre 2011 un partenariat en la matière
avec la société Intégrale.
Enfin, Ethias et Belfius Banque annonçaient en juillet 2012 leur intention de céder
leurs participations respectives de 40 % et 28 % dans le capital de l’intercommunale
liégeoise Ecetia Finances (anciennement SLF Finances), dont le troisième actionnaire
est Tecteo (21,3 %). Cette cession ne s’est pas concrétisée à la fin 2012.
Parallèlement, le groupe Ethias créait une nouvelle société de conseil aux collectivités,
Ethias Services.

Les activités d’Ethias

Le groupe est davantage présent dans la branche non-vie, où il entend garder une part
de marché de 14 % sur le marché belge (au quatrième rang, pratiquement à égalité
avec le Boerenbond, avec l’objectif de se développer en direction d’une clientèle
d’entreprises et en particulier de PME), tandis qu’il se situe globalement à la quatrième
place (un peu plus de 10 %) dans la branche vie, principalement par le biais de la vente
directe.
La SA Ethias, à Liège, occupait environ 1 700 personnes en 2011. Les collectivités 37
et leur personnel représentent le cœur réaffirmé des activités d’Ethias (en concurrence
notamment avec Belfius Assurances), aux côtés des particuliers et des entreprises.
Le groupe Ethias détient 67 % du capital de Network Research Belgium, à Herstal
(Hauts-Sarts), qui est depuis 1987 la filiale informatique du groupe et occupe
actuellement près de 600 personnes (un millier de personnes avec ses filiales). Parmi
les actionnaires minoritaires de NRB, on trouve diverses intercommunales, dont Tecteo.
En juillet 2010, NRB rachetait à Dexia la société Adinfo (qui gérait par l’intermédiaire
de ses filiales Cevi, Logins et Adehis l’informatique des pouvoirs locaux en Flandre et
en Wallonie), ce qui allait lui permettre de se développer en Flandre et d’étendre sa
clientèle publique. Avec la création à Bruxelles, en octobre 2011, de la société Xperthis,
elle acquérait la première place en Belgique dans la gestion informatique hospitalière
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et rachetait dans la foulée le département de gestion informatique d’hôpitaux flamands

36
« Nous voulons souscrire pour la même somme que les deux régions ensemble, et pour un maximum
de 100 millions d’euros, aux obligations émises par Ethias. Il semble que le fédéral, les régions et
le marché devraient souscrire chacun pour quelque 90 à 100 millions d’euros », déclarait le vice-
37
Premier ministre et ministre des Finances, Steven Vanackere (cf. L’Écho, 29 décembre 2011).
L’Autorité fédérale, les régions et les communautés, les corps constitués (Chambre, Sénat, assemblées
régionales et communautaires), les 10 provinces, les 582 villes et communes, des centaines de CPAS
et de sociétés de logements sociaux, des milliers d’intercommunales, parastataux, établissements
d’intérêt public, zones de police et associations diverses.

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 25

de Partezis, Xtenso (leader en Flandre de la tarification et de la facturation hospitalières)


et Polymedis (spin-off montoise dans le domaine de la gestion des dossiers médicaux).
Ces trois dernières sociétés ont été regroupées en mars 2013 au sein de la société Xperthis
Group, à Bruxelles.
Dans le domaine des investissements immobiliers, les entreprises d’assurances Ethias,
Intégrale et Ogeo Fund (fonds de pension de Tecteo) ont signé en janvier 2011 une
convention de coordination.
Dans le domaine financier, la filiale Ethias Obligations structurées, créée début 2008,
adoptait en décembre 2010 une nouvelle dénomination, Ethias Patrimoine.
Enfin, en décembre 2012, Ethias décidait la constitution d’une société dénommée
Ethias Distribution Épargne-Crédit, qui concrétise la volonté du groupe de continuer
à fournir à sa clientèle des produits de type bancaire, malgré la cession d’Ethias
Banque, dans le cadre d’un partenariat avec d’autres banques. Les produits visés se
situent en complément des activités d’assurances (prêts hypothécaires ou prêts à
la consommation), mais excluent comptes à vue et comptes d’épargne. La société
proposait ainsi, en mai 2013, aux titulaires d’un compte First (assurance branche 21)
de retirer leur épargne et de la placer à la Keytrade Bank (Crédit agricole).

2.1.4. L’État belge

L’État belge est présent dans le secteur des assurances par l’intermédiaire de Belfius
Insurance et Corona, et de la société Sepia (en association avec KBC Verzekeringen),
d’une part, et de la SA Ducroire et de la société Trade Credit Re Insurance Company,
d’autre part.

Belfius Insurance

La participation de 100 % acquise en octobre 2011 par l’État belge dans Belfius Banque,
issue du groupe Dexia, est présentée comme temporaire.
Belfius Insurance (Belfins) est la principale filiale de Belfius Banque. Cinquième
compagnie d’assurances sur le marché belge, Belfius Insurance commercialise ses
contrats d’assurances vie et non-vie par le biais du réseau de la banque (bancassurance)
ou d’agents exclusifs. Belfius Insurance occupait 940 personnes en 2011. Pour les
années à venir, Belfius Insurance s’oriente plus particulièrement vers la vente
d’assurances non-vie aux clients de Belfius Banque. En juin 2013, Belfius Insurance
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annonce par ailleurs le lancement d’un produit d’épargne destiné à financer les petites
et moyennes entreprises, combinant les statuts fiscaux des branches 21 et 23, sur
le modèle d’une initiative du même type prise par Axa Insurance.
Un deuxième canal de distribution est constitué par le réseau d’agents exclusifs
travaillant sous la marque AP Assurances, composé de 200 agences héritées du groupe
Arco et intégrées au groupe Dexia en 2001, en même temps que la banque Bacob.
Le réseau AP Assurances représente plus de la moitié des primes non-vie encaissées
par Belfius Insurance. À l’automne 2013, le groupe prévoit de mettre en œuvre un plan

CH 2182
26 LE SECTEUR DES ASSURANCES

d’assainissement du portefeuille de polices en responsabilité automobile de certains


des agents d’AP Assurances, en particulier en Wallonie (où opèrent 36 agents) et à
Bruxelles (qui compte 4 agents).
En septembre 2012, Belfius Banque cédait à Belfius Insurance la majorité des activités
de sa filiale liégeoise Elantis (les activités de crédit hypothécaire, distribué par
l’intermédiaire de courtiers), tandis qu’elle conservait le solde (crédits à la consommation
et à l’équipement des habitations).
Une autre filiale de Belfius Banque dans le domaine des assurances, Corona, se concentre
sur la distribution alternative par Internet et s’est associée pour l’assurance automobile
aux réseaux de distribution de Fiat, Suzuki, Hyundai et Daihatsu. Elle occupe près de
130 personnes.
Dans le domaine des assurances vie, en diminution, Belfius envisage une réorganisation
de l’offre en développant la bancassurance.
Enfin, Belfius Insurance détient 50 % du capital de la société Sepia, à Bruxelles, dont
elle assure la gestion, en association avec KBC Verzekeringen.
À l’étranger, la filiale de réassurances irlandaise Eurco Re devrait arrêter ses activités
38
en 2014, tandis que la filiale luxembourgeoise International Wealth Insurance (Iwi) ,
qui travaillait principalement pour la Banque internationale à Luxembourg (BIL),
cédée en décembre 2011 par Dexia à Precision Capital (famille royale du Qatar),
demeure au sein du groupe Dexia. Iwi est une compagnie d’assurances vie qui s’adresse
à des clients fortunés présents dans des pays qui ont un accord d’échange avec le Grand-
Duché de Luxembourg 39 (la Suisse, la France, la Belgique, l’Allemagne et l’Italie),
où elle opère en libre prestation de services.

La SA Ducroire

Créé en 1921, au lendemain de la Première Guerre mondiale, comme instrument public


qui assurerait essentiellement les risques politiques et permettrait de relancer les
exportations, l’Office national du Ducroire (ONDD) est une entreprise publique
autonome qui consacre la plus grande partie de ses activités à l’assurance crédit à
la grande exportation, c’est-à-dire qui couvre les risques liés aux ventes à crédit
des entreprises européennes et de leurs filiales, vers les pays à risques : pays non membres
de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et pays
ayant récemment adhéré à cette organisation.
L’Office national du Ducroire est également habilité à couvrir les risques de change,
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à intervenir dans le financement des exportations et à exercer pour le compte de l’État
belge toute mission que celui-ci lui confierait en matière technique, financière ou de
représentation.
En septembre 2004, afin de se conformer à la réglementation européenne sur la
libéralisation du secteur de l’assurance crédit, l’Office national du Ducroire a patronné
la constitution d’une filiale de droit privé, la SA Ducroire, pour ce qui concerne

38
39
Anciennement Dexia Life & Pensions.
L’Écho, 11 juin 2013.

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 27

les risques qualifiés de cessibles, d’une durée de moins de deux ans et sans garantie de
l’État belge afférents à des débiteurs établis dans un pays membre de l’OCDE. L’Office
national du Ducroire se consacre pour sa part désormais uniquement à l’assurance
des risques à plus de deux ans. La tutelle sur l’ONDD est exercée conjointement par
le ministre des Finances, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de l’Économie
et des Consommateurs.
La SA Ducroire, qui a récupéré une partie du portefeuille de l’Office national du
Ducroire, se développe actuellement sur les marchés britannique, français et allemand,
où elle dispose de succursales. En février 2011, suite à la plainte d’un concurrent,
une enquête a été ouverte par la Commission européenne en vue de savoir si la SA
Ducroire a bénéficié d’un soutien contraire aux règles européennes de concurrence.
La Commission a ordonné à l’issue de cette enquête, en mars 2013, le remboursement
de 36,6 millions d’euros versés par l’Office national du Ducroire, sur un total d’une
aide de 150 millions accordée en 2004.
En décembre 2012, un accord était conclu entre la SA Ducroire et la GIMV (société
d’investissement dans laquelle la Région flamande détient une participation de 27 %)
en vue de l’acquisition par cette dernière de 49 % du capital de la SA Ducroire.
La Commission européenne a émis en mai 2013 des réserves à propos de cet accord,
et notamment du prix payé par la GIMV, inférieur à son avis à la valeur comptable de
la société, qui bénéficie par ailleurs, de l’avis de la Commission, d’aides d’État.
La SA Ducroire possède 66 % du capital de la société tchèque Kupeg Úvĕrová Pojištovna,
qui occupe la première place dans le domaine de l’assurance crédit en République
tchèque.
L’ONDD est par ailleurs l’actionnaire majoritaire (à hauteur de 55,1 %) de la SA
Trade Credit Re Insurance Company (TCRE), à Bruxelles, aux côtés de la Compagnie
du Bois sauvage, d’ABN Amro Venturing (État néerlandais) et de l’Office du Ducroire
luxembourgeois. Cette société est implantée dans six pays (Belgique, Grand-Duché
de Luxembourg, Italie, France, Espagne et Allemagne) et opère en libre prestation de
services aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Finlande, en Autriche, en Irlande, en Suède,
en Bulgarie et au Portugal. TCRE possède par ailleurs deux filiales luxembourgeoises,
dont une chargée de la réassurance de la compagnie.

2.1.5. Le groupe P&V

La Prévoyance sociale (PS), société coopérative d’assurances, fut créée en 1907 sur
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décision du Parti ouvrier belge de 1906. Présente dès l’origine de façon privilégiée
dans le sillon industriel wallon, la PS, devenue P&V Assurances en 1993, resta implantée
majoritairement dans le sud du pays.

CH 2182
28 LE SECTEUR DES ASSURANCES

L’évolution de P&V

Les parts de coopérateur de la SC Prévoyance sociale, à Bruxelles, étaient détenues par


un grand nombre d’institutions du monde socialiste. Après la cession de ses activités
40
dans le domaine bancaire (Codep) et de l’édition, P&V détient, outre des filiales dans
le secteur des assurances, la majorité absolue ou relative des parts de coopérateurs
41
de pharmacies (Multipharma) , de sociétés de thermalisme et de logement social,
ou d’œuvres gérées par des asbl. Les bénéfices du groupe sont reversés notamment à
42
la Fondation P&V .
Après s’être développé rapidement après la guerre, pour devenir le quatrième groupe
d’assurances belge en 1980, P&V connut au cours des décennies suivantes des résultats
qui l’incitèrent à se restructurer et à réduire ses effectifs, tandis que, dans la perspective
de la mise en place du marché unique des assurances européen, une nouvelle structure
financière était mise en place, garantissant le contrôle majoritaire du groupe aux associés
« historiques » (coopératives, mutualités et syndicats). Une société holding intermédiaire,
la SA PVH (dissoute en décembre 2012, cf. infra), contrôlait les différentes sociétés
opérationnelles. Quant au capital de la société coopérative PSH, le holding faîtier,
il comprenait les associés d’origine du groupe, à savoir la Société générale coopérative,
la Maison de la solidarité, Multipharma et la Centrale des métallurgistes.
En 2001, P&V et AP Assurances (groupe Arco) décidaient de collaborer avec la création
d’une filiale commune pour la gestion des pensions extra-légales, la SA Sepia, et d’une
filiale dans le domaine informatique.
Le groupe P&V, après la cession de la banque Nagelmackers, décidait de réorganiser
sa politique de distribution, en développant le canal des courtiers indépendants, plus
rentable que celui de ses agences propres et de développer une stratégie multi-canal
et multi-marque.
En 2004, P&V signait des accords avec les assurances allemandes Ergo (groupe Munich
Re ou Münchener Rückversicherung), aux termes desquels une partie du personnel
des compagnies Le Lion belge et Piette & Partners intégrerait le groupe P&V. Au
contraire, le réseau commercial de Hamburg-Mannheimer Consulting distribuerait
des produits non-vie de P&V, sauf l’hospitalisation, la protection juridique et
les assurances individuelles accidents, qui resteraient de la compétence des filiales d’Ergo
(cf. infra, groupe Munich Re). Au total le groupe P&V augmentait son réseau de
distribution de 400 personnes.
En 2004 également, P&V reprenait les activités particulier et PME en Belgique et au
Grand-Duché de Luxembourg du groupe d’assurances suisse Zürich Financial Services
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40
Après une OPA de Codep sur la Banque Nagelmackers, cette dernière fut cédée à la Delta Lloyd Bank
en 2001. La SMAP était également candidate à ce rachat, mais les dirigeants de P&V ne retinrent pas
41
cette offre.
Premier réseau de distribution pharmaceutique belge, la société Multipharma fut constituée en 1994
par la fusion de la Maison des mutualistes, des Pharmacies populaires de Bruxelles et des Pharmacies
42
populaires liégeoises.
La Fondation P&V est une fondation d’utilité publique qui se donne pour objectif l’encouragement
à la participation citoyenne des jeunes et à leur contribution à la construction d’un monde solidaire.
La Fondation P&V a participé à la constitution du Pôle européen des fondations de l’économie
sociale, avec lequel elle met en place des projets européens.

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 29

(ce dernier conservait ses activités non-vie grandes entreprises et international). Ces
activités en Belgique furent logées au sein des sociétés Vivium et Vivium Life, auxquelles
fut également apporté le personnel de la division belge du groupe suisse, soit
400 personnes. Le groupe P&V décida de ne pas intégrer ces activités au sein de sociétés
existantes, du fait que Vivium et Vivium Life ne travaillaient pas, à la différence
de P&V, avec des intermédiaires exclusifs, mais avaient recours à des courtiers
indépendants.
La reprise des activités luxembourgeoises de Zürich Financial services plaçait par
ailleurs P&V, qui y disposait déjà d’une succursale, au quatrième rang des assureurs
luxembourgeois.
43
Au niveau européen, P&V s’est associé à différents groupements, tels qu’Euresa ,
ICMIF et Amice, qui regroupent des assureurs coopératifs et mutualistes étrangers.
En 2007, P&V, surtout présent dans les assurances non-vie, croissait encore de façon
importante avec l’acquisition des activités belges d’ING dans le courtage et les assurances
pour salariés, logées dans la société Vivium, fusionnée avec Vivium Life en septembre
2007.

Les activités de P&V

Sixième assureur sur le marché belge, P&V Assurances dispose en Belgique de quatre
compagnies d’assurances outre Vivium (la scrl P&V Assurances, Piette & Partners
Verzekeringsmaatschappij, P&V Caisse commune et Arces) et commercialise ses
produits par l’intermédiaire de quatre canaux de distribution (un réseau d’agents
exclusifs salariés, des agents indépendants, une cellule spécifique pour les institutions,
le réseau des groupes d’affinités et un réseau de courtiers) et sous des marques
différentes. En 2011, le groupe occupait près de 1 500 personnes.
P&V Assurances, à Bruxelles, est une société d’assurance vie et non-vie qui travaille
avec un réseau d’agents exclusifs. P&V Assurances possède depuis 1971 une succursale
à Strassen au Grand-Duché de Luxembourg, qui distribue des assurances par un réseau
d’agents exclusifs et par quelques courtiers (sous la marque Vivium). Pour la vente
d’assurances dommages aux particuliers via son réseau d’agents, P&V a conclu
un partenariat avec Ergo. En mars 2013, P&V Assurances a absorbé sa filiale d’assurance
directe Actel 44, dont la marque subsiste. En 2013, conformément aux vœux de la Banque
nationale de Belgique, P&V Assurances a simplifié sa structure d’actionnariat 45 et adopté
le statut de holding d’assurances 46 avec des comptes consolidés.
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43
Euresa, constituée en 1990, est présente en Italie (Unipol), en France (Macif, Maif, Matmut, IMA), au
Danemark (LB Group), en Allemagne (Devk), au Maroc (Mamda), en Espagne (Lagun Aro, Atlantis),
au Portugal (Macif Portugal), en Grèce (Syneteristiki) et en Pologne (Tuw).
44
Actel proposait ses assurances non-vie en direct par Internet, et via des réseaux de concessionnaires
45
automobiles (BMW, Chrysler, Daimler, Mitsubishi, Jeep, Saab, Renault et Mercedes).
Avec l’absorption en décembre 2012 de la société intermédiaire SA PVH par la SCRL PSH.
46
Directive 98/78/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 octobre 1998 sur la surveillance
complémentaire des entreprises d’assurance faisant partie d’un groupe d’assurance, Journal officiel,
L 330, 5 décembre 1998.

CH 2182
30 LE SECTEUR DES ASSURANCES

En mai 2013, P&V Assurances annonce la conclusion d’un accord avec la banque
néerlandaise NIBC Bank NV (qui dispose d’une succursale en Belgique) en vue de
l’octroi de prêts à long terme (7 à 10 ans) à des petites et moyennes entreprises. À cette
fin, un fonds doté d’un capital de 50 millions d’euros, géré par NIBC, a été constitué.
P&V Caisse commune est une société à caractère mutuel couvrant les accidents du
travail.
Vivium, à Bruxelles propose des assurances vie et non-vie (offre globale de produits et
services toutes branches pour une très large clientèle) par le biais d’un réseau de
courtiers indépendants. Elle dispose d’une succursale à Anvers. Suite à la renégociation
des accords avec les groupes d’assurances mutuellistes français Macif et Maif, P&V
a racheté une grande partie des actions que celles-ci détenaient dans Vivium, portant
ainsi sa participation à 81,4 %, les deux sociétés détenant encore des participations
de 2,4 %. Des discussions sont en cours en mai 2013 relativement à la participation
de 13,9 % détenue par le groupe mutualiste italien Unipol.
Piette & Partners, à Courtrai, propose des assurances non-vie par le biais d’un réseau
de 454 courtiers indépendants (offre limitée et simplifiée), essentiellement en Flandre
orientale et en Flandre occidentale. Dans la perspective des directives européennes
Solvabilité II et d’une consolidation des plus petites entités, la société Piette & Partners
est appelée à devenir un bureau de souscription géré par P&V Assurances, après avoir
transféré son portefeuille protection juridique à la société Arces.
Arces, à Namur, est une compagnie spécialisée en protection juridique travaillant en
exclusivité depuis 2012 avec tous les canaux de distribution du groupe P&V. Elle dispose
d’un siège d’exploitation à Anvers pour la gestion des dossiers néerlandophones.
Au Grand-Duché de Luxembourg, à Strassen, Euresa Life est une compagnie
d’assurances vie qui commercialise ses produits en libre prestation de services dans
différents pays européens par le biais d’un réseau de conseillers financiers indépendants
spécialisés dans la gestion de patrimoine. Après avoir cherché un repreneur pour cette
société, P&V Assurances a décidé de mettre cette société en cours d’externalisation
(run off d’affaires). Sur la cinquantaine de salariés de cette société, une partie devrait
être reprise par la succursale luxembourgeoise de P&V Assurances. Par ailleurs, P&V
dispose d’une filiale de réassurances, P&V Réassurance, dont les activités de gestion de
sinistres sont en run off depuis 1996 et qui devrait être dissoute au cours de l’année 2013.
Depuis 1994, le groupe P&V collabore avec le groupe français Inter Mutuelles Assistance
(IMA) pour des prestations d’assistance automobile et médicale à ses assurés 47. Début
2012, le groupe a renforcé son partenariat avec IMA en acquérant 50 % d’IMA
Benelux, à Liège, et 4,5 % dans IMA SA, à Niort (France). Comme P&V, le groupe
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IMA est membre d’Euresa et de l’ICMIF, des structures internationales de sociétés
coopératives et mutualistes.
P&V Assurances et plusieurs de ses filiales sont membres des asbl du groupe HDP-Arista
(par l’intermédiaire de la SA HDP & Arista Services), qui exerce ses activités dans le
domaine du secrétariat social, des assurances sociales pour travailleurs indépendants,

47
IMA est présent en France, en Belgique, en Allemagne, en Espagne, en Italie, au Portugal, au Royaume-
Uni et au Maroc.

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 31

des caisses d’allocations familiales et de la prévention et de la protection au travail.


HDP-Arista a conclu en 2012 un partenariat avec le groupe Partena.
Enfin, P&V possède des filiales immobilières (Royal Center SA 48, HSR) et surtout détient
une participation totale de 49,2 % dans Multipharma, qui regroupe 255 pharmacies et
23 parapharmacies.

2.1.6. Les autres groupes belges

Parmi les autres groupes belges, on citera le groupe Van Rompuy (Argenta), le groupe
Fédérale Assurance, le groupe familial Ramboer, la Région wallonne et le groupe AVH.

Le groupe Van Rompuy

Propriété de la famille flamande Van Rompuy, le holding Argenta Bank- en Verzekerings-


groep a été constitué à Anvers en 2001 dans la perspective de la mise sur pied d’un
groupe de bancassurance, autour des sociétés Argenta Spaarbank (Aspa) et Argenta
Assuranties. La création du groupe remonte elle-même à 1956. Le groupe est présent
surtout en Flandre.
La société Argenta Assuranties, créée à Anvers en 1974, occupe 84 personnes. Près de
la moitié de son chiffre d’affaires provient des assurances hospitalisation. En juillet 2010,
elle décidait de sous-traiter la gestion de ses sinistres dommages (automobile, incendie,
familiale, soit un effectif de 25 personnes) dans le cadre d’un accord de partenariat avec
le gestionnaire de sinistres Van Ameyde Belgium.
Argenta Assuranties possède des filiales aux Pays-Bas (Argenta Life Nederland) et au
Grand-Duché de Luxembourg (Argenta Luxemburg).

Le groupe Fédérale Assurance

La Caisse d’assurance contre les accidents du travail fut créée en 1911 par un groupe
de 13 entrepreneurs du bâtiment en vue d’indemniser les membres de leur personnel
victimes d’un accident du travail. Au fil des années, la compagnie s’ouvrit à d’autres
sociétés et au grand public pour devenir un groupe qui reste spécialisé dans les risques
de la construction, mais qui propose en outre une gamme complète d’assurances et
de produits financiers.
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Le groupe Fédérale Assurance comprend aujourd’hui quatre sociétés d’assurances :


Fédérale Assurance Vie, Fédérale Assurance IARD, Fédérale Assurance Accidents du © CRISP | Téléchargé le 14/09/2023 sur www.cairn.info (IP: 196.119.138.85)
travail et Fédérale Pensions. Le groupe occupait en 2011 quelque 590 personnes.
La Fédérale Assurance Vie, association d’assurances mutuelles sur la vie, à Bruxelles,
occupait 80 personnes en 2011. Elle possède une filiale luxembourgeoise : Fédérale
Management SA.

48
En 2012, P&V négociait la cession de sa participation dans cette société.

CH 2182
32 LE SECTEUR DES ASSURANCES

La Fédérale Assurance IARD, société coopérative d’assurances contre les accidents,


l’incendie, la responsabilité civile et les risques divers, à Bruxelles, est une filiale de
la Fédérale Assurance Vie. Elle occupe près de 360 personnes en 2011.
La Fédérale Assurance Accidents du travail, caisse commune contre les accidents du
travail, à Bruxelles, occupait près de 130 personnes en 2011.
La SA Fédérale Pensions, à Bruxelles, est également une filiale de Fédérale Assurance vie.
Le groupe Fédérale Assurance possède en outre une filiale immobilière (la SA
Immobilière fédérale de la construction) et des filiales de gestion financière (les SA
Fédérale Invest et Axxes Certificates, cette dernière détenue à 50 % en association
avec le groupe Degroof).

Le groupe Ramboer

La famille Ramboer est l’actionnaire majoritaire de la société Protect, à Bruxelles,


constituée en 1990 et spécialisée dans la couverture de la responsabilité civile des
architectes et entrepreneurs. Protect opère également aux Pays-Bas, au Grand-Duché
de Luxembourg et en France. Protect occupait près de 40 personnes en 2011.

La Région wallonne

Whestia Assurances wallonnes du logement, à Charleroi, a été constituée en 2000


à l’initiative de la Société wallonne du logement et d’Ethias. En 2005, l’actionnariat
de la société s’est élargi à la Société wallonne de crédit social et au Fonds du logement
des familles nombreuses de Wallonie. Les actionnaires actuels sont donc trois sociétés
contrôlées par la Région wallonne, à savoir la Société wallonne du crédit social et
le Fonds du logement des familles nombreuses de Wallonie (32,5 % chacune), la Société
wallonne du logement (10 %), et Ethias (25,1 %).
Les activités de Whestia concernent notamment les polices couvrant le solde restant dû
des crédits hypothécaires.

Le groupe AVH

Le groupe anversois AVH est l’actionnaire majoritaire, via le holding Finaxis, de la Bank
J. Van Breda. La société en commandite simple Unibreda, liée à cette dernière, est
l’actionnaire majoritaire de la SA Justitia, constituée en 1948 et qui a des activités
notamment dans les assurances pour salariés.
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AVH est par ailleurs associé à égalité avec le groupe agro-industriel anversois Sipef dans © CRISP | Téléchargé le 14/09/2023 sur www.cairn.info (IP: 196.119.138.85)
le capital de la société Continentale Verzekeringen (Asco), à Anvers, active notamment
dans les assurances maritimes et industrielles. Fin 2009, la société Asco Life avait été
cédée à la Société Patronale.

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LE SECTEUR DES ASSURANCES 33

Les autres groupes belges

La banque coopérative tournaisienne Banque CPH, dont le réseau compte une trentaine
d’agences dans le Hainaut et le Brabant wallon, possède depuis 2007 une filiale
d’assurances vie, la scrl CPH Life, à Tournai, suite au rachat par Axa de la société
Winterthur, avec laquelle elle avait un accord de partenariat.
Un certain nombre d’associations mutuelles ou de sociétés ont des filiales dans le secteur
des assurances, en complément à des activités de secrétariat social et de gestion de
ressources humaines : c’est le cas d’Intégrale (caisse commune d’assurances, qui occupait
plus de 70 personnes en 2011), constituée à Liège en 1925, de Xerius (Xerius Onderlinge
Verzekeringsvereniging OVV), à Anvers, de Securex (Securex Caisse d’assurance
Accidents du travail, Securex Vie et Securex Association d’assurance mutuelle, risques
divers), à Bruxelles, présente également en France et au Grand-Duché de Luxembourg,
et de Fork Capital (Patronale Life SA), à Bruxelles. Des agences de voyages se sont
associées de la même façon (Fonds de Garantie Voyages, assurances mutuelles), à
Bruxelles.
Certaines professions ont patronné la constitution d’associations mutuelles d’assurances
afin de couvrir les risques professionnels encourus par leurs membres : l’Association
mutuelle médicale d’assurances (AMMA) et Curalia, à Bruxelles, pour les médecins,
la scrl Architectes Coopérative (Ar-Co), à Bruxelles, pour les architectes et les ingénieurs,
et la scrl Assurances du Notariat, à Bruxelles.
On citera encore les entreprises d’assurances contrôlées par des groupes familiaux
actifs dans des secteurs divers : la famille Danielie (actionnaire majoritaire de
l’Alliance batelière de la Sambre belge), le groupe familial de logistique Ziegler
(Satrex) et le groupe familial Vanden Avenne, actif dans l’industrie agro-alimentaire
(Algemene Vervoerverzekeringen AM).
Enfin, l’asbl Touring Club royal de Belgique, créée en 1895 afin de promouvoir le
tourisme à vélo, a mis en place un service de dépannage en 1947, et ensuite divers
services d’assistance voyage. La société d’assurances SA ATV, à Bruxelles, filiale de
la SA Touring, a été créée en 1990.

2.2. LES GROUPES FRANÇAIS

Outre la participation du groupe BNP Paribas dans Ageas, les principaux groupes
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français présents sur le marché belge des assurances sont soit des groupes d’assurances
(Axa), soit des groupes présents surtout dans le secteur bancaire (BNP Paribas, Crédit
agricole, Crédit mutuel), soit encore des groupes de services ou industriels qui y ont
constitué une filiale d’assurances (GDF Suez, Total).

CH 2182
34 LE SECTEUR DES ASSURANCES

2.2.1. Le groupe Axa

De création récente (1983), le groupe français d’assurances Axa est formé de sociétés
anonymes entre lesquelles existent des liens financiers et d’organismes mutualistes
actionnaires directs ou indirects ou liés à Axa par des accords de gestion. Il est devenu
rapidement le premier groupe mondial du secteur. En 2006, le groupe Axa, les
Mutuelles Axa et le groupe Schneider avaient conclu un accord prévoyant le maintien
de participations réciproques minimales. Il a été mis fin à cet accord en mai 2012.

L’évolution du groupe Axa

La croissance du groupe en Belgique remonte à 1987, avec l’acquisition d’un contrôle


conjoint avec GBL sur la Royale belge vie-accidents, suivie en 1997 du rachat de la
participation de GBL, puis d’une OPA lui assurant un contrôle absolu sur la société.
49
En 2006, le groupe Axa rachetait au Crédit suisse la société de droit suisse Winterthur .
Axa faisait en même temps l’acquisition de la filiale de Winterthur spécialisée dans
l’assurance automobile, habitation et deux roues Touring Assurances, à Bruxelles.
Et en Belgique, Axa Belgium cédait notamment au groupe suisse Bâloise la filiale
luxembourgeoise Winterthur Europe Vie.
Touring Assurances a été intégrée à l’entité Axa Global Direct, qui couvre les neuf pays
dans lesquels le groupe est présent dans ce segment en Europe et en Asie.
À partir de 2006 également, Axa délocalisait des emplois vers des pays à bas salaires
(Inde, Maroc) – mais la Belgique était alors épargnée, à la différence du Royaume-Uni,
de la France, de l’Australie et du Canada – et cédait les filiales américaines de Winterthur.
En 2007, Axa faisait l’acquisition de 50 % des activités d’assurances et fonds de pension
de la Banca Monte dei Paschi di Siena. Au contraire, le groupe décidait de se retirer
du marché néerlandais.
Plus largement, au niveau du groupe, le plan stratégique d’Axa à l’horizon 2015 vise à
réallouer une partie de son capital vers les marchés émergents et à comprimer ses coûts
dans les pays matures.
Par ailleurs, depuis le début de la crise financière, le groupe Axa a développé les activités
de sa filiale Axa Private Equity (PE), spécialisée dans le capital investissement, qui a
constitué en 2012 un « fonds de fonds » permettant au groupe d’investir dans d’autres
fonds, propriété jusqu’alors de banques ou de fonds de pensions. Parallèlement, le
groupe Axa développe depuis 2012 une activité de prêts aux « mid-cap » (entreprises
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de dimension moyenne par leur capitalisation boursière) en collaboration avec les
groupes bancaires français Société générale et Crédit agricole.

49
La filiale de droit belge Winterthur avait été créée à la fin des années 1980 avec une vocation européenne,
dans la perspective de la mise en application de la libre prestation de services, notamment en matière
de risques industriels.

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 35

Les activités du groupe en Belgique

En Belgique, suite au rachat de Winterthur, une nouvelle convention sur l’emploi


pour les années 2011-2013 prévoyait, dans le cadre d’une vaste réorganisation d’Axa
en Belgique, le non-remplacement de quelque 10 % du personnel, soit environ
600 emplois équivalents temps pleins sur les trois années, ainsi que des obligations
de mobilité interne. En 2011, la société Axa Belgium, à Bruxelles, occupait environ
4 600 personnes.
En mars 2012, Axa Belgium décidait de céder ses activités d’assurances obsèques (qui
occupaient 134 personnes) au groupe néerlandais Dela, spécialisé dans l’assurance et
les services de pompes funèbres. Par ailleurs, elle absorbait ses filiales Servis Life
(assurances vie), Marina Building (société immobilière) et A.Dis (intermédiation en
assurances) 50.
À l’étranger, Axa Belgium dispose de trois succursales dont l’activité consiste dans
l’externalisation de la gestion de sinistres (run off d’affaires) : aux États-Unis
(responsabilité civile générale), aux Pays-Bas (responsabilité civile auto) et en France
(accidents et autres dommages aux biens, et responsabilité civile auto).
Axa Belgium pratique l’assurbanque en Belgique et en France pour la distribution de
contrats d’assurances vie (domaine dans lequel elle est peu présente) mais, de manière
générale, privilégie le recours aux courtiers.
Le recours à l’assurbanque passe par la filiale bancaire belge du groupe, Axa Banque
Europe, ou par un accord commercial avec le Crédit agricole depuis 2007 (cf. infra).
Axa Belgium recourt au courtage classique ou à la commercialisation des assurances
automobiles par le truchement des importateurs (Peugeot, Citroën, Toyota). Enfin,
Axa Belgium détient le portefeuille immobilier le plus important du pays.
Touring Assurances opère en direct (la société occupe 88 personnes) ou par le biais
d’un partenariat de bancassurance conclu avec le Crédit agricole depuis 2007.
Le groupe Axa possède d’autres filiales d’assurances en Belgique : Inter Partner
Assistance, l’Ardenne prévoyante, Servis et Les Assurés réunis.
Inter Partner Assistance, à Bruxelles, ancienne filiale du groupe d’assistance espagnol
Gesa, est une société d’assistance automobile, voyages et habitation, présente dans une
série de pays dans le monde, qui occupait 238 personnes en 2011.
Constituée en 1914, l’Ardenne prévoyante, à Stavelot, est spécialisée dans les assurances
vie et non-vie (IARD). À cet effet, elle a conclu des accords de partenariat avec des
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courtiers et occupe 72 personnes.
Servis, à Bruxelles, garde essentiellement des portefeuilles concessionnaires automobile
depuis la cessation en 2010 de la collaboration entre Axa et La Poste au sein des
Assurances de La Poste.

50
En juin 2013, l’association Investor Protection annonce son intention d’intenter une action en justice
pour communication lacunaire et trompeuse contre Axa Belgium relativement à son produit d’assurance
vie « Twinstar Today ». L’association estime que le risque pour les clients de perdre une partie de leur
capital si le marché est défavorable n’est pas évoqué par la société.

CH 2182
36 LE SECTEUR DES ASSURANCES

Les Assurés réunis, à Bruxelles, est une société spécialisée depuis 2009 dans la protection
juridique.
Enfin, Axa est présente sur le marché immobilier, avec une participation de 9,6 %
dans le capital de la société immobilière Befimmo (dont le premier actionnaire est AG
Insurance).

2.2.2. Les autres groupes français

Parmi les autres groupes français présents dans le secteur, on trouve les grands groupes
bancaires, d’une part, et des groupes industriels, d’autre part, qui disposent de leur
propre entreprise d’assurances vie, chargée du règlement des assurances de groupe
accordées à leur personnel.
Outre sa participation de près de 3 % dans Ageas et de 25 % + 1 action dans AG
Insurance, BNP Paribas dispose en Belgique depuis 1989 d’une filiale propre, la SA
Cardif Vie, à Bruxelles, spécialisée dans les couvertures liées aux crédits, et en particulier
les assurances solde restant dû, incapacité de travail et perte d’emploi. Cardif Vie est
une filiale de la compagnie française Cardif, spécialisée dans ce créneau.
La banque de droit belge Crédit agricole est une filiale commune du Crédit agricole
français (50 %), d’une part, et, du côté belge d’autre part, de Lanbokas et d’Agricaisse
(22,5 % chacune) et de la Fédération des caisses du Crédit agricole (5 %). Elle a absorbé
en avril 2013 la société Centea, ancienne filiale de la KBC et adopté en conséquence
une nouvelle dénomination : Crelan. Elle possède une filiale d’assurances, dénommée
depuis avril 2013 Crelan Insurance, à Bruxelles. Elle a pour objet la distribution
d’assurances liées aux crédits octroyés par Crelan. Jusqu’à fin 2011, le Crédit agricole
avait un accord de partenariat conclu en 2007 pour la distribution de ces assurances
avec Axa Belgium, par le biais de son réseau bancaire.
La SA Partners Assurances, à Bruxelles, est une filiale de la société de droit français
Groupe des assurances du Crédit mutuel, à Strasbourg. Cette société a des activités
majoritairement dans l’assurance automobile, le solde étant constitué par des assurances
multirisques habitation. Elle occupait 115 personnes en 2011.
La SA Contibel Assurances Vie (Contassur), à Bruxelles, est affiliée à Electrabel
(groupe énergétique GDF Suez), qui y détient une participation totale de 15 %.
Contassur gère les assurances de groupe du groupe GDF Suez et d’autres sociétés
du secteur du gaz et de l’électricité en Belgique. Elle possède une filiale, Contassur
Assistance Conseil, à Bruxelles, qui gère des sicavs à cet effet.
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La SA Total Pensions Belgium, à Bruxelles, est une filiale de la SA Total Petrochemicals © CRISP | Téléchargé le 14/09/2023 sur www.cairn.info (IP: 196.119.138.85)
& Refining (groupe Total). Elle ne dispose pas de personnel propre, la gestion
administrative des activités étant assurée par AG Insurance.

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LE SECTEUR DES ASSURANCES 37

2.3. LES GROUPES NÉERLANDAIS

Les principaux groupes néerlandais présents dans le secteur sont le groupe bancaire ING
et le groupe d’assurances Delta Lloyd.

2.3.1. Le groupe ING

Le groupe néerlandais ING, qui avait racheté en 1997 la banque BBL, est présent en
Belgique principalement à travers son pôle bancaire ING Belgique.

L’évolution du groupe ING

Pionnier de la bancassurance, le groupe se trouva au bord du gouffre en 2008 et ne dut


sa survie qu’à l’aide de l’État néerlandais. La Commission européenne exigea une série
de contreparties à cette injection de capital, notamment la cession des activités
d’assurances avant 2013. La mise en vente de ces activités, avec les conseils de la banque
JP Morgan, était annoncée en juillet 2011, quoique subordonnée à un partenariat
commercial entre ING Belgique et les candidats acheteurs ou à l’introduction en
bourse de ses activités d’assurances en Europe. Après l’introduction en bourse, en mai
2013, de 25 % du capital de son pôle assurances américain 51, le groupe ING annonce
une opération du même type en 2014 pour l’ensemble de ses activités d’assurances
européennes, y compris les filiales belges. Ce désengagement de son secteur européen
concernerait 50 % du capital avant 2015 et le solde avant fin 2018.
En Belgique, dans le secteur des assurances, ING Belgique avait déjà cédé en 2005
ses activités d’assurances hospitalisation à DKV et en 2007 ses activités d’assurances
commercialisées par le biais de courtiers indépendants à P&V, pour se concentrer sur
son réseau bancaire. En 2009, le groupe décidait le maintien d’activités d’assurances
au sein d’ING Belgique, mais avec une gestion séparée (ING Life Belgium et ING
Non Life Belgium, constituées en 2007, commercialisent leurs produits par le canal
de la banque, et secondairement via la banque d’épargne Record Bank). Dans ce cadre,
la disponibilité des produits d’assurances via Internet et la possibilité de transactions
en ligne sont développées.

Les activités du groupe ING en Belgique


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ING Life Belgium et ING Non-Life Belgium sont des filiales de la société de droit
néerlandais ING Continental Europe Holdings BV.
ING Life Belgium occupait 244 personnes en 2011. Ses produits d’assurances vie
comprennent les assurances décès, les couvertures invalidité liées à un crédit
hypothécaire, les assurances épargne et les assurances investissement (branche 23
notamment).

51
La cession du solde devrait s’échelonner jusqu’à fin 2016, comme pour les filiales asiatiques.

CH 2182
38 LE SECTEUR DES ASSURANCES

ING Non-Life Belgium occupait 92 personnes en 2011. Ses activités comprennent


l’assurance incendie (globale habitation), le revenu garanti, l’assurance compte espèces
et l’assurance succession.

2.3.2. Le groupe Delta Lloyd

Le groupe d’assurances néerlandais Delta Lloyd 52 a des activités majoritairement dans


l’assurance vie aux Pays-Bas. Il est présent en Belgique dans le secteur bancaire avec
la Banque Delta Lloyd et dans la gestion de patrimoine avec Delta Lloyd Asset
Management, et possède une filiale d’assurances, Delta Lloyd Life. Au total, le groupe
occupe un cinquième de ses effectifs en Belgique. Le groupe Delta Lloyd possède en
outre des filiales au Grand-Duché de Luxembourg.
Début 2008, Delta Lloyd Life avait développé ses activités belges avec la reprise des
activités de Swiss Life Belgium et de Zelia, la filiale non-vie du groupe suisse en Belgique.
Fin 2012, Delta Lloyd décidait de se concentrer sur ses activités d’assurances vie, après
la vente en décembre à Fidea (groupe américain JC Flowers) de son portefeuille
d’assurances non-vie, commercialisé sous la marque Zelia, et après avoir repris l’accord
de distribution qui liait Fidea avec Crelan (anciennement Crédit agricole) et Centea.
En 2012 également, la Banque Delta Lloyd et Delta Lloyd Life, qui s’adressent à une
clientèle aisée, décidaient d’unifier leurs marques, même si elles restent des entités
juridiques séparées avec leur propre personnel et leur stratégie.
Delta Lloyd Life, en effet, qui occupe près de 640 personnes, distribue ses produits par
le réseau de la banque et par un réseau de courtiers. Par ailleurs, Delta Lloyd Life a conclu
fin 2011 un accord commercial avec la société DKV Belgium (groupe Munich Re)
pour la commercialisation de leurs assurances pour salariés (DKV Belgium se
concentrant sur les assurances maladie et Delta Lloyd Life sur les assurances de groupe
et invalidité, le portefeuille d’assurances hospitalisation de Delta Lloyd Life étant cédé
à DKV Belgium). Enfin, les polices d’assurances assistance juridique, commercialisées
sous la marque Zelia, étaient cédées à la société DAS (groupe Munich Re).

2.3.3. Les autres groupes néerlandais

ZBG Groep est un groupe d’investisseurs néerlandais constitué en 1982, actif notamment
dans l’immobilier commercial et le crédit à la consommation. Ces dernières années,
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ZBG avait racheté en Belgique à Centea (groupe KBC), en 2003, les sociétés de crédit
Krefima et sa filiale Finmatic, les sociétés ZA Verzekeringen au groupe Allianz en 2004
et Auxifina à General Electric en 2007.

52
Le groupe d’assurances britannique Aviva a cédé en janvier 2013 le solde de sa participation dans
Delta Lloyd, coté depuis cette date aux bourses de Bruxelles et d’Amsterdam. Le groupe d’assurances
Aviva reste présent en Belgique par le biais d’une succursale, à Bruxelles, de la société de droit français
Aviva Vie, qui distribue ses produits en collaboration avec l’aisbl de droit belge Association fédérative
d’épargne et de retraite en Europe (Afer Europe +), elle-même affiliée au groupement d’intérêt
économique français Association française d’épargne et de retraite (Afer).

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 39

ZA Verzekeringen, à Anvers, est une filiale de la société de droit néerlandais Amodo


Consumer Finance BV. Elle est spécialisée dans les assurances décès et occupait
55 personnes en 2011.
Sa filiale ZA Solutions, à Anvers est spécialisée dans l’assurance caution.
Le groupe bancaire ABN Amro, propriété de l’État néerlandais, possède depuis 2002
une filiale d’assurances vie en Belgique, liée à ses opérations bancaires : ABN Amro
Life Capital Belgium, à Bruxelles. Cette société opère notamment dans le domaine
des assurances pension. Elle exerce ses activités à partir de son siège administratif de
Berchem (Anvers) et collabore avec sa société sœur luxembourgeoise ABN Amro Life
Luxembourg.

2.4. LES GROUPES ALLEMANDS

Les groupes allemands ont fortement accru leur présence en Belgique ces dernières
années, notamment avec le rachat d’AGF Belgium par le groupe Allianz.

2.4.1. Le groupe Allianz

Deuxième assureur mondial, le groupe allemand Allianz est devenu ces dernières années
l’un des principaux groupes d’assurances en Belgique, principalement dans le secteur
non-vie. Le groupe opère uniquement avec le concours de courtiers d’assurances.
En 2012, le groupe Allianz s’est donné pour objectif d’allouer entre 5 et 7 % de
son portefeuille à des prêts adossés à des actifs (crédits à des mid-cap ou crédits
d’infrastructure).
C’est en 1998 qu’Allianz rachetait le groupe français AGF. Celui-ci, outre sa participation
dans Assubel acquise en 1988, était présent en Belgique principalement à travers sa
filiale AGF Belgium et, dans le secteur bancaire, à travers la Sofibanque.
En 1998 également, Assubel fusionnait avec La Famille pour former Partena, avant d’être
intégrée en 1999 avec AGF et L’Escaut au sein de la société AGF Belgium Insurance.
Au contraire, les activités bancaires du groupe étaient cédées à ING en 2003.
Une étape suivante fut la fusion en 2004 des activités d’assurances des accidents du travail
d’Assubel et de La Famille avec celles de la société anversoise Apra, et leur sortie du
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groupe Allianz pour former le groupe Mensura (à la troisième place sur le marché
belge des assurances accidents du travail).
En 2007, AGF Belgium Insurance devenait Allianz Belgium.
Enfin, en 2012, le groupe Allianz reprenait les activités d’assurances de Mensura (les deux
groupes collaboraient déjà dans le domaine des assurances accidents du travail), ce qui
mettait fin ainsi aux négociations en vue d’une collaboration entamées en avril 2011
entre Mensura et Ethias. Mensura Assurances a été absorbée par Allianz Belgium
en décembre 2012. Les activités de Mensura se concentrent ainsi sur les services en

CH 2182
40 LE SECTEUR DES ASSURANCES

prévention au travail, en contrôle d’absentéisme et en allocations familiales, quelque


160 employés (sur un total de 800) ayant été transférés au groupe Allianz.
Le capital d’Allianz Belgium est détenu à 100 % par la société de droit néerlandais
Allianz Europe NV. Allianz Belgium occupe 975 personnes.
Le groupe Allianz est également présent en Belgique dans l’assurance crédit, avec la
Société Euler Hermes Europe (Allianz détient 68 % du capital de la société française
Euler Hermes). Les activités de retail au niveau belge avaient été arrêtées par le groupe
en 2010, tandis que la société absorbait les filiales néerlandaise, suédoise, polonaise,
tchèque, hongroise, italienne et britannique, qui devenaient des succursales de la société
belge.

2.4.2. Le groupe Munich Re

Le groupe allemand Munich Re est l’un des premiers groupes mondiaux de réassurances.
Des sociétés appartenant à l’Américain Warren E. Buffett détiennent 11,2 % du capital
de Munich Re.
Munich Re est par ailleurs l’actionnaire majoritaire du sous-groupe d’assurances Ergo
Versicherungsgruppe AG, lui-même actionnaire majoritaire des assurances allemandes
DAS Deutscher Automobil Schutz Allgemeine Rechtsschutz-Versicherungs AG
(protection juridique), DKV Deutsche Krankenversicherung (assurance hospitalisation),
ERV Europäische Reiseversicherung (assurance voyages), Vorsorge Lebensversicherung
(assurance vie, en collaboration avec Ergo) et Almeda (assistance et services de santé).
La société Ergo est présente dans une trentaine de pays, en Europe et en Asie.
Enfin Munich Re possède une branche soins de santé, dénommée Munich Health.
En Belgique, le groupe est présent à travers différentes filiales de ces sociétés. Certaines
d’entre elles furent attaquées en justice ces dernières années par l’association de défense
des droits des consommateurs Test-Achats pour leurs méthodes de vente et pour
publicité mensongère (Ergo Life, DKV).
DKV Belgium, à Bruxelles, est une filiale de la société allemande DKV Alpha
Vermögensverwaltung GmbH, à Cologne. DKV Belgium est le principal assureur
privé soins de santé individuels du pays, et à la deuxième place derrière Ethias pour
les polices collectives. DKV opère exclusivement par le biais de courtiers. La grande
majorité de ses revenus proviennent des assurances hospitalisation, le solde étant
constitué par des assurances frais ambulatoires et des assurances dépendance. En 2011,
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DKV Belgium occupait 425 personnes.
La SA Ergo Insurance, à Bruxelles, a été constituée en 1960 sous la dénomination de
Centrale Hypotheek- en Verzekeringskas. La société allemande Hamburg-Mannheimer
acquit une participation dans la société, qui scinda ses activités en 1974. Les activités
d’assurances vie furent reprises par la SA Hamburg-Mannheimer, tandis qu’en 1997,
une succursale fut créée au Grand-Duché de Luxembourg et qu’elle démarra des activités
en libre prestation de services aux Pays-Bas. Devenue une filiale de la société allemande
Ergo International AG, à Dusseldorf, Ergo Insurance fit l’acquisistion en 2007 du
portefeuille de la compagnie d’assurances Lion belge. Elle occupait 170 personnes en

CH 2182
LE SECTEUR DES ASSURANCES 41

2011, essentiellement dans l’assurance vie et secondairement dans l’assurance accidents


individuelle. En 2012, la société a décidé de ne pas poursuivre le développement de
ses activités d’assurances vie en libre prestation de services aux Pays-Bas. Outre ses agents
salariés, Ergo Insurance opère par le biais de courtiers.
La société DAS Société anonyme belge d’assurances de protection juridique, à Bruxelles,
est une filiale de la société allemande DAS Allgemeine Rechtsschutz-Versicherungs
AG, à Munich. La SA DAS, leader dans le domaine de l’assistance juridique en Belgique,
a repris en 2006 le portefeuille d’assurances y afférant du groupe Nationale Suisse.
En 2011, la SA DAS occupait 165 personnes.

2.4.3. Le groupe Talanx

Le groupe d’assurances et de réassurances allemand Talanx comprend notamment


les sociétés HDI (produits d’assurances individuelles), HDI-Gerling (assurances pour
clients industriels), Hannover Re (l’un des principaux réassureurs mondiaux), Targo
Versicherungen, PB (bancassureur en Allemagne en partenariat avec la Postbank),
Ampegagerling (services financiers).
Les origines du groupe HDI remontent à 1903. En octobre 2006, les groupes d’assurances
industrielles HDI et Gerling fusionnèrent.
En Belgique, la SA HDI-Gerling Assurances, à Bruxelles, est une filiale de la société de
droit néerlandais HDI-Gerling Verzekeringen NV.

2.5. LES GROUPES SUISSES

Deux groupes suisses disposent de filiales importantes en Belgique : le groupe Bâloise


et le groupe Nationale Suisse.

2.5.1. Le groupe Bâloise

Les origines du groupe suisse Bâloise remontent à 1863. Le groupe, qui a son siège à
Bâle, a actuellement des activités dans dix pays.
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En Belgique, le groupe Bâloise a décidé de fusionner en janvier 2013 ses filiales Nateus
Life et Nateus, absorbées par Mercator Verzekeringen, à Berchem (Anvers), devenue
Bâloise Belgium. La société, filiale de la société Bâloise SA (Luxembourg), intervient
pour plus de 5 % sur le marché belge des assurances non-vie, l’une de ses branches
d’activité principales, et pour 2 % dans l’assurance vie. Le groupe occupe environ
700 personnes en Belgique.
En 2004, le groupe avait cédé à ING sa filiale bancaire, Mercator Bank. Dans le domaine
des produits d’épargne de la branche 21, le groupe Bâloise collabore actuellement avec
la banque néerlandaise Rabobank.

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42 LE SECTEUR DES ASSURANCES

En février 2011, le groupe Bâloise avait par ailleurs racheté la société de droit néerlandais
Avéro Schadeverzekering Benelux, qui possédait une succursale à Bruxelles. Cette
société devint la NV Mercator, tandis que le fonds de pension Avéro Belgium Insurance
Pension Fund devenait le Mercator Insurance Pension Fund, avec comme objet
le financement des pensions du personnel de la succursale belge de la société de droit
néerlandais Mercator NV. Celle-ci était absorbée par Mercator Verzekeringen en
juin 2011. Depuis cette date, cette dernière opère en libre prestation de services pour
différentes activités d’assurances dommage dans une série de pays européens (Allemagne,
Autriche, Bulgarie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, France, Grèce, Hongrie,
Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal,
République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie et Slovénie).
En mars 2011, le groupe Bâloise rachetait à Ethias les sociétés Nateus et Nateus Life
(à l’exception de leurs activités aux Pays-Bas), se renforçant à l’occasion en Wallonie
et dans la branche vie.
En janvier 2012, la société Amazon Insurance, à Anvers, autre filiale du groupe
Bâloise, qui dispose d’une succursale aux Pays-Bas, avait apporté à la société anversoise
Mercator Verzekeringen ses activités d’assurances, et conservait pour sa part des
activités de distribution d’assurances.
Les sociétés Euromex et Audi, à Anvers, sont des filiales de Bâloise Belgium, spécialisées
respectivement dans les assurances non-vie et dans la protection juridique.

2.5.2. Le groupe Nationale Suisse

Le groupe Nationale Suisse, créé en 1883, était à l’origine un assureur de transports


de marchandises fluviaux et maritimes. Il a son siège à Bâle depuis 1898. Depuis 1963,
le groupe développe sa présence dans divers pays européens. Il est présent actuellement
en Suisse, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Belgique, au Liechtenstein, en Malaisie
et en Amérique latine. Il a notamment des activités importantes dans des marchés
de niche tels que l’assurance des œuvres d’art.
En Belgique, Nationale Suisse Assurances, à Bruxelles, a des activités dans les branches
vie et non-vie et occupe 115 personnes. Sa filiale Vander Haeghen & Co, à Bruxelles,
est un courtier spécialisé dans la couverture de risques spéciaux (méga-concerts,
tournages de cinéma, événements sportifs, campagnes publicitaires, etc.).
La Compagnie européenne d’assurances des marchandises et des bagages, à Bruxelles,
est une autre filiale de la Compagnie d’Assurances Nationale Suisse SA, à Bâle.
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2.6. LES GROUPES AMÉRICAINS

Trois groupes américains ont des filiales d’assurances en Belgique : JC Flowers, Cigna
et Metlife.

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LE SECTEUR DES ASSURANCES 43

2.6.1. Le groupe JC Flowers

La société américaine d’investissement dans les services financiers JC Flowers & Co a


racheté en mars 2012 la société Fidea, à Anvers, ancienne filiale de KBC Verzekeringen,
qui occupe près de 300 personnes.
Fidea propose des produits d’assurances vie et surtout non-vie, et vend des polices par
l’intermédiaire de courtiers indépendants, mais aussi à travers le réseau d’agents Crelan
(Crédit agricole), en vertu d’un accord conclu par le passé dans le cadre du groupe KBC.
Par ailleurs, Fidea a conclu en avril 2013 un accord avec Delta Lloyd Life, selon lequel
cette dernière reprend la branche vie de Fidea à partir du début de l’année, tandis qu’au
contraire Fidea reprend le portefeuille non-vie de la marque Zelia du groupe Delta Lloyd.
Fidea a ainsi accès aux canaux de distribution de Crelan, d’une part, et de Zelia, de Delta
Lloyd Life et de Delta Lloyd Bank, d’autre part.

2.6.2. Le groupe Cigna

Le groupe américain Cigna Corporation, issu de la fusion en 1982 des compagnies


d’assurances américaines INA Corporation et Connecticut General Corporation, est
spécialisé aux États-Unis dans les assurances liées à la santé. Il est en outre présent dans
une trentaine de pays.
En Belgique, Cigna Holdings Overseas Inc. possède deux filiales à Bruxelles, la SA Cigna
Life Insurance Company of Europe et la SA Cigna Europe Insurance Company.
Cigna Life Insurance Company of Europe propose des polices d’assurances santé,
d’assurances vie collectives ou individuelles, d’assurances crédit et de la réassurance
dans l’ensemble de l’Europe et du Moyen-Orient. Ses principaux portefeuilles
d’assurances sont des portefeuilles nationaux d’assurances soins de santé au Royaume-
Uni et en Espagne, ainsi que des portefeuilles d’assurances médicales s’adressant aux
expatriés. Le groupe développe par ailleurs les possibilités de distribution des produits
d’autres sociétés du groupe en Europe.
Constituée en 2001, Cigna Europe Insurance Company a reçu du groupe la partie
non-vie des activités santé, vie et accident, et la partie des produits santé vendus aux
expatriés des multinationales en Suisse et à Singapour vendus par les succursales du
groupe dans ces pays.
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2.6.3. Le groupe Metlife

Les origines du groupe d’assurances américain Metlife remontent à 1863. En 2010, dans
le contexte de la crise financière, Metlife rachetait à American International Group
(AIG) la société American Life Insurance Company (Alico) et devenait ainsi un groupe
de dimension mondiale, présent dans plus de 50 pays, et le premier assureur vie aux
États-Unis et au Mexique.

CH 2182
44 LE SECTEUR DES ASSURANCES

En Belgique, la SA Metlife Insurance, filiale de Metlife International Holdings Inc,


distribue ses produits d’assurances vie par le biais de ses agents ou de la Citibank Belgium
(rachetée par le groupe bancaire français Crédit Mutuel en mai 2012), des réseaux de
distribution alternatifs étant par ailleurs recherchés.

2.7. LES GROUPES ITALIENS : LE GROUPE GENERALI

Les origines du groupe d’assurances italien Generali, à Trieste, remontent à 1831. Fondé
par des marchands qui souhaitaient assurer leurs affaires, la société essaima rapidement
dans le monde. Présent dans 69 pays, le groupe Generali est actuellement le troisième
groupe mondial du secteur et a des activités également dans le domaine de l’assistance
et des services immobiliers et financiers. Parmi ses principaux actionnaires figure
la banque d’affaires italienne Mediobanca.
À partir de 1901, le groupe développa des activités d’assurances vie en Belgique,
auxquelles s’ajoutèrent bientôt des activités d’assurances incendie et de réassurances.
Ces dernières décennies, le groupe fit successivement l’acquisition de plusieurs
compagnies d’assurances : Concorde Minerve, Les Patrons réunis et l’Union des
assureurs, tandis qu’elle intégrait les activités belges de la filiale néerlandaise du groupe,
Les Pays-Bas 1870. Dans le domaine de l’assurance assistance voyages et dépannage
automobile, la filiale Europ Assistance, constituée en 1963, occupe une place importante
sur le marché belge.
Generali Belgium, à Bruxelles, compte comme actionnaires diverses sociétés du
groupe, dont la société italienne INA Assistalia SpA et la société de droit néerlandais
Participatiemaatschappij Graafschap Holland. Generali Belgium, qui occupe plus de
520 personnes, opère essentiellement par le biais de courtiers, dans les branches vie
et non-vie.
Europ Assistance (Belgium), à Bruxelles, est une filiale de la société de droit
luxembourgeois Europ Assistance Holding SA. Europ Assistance (Belgium), qui occupe
200 personnes, possède depuis 2008 une succursale à Luxembourg.
Enfin, on mentionnera deux sociétés à l’actionnariat international spécialisées dans
l’assurance de l’industrie nucléaire : les associations d’assurances mutuelles European
Liability Insurance for Nuclear Industry et European Mutual Association for Nuclear
Insurance, à Bruxelles.
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CH 2182
CONCLUSION

Le secteur des assurances pèse d’un poids déterminant dans l’économie en matière
de captation de l’épargne, ce qui confère aux compagnies d’assurances un rôle
correspondant dans les opérations de prêts ou d’investissements de grande envergure,
notamment vis-à-vis de l’État belge (obligations d’État) ou des particuliers (prêts
hypothécaires).
Les groupes d’assurances sont soumis à des contraintes spécifiques concernant le
placement, souvent à long terme, des primes versées par leur clientèle. Ils ont été
moins concernés que les banques par des investissements aventureux lors du
déclenchement de la crise financière en 2008.
Au cours des dernières années, certains groupes d’assurances présents en Belgique ont
toutefois été affectés, notamment du fait de leurs liens avec des groupes bancaires.
C’est le cas du groupe belge Ethias, actionnaire de Dexia. Parallèlement, d’autres groupes
ont pu accroître leur poids sur le marché belge : c’est le cas de P&V et surtout
des groupes allemand Allianz ou suisse Bâloise.
De façon générale, on assiste, en effet, à une poursuite de l’internationalisation du
secteur, bien que moins massive que dans le secteur bancaire, les grands groupes
d’assurances internationaux, et notamment européens, trouvant sur le marché belge
la possibilité de placer de nouveaux produits.
Plusieurs groupes bancaires ont par ailleurs des filiales belges d’assurances, comme
le Boerenbond (KBC) ou le groupe néerlandais ING, dans le cadre d’une stratégie
de bancassurance. Les problèmes rencontrés par ce dernier groupe ont eu pour
conséquence la réduction du périmètre du groupe exigée par la Commission européenne
en échange des aides octroyées, débouchant sur la cession des filiales belges. Au contraire,
le groupe KBC, sommé également par la Commission européenne d’effectuer des
cessions, a choisi de conserver son secteur assurances.
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Les stratégies de bancassurance ou d’assurbanque ne semblent pas remises en cause
dans l’ensemble (KBC, Ethias, Belfius, Axa, Delta Lloyd, BNP Paribas, Crédit agricole,
Crédit mutuel notamment).
Par ailleurs, le développement d’Internet a, comme dans le secteur bancaire, des
conséquences sur la structure du secteur des assurances, avec un développement de
la vente en direct et de l’intervention des entreprises opérant en libre prestation
de services, ainsi que sur la déclaration des sinistres.

CH 2182
46 LE SECTEUR DES ASSURANCES

Dans le contexte actuel de taux d’intérêts faibles, la rentabilisation de la branche vie en


particulier est rendue plus difficile qu’auparavant et débouche soit sur une hausse des
primes, soit sur la réorientation de certains assureurs vers des produits plus risqués
ou encore des produits reportant les risques sur les clients (produits hybrides,
branche 23), soit encore sur un mouvement de concentration du secteur.
Suite aux demandes des assureurs de baisser le taux légal garanti en assurance de groupe,
des points de vue opposés sont adoptés par les interlocuteurs sociaux, mettant en cause
la loi du 28 avril 2003 relative aux pensions complémentaires et au régime fiscal
53
de celles-ci , en vigueur actuellement. Par ailleurs, le ministre de l’Économie et des
Consommateurs, Johan Vande Lanotte, décidait en octobre 2012 de s’opposer à
la proposition émise par la Banque nationale de Belgique – qui consistait à abaisser
le taux de référence pour les opérations d’assurance vie de longue durée (plus de 8 ans)
à 2 % à partir du 1er janvier 2013 – et de maintenir le taux de 3,75 %, en vigueur
depuis 1999. Le premier aspect constitue un enjeu opposant compagnies d’assurances
et employeurs ; le second constitue un enjeu opposant, plus largement, les compagnies
d’assurances et leur clientèle.
La mise en place de nouvelles normes réglementaires (exigences en capital et liquidité
de Bâle III pour les banques et exigences en capital de Solvabilité II pour les compagnies
d’assurances) conditionnent les politiques d’investissement et de placement de ces
deux catégories d’institutions financières. Suite à la réduction de leurs investissements
en dettes souveraines d’un certain nombre de pays, plusieurs groupes d’assurances
développent leur offre de crédits immobiliers, aux entreprises ou d’infrastructures,
seuls ou le plus souvent en partenariat avec des groupes bancaires, qui ont une
expérience de ces activités et une proximité avec la clientèle que les assureurs n’ont pas
nécessairement. C’est le cas du partenariat conclu par le groupe Ageas avec le français
Natixis.
Enfin, deux autres axes de développement des investissements des assureurs sont les
obligations d’entreprises et le marché immobilier.
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53
Loi du 28 avril 2003 relative aux pensions complémentaires et au régime fiscal de celles-ci et de certains
avantages complémentaires en matière de sécurité sociale, Moniteur belge, 15 mai 2003.

CH 2182
Derniers numéros parus
2180-2181 Le financement des entités fédérées dans l’accord de réformes
institutionnelles du 11 octobre 2011
Benoît Bayenet et Giuseppe Pagano
2179 Les fédérations sportives
Thierry Zintz et Mathieu Winand
2177-2178 Vingt ans de politique portuaire à Bruxelles (1993-2012)
I. Le contexte et les prémices
Geneviève Origer
2176 La régulation des ondes GSM
Caroline Deblander et Nathalie Schiffino
2174-2175 Grèves et conflictualité sociale en 2012
II. Secteur public et questions européennes
Iannis Gracos
2172-2173 Grèves et conflictualité sociale en 2012
I. Grève générale et secteur privé
Iannis Gracos
2171 Le processus d’adhésion de l’Islande à l’Union européenne
Nicolas Stéfanski
2170 L’harmonisation des délais de préavis
Pauline Knaepen
2168-2169 La négociation sectorielle dans l’enseignement
Sylvie Kwaschin
2166-2167 Le régime des mandats dans l’administration wallonne
Maxime Petit Jean
2164-2165 La politique commerciale européenne et les pays en développement
Inès Trépant
2162-2163 La démographie des communes belges de 1980 à 2010
Jean-Pierre Grimmeau, Jean-Michel Decroly et Isaline Wertz

CENTRE DE RECHERCHE ET D’INFORMATION


SOCIO-POLITIQUES
Fondateur : Jules Gérard-Libois
Président : Vincent de Coorebyter
Équipe de recherche :
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Étienne Arcq, Pierre Blaise (secrétaire général), Fabienne Collard, Vincent de Coorebyter
(directeur général), Jean Faniel (directeur général adjoint), Christophe Goethals
(coordinateur du secteur Économie), Cédric Istasse, Anne Vincent, Marcus Wunderle
Conseil d’administration :
Louise-Marie Bataille, Jacques Brassinne de La Buissière (vice-président honoraire),
Vincent de Coorebyter (président), Francis Delpérée, Hugues Dumont, Éric Geerkens,
José Gotovitch, Nadine Gouzée, Serge Govaert, Laura Iker, Patrick Lefèvre,
Roland Michel (administrateur délégué), Michel Molitor (vice-président), Solveig Pahud,
Pierre Reman, Robert Tollet (vice-président), Els Witte, Paul Wynants

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