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La cour d’assises
Céline Laronde-Clérac
Dans Plein Droit 2019 (2e éd.), pages 147 à 153
Éditions Ellipses
ISBN 9782340035126
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répressives
Les juridictions
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Fiche 21
La cour d’assises
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justice, art. 63 (expérimentation d’une cour criminelle)
–– Cons. const., 21 juill. 2017, n° 2017-645 QPC (constitutionnalité du huis clos)
–– Cons. const., 2 mars 2018, n° 2017-694 QPC (nécessité pour la cour d’assises de motiver
la peine qu’elle prononce)
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conseillers de la cour d’appel
ou parmi les présidents, vice-présidents
ou juges du TGI du lieu Situations d’incapacité : art. 256 CPP
de la tenue des assises Situations d’incompatibilité : art. 257 CPP
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III. La procédure devant la cour d’assises
Fiche 21
La procédure devant la cour d’assises est publique (exception du huis clos : CPP,
art. 306), orale et contradictoire. L’accusé a l’obligation de comparaître. S’il est
absent sans excuse valable à l’ouverture de l’audience, il est jugé par défaut (CPP,
art. 379-2 et s.). Après une phase préparatoire (CPP, art. 269 à 287), les débats sont
ouverts puis clos. La cour et le jury délibèrent seuls sur la culpabilité (CPP, art. 349)
puis la peine (CPP, art. 362). La cour d’assises se prononce sur l’action publique et
sur l’action civile.
Des modifications ont été apportées à la procédure d’assises sous l’influence
de la jurisprudence de la CEDH et du Conseil constitutionnel :
– la motivation des arrêts d’assises ; motivation portant sur la culpabilité et sur
la peine ;
– l’appel des décisions de la cour d’assises devant la cour d’assises d’appel
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composée alors de la cour proprement dite et d’un jury de neuf jurés ;
– le remplacement de la procédure de contumace par celle du défaut criminel
plus respectueuse des droits de la défense.
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Les indispensables
• La cour d’assises est la juridiction de droit commun du premier degré
compétente pour juger les crimes.
• La cour d’assises est une juridiction non permanente.
• La cour d’assises a plénitude de juridiction.
• La composition de la cour d’assises est originale.
• Elle comprend la cour proprement dite composée de trois magistrats
professionnels et le jury composé de six jurés citoyens. Afin d’accélérer
le jugement de certains crimes, l’expérimentation d’une cour criminelle,
sans jury populaire, est menée à compter de 2019.
• La procédure devant la cour d’assises est publique, orale et contra-
dictoire.
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• L’accusé est tenu de comparaître. Sinon, il est jugé par défaut.
• La procédure comprend plusieurs phases : phase préparatoire,
ouverture des débats, débats, clôture des débats, délibérations, arrêt.
• Les décisions de la cour d’assises peuvent faire l’objet d’un appel
devant une cour d’assises d’appel.
• Les arrêts de la cour d’assises doivent être motivés.
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Cas pratique
Cour d’assises
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– un assesseur, conseiller de la cour d’appel ;
– un assesseur, magistrat du TGI du lieu de la tenue des assises où il exerce des
fonctions de vice-procureur de la République. En cette qualité, il a fait un acte
de poursuite contre la personne mise en accusation devant la cour d’assises.
Parmi les personnes tirées au sort pour figurer sur la liste de session :
– Sophie, 22 ans ;
– Pascal, chef d’entreprise et conseiller prud’homme ;
– Armand, professeur des Universités ;
– Victorine, 35 ans, sous curatelle ;
– Annie, 90 ans, grabataire ;
– Vincent, fonctionnaire de police.
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Corrigé
La cour proprement dite comprend : le président et les assesseurs (CPP, art. 243).
Le président est soit un président de chambre, soit un conseiller de la cour d’appel.
En l’espèce, il est indiqué que le président est conseiller de la cour d’appel. Les
assesseurs sont choisis soit parmi les conseillers de la cour d’appel, soit parmi les
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présidents, vice-présidents ou juges du TGI du lieu de la tenue des assises (CPP,
art. 249). En l’espèce, le premier assesseur est conseiller de la cour d’appel et le
second est un magistrat du TGI du lieu de la tenue des assises.
L’article 253 du CPP interdit de faire partie de la cour en qualité d’assesseur aux
magistrats qui, dans l’affaire soumise à la cour d’assises, ont soit fait un acte de
poursuite ou d’instruction, soit participé à l’arrêt de mise en accusation ou à une
décision sur le fond relative à la culpabilité de l’accusé. En l’espèce, il est indiqué
que le second assesseur, magistrat du TGI du lieu de la tenue des assises y exerce
des fonctions de vice-procureur de la République et, qu’en cette qualité, il a fait
un acte de poursuite contre la personne renvoyée devant la cour d’assises dont il
doit faire partie. S’il venait effectivement à siéger, l’arrêt de la cour d’assises serait
frappé de nullité (Cass. crim., 26 mai 1981, n° 81-91.488). Il convient d’utiliser la
procédure de récusation (CPP, art. 668).
Le jury est composé de citoyens. L’article 266 du CPP prévoit que trente jours au
moins avant l’ouverture des assises, le premier président de la cour d’appel tire
au sort, en audience publique, sur la liste annuelle (établie selon les modalités des
articles 260 et s. du CPP), les noms de 35 jurés qui forment la liste de session. C’est
au sein de cette liste que seront tirés au sort les six jurés qui composeront le jury
de jugement (CPP, art. 296).
Les articles 255 à 258-2 du CPP fixent les conditions d’aptitude pour remplir les
fonctions de juré, précisent les situations d’incapacité et énoncent les situations
d’incompatibilité. Si, parmi les noms tirés au sort pour la liste de session, figurent
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ceux d’une ou plusieurs personnes qui se révéleraient ne pas remplir les conditions
Fiche 21
d’aptitude, ces noms sont immédiatement remplacés sur la liste de session par
les noms d’un ou de plusieurs jurés désignés par le sort (CPP, art. 266).
L’article 255 du CPP pose une condition d’âge. Peuvent seuls remplir les fonctions
de juré, les citoyens âgés de plus de 23 ans. Sophie n’ayant que 22 ans, elle doit
être remplacée sur la liste de session.
L’article 257 du CPP énonce un certain nombre d’incompatibilités entre les
fonctions de jurés et certaines fonctions. Les fonctions de jurés sont incompatibles
avec les fonctions de conseiller prud’homme (2° in fine du texte). Pascal, chef
d’entreprise et conseiller prud’homme doit être remplacé sur la liste de session.
Parmi les fonctions ou fonctionnaires énumérés par l’article 257 du CPP ne
figurent pas les professeurs des Universités. Armand, professeur des Universités,
peut remplir les fonctions de juré.
L’article 256 du CPP prévoit un certain nombre de situations d’incapacité. Ainsi,
sont incapables d’être jurés les majeurs sous sauvegarde de justice, les majeurs
en tutelle et les majeurs en curatelle (8° du texte). Victorine, 35 ans, sous curatelle,
doit être remplacée sur la liste de session.
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Si le CPP fixe un âge minimum, il ne prévoit pas d’âge au-delà duquel il n’est plus
possible de remplir les fonctions de jurés. Cependant, l’article 258 du CPP permet
de dispenser des fonctions de jurés les personnes âgées de plus de 70 ans. Elles
doivent en faire la demande à la commission qui dresse la liste annuelle (CPP,
art. 262). En outre, cette commission peut dispenser des fonctions de jurés les
personnes qui invoquent un motif grave. Annie, âgée de 90 ans, est grabataire.
Son état ne lui permettant pas de se déplacer, elle obtiendra une dispense.
Parmi les autres fonctions incompatibles avec celle de juré, l’article 257 4° du
CPP vise les fonctionnaires des services de police en activité de service. Ainsi,
si Vincent, fonctionnaire de police, est en activité de service, il ne peut être juré
et doit être remplacé sur la liste de session.
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