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Annick Louis
© Éditions de Minuit | Téléchargé le 02/10/2020 sur www.cairn.info via Université de Reims Champagne-Ardennes (IP: 194.57.104.102)
2020/8 n° 879-880 | pages 756 à 767
ISSN 0011-1600
ISBN 9782707346483
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-critique-2020-8-page-756.htm
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Est-il possible de concilier, dans le cadre de la recherche
en littérature, un ensemble d’objets provenant des archives
et un choix d’autres objets procédant de fictions ? Un tel geste
nous met, en tout cas, face à de nouveaux enjeux théoriques
et analytiques.
Il faudrait partir de ce que les archives ne contiennent
pas, de ce que nous ne savons pas sur la foule de « per-
sonnages » dont il ne reste souvent qu’un fragment écrit ; ces
êtres qui peuplent les archives peuvent donner lieu à des
fictions (comme dans le cas, bien connu, du Martin Guerre
de Nathalie Zemon Davis 1), ou devenir objet d’étude des
sciences humaines et sociales – et donc être cités, racontés,
ou répertoriés de diverses façons. Arlette Farge et Philippe
Artières se sont, eux aussi, penchés sur cette question et ils
ont signalé que notre imagination scientifique se projette à la
fois sur le contenu des archives et sur tout ce qu’elles n’ont
pas conservé – les rebuts, les restes, les « poubelles 2 ». La
complétude illusoire des archives s’opposerait ainsi à l’in-
complétude de chaque objet conservé et à son manque de
contextualisation. Or on peut se demander, s’agissant de tels
fragments sans suite ni continuité, ce qu’il y a dans ces « voix
écrites » qui nous incite, nous chercheurs, à les conserver, à
les citer, même lorsque ce n’est pas nécessaire, dans l’écono-
mie de nos travaux.
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en 1822 à Neubukow et mort à Naples en 1890, ont essen-
tiellement travaillé sur les lettres échangées avec des per-
sonnages célèbres : Ernest Renan, Charles-Ernest Beulé,
John Lubbok et d’autres. Dans cette très vaste correspon-
dance 3, les lettres adressées à, ou venant de, « petites gens »,
les « gens ordinaires », ont plus rarement été consultées. En
outre, les langues utilisées sont nombreuses (l’anglais, l’alle-
mand, le russe, le français, le süterlin, l’espagnol, le turc, le
grec ancien et le katharevoussa, le portugais) et elle a sur-
tout été dépouillée par des chercheurs anglophones, raison
pour laquelle certaines zones restent inexplorées, en parti-
culier les lettres écrites en français. Or Schliemann s’installe
à Paris en 1866 pour s’y former aux disciplines qui lui per-
mettront de passer d’une vie de commerçant à une existence
consacrée entièrement au savoir – et de devenir l’archéologue
le plus célèbre sans doute de tous les temps. Il a plus de qua-
rante ans. Il a fait trois fois fortune – en Russie, en Californie
et pendant la Guerre de Crimée – et jamais faillite. Un de ses
premiers pas dans son nouvel univers est la publication en
1869 de l’ouvrage Ithaque, le Péloponnèse et Troie, dont la
préface offre la première version publique de son autobiogra-
phie. Il y raconte la célèbre scène de l’enfant que les récits de
la guerre de Troie font rêver d’archéologie :
Lorsque, à Kalkhorst, village du Mecklembourg-Schwerin, à l’âge
de dix ans, je présentai à mon père, comme étrennes pour la fête de
Noël 1832, un récit, en mauvais latin, des principaux événements
de la guerre de Troie, et des aventures d’Ulysse et d’Agamemnon,
j’étais loin de penser que, trente-six ans plus tard, j’offrirais au
public un livre sur le même sujet, après avoir eu le bonheur de voir
de mes propres yeux le théâtre de cette guerre et la patrie des héros
dont Homère a immortalisé les noms.
Dès que j’avais su parler, mon père m’avait raconté les grands
exploits des héros homériques ; j’aimais ces récits ; ils me char-
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un goût extrême, je conservais toujours pour les gloires de l’anti-
quité le même amour que j’avais eu dans ma première enfance 4.
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mon avenir, et en espérant ainsi,
Je soussigne, Monsieur, avec le plus grand respect pour Vous / Otto
Benecke, stud. Phil. Göttingen, 1 jan. 1870, Paulinerstrasse 14 5.
Monsieur,
J’ai lu avec plaisir votre lettre du 1er, d’abord parce qu’elle est bien
écrite et ensuite parce que vous y manifestez le vif désir de vous
perfectionner dans les sciences à l’étranger et surtout à Paris.
Certainement Paris est la ville par excellence pour les études ; on
trouve ici tous les aménagements et toutes les facilités possible.
Mais je [plusieurs mots illisibles] on devine [plusieurs mots illi-
sibles] difficulté de survivre à Paris, les places du gouvernement
réservées aux français, places d’instituteurs difficiles, et en outre
ne laissent pas le temps d’aller en cours à l’Université.
Je regrette vivement, Monsieur, ...ne pourrais vous donner de meil-
leures informations et je vous prie d’agréer l’expression de mes
sentiments distingués 6.
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dans les carrières universitaires, question bientôt exacer-
bée par la guerre franco-prussienne. Mais surtout, sa lettre
énonce clairement que suivre des cours et assister aux
séances des sociétés savantes sont des luxes de bourgeois ou
de rentier : le savoir est un bien intellectuel. Si la formation
est gratuite à Paris – avantage qui ne lui échappe pas –, elle
demande néanmoins du temps et une apparence (vestimen-
taire notamment) appropriée 7.
Retenons en tout cas que si l’on a parfois écrit à
Schliemann pour solliciter une aide financière, on l’a fait
généralement pour être guidé vers ou dans le monde du
savoir ; et que Schliemann a non seulement répondu à ces
lettres, mais qu’il les a conservées. On peut penser que c’est
parce qu’il tenait à ce rôle exemplaire construit par ses récits
autobiographiques. Mais l’existence de cette archive autorise
une autre interprétation : on peut aussi faire l’hypothèse que
ces lettres de « gens ordinaires » ont contribué à la construc-
tion de l’autobiographie, c’est-à-dire de l’exceptionnalité du
cas Schliemann. L’empreinte des lettres sur la deuxième
version de son récit de vie, donnée dans Ilios 8 en 1885, est
évidente ; mais elles jouent sans doute un rôle dès la pre-
mière version, dans Ithaque. C’est ce qu’induit à penser, par
exemple, la lettre d’un certain A. Bertrand, ancien avocat
devenu notaire à Paris, qui gère les affaires d’une connais-
sance de Schliemann, M. Mordan, depuis sept ans. Ancien
élève du collège Louis-Le-Grand, il lui écrit le 15 mars 1867
pour se proposer en tant que gérant, après avoir évoqué sa
vie, son veuvage, sa relation avec sa fille, et le fait qu’il a aban-
donné le droit pour mener une vie d’« ermite » : « J’ai pris un
modeste et simple asile, écrit-il, place la Bourse 6, qui me
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atteinte en déméritant [...] de la personne qui me donnerait la
confiance et en me rendant l’inférieur et le dépendant des com-
plices de mauvaises actions. D’un autre côté, vous pouvez comp-
ter sur tous mes soins, mon dévouement, l’activité et l’intelligence
que comporte la gestion d’affaires importantes, et, j’ose l’espérer,
sur un résultat satisfaisant. J’ai en outre reçu une très bonne ins-
truction dont j’ai profité dans mon temps, mais que les affaires
m’ont fait négliger et non oublier ; et comme vous m’avez paru
fort instruit, comme Ulysse ayant beaucoup voyagé, ayant vu
beaucoup d’hommes et beaucoup de choses (je vous souhaite
pour votre bonheur que vous ayez vu et vous voyiez beaucoup de
femmes – pardonnez-moi cette innocente digression). Je me ferai
un véritable plaisir dans votre société et votre conversation de
revoir mes anciennes connaissances (Homère, Virgile, Horace),
d’en faire de nouvelles, et d’écouter le récit de vos lectures, de
vos impressions, de vos voyages pour lesquels je partage bien
votre goût ! Vous ne pourrez avoir d’auditeur plus sensible et plus
heureux.
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sommes le plus souvent dans l’impossibilité de contextualiser
– de comprendre –, auxquels nous essayons d’attribuer un
sens à partir d’une étude qui concerne quelqu’un d’autre ou
une question sociale, et qui pourraient aussi donner lieu à
des fictions ?
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pour diverses raisons ; il est autodidacte et se définit lui-
même comme « self-taught » ; il rêve de savoir et réussit par
moments à s’imposer la discipline nécessaire pour atteindre
son objectif. Mais Jude est confronté à deux obstacles
essentiels, qui empêchent son rêve de se réaliser – et que
Schliemann n’a pas eu à affronter : d’une part, les femmes et
la fondation d’une famille le détournent de son objectif en le
plaçant dans la nécessité de gagner sa vie ; d’autre part, les
études supérieures sont onéreuses en Angleterre, alors que,
on l’a dit, les institutions équivalentes ouvrent gratuitement
leurs portes aux auditeurs libres en France. Certes, Jude
– devenu tailleur de pierre – impressionne ses camarades de
travail par son savoir ; mais il ne parviendra jamais à obte-
nir l’aide d’un scholar. Ayant écrit à divers savants, il reçoit
une seule réponse à ses sollicitations, une courte lettre écrite
par un professeur de « Biblioll College », qui lui conseille de
renoncer à ses rêves et de rester tailleur de pierre :
Collège de Biblioll
Monsieur, j’ai lu votre lettre avec intérêt, et jugeant, d’après votre
propre description de vous-même, que vous devez être un artisan,
je me permets de dire que vous aurez une meilleure chance de suc-
cès dans votre vie si vous restez dans votre sphère et si vous vous
en tenez à votre métier, qu’en vous engageant dans une autre voie.
Tel est l’avis que je vous donne.
T. Tetuphenay
À M. J. Fowley, Tailleur de pierre 13
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de ne pas changer de profession, affirmant la légitimité d’un
modèle social où la circulation est impossible. Ses métiers
successifs relient Jude au monde de la connaissance sur un
plan strictement matériel – gâteaux en forme de cathédrales
ou de collèges, quand il est pâtissier, puis inscriptions sur
pierre –, mais ces tâches purement manuelles restent incon-
ciliables avec l’apprentissage du métier de scholar : les deux
parcours ne communiquent pas. Jude en viendra à parler
d’une haine des scholars et de l’hostilité de lieux comme
Christminster envers les autodidactes comme lui. Il conclura
que ce qu’il a tenté de faire ne peut être accompli avec suc-
cès par un seul homme, mais le sera peut-être sur plusieurs
générations : lui-même restera plutôt comme l’exemple de
ce qu’il ne faut pas faire. Le « rêve », élément essentiel de
l’autobiographie de Schliemann, prend ainsi dans le roman
de Thomas Hardy deux sens opposés : celui de projet, dans
les moments où le personnage se concentre sur son envie de
devenir savant ; puis, celui de quelque chose d’impossible et
d’irréalisable ; alors que, chez Schliemann, le rêve est un pas-
sage : il sert de passerelle entre l’enfance privée d’éducation,
le monde du commerce et le monde savant 14.
Si l’autobiographie de Schliemann n’est pas la seule
source qui ait été signalée du roman de Thomas Hardy, reste
que Jude The Obscure est souvent invoqué pour caractériser
un phénomène d’époque exemplairement illustré par la réus-
site de l’archéologue : les aspirations des nouvelles classes
moyennes à une éducation supérieure et à des emplois
en accord avec leur formation et avec les connaissances
acquises, à l’université ou hors de l’université. Le phénomène
prend des aspects distincts en France et en Angleterre, pour
les raisons qu’on a dites, mais il existe des deux côtés de la
Manche. Le modèle positif offert par Schliemann incarne ces
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degré d’éducation et de compétence. Vraisemblable et uto-
pique à la fois, l’autobiographie de Schliemann déplace les
frontières du possible, à une époque où c’est le vœu de beau-
coup. Et ce sont les lettres des « gens ordinaires » – documen-
taires ou fictionnelles – qui nous le montrent. En ce sens,
même si (comme on a pu le prouver) la plupart de ses épi-
sodes sont inventés et qu’on ne saurait donc la doter d’un
statut référentiel, l’autobiographie de Schliemann, qui a été
lue comme un véritable récit de vie pendant au moins cent
ans, ne peut pas non plus se ramener à une « fiction ». Et si
les lettres, réelles ou fictionnelles, que l’on vient de citer nous
interpellent encore aujourd’hui, c’est sans doute parce que
nous avons l’impression de vivre, dans le monde universi-
taire, une situation qui fait écho à celles d’Otto Benecke ou
du héros de Jude The Obscure : un moment où les aspira-
tions (légitimes) et la formation d’un nombre important de
personnes se projettent vers un monde savant dont l’espace,
lui, semble rétrécir.
Croisements d’archives
Revenons à la question initiale : quel rôle joue, dans notre
approche des textes, leur différence de statut ? Et quelles
perspectives ouvre la « mise en corpus » de ce que Daniel
Fabre appelait des « écritures ordinaires 15 » et des fictions ?
La possibilité de constituer des corpus composés d’ob-
jets appartenant à des catégories différentes – document
d’archives, fictions – relève de ce que j’appelle « une exten-
sion des frontières de la discipline littéraire » : elle donne lieu
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part des croisements entre ces textes, même si les contraintes
de l’exposition nous obligent à présenter chacun des cas de
façon successive. Cela signifie également que nous ne consi-
dérons pas les archives comme un ensemble de « sources »,
ni comme un dépôt de documents permettant une contex-
tualisation de la littérature 16 : il faut travailler sans aplatir ni
effacer les différents statuts de ces textes, tout en soulignant
leur portée idéologique.
Cette pratique du croisement pose une autre question :
celle de l’opposition entre textes imprimés, édités, textes qui
circulent, et manuscrits non publiés, conservés aux archives,
marqués par l’absence de circulation. Le lien de continuité
entre eux – et que tendent à établir nos travaux – permet de
penser l’inquiétante proximité entre la réponse de Schliemann
à Otto Benecke et celle qui est envoyée à Jude dans le roman.
Certes, l’autobiographie de l’archéologue, dans laquelle on
trouve des échos de cette correspondance, est publiée, mais
non pas la correspondance.
Le croisement nous incite aussi à réfléchir aux émotions
narratives et aux émotions archivistiques ; si les études litté-
raires opèrent actuellement un retour vers une valorisation
de l’affectivité suscitée par la littérature de fiction, nous pou-
vons également poser la question des affects dans le cadre
des sciences humaines et sociales, et nous interroger sur la
productivité de ceux qui sont nés dans les archives ainsi que
sur la place et le mode d’inscription des affects dans nos tra-
vaux de recherche.
Néanmoins, la question essentielle reste le rôle que joue
la différence de statut de ces objets dans la composition épis-
témique de nos travaux, dès lors qu’on écarte toute tentation
de les étudier sans prendre en compte leur contexte et leurs
traits spécifiques. Il faudrait envisager la possibilité de pro-
16. A. Louis, « Ce que l’enquête fait aux études littéraires : à propos
de l’interdisciplinarité », Fabula / Les colloques, Littérature et histoire en
débats ; voir en ligne : http://www.fabula.org/colloques/document2097.
php. 2013.
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Les écritures et les épisodes cités semblent, curieusement,
affirmer les mêmes principes, même si Thomas Hardy n’a pas
pu avoir accès à la correspondance privée de Schliemann :
la réponse faite à Otto Benecke, comme la réponse fiction-
nelle du scholar de Biblioll à Jude, affirme qu’il est difficile,
voire impossible, pour un jeune homme sans fortune per-
sonnelle, d’accéder à une carrière savante. Et pourtant le
troisième texte que nous avons évoqué, l’autobiographie de
Schliemann, qui ne relève ni de la fiction ni du document,
et que Thomas Hardy a certainement connu, propose une
autre réponse : il contredit cette vision négative et affirme
un modèle où la volonté peut l’emporter sur les circons-
tances extérieures. Ainsi, documents et fictions proposent
des traitements de questions sociales qui peuvent différer,
tout comme nous orienter parfois vers les mêmes conclu-
sions ; néanmoins, les enjeux dans lesquels s’inscrivent ces
écritures relèvent de statuts différents, ce qui, dans ce cas,
nous amène à souligner la façon dont, paradoxalement, les
écritures privées exposent les sujets et leurs désirs au-delà
des contraintes imposées par les modes de récit choisis et
par le cadre institutionnel ou social de leur production et
publication.
Annick LOUIS