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Les fédérations sportives

Thierry Zintz, Mathieu Winand


Dans Courrier hebdomadaire du CRISP 2013/14 (n° 2179), pages 5 à 52
Éditions CRISP
ISSN 0008-9664
DOI 10.3917/cris.2179.0005
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Courrier hebdomadaire
n° 2179 • 2013

Les fédérations sportives

Thierry Zintz
Mathieu Winand
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Tous droits de traduction, d’adaptation ou de reproduction par tous procédés,


y compris la photographie et le microfilm, réservés pour tous pays.
ISSN 0008 9664
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION 5

1. CADRE SPORTIF INTERNATIONAL 6


1.1. Le mouvement olympique 8
1.2. Les fédérations sportives internationales 9
1.3. L’UNESCO et l’OMS 10
1.4. Les instances régulatrices du sport international 11
1.5. La politique sportive européenne 13
1.6. Les systèmes sportifs nationaux 16

2. CADRE SPORTIF NATIONAL 17


2.1. Le sport dans l’architecture institutionnelle belge 17
2.1.1. La communautarisation des matières sportives 17
2.1.2. Le Comité olympique et interfédéral belge (COIB) 20
2.1.3. Le développement du cadre sportif communautaire 21
2.2. L’Autorité fédérale 23
2.3. La Communauté française 23
2.3.1. L’ADEPS 24
2.3.2. Les fédérations sportives francophones 25
2.3.3. Les sportifs francophones de haut niveau 26
2.3.4. Les compétences communautaires transférées à la Région wallonne
et à la COCOF 27
2.4. La Communauté flamande 27
2.4.1. Le BLOSO 27
2.4.2. Les fédérations sportives flamandes 28
2.4.3. Les sportifs flamands de haut niveau 30
2.5. La Communauté germanophone 30
2.6. La situation en Région bilingue de Bruxelles-Capitale 31
2.6.1. La Commission communautaire commune (COCOM) 32
2.6.2. Les Commissions communautaires française et flamande (COCOF et VGC) 32
2.6.3. La Région de Bruxelles-Capitale 33
2.7. Les groupes de travail intercommunautaires 36
2.7.1. La Commission ABCD 36
2.7.2. Le Groupe de concertation interministériel 37
2.8. Les provinces et les communes 37
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3. CADRE DE PERFORMANCE DES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 38 © CRISP | Téléchargé le 18/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 154.147.121.212)

3.1. Gestion de la performance d’organisations sportives à but non lucratif 39


3.2. Dimensions stratégiques des fédérations sportives 39
3.3. Capacité d’innovation des fédérations sportives communautaires en Belgique 41

CONCLUSION 45

ANNEXE 47
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INTRODUCTION

Les Jeux olympiques de Montréal de 1976 peuvent être considérés comme les derniers
Jeux de l’ère de l’amateurisme rigide en sport. En 1980, Juan Antonio Samaranch,
devenu président du Comité international olympique (CIO), confie l’organisation des
Jeux de Los Angeles de 1984 à l’homme d’affaires américain Peter Ueberroth. Celui-ci
organise les premiers Jeux bénéficiaires (plus de 250 millions de dollars américains),
financés par le secteur privé, et sera à l’origine du programme TOP du CIO,
parrainage olympique qui donne aux sponsors des droits marketing mondiaux pour
les Jeux olympiques.
À l’image de ce qui s’est passé pour le CIO, les années 1970-1980 constituent des
années charnières pour le monde du sport dans son ensemble. Celui-ci est confronté
à la diversification des activités, à l’intervention d’acteurs commerciaux, au sport
professionnalisé et au développement du sport pratiqué hors des structures traditionnelles
des fédérations sportives.
De la deuxième moitié du XIXe siècle aux années 1970, le sport s’est développé en
vase clos, sous couvert d’amateurisme, en s’affranchissant des règles communes
s’imposant à tout un chacun dans le monde « réel ». Mais dès le début des années
1970, la multiplication des parties prenantes au phénomène sportif crée une constellation
dont les fédérations sportives ne peuvent plus s’abstraire. Cet environnement inclut
les domaines non seulement sportifs, cela va de soi, mais également juridiques,
sociaux et économiques, dans un contexte planétaire. Parallèlement, en Belgique, les
années 1970 correspondent aussi au début des grandes réformes institutionnelles
qui transformeront l’État unitaire en un État fédéral. L’ensemble de ces domaines va
grandement influencer le devenir des fédérations sportives belges.
Le présent Courrier hebdomadaire livre une analyse multidimensionnelle des fédérations
sportives en Belgique. Dans un premier chapitre, l’analyse considère les dimensions
politiques, juridiques, économiques et sociales du phénomène sportif en les plaçant
dans le contexte mondial et européen. Elle prend en compte le souci du mouvement
sportif d’être reconnu comme un mouvement particulier, susceptible de bénéficier
d’une application proportionnée des règles communes. Dans un deuxième chapitre,
le cadre sportif belge est abordé. Ces deux premiers chapitres interrogeant la
performance organisationnelle du système sportif, cette question est abordée dans
le troisième chapitre, sous l’angle spécifique des fédérations sportives belges.
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Avant d’entrer dans le concret de cette analyse, il est enfin utile de situer la pratique
sportive en Belgique. L’Eurobaromètre sur le sport et l’activité physique, publié en 2009 1
par l’Union européenne, précise que 16 % des Belges ont une pratique d’activités
physiques ou sportives régulière (contre 9 % en moyenne pour l’Europe). Par contre,
seuls 15 % d’entre eux le font dans le contexte d’un club sportif (contre 11 % en
moyenne pour l’Europe).

1
Commission européenne, Eurobaromètre 72.3 : « Sport et activités physiques », 2009.

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1. CADRE SPORTIF INTERNATIONAL

La popularité grandissante du sport a justifié la création de structures permettant d’en


encadrer la pratique, via les règlements, et de gérer les calendriers des rencontres
2
sportives . C’est de cette façon qu’est né le mouvement sportif moderne : celui-ci
s’est construit comme conséquence du besoin de réguler la pratique sportive pour
l’organisation de compétitions sportives, d’abord nationales et ensuite internationales.
Une des caractéristiques principales de ce mouvement est qu’il a donné lieu à la naissance
d’un grand nombre d’organisations non gouvernementales internationales, fortement
interconnectées entre elles.
Les compétitions sportives internationales et la création de règles sportives universelles
ont abouti à un besoin d’harmonisation entre pays, laquelle a engendré des institutions
sportives supranationales telles que le Comité international olympique (CIO) et les
fédérations sportives internationales. Notons aussi le développement d’institutions
continentales qui assurent une interface avec les structures publiques ou privées au
niveau de leur continent. Le CIO, responsable de l’organisation des Jeux olympiques,
tels que nous les connaissons actuellement, est le représentant emblématique du
mouvement sportif mondial. Ce système sportif mondial réalise un maillage généralisé
des activités sportives dans le monde entier et exerce sur elles une tutelle relativement
forte 3. Par ailleurs, les institutions sportives mondiales se veulent les garantes des valeurs
sportives, des règles sportives et de l’esprit sportif en général. La diffusion nationale de
ces règles et valeurs passe par des associations implantées dans les pays : les fédérations
sportives nationales et les comités olympiques nationaux.
Le schéma 1 représente l’organisation du sport international selon cinq niveaux, en
allant du niveau international au niveau local. Il distingue trois éléments. Primo,
le mouvement olympique et sportif, composé d’organisations sportives telles que
les fédérations sportives internationales (FI) et le CIO. Secundo, les autorités publiques.
Tertio, les instances régulatrices, parmi lesquelles le Tribunal arbitral du sport (TAS)
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et l’Agence mondiale antidopage (AMA). L’ensemble de ces organisations influe sur
la pratique des sportifs, tous niveaux confondus.

2
M. PIÉRON, P. DE KNOP, Gestion et organisation du sport en Belgique, Bruxelles, Fondation Roi Baudouin,
3
2000 (Société et sport, 7).
T. ZINTZ, J. CAMY, Manager le changement dans les fédérations sportives en Europe, Bruxelles, De Boeck
Université, 2005.

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LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 7

Schéma 1. Représentation schématique de l’organisation du sport international

Instances
Niveau Mouvement olympique Autorités publiques régulatrices

Bureau Sport – ONU TAS


Sport Accord CIO – CIP
International FI ASOIF – AIOWF ANOC UNESCO – MINEPS AMA
ARISF

Conseil de l’Europe
ENGSO UE – Commission
Européen CEO – CPE BEA
FSE Unité Sport
DG MIS – DG CONC

Ministère des Sports


FSN CNO – CNP ANA
National Ligues pro COJO Direction / Office
des sports

Comités
Régional Ligues régionaux Services régionaux
régionales olympiques des sports

Local Services locaux


Clubs sportifs des sports

Sportifs affiliés – Athlètes de haut niveau

Légende : AIOWF Association des Fédérations DG MIS Direction générale du Marché intérieur et
sportives internationales des Jeux des Services de la Commission européenne
olympiques d’hiver DG CONC Direction générale de la
AMA Agence mondiale antidopage concurrence de la Commission
ANA Agences nationales antidopage européenne
ANOC Association des Comités nationaux ENGSO Organisation européenne non
olympiques gouvernementale des Sports
ARISF Association de Fédérations sportives FI Fédération sportive internationale
internationales reconnues par le CIO FSE Fédération sportive européenne
ASOIF Association de Fédérations sportives FSN Fédération sportive nationale
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internationales des Jeux olympiques MINEPS Conférence internationale des
d’été ministres et hauts fonctionnaires
BEA Bureau européen antidopage responsables de l’Éducation
CIO Comité international olympique physique et du Sport
CIP Comité international paralympique ONU Organisation des Nations unies
CNO Comité national olympique Sport Accord Association des Fédérations
sportives internationales
CNP Comité national paralympique
TAS Tribunal arbitral du Sport
COE Comités olympiques européens
UE Union européenne
COJO Comités d’Organisation des Jeux
olympiques UNESCO Organisation des Nations unies
pour l’Éducation, la Science et
CPE Comité paralympique européen la Culture

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8 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

Il est à noter par ailleurs que d’autres organisations, indirectement liées au sport, ont
également une large influence sur les activités des sportifs et de leurs organisations
représentatives. Il s’agit, d’une part, des associations qui regroupent soit des entreprises
commerciales productrices de biens et d’équipements sportifs (par exemple, la World
Federation of the Sporting Goods Industry, WFSGI, et la Federation of the European
Sporting Goods Industry, FESI), soit des sponsors (European Sponsorship Association,
ESA), soit des agences publicitaires (World Federation of Advertisers, WFA) et, d’autre
part, de la Chambre de commerce internationale (CCI) et de ses pendantes européenne,
nationales et régionales, qui régulent et informent sur les transactions commerciales.
Ce premier chapitre situera les missions et rôles des composantes principales du
mouvement sportif mondial que sont le CIO, les fédérations sportives internationales
et certaines instances régulatrices du sport international. L’objectif n’est pas de détailler
chaque composante reprise au sein du schéma 1, mais de s’intéresser aux quelques
organisations-clés du mouvement sportif mondial, lesquelles ont un impact majeur
sur la politique sportive à l’échelon national. Ce chapitre mettra également en évidence
la politique sportive de l’Union européenne, que nous considérons comme une partie
prenante émergeante du sport au niveau européen. Enfin, il définira la notion de système
sportif national.

1.1. LE MOUVEMENT OLYMPIQUE

Le mouvement olympique moderne est né en juin 1894, de l’initiative du baron


Pierre de Coubertin, lors du Congrès international athlétique de Paris et de la
constitution, le 23 juin 1894, du Comité international olympique (CIO).
Ce mouvement comprend trois constituants principaux : le CIO, les fédérations
sportives internationales et les comités nationaux olympiques. Il comprend également
les comités d’organisation des Jeux olympiques (COJO), l’ensemble des athlètes,
officiels, arbitres, juges, entraîneurs qui se soumettent à la Charte olympique, et,
au sens large, les fédérations sportives nationales (FSN), les associations sportives
et les clubs sportifs reconnus 4. Selon la Charte olympique, le but du mouvement
olympique est « de contribuer à la construction d’un monde meilleur et pacifique en
éduquant la jeunesse par le biais d’une pratique sportive en accord avec l’olympisme
et ses valeurs ».
Le CIO, dont le siège est à Lausanne (Suisse), est l’institution souveraine du mouvement
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olympique. Créé à la fin du XIXe siècle, il s’agit là d’une des plus anciennes organisations
internationales non gouvernementales 5. Dès sa création et la parution de la première
Charte olympique en 1908, le CIO dictait déjà les pratiques et principes de l’organisation
globale du sport. Il est reconnu par le Conseil fédéral suisse en tant qu’organisation

4
Notons que la « famille olympique » désigne les personnes occupant des positions dirigeantes au sein
d’une fédération sportive internationale ou d’un comité national olympique, ainsi que les athlètes
5
membres de la commission des athlètes du CIO.
D. H. ZAKUS, J. SKINNER, « Modelling Organizational Change in the International Olympic Committee »,
European Sport Management Quarterly, volume 8, n° 4, 2008, p. 421-442.

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LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 9

internationale non gouvernementale à but non lucratif. Son but est de remplir la mission,
le rôle et les responsabilités qui lui sont assignés par la Charte olympique. Il promeut
l’olympisme, en ce incluses les valeurs olympiques, dans le monde.
On ne peut pas passer sous silence l’impact économique du CIO. Sur la base de son
programme de marketing (Programme TOP), des revenus issus des droits de télévision,
de la vente des places lors des Jeux olympiques et des licences commerciales accordées,
le CIO a récolté 5,4 milliards de dollars américains au cours de l’olympiade
2009-2012. Il en a redistribué 90 % aux comités nationaux olympiques, aux fédérations
internationales et aux comités d’organisation des Jeux olympiques. Dans le cas de
certains comités nationaux olympiques ou de certaines fédérations internationales,
l’apport du CIO représente plus de 50 % des ressources au cours de l’olympiade.
Le CIO est une des rares institutions modernes, avec les fédérations sportives
internationales, à disposer d’un ancrage au sein de la quasi-totalité des pays et nations
6
reconnus dans le monde . Le CIO, au travers de ses 204 comités nationaux olympiques
(CNO), et les fédérations sportives internationales, au travers de leurs fédérations
sportives nationales, assurent une diffusion mondiale des valeurs sportives et olympiques
et une harmonisation internationale des disciplines sportives.
Les CNO ont pour mission de diffuser au niveau de leur territoire respectif les principes
fondamentaux de l’olympisme, inscrits dans la Charte olympique. Ils veillent à la
préparation et à la sélection des athlètes de haut niveau pour les Jeux olympiques,
mais également plus largement au développement du sport pour tous et du sport
de haut niveau. Les CNO ont aussi, le cas échéant, un rôle de sélection, dans leur pays,
d’une ville candidate à l’organisation des Jeux olympiques. Les 204 CNO reconnus
par le CIO sont réunis au sein de l’Association des comités nationaux olympiques
(ANOC). Ils sont répartis sur les cinq continents, sous l’égide d’associations
continentales. Pour le continent européen, il s’agit des Comités olympiques européens
(COE), qui rassemblent 49 CNO.
Notons qu’en regard de ces organisations olympiques (CIO, COE et CNO), des
organisations homologues pour le mouvement paralympique se sont développées :
le Comité international paralympique (CIP), le Comité paralympique européen (CPE)
et les Comités nationaux paralympiques (CNP), qui tous font partie du mouvement
olympique global.

1.2. LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES INTERNATIONALES


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Les fédérations sportives internationales font partie du mouvement olympique. © CRISP | Téléchargé le 18/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 154.147.121.212)
Ces organisations internationales non gouvernementales assurent l’intégrité des
disciplines sportives dont elles ont la responsabilité et garantissent la régularité
des compétitions sportives. Elles sont indépendantes et autonomes par rapport au

6
Bien que le CIO ne reconnaisse qu’un CNO par pays, certains territoires liés à un État possèdent leur
propre CNO (par exemple, les îles Vierges américaines et les îles Caïmans, rattachées respectivement
aux États-Unis et au Royaume-Uni). Ceci est la raison principale pour laquelle il y a actuellement
204 CNO pour 193 États membres de l’Organisation des Nations unies.

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10 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

CIO dans l’administration de leur discipline sportive. Par conséquent, elles sont
garantes du développement des règles du jeu dans leur discipline sportive.
Cette indépendance doit toutefois être relativisée, comme précisé précédemment à
propos de la puissance économique du CIO. En effet, pour être reconnues par le CIO,
leurs statuts, pratiques et activités doivent se conformer à la Charte olympique.
De plus, les fédérations internationales dont le sport est au programme des Jeux
olympiques bénéficient d’un soutien financier important du CIO, par l’intermédiaire
7
de la Solidarité olympique . Les fédérations internationales sont regroupées dans
une association principale, nommée SportAccord (anciennement Association générale
des fédérations internationales sportives, AGFIS), mais également dans des associations
secondaires, selon la catégorisation de leur sport et la nature de la reconnaissance
que le CIO leur accorde : Association de fédérations sportives internationales des Jeux
olympiques d’été (ASOIF), Association de fédérations sportives internationales des
Jeux olympiques d’hiver (AIOWF) et Association de fédérations sportives internationales
reconnues par le CIO (ARISF).
Le rôle des fédérations sportives internationales est d’assurer le développement de
leur sport au niveau mondial et de contribuer à la réalisation des buts fixés dans
la Charte olympique. Par conséquent, elles ont pour mission d’établir et de faire
éventuellement évoluer les règlements propres à chaque discipline sportive dont
elles ont la responsabilité et de veiller à leur application par tous les pratiquants, avec
l’appui de leurs relais continentaux et nationaux. Notons que les fédérations sportives
internationales ont également la responsabilité d’établir des critères d’admission
aux compétitions des Jeux olympiques en conformité avec la Charte olympique et
de les soumettre à l’approbation du CIO, ainsi que d’assumer la responsabilité du
contrôle et de la direction technique de leur sport lors, par exemple, de compétitions
internationales telles que les Jeux olympiques ou les Championnats du monde.
Les fédérations sportives nationales (FSN) sont les relais nationaux des fédérations
sportives internationales. Leur rôle est de faire respecter les règles du jeu des disciplines
sportives qu’elles promeuvent au sein de leur pays, de les faire connaître et de
les représenter ainsi que ceux qui y participent 8. Elles offrent une série de services
intéressant les clubs et les affiliés individuels, en échange d’une cotisation 9.

1.3. L’UNESCO ET L’OMS


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Deux organisations de l’ONU sont particulièrement concernées par les activités sportives.
Il s’agit de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a des compétences sportives

7
La Solidarité olympique est une commission du mouvement olympique qui a pour but d’organiser
l’assistance à tous les CNO, en particulier à ceux qui en ont le plus besoin, afin qu’ils développent
leurs propres structures pour favoriser l’essor du sport dans leur pays.
8
Comité de gestion du sport, « Déclarations sur les principes directeurs de bonne gestion à l’attention
9
des fédérations sportives » (document présenté à la Conférence sur la gestion du sport), 2001.
M. PIÉRON, P. DE KNOP, Gestion et organisation du sport en Belgique, op. cit.

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LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 11

et de santé, et de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la


culture (UNESCO), qui a des compétences sportives et culturelles.
L’OMS définit la santé comme « un état de bien-être complet physique, mental et
social, et non simplement l’absence de maladie ou d’infirmité ». « Reconnaissant
qu’il existe une chance unique de formuler et mettre en œuvre une stratégie efficace
pour réduire sensiblement la mortalité et la morbidité dans le monde en améliorant
l’alimentation et en préconisant l’exercice physique », l’OMS a adopté en mai 2004
sa stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé.
Dès 1975, l’UNESCO a montré un intérêt actif pour le « sport pour tous »,
principalement en organisant des conférences de ministres des Sports. En 1978, elle a
adopté la Charte internationale de l’éducation physique et du sport, qui a des implications
importantes pour tous ceux qui ont des responsabilités sportives. Ainsi, elle souligne
que « tout être humain a le droit fondamental d’accéder à l’éducation physique et
au sport, qui sont indispensables à l’épanouissement de sa personnalité. Le droit de
développer des aptitudes physiques, intellectuelles et morales par l’éducation physique
et le sport doit être garanti tant dans le cadre du système éducatif que dans les autres
er
aspects de la vie sociale » (art. 1 ).
Pour susciter des actions en faveur de la culture physique et du sport, l’UNESCO
a fondé deux organisations non gouvernementales. Le Conseil international pour
l’éducation physique et la science du sport (CIEPSS), d’une part, qui réunit près
de 300 organisations et institutions sportives ou liées aux sciences du sport et à
l’éducation physique. Le CIEPSS vise à œuvrer à une meilleure compréhension
scientifique de toutes les facettes du mouvement humain, éduquer la population
en vue d’une meilleure qualité de vie et d’une amélioration de la santé, et promouvoir
les bénéfices d’un style de vie active et les valeurs éthiques que véhicule l’activité
sportive. D’autre part, le Conseil international pour la santé, l’éducation physique,
la récréation, le sport et la danse (ICHPER), qui réunit les enseignants, les chercheurs,
les entraîneurs, les éducateurs et les administrateurs actifs dans les domaines de
la santé, de l’éducation physique, de la récréation, du sport et de la danse, et auquel
sont associées les institutions d’éducation et de recherche. L’ICHPER entend
développer et promouvoir de hauts standards de pratique professionnelle, de recherche
et d’enseignement dans ces domaines.
L’UNESCO a signé avec le CIO plusieurs résolutions visant à promouvoir la réduction
des inégalités entre le Nord et le Sud dans le secteur du sport. Par ailleurs, une déclaration
sur la promotion de la trêve olympique (période de paix qui devrait être respectée par
les différentes nations du monde durant les Jeux olympiques) lie l’ONU et le CIO,
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et l’ONU a mis en place le Bureau pour le sport au service du développement et la paix.

1.4. LES INSTANCES RÉGULATRICES DU SPORT INTERNATIONAL

Bien que les organisations sportives internationales et nationales soient garantes des
règles sportives et les fassent respecter sous peine de sanctions disciplinaires, certains
litiges opposant des organisations sportives et/ou des sportifs peuvent nécessiter

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12 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

une prise de position de la part d’organisations indépendantes : les instances régulatrices


du sport international. Ces institutions sont principalement le Tribunal arbitral
du sport (TAS) et l’Agence mondiale antidopage (AMA). Cette dernière intervient
via ses agences nationales antidopage (ANA). Ces organisations sont garantes de
l’application des règles sportives et de celles qui en découlent.
L’AMA est une fondation de droit privé suisse créée en 1999. Son objectif est de
promouvoir, coordonner et superviser au niveau international la lutte contre le dopage
dans le sport, sous toutes ses formes. Pour ce faire, elle a établi, le 5 mars 2003,
en accord avec le mouvement olympique et les représentants de 80 gouvernements,
un Code mondial antidopage, entré en vigueur au 1er janvier 2004. Ce code, en
permanente évolution, fournit le cadre régulateur de la lutte et de l’éducation antidopage.
Les activités de l’AMA se concentrent sur une approche globale du dopage, incluant
la supervision de la conformité au Code et la coordination des organisations (ou
bureaux) régionales antidopage, mais aussi la recherche, l’éducation et la sensibilisation
des sportifs. L’AMA encourage les gouvernements à ratifier la Convention internationale
de l’UNESCO contre le dopage dans le sport, laquelle permet une meilleure
harmonisation internationale des législations et règles liées à la lutte contre le dopage.
L’AMA collabore avec ses bureaux régionaux, dont le bureau régional européen
(Bureau européen antidopage, BEA) et les agences nationales antidopage afin de
promouvoir la lutte contre le dopage dans leur région.
Le TAS est une institution indépendante créée en 1984 dont la fonction est de trancher
les litiges juridiques en lien avec le sport. Ces litiges sont exclusivement d’ordre
contractuel ou disciplinaire (notamment relativement au dopage), et concernent athlètes,
clubs, fédérations sportives, organisateurs de manifestation sportive, sponsors, etc.
Le TAS compte près de 300 arbitres, experts au niveau de l’arbitrage et du droit du
sport, provenant de plus de 80 pays différents.
Les litiges juridiques associés au sport ont développé l’existence d’un droit du sport
mondial, une lex sportiva, c’est-à-dire des règles et normes autonomes et transnationales
provenant d’organisations sportives privées, telles que les fédérations sportives
internationales ou le CIO, et qui lient par contrat tacite ou formel ceux auxquels
10
elles s’appliquent (par exemple, les athlètes, entraîneurs et équipes sportives ).
Notons néanmoins que le flou juridique entourant la notion de lex sportiva et
son interprétation par les instances juridiques et sportives a ouvert la porte à plusieurs
procédures et appels juridiques, souvent médiatisés, de sportifs qui se sont vu
sanctionnés, pour infraction aux règles sportives, à de lourdes amendes et à l’exclusion
éventuelle de la pratique de leur sport. Les sanctions pour dopage en sont un exemple,
de même que les affaires liées aux matchs truqués. Les suites de ces affaires peuvent
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également aboutir à des sanctions pénales, selon la gravité des accusations et des normes
en vigueur dans chaque pays concerné.
Il existe donc un système de régulation et de sanction qui est propre au cadre sportif.
Néanmoins, ce système a plusieurs fois été mis à mal par le recours, devant les tribunaux

10
J.-P. KARAQUILLO, Droit international du sport, La Haye, Academy of International Law, 2006
(Collected Courses of the Hague Academy of International Law, 309), p. 13-124 ; K. FOSTER,
LexSportiva: Transnational Law in Action, in R. C. R. SIEKMANN, J. SOEK, dir., Lex Sportiva: What
is Sports Law?, La Haye, ASSER International Sports Law Center, 2012, p. 235-250.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 13

civils en Europe, de sportifs et d’organisations se sentant lésés. Avec l’avènement de


la dimension économique du sport, ces recours ne se sont pas limités au TAS. Ils ont
dépassé la sphère sportive pour être débattus et tranchés devant les plus grandes
instances européennes, arguant que le sport est devenu, davantage qu’une activité
de loisir, une activité économique.
Les fournisseurs du mouvement sportifs constituent une partie prenante qui influence
également la régulation du sport. Leurs organes représentants comme la World
Federation of the Sporting Goods Industry (WFSGI), la Federation of the European
Sporting goods Industry (FESI), l’International Chamber of Commerce (ICC) et
la World Federation of Advertisers (WFA) ont établi des codes de bonnes conduites
suite à un dialogue avec les fédérations sportives internationales et le CIO.

1.5. LA POLITIQUE SPORTIVE EUROPÉENNE

Bien que l’Union européenne n’ait pas eu, pendant une longue période, la possibilité
législative de développer une politique spécifique en matière sportive, bon nombre
de politiques européennes ont eu un impact indirect sur le plan sportif, dès lors que
le sport a été considéré comme une activité économique.
La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE, anciennement Cour de justice des
Communautés européennes) a plusieurs fois été saisie et a dû trancher en dernier
recours dans des affaires bien connues telles que les affaires Bosman (1995), Deliège
(2000) ou Meca-Medina (2006). Nombre de recours relevaient du principe de la libre
circulation des travailleurs, telle que défendue par les instances de l’Union européenne.
Cette règle avait été mise à mal par certaines décisions prises au sein d’organisations
sportives. Dans chaque cas, la CJUE a confirmé que le sport est régi par le droit
communautaire, pour autant qu’il constitue une activité économique. Lorsque cette
dimension ne doit pas être prise en compte, les instances sportives, en ce inclus
les règles qu’elles imposent, sont les seules responsables de l’organisation du sport en
lui-même. Cette application du droit européen au sport a été qualifiée d’application
11
« proportionnée » par la Cour de justice de l’Union européenne . Ces décisions de
la CJUE dans le sport, notamment pour l’affaire Bosman, ont amené les instances
sportives à revoir leurs règlements, mais ont également confirmé la légitimité des règles
sportives et de la spécificité du sport. Ces litiges ont amené à une conscientisation
au niveau européen d’un besoin de disposer d’une législation sportive européenne,
reconnaissant la spécificité du sport et des organisations qui le gouvernent.
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11
« La Cour reconnaît qu’il convient de tenir compte de la spécificité du sport dans le sens où les règles
qui ont pour effet de restreindre la concurrence et qui sont inhérentes à l’organisation et au bon
déroulement d’un sport de compétition ne constituent pas une violation du droit communautaire
de la concurrence pour autant que ces effets soient proportionnés au véritable intérêt sportif légitime
poursuivi. Cette nécessité de vérifier la proportionnalité implique la nécessité de tenir compte
des caractéristiques de chaque cas. Cette nécessité ne permet pas de formuler des principes généraux
sur l’application du droit de la concurrence au secteur du sport » (Commission des Communautés
européennes, « Livre blanc sur le sport », COM (2007) 391 final, 11 juillet 2007, p. 16).

CH 2179
14 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

Une première communication portée sur le sport a été rédigée par la Commission
12
européenne dans le « Livre blanc pour le sport » en 2007. Cette communication
introduisait une reconnaissance des différents rôles du sport dans notre société, de son
organisation et de sa spécificité. Elle a été l’un des premiers pas vers une position
commune européenne sur le sport, dix ans après l’introduction de la première déclaration
sur le sport (annexée au Traité d’Amsterdam de 1997) 13. Cette déclaration soulignait
déjà l’importance sociale du sport et invitait les institutions de l’Union européenne
à consulter les organisations sportives sur les questions sportives et les particularités
du sport amateur.
Avec la ratification du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (Traité de
Lisbonne) en 2009, l’Union européenne s’est formellement dotée d’une compétence
en matière sportive. L’article 165 du Traité procure une base légale pour la promotion
du sport au niveau européen et reconnaît le caractère spécifique du sport, ses structures
reposant sur une activité volontaire et son apport social et éducationnel. Les activités
de l’Union européenne en matière sportive visent à promouvoir l’équité et l’égalité
des chances dans les compétitions sportives, soutenir la coopération entre instances
responsables du sport et protéger l’intégrité physique et morale des sportifs, en particulier
chez les jeunes. Les problèmes actuels qui secouent le monde sportif, à savoir le dopage
et les sanctions qui y sont liées, mais également les paris sportifs frauduleux associés
aux matchs arrangés, sont condamnés par l’Union européenne. En effet, celle-ci va
dans le sens d’un soutien aux instances régulatrices. Cependant, la formulation de
l’article 165 du Traité reste vague et laisse une grande place à l’interprétation.
Par ailleurs, le CIO a, joué un rôle prépondérant dans la reconnaissance officielle du
sport par l’Union européenne. Jacques Rogge, président du CIO entre 2001 et 2013,
déclarait en 2012 que le CIO faisait preuve de lobbying politique afin de permettre
14
une application proportionnée du droit européen dans le sport . En ce sens, J. Rogge
entrevoyait la possibilité que le sport et la politique puissent collaborer à une meilleure
gouvernance, sans toutefois faire preuve d’ingérence. À son initiative, en collaboration
avec quelques CNO (allemand, français, danois, etc.), un bureau de lobbying olympique
a été ouvert à Bruxelles.
Au vu du rôle joué par le CIO dans le développement d’une politique sportive
européenne, il n’est pas étonnant que le mouvement olympique ait adopté, en
janvier 2010, une position commune 15 adressant des recommandations concrètes

12
Ibidem.
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13
« La Conférence souligne l’importance sociale du sport et en particulier son rôle de ferment de
l’identité et de trait d’union entre les hommes. La Conférence invite dès lors les institutions
de l’Union européenne à consulter les associations sportives lorsque des questions importantes ayant
trait au sport sont concernées. À cet égard, il convient de tenir tout spécialement compte des
particularités du sport amateur » (« Déclaration n° 29 relative au sport », dans Traité d’Amsterdam
modifiant le Traité sur l’Union européenne, les traités instituant les Communautés européennes
et certains actes connexes, Journal officiel, C 340, 10 novembre 1997).
14
J. ROGGE, « La diplomatie olympique », intervention lors du colloque Olympisme et diplomatie,
organisé par la Chaire olympique Henri de Baillet Latour et Jacques Rogge en management
des organisations sportives (UCL), Louvain-la-Neuve, 5 novembre 2012.
15
Comité international olympique, « Common Position of the Olympic and Sports Movement on
the Implementation of the New Treaty on the Functioning of the European Union (TFEU) on Sport
(Lisbon Treaty) », janvier 2010, www.euoffice.eurolympic.org.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 15

aux institutions européennes quant à la manière d’interpréter et de mettre en œuvre


16
l’article 165 du Traité .
La spécificité sportive reconnue par l’Union européenne et discutée dans la position
commune adoptée par le mouvement olympique est un pas en avant vers une plus
grande légitimité de la lex sportiva évoquée précédemment. Cette spécificité sportive
signifie que là où les règles sportives peuvent aller à l’encontre du droit européen pour
d’autres secteurs que le sport, elles peuvent, selon les cas, être néanmoins admissibles,
pour autant qu’elles soient justifiées et acceptées par les institutions européennes
17
(c’est-à-dire la Commission européenne et la Cour de justice de l’Union européenne) .
18
Selon le « Livre blanc sur le sport » de la Commission européenne , la spécificité
sportive peut être entendue au sens de règles et activités sportives spécifiques (par
exemple, limiter le nombre de participants aux compétitions, séparer les hommes
et les femmes lors de compétitions, garantir l’incertitude du résultat, préserver un
équilibre compétitif entre clubs participants à la même compétition) et de structures
sportives particulières (autonomie et diversité des organisations sportives, structure
pyramidale des compétitions du sport de loisir amateur au sport de haut niveau,
mécanismes de solidarité entre niveaux, organisation du sport au niveau national,
existence d’une seule fédération par sport). Ces points soulevés et reconnus par
les instances européennes sont d’une importance capitale pour le mouvement sportif,
étant donné qu’ils lui donnent une légitimité d’autonomie d’organisation de la pratique
sportive à différents niveaux. Cette autonomie est toutefois examinée au cas par cas.
Elle est par exemple restreinte lorsque le sport constitue une activité économique soumise
au droit communautaire.
La reconnaissance européenne du sport a également permis une collaboration formelle
entre États membres par la création d’un Conseil des ministres des Sports. En mai 2011,
ce Conseil a établi les priorités dans le champ du sport pour les années 2011-2014,
à savoir l’intégrité sportive (combattre le dopage et les matchs arrangés, et promouvoir
une bonne gouvernance), les valeurs sociales du sport (promouvoir la santé, l’inclusion
sociale, l’éducation et le volontariat) et les aspects économiques du sport (promouvoir
le financement durable du sport pour tous et des décisions reposant sur des faits étayés).
Le Conseil a pris la décision d’établir des groupes d’experts traitant de ces problématiques,
lesquels incluent, sur une base volontaire, des représentants des États membres.
Parallèlement, le rôle de la Direction générale de la Concurrence, pour ce qui concerne
l’application des règles de concurrence au sport, et de la Direction générale du Marché
intérieur et des Services, pour ce qui concerne la libre circulation (des personnes et
des services), ne peut être négligé, de même que la présence de nombreux lobbyistes,
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représentant les intérêts multiples et parfois divergents des acteurs du sport.
L’Union européenne est donc devenue un acteur important du cadre sportif
international pour chacun des pays membres. En Belgique, les organisations sportives
autant que les ministres des Sports et leurs administrations ou directions doivent tenir

16
Version consolidée du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, Journal officiel, C 83,
30 mars 2010.
17
18
Comités olympiques européens, Guide to EU Sport Policy, Bruxelles, 2011.
Commission des Communautés européennes, « Livre blanc sur le sport », COM (2007) 391 final,
11 juillet 2007.

CH 2179
16 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

compte de l’influence de l’Union européenne dans l’organisation du sport et des


stratégies qu’ils développent.
Cependant, l’Union européenne n’entend pas harmoniser les législations et
réglementations sportives dans les pays membres : l’article 165 du Traité de Lisbonne
exclut explicitement un tel scénario. De ce fait, bien qu’une position sur le sport ait été
développée par l’Union européenne au travers de l’article 165 du Traité de Lisbonne,
la responsabilité du sport demeure aux mains des États membres et des organisations
sportives nationales, selon le principe de subsidiarité. Chaque pays possède donc sa
propre culture et ses particularités liées au sport, en ce compris l’influence des parties
prenantes nationales du système sportif et le système sportif national de régulation mis
en place, lesquels contribuent à la notion de système sportif national.

1.6. LES SYSTÈMES SPORTIFS NATIONAUX

Les systèmes sportifs nationaux sont les systèmes qui prévalent au sein de chaque pays,
et qui englobent à la fois les dimensions sportives (CNO, fédérations sportives
nationales, clubs sportifs, etc.) et les dimensions légales (gouvernement, Ministère
des Sports, etc.). Ils intègrent en outre une dimension culturelle propre à chaque pays,
qui reflète la manière dont sont perçus par la population, et plus particulièrement
par les personnes travaillant dans le secteur sportif, le sport et l’activité physique en
général et chaque sport en particulier.
Les institutions sportives nationales doivent respecter la culture sportive et les règlements
nationaux, tout en se conformant aux standards et prescrits des instances sportives
internationales. Ainsi, une fédération sportive nationale doit à la fois répondre aux
attentes de ses membres et parties prenantes internes (c’est-à-dire, volontaires et salariés)
et externes (par exemple, sponsors et instances régulatrices), se conformer aux
règlements nationaux (législation et Ministère des Sports) et respecter les règles
sportives du CNO et de sa fédération sportive internationale de tutelle. Or, si
les standards et prescrits internationaux sont essentiels afin de garantir l’harmonie
internationale des disciplines sportives, ils peuvent éventuellement rentrer en conflit
avec certaines réglementations nationales.
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CH 2179
2. CADRE SPORTIF NATIONAL

Le système sportif belge s’intègre dans le cadre international décrit précédemment.


Ce cadre influence inévitablement le fonctionnement et les décisions prises par
les institutions et organisations en charge du sport en Belgique. Néanmoins, à l’image
de chaque pays, la Belgique possède sa propre culture sportive et son mode de
fonctionnement singulier, particulièrement dans le contexte politique relativement
complexe qui lui est propre.

2.1. LE SPORT DANS L’ARCHITECTURE INSTITUTIONNELLE BELGE

Dès la première réforme de l’État, en 1970-1971, le sport a été communautarisé.


Néanmoins, outre les trois communautés (et les commissions communautaires en
Région bilingue de Bruxelles-Capitale), les autres niveaux de pouvoir continuent
à mener des politiques en rapport avec la pratique sportive : l’Autorité fédérale, les
régions, les provinces et les communes. Il convient également d’évoquer ici le Comité
olympique et interfédéral belge (COIB), représentant du mouvement olympique en
Belgique.

2.1.1. La communautarisation des matières sportives

Les premières fédérations sportives en Belgique ont été créées dès la fin du XIXe siècle.
Elles sont nées de la popularité grandissante de leur sport, qui a amené les clubs à
se regrouper afin de mieux assumer certaines tâches administratives et de faciliter
les confrontations sous forme de championnats ou de compétitions interclubs. La
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Fédération belge de gymnastique en 1865, la Fédération vélocipédique belge en 1882
ou encore l’Union royale belge des sociétés de football association en 1895 sont parmi
les premières fédérations à avoir vu le jour en Belgique. Ce n’est qu’en vertu de l’arrêté
du Régent du 5 mars 1948 19 qu’elles ont pu bénéficier d’une intervention financière
de l’État belge, à condition d’être nationales 20.

19
Arrêté du Régent du 5 mars 1948 fixant les critères généraux des subventions de l’État accordées aux
20
groupements d’éducation physique et de sport, Moniteur belge, 19 mars 1948.
A. THIBAUT, « Les politiques du sport dans la Belgique fédérale », Courrier hebdomadaire, CRISP,
n° 1683, 2000.

CH 2179
18 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

Depuis cet arrêté, l’organisation du sport en Belgique a été fortement influencée par
21 e e
l’évolution de la structure de l’État belge . À la fin du XIX et au début du XX siècle,
le mouvement sportif composé par les clubs et fédérations regroupait des organisations
amateures et régionales. À partir de 1948, il a développé une structure nationale forte.
Enfin, après 1978, suite à la communautarisation des matières sportives, des structures
communautaires se sont mises en place, qui assument l’essentiel de l’organisation du
sport sur le territoire de leur communauté.
La réforme constitutionnelle de 1970-1971 a considérablement modifié le paysage
sportif belge et l’organisation du sport en Belgique. Relevant du domaine culturel,
la compétence sportive a été attribuée aux communautés 22. Néanmoins, ce n’est qu’à
partir de 1978 que les fédérations sportives belges ont eu la possibilité de se scinder
en ailes communautaires, suite au décret de la Communauté flamande du 2 mars
1977 23, au décret de la Communauté française du 20 décembre 1977 24 et à l’arrêté
25
de la Communauté germanophone du 13 juin 1977 , reconnaissant et subsidiant
les fédérations sportives communautaires.
Ces législations sont entrées en vigueur le 1er janvier 1978. Le choix était laissé aux
fédérations. Soit elles se scindaient en ailes communautaires. Elles étaient alors reconnues
(pour autant qu’elles répondent à un certain nombre de critères) et pouvaient entrer
en ligne de compte pour bénéficier de subsides. Soit elles restaient unitaires. Mais elles
renonçaient alors à la reconnaissance et aux ressources financières provenant de leur
communauté. Récemment, les deux dernières fédérations nationales qui ne s’étaient
pas encore structurées en ailes communautaires ont procédé à leur scission. Il s’agit
de l’Union royale belge des sociétés de football association et de l’Association royale
belge de hockey (cf. infra).
La compétence sportive n’étant plus une matière fédérale, les communautés ont eu
la possibilité d’établir leur propre politique sportive 26. Néanmoins, le sport a
également des répercussions sur des politiques fédérales (par exemple, lorsqu’il s’agit

21
J. SCHEERDER, P. DE KNOP, B. VANREUSEL, V. DE BOSSCHER, « Sportbeleid in Vlaanderen. Een sociaal-
historisch overzicht », in P. DE KNOP, J. SCHEERDER, H. PONNET, dir., Sportbeleid in Vlaanderen. Trends,
visies, cases en cijfers, volume 1, Bruxelles, BLOSO, 2006, p. 25-37 ; B. VANREUSEL, R. RENSON,
J. TOLLENEER, « Divided Sports in a Divided Belgium », in J. SUGDENET, A. BAIRNER, dir., Sport in
Divided Societies, Aix-la-Chapelle, Meyer & Meyer Sport, 1999, p. 97-111 ; T. ZINTZ, J. CAMY,
22
Manager le changement dans les fédérations sportives en Europe, op. cit.
La loi du 21 juillet 1971 a inclus « l’éducation physique et les sports » parmi les matières culturelles
(Loi du 21 juillet 1971 relative à la compétence et au fonctionnement des conseils culturels pour
la Communauté culturelle française et pour la Communauté culturelle néerlandaise, Moniteur belge,
23 juillet 1971). La loi spéciale du 8 août 1980 confirmera que « l’éducation physique, les sports et
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la vie en plein air » sont des compétences des communautés (Loi spéciale de réformes institutionnelles
23
du 8 août 1980, Moniteur belge, 15 août 1980).
Décret de la Communauté culturelle néerlandaise du 2 mars 1977 portant agrément et admission aux
subventions des associations sportives organisées au niveau de la Communauté culturelle, Moniteur
24
belge, 10 mai 1977.
Décret de la Communauté culturelle française du 22 décembre 1977 fixant les conditions de
reconnaissance des fédérations sportives et les conditions d’octroi de subventions de fonctionnement
25
à ces fédérations, Moniteur belge, 30 décembre 1977.
Arrêté réglementaire de la Communauté culturelle allemande du 13 juin 1977 fixant les conditions
d’agréation et de subventionnement des fédérations sportives de la région de langue allemande, Moniteur
26
belge, 17 novembre 1977.
J. SCHEERDER, T. ZINTZ, P. DELHEYE, « The Organisation of Sports in Belgium. Between Public,
Economic and Social Profit », in C. SOBRY, Sport Governance in Europe, Paris, Le Manuscrit, 2011.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 19

de l’encadrement de supporters avant un match à risque), sur des politiques régionales


(ainsi, en région de langue française, la gestion des infrastructures sportives est une
compétence dont la Communauté française a transféré l’exercice à la Région wallonne,
et, dans la Région bilingue de Bruxelles-Capitale, la Région de Bruxelles-Capitale
intervient financièrement pour de grosses infrastructures communales, telles les
piscines) 27, ainsi que sur des politiques provinciales et communales (via les députés
et échevins en charge des Sports et traitant avec les clubs sportifs locaux ou organisant
des événements sportifs).
Le tableau 1 résume les principaux intervenants publics, selon les niveaux de pouvoir.
Il va de soi que d’autres autorités interviennent également. Ainsi, les ministres
des entités fédérées interviennent dans les limites des compétences qui leur sont
expressément dévolues, à l’exclusion de celles encore attribuées aux ministres fédéraux
(par exemple, le ministre communautaire de la Santé est compétent pour la lutte
contre le dopage, car il s’agit d’une matière personnalisable). De même au niveau
provincial, un député permanent est en charge des sports mais, par connexité, d’autres
députés ou le gouverneur, pour des raisons de sécurité essentiellement, peuvent être
amenés à intervenir. La situation est identique au niveau communal, où l’échevin
des Sports peut, par connexité, bénéficier de l’intervention du bourgmestre, pour
des questions de sécurité.

Tableau 1. Principales responsabilités en matière de sport au sein de l’État fédéral


Niveau de Autorité
Communauté Région Province Commune
pouvoir fédérale
Ministre Ministre Ministre de Gouverneur Bourgmestre
de la Justice des Sports l’Aménagement
Député Échevin
du territoire
Ministre Ministre provincial des des Sports
de l’Intérieur de la Santé Ministre Sports (Région
de l’Emploi wallonne) /
Intervenants Ministre
député des
des Finances
Sports (Région
Ministre flamande)
de la Politique
scientifique

La reconnaissance communautaire des associations sportives ne signifie pas qu’il n’y


ait plus d’institutions sportives nationales. Celles-ci sont en effet nécessaires pour
la reconnaissance internationale. Il existe donc des fédérations sportives nationales
regroupant, bien souvent, les dirigeants des ailes communautaires. Elles sont en charge
des relations avec les fédérations internationales, de la mise en œuvre des règles sportives
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et de l’envoi des équipes nationales dans les compétitions internationales. Toutefois
ces coupoles nationales ont un rôle limité (par exemple, l’organisation des championnats
nationaux 28 et la représentation nationale de la discipline sportive). Par ailleurs,

27
On le sait, cette distinction entre politique régionale et politique communautaire n’a pas lieu d’être
en région de langue néerlandaise, puisque la Région flamande a été absorbée par la Communauté
flamande. Côté francophone, une telle fusion n’a pas eu lieu entre la Communauté française et
la Région wallonne. On notera toutefois qu’actuellement, le ministre des Sports de la Communauté
28
française, André Antoine (CDH), est également ministre wallon des Infrastructures sportives.
Si les ligues communautaires assurent l’organisation des championnats à leur niveau, les championnats
des équipes jouant dans les divisions supérieures (traditionnellement appelées « première » et « deuxième »

CH 2179
20 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

comme elles ne sont pas subventionnées par les autorités publiques, les fédérations
nationales sont cofinancées par les ligues communautaires et sont donc dépendantes
de celles-ci. La plus emblématique des associations sportives belges demeure le Comité
olympique et interfédéral belge (COIB), qui n’est pas scindé en ailes communautaires.

2.1.2. Le Comité olympique et interfédéral belge (COIB)

Le Comité olympique et interfédéral belge (COIB) est le représentant du mouvement


olympique et de ses valeurs en Belgique. Il est reconnu par le CIO et est membre
des COE. Avec les fédérations sportives nationales (qui agissent par le biais de leurs
extensions communautaires), le COIB est l’une des seules institutions sportives actives
au sein des différentes communautés. En Communauté française, il est reconnu par
le décret du 8 décembre 2006 29 ; en Flandre, il est soutenu sur la base de projets qu’il
soumet au ministre des Sports.
Selon les cas, le COIB assume un rôle de soutien, de coordinateur ou de leader en tant
que partenaire du sport de haut niveau en Belgique. Les missions du COIB concernent
la préparation et l’encadrement des athlètes aux Jeux olympiques, mais également
le soutien aux fédérations sportives et, plus généralement, la promotion des valeurs
olympiques telles que le fair-play, la solidarité, le dépassement de soi, l’excellence, etc.
Le COIB soutient les athlètes de haut niveau et traite avec les fédérations sportives
nationales et les ministères communautaires des Sports. Il reconnaît 78 fédérations
sportives, de sport olympique ou non olympique 30.
Les recettes d’exploitation du COIB (Tableau 2) proviennent principalement de la
Loterie nationale, des autorités publiques, du CIO (via Solidarité olympique et
les programmes du CIO) et de ses propres activités (par exemple, royalties liées
à l’utilisation des anneaux olympiques). Les charges d’exploitation, quant à elles, sont
très majoritairement allouées au sport de haut niveau (participation et préparation,
projet « Be Gold » dédié aux jeunes talents).

Tableau 2. Produits et charges d’exploitation du COIB au cours de l’olympiade 2009-2012


Produits d’exploitation du Comité olympique et interfédéral belge
Année de Soutiens Subsides Subsides Produits Total des produits
Cotisations Partenariats
référence olympiques publics internes divers d'exploitation
2009 40 500 € 480 717 € 952 884 € 1 860 000 € 1 755 000 € 381 174 € 5 470 275 €
2010 42 375 € 1 007 069 € 846 882 € 2 103 000 € 1 455 000 € 359 974 € 5 814 300 €
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2011 41 625 € 1 127 144 € 720 890 € 2 103 000 € 1 305 000 € 286 989 € 5 584 648 €
2012
(estimé) 40 000 € 1 100 000 € 595 000 € 1 953 000 € 1 555 000 € 188 000 € 5 431 000 €

divisions) sont pour leur part organisés au niveau national, soit par la fédération nationale soit par
une structure indépendante appelée ligue professionnelle.
29
Décret de la Communauté française du 8 décembre 2006 visant l’organisation et le subventionnement
30
du sport en Communauté française, Moniteur belge, 20 février 2007.
Cf. le site Internet du Comité olympique et interfédéral belge, www.olympic.be.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 21

Charges d’exploitation du Comité olympique et interfédéral belge


Participation aux Préparation des Services aux Diverses
Année de Frais de Total des charges
compétitions compétitions Be Gold fédérations et aides au
référence personnel d’exploitation
multidisciplinaires multidisciplinaires communication sport
2009 566 095 € 1 723 785 € 750 000 € 575 000 € 558 427 € 91 852 € 4 265 159 €
2010 760 469 € 1 769 195 € 750 000 € 594 149 € 639 398 € 330 387 € 4 843 598 €
2011 787 371 € 1 895 976 € 750 000 € 608 027 € 602 364 € 297 640 € 4 941 378 €
2012
2 014 949 € 1 905 000 € 750 000 € 660 000 € 764 000 € – 6 093 949 €
(estimé)
Source : COIB.

2.1.3. Le développement du cadre sportif communautaire

Chaque communauté possède ses propres structures et instruments légaux, sous la forme
de décrets. Ils régulent, entre autres, la reconnaissance et le subventionnement des
fédérations sportives communautaires, la formation des cadres sportifs, la coordination
du sport de haut niveau et la reconnaissance des athlètes de hauts niveaux.
En raison de la communautarisation des matières sportives, les fédérations sportives
désireuses de voir leur sport reconnu et susceptible de bénéficier de subsides ont été
obligées, dès 1978, de se scinder. Cette scission des fédérations nationales en fédérations
communautaires a été graduelle. En effet, bien que la majorité des fédérations
sportives de petite taille aient choisi de se scinder dès la promulgation des décrets
de reconnaissance de chaque communauté, certaines fédérations sportives ont attendu
plusieurs années avant de leur emboîter le pas. Ainsi, la Fédération royale belge de
basketball et la Royale Ligue vélocipédique belge ont attendu le début des années 2000
pour créer des ailes communautaires. Plus récemment, l’Union royale belge des sociétés
de football association (URBSFA) a créé une aile flamande (Voetbalfederatie Vlaanderen)
en 2008 (reconnue le 14 mars 2009) et une aile francophone (Association des clubs
31
de football francophones) en 2010 (reconnue le 14 mai 2012) . La dernière fédération
32
sportive nationale , l’Association royale belge de hockey (ARBH) leur a emboîté
le pas en ratifiant le 2 juin 2012 sa scission en ailes communautaires, qui sera effective
pour la saison 2013-2014. Notons que les championnats nationaux de ces fédérations
sont organisés au niveau national, selon les modalités précisées supra. Par contre,
les divisions inférieures ont subi une réorganisation de leurs compétitions, sur la base
des territoires communautaires.
Les fédérations sportives communautaires prennent des décisions stratégiques et
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opérationnelles pour accomplir les missions habituellement assignées aux fédérations
nationales dans d’autres pays 33. Leur structure nationale de tutelle peut se limiter à

31
Cf. le site Internet de l’Union royale belge des sociétés de football association, www.belgianfootball.be.
32
Notons que certaines associations sportives restent toutefois « nationales », mais elles ne sont, bien
souvent, pas représentatives d’un sport pratiqué par un nombre significatif de sportifs au nord et
au sud du pays (par exemple, le bobsleigh, le skeleton, le curling et le tir à l’arc) ou ne sont pas
reconnues par le CIO ou par Sport Accord. Par conséquent, il est légitime d’affirmer que l’ensemble
33
des fédérations sportives se sont scindées en ailes communautaires.
M. PIÉRON, P. DE KNOP, Gestion et organisation du sport en Belgique, op. cit.

CH 2179
22 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

être l’interlocuteur du COIB, à organiser la représentation de la discipline dans les


compétitions internationales et auprès des fédérations internationales, et à assurer
la coordination entre les structures communautaires 34.
Pour être et rester reconnues, ces fédérations sportives communautaires doivent satisfaire
aux prescrits du dernier décret de reconnaissance et de subventionnement des
fédérations sportives de leur communauté, à savoir : pour les fédérations sportives
francophones, le décret du 8 décembre 2006 (entré en vigueur le 1er janvier 2008) 35 ;
pour les fédérations sportives flamandes, le décret du 13 juillet 2001 (entré en vigueur
er 36
le 1 janvier 2002, et modifié partiellement par le décret du 24 décembre 2004) ;
pour les fédérations sportives germanophones, le décret du 19 avril 2004 (produisant
er 37
ses effets rétroactivement au 1 janvier 2004) .
Les fédérations sportives communautaires doivent satisfaire au décret de leur
communauté qui fixe plusieurs conditions de reconnaissance, parmi lesquelles
certaines sont sensiblement les mêmes dans les différentes communautés : comporter
un nombre minimum de membres affiliés, présenter une dispersion des clubs affiliés
au sein de la communauté, être constituées en associations sans but lucratif
conformément à la loi, être gérées de manière indépendante par un conseil
d’administration comptant un nombre minimum d’administrateurs, avoir leur siège
sur le territoire de leur propre communauté (donc notamment à Bruxelles, pour
les fédérations sportives flamandes et francophones), accepter d’être inspectées par
les services habilités de leur communauté, etc.
Les fédérations sportives communautaires reconnues par les communautés sont, au
1er janvier 2013, au nombre de 164 38 : 91 fédérations flamandes, 57 francophones et
16 germanophones (voir détail en annexe). Pour la majorité d’entre elles, les fédérations
sportives reconnues par la Communauté française et par la Communauté
germanophone ont une homologue en Communauté flamande. Elles sont néanmoins
gérées de manière bien distincte suivant les prescrits du décret qui les reconnaît.
En 2010, 2 125 545 membres étaient affiliés à une fédération sportive communautaire 39,
soit environ 20 % de la population belge totale 40. Le nombre de membres affiliés
à une fédération sportive reconnue a augmenté de 32,5 % entre 2001 et 2010 41.
Notons que le nombre de fédérations sportives reconnues a également augmenté
considérablement. L’augmentation du nombre de membres affiliés à une fédération

34
Ibidem ; T. ZINTZ, J. CAMY, Manager le changement dans les fédérations sportives en Europe, op. cit.
35
Décret de la Communauté française du 8 décembre 2006 visant l’organisation et le subventionnement
du sport en Communauté française, Moniteur belge, 20 février 2007.
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36
Décret flamand du 13 juillet 2001 portant réglementation de l’agrément et du subventionnement des
fédérations sportives flamandes, de l’organisation coordinatrice et des organisations des sports récréatifs,
37
Moniteur belge, 14 septembre 2001.
Décret de la Communauté germanophone du 19 avril 2004 sur le sport, Moniteur belge, 24 novembre 2004.
38
39
Ce calcul n’inclut pas encore les fédérations sportives communautaires de hockey sur gazon.
Source : BLOSO, ADEPS et DG in Bewegung pour le nombre de membres affiliés aux fédérations
sportives (hors hockey et football francophone) ; site Internet de l’Association royale belge de hockey,
www.hockey.be (24.6090 membres en 2010) ; site Internet de l’Union royale belge des sociétés
de football association, www.belgianfootball.be (415 000 membres en 2010, dont 264 099 footballeurs
néerlandophones).
40
41
Notons néanmoins qu’un sportif peut être affilié à plus d’une fédération.
En 2001, 1 603 758 membres étaient affiliés à une fédération sportive communautaire, dont
1 285 797 membres flamands et 317 961 membres francophones (source : BLOSO et ADEPS).

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 23

sportive reconnue montre également un plus large impact des politiques sportives
des communautés, via les fédérations qu’elles reconnaissent.
Parmi les 164 fédérations sportives communautaires, 65 (39,6 %) sont reconnues
42
par le COIB comme représentant un sport olympique . Ces fédérations sportives,
dont le sport est inscrit au programme des Jeux olympiques, peuvent y envoyer leurs
athlètes de haut niveau s’ils satisfont aux critères de sélection.

2.2. L’AUTORITÉ FÉDÉRALE

L’Autorité fédérale intervient encore dans divers domaines relatifs à la pratique sportive :
statut social du sportif, réglementation des asbl, commission paritaire des sports, sécurité
lors des manifestations sportives, fédérations sportives nationales et équipes nationales.
43
Le 12 juillet 2001, la Communauté française a reconnu le COIB par décret , ouvrant
ainsi un droit à subventions à cet organisme. Le Conseil d’État a alors considéré que
la reconnaissance relève de l’Autorité fédérale, en précisant cependant que « rien ne
s’oppose bien entendu à ce que la Communauté française vienne directement en aide
aux sportifs de haut niveau et aux espoirs sportifs affiliés à des cercles et fédérations
francophones du COIB ou indirectement par l’intermédiaire des cercles et fédérations ».
Par la suite, la jurisprudence du Conseil d’État a évolué sur cette matière, et le choix
de la Communauté française n’a pas été remis en cause. Pour sa part, la Communauté
flamande a opté pour une aide directe aux fédérations flamandes plutôt qu’au COIB.

2.3. LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE

La politique du sport francophone est déterminée par la Communauté française.


Conformément à l’article 127 de la Constitution, la Communauté française est
compétente en région de langue française, ainsi qu’en Région bilingue de Bruxelles-
44
Capitale à l’égard des institutions unilingues francophones. À Bruxelles , deux cas
de figure se présentent. Premièrement, il y a les compétences qui sont exercées en propre
par la Communauté française (art. 127, § 2 de la Constitution). Elles concernent,
d’une part, les institutions qui appartiennent à la Communauté française en raison
de « leurs activités », c’est-à-dire la langue dans laquelle se déroulent leurs activités,
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et, d’autre part, les institutions qui gèrent des matières personnalisables (par exemple,
le dopage) et qui appartiennent à la Communauté française en raison de « leur
organisation ». Deuxièmement, il y a les compétences dont la Communauté française
a transféré l’exercice à la COCOF, qui agit donc en la matière en qualité d’entité fédérée
à part entière (cf. infra).

42
Cf. le site Internet du Comité olympique et interfédéral belge, www.olympic.be.
43
Décret de la Communauté française du 12 juillet 2001 visant la reconnaissance et le subventionnement
44
du Comité olympique et interfédéral belge, Moniteur belge, 20 juillet 2001.
Pour une présentation plus détaillée de la situation en Région bruxelloise, cf. infra.

CH 2179
24 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

Via son Ministère des Sports et sa Direction générale des Sports (mieux connue sous son
ancienne appellation d’Administration générale de l’aide à la jeunesse, de la santé et du
sport, ADEPS), la Communauté française 45 est responsable du développement du sport,
de la politique sportive de haut niveau (en ce compris la reconnaissance des statuts de
sportifs de haut niveau et d’espoirs sportifs), de la reconnaissance et du subventionnement
des fédérations sportives francophones, et de la formation des cadres sportifs.
Au travers du décret du 8 décembre 2006 (entré en vigueur le 1er janvier 2008 et
remplaçant le décret du 26 avril 1999), la Communauté française reconnaît et subsidie
les fédérations sportives communautaires francophones, et organise le sport dans
son ressort territorial.
Un Conseil supérieur de l’éducation physique, des sports et de la vie en plein air
(communément appelé Conseil des sports) assume un rôle de conseiller du ministre
sur toutes matières sportives, notamment sur les décrets liés au sport. Ce Conseil est
composé pour moitié de représentants de fédérations sportives, et pour moitié de
représentants de certaines parties prenantes du sport (telles que les sportifs, la presse
sportive, le sport militaire, le sport scolaire, le sport universitaire, le sport en
entreprise, la médecine sportive, le sport pour tous, le handisport et le sport senior).

2.3.1. L’ADEPS

C’est en 1955 qu’a été créé l’Institut national d’éducation physique et des sports
(INEPS), relevant du Ministère de la Santé publique. Cet organe est scindé en deux sur
une base linguistique en 1969, entre l’Administration générale de l’aide à la jeunesse,
de la santé et du sport (ADEPS) et le Bestuur voor de Lichamelijke Opvoeding, de
Sport en het Openluchtleven (BLOSO). L’ADEPS est alors attachée au Ministère
de l’Éducation nationale et de la Culture française. En 1983, elle devient l’une des
directions générales du Ministère de la Communauté française (tout en conservant
son acronyme, très connu du grand public).
L’ADEPS exécute les stratégies du ministre des Sports et met en place de manière
concrète les politiques sportives francophones, selon le décret du 8 décembre 2006.
Sa mission est de promouvoir le sport et l’activité physique au sein de la population
francophone, en Wallonie et à Bruxelles. Pour cela, l’ADEPS met en place toutes sortes
d’activités sportives et de stages sportifs au sein de ses dix-huit centres sportifs.
L’ADEPS est responsable de la reconnaissance et de la subvention des fédérations
sportives francophones (cf. Schéma 2) et du suivi de cette reconnaissance. L’organisation
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d’activités sportives et de stages sportifs pour sportifs débutants et amateurs et le soutien
aux athlètes de haut niveau, via des services adaptés à leurs besoins (par exemple, aide
à la performance sportive, cellule médico-sportive, aide socio-professionnelle), sont
également de son ressort.

45
Précisons que la Communauté française a décidé, en mai 2011, d’adopter la dénomination
« Fédération Wallonie-Bruxelles » dans sa communication interne et externe. Ce nouveau nom
n’ayant cependant pas la portée juridique que lui donnerait une révision de la Constitution allant
dans le même sens, nous maintiendrons, dans ce Courrier hebdomadaire, l’appellation constitutionnelle
de Communauté française.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 25

L’organisation de la formation des cadres sportifs est une responsabilité que l’ADEPS
partage avec les fédérations sportives francophones. L’ADEPS développe le cadre de
formation et homologue les diplômes de cadres sportifs. Elle coordonne également
les cours généraux de cadres sportifs, prérequis aux différentes formations spécifiques
délivrées par les fédérations pour leur sport.

2.3.2. Les fédérations sportives francophones

Le schéma 2 présente l’historique des décrets de reconnaissance et de subventionnement


pour les fédérations sportives francophones. Ces décrets fixent les critères selon
lesquels les fédérations sont reconnues et les principes de subventionnement qui sont
liés à cette reconnaissance. En Communauté française, les décrets se sont succédé de
manière régulière tous les 7-8 ans, soit approximativement toutes les deux olympiades.
Le dernier décret en date est celui du 8 décembre 2006 46. Il distingue les fédérations
sportives (qui sont de nature compétitive et ont des missions sportives de haut niveau
et de sport pour tous), les fédérations sportives de loisirs (qui organisent des activités
de sport pour tous) et les associations sportives (qui sont multidisciplinaires).
En fonction de la catégorie selon laquelle les fédérations sont reconnues, différents
principes de subsidiarité s’appliquent.

Schéma 2. Décrets de reconnaissance des fédérations sportives francophones

31/05/2000- 19/10/2007-
22/12/1977 18/12/1984 03/07/1991 26/04/1999 27/03/2003 08/12/2006 24/10/2012

1 2 3 4

Temps
Légende :

Décret abrogeant un décret antérieur

Décret modifiant en partie un décret antérieur


Décret du 22 décembre 1977 fixant les conditions de reconnaissance des fédérations sportives et
1 les conditions d’octroi de subventions de fonctionnement à ces fédérations, modifié par le décret
du 18 décembre 1984
Décret du 3 juillet 1991 fixant les conditions de reconnaissance et de subventionnement
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2 des fédérations sportives et des organes de coordination

3 Décret du 26 avril 1999 organisant le sport en Communauté française, modifié par les décrets
des 31 mai 2000, 20 juin 2002, 17 décembre 2003 et 17 mars 2003

4 Décret du 8 décembre 2006 visant l’organisation et le subventionnement du sport en


Communauté française, modifié par les décrets des 19 octobre 2007, 15 décembre 2010,
20 octobre 2011 et 24 octobre 2012

46
Décret de la Communauté française visant l’organisation et le subventionnement du sport en
Communauté française, Moniteur belge, 20 février 2007.

CH 2179
26 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

Les fédérations sportives francophones sont représentées par l’Association interfédérale


du sport francophone (AISF), créée en 1991. L’AISF est reconnue par le décret du
8 décembre 2006 de la Communauté française. Elle compte actuellement 65 fédérations
47
membres, qui composent son assemblée générale (mais dont certaines ne sont pas
reconnues par la Communauté française). Le but de l’AISF est de développer et soutenir
le sport francophone en représentant ses intérêts et ceux des fédérations sportives
francophones auprès des autorités, mais aussi d’apporter son aide aux fédérations
et clubs francophones via la mise à disposition d’informations et de services facilitant
leur fonctionnement.
En 2010, 599 669 personnes étaient affiliées à une des 56 fédérations sportives
communautaires francophones (en ce compris le football, mais pas le hockey), soit
environ 14 % de la population francophone.

2.3.3. Les sportifs francophones de haut niveau

Par le décret du 8 décembre 2006, la Communauté française fournit un cadre légal de


reconnaissance aux athlètes francophones de haut niveau. Le décret reconnaît différents
statuts parmi les athlètes : sportifs de haut niveau, espoirs sportifs et partenaires
48
d’entraînements . Après avis du Conseil des sports, le gouvernement de la
Communauté française définit les disciplines sportives et l’âge auquel les sportifs
peuvent être reconnus selon l’un de ces trois statuts légaux 49.
La fédération sportive envoie la candidature du sportif qu’elle estime éligible à l’un des
statuts, à la Commission 14 (du nom de l’article 14 du décret du 8 décembre 2006).
C’est celle-ci qui décide d’octroyer ou de retirer le statut légal d’un athlète de haut
niveau, d’un espoir sportif ou d’un partenaire d’entraînement. Elle est composée de
représentants du monde sportif francophone, nommés par arrêté du gouvernement
de la Communauté française 50, à savoir des représentants du COIB, des experts
scientifiques, des membres du Conseil des sports et un ancien sportif francophone
de haut niveau. Ils sont nommés pour quatre ans ; leur mandat peut être renouvelé
une fois. Le gouvernement de la Communauté française dresse, au moins une fois par
an, et selon l’avis de la Commission 14, la liste des sportifs reconnus selon l’un
des trois statuts, ainsi que la durée maximale pour laquelle ils sont reconnus, laquelle
ne peut excéder deux années.
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47
Cf. le site Internet de l’Association interfédérale du sport francophone, www.aisf.be.
48
En 2011, il y avait 71 athlètes reconnus sportifs de haut niveau, dont 53 étaient sous contrat avec
l’ADEPS. Le nombre d’espoirs sportifs était de 651, dont seulement 87 avaient démontré un niveau
sportif international. Le nombre de partenaires d’entraînement était très restreint. Les athlètes de ces
deux catégories peuvent bénéficier de services offerts par l’ADEPS et, le cas échéant, d’aménagements
scolaires. Il est à noter qu’une réorganisation des athlètes par statut est envisagée, en distinguant
les espoirs sportifs aspirants des espoirs sportifs internationaux.
49
Arrêté de la Communauté française du 9 février 2011 fixant les disciplines sportives et les catégories
d’âge en vue de la reconnaissance des sportifs de haut niveau, des espoirs sportifs et des partenaires
d’entraînement, Moniteur belge, 3 mars 2011.
50
Arrêté de la Communauté française du 8 mars 2010 portant nomination des membres de la Commission
d’avis instituée pour l’octroi ou le retrait de la qualité de sportif de haut niveau, d’espoir sportif ou
de partenaire d’entraînement, Moniteur belge, 20 avril 2010.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 27

2.3.4. Les compétences communautaires transférées


à la Région wallonne et à la COCOF

L’article 138 de la Constitution permet le transfert de l’exercice de certaines compétences


de la Communauté française à la Région wallonne en région de langue française et à
la Commission communautaire française (COCOF) en Région bilingue de Bruxelles-
Capitale. Ce mécanisme a été mis en en œuvre en juillet 1993, essentiellement en
51
raison des difficultés budgétaires de la Communauté française . Ces accords entre
er
ces différentes entités fédérées francophones ont amené au transfert, le 1 janvier 1994,
de l’exercice de diverses compétences, relatives notamment aux infrastructures sportives.
En Wallonie, la direction des infrastructures sportives, plus communément appelée
Infrasports, s’occupe du financement des infrastructures sportives. L’objectif de cette
direction est de doter le territoire wallon d’infrastructures sportives de qualité pour
différents niveaux et besoins de pratique. La Région wallonne a par ailleurs développé
un outil de recensement des infrastructures sportives wallonnes, appelé Cadasport,
lequel est accessible aux citoyens.
Concernant la COCOF, cf. infra.

2.4. LA COMMUNAUTÉ FLAMANDE

La politique du sport néerlandophone est déterminée par la Communauté flamande.


Celle-ci est compétente en région de langue néerlandaise. En Région bilingue de
Bruxelles-Capitale, elle intervient pour les institutions qui, par leurs activités (institutions
unilingues néerlandophones), lui appartiennent exclusivement, via son organe
décentralisé bruxellois : la Vlaamse Gemeenschapscommissie (VGC) (cf. infra).
La politique sportive flamande est gérée par le Ministère flamand des Sports et mise
en œuvre par le BLOSO, agence sportive flamande pour la promotion du sport.
Un Conseil flamand des sports (Vlaamse Sportraad) fournit des conseils en matière
sportive au ministre compétent. Ses membres sont des experts indépendants et des
représentants de la société civile.

2.4.1. Le BLOSO
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L’Agentschap voor de Bevordering van de Lichamelijke Ontwikkeling, de Sport en de © CRISP | Téléchargé le 18/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 154.147.121.212)
Openluchtrecreatie (BLOSO) est l’administration sportive de la Communauté flamande
chargée de la promotion de l’éducation physique, des sports et de la vie en plein air.

51
Cf. É. ARCQ, « Le transfert de l’exercice des compétences de la Communauté française », Courrier
hebdomadaire, CRISP, n° 1410-1411, 1994.

CH 2179
28 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

Depuis avril 2006, le BLOSO est une agence autonomisée interne, dotée de la
52
personnalité juridique (intern verzelfstandigd agentschap met rechtspersoonlijkheid) .
Le BLOSO est né de la scission de l’INEPS en 1969. Il fut alors attaché au Ministère
de l’Éducation nationale et de la Culture néerlandaise. Ensuite, il devint un organe de
la Communauté flamande. À l’instar de nombreuses administrations publiques
53
flamandes, le BLOSO a été restructuré en vertu du décret du 12 décembre 1990 .
Il est devenu une organisation para-régionale de type B, indépendante (c’est-à-dire
que sa politique générale est déterminée par un comité directeur, et non plus par
le gouvernement flamand). Le ministre des Sports exerce uniquement un rôle de
supervision.
Le BLOSO a une obligation de résultat vis-à-vis des actions et missions qui lui sont
confiées. Selon le décret du 7 mai 2004, il a pour mission d’exécuter la politique
sportive flamande afin d’augmenter la participation sportive en Flandre, d’y améliorer
la qualité de l’offre sportive et de « développer une politique flamande intégrale en
matière de sport de haut niveau ». Les tâches du BLOSO sont décrites dans ce même
décret du 7 mai 2004. Celles-ci sont :
« 1. l’organisation de camps sportifs et de classes sportives dans les centres BLOSO
[infrastructures sportives qui sont propriétés du BLOSO et qui sont gérées et
exploitées par lui] ; 2. le développement et la mise à disposition des centres BLOSO
aux fédérations sportives, clubs sportifs, services sportifs, sportifs de haut niveau
et sportifs individuels, entre autres pour l’organisation d’entraînements, de stages
et de compétitions, à tous les niveaux ; 3. l’offre et l’agrément par le biais de l’École
54
flamande des entraîneurs [Vlaamse Trainersschool] de formations de cadres
sportifs ; 4. l’échange international d’entraîneurs, experts sportifs et sportifs de haut
niveau ; 5. la promotion sportive et sa coordination au niveau flamand ; 6. le
subventionnement, l’encadrement et l’inspection des fédérations sportives, services
sportifs et autres acteurs sportifs ; 7. l’exécution et la coordination d’une politique
flamande intégrale en matière du sport de haut niveau ; 8. le développement
d’un centre de connaissance du sport ; 9. la fourniture de services de conseil et
l’accompagnement du développement de l’infrastructure sportive en Flandre. »

2.4.2. Les fédérations sportives flamandes

Le schéma 3 présente l’historique des décrets de reconnaissance et de subventionnement


pour les fédérations sportives flamandes. Le décret du 13 juillet 55 pose les règles de
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52
Décret flamand du 7 mai 2004 portant transformation de l’organisme public flamand Commissariaat- © CRISP | Téléchargé le 18/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 154.147.121.212)
generaalvoor de Bevordering van de LichamelijkeOntwikkeling, de Sport en de Openluchtrecreatie en
53
l’agence autonomisée interne dotée de la personnalité juridique BLOSO, Moniteur belge, 7 juin 2004.
Décret flamand du 12 décembre 1990 relatif à la politique administrative, Moniteur belge, 21 décembre
1990.
54
Organisant des formations de cadres sportifs en Flandre, la Vlaamse Trainersschool est une structure
de coopération entre le BLOSO, les institutions universitaires flamandes d’éducation physique,
les instituts supérieurs flamands d’éducation physique et les fédérations sportives flamandes agréées.
55
Décret de la Communauté flamande du 13 juillet 2001 portant réglementation de l’agrément et du
subventionnement des fédérations sportives flamandes, de l’organisation coordinatrice et des
organisations des sports récréatifs, Moniteur belge, 14 septembre 2001.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 29

reconnaissance et de subventionnement des fédérations sportives. Il fait la distinction


entre fédérations uni-sport (UA : discipline sportive olympique ; UB : discipline sportive
non olympique ; UC : discipline sportive paralympique), fédérations récréatives (RE)
et organisations de loisirs sportifs (OSV). Notons également que certaines fédérations
flamandes sont reconnues, mais non subventionnées (ER).

Schéma 3. Décrets de reconnaissance des fédérations sportives flamandes


24/12/2004-
02/03/1977 17/05/1984 18/04/1999 13/07/2001 23/05/2008

1 2 3

Temps
Légende :

Décret abrogeant un décret antérieur

Décret modifiant en partie un décret antérieur

1 Décret du 2 mars 1977 portant agrément et admission aux subventions des associations sportives
organisées au niveau de la communauté culturelle, modifié par le décret du 17 mai 1984

Décret du 13 avril 1999 organisant l’agrément et le subventionnement des fédérations sportives


2
flamandes

Décret du 13 juillet 2001 portant réglementation de l’agrément et du subventionnement des


3 fédérations sportives flamandes, de l’organisation coordinatrice et des organisations de sports
récréatifs, modifié par les décrets des 24 décembre 2004 et 23 mai 2008

Selon Jean-Christophe Capelle, secrétaire général de l’Association royale belge de


56
hockey , un décret flamand serait en préparation pour 2014, lequel empêcherait
toute administration flamande (provinces et communes y compris) de soutenir
financièrement un club membre d’une fédération non scindée. La politique flamande
se « durcit » envers les associations sportives non reconnues, ce qui a vraisemblablement
suscité la décision de scission de l’Association royale belge de hockey, et devrait peser
également sur d’autres associations sportives (par exemple, bobsleigh, curling, hockey
sur glace).
Les fédérations sportives flamandes sont représentées par une organisation appelée
Vlaamse Sportfederatie (VSF), laquelle souhaite contribuer au développement optimal
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de la qualité des fédérations sportives en Flandre. La VSF informe les fédérations
sportives et les soutient sur les plans juridique, administratif, organisationnel et politique.
En 2010, selon les chiffres du BLOSO, 1 479 267 personnes étaient affiliées à l’une des
90 fédérations sportives flamandes reconnues (hors hockey), soit environ 23 % de
la population néerlandophone.

56 er
RTBF, www.rtbf.be, 1 juin 2012.

CH 2179
30 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

2.4.3. Les sportifs flamands de haut niveau

Tous les quatre ans, le gouvernement flamand dresse, sur la proposition du service
57
compétent, une liste de disciplines sportives pouvant bénéficier de subventions, selon
plusieurs critères tels que les prestations sportives, le rayonnement du sport au niveau
national et international, et la politique sportive de haut niveau des fédérations 58. Les
sportifs de haut niveau bénéficient d’un soutien accru de la part de leur fédération
et de services fournis par le BLOSO.
Il existe trois statuts d’athlète de haut niveau en Flandre : sportif de haut niveau A,
sportif de haut niveau B (aux études secondaires) et enfin espoir sportif (aux études
fondamentales) 59. Pour obtenir l’un de ces statuts, les sportifs doivent répondre à
différents critères de sélection qui sont déterminés par sport, et sous l’avis d’un comité
de sélection composé de représentants de la fédération concernée, du BLOSO, du COIB
et de la Vlaamse Sportfederatie.

2.5. LA COMMUNAUTÉ GERMANOPHONE

La politique du sport germanophone est déterminée par la Communauté


germanophone. Celle-ci est compétente en région de langue allemande. Le schéma 4
présente l’historique des décrets de reconnaissance et de subventionnement pour les
fédérations sportives germanophones.
Une commission sportive a été créée pour organiser et superviser les formations de
moniteurs. Cette commission conseille également le ministre des Sports sur les
problématiques sportives générales. Elle est composée de professionnels du sport,
principalement des enseignants, élus pour une période de deux ans.
Le Ministère des Sports de la Communauté germanophone reconnaît et subventionne
les clubs sportifs et fédérations sportives, en vertu du décret du 19 avril 2004 60.
Un total de 16 fédérations sportives et 230 clubs sportifs sont reconnus et subventionnés
par la Communauté germanophone, lesquels comptent environ 22 000 personnes
affiliées 61, soit 31,4 % de la population germanophone.
La Communauté germanophone est dotée d’un Conseil des sports (Sportrat der
Deutsche Gemeinschaft), qui a pour rôle de représenter les organisations sportives
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57 re
Arrêté flamand du 30 novembre 2012 modifiant l’annexe I à l’arrêté flamand du 19 décembre 2008
fixant les conditions d’obtention de subventions pour le sport de haut niveau, Moniteur belge,
58
21 décembre 2012.
Notons que seules les fédérations « unisport » sont concernées par les missions sportives de haut niveau.
59
Au début de l’année scolaire 2012-2013, il y avait 876 statuts de sportifs de haut niveau accordés
(751 dans les écoles secondaires et 125 dans les écoles primaires). En 2012, 33 sportifs de haut niveau
avaient obtenu le statut A, dont 11 étaient aux études supérieures et 22 étaient employés sous contrat
60
par le BLOSO.
61
Décret de la Communauté germanophone du 19 avril 2004 sur le sport, Moniteur belge, 24 novembre 2004.
Cf. le site Internet « Deutsche Gemeinschaft in Bewegung », www.dgsport.be.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 31

de son ressort. Il a pour objectifs, notamment, de favoriser la communication du


ministre des Sports avec le COIB et avec les clubs germanophones.
La Communauté germanophone développe certains accords bilatéraux avec la
Communauté française pour les matières qui ne relèvent pas de ses décrets d’application,
62
par exemple en matière de pratique sportive dans le respect des impératifs de santé .

Schéma 4. Décrets de reconnaissance des fédérations sportives germanophones


21/03/2005-
02/03/1977 26/11/1979 20/01/1992 29/06/1998 19/04/2004 13/02/2012

1 2 3 4

Temps
Légende :

Décret abrogeant un décret antérieur

Décret modifiant en partie un décret antérieur


Arrêté réglementaire du 13 juin 1977 fixant les conditions d’agréation et de subventionnement
1 des fédérations sportives de la région de langue allemande

Arrêté réglementaire du 26 novembre 1979 fixant les conditions d’agréation et de subventionnement


2 des fédérations et associations sportives de la région de langue allemande (remplacé par le décret
du 10 mai 1993 pour ce qui concerne les associations sportives)

3 Décret du 20 janvier 1992 portant agréation et subventionnement de fédérations sportives,


modifié par le décret du 29 juin 1998

Décret du 19 avril 2004 sur le sport, modifié par les décrets des 21 mars 2005, 15 décembre 2008,
4
27 avril 2009, 14 février 2011, 6 décembre 2011 et 13 février 2012

2.6. LA SITUATION EN RÉGION BILINGUE DE BRUXELLES-CAPITALE

En Région bilingue de Bruxelles-Capitale, la situation est fort complexe 63. Outre les
Communautés française et flamande et les communes, interviennent en effet quatre
autres institutions : les trois commissions communautaires et la Région bruxelloise.
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Par ailleurs, les clubs sportifs de la région bilingue de Bruxelles-Capitale adhèrent soit
à l’aile francophone soit à l’aile néerlandophone de leur fédération sportive.

62
Protocole d’accord bilatéral du 8 janvier 2009 entre la Communauté germanophone et la Communauté
française exécutant l’accord de coopération du 19 juin 2001 en matière de pratique du sport dans
le respect des impératifs de santé, Moniteur belge, 26 février 2009.
63
Cf. S. DEPRÉ, « Les fédérations sportives dans le système fédéral belge », Les cahiers des sciences
administratives, n° 6, 2005, p. 37 et s. ; S. DEPRÉ, « Les interlocuteurs. De l’indifférence au partenariat »,
in S. DEPRÉ, dir., Le sport dopé par l’État. Vers un droit public du sport ?, Bruxelles, Bruylant, 2006, p. 47 et s.

CH 2179
32 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

2.6.1. La Commission communautaire commune (COCOM)

La COCOM est théoriquement compétente à l’égard de deux types d’institution :


d’une part, les institutions privées qui, du fait qu’elles sont organisées de manière
bilingue, n’appartiennent pas à la Communauté française ou à la Communauté flamande
et, d’autre part, les institutions publiques (par exemple, les centres sportifs communaux).
Dans les faits toutefois, la COCOM n’a fait que très peu usage de son pouvoir législatif
dans les matières sportives bicommunautaires. De même, elle ne s’est pas saisie de
la législation sur les infrastructures sportives communales.
Par ailleurs, la Commission communautaire commune (COCOM) établit des liens
entre COCOF et VGC, et organise des campagnes de promotion de la santé via la
pratique sportive. Ces campagnes s’articulent autour des thématiques de prévention
et de lutte contre le dopage. Elle intervient également en matière d’interdiction des
sports de combat à risques extrêmes et de réglementation des sports de combat à risques.
Notons qu’en matière de lutte contre le dopage, la COCOM, par son ordonnance du
21 juin 2012 64, a rejoint les objectifs définis dans les accords de coopération conclus
65
entre les Communautés française, flamande et germanophone , ainsi que dans les
directives internationales (par exemple, la convention internationale adoptée en 2005
par l’UNESCO).

2.6.2. Les Commissions communautaires française et flamande


(COCOF et VGC)

La Commission communautaire française (COCOF) et la Vlaamse Gemeenschaps-


commissie (VGC) sont compétentes en matière d’infrastructures sportives : par exemple,
elles gèrent les dossiers de demandes de subventions pour les infrastructures sportives.
Il est à noter que la COCOF intervient en qualité d’entité fédérée à part entière
(puisqu’il s’agit de compétences qui lui ont été transférées par la Communauté
française), alors que la VGC n’intervient qu’à titre d’organe décentralisé de la
Communauté flamande.

COCOF

Les compétences dont l’exercice a été transféré par la Communauté française à la


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COCOF concernent tout ce qui a trait aux travaux subsidiés : construction et
rénovation des infrastructures sportives unilingues francophones. En revanche, la
Communauté française est restée compétente pour le fonctionnement de ces
infrastructures et la politique sportive en général. La COCOF assure principalement

64
Ordonnance de la Commission communautaire commune du 21 juin 2012 relative à la promotion
de la santé dans la pratique du sport, à l’interdiction du dopage et à sa prévention, Moniteur belge,
5 juillet 2012.
65
Accord de coopération du 9 décembre 2011 conclu entre la Communauté flamande, la Communauté
française, la Communauté germanophone et la Commission communautaire commune en matière
de prévention et de lutte contre le dopage dans le sport, Moniteur belge, 26 juin 2012.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 33

deux missions, promouvoir l’activité sportive dans la Région de Bruxelles-Capitale,


et gérer les dossiers de subsides aux infrastructures sportives.
D’une part, la COCOF mène une politique de promotion du sport à destination
du public francophone, via la publication de dépliants, et l’édition d’un Guide des
sports, reprenant la liste des administrations compétentes en matière sportive et
66
des infrastructures et fédérations sportives . D’autre part, elle subsidie les clubs
et associations sportifs, publics ou privés, qui s’adressent en priorité à la population
bruxelloise, dont le siège est établi en Région de Bruxelles-Capitale, dont la langue
utilisée est le français tant pour les activités que la gestion, et qui développent une
politique spécifique à destination des jeunes (clubs entraînant une proportion
significative de jeunes de moins de 16 ans), des personnes âgées, des personnes
handicapées et des personnes d’origine étrangère ou qui ont pour objectif de
promouvoir les relations interculturelles 67. Elle apporte également une aide ponctuelle
à certaines manifestations sportives (tournois, etc.).
La COCOF gère également les dossiers des subventions octroyées aux infrastructures
communales par la Région de Bruxelles-Capitale (cf. infra).

VGC

Depuis 2008, le gouvernement flamand octroie un subside de 400 000 euros pour
la politique sportive aux 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale, réparti sur
la base du nombre d’habitants et du nombre d’associations sportives néerlandophones
établies sur leur territoire 68. Par ailleurs, la VGC reçoit également 400 000 euros, pour
l’exécution de son plan de politique sportive. L’octroi de la subvention aux communes
est conditionné par le dépôt d’un plan communal de politique sportive. En son
absence, la subvention communale prévue sera octroyée à la VGC. Celle-ci doit établir,
en application du décret, un plan de politique sportive. Seule la Ville de Bruxelles
a décidé de s’inscrire dans le cadre du décret flamand. Un arrêté du gouvernement
69
flamand précise les modalités d’application du décret .

2.6.3. La Région de Bruxelles-Capitale

Eu égard aux règles répartitrice de compétences, l’intervention de la Région de Bruxelles-


Capitale en matière d’infrastructures sportives est a priori surprenante. En effet, seule
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66
En 2013, devrait voir le jour l’inventaire des infrastructures sportives en Région bruxelloise, doté d’un
67
outil de recherche accessible aux citoyens.
Règlement de la Commission communautaire française relatif à la subsidiation des clubs sportifs
du 29 mars 1991, modifié par le règlement du 12 décembre 1997, Moniteur belge, 18 janvier 1992 et
68
14 mai 1998.
Décret flamand du 9 mars 2007 portant subventionnement des administrations communales et
provinciales et de la Commission communautaire flamande pour la mise en œuvre d’une politique
69
du sport pour tous, Moniteur belge, 4 mai 2007.
Arrêté du gouvernement flamand portant exécution du décret du 9 mars 2007 portant
subventionnement des administrations communales et provinciales et de la Commission
communautaire flamande pour la mise en œuvre d’une politique du sport pour tous, Moniteur belge,
13 septembre 2007.

CH 2179
34 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

l’Autorité fédérale peut en principe intervenir à l’égard des infrastructures sportives


bruxelloises bilingues, au titre de sa compétence résiduelle dans les matières culturelles.
L’origine de l’intervention de la Région de Bruxelles-Capitale tient essentiellement
à trois facteurs : le désintérêt de l’Autorité fédérale pour ces matières (la COCOM ne
s’est pas saisi des compétences qui pouvaient lui échoir, cf. supra), le manque de
moyens financiers de la COCOF, et les possibilités juridiques restreintes qu’a la COCOF
d’intervenir (la majorité des infrastructures sportives présentes en Région bruxelloise
70
sont communales et donc mixtes linguistiquement) . La Région a donc décidé de
financer les travaux des grosses infrastructures, au premier rang desquelles les piscines.
En application d’accords conclus avec la Communauté française d’une part et avec
la COCOF d’autre part, la Région de Bruxelles-Capitale a créé en 1993 le Fonds de
remise en état des équipements sportifs de proximité. Doté d’une enveloppe forfaitaire,
il était géré conjointement par la Région, en tant que pouvoir subsidiant des communes,
et par la COCOF, en vertu de sa compétence en matière d’infrastructures sportives.
Concrètement, le gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale octroyait les subsides
aux communes pour la rénovation des équipements sportifs de proximité, mais, comme
il ne disposait pas de pouvoir réglementaire ou législatif, c’est la COCOF qui s’occupait
de la gestion des dossiers 71 et qui exécutait les décisions du gouvernement bruxellois.
Mais à partir de 1999, ce Fonds n’a plus été alimenté, le système mis en place en 1993
n’étant plus adapté aux nouvelles réalités. Deux textes ont alors remédié à cette situation.
Tout d’abord, une circulaire ministérielle du 18 juillet 2002 72 a donné au gouvernement
de la Région de Bruxelles-Capitale la possibilité d’octroyer des subsides destinés à
encourager la réalisation d’investissements d’intérêt public par les communes en matière
d’infrastructures sportives, qu’il s’agisse de construction ou de rénovation. Son principe
est que le gouvernement régional octroie des subsides aux communes propriétaires
d’un terrain (ou d’un droit de jouissance d’au moins 15 ans) qui souhaitent réaliser
des investissements d’intérêt public en matière d’infrastructures sportives : construction,
extension, rénovation ou acquisition d’infrastructures sportives de type terrains de
sport, bassins de natation, etc., de leurs annexes techniques et de leurs abords. Les taux
de subventionnement prévus sont de 50 % pour les petites infrastructures et de 60 %
pour les grandes. L’ensemble des conditions d’octroi et la procédure de constitution
des dossiers sont détaillés dans la circulaire, qui précise que c’est l’administration de
la COCOF qui analyse le dossier et le soumet ensuite au ministre régional. L’exécution
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70
J. HELSON, J. VANDEN EYNDE, « Financement des infrastructures sportives à Bruxelles. La quadrature © CRISP | Téléchargé le 18/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 154.147.121.212)
du cercle », www.vdelegal.be, s.d., p. 2.
71
La COCOF travaillait sur la base d’une législation ancienne de la Communauté française : le décret
u 20 septembre 1976 réglant l’octroi de subventions à certains travaux concernant les installations
er
sportives (modifié par le décret du 5 novembre 1986), l’arrêté royal du 1 avril 1977 portant
exécution de ce décret, l’arrêté de l’exécutif de la Communauté française modifiant l’arrêté royal du
22 février 1974 relatif à l’intervention de l’État en matière de subsides pour l’exécution de travaux
d’infrastructure culturelle et sportive, et la circulaire du 18 octobre 1977 du Ministère de la Culture
72
française relative à la procédure à suivre pour l’introduction des dossiers.
Circulaire ministérielle du 18 juillet 2002 relative à l’octroi de subsides destinés à encourager
les investissements en infrastructures sportives, Moniteur belge, 15 octobre 2002.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 35

de la circulaire incombe au ministre régional, membre du collège de la COCOF


73
compétent pour les infrastructures sportives .
Ensuite, une ordonnance visant à encourager la réalisation d’infrastructures sportives
de proximité a été adoptée le 3 mars 2005 74. Elle s’inscrit dans la volonté de la Région
d’encourager les communes à déployer des espaces verts, des infrastructures sportives
et des plaines de jeux dans les quartiers défavorisés. Son principe est que le
gouvernement régional octroie des subsides pour la réalisation d’investissements
d’intérêt public dans des infrastructures de proximité qui : sont destinées à la population
résidant dans le voisinage de l’infrastructure, ne sont pas destinées aux clubs et aux
compétitions officielles, sont ouvertes à tous sans droit d’accès, sont destinées à titre
principal à la pratique des sports collectifs, constituent un lieu d’apprentissage de
la vie sociale, n’ont pas une finalité exclusivement sportive. Cette ordonnance vise
les communes présentant une forte concentration de jeunes : celles qui ont un
pourcentage d’habitants âgés de 0 à 25 ans supérieur ou égal à 30 % bénéficient
d’un taux du subside égal à 90 % du montant des travaux, et celles qui possèdent
plusieurs quartiers ayant un tel pourcentage de jeunes âgés de 0 à 25 ans supérieur ou
égal à 30 %, d’un taux de 60 % du montant des travaux.
En son article premier, l’ordonnance du 3 mars 2005 spécifie qu’elle « règle une matière
visée à l’article 39 de la Constitution », c’est-à-dire une matière régionale. Toutefois,
il est généralement considéré qu’il s’agit en réalité là d’une compétence que la Région
bruxelloise a usurpée à l’Autorité fédérale. Reprenant l’accord intrabruxellois du
20 septembre 2011, l’accord de réformes institutionnelles présenté le 11 octobre 2011
entend toutefois régler cette situation : il prévoit d’ouvrir à la Région de Bruxelles-
Capitale la compétence formelle d’intervenir en matière d’infrastructures sportives,
sans priver les institutions communautaires de leur compétence en cette matière.
Cette compétence attribuée à la Région nécessitera une modification de la loi spéciale
de réformes institutionnelles 75.
Il est par ailleurs à noter que Bruxelles reçoit certains subsides fédéraux en matière
sportive. En effet, l’Autorité fédérale et la Région de Bruxelles-Capitale ont conclu le
15 septembre 1993 l’accord dit Beliris 76, qui vise notamment au développement des
infrastructures sportives. Dans ce cadre, le gouvernement régional a par exemple adopté
en 2005 un plan triennal d’investissement visant la rénovation de six piscines bruxelloises
(Ganshoren, Ixelles, Molenbeek, Bruxelles-Ville (Laeken), Saint-Gilles et Schaerbeek).
Enfin, signalons que le Plan régional de développement durable (PRDD), déposé au
début de l’année 2013 sur la table du gouvernement bruxellois par son ministre-
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73
Par ailleurs, la circulaire institue la Commission technique d’infrastructure, composée de trois
représentants de la Direction d’administration des Affaires culturelles et du Tourisme de la COCOF,
de trois représentants de la Direction d’administration des Affaires budgétaires, financières et
patrimoniales de la COCOF, de deux représentants de l’Administration des Pouvoirs locaux du
Ministère de la Région bruxelloise, et de trois représentants de la VGC. Les délégués de la COCOF
y sont donc majoritaires.
74
Ordonnance bruxelloise du 3 mars 2005 relative à l’octroi de subsides destinés à encourager la réalisation
75
d’infrastructures sportives de proximité, Moniteur belge, 22 mars 2005.
J.-P. NASSAUX, « Les aspects bruxellois de l’accord de réformes institutionnelles du 11 octobre 2011 »,
76
Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2129-2130, 2012, p. 23.
Accord de coopération du 15 septembre 1993 relatif à certaines initiatives destinées à promouvoir
le rôle international et la fonction de capital de Bruxelles, Moniteur belge, 30 novembre 1993.

CH 2179
36 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

président, Charles Picqué (PS), constitue un premier document de synthèse d’une


vision prospective des besoins de la Région en matière d’infrastructures sportives et de
loisirs. Certains acteurs du domaine lui reprochent toutefois de n’être qu’un inventaire
des structures, et non une vision stratégique pour le développement du sport.

2.7. LES GROUPES DE TRAVAIL INTERCOMMUNAUTAIRES

La politique sportive en Belgique est donc morcelée en plusieurs politiques


communautaires indépendantes. Néanmoins, des mécanismes de partenariat et de
dialogue existent entre les communautés, en vue, notamment, d’organiser des activités
particulières (par exemple, projet Be Gold) voire extraordinaires (par exemple,
organisation du championnat d’Europe de football en 2000), ou plus simplement
de s’informer mutuellement des actions qu’elles entreprennent. Il existe donc une
coopération, plus ou moins efficace selon les législatures, entre les différents ministres
des Sports 77.
Notons également qu’une série de problématiques qui ne relèvent pas des décrets
d’application sont inscrites dans des accords bilatéraux entre les communautés.
Il s’agit notamment d’accords en matière de prévention et de lutte contre le dopage
dans le sport 78.
Le cas récent (3 février 2013) de la non-validation du record du monde junior du
pentathlon en salle de Nafissatou Thiam illustre cependant le fait que cette
collaboration peut parfois être mise à mal : un contrôle ne fut pas effectué, par
les contrôleurs de l’agence flamande antidopage, compétents à Gand, dans les délais
imposés par la Fédération Internationale d’Athlétisme. Ceci eut pour effet de ne pas
permettre la reconnaissance de ce record du monde.

2.7.1. La Commission ABCD

La Commission ABCD (A pour ADEPS, B pour BLOSO, C pour COIB, D pour


Deutsche Gemeinschaft) a été créée en 1982. Elle est composée de représentants de
l’ADEPS, du BLOSO, du COIB et de la Communauté germanophone. Son objectif est
de mettre en place une collaboration entre les différentes communautés et le COIB,
en vue de préparer les athlètes belges aux compétitions internationales, mais également
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de favoriser le dialogue entre communautés et acteurs du sport en Belgique (par exemple,
fédérations sportives communautaires), lorsque des conflits surgissent.
Le projet Be Gold a été créé suite à cette collaboration entre les différents partenaires
de la Commission ABCD et l’Autorité fédérale. Cette collaboration a été entérinée par
la signature d’une convention le 30 avril 2004. Anciennement appelé projet ABCD

77
A. THIBAUT, « Les politiques du sport dans la Belgique fédérale », op. cit.
78
Accord de coopération du 9 décembre 2011 conclu entre la Communauté flamande, la Communauté
française, la Communauté germanophone et la Commission communautaire commune en matière
de prévention et de lutte contre le dopage dans le sport, Moniteur belge, 26 juin 2012.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 37

« jeunes talents sportifs » à sa création en 2004, le projet Be Gold vise à « promouvoir


des projets spécifiques dans les domaines de la détection, l’épanouissement et
l’accompagnement des jeunes talents sportifs dans la perspective des Jeux olympiques
79
de 2016 et 2020 » .
Ce projet soutient la détection de jeunes talents et la mise en place de structures de
développement des talents (entraînement, compétitions et encadrement) à moyen
et long terme en vue de la réalisation de performances sportives 80. Environ 500 jeunes
athlètes âgés de 9 à 23 ans, de 19 disciplines sportives différentes, sont concernés par
le projet Be Gold, en concertation avec leurs fédérations sportives. Le projet Be Gold
est doté d’un budget de 3 250 000 euros par an, et est soutenu par chaque partenaire :
Communauté française (500 000 euros), Communauté flamande (740 000 euros),
Communauté germanophone (10 000 euros) et COIB (750 000 euros). Il bénéficie
également d’une subvention de la Loterie nationale, à hauteur de 1 250 000 euros.

2.7.2. Le Groupe de concertation interministériel

Le Groupe de concertation interministériel, dont la première réunion a eu lieu en 1993,


rassemble les trois ministres communautaires des Sports, ainsi que des responsables
du COIB. L’objectif de ces concertations est d’aboutir à une cohérence des politiques
sportives des trois communautés. La candidature de la Belgique (et des Pays-Bas) pour
les coupes du monde de football 2016 et 2022 a notamment été concertée lors de telles
réunions, comme ce fut le cas pour l’organisation du championnat d’Europe de football
en 2000. D’autres thèmes relatifs au statut du sportif de haut niveau, à la formation
des cadres sportifs et à l’éducation physique chez les jeunes peuvent également y être
abordés. Néanmoins, il ne s’agit pas d’une coordination nationale des politiques
sportives. Chaque communauté conserve son indépendance dans l’établissement de
sa politique sportive.

2.8. LES PROVINCES ET LES COMMUNES

Les provinces et les communes peuvent également intervenir dans le domaine sportif.
Elles peuvent notamment jouer un rôle de pouvoir organisateur.
De nombreuses initiatives sont prises par les provinces, notamment en matière
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d’infrastructures (par exemple, par la création de centres récréatifs comme les domaines
provinciaux de Chevetogne et de Hélécine) et d’organisation d’événements sportifs.
Quant aux communes, elles peuvent mettre des infrastructures sportives à la disposition
de leurs administrés, créer des centres sportifs locaux, accorder des aides en bâtiments
ou en matériel aux associations sportives, proposer des programmes de sport de quartier
ou de développement sportif, octroyer des subventions aux associations sportives.

79
80
Site Internet du projet Be Gold, www.be-gold.be.
La performance sportive est ici comprise comme étant la réalisation d’un top 8 dans la discipline de
l’athlète aux Jeux olympiques, conformément aux objectifs assignés aux athlètes par le COIB.

CH 2179
3. CADRE DE PERFORMANCE DES FÉDÉRATIONS
SPORTIVES

Le concept de performance sportive est bien connu et important pour les fédérations
sportives. Pour elles en effet, il est essentiel d’apprécier le succès d’un sportif dans
sa discipline sportive et de disposer d’indicateurs permettant d’évaluer le niveau de
ses performances. De même, les fédérations sportives cherchent à élever leur niveau
de performance organisationnelle : pour évaluer les objectifs qu’elles se fixent, il leur
faut donc des outils permettant de déterminer dans quelle mesure leurs ressources,
leurs processus ou leurs productions permettent les résultats escomptés.
Ceci est d’autant plus important que, comme nous l’avons vu, le nombre de parties
prenantes externes auxquelles les fédérations sportives doivent rendre compte est élevé
(instances internationales, organismes nationaux, sponsors, etc.). Étant donné
l’importance que ces parties prenantes jouent dans la reconnaissance nationale et
internationale et dans le financement, il est essentiel que les fédérations puissent
démontrer qu’elles remplissent les critères et standards propres aux fédérations
sportives pour être reconnues en tant que telles. Elles doivent également faire la
preuve que leurs actions, et, par conséquent, les financements qu’elles perçoivent sont
accompagnés de résultats qui correspondent aux attentes de leurs partenaires.
Dès lors, les fédérations sportives sont encouragées à mettre en place un système
permettant d’évaluer, de manière objective, la gestion de leurs activités et la réalisation
de leurs objectifs visés. Ceci leur permet d’informer leurs parties prenantes sur la
performance de leur organisation et d’aller de l’avant. Cependant, la performance
des fédérations sportives nationales (ou communautaires) est difficile à mettre en
valeur, à mesurer et à gérer en raison de leur statut d’organisation à but non lucratif.
Durant de longues années, ce statut a même permis à certains de leurs gestionnaires
de ne pas se poser la question de la performance organisationnelle. Pourtant, le contexte
actuel prônant la transparence rend la professionnalisation de ces organisations
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nécessaire. La question de l’évaluation et de la gestion de la performance est, par
conséquent, primordiale pour le futur des fédérations sportives.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 39

3.1. GESTION DE LA PERFORMANCE D’ORGANISATIONS


SPORTIVES À BUT NON LUCRATIF

Les fédérations sportives nationales (ou communautaires) subissent aujourd’hui de


nouvelles pressions de la part des responsables politiques, des partenaires privés, des
membres et d’autres parties prenantes. Tous ces intervenants attendent des organisations
sportives qu’elles s’orientent davantage vers la performance ou qu’elles mettent en
place des stratégies de management de leur performance organisationnelle. Des outils
adaptés à l’industrie du sport, tels que le McKinsey Capacity Self-Assessment Tool
81 82
en Australie ou celui de Deloitte & Touche en Grande-Bretagne , des projets de
83
recherche et des organisations sportives internationales (comme la Fédération
internationale de volley-ball, la Fédération internationale de tennis ou le CIO) ont mis
en évidence la nécessité pour les organisations sportives de développer des compétences
de base dans la gestion de la performance organisationnelle.
Cette nouvelle culture, fondée sur la professionnalisation et la modernisation des
pratiques liées à la performance organisationnelle, s’explique par les enjeux sociaux,
économiques et politiques qui pèsent sur les objectifs des fédérations sportives nationales
(ou communautaires), et par la compétition dans laquelle elles sont engagées avec
d’autres organismes pour bénéficier des fonds publics ou privés. Il en résulte qu’elles
se doivent de manifester plus d’efficience dans leur action et de rendre mieux compte
de leurs engagements.
Étant donné que la performance est entendue comme la réalisation des objectifs visés
par une organisation sous contraintes externes, elle suppose un consensus sur des
critères de mesure de la part des responsables de l’organisation quant à leurs objectifs
84
prioritaires et à la façon de les mesurer . L’organisation établit une liste de dimensions
stratégiques prioritaires qui correspondent aux objectifs à réaliser. Les critères de mesure
sont appelés des indicateurs de performance, qui mesurent la réalisation de ces objectifs.
Les dimensions stratégiques de performance sont propres à chaque organisation, mais
selon leur nature et leurs caractéristiques, il est possible d’identifier certaines dimensions
génériques, notamment pour les fédérations sportives.

3.2. DIMENSIONS STRATÉGIQUES DES FÉDÉRATIONS SPORTIVES


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Parmi les dimensions stratégiques des fédérations sportives, la dimension sportive est
sans conteste la plus importante. On y trouve les objectifs de la fédération sportive en

81
McKinsey & Company, « Effective Capacity Building in Nonprofit Organizations », www.vppartners.org,
2001.
82
Deloitte & Touche, « “Investing in Change”. High Level Review of the Modernisation Programme for
83
Governing Bodies of Sport », 2003.
E. BAYLE, L. ROBINSON, « A Framework for Understanding the Performance of National Governing
84
Bodies of Sport », European Sport Management Quarterly, volume 7, n° 3, 2007, p. 249-268.
P.-L. BESCOS, « Introduction générale », in ECOSIP, Dialogues autour de la performance en entreprise :
les enjeux, Paris, L’Harmattan, 1999, p. 9-24.

CH 2179
40 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

matière de sport de haut niveau et de sport pour tous. Dans certaines fédérations, comme
85
le soulignent D. Shilbury et K. A. Moore , ces objectifs seront en concurrence,
notamment parce qu’ils sous-entendent la nécessité de faire entre eux un arbitrage
en termes d’allocations financières et humaines. Les objectifs en matière de sport
de haut niveau renvoient aux résultats sportifs internationaux, à la croissance de
la participation d’athlètes dans des compétitions sportives internationales et à
l’amélioration des services au bénéfice du sport de haut niveau. Toutes les fédérations
sportives n’ont pas des objectifs de sport de haut niveau ou n’en font pas un objectif
central. La plupart des fédérations sportives organisent cependant des compétitions
nationales, régionales ou locales pour leurs membres et certaines organisent des
activités non compétitives ou de loisirs. Elles viseront alors simplement à améliorer
les services sportifs qu’elles offrent à leurs membres.
Le schéma 5 présente les principales dimensions stratégiques des fédérations sportives.
Chaque dimension stratégique comporte plusieurs objectifs. Après avoir défini leurs
objectifs en termes de sport de haut niveau, en termes de sport pour tous et envers
la société (partie supérieure du schéma), les fédérations établissent les lignes directives
qui leur permettront d’atteindre ces objectifs et les plans à mettre en œuvre pour cela.
Ces plans se situent, par exemple, au niveau de leur fonctionnement organisationnel,
de leurs activités de promotion et de communication ou de leur capacité à acquérir
des ressources financières (partie inférieure du schéma). Nous détaillons, ci-après,
chaque dimension stratégique.

Schéma 5. Dimensions stratégiques des fédérations sportives


Sport de haut niveau Sport pour tous Sociétal

Obtenir des résultats sportifs


Améliorer la qualité des services Attirer des membres
internationaux
sportifs destinés aux membres Soutenir les valeurs sportives
Augmenter la participation
Augmenter le nombre dans la société
des athlètes aux compétitions
de services sportifs destinés Améliorer la qualité
Améliorer les services aux membres des services non sportifs
aux athlètes

Organisation Promotion et communication Financier

Obtenir des ressources


Améliorer le climat Promouvoir le sport
financières variées
organisationnel
Améliorer la communication
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Devenir plus indépendant
Améliorer les compétences externe avec les membres
financièrement vis-à-vis
des salariés et les clubs
des pouvoirs publics

La dimension sociétale de l’activité des fédérations intègre les services non sportifs
nécessaires pour satisfaire les attentes des différents acteurs. Ainsi, les membres et
les clubs souhaitent généralement que la qualité et la quantité des services non sportifs

85
D. SHILBURY, K. A. MOORE, « A Study of Organizational Effectiveness for National Olympic Sporting
Organizations », Nonprofit and Voluntary Sector Quarterly, volume 35, n° 1, 2006, p. 5-38.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 41

progressent. Les autorités publiques, qui subventionnent les fédérations, recherchent


la participation du plus grand nombre aux activités sportives. Elles seront attentives
à la légitimité sociale de ces fédérations. Enfin, les partenaires commerciaux
rechercheront à élargir leur audience en vue de partager avec celle-ci les valeurs sportives
qu’ils soutiennent.
L’image et la communication renvoient au contrôle que la fédération sera capable
de prendre sur son environnement externe. Il s’agira ici de promouvoir le sport et
d’améliorer la communication par un meilleur suivi de l’information donnée aux
membres et aux clubs.
Dans ses aspects financiers, le modèle s’attache à la gestion des ressources et à la pérennité
financière de la fédération. Il convient que celle-ci puisse réunir suffisamment de
ressources afin de garantir sa viabilité et qu’elle se donne des critères de redistribution
adéquats. Elle doit également développer un portefeuille d’activités qui lui permette
de diminuer sa dépendance vis-à-vis des autorités publiques et d’augmenter sa capacité
d’investissement sur fonds propres.
86
Enfin, T. Zintz et J. Camy soulignent l’importance qu’il y a à prendre en compte
la structure centrale rassemblée au siège de la fédération, ainsi que le management
technique de celle-ci. Cette dimension prend en compte la qualification des ressources
humaines et le fonctionnement de l’organisation, considérant qu’un personnel
hautement qualifié et un fonctionnement interne efficient sont des conditions
essentielles, mais non uniques, pour une performance organisationnelle de haut niveau.

3.3. CAPACITÉ D’INNOVATION DES FÉDÉRATIONS SPORTIVES


COMMUNAUTAIRES EN BELGIQUE

Les organisations sportives à but non lucratif que sont les fédérations sportives
communautaires en Belgique se voient encouragées à s’adapter aux attentes de leurs
parties prenantes (par exemple, membres affiliés, pouvoirs publics, sponsors) tel que
nous l’avons illustré précédemment en mettant en évidence le besoin d’améliorer
la performance organisationnelle.
Parmi ces attentes, la satisfaction des membres affiliés et l’attraction de nouveaux
membres représentent des objectifs majeurs, ainsi que, pour certaines d’entre elles,
la réalisation de résultats sportifs d’envergure. Cependant, l’environnement de plus
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en plus concurrentiel qui les entoure rend la réalisation de ces objectifs plus difficile.
De nouveaux services sportifs et non sportifs doivent être développés par les fédérations
sportives pour se démarquer d’autres fournisseurs de services sportifs, et ainsi retenir
et attirer des membres et mieux détecter et entraîner les athlètes. L’adoption d’une
nouvelle initiative (activité ou service) pour satisfaire leurs membres doit être considérée

86
T. ZINTZ, J. CAMY, Manager le changement dans les fédérations sportives en Europe, op. cit.

CH 2179
42 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

87
comme une innovation . Les organisations sportives à but non lucratif peuvent innover
88
pour mieux satisfaire leurs membres ou pour combler de nouvelles attentes . Pour
cela, elles doivent entretenir une attitude et un climat propice à leur développement.
L’adoption d’une attitude en faveur de l’innovation et du changement semble, en effet,
être une réaction positive et constructive par rapport à l’environnement concurrentiel
auquel elles font face.
Une enquête nationale, portant sur l’ensemble des fédérations sportives communautaires
francophones et flamandes, a été réalisée en 2010 sur le thème de l’innovation 89. Les
résultats de l’enquête révèlent certains éléments de la gestion et du fonctionnement
des fédérations sportives qui les amènent à innover, c’est-à-dire à mettre en place de
90
nouvelles initiatives (services ou activités) . Ces éléments-clés concernent l’attitude
managériale de la fédération par rapport au changement et à la nouveauté, son
fonctionnement, sa perception de l’environnement concurrentiel qui l’entoure et
sa santé financière.
L’enquête démontre que les fédérations sportives francophones et flamandes sont, en
moyenne, favorables à une gestion à l’image des entreprises et à l’implication des
salariés dans les décisions. Les fédérations de taille moyenne et de grande taille, ainsi
que les fédérations représentant un sport olympique, semblent particulièrement
favorables à une gestion entrepreneuriale. Néanmoins, la grande majorité des fédérations
tiennent à rappeler que leurs structures et responsabilités sont bien différentes de celles
des firmes privées.
De manière générale, les fédérations sportives sont nettement favorables au
développement de nouveaux services, surtout si ceux-ci correspondent aux attentes
de leurs membres ou de leurs salariés. Les fédérations de grande taille et/ou dont
le nombre de membres augmente semblent les moins réticentes à prendre des risques
(et les plus à même de le faire).
En ce qui concerne le contexte concurrentiel, les fédérations sportives jugent que
la compétition sportive est élevée au niveau international. Les fédérations sportives
représentant une discipline sportive olympique indiquent même une pression sportive
internationale très importante. Au contraire, le niveau national est jugé non
concurrentiel par plus de la moitié des fédérations sportives interrogées, surtout par
les fédérations de sport non olympique. Les fédérations sportives en charge de sports
olympiques indiquent néanmoins la présence d’une rivalité sportive entre fédérations
communautaires, mais dans une mesure moindre que ce que l’on constate au niveau
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87
F. DAMANPOUR, M. SCHNEIDER, « Phases of the Adoption of Innovation in Organizations: Effects of
Environment, Organization, and Top Managers », British Journal of Management, volume 17, 2006,
88
p. 215-236.
R. P. LEE, G. O. GINN, G. NAYLOR, « The Impact of Network and Environmental Factors on Service
89
Innovativeness », Journal of Services Marketing, volume 23, n° 6, 2009, p. 397-406.
M. WINAND, J. SCHEERDER, S. VOS, T. ZINTZ, Attitude, changement et innovation. Les fédérations
sportives communautaires de Belgique, Louvain/Louvain-la-Neuve, Afdeling Sociale Kinesiologie &
Sportmanagement (KUL)/Chaire olympique Henri de Baillet Latour et Jacques Rogge en management
90
des organisations sportives (UCL), 2011 (Gestion & Management du Sport, 11).
Notons que les initiatives que les représentants de fédérations sportives ont indiquées lors de l’enquête
sont d’importance relative. En effet, certaines initiatives ont pu engendrer un changement radical au
sein de fédérations sportives, tandis que d’autres, incrémentales, reflètent un changement de moindre
importance.

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 43

international. Par contre, le niveau régional est perçu comme étant fortement
concurrentiel. Les fédérations sportives considèrent qu’elles sont en concurrence pour
obtenir des subsides et, dans une moindre mesure, pour attirer des membres.
Si la majorité des fédérations sportives estiment qu’elles ont une bonne santé financière,
elles indiquent également ne pas disposer de l’expertise nécessaire pour attirer des
ressources privées. Dès lors, les fédérations sportives sont, en majorité, plutôt
dépendantes financièrement des pouvoirs publics. Cette réalité est d’autant plus
prégnante pour les fédérations de sport olympique.
Les résultats de l’enquête ont permis de mettre en évidence que les fédérations
sportives sont des organisations innovantes. Elles mettent en place de nouvelles
initiatives, les adaptent ou les renouvellent en vue de satisfaire leurs membres et d’attirer
de futurs affiliés. Plus d’un tiers de ces innovations est sportive. Aussi, il n’y a pas
de distinction selon la taille des fédérations et les spécificités de leur sport. De plus,
les fédérations semblent être conscientes des changements induits par les activités
nouvelles qu’elles proposent. L’innovation fait donc partie du processus de changement.
Les parties prenantes internes aux fédérations (par exemple, président, directeur
technique, volontaire du conseil d’administration, directeur administratif) soutiennent
particulièrement les initiatives développées.
Les résultats de l’enquête ont également permis de distinguer trois groupes de
fédérations sportives, dont les attitudes et perceptions diffèrent les unes des autres,
et donc de la moyenne globale de l’ensemble des fédérations sportives.
Primo, les fédérations sportives traditionnelles. Elles jugent que la concurrence sportive
internationale et nationale est faible. Leur équilibre financier est plutôt difficile à
atteindre, mais elles parviennent à avoir une bonne santé financière. L’implication de
leurs salariés et leur ouverture par rapport au changement et à la nouveauté semblent
plus faibles que dans les autres fédérations.
Secundo, les fédérations sportives financièrement stables. Elles perçoivent une grande
concurrence sportive, surtout au niveau international. Elles sont conscientes de la
concurrence qui oppose les fédérations sportives pour obtenir des subventions et
attirer des membres. Pour autant, elles n’ont pas de difficulté à atteindre l’équilibre
financier. Leur santé financière est plutôt bonne. Elles sont ouvertes au changement
et impliquent leurs salariés dans les décisions, à l’image des firmes privées.
Tertio, les fédérations sportives orientées ressources. Plus que celles des deux autres
catégories, elles jugent que la concurrence entre fédérations sportives pour obtenir
des ressources financières et humaines (membres) est élevée. L’équilibre financier est
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jugé difficile à atteindre. Elles semblent connaître des difficultés à engranger des
ressources, ce qui influence leur santé financière. Elles connaissent une forte implication
des salariés dans les décisions, et sont plutôt ouvertes au changement et à la nouveauté.
La concurrence sportive internationale, et surtout nationale, n’est selon elles pas
importante.
Les fédérations sportives traditionnelles sont significativement les moins innovantes,
alors que les fédérations sportives orientées ressources développent le plus d’innovations.
Néanmoins, il n’y a pas de distinction significative entre les fédérations sportives

CH 2179
44 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

financièrement stables et celles orientées ressources pour ce qui concerne le nombre


d’innovations sportives.
Faisant suite à ces résultats, des recommandations managériales peuvent être proposées
aux fédérations sportives qui souhaitent innover. Ces fédérations sportives devraient
développer une attitude en faveur du changement et de la nouveauté. Le processus
d’innovation commence dès l’émergence d’une nouvelle idée. Cette idée est soumise
à plusieurs avis, par exemple au conseil d’administration. Dès lors, créer un climat
propice au changement et à l’introduction de nouvelles initiatives favorise
considérablement l’innovation. Ces nouvelles idées pourraient apparaître grâce aux
conseils avisés de salariés. L’implication de salariés expérimentés dans les décisions est,
d’ailleurs, un élément favorisant l’innovation. Les fédérations sportives devraient
également prendre conscience qu’elles coexistent dans un environnement concurrentiel.
Les fédérations sportives qui estiment être en concurrence avec d’autres fédérations
ou organisations pour ce qui est d’attirer des ressources financières, des subventions
et des membres parviennent à mettre en place plus d’innovations. Elles semblent
innover afin de rivaliser avec leurs concurrents et/ou augmenter leurs ressources
financières via des canaux peu ou pas encore exploités. La perception de leur santé
financière joue aussi sur la volonté d’innover. Les fédérations sportives ayant une
bonne santé financière et n’éprouvant aucune difficulté à atteindre l’équilibre financier
peuvent se permettre d’investir dans le développement de nouvelles idées. Toutefois,
une perception de faible santé financière, combinée à un sentiment de concurrence,
semble stimuler davantage les fédérations sportives à développer de nouvelles activités.
Les décrets et ordonnances des entités fédérées communautaires permettent de fixer
les cadres au sein desquels les fédérations sportives peuvent avancer. Ils fixent
des objectifs génériques de performance (par exemple, pour le sport de haut niveau)
qui devraient être atteints par certaines catégories de fédérations. Néanmoins, ces
cadres restent vagues et ne proposent guère de lignes directrices ou de système
multidimensionnel de gestion de performance, tel que présenté précédemment, qui
permettent aux fédérations sportives communautaires de s’évaluer et de progresser.
Il s’avère que les objectifs ne sont pas suffisamment détaillés pour obtenir un ensemble
homogène pour plusieurs fédérations sportives. L’avantage, dans la situation actuelle,
est que les fédérations sportives ont une autonomie de gestion qui leur permet de
proposer des activités innovantes. En effet, chaque fédération se gère et s’évalue
individuellement. D’une part, le subventionnement des activités des fédérations permet
un contrôle de la part de l’entité fédérée compétente. D’autre part cependant, le système
actuel des subventions peut limiter la capacité et la liberté (voire la volonté) d’action
de certaines fédérations. Les plans stratégiques des fédérations – lesquels sont en accord
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avec les décrets et ordonnances des entités fédérées communautaires qui les
reconnaissent et les subventionnent – doivent idéalement inclure un volet innovation
et une explication détaillée des retombées attendues des activités innovantes, en lien
avec un système de gestion de la performance renseignant des objectifs précis et
les moyens de les évaluer. L’innovation informelle est présente dans bon nombre de
fédérations, mais est peu mise en évidence. Un modèle de gestion de la performance
s’inspirant des décrets et ordonnances peut donc être adopté (et adapté) par les
fédérations sportives en vue d’améliorer la manière dont elles sont gérées et favoriser
le développement d’idées nouvelles.

CH 2179
CONCLUSION

En ouverture de ce Courrier hebdomadaire, nous évoquions le fait que, durant près


d’un siècle (1870-1970), le sport s’est développé en vase clos, sous couvert
d’amateurisme, en s’affranchissant des règles communes s’imposant à tout un chacun
dans le monde « réel ». Nous soulignions également le fait que, en contraste, dès
le début des années 1970, les parties prenantes au phénomène sportif s’étaient
multipliées, créant de la sorte une constellation environnementale dont le sport ne
peut plus aujourd’hui s’abstraire. C’est dans ce contexte que nous avons voulu
proposer une analyse multidimensionnelle au lecteur.
On ne reconnaît plus simplement au sport, perçu comme phénomène social, des vertus
de bien-être. On attend de lui qu’il favorise l’intégration des personnes en décrochage,
des minorités, des personnes moins valides, qu’il soit une alternative à la médication
de certaines maladies, qu’il donne du rêve au plus grand nombre, etc. Le sport est
également reconnu comme une activité économique, générant près d’1,5 % du PIB
des nations développées, sous forme de dépense sportive 91, offrant de l’emploi direct
ou indirect à un nombre important de personnes. Comme d’autres phénomènes
de société, le sport et sa pratique génèrent des questions qui doivent être arbitrées
dans un cadre juridique, qu’il s’agisse de questions disciplinaires ou contractuelles,
voire d’actions devant les tribunaux civils ou pénaux. Enfin, selon que les États s’y
investissent peu ou prou, des politiques sportives sont mises en place qui influencent
son développement.
Ce Courrier hebdomadaire a mis l’accent sur l’organisation du sport au niveau
international et national. Il a porté un intérêt particulier au cadre légal et aux
politiques. Cet intérêt était légitime, dès lors que ces deux constituants fondent
la (bonne) gouvernance des organisations sportives et, particulièrement, des fédérations.
Le droit est aujourd’hui reconnu au mouvement sportif d’être un mouvement
particulier, susceptible de bénéficier d’une application proportionnée des règles
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communes. Pour que ce droit s’applique valablement, le monde du sport ne peut plus
se permettre de vivre dans un isolement dédaigneux. Il doit s’inscrire dans son
environnement pertinent et se doter de cette (bonne) gouvernance évoquée

91
Hors bénévolat, le poids économique du sport dans l’économie française est évalué à 1,77 % du PIB,
soit 30,4 milliards d’euros de dépense sportive en 2005 (cf. Ministère [français] de la Santé, de
la Jeunesse et des Sports, Stat-Info. Bulletin de statistique et d’étude, n° 07-03, novembre 2007).
La dépense sportive est mesurée par les efforts financiers dans ce domaine, effectués par les ménages,
la puissance publique (État et collectivités locales) et les entreprises. Les ménages contribuent à
hauteur de 50 % à cette dépense, l’État et les collectivités territoriales en assumant 40 %.

CH 2179
46 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

précédemment, ce qu’il ne peut faire qu’au prix d’un management professionnel.


La vocation sociale (ou sociétale) du sport, qu’il s’agisse de sport de haut niveau ou
de sport pour tous, n’a de chance d’être pleinement rencontrée que si ceux qui en
reçoivent aujourd’hui la responsabilité – à tous niveaux – agissent dans une vision
stratégique que seule la société peut leur donner.
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CH 2179
ANNEXE : LISTE DES FÉDÉRATIONS
SPORTIVES COMMUNAUTAIRES RECONNUES
AU 1ER JANVIER 2013

1. FÉDÉRATIONS SPORTIVES COMMUNAUTAIRES


FRANCOPHONES RECONNUES (57)

Aile francophone de la Fédération royale belge de tennis de table


Association belge francophone de taekwondo
Association des clubs francophones de football
Association des fédérations francophones du sport scolaire
Association francophone d’aïkido-aïkikaï de la Communauté française
Association francophone de ju-jitsu
Association francophone de tennis
Association francophone du sport travailliste belge
Association interprovinciale francophone de volley-ball
Association sportive automobile francophone
Association sportive de l’enseignement universitaire et supérieur
Association Wallonie-Bruxelles de basket-ball
Club alpin belge, Fédération francophone d’escalade, d’alpinisme et de randonnée
ÉnéoSport
Fédération belge d’hébertisme et de yoga
Fédération belge francophone de patinage
Fédération belge francophone de pétanque
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Fédération cycliste Wallonie-Bruxelles
Fédération des clubs francophones de vol à voile
Fédération francophone belge de marches populaires
Fédération francophone belge de natation
Fédération francophone belge de savate
Fédération francophone belge de ski
Fédération francophone de canoë

CH 2179
48 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

Fédération francophone de gymnastique


Fédération francophone de karaté et arts martiaux affinitaires
Fédération francophone de patinage artistique
Fédération francophone de ski nautique et de wakeboard
Fédération francophone du yachting belge
Fédération motocycliste wallonne de Belgique
Fédération multisports adaptés
Fédération régionale des sports d’orientation
Fédération sportive des pêcheurs francophones de Belgique
Fédération wallonne des clubs de parachutisme
Fédération francophone belge de judo
Ligue belge francophone d’athlétisme
Ligue belge francophone de rugby
Ligue belge francophone de triathlon et duathlon
Ligue équestre Wallonie-Bruxelles
Ligue francophone belge de badminton
Ligue francophone belge de sauvetage
Ligue francophone belge de sports d’entreprises de loisirs
Ligue francophone belge de tir à l’arc
Ligue francophone d’aviron
Ligue francophone de baseball et softball
Ligue francophone de boxe
Ligue francophone de football en salle
Ligue francophone de handball
Ligue francophone de hockey
Ligue francophone de lutte olympique
Ligue francophone de recherche et d’activité sous-marines
Ligue francophone de squash
Ligue francophone des cercles d’escrime de Belgique
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Ligue francophone des poids et haltères
Ligue handisport francophone
Union belge de spéléologie
Union royale des sociétés de tir de Belgique – Aile francophone

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 49

2. FÉDÉRATIONS SPORTIVES COMMUNAUTAIRES FLAMANDES


RECONNUES (91)

ABC Vlaanderen American Kick Boxing Association


AKTIVIA
Badminton Vlaanderen
Belgische Politie Sportbond - Nederlandstalige Vleugel
Bond voor Lichamelijke Opvoeding
BRSF Vlaanderen
Cricket Vlaanderen
Dansliga Sportfederatie
De FitnessOrganisatie
FALOS-Sportfederatie van de KWB
Federatie Dans en Sport
Federatie Disco, Show en Freestyle
Federatie van Amateurs Motorcrossbonden van Vlaanderen
FROS Amateursportfederatie
Gezinssportfederatie
Gym & Dans Federatie Vlaanderen
GymnastiekFederatie Vlaanderen
Handboogliga
Hondenfederatie Vrienden Onder Eén
Klim- en Bergsportfederatie
Koninklijke Antwerpse Vereniging van Vriendenclubs
Koninklijke Belgische Korfbalbond - Vlaamse Liga
Koninklijke Belgische Liefhebbersvoetbalbond - Nederlandstalige afdeling
Koninklijke Vlaamse Voetbalbond
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Landelijke Rijverenigingen
Liga van Vlaamse Zweefvliegclubs
Natuurvriendensportfederatie
Nederlandstalige Liga voor Onderwateronderzoek en -Sport
OKRA-SPORT, trefpunt 55+
Parantee
Petanque Federatie Vlaanderen

CH 2179
50 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

PSYLOS
Recreatief Aangepast Sporten
Sporta-federatie
Sportievak
Sportiv
S-Sport Federatie
Verbond van Vlaamse Speleologen
Verbond van Vlaamse Watersportverenigingen Recrea
Vereniging voor modelluchtvaartsport
Vlaams Verbond van Paraclubs
Vlaams Verbond voor Oriënteringssporten
Vlaamse Aikido Vereniging
Vlaamse Atletiekliga
Vlaamse Autosportfederatie
Vlaamse Baseball en Softball Liga
Vlaamse Basketballiga
Vlaamse Biljart Liga
Vlaamse Boks Liga
Vlaamse Boogsport Federatie “Liggende Wip”
Vlaamse Federatie voor Hondensport
Vlaamse Handbal Vereniging
Vlaamse Hockey Liga
Vlaamse IJshockey Federatie
Vlaamse Judofederatie
Vlaamse Ju-Jitsu Federatie
Vlaamse Kano & Kajak Federatie
Vlaamse Karate Federatie
Vlaamse Kunstschaatsen Bond
Vlaamse Liga Paardensport
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Vlaamse Liga van Bedrijfssport
Vlaamse Minivoetbalfederatie
Vlaamse Motorrijdersbond van België
Vlaamse Reddingsfederatie
Vlaamse Roeiliga
Vlaamse Rollerbond
Vlaamse Rugby Bond

CH 2179
LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES 51

Vlaamse Schermbond
Vlaamse Schietsportkoepel
Vlaamse Ski en Snowboard Federatie
Vlaamse Snookerfederatie
Vlaamse Squashfederatie
Vlaamse Taekwondo Bond
Vlaamse Tafeltennisliga
Vlaamse Tennisvereniging
Vlaamse Triatlon en Duatlon Liga
Vlaamse Vechtsport Associatie
Vlaamse Vereniging van Hengelsport Verbonden
Vlaamse Vereniging voor Golf
Vlaamse Volleybalbond
Vlaamse Wandel- en Omnisportfederatie
Vlaamse Wandelfederatie
Vlaamse Wielrijdersbond
Vlaamse Wushu Federatie
Vlaamse Yachting Federatie
Vlaamse Zaalvoetbalbond
Vlaamse Zwemfederatie
Voetbalfederatie Vlaanderen
Vrije Vlaamse Recreatiesporten
Waterski Vlaanderen
Wielerbond Vlaanderen
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CH 2179
52 LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES

3. FÉDÉRATIONS SPORTIVES COMMUNAUTAIRES


GERMANOPHONES RECONNUES (16)

Amateurfußballverband Ostbelgien VoG


Boxliga der DG VoG
Interessenverband der Fußballvereine in der DG
Ostbelgischer Reiterverband
Ostbelgischer Ski- und Wintersportverband
Ostbelgischer Stangenschützenverband
Ostbelgischer Tischtennisverband
Regionaler Sportverband der Flachbahnschützen Ostbelgiens
Regionaler Tennisverband der DG
Regionaler Volleyballverband VoG
Schachverband der Deutschsprachigen Gemeinschaft
Taekwondo-Verband
Verband deutschsprachiger Kegler
Verband deutschsprachiger Turnvereine
Verband ostbelgischer Radsportler
Volkssportverband des Gebietes deutscher Sprache
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CH 2179
Derniers numéros parus
2177-2178 Vingt ans de politique portuaire à Bruxelles (1993-2012)
I. Le contexte et les prémices
Geneviève Origer
2176 La régulation des ondes GSM
Caroline Deblander et Nathalie Schiffino
2174-2175 Grèves et conflictualité sociale en 2012
II. Secteur public et questions européennes
Iannis Gracos
2172-2173 Grèves et conflictualité sociale en 2012
I. Grève générale et secteur privé
Iannis Gracos
2171 Le processus d’adhésion de l’Islande à l’Union européenne
Nicolas Stéfanski
2170 L’harmonisation des délais de préavis
Pauline Knaepen
2168-2169 La négociation sectorielle dans l’enseignement
Sylvie Kwaschin
2166-2167 Le régime des mandats dans l’administration wallonne
Maxime Petit Jean
2164-2165 La politique commerciale européenne et les pays en développement
Inès Trépant
2162-2163 La démographie des communes belges de 1980 à 2010
Jean-Pierre Grimmeau, Jean-Michel Decroly et Isaline Wertz
2160-2161 La réforme Obama du système américain de soins de santé
Renaud Witmeur, Daniel Désir et Florence Hut
2158-2159 La recomposition du paysage bancaire belge depuis 2008
Anne Vincent

CENTRE DE RECHERCHE ET D’INFORMATION


SOCIO-POLITIQUES
Fondateur : Jules Gérard-Libois
Président : Vincent de Coorebyter
Équipe de recherche :
Étienne Arcq, Pierre Blaise (secrétaire général), Fabienne Collard, Vincent de Coorebyter
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(directeur général), Jean Faniel (directeur général adjoint), Christophe Goethals
(coordinateur du secteur Économie), Cédric Istasse, Anne Vincent, Marcus Wunderle
Conseil d’administration :
Louise-Marie Bataille, Jacques Brassinne de La Buissière (vice-président honoraire),
Vincent de Coorebyter (président), Francis Delpérée, Hugues Dumont, Éric Geerkens,
José Gotovitch, Nadine Gouzée, Serge Govaert, Laura Iker, Patrick Lefèvre,
Roland Michel (administrateur délégué), Michel Molitor (vice-président), Solveig Pahud,
Pierre Reman, Robert Tollet (vice-président), Els Witte, Paul Wynants

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