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Trente ans de radio en Communauté française

(1978-2008)
Philippe Caufriez, Évelyne Lentzen
Dans Courrier hebdomadaire du CRISP 2009/28 (n° 2033-2034), pages 5 à 104
Éditions CRISP
ISSN 0008-9664
DOI 10.3917/cris.2033.0660
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Courrier hebdomadaire
n° 2033-2034 • 2009

Trente ans de radio en Communauté


française (1978-2008)
Philippe Caufriez
Évelyne Lentzen
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traités.
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l’Enseignement et de la Recherche scientifique du Ministère de la Communauté
française. Il bénéficie également de l’aide de la Loterie nationale.

Éditeur responsable : Vincent de Coorebyter – Place Quetelet, 1A – 1210 Bruxelles

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photographie et le microfilm, réservés pour tous pays.
ISSN 0008 9664
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION 5

1. UN NOUVEAU PAYSAGE RADIOPHONIQUE 7


1.1. Les premières initiatives 7
1.2. Premières mesures réglementaires et premières reconnaissances 8
1.3. Le plan de fréquences 12
1.3.1. Un partage de compétences 13
1.3.2. Le cadastre des fréquences 14
1.4. Un nouveau décret 15
1.5. L’évolution des programmes de la RTBF 16

2. UN PAYSAGE CONCURRENTIEL (1991) 18


2.1. Le décret du 19 juillet 1991 18
2.2. Le Fonds d’aide à la création radiophonique 20
2.3. La problématique des fréquences 21
2.3.1. Une clarification des compétences 21
2.3.2. Le cadastre des fréquences 22
2.4. Le plan de fréquence de 1994-1995 et la reconnaissance des radios 23
2.5. L’évolution du paysage radiophonique 26
2.5.1. Les radios privées 26
2.5.2. La RTBF 28
2.5.3. Les investissements publicitaires 29
2.5.4. La question de la mesure des audiences 30

3. UN PROCESSUS DE RÉGULATION RENFORCÉ (1997) 32


3.1. Le décret du 24 juillet 1997 32
3.1.1. Le nouveau CSA 32
3.1.2. Les radios privées 33
3.1.3. Les radios d’école 35
3.1.4. L’ouverture à la radiodiffusion numérique 35
3.2. Le plan avorté du printemps 1999 37
3.3. Un protocole d’accord non signé 39
3.4. Le décret « cadastre » 42
3.5. Un accord entre les trois Communautés (2002) 43
3.6. L’évolution du paysage radiophonique et le positionnement des radios 45
3.6.1. L’audience 47
3.6.2. Les investissements publicitaires 48
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4. LE NOUVEAU DÉCRET SUR L’AUDIOVISUEL (2003) ET SES SUITES 49 © CRISP | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 196.179.244.178)

4.1. Le décret de 2003 49


4.1.1. La transparence et la sauvegarde du pluralisme 50
4.1.2. L’attribution des fréquences et la reconnaissance des radios 51
4.1.3. Le renforcement du CSA 52
4.1.4. Les radios associatives et d’expression 52
4.1.5. Le Fonds d’aide à la création radiophonique 52
4.2. Un nouveau plan avorté au printemps 2004 53
4.3. Une nouvelle législature 57
4.3.1. La reprise des discussions en Communauté française 57
4.3.2. La réforme des radios de la RTBF 58
4.3.3. L’épisode BXL 59
4.3.4. La jurisprudence du CSA 61
4.3.5. 2005-2007 : le cheminement vers un plan de fréquences 62
4.3.6. La transition numérique 65
4.4. La situation des réseaux privés 66
4.4.1. Les audiences 68
4.4.2. Les investissements publicitaires 72

5. LE PLAN DE FRÉQUENCES ET LES AUTORISATIONS (2008) 74


5.1. Déroulement et fondements de la procédure 74
5.2. L’attribution des fréquences 75
5.3. Un deuxième appel d’offres 78
5.4. Des demandes et des décisions complémentaires 79
5.5. Les radios d’école 80

6. LE PAYSAGE RADIOPHONIQUE ACTUEL 81


6.1. Parts de marché 82
6.2. La structure de propriété 83
6.3. L’offre numérique 84
6.3.1. Internet 85
6.3.2. La radio numérique hertzienne 86

CONCLUSION 88

ANNEXE 91
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INTRODUCTION

La place de la radio dans notre vie quotidienne est importante. Aujourd’hui, plus de
six francophones sur dix écoutent la radio au moins une fois par jour et près de 40 %
des francophones l’écoutent hors domicile 1, un des points forts de la radio étant sans
conteste la mobilité. Les auditeurs de plus de 12 ans consacrent en moyenne trois
heures par jour à l’écoute de la radio. Nous sommes en moyenne plus d’un million
d’auditeurs francophones de plus de 12 ans qui l’écoutons le matin entre 7 et 9 heures.
Si les moyens de réception de la radio se sont largement diversifiés, les nouveaux
supports de diffusion étant numériques, la diffusion via le réseau hertzien terrestre
analogique en fréquence modulée (FM) reste encore majoritaire. L’information et la
musique sont les principales motivations d’écoute de la radio, l’usage de la radio
comme décor sonore à d’autres activités n’étant pas négligeable.
La gestion de ce secteur d’activité économique, dont les investissements publicitaires
continuent à être plus élevés au Sud du pays (15 % en 2007) qu’au Nord (11 % en
2007), s’est longtemps faite sans réelle régulation. La volonté du législateur – et
complémentairement du régulateur – d’encadrer le secteur a en effet été souvent
confrontée à la volonté de certains acteurs de ne pas s’y conformer, ce qui est à
l’origine d’un important contentieux.
Le plan des fréquences en FM des radios privées en Communauté française est
finalement adopté par le gouvernement de la Communauté française fin 2007. Suite à
des appels d’offre lancés par le gouvernement, le Collège d’autorisation et de contrôle
du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a délivré en 2008, pour une durée de neuf
ans, une autorisation d’émettre à 96 éditeurs privés de radiodiffusion sonore diffusant
leurs services sur 335 fréquences, mettant fin à une période de 30 ans d’incertitudes
juridiques.
Ce numéro du Courrier hebdomadaire vise à retracer les grandes étapes de la mise en
place du paysage radiophonique actuel 2. En trente ans, le monde de la radio en
Belgique francophone a fortement changé. L’arrivée en 1978 des premières « radios
libres », comme on les appelait à l’époque, marque la fin du monopole du service
public instauré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. À leur suite, de
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nouveaux acteurs sont apparus, des réseaux se sont formés, trouvant des ressources
avec l’introduction de la publicité commerciale. Cette floraison d’initiatives privées a
entraîné une intense activité législative et réglementaire et l’installation d’un organe de

1
Soixante pour cent des francophones écoutent la radio tous les jours ou presque, tandis que 15 %
déclarent l’écouter plusieurs fois par semaine. M. GUÉRIN, « Pratiques et consommation culturelles en
2
Communauté française », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2031-2032, 2009.
Les derniers numéros du Courrier hebdomadaire du CRISP consacrés à la radio datent respectivement
de 1988 (S. GOVAERT, « Les radios privées en Communauté française », Courrier hebdomadaire,
CRISP, n° 1201-1202, 1988) et de 1990 (P. CAUFRIEZ, « L’organisation de la radio à la RTBF »,
Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 1277-1278, 1990).

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6 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

régulation – le Conseil supérieur de l’audiovisuel – dont les pouvoirs ont été renforcés
progressivement. Dans cette saga, l’établissement d’un cadastre de fréquences et
l’attribution des fréquences à des services figurent parmi les principales sources de
conflit, non seulement entre secteurs public et privé mais aussi entre les
Communautés.
Nous avons choisi de procéder par ordre chronologique en distinguant diverses
périodes selon l’évolution des stratégies et de l’offre des différents acteurs privés et
public (RTBF), des dispositions décrétales (cinq décrets se sont succédés depuis 1981),
de la question des plans de fréquences, sans oublier des aspects plus spécifiques tels
que le développement des investissements publicitaires, les mesures d’audience, la
création radiophonique ou la diversité régulée des contenus. Nous avons cherché à
mettre en valeur notamment les enjeux économiques et financiers sous-jacents au
secteur des radios privées en donnant in fine un aperçu de la structure actuelle de
propriété des principaux réseaux, ainsi que la part respective de leurs recettes
publicitaires comparée à leur part d’audience. Enfin, le déploiement d’internet et de la
numérisation tant de la production que de la diffusion durant la dernière décennie
nous a amenés à situer les enjeux d’avenir du média radiophonique.
L’annexe reprend une liste – établie par province et par localité – des autorisations de
services privés de radiodiffusion sonore et des fréquences FM octroyées aux radios
privées en Communauté française respectivement en 1994-1995 et 2008.
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CH 2033-2034
1. UN NOUVEAU PAYSAGE RADIOPHONIQUE

Dans de nombreux pays d’Europe, l’après-guerre voit s’installer la prédominance,


sinon le monopole, des radios de service public. L’apparition dans les années 1960 de
« radios pirates » émettant en AM en mer du Nord hors des eaux territoriales, malgré
leur succès auprès d’un public jeune 3, et l’écoute significative qu’a pu avoir Radio
Luxembourg, devenue RTL, dans notre pays durant les années 1970 (plus de 15 % de
l’auditoire) n’ont pas modifié pour autant le paysage radiophonique en Belgique
francophone dans ses aspects structurels et législatifs. Il en va autrement durant la
décennie 1980 où, suite à l’irruption des radios dites libres, une dynamique va
s’enclencher tant au niveau de l’apparition de nouveaux acteurs, de la formation de
réseaux privés, de la publicité commerciale que des tentatives de régulation du marché
que mèneront les autorités publiques, générant de fait un nouveau paysage
radiophonique en Communauté française.

1.1. LES PREMIÈRES INITIATIVES

C’est à la fin des années 1970 que se font entendre en Belgique les premières radios
locales émettant en fréquence modulée 4. Ces initiatives – rendues possibles par
l’évolution des techniques qui voit la mise sur le marché de matériels moins chers,
plus légers et plus maniables – soutiennent à l’origine un objectif militant (Radio Eau
noire, mars 1978), communautaire (Radio Louvain-la-Neuve, octobre 1978) ou
politique (Radio Fourons, mars 1979). Elles vont rapidement prendre de l’ampleur.
En janvier 1980, on compte déjà une trentaine de radios à Bruxelles et en Wallonie.
Fin 1980, un recensement effectué à la demande de l’administration de la
Communauté française en dénombre 29 en Wallonie et 22 à Bruxelles, d’une extrême
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diversité dans leur approche et contenus 5. La création de Radio Contact en février et
de Station indépendante satellite (SIS) en juin 1980 à Bruxelles, de même que celle de

3
La plus célèbre d’entre elles, Radio Caroline, émettant au large de l’Angleterre, commence ses
4
émissions en mars 1964.
Pour l’histoire des débuts des radios privées en Communauté française, cf. S. GOVAERT, « Les radios
privées en Communauté française », op. cit., texte auquel se réfère directement ce chapitre. Cf. aussi
A. M. HERMANUS, Tempêtes sur l’audiovisuel, Éditions du Perron, 1990 et S.-P. DE COSTER, « Les
5
radios privées en Communauté française et le Conseil d’État », Administration publique, 1998.
Ministère de la Communauté française, « Les radios locales indépendantes », Dossier Pointillés, 1980.

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Radio Métropole à Charleroi fin octobre de la même année, marquent une étape
importante : ce sont des radios de divertissement, essentiellement musicales (en tout
cas dans un premier temps), soucieuses de professionnalisme, qui se posent
6
clairement en alternative à la RTBF .
Dès novembre 1980, la Sobemap réalise un sondage sur la notoriété et l’audience de
ces radios. Ses résultats, publiés en février 1981, font sensation : 30,9 % des Belges
connaissent une radio libre, 18 % les écoutent, surtout à Bruxelles, dans le Hainaut et
7
le Brabant wallon .
Deux types de réactions ne tardent pas à voir le jour. D’une part, ces initiatives, qui
mettent à mal le monopole dont bénéficient les radios publiques, sont illégales et font
l’objet de poursuites et de saisies de la Régie des télégraphes et téléphones (RTT).
D’autre part, des actions de revendication en faveur de la libéralisation des ondes ou
dirigées contre le monopole de la RTBF sont organisées par une première fédération
de radios privées, l’Association pour la libération des ondes-Belgique (ALO),
constituée en juin 1978. Une deuxième fédération de radios est créée en février 1981,
le Groupement des radios indépendantes de Belgique (GRIB) dont font partie
notamment Radio Contact et SIS.

1.2. PREMIÈRES MESURES RÉGLEMENTAIRES ET PREMIÈRES


RECONNAISSANCES

Les pouvoirs politiques, d’abord méfiants à l’égard d’un mode d’expression qu’ils
maîtrisent mal, prennent ensuite la mesure du mouvement et cherchent à encadrer le
développement des radios. Des initiatives émanent tant du gouvernement fédéral que
de celui de la Communauté française, à l’époque Communauté culturelle de langue
française, compétente pour le secteur de l’audiovisuel depuis la réforme
institutionnelle de 1970, à l’exception de la publicité commerciale à la radio et à la
télévision (compétence qui sera transférée aux Communautés lors de la réforme
institutionnelle de 1988, avec effet au 1er janvier 1989). Elles ouvrent la voie à un
régime de double autorisation et à des conflits de compétence.
Le 30 juillet 1979 est votée une loi relative aux radiocommunications 8 actualisant la
9
législation datant de 1930 : cette loi maintient l’autorisation préalable du ministre
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6
P. CAUFRIEZ, « Points de repère pour une histoire des radios libres en Communauté française », Revue
7
de la Communauté des radios publiques de langue française (CRPLF), n° 49, 1982.
8
Sobemap, Le Belge à l’écoute des radios libres, 1980.
Moniteur belge, 30 août 1979.
9
Loi sur la radio-télégraphie, radio-téléphonie et autres radio-communications du 14 mai 1930. Elle
fut suivie, le 18 juin 1930, de la loi sur la fondation de l’Institut national de radiodiffusion (INR). En
vertu de ces textes, le gouvernement peut exploiter lui-même la radiodiffusion et soumettre, pour le
reste, l’installation de stations (privées) de radio à l’autorisation préalable du ministre qui a les
télégraphes et téléphones dans ses attributions. Toutefois, l’arrêté-loi du 14 septembre 1945 relatif au
statut de l’INR et ses arrêtés d’application ont mis à disposition de l’institut public toutes les
fréquences attribuées à la Belgique en vertu des conventions internationales. Ce monopole fut
confirmé par la loi du 18 mai 1960 organique des Instituts de la radiodiffusion-télévision belge et par
l’arrêté royal du 9 avril 1965 mettant des fréquences nécessaires à la disposition des instituts publics.

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qui a les télégraphes et téléphones dans ses attributions pour toute installation de
stations locales de radiodiffusion, cette autorisation étant, réforme de l’État oblige,
subordonnée à l’avis conforme des ministres qui ont la radiodiffusion dans leurs
10
attributions. L’arrêté royal du 20 août 1981 , pris par le ministre F. Willockx, fixe les
conditions techniques de l’établissement et du fonctionnement des stations locales de
radiodiffusion : fréquences situées dans la bande 100-104 MHz, puissance apparente
rayonnée limitée à 100 watts (sauf dérogations limitées à 300 watts), hauteur effective
des antennes limitée à 35 mètres, signaux exclusivement monophoniques, d’une
portée nominale de huit kilomètres au maximum. Les titulaires d’une autorisation
sont tenus au paiement d’une redevance.
Le ministre de la Culture française, Jean-Maurice Dehousse (PS), puis son successeur
Michel Hansenne (PSC), entame, dès novembre 1978, des discussions sur la mise au
point d’un statut pour ces radios. Elles aboutissent à l’adoption du décret du
11
8 septembre 1981 qui attribue aux radios locales un rôle de promotion sociale et
culturelle, d’éducation permanente et d’accès à l’antenne des citoyens. Ce premier
décret interdit aux radios locales de mener un but commercial – les radios ne peuvent
pas diffuser de publicité commerciale – et de faire partie d’un réseau. Les radios
doivent être indépendantes de tous groupements professionnels ou politiques (un
amendement a toutefois ouvert la possibilité aux pouvoirs locaux de collaborer à
l’organisation des radios locales). Le décret fixe les conditions de reconnaissance des
radios locales : l’agréation est faite par l’exécutif de la Communauté française sur avis
d’un Conseil des radios locales dont les membres sont nommés par lui. Ce décret
correspond à la philosophie de l’Association de libération des ondes (ALO) décrite
dans une charte diffusée en janvier 1979.
Six mois plus tard, le 23 février 1982, l’exécutif de la Communauté française (PS-
PRL) 12 prend un arrêté 13 qui reconnaît comme organisations représentatives pour un
an et à titre transitoire, l’ALO, le GRIB et une nouvelle et éphémère Union des radios
locales et régionales. D’autres associations viendront s’ajouter par la suite : Media et
diffusion communautaire (MDC), reconnue en 1983 et disparue en 1985, Fédération
des radios d’expression (FREE) (1985) et Radio association francophone (RAF)
(1987).
Le Conseil des radios locales est installé le 5 avril 1982 et entame l’examen de 275
demandes de reconnaissance alors introduites (150 autres demandes sont déposées
entre juillet 1982 et mars 1984). Les travaux du Conseil sont dépendants
d’informations techniques sur le cadastre des fréquences dont il ne dispose pas tandis
que des conflits opposent les représentants de l’ALO et du GRIB dont les positions
sont peu conciliables. Un des principaux sujets de divergence a trait à l’acceptation ou
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non de la publicité commerciale dont la compétence d’octroi aux radios privées est
restée fédérale mais dont la diffusion est interdite par décret en Communauté

10
11
Moniteur belge, 19 septembre 1981.
Ibidem.
12
Philippe Moureaux (PS), ministre-président, est aussi ministre des Affaires culturelles de cet exécutif
13
(22 décembre 1981 - 12 décembre 1985).
Moniteur belge, 17 mars 1982.

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française, publicité commerciale diffusée dans les faits par un certain nombre de
14
radios membres du GRIB .
Le processus de décision est d’autant plus compliqué que socialistes et libéraux en
coalition à l’exécutif de la Communauté française ne sont pas d’accord sur la politique
audiovisuelle à mener et que certaines radios, sans être directement liées à des partis,
comportent en leur sein des personnalités proches de ceux-ci. Ainsi Radio Contact
(P. Houtmans et F. Neyts) et Radio Ixelles (via son bourgmestre) sont vite apparues
comme proches des milieux libéraux, tandis que la FREE et la RAF apparaîtront plus
tard comme proches des milieux socialistes et des sensibilités chrétiennes.
Sur le terrain, on recense beaucoup plus de radios que celles qui ont demandé une
reconnaissance ; les interférences et les brouillages sont légion. Le nombre de radios
qui négligent ou omettent de respecter la réglementation nationale et celle de la
Communauté française va croissant : réseaux de radios, diffusion de publicité
commerciale, émission dans des bandes de fréquences autres, puissance des émetteurs
supérieure… Il en résulte des conflits qui ont vu soit l’ensemble des radios privées
francophones se regrouper pour dénoncer un adversaire commun (la BRT, accusée de
vouloir monopoliser un nombre excessif de fréquences à Bruxelles), soit ces radios
s’opposer entre elles, l’ALO accusant les membres du GRIB d’outrepasser les
puissances autorisées et « d’écraser » ainsi les radios d’expression. De son côté, la
RTBF intente plusieurs actions en justice à l’encontre des radios privées diffusant de la
publicité commerciale, estimant que ce fait lui porte préjudice.
Parallèlement, les radios s’intéressent de plus en plus à l’information au point de
susciter en avril 1982 une réaction de l’Association générale des journalistes
professionnels de Belgique (AGJPB) demandant que l’information dans les radios
locales soit exclusivement traitée par des journalistes professionnels ou pouvant le
devenir au sens de la loi du 30 décembre 1963. On assiste à un rapprochement entre
presse écrite et radios. En octobre 1981, Radio Métropole à Charleroi s’associe avec La
Nouvelle Gazette dont les journalistes vont assumer des bulletins d’information le
matin et le soir. De même, en juillet 1982, Radio Basse Meuse s’associe avec La Meuse
pour la diffusion de trois bulletins par jour, d’autres accords sont passés par Radio
Ardennes et Radio 88 avec le même groupe tandis que Vers l’Avenir collabore avec
plusieurs radios namuroises. Ce rapprochement préfigure, parfois au prix d’une
séparation avec les partenariats initiaux en particulier à Charleroi et Liège, la création
de radios par les groupes de presse : Vers l’Avenir crée sa propre radio en mai 1983 et
Le Soir sa radio à Bruxelles en 1984.
Le décret de 1981 connaît donc de grandes difficultés d’application. Le Conseil des
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radios locales ne parvient pas à rendre un avis sur les demandes de reconnaissance
dans les délais requis. Pour sortir de l’impasse, le Conseil de la Communauté française

14 er
Une première publicité commerciale (savon « Fa ») est diffusée le 1 juin 1982 sur six radios (SIS,
Radio Contact, Radio Annick, Radio Métropole, Radio Basse Meuse, Radio Interim). Une première
régie publicitaire – Radio Key, propriété de la société Information et Publicité Benelux (IPB), filiale
de Havas et de la Compagnie luxembourgeoise de télédiffusion (CLT) – est constituée. D’autres régies
s’intéressent bientôt aux radios, comme la régie publicitaire de Vlan qui en rachetant Publi Namur
est à l’origine de FM Namur en 1983 (cf. infra). L’expérience de Radio Key s’arrête en juillet 1983
pour faire place à IPB Transistor. Parallèlement, Key News est constitué comme pôle de ressources en
matière d’informations.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 11

15
adopte, le 8 juin 1983 , un décret qui permet la reconnaissance – provisoire et limitée
16
à un an – de 110 radios locales . Cela ne résout que très partiellement le problème ;
ne se retrouvent pas dans ce train de reconnaissance les principales radios membres
du GRIB.
Toujours pour sortir de l’imbroglio, une Commission de réflexion sur l’avenir de
17
l’audiovisuel en Communauté française est constituée par arrêté le 27 juillet 1983 .
18
Installée le 10 novembre 2003 et présidée par Irène Pétry , elle est chargée de
remettre un rapport sur l’applicabilité du décret de 1981. Ce rapport, remis le 15 mars
1984, ouvre la porte à une extension de la bande réservée aux radios locales à la sous-
bande 104-108 MHz et à une autorisation conditionnée de la publicité commerciale ;
il rend aussi attentif à la nécessité de fixer des règles à la fois en matière de déontologie
de l’information et en matière de concentration économique (pas de propriété de
groupes de presse).
Deux arrêtés pris par le ministre fédéral des PTT, Herman De Croo (gouvernement
social-chrétien – libéral), vont renforcer cet avis. Le premier du 11 avril 1984 19,
modifiant l’arrêté royal du 20 août 1981, fixe à 100-108 MHz la bande réservée aux
radios locales, sans toutefois modifier la puissance d’émission autorisée. Le second, le
5 juin 1985 20, autorise les radios locales à diffuser des émissions ayant un caractère de
publicité commerciale sous réserve du respect d’un certain nombre de conditions
(sept minutes par heure ; 10 % du temps d’antenne maximum, identification des
écrans…). Cette autorisation, même conditionnée, rend caduc l’article 8 du décret de
la Communauté française du 8 septembre 1981 qui interdisait la diffusion de publicité
commerciale par les radios locales 21.
En 1985, on assiste aux premières opérations de concentration des radios.
En décembre 1984, se constitue à Charleroi la SA d’information, d’animation et de
diffusion (Inadi) dont la majorité du capital est détenue par la Société de presse et
d’éditions, éditrice de La Nouvelle Gazette (groupe de presse Rossel). Elle gère
l’exploitation de radios privées à Charleroi, La Louvière et Mons sous le sigle RFM. Au

15
16
Moniteur belge, 19 juillet 1983.
Qui viennent s’ajouter aux 11 radios, toutes situées en Hainaut occidental, qui avaient été reconnues
en avril 1983.
17
18
Moniteur belge, 26 août 1983.
Le 25 février 1985, Robert Wangermée, ancien administrateur général de la RTBF, est nommé à sa
présidence. Quelques mois plus tard, l’exécutif transforme cette commission en Commission
consultative de l’audiovisuel, le Conseil des radios locales continuant à donner des avis sur les
demandes de reconnaissance.
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19
Moniteur belge, 19 mai 1984.
20
Ibidem, 15 juin 1985.
21
En juin 1982, le Conseil des ministres demande au Conseil d’État de constater que le Conseil de la
Communauté française a excédé ses compétences en interdisant la publicité commerciale. La
question est renvoyée à la Cour d’arbitrage qui annule, le 20 décembre 1985, l’article incriminé du
décret communautaire. Le 6 février 1987, le Parlement fédéral adopte une loi relative aux réseaux de
radiodistribution et de télédistribution et à la publicité commerciale à la radio et à la télévision. Cette
loi stipule que les radios privées ne peuvent insérer de la publicité commerciale dans leur programme
que moyennant une autorisation donnée par arrêté royal délibéré en Conseil des ministres ; elle fixe
un certain nombre de conditions, également développées dans les arrêtés successifs d’exécution des
31 mars et 3 août 1987. Ce sont les dernières mesures fédérales en la matière puisque la compétence
en matière de publicité commerciale en radio-télévision est transférée aux Communautés lors de la
réforme institutionnelle de 1988.

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12 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

milieu des années 1980, le groupe de presse Rossel est également actionnaire
majoritaire des sociétés SA Mediameuse (principalement via l’Imprimerie et Journal
La Meuse) qui a lancé FM La Meuse et de la SA FM Namur (via les sociétés Publi
Namur et Régirem) qui exploite FM Namur, de la SA Radio Galène News (via Jeudi
Soir) située d’abord à Gembloux qui exploitera ensuite RFM Louvain-la-Neuve et de
FM Le Soir que le groupe a créé à Bruxelles. Ces radios ont la même régie publicitaire
(Transistor, département d’IPB, elle-même filiale d’Havas et de la Compagnie
luxembourgeoise de télédiffusion – CLT). Elles sont ensuite réunies et labellisées sous
le même nom pour former le réseau RFM 22.
De son côté, le groupe Josi rachète en 1985 SIS (mai), Radio Métropole (octobre) et
FM 56 à Liège (novembre) et développe un réseau autour d’une régie publicitaire,
Leader FM, qui joue également un rôle de régie de presse (hebdomadaire Pourquoi
pas ?).
Parallèlement se constitue le réseau Contact en 1986 avec dix radios, également
affiliées à la régie publicitaire Transistor.
L’exécutif issu des élections d’octobre 1985 (PRL-PSC) va donner un coup
d’accélérateur au processus de reconnaissance.
Il reconnaît le 27 décembre, sur avis du Conseil des radios locales, 162 radios réparties
en trois catégories 23: les radios d’agglomération (puissance d’1 Kw), les radios locales
(avec dérogation de 500 watts) et les émetteurs de 160 watts, et cela en contradiction
avec les dispositions de l’arrêté royal du 20 août 1981 ce qui n’est pas sans soulever les
réactions de la secrétaire d’État qui a les PTT dans ses attributions, Paula D’Hondt.
Un second train de reconnaissance intervient le 12 juin 1986, après de longues
discussions et dissensions politiques, portant le nombre de radios alors reconnues à
293 (+ 5 radios à Bruxelles invitées à partager une fréquence avec une autre radio). La
liste de ces radios est transmise à la secrétaire d’État qui doit leur attribuer une
fréquence en vertu de la loi de 1979.
Fin novembre 1986, la RTT débute les travaux d’élaboration d’un plan de fréquences :
224 radios présentent un dossier dans un premier temps. Dès avril 1987, de
nombreuses radios sont invitées, faute de fréquences, à ne plus émettre ou à partager
leur fréquence avec d’autres 24.

1.3. LE PLAN DE FRÉQUENCES


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Les radios sont diffusées sur le réseau hertzien terrestre en mode analogique et en © CRISP | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 196.179.244.178)
modulation de fréquence. Elles utilisent une portion du spectre radioélectrique.

22
C’est la radio créée à Mons sous l’égide du journal La Province qui est à l’origine du nom RFM (Radio
Fréquence Mons) qui est conservé en référence également au réseau français éponyme, le sigle RFM
pouvant aussi se conjuguer comme Rossel FM ou Radio fréquence modulée.
23
Ces catégories ont été établies en juin 1985 par la Commission consultative de l’audiovisuel dirigée
24
par R. Wangermée.
« Quoi de neuf dans les radios locales ? », Medialogue, numéro hors série, juin 1987.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 13

25
L’établissement de plans de fréquences est un des principaux goulets d’étranglement
de la gestion du secteur.

1.3.1. Un partage de compétences

La gestion du spectre radioélectrique est confiée en Belgique à un organisme national,


aujourd’hui l’Institut belge des postes et télécommunications (IBPT). Plus
précisément, l’IBPT est chargé de la gestion, du contrôle et de la police du spectre
radioélectrique. L’IBPT n’est compétent ni pour la planification des fréquences de
diffusion ni pour l’assignation des fréquences à des opérateurs. Ces missions
incombent aux Communautés.
Ce partage de compétences suit l’histoire de la fédéralisation de la Belgique. La
répartition des compétences en matière d’infrastructures de communications
électroniques fait l’objet depuis 1970 d’interprétations divergentes, de multiples
recours et de mises en œuvre controversées.
Pour rappel, en 1970, l’État transfère vers les Communautés culturelles la matière de
la radiodiffusion 26 et de la télévision, à deux exceptions : les communications
gouvernementales et la publicité commerciale, cette dernière compétence a été
transférée aux Communautés lors de la réforme institutionnelle de 1988. Par ailleurs,
l’État estime devoir conserver au niveau national la compétence relative aux aspects
techniques de la radiodiffusion en raison de l’application des conventions
internationales.

25
Le signal radiodiffusé est transmis par des fréquences ; chaque gamme de fréquences possède des
propriétés de propagation qui en limitent l’usage. Le cadastre des fréquences FM comprend une liste
de fréquences dans la portion du spectre radio-électrique réservé à la radiodiffusion en modulation
de fréquences (87.5-108 Mhz). À partir de cette liste, il convient d’établir un plan de fréquences qui
comporte toutes les fréquences avec leurs caractéristiques techniques (localisation, hauteur
d’antenne, puissance d’émission, atténuations) qui seront mises en service par des opérateurs selon
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un schéma qui fait droit aux choix politiques et économiques en termes de couverture du territoire
par des réseaux de radio et des radios locales et qui doit assurer une bonne capacité d’écoute de
26
chaque radio (brouillages évités).
La notion de radiodiffusion n’est cependant pas définie dans la Constitution ou dans les lois de
réformes institutionnelles. L’UIT définit le service de radiodiffusion comme étant « le service de
radiocommunication dont les émissions sont destinées à être reçues par le public en général et qui
peut comprendre des émissions sonores, des émissions de télévision et autres genres d’émissions », la
radiocommunication « comme la télécommunication par ondes radioélectriques » et la
télécommunication comme « toute transmission, émission ou réception de signes, de signaux,
d’écrits, d’images, de sons ou de renseignements de tout autre, par fil, radioélectricité, optique ou
autres systèmes électromagnétiques ». Cf. à ce propos notamment les textes du colloque organisé le
21 septembre 2007 pour les dix ans du CSA sur le thème « Les nouvelles frontières de la
radiodiffusion », et en particulier sur le champ d’application du décret (<www.csa.be/10ans>).

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1.3.2. Le cadastre des fréquences

Plusieurs strates se sont succédées dans la détermination du cadastre des fréquences


qui peuvent être attribuées par les Communautés dans la bande FM du spectre
radioélectrique.
L’accord et le plan dit « de Genève 1984 27 » permet à la Belgique de disposer dans la
bande 100-104 MHz de 31 canaux, dont à l’époque 15 pour la BRT et 15 pour la
RTBF. L’identification des fréquences se fait en Belgique selon leur localisation tandis
que les fréquences à Bruxelles sont identifiées selon la langue de leur désignation.
Dans les faits, la bande de fréquences a été divisée en deux sous-bandes : d’une part de
87.5 à 104.7 MHz, sous-bande planifiée de manière à prévoir des émetteurs de forte
puissance (10 à 100 KW) destinés aux services publics et quelques émetteurs à
puissance plus faible et, d’autre part, de 104.8 à 108 MHz, sous-bande constituée d’un
réseau dense d’émetteurs à faible puissance pour les radios locales. Cette disposition
constitue une première source de conflits puisque sont mêlées des fréquences mises
aux normes internationales (normes dites CCIR) et quelques autres antérieures à
celles-ci. Par ailleurs, les fréquences destinées à la RTBF et à la BRT n’ont pas toutes
été utilisées.
Devant l’inflation des demandes de reconnaissance tant au Nord qu’au Sud du pays au
début des années 1980 (environ 900 radios à caser dans la sous-bande 104.8-108
MHz), la RTT a fait choix d’« éclater » 17 fréquences en-dessous de 104.8 MHz
(10 prévues originalement pour la RTBF et 7 pour la BRT) en plus de 45 fréquences de
28
plus faible puissance . Suite à une demande très importante en Flandre, le nombre de
« nouvelles » fréquences utilisées en Flandre provenant des fréquences « mères »
francophones a été plus important que le nombre de « nouvelles » fréquences
francophones issues de fréquences « mères » flamandes.
La Communauté française, forte en cela de l’acquiescement reçu du ministre fédéral
en charge des PTT, Marcel Colla, travaille alors sur un plan de fréquences repartant
des fréquences de Genève 1984, prévoyant pour des radios locales des fréquences de
500 watts à 5 KW. La Communauté flamande réagit vivement à ce projet, n’entendant
pas supprimer les fréquences flamandes issues des fréquences francophones
antérieurement « éclatées ».
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27
Ce plan est annexé à l’accord régional relatif à l’utilisation de la bande 87.5-108 MHz pour la
radiodiffusion sonore en modulation de fréquences conclu à Genève le 7 décembre 1984 sous l’égide
de l’Union internationale des télécommunications (UIT), lors d’une conférence administrative
régionale (Région I pour ce qui nous concerne). Il définit les différentes fréquences attribuées aux
28
administrations des pays membres en les localisant géographiquement.
Les fréquences « splittées » sont les suivantes : Saint-Hubert 100.2, Marche 101.6, Virton 101.8,
Anderlues 102.2, Genk 102.5, Schoten 102.9, Knokke 103.0, Waver-Overijse 103.1, Léglise 103.2,
Westerlo 103.4, Destelbergen 103.5, Liège 103.6, Bruxelles 104.0, Aalter 104.1, Waremme 104.5,
Gedinne 104.7 et Tournai 106.0. Les fréquences issues de ces fréquences « mères » ont même atteint le
nombre de 140 si l’on additionne les splittings repris dans les plans de 1991 et 1994.

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1.4. UN NOUVEAU DÉCRET

29
Le 17 juillet 1987 , la Communauté française se dote d’un décret sur l’audiovisuel.
Celui-ci parle pour la première fois de radios privées, qui peuvent s’adresser à un
« quartier, une commune, un groupe de communes contiguës, une agglomération, un
ou plusieurs arrondissements contigus » (art. 30). Il limite cependant à cinq le
nombre de radios contrôlées par une même personne physique ou morale. Parmi les
objectifs fixés aux radios, il y a notamment l’information qui doit être prise en charge
par des journalistes professionnels ou susceptibles de l’être (au sens de la loi du
30 décembre 1963), revendication formulée par l’Association générale des journalistes
de la presse écrite (AGJPB) depuis 1982. Enfin, il crée un Conseil supérieur de
l’audiovisuel chargé de rendre un avis sur toute question relative à l’audiovisuel,
notamment sur les demandes de reconnaissance des radios et dont les membres sont
désignés en septembre 1987 (président : J. Brassinne 30).
er
Le 1 décembre 1987, un arrêté de l’exécutif prolonge la reconnaissance des radios
dont l’expiration venait à échéance en juin 1987. Par arrêtés du 11 décembre 1987 et
du 7 janvier 1988, 243 radios voient leur autorisation renouvelée pour une durée de
quatre ans. À la fin des années 1980, le paysage radio de la Communauté est donc en
train de se restructurer totalement. Sur le terrain, l’occupation des fréquences, la
puissance des émetteurs, la constitution de réseaux (souvent par rachat de fréquences
ou par franchise) et le recours à la publicité n’ont cessé d’anticiper le processus de
réglementation. Le mécanisme de reconnaissance mis en place en 1985 et 1986,
renouvelé en 1987 et 1988, a le mérite toutefois de définir un nouveau paysage
radiophonique.
Sur le plan des fréquences, l’abandon partiel de fréquences par la RTBF élargit le
spectre des fréquences disponibles pour les radios privées. Le nombre limité de
fréquences au vu des demandes fragilise toutefois les petites radios, ce d’autant que se
pose la question de leurs moyens financiers. La manne que peut représenter la
publicité commerciale tend dès lors à favoriser le développement des réseaux.
Le décret de 1987 prépare les conditions d’un paysage concurrentiel, en désignant un
31
secteur privé face au secteur public que constitue la RTBF . L’octroi exclusif de la
publicité commerciale dont le secteur privé va bénéficier concrètement pendant neuf
ans dont six ans sur le plan légal (1985-1991), va permettre à celui-ci de se développer
économiquement parlant.
En 1988, bien au-delà déjà de ce que permet le décret de 1987, les réseaux sont déjà
bien installés : Contact (23 fréquences dont 11 en Communauté française), RFM (8
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fréquences), Vers l’Avenir-Nostalgie (12 fréquences) 32, SIS (13 fréquences). Chez
Contact et SIS, les radios sont la plupart du temps franchisées. Ainsi, le 15 octobre

29
30
Moniteur belge, 22 août 1987.
Chef de cabinet du ministre de la Défense, F.-X. de Donnea. Robert Wangermée, vice-président, lui
31
succède à la présidence en 1988 suite au changement de gouvernement en Communauté française.
Cette politique n’est pas celle suivie en Communauté flamande qui privilégie la BRT.
32
En septembre 1987, avec les 12 radios en Wallonie auxquelles elle fournit des informations, la radio
rejoint le réseau Nostalgie. Le 19 décembre 1989 le groupe Vers l’Avenir est devenu l’actionnaire
majoritaire de la SA Sofer, reprenant la marque après la faillite de la SA Propublic. Cf. F ANTOINE, Les
radios et télévisions en Belgique, Éd. Kluwer, 2000, p. 175.

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16 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

1988 est constituée une société coopérative, Contact Franchising, qui gère le réseau
des radios franchisées (apport du nom et du savoir-faire en échange d’un pourcentage
du chiffre d’affaires) tandis que, pour le réseau SIS, Leader FM fournit un certain
nombre de programmes communs et un soutien technique. Au niveau publicitaire,
deux régies émergent : IP Transistor et Leader FM (SIS), chacune desservant une
petite centaine de radios.
Les années 1988-1989 marquent toutefois une évolution à cet égard. Le parrainage
commercial, accordé par le décret du 17 juillet 1987 à l’ensemble des radios,
commence sur les antennes du service public en janvier 1988 et vient s’ajouter à la
publicité non commerciale à laquelle la RTBF avait accès, comme l’ensemble des
33 er
radios, depuis 1983 . Le 1 janvier 1989, la publicité commerciale devient une
compétence des Communautés, ce qui débouchera en télévision dès 1989 sur l’accord
TVB 34 et en radio sur l’octroi de la publicité à tous en 1991.
De 1985 à 1987, 307 radios privées ont reçu une reconnaissance de la Communauté
française. Parmi celles-ci, 234 seulement ont reçu une fréquence d’émission des
autorités fédérales. Au 31 avril 1988, 227 radios étaient en service.

Tableau 1 : Nombre de radios reconnues et de fréquences reçues (1985-1987)


1985 1986 1987
Radios Fréquences Radios Fréquences Radios Fréquences
reconnues reçues reconnues reçues reconnues reçues
Bruxelles 20 15 25 9
Brabant wallon 16 13 15 13 2
Hainaut occ. 19 15 5 4
Charleroi 19 15 20 12
Centre Borinage 12 10 13 12
Verviers 9 8 7 5
Huy Waremme 5 5 12 9
Aggl. liégeoise 35 25 16 12
Luxembourg 12 12 6 5 7 5
Namur 13 12 19 18
Total 160 130 138 99 9 5
Source : CSA, cité par S. GOVAERT, « Les radios privées en Communauté française », op.cit., p.51.

1.5. L’ÉVOLUTION DES PROGRAMMES DE LA RTBF


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Comment, face à ce paysage en mouvement constant, réagit la RTBF sur le plan de
son offre de programmes au public ?

33
Décret du 8 juillet 1983 (Moniteur belge, 13 août 1983). Dispositions précisées dans le décret du
34
17 juillet 1987.
La société TVB a été constituée le 25 août 1989 par les deux régies publicitaires parties prenantes à
l’accord RTB-TVi relatif à la création d’une structure commune de commercialisation des espaces
publicitaires. Cf. É. LENTZEN, M. LEGROS, « Les télévisions en Communauté française. Stratégies de
groupes et approche institutionnelle », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 1491-1492, 1995.

CH 2033-2034
TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 17

Au moment où arrivent les premières radios libres, la RTBF vient de recevoir un


35
nouveau statut qui renforce le rôle des centres régionaux . Par ailleurs, durant les
années 1970, profitant des possibilités qu’apportait la FM, de nombreux organismes
publics de radio en Europe ont entrepris, sous une forme ou une autre, de proposer
des programmes à des entités géographiques toujours plus restreintes. Ainsi, en 1981,
la BBC a 24 radios locales, dont certaines destinées à de faibles entités géographiques.
Le plan des radios de base de la RTBF s’inscrit dans cette logique. Il propose de créer
des radios émettant quelques heures par jour, en décrochage, sur 10 régions dites de
base en Wallonie (Mons-Borinage, Centre, Charleroi, Hainaut occidental, Liège,
Verviers, Huy-Waremme, Brabant wallon, Namur, Luxembourg), des entités socio-
économiques prises en compte par les accords institutionnels avortés dits du
Stuyvenberg en 1978. En dehors de ces tranches horaires d’animation et d’information
locales, ces radios sont appelées à relayer un des programmes « communautaires ».
Sur décision du conseil d’administration de la RTBF en 1981, quatre de ces radios
vont se mettre en place, s’appuyant sur la future ouverture à la radio de la bande 100-
104 MHz : Canal 13 (Charleroi) fin 1981, Radiolène (Verviers) et Fréquence 4 (Arlon)
à la fin de l’été 1982, Fréquence Liège en janvier 1983. Les problèmes de fréquences et
de financement auxquels va se heurter ce plan, le fait d’apparaître en externe comme
une concurrence à des radios locales et régionales en plein développement, vont
provoquer son abandon.
Constatant le succès indéniable de Radio Cité créé en 1978 sur l’émetteur du Canal 21
dévolu aux émissions régionales bruxelloises, la RTBF va plutôt développer, à partir de
septembre 1981, l’embryon d’une quatrième chaîne avec la création de Bruxelles 21,
qui deviendra Radio 21 en 1983 du fait de ses relais à Charleroi et Liège, où elle intègre
Canal 13 et Fréquence Liège dans un premier temps. En 1986, Radio Cité s’arrêtant,
Radio 21 émet sept jours sur sept sur un réseau d’émetteurs couvrant l’ensemble de la
Communauté française, les émissions des anciennes radios de base (Radiolène et
Fréquence 4) étant intégrées dans les décrochages régionaux du deuxième programme
rebaptisé Radio Deux (1986).
Parallèlement, la RTBF veille à renforcer la cohérence de ses chaînes par la mise en
place de coordonnateurs de chaîne, les premiers étant ceux de Radio Trois et de Radio
21, suivis en 1989, de responsables pour Radio Une et Radio Deux. Ces désignations
vont aboutir le 21 mars 1989 à une large refonte des programmes des deux chaînes
généralistes de la RTBF, en particulier sur Radio Une (création notamment du Jeu des
dictionnaires) 36.
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35
36
Décret du 12 décembre 1977, Moniteur belge, 14 janvier 1978.
P. CAUFRIEZ, « L’organisation de la radio à la RTBF », op. cit.

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2. UN PAYSAGE CONCURRENTIEL (1991)

L’année 1991 constitue une date pivot dans le paysage radiophonique pour une
double raison. D’une part, le décret du 19 juillet 1991 reconnaît juridiquement
l’existence des réseaux privés, sans limitation de taille, et octroie la publicité
commerciale à l’ensemble des radios, instituant donc officiellement un paysage
concurrentiel. Celui-ci se marque par la création, la même année, de Bel RTL et de
Bruxelles-Capitale du côté RTBF. Le décret instaure par ailleurs un processus de
reconnaissance des radios selon des catégories qu’il définit. D’autre part, par des arrêts
du 25 janvier 1990 et du 7 février 1991, la Cour d’arbitrage confie aux Communautés
le soin d’attribuer les fréquences aux radios, dans le respect des normes techniques
nationales.
Dans un tel contexte, on retiendra aussi que le décret du 19 juillet 1991 crée un Fonds
de création radiophonique qui vise à maintenir une certaine diversité culturelle dans
l’offre des programmes.

2.1. LE DÉCRET DU 19 JUILLET 1991

Le décret du 19 juillet 1991 37 modifie de manière substantielle le décret de 1987.


Concernant la radio, il intervient surtout sur deux plans : la publicité et le parrainage
d’une part, les catégories de radio et la notion de réseau par ailleurs.
Sur le plan de la publicité, il tire les conclusions du transfert de compétence, effectif au
1er janvier 1989, de la publicité commerciale en radio et en télévision aux
Communautés. Le décret fixe donc les conditions d’accès et de diffusion de la
publicité et du parrainage. Sur le plan des principes, il ouvre la publicité à tous les
opérateurs, en ce compris la RTBF 38. Il fixe la durée de la publicité commerciale et
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non commerciale à 12 minutes par heure maximum.
Au niveau de la reconnaissance, il affine la notion de catégories de radio, qui
s’appliquait déjà aux autorisations de 1985-1986, selon des critères géographiques,

37
Moniteur belge, 2 octobre 1991. Valmy Féaux (PS) est alors ministre-président de l’exécutif de la
Communauté française et en charge de la Culture et de la Communication (depuis janvier 1989).
Sous la législature suivante, la charge de l’Audiovisuel incombe, du 7 janvier 1992 au 5 mai 1993, à
38
Bernard Anselme et ensuite, jusqu’au 26 janvier 1994, à Elio Di Rupo (tous deux PS).
Sortant ses effets le 18 mars 1991, il permet à la RTBF de commencer la publicité commerciale en
radio le 15 avril 1991. Arrêté du 3 mai 1991, Moniteur belge, 7 juin 1991.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 19

techniques ou culturels. Ces catégories sont précisées par l’arrêté du 24 décembre


39
1991 .
Sur le plan technique, quatre catégories de radios sont définies en termes de puissance
d’émission (valeurs maximales de la puissance apparente rayonnée et de la hauteur de
l’antenne) 40 :
– radio de quartier : 20 watts, 20 mètres de hauteur d’antenne ;
– radio locale : 100 w, 35 m ;
– radio d’agglomération : 300 w, 40m ;
– radio régionale : 1 kw, 75m.
Cette disposition entérine en partie la situation rencontrée sur le terrain. Sur un plan
strictement légal, c’est toutefois la première fois en Belgique que des radios privées
sont autorisées à émettre, avec une puissance supérieure à 100 watts et sur une portée
de plus de 8 kilomètres. En outre, l’autorisation leur est donnée à toutes d’émettre en
stéréo.
Cinq classes culturelles sont définies en termes de contenus :
– les radios généralistes « dont une part importante de la programmation est
constituée d’une partie musicale présentant une variété de genres, ainsi que d’une
partie consacrée à l’information générale, visant un public varié ou relativement
homogène » ;
– les radios culturelles « dont une part importante de la programmation est
consacrée à des musiques ne relevant pas des catégories les plus vendues dans le
commerce, ou des musiques de diffusion commerciale restreinte, à des magazines
culturels ou à de l’information culturelle » ;
– les radios socio-culturelles « dont une part importante de la programmation est
caractérisée par la volonté de favoriser la participation des citoyens et l’éducation
permanente » ;
– les radios associatives « dont une part importante de la programmation vise
prioritairement à rapprocher les membres d’une communauté locale ou d’un
groupe social déterminé, indépendamment du contenu des programmes » ;
– les radios de communauté « dont le but principal est de s’adresser à des minorités
culturelles, notamment à des communautés d’immigrés ».
En outre, un double statut est prévu par l’arrêté du 24 décembre 1991. Selon le lien
qui unit ou non les radios à des personnes morales, les radios sont soit indépendantes,
soit affiliées à un réseau au sens de l’article 32bis du décret, c’est-à-dire « recourant à
des tiers pour ce qui concerne la programmation, l’information, la promotion et la
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régie d’espaces publicitaires 41 ». En outre, le nouveau décret réduit désormais à 24 %

39
Moniteur belge, 26 mars 1992.
40
L’arrêté du 29 décembre 1993 (Moniteur belge, 21 avril 1994) permettra de déroger aux puissances
indiquées (cf. infra).
41
Dans les faits, les réseaux de radios privées se marquent soit par l’utilisation de labels communs, soit
par le partage de mêmes lieux ou instances de décision en ce qui concerne la gestion administrative
et/ou technique, une programmation commune, la liaison par contrat à une même régie publicitaire
et la fourniture d’informations à partir d’une même source. Le mouvement de professionnalisation
est allé de pair avec des regroupements de radios pour des économies d’échelle (rationalisations
techniques et/ou de gestion) et avec une présence accrue d’opérateurs français. Ces derniers ont
constitué des sociétés de droit belge (cf. infra).

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20 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

la part maximale du capital qu’une personne physique ou morale peut détenir dans
des radios, le nombre étant limité à cinq pour l’ensemble de la Communauté française
et à une seule par zone géographique.
Le décret prévoit également que des priorités peuvent être établies parmi les radios au
sein de chaque catégorie et qu’il peut être recouru à un appel d’offre par zone
géographique. Celles-ci, au nombre de 26, sont précisées par un arrêté du 6 janvier
1992 42.
À l’instar du décret de 1987, les reconnaissances sont accordées pour une période de
quatre ans sauf besoin d’harmonisation entre les autorisations octroyées.
Sur le plan de l’information, le décret maintient le recours à des journalistes
professionnels ou susceptibles de le devenir, mais limite ce principe aux radios
diffusant de l’information générale. Ces dernières doivent édicter un règlement
assurant l’objectivité de l’information qu’elles diffusent.
Les conditions d’octroi, suspension et retrait de reconnaissance sont précisées dans un
arrêté du 18 décembre 1991 43. Celui-ci oblige notamment les sociétés de service
reconnues à acquitter, préalablement à leur reconnaissance, les droits d’auteurs et
droits voisins, une question restée pendante durant plusieurs années 44.

2.2. LE FONDS D’AIDE À LA CRÉATION RADIOPHONIQUE

Depuis 1985, des aides sélectives ont été octroyées aux radios locales par la
Communauté française, notamment pour payer certains droits d’auteurs. Depuis
1987, elles sont octroyées au titre d’intervention dans les frais de production d’œuvres
sélectionnées valorisant le patrimoine de la Communauté française dans les domaines
de l’information, du documentaire, de la fiction, de la musique et des magazines
culturels.
Le décret du 19 juillet 1991 crée un Fonds d’aide à la création radiophonique alimenté
par un pourcentage des recettes de publicité commerciale engrangées par la RTBF et
les radios privées autorisées à insérer de la publicité dans leurs programmes. Ce
pourcentage est fixé à 3 % des recettes brutes de la RTBF avec un minimum annuel de
32 450 000 BEF 45 et à 1 % des recettes brutes des radios privées d’agglomération et
régionales à partir d’un seuil fixé par l’exécutif (arrêté du 24 décembre 1991). L’arrêté
du 18 décembre 1991 relatif aux sociétés de service prévoit de son côté une
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contribution proportionnelle au nombre de radios desservies. Dans la pratique, seule
la RTBF financera le Fonds, situation qui perdure jusqu’à ce jour.

42
43
Moniteur belge, 7 avril 1992.
44
Ibidem.
Dès les années 1980, la Sabam a réclamé aux radios le paiement de droits d’auteurs en fixant
notamment pour les radios commerciales un montant, constamment contesté, équivalant à 6 % de
45
leurs recettes publicitaires.
Arrêté de l’exécutif de la Communauté française du 18 décembre 1991, Moniteur belge, 26 mars 1992.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 21

L’arrêté du 18 décembre 1991 définit les productions qui peuvent avoir accès au
financement par le Fonds. Il s’agit de subsidier des projets d’émissions présentant un
caractère de recherche, de création, d’adaptation littéraire ou dramatique,
d’information spécialisée ou d’éducation permanente.
Le Fonds d’aide démarre en 1994, après l’adoption le 17 décembre 1993 de l’arrêté
instituant la commission de sélection des projets ayant accès au Fonds d’aide à la
création radiophonique 46.

2.3. LA PROBLÉMATIQUE DES FRÉQUENCES

Jusqu’en 1990, les radios sont soumises à un double régime d’autorisation quant à la
diffusion de leur programme par l’une des deux Communautés d’une part, quant à
l’octroi d’une fréquence par l’État fédéral d’autre part.
La Cour d’arbitrage va, dans deux arrêts en 1990 et 1991, confirmer sa jurisprudence
antérieure selon laquelle la compétence générale des Communautés en matière de
radiodiffusion et de télévision ne se trouve limitée que par l’exception explicitement
prévue par la loi spéciale du 8 août 1980, modifiée par celle du 8 août 1988 (à savoir
les communications du gouvernement national).
Par ailleurs, l’établissement d’un cadastre des fréquences par les Communautés va être
encadré par un arrêté royal, celui du 10 janvier 1992, qui fera couler beaucoup d’encre
pendant près de quinze ans.

2.3.1. Une clarification des compétences

Saisie d’une question préjudicielle posée par la chambre correctionnelle du tribunal de


première instance de Verviers, devant laquelle plusieurs personnes sont poursuivies
pour avoir fait fonctionner une radio privée sans autorisation écrite préalable du
ministre ayant les Télégraphes et Téléphones dans ses attributions, la Cour
d’arbitrage, dans son arrêt du 25 janvier 1990 47, va condamner le régime dit de la
« double autorisation ».
Dans cet arrêt, la Cour d’arbitrage indique certes que « pour permettre l’intégration
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de chacune des ondes radioélectriques dans le réseau de toutes celles qui sont émises
sur le territoire national et afin d’éviter les perturbations mutuelles, il revient à
l’autorité nationale d’assurer la police générale des ondes radioélectriques », cette
mission incluant « la compétence d’élaborer les normes techniques relatives, et à
l’attribution des fréquences, et à la puissance des émetteurs qui doivent rester
communes pour l’ensemble des radiocommunications quelle que soit leur
destination, ainsi que la compétence d’assurer le respect de ces normes ». Mais la

46
47
Moniteur belge, 4 mars 1994.
Cour d’arbitrage, arrêt 7/90 du 25 janvier 1990, Moniteur belge, 4 avril 1990.

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22 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

Cour précise que « l’exercice de cette compétence doit être réglé de façon telle qu’il ne
porte pas atteinte à la compétence des Communautés auxquelles est en principe
confiée (…) la matière de la radiodiffusion ».
48
Cet arrêt est confirmé un an plus tard par un arrêt du 7 février 1991 , rendu cette fois
au contentieux de l’annulation. La Cour y précise que la compétence des
Communautés en matière de radiodiffusion inclut aussi « la compétence, dans le
respect des normes techniques nationales, de régler les aspects techniques, qui sont
spécifiques à la matière de la radiodiffusion, (…) d’attribuer les fréquences, ainsi que
d’appliquer toutes les normes techniques nationales, dans l’exercice de leur
compétence d’autorisation ou d’agrément ».

2.3.2. Le cadastre des fréquences

Dès le début des années 1990, les Communautés, dont la compétence en matière
d’attribution des fréquences est à présent reconnue, ont été confrontées à la situation
mise en place par la RTT dans les années 1980. Un plan « dit RTT 91 » est alors
disponible, comme le sera trois années plus tard un plan dit « de Genève belge mis à
jour ». Il va sans dire que les divergences sont nombreuses tout autant que les
fréquences « trouvées » au fil du temps dont seule une partie a été coordonnée.
L’arrêté royal du 10 janvier 1992 49, qui remplace l’arrêté Willockx de 1981, loin de
clarifier les choses, va singulièrement les compliquer. Cette réglementation, relative
aux aspects techniques de la bande 87,5-108 MHz, a donné lieu à un nombre
important de litiges et entraîné des procédures visant à signifier son illégalité. Elles ont
abouti à des décisions judiciaires. Les tentatives d’en modifier les termes ont été
nombreuses mais sont restées longtemps infructueuses.
En premier lieu, sa validité est mise en cause. Pris par un gouvernement en affaires
courantes (après les élections de novembre 1991), cet arrêté n’a pas été communiqué à
la Commission européenne, en contravention aux dispositions de la directive
83/189/CE 50. Sa mise en œuvre ne respecte pas, de plus, un des principes qu’il institue,
à savoir la proposition conjointe des ministres compétents des Communautés, ce qui
amena la Cour d’appel de Gand (arrêt du 2 juin 1999) et la Cour d’appel de Bruxelles
(arrêt du 11 avril 2000) à en refuser l’application.
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48
Cour d’arbitrage, arrêt 1/91 du 7 février 1991, Moniteur belge, 28 février 1991.
49
Moniteur belge, 20 mars 1992.
50
Dans un avis motivé du 11 août 1999, la Commission européenne constate que pour certaines parties
de l’arrêté : « Cette violation de la procédure d’information (…) a pour conséquence que la
réglementation technique ne peut sortir ses effets juridiques et est donc inopposable aux tiers. » Le
21 octobre 1999, Rik Daems, alors ministre fédéral des Télécommunications, répond : « Pour des
motifs inhérents au droit interne belge, un courant jurisprudentiel récent (arrêt de la Cour d’appel de
Gand du 2 juin 1999) a jugé que l’arrêté royal du 10 janvier 1992 (…) est entaché d’illégalité dans son
entièreté, ce qui entraîne son refus d’application. Cette situation de droit pourrait répondre au
souhait de la Commission européenne qui demande à la Belgique (…) d’abroger partiellement ledit
arrêté ou, à tout le moins de le suspendre (…). Il est en effet permis de considérer ledit arrêté comme
suspendu. Je souhaite également vous informer que l’État belge envisage d’abroger les dispositions en
cause de l’arrêté du 10 janvier 1992 (…). »

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 23

En deuxième lieu, cet arrêté impose à la Communauté qui se propose d’élaborer un


plan de fréquences ou de modifier celui-ci, une procédure de coordination préalable
auprès de la RTT puis, à partir de mars 1994 de l’IBPT, mais est muet sur la manière
51
dont cette procédure doit se conclure . Il ne fait, en outre, pas explicitement
référence aux règles de coordination de l’accord de Genève pour la coordination intra-
belge 52. De plus, il ne fixe pas un plan de fréquences de référence et ne prévoit pas de
solution en cas de conflits entre les Communautés sur leurs plans de fréquences.
En troisième lieu, certains aspects de sa rédaction sont ambigus. Il en va ainsi de
l’utilisation des termes « fréquences coordonnées » ou « brouillages préjudiciables »,
les positions des uns et des autres s’étant diversifiées sur ces matières.
Des réunions techniques se sont dès lors multipliées, associant la RTT (et ensuite
l’IBPT), les administrations flamandes et francophones, la BRT, la RTBF, des
institutions comme la Régie des voies aériennes (dont les fréquences jouxtent celles de
la radiodiffusion), sans oublier les réunions avec les États voisins. Les normes
techniques (normes de protection contre les brouillages essentiellement) utilisées par
les uns et les autres ont cependant peu convergé avec le temps.
Cette situation a laissé une grande liberté aux acteurs sur le terrain : mise en service de
fréquences « nouvelles » faisant ou non l’objet de coordination, augmentation de
puissance d’émission, déplacement d’émetteurs, apparition de nouvelles radios…

2.4. LE PLAN DE FRÉQUENCE DE 1994-1995


ET LA RECONNAISSANCE DES RADIOS

Ce contexte a marqué le processus de reconnaissance des radios de la Communauté


française.
L’exécutif (PS-PSC) proroge d’abord les 243 reconnaissances (attribuées par arrêtés
des 11 décembre 1987 et 7 janvier 1988), successivement jusqu’au 30 juin 1992 53,
31 octobre 1992 54, 31 décembre 1992 55, 31 janvier 1993 56 et 31 mars 1993 57. Du
1er avril 1993 au 27 février 1994, toutes les radios privées, à l’exception de trois d’entre
elles, sont sans titre d’autorisation valable. Certaines d’entre elles font l’objet de saisies
par la RTT : notamment Radio Alma, Radio Bruyère, Chérie FM, Europe 2.

51
Il a été jugé à plusieurs reprises que la procédure de coordination constitue une formalité
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substantielle et qu’un plan de fréquences ne peut être établi ou modifié tant que la coordination n’a
pas lieu. Ni l’urgence, ni le principe de la continuité des services publics ne peuvent justifier une
quelconque dérogation à cette obligation (Commission européenne, arrêts n° 66.078 du 25 avril
1997, 66.657 du 10 juin 1997, n°75.844 du 21 septembre 1998, n° 82.703 du 5 octobre 1999, n° 82.704
52
du 5 octobre 1999).
La Communauté flamande a dès lors refusé à la Communauté française le droit de mettre en service
des fréquences dans la sous-bande 104.8-108 MHz coordonnées dans le Plan de Genève mais non
53
utilisées.
54
Arrêté de l’exécutif de la Communauté française, 24 décembre 1991, Moniteur belge, 26 mars 1992.
Ibidem, 24 juillet 1992, Moniteur belge, 9 octobre 1992.
55
56
Ibidem, 12 novembre 1992, Moniteur belge, 5 février 1993.
57
Ibidem, 29 décembre 1992, Moniteur belge, 3 mars 1993.
Ibidem, 12 février 1993, Moniteur belge, 22 avril 1993.

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24 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

er 58
Du 1 septembre au 23 décembre 1993, le ministre de l’Audiovisuel, Elio Di Rupo ,
met en place des « Carrefours de l’audiovisuel » qui ont pour objectifs de permettre
aux professionnels et consommateurs de l’audiovisuel de s’exprimer, d’analyser
certains modes de fonctionnement de l’audiovisuel et d’élaborer une synthèse devant
servir de base à une politique actualisée en la matière. Tout en insistant sur la prise en
considération de radios privées culturelles, le carrefour radio 59 met en exergue
l’inadéquation de la situation juridique des radios privées et du plan de fréquences à la
réalité en plaidant pour que les radios commerciales d’audience communautaire,
« seules (…) en mesure d’offrir des retombées économiques et sociales permettant le
60
maintien d’une réelle activité radiophonique propre à la Communauté française »,
aient la concession de réseaux de fréquences, le marché publicitaire, selon les régies
consultées, ne permettant pas à plus de quatre ou cinq radios de ce type de coexister à
côté du service public et des radios locales.
61
Sur avis du CSA et sur pression de réseaux privés soucieux d’obtenir des puissances
d’émission supérieures à celles d’1 KW 62, un premier arrêté intervient le 29 décembre
1993 63, permettant au gouvernement de déroger aux normes fixées par l’arrêté du 24
décembre 1991 en termes de puissance apparente rayonnée (dépassements pouvant
aller jusqu’à 5 KW) et de hauteur d’antenne, chaque fois que le classement d’une radio
privée dans l’une des quatre classes techniques existantes ne permet pas à cette radio
de « s’adresser effectivement au public vis-à-vis duquel elle a été reconnue ».
Le 29 décembre 1993 également, le gouvernement adopte un second arrêté portant
reconnaissance de 186 radios (dont 13 sur Bruxelles contre 44 reconnues en juin
1986) qui renouvelle les reconnaissances attribuées aux radios reconnues avant cette
date. Cet arrêté détermine en son annexe, dans chacune des 26 zones définies, la classe
dont chaque radio relève et ses caractéristiques techniques. Cet arrêté entre en vigueur
le 28 février 1994. En effet, le gouvernement, par les arrêtés des 1er et 21 février 1994 64,
modifie légèrement l’annexe contenant la liste des radios reconnues et les fréquences
qui leur sont attribuées. Les reconnaissances, pour quatre ans, le sont à titre
provisoire, dans l’attente de l’aboutissement des procédures de coordination de ces
fréquences auprès de l’IBPT.
Dans l’intervalle, s’engage une concertation, d’abord informelle, ensuite au sein du
Comité de concertation gouvernement-exécutifs, la Communauté flamande estimant
que la Communauté française excède ses prérogatives en matière d’octroi de
puissances d’émission à des radios privées et ne respecte pas la procédure de
coordination prévue par l’arrêté royal du 10 janvier 1992.
Le gouvernement confirme par un arrêté du 7 mars 1994 les 186 autorisations
accordées précédemment. En sa séance du 15 mars 1994, le Comité de concertation
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58
Elio Di Rupo est en charge de l’Audiovisuel du 11 mai 1993 au 26 janvier 1994. © CRISP | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 196.179.244.178)
59
Président : Jean-Charles De Keyser (Bel RTL).
60
61
R. WANGERMÉE, Rapport de synthèse, Carrefours professionnels de l’audiovisuel, 1994, pp. 61-69.
Trois avis sont remis en 1992 : n° 126 du 19 mars 1992, n° 128 du 4 juin 1992 et n° 135 du
30 septembre 1992.
62
D’après P. Monfils, les radios privées ont accepté l’introduction de la publicité commerciale sur les
radios de la RTBF en mai 1991, en échange de possibilités d’augmentation des puissances d’émission
et de recours à l’émission stéréophonique, Conseil de la Communauté française, Compte rendu
63
intégral, CRI 6, 18 février 1993, pp. 10-12.
64
Moniteur belge, 21 avril 1994.
Ibidem, 21 juillet 1994.

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décide que la procédure de coordination obligatoire peut débuter et que les


incompatibilités du plan et les perturbations qui seront alors constatées, seront
supprimées. Mais ce travail ne va pas sans mal, la Communauté flamande semblant
mener une politique d’opposition systématique aux demandes de coordination
introduites par la Communauté française.
65
Sur avis du CSA et restant dans l’attente des coordinations prévues par la
réglementation fédérale, le gouvernement reconnaît, par arrêtés des 6 février, 10 avril
et 15 mai 1995, 31 nouvelles radios et modifie pour 108 radios reconnues le 7 mars
66
1994 leur fréquence ou leur puissance d’émission . C’est un total de 247 radios
privées qui sont ainsi reconnues en Communauté française en 1995 auxquelles
viendront s’ajouter 2 autres radios en 1996.
Parallèlement au processus de reconnaissance des radios privées, le gouvernement
attribue à la RTBF, par arrêtés du 10 avril 1995 67, diverses fréquences tantôt à titre
définitif (celles figurant dans l’accord de Genève du 7 décembre 1984), tantôt à titre
provisoire (trois fréquences non coordonnées), le nombre total des fréquences ainsi
mises à la disposition de la RTBF étant de 44. Suspendus par arrêts du Conseil d’État
(des 25 avril et 10 juin 1997, n°66.078 et n°66.657), le gouvernement prend un nouvel
arrêté le 4 janvier 1999 68 mettant à disposition deux des trois fréquences
précédemment accordées à titre provisoire.
Durant ces années, l’ensemble des textes réglementaires fait l’objet de recours en
suspension et en annulation devant le Conseil d’État 69. Ce dernier a, au terme de ces
procédures, successivement suspendu puis annulé l’arrêté du 29 décembre 1993 70,
suspendu puis annulé les arrêtés relatifs aux plans de fréquences des 29 décembre 1993
et du 7 mars 1994 71.

65
66
Avis n° 157 du 10 mars 1994, n° 160 du 23 juin 1994 et n° 167 du 26 janvier 1994.
Moniteur belge, 7 octobre 1995.
67
68
Ibidem, 23 août 1995.
69
Ibidem, 21 avril 1994.
S.-P. DE COSTER, « Les radios privées en Communauté française et le Conseil d’État », Administration
70
publique, 1998.
L’arrêt en suspension est rendu par le Conseil d’État le 13 juin 1995 (n° 53.697) qui fait droit à la
requête de la Communauté flamande, celui en annulation le 29 janvier 1997 (n° 64.246) suite à un
recours introduit en mars 1994 par l’asbl SIS diffusant le programme Chérie FM à Bruxelles et
estimant que seule une PAR de 750 W lui a été attribuée alors que des radios concurrentes obtenaient
des PAR supérieures à 1 KW.
71
Un recours en suspension et un recours en annulation est introduit par l’asbl Diffusion Brabant
(Radio Antipode) devant le Conseil d’État qui les accueille favorablement respectivement par ses
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arrêts du 6 juillet 1994 (n° 48.511) et du 20 septembre 1996 (n° 61.892) en limitant cependant la
portée de l’annulation. Le gouvernement reprend le 23 décembre 1996 un nouvel arrêté, longuement
motivé, confirmant sa décision antérieure, qui fait l’objet lui aussi d’un recours en suspension et en
annulation de la part de l’asbl Diffusion Brabant. Des arrêts de désistements sont prononcés le
17 mars 1997 (n° 65.258) et le 7 mai 1998 (n° 73.522). Parallèlement à ces recours, l’asbl Diffusion
Brabant assigne l’IBPT devant le président du tribunal de première instance de Bruxelles pour lever
les scellés apposés par l’IBPT sur requête du gouvernement de la Communauté française le
16 septembre 1997. Une ordonnance du 28 novembre 1997 lui donna gain de cause (n° 97/1388).
L’arrêté du 7 mars 1994 a également été contesté par d’autres radios (asbl Métropole, asbl SIS, asbl
FM 56) et annulé pour ce qui les concerne (arrêt du 18 décembre 1996 n° 63.646), le gouvernement
prenant à sa suite un nouvel arrêté de reconnaissance (le 21 avril 1997). Des recours introduits par les
asbl ADM et BFM Plus, Contact Centre Ardennes à l’encontre des arrêtés de 1995 sont rejetés par le
Conseil d’État. Ceci n’est qu’un aperçu des recours introduits durant cette période.

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Des procédures sont aussi introduites devant d’autres juridictions. Ainsi par exemple,
sur recours introduit par la Communauté flamande le 6 décembre 1995, la suspension
par le Conseil d’État de l’arrêté du 6 février 1995 pour 11 radios (arrêt du
21 septembre 1998, n° 75.844) amènera celles-ci à saisir le tribunal de première
72
instance de Bruxelles .

2.5. L’ÉVOLUTION DU PAYSAGE RADIOPHONIQUE

2.5.1. Les radios privées

En 1992, les réseaux en Communauté française sont les suivants : Contact


(25 fréquences), Radio Nostalgie (19 fréquences), Bel RTL (ex-RFM, 9 fréquences), Chérie
FM (8 fréquences), Ciel (7 fréquences), M40 (6 fréquences), Top FM
(5 fréquences), Fun (4 fréquences), NRJ (3 fréquences), Europe 2 (2 fréquences), Skyrock
(2 fréquences). Le réseau SIS a disparu en 1989. Les groupes français sont désormais très
présents. La dimension des réseaux est en constante évolution. Fin 1993, les carrefours de
l’audiovisuel constatent que le groupe Contact est passé à 29 fréquences, Nostalgie à 21
fréquences, Chérie FM et Bel RTL à 10 fréquences… On estime par ailleurs à environ 100
le nombre de radios indépendantes (non affiliées à un réseau).
Les opérations de concentration se poursuivent donc, en particulier à l’initiative de
Contact, du groupe de presse Rossel et du groupe RTL. Un rapprochement s’opère
entre Contact, RFM et RTL (Paris) dès 1990 pour préparer le bouleversement que
représente l’introduction imminente de la publicité commerciale.

72
En réaction, le gouvernement projette d’octroyer de nouvelles autorisations à ces radios. Un avis du
CSA-CAC est alors demandé en extrême urgence. Le gouvernement renonce finalement à prendre ce
nouvel arrêté sur pression des radios, mais décide d’entamer la procédure de reconnaissance du
nouveau plan de fréquences. L’IBPT étant intervenue en mettant des scellés sur certains émetteurs, les
11 radios déposent un recours auprès du tribunal de première instance de Bruxelles contre l’IBPT
(98/1763/C du rôle des référés) pour demander la levée des scellés, empêcher toute mesure coercitive
arbitraire de l’IBPT et constater l’illégalité de l’arrêté royal de 1992. Le 9 février 1999, le tribunal
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ordonne, à titre provisoire, à l’IBPT de suspendre toute mesure visant à interdire les émissions des
radios en attendant qu’il soit statué sur le fond du litige ou tant que la Communauté française n’aura
pas officiellement avisé les radios de la mesure de suspension de l’autorisation d’émettre qu’elles
s’étaient vu décerner. Une requête d’appel introduite par l’IBPT le 26 février 1999 (99/KR/76 en
référé) conduit à un arrêt du 11 avril 2000 qui confirme la décision du tribunal de première instance
de Bruxelles, la Cour d’appel de Bruxelles estimant que l’arrêté royal n’est pas légal en raison du non-
respect de la procédure d’élaboration définie par l’art 10 al. 2 de la loi du 30 juillet 1979. L’IBPT
annonce qu’elle ira en cassation. La saga continue. Ainsi, le 21 avril 1997, le gouvernement attribue
une fréquence à 11 radios « à titre provisoire », cet arrêté est suspendu pour 7 d’entre elles par arrêt
du Conseil d’État le 5 octobre 1999 (n° 82.703). Ce même jour, le Conseil d’État suspend l’exécution
de l’arrêté du gouvernement de la Communauté française du 23 décembre 1996 qui octroie des
fréquences à trois radios (Moniteur belge, 4 avril 1997) (arrêt n° 82.704).

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 27

73
Lancé le 2 septembre 1991 par CLT-UFA/TVi, Contact (21,4 %) et Rossel, sur le
modèle de RTL France, Bel RTL s’appuie sur la promotion de TVi, le réseau de
fréquences de RFM, les équipes de TVi et RFM, les concepts éprouvés de RTL France.
En témoignent notamment l’information matinale (grand journal à 8 heures), la
présence d’animateurs de TVi à l’antenne (H. Meillon « Beau fixe » ; A. Simons « Le
Tirlipot »), « Les grosses têtes » de P. Bouvard (remontées et diffusées avec quelques
jours de décalage). Les synergies entre Bel RTL et TVi se multiplient (1992 :
rediffusion en radio d’émissions télévisées) avant de déménager en 1993 dans de
mêmes locaux. En 1996, le programme Bel RTL est émis sur 12 fréquences.
De son côté, à l’initiative d’IP, Contact opère un rapprochement avec le groupe RTL
qui se concrétise dès 1988 par une prise de participation de 35 % de la CLT dans la SA
Contact, Francis Lemaire conservant 40 % des parts et Freddy Neyts et Pierre
Houtmans chacun 12,5 %, et en 1991 par une participation de Contact au capital de
74
Bel RTL .
Peu à peu, la programmation et la production des programmes de Contact sont
centralisées. Une société, ContactSat, exploite désormais les canaux satellites pour la
diffusion de ses programmes et ceux d’autres chaînes comme Fun Radio. Au fur et à
mesure du « rachat » de fréquences à des asbl ou à des particuliers utilisées sous
franchise « Contact » (Contact Franchising), une structure de groupe est mise en
place. La société Cobelfra à Nannine 75 devient ainsi en charge de la fourniture des
programmes et de l’exploitation de services privés de radiodiffusion sonore sous le
label « Radio Contact » conformément à la convention de concession de marque
octroyée par la SA Contact. Outre la SA Contact (à hauteur de 33 % en janvier 1999),
Cobelfra compte comme actionnaires les franchisés. Pour assurer l’indépendance de
l’information, est créée l’asbl Infor FM chargée de la collecte des informations et de la
rémunération des journalistes. En 1996, le réseau Contact possède 34 fréquences. Il
lance par ailleurs sous le nom Contact Gold une nouvelle radio diffusée sur six
fréquences, destinée à un public plus âgé.
Durant les années 1990, Contact multiplie les initiatives. Le groupe cherche également
à assurer sa croissance externe par des investissements notamment en Roumanie
avant la Turquie, la Moldavie, la Bulgarie, la Pologne, la Guadeloupe, le
76
Luxembourg… C’est aussi le premier réseau belge à diffuser par satellite et cela dès
1991.
BFM est lancé en Belgique en octobre 1994 comme décrochage du programme
parisien d’informations économiques et financières éponyme. BFM est d’abord
hébergé par Contact avant que ce dernier n’acquière 30 % du capital de la société
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éditrice en Belgique, les autres actionnaires étant la société française BFM France
(49 %) et Jacques Casier (20 %), exploitant de la fréquence antérieurement attribuée à
Bruxelles à Radio 104.

73
74
Cette participation a été acquise par CLT-UFA en 1994.
Contact possède alors avec TVi 54 % des actions de la société éditrice de Bel RTL (répartis à raison de
60 % pour TVi et 40 % pour Contact), le solde est détenu par Rossel.
75
76
Créée sous la dénomination de Société de diffusion de la Basse Sambre le 25 mai 1989.
Ces participations sont revendues après 2002. Le groupe est également présent en Bosnie-
Herzégovine et en Croatie en collaboration avec les forces belges de l’OTAN.

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28 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

Contact prend en 1996 une participation de 25 % dans la société Fun Radio Belgique,
titulaire de la marque Fun Radio en Communauté française. Cette société a conclu
avec la société FM Développement un contrat pour la conception, la production, la
réalisation et la gestion de la radio sur un réseau de neuf fréquences.
Un autre réseau s’amorce fin 1993. Les quelques relais de NRJ France en Belgique et le
réseau Chérie FM, qui prend appui sur des fréquences occupées précédemment par
SIS, fusionnent au profit du seul programme NRJ. Une société NRJ Belgique est
fondée en juin 1994 ; elle va prendre son autonomie sur le plan programmatique et
s’insérer dans le marché publicitaire belge.
Le réseau Ciel, organisé par la société Ciel Développement, opère 12 des 25 fréquences
77
obtenues en 1995, les autres sont en service en sous-traitance par NRJ .
À l’exception de NRJ, IP assure la régie publicitaire des principaux réseaux privés.

2.5.2. La RTBF

De son côté, la RTBF complète son offre de programmes en lançant le 2 septembre


1991, sur 99.3 MHz, Bruxelles-Capitale, un programme dévolu entièrement à
l’actualité et à l’animation en région bruxelloise, qui vient remplacer les émissions
régionales bruxelloises diffusées autrefois sur le Canal 21. Diffusée dans un premier
temps de 6h30 à 19h en semaine, elle étend ses émissions le soir et le week-end à partir
de 1994.
Cette extension s’inscrit dans un plan plus global de réforme des radios de la RTBF
qui voit, le 24 octobre 1994, la mise en place de nouvelles appellations pour les chaînes
(à l’exception de Radio 21), Radio Une, Radio Deux et Radio Trois faisant place à La
Première, Fréquence Wallonie et Musique 3. Ce plan s’accompagne d’un
renouvellement important des programmes, soutenu par une campagne de
promotion intense en presse écrite, La Première se positionne davantage sur le plan de
l’information (création de Matin Première), tandis que l’ex Radio Deux, qui vise un
public plus populaire, accentue ses décrochages régionaux et se présente comme le
pendant wallon de Bruxelles Capitale. Musique 3, dont les programmes avaient été
progressivement concentrés à Bruxelles, renforce sa programmation musicale aux
heures de grande écoute. Radio 21, enfin, prend son autonomie en diffusant, depuis
septembre 1993, un programme propre le matin avant 9h 78.
L’introduction de la publicité commerciale sur les chaînes radio de la RTBF va amener
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le développement d’un département radio au sein de Régie Media Belge (RMB), la
er
filiale que la RTBF (51 %) a créée le 1 octobre 1985 avec (Cinéma publicitaire belge)
CPB (29 %) (elle-même filiale d’UGC et de Médiavision) et Intvestcom (20 %) (filiale
de la Société régionale d’investissement de Wallonie (SRIW) et du groupe Défi). RMB

77
Trois ans plus tard, Ciel n’est plus diffusé qu’à Seraing tandis qu’à Bruxelles, la fréquence est occupée
par une porteuse et un programme musical diffusé en boucle. Cette dernière est louée à Gold en
78
1998.
Jusque-là Radio 21 relayait entre 6h30 et 9h les émissions régionales diffusées sur Radio 2 et Bruxelles
Capitale.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 29

va, entre autres, également assurer la régie publicitaire du réseau belge de NRJ dès la
constitution de celui-ci.

2.5.3. Les investissements publicitaires

Au cours de la période 1991-1996, les investissements publicitaires dans le secteur de


la radio ont plus que doublé : de 19,4 millions BEF en 1991, ils atteignent 48,5
millions BEF cinq ans plus tard. La progression annuelle – à deux chiffres – témoigne
de l’importance de la radio comme support publicitaire. D’un peu plus de 5 % sur
79
l’année 1991 , les investissements publicitaires au Sud de la Belgique passent à près de
10 % en 1996.
Par ailleurs, l’octroi exclusif, le 13 juin 1990, de la publicité commerciale aux radios de
la VRT 80 par l’exécutif flamand, suivi de la constitution de sa régie publicitaire dans la
foulée, VAR, crée un marché national.

Tableau 2 : Les investissements publicitaires au Sud de la Belgique (en milliers de BEF)


1991 1992 1993 1994 1995 1996
Quotidiens 61 577 70 327 82 325 87 407 95 811 100 818
Magazines 84 085 81 136 77 194 77 070 82 350 82 368
Régionaux 20 253 20 947 19 410 19 831 19 261 19 373
Affichage 57 834 70 228 71 393 61 180 65 989 68 543
Cinéma 6 594 6 619 7 387 5 850 10 114 10 045
Radio 19 410 28 904 35 721 36 887 44 249 48 533
Télévision 109 073 118 121 116 584 135 102 145 043 156 974
Total 358 826 396 283 410 016 423 328 462 817 486 652
Source : (RMB Marketing) Media Mark hors sponsoring.

Si, en 1993, Fréquence Wallonie (RTBF) arrive en tête des investissements


publicitaires, elle est devancée un an plus tard par Bel RTL et dès 1996 également par
Radio Contact.
C’est en 1996 que bascule le rapport de forces entre les deux principales régies
publicitaires, IP prenant le dessus sur RMB.
En 1997, IP totalise 58 % des budgets en radio (hors local) tandis que les radios
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affiliées globalisent 70 % de l’audience en Communauté française. D’autres sources,
dont RMB Marketing, confirment le rapport des forces en présence.

79
80
On estime à 2 % les recettes de la publicité en radio avant sa généralisation en 1991.
En compensation de l’exclusivité accordée à la chaîne de télévision privée VTM créée en 1989.

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30 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

Tableau 3 : Évolution des investissements publicitaires bruts par radio, hors local
(en millions de BEF)
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997
Bel RTL 76,9 270,7 312,7 361,5 421,1 499,4 572,8
ContactGold 1,9
Fun 21,0 31,7 26,2
R Contact 228,7 269,2 328,3 384,5 489,3
Nostalgie 35,9 38,9 59,3 60,3 76,4
R locales 213,9 205,9
Autres IP 12,8 21,9 30,6 45,6 0,9
RTL Fr 11,0 8,4 10,1 11,7 16,2 14,4 5,9
IP Radio 301,9 485,0 600,3 703,2 876,5 1 035,8 1 173,3
BRF 2,1 3,9 4,5 3,8 16,4 23,4 26,1
NRJ 1,8 33,5 58,1 64,8
RTBF 465,8 663,9 25,1
Brux.Cap. 73,7 65,7 63,9 78,2 126,8
Radiolene 0,5 0,3 0,3 0,3 0,4
Fréq.wall. 430,1 321,7 392,8 366,9 278,2
Première 139,3 126,0 135,4 131,2 136,4
Musique3 2,5 8,1 7,3
Radio 21 185,5 259,6 259,7 251,8 298,3
RMB 476,9 667,8 833,5 779,0 904,4 918,0 963,4
Total 783,1 1 166,2 1 440,8 1 487,6 1 784,4 1 957,8 2 138,7
Source : MDB, IP.

2.5.4. La question de la mesure des audiences

Du fait du développement rapide de la radio en tant que support publicitaire, les


études d’audience vont se multiplier.
À partir de novembre 1991, la RTBF et RMB vont confier à un bureau d’études
externe (Sobemap Marketing) une « étude permanente radio » s’appuyant sur la
méthode du carnet d’écoute et un panel de 2 000 personnes représentatives du public
francophone. En avril 1996, la RTBF-RMB s’associe avec la radio et la régie publique
flamande – la VRT et VAR – pour réaliser une étude commune Radioscan, basée sur
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un système bi-source, à savoir une enquête téléphonique assistée par ordinateur
auprès d’un échantillon de 20 000 interviews par an réalisées au niveau national
complétée par 6 à 7 000 carnets d’écoute (annuels) remplis par les mêmes panélistes.
IP lance de son côté, en 1991 également, l’enquête « Radiométrie 75 000 » réalisée par
Marketing Unit et basée sur un grand nombre d’interviews en face à face sur une
année.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 31

Les divergences méthodologiques, outre qu’elles créent des controverses entre régies,
donnent des résultats d’audience très différents, chaque étude favorisant les radios qui
l’ont commandée 81. Toutefois, la hiérarchie des radios dans l’une ou l’autre mesure
met en tête Contact puis ultérieurement Bel RTL. Le marché publicitaire aura
tendance à privilégier Radiométrie en raison de sa plus grande ergonomie.
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81
Le CIM tente, notamment en 1990 et 1993, de mettre sur pied une enquête commune.

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3. UN PROCESSUS DE RÉGULATION RENFORCÉ
(1997)

En 1997, le gouvernement de la Communauté française (PS-PSC depuis 1995) veut


mettre à plat l’ensemble des dispositions du secteur. Présidé par Laurette Onkelinx qui
a l’Audiovisuel dans ses attributions, sa volonté est notamment d’apporter une plus
grande sécurité juridique et technique aux radios privées. Parallèlement, il renforce les
mécanismes de régulation par la mise en place d’un CSA aux pouvoirs plus étendus.
Deux projets de décrets, l’un consacré aux radios et l’autre au CSA, sont, à la demande
du Conseil d’État, regroupés dans le décret du 24 juillet 1997 82.

3.1. LE DÉCRET DU 24 JUILLET 1997

Comme évoqué, ce décret comporte deux aspects distincts.

3.1.1. Le nouveau CSA

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel poursuit une mission générale d’avis au


gouvernement et au Parlement sur toutes questions audiovisuelles telle qu’il l’exerce
depuis 1987. Cette fonction est désormais confiée à un Collège d’avis dont les
membres, désignés par le gouvernement, représentent les différentes composantes du
secteur de l’audiovisuel (secteur cinématographique, sociétés de droit d’auteurs et de
droits voisins, associations de défense des consommateurs, secteur du livre, sociétés
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éditrices de presse, secteur du livre, sociétés éditrices de presse, journalistes
professionnels, organisations représentatives des travailleurs).
Une même mission d’avis est dévolue à un Collège de la publicité qui succède à la
commission d’éthique de la publicité 83. Ce Collège, dont les membres sont également
désignés par le gouvernement, représente les différentes composantes du secteur de la
publicité, des associations de consommateurs, de l’éducation permanente ou de la

82
83
Moniteur belge, 29 août 1997.
Instaurée par le décret de 1991, présidée par l’ancien publicitaire Emmanuel Hollander, elle adopte
en 1996 un premier code d’éthique de publicité.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 33

jeunesse. Il a pour mission de rédiger un code d’éthique publicitaire, de donner un


avis sur toute question relative au contenu de la publicité et des messages publicitaires
diffusés sur antenne, de constater le temps d’émission de publicité télévisée
notamment, de faire rapport à un Collège d’autorisation et de contrôle quant aux
indices d’infraction.
La principale innovation du décret est précisément l’installation du Collège
d’autorisation et de contrôle (CAC), dont les membres désignés par le Conseil de la
Communauté française et le gouvernement, sont choisis pour leur compétence dans le
domaine de l’audiovisuel et de la communication et sont indépendants des acteurs
économiques et politiques. Si la responsabilité d’octroi des autorisations et des
fréquences aux éditeurs reste réservée au gouvernement de la Communauté française,
le CSA-CAC a, moyennant une procédure renforcée, une mission d’avis préalable et
motivé pour les télévisions privées et un pouvoir d’avis conforme pour les radios
privées. Le décret lui octroie en outre un pouvoir de contrôle qui se traduit par
l’adoption annuelle d’un avis sur la réalisation des obligations découlant du cahier de
charges de la RTBF, des conventions ou cahiers de charge conclus avec des services
privés de radio, des télévisions privées et payantes, des sociétés de services
audiovisuels. Il peut également constater toute infraction aux lois, décrets et
règlements et prononcer des sanctions qui vont des amendes jusqu’au retrait de
l’autorisation.

3.1.2. Les radios privées

Par rapport aux dispositions de 1991, les catégories de radios sont définies
84
uniquement en termes de statut : les radios en réseau et les radios indépendantes.
Une des nouveautés importantes du décret est l’établissement, préalable au processus
d’autorisation, d’un plan de fréquences par le gouvernement de la Communauté
française.
Que ce soit pour les réseaux ou les radios indépendantes, interdiction leur est faite de
céder une ou des fréquences, d’être contrôlées directement ou indirectement par une
autre radio de la Communauté française ou par une régie publicitaire. Obligation leur
est faite également de déposer un plan financier démontrant la viabilité économique
de leur projet. Le paiement d’une redevance annuelle 85 est imposé aux radios par le
décret qui confirme par ailleurs l’autorisation de diffusion de la publicité et du
parrainage pour l’ensemble de celles-ci.
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Le décret prévoit un processus de reconnaissance en plusieurs étapes faisant intervenir
le CSA-CAC, l’attribution des autorisations, pour neuf ans désormais au lieu de
quatre, sur appel d’offres public publié au Moniteur belge et moyennant le respect d’un

84
85
L’arrêté du 24 décembre 1991 fixait cinq catégories sur le plan culturel ou de contenu (cf. supra).
Pour les réseaux couvrant de manière optimale l’ensemble de la Communauté française et de la
région de Bruxelles-capitale, la redevance annuelle est de 2 millions BEF par an indexés. Pour les
autres réseaux et pour les radios indépendantes, le montant est de 50 000 BEF par fréquence et par an
indexés, réduit à 24 000 BEF par fréquence et par an si les recettes publicitaires annuelles brutes sont
inférieures à 2 millions BEF.

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34 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

86
cahier de charges dont le contenu minimal est fixé par le décret . Le cahier des
charges de l’appel d’offres prévoit un certain nombre de dispositions communes à
l’ensemble des radios :
– l’obligation dorénavant d’assurer un minimum de 70 % de production propre
(sauf dérogations accordées par le gouvernement sur avis conforme du CSA-CAC)
et de diffuser au moins 30 % de musiques sur des textes francophones dont 15 %
d’œuvres musicales de compositeurs, d’artistes-interprètes et de producteurs de la
Communauté française ;
– l’obligation d’émettre en langue française (sauf dérogation du gouvernement sur
avis conforme du CSA-CAC) et de veiller à la promotion culturelle notamment par
« la présentation à titre gratuit des principales activités culturelles et
socioculturelles de la zone de service du programme » ;
– l’obligation pour les radios en réseau de fournir une information objective,
d’établir un règlement d’ordre intérieur y relatif, de faire assurer la gestion de
l’information par des journalistes professionnels conformément à la loi du
30 décembre 1963 (cf. décret de 1991), ceux-ci devant être dorénavant engagés à
temps plein sous contrat d’emploi et en nombre suffisant par rapport au projet
radiophonique du demandeur, un avis motivé du CSA-CAC étant réclamé sur ce
point, et d’envisager les perspectives de développement d’une collaboration avec la
presse écrite ; pour les radios indépendantes qui diffusent de l’information
générale, l’obligation d’objectivité de l’information et un règlement d’ordre
intérieur ;
– l’obligation de présenter un plan d’emploi, prévoyant notamment au moins un
technicien qualifié pour la maintenance technique ;
– l’interdiction de diffuser tout propos ou émission contraire à la loi du 30 juillet
1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme et la xénophobie et la
loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimalisation, la
justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste
pendant la Seconde Guerre mondiale.

Certaines dispositions du cahier de charges sont propres à l’une ou l’autre catégorie :


– pour les radios en réseau, contribuer annuellement au Fonds d’aide à la création
radiophonique à concurrence d’un minimum de 1,5 % des revenus publicitaires
bruts ;

86
La procédure était la suivante : établissement par le gouvernement de la liste des fréquences
attribuables aux deux catégories de radios (indépendantes et réseaux), demande d’avis conforme sur
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cette liste au CSA-CAC qui doit consulter deux opérateurs techniques ; arrêt du gouvernement de
ladite liste et appel d’offres avec cahier des charges (lui aussi doit faire l’objet d’un avis conforme du
CSA-CAC) lui-même coulé en arrêté (deux mois) ; les demandes d’autorisation et d’attribution de
fréquences des radios privées en réponse à l’appel d’offre doivent être déposées au secrétariat général
de la Communauté française qui exerce un contrôle de recevabilité et de forme (deux mois) avant
d’adresser les demandes recevables au CSA, lequel a trois mois pour rendre un avis portant sur
l’autorisation et l’attribution des radiofréquences (en cas de multiplicité de demandes pour une
fréquence ou un même réseau, le CSA-CAC est chargé d’établir un classement, les critères de diversité
du paysage radiophonique et d’équilibre entre les différents types de radios à travers l’offre musicale,
culturelle, d’information de même que la priorité à accorder aux radios indépendantes à vocation
culturelle sont déterminants dans ce classement ; décision d’autorisation et octroi des fréquences ou
réseau de fréquences par le gouvernement dans le mois, la diffusion des programmes autorisés devant
être réalisée dans les trois mois de la date de l’autorisation.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 35

– pour les radios indépendantes, l’interdiction de diffuser un programme venant


d’un réseau, d’une autre radio indépendante ou de la RTBF, ou une partie de
programme diffusé par un réseau ou une autre radio au-delà d’un seuil de 30 % de
leur programme respectif, le nombre de radios pouvant diffuser une même partie
de programmes étant de trois, sauf dérogations.
Enfin, le décret, dans sa volonté de contrôle renforcé, développe les cas d’infractions
donnant lieu au retrait de l’autorisation d’émettre 87, celles-ci pouvant être
l’interruption du programme pendant trois mois, le changement de programmation
ou l’utilisation d’une autre fréquence.

3.1.3. Les radios d’école

Le décret de 1997 consacre, pour les établissements d’enseignement primaire et


secondaire, la possibilité d’organiser une radio d’école, après avis du Conseil de
l’éducation aux médias.
Ces radios sont tenues d’utiliser des fréquences de faible puissance (10 watts) et ne
peuvent entraîner de perturbations pour d’autres radios. Les programmes ne peuvent
ni excéder huit heures par jour, ni recourir à la publicité. Les autorisations sont
accordées pour une période de deux années scolaires. Ces radios sont exemptes du
paiement de la redevance annuelle.

3.1.4. L’ouverture à la radiodiffusion numérique

Pour la première fois, des dispositions légales envisagent l’attribution de blocs ou


parties de blocs de radiodiffusion sonore numérique (DAB/RSN) 88, selon des
modalités similaires aux fréquences et réseaux de fréquences en FM. En 1995, à la
conférence de Wiesbaden, la Communauté française reçoit six allotissements 89. Cinq
ans plus tard, à la conférence de Maastricht, la bande L est élargie et la Communauté
française reçoit cinq allotissements supplémentaires 90.

87
« Des infractions particulièrement graves doivent pouvoir être sanctionnées sévèrement et quasi
automatiquement lorsqu’elles touchent au cœur même du système voulu par le décret. Ainsi en est-il
d’un changement radical de format d’une radio ou de la cession d’une autorisation ou d’une
fréquence, non autorisés par le gouvernement sur avis conforme du Collège d’autorisation et de
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contrôle. (…) En cas d’infraction de ce type, il appartiendra au Collège d’autorisation et de contrôle
de demander au gouvernement la sanction la plus radicale, soit le retrait d’autorisation. Si le
gouvernement n’entend pas suivre la demande qui lui est faite par le CAC, il lui renverra la procédure
et toute autre sanction pourra alors être prononcée par ce Collège », Conseil de la Communauté
88
française, Doc. parl. 148-71, 10 juillet 1997, commentaires de l’article 36.
89
Digital Audio Broadcasting, en français : radio sonore numérique. Cf. chapitre 6 pour plus de détails.
Sur les 12B (225,648 MHz) couvrant toute la Communauté française, 9C (206,352 MHz) couvrant le
Brabant wallon et Bruxelles, 6D (187,072 MHz) couvrant le Hainaut, LH (1464,944 MHz) couvrant
la province de Namur, LI (1466,656 MHz) couvrant la province de Luxembourg et LF (1461,520
MHz) couvrant la province de Liège.
90
Sur les LN (1475,216 MHz) couvrant la province de Luxembourg, LD (1458,096 MHz) couvrant la
province de Liège, LM (1473,504 MHz) couvrant la province de Hainaut, LJ (1468,368 MHz)
couvrant la province de Namur et LO (1476,928 MHz) couvrant le Brabant wallon et Bruxelles.

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36 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

Seul le bloc 12B à couverture communautaire est utilisé. Le 20 mai 1997, le


91
gouvernement de la Communauté française prend un arrêté qui désigne la RTBF
comme l’opérateur chargé du multiplexage des programmes et des données diffusés
pour la totalité de ce bloc 12B et qui lui assigne quatre sixièmes de sa capacité pour
l’émission de trois programmes sonores de qualité stéréophonique ainsi que pour la
diffusion de données professionnelles. Depuis le 1er juillet 1997, la RTBF teste ce
nouveau mode de diffusion sur la quasi-totalité du territoire de la Communauté
française avec les programmes La Première, Radio 21 et Musique 3. Une convention
de partenariat signée en 1996, pour une période de 20 ans, entre la RTBF et le
Ministère de l’Équipement et des transports de la Région wallonne (MET) prévoit que
le MET prenne en charge l’investissement en équipement de diffusion pour un
montant de 180 millions et dispose d’une capacité numérique du réseau pour diffuser
des informations routières à destination des usagers et des clients des différents
réseaux de transports. La RTBF, quant à elle, met à disposition ses pylônes d’émissions
et prend en charge les coûts de maintenance des équipements, les coûts de diffusion
étant partagés entre les parties.
En application du décret, un projet d’appel d’offres et de cahier des charges pour les
deux sixièmes restants du bloc 12B est soumis au CSA-CAC le 27 mai 1998. Dans son
avis du 8 juillet 1998, le CSA-CAC recommande au gouvernement de publier
simultanément l’appel d’offres relatif aux services privés de radiodiffusion sonore
numérique avec celui relatif à la modulation de fréquence, « de manière à permettre
une évaluation globale du paysage radiophonique en Communauté française afin de
traduire, de manière optimale, les objectifs de pluralisme, d’équilibre et d’innovation
figurant dans le décret du 24 juillet 1997 ». Cette recommandation n’est pas suivie par
la ministre en raison de l’absence de cadastre de fréquences en modulation de
fréquence qui soit attribuable tandis que le réseau de radiodiffusion sonore
numérique est déjà opérationnel.
Suite à l’arrêté du 13 juillet 2000 92, l’appel d’offre est lancé. Trois sociétés – Inadi,
Cobelfra et Joker FM – se portent candidates. Au terme de la procédure prévue par le
décret, le CSA-CAC rend le 21 février 2001 un avis défavorable aux demandes 93,
constatant notamment que « dès lors qu’il apparaît que l’une des sociétés candidates
contrôle l’autre, le gouvernement ne peut autoriser à la fois la SA Cobelfra et la SA
Joker FM » et que « de manière générale, les sociétés candidates n’ont pas témoigné de
réelle volonté de mettre en œuvre les spécificités de ce mode de diffusion. Seul le
simulcast 94 est envisagé par les candidats opérateurs. » Le CSA-CAC conclut qu’il « ne
peut aujourd’hui donner un avis favorable sans rompre l’équilibre de traitement
envers les futurs candidats à l’attribution en modulation de fréquences. En effet, un
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même dossier, après avoir été admis dans le cadre de la présente procédure – qui
inclut l’appréciation de plans financiers – ne pourrait faire l’objet d’un avis différent
dans le cadre de la procédure d’attribution en modulation de fréquences. »

91
92
Moniteur belge, 10 septembre 1997.
Ibidem, 13 octobre 2000.
93
94
Pour rappel, le CSA-CAC dispose en la matière d’un pouvoir d’avis conforme.
Le simulcast consiste à diffuser un même programme simultanément sur plusieurs modes de
diffusion.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 37

3.2. LE PLAN AVORTÉ DU PRINTEMPS 1999

Le problème de l’application du décret du 24 juillet 1997 pour les radios privées s’est
er
posé dès le 1 janvier 1998, l’échéance de nombreuses autorisations étant le
31 décembre 1997. Dans son article 50, le décret prévoit que les radios reconnues en
95
application du décret de 1987 , si elles restent dans les conditions de la
reconnaissance et de l’autorisation, peuvent continuer à émettre jusqu’à décision du
gouvernement. Sur les 243 fréquences à la date de l’adoption du décret de 1997, peu
cependant restent dans les conditions théoriques de l’article 50.
Première étape dans le processus de reconnaissance des radios privées, le
gouvernement s’est réservé la responsabilité de l’établissement du cadastre des
fréquences attribuables, sur avis conforme du CSA-CAC. Le fait de disposer d’entrée
de jeu d’une liste de fréquences est un changement important ; auparavant le plan
s’élaborait au rythme des autorisations délivrées 96.
En application de l’arrêté royal de 1992, le gouvernement (PS-PSC) introduit, le
30 janvier 1998, une demande de coordination de son plan de fréquences auprès de
l’IBPT. La Communauté flamande en fait de même. Une date d’entrée en vigueur des
er
deux plans est établie au 1 janvier 1999. Des réunions politiques et techniques
essayent de rencontrer les objectifs des uns et des autres, mais la concertation
97
n’aboutit pas . La Communauté française conclut alors à la fin de la procédure de
coordination telle que voulue par l’arrêté royal de 1992. L’IBPT transmet le 19 octobre
un tableau résumant le résultat des « coordinations » (accords, refus et demandes
d’atténuations) en ajoutant qu’il va de soi que les radios pour lesquelles un refus a été
émis ne peuvent être mises en service et que des restrictions de puissances apparentes
rayonnées doivent être respectées. Le gouvernement de la Communauté française
considère alors que l’IBPT empiète sur ses compétences (voir les arrêts de la Cour
d’arbitrage ci-dessus) et constate qu’aucune procédure ne permet de trancher un
désaccord entre Communautés. Ce que confirme, dans un courrier du 9 novembre
1998, le vice-Premier ministre et ministre des Télécommunications qui a la tutelle sur
l’IBPT, Elio Di Rupo (PS). Le dossier est transmis au Comité de concertation où
aucun accord n’est dégagé 98.
La ministre-présidente et en charge de l’Audiovisuel, L. Onkelinx, décide, la formalité
substantielle de la coordination étant réalisée, de mettre en œuvre la procédure de
reconnaissance inscrite dans le décret (qui demande huit mois). Fin janvier 1999, le
gouvernement communique au CSA-CAC les projets d’appel d’offre comprenant la
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95
Tel que modifié par le décret de 1991et sur la base d’une autorisation d’émettre au sens de l’article 3
96
de la loi du 30 juillet 1979 et des articles 9 et 10 de l’arrêté royal du 10 janvier 1992.
97
Parlement de la Communauté française, Doc. parl. 148/71, 18 juillet 1997 p. 100.
La coordination avec la Communauté flamande s’est poursuivie pendant un an et demi, sans qu’elle
mette son accord sur plus de 41 fréquences sur les 237 que compte le plan de la Communauté
98
française.
Les points de vue fondamentalement divergents concernent la méthode de calcul (celle de l’accord de
Genève ? celle de l’arrêté royal 92 ?), la protection de service, les effets de brouillage cumulés (par
émetteur ou pour tous les émetteurs) et le plan de base pour les coordinations (celui de 1984 ? celui
de 1991 ? quel est son statut juridique ? quid des assignations non utilisées dans le plan de 1991 ?).

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38 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

99
liste des réseaux de fréquences et des fréquences attribuables (237 fréquences) . Un
intense lobbying s’organise, chacun des candidats potentiels sollicitant des soutiens
politiques. Ce qui s’apparentait davantage à une opération de stabilisation devient une
épure compliquée puisqu’entrent en jeu, outre les positions acquises sur le terrain, la
liberté d’expression et la nécessaire diversité d’une offre radiophonique.
L’avis conforme du CSA-CAC est adopté le 31 mars 1999, à la majorité de ses
membres 100. Au départ de la proposition du gouvernement (quatre grands réseaux ou
trois grands et deux moyens), sur la base d’une répartition entre fréquences
attribuables aux réseaux (de l’ordre de deux tiers des fréquences) et fréquences
attribuables aux radios indépendantes (de l’ordre d’un tiers) et après consultation
d’un collège d’experts techniques, il propose quatre réseaux à couverture
101
communautaire , quatre réseaux à couverture régionale (Brabant wallon, Bruxelles-
Hainaut, Liège, Namur-Luxembourg) et deux réseaux « multivilles » (Bruxelles-
Charleroi-Liège et Bruxelles-Mons-Liège).
L’avis conforme du CSA-CAC est adopté le 31 mars 1999, à la majorité de ses
membres 102. Le CSA-CAC y propose une répartition entre fréquences attribuables aux
réseaux (de l’ordre de deux tiers des fréquences) et fréquences attribuables aux radios
indépendantes (de l’ordre d’un tiers). Après consultation d’un collège d’experts
techniques, il préconise quatre réseaux à couverture communautaire 103, quatre
réseaux à couverture régionale (Brabant wallon, Bruxelles-Hainaut, Liège, Namur-
Luxembourg) et deux réseaux « multivilles » (Bruxelles-Charleroi-Liège et Bruxelles-
Mons-Liège).
Cet avis suscite des réactions :
– de candidats opérateurs de radios d’école principalement à Bruxelles compte tenu
de l’encombrement du spectre ;

99
Une convention est conclue entre le gouvernement et la RTBF dont un des services, le BRTE, est
l’opérateur technique de la Communauté française notamment pour l’établissement du cadastre des
fréquences. Ce fait suscite nombre de réactions mettant en doute l’objectivité de son travail. On peut
cependant considérer que le BRTE est attentif à élaborer un plan de fréquences compatible avec les
plans des autres Communautés (il a été modifié à plusieurs reprises pour tenter de rencontrer les
objections formulées par la Communauté flamande et les remarques de la Régie des voies aériennes
notamment). Il s’est trouvé souvent seul pour défendre le patrimoine en radiofréquences de la
100
Communauté française.
L’ensemble des avis et décisions du CSA est consultable à l’adresse <www.csa.be>. Les représentants
PRL et Écolo du CSA-CAC, dans une note minoritaire, choisissent de demander au gouvernement de
revoir sa proposition, les objections ou incertitudes techniques étant nombreuses et des
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rééquilibrages entre les réseaux nécessaires.
101
Avec ce commentaire : « L’équilibre en matière de couverture du territoire et de la population entre
ces réseaux ne peut être parfaitement atteint dans l’état actuel des fréquences attribuables, par contre
une équivalence est raisonnablement atteinte en termes de couverture de population et de confort
102
d’écoute à tout le moins en mode monophonique. »
L’ensemble des avis et décisions du CSA est consultable à l’adresse <www.csa.be>. Les représentants
PRL et Écolo du CSA-CAC, dans une note minoritaire, choisissent la voie de demander au
gouvernement de revoir sa proposition, les objections ou incertitudes techniques étant nombreuses et
103
des rééquilibrages entre les réseaux nécessaires.
Avec ce commentaire : « L’équilibre en matière de couverture du territoire et de la population entre
ces réseaux ne peut être parfaitement atteint dans l’état actuel des fréquences attribuables, par contre
une équivalence est raisonnablement atteinte en termes de couverture de population et de confort
d’écoute à tout le moins en mode monophonique. »

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 39

– de candidats à l’exploitation de radios indépendantes qui déplorent le manque de


fréquences dans leur région, jugent insuffisante la place réservée aux radios
indépendantes ou contestent le nombre et les niveaux de puissance de fréquences
octroyées aux réseaux ;
– des candidats aux réseaux qui estiment le nombre de réseaux insuffisants,
contestent certaines limitations de puissance ou réclament un meilleur équilibre
entre eux (Fun, Bel RTL, Nostalgie et Contact ont formulé à destination du
gouvernement une proposition d’adaptation de la liste des fréquences).
104
Des fronts « du refus » se constituant à la veille des élections de juin 1999, le
gouvernement décide de ne pas décider en demandant l’avis du CSA-CAC sur les
observations et contestations suscitées par le plan.
Le 10 juin 1999, le CSA-CAC répond qu’il ne lui appartient pas de « réagir à des
interventions d’opérateurs qui pourraient être candidats à un réseau ou à une
fréquence en réponse à des appels d’offre non encore publiés ». Il estime en effet que
« s’il réagissait, il serait dans la situation d’avoir suivi les propositions ou demandes de
certains de ceux qui se sont exprimés auprès du gouvernement et d’en avoir rejeté
d’autres. Ayant fait ces choix, il se mettrait dans l’impossibilité de remplir sa mission
qui est de dresser, au terme de la procédure des appels d’offre, un classement qui
assure la diversité et l’équilibre du paysage radiophonique. » Le CSA-CAC ajoute que
« dans une matière aussi complexe que l’utilisation du spectre de fréquences et leur
attribution à des opérateurs, il serait illusoire de croire qu’il puisse exister un plan qui
convienne à chacun et à tous les futurs opérateurs ».
Les reconnaissances expiraient le 31 janvier 1998 (pour celles accordées par l’arrêté du
7 mars 1994) et en février et avril 1999 (pour celles accordées par les arrêtés du
6 février et du 10 avril 1995).

3.3. UN PROTOCOLE D’ACCORD NON SIGNÉ

La nouvelle ministre de l’Audiovisuel, Corinne De Permentier (PRL), du


gouvernement Fédération PRL-FDF-MCC–PS–Écolo qui est mis en place au
lendemain des élections du 13 juin 1999, décide de reprendre à zéro la procédure
d’élaboration d’un nouveau plan de fréquences et entend reprendre le dialogue avec la
Communauté flamande. De multiples déclarations font état du fait que la
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« convergence politique » des ministres en charge du dossier, tous libéraux, va
permettre, enfin, de régler la question.
La situation politique en Flandre a elle aussi changé : le nouveau gouvernement
(VLD-SP-Agalev-VU) abandonne la politique menée jusque là en matière de radios
où le paysage était partagé entre les émetteurs, très protégés, de la VRT qui occupaient

104
Certains candidats font preuve de méconnaissance ou d’incompréhension du processus en cours,
d’autres vont jusqu’à revendiquer un statut de radio indépendante alors qu’ils sont liés par contrat de
franchise à l’un ou l’autre réseau de radios.

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40 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

les fréquences en-dessous de 102 MHz et des émetteurs à faible puissance réservées
aux initiatives privées. Il décide la mise en place de deux réseaux de radios de
fréquences sous les 100 MHz. Ce changement de politique laisse augurer de nouvelles
discussions sur les cadastres des fréquences puisque cette volonté d’installation de
deux réseaux sous les 100 MHz implique des nouvelles demandes de coordination
auprès de l’IBPT (en l’occurrence pour 67 nouvelles fréquences), tandis qu’un certain
nombre de licences arrivent à leur terme en Flandre.
Poussée par un intense lobbying des responsables de réseaux qui considèrent la
démarche flamande comme une attaque frontale qui pourrait avoir comme
conséquence de restreindre « significativement et irrémédiablement l’espace
105
disponible pour les radios francophones », la ministre C. De Permentier organise
un dialogue avec les radios privées qui tourne au monologue des radios indépendantes
dénonçant le déséquilibre du projet de plan de fréquences élaboré par le
gouvernement précédent.
Le 5 septembre 2000, un « Protocole d’accord » visant à mettre en œuvre un plan de
fréquences coordonné entre les Communautés flamande et française est trouvé avec le
ministre libéral Dirk Van Mechelen en charge de l’Audiovisuel en Communauté
flamande.
Les deux Communautés s’accordent sur un moratoire des contentieux qui les
opposent, principalement sur l’interprétation à donner à l’arrêté royal du 10 janvier
1992, devant les juridictions civiles et administratives et ce jusqu’à la mise en service
du plan de fréquences définitif à réaliser en exécution dudit protocole. Ce dernier fixe
en deux axes les critères et la méthodologie pour l’élaboration d’un plan de
fréquences :
– le premier axe est relatif à la bande de fréquences en-dessous des 100 MHz (celle
occupée essentiellement par des émetteurs de la RTBF et de la VRT) : les deux
parties conviennent de maintenir les acquis en termes de fréquences (à savoir le
plan de Genève de 1984, avec les modifications coordonnées et les assignations
mises en service), mais surtout de permettre l’introduction en Flandre de deux
nouveaux réseaux régionaux (sur la base des 67 nouvelles fréquences tout en
respectant les conforts d’écoute des émetteurs publics) et, en Communauté
française, de « récupérer » des fréquences contestées 106. Le protocole précise
107
également la méthode de calcul qui sera appliquée aux nouvelles fréquences ;
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105
Ces 67 fréquences sont soumises par la Communauté flamande à la coordination de l’IBPT le 28 avril
2000 sur la base d’une étude réalisée par l’opérateur hollandais Nozema, ce qui a suscité des
contestations d’opérateurs en Communauté française (citation en référé de la RTBF et de sept
sociétés éditrices de radios privées auxquelles s’est jointe la Communauté française contre l’IBPT
devant le tribunal de première instance de Bruxelles du 15 juin 2000). Sur ces 67 fréquences, 11 sont
106
déjà en service et 56 sont réservées à deux réseaux de radios.
Il s’agit de l’introduction acceptée, sous la seule réserve de finalisation d’ordre technique, de
14 fréquences en Wallonie et à Bruxelles et de l’intégration de demandes introduites par la
Communauté française le 31 mai 2000 dans le cadre d’une procédure de coordination internationale
de 23 fréquences « dans la mesure où ceci ne porte pas préjudice à l’introduction des deux réseaux
107
régionaux flamands ».
Il est ainsi prévu qu’il sera fait application des normes inscrites dans l’accord de Genève de 1984
adaptées en fonction d’une estimation des risques de perturbation fondé sur trois calculs différents.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 41

– le second axe est relatif à la bande de fréquences au-dessus de 100 MHz : les parties
conviennent de confier, pour le 30 juin 2001, à un opérateur externe, une étude en
vue d’établir un plan de fréquences dans cette bande pour les deux Communautés.
Le protocole indique la méthodologie à suivre.

Toutefois, le 24 novembre 2000, l’IBPT transmet une nouvelle demande de la


Communauté flamande de coordination de 67 autres fréquences, dont trois au-dessus
de 100 MHz ne respectant de ce fait pas les termes du protocole d’accord, tout comme
s’en éloigne le projet flamand de cahier des charges pour l’étude commune pour la
108
bande de fréquences au-dessus de 100 MHz . Dans ces conditions, se pose pour la
Communauté française la question de l’utilité de poursuivre les négociations.
Résultat : fin 2000, le protocole d’accord ne reçoit pas les signatures des ministres
compétents.
Un projet de texte visant à remplacer l’arrêté royal de 1992 achoppe, notamment sur
la définition d’un plan de fréquences initial de référence 109. Simultanément, un projet
de loi modifiant la loi du 30 juillet 1979 relative aux radiocommunications et la loi du
21 mars 1991 portant réforme de certaines entreprises publiques autonomes est en
discussion. Il fait l’objet, tout comme le projet d’arrêté royal, de réticences,
notamment de groupes privés francophones.
De son côté, la Flandre poursuit ses projets et les mène à bien, sans attendre un accord
avec la Communauté française : modification du décret sur l’audiovisuel en date du
1er décembre 2000, adoption le 8 juin 2001 d’un arrêté fixant le nombre de
radiodiffuseurs régionaux qui peuvent être agrées et déterminant les plans de
fréquences (deux paquets de fréquences de 33 et 23 fréquences, dont 8 « sous réserve
de l’aboutissement de négociations avec la Communauté française ») 110, lancement
des appels d’offres et décision du Vlaams Commissariaat voor de Media (VCM)
d’octroi des deux réseaux le 6 septembre 2001.
Les réunions vont se succéder sans toutefois que les blocages ne soient levés. Même
une prise en main du dossier par les trois ministres-présidents (H. Hasquin pour la
Communauté française, P. Dewael pour la Communauté flamande et K.-H. Lambertz
pour la Communauté germanophone) accompagnés de leur ministre en charge de
l’Audiovisuel, en mars 2001, n’aboutit pas à débloquer une situation qui reste
plombée de considérations économiques, politiques et surtout communautaires.
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108
Les normes techniques proposées par la Communauté flamande en vue de cette étude commune sont
modifiées par rapport au protocole d’accord, la bande de fréquences est subdivisée en deux sous-
bandes : 100-104.8 MHz et 104.9-107.9 MHz, le principe de directivité maximale d’antenne est
omniprésent et la Communauté flamande revient sur une décision longuement négociée dans le
cadre du protocole d’accord, à savoir la puissance de la fréquence de Tournai de la RTBF (106.0
MHz).
109
Le Collège d’avis du CSA a rendu d’initiative en 2000 deux avis sur le projet le 9 février et le
110
11 octobre 2000 (avis n° 2/2000, avis n° 8/2000).
Sur recours (en suspension et en annulation) du 14 août 2001 de la Communauté française et de la
RTBF, le Conseil d’État, par un arrêt du 18 avril 2002 (n° 105.634), a suspendu partiellement cet
arrêté : il s’agit de neuf assignations de fréquences du premier réseau régional et onze du second
susceptibles de perturber des émetteurs essentiellement de la RTBF.

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3.4. LE DÉCRET « CADASTRE »

Entretemps, Richard Miller – qui succède à Corinne De Permentier le 17 octobre


111
2000 – dépose le 21 juin 2001 un avant-projet de décret fixant le cadastre de
référence de la Communauté française. Le 29 juin, la section de législation du Conseil
112
d’État remet un avis sur le texte .
L’objectif de signer une « paix des ondes » n’est toutefois pas abandonné. Des
réunions techniques aboutissent au constat que 800 fréquences ne semblent guère
poser techniquement problème, ce qui n’est pas le cas pour 8 fréquences
francophones. De l’examen, par les techniciens des trois Communautés, des quelque
170 fréquences demandées à la coordination par les trois Communautés entre 87.5 et
101.1 MHz, il ressort qu’une vingtaine de fréquences posent des problèmes difficiles à
résoudre sur un plan strictement technique. La Communauté flamande refuse
d’examiner la portion de la bande supérieure à 101.1 MHz aussi longtemps qu’aucun
accord complet n’intervient sur la partie inférieure de la bande FM.
La tension persiste donc, soutenue par des escarmouches juridiques et malgré des
réunions « de la dernière chance ».
Le décret fixant le cadastre initial de référence de la Communauté française pour la
radiodiffusion sonore en modulation de fréquence dans la bande 87.5-108 MHz et
modifiant le décret du 24 juillet 1997, amendé suite aux remarques du Conseil d’État
de manière telle que le gouvernement puisse arrêter le cadastre des fréquences
113
attribuables, est adopté par le Parlement le 20 décembre 2001 . La Cour d’arbitrage
rejette le recours en annulation du décret, introduit le 16 juillet 2002 par la
Communauté flamande (arrêt n°92/2003 du 24 juin 2003).
Ce décret prévoit que, pour chacune des 309 fréquences attribuables, les coordonnées
géographiques du site d’émission, la hauteur d’antenne, la puissance apparente
rayonnée et les atténuations directionnelles éventuelles sont déterminées par le

111
Le 18 décembre 2000, le nouveau ministre de l’Audiovisuel demande au Bureau des relations
techniques extérieures de la RTBF (BRTE) de proposer une nouvelle répartition des fréquences qui
réponde au mieux aux besoins des opérateurs francophones et qui soit susceptible d’être négociée
avec la Communauté flamande. Le BRTE fera passer le nombre de fréquences attribuables à des
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radios privées de 237 en 1999 à quelque 308 en avril 2001, 319 en mars 2002 et 331 en avril 2005. De
plus, dans la même période, le BRTE augmentera les caractéristiques (puissances, hauteur
112
d’antenne…) d’une septantaine de fréquences privées.
Dans son avis (n° 31.8767/4), le Conseil d’État estime notamment que l’élaboration d’un plan de
fréquences relève bien de la compétence des Communautés, qu’il n’y a pas lieu de se prononcer sur la
légalité de l’arrêté royal du 10 janvier 1992 étant donné les litiges en cours devant la section
d’administration du même Conseil d’État, que l’accord de Genève ne produit pas d’effet en droit
interne étant donné qu’il n’a jamais reçu l’approbation des autorités compétentes, qu’un accord de
113
coopération entre les Communautés et l’État fédéral paraît indispensable.
À la demande de la commission de la Culture, de l’Audiovisuel, de l’Aide à la presse et du cinéma du
Parlement, le Collège d’avis du CSA rend un avis sur le projet de décret le 14 novembre 2001 (avis
n° 4/2001) qui donne notamment des indications sur la manière dont le gouvernement a cherché à
maximaliser le parc de fréquences attribuables. Moniteur belge, 17 janvier 2002.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 43

gouvernement sur avis conforme du CSA-CAC lors de la publication de l’appel


114
d’offres visé par le décret du 24 juillet 1997 .
L’adoption de ce décret ne règle pas pour autant la situation sur le terrain. Depuis son
adoption et dans certains cas même avant, des opérateurs ont changé de fréquences ou
mis en service des émetteurs sur des fréquences cadastrées ou non dans le décret.
D’autres ont augmenté leur puissance d’émission ou déplacé le lieu d’implantation
des émetteurs. D’aucuns demandent des modifications du cadastre.

3.5. UN ACCORD ENTRE LES TROIS COMMUNAUTÉS (2002)

En mars 2002, répondant à une sollicitation de la Communauté française, le Premier


ministre, Guy Verhofstadt et le vice-Premier ministre, Louis Michel, réunissent les
ministres communautaires en charge du dossier des radios. Reprise des discussions.
Principale pierre d’achoppement de celles-ci : huit fréquences en Wallonie et à
Bruxelles.
Pendant tout ce temps, des plaintes affluent au CSA. Elles émanent tant d’opérateurs
dont les programmes sont perturbés par d’autres, que de l’IBPT et même d’un État
étranger. La jurisprudence du CSA-CAC est jusque là constante : les éditeurs sans
autorisation font l’objet de décisions de sanction du CSA-CAC (de janvier 2001 à
octobre 2004, 19 décisions relatives à 22 fréquences). Le CSA-CAC n’est toutefois pas
maître de l’application de ses décisions. Le CSA-CAC n’étant pas compétent pour
sanctionner des personnes morales non autorisées avant l’adoption du décret du
27 février 2003, les dossiers visés sont déférés, pour suite utile auprès du
gouvernement de la Communauté française, de l’IBPT et du procureur du Roi. La
plupart des sanctions infligées par le CSA ne seront pas suivies d’effets tangibles pour
les radios, ce qui sera perçu, par certains opérateurs, comme une véritable prime à
l’impunité pour les réseaux privés 115.

114
Un arrêté, adopté le 13 juin 2002 (Moniteur belge, 23 août 2002), prévoit que le gouvernement, sur
avis conforme du CSA-CAC, peut modifier le cadastre des fréquences attribuables « chaque fois qu’il
y a lieu de veiller à une répartition harmonieuse des ressources spectrales dans le cadastre au niveau
communautaire, national ou international, compléter ou modifier l’offre de fréquences afin de
pouvoir répondre à une éventuelle demande du secteur audiovisuel, résoudre tout problème de
perturbations radioélectriques ». Il fait l’objet d’un recours en suspension et en annulation par la
Communauté flamande devant le Conseil d’État.
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115
La loi du 17 janvier 2003 relative au statut du régulateur des secteurs des postes et télécommunications
ouvre à l’IBPT la possibilité de faire usage de mesures de contraintes lorsqu’il constate une infraction à la
législation ou la réglementation dont ce dernier contrôle le respect ou à une décision prise en application
de celles-ci (mise en demeure motivée suivie, s’il échet et après audition, de l’imposition d’une amende
administrative ; en cas d’infraction grave ou répétée et d’inefficacité des mesures précédentes, l’IBPT
peut, après audition, ordonner la suspension de certaines activités de télécommunications). Sur plaintes
pour perturbations et pour suite à des décisions du CSA-CAC, l’IBPT entreprend des actions à
l’encontre de certaines radios (Contact Inter, Must FM). Des réunions de concertation sont organisées
en juin et juillet 2003 entre les régulateurs en charge des télécommunications (IBPT) et de la
radiodiffusion (CSA, VCM – Vlaams Commissariaat voor de Media), eu égard aux évolutions
législatives qui interviennent en 2003 (loi IBPT, décret du 27 février 2003 en Communauté française et
transposition des nouvelles directives européennes en matière d’infrastructures et de réseaux
électroniques par l’État fédéral et les Communautés).

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44 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

Le 22 octobre 2002, un accord entre les trois Communautés est signé : « Il s’agit d’un
accord équilibré qui permet aux trois Communautés d’aménager en toute sécurité
juridique leur paysage radiophonique », commentent de concert Hervé Hasquin et
116
Richard Miller (PRL) . Les francophones se voient attribuer 374 des 800 fréquences
à répartir (54 pour les radios publiques et 320 pour les radios privées, elles-mêmes
réparties en une centaine de fréquences pour les radios indépendantes, 30 fréquences
pour les radios d’école et 5 fréquences pour les organisations internationales dont le
Shape). Outre le moratoire sur les procédures en justice pendantes, l’accord prévoit
qu’un nouvel arrêté royal remplacera l’arrêté royal du 10 janvier 1992 : l’IBPT
interviendra comme arbitre en cas d’absence d’accord entre les Communautés à
propos de demandes de coordination ; la parité linguistique sera respectée dans la
composition du conseil de direction de l’IBPT ; une procédure d’évaluation par l’IBPT
est prévue pour les « 10 fréquences litigieuses » dans le mois qui suit l’entrée en
er 117
vigueur du plan de fréquences le 1 septembre 2003 .
Les réactions, exprimées dans un texte commun, de dix radios francophones – Bel
RTL en tête – ne se font pas attendre : l’accord favorise les opérateurs flamands et met
en péril le patrimoine hertzien de la Communauté française principalement en
bordure de la Région flamande ; elles demandent au gouvernement de s’y opposer 118.
L’accord doit en effet encore être entériné par le Comité de concertation. Le ministre
Rudy Demotte (PS) relaye les inquiétudes des dix radios, regrettant le manque de
données techniques sur les répercussions de l’accord pour les radios francophones et
bloque la discussion en gouvernement. Richard Miller pose alors une condition à un
feu vert « définitif » francophone : « Il faut qu’il y ait dans le texte de l’accord la phrase
disant que les normes techniques (puissance, directivité…) sont vérifiées, en partant
du principe qu’on doit garantir aux opérateurs une couverture pleine et entière de la
zone d’émission attribuée. (…) Objectivement, ça passe ou ça casse. Et si ça casse, la
Communauté française ira de l’avant en appliquant sa propre procédure 119. » Hervé
Hasquin insiste sur « la condition suspensive liée à l’accord, à savoir l’examen, par un
IBPT “neutralisé” linguistiquement, de fréquences risquant de perdre des plumes au
profit d’opérateurs flamands. Il s’agit de fréquences situées à Bruxelles (100 MHz,
102.2, 104 et 104.7), à Liège (102.2 et 104.5), à Mons (103.4), à Ath (103.6) et à
120
Tournai (107.6) . »
Lors de la réunion du Comité de concertation du 29 novembre 2002, l’accord est
formalisé « sous la condition suspensive d’une vérification des neuf fréquences

116
Le Soir et La Libre Belgique, 23 octobre 2002.
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117
Les projets de procès verbal établis par chacune des Communautés divergent, montrant des
compréhensions différentes de l’accord. À la demande du gouvernement, le Collège d’avis du CSA
rend, le 13 novembre 2002, un avis sur ce projet de modification de l’arrêté royal 92 (avis n° 3/2002).
La situation des radios à Bruxelles est particulièrement sensible. La revendication flamande, basée sur
l’arrêté royal du 8 septembre 1981 (dit arrêté Willockx), porte sur un partage de fréquences 50/50
entre la Communauté française et la Communauté flamande. Notons par ailleurs que toutes les
radios des communautés catholique, juive, arabe, italienne, espagnole, turque, etc. ont été prises en
compte et autorisées par la Communauté française. En 2002, 17 fréquences – 8 faisant partie de
118
réseaux et 9 radios indépendantes – sont en service, une de ces fréquences étant illégale.
La Fédération des radios libres et indépendantes (FRLI) demande, quant à elle, une réelle
119
radiodiversité.
120
La Libre Belgique, 8 novembre 2002.
Ibidem, 3 décembre 2002.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 45

francophones » afin d’examiner qu’elles assurent une couverture optimale de


Bruxelles.
En janvier et février 2003, des réunions de concertation ont lieu avec les services du
Premier ministre. Quatre autres fréquences à Bruxelles (101.4, 101.9, 103.7 et 97.8
MHz) s’ajoutent à la discussion. Aucun accord sur ces fréquences n’est trouvé.
En définitive, malgré quelques avancées significatives, le décret du 24 juillet 1997 n’a
pu être mis en œuvre.

3.6. L’ÉVOLUTION DU PAYSAGE RADIOPHONIQUE ET


LE POSITIONNEMENT DES RADIOS

La fin des années 1990 voit surtout le renforcement des principaux réseaux existants.
Le groupe Contact prend une participation majoritaire en 1998 dans le réseau Joker
FM de Stany Gérard pour le fusionner avec Contact Gold en mai 1999 sous le nom de
Contact 2. Le groupe Contact y ajoute en 2001, sur une fréquence à Bruxelles,
Contact +, dont la programmation musicale est axée sur les années 1960. Ces deux
radios relaient les journaux de Contact à la demi-heure. Contact se lance en 2002 dans
une expérience de radio émettant en français et en arabe, Contact Inter, destinée
notamment à la population immigrée de Bruxelles, dont la diffusion sur une
fréquence non attribuée en-dessous de 100 MHz entraîne des remous qui vont
conduire à son arrêt en 2004. En 2002, P. Houtmans et F. Neyts vendent leurs parts
(chacun 12,5 %) dans Radio Contact au groupe RTL. Le groupe RTL occupe, au
er
1 avril, 2002 109 fréquences en Communauté française (160 fréquences en Belgique).
Sur le plan du profil des radios, le paysage se divise en :
– radios généralistes : Bel RTL, La Première, Fréquence Wallonie et Bruxelles
Capitale pour la RTBF. Celles-ci ont un temps d’antenne partagé entre infos,
magazines, jeux et programmation musicale (39 % à Bel RTL ; 50 % à Fréquence
121
Wallonie) ;
– radios thématiques, la plupart à dominante musicale : Contact, Contact 2,
Nostalgie, NRJ, Fun pour les privées, Radio 21 et Musique 3 pour la RTBF. Chaque
radio se situe dans un créneau plus ou moins défini : musique populaire et multi-
genres à Contact, prédominance des succès des années 1980 à Contact 2, variétés
française, pop anglo-saxonne et succès rock des années 1970 et 1980 à Nostalgie,
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programmation pop dance, R&B, rap sur Fun et NRJ, majoritairement rock sur
Radio 21, musique classique et émissions culturelles sur Musique 3.

121
Étude IP sur la programmation musicale, La Dernière Heure, 22 novembre 2002.

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46 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

Tableau 4 : La situation des principaux réseaux en 1998 et en 2002


1998
Bel RTL Contact Nostalgie NRJ Fun
Actionnaires Rossel 46 % F. Lemaire 40 % Mediabel 51 % NRJ France 49 % Franchisés 50 %
TVi 31,4 % CLT 35 % Nostalgie France 49 % Deficom 28 % Contact 25 %
CLT 21,6 % P. Houtmans/ Canal+Belgique 23 % Fun France 25 %
F. Neyts 25 %
Nb fréquences occupées 16 38 26 20 12
Audience Pdm sud % v19 21,2 23,8 7,5 3,7 4,5

2002
Bel RTL Contact Nostalgie NRJ Fun
Actionnaires Rossel 46 % Francis Lemaire 50,1 % Mediabel (Vers NRJ France 88 % Fun France 70 %
TVi 32,4 % TVi 49,9 % l’Avenir) 51 % Canal+Belgique 12 % RTL Group 25 %
RTL Group 21,6 % Nostalgie France 49 % Contact 5 %
Nb fréquences occupées 16 40 24 19 12
Audience pdm sud % CIM 20,2 14,7 6,3 4,3 4,0
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Contact2 BFM Ciel
Actionnaires Joker FM 100 % BFM France 48 % Ciel SA 51 %
(Contact 50,1 % et Contact 48 % Deficom 49 %
Stany Gérard 49,9 %)
Nb fréquences 29 6 5
Audience pdm sud % CIM 2,7 % ND ND

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 47

On relèvera aussi le lancement le 30 mars 1998 d’un décrochage liégeois matinal sur
Bel RTL (« Liège Info » entre 6 et 8h) se positionnant en concurrent direct de
l’émission régionale de la RTBF, Liège Matin. De son côté, la RTBF décide le 2 mars
122
1998 de lancer ses émissions , notamment en régions, dès 5 heures du matin et
d’accroître ensuite ses émissions régionales l’après-midi sur Fréquence Wallonie (de
16 à 19h en semaine), outre les traditionnelles soirées dialectales. Sur le plan
er
international, la RTBF va le 1 février 1999 relancer des émissions en ondes courtes
vers l’Afrique (interrompues depuis 1992), tandis qu’en fin mars 2000, la RTBF
réinstaure un service ondes courtes vers l’Europe du Sud.

3.6.1. L’audience

Tableau 5 : Parts de marché des principales radios en 2001-2002 (en %)


RadioScan Radiométrie CIM
La Première 6,1 3,1 7,7
Fréquence Wallonie 9,8 6,3 13,6
Radio 21 5,5 6,8 5,1
Bruxelles Capitale 2,6 1,0 2,6
Musique 3 1,7 1,0 2,9
Total RTBF 25,7 18,2 32,0
Bel RTL 20,7 23,8 20,2
Contact 17,8 23,3 14,7
Contact2 3,0 4,5 2,7
Fun 4,2 4,6 4,0
Total RTL 45,7 56,2 41,6
Nostalgie 6,9 7,0 6,3
NRJ 5,0 3,2 4,3
Total NRJ 11,9 10,2 10,6
Source : RadioScan V12 (9-10/01), Radiométrie V25 (9-12/01), CIM radio V1 (03-06/02).

Fin 1998, sous la houlette de l’Union belge des annonceurs (UBA) et d’un de ses plus
importants membres (Belgacom), un protocole d’accord est obtenu pour la mise au
point d’une étude radio commune qui doit être orchestrée par le CIM. Cette étude
commune visant à remplacer les deux études concurrentes existantes (Radiométrie et
Radioscan) a mis du temps à se mettre en place. Celle-ci est confiée à la société Inra
Belgium. Prévus en deux « vagues » annuelles, les premiers résultats sortent en
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septembre 2002 123.
Au niveau du public, Contact, NRJ et Fun surtout ont un auditoire plus jeune que
celui de Bel RTL, Nostalgie et des radios de la RTBF (à l’exception de Radio 21) 124.

122
Toutes radios à l’exception de Musique 3.
123
La première vague de 12 299 enquêtes couvrait la période de mai à juin 2002, la deuxième vague de
124
8 353 enquêtes, de septembre à décembre 2002.
IP Radiométrie vague 22.

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48 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

3.6.2. Les investissements publicitaires

La progression des investissements publicitaires en radio se poursuit, à un rythme


cependant inférieur à la période précédente : de près de 10 % en 1997, ils atteignent
près de 12 % des investissements au Sud du pays en 2002.

Tableau 6 : Les investissements publicitaires par média au Sud de la Belgique


(en milliers d’euros)
1997 1998 1999 2000 2001 2002
Quotidiens 103 439 108 917 136 192 135 718 110 294 162 608
Magazines 85 992 95 130 96 453 96 261 97 283 103 401
Régionaux 23 218 26 063 28 246 29 781
Affichage 74 195 79 752 78 731 79 625 89 585 91 537
Cinéma 11 587 11 457 13 180 13 740 13 002 10 916
Radio 53 017 59 142 72 162 87 148 92 053 87 131
Télévision 183 491 205 824 219 709 262 449 265 221 284 855
Total 534 937 586 285 644 673 704 722 667 438 740 448
Source : (RMB Marketing) MediaMark et CIM/MDB (à partir de 2001) hors sponsoring TV et radio.

Le rapport de forces entre les deux principales régies publicitaires reste en faveur d’IP.
IP totalise, en effet en 2002, 58 % des budgets en radio (hors local) dont 27 % pour
Contact et 23 % pour Bel RTL.

Tableau 7 : Les investissements publicitaires bruts par radio, hors local


(en milliers d’euros)
1998 1999 2000 2001 2002
Bel RTL 14,94 17,99 20,35 21,39 22,01
ContactGold 0,06 0,12
Fun 0,85 0,93 1,68 1,94 2,30
R Contact 15,84 19,10 24,07 27,90 25,38
R Contact2 0,19 0,59 0,95 1,05
BFM 0,16 0,27 0,28
Nostalgie 2,14 2,37 3,18 3,97 3,76
RTL Fr 0,18 0,06 0,02
IP Radio 34,01 40,76 50,05 56,42 54,78
BRF 0,37 0,52 0,62 0,58 0,60
NRJ 1,26 1,96 2,69 2,84 2,57
Brux.Cap. 3,59 4,54 5,17 6,03 5,48
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Radiolene 0,02 0,05 0,08 0,10 0,08
Fréq.wall. 7,46 10,09 12,23 13,21 13,23
La Première 4,19 5,51 6,14 6,75 6,69
Musique3 0,25 0,31 0,34 0,37 0,39
RMB 17,14 22,98 27,27 29,88 29,04
Total Sud 59,14 72,16 87,15 96,99 93,89
Source : MDB.

CH 2033-2034
4. LE NOUVEAU DÉCRET SUR L’AUDIOVISUEL
(2003) ET SES SUITES

Le décret du 27 février 2003 sur l’audiovisuel 125 s’articule autour de deux éléments
majeurs : d’une part, la redéfinition des métiers de l’audiovisuel afin de faire face aux
nombreuses évolutions technologiques que connaît le secteur et, d’autre part, le
renforcement du rôle de l’organe de régulation. Ce décret transpose également un
certain nombre de directives européennes en droit de la Communauté française. Il
intègre en outre des dispositions générales en matière de pluralisme qui vont marquer
la politique de reconnaissance des radios. Un plan de fréquences est adopté par le
gouvernement en 2004 mais sera suspendu dès avant sa mise en œuvre sur recours
d’un opérateur. Les efforts de concertation avec la Communauté flamande seront
poursuivis en parallèle qui ne déboucheront sur des accords officialisés qu’en 2007.

4.1. LE DÉCRET DE 2003

Sur le plan des métiers de l’audiovisuel, le décret établit une distinction entre les
éditeurs de services, les distributeurs de services et les opérateurs de réseaux. Il prévoit
en outre des règles particulières en matière de demande et de procédure d’autorisation
des éditeurs selon le mode de diffusion des services : distinction est faite entre une
diffusion par voie hertzienne terrestre analogique (la FM) et par d’autres moyens de
diffusion. En permettant l’octroi d’autorisations à des éditeurs pour diffusion de leurs
programmes par d’autres moyens que la FM – via le câble et internet – le décret va
dans les faits ouvrir la voie à la légalisation des services de radiodiffusion sonore.
Le décret du 27 février 2003 sur l’audiovisuel 126 s’articule autour de deux éléments
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majeurs : d’une part, la redéfinition des métiers de l’audiovisuel (distinction est ainsi
faite entre les éditeurs de services, les distributeurs de services et les opérateurs de
réseaux) afin de faire face aux nombreuses évolutions technologiques que connaît le
secteur et, d’autre part, le renforcement du rôle de l’organe de régulation. Ce décret
transpose également un certain nombre de directives européennes en droit de la
Communauté française.

125
126
Moniteur belge, 17 avril 2003
Ibidem, 17 avril 2003.

CH 2033-2034
50 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

La radiodiffusion sonore est soumise aux dispositions générales relatives à la


transparence et à la sauvegarde du pluralisme, aux programmes (respect de la dignité
humaine et protection des mineurs, communication publicitaire) et aux dispositions
communes relatives à l’édition de services de radiodiffusion. Elle est aussi soumise à
des règles particulières en matière de demande et de procédure d’autorisation des
éditeurs selon le mode de diffusion des services : distinction est faite entre une
diffusion par voie hertzienne terrestre analogique (la FM) et par d’autres moyens de
diffusion. Les dispositions relatives à l’usage et à l’assignation des radiofréquences (en
mode analogique et numérique) figurent au chapitre relatif aux réseaux de
radiodiffusion par l’éther.
Le décret sur la radiodiffusion a été modifié à huit reprises depuis son adoption en
2003. Pour ce qui concerne la radiodiffusion sonore, les principales modifications sont
adoptées le 29 février 2008 127 essentiellement pour reconnaître une nouvelle catégorie
de radios – à savoir les radios associatives et d’expression à vocation culturelle ou
d’éducation permanente – et pour permettre la fusion de radios et l’échange d’une ou
plusieurs radiofréquences, le 18 juillet 2008 pour ce qui concerne l’appel d’offres et
l’autorisation des radios, le 9 décembre 2008 avec l’exemption du paiement de la
redevance la première année et du droit de calcul en cas de demande de changement
de site, et enfin le 3 février 2009 (modification importante du décret puisqu’il s’agit
essentiellement de la transposition de la directive européenne « Services de médias
audiovisuels » mais qui comporte aussi des modifications dans les dispositions
relatives aux appels d’offre radio).
Il est prévu que le décret sur la radiodiffusion soit modifié prochainement de façon à
ce que le CSA-CAC puisse octroyer les autorisations d’émettre par d’autres moyens
que la FM sur simple déclaration (non-utilisation de ressources rares).

4.1.1. La transparence et la sauvegarde du pluralisme

Les radios, à l’instar de tous les éditeurs de service, doivent rendre publiques les
informations de base les concernant 128 afin de « permettre au public de se faire une
opinion sur la valeur à accorder aux informations et aux opinions diffusées dans les
programmes ». Le décret met l’accent sur la transparence des structures de propriété
et de contrôle ainsi que le degré d’indépendance de tous les acteurs 129.
Le décret précise que l’exercice d’une position significative d’un éditeur ou de
plusieurs de ceux-ci contrôlés, directement ou indirectement, par un actionnaire
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commun « ne peut porter atteinte à la liberté du public d’accéder à une offre pluraliste
dans les services de radiodiffusion », l’offre pluraliste étant définie comme « une
pluralité de médias indépendants et autonomes reflétant la diversité la plus large
possible d’opinions et d’idées ». Il appartient au CSA-CAC de constater une éventuelle

127
128
Ibidem, 9 avril 2008.
L’arrêté du 3 décembre 2004 (Moniteur belge, 10 mars 2005) arrête la liste des informations de base et
129
leur mode de diffusion.
Un état des lieux du pluralisme de l’offre et de l’accès en Communauté française a été réalisé par le
CSA (Collège d’avis) en 2001. Il a servi de base aux dispositions du décret de 2003 en la matière.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 51

position significative et d’engager une procédure pour y remédier et, en cas d’échec,
de prendre des sanctions. Le décret prévoit que le CSA-CAC constate l’exercice d’une
position significative notamment dans les cas suivants pour la radiodiffusion sonore :
lorsqu’une personne morale ou physique, détenant plus de 24 % du capital d’un
éditeur de service de radiodiffusion sonore, détient directement ou indirectement plus
de 24 % d’un autre service de radiodiffusion sonore, ou lorsque l’audience cumulée de
plusieurs services de radiodiffusion sonore atteint 20 % de l’audience totale des
services de radiodiffusion sonore de la Communauté française et que ces éditeurs de
service sont détenus directement ou indirectement, majoritairement ou
130
minoritairement, par une même personne physique ou morale .
La volonté de diversité se retrouve également dans le processus d’attribution des
autorisations et des fréquences associées des radios : le CSA-CAC « veille à assurer une
diversité du paysage radiophonique et un équilibre entre les différents formats des
radios, à travers l’offre musicale, culturelle et d’information ». Il va sans dire que cette
diversité souhaitée par le texte législatif dépend aussi des choix préalables opérés par le
gouvernement en matière de plan de fréquences.

4.1.2. L’attribution des fréquences et la reconnaissance des radios

Sur le plan de la reconnaissance des radios émettant par voie hertzienne terrestre
analogique, le décret de 2003 rejoint les dispositions déjà édictées en 1997, à savoir
après l’établissement par le gouvernement du cadastre des fréquences et le lancement
d’un appel d’offre – avec cahier des charges - différent pour les radios indépendantes
et les radios en réseaux, un processus de sélection et d’autorisation par le CSA-CAC, le
tout prenant neuf mois.
Les conditions de reconnaissance portent sur le statut du demandeur (nature
juridique, indépendance par rapport aux pouvoirs publics, aux partis et aux
organisations de travailleurs et d’employeurs), le contenu de sa programmation
(quota de 30 % de chansons francophones et 4,5 % de chansons de la Communauté
française, utilisation du français sauf dérogation dans un but de diversité culturelle,
70 % de production propre), l’objectivité de l’information avec, pour les réseaux, le
recours à des journalistes reconnus au sens de l’AJPB (auquel le décret ajoute la
présence nécessaire d’une société de rédacteurs) et la contribution, toujours pour les
réseaux, au Fonds d’aide à la création radiophonique. Les critères d’appréciation des
dossiers de demande sont notamment « la pertinence des plans financiers, l’originalité
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et le caractère novateur de chaque demande, l’importance de la production
décentralisée en Communauté française, l’expérience acquise dans le domaine de la
radiophonie ».
On retrouve en grande partie ces mêmes conditions pour la reconnaissance des radios
émettant par d’autres moyens. Quant aux radios d’école, elles sont attribuées aux

130
La procédure d’évaluation du pluralisme de l’offre est initialisée par le CSA-CAC en 2007 ; elle est
conclue positivement pour Radio H SA, Contact SA, CLT-UFA SA, Lemaire Electronics SA, TVI SA,
Rossel SA et NRJ Group. L’évaluation de l’impact de ces positions significatives sur la liberté du
public d’accéder à une offre pluraliste est alors engagée.

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52 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

établissements de l’enseignement fondamental et secondaire pour une durée de deux


ans, sans que celles-ci puissent par leurs émissions perturber les radios par ailleurs
autorisées.

4.1.3. Le renforcement du CSA

Principale modification structurelle, le Collège de publicité, organe consultatif, est


intégré au Collège d’avis. Le décret instaure par ailleurs un secrétariat d’instruction.
Le CSA-CAC voit ses compétences renforcées dans le processus de reconnaissance des
radios puisqu’à l’exception des radios d’école dont les demandes d’attribution doivent
être adressées au secrétaire général de la Communauté française, il rend un avis
préalable quant aux appels d’offres avec cahier des charges publiés au Moniteur belge
par le gouvernement de la Communauté française, reçoit les dossiers de candidature
des radios, statue sur leur recevabilité puis octroie les autorisations d’émettre.

4.1.4. Les radios associatives et d’expression

Le statut de radio associative et d’expression à vocation culturelle ou d’éducation


permanente est intégré dans le décret le 29 février 2008. Il définit une radio
indépendante « qui recourt principalement au volontariat et qui, soit consacre
l’essentiel de sa programmation à des programmes d’information, d’éducation
permanente, de développement culturel et de participation citoyenne, soit consacre
l’essentiel de sa programmation à des genres musicaux qui ne figurent pas parmi ceux
qui sont les plus vendus ou les plus diffusés ; cette radio associe nécessairement des
volontaires qu’elle emploie à ses organes de gestion ».
Le gouvernement peut attribuer à ce type de radio une subvention forfaitaire de
fonctionnement dont le montant peut varier selon qu’il recourt ou non à la publicité
et selon le mode de diffusion des services, mais qui ne peut excéder 100 000 euros au
profit d’un même bénéficiaire sur trois ans consécutifs. La radio associative est
exonérée du paiement de la redevance annuelle d’usage de sa radiofréquence. Le
détenteur du statut devra justifier chaque année le maintien de ce statut.
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4.1.5. Le Fonds d’aide à la création radiophonique

Le décret prévoit pour les radios en réseaux et les éditeurs de services de


radiodiffusion émettant sur un mode numérique une contribution au Fonds d’aide à
la création radiophonique en fonction de leur chiffre d’affaires de l’année 131, les
montants de contribution, pour un chiffre d’affaires allant de 0 à plus de 24 millions,
se situant entre 30 000 et 390 000 euros l’an. Quant à la participation de la RTBF, elle

131
Constaté au plus tard le 30 juin de l’année suivante.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 53

132
est établie par son contrat de gestion . Ces contributions visent à soutenir des projets
d’émissions de création radiophonique et les structures agréées chargées de les
accueillir 133.
Le décret modifié en février 2008 prévoit également que le gouvernement peut agréer
et subventionner des structures d’accueil pour la création radiophonique sur avis de la
Commission consultative de la création radiophonique, de même qu’il peut, toujours
sur avis de cette commission, affecter une part des recettes annuelles du Fonds d’aide à
la création radiophonique à des projets visant à assurer la collecte et la valorisation des
archives des services sonores privés et à assurer la diffusion internationale des
émissions de création radiophonique.

4.2. UN NOUVEAU PLAN AVORTÉ AU PRINTEMPS 2004

En février 2003, la Communauté flamande demande la coordination de 24 fréquences


supplémentaires dont certaines sont situées en bordure de la région wallonne. Par
arrêté du 18 juillet 2003 134, le gouvernement flamand arrête le plan de fréquences et
lance la procédure d’appel d’offres pour les radios provinciales et locales. Le Moniteur
belge du 6 août 2003 publie un erratum à l’arrêté du 18 juillet qui remplace les annexes
1 à 4 par de nouveaux tableaux. Fin octobre, des licences sont octroyées à 5 radios
provinciales 135 et à 120 radios locales (sur les 292) 136.
En Communauté française, où Daniel Ducarme (MR) remplace Richard Miller le
6 juin 2003 comme ministre en charge de l’Audiovisuel (lui-même remplacé le
4 février 2004 par Olivier Chastel), le gouvernement décide, le 3 juillet 2003, de
prendre les dispositions préalables à la mise en œuvre de la procédure d’attribution

132
La contribution est de 2% des recettes nettes de la publicité commerciale radio (hors tva et
commissions de régies). La RTBF diffuse par ailleurs, à hauteur de 20 heures par an, les productions
133
financées par le Fonds (arrêté du 13 octobre 2006, Moniteur belge, 4 décembre 2006).
134
Tel l’Atelier de création radiophonique agréé depuis 2000.
Des recours en suspension et en annulation de cet arrêté – et à tout le moins de 55 fréquences y
figurant (parmi lesquelles les 20 assignations de fréquences de l’arrêté du 8 juin 2001 déjà suspendues
par le Conseil d’État) – sont introduits le 23 septembre 2003 par la RTBF auprès du Conseil d’État,
arguant du brouillage ou de la perturbation de 21 des 49 fréquences dont dispose légalement la RTBF.
La Communauté française dépose le même jour des recours en annulation et en suspension de ce
même arrêté tandis que la société Inadi SA en fait de même, toujours le même jour, pour ce qui
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concerne trois fréquences. Le Conseil d’État suspend, le 21 décembre 2005 (n° 153.065), l’exécution
de l’arrêté du gouvernement flamand du 18 juillet 2003 pour ce qui concerne 146 fréquences. Des
recours en suspension et en annulation sont parallèlement déposés le 24 septembre 2003 au Conseil
d’État par la Communauté française et par la RTBF à l’encontre de l’arrêté du gouvernement flamand
du 18 juillet 2003 mettant les fréquences nécessaires pour la radiodiffusion analogique à disposition
de la VRT ou à tout le moins de huit assignations de fréquences pour ce qui concerne la RTBF.
Moniteur belge, 25 juillet 2003.
135
À Anvers (groupe VUM – De Standaard), à Gand (groupe Belang van Limburg), au Limbourg (Radio
Limburg), à Bruxelles-Brabant flamand (groupe Contact) et en Flandre occidentale (groupe
Roularta). Ces radios ont reçu chacune un gros émetteur (10 à 20 Kw) et cinq à six fréquences (100 à
136
500W) par zone.
Comme le décret flamand permet la mise en commun de programmes, parmi les radios locales
opèrent des réseaux tels que Kontakt, Kontakt Twee, Top Radio, Mango, C-Dance et Nostalgie.

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54 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

des radios privées, à savoir l’actualisation du cadastre fixé par le décret du


20 décembre 2001 : 12 fréquences du cadastre initial sont ainsi supprimées,
24 ajoutées tandis que le lieu d’émission est déplacé pour 5 fréquences 137.
Les discussions politiques et avec les opérateurs se poursuivent parallèlement sur le
futur paysage radiophonique. Tout en réaffirmant le souhait de disposer rapidement
d’un plan de fréquences cohérent, avec l’assurance d’une protection juridique des
ressources spectrales, les opérateurs ne cessent de revendiquer des modifications des
caractéristiques techniques de fréquences, voire d’en demander de nouvelles, de
proposer des répartitions jugées plus équilibrées des fréquences disponibles pour les
futurs réseaux (dont le nombre et le type sont âprement discutés) et d’exiger un
équilibre entre secteurs public et privé.
Des schémas circulent sur le nombre de réseaux et de radios indépendantes, sur le
type de réseaux en termes de couverture (communautaire, multivilles…) ou de
thèmes. Outre les fréquences réservées aux radios d’école et au Shape/Otan en vertu
d’accords internationaux, l’idée de réserver environ un tiers des fréquences aux radios
indépendantes et deux tiers aux radios en réseaux est régulièrement avancée.
À la mi-octobre 2003, le ministre de l’Audiovisuel sollicite, dans le délai d’urgence
d’un mois, l’avis préalable du CSA-CAC « sur la manière dont il envisage le futur
paysage radiophonique en Communauté française Wallonie-Bruxelles », et cela en
prévision de l’appel d’offres que compte lancer le gouvernement, une fois la liste des
radiofréquences attribuables arrêtée.
138
Dans une recommandation de portée générale , le CSA-CAC rappelle que « pour
assurer la stabilisation du secteur, on ne peut ignorer la situation existante sur le
terrain » mais précise que « consolider toutes les situations de fait constatées à ce jour
ne constitue pas, loin s’en faut, un équilibre au sens du décret et reviendrait à donner
quitus de comportements illégaux ou de voies de fait ». Le CSA-CAC considère que
« l’analyse du pluralisme est à réaliser à la fois au niveau de l’ensemble de l’offre et
dans chacune de ses dimensions catégorielles et géographiques » et que « la diversité
culturelle se décline en formats de contenus accessibles à chaque auditeur ». Il est
d’avis que « chaque auditeur de la Communauté française doit pouvoir recevoir, outre
les services de la RTBF, au moins une radio en réseau généraliste, un choix de formats
radiophoniques spécifiques (musicaux, thématiques ou visant des publics particuliers)
et au moins une radio indépendante ». Le CSA-CAC est également attentif à la
concentration économique et financière : « La constitution d’un monopole privé qui
ferait face à la RTBF serait aussi stérile que livrer le marché radiophonique privé aux
plus offrants. Plusieurs schémas de rentabilité économique doivent coexister sans en
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privilégier un seul (…). La diversité culturelle se traduit aussi dans des capacités
d’innovation entrepreneuriale et par l’ouverture aux nouveaux entrants. »
Sur le terrain, les initiatives de radios indépendantes porteuses d’un projet culturel ou
communautaire spécifique sont en diminution, pour des raisons financières ou
d’organisation. À côté de radios d’université (ULB-Campus, UCL-LNA Louvain-la-

137
138
Moniteur belge, 22 juillet 2003.
CSA, Collège d’autorisation et de contrôle, « Recommandation relative au paysage radiophonique de
la Communauté française », 5 novembre 2003.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 55

Neuve, Namur-RUN, ULg-Sart Tilman), des radios de communauté (Alma, Esperia,


Studio Tre, Al Manar, Judaïca…), de radios socio-culturelles (Charlemagnerie, Canal
44…), de radios culturelles (Panik, ABC…), un nombre équivalent à celles-ci
(environ une quarantaine) fonctionnent en réalité en sous-réseau (par exemple, Must
FM).
Les discussions se poursuivent par ailleurs sur la rédaction d’un nouvel arrêté royal
réglementant la radiodiffusion sonore en modulation de fréquence dans la bande
87.5-108 MHz, en remplacement de l’arrêté royal du 10 janvier 1992.
Le 31 mars 2004, par deux arrêtés, le gouvernement de la Communauté française fixe
la liste des fréquences assignables aux éditeurs de services, accompagnées de leurs
caractéristiques techniques d’une part, et l’appel d’offre pour l’attribution des
radiofréquences pour la diffusion de service de radiodiffusion en mode analogique par
139
voie hertzienne terrestre d’autre part .
Sont ainsi prévus 6 réseaux qui cohabitent avec 90 radios indépendantes et 30 radios
d’école. La répartition des radiofréquences opérée par ces arrêtés s’écarte sensiblement
des options retenues par le CSA en ce qui concerne les radios en réseau puisqu’elle ne
retient que des réseaux à couverture communautaire « optimale » ; le gouvernement
n’a pas non plus retenu la suggestion du CSA d’une validation technique du plan.
Dès sa publication, ce plan récolte de nombreuses réactions. Pour certains opérateurs,
le plan de fréquences est illégal en l’absence de coordination effective avec les autres
Communautés. D’autres soulignent un plan de fréquences « sur mesure pour les
multinationales de l’audiovisuel 140 ». Des recours sont introduits auprès du Conseil
d’État par la Communauté flamande le 29 juin 2004 pour non-coordination de 30
fréquences comprises dans le plan.
Ce n’est toutefois pas ce recours-là qui fait capoter le processus de reconnaissance des
radios privées, mais bien le recours introduit par l’éditeur de BFM pour atteinte
préjudiciable à une situation existante 141 l’empêchant de se porter candidate à l’appel
d’offres, que ce soit à un réseau de radiofréquences ou à une seule radiofréquence. Sur
requête de la SA Société de Diffusion BFM Plus, déposée selon la procédure d’urgence,
le Conseil d’État (arrêt n°131.616, 19 mai 2004) suspend en effet l’exécution des deux
arrêtés et, de ce fait, toute la procédure d’autorisation des radios privées en
Communauté française. Les deux arrêtés ont ensuite été annulés par le Conseil d’État
le 23 novembre 2005 (n°151.646 142), considérant qu’il ne ressort pas du dossier qu’ils
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139
La VRT a introduit le 26 juin 2004 une demande en annulation de ces deux arrêtés, qui entretemps
140
ont été annulés par l’arrêt n° 151.646 du 23 novembre 2005. Moniteur belge, 28 avril 2004.
Carte blanche de différentes radios indépendantes, Le Soir, 5 mai 2004.
141
Trois des six fréquences utilisées par BFM disposaient via trois asbl affiliées d’un titre de
reconnaissance provisoire sous la législature précédente, tandis que les trois autres n’ont jamais
disposé d’un titre de reconnaissance. Les trois premières fréquences se retrouvaient dans le cadastre
de mars 2004 respectivement dans la liste des fréquences réservées aux radios indépendantes, dans
celle du réseau 5 et celle du réseau 6. BFM, « unique éditeur d’information continue », fait valoir que
les arrêtés « dès lors qu’ils circonscrivent les radiofréquences assignables en excluant tout réseau
gérant moins de 24 radiofréquences, rendent impossible toute candidature » et la privent de la
142
possibilité de maintenir son réseau en l’état (arrêt CE, n° 131.616, p. 16).
Complété par l’arrêt n° 188.752 du 12 décembre 2008.

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56 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

aient été soumis à la coordination prescrite par l’article 2 de l’arrêté royal du


10 janvier 1992.
L’arrêt de suspension des arrêtés jette un peu plus le trouble dans le dossier des radios
en ne remettant pas en cause le caractère légitime de l’intérêt à agir d’un éditeur se
prévalant d’une situation de fait fondée sur l’occupation illégale de plusieurs
143
fréquences .
Toujours en mai 2004, un nouveau plan de fréquences flamand entre en vigueur avec
la reconnaissance de 275 radios locales et 5 radios régionales.
Une série de radios privées, entre autres Bel RTL, Nostalgie, Contact, Sud Radio et
Antipode auxquelles se joint très vite NRJ, décident le 12 mai 2004 de présenter leur
cahier de revendications ensemble sous une bannière commune, appelée « Radios ».
Cette association de radios non publiques propose au gouvernement de la
Communauté française de protéger les fréquences de la Communauté française face
aux revendications des radios flamandes, d’introduire une demande au niveau
international (UIT) « pour que soit modifié le plan de fréquences régional européen
établi en 1984 pour que par exemple la RTBF puisse bénéficier de plus grosses
puissances – au même titre que la VRT – afin de mieux couvrir de plus grandes zones
et libérer ainsi des fréquences de confort qu’elle occupe », de négocier au niveau
fédéral (modification en cours de l’arrêté royal du 10 janvier 1992) pour garantir la
souplesse dans l’application du plan de fréquences par le CSA, de créer une
commission technique indépendante avec le soutien et/ou la collaboration du CSA
(constituée de représentants (techniciens) de l’ensemble des opérateurs publics et
privés) qui travaillerait en concertation avec l’IBPT, et « de tendre vers un juste
équilibre entre les radios publiques et non publiques » (demande au gouvernement
d’assurer la « transparence des informations pour l’ensemble des fréquences utilisées
par le secteur public comme pour le secteur non public » et « de reconnaître la justesse
d’une équité de principe entre les deux secteurs pour permettre à chacun de travailler
dans les meilleures conditions »).
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143
En coulisse, les radios privées sont soulagées : « Le Conseil d’État, saisi par un allié du groupe
Contact, a donné mercredi un nouveau coup d’arrêt au processus. Au désespoir du secteur ? Loin de
là ! Sans l’affirmer sur la place publique, à l’exception notable du plaignant (BFM), les coulisses des
radios privées francophones – appelant pourtant toutes, la main sur le cœur, à une légalisation du
secteur – bruissent déjà des commentaires … soulagés. Comme si la jungle actuelle leur assurait, en
fin de compte, plus d’avantages que la remise en cause de droits acquis parfois illégalement »,
P.-F. LOVENS, « Double langage », La Libre Belgique, 21 mai 2004.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 57

4.3. UNE NOUVELLE LÉGISLATURE

4.3.1. La reprise des discussions en Communauté française

Suite aux élections de juin 2004, un gouvernement bipartite (PS-CDH) est mis en
place le 26 juillet 2004 en Communauté française. La ministre en charge de
l’Audiovisuel, Fadila Laanan (PS), place le plan de fréquences parmi les priorités dans
sa note d’orientation. Elle reçoit les membres de la nouvelle association Radios en
novembre. Ils demandent au gouvernement notamment une optimisation du plan de
fréquences sur la base d’une analyse faite par la société TowerCast (société de droit
français filiale du groupe NRJ) sur 30 fréquences et ils réitèrent leur demande de
création d’une commission technique indépendante et l’établissement de l’équité avec
le service public. Le 10 novembre 2004, 19 radios 144 confirment ces positions dans une
lettre ouverte au CSA et au gouvernement, ajoutant être « prêts à participer au
financement d’études supplémentaires réalisées par des experts extérieurs pour
améliorer le cadastre ». Elles s’engagent « à respecter un moratoire sur l’ouverture de
nouvelles fréquences à dater du 10 novembre 2004 jusqu’au 1er mars 2005 », à jouer
« le jeu de l’appel d’offres en comptant sur l’impartialité du CSA et la fin des partages
politiciens de fréquences » et à poursuivre « le ralliement du maximum d’opérateurs
radio derrière cette bannière ».
Une des demandes de Radios est rencontrée par la décision de la ministre d’inscrire au
budget 2005 l’achat du logiciel idoine et l’engagement d’ingénieurs qui seront
dorénavant chargés, au sein de l’administration de la Communauté française,
d’assurer le rôle d’opérateur technique en lieu et place du Bureau des relations
techniques extérieures de la RTBF (BRTE). Le BRTE poursuit toutefois ce travail en
2005.
À l’instar des essais précédents, un calendrier est avancé qui prévoit la réalisation par
le BRTE d’un cadastre de toutes les fréquences en fonction de leurs caractéristiques
juridiques et l’établissement de réseaux conservant un tiers des fréquences pour les
radios indépendantes (février 2005), l’adoption de trois arrêtés : un qui liste les
différents réseaux, un autre qui donne les caractéristiques techniques de chaque
fréquence et un troisième qui contient l’appel d’offres (mars 2005), le lancement de
l’appel d’offres (juin 2005). Des ajustements et des échanges de fréquences après
attribution des autorisations aux éditeurs par le CSA sont prévus pour calmer les
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esprits, les études techniques nécessaires à ces opérations étant réalisées par le
nouveau service des fréquences créé au sein de l’administration de la Communauté
française.
Par ailleurs, sur une demande du cabinet Laanan, le Collège d’avis du CSA est chargé
en juin 2005 de rendre un avis sur l’état de la diversité culturelle dans le paysage

144
Antipode, Al-Wafa Fidélité (Bxl), Bel RTL, BXL, Chérie FM, Contact, Contact +, Contact 2, Fun,
Mélodie FM (Nivelles), Nostalgie, NRJ, Radio Ciel, Scoop Radio (Tubize), Sud Radio, Vibration
(Bxl), Vital (Jodoigne), Warm FM (Liège), Zone 80 (Liège).

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58 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

radiophonique. Une enquête menée sur le terrain permet de distinguer diverses


catégories de radios (généralistes, thématiques, géographiques, d’expression,
communautaires) tout en soulignant que ces catégories ne sont pas pour autant figées
145
dans le temps .

4.3.2. La réforme des radios de la RTBF

Le plan Magellan, dont l’étude commence en juin 2002 peu après la nomination de
Jean-Paul Philippot comme administrateur général de la RTBF, vise à la fois à
réorganiser et à moderniser une entreprise, dont le déficit est estimé fin 2002 à
11 millions d’euros, et à relancer l’offre de programmes.
En radio, il aboutit à diffuser cinq chaînes sur le territoire de la Communauté
française (pour 4 +1 bruxelloise auparavant), 3 chaînes étant implantées à Bruxelles et
2 à Mons, les directions de chaînes remplaçant de fait les anciens centres régionaux.
Sur le plan de l’information, une rédaction centrale – dite de production – est chargée
de récolter l’information, celle-ci étant diffusée selon des modes et priorités propres à
chaque chaîne.
Désormais localisée sur un site unique, chaque radio doit développer sa spécificité et
son ton propre. L’offre et le profil des radios s’appuient sur une étude menée avec
TNS Media (cf. graphique infra) qui vise à examiner les attentes des auditeurs et les
tailles de marché y afférant, les chaînes de la RTBF ne s’avérant pas suffisamment
complémentaires. D’où la décision de renforcer le rôle info and talk de La Première, de
fusionner Fréquence Wallonie et Bruxelles-Capitale en une chaîne, Vivacité, axée sur
le proximité, les régions et le sport, de supprimer Radio 21 au profit d’une chaîne
Classic Rock et d’une chaîne axée sur un public plus jeune, Pure FM, et enfin de faire
de Musique 3 une chaîne clairement musicale, le contenu des émissions culturelles
parlées étant transféré sur La Première. L’ensemble des chaînes redéfinies, sous l’égide
de Francis Goffin, ancien directeur général de Bel RTL, débutent leurs programmes en
2004, moyennant une redistribution interne des fréquences 146. C’est la première fois
que la RTBF adopte une approche qui s’appuie sur des notions de « marché ».
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145
CSA, Collège d’avis, La diversité culturelle au sein du paysage radiophonique de la Communauté
146
française, 7 mars 2006.
Le démarrage s’échelonnera comme suit : redistribution préalable des fréquences (22 février), débuts
er
Vivacité (29 février), La Première et Musique 3 (22 mars), Classic 21 et Pure FM(1 avril).

CH 2033-2034
TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 59

Graphique 1 : Attentes des auditeurs et positionnement des radios

Dans ce contexte, le passage à la trappe de Bruxelles Capitale, dont l’audience s’était


affirmée, suscite beaucoup de réactions d’autant que la VRT annonce le lancement
d’une radio bruxelloise en avril 2004. Le groupe RTL y voit une opportunité.

4.3.3. L’épisode BXL

En effet, le 27 septembre 2004, la société Inadi lance un nouveau programme,


dénommé BXL, sur la fréquence 101.4 MHz à Bruxelles 147. Ce lancement remet le
secteur en ébullition.
Pour le directeur général des radios de la RTBF, Francis Goffin, « le lancement de
BXL, c’est un signal qui veut clairement dire à tout le monde que l’on peut faire tout
ce que l’on veut dans cette jungle qu’est devenu l’univers des radios. Indirectement,
RTL a fait sauter le plan de fréquences prévu par le gouvernement précédent et c’est
elle qui en tire profit. C’est au monde politique de réagir : avec BXL, RTL dispose de
sa 7e fréquence à Bruxelles sur 16 disponibles. En termes de diversité économique, il y
a un problème. Pour moi, la ligne rouge est franchie 148. »
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Le gouvernement de la Communauté française, à l’intervention du secrétaire général
du Ministère de la Communauté française, saisit le CSA-CAC, le 4 octobre 2004,

147
La concurrence entre les radios à Bruxelles est proportionnelle à la rareté des fréquences disponibles.
Toute initiative ou changement de stratégie est suivie avec inquiétude et riposte. La réforme des
radios de la RTBF qui symboliquement retire le mot « Bruxelles » de la dénomination d’une de ses
radios (ce qui est vite corrigé par l’adoption de l’appellation VivaBruxelles dès le 19 avril 2004 pour le
décrochage régional de VivaCité sur la fréquence 99.3 MHz et une communication organisée sur
celle-ci), suscite d’autres projets, comme celui de Nostalgie (dont le directeur général, Marc Vossen, a
été à la tête de Bruxelles Capitale pendant neuf ans), « Bruxelles R » qui se « veut une radio citoyenne
148
de service au public » mais qui attend une clarification institutionnelle pour être lancée.
Le Soir, 24 septembre 2004.

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60 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

arguant du fait que l’édition de ce nouveau service est consécutive à une convention
entre la SA Inadi et l’asbl Ciel Bruxelles qui se prétend titulaire d’une autorisation
délivrée en vertu de l’arrêté du gouvernement de la Communauté française du
6 février 1995 alors que « tout montre que la SA Inadi est bien l’éditeur de ce service ».
La RTBF et sa régie, Régie Media Belge (RMB), assignent les SA Société d’information,
d’animation et de diffusion (Inadi) et SA IP Plurimédias devant le tribunal de
commerce de Bruxelles en action en cessation. De son côté, Inadi et IP introduisent
devant le même tribunal une demande reconventionnelle sollicitant principalement
« qu’il soit ordonné à la RTBF de cesser de diffuser ses émissions sur 13 fréquences
FM » non présentes dans son contrat de gestion.
Le 13 janvier 2005, la vice-présidente du tribunal de commerce de Bruxelles déboute
les parties de leurs demandes respectives. D’une part, le jugement précise entre autres
que :
– « le seul fait de diffuser une radio privée sans autorisation ne constitue pas un acte
contraire aux usages honnêtes en matière commerciale à l’égard de la RTBF »,
aucune radio n’étant en mesure de solliciter et d’obtenir la moindre autorisation
(p. 7) ;
– la RTBF, qui n’est pas une radio privée et bénéficie de fréquences qui lui ont été
attribuées dans le cadre de son contrat de gestion et n’est pas soumise à la
procédure d’appel d’offres, « ne peut dès lors soutenir qu’Inadi, radio privée, qui
émet un nouveau programme sans attendre cet appel d’offre, commettrait à son
égard un acte de concurrence déloyale » (p. 9) ;
– « en l’absence d’un régime d’autorisation applicable effectivement, la demande de
cessation des émissions d’Inadi privée d’une telle autorisation est contraire au
paragraphe 2 de l’article 10 de la CEDH, cette mesure n’étant pas nécessaire à la
protection des droits de la RTBF » (p. 10) ;
– « l’usage de la fréquence 101.4 MHz par Inadi ne lèse pas les droits subjectifs de la
RTBF » (p. 11) ;
– « la cessation de l’émission parce qu’Inadi occuperait une position significative
aurait pour effet de renforcer la position significative de la RTBF et non de
permettre le respect du pluralisme de l’offre » (p. 13).

D’autre part, en ce qui concerne la demande reconventionnelle, le jugement est tout


aussi catégorique : « En l’absence d’un nouveau plan de fréquences, il n’est pas
possible de déduire de l’occupation actuelle des fréquences par la RTBF que cette
occupation aura pour effet de réduire le nombre total de fréquences attribuables aux
radios privées » (p. 14).
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Outre cette procédure devant le tribunal de commerce, la société Inadi introduit au
CSA une demande d’autorisation pour l’édition de BXL par d’autres moyens de
diffusion que la voie hertzienne analogique, comme le permet dorénavant le décret de
2003. Le 3 novembre 2004, le CSA-CAC fait droit à cette demande et autorise la SA
Inadi, pour neuf ans, à éditer le service BXL par d’autres moyens que la FM.
C’est la voie ouverte vers des autorisations de radios diffusant sur internet et sur le
câble. C’est aussi la voie ouverte à la légalisation des services de radiodiffusion sonore
en Communauté française et à leur contrôle par le CSA-CAC. Au total, 31 éditeurs

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 61

ont fait la démarche de déposer au CSA une demande d’autorisation « câble-


internet », anticipant de la sorte le travail préparatoire à la procédure attendue en
matière d’autorisation en FM.
L’épisode BXL est toutefois abandonné : BXL fusionne, en janvier 2007, avec
Contact 2 pour créer une nouvelle radio, Mint. Le 21 mars 2007, le CSA-CAC
constate, vu la cessation de l’activité, la caducité de l’autorisation octroyée à la société
Inadi pour le service BXL par d’autres moyens que la FM.

4.3.4. La jurisprudence du CSA

Depuis l’adoption du décret de 2003 qui a supprimé les pouvoirs de sanction dont
disposait jusque-là le gouvernement de la Communauté française, pouvoirs de
sanction dont il avait choisi de ne pas faire usage, un premier changement de
jurisprudence du CSA-CAC s’observe avec la décision du 24 mars 2004. Il concerne
l’asbl Radio Flash RTS et de la SA NRJ Belgique pour diffusion non autorisée sur le
94.2 MHz à Mons et conclut à l’établissement du grief sans prononcé de sanction en
raison de l’état de nécessité reconnu à l’éditeur en l’absence de plan de fréquences.
Après l’échec du plan de 2004, le CSA ne peut que constater que tous les éditeurs de
services de radiodiffusion sonore sont dans l’illégalité. La saisine par la Communauté
française pour le lancement de BXL et la plainte d’Inadi à l’encontre de fréquences
utilisées par la RTBF et ne figurant pas en annexe de son contrat de gestion s’ajoutent
aux très nombreux dossiers à l’instruction : pas moins de 90 fréquences sont
concernées soit le tiers du parc des fréquences privées de la Communauté française.
Devant une telle situation, le CSA-CAC modifie sa jurisprudence. « En l’absence de
preuve avérée de perturbations ou brouillages, il ne peut être considéré de façon
certaine que la diffusion sans autorisation d’un service de radiodiffusion sonore
porterait atteinte aux droits d’autrui. Il n’est pas établi en l’espèce que la diffusion sans
autorisation porterait atteinte à la sécurité publique. Par contre, la diffusion sans
autorisation d’un service peut porter atteinte à l’ordre public, celui-ci devant être
entendu comme comprenant notamment l’ordre public des télécommunications (…).
En Communauté française de Belgique, l’ordre public des télécommunications semble
avant tout mis en péril par la difficulté qu’éprouve, depuis près de dix ans, le pouvoir
exécutif à mettre en œuvre les procédures d’autorisation prévues par le législateur.
Dès lors, en l’absence d’autres éléments concrets propres à l’espèce, le prononcé de
sanctions administratives visées à l’article 156, § 1er du décret du 27 février 2003 à
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l’encontre de l’éditeur de services concerné s’avérerait soit dépourvu de toute
nécessité, soit contraire aux droits fondamentaux. » Vingt-trois décisions sont prises
par le CSA-CAC en 2005.

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62 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

4.3.5. 2005-2007 : le cheminement vers un plan de fréquences

Une rencontre entre Fadila Laanan et son homologue flamand (Geert Bourgeois)
relance le dialogue en février 2005. Toutefois, l’apaisement n’est pas au rendez-vous.
Radios, sur la base d’une étude commanditée à la société française TowerCast, prétend
que le parc des fréquences pourrait être augmenté de 27 fréquences. Une contre-
expertise est sollicitée par la ministre auprès de la RTBF.
Parallèlement, les analyses juridiques avancent sur l’ensemble de la problématique du
149
plan de fréquences tenant compte des récents arrêts du Conseil d’État et de la Cour
150
d’arbitrage. La Cour d’arbitrage y rappelle sa jurisprudence constante , mais aussi
conclut, dès lors que l’autorité fédérale n’est pas la seule autorité compétente pour
régler la matière des réseaux et infrastructures de communications électroniques, qu’il
y a une « absolue nécessité de prévoir une coopération entre l’autorité fédérale et les
Communautés ». La Cour d’arbitrage fixe un délai pour la mise en œuvre de cette
coopération : le 31 décembre 2005, date qui sera largement dépassée dans les faits 151.
Fadila Laanan décide alors de lancer au plus vite un plan de fréquences minimaliste,
ne comportant que des fréquences inattaquables 152.
Début mars, le torchon brûle à nouveau. Le mécontentement émane de Radios qui
prend connaissance de la demande de la RTBF de l’attribution de 27 fréquences
supplémentaires aux 54 qui lui sont réservées dans son contrat de gestion de 2001 153.

149
Le Conseil d’État refuse désormais de se pencher sur des textes qui lui sont soumis sans concertation
préalable entre les différents niveaux de pouvoir, surtout lorsque les compétences sont étroitement
150
imbriquées, ce qui est sans conteste le cas du dossier du plan de fréquences (Le Soir, 20 janvier 2005).
Arrêt n° 128/2205 du 13 juillet 2005 : la compétence des Communautés « n’est pas liée à un mode
déterminé de diffusion ou de transmission. Elle permet aux Communautés de régler les aspects
techniques de la transmission qui sont un accessoire de la matière de la radiodiffusion et de la
télévision. La compétence de régler les autres aspects de l’infrastructure, qui comprennent
151
notamment la police générale des ondes radioélectriques, appartient au législateur fédéral. »
Épisode dans le processus et nouveau délai pour la mise en œuvre de la coopération : le 8 novembre
2006, la Cour d’arbitrage annule les articles 81 à 83 (distributeurs de services) et 90 à 98 (opérateurs
de réseaux) du décret du 27 février 2003 mais maintient les effets des dispositions annulées jusqu’à
l’entrée en vigueur d’une réglementation prise de commun accord et au plus tard le 31 mars 2007
(arrêt 163/06). Le Moniteur belge publie le 20 août 2007 le décret du 2 juillet 2007 remplaçant les
articles 81 à 83 du décret du 27 février 2003 sur la radiodiffusion. Ces articles sont entrés en vigueur
er
152
avec effet rétroactif au 1 avril 2007.
« Il s’agit d’un socle minimal de sécurité juridique pour les opérateurs de radios. Ce plan sera petit à
petit renforcé grâce aux accords de coopération avec d’autres Communautés, qui permettront
d’ajuster la puissance de certains émetteurs », Le Soir, 20 janvier 2005. Les deux procédures se feront
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en parallèle.
153
Le porte-parole de Radios, Marc Vossen, déclare : « Notre mécontentement ne vise en rien le
gouvernement. Ce qui nous scandalise, c’est que depuis des mois, l’opérateur technique de la
Communauté française chargé de préparer le dossier du futur plan de fréquences nous serine qu’il est
impossible de dégager de nouvelles fréquences malgré nos demandes répétées. Et voici soudain que
27 fréquences, jusque-là bien cachées, resurgissent au bénéfice de la RTBF. Comment, alors que nous
sommes confrontés à un manque de transparence et d’équité, pourrions-nous encore avoir confiance
dans l’indépendance du BRTE », Le Soir, 3 mars 2005. La réplique de Francis Goffin : « Aujourd’hui,
selon le dernier comptage officiel qui date de 1997, il y a 245 fréquences en Wallonie. 22 % de ces
fréquences ont été attribuées à la RTBF et 78 % aux radios privées. Le travail remarquable du BRTE a
permis de trouver 168 fréquences supplémentaires. Nous estimons raisonnable de demander que la
même proportion soit maintenue dans la répartition de ces nouvelles fréquences entre public et
privé » (ibidem).

CH 2033-2034
TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 63

Néanmoins, l’association Radios prolonge de 15 jours son moratoire sur l’ouverture


de nouvelles fréquences (jusqu’au 15 mars).
Au niveau de la réglementation en matière d’infrastructures, les choses prennent une
tournure décisive, même si la mise en œuvre prendra encore quelque deux années. Le
Comité de concertation du 20 avril 2005 débouche sur un projet d’accord de
coopération relatif à la consultation mutuelle (État fédéral et Communautés) « lors de
l’élaboration d’une législation en matière de réseaux de communications
électroniques, lors de l’échange d’informations et lors de l’exercice des compétences
en matière de réseaux de communications électroniques par les autorités de régulation
en charge des télécommunications ou de la radiodiffusion et la télévision ». Le
ministre de l’Économie est chargé de la rédaction d’un projet d’arrêté royal visant à
remplacer l’arrêté royal du 10 janvier 1992, tandis qu’un groupe de travail technique
composé de représentants des gouvernements communautaires, avec rôle consultatif
de l’IBPT, est chargé de l’examen des plans de fréquences. À l’ordre du jour du
Comité de concertation du 2 juin 2005 figure bien le projet d’arrêté royal. Fadila
Laanan saisit le CSA, le 9 juin 2005, d’une demande d’avis sur ce projet ; l’avis est
rendu le 28 juin. Le comité de concertation se réunit une nouvelle fois le 6 juillet.
Entretemps, le 13 juin 2005, la loi relative aux communications électroniques est
154
adoptée . Son entrée en vigueur, le 30 juin 2005, est un moment important puisque,
à partir de cette date, l’IBPT a la compétence pour le contrôle de l’utilisation des
fréquences radio-électriques et peut prendre toutes les mesures appropriées pour faire
cesser les brouillages préjudiciables 155.
Le 22 juin 2005, l’IBPT met la pression en invitant les trois Communautés à
communiquer les radios subissant des perturbations provoquées par des radios d’une
autre Communauté ; en réponse il prend acte d’une liste de 81 radios communiquées
par la Communauté flamande et d’une liste de 27 radios renseignée par la
Communauté française.
L’automne apporte son lot de procédures judiciaires en raison de brouillages entre des
fréquences proches à Bruxelles 156.
Le 1er septembre 2006, le gouvernement flamand prend un arrêté fixant le nombre de
radiodiffuseurs privés communautaires, régionaux et locaux qui peuvent être agréés et
déterminant les plans de fréquences et les paquets de fréquences et les fréquences mis
à disposition des radiodiffuseurs privés communautaires, régionaux et locaux. Sur
requête en suspension introduite simultanément par la RTBF et la Communauté
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154
Moniteur belge, 20 juin 2005.
155
L’article 15 de la loi du 13 juin 2005 prévoit que « l’Institut examine des brouillages préjudiciables de
sa propre initiative ou suite à une plainte et impose des mesures appropriées afin de les faire cesser.
Lorsque des équipements ou des installations sont à l’origine des brouillages préjudiciables, les coûts
pour supprimer et empêcher ceux-ci sont mis à la charge de l’utilisateur responsable des équipements
ou installations en question » et l’article 16 : « Le Roi détermine, après avis de l’Institut et des
Communautés, par arrêté délibéré en Conseil des ministres, les ordonnances de police générale des
ondes radioélectriques. » Cette même loi définit le brouillage préjudiciable en son article 2, 39°
comme « le brouillage qui compromet le fonctionnement d’un service de radionavigation ou d’autres
services de sécurité ou qui altère gravement, entrave ou interrompt de façon répétée le
fonctionnement d’un service de radiocommunications ou d’un service de communications
156
électroniques utilisé conformément à la réglementation applicable ».
Par exemples, Nostalgie contre Gold Music ou RTBF contre Contact Inter et contre Radio FG.

CH 2033-2034
64 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

française le 22 décembre 2006, le Conseil d’État (arrêt n°181.175 du 17 mars 2008)


choisit de poser une question préjudicielle à la Cour constitutionnelle sur
l’interprétation à donner à l’obligation de conclure un accord de coopération entre les
Communautés.
L’accord de coopération est approuvé par le Parlement fédéral le 17 novembre
157 158
2006 , le Parlement flamand le 4 mai 2007 , le Parlement de la Communauté
159
germanophone le 25 juin 2007 et enfin le Parlement de la Communauté française le
160
2 juillet 2007 . Il est donc entré en vigueur en septembre 2007. Cet accord permet à
er
l’IBPT de jouer le rôle de police des ondes à partir du 1 juin 2008. Cet accord règle
non seulement la coopération entre législateurs mais aussi, suivant un mécanisme
complexe, entre autorités de régulation (IBPT, CSA,VRM et Medienrat). Une
conférence des régulateurs est ainsi constituée.
À partir de 2007, des groupes de travail se réunissent très régulièrement et se
concertent avec l’association Radios pour mettre en place le nouveau cadastre des
fréquences. Choix est fait de l’organiser par strates « juridiques » avec pour objectif
d’éviter des recours qui mettraient à mal l’ensemble du plan.
Le 26 janvier 2007 est adopté l’arrêté royal relatif à la police des ondes en modulation
de fréquences dans la bande 87.5 MHz – 108 MHz 161. Cet arrêté fixe les modalités du
contrôle technique par l’IBPT des stations de radiodiffusion sonore.
L’IBPT continue à mettre la pression. Le 24 avril 2007, l’IBPT condamne BFM Plus SA
(pour une des fréquences à Bruxelles) pour perturbation de deux radios flamandes
(Radio Prima à Zottegem et Radio Ten à Begijnendijk) et lui inflige une amende de
16 672 euros correspondant à 3 % du chiffre d’affaires de l’éditeur. Le 30 janvier 2008,
l’IBPT impose une amende administrative de 5 000 euros à Contact Plus asbl pour
brouillage de l’émetteur flamand vzw Vrije Radio Leuven.
Le 29 août 2007, le CSA-CAC adopte une recommandation relative à la diversité du
paysage radiophonique et à l’accès du public à une offre plurielle en radiodiffusion
sonore, dans laquelle il fixe les critères sur lesquels il se basera dans la double
perspective d’évaluer le pluralisme structurel et la diversité des contenus proposés par
les éditeurs de services (art. 6 et 7 du décret de 2003) et d’assurer, lors de l’octroi des
autorisations aux éditeurs de services de radiodiffusion sonore par voie hertzienne
terrestre analogique, une diversité du paysage radiophonique et un équilibre entre les
différents formats, à travers l’offre musicale, culturelle et d’information (art. 56 du
décret).
Le même jour, le CSA-CAC rend un avis sur un avant-projet d’arrêté du
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gouvernement de la Communauté française fixant l’appel d’offres relatif à
l’attribution des radiofréquences en FM qui concerne les modalités que le
gouvernement souhaite ajouter aux dispositions légales prévues pour les cahiers des
charges des radios en réseau et des radios indépendantes.

157
158
Moniteur belge, 28 décembre 2006.
Ibidem, 2 juillet 2007.
159
160
Ibidem, 6 août 2007.
161
Ibidem, 19 septembre 2007.
Ibidem, 16 février 2007.

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4.3.6. La transition numérique


162
Dès 2003, la Commission des Communautés européennes se saisit de la question de
la transition de la radiodiffusion analogique à la radiodiffusion numérique et, à sa
suite, des questions de la gestion du spectre radio-électrique et des modalités de
réattribution du « dividende numérique », c’est-à-dire des ressources du spectre
libérées à la suite de l’abandon de la radiodiffusion analogique. Dans sa
163
communication du 24 mai 2005 , la Commission européenne propose le début de
l’année 2012 pour l’extinction de la radiodiffusion en mode analogique. D’autres
textes suivront. De manière générale, dans le débat controversé sur le dividende
numérique, la Commission fait le choix d’une forte dérégulation et d’une préférence
pour une appropriation du dividende numérique par les opérateurs de
télécommunications.
La conférence de Genève (CRR-06) qui s’est achevée le 16 juin 2006 a redessiné le
paysage futur de la radiodiffusion numérique terrestre en Europe (extinction de
l’analogique : 2015). Cette conférence de l’UIT portait sur la répartition des bandes de
fréquences (III, IV et V) dédiées à la transmission terrestre de services de radio et de
télévision utilisant des normes numériques de transmission en radio (la T-DAB pour
Terrestrial Digital Audio Broadcasting) et en télévision (DVB-T, une utilisation en
radio est aussi possible). La conférence ne concernait pas la FM, l’AM et autres ondes
courtes. Les décisions prises à Genève en juin 2006 sont entrées en vigueur le 16 juin
2007 164.
Globalement la Communauté française obtient trois couvertures T-DAB en bande III
(VHF) à savoir deux couvertures communautaires (12B et 11B) et une couverture
régionale (formée de plusieurs allocations : 5C en Hainaut, 11D en Brabant wallon et
à Bruxelles, 5B à Namur et Luxembourg et 8D à Liège). La bande L (1452-1492 MHz)
n’a pas été discutée lors de la CRR-06 (les allocations sont celles de Wiesbaden 1995 et
Maastricht 2002).
À la suite de la consultation 165 réalisée par le gouvernement autour de la « Feuille de
route pour un plan stratégique de transition numérique » adoptée le 12 octobre 2006,
le plan stratégique de transition vers la radiodiffusion numérique est présenté par
Fadila Laanan le 6 juillet 2007. Pour tenir compte de l’innovation technologique, des
négociations internationales en cours, de l’évolution des normes et de la réalité de
l’offre, le plan présente plusieurs phases et se présente sous forme de propositions qui
doivent faire chacune l’objet de concertations particulières et éventuellement de
procédures spécifiques. Il propose :
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162
Communication de la Commission européenne concernant la transition de la radiodiffusion
analogique à la radiodiffusion numérique (du passage au numérique à l’abandon de l’analogique,
COM (2003) 541 final, 17 septembre 2003).
163
« Concernant l’accélération de la transition de la radiodiffusion analogique à la radiodiffusion
164
numérique » (COM (2005) 024 final).
À cette date, des accords antérieurs conclus au sein de la CEPT auraient dû avoir été supprimés. En
effet, ils peuvent être incompatibles avec le nouveau plan de l’UIT. Il apparaît toutefois que l’accord
er
165
de Wiesbaden ne devrait pas être abrogé avant le 1 janvier 2012.
Le CSA-CAC rend un avis sur ce document le 29 novembre 2006.

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66 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

– de programmer l’extinction de l’analogique pour le 30 novembre 2011 en


télévision, de favoriser un simulcast en différents formats numériques dont le choix
du DRM (MPEG4-AAC) pour les ondes moyennes et de ne pas fixer de date pour
une éventuelle extinction de l’analogique hertzien radio ;
166
– de libérer le bloc 11B et la bande L, d’en faire le cadastre, de lancer le marché
d’attribution des fréquences numériques concernées et d’examiner s’il faut réserver
un minimum de capacités des multiplexes à des radios d’expression, par exemple
sur le bloc régional ;
– de confirmer le format DAB pour le multiplexe géré par la RTBF (bloc 12B) ; pour
le 2e multiplexe (bloc 11B) et, pour les autres canaux qui viendraient à être libérés,
il est proposé d’accepter l’examen des variantes du T-DAB (DAB+) et du T-DMB
(Digital Multimedia Broadcasting).

Le contrat de gestion de la RTBF (art. 34) prévoit la mise à disposition de fréquences


de radiodiffusion sonore et télévisuelle analogiques et numériques pour lui permettre
de remplir ses obligations et missions de service public, à la fois en réception fixe et
portable (TV analogique, DAB et DVB-T), en réception mobile (DAB et DVB-H) et,
le cas échéant, en réception haute définition (HD). En DAB, le contrat de gestion
prévoit : « 1. au moins les 75 % de la couverture du bloc communautaire 12B (en
bande III), les 25 % restant étant occupés par des services publics belges, 2. Au moins
25 % de la capacité d’un second bloc communautaire en bande III parmi ceux
obtenus à la conférence RCC-06, 3. au moins 15 % de la capacité des cinq blocs
provinciaux en bande III parmi ceux obtenus à la conférence CRR-06, 4. au moins
30 % de la capacité de diffusion en bande L ».

4.4. LA SITUATION DES RÉSEAUX PRIVÉS

Durant ces années, l’actionnariat des réseaux continue d’évoluer et les


rapprochements entre radios s’accentuent.
En 2003, Deficom réorganise ses intérêts dans le secteur radiophonique en cédant les
parts qu’il détenait dans NRJ Belgique (28,5 % et indirectement via la société
Courtab) à la société NRJ France, Canal + Belgique restant actionnaire à hauteur de
11,5 %.
Deficom acquiert une participation de 49,5 % dans Ciel FM, à Liège. Cette dernière
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opération s’inscrit dans le projet de mise en œuvre d’un réseau conjoint avec la radio

166
La deuxième assignation DAB (canal 11B) n’est possible que si le canal 11 VHF desservant le
programme de télévision La Deux actuellement dans le Luxembourg (Léglise) peut être substitué par
le canal 60 UHF. La RTBF considère que cette migration peut difficilement se faire à sa charge
financière. Le gouvernement insiste pour que cette libération se fasse pour lancer la procédure de
mise en œuvre d’un premier multiplexe pour les radios privées à concurrence de 75 % de sa capacité
(25 % sont attribués à la RTBF par son contrat de gestion). Pour le bloc régional, le canal 8 est
actuellement utilisé pour la diffusion de La Une dans le Brabant et le canal 5 est utilisé en France par
Canal+ (émetteur de Lille), ainsi que pour La Une à Dinant, Houffalize et Malmedy. La bande L est
exploitable immédiatement.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 67

montoise Sud Radio, qui serait candidat à l’obtention d’un réseau communautaire
(leur nom de code « groupe S », projet d’un réseau soutenu par le PS). Le groupe Défi
ne conservera pas cette participation. Le groupe de presse IPM acquiert, en 2007, le
réseau Ciel dans le but d’en faire son fer de lance en radio.

Graphique 2 : Structure de propriété des radios

Micro FM,
Leadercom,
B. Dewinter Mediabel
51,4%
BFM FR BFM 51%

48,6% 100% Nostalgie


FM
Développement 49%

NRJ FR

88,5%

Lemaire 50,1% 25%


Contact Fun Radio NRJ
Electronics
25%
11,5%
Canal+ Deficom
21,6%
Bel RTL RTL Group Belgique
49,5%
46% 32,4% Ciel FM

66% En discussion

Rossel TVi Sud Radio

Source : L’Écho, 27 août 2003, complété.

La principale opération de concentration émane du groupe RTL. Elle se réalise en


deux temps. En premier lieu, le 28 mai 2006, les actionnaires des sociétés Inadi et
Contact s’entendent sur la création d’un holding commun, Radio H, constitué le
29 septembre 2006. Francis Lemaire cède ainsi ses parts dans Contact en contrepartie
d’une participation dans la nouvelle société. Ensuite, le 25 janvier 2007, Contact 2 et
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BXL fusionnent pour constituer Mint.

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Graphique 3 : Structure de propriété de Radio H

100%
CLT-UFA sa Fun radio France
34%
66%

TVi sa Lemaire
Audiopresse
Electronics sa 49,9%
29,1% 50%

New Contact sa
Rossel sa 32,7% 17,5%
24,9%
25% 25%
24,9%
Fun Belgique
Radio H

99,99% 99,99% 99,99%

Inadi sa Cobelfra sa Joker FM sa

Début 2007, l’actionnaire principal de la SA BFM est Contact (44,66 %) aux côtés de
Lemaire Electronics (5,34 %), Alain Mahaux (15 %) et BIP sprl (35 %). Ensuite, la
société est reprise par Alain Mahaux via les sociétés Mahaux Consult (30 %) et BIP
Industrial Advertising and Marketing sprl (70 %). Toutefois, selon une convention
d’option d’achat signée le 31 août 2007, les sociétés New Contact – détenue à parts
égales par Lemaire Electronics et CLT-UFA – et Lemaire Electronics disposent d’une
option d’achat jusqu’en fin septembre 2009 sur 50 % des parts du capital de la SA
BFM dans l’hypothèse où le montant du rachat n’aura pas été complètement acquitté
à ce moment-là.

4.4.1. Les audiences

La méthodologie du calcul du taux d’audience a évolué depuis 2002. La première


génération de l’étude tactique CIM radio s’étalait sur une période de trois ans (de
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2002 à 2004) et a été réalisée par l’INRA. La deuxième génération de cette étude lancée
par le CIM et accompagnée de modifications méthodologiques est confiée depuis
2005 à GFK Audimétrie. Les chiffres sont susceptibles de variations dues aux
changements de paramètres méthodologiques.
Dans un premier temps, le marché publicitaire et les opérateurs se sont félicités de se
trouver devant une étude commune « radio » et des chiffres d’audience susceptibles
d’être reconnus par tous.

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Tableau 8 : Les différences de méthode entre les études d’audience


Études Radiométrie Radioscan Cim initiale (Inra)
Principe Face to face (interview sur Bi-source : entretiens 100 % carnets d’écoute
place par enquêteur) téléphoniques 17h-21h pendant 23 jours
Recrutement Omnibus/quotas (ne système aléatoire CATI Recrutement aléatoire
porte pas seulement sur + carnet pendant 23 j + CATI 17h-20h semaine
la radio d’où coût prise de rendez-vous si et samedi 9h30-13h30
moindre) nécessaire + prise de rendez-vous si
nécessaire
Interrogation Souvenir spontané sur la Présentation d’une liste Liste des stations (aide
base des logos visuels de des stations assistance mémoire) en fin de carnet
chaînes via jingles
(+ géocodage)
Nb d’enquêtes par 15 000 interviews +/- 10 000 enquêtes 10.000 carnets par vague
vague (national) téléphoniques + +/- (V1=12.299 ; V2= 8.363)
3 000 carnets (30 %)
Modalités Domicile journée (9h- Téléphones fixes (pas de Téléphones fixes (recru-
recrutement 17h) ; pas de procédure GSM) ; représentativité tement seul) ; représenta-
aléatoire ; représentativité échantillon tivité échantillon
échantillon
Modalités Déclaration Assistance via jingles Discipline carnets
réponses « fréquences » (mesure d’écoute
des occasionnels) ;
assistance via logos
Clearing final Réaffectation des Réaffectation des Réaffectation des réponses
réponses peu identifiables réponses peu peu identifiables ; redresse-
identifiables ments de l’échantillon sur
la base de la CIM PMP

Toutefois dès mars 2003, au vu des différences importantes que la nouvelle étude
apportait aux audiences fournies par Radiométrie, IP va contester la représentativité
de l’échantillon de l’étude INRA, en particulier sur le plan du niveau d’instruction
(sur-représentativité des catégories supérieures) et de l’âge (sous-représentativité des
12-34 ans), considérant que ces variables désavantagent les radios dont il assume la
régie (Bel RTL, Contact, Fun). D’autres remarques portent sur le seul recours aux
téléphones fixes, négligeant de ce fait l’utilisation parfois exclusive du GSM par les 12-
24 ans.
Des redressements successifs de méthode vont intervenir lors des phases suivantes,
modifiant de fait les résultats d’enquête. En 2005 (vague 7), à la suite du changement
de mode de recrutement, la RTBF déclare ne plus reconnaître la validité des résultats
de l’étude, notamment en regard de la petitesse de l’échantillon et des modalités
pratiques d’enquête qui ne permettent pas de toucher suffisamment un public actif.
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Ces changements sont intervenus en 2007 (vague 14 ou v7) 167 et ont amené
notamment à diminuer le nombre de vagues annuelles (de quatre à deux).
Selon le CIM, une moyenne de plus d’un million d’auditeurs de plus de 12 ans écoute
chaque jour la radio entre 7 et 9 heures (ils sont 1,2 million entre 8 heures et 8 heures
30). L’écoute de la radio est ciblée le matin ; une chute radicale de l’audience est
constatée après 18 heures. Les auditeurs (de 12 ans et plus) consacrent en moyenne

167
On est alors passé de 35 % d’appelés après 17 heures en semaine et le week-end à près de 60 %.

CH 2033-2034
70 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

trois heures à l’écoute de la radio. La radio est plus écoutée en semaine que le week-
end.
Deux radios du groupe RTL arrivent en tête des audiences quasiment depuis 2002 :
Bel RTL et Radio Contact. VivaCité arrive en troisième position devant Nostalgie.
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Graphique 1 : Parts de marché des principales radios (12 +) (en %)

25,0%

20,0%
Bel RTL
RTBF Vivacité
RTBF La Première
Contact
NRJ
15,0%
Nostalgie
RTBF Classic 21
Fun
RTBF Musique 3
RTBF Bxl Capitale
10,0% Contact 2
RTBF Pure FM
Contact +
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5,0%

0,0%
V1 2002 V2 2002 V3 2003 V4 2003 V5 2004 V 6 2004 V7 1-3/05 V8 3-5/05 V9 9-11/05 V10 10-12/05 V12 4-6/06 V13 9-12/06 V14/2007 V15/2007

Source : CIM.

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72 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

L’évolution du rapport de forces entre les groupes RTBF, RTL et NRJ et entre les deux
régies, RMB et IP, est présentée dans les tableaux suivants. Le premier est construit à
partir des parts de marché, critère d’évaluation qui intéresse particulièrement les
radios privées. Le second se base sur les résultats des sondages en nombre d’auditeurs
(Daily Reach) : la RTBF communique surtout au départ de ce critère d’évaluation des
audiences. 2005 étant une année de changement dans les mesures d’audience, les
résultats de deux vagues sont repris pour 2005.

Tableau 9 : Les parts de marché par groupes et par régies (en %)


Vague 3 Vague 5a Vague 7 Vague 10 Vague 12 Vague 15

2003 2004 2005 2005 2006 2007


RTBF 30,7 32,9 24,9 29,4 27,0 27,4
RTL 30,9 35,3 40,0 43,0 41,1 41,8
NJR/Nostalgie 10,8 17,2 19,5 14,0 16,4 15,5
RMB 35,1 40,4 34,3 39,5 36,7 32,9
IP 34,2 40,6 45,9 48,9 48,5 51,8
Source : CIM base : ens. 12+ lundi-dimanche 05h00-05h00.

Tableau 10 : Le nombre d’auditeurs par groupes et par régies (Daily Reach en %)

Vague 3 Vague 5ab Vague 7 Vague 10 Vague 12 Vague 15

2003 2004 2005 2005 2006 2007


RTBF 30,7 32,5 24,9 27,8 27,4 28,3
RTL 31,0 34,6 39,9 38,6 37,7 36,3
NJR 10,9 17,3 19,5 17,1 20,0 17,6
RMB 35,5 39,8 34,4 35,5 36,8 35,7
IP 34,0 39,5 45,7 45,1 43,6 44,3
Source : CIM base : ens. 12+ - D. Reach (%) - lundi-dimanche 05h00- 05h00.

4.4.2. Les investissements publicitaires

Les investissements publicitaires en radio connaissent de longue date un


développement important et exceptionnel au Sud de pays. La croissance de ce marché
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est souvent à deux chiffres. En 2007, les dépenses publicitaires en radio représentent
environ 15 % du total au Sud de la Belgique (12,1 % dans l’ensemble de la Belgique).

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Tableau 11 : Évolution des investissements publicitaires bruts par radio


(en millions d’euros)
2003 2004 2005 2006 2007
Bel RTL 25,99 31,55 35,15 42,31 42,26
Fun 2,69 2,81 2,84 3,08 7,74
R Contact 26,79 26,46 25,79 31,02 34,65
R Contact2 1,70 2,21 2,34 2,57 1,83
Mint 4,47
BFM 0,33 0,43 0,42 0,50 0,41
BXL 1,22 1,54 0,07
Nostalgie 4,68 5,89 8,35 13,01 15,34
IP Radio 62,18 69,35 76,11 94,03 106,77
NRJ 3,48 3,63 4,99 5,90 14,68
Brux.Cap. 6,48 1,11
Classic 21 5,59 10,54 12,52 13,99
Pure FM 3,69 5,32 6,04 6,18
Radiolene 0,05 0,01
Fréq.wall. 15,62 2,66
La Première 8,22 9,48 11,14 11,61 11,88
Vivacité 19,36 28,90 26,56 27,82
Musiq’3 0,52 0,54 0,77 0,85 1,04
RMB 34,37 46,07 61,66 63,48 75,59
Total Sud 107,93 118,69 138,09 157,98 182,89
Source : MDB.

Tableau 12 : Parts de marché : audience et investissements publicitaires bruts en 2007


(en %)
Audience Investissements publicitaires
RTBF 27,4 33,3
RTL 41,8 49,9
NRJ/Nostalgie 15,5 16,4
RMB 32,9 41.3
IP 51,8 58,4
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5. LE PLAN DE FRÉQUENCES ET LES
AUTORISATIONS (2008)

Les dispositions prises en 2007 tant sur le plan de la concertation avec le niveau fédéral
et les autres Communautés que sur la structuration du plan de fréquences en
Communauté française vont permettre dès la fin de cette année-là le lancement de la
procédure de reconnaissance des radios et l’attribution des fréquences.

5.1. DÉROULEMENT ET FONDEMENTS DE LA PROCÉDURE

Le 21 décembre 2007, le gouvernement de la Communauté française adopte, en


application du décret du 27 février 2003 sur la radiodiffusion, neuf arrêtés 168, dont
l’un fixe la liste des radiofréquences assignables aux éditeurs de services et un autre
l’appel d’offres pour l’attribution des radiofréquences en mode analogique par voie
hertzienne. L’arrêté fixant l’appel d’offres distingue une série de fréquences
assignables à des radios indépendantes et à des radios en réseau, les candidatures
devant être déposées au CSA pour le 22 mars 2008 au plus tard, un demandeur
pouvant se porter candidat pour plusieurs radiofréquences en énonçant et en
motivant ses préférences.
Sont établis trois types de réseaux de radiofréquences:
– quatre réseaux à structure communautaire : couverture sur l’ensemble de la
Communauté française ; priorité y est donnée à des formats généralistes ;
– deux réseaux à structure urbaine : grand nombre d’agglomérations de la
Communauté française ; priorité y est donnée à des formats généralistes ou visant
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certains publics présents en milieu urbain ;
– cinq réseaux à structure provinciale (un par province) : priorité y est donnée à des
formats géographiques.

Pour la mise en œuvre des critères d’évaluation des offres énoncés dans le décret et
l’arrêté d’application portant l’appel d’offres, le CSA-CAC a affiné et rendu publique

168
Moniteur belge, 22 janvier 2008. Neuf recours, en suspension et en annulation, ont été introduits
devant le Conseil d’État contre ces neuf arrêtés essentiellement par la Communauté flamande.
Moniteur belge, 22 janvier 2008.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 75

sa méthode de travail par une modification de son Règlement d’ordre intérieur


approuvé par le gouvernement, une recommandation du 29 août 2007 relative à la
diversité du paysage radiophonique et à l’accès du public à une offre plurielle en
radiodiffusion sonore, complétée par une recommandation du 14 février 2008 relative
à la diversité et à l’équilibre des formats de radios dans le traitement des offres en
application de l’article 56 al. 2 du décret. Il y définit les zones géographiques
regroupant les lots de fréquences, la méthode de qualification des projets en vue de
leur attribuer un profil, ainsi que la méthode de répartition des profils dans chaque
zone.
Au titre de la diversité, il identifie cinq profils de radios 169 et énonce les éléments
permettant d’y rattacher une offre :
– les radios géographiques : vocation généraliste par rapport à une zone
géographique restreinte ;
– les radios communautaires : vocation par rapport à un groupe culturel particulier,
origine, langue, philosophie ;
– les radios thématiques : vocation spécifique par rapport à une thématique
(musicale ou éditoriale) ;
– les radios d’expression : vocation par rapport à un fonctionnement non marchand
dans une perspective de citoyenneté active ;
– les radios généralistes : vocation globale et grand public, sans ciblage géographique.

5.2. L’ATTRIBUTION DES FRÉQUENCES

À la date butoir, le CSA a réceptionné 163 projets dont 23 projets candidats à des
réseaux communautaires, urbains ou provinciaux (pour 11 réseaux à attribuer) 170 et
140 candidatures à des fréquences indépendantes (pour 85 fréquences à attribuer).
Sur ces 163 projets, 24 ont été estimés non recevables le 17 avril 2008 pour non-
respect des règles de base telles que l’absence d’informations substantielles ou le non-
respect des formes essentielles 171.
Quelques recours (demandes en suspension en extrême urgence) au Conseil d’État
sont intervenus vis-à-vis des déclarations du CSA-CAC d’irrecevabilité de demandes

169
Régulation, Bulletin d’information du CSA, n° 36, avril-juin 2008, p. 27.
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170
Réseaux communautaires : Bel RTL ; Radio Contact, NRJ Belgique, Nostalgie, Ciel IPM ne se sont
portées candidates qu’à un réseau communautaire ;
– candidats à réseau communautaire et urbain : Joker FM, FM Développement, Medi 1 ;
– candidats à réseau urbain et provincial : MGB Associés (Foo Rire) ;
– candidats réseau urbain seulement : BFM Plus, Cedav (Al Manar), Nayda, Gold Music ;
– candidats réseau provincial seulement : Antipode, Sud Radio pour Mons et pour Liège via RMP et
Liège Média Pub, Media Huy Développement pour Maximum, Zone 80, Alter Events pour 7FM,
RMS régie pour Must FM, Médias Participations pour N4, EGO pour Must FM.
171
Constatant qu’une application stricte des critères de recevabilité initialement retenus aboutirait à
l’exclusion d’un grand nombre de dossiers, décision fut prise de ne conserver comme clause
d’irrecevabilité que six éléments substantiels dont l’indication d’une radiofréquence ou d’un réseau
de fréquences sollicité, le CSA ne pouvant accorder que la ou les fréquences demandées. La non-
recevabilité concerne en grande majorité les projets de radios indépendantes (23 sur 140).

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76 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

d’attribution d’une fréquence ou d’un réseau de fréquences. Ils ont tous été rejetés par
le Conseil d’État.
Le 17 juin 2008, le CSA-CAC procède à l’attribution de radiofréquences à 78 radios
indépendantes et à 10 radios en réseau. Un nouvel appel d’offre doit être lancé pour le
deuxième réseau urbain, non attribué.

Tableau 13 : Autorisations au 17 juin 2008 selon les types de radios


Nombre
Types de radios de Autorisations 17 juin 2008
fréquences
Réseaux C1 : 31 C1 : SA Inadi – Bel RTL
communautaires C2 : 42 C2 : SA Cobelfra – Radio Contact
C3 : 44 C3 : SA Nostalgie – Radio Nostalgie
C4 : 39 C4 : SA NRJ Belgique – NRJ
Total : 156
Réseaux urbains U1 : 20 U1 : scrl FM Développement – Fun Radio
U2 : 23 U2 : non attribué
Total : 43
Réseaux provinciaux 8 Brabant wallon : scn Baffrey-Jauregni – Antipode
9 Namur : sprl EGO – Must FM Namur
15 Hainaut : SA Régie montoise de publicité – Sud Radio
10 Luxembourg : SA RMS Régie – Must FM Luxembourg
11 Liège : scrl Zone 80 Diffusion – Zone 80
Total : 53
Radios indépendantes 85 Cf. tableau en annexe

Il prend aussi une décision relative à l’évaluation globale du projet d’assignation quant
aux objectifs de pluralisme et de diversité et ce à partir de trois tests successifs
(position significative, pluralisme structurel et pluralisme des contenus) 172. Sur cette
base, le régulateur considère ne pouvoir attribuer d’assignation ni au projet de service
Mint développé par la société Joker FM, dont l’actionnariat (Radio H) est commun
avec les sociétés Inadi (service Bel RTL) et Cobelfra (service Radio Contact), ni au
projet de service en réseau urbain BFM (société éditoriale BFM SA) en raison du
manque de garanties quant à son indépendance par rapport au groupe Radio H 173.
Un recours en extrême urgence engagé par la société Joker FM contre la décision du
CSA-CAC concernant Mint a été rejeté par le Conseil d’État le 7 juillet 2008 174, ce
dernier considérant que le CSA a pu « sans commettre d’erreur manifeste
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d’appréciation, arriver à la constatation que la position dominante du groupe
Radio H, consécutive à la sélection des candidatures de Inadi et Cobelfra aux deux

172
173
Conseil d’État, arrêt n° 185.202, 7 juillet 2008, pp.14-15.
Au moment d’octroyer les autorisations et les assignations, une information parvient au CSA sur
l’existence d’une option d’achat sur les actions de la société éditrice de BFM par le groupe RTL. Afin
de présenter un nouveau dossier, BFM signe en août 2008 une nouvelle convention avec RTL et
Contact et annonce avoir introduit une action au civil « pour rupture de confidentialité » contre le ou
les auteurs du pli anonyme parvenu au CSA en demandant 2 millions d’euros de dommages et
174
intérêts. En février 2009 est lancé BFM Today, journal sur internet.
Conseil d’État, arrêt n° 185.202, 7 juillet 2008.

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premiers réseaux communautaires, devait être limitée par la non-sélection d’un


troisième projet issu du même groupe commercial, étant le projet introduit par la
filiale Joker FM pour le service Mint. En effet, dans l’hypothèse d’une attribution du
réseau C4 à Mint, la position significative par l’audience, la détention du capital et
l’exploitation du marché publicitaire par un même groupe aurait présenté de sérieux
risques en termes de pluralisme. Pour le reste, l’arrêt de rejet estime qu’il ressort de la
lecture de la décision attaquée que l’on comprend les motifs, vérifiés à la lumière du
dossier, pour lesquels le projet NRJ a été préféré à celui de Mint. En effet, la décision
du CSA expose les raisons concrètes qui l’on conduit à estimer que le projet NRJ était
de qualité supérieure en termes de promotion des œuvres musicales des artistes de la
Communauté française (quota de 5,3 % pour NRJ et de 4,5 % pour Mint),
d’originalité, d’indépendance de l’information, de pertinence des plans financiers ou
encore de garanties assurant la viabilité économique du projet 175. » Une campagne de
soutien auprès du public (qui a recueilli 70 000 signatures), une présence sur les
forums sur Facebook et un intense lobbying auprès de « décideurs » politiques sont
menés, Mint se portant également candidate pour le réseau dit U2 lors de la deuxième
vague d’autorisation.
Trente recours ont été introduits devant le Conseil d’État contre les 195 décisions
rendues par le CSA-CAC (9 recours en extrême urgence, 16 recours en suspension et
annulation et 3 recours en annulation simple). Parmi ceux-ci, un recours en
suspension et en annulation introduit le 11 juillet 2008 par la Société de diffusion
BFM Plus. Dans son arrêt n°186.554 du 29 septembre 2008, le Conseil d’État conclut
au rejet de la demande de suspension. Ce recours, comme la plupart des autres, est
rejeté par le Conseil d’État. Par contre, le 4 juillet 2008, le Conseil d’État (arrêt
n°185.177) suspend l’exécution de deux décisions du CSA-CAC de ne pas accorder en
région bruxelloise la fréquence demandée par Radio Pasa mais de l’accorder à Radio
Gold, pour motif d’absence suffisante de motivation des actes. Prenant acte des
remarques du Conseil d’État, le 15 juillet 2008, le CSA-CAC a retiré ses décisions pour
en reprendre de nouvelles en tous points identiques assorties des motivations idoines.
La décision du régulateur d’octroyer le réseau liégeois à Zone 80 (et non à la sprl
Media Huy pour le service Radio Maximum FM) est également suspendue par le
Conseil d’État (arrêt n°188.038 du 18 novembre 2008).
er
Les autorisations sont entrées en vigueur le 22 juillet. Rappelons que, depuis le 1 juin
2008, l’IBPT a retrouvé la plénitude de ses compétences en matière de police générale
des ondes tandis que le processus d’autorisation donne au CSA la capacité d’intervenir
en cas de comportement contraire au décret du 27 février 2003, ses arrêtés
d’application et aux autorisations qu’il a délivrées le 17 juin.
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La mise en œuvre des autorisations implique un vaste mouvement de changement
d’occupation de radiofréquences : « En chiffres absolus, 74 fréquences ne connaîtront
pas de changement de titulaire, 68 fréquences étaient libres d’occupation, 63 sont en
cours de libération par les radios dépourvues d’autorisation et 105 devront faire l’objet
d’un échange entre radios autorisées. En d’autres termes, des discussions devront avoir

175
Résumé de l’arrêt par les services du Conseil d’État sur son site internet.

CH 2033-2034
78 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

176
lieu entre radios pour un tiers des fréquences attribuées . » La période de mise en
conformité de 18 mois est une période maximale. À compter du 22 juillet 2008, les
éditeurs qui ne se sont pas vu attribuer une fréquence sont contraints de cesser
d’émettre. Des réunions de concertation sont organisées avec l’IBPT. Compte tenu des
moyens techniques et humains du service de contrôle du spectre des fréquences, le
travail de mise en conformité est organisé par type de situation. Priorité est donnée au
contrôle des radios qui n’ont pas demandé d’autorisation et ensuite celles dont l’offre a
été déclarée irrecevable. Lors de ces contrôles, les agents de l’IBPT ont procédé à la mise
hors service des stations sans saisir de matériel. Il semble que les parquets n’envisagent
une saisie qu’en cas de refus de mettre une station hors service ou de reprise des
177
émissions . De son côté, le CSA a constaté que différentes radios privées autorisées ne
se conformaient pas à leur titre d’autorisation ; le 15 janvier 2009, le CSA-CAC décide
de surseoir à statuer et de réexaminer la situation dans les six mois.

5.3. UN DEUXIÈME APPEL D’OFFRES

Le 4 juillet 2008, le gouvernement de la Communauté française prend trois arrêtés


modifiant le cadastre des fréquences et fixant un deuxième appel d’offres 178 pour
l’octroi du second réseau urbain et pour l’attribution de neuf radiofréquences à des
radios indépendantes 179.
Le CSA-CAC adopte, le 15 juillet 2008, une recommandation qui actualise celle du
14 février 2008 sur la diversité du paysage radiophonique et l’équilibre des formats de
radios.
Le 22 août 2008, le CSA-CAC a reçu 31 offres : 27 candidatures pour une des
radiofréquences réservées à des radios indépendantes et 4 candidatures pour le réseau
U2. Le 11 septembre, il estime 6 dossiers irrecevables.
Le 16 octobre 2008, le CAC délivre les autorisations : six radios indépendantes
complètent le paysage tandis que le deuxième réseau urbain est octroyé à la société
Ciel IPM pour le service Ciel Info 180.

176
Fadila Laanan, Parlement de la Communauté française, Compte rendu intégral, CRI 25, 14 juillet
2008, p. 41.
177
Ainsi, Mint continuait à émettre sur deux fréquences à Bruxelles (92.1 et 106.1 accordées
respectivement à Radio Campus et à Radio Gold) arguant du fait qu’il postulait au deuxième appel
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d’offres. Le Parquet, sur demande de l’IBPT, a ordonné la saisie des émetteurs. L’IBPT a dès lors mis
les scellés sur ces émetteurs le 29 juillet. L’émetteur de BFM à Namur a également été saisi de même
178
qu’une série d’autres (ex : Radio El Boss).
Moniteur belge, 8 juillet.
179
Le travail d’optimalisation du cadastre des fréquences mené par l’Administration de la Communauté
180
française a permis de rendre disponibles quatre nouvelles fréquences en Wallonie.
Les trois membres MR du CSA-CAC votent contre et déposent une longue note minoritaire : « Loin
de renforcer le pluralisme – même si elle peut le revendiquer sur le plan formel – la décision
d’attribuer le réseau U2 à Ciel Info risque de l’affaiblir. En effet, accorder le réseau à un opérateur qui,
pour des raisons techniques, n’est pas en mesure de le mettre en œuvre rapidement et qui, pour des
raisons financières, risque de ne pas pouvoir remplir sa mission (ou de ne pas pouvoir la remplir telle
qu’il l’a décrite pour emporter l’autorisation) déforce l’ensemble des opérateurs privés qui sont les
garants de ce pluralisme. »

CH 2033-2034
TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 79

Le processus d’autorisation des radios privées est loin de s’être passé sans heurts. La
e
décision d’octroyer le 2 réseau urbain à Ciel IPM relance les réactions acerbes et les
menaces de recours tandis que l’annonce des plaidoiries devant le Conseil d’État dans
des recours introduits contre des décisions du CSA-CAC du 17 juin – et
singulièrement le rapport de l’auditeur proposant l’annulation de la décision du
régulateur de ne pas octroyer de réseau communautaire à Ciel IPM – va amener le
régulateur, le 23 octobre, à procéder au retrait et le même jour à la reprise de décisions
d’autorisation aux mêmes éditeurs, mais avec une motivation formelle répondant aux
objections de droit formulées par l’auditeur et leur garantissant par là-même une plus
grande solidité juridique. Ce processus de retrait-reprise était également destiné à
éviter une période de vide juridique pour les éditeurs autorisés, vu la possibilité pour
l’IBPT d’intervenir sur tout émetteur ne disposant pas de titre d’autorisation 181.
Le 15 décembre 2008, une citation en faillite est déposée par l’ONSS à l’encontre de
GJM Médias (Zone 80). Le tribunal de commerce de Liège prononce le 23 février 2009
la faillite de la société. Entretemps, le 5 février 2009, le CSA-CAC décide de retirer
définitivement à Zone 80 son autorisation d’émettre, ayant constaté que l’éditeur était
resté en défaut de fournir les pièces requises par l’autorisation délivrée sous condition
résolutoire le 18 décembre 2008, cette autorisation a cessé de produire ses effets au
1er février 2009. Un nouvel appel d’offre pour l’attribution du réseau provincial
liégeois doit dès lors être lancé.
Pour clore le processus de décision en matière d’assignation de fréquences, l’arrêté du
25 septembre 2008 182 attribue de manière « définitive » 76 fréquences à la RTBF.

5.4. DES DEMANDES ET DES DÉCISIONS COMPLÉMENTAIRES

Le CSA-CAC s’est prononcé, le 20 novembre 2008, sur des demandes de dérogation


sollicitées par des radios privées autorisées. Il n’a pas répondu favorablement aux six
demandes de dérogation de radios indépendantes de l’obligation d’assurer un
minimum de 70 % de production propre 183. Il a accordé des dérogations à l’obligation
d’émettre en langue française à 17 radios, à l’obligation de diffuser annuellement au
moins 30 % d’œuvres musicales de langue française à 9 radios (obligation ramenée à
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181
La réaction de François Le Hodey (IPM) est vive : « C’est une entourloupe malheureuse qui prive le
secteur de la radio du contrôle de l’Autorité administrative suprême, ce n’est pas le message de bonne
administration qui pouvait être attendu. Le CSA annonçant n’avoir apporté que des remarques de
forme alors que les problèmes identifiés par le Conseil d’État concernent des enjeux essentiels. Ciel
IPM entend reprendre les procédures devant le Conseil d’État dès qu’il aura connaissance des
nouvelles décisions », La Libre Belgique, 27 octobre 2008. Ciel IPM fait recours le 12 décembre 2008
devant le Conseil d’État contre ces décisions « reformulées » du 23 octobre 2008 qui le privent d’un
des quatre réseaux communautaires. Dans son arrêt n° 190.505 du 16 février 2009, le Conseil d’État
182
rejette la demande de suspension.
Moniteur belge, 9 décembre 2008.
183
Deux membres du CSA-CAC déposent une opinion minoritaire aux décisions de refus de dérogation
en matière de production propre introduites par Radio St Pierre asbl à Bastogne, RCF Bruxelles asbl ;
RCF Liège asbl et Radio Cyclone (CF Namur).

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80 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

5 % pour 7 d’entre elles et à 20 % pour deux d’entre elles). Ces dérogations sont
valables pour une durée de trois ans renouvelables.
Le décret, révisé en février 2008, prévoit les changements qui peuvent être pris en
compte durant la durée de l’autorisation délivrée et être autorisés par le CSA-CAC : il
s’agit de la fusion entre tous types de radios (sauf entre un réseau et une radio
associative et d’expression), l’échange de radiofréquences. Les modifications aux
dispositifs techniques ou de la zone de couverture nécessitent la mise en œuvre d’une
procédure d’optimalisation.
Le CSA-CAC autorise, le 18 février 2009, l’échange de fréquences entre les réseaux des
éditeurs Inadi, Cobelfra et Nostalgie à titre temporaire (jusqu’au 31 décembre 2009) :
– autorise Nostalgie à diffuser son service sur Jodoigne 95.1 (fréquence attribuée au
réseau d’Inadi) et Ciney 106.9 (idem) ;
– autorise Inadi à diffuser Bel RTL sur Ciney 107.6 (ex-Nostalgie) ;
– autorise Cobelfra Radio Contact sur Jodoigne 106.8 (ex- Nostalgie).

Treize éditeurs ont obtenu le 19 février 2009 du CSA-CAC le statut de radio


associative et d’expression (cf. tableau en annexe).

5.5. LES RADIOS D’ÉCOLE

Par arrêté du 18 juillet 2008, le gouvernement autorise 21 radios d’école pour une
période de deux ans renouvelable. Rappelons que les radiofréquences attribuées aux
radios d’école ont une puissance apparente rayonnée limitée à 30 watts, une hauteur
d’antenne limitée à 15 mètres et la durée de leurs émissions ne peut excéder 8 heures
par jour.
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6. LE PAYSAGE RADIOPHONIQUE ACTUEL

En 2009, le paysage radiophonique en analogique et par voie hertzienne en


Communauté française compte un éditeur de service public et ses cinq services de
radiodiffusion sonore (La Première, Vivacité, Pure FM, Classic 21 et Musiq’3)
diffusant sur 79 fréquences, 96 éditeurs privés de radiodiffusion sonore diffusant leurs
services sur 335 fréquences 184 ainsi que 21 radios d’école.
En analogique, la RTBF diffuse ses services également en AM sur 4 fréquences (Wavre
621 kHz, Houdeng 1125 kHz, Liège 1233 kHz et Aye-Marche 1305 kHz) et en ondes
courtes au départ de Wavre vers l’Europe du Sud sur 9970 kHz.
Le tableau suivant synthétise les principales informations en matière de structure de
propriété, d’audiences et de résultats financiers pour le dernier exercice pour lequel
nous disposons de l’information (2007) ainsi que l’emploi occupé par les réseaux
reconnus en Communauté française. En juillet 2009, Ciel Info n’est pas encore en
service.

Tableau 14 : Les réseaux communautaires, urbains et provinciaux


Bel RTL Contact Nostalgie NRJ
Société éditrice Inadi SA Cobelfra SA Nostalgie SA NRJ Belgique SA
Actionnaires Radio H 100 % Radio H 100 % Corelio 50 % NRJ Group 96,7 %
NRJ Group 50 % BeTV 3,26 %
Nb fréquences 31 42 44 39
Audience Pdm 17,98 % 17,16 % 10,13 % 4,94 %
vague 17
Inv. pub brutes 44 904,81 36 045,52 14 910,29 13 927,67
2008
(milliers d’euros)
CA 2007 23 533,3 20 721,5 10 414,8 3 580,7
(milliers d’euros)
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Résultat exploit. 6 153,2 7 682,0 1 323,4 493,3
2007
(milliers d’euros)
Emploi ETP 76,6 35 24,8 20,8
moyen

184
Hors les 4 fréquences utilisées par l’OTAN.

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82 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

Réseaux urbains Réseaux provinciaux


MustFM MustFM
Fun Radio Ciel Info Antipode Sud Radio
Namur Lux
Société éditrice FM Ciel IPM Snc E.G.O. sprl Régie RMS Régie
Dévelop- SA Baffrey- montoise de sa
pement scrl Jauregui publicité sa
Actionnaires Micro-FM IPM sa ME S.Leenman, Media S. Leenman,
scrl, 99,7% ; Jauregui, S.Tabart, Invest S. Tabart, V.
Leadercom An-Tigra E. Baffrey V. Bragard 4373%, Bragard
sc, B. Invest sa 50/50% (1/3 famille (1/3
Dewinter 0,3% chacun) Delvallée chacun)
(chacun 56,26%
1/3)
Nb fréquences 20 23 8 9 15 10
1 1
Audience Pdm 2,38 %
ND ND ND 1,04 % ND
V17
Inv. pub brutes 6.933,24 1.437,43 nd Nd nd nd
2008 (milliers
d’euros)
CA 2007 (milliers 666,1 802,4 - 10,3 147,7 606,7
d’euros)
Résultat exploit. 11,1 - 693,4 - - 4,4 22,1 62,7
2007 (milliers
d’euros)
Emploi ETP 12 ND - ND ND ND
moyen
1
Part de marché dans sa zone de diffusion. Source : Banque nationale, Centrale des bilans, MDB.

6.1. PARTS DE MARCHÉ

Graphique 2 : Parts de marché CIM 12+ vague 17 (2008) et 18 (2009)

20,00%
17,98% 17,91%
18,00% 17,20%
17,16%

16,00%
14,41%

14,00%
12,71%

12,00%
10,13%
10,00%
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9,58%

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8,96%
8,16%

8,00%
6,85%
6,14%
5,64%
6,00%
4,94%

4,00%
2,90% 2,78%
2,80% 2,38%
1,65% 1,64%
2,00% 1,04% 0,79%

0,00%
Bel RTL Contact RTBF Nostalgie RTBF La RTBF NRJ RTBF Pure Fun RTBF Sud Radio
Vivacité Première Classic 21 FM Musique 3

Source : CIM V.17 ET V.18– lundi-dimanche – 05h00-05h00.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 83

Selon les résultats de la vague 17 de l’enquête CIM, la première à tenir compte du


nouveau plan de fréquences, la RTBF globalise 34,8 %, notant une augmentation de
l’audience de toutes ses chaînes (à l’exception de Musiq’3), Radio H (Bel RTL et
Contact) 35 %, Nostalgie 10 % et NRJ près de 5 %, ces dernières ayant une structure
de propriété commune. Les résultats de la vague 18, rendus publics début juillet 2009,
modifient sensiblement ces constats : Contact ravit le leadership à Bel RTL ; les parts
de marché cumulés de Radio H, de la RTBF et d’NRJ-Nostalgie sont respectivement
de 35,11 %, 31,45 % et 15,22 %.
Bel RTL, Contact, NRJ du côté des radios privées ainsi que Classic 21, Pure FM,
Musiq’3 et VivaCité (très légèrement) pour la RTBF ont un power ratio
(investissements publicitaires/audiences) positif. Il est négatif pour Nostalgie et pour
La Première (RTBF).

Graphique 3 : Investissements publicitaires bruts par radio


(2008)

Vivacité 14,94%
Contact 19,58%

Pure FM 3,57%

NRJ 7,57% Bel RTL 24,39%

Nostalgie 8,10% Ciel Radio 0,78%

Musiq'3 0,61% BFM 0,09%

Mint 1,86% Classic 21 7,38%

La Première 7,19% Fun Radio 3,76%

Source : MDB.

6.2. LA STRUCTURE DE PROPRIÉTÉ


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Le graphique suivant reprend l’actionnariat des principaux éditeurs de presse écrite et
audiovisuelle ainsi que les deux principales régies publicitaires. Les participations
croisées entre presse écrite et audiovisuelle sont historiques : elles témoignent à la fois
de l’histoire de la radio et de celle de la télévision.
Les groupes allemand Bertelsmann et français NRJ dominent le secteur globalisant
environ 60 % des parts de marché et des revenus publicitaires.

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84 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

En avril 2009, Nostalgie et NRJ annoncent un rapprochement de leurs services, un


partage de pylônes d’émission communs et d’équipes d’entretien avant un
déménagement dans de mêmes locaux.

Graphique 4 : Actionnariat des principaux groupes de presse écrite et audiovisuelle

Télévision/presse Presse/radio

Roularta IPM Rossel Mediabel Nostalgie (F)


50%
100% 50%
29,1%
BPT Nostalgie
29,1% 100%
28,3%
Audiopresse 3,3% 96,7%
NRJ
BeTV
NRJ (F)
100%
Ciel
34%
24,9%
TVi 66% 17,5%
Radio H
CLT-UFA 14,9%
100%
RTBF 100% 49,9% Inadi
100% Fun Radio FR New Contact
99,9% 100%
25% Cobelfra
RMB IPB 25% Fun 100%
Joker FM

Télévision/régie Régie/radio

6.3. L’OFFRE NUMÉRIQUE

Aujourd’hui, les radios multiplient les modes de diffusion et de réception de leurs


programmes : récepteur traditionnel fixe (chaîne hi-fi) et mobile (transistor),
récepteur de télévision analogique, télévision numérique terrestre (TNT), décodeur
satellite, câble, lecteur mp3, gsm et smartphone, ordinateur personnel doté du wi-fi…
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Cette multiplication est due notamment à la numérisation des moyens de production
et de diffusion.
Dans la plupart des radios, on est passé ces dix dernières années du mode analogique
au mode numérique 185. Le fait d’avoir constitué le son sous forme de fichier
informatique constitue une véritable révolution technologique, à la fois sous l’angle
des outils de travail et des possibilités de diffusion et d’offre des programmes. Les

185
C’est-à-dire, en termes de support du son, de la bande magnétique ou de la cassette analogique à la
carte sonore et au fichier numérique.

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 85

programmes ainsi produits ne sont en effet plus limités à la seule diffusion hertzienne
classique. La numérisation permet en outre une nouvelle offre de programmes et
d’inscrire la radio dans un univers multimédia offrant textes, images et interactivité.
La numérisation a par ailleurs un impact sur le plan économique. Les radios privées,
en particulier locales, ont cherché dès l’origine à réaliser des émissions au moindre
coût en pratiquant le self-op, une installation technique permettant à une seule
personne de cumuler les fonctions d’animateur ou journaliste et de technicien 186. La
numérisation permet cependant d’aller plus loin en enregistrant séparément la parole
(voice-track) et en diffusant de manière automatique l’ensemble d’un programme
moyennant une conduite pré-établie.
La numérisation concerne aujourd’hui l’ensemble de la chaîne de production et de
diffusion, depuis la capture du son, à l’extérieur ou en studio, jusqu’au montage et à
son mode de diffusion. Aujourd’hui, il n’y a plus, sauf exception, de CD en studio. Les
plages musicales participant au profil de la chaîne sont numérisées dans le système de
diffusion quand elles ne sont pas déjà transmises, ce qui reste rare, sous forme de
fichiers par les firmes de disques. Les outils numériques apportent par ailleurs, depuis
les années 1990, une aide à la programmation musicale.

6.3.1. Internet

Traditionnellement, la radio s’appuie le plus souvent sur le direct (même si certains


programmes plus élaborés peuvent être préenregistrés), en tout cas sur l’instantanéité
de la réception. La diffusion sur internet propose à la fois un support supplémentaire
à l’écoute continue des services de radio (streaming) et une écoute non linéaire via la
rod (radio à la demande) et le podcast (téléchargement d’une émission sur un lecteur
mp3). Elle permet d’associer la radio à l’image et à des données associées et constitue
un moyen d’interactivité accrue avec le public.
Le streaming permet, moyennant liaison à internet, d’écouter en ligne partout dans le
monde des chaînes de radio diffusées en hertzien sur des territoires restreints, mais
aussi d’offrir de nouveaux programmes, les web radio. Lancées en Communauté
française en 2007, elles permettent à faible coût de toucher des publics plus
spécifiques, en particulier au niveau musical et lors d’événements particuliers. Leur
nombre est estimé à une trentaine en Communauté française 187.
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186
Ce processus s’est aujourd’hui largement répandu, y compris dans le service public, en particulier
dans des tranches d’émission de moindre audience. Il garde l’avantage d’une animation faite en
direct. Un des pionniers en a été Georges Lang pour les émissions qu’il réalise et anime la nuit sur
RTL France.
187
En 2007, Nostalgie a diffusé en mai et juin une web radio temporaire consacrée aux Beatles, la RTBF
une web radio pour Noël. Bel RTL a également proposé des web radios provisoires à l’occasion du
Télévie ou des élections 2009. Radios web actuelles : NRJ (11), la RTBF (10), Nostalgie(8), Contact
(4) notamment hors chaînes premium en ligne (situation en mai 2009). Les web radio ne sont pas
uniquement musicales. Exemples : Les chemins de la connaissance à France Culture et la nouvelle
web radio de la RTBF destinée aux 8-13 ans (C’Top, lancée fin avril 2009). Elles peuvent aussi être le
fait d’autres acteurs que les radiodiffuseurs. Une société (Radionomy) propose même à chacun de
faire sa propre web radio.

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86 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

La radio à la demande, apparue dès les débuts d’internet, a connu ces dernières années
188
un important développement . Le podcast, apparu aux États-Unis en 2004 et lié au
succès des lecteurs mp3, a connu ses premières initiatives en Belgique en 2005
(Nostalgie, Pure FM) et 2006 (offre globale RTBF) 189. Les radios proposent sur leurs
sites l’un et/ou l’autre de ces services non linéaires parmi des informations, jeux et
interactivités diverses (RTBF, Bel RTL, Nostalgie, Contact). Contact a lancé début
2009 sur Belgacom TV et Be TV la diffusion intégrée d’images (clips musicaux) dans
l’animation antenne filmée dans ses studios (Contact vision).

6.3.2. La radio numérique hertzienne

La diffusion numérique hertzienne n’est pas récente. Dans le domaine de la radio, son
ancêtre est le RDS (Radio Data System), lancé le 22 mai 1990 par la RTBF, présent
aujourd’hui sur tous les émetteurs et autoradios, qui permet d’associer des données à
l’écoute de la radio 190.
Le DAB (Data Audio Broadcasting), dont les premières émissions datent de 1993 191, en
permettant la diffusion de services de radio en bouquets (ou blocs) pour des
couvertures régionales ou nationales, constitue une alternative à la FM. Ses émissions
en Communauté française, amorcées en 1997 et diffusées sur l’ensemble de la
Communauté française depuis 1999 par la RTBF, sont le fruit d’une convention avec
le MET de la Région wallonne (cf. supra). Aujourd’hui, la RTBF diffuse dans le bloc
12B ses cinq services de radio (avec pour Vivacité le décrochage bruxellois) et les deux
programmes du BRF. Malgré une implantation dans plusieurs pays européens et le
développement de programmes originaux, en particulier au Danemark et en
Angleterre, le DAB n’a pas réussi pour l’instant à s’imposer sur le plan européen.
Entretemps, de nouveaux standards sont apparus ; ils véhiculent le son et/ou les
images et données associées : DMB, DAB+, DRM, DRM+, DVB-T, IBOC. Des efforts
de convergence ont été entrepris, notamment sous l’égide de l’UER, qui visent à faire
émerger deux systèmes numériques et types de récepteurs : d’une part le DAB, DAB+,
DMB, d’autre part le DRM et DRM+. L’association du DAB, d’une version améliorée
de celui-ci et du DMB, mis au point au départ pour la réception tv sur téléphone
portable, permet d’envisager un récepteur multinormes au niveau européen étant
donné les divergences actuelles des politiques nationales dans le domaine de la
transmission numérique. Le DRM, testé actuellement par la RTBF, vise quant à lui à
numériser les émetteurs analogiques en modulation d’amplitude (ondes courtes,
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188
En 1997, la RTBF proposait sur internet l’écoute en différé de trois journaux radio quotidiens.
189
Aujourd’hui elle propose près de 800 programmes et séquences par semaine.
C’est Nostalgie qui a fait une première offre en 2005, suivi par Pure FM (5 séquences podcastables à
l’été 2005). La première offre globale RTBF (mars 2006) proposait un abonnement à plus de 80
émissions ou séquences. Le « podcast 2 » (novembre 2006) permet un abonnement personnalisé à
190
plus de 100 séquences regroupées selon une vingtaine de thématiques.
Il permet l’identification d’une station, d’une chanson, la recherche automatique de la meilleure
191
fréquence, des services de radioguidage.
Son projet a été lancé en 1986 dans le cadre du programme de recherche européen Eurêka 147. Il
s’appuie sur un système de compression du son qui permet une écoute de qualité constante.

CH 2033-2034
TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 87

moyennes et longues) en améliorant la qualité du signal, ce qui redonnerait un intérêt


à ces bandes de fréquences.
Outre les réseaux publics, le CSA-CAC a autorisé à ce jour 31 services privés à diffuser
sur d’autres moyens que la FM (cf. supra). Toutefois, les investissements au niveau des
constructeurs, le peu de programmes propres à ce mode de diffusion et la nécessité
pour l’utilisateur d’acquérir un nouveau récepteur constituent des obstacles au
développement de la radio numérique hertzienne, malgré l’engorgement actuel de la
bande FM.
Le CSA et le Ministère de la Communauté française (SGAM) ont lancé une
consultation, ouverte jusqu’au 31 mai 2009, concernant le lancement de services
audiovisuels numériques par voie hertzienne et le suivi du Plan stratégique de
transition numérique (PSTN).
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CH 2033-2034
CONCLUSION

Le monopole de service public de radiodiffusion, instauré en Belgique après la


Seconde Guerre mondiale, a volé en éclats à la fin des années 1970 par le lancement de
nombreuses radios émettant de manière illégale dans la bande FM. Cette concurrence,
aujourd’hui régulée, s’est trouvée accentuée du fait de l’organisation en réseaux de
plusieurs radios privées 192.
193
Cette organisation en réseaux et parallèlement la disparition de nombreux acteurs
sont essentiellement dus à la professionnalisation du secteur et aux ressources dont les
radios ont pu bénéficier, que ce soit par le recours à la publicité commerciale ou
l’intégration dans des groupes de média. Des rapprochements entre radios et presse
écrite sont initiés dès le début des années 1980. Des entreprises de presse créent leurs
propres radios ; elles sont cependant restées le plus souvent déficitaires. Les groupes de
presse (Rossel, Vers l’Avenir-Corelio) ont aujourd’hui abandonné leur rôle
d’opérateurs au profit de celui d’actionnaires. Ils sont parties prenantes des opérations
de concentration économique, aux côtés de groupes étrangers tels que RTL-
Bertelsmann ou NRJ. La stratégie multimédias d’IPM, qui a motivé l’acquisition de
Ciel Radio, n’a guère trouvé de mise en œuvre à ce jour.
Le mouvement initial et bouillonnant de radios émettant à l’échelon local a fait place,
quelque trente années après, à un paysage formé de quatre réseaux communautaires,
quatre réseaux urbains et cinq réseaux provinciaux. Les radios s’inscrivant dans une
logique associative ou d’expression sont aujourd’hui une minorité. À l’exception sans
doute des radios associées à un projet culturel (centre culturel…) ou issues d’une
université, les radios associatives et d’expression sont en situation difficile, ce qui a
motivé l’établissement d’un statut propre dont seulement 13 d’entre elles bénéficient à
ce jour.
Durant ces trois décennies, on a assisté à une intense activité législative : pas moins de
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cinq décrets sont adoptés entre 1981 et 2003, suivis d’une multitude d’arrêtés

192
Cette situation est nouvelle dans l’histoire de la radio dans notre pays car avant 1940, la quinzaine de
radios privées qui coexistaient avec l’INR émettaient uniquement à l’échelon local ou régional. Certes
la création en 1933 de Radio Luxembourg qui, dès l’origine, se voulait d’ambition européenne,
pourrait être considérée comme une lointaine prémisse de la situation actuelle. L’écoute en ondes
longues de RTL, Radio France ou Europe 1, jusqu’à l’explosion de la FM est cependant toujours
restée minoritaire.
193
À l’inverse de la RTBF, dont les réseaux de radios sont dotés historiquement d’émetteurs de grande
puissance, les principales radios privées ont constitué progressivement leurs réseaux par rachat,
franchise ou absorption de fréquences locales.

CH 2033-2034
TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 89

d’exécution. La volonté des gouvernements successifs de réguler le secteur s’est


trouvée le plus souvent en retard par rapport à l’évolution rapide de la situation sur le
terrain. À cela s’ajoutent deux goulets d’étranglement, à savoir l’établissement du
cadastre de fréquences qui a suscité d’innombrables discussions et négociations avec
les autres Communautés et l’État fédéral, d’une part, et les tentatives d’octroi des
autorisations aux radios, qui a provoqué à chaque fois nombre de réactions, d’autre
part. Les très nombreux recours au Conseil d’État et devant les tribunaux, introduits
par les radios ou par l’une ou l’autre Communauté, ont rendu la situation encore plus
complexe.
Un nouvel acteur institutionnel est intervenu dans la gestion du secteur dès 1987 : le
Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Le partage de compétences en matière
d’octroi des autorisations aux éditeurs entre le gouvernement et l’instance de
régulation est passé d’un simple pouvoir d’avis (décret de 1987), à un pouvoir d’avis
conforme (décret de 1997) et ensuite à un pouvoir de décision (décret de 2003). La
charge de l’établissement du cadastre des fréquences attribuables est restée au niveau
du gouvernement des Communautés. En 1997, le nouveau Collège d’autorisation et
de contrôle du CSA se voit octroyer un pouvoir d’instruction des manquements aux
lois et règlements audiovisuels avec, pour corollaire, un pouvoir de sanction.
L’application des décisions du régulateur a cependant souffert de la difficulté de mise
en œuvre des décrets successifs. C’est à partir de 2004 par le biais d’octroi
d’autorisations à des éditeurs pour diffusion de leurs programmes par d’autres
moyens que la FM – via le câble et internet – que le CSA a ouvert la voie à la
légalisation des services de radiodiffusion sonore, préparant de la sorte la procédure
attendue en matière d’autorisation en FM.
En 2007, le dénouement du conflit relatif à la police des ondes et au rôle de l’IBPT
dans le contrôle technique des radios a pris la forme de la signature d’un accord de
coopération, la mise en œuvre d’une Conférence des régulateurs et l’adoption d’un
arrêté venant remplacer celui du 10 janvier 1992 qui fit couler beaucoup d’encre
pendant 15 ans. Le fait que l’IBPT puisse intervenir en tant que police des ondes dès le
1er juin 2008 a servi d’aiguillon pour la sortie de la situation d’illégalité dans laquelle se
trouvaient les radios en Communauté française. La structuration par le gouvernement
fin 2007 du cadastre de fréquences par strates juridiques, au montage pour le moins
complexe, en concertation avec l’association Radios, a permis que l’ensemble du
processus d’autorisation soit mené à terme, et non arrêté dès sa première étape.
L’adoption du plan de fréquences et l’octroi des autorisations aux éditeurs en 2008
marque un temps d’arrêt dans l’évolution du secteur, caractérisé par la volonté des
pouvoirs politiques et du CSA d’assurer une diversité culturelle dans l’offre
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radiophonique.
Un des paradoxes du secteur réside sans conteste dans le volume des investissements
publicitaires, qui suit depuis des années une progression sans commune mesure avec
la situation qui prévaut en Flandre ou ailleurs en Europe. Les raisons du
développement publicitaire du secteur en Communauté française tiennent à différents
facteurs dont celui de l’ancienneté de la structuration en réseaux.
En 30 ans, la manière de produire et de diffuser les programmes a beaucoup changé.
Les radios privées, pour des raisons économiques, ont joué un rôle en la matière dès

CH 2033-2034
90 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

les années 1980. La numérisation et le développement du réseau internet durant la


dernière décennie ont fait le reste.
Sans que l’on puisse prédire comment demain s’établiront les rapports de forces, les
possibilités du numérique modifient déjà aujourd’hui le mode d’écoute de la radio et
fractionnent l’offre de programmes.
La radio, par sa flexibilité, son coût faible par rapport à l’image, la quasi-gratuité de
son écoute, garde un potentiel d’audience important dans l’univers multimédia
d’aujourd’hui. Du câble au lecteur mp3 et au téléphone portable en passant par
l’écran d’ordinateur et de télévision, la radio ne cesse de renforcer son accessibilité.
Son atout principal reste la mobilité (« écouter les programmes où on veut, quand on
veut »), bien qu’elle soit confrontée, en particulier chez les jeunes, au téléchargement
musical. L’écoute proprement radiophonique sur internet reste à ce jour minoritaire
et risque de le rester tant que l’accès mobile et à bas prix d’internet ne se développera
pas auprès d’un large public.
La diffusion de la radio en hertzien terrestre garde des atouts : faible coût des
récepteurs, habitudes d’écoute et qualité de transmission sonore. La numérisation lui
ouvre en principe un nouveau développement en offrant des ressources techniques
plus nombreuses permettant de nouvelles offres de programmes, sous réserve
toutefois de la standardisation annoncée des normes (DAB, DVB et DAB+) et de la
mise sur le marché de récepteurs à bas prix. L’avenir nous dira qui d’internet ou de la
radio numérique terrestre sera en mesure de modifier structurellement l’offre et
l’écoute de la radio.
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CH 2033-2034
Annexe : Tableau des fréquences attribuées en 1994-1995 et en 2008
Autorisations arrêtés 1994-1995 (provisoires) Autorisations CSA 2008

Fréq.
Localité Éditeur/service Fréq. MHz Localité Éditeur/service
MHz
Bruxelles * = statut de radio associative et d’expression
87.7 Forest Airs libres asbl 87.7 Bruxelles Airs libres asbl/Radio Air Libre *
87.7 Uccle Radio 1180 asbl
90.2 Ixelles Cercle Ben Gourion asbl 90.2 Bruxelles Cercle Ben Jourion asbl/Radio Judaïca
Campus Audio-Visuel asbl/Radio Campus
92.1 Bruxelles
Bruxelles *
97.8 Bruxelles Dune urbaine asbl/Radio K.I.F.
100.0 Bruxelles Tele 6 SA 100.0 Bruxelles Nostalgie sa/Nostalgie
101.4 Molenbeek-Saint-Jean Radio Ciel Bruxelles 101.4 Bruxelles Ciel IPM sa/ Ciel Info
101.9 Bruxelles Radio Alma 101.9 Bruxelles Alma asbl/Radio Alma *
101.9 Bruxelles Radio SI
Radio indépendante locale
102.2 Bruxelles 102.2 Bruxelles Cobelfra sa/Radio Contact
Contact asbl
Station indépendante Satellite
103.7 Bruxelles 103.7 Bruxelles NRJ Belgique sa/NRJ
SIS asbl
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104.0 Bruxelles Diffusion Bruxelles asbl 104.0 Bruxelles Inadi sa/Bel RTL
104.3 Bruxelles Fréquence Elle asbl 104.3 Bruxelles M.G.B. Associés sprl/Foo Rire FM
104.7 Bruxelles Microclimat asbl 104.7 Bruxelles FM Développement scrl/Fun Radio
105.4 Schaerbeek Radio Panik asbl 105.4 Bruxelles Radio Panik asbl/Radio Panik *
106.1 Forest Arc-en-Ciel Medias asbl 106.1 Bruxelles Gold Music sprl/Gold FM
106.8 Bruxelles CEDAV sprl/Al Manar/Al Markaziya
106.9 Bruxelles Freedom asbl
107.2 Bruxelles Campus Audiovisuel asbl 107.2 Bruxelles Action Musique Diffusion asbl/Radio Vibration
107.4 Bruxelles Radio Basilique
107.6 Bruxelles ADMM asbl 107.6 Bruxelles RCF Bruxelles asbl/RCF Bruxelles

Brabant wallon
Ouest 87.9 Nivelles Nostalgie sa/Nostalgie
88.6 Tubize NRJ Belgique sa/NRJ
89.9 Nivelles Cobelfra sa/Radio Contact

CH 2033-2034
92 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

94.2 Nivelles Baffrey-Jauregui snc/Antipode


90.6 Nivelles FM Développement scrl/Fun Radio
105.3 Nivelles Riva Brabant wallon 105.3 Nivelles NRJ Belgique sa/NRJ
106.2 Nivelles Nivelles Diffusion
106.3 Clabecq Radio Astrale asbl 106.3 Clabecq Tubize Baffrey-Jauregui snc/Antipode
106.4 Nivelles Radio Contact
106.7 Virginal New Radio Betchard asbl
106.8 Obaix Information asbl 106.8 Obaix Ultrason asbl/Ultrason
107.1 Nivelles Diffusion Nivelles asbl 107.1 Nivelles Ciel IPM sa/ Ciel Info
107.7 Vieux-Genappe Radio FMK asbl 107.7 Genappe Nostalgie sa/Nostalgie
Centre 94.1 Corbais Baffrey-Jauregui snc/Antipode
94.9 Braine-l’Alleud Baffrey-Jauregui snc/Antipode
99.8 Braine-l’Alleud NRJ Belgique sa/NRJ
Diffusion Louvain-la-Neuve
100.2 Louvain-la-Neuve 100.2 Rixensart Inadi sa/Bel RTL
asbl
Court Saint
102.9 Court-Saint-Etienne Radio Stéphanie asbl 102.9 Radio Stéphanie asbl/Radio Stéphanie
Etienne
Louvain-la-
104.5 Cobelfra sa/Radio Contact
Neuve
Louvain-la-
104.8 RCF Brabant wallon asbl/RCF BW
Neuve
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Radio des étudiants de
104.8 Louvain-la-Neuve
Louvain
104.9 Braine-l’Alleud Queen asbl 104.9 Braine-l’Alleud Queen asbl/Canal 44
Louvain-la-
105.5 Louvain-la-Neuve Antipode asbl 105.5 FM Développement scrl/Fun Radio
Neuve
106.0 Braine-l’Alleud Publisuper asbl
106.9 Waterloo Méga asbl 106.9 Waterloo Ciel IPM sa/ Ciel Info.
107.0 Mont-Saint-Guibert Radio Sirène asbl
Est 90.1 Perwez Ciel IPM sa/ Ciel Info
95.1 Jodoigne Inadi sa/Bel RTL
95.4 Bierges Ciel IPM sa/ Ciel Info
101.9 Wavre Radio FMK asbl/Radio FMK
103.3 Perwez Baffrey-Jauregui snc/Antipode
104.5 Wavre Tropique FM asbl
105.1 Wavre Station Edelweiss asbl 105.1 Bierges Nostalgie sa/Nostalgie

CH 2033-2034
TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 93

105.2 Incourt Radio 2000 asbl 105.2 Incourt CE.RE.DI.AN asbl/Must FM Hesbaye
105.9 Chaumont-Gistoux Radio BW asbl 105.9 Incourt Radio Terre Franche asbl/Radio Terre Franche
106.1 Jodoigne Radio locale Jodoigne asbl 106.1 Jodoigne NRJ Belgique sa/NRJ
106.2 Wavre NRJ Belgique sa/NRJ
106.4 Beauvechain Baffrey-Jauregui snc/Antipode
106.5 Jodoigne RCJ asbl 106.5 Jodoigne Radio Centre Jodoigne asbl/Radio Centre Jodoigne
e
106.6 Bierges Radio Maca 2 chaîne asbl 106.6 Bierges Digital Diffusion asbl/Digital FM
106.8 Jodoigne Nostalgie sa/Nostalgie
107.2 Jodoigne Baffrey-Jauregui snc/Antipode
107.3 Limal Club Radio Cristal Limal asbl 107.3 Genval Baffrey-Jauregui snc/Antipode
107.5 Grez-Doiceau Les Anémones asbl 107.5 Grez-Doiceau NRJ Belgique sa/NRJ
107.5 Grez-Doiceau Radio G
107.6 Perwez CE.RE.DI.AN asbl 107.6 Perwez Nostalgie sa/Nostalgie
107.9 Jodoigne Ciel IPM sa/ Ciel Info

Hainaut
Mouscron 87.6 Warneton RMP sa/Sud Radio
Comines 90.8 Comines Inadi sa/Bel RTL
91.7 Warneton Ciel IPM sa/ Ciel Info
Animation Média-Picardie asbl/RQC-Radio qui
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95.0 Herseaux
Chifel *
95.2 Warneton Nostalgie sa/Nostalgie
100.6 Mouscron Radio J
100.7 Comines NRJ Belgique sa/NRJ
105.5 Mouscron Radio Mimimax 105.5 Mouscron RMP sa/Sud Radio
Animation cominoise Culture
106.5 Comines
et loisirs
106.8 Mouscron Animation MEC 106.8 Mouscron Cobelfra sa/Radio Contact
107.5 Mouscron NRJ Belgique sa/NRJ
107.8 Comines Comines Contact Culture asbl/Radio Libellule FM
107.9 Herseaux Espérance
107.9 Mouscron Animation Média Picardie 107.9 Mouscron Espérance asbl/Loisirs 81
Tournai 90.0 Tournai RMP sa/Sud Radio
93.6 Tournai Inadi sa/Bel RTL
95.1 Tournai Magic Harmony asbl/Pacifique FM

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94 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

97.4 Tournai FM Développement scrl/Fun Radio


101.0 Tournai Cobelfra sa/Radio Contact
104.0 Tournai Diffusion Tournai
105.1 Blicquy La porte ouverte
105.9 Tournai Tournai Diffusion
106.1 Mont-Saint-Aubert WLS
106.5 Tournai Ciel IPM sa/ Ciel Info
Mont-Saint-
107.2 Mont-Saint-Aubert Tournai Local Station 107.2 Nostalgie sa/Nostalgie
Aubert
107.3 Péruwelz Radio Hebdo 107.3 Perulwelz Nostalgie sa/Nostalgie
107.6 Tournai RIM 107.6 Tournai NRJ Belgique sa/NRJ
Ath 87.6 Ath RMP sa/Sud Radio
92.9 Brugelette Diffusion asbl/ Max FM
95.4 Ath FM Développement scrl/Fun Radio
97.7 Quevaucamps Move asbl/Move
99.9 Quevaucamps Beloeil FM sprl/Radio Beloeil
103.1 Quevaucamps Radio Beloeil
103.6 Ath Diffusion Ath 103.6 Ath Inadi sa/Bel RTL
105.1 Ath Cobelfra sa/Radio Contact
105.3 Ath Radio Quart d’ondes
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105.5 Ath NRJ Belgique sa/NRJ
106.0 Flobecq Radio Centre
106.4 Lessines Lessines Inter 106.4 Lessines Cobelfra sa/Radio Contact
106.7 Ellezelles Collines 106.7 Ellezelles NRJ Belgique sa/NRJ
106.8 Ath Ath Diffusion
107.1 Ath Radio Masteille 107.1 Ath Nostalgie sa/Nostalgie
Frasnes-lez- Maison des jeunes "Vaniche" asbl/Radio Tscheûw
107.8 Frasnes-lez-Anvaing Vaniche 107.8
Anvaing Beuzië *
Mons-Borinage 89.3 Paturages Impact FM asbl/Phare FM
89.9 Frameries Nostalgie sa/Nostalgie
91.0 Mons Arts urbains Promotion asbl/Electro FM
93.9 Frameries FM Développement scrl/Fun Radio
94.2 Tertre RMP sa/Sud Radio
94.9 Frameries RMP sa/Sud Radio
102.0 Mons RMB 102.0 Mons RMP sa/Sud Radio

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TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 95

102.3 Ghlin Eglantine 102.3 Mons Cobelfra sa/Radio Contact


103.4 Mons Diffusion Mons 103.4 Mons Inadi sa/Bel RTL
104.9 Frameries Cie boraine de diffusion 104.9 Havre NRJ Belgique sa/NRJ
105.3 Aulnois Radio Relax 105.3 Aulnois C.P.A.H. Vivante FM asbl/Vivante FM
105.6 Frameries Radio Borinage 105.6 Frameries NRJ Belgique sa/NRJ
105.8 Havré Stars
106.3 Tertre Radio Flash
106.7 Blaugies ARC 106.7 Blaugies Cobelfra sa/Radio Contact
106.9 Mons Extra Mons
106.9 Mons Radio Université 106.9 Mons Radio UMH asbl/Radio UMH *
107.2 Quaregnon NRJK
107.2 Mons Ciel IPM sa/ Ciel Info
107.5 Boussu Caroline 107.5 Boussu C.A.R.O.L.I.N.E. asbl/Radio Caroline

Centre
88.9 Ronquières Inadi sa/Bel RTL
La Louvière
89.2 La Louvière Nostalgie sa/Nostalgie
94.4 Enghien RMP sa/Sud Radio
94.5 La Louvière RMP sa/Sud Radio
95.3 La Louvière Inadi sa/Bel RTL
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95.6 Houdeng Ciel IPM sa/ Ciel Info
Braine le
97.6 RMP sa/Sud Radio
Comte
99.7 Soignies FM Développement scrl/Fun Radio
Association sonégienne
101.6 Soignies 101.6 Soignies FM Aclot asbl/Mélodie FM
d’information
103.0 La Louvière Diffusion La Louvière
104.2 La Louvière Graine d’ortie
105.0 Enghien Station 1390 105.0 Enghien NRJ Belgique sa/NRJ
105.1 La Louvière Cobelfra sa/Radio Contact
105.4 Soignies NRJ Belgique sa/NRJ
105.5 La Louvière Canal du Centre 105.5 La Louvière NRJ Belgique sa/NRJ
106.1 Naast Radio Mon plaisir 106.1 Naast Inadi sa/Bel RTL
Braine le
106.7 Inadi sa/Bel RTL
Comte
107.0 Enghien Radio enghien 107.0 Enghien Inadi sa/Bel RTL

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96 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

Mont-Ste-
107.3 FM Développement scrl/Fun Radio
Aldegonde
107.4 Enghien Nostalgie sa/Nostalgie
107.5 Haine-Saint-Pierre Radio Galaxie 107.5 La Louvière Nostalgie sa/Nostalgie
Braine-le-
107.8 Braine-le-Comte Radio Renaissance 107.8 Cobelfra sa/Radio Contact
Comte
Charleroi 87.7 Godarville Emergence 87.7 Godarville Radio Tant que vive FM asbl/Radio Tant que vive
87.7 Treignes Radio Tant que vive
88.2 Charleroi RMP sa/Sud Radio
91.9 Charleroi NRJ Belgique sa/NRJ
90.3 Trazegnies RMP sa/Sud Radio
94.3 Jumet RMI-FM asbl/RMI
100.0 Charleroi Animation à Charleroi 100.0 Charleroi Nostalgie sa/Nostalgie
101.4 Charleroi Ciel IPM sa/ Ciel Info
102.2 Charleroi Radio Charleroi 6000 102.2 Charleroi Cobelfra sa/Radio Contact
103.2 Fleurus Ciel Charleroi
103.5 Charleroi Difusion Charleroi 103.5 Charleroi FM Développement scrl/Fun Radio
104.0 Gilly Diffusion Pays Noir 104.0 Charleroi Inadi sa/Bel RTL
Chapelle-Lez
104.8 Chapelle-Lez Herlaimont Comité de solidarité 104.8 NRJ Belgique sa/NRJ
Herlaimont
105.2 Charleroi Dicav
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105.2 Marchienne-au-Pont Radio Studio Tre 105.2 Goutroux RMP sa/Sud Radio
105.6 Charleroi Radio Métropole 105.6 Charleroi Pasa sprl/Radio Pasa
106.1 Jumet Radio J600 106.1 Jumet J600 asbl/Radio J600 *
106.3 Gouy lez Piéton Radio Hirondelle 106.3 Anderlues Horizon 2000 asbl/Le Centre FM
106.5 Châtelineau Laurence 106.5 Chatelineau FM Charleroi Promotion asbl/Charleking
Fontaine
106.6 Studio Tre asbl/Radio Italia
l’Evêque
106.9 Roselies Radio Colombia 106.9 Roselies Radio Columbia asbl/ Radio Columbia
107.2 Fleurus FM Développement scrl/Fun Radio
107.6 Marcinelle Pro Cultura 107.6 Marcinelle Charleroi Mix Diffusion asbl/Mixx FM
107.9 Courcelles Radio Bonheur 107.9 Courcelles Radio Bonheur asbl/Radio Bonheur
Binche 105.9 Mont-Ste-Aldegonde Carne
106.7 Binche Radio Binche Région 106.7 Binche Nostalgie sa/Nostalgie
Solre sur
Thuin 105.0 Solre sur Sambre Radio Entité 105.0 Cobelfra sa/Radio Contact
Sambre

CH 2033-2034
TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 97

107.0 Mont-Ste-Geneviève Radio Ici Wallonie 107.0 Lobbes Nostalgie sa/Nostalgie


Beaumont 89.6 Beaumont RMP sa/Sud Radio
Centre culturel de
105.8 Froidchapelle 105.8 Froidchapelle Radio Nautic asbl/Radio Nautic
Froidchapelle
107.8 Beaumont Radio Salamandre 107.8 Beaumont Radio Salamandre asbl/Radio Salamandre

Chimay-Couvin
89.0 Chimay RMP sa/Sud Radio
96.3 Chimay
100.5 Couvin Nostalgie sa/Nostalgie
101.7 Couvin Inadi sa/Bel RTL
103.2 Couvin D’Ici et d’ailleurs
104.4 Couvin NRJ Belgique sa/NRJ
104.7 Oignies Cobelfra sa/Radio Contact
105.2 Chimay NRJ Belgique sa/NRJ
105.6 Rièzes Radio des Rièzes et des Sarts 105.6 Rièzes Radio Rièzes et Sarts asbl/Radio Rièzes et Sarts
106.6 Chimay Chimay Diffusion 106.6 Chimay Cobelfra sa/Radio Contact
107.0 Chimay Radio Chimay 107.0 Chimay Flash FM asbl/Flash FM
107.2 Couvin E.G.O. sprl/Must FM Namur
107.7 Chimay Nostalgie sa/Nostalgie
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Namur
Maison des Jeunes de
Philippeville 104.7 Viroinval
Viroinval
105.0 Florennes Fréquence 21
105.7 Philippeville ESM Diffusion Philippeville 105.7 Philipeville E.G.O. sprl/Must FM Namur
106.1 Philipeville Inadi sa/Bel RTL
106.4 Walcourt Radio Nautic Walcourt 106.4 Walcourt Cobelfra sa/Radio Contact
Dinant 94.5 Ciney E.G.O. sprl/Must FM Namur
98,8 Rochefort Cobelfra sa/Radio Contact
100.1 Rochefort Radio Rochefort
100.7 Dinant Radio Delta 100.7 Dinant Nostalgie sa/Nostalgie
101.4 Winenne Inadi sa/Bel RTL
101.9 Dinant Diffusion Dinant 101.9 Lisogne Cobelfra sa/Radio Contact
105.2 Dinant Radio Copère 105.2 Dinant Inadi sa/Bel RTL

CH 2033-2034
98 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

105.6 Dinant Dinant Diffusion 105.6 Dinant NRJ Belgique sa/NRJ


105.8 Ciney Ciney Diffusion 105.8 Ciney NRJ Belgique sa/NRJ
106.3 Dinant E.G.O. sprl/Must FM Namur
106.4 Beauraing Beauraing Diffusion
106.6 Dinant FM Développement scrl/Fun Radio
106.6 Rochefort Radio Romana 106.6 Rochefort Cobelfra sa/Radio Contact
106.7 Beauraing Cobelfra sa/Radio Contact
106.9 Ciney FM Condroz 106.9 Ciney Inadi sa/Bel RTL
107.0 Rochefort Rochefort Diffusion 107.0 Rochefort Nostalgie sa/Nostalgie
107.1 Beauraing Radio Plus 107.1 Beauraing Nostalgie sa/Nostalgie
107.2 Dinant Ciel IPM sa/ Ciel Info
107.5 Dion Radio Hawaï 107.5 Beauraing E.G.O. sprl/Must FM Namur
107.6 Dinant FM Dinant 107.6 Ciney Nostalgie sa/Nostalgie
106.9 Dinant Radio Bayard
Namur 87.6 Namur E.G.O. sprl/Must FM Namur
87.8 Arsimont Nostalgie sa/Nostalgie
88.7 Arsimont NRJ Belgique sa/NRJ
88.1 Namur CP Médias Participations sprl/N4
89.2 Gembloux FM Développement scrl/Fun Radio
94.9 Namur CP Vital FM asbl/Vital FM
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99.7 Namur Ciel IPM sa/ Ciel Info
100.4 Namur Radio Inter City 100.4 Erpent Nostalgie sa/Nostalgie
101.6 Namur Diffusion Namur 101.6 Namur Inadi sa/Bel RTL
104.3 Namur Radio Vers l’Avenir 104.3 Bouge NRJ Belgique sa/NRJ
104.7 Namur Radio Sud 104.7 Namur Cobelfra sa/Radio Contact
104.7 Namur Namur Inter FM
104.9 Longchamps Tam Tam Radio 104.9 Eghezee Fréquence Eghezée asbl/Fréquence Eghezée
105.0 Florennes NRJ Belgique sa/NRJ
105.0 Ligny Radio Quartz 105.0 Ligny Radio Quartz asbl/Radio Quartz
105.1 Falisolle Radio Angelica 105.1 Arsimont E.G.O. sprl/Must FM Namur
105.3 Vedrin Radio Lazer
105.5 Lesves Radio Chevauchoir 105.5 Lesves Radio Chevauchoir asbl/Radio Chevauchoir
105.8 Sambreville Radio Sambreville 105.8 Arsimont Radio Snoupy asbl/Radio Snoupy
106.0 Jambes Radio Equinoxe Namur asbl/Radio Equinoxe *

CH 2033-2034
TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 99

106.1 Gembloux Roton Tamines


106.3 Ernage Radio Ernageoise 106.3 Gembloux E.G.O. sprl/Must FM Namur
106.4 Jambes Radio Equinoxe 106.4 Jambes Action Electro Namur asbl/Action
106.4 Namur Radio Université Namur
106.6 Andenne Fréquence Andenne asbl/Fréquence Plus
106.7 Gembloux Cobelfra sa/Radio Contact
Radio Cyclone-RCF-Namur asbl/Cyclone-RCF
106.8 Naninnes Radio Cyclone 106.8 Naninne
Namur
107.0 Andenne E.G.O. sprl/Must FM Namur
O.R.E.F.U.N.D.P. asbl/RUN-Radio Universitaire
107.1 Namur
namuroise *
107.3 Mettet Radio Panama 107.3 Biesme Cobelfra sa/Radio Contact
107.4 Andenne NRJ Belgique sa/NRJ
107.4 Gembloux Gembloux 2000/S.C. 107.4 Gembloux Nostalgie sa/Nostalgie
107.5 Malonne Radio Libre Panorama 107.5 Malonne FM Développement scrl/Fun Radio
107.7 Andenne Andenne Diffusion 107.7 Andenne Nostalgie sa/Nostalgie
Ass.pr la diffusion de la
107.8 Sambreville culture et des loisirs 107.8 Auvelais Cobelfra sa/Radio Contact
sambrevillois

Liège
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Huy 88.0 Huy Inadi sa/Bel RTL
96.9 Huy Cobelfra sa/Radio Contact
97.4 Vierset-Barse Ciel IPM sa/ Ciel Info.
98.8 Huy FM Développement scrl/Fun Radio
101.6 Huy Diffusion Huy
103.4 Huy Wéwé
104.1 Huy Nostalgie sa/Nostalgie
104.8 Moha Radio Mehaigne 104.8 Vinalmont NRJ Belgique sa/NRJ
105.2 Ombret Radio Amay 105.2 Ombret-Amay à réattribuer
105.6 Huy Ciel IPM sa/ Ciel Info.
105.9 Huy Interfréquence 105.9 Huy à réattribuer
106.3 Huy Huy Diffusion 106.3 Huy Radio Amay asbl/AFM-Amay Fréquence Musique
107.2 Engis Radio Test 107.2 Engis Radio Test asbl/Radio Test
107.9 Villers-le-Bouillet Radio Fize Bonheur 107.9 Fize-Fontaine Radio Fize Bonheur asbl/Radio Fize Bonheur
Waremme 91.9 Waremme à réattribuer

CH 2033-2034
100 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

Avernas le
94.0 Cobelfra sa/Radio Contact
Bauduin
Kemexhe
97.1 à réattribuer
Crisnée
100.7 Crisnée Radio Gaieté 100,7 Waremme Cobelfra sa/Radio Contact
103.9 Waremme Radio Ciel
104.2 Waremme La Betterave
105.1 Hannut Radio Entité 105.1 Moxhe à réattribuer
105.4 Lincent Radio Bruyère Lincent 105.4 Lincent à réattribuer
105.8 Wasseige Radio ocale Ambresin 105.8 Ambresin Nostalgie sa/Nostalgie
106.4 Momalle Radio Mosaïque 106.4 Remicourt FM Développement scrl/Fun Radio
Station Plein Sud radio Saint Stockay St
106.8 Saint Georges 106.8 Station Plein Sud asbl/Radio Plein Sud
Georges Georges
107.1 Waremme Radio Sans Frontières 107.1 Waremme Nostalgie sa/Nostalgie
107.5 Faimes Comité culturel H 107.5 Faimes Nostalgie sa/Nostalgie

Liège 89.7 Liège Fleron Nostalgie sa/Nostalgie


93.8 Liège RCF Liège asbl/RCF Liège
95.0 Liège Citadelle Nostalgie sa/Nostalgie
99.0 Liège FM Développement scrl/Fun Radio
Animation culturelle du
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100.1 Liège 100.1 Liège P.A.C.T.E.S. asbl/Equinoxe FM *
travail éducatif et social
100.9 Liège Propublic Benelux SA 100.9 Liège à réattribuer
101.8 Seraing Liège Animation Diffusion 101.8 Seraing Turkuaz asbl/Panache FM
102.2 Seraing Radio Ciel 102.2 Liège Cobelfra sa/Radio Contact
102.6 Liège L’Emancipation
103.3 Liège Radio Manhattan
103.6 Liège Diffusion Liège 103.6 Liège Inadi sa/Bel RTL
104.2 Grâce-Hollogne Cepran 104.2 Liège Électron libre asbl/Warm
104.5 Liège Radio Bois-de-Breux 104.5 Liège NRJ Belgique sa/NRJ
105.0 Alleur Radio Cristal 105.0 Liège 48FM asbl/48 FM *
105.1 Micheroux-Soumagne Radio Atlantis
105.4 Saint-Nicolas B&B Sport sprl/ Radio Al Manar
105.7 Awans FM 56
105.9 Rodenge sur Geer Radio Bassenge Cité 105.9 Bassenge Nostalgie sa/Nostalgie

CH 2033-2034
TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 101

106.1 Flémalle Radio Média Flémalle


106.1 Saint-Nicolas Apodème 106.1 Flémalle Speed FM asbl/Radio Plus
Banneux-
106.2 Banneux-Louveignée Radio Ourthe Amblève 106.2 Radio Ourthe Amblève asbl/Radio Ourthe Amblève
Louvegnée
106.4 Ougrée Radio Ougrée Centre 106.4 Ougrée Nova MJ asbl/Radio Val Citi Net
106.7 Beyne-Heusay Média Liège 106.7 Liège La Renaissance asbl/Radio Hitalia
106.9 Esneux Radio Pacific 106.9 Esneux à réattribuer
Radio Charlemagn’rie Hertsal asbl/RCH - Basse
107.0 Herstal La Charlemagnerie 107.0 Herstal
Meuse
107.1 Soumagne Radio Phenix
107.4 Herstal Radio Rouby 107.4 Herstal Belle-Fleur et Apodème asbl/Radio Prima
Jupille sur
107.8 Jupille RTI 107.8 Radio Turbo Inter asbl/RTI-Radio Turbo Inter
Meuse
107.9 Alleur Radio Cristal
Verviers 89.8 Malmedy Inadi sa/Bel RTL
90.9 Malmedy Electro Culture asbl/ M FM
92.3 Wegnez Nostalgie sa/Nostalgie
92.7 Malmedy NRJ Belgique sa/NRJ
97,7 Spa Cobelfra sa/Radio Contact
101.1 Verviers Diffusion Verviers
101.6 Pepinster Wegnez Pepinster 101.6 Verviers Inadi sa/Bel RTL
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102.5 Verviers Radio Verviers FM 102
103.2 Liège Ciel IPM sa/ Ciel Info.
Verviers
104.7 FM Développement scrl/Fun Radio
(Jalhay)
104.7 Malmedy Cobelfra sa/Radio Contact
104.9 Welkenraedt Radio Oldy Shop 104.9 Welkenraedt Cobelfra sa/Radio Contact
105.7 Jalhay Radio Jalhay
106.0 Verviers Radio Entité Verviétoise 106.0 Jalhay à réattribuer
Formation, Expression,
106.8 Heusy 106.8 Heusy Cobelfra sa/Radio Contact
Libération
106.9 Malmedy Radio Malmedy 106.9 Malmedy Radio Fagnes Ardennes asbl/Est FM
107.2 Spa Fréquence Hötellerie 107.2 Spa à réattribuer
107.3 Welkenraedt Centre Welkenraedt 107.3 Welkenraedt à réattribuer
Chevalerie de l’ordre du
107.5 Theux 107.5 Spa Nostalgie sa/Nostalgie
Chuffin

CH 2033-2034
102 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

107.6 Verviers Ciel IPM sa/ Ciel Info.


107.9 Spa Ciel IPM sa/ Ciel Info.

Luxembourg
Marche 100.3 Marche Famenne Marche
101.2 Marche Sofer SA 101.2 Marche FM Développement scrl/Fun Radio
101.6 Marche Nouvelles éditions du Sud SA 101.6 Marche Inadi sa/Bel RTL
104.6 Marche Cobelfra sa/Radio Contact
104.9 Durbuy NRJ Belgique sa/NRJ
105.1 Hargimont RMS Régie sa/Must FM Luxembourg
105.3 Durbuy Radio Durbuy 105.3 Durbuy Cobelfra sa/Radio Contact
105.4 La Roche RMS Régie sa/Must FM Luxembourg
105.5 Marche Ciel IPM sa/ Ciel Info.
105.9 Marche Radio Ciel 105.9 Marche NRJ Belgique sa/NRJ
106.4 Durbuy Durbuy Diffusion 106.4 Durbuy Ciel IPM sa/ Ciel Info.
106.5 La Roche La Roche Diffusion 106.5 La Roche Cobelfra sa/Radio Contact
107.2 La Roche Caroline
107.3 Durbuy Nostalgie sa/Nostalgie
107.7 Durbuy RMS Régie sa/Must FM Luxembourg
107.9 Aye Radio Animation Famenne 107.9 Marche Nostalgie sa/Nostalgie
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Bastogne 92.9 Bastogne FM Développement scrl/Fun Radio
Soc.ardennaise de promotion
100.3 Bastogne et information régionale
d’animation culturelle
101.7 Bastogne Radio Nostalgie
102.5 Houffalize Cobelfra sa/Radio Contact
104.6 Bastogne Cobelfra sa/Radio Contact
Radio Saint-Pierre asbl/Radio St Pierre RCF
105.4 Bastogne Bastogne Diffusion 105.4 Bastogne
Bastogne
105.7 Bastogne Radio Détente Nuts Bastogne 105.7 Bastogne RMS Régie sa/Must FM Luxembourg
106.1 Bastogne Inadi sa/Bel RTL
106.4 Sibret Studio S 106.4 Bastogne Nostalgie sa/Nostalgie
106.4 Gouvy Radio Beho 106.4 Gouvy Beho FM asbl/9 FM
106.6 Bastogne Radio St Pierre
106.7 Bastogne NRJ Belgique sa/NRJ

CH 2033-2034
TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008) 103

107.4 Bastogne Studio S asbl/Studio S


107.8 Vielsalm Radio Vielsalm 107.8 Vielsalm Cobelfra sa/Radio Contact
Neufchâteau 88.3 Bouillon NRJ Belgique sa/NRJ
94.7 Bouillon RMS Régie sa/Must FM Luxembourg
97.1 Bouillon Cobelfra sa/Radio Contact
97.3 St Hubert
99.0 Bouillon Inadi sa/Bel RTL
100.2 Saint-Hubert Nostalgie sa/Nostalgie
103.2 Neufchâteau Diffusion Neufchâteau
105.2 Saint-Hubert Radio Griffon 105.2 Neufchâteau Inadi sa/Bel RTL
104.4 Libramont RMS Régie sa/Must FM Luxembourg
105.5 Neufchâteau Acicca 105.5 Saint-Hubert RMS Régie sa/Must FM Luxembourg
ABC Radio Locale
105.7 Herbeumont 105.7 Herbeumont Ciel IPM sa/ Ciel Info.
d’Herbeumont
106.0 Neufchâteau Neufchâteau Diffusion 106.0 Neufchâteau Ciel IPM sa/ Ciel Info.
106.2 Libramont Libramont Diffusion 106.2 Libramont Inadi sa/Bel RTL
Centre d’animation La
106.6 Bertrix 106.6 Bertrix Cobelfra sa/Radio Contact
Clairière
106.7 Saint-Hubert NRJ Belgique sa/NRJ
107.0 Neufchâteau Nostalgie sa/Nostalgie
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Syndicat d’initiative Cugnon-
107.3 Bertrix 107.3 Bertrix NRJ Belgique sa/NRJ
Bertrix-Auby s/Semois
107.6 Bouillon Nostalgie sa/Nostalgie
107.8 Libramont Cobelfra sa/Radio Contact
Arlon 89.5 Arlon NRJ Belgique sa/NRJ
95.0 Arlon Inadi sa/Bel RTL
101.0 Arlon Ciel IPM sa/ Ciel Info.
101.8 Aubange Radio Brull 101.8 Meix-le-Tige Cobelfra sa/Radio Contact
102.4 Arlon FM Arlon 102.4 Arlon Nostalgie sa/Nostalgie
103.2 Léglise NRJ Belgique sa/NRJ
104.6 Arlon RMS Régie sa/Must FM Luxembourg
105.3 Arlon Atelier Arlon 105.3 Arlon Conektevents asbl/Conekt FM
105.7 Aubange Radio Lorraine 105.7 Aubange RMS Régie sa/Must FM Luxembourg
106.0 Habay-la-Neuve Radio H 106.0 Habay-la-neuve RMS Régie sa/Must FM Luxembourg
106.1 Messancy Inadi sa/Bel RTL

CH 2033-2034
104 TRENTE ANS DE RADIO EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (1978-2008)

107.0 Arlon Gaume chérie asbl/Radio Gaume Chérie


Radio Contact Arlon Sud
107.5 Arlon 107.5 Arlon FM Développement scrl/Fun Radio
Luxembourg
Virton 100.1 Virton Gaume Chérie
104.8 Virton FM Arlon RAS JCEFA 104.8 Virton Inadi sa/Bel RTL
Foyer culturel Moyenne
105.0+ Izel 105.0 Izel Radio Sud asbl/Radio Sud *
Semois
105.1 Virton Radio Gaume
107.9 Virton Nostalgie sa/Nostalgie
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Derniers numéros parus
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2030 Les pôles de compétitivité wallons
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2026-2027 La réforme du Fonds des communes en Région wallonne
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Verhofstadt III, Leterme et Van Rompuy
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2022-2023 La préparation des élections régionales, communautaires et
européennes du 7 juin 2009
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transnationaux pour les élections du 7 juin 2009
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2019 L’accord interprofessionnel du 22 décembre 2008
Michel Capron
2018 Les intérêts notionnels : une réforme fondamentale et controversée
Christian Valenduc

CENTRE DE RECHERCHE ET D’INFORMATION


SOCIO-POLITIQUES
Fondateur : Jules Gérard-Libois
Président : Xavier Mabille

Équipe de recherche :
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Étienne Arcq, Pierre Blaise (secrétaire général), Marie Challe, Vincent de Coorebyter
(directeur général), Jean Faniel, Caroline Sägesser, Anne Vincent (coordinatrice du
secteur Économie), Marcus Wunderle
Conseil d’administration :
Louise-Marie Bataille, Jacques Brassinne de La Buissière (vice-président), Francis
Delpérée, Hugues Dumont, José Gotovitch, Nadine Gouzée, Serge Govaert, Laura
Iker, Patrick Lefèvre, Xavier Mabille (président), Roland Michel (administrateur
gérant), Michel Molitor, Pierre Reman, Robert Tollet (vice-président), Els Witte,
Paul Wynants
LA LOTERIE NATIONALE EST AUSSI LÀ OÙ VOUS NE
L’ATTENDEZ PAS !
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« En observant les choses de plus près, vous remarquerez que la Loterie
Nationale joue un rôle actif dans la société. Chaque année, des centaines de
projets humanitaires, sociaux, culturels, scientifiques et sportifs sont soutenus et
encouragés. Pour donner une chance à tous. Voilà pourquoi la Loterie Nationale
est présente partout, même là où vous ne l’attendez pas. »

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