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Sylvain Delouvée
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 15/09/2022 sur www.cairn.info par Badr Karkbi (IP: 196.112.219.177)
ISBN 9782130650904
DOI 10.3917/dio.249.0088
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-diogene-2015-1-page-88.htm
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par
SYLVAIN DELOUVÉE
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l’on transmet ? Tout un chacun connaît bon nombre de rumeurs,
ragots, légendes, histoires, conspirations ou fables. Les occasions
ne manqueront pas pour les colporter, les diffuser, les transmettre,
les évoquer : une discussion entre amis, un repas de famille, un
échange entre collègues, le commentaire d’une émission télévisée,
un message sur les réseaux sociaux numériques… Est-ce pour au-
tant que l’on adhère, de manière identique, à chacune de ces
« croyances » ? Diffuser et transmettre correspond-il à une caution
ou à une adhésion sans réserve ? Existerait-il des niveaux d’adhé-
sion vus comme des niveaux d’engagement ou de crédulité ?
L’illusion médiatique
À en croire la presse, nous serions confrontés à une vague ou à
une explosion de théories du complot et de croyances conspiration-
nistes. Quel mensuel n’a pas encore réalisé un dossier sur ces fa-
meux complots et ses réseaux ? Quel quotidien n’aura pas pris pré-
texte d’un sondage récent pour évoquer les conspirationnistes ?
Remarquons que la croyance en l’existence d’un complot suite, par
exemple, aux attentats de Charlie Hebdo et de la Porte de Vincen-
nes semblerait plus développée chez les jeunes, les ouvriers et les
sympathisants du Front National selon un sondage de CSA pour
Atlantico (janvier 2015 ; voir également un sondage d’Opinion Way
pour l’UEJF de février 2015 aux résultats similaires).
A priori, nous serions confrontés à une vague d’irrationalité.
Mais ce qui peut sembler irrationnel et illogique dans un cadre de
réflexions fortement marqué par le rationalisme cartésien et la
démonstration mathématique enseignée à l’école trouve peut-être
une « rationalité » et une logique propre dans un autre cadre (Ka-
lampalikis et Haas 2008, Delouvée 2011). En effet, si les individus
Diogène n° 249-250, janvier-juin 2015.
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encore au niveau d’éducation concluent toutes à l’absence de lien
entre ces facteurs et l’adhésion à des croyances conspirationnistes.
Si la croyance au paranormal ou le faible sentiment d’efficacité
personnelle peuvent jouer un rôle, il n’est que très limité. Raposo,
Pantazi et Klein (2015 : 155) reprennent parfaitement le chemine-
ment de cette interrogation sur l’adhésion :
S’éloignant d’une vision des théories du complot comme un symp-
tôme d’une paranoïa sociale généralisée […] et les envisageant plutôt
comme résultant de mécanismes cognitifs normaux […], nous avançons
que, vu leur popularité croissante, il est important de mieux comprendre
comment les gens y adhèrent.
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importantes se produisent dans le monde dont le grand public n’est
pas informé » ou « Je pense que des événements qui, en apparence,
ne semblent pas avoir de lien sont souvent le résultat d’activités
secrètes ». Plus récemment, il a même été proposé par Lantian,
Muller et Nurra (2016) une échelle en un seul item : « Je pense que
la version officielle des évènements donnée par les autorités mas-
que très souvent la vérité ». La consigne de présentation de
l’échelle semble jouer ici un rôle très important de cadrage.
L’objectif de cet article n’est pas de traiter du conspirationnisme
ou du complotisme en tant quel tel ni de la question de la mesure
réelle de l’adhésion aux croyances conspirationnistes. Sachant de
façon avérée que celles et ceux qui adhérent à ce type de théories
seront plus enclins que celles et ceux n’y adhérant pas à investir du
temps, de l’argent et de l’énergie pour diffuser, justifier et faire du
prosélytisme d’une certaine manière (Bronner 2003, 2006), il
s’agira de déplacer le débat et d’interroger les rôles respectifs de la
connaissance, de l’adhésion et de la transmission dans les croyan-
ces collectives. Il s’agit donc de s’intéresser à celles et ceux qui dif-
fusent et transmettent ces fameuses théories du complot. Il existe
une différence entre les créateurs d’une théorie et celles et ceux qui
vont la diffuser. Notre propos portera sur les seconds.
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de notre environnement (voir la théorie des représentations socia-
les), nous donnent également une impression de contrôle simplifié
sur l’environnement (Newheiser, Farias et Tausch 2011), une im-
pression de maîtrise de celui-ci (Imhoff et Bruder 2014) qui pour-
tant est fallacieuse ! On pourrait également faire référence, à ce
propos, aux théories de l’attribution causale et la liste n’est, évi-
demment, pas exhaustive. Finalement, plus que de savoir pourquoi
on croit aux théories du complot, peut-être serait-il plus judicieux
de s’interroger sur notre croyance réelle dans ces théories ? Avant
de savoir « pourquoi on y croit », peut-être faut-il se demander « si
on y croit » ?
Durkheim (1912) et Veyne (1983) nous proposent deux analyses
sur des croyances particulières nous permettant d’argumenter le
fait que l’on puisse diffuser et transmettre une croyance sans y
croire forcément et réellement.
Les enfants, dès leur plus jeune âge, se mettent à parler et à
jouer avec leur doudou comme s’il était vivant. Croient-ils que, à la
manière de Pinocchio, une forme inanimée peut prendre vie et leur
répondre ? Espèrent-ils cette réponse ? À les voir jouer et discuter
avec leur doudou, cela ne fait aucun doute. Durkheim (1912) expli-
que, qu’en réalité, l’enfant ne croit pas que son doudou est vivant.
Si le doudou lui donne un coup de pied, il en sera le premier sur-
pris ! Il sait parfaitement que son doudou n’est pas vivant mais,
quand il joue avec, momentanément, il considère qu’il existe et
prend vie. Toutefois il ne le croit pas réellement :
C’est une raison analogue qui explique sa tendance à traiter ses
jouets comme s’ils étaient des êtres vivants. […] Pour pouvoir jouer
consciencieusement avec son polichinelle, il imagine donc d’y voir une
personne vivante. L’illusion lui est, d’ailleurs, d’autant plus facile que
chez lui, l’imagination est souveraine maîtresse ; il ne pense guère que
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par images et on sait combien les images sont choses souples qui se
plient docilement à toutes les exigences du désir. Mais il est si peu du-
pe de sa propre fiction qu’il serait le premier étonné si, tout à coup, elle
devenait une réalité et si son pantin le mordait (Durkheim, 1912 : 94).
Dans un essai sur l’imagination constituante, Les Grecs ont-ils
cru à leurs mythes ?, Veyne (1983) s’interroge sur le statut de la
croyance et de la vérité. À la manière des Grecs anciens, on peut
croire en des choses contradictoires à partir du moment où l’on re-
connaît la pluralité des programmes de vérité. Dès lors, le mythe
doit être envisagé comme discours. La croyance en un mythe se si-
tue en dehors de l’alternative du vrai et du faux. La question de la
véracité ne se pose pas. Les mythes grecs sont des histoires comme
celles que l’on raconte aux enfants et dont on acceptera, momenta-
nément, le déroulé et les personnages. L’histoire captivante joue un
grand rôle, c’est une histoire qui explique des événements.
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Croit-on toujours dans nos croyances ?
Evans-Pritchard, dans Sorcellerie, oracles et magie chez les
Azandé (1937), montre que les croyances magiques des Azandé
sont éminemment cohérentes et reliées les unes aux autres par des
liens logiques. L’irrationalité apparente vient du fait que
l’explication pragmatique (le comment) et l’explication mystique (le
pourquoi) ne sont pas contradictoires et n’entraînent pas de conflit
d’interprétation chez les Azandé : « Un Zandé1 ne voit pas un sor-
cier foncer sur un homme, mais un éléphant. Il ne voit pas un sor-
cier faire tomber un grenier, mais des termites qui érodent les
montants. Il ne voit pas une flamme psychique mettant le feu au
chaume, mais une poignée d’herbe ordinaire que l’on a allumée.
Comment les événements arrivent, il en a une perception aussi
claire que la nôtre » (Evans-Pritchard 1972 : 105-106).
Nous sommes confrontés là à un exemple de logique sociale pro-
pre à certaines croyances. Pour appréhender au mieux cette logi-
que sociale nous devons faire appel au concept de pensée sociale.
Celle-ci désigne une pensée dite naturelle prenant pour objet un
phénomène social et, dans le même temps, une pensée se consti-
tuant à travers des facteurs sociaux (Rouquette 1973 et 2009). Cet-
te pensée sociale est celle de la vie quotidienne, celle que l’on en-
tend au café, que l’on peut lire sur les réseaux sociaux ou dans la
presse, des discussions qui semblent anodines… Ce ne sont pas des
pensées scientifiques ou rationnelles mais des pensées qui suivent
leur propre logique, cette logique due à l’insertion sociale des indi-
vidus qui les expriment.
1. Evans-Pritchard indique que l'on écrit des Azandé (avec ou sans accent)
et un Zandé (avec ou sans accent aussi).
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¥ le rituel : les règles d’action et de communication.
Les croyances sociales associent ces trois éléments : la connais-
sance (états d’opinion liée à la doxa), l’adhésion (formes d’adhésion
liée à la foi) et la transmission (règles d’action et de communication
liée au rituel). Quel lien existe-t-il entre ces trois éléments ? Il
semblerait qu’il puisse y avoir connaissance et transmission sans
adhésion, mais aussi connaissance et adhésion sans transmis-
sion… Il n’y aurait donc pas forcément de lien entre ces trois élé-
ments. Dans le cas des rumeurs et des théories du complot, peut-il
y avoir connaissance et transmission sans adhésion ?
Illustrations empiriques
Les rumeurs sont le lieu privilégié de l’expression de la pensée
sociale, puisqu’elles sont le fruit d’une élaboration collective. Elles
mettent également en scène des acteurs et situations de la vie quo-
tidienne réelle et, enfin, elles expriment de manière symbolique les
peurs et espoirs qui animent les groupes sociaux, et qui ne peuvent
être formulés dans un langage intellectuel et abstrait. Dès 1945,
les frères Allport (Gordon Willard et Floyd Henry) seront les pre-
miers à tester expérimentalement les processus des rumeurs (All-
port et Postman 1945). Avec Lepkin, Floyd Henry Allport montrera
que plus une rumeur (de guerre) est crue, plus elle est transmise
(Allport et Lepkin 1943). Mais d’autres auteurs ont également
montré que l’on peut transmettre une rumeur sans nécessairement
y adhérer mais simplement parce qu’elle est nouvelle, qu’elle per-
met de convaincre le locuteur, d’apaiser des tensions, d’être au cen-
tre de l’attention, etc. Ce n’est pas parce que l’on adhère que l’on va
diffuser et inversement.
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bles), etc. Elles sont présentées comme des « rumeurs » ou comme
des « affirmations » (étiquetage variable).
L’étude a été réalisée grâce à un questionnaire en ligne qui
comportait 7 étapes : connaissance des rumeurs ; croyance / adhé-
sion envers ces rumeurs ; tâche dite de distraction ; tâche de rappel
(les participants devaient rappeler en les énonçant le maximum de
rumeurs) ; qualification des rumeurs pour une discussion (ex. :
sont-elles de bons sujets de conversation ?) ; variables signaléti-
ques (âge, sexe, connaissance de sites tels que Hoaxbuster, etc.).
Les résultats montrent que les participants (n = 287 ; étudiants
de niveau Licence, âge moyen 20,7 ans, écart-type = 1,08) connais-
sent plus d’items qu’ils n’y adhèrent : ils en connaissent, en
moyenne, 7,8/12 mais ils ne déclarent adhérer qu’à 1,3/12. Il y a
donc une forte différence entre connaissance et adhésion aux ru-
meurs : les individus peuvent connaître une rumeur, mais n’y ad-
hèrent pas nécessairement pour autant. Par ailleurs, il n’y a pas
d’effet significatif de l’étiquetage sur la connaissance, ni sur le rap-
pel (que l’item soit catégorisé comme « rumeur » ou comme
« affirmation » n’entraîne aucune différence dans le nombre connu
ou rappelé). Il y a en revanche un effet significatif de l’étiquetage
sur l’adhésion : les participants adhèrent plus aux affirmations
qu’aux rumeurs. Il y a un effet significatif de la connaissance du
site sur celle des rumeurs : les participants connaissant le site
connaissent davantage les rumeurs, ce qui peut sembler tout à fait
logique. Il y a également un effet significatif de la connaissance du
site Hoaxbuster sur l’adhésion : les participants connaissant le site
adhèrent moins aux rumeurs.
Enfin, une majorité de participants rappelle plus de 6 items. Or,
ici, certains items sont complexes (longues phrases) et la majorité
d’entre eux est peu connue. Le rappel moyen attendu étant infé-
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plot en tant que telle : « La mort de la princesse Diana n’était pas
un accident, mais plutôt un assassinat organisé par des membres
de la famille royale britannique qui ne l’aimait pas ». Les partici-
pants devaient ensuite répondre aux mêmes questions que celles
de l’étude 1.
Si les résultats sont moins nets que pour les rumeurs, ils sont
néanmoins encourageants et laissent à penser que la transmission
et l’adhésion ne jouent pas le même rôle. Les participants connais-
sent plus d’items qu’ils n’y adhèrent : ils en connaissent, en
moyenne, 8,7/10 mais ils ne déclarent adhérer qu’à 3,1/10. Ce ré-
sultat n’a rien d’étonnant car la plupart des conspirations présen-
tées étaient très classiques (l’item le moins connu portait sur le rô-
le du « groupe Bilderberg »). Il n’y a pas d’effet significatif de
l’étiquetage (théorie du complot vs affirmation) sur la connaissan-
ce, ni sur le rappel. Autrement dit, nos participants ne déclarent
pas connaître plus de théories du complot que d’affirmations pré-
sentées comme telle et ne rappellent pas plus l’une que l’autre. En-
fin, nous pouvons tout de même noter un effet tendanciel de
l’étiquetage sur l’adhésion : les participants adhèrent plus aux af-
firmations qu’aux théories du complot. Plus que le contenu, dans ce
cas, ce serait l’étiquetage ou l’appellation qui jouerait un rôle.
Conclusion
Ces deux études illustrent le fait que les rumeurs et les théories
du complot peuvent être connues et transmises sans que l’on adhè-
re forcément à leur contenu. Ni rationnelles, ni logiques, les ru-
meurs ou les théories du complot comme formes de manifestation
de la pensée sociale dépendent de logiques propres et de l’insertion
sociale des individus.
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les travaux de Baumeister, Zhang et Vohs 2004 interrogeant des
étudiants sur leur connaissance de rumeurs mais, surtout, sur le
réseau constitué des individus leur ayant parlé de la rumeur en
question et des individus à qui ils l’ont également transmise). Dès
lors, l’individu refusant de transmettre certaines croyances ren-
voyant à des théories du complot ou à des rumeurs pourrait même
se voir stigmatisé ou exclu de son groupe d’appartenance.
Sylvain DELOUVÉE.
(Université Rennes 2.)
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