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Citations 2022-2023
Citation n°1:
Simone de Beauvoir
Citation n°2:
Hubert Reeves
Citation n°3:
Voltaire
1)Lis plusieurs fois la citation, et reformule-la avec tes propres mots: qu'as-tu compris?
2)Quels sont les mots-clés de cette citation? Trouve au moins deux synonymes pour chaque mot-clé.
4) Dans le tableau suivant, si la citation s'y prête, trouve des arguments qui appuient la thèse de
l'auteur.e ( "pour") ou qui la réfutent ("contre").
Arguments + Arguments -
5)Mène à présent une recherche sur l'auteur.e de cette citation:Qui est-ce? Quel est son
siècle, les moments marquants de sa vie, ses oeuvres?
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Laura Génin
Graine
Total: /20
Invitation au concours d'éloquence
" graine d'éloquence"
Organisé par Laura Génin, professeure de lettres modernes au collège Henry Dunant à Aumale
Les candidat.e.s clameront leur discours, de manière éloquente à l'aide d'un micro, devant le public et
le jury.
Ils auront le droit de conserver leur trace écrite. Le discours ne doit pas excéder 5 minutes.
Le public sera composé des autres candidat.e.s des collèges participant au concours d'éloquence.
A l'issue de cette deuxième phase, un pot de l'amitié sera proposé afin de clore chaleureusement cet
après-midi riche en émotions!
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L'éloquence
Qu'est-ce que c'est ?
Le célèbre philosophe grecque Aristote nous enseigne que pour conquérir la confiance de son public,
il faut user de son autorité, de son expérience et de clarté dans le propos. Il faut également éveiller
les sentiments pour enflammer les émotions : colère, pitié, peur, empathie, joie mais également user
d’argumentation et de contre argumentation.
Cicéron, homme d'état avocat et orateur romain dirait : « delectare, docere, movere »: plaire,
instruire, émouvoir .
Durant l'antiquité:
A Athènes, puis à Rome, l'éloquence est un art et une nécéssité dans la vie sociale et politique.
la rhétorique est l'art de persuader par la parole.
Des spécialistes, les rhéteurs, ont ouvert des écoles pour former des orateurs, d'abord en Grèce, en
asie mineure puis à Rome.
Selon Cicéron, les parties de la technique oratoire viennent des trois tâches de l'orateur: quoi dire,
dans quel ordre, de quelle façon. (Source : "De oratore", ouvrage théorique codifiant l’art du discours)
Le savais-tu?
En terminale, les lycéens passent l'épreuve du " grand oral" notée sur 100 coeff 10, 15
mn.
Le jour de l’épreuve, la démarche consiste à remettre au jury, sur une feuille signée par ses
professeurs de spécialité, l’énoncé des deux questions. Le jury en choisit une. Le candidat
dispose de 20 minutes pour préparer sa présentation. Cette épreuve fait partie des 5
épreuves finales du bac.
Le Grand oral vous forme à prendre la parole en public de façon claire et convaincante.
Cette épreuve permet aussi d’utiliser vos connaissances (celles qui sont liées à vos
spécialités) pour créer une argumentation et montrer en quoi elles sont essentielles pour
votre projet de poursuite d'études et même votre projet professionnel.
( sources: education.gouv)
Les moyens dont dispose l’orateur:
1) L’exordium (exorde) : c’est l’introduction, l’ouverture du discours. Elle doit capter l’attention de
l’auditoire (captatio benevolentiae) et le rendre bien intentionné à l’égard de l’orateur.
2) La narratio (narration) : l’orateur expose les faits qui concernent le sujet, avec clarté, brièveté et
crédibilité.
3) La confirmatio (confirmation) : c’est l’ensemble des preuves (défense de la position, des
arguments et leur amplification).
4) La refutatio (réfutation) : elle détruit les arguments adverses.
5) La peroratio (péroraison) : c’est la conclusion du discours. Pour frapper les esprits, elle sera
émouvante et suscitera des sentiments tels que gravité, pitié, passion, indignation…).
L’ordre très codifié de ces cinq parties rappelle celui que nous utilisons encore aujourd’hui dans
l’exercice de la dissertation dite « à plan dialectique » (thèse, antithèse, synthèse).
Les cinq étapes de travail de l'orateur
1) Inventio (« invention ») : l’orateur recherche d’abord toutes les idées et moyens de persuasion
possibles (arguments, preuves, techniques de persuasion, logique…). Il sélectionne les plus efficaces en
fonction de son sujet et du contexte. Il doit se montrer inventif, mais aussi avoir une solide culture
générale, dans laquelle puiser ses arguments !
2) Dispositio (« disposition ») : c’est l’art d’organiser son discours, selon l’ordre le plus convaincant.
3) Elocutio (« élocution ») : c’est la rédaction proprement dite du discours, avec tous ses ornements
possibles (choix des figures de style, du vocabulaire ou du niveau de langue, disposition des mots dans
la phrase, effets de rythme …). Cela s’approche de ce que nous appelons aujourd’hui le « style ».
4) Actio (« action ») : c’est l’énonciation du discours, son interprétation. Cicéron l’appelait l’ «
éloquence du corps » (Orator, 55) : elle concerne la prononciation, les effets de voix, mimiques, regards,
techniques gestuelles…Pour Cicéron, les meilleurs orateurs adoptent une posture digne : ils ne
gesticulent pas dans tous les sens mais saven2t retenir et maîtriser leur énergie, ce qui rend leurs gestes
d’autant plus efficaces.
5) Memoria (« mémoire ») : le discours doit être appris par cœur, quitte à donner l’impression d’être
improvisé !
( sources: eduscol.gouv)
Graine d'éloquence
@ Une prof au pays du flexible
Martin Luther King
S'entraîner à lire un discours de façon éloquente
Martin Luther King fut assassiné le 4 avril 1968 à Memphis. Ce jour-là, le
leader du combat non-violent pour les droits des noirs aux Etats-Unis, se trouve
à Memphis pour soutenir une grève des éboueurs noirs de la ville. Voici un extrait
de son célèbre discours "I have a dream" prononcé le 28 août 1963 et entendu
par plus de 250 000 personnes.
Je rêve qu’un jour, même en Alabama, avec ses abominables racistes, avec son
gouverneur à la bouche pleine des mots “ opposition ” et “ annulation ” des lois
fédérales, que là même en Alabama, un jour les petits garçons noirs et les petites filles
blanches pourront se donner la main, comme frères et sœurs. Je fais aujourd’hui un rêve !
(...)
Avec cette foi, nous serons capables de travailler ensemble, de prier ensemble, de lutter
ensemble, d’aller en prison ensemble, de défendre la cause de la liberté ensemble, en
sachant qu’un jour, nous serons libres. (...)
Que la cloche de la liberté sonne du haut des merveilleuses collines du New Hampshire !
Que la cloche de la liberté sonne du haut des montagnes grandioses de l’Etat de New-
York !
Que la cloche de la liberté sonne du haut des sommets des Alleghanys de Pennsylvanie !
Que la cloche de la liberté sonne du haut des cimes neigeuses des montagnes rocheuses
du Colorado !
Que la cloche de la liberté sonne depuis les pentes harmonieuses de la Californie !
Mais cela ne suffit pas.
Que la cloche de la liberté sonne du haut du mont Stone de Georgie !
Que la cloche de la liberté sonne du haut du mont Lookout du Tennessee !
Que la cloche de la liberté sonne du haut de chaque colline et de chaque butte du
Mississippi ! Du flanc de chaque montagne, que sonne le cloche de la liberté !"
Victor Hugo
« Détruire la misère » (9 juillet 1849)
"Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce
monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment
qu'on peut détruire la misère.
Remarquez-le bien, messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis
détruire. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille
matière, tant que le possible n'est pas fait, le devoir n'est pas rempli.
La misère, messieurs, j'aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir jusqu'où elle est,
la misère ? Voulez-vous savoir jusqu'où elle peut aller, jusqu'où elle va, je ne dis pas en
Irlande, je ne dis pas au Moyen Âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous
vivons ? Voulez-vous des faits ?
Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l'émeute soulevait naguère si
aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières,
vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n'ayant pour lits, n'ayant pour
couvertures, j'ai presque dit pour vêtement, que des monceaux infects de chiffons en
fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où
des créatures s'enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l'hiver.
Voilà un fait. En voulez-vous d'autres ? Ces jours-ci, un homme, mon Dieu, un malheureux
homme de lettres, car la misère n'épargne pas plus les professions libérales que les
professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et
l'on a constaté, après sa mort, qu'il n'avait pas mangé depuis six jours.
Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ?
Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre
enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des
charniers de Montfaucon !
Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la
société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa
volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays
civilisé, engagent la conscience de la société tout entière ; que je m'en sens, moi qui parle,
complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l'homme,
que ce sont des crimes envers Dieu !
Vous n'avez rien fait, j'insiste sur ce point, tant que l'ordre matériel raffermi n'a point pour
base l'ordre moral consolidé !"
"M. le garde des sceaux. Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, j'ai l'honneur, au
nom du Gouvernement de la République, de demander à l'Assemblée nationale l'abolition de la peine
de mort en France.
(...)Raymond Forni a eu raison de souligner qu'une longue marche s'achève aujourd'hui. Près de deux
siècles se sont écoulés depuis que dans la première assemblée parlementaire qu'ait connue la France,
Le Pelletier de Saint-Fargeau demandait l'abolition de la peine capitale. C’était en 1791.
Je regarde la marche de la France.
La France est grande, non seulement par sa puissance, mais au-delà de sa puissance, par l'éclat des
idées, des causes, de la générosité qui l'ont emporté aux moments privilégiés de son histoire.
La France est grande parce qu'elle a été la première en Europe à abolir la torture malgré les esprits
précautionneux qui, dans le pays, s'exclamaient à l'époque que, sans la torture, la justice française
serait désarmée, que sans la torture, les bons sujets seraient livrés aux scélérats.
La France a été parmi les premiers pays du monde à abolir l'esclavage, ce crime qui déshonore encore
l'humanité.
Il se trouve que la France aura été, en dépit de tant d'efforts courageux, l'un des derniers pays,
presque le dernier – et je baisse la voix pour le dire – en Europe occidentale dont elle a été si souvent
le foyer et le pôle, à abolir la peine de mort.
Pourquoi ce retard ? Voilà la première question qui se pose à nous.
Ce n'est pas la faute du génie national. C'est de France, c'est de cette enceinte, souvent, que se sont
levées les plus grandes voix, celles qui ont résonné le plus haut et le plus loin dans la conscience
humaine, celles qui ont soutenu, avec le plus d'éloquence, la cause de l'abolition. Vous avez, fort
justement, monsieur Forni, rappelé Hugo, j'y ajouterai, parmi les écrivains, Camus. Comment, dans
cette enceinte, ne pas penser aussi à Gambetta, à Clemenceau et surtout au grand Jaurès ? Tous se
sont levés. Tous ont soutenu la cause de l'abolition. Alors pourquoi le silence a-t-il persisté et pourquoi
n'avons-nous pu aboli?
Je ne pense pas non plus que ce soit à cause du tempérament national. Les Français ne sont certes
pas plus répressifs, moins humains que les autres peuples. Je le sais par expérience.
Juges et jurés français savent être aussi généreux que les autres. La réponse n'est donc pas là. Il faut
la chercher ailleurs.
(...)
Examinez simplement ce qui est la vérité. Regardez-la.
J'ai rappelé 1791, la première Constituante, la grande Constituante. Certes, elle n'a pas aboli, mais elle
a posé la question, audace prodigieuse en Europe à cette époque. Elle a réduit le champ de la peine
de mort, plus que partout ailleurs en Europe.
La première assemblée républicaine que la France ait connue la grande Convention, le 4 brumaire an
IV de la République, a proclamé que la peine de mort était abolie en France à dater de l'instant où la
paix générale serait rétablie.
La paix fut rétablie mais avec elle Bonaparte arriva. Et la peine de mort s'inscrivit dans le Code pénal
qui est encore le nôtre, plus pour longtemps, il est vrai.
Attendre, après deux cents ans !
Attendre, comme si la peine de mort ou la guillotine était un fruit qu'on devrait
laisser mûrir avant de le cueillir !
Attendre ? Nous savons bien en vérité que la cause était la crainte de l'opinion
publique. D'ailleurs, certains vous diront, mesdames, messieurs les députés, qu'en
votant l'abolition vous méconnaîtriez les règles de la démocratie parce que vous
ignoreriez l'opinion publique. Il n'en est rien.
Nul plus que vous, à l'instant du vote sur l'abolition, ne respectera la loi
fondamentale de la démocratie. (...)
Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue.
Demain, grâce à vous, il n’y aura plus, pour notre honte commune, d’exécutions
furtives, à l’aube, sous le dais noir, dans les prisons françaises. Demain, les pages
sanglantes de notre justice seront tournées.
À cet instant plus qu'à aucun autre, j'ai le sentiment d'assumer mon ministère, au
sens ancien, au sens noble, le plus noble qui soit, c'est-à-dire au sens de «
service ». Demain, vous voterez l'abolition de la peine de mort. Législateur
français, de tout mon cœur, je vous en remercie."
Activités:
-Battle d'arguments
-Mon jeu d'impro. ( sur le blog)
-La boîte "éloquence" de Bertrand Périer, éditions Marabout.
-Jeux théâtraux
Films:
2-Les outils rhétoriques: Surligne les outils utilisés par l'orateur afin de persuader son auditoire.
En jaune: les répétitions ou anaphores.
En rose: les hyperboles ( s'il y a )
En bleu: les apostrophes
En vert : les questions rhétoriques ( fausses questions)
En orange: la ponctuation expressive.
3-Une fois que tu as compris le texte et repérer quelques outils oratoires, tu vas t'entraîner à lire le
discours.
Avant cela: assure-toi d'avoir surligné la ponctuation expressive.
Dessine un petit pont comme ceci pour marquer les liaisons.
Exemple : les amis.
Une fois ce travail effectué, lis le texte à voix haute en respectant la ponctuation, et en prenant bien
le temps de respirer.
Essaie de regarder le plus possible ton public et de mettre le ton.
Graine d'éloquence
@Une prof au pays du flexible