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Artefact

Techniques, histoire et sciences humaines


17 | 2022
Le renouveau de l’histoire des instruments
scientifiques

La première description des collections du


Conservatoire des arts et métiers, par Johann
Friedrich Benzenberg (1804)
Texte intégral bilingue présenté et annoté

Patrice Bret

Édition électronique
URL : https://journals.openedition.org/artefact/13500
DOI : 10.4000/artefact.13500
ISSN : 2606-9245

Éditeur :
Association Artefact. Techniques histoire et sciences humaines, Presses universitaires de Strasbourg

Édition imprimée
Date de publication : 25 novembre 2022
Pagination : 381-410
ISBN : 979-10-344-0138-3
ISSN : 2273-0753

Référence électronique
Patrice Bret, « La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers, par
Johann Friedrich Benzenberg (1804) », Artefact [En ligne], 17 | 2022, mis en ligne le 25 novembre 2022,
consulté le 27 novembre 2022. URL : http://journals.openedition.org/artefact/13500 ; DOI : https://
doi.org/10.4000/artefact.13500

Creative Commons - Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International
- CC BY-NC-ND 4.0
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
La première description des
collections du Conservatoire
des arts et métiers, par Johann
Friedrich Benzenberg (1804)
Texte intégral bilingue présenté et annoté
Patrice Bret

Résumé 381
Le jeune savant rhénan Johann Friedrich Benzenberg a laissé de sa visite du
Conservatoire des arts et métiers, à l’ été 1804, la plus ancienne description détail-
lée des collections de machines et modèles installées quatre ans plus tôt dans
l’abbaye Saint-Martin-des-Champs. Inédite en français et donnée ici en édition
bilingue, cette description précède de dix ans celle de John Scott en anglais et de
quatorze le premier catalogue des collections en 1818. Outre les comparaisons
possibles avec ces ouvrages postérieurs, elle apporte un témoignage précieux
sur le rôle des gardiens et des précisions sur l’installation de l’ école de filature
et la préparation matérielle des expériences aérostatiques de Jean-Baptiste Biot
et Joseph Louis Gay-Lussac. Dans un style très personnel, elle témoigne aussi des
centres d’intérêt, attendus ou plus étonnants, de la part d’ un jeune étranger au
courant des inventions les plus récentes.

Mots-clés
Johann Friedrich Benzenberg, Conservatoire des arts et métiers, collection
technique, invention, ascension aérostatique, Jean-Baptiste Biot, Joseph Louis
Gay-Lussac, François Barreau

” Patrice Bret, « La première description des collections du Conservatoire des arts


et métiers, par Johann Friedrich Benzenberg (1804) », Artefact, no 17, 2022, p. 381-410.
Patrice Bret

D
ans son livre sur Le Conservatoire des arts et métiers des origines à
la fin de la Restauration (1794-1830)1, Alain Mercier donne, sous
le titre « Un artiste anglais en 1814 », la traduction de la visite de
l’établissement par le journaliste écossais John Scott (1783-1821)2, publiée
trois ans avant le premier catalogue des collections, paru en 1818 sous la
signature du directeur Gérard Joseph Christian3. Nous proposons ici la pre-
mière description détaillée des collections du Conservatoire en juillet-août
1804, soit dix ans plus tôt et cinq ans seulement après leur installation à
l’abbaye Saint-Martin-aux-Champs. Passée inaperçue en France, car publiée
en allemand et, semble-t-il, ni rééditée ni traduite depuis, elle est due au
jeune Johann Friedrich Benzenberg (1777-1846), un ancien élève de Georg
Christoph Lichtenberg à Göttingen, devenu professeur d’histoire naturelle
au lycée de Düsseldorf4. À en croire le compte rendu de Gilles Boucher de la
Richarderie dans sa Bibliothèque universelle des voyages, les deux volumes du
récit de voyage épistolaire de Benzenberg ne mériteraient guère d’attention :
M. Benzenberg étoit très-avantageusement connu par son ouvrage :

382
“ Experiences sur les loix de la chûte des corps et la rotation de la terre5.
Les Lettres que j’annonce ici ne peuvent ajouter à sa réputation,
que par plusieurs observations géologiques et minéralogiques
qui se trouvent dans le premier volume, et par quelques réflexions
judicieuses qu’il a répandues dans tous les deux ; car du reste,
ses observations sur Paris et ses habitans ne présentent rien
de neuf ni d’intéressant6.

1. Mercier, 2018.
2. « An original description of the Conservatoire des arts et métiers », Scott, 1815, p. 303-319.
Traduction française dans Mercier, 2018, p. 363-371. Scott était l’éditeur de l’hebdomadaire politique
et littéraire The Champion.
3. Christian, 1818. On sait le rôle tenu dans la préparation de ce catalogue par Claude Pierre Molard
puis, en 1816-1817, par son frère cadet François Emmanuel. Sur le catalogue, voir Corcy, Hilaire-
Pérez, 2018, inédit.
4. Benzenberg, à la fois géomètre, astronome et physicien, est surtout connu comme économiste et
publiciste libéral dans la Rhénanie prussienne après le congrès de Vienne. Voir Gollwitzer, 1955,
p. 60 ; Heyderhoff, 1909, 1927 ; Baum, 2008.
5. Benzenberg, 1804.
6. Boucher de la Richarderie, 1808, p. 163.
La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

383

Fig. 1. – Johann Friedrich Benzenberg, Briefe Geschrieben


auf einer Reise nach Paris im Jahr 1804
Dortmund, Mallinkrodt, 1806. Page de titre du second volume,
contenant la visite du Conservatoire des arts et métiers (1806).

Ce jugement est sévère, car la vingt-deuxième lettre du second volume


de Bezenberg (Fig. 1)7 donne pour la première fois, avec un rare souci
topographique et un ton très personnel, une description des collections
qui tranche avec les récits antérieurs de visites du Conservatoire des arts
et métiers. Ces textes plus anciens proposent moins un compte rendu de
visite des lieux et des collections qu’ un mélange d’histoire de la fondation
7. Benzenberg, 1805-1806, t. 2, p. 306-318. Cette vingt-deuxième lettre ne porte pas de date, mais
la précédente est datée du 30 juillet 1804 et la suivante du 2 août 1804.
Patrice Bret

et de considérations générales sur l’établissement qui emprunte au dis-


cours prononcé par Henri Grégoire au Conseil des Cinq-Cents, le 15 mai
17988, au sujet de l’ installation définitive du Conservatoire, ou à l’Essai
sur l’ histoire générale des sciences pendant la Révolution française de Jean-
Baptiste Biot publié en 18039 – agrémentés de la mention de quelques
machines et inventions10. Seule la visite du pape Pie VII sous la conduite
de Nicolas Jacques Conté, Claude Pierre Molard et Joseph de Montgolfier
le 14 février 1805 – six mois après celle de Benzenberg – échappe à cet
écueil. Toutefois, le compte rendu officiel très succinct, publié en 1807,
s’attache principalement aux objets censés avoir retenu l’attention du sou-
verain pontife – ou qui lui avaient été plus particulièrement présentés11.
Sans doute moins exhaustive que la description de Scott rédigée en 1814,
celle de Benzenberg présente l’intérêt premier d’offrir le regard personnel
d’un connaisseur sur les collections d’origine du Conservatoire12, avant leur
enrichissement, sous l’Empire, par une série d’acquisitions d’importantes
collections13 ou inventions – comme celles de Joseph Marie Jacquard ou de
Jean-Charles de Mannoury d’Ectot14 – dont on trouve trace chez Scott et
qui emplissent le catalogue de Christian en 1818. Qu’il s’agisse d’une vraie
384
lettre ou d’une lettre factice, elle offre une description de la collection rédi-
gée par un savant au regard critique et un jeune homme prêt à s’enthousias-
mer pour une émotion esthétique, poétique et intellectuelle. Elle présente
aussi l’intérêt, déjà évoqué, de porter une attention à la topographie de la
collection à l’instar d’un guide.
8. « The Conservatory of Arts and Machines » (lettre 28), Yorke, 1804, p. 28-36 emprunte à Grégoire :
il cite le démonstrateur Leroy, décédé deux ans plus tôt, et le baromètre de Conté, qui n’était pas
encore déposé au Conservatoire…
9. « Paris, March 22, 1802 – Conservatory of Arts and Trades » (lettre 83), Biot, 1803 ; Blagdon,
1803, p. 522-526. Blagdon tire aussi, dans diverses lettres sur les arts mécaniques, ses exemples de
ce petit ouvrage.
10. Outre Blagdon, 1803 ; Yorke, 1804, voir Meyer, 1803, p. 164-165, pour son voyage de 1801-
1802. L’ auteur avait déjà mentionné les dépôts de collections du Conservatoire dans son voyage de
1796 : Meyer, 1797, p. 212-214 ; Holcroft, 1804. Publié seulement au xxe siècle, le récit succinct
de la visite de Van Marum, le 19 septembre 1802, figure dans les quelques pages sur Paris de son
« Voyage en Suisse ». Van Marum, 1970, p. 187-198 (en néerlandais) et p. 363-374 (en anglais).
11. Voyage en France, 1807, p. 161-165. Ce texte apporte néanmoins quelques données complé-
mentaires intéressantes sur la topographie. Pour la comparaison entre les noms d’ inventeurs cités
dans ces textes, voir Bret, 2022.
12. Demeulenaere-Douyère, 2019.
13. Produits de l’exposition de 1806, collections de l’Académie des sciences, de Ferdinand Berthoud
et du cabinet de physique de Charles.
14. Pour ces dernières, voir Christian, 1818, p. 5-7.
La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

En 1804, le parcours du visiteur dans les galeries publiques ne débute pas


par l’église, comme ce fut le cas sous la Restauration si l’on en croit l’ordre
du catalogue de 1818, mais – comme en 1814 – directement par les deux
salles de filature. Le lecteur pénètre avec lui par l’entrée « à gauche dans
la cour de la mairie du sixième arrondissement » et le suit dans son che-
minement à travers les salles, tournant à droite ou à gauche, allant tour à
tour dans « la salle adjacente », « la première salle à droite », « la salle d’en
face », « la troisième salle, la première à droite », gravissant le grand escalier,
examinant les modèles d’architecture « sur le côté gauche de la salle » ou le
moulin à papier « au fond de la salle », etc.
Benzenberg fournit des descriptions assez détaillées dans quelques cas seu-
lement. Dans les « galeries publiques » du rez-de-chaussée, il s’arrête sur la
grande mule-jenny de la première salle de filature, le moulin à vent hori-
zontal originaire de Pologne dans la troisième salle, l’aérostat en répara-
tion dans l’église. Dans les « salles particulières » à l’étage, il s’attache à la
trompe hydraulique de la forge catalane, la fonderie de tuyaux de plomb
(parmi les maquettes de Mme de Genlis15), le pont de bateaux de Rouen
et le bateau à vapeur dans la première salle, ou le tour à guillocher de Jean
385
Tobie Mercklein (Fig. 2) dans la deuxième. Les chefs d’œuvre de François
Barreau qui se trouvent dans la troisième sont longuement décrits à la fin
de la lettre. L’identification des objets est alors assez aisée, comme lorsque
que le visiteur cite les inventeurs, cas très minoritaire. Benzenberg signale
néanmoins quelques autres auteurs, soit particulièrement célèbres comme
Jacques Vaucanson – qu’il cite pour son moulin à organsiner la soie (Fig. 3)
et pour son métier à tisser que Jacquard s’apprêtait à remonter16 – soit épo-
nymes de produits phares, comme les lampes d’Argand et Quinquet ou les
fourneaux à la Rumford. Il signale le calorimètre de Montgolfier, mais pas
son célèbre bélier hydraulique, présenté à Pie VII et souvent cité, auquel il
a déjà consacré dans la lettre précédente une description et un schéma tirés
du Journal des mines17. Il ne nomme pas non plus Nicolas Joseph Cugnot,
15. Maquettes de Mme de Genlis, construites sous la direction de Jacques Constantin Périer, par
François Étienne Calla et Mathieu Laveron pour l’apprentissage des enfants du duc de Chartres, puis
duc d’Orléans, dit Philippe Égalité. Christian, 1818, p. 48-49 ; no 513, inv. 1112 ; no 515, inv. 128 ;
no 516, inv. 126 ; no 517, inv. 131 ; no 518, inv. 130 ; no 519, inv. 122 ; no 520, inv. 123 ; no 521,
inv. 124 ; no 522, inv. 127 ; no 523, inv. 129 ; no 524, inv. 132 ; no 525, inv. 135 ; no 526, inv. 134 ;
no 527, inv. 136. Voir Ferriot, 2002 ; Top modèles, 2020 ; Corcy, Demeulenaere-Douyère, 2022.
16. Musée des Arts et Métiers, inv. 17, 1849. Voir Mercier, 2018, p. 428.
17. Benzenberg, 1805-1806, t. 2, p. 300-305, pl. 11 (voir Fig. 9), d’après la planche 2 gravée par
Maleuvre dans Montgolfier, 1803.
Patrice Bret

mais il mentionne le fardier dans l’église (Fig. 4) et celui utilisé pour ramener
les éléphants du Stathouder de Hollande, ainsi que celui construit pour le
transfert des « chevaux de Marly », dont Agustín de Betancourt avait pris le
dessin pour le cabinet du roi d’Espagne18. Ici encore, il observe avec justesse,
comme pour le tour à guillocher, qu’il n’a sans doute guère servi. Fort au
courant des inventions récentes, il observe même à l’occasion l’absence de
fonctionnement du métier à tisser les rubans métalliques – ce qui en obs-
curcit la compréhension – ou les lacunes de la collection – qui ne comporte
ni la « scie sans fin » de Lucas Chrétien Auguste Albert, brevetée en 1799,
ni le soufflet cylindrique du Bavarois Joseph Baader. Pourtant, s’il est favo-
rable aux innovations techniques, Benzenberg émet aussi ses doutes quant
au succès des machines à polir le verre ou des machines à vapeur pour la
navigation et plus généralement pour le transport.

386

Fig. 2. – Tour à guillocher de Mercklein,


construit pour Louis XVI, 1780
Musée des Arts et Métiers, inventaire no 00114-0001.

18. Christian, 1818, nos 98, 99, 100, p. 8. Voir Rumeu de Armas, 1990, pl. 16.
La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

Fig. 3. – Moulin à organsiner la soie,


de Vaucanson, avant 1783
Musée des Arts et Métiers, inventaire no 00667-0000.

387

Fig. 4. – Fardier de Cugnot, 1771


Fardier exposé dans le chœur de l’ église Saint-Martin-des-Champs, vers 1950.
Musée des Arts et Métiers, inventaire no 00106-0000.
Patrice Bret

Outre cette visite commentée d’un homme de l’art, le récit de Benzenberg


offre la grande originalité de se dérouler au milieu de l’été 1804, alors que
deux opérations importantes sont en cours au Conservatoire. D’une part,
l’école de filature, ou « atelier d’instruction », qui vient d’être créée se met
en place dans la première salle de filature19. Loin d’être une simple école
d’apprentissage, comme elle a parfois été présentée, elle accueillait parmi
ses tout premiers élèves l’économiste Jean-Baptiste Say, futur professeur
au Conservatoire, ou Arnould Humblot et Charles Joubert Despéreux,
respectivement gendre et ami de Conté20. D’autre part, la préparation de
la première ascension aérostatique à but scientifique de Biot et Gay-Lussac
se déroule quelques jours plus tard. Benzenberg observe et décrit avec pré-
cision. Il mentionne aussi le ballon d’essai de baudruche. Les deux bal-
lons ont été rapportés d’Égypte et déposés au Conservatoire par le chef de
bataillon aérostier Amable Nicolas Lhomond21.
Une autre originalité du texte de Benzenberg réside dans la place faite
au personnage du gardien dans la visite. Ce dernier fournit certainement
quelques-unes des indications reprises par l’auteur au sujet de la confection
388 du catalogue des collections ; c’est assurément lui qui accuse la presse à assi-
gnats d’avoir ruiné la France et indique au voyageur l’adresse du tourneur
Rajon dans le faubourg Saint-Antoine. Surtout, à propos de la description
de la forge catalane, l’auteur rapporte la présentation fantaisiste fournie
par le gardien en guise d’explication scientifique du fonctionnement de
la trompe hydraulique, caractéristique de ce système en vogue. Il en pro-
fite pour souligner les limites de l’érudition de façade des gardiens qui

19. Cela expliquerait d’ailleurs la description de Scott en 1814 mentionnant l’emploi antérieur des
machines « avec peu d’ouvriers » (p. 363). Sur l’origine de l’école, voir Mercier, 2018, p. 279-284,
et sur son équipement partiel par l’école d’arts et métiers de Compiègne. Bret, 2022. En vendé-
miaire an 13 (septembre-octobre 1804), le ministre approuve l’emploi de 600 francs « pour faire
des expériences de machines à filer le coton », de 3 107 francs « pour des machines à filer le coton,
par M.M. Bauwens & Farar » et 4 600 francs « pour l’étabt de l’attelier d’instruction pour la filature
de coton, laine &ca ». Arch. nat., F/12/4866, inventaire. Relevé des objets déposés de brumaire an 3
à 1809, nos 413, 414, 419.
20. Chargé de la gestion et de l’inspection des de Douglas à l’île aux Cygnes (1803), Conté avait
été membre du jury du concours sur la construction des machines à carder et à filer le coton (1802)
et s’occupait alors d’un projet de filature avec Humblot et Despéreux, de celui de l’école de filature
au Conservatoire et du programme de la future école d’arts et métiers de Beaupréau, qui devait ini-
tialement être consacrée à l’industrie textile et dont la création venait d’être décidée en mars 1804.
21. Lhomond remit les ballons et le matériel aérostatique de l’expédition à Claude Pierre Molard,
de la part de Conté, le 27 février 1802. Cnam, archives historiques, S 120.
La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

souhaitent impressionner les visiteurs avec un savoir superficiel acquis par


l’habitude. Douze ans plus tard, François Emmanuel Molard et le duc
de La Rochefoucauld s’entendent justement pour mettre fin à cette pra-
tique abusive et « ridicule » qui desservait l’autorité du Conservatoire22.
D’ailleurs, Benzenberg manifeste, in fine, son attente du catalogue en pré-
paration par les « quatre directeurs » du Conservatoire (Conté, Molard,
Montgolfier et Beuvelot) et qui fournira enfin les informations nécessaires
et fiables sur « cette grande collection de machines [qui] sera alors encore
plus intéressante à visiter ».
Les connaissances scientifiques et techniques du jeune professeur allemand
ne l’empêchent pas de s’émerveiller devant la beauté du tour à guillocher
de Mercklein et de consacrer une large partie de sa lettre à la description de
réalisations plus anecdotiques et intrigantes, sans portée utilitaire, mais qui
traduisent l’intelligence mécanique, l’adresse manuelle et le tour de force
de l’artiste. Ainsi, alors que Scott, en 1814, n’accorde qu’une simple men-
tion aux chefs d’œuvre de tournage ornemental de Barreau, ces derniers
retiennent particulièrement l’intérêt de Benzenberg et occupent ici plus
d’un cinquième de la description des collections. Sans doute celui-ci sent-il 389
confusément, comme Gaspard Monge, Jacques Alexandre César Charles et
Jacques Constantin Périer dans leur rapport sur le sujet remis à l’Institut
national, qu’au-delà de la performance du tourneur, la connaissance des
procédés techniques employés pourrait offrir des « applications heureuses
dans la pratique des arts mécaniques23 ».
À l’évidence, sur le plan scientifique, le témoignage de Benzenberg mérite-
rait une investigation plus poussée pour parvenir à une identification plus
complète du contenu des collections, d’autant plus que certaines pièces
peuvent avoir disparu entre son récit et l’établissement du catalogue de
181824. Il apporte néanmoins un utile complément à notre connaissance des

22. Sous la Restauration, Molard jeune s’élève contre cette pratique qui conduit de simples « garçons
de salle » à expliquer le fonctionnement des machines moyennant un pourboire. Cnam, bibl. 249,
30 septembre 1816. Le duc de La Rochefoucauld répond qu’il est en effet « parfaitement ridicule
d’autoriser la démonstration des machines par des hommes qui ne les entendent pas ». Cnam,
bibl. 537, 3 octobre 1816. Voir Mercier, 2018, p. 410. Sur les fonctions des gardiens à la création
du Conservatoire, voir Corcy, 2022, p. 207-222.
23. Académie des sciences, 1912, p. 176.
24. Marie-Sophie Corcy s’attèle à cette tâche du suivi des collections à travers les archives historiques
du Conservatoire des arts et métiers. Je la remercie vivement pour la générosité avec laquelle elle m’a
communiqué ses données pour l’identification et le devenir des pièces mentionnées par Benzenberg.
Patrice Bret

premières années de l’ouverture au public des collections du Conservatoire,


uniques au monde. Par ailleurs, à l’époque de la réalité virtuelle, la descrip-
tion de Benzenberg ne pourrait-elle pas être conjuguée avec celle de Scott
et associée avec soin au contenu du premier catalogue ? Le caractère presque
cinématographique de cette description, avec ses travellings, ses panora-
miques et ses zooms sur certains objets, jusqu’à la mise en abyme finale
des sphères concentriques tournées par Barreau, fournirait la matière d’une
belle reconstitution virtuelle des premières collections du Conservatoire des
arts et métiers.

Transcription du texte allemand


[306] Zwei und zwanzigster Brief25
Paris
Die großen Modell- und Maschinensammlungen, welche sonst an mehre-
ren Orten zerstreut waren, sind jetzt in der Abtei St. Martin vereinigt. Der
Eingang ist links in dem Hofe der Municipalität des sechsten Arondissements
390
in der Rue St. Martin. Sie ist des Sonntags dem Publikum offen; der Fremde
sieht sie in der Woche gegen eine Kleinigkeit, die derjenige erhält, welcher
ihn hineinführt.
Im ersten Saale rechts sind die Spinnmaschinen für Baumwolle, die in
England Mulsheißen. Das Vorgespinn geht zwischen zwei [307] Walzen
durch, wovon die obere mit Leder überzogen ist, und die untere aus gereiftem
Eisen besteht. In diesem Saale wird gearbeitet. Die größte Maschine spinnt
zu gleicher Zeit 216 Fäden, und verarbeitet täglich 10 Pfund Baumwolle.
Man findet in diesem Saale alles, was zur Baumwollenspinnerei gehört.
Im Saale gegenüber stehen die Stühle für Cattun- und Seidenweberei, und
noch eine große Haspelmaschine von dem berühmten Vaucanson.
In dem Saale, der an die Baumwollenspinnerei stößt, stehen die Münz- und
Medaillenpressen, eine Schneidemaschine zu großen Rädern, ein Drathzug
und die Maschine, von der der Aufseher sagte, daß sie Frankreich ruinirt
habe, — namlich die Assignatenpresse.
25. Benzenberg, 1805-1806, t. 2, p. 306-318. Le texte original est en caractères gothiques, à l’excep-
tion de quelques noms ou expressions en caractères latins (ici en italiques). La graphie originale a été
conservée. La pagination est indiquée entre crochets. Je remercie Jeanne Peiffer pour la vérification de
la transcription.
La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

Im dritten Saale, zuerst rechts, eine große Menge argandischer Lampen,


die man hier à la Quinquet nennt, obschon, wie man mir versicherte, nicht
Quinquet, der ein Arbeiter bei Argand war, der Erfinder seyn soll, sondern
Argand. Dann Modelle von Sägemühlen und Pumpen. Von der Säge ohne
Ende, die der [308] Bürger Albert vor einigen Jahren erfunden hat, sah ich
hier kein Modell. Dann folgen die Ackergerätschaften, Dreschmaschinen,
allerhand Arten von Pflügen, Sensen, Haken, Schaufeln, verschiedene
Bienenkörbe, Riemenwerk für Ackerpferde u. s. w. Dann die Modelle
von Hayen und Schiffkrahnen26, unter denen mehrere sind, welche die
Güter, die eingeladen werden, auch zugleich wiegen. Ferner die Modelle
zu Dampfmaschinen, Feuerspritzen, und mehrere verticale und horizontale
Windmühlen. Unter den letztern gefiel mir eine, die in Pohlen wirklich
soll gebraucht werden. Das horizontale Rad ist ungefähr gebaut wie ein
oberschlächtiges Wasserrad. Um dieses liegt ein zweites Rad unbeweglich,
dessen offene Schaufeln wie Jalousiefenster gebaut sind, und so stehen, daß
der Wind, er mag herkommen, woher er will, immer an einer Seite ungefähr
auf die Tangente der Schaufeln des ersten Rades stoßen Muß, indeß diesel-
ben Jalousien ihn verhindern, auf die Schaufeln der entgegengesetzten Seite
zu stoßen. Die Schaufeln bestehen aus großen hölzernen Rahmen, und sind 391
mit Segeltuch überzogen. Dann folgen die Modelle von allerhand Oefen,
worunter [309] die von Rumford besonders merkwürdig sind. Endlich
Montgolfiers Calorimeter, in dem die Menge des Wärmestoffs gemessen
wird, die eine jede Holz- und Kohlenart zu geben im Stande ist.
Aus diesem Saale führte mich der Aufseher in die Kirche, wo man gerade
damit beschäftigt war, einen neuen Ballon an die Stelle desjenigen zuzu-
richten, der sich neulich vom Observatorio losriß. Es war eine braunseidene
Kugel von etwa dreißig Fuß Durchmesser, die an zwei horizontal ges-
pannten Seilen hing, und vermittelst eines großen Blasbalges mit atmos-
phärischer Luft aufgeblasen war. Drei Arbeiter suchten die kleinen Löcher
auf, die etwa im Ballon waren. Sie drehten ihn herum, und sahen gegen
das Licht, ob sie sie finden konnten, Sobald sie eins sahen, zeichneten sie
es mit Kreide, und leimten einen kleinen Taffetfleck darauf, gerade so,
wie manche Frauenzimmer die schwarz seidenen Kleider mit englischem
Pflaster flicken. Größere Risse werden indeß mit einem Taffetfleck und
doppelter Nath zugenäht. Die Streifen, aus denen der Ballon zusammenge-
setzt ist, haben eine Breite von l ½ Elle. Sie gehen einen halben Zoll über
einander, und sind mit zwei Näthen genäht.
26. Lire Hafen- und Schiffkrahnen.
Patrice Bret

[310] Der Ballon wurde zu Meudon gemacht, als dort das äronautische
Institut noch bestand. Nachher war er mit in Egypten. Neben ihm lag ein
kleiner Probeballon von Goldschlägerhäuten, der acht Fuß Durchmesser hat.
In der Kirche steht ein Wagen, vorn mit einer kleinen Dampfmaschine, die
ihn in Bewegung setzt; er scheint aber wenig gebraucht zu seyn. — Ferner
der große Wagen, auf dem die Elephanten aus dem Haag hierhin gebracht
wurden; und endlich der ungeheure Wagen, auf dem man die marmornen
Pferdegruppen, welche jetzt am Eingange der eliseischen Felder stehen,
von Marly nach Paris brachte. Die Räder haben doppelte Speichen und
doppelte Eisenbänder auf dem Rande. Sie sind einen Fuß breit, zehn Fuß
hoch, und haben zehn Fuß Geleise.
Säle im ersten Stock
Man steigt eine breite Treppe hinauf, und findet gleich im ersten Saale
die Modelle zu den verschiedenen Wasserwerken. Ein Modell von der
Maschine zu Marly, eine vollständige Pulvermühle [311] mit allem
Zubehör, verbunden mit einer Salpeterraffinerie.
392 Dann kommt die Eisengewinnung. Verschiedene Hochöfen und
Hammerwerke nebst Gebläse. Baders Cylindergebläse sah ich nicht.
Merkwürdig war mir das catalonische Gebläse, welches man viel in den
Pyrenäen gebraucht. In einem hohen Reservoir wird das Wasser gesam-
melt, aus dem es durch drei lange Röhren in drei darunter stehende
Tonnen fällt. Während des Falls zertheilt sich das Wasser in Staub, und
reisst die Luft, durch welche es fällt, mit sich fort, bis unten in die Tonnen.
Diese Luft, die nirgend hinauskann, geht dann durch eine Röhre in das
Blaserohr des Hochofens.
Der Aufseher sagte, indem er die Erklärung dieses Gebläses gab: „daß
das Wasser bekanntlich viel Luft hätte, und daß diese die Ursache seiner
Flüssigkeit sey.“ Hierbei wäre es merkwürdig, daß das Wasser nicht gleich
unten in den Tonnen fest und zu Eis wird, sobald es die Ursache seiner
Flüssigkeit verliert. Die Aufseher solcher Sammlungen sprechen gewöhnlich
sehr gelehrt, und [312] imponiren oft mit ihren Kenntnissen den größe-
ren des Zuschauers, weil sie das schon hundertmal sahen und beschrieben,
was er zum erstenmal sieht und was ihm fremd ist. Aber man muß diese
Aufseher-Gelehrsamkeit nicht prüfen, und die Besitzer derselben auch
nicht aus dem täglich betretenen Herwege ihres Wissens herausbringen.
La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

Dann folgen die Modelle zu Stabeisenwalzen, die Maschinen zur


Verfertigung der schmalen Eisenstäbe, die im Handel unter dem Namen
Schneideisen bekannt-sind; ein Modell zur Verfertigung der Eisen- und
Stahlwalzen von Birmingham, eine Bleiplattengießerei, eine Malzmühle,
und endlich die Ausstellung der französischen Eisenfabrikate, unter denen
viele ihren Fabriken Ehre machen.
An der linken Seite des Saals stehen die Modelle für die Baukunst; ein
Gerüste zu einem Kreuzgewölbe in einer gothischen Kirche, eine Brücke
über Ketten aus Eisenstäben (ungefähr so wie die hängenden Brücken
in Thibet). Ferner ein vollständiges chemisches Laboratorium mit allen
möglichen Geräthschaften im Kleinen; eine Vitriolsäure-Fabrik mit allem
Zubehör; eine [313] vollständige Porcelainfabrik, eine Fayencefabrik und
eine Fabrik für Töpferwaaren. Dann folgt eine kleine Gelbgießerei und eine
Gießerei zu den hier so häufig gebrauchten Bleiröhren. Die Röhren werden
in einer messingenen Form gegossen. Der Eisenstab, der die Höhlung
macht, wird nachher wieder mit einem Gewinde herausgezogen; dieses ist
sehr schwierig, weil der Zusammenhang zwischen Eisen und Blei bei dem
Erkalten so sehr stark wird. Dann folgt eine vollständige Kleinschmiede 393
und die mit allen Werkzeugen versehene Werkstätte des Zimmermanns, des
Tischlers und des Ebenisten.
Am Ende des Saals steht eine Papiermühle mit allem Zubehör, und das
Modell von einer Schiffbrücke bei Rouen. (Die mittleren Kähne werden
nicht wie gewöhnlich ausgenommen, wenn ein Schiff den Strom herab- oder
hinauffährt, sondern sie schieben sich zurück auf den nächsten Kahn zu,
indem das Geländer und der Boden am beweglichen Theile der Brücke sich
über das Geländer und den Boden am unbeweglichen Theile wegschiebt).
— Dann folgt eine Maschine zum Ballenpacken, eine Glasschleiferei und
eine Polirmühle mit dem [314] Wasser für Spiegelscheiben. (Da, wo diese
Maschinen im Großen ausgeführt waren, wurden sie indeß bald wieder
abgeschafft, weil sie zu viel Bruch gaben, und jetzt schleift und polirt man
hier und fast auf allen andern Spiegelfabriken wieder aus freier Hand):
Hierauf folgt eine Metalldrathweberei für die Formen des Velinpapiers
und ein Webstuhl für Metallenband. Eine Maschine zu Kleinfilet. Diese
ist indeß nicht in Ordnung, und man kann nicht sehen, wie es gemacht
wird. Sie muß sonst ungefähr so eingerichtet seyn, wie die Maschinen, auf
denen man jetzt die großen Fischnetze wirkt. Schnürriemenmaschinen,
Patrice Bret

ein Webstuhl zu Patentstrümpfen, der im Louvre den Preis erhielt; eine


Maschine, die in den Seehäfen gebraucht wird, um die Schiffskloben zu
schneiden, und endlich macht eine Feuermaschine in einem Boote, die
es Strom aufwärts rudern soll, den Beschluß. (Die Einrichtung ist mit
Schaufeln gemacht, die sich gegen das Wasser bewegen, und eben so über
zwei entfernte Walzen laufen, wie die Wasserkasten in den Kastenwerken.
Die Erfindung hat, so oft sie auch schon versucht wurde, nie ihr Glück
gemacht. Eine [315] Feuermaschine kann nicht wohl zur Fortbewegung
von Lasten gebraucht werden, weil sie selbst mit fortbewegt werden muß,
und dieses die zu bewegende Last oft mehr als um’s doppelte vermehrt).
An diesen Saal stoßt ein anderer, in dem die kostbare Drehbank steht,
welche Merklin im J. 1780 für Ludwig XVI machte, und die sonst in der
Garde-meuble war. Dieses ist die schönste Drehbank, die ich noch gese-
hen habe. Alles Eisen und Messing hat noch seine erste Politur, und der
unglückliche Ludwig scheint sie nur wenig gebraucht zu haben. Sie hat
einen Ovalzug, eine Menge Buntzüge, Schraubengänge u. s. w. In diesem
Saale sieht man zugleich mehrere französische Fabrikate, welche im Louvre
394 ausgestellt waren und den Preis erhielten. Unter diesen sind sehr feine
Feilen, welche auf einer Maschine gehauen wurden, welche ein Uhrmacher,
Namens Perseval in Rheimes, erfunden hat. Nach dem Berichte sollen
sie vorzüglicher seyn, als die englischen. Mir schien dieses nicht so; an
Schönheit kamen sie wenigstens den englischen nicht bei — ob an Güte?
das weiß ich nicht.
[316] Im dritten Saale liegt eine Menge künstlicher Schlösser von allen
Formen aus französischen Fabriken; dann stehen hier mehrere künst-
liche Drehbänke, und was mir unter allem am merkwürdigsten war: die
Dreharbeiten des Hrn. Barreau von Avignon, der jetzt in Paris ist. Sie
wurden dem Nationalinstitute den 21sten Prairial im Jahr 8. vorgelegt,
von welchem Tage auch der Bericht ist. Man glaubt kaum, daß es möglich
sey, so zu drehen, wie man hier in den Arbeiten von Barreau sieht. Ich
will Ihnen nur einige nennen. In einer hohlgedrehten Kugel von drei
Zoll Durchmesser liegt ein andere ganz frei. Die äußere hat rund herum
runde Löcher von ¾ Zoll, so daß man die innere ganz gut sehen kann. In
der zweiten Kugel ist eine dritte, in dieser eine vierte, in der vierten eine
fünfte, in dieser eine sechste, und in der sechsten eine siebente, bis end-
lich in dieser eine achte ist. Alle stecken in einander wie Zwiebelschalen,
alle sind durchsichtig gedreht, und das Ganze ist aus einem Stück ohne
La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

irgend einer Zusammensetzung gemacht [S. Fig. 2, Taf. 10]. Wenn man
auf künstlichen Drehbanken hat arbeiten gesehen, so begreift man freilich,
[317] wie so etwas gemacht wird. Indeß sieht man doch anfangs auf der
Oberfläche nach, ob man nicht irgendwo eine Fuge sieht, wo die Kugeln
an einander gesetzt sind.
In einer andern Kugel ist der Künstler noch weiter gegangen. Es stecken
zehn Kugeln frei in einander, die mit zwanzig Löchern durchbrochen sind.
In der mittelsten Kugel ist ein Seestern, der seine zwanzig Strahlen zu den
zwanzig Löchern herausstreckt. Und alles dieses ist wieder aus einem Stücke
gedreht. Einer, der so etwas macht, muß freilich eine sehr gute Drehbank
haben; aber er muß auch darauf geübt seyn, zu sehen, wo die Späne fitzen.
In einer dritten Kugel hat der Künstler einen Kubus gedreht, und in dem
Kubus, der an seinen sechs Seiten sechs Löcher hat, wieder eine frei liegende
Kugel. Begreiflich ist zuerst die innere Kugel losgedreht, und dann erst der
Kubus, der in der äußeren liegt. Völlig scharf ist indeß der Kubus nicht,
weil man nie ein scharfes Drei- oder Viereck drehen kann. Dann steht noch
eine kleine, fein gedrehte Pyramide von Elfenbein hier, in der [318] alle-
rhand künstliche Schnecken angebracht sind. Oben auf ihr liegt eine kleine 395
Kugel, in der zwei kleine excentrische Kugeln frei liegen. Bey einer andern
Kugel stecken en chaîne zwei hohle excentrische zum Theil in einander, und
sind los gedreht. [S. Fig. 3, Taf. 10]. Und so-sind der künstlichen Arbeiten
noch viele hier, die zum Theil von Holz, zum Theil von Elfenbein sind.
Als ich den Aufseher nach der Addresse des Herrn Barreau fragte, so nannte
er mir einen andern Dreher, Herrn Rajon, in der Vorstadt St. Antoine, der
eben so künstliche, und vielleicht noch künstlichere Dreharbeiten mache.
Ich habe mir vorgenommen, diesen Herrn Rajon nächstens zu besuchen.
Die vier Direktoren des Conservatoire des arts et métiers sind jetzt damit
beschäftigt, einen Katalog von dieser Modell- und Maschinensammlung zu
machen. Da in diesem, so wie in den Katalogen der übrigen Museen, eine
Menge Nachrichten über die verschiedenen Maschinen werden gesammelt
seyn, die man jetzt von den Aufsehern nicht erfährt: so wird diese große
Maschinensammlung dann erst recht interessant zu besuchen seyn.
Patrice Bret

Traduction
[306] Vingt-deuxième lettre27
Paris
Les grandes collections de modèles et de machines qui étaient aupara-
vant dispersées en plusieurs lieux sont maintenant réunies dans l’abbaye
de Saint-Martin. L’entrée se trouve à gauche dans la cour de la mairie du
sixième arrondissement, rue Saint-Martin. Elles sont ouvertes au public
le dimanche ; l’étranger les voit en semaine pour une bagatelle, donnée à
celui qui le fait entrer28.
Dans la première salle à droite29 se trouvent les machines à filer le coton,
appelées mules en Angleterre. La mèche passe entre deux [307] rouleaux,
dont le supérieur est recouvert de cuir et l’inférieur est en fer vieilli. Le
travail est effectué dans cette salle30. La plus grande machine file deux cent
seize fils à la fois, et traite dix livres de coton par jour31. Tout ce qui se
rapporte à la filature du coton se trouve dans cette pièce. Dans la salle d’en
396 face32 se trouvent les métiers à tisser le coton et la soie, ainsi qu’une grande
machine à bobines du célèbre Vaucanson (voir Fig. 3)33.
Dans la salle attenante à la filature de coton se trouvent les presses à monnaies
et médailles, une machine à découper à grandes roues, une tréfilerie et la
machine qui, aux dires du gardien, a ruiné la France – la presse à assignats34.

27. Traduction libre de Patrice Bret avec l’aide précieuse de Jeanne Peiffer, que je remercie vivement.
28. Benzenberg, 1805-1806, t. 2, p. 306.
29. Christian, 1818, p. 30-32. Première salle des filatures.
30. L’inscription des élèves de l’école de filature du Conservatoire avait commencé en mars 1804 et le mé-
canicien anglais Thomas Ferguson avait été nommé professeur en juin. L’installation n’était sans doute
pas encore achevée, mais l’activité semble avoir tout de même commencé. Voir Mercier, 2018, p. 279.
31. Grâce à ses succès sur des machines à deux cent seize broches, James Milne permit à Liévin
Bauwens d’obtenir la médaille d’or à l’exposition de 1801 et de réussir un nouvel exploit, sur une
mule-jenny de Pobecheim, qui lui valut de succéder à Ferguson comme professeur de l’école de
filature du Conservatoire. Voir Mercier, 2018, p. 284.
32. Christian, 1818, p. 32-34. Seconde salle des filatures.
33. Il s’agit non de la machine elle-même, mais du modèle du moulin à organsiner de Vaucanson.
Musée des Arts et Métiers, inv. 667, 1849.
34. Presse qui a servi à l’impression des assignats de 2 000 et 10 000 francs ; le chariot porte une bas-
cule pour l’impression du type identique sur le talon, avec le numérateur mécanique de Jean François
Richer – montré à Pie VII en février 1805 – et une presse proposée par Richer pour imprimer dix
billets à la fois. Christian, 1818, nos 94, 95 ; inv. 89, 1849. Voir Mercier, 1989. Pour l’ impression sur
le talon, voir Christian, 1818, no 93, p. 71.
La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

Dans la troisième salle, la première à droite35, une grande quantité de


lampes d’Argand, nommées ici à la Quinquet, bien que l’on m’ait assuré
que l’inventeur n’est pas Quinquet, qui était ouvrier chez Argand, mais
Argand lui-même36. Puis des modèles de scieries et de pompes. Je n’ai pas
vu ici de modèle de la scie sans fin [308] que le citoyen Albert a inventée
il y a quelques années37. Suivent les outils agricoles, batteuses, charrues de
toutes sortes, faux, crochets, pelles, ruches diverses, harnais pour chevaux
de ferme, etc. Ensuite, il y a les modèles de grues de port ou de bateau,
dont plusieurs pèsent également les marchandises chargées. On y trouve
des modèles de machines à vapeur, pompes à incendie38 et plusieurs mou-
lins à vent verticaux et horizontaux. Parmi ces derniers, j’en ai apprécié
un que l’on dit être réellement utilisé en Pologne. La roue horizontale
est construite à peu près comme une immense roue hydraulique. Elle est
entourée d’une seconde roue immobile, dont les aubes à claire-voie sont
construites à la manière de persiennes orientées de telle sorte que le vent,
d’où qu’il vienne, doit toujours frapper à peu près tangentiellement les
aubes de la première roue d’un côté, alors que ces mêmes persiennes l’em-
pêchent de frapper les aubes du côté opposé. Ces aubes sont constituées
de grands cadres de bois recouverts de toile. Viennent ensuite les modèles 397
de toutes sortes de fourneaux, dont [309] ceux de Rumford39 qui sont par-
ticulièrement remarquables. Enfin, le calorimètre de Montgolfier40, dans
lequel on mesure la grande quantité de calorique que chaque espèce de
bois et de charbon est capable de fournir.
De cette salle, le gardien m’a conduit dans l’église, où on était affairé à pré-
parer un nouveau ballon à la place de celui qui s’était récemment échappé
de l’Observatoire41. C’était un ballon de soie grège d’environ trente pieds de

35. Christian, 1818, p. 49-62. Galerie des échantillons.


36. Deux « Quinquet à courant d’air et à cheminée de verre » et deux « Quinquet ordinaire » figurent
dans le catalogue de 1818 et à l’ inventaire de 1849 (inv. 876 et 884, 1849) ; un troisième « Quinquet
ordinaire » dans le catalogue de 1818 est déclaré manquant avant 1841.
37. Lucas Chrétien Auguste Albert obtint un brevet de quinze ans pour son invention de « scies sans
fin » (scies circulaires) le 15 septembre 1799. INPI 1BA229.
38. Notamment la pompe à incendie de Bramah en 1789. Musée des Arts et Métiers, inv. 1866 ;
Christian, 1818, no 91, p. 8.
39. Les deux fourneaux du comte de Rumford du catalogue de 1818 (inv. 687, 1849) sont radiés en 1907.
40. Inv. 4161, 1849, livré au domaine entre 1849 et 1882.
41. Avant le 2 juin 1804, le ministre de l’Intérieur Jean Antoine Chaptal avait chargé Conté de la
préparation du ballon conservé au Conservatoire. L’ascension de Biot et Gay-Lussac devant avoir
lieu au jardin du Luxembourg, le ballon avait été arrimé à l’Observatoire, mais la pluie détrempa le
Patrice Bret

diamètre, suspendu à deux cordes horizontales, et gonflé à l’air atmosphé-


rique au moyen d’un grand soufflet. Trois ouvriers recherchaient les petits
trous qui pouvaient se trouver dans le ballon. Ils le tournaient dans tous
les sens et regardaient à contre-jour pour voir s’ils en trouvaient. Dès qu’ils
en voyaient un, ils le marquaient à la craie, et y collaient un petit morceau
de taffetas, comme certaines femmes raccommodent leurs robes de soie
noire avec de l’emplâtre anglais42. Les plus grandes déchirures sont toutefois
recouvertes d’un morceau de taffetas maintenu par une double couture. Les
fuseaux qui forment le ballon ont une largeur d’une aune et demi43. Ils se
recouvrent d’un demi-pouce et sont cousus avec deux coutures.
[310] Le ballon a été fabriqué à Meudon quand l’Institut aéronautique y
existait encore. Il a ensuite été emporté en Égypte. À côté de lui se trouvait
un petit ballon d’essai de huit pieds de diamètre en baudruche44.
Dans l’église se trouve un chariot portant à l’avant une petite machine à
vapeur, qui le met en mouvement ; mais il semble avoir été peu utilisé45.
Ensuite, le grand wagon sur lequel les éléphants ont été amenés ici depuis
La Haye46 ; et enfin l’énorme wagon sur lequel les groupes de chevaux en
398 marbre qui se trouvent maintenant à l’entrée des Champs-Élysées ont été
amenés de Marly à Paris. Les roues ont des rayons doubles et de doubles
bandes de fer sur la jante. Elles ont un pied de large, dix pieds de haut et ont
un écartement de dix pieds47.

sol et il s’envola la veille du jour prévu. Rapporté au Conservatoire, il fut réparé et l’ascension eut
finalement lieu le 24 août 1804, suivie d’une autre par Gay-Lussac, seul, en septembre.
42. Ebermaier, 1821, p. 269-270.
43. Largeur maximale, à l’équateur du ballon.
44. Le Centre d’épreuves aérostatiques de Meudon, créé le 24 novembre 1793, fut transformé en École
nationale aérostatique le 31 octobre 1794, laquelle fut supprimée en 1800 par suite de la suppression
des compagnies d’aérostiers militaires en mars 1799 pendant que son directeur Conté était en Égypte.
45. Il s’agit du fameux fardier de Cugnot, inv. 106, 1849. Voir Ferrus, 1904.
46. Chariot avec avant-train tournant qui a servi à transporter un éléphant de Hollande à Paris.
Christian, 1818 ; inv. 107, 1849. Il s’agit de l’un des chariots construits pour transporter au Muséum
d’histoire naturelle les éléphants de la ménagerie du Stathouder, réclamé par le Conservatoire en mai
1800, probablement installé en 1802, enregistré sous le no 107 en 1803. Jugé trop encombrant, il
a été livré au domaine en 1850 et remplacé par une maquette. Saban, Lemire, 1990, p. 295-296.
47. Fardier qui a servi à transporter de Marly à Paris les groupes de Coustou, construit dans l’arsenal
de Melun (sic) par le colonel Grosbert (sic). Christian, 1818, disparu avant 1841. Sur la description
détaillée du fardier conçu par le chef de brigade Joseph François Louis Grobert (1759-1819), directeur
de l’arsenal de Meulan et construit sous sa direction par Crussière, professeur de trait de menuiserie, et
le charpentier Pot, voir Grobert, 1796, avec neuf planches gravées par Sellier, dont sept dessinées par
Crussière, d’après les mécanismes inventés par Grobert pour cette opération délicate.
La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

Salles du premier étage48


On monte un large escalier et on trouve aussitôt dans la première salle les
modèles des différentes machines hydrauliques. Un modèle de la machine de
Marly (Fig. 5)49, un moulin à poudre complet [311] avec tous les accessoires,
associé à une raffinerie de salpêtre50.

399

Fig. 5. – Maquette de la machine de Marly, xviiie siècle


Musée des Arts et Métiers, inventaire no 00173-0000.

Vient ensuite la production de fer. Divers hauts fourneaux et martinets


ainsi que des soufflets. Je n’ai pas vu le soufflet cylindrique de Bader51. J’ai
trouvé très intéressant le soufflet de la forge catalane, qui est très utilisé
dans les Pyrénées. L’ eau est recueillie dans un réservoir en hauteur, d’où

48. Dites « Salles particulières » en 1818.


49. S’agit-il de la machine de Marly, par Rennequin Sualem, de Liège, présente en 1818, (inv. 172,
1849, radiée avant 1882), de l’actuel modèle plus petit conservé (musée des Arts et Métiers,
inv. 173, 1849, fig. 5), qui ne serait entré dans les collections qu’en 1811 (Christian, 1818, nos 447,
448, p. 28), ou d’un autre modèle disparu avant 1818 ?
50. « Modèle d’un atelier pour la fabrication et le raffinage du salpêtre », no 504 ; « Moulin à pilons »,
no 505 ; « Modèles de moulin à broyer », no 506 ; « Ateliers à grener », no 519, inv. 122, 1849 ; « Ate-
liers à lisser », no 520, inv. 123, 1849 ; « Sécher la poudre », no 521, inv. 124, 1849, Christian, 1818.
Ces trois derniers ont été remis au domaine en 1859.
51. Dès 1793, Joseph Baader inventa un nouveau soufflet et, dénonçant le retard du continent sur
les progrès techniques accomplis outre-Manche, il perfectionna le soufflet cylindrique anglais et en
publia la théorie.
Patrice Bret

elle tombe par trois longs tuyaux dans trois barils en contrebas. Dans sa
chute, l’eau se divise en brume et entraîne l’air qu’elle traverse jusque dans
les barils. Cet air, qui n’a aucune autre issue, passe ensuite par un tube dans
la tuyère du haut fourneau (Fig. 6)52.

400

Fig. 6. – « Modèle de forge à la catalane, exécuté sur les lieux ;


donné par Dietrich », 1786
Musée des Arts et Métiers, inventaire no 00669-0000.

En donnant l’explication de ce soufflet, le gardien a dit : « On sait que l’eau


contient beaucoup d’air, ce qui est la cause de sa fluidité53. » À cet égard, il
serait curieux que l’eau se solidifie et se transforme en glace au fond des barils
dès qu’elle perd l’air qui la rend liquide. Les gardiens de telles collections
s’expriment généralement de manière très érudite, et [312] impressionnent
souvent le grand public par leurs connaissances, car ils ont vu et décrit cent
fois ce que celui-ci voit pour la première fois et qui lui est étranger. Mais il
ne faut pas mettre à l’épreuve cette érudition de gardien, ni écarter ceux qui
la détiennent du chemin foulé quotidiennement par leur savoir.

52. « Soufflet à la catalane, à deux trombes carrées, pour la fusion du fer, par Dietrich » ou « Modèle de
forge catalane, exécuté sur les lieux ; donné par M. Dietrich », Christian, 1818, no 180, p. 38, entré avant
1814, inv. 669, 1849 ; Christian, 1818, no 186. Sur la trompe hydraulique, l’une des principales caracté-
ristiques de la forge catalane, voir Cantelaube, 2008. Sur les inspections de Dietrich, voir Fischer, 2022.
53. Le gardien interprète mal la composition de l’eau démontrée par Lavoisier de 1783 à 1785.
La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

Suivent les modèles de laminage de barres de fer, les machines pour fabri-
quer de fines tiges de fer qui sont connues dans le commerce sous le nom
de filières ; un modèle pour fabriquer les rouleaux de fer et d’acier de
Birmingham54, une fonderie de plaques de plomb, une malterie, et enfin
l’exposition de produits de la quincaillerie de fer française, dont beaucoup
font honneur à leurs usines.
Sur le côté gauche de la salle se trouvent les modèles d’architecture : un
échafaudage pour une voûte sur croisée d’ogives dans une église gothique,
un pont de chaînes en barres de fer (un peu comme les ponts suspendus
du Thibet). Il y a également un laboratoire de chimie complet avec toutes
sortes de petits équipements55, une usine d’acide vitriolique avec tous ses
accessoires56, une [313] fabrique de porcelaine complète, une faïencerie et
une fabrique de poterie57. Viennent ensuite une petite fonderie de laiton58
et une fonderie de tuyaux en plomb59, si fréquemment utilisés ici. Les
tuyaux sont coulés dans un moule en laiton. La tige de fer qui en forme la
cavité intérieure est ensuite retirée à l’aide d’une crémaillère (Fig. 7) ; c’est
très difficile, car la liaison entre le fer et le plomb devient très forte lors-
qu’elle refroidit. Suivent ensuite une petite forge complète60 et les ateliers
401
du menuisier, du charpentier et de l’ébéniste, avec tous les outils61.
Au bout de la salle se trouve un moulin à papier avec tous ses accessoires et
le modèle d’un pont de bateaux à Rouen. Les barges du milieu ne sont pas
retirées comme d’habitude lorsqu’un navire monte ou descend la rivière,
mais elles glissent vers la barge suivante, pendant que la balustrade et le
plancher de la partie mobile du pont coulissent sur la rambarde et le plan-
cher de la partie fixe. Suivent une machine à emballer, une meule à verre
et un moulin à polir [314] avec de l’eau pour les verres de miroir. (Là où
ces machines étaient utilisées à grande échelle, elles ont rapidement été
supprimées parce qu’elles causaient trop de casse, et maintenant ici, et dans
presque toutes les autres miroiteries, le meulage et le polissage sont à nou-
veau effectués à la main).

54. Probablement le « modèle d’ancien établissement de quincaillerie de Birmingham, par Gaulard


Désaudray ». Christian, 1818, no 209 bis, p. 39, disparu avant 1841.
55. Christian, 1818, no 517, inv. 131.
56. Confusion avec le distillateur d’eau-forte. Musée des Arts et Métiers, inv. 121, 1849 ?
57. Christian, 1818, no 527, inv. 136 ; no 526, inv. 134 ; no 525, inv. 135.
58. « Atelier de fondeur en sable ». Christian, 1818, no 523, inv. 129.
59. « Atelier de plombier, avec mandrins pour couler les tuyaux ». Christian, 1818, no 524, inv. 132.
60. « Atelier de serrurerie ». Christian, 1818, no 516, inv. 126.
61. « Atelier de menuiserie ». Christian, 1818, no 515, inv. 128.
Patrice Bret

Fig. 7. – Atelier de plombier, avec mandrin pour couler les tuyaux, 1783
Musée des Arts et Métiers, inventaire no 00132-0000.

Viennent ensuite un métier à tisser le métal pour les formes du papier vélin
et un métier à tisser le ruban métallique62. Une machine pour filet à petites
402 mailles, mais elle n’est pas en marche et on ne peut pas voir comment elle
fonctionne. Elle doit être configurée à peu près comme les machines sur
lesquelles on fabrique les grands filets de pêche. Il y a aussi des machines à
lacets63, un métier à tisser les bas brevetés qui a remporté le prix au Louvre64 ;
une machine qui est utilisée dans les ports maritimes pour couper les billes
de bois des navires, et enfin une machine à feu dans un bateau, qui doit
lui faire remonter le courant. (Le dispositif est constitué d’aubes qui se
meuvent contre l’eau et passent sur deux rouleaux distants, comme les
godets dans les norias65. L’invention, aussi souvent qu’elle a été essayée,
62. Probablement le « métier à fabriquer les toiles mécaniques » et le « métier à chaîne verticale »
d’Ignace Roswag. Christian, 1818, no 280, p. 58 ; inv. 31, 1849, entré en 1784, livré au domaine
avant 1882 ; Christian, 1818, no 281, entré avant 1814.
63. Métier à lacets, par Perrault, inv. 30, 1849, livré au domaine après 1849 ; inv. 84, 1849.
64. À l’exposition de 1802, Aubert, fabricant et mécanicien à Lyon, et Jeandeau, mécanicien de
Genève, reçoivent respectivement une médaille d’or et une d’argent pour un métier à bas. Pierre
Jeandeau, de Liancourt, reçoit en même temps l’approbation de l’Institut national, sur rapport de
Desmarest et Périer, et obtient un brevet de cinq ans, le 15 mars 1803, pour l’invention d’un métier
à bas, avec additions le 3 avril 1804, puis en 1806. INPI, 1BA199. Voir « Machine à fabriquer des
tricots et différentes espèces de filets, par M. Aubert, de Lyon », Christian, 1818, no 303, p. 59, entré
avant 1814, inv. 666, 184 ; « Tricoteur français, par M. Jandeau [sic] », Christian, 1818, no 304.
65. Il s’agit probablement du bateau du mécanicien horloger Joseph Desblanc, de Trévoux, présenté
au gouvernement en 1801 et breveté en avril 1802 (INPI, 1BA780). Christian, 1818, no 234, p. 40 ;
inv. 1155, 1849, entré avant 1814.
La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

n’a jamais fait fortune. Une [315] machine à feu ne peut pas être utilisée
pour déplacer des charges, car elle doit être déplacée avec la charge, ce qui
double souvent la charge à déplacer).
Dans une salle adjacente à celle-ci66 se trouve le précieux tour, que Mercklein
a réalisé pour Louis XVI en 1780, et qui était au garde-meuble67. C’est le
plus beau tour que j’ai vu. Le fer et le laiton ont encore leur poli d’origine,
et le malheureux Louis semble ne l’avoir que très peu utilisé. Il a une came
ovale, une multitude de cames colorées, des engrenages à vis, etc. Dans cette
salle, on peut également voir plusieurs produits français qui ont été exposés
au Louvre et ont reçu le prix. Parmi ceux-ci figurent de très belles limes, qui
ont été taillées sur une machine inventée par un horloger nommé Perseval
(sic), à Reims68. Selon le rapport, elles sont supérieures aux limes anglaises.
Cela ne me semblait pas être le cas ; en beauté, en tout cas, elles ne se rap-
prochaient pas des anglaises – en qualité, je l’ignore.
[316] Dans la troisième salle, il y a beaucoup de serrures de toutes formes
faites avec art et sorties de fabriques françaises ; puis il y a plusieurs tours de
métiers d’art, etc., et ce qui m’a paru le plus remarquable entre tous : les tra-
vaux au tour de M. Barreau d’Avignon, qui est maintenant à Paris69. Ils ont 403
été présentés à l’Institut national le 21 prairial de l’an 8, date que porte aussi
le rapport70. Il est à peine croyable qu’on puisse travailler au tour comme

66. Christian, 1818, p. 84-86. Salle des tours.


67. Tour à guillocher de Jean Tobie Mercklein. Musée des Arts et Métiers, inv. 114, 1849.
68. Jean Louis Raoul a reçu un prix pour ses limes, mais la fabrication mécanique de limes par
Perceval a été remarquée. Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, 1802, p. 30.
69. Musée des Arts et Métiers, inv. 104, 1849 pour l’ensemble de la collection. Originaire de Toulouse
et installé à Avignon en 1750, François Barreau (1731-1814) est le plus célèbre tourneur ornemental de
son temps. Venu à Paris pour proposer à l’Institut de rédiger l’art du tourneur, il fut remarqué par le mi-
nistre Nicolas François de Neufchâteau – qui fit acquérir une partie de ses ouvrages pour le Conservatoire
des arts et métiers en 1799 – et s’installa dans la capitale. Voir Mercier, 1990.
70. En fait, Barreau avait, le 11 germinal an 8, annoncé à la classe des sciences de l’Institut « avoir exécuté
des ouvrages de tour très remarquables » et il en présenta plusieurs à la séance suivante, le 16 germinal.
Monge, Charles et Périer furent nommés commissaires et ce dernier lut leur rapport le 21 prairial. Le
rapport souligne l’élégance, le goût, la délicatesse et la précision de ces « chefs d’œuvre, sorte d’ouvrages
que les tourneurs désignent sous ce nom, à cause des difficultés que présente leur exécution ». Il précise
que Barreau n’a pas utilisé de tours compliqués « qui ne sont propres qu’à produire quelques espèces
particulières d’ornemens et qui dispensent […] de dextérité et d’industrie », mais qu’il « ne doit ses chefs
d’œuvre qu’à son intelligence et à son adresse [et] n’a fait usage que du tour en l’air et du tour à pointes »
que lui-même a exécutés et perfectionnés. Les commissaires jugent que Barreau mérite les éloges de
l’Institut et demandent qu’il donne la description de ses procédés pour enrichir l’art du tourneur et,
plus généralement, pour « offrir des ressources et des moyens qui ne manqueroient pas d’applications
heureuses dans la pratique des arts mécaniques ». Académie des sciences, 1912, p. 129, 131, 176.
Patrice Bret

on le voit ici dans les œuvres de Barreau. Je me contenterai de ne citer


que quelques exemples… À l’ intérieur d’une sphère évidée de trois pouces
de diamètre, une autre flotte librement. La sphère extérieure est percée de
trous ronds de trois quarts de pouce, de sorte que l’on peut très bien voir
la sphère intérieure. Cette deuxième sphère en contient une troisième et
celle-ci une quatrième, la quatrième une cinquième, celle-ci une sixième, et
la sixième une septième, et enfin celle-ci en contient une huitième. Toutes
sont emboîtées les unes dans les autres comme des peaux d’oignon ; toutes
sont travaillées de telle sorte que l’on peut voir à travers, et l’ensemble est
d’une seule pièce sans aucun assemblage [voir Fig. 2, Pl. 10]71 (Fig. 8 et 9).
Si l’on a observé les travaux artistiques effectués au tour, on comprend bien
sûr [317] comment une telle chose est faite, mais au début, on cherche
quand même s’il est possible d’apercevoir, sur la surface externe, quelques
jointures révélant l’assemblage des sphères.

404

Fig. 8. – Pièces tournées de Barreau en bois et ivoire :


sphères concentriques creuses sur socle, avant 1804
Musée des Arts et Métiers, inventaire no 00104-0000.

71. Musée des Arts et Métiers, inv. 104.0028. Benzenberg renvoie bien à une planche 10, mais il se
trompe car il s’agit bien de la planche 11 (Taf. XI).
La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

Fig. 9. – Johann Friedrich Benzenberg, 405


Briefe Geschrieben auf einer Reise nach Paris im Jahr 1804
Coupole du Panthéon, sphères concentriques et sphères agrafées
de Barreau (haut). Bélier hydraulique de Montgolfier (bas).
Dortmund, Mallinkrodt, 1806, 2 vol., t. 2, planche 11.

Dans une autre sphère, l’artiste est allé encore plus loin. Dix sphères per-
cées de vingt trous y sont librement emboîtées. La sphère centrale contient
une étoile de mer qui projette ses vingt rayons par les vingt trous72. Et tout
cela est à nouveau fait d’une seule pièce. Celui qui fabrique une telle chose
doit avoir un très bon tour, bien sûr, mais il doit aussi être exercé à voir où
tombent les copeaux.
Dans une troisième sphère, l’artiste a tourné un cube, et dans le cube, qui a
six trous sur ses six faces, il a de nouveau tourné une sphère libre. On com-
prend que la sphère intérieure est tournée la première et ensuite seulement
le cube qui est inscrit dans la sphère extérieure. Cependant, les arrêtes du
cube ne sont pas nettes, car on n’obtient jamais au tour un triangle ou un
quadrangle net. Puis il y a une petite pyramide d’ivoire finement travaillée

72. Musée des Arts et Métiers, inv. 104.0025 ou 104.0069.


Patrice Bret

au tour, dans laquelle [318] se trouvent toutes sortes de faux escargots


artistiques. Son sommet est surmonté d’une petite sphère, dans laquelle
flottent librement deux petites sphères. Dans une autre sphère, flottent
solidairement deux boules creuses agrafées l’une dans l’autre. [Voir Fig. 3,
Pl. 10] (Fig. 10)73. Il y a encore ici beaucoup de ces chefs d’œuvre d’art, les
uns en bois, les autres en ivoire.
Lorsque j’ai demandé au gardien l’adresse de M. Barreau, il m’a parlé d’un
autre tourneur, M. Rajon, dans le faubourg Saint-Antoine, qui effectuait
un travail fait avec autant, voire plus d’art. J’ai décidé de rendre visite à ce
M. Rajon prochainement.

406

Fig. 10. – Pièces de bois tourné et ivoire de Barreau : enchevêtrement


de deux grandes sphères dites « agrafées », avant 1804
Musée des Arts et Métiers, inventaire no 00104-0008-00104-0007.

73. Musée des Arts et Métiers, inv. 104.0012. Voir Fig. 10, à gauche ; Fig. 9, la représentation grossière
gravée sur la planche 11 de Benzenberg (et non la 10, comme il l’indique), en haut à droite.
La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

Les quatre directeurs du Conservatoire des arts et métiers74 s’emploient


actuellement à dresser un catalogue de cette collection de modèles et de
machines75. Comme ce catalogue, à l’instar de ceux des autres musées,
recueillera sur les différentes machines de nombreuses informations que
l’on n’apprend pas aujourd’hui des gardiens, cette grande collection de
machines sera alors encore plus intéressante à visiter.

Sources

Académie des sciences, Procès-verbaux des séances de l’ A cadémie


tenues depuis la fondation de l’Institut jusqu’a u mois d’ août 1835, t. 2,
Hendaye, Imprimerie de l’ observatoire d’Abbadia, 1912.
Benzenberg Johann Friedrich, Briefe Geschrieben auf einer Reise nach
Paris im Jahr 1804, Dortmund, Mallinkrodt, 1805-1806, 2 vol.
Benzenberg Johann Friedrich, Versuche über das Gesetz des Falls,
über den Widerstand der Luft und über die Umdrehung der Erde, nebst
der Geschichte aller früheren Versuche von Galiläi bis auf Guglielmini,
Dortmund, Mallinkrodt, 1804.
407
Biot Jean-Baptiste, Essai sur l’ histoire générale des sciences pendant la
Révolution française, Paris, Duprat/Fuchs, 1803.
Blagdon Francis William, Paris as It Was and as It Is, or A Sketch of the
French Capital, t. 2, Londres, C & R Baldwin, 1803.
Boucher de la Richarderie Gilles, Bibliothèque universelle des
voyages, t. 3, Paris, Treuttel et Würtz, 1808.
Christian Gérard Joseph, Catalogue général des collections du
Conservatoire royal des arts et métiers, Paris, Mme Huzard, 1818.
Ebermaier Johann Christoph, Manuel des pharmaciens et des droguistes,
t. 1, Paris, Brosson et Chaudé, 1821.
Grobert Joseph François Louis, Description des travaux exécutés pour le
déplacement, transport et élévation des groupes de Coustou, imprimée et gravée
par ordre du Gouvernement, Paris, Imprimerie de la République, 1796.
Holcroft Thomas, Travels from Hamburg, through Westphalia,
Holland, and the Netherlands, to Paris, Londres, Richard Phillips, 1804.
74. Il s’agit des trois démonstrateurs (par ordre d’ancienneté) : Conté, Molard – seul administrateur
en titre depuis 1801 –, Montgolfier et du dessinateur François Beuvelot.
75. Christian, 1818. De fait, la préparation du catalogue incomba principalement à Claude Pierre
Molard. Son frère François Emmanuel peina à l’achever en 1816-1817 sous la direction de Christian.
Patrice Bret

Meyer Friedrich Johann Lorenz, Briefe aus der Hauptstadt und dem
Innern Frankreichs, t. 1, Tübingen, Cotta, 1803.
Meyer Friedrich Johann Lorenz, Fragments sur Paris, Hambourg, s. l., 1798.
Meyer Friedrich Johann Lorenz, Fragmente aus Paris im IVten Jahr der
Französichen Republik, t. 2, Hambourg, Bohn, 1797.
Montgolfier Joseph, « Note sur le bélier hydraulique, et sur la ma-
nière d’en calculer les effets », Journal des mines, vol. 13, no 73, 1803,
p. 42-51, pl. 2.
Scott John, A Visit to Paris in 1814, Londres, Longman, 1815.
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et métiers, au Conservatoire et à la littérature technologique », dans
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La première description des collections du Conservatoire des arts et métiers

Carnino Guillaume, Hilaire-Pérez Liliane, Raveux Olivier (dir.)


Les Réparations dans l’ histoire. Cultures techniques et savoir-faire dans la
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Révolution et l’ Empire, Paris, Éditions du CTHS, 1990, p. 275-300.
Top modèles. Une leçon princière au xviiie siècle, catalogue d’ exposition,
Paris, musée des Arts et Métiers/Cnam, 2020.

L’ auteur
Patrice Bret est membre honoraire du Centre Alexandre-Koyré, secrétaire général
du comité Lavoisier de l’Académie des sciences et membre émérite de la section
des sciences, histoire des sciences et des techniques, archéologie industrielle du
Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS). Il a organisé récemment,
410
avec Jean-Luc Chappey et Elizabeth Denton, le symposium Collecter et inventorier
pour la nation : la formation révolutionnaire des collections nationales au 145e congrès
national des sociétés historiques et scientifiques (mis en ligne à l’automne 2022)
et achève actuellement une biographie intellectuelle et matérielle de Nicolas
Jacques Conté.

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