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Notions de Cristallographie Géométrique

Pr. Guillaume Brotons (Pr. Alain Gibaud, lectorem antea)


Notions de Cristallographie Géométrique............................................................................................ 1
I. Réseau direct de l’espace réel ...................................................................................................... 2
I.1 Historique ............................................................................................................................. 2
I.2 Définition du réseau direct ................................................................................................... 2
I.3 Exemples de réseaux ............................................................................................................ 3
I.3.a. Réseau unidimensionnel .............................................................................................. 3
I.3.b. Réseau bipériodique ..................................................................................................... 3
I.3.c. Réseau tridimensionnel ................................................................................................ 5
I.4 Description des 14 réseaux de Bravais ................................................................................ 6
I.5 Propriétés du réseau direct ................................................................................................... 9
I.5.a. Rangée atomique et direction ....................................................................................... 9
I.5.b. Plan et indices de Miller............................................................................................... 9
I.5.c. Equation d'un plan ...................................................................................................... 10
I.5.d. Le cristal réel. ............................................................................................................. 11
II. Le réseau réciproque .................................................................................................................. 12
II.1 Définition ........................................................................................................................... 12
II.2 Propriétés du réseau réciproque et relations de réciprocité................................................ 15
II.2.a. Rangée du réseau réciproque et plan du réseau direct correspondant ........................ 15
II.2.b. Distance inter réticulaire : dhkl .................................................................................... 15
II.2.c. Zone et axes de zone .................................................................................................. 17
II.2.d. Plan parallèle à deux directions ................................................................................. 18
II.2.e. Angle entre deux plans ou rangées réciproques. ........................................................ 18
III. Opérations de Symétrie .......................................................................................................... 19
III.1 Les opérations de symétrie. ................................................................................................ 19
III.1.a. Symétrie d'orientation ................................................................................................ 19
III.2 Groupes de translation ....................................................................................................... 23
III.3 Groupes ponctuels et les 32 classes de symétrie d’orientation. ......................................... 24
III.4 Groupes d'espace ................................................................................................................ 28
III.4.a. Symboles de Hermann-Mauguin. .............................................................................. 28
III.4.b. Symboles de Schönflies5 (1891) ................................................................................ 33
III.4.c. Les systèmes cristallins et leurs propriétés ................................................................ 34
III.4.d. Les 230 groupes d'espace ........................................................................................... 36
III.4.e. Exemples :
(http://www.uwgb.edu/dutchs/SYMMETRY/3dSpaceGrps/3DSPGRP.HTM)............................ 38

1
La cristallographie est l’étude de la matière cristallisée afin de résoudre les positions
relatives des atomes. Pour cela on utilise les méthodes de la radiocristallographie, terme qui
regroupe les techniques de diffusion ou diffraction des rayonnements tels que les rayons-X, les
neutrons ou des électrons dont les longueurs d’onde sont comparables aux distances inter-
atomiques.

I. Réseau direct de l’espace réel

I.1 Historique
C'est en 1783 que Romé de Lisle remarque que les cristaux
naturels présentent des faces dont la répartition dans l'espace n'est
pas quelconque. Il observe que si les faces d'un cristal ne se
développent pas de façon identique, les angles formés entre les faces
sont par contre constants. Il énonce donc la loi de constance des
angles qu'il obtient en mesurant les angles formés par le faisceau de
demi-droites perpendiculaires aux faces d'un cristal.

En 1784 l'abbé Haüy énonce la loi de troncatures


rationnelles simples qu'il obtient en faisant le rapport des longueurs
des arêtes des faces d'un cristal. Le rapport de ces longueurs est
constant. En observant les faces clivées de la calcite, il propose qu'un
cristal soit formé de la juxtaposition de parallélépipèdes identiques
qu'il appelle "molécules intégrantes". C'est la première ébauche de la notion de structure cristalline
périodique dont la "molécule intégrante" définit ce que l'on appelle maintenant le réseau direct.
Site web : http://euromin.w3sites.net/Nouveau_site/histoire/19eme/HIS19f.htm#1

I.2 Définition du réseau direct


On appelle réseau direct un réseau dont les nœuds définissent, par rapport à une origine
choisie, les translations que l'on peut appliquer pour totalement engendrer la structure étudiée.
Dans le réseau direct on peut donc définir des
translations qui engendrent elles-mêmes la notion de
maille cristalline. Il suffit pour cela de connaître la
direction de ces translations ainsi que leur amplitude.
L'amplitude ou la période d'une translation définit un des 6
paramètres de maille. Dans un réseau tripériodique
(forcément en 3Dimensions) il y a :
3 périodes cristallines notées : a, b et c et
3 angles notés , , et  qui définissent les
directions selon lesquelles ces périodes se reproduisent. Les
angles , ,  sont les angles des dièdres opposés aux
directions a, b et c.

2
I.3 Exemples de réseaux

I.3.a. Réseau unidimensionnel


C'est la reproduction périodique d'un motif sur une droite (ici une fleure). La période du
motif est notée a. Le motif peut être plus ou moins compliqué et être constitué d'un seul objet
("atome ou groupement d'atomes") ou de plusieurs objets (molécules,…). L'origine est
arbitrairement choisie et il est souvent commode de la choisir sur un atome particulier du motif mais
ce n'est pas une obligation.
a

O A
a

A
O
Si l'on prend l'origine en un point O du réseau alors toute translation d'un nombre entier u
du vecteur a conduit à un point équivalent du réseau monopériodique, par exemple le pied de la
rose ou la queue du lièvre. Tout point distant d'un nombre entier de période a de l'origine est appelé
nœud du réseau direct. La position des nœuds du réseau direct monopériodique est donc donnée

par OA  ua , u  Z
On notera bien que les nœuds du réseau ne représentent pas forcément des atomes mais
qu'ils décrivent la périodicité.

I.3.b. Réseau bipériodique


C'est la reproduction périodique d'un motif dans un plan. Il faut pour paver le plan définir
deux translations a et b ainsi que l'angle  formé entre ces deux translations. La connaissance de ces
trois paramètres définit la maille cristalline.
O b

a

La position d'un nœud N du réseau direct est donné par :


 
ON  ua  vb , u et v  Z

La maille cristalline définie par les vecteurs a et b est appelée maille élémentaire car sa
surface est la plus petite (on peut noter que la surface de la maille est donnée par
    
 
a  b  a  b  b ). Il s'ensuit que le choix de la maille élémentaire n'est pas unique.

3
Dans la maille cristalline il peut y avoir plusieurs atomes différents. Les coordonnées d'un
atome k dans une maille sont données par les composantes fractionnaires xk, yk de cet atome.
Dans l'exemple ci-dessous nous avons une maille qui contient deux atomes dont les
coordonnées fractionnaires sont (0,0) pour l'atome "vert" et (1/2, 1/2) pour l'atome bleu. Il y a deux
atomes dans la maille : un vert aux sommets de la maille qui compte pour 1/4 dans l'occupation et
un bleu au centre qui compte pour 1.
O b

a

Par la suite on ne considèrera que les coordonnées des atomes générateurs de la maille (ici le
vert et le bleu). A partir de ces coordonnées, on construit tout le réseau en faisant subir à ces atomes
les translations de réseaux de période a et b.

Les réseaux bidimensionnels peuvent être : oblique ( est quelconque), rectangulaire (ab
et  égal à 90°), carré (a=b et  égal à 90°) ou hexagonaux (a=b et et  égal à 120°).

Cellule de Wigner-seitz
C’est une autre définition de la maille élémentaire

On trace les lignes reliant un noeud donné à tous ses


voisins. Puis on trace les plans médiateurs (médiatrices) de ces
segments. Le plus petit volume enclos de cette façon est la maille
élémentaire de Wigner-seitz (représenté ici pour un réseau
oblique 2D).

Exercice
En plaçant l'origine sur la queue du lièvre représenter une maille cristalline élémentaire.
Préciser sur le schéma les paramètres de maille. Peut-on trouver d'autres mailles élémentaires?
Combien y a-t-il d'objets dans la maille élémentaire? Aurait-on pu prendre une autre origine.

4
I.3.c. Réseau tridimensionnel
Il est obtenu en périodisant le réseau bipériodique avec une 3ième direction de l'espace. Les
réseaux tridimensionnels ont été décrits et codifiés par Bravais et sont décrits dans le paragraphe
suivant.
Un ensemble régulier de motifs (réalité physique) forme un réseau. On peut alors repérer
une maille dont les sommets sont des motifs. Si on suppose ces motifs ponctuels, on parle de
réseau ponctuel. On génère un réseau ponctuel en appliquant à un nœud (ici point) l’ensemble des
translations du groupe :
   
OP  u  a  v  b  w  c
  
Le parallélépipède construit sur a , b et c est la maille élémentaire. La maille élémentaire
simple est un parallélépipède ayant pour sommets 8 noeuds voisins (aucun noeud dans son volume
ni sur ses faces) et c’est le plus petit volume créé à partir des générateurs du réseau, qui reproduit le
réseau par translation.

On peut former des mailles multiples dont la multiplicité est :


Le nombre de noeuds qu’elle contient.
Soit son volume divisé par le volume élémentaire.

5
I.4 Description des 14 réseaux de Bravais
Une structure cristalline tridimensionnel peut être décrite par l’un des 7 systèmes cristallins
(sept systèmes d’axes : cubique , hexagonal , quadratique , rhomboédrique , orthogonal ,
monoclinique , triclinique) dont les 6 paramètres de maille sont répertoriés dans le tableau ci-
dessous. Les opérations de symétrie de translation engendrant des atomes de même nature que ceux
aux sommets de la maille au centre ou en milieu de faces définissent 14 réseaux de Bravais.

Si la maille ne contient que des atomes en position


entière elle est dite maille simple; elle est multiple dans
le cas contraire.

 Une maille simple de même symétrie que le réseau est dite Primitive et ce réseau de Bravais est
dit primitif P. Il ne contient qu'un seul atome par maille. Ses translations élémentaires de réseau
sont (0,0,0).

 En ajoutant à la maille simple un noeud au centre de la maille donne un réseau I. Il y a alors 2


atomes par maille : un atome en (0,0,0) et un atome en (1/2,1/2,1/2) qui sont ses deux translations
élémentaires de réseau.

 En ajoutant à la maille simple un noeud aux centres de deux faces opposées (celles ne contenant
 
pas a, b ou c ). Par exemple la face C (opposée à c) est dite face centrée quand il y a un atome en
(0,0,0) et un atome en (1/2,1/2,1/2). il y a deux atomes dans la maille dans ce cas. Le réseau peut
être face centrée A, B où C selon que la face A, B où C est celle qui est centrée. Les translations
élémentaires de réseau pour le cas C sont (0,0,0 et 1/2,1/2,0).

 Un réseau est dit réseau F si toutes les faces sont centrées. Il y a alors 4 atomes dans la maille
localisés en (0,0,0), (1/2,1/2,0), (0,0,1/2) et (0,1/2,1/2) qui sont ses translations élémentaires de
réseau.

 Un réseau est dit réseau R si on peut définir de deux façons sa maille élémentaire. (Maille
rhomboédrique si elle contient un nœud et maille hexagonale si elle contient trois noeuds). Ses
translations élémentaires de réseau sont (0,0,0) dans le premier cas et (0,0,0), (1/3,2/3,2/3),
(2/3,1/3,1/3)

Exemples
Les métaux sont de bons exemples de structures simples pouvant être décrites par les
réseaux de Bravais. L'aluminium, le fer , le nickel, l'argent, le cuivre peuvent être décrits par une
maille cubique à faces centrées alors que le titane  cristallise dans un réseau hexagonal. Le
molybdène et le niobium cristallisent dans un réseau cubique I.
http://www.people.nnov.ru/fractal/VRML/cryst/Mview/Cubic.htm

6
1-Triclinique P,
2-Monoclinique P,
3-Monoclinique C,
4-Orthorhombique P,
5-Orthorhombique C,
6-Orthorhombique F,
7-Orthorhombique I,
8-Quadratique P,
9-Quadratique I,
10-Cubique P,
11-Cubique I,
12-Cubique F,
13-Hexagonal P,
14-Rhomboédrique R.

Remarque importante :

Si une structure cubique contient deux atomes différents par maille dont l'un est en 0,0,0 et
l'autre en 0.5,0.5,0.5 celle-ci n'est pas I mais P.

7
Cubique Hexagonal Rhomboédrique Quadratique Orthorhombique Monoclinique Triclinique
Trigonales Tétragonales
a=b=c a=bc a=b=c a=bc abc abc abc
== =90° ==90° ; =120° == 90° == =90° == =90° ==90° ; 90°  90°

3
3
3
1

m
m
m
m
m
m
m
m
m
Sy

rie
mét

2/m
4/m
2/m
2/m
6/m
6/m
2/m
2/m
2/m
4/m
4/m
2/m
2/m
2/m
2/m

R
P C
Les 14 réseaux de Bravais présentés dans le tableau ci-dessus sont:
I F

8
I.5 Propriétés du réseau direct

I.5.a. Rangée atomique et direction


Considérons un réseau tridimensionnel de paramètres de maille a, b et c. Tout nœud du
réseau direct est repérable par un vecteur
  
ON  ua  vb  wc avec u, v, w  Z
On appelle rangée atomique uvw l'ensemble des atomes repérés par le vecteur de
cordonnées u,v,w avec u,v et w premiers entre eux. La rangée 100 est la rangée qui contient les

atomes portés par le vecteur a . On associe à la rangée uvw la direction cristallographique [uvw].

[001]

[010]

[110]

[100]

On peut aussi considérer toutes les directions équivalentes par symétrie à cette direction.
Cela constitue une famille de direction que l'on note <hkl>. Par exemple pour un réseau cubique
les directions [100] et [010] sont équivalentes; elles appartiennent à la famille <100>. Si la direction
est de sens opposé aux vecteurs de base elle est notée u v w  .

I.5.b. Plan et indices de Miller


Un plan atomique ou plan réticulaire est un plan du réseau direct passant par 3 nœuds du
réseau non alignés. Par définition le plan atomique noté (hkl) coupe les axes du réseau direct en
a/h, b/k, c/l où a,b et c sont les paramètres de maille. Les indices h, k et l sont appelés les indices
du Miller du plan (hkl).
A titre d'exemple nous montrons les plans (111), (110) et (112) d'un réseau orthogonal.

9
On remarquera qu'un plan (hkl) possède une infinité de plans équivalents parallèles entre
eux obtenus par translation des paramètres de maille.

I.5.c. Equation d'un plan


Soit un plan (hkl) passant par l'origine, alors l'équation de ce plan est donnée par
h k l
x y z 0
a b c
où h, k et l sont les inverses des longueurs délimitées sur les axes par ce plan. A ce plan réticulaire
est associé une famille de plans réticulaires (famille (hkl)) tous parallèles et de nombre infini.

Le plan parallèle le plus proche à celui définit ci-dessus (et ne passant par l'origine) a pour
équation :
h k l
x  y  z  1
a b c
et l’équation générale d’un plan réticulaire (soit de sa famille de plans) s’écrit :
h k l
x y z n
a b c
Considérons n=+1, alors l’équation de ce plan ne passant pas par l’origine peut s’écrire :
h * u  k * v  l * w  1
Exemple
Soit le plan (110) de la famille de plans (110) qui est adjacent à celui passant par l’origine. Son
équation est 1* u  1* v  0 * w  1 . On peut vérifier que le nœud 100 appartient à ce plan puisqu’il
vérifie l’équation : 1*1  1* 0  0 * w  1 .

Exercice
1) Représenter le plan (001) d'un réseau orthorhombique de paramètres de maille a=2, b=3 et c=4.
Préciser les directions cristallographiques contenues dans ce plan et certains plans
cristallographiques.
2) Représenter le plan 010 d'un réseau monoclinique d'angle =110° ainsi que les directions
cristallographiques principales.
Réponse 2
[001]

(001)

[100]

10
I.5.d. Le cristal réel.
Un cristal est constitué de faces qui sont parallèles à des plans réticulaires. Elles peuvent
donc toutes s'indexer comme des plans (hkl). Les faces se développent généralement dans les plans
contenant le plus grand nombre de nœuds par unité de surface (densité de nœuds élevée). Les arêtes
entre les faces sont parallèles à des rangées atomiques.

Dans un cristal les faces qui sont parallèles à une même direction appartiennent à la même
zone. Cette direction est appelée axe de zone. Par exemple l'axe de zone [100] contient entre autres
les plans (010), (011) et (001).

Afin de repérer les faces d'un cristal en projection plane on utilise la projection
stéréographique. Pour faire cette projection on place le cristal au centre d'une sphère et on trace les
intersections des normales aux faces avec la sphère. Soit M un point d'intersection de ce type. Il
peut être projeté sur le plan équatorial de la sphère en joignant le point M au pôle P opposé à M. On
obtient sur le plan équatorial le projeté stéréographique P de M. M étant dans l’hémisphère nord P
est représenté par une croix.

M'
M

p' x x p

Lorsque la normale à la face se situe dans l'hémisphère sud la projection se fait à l'aide du
pôle nord de la sphère et le projeté est représenté par un cercle. Si deux points ont la même
projection mais proviennent de deux hémisphères différents on peut les noter avec un signe + pour
le point de l'hémisphère nord et - pour le point de l'hémisphère sud.
L'intérêt de cette projection est qu'elle conserve les angles. La mesure de l'angle entre les
normales aux faces peut se faire au moyen d'un goniomètre appelé théodolite.

Exercice
Déterminer la projection stéréographique d'un octaèdre, d'un tétraèdre pyramidal, …

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II. Le réseau réciproque

II.1 Définition
On appelle réseau réciproque un réseau qui se déduit du réseau direct en traçant les
directions perpendiculaires aux plans réticulaires (100), (010) et (001). Le réseau réciproque est
périodique et est caractérisé par 6 paramètres où 3 vecteurs de base notés A*,B* et C*. Le module
de ces vecteurs définit la période du réseau dans chacune des directions considérées.
Les vecteurs de base du réseau réciproque étant perpendiculaires aux plans de base du réseau
direct sont perpendiculaires aux vecteurs de base du réseau direct contenus dans ces plans. On se
doute alors que la direction d'un vecteur de base du réseau réciproque peut être définie par un
produit vectoriel incriminant les vecteurs de base du réseau direct lui étant perpendiculaires. Ainsi
les vecteurs de base du réseau réciproque sont définis par
 
* b c 1
A      
 

a. b  c a 
   
c a
B*      

a. b  c b
1
  
où a . b  c est le volume de la maille.

*  
a b 1
C     

a. b  c c 
Il est évident d'après cette définition que les vecteurs du réseau réciproque vérifient les
relations suivantes :
     
A* .a  1 A* .b  0 A* .c  0
     
B* .a  0 B* .b  1 B* .c  0
     
C * .a  0 C * .b  0 C * .c  1

Rappel : Produit scalaire.


 
Si u et v sont deux vecteurs faisant un angle α, on appelle
   
produit scalaire le nombre (réel) valant : u  v  u  v  cos  .

Dans l'espace rapporté à une base orthonormale i , j , k :
 
 
u  v  u x vx  u y v y  u z vz

Rappel : Produit vectoriel.


Le produit vectoriel de deux vecteurs et est l'unique



vecteur w dans la base orthonormale directe i , j , k , tel que :
  

i j k
     
w  u  v  u x u y u z  u y v z  u z v y i  u z v x  u x v z  j  u x v y  u y v x k
vx vy vz

  
 si u et v sont colinéaires, w  0

 dans le cas contraire : le vecteur w est orthogonal aux deux vecteurs donnés,
 
le repère u , v , w est de sens direct,
   
w  u  v  sin u , v  ,
   
 Si les vecteurs u et v ont même origine, la norme u  v est égale à l'aire du
 
parallélogramme construit sur u et v .

12
Le double produit vectoriel : u  v  w  u  wv  v  wu
Il va dépendre à la fois de l'ordre dans lequel les opérations sont effectuées et de l'ordre de
      
présentation des 3 vecteurs : u  v  w  u  wv  u  v w

Réseau réciproque des mailles orthogonales


Les mailles orthogonales ont un réseau réciproque simple car les vecteurs de base du réseau
réciproque sont perpendiculaires entre eux (en 3D on parle de maille tri-orthogonale : ===90° :
systèmes cristallins cubique, quadratique, orthorhombique, ). Ils ont pour valeur :
 
* b c 1
A      ex

a. b  c
 
 a

* c a 1  a 
B      e y où par exemple e x   est le vecteur unitaire de l’espace réel selon a .
 
a. b  c b

a
 
a b 1
C *      ez
 
a. b  c c

Ils sont colinéaires aux vecteurs de base du réseau direct et ont pour amplitude (période)
l'inverse des paramètres de maille du réseau direct (ce qui justifie l'appellation de réseau
réciproque). Il s'ensuit que dans ce cas particulier les directions cristallographiques principales
(<100>) du réseau direct et du réseau réciproque sont les mêmes.
Plan (001)* du
Plan (001) du
réseau réciproque
réseau direct
[010]*
[010]

B*=1/b
b

a [100]
[100]*
A*=1/a

13
Réseau réciproque de la maille monoclinique

Nous considérons le plan (010) d'un réseau monoclinique (abc, ==90°) qui contient
les directions [100] et [001]. La direction [010] colinéaire au vecteur b est perpendiculaire à ce plan
(qui est notre page). On y voit la trace des plans (100) et (001). Perpendiculairement à ces plans
nous trouvons les directions [100]* et [001]* du réseau réciproque monoclinique.

direction [001]*
[001]
90°
[100]*

Noeud
d100
du
(001) réseau
c d001
[100]
a
plan (100)

On peut ainsi tracer le réseau réciproque :

[001]* Nœud
du
Réseau réciproque

[100]*

Exercices :
Calculer le module des vecteurs du réseau réciproque d'une maille monoclinique. Calculer
en fonction de a et b l'angle formé par les direction [110] et [110]* dans un réseau orthogonal.
Considérer le cas particulier du réseau cubique. Construire le réseau réciproque des plans (001) et
(100) de la maille hexagonale.

14
II.2 Propriétés du réseau réciproque et relations de réciprocité

II.2.a. Rangée du réseau réciproque et plan du réseau direct correspondant


Une rangée du réseau réciproque est obtenue en définissant le vecteur qui relie l'origine
du réseau à un nœud de ce réseau. Ce vecteur est défini par
*   
rhkl  hA *  kB * lC *
La connaissance des indices hkl correspondant à une rangée définit une direction du réseau
réciproque notée [hkl]*. Compte tenu de la définition adoptée pour les vecteurs de base il n'est pas
surprenant de constater qu'une direction [hkl]* de l’espace réciproque est perpendiculaire au
plan (hkl) du réseau direct de mêmes indices. La direction [100]* aussi notée A* et est
perpendiculaire au plan (100).

Une rangée [hkl]* du réseau réciproque est perpendiculaire à un plan (hkl) du réseau direct.

Soit un plan (hkl) du réseau direct interceptant les axes en A(a/h,0,0),B(0,b/k,0) et C(0,0,c/l)

B
A

La rangée [hkl]* de l’espace réciproque (qui est perpendiculaire au plan (hkl) de l’espace
direct) est caractérisée par le vecteur :
*   
rhkl  hA *  kB * lC *
Les vecteurs AB et BC du plan (hkl) sont définis par
   
b a c b
AB  OB  OA   et BC  OC  OB  
k h l k
Ils permettent d'engendrer n'importe quel vecteur du plan (hkl) par combinaison linéaire. Il est
facile de montrer que
* *
rhkl .AB  rhkl .BC  0
ce qui montre que la rangée [hkl]* est perpendiculaire à ces deux vecteurs donc à n'importe quel
vecteur de ce plan.

II.2.b. Distance inter réticulaire : dhkl


La distance inter réticulaire est la distance qui sépare deux plans (hkl) consécutifs. Elle
est notée dhkl. On peut considérer pour calculer cette distance le plan (hkl) qui passe par l'origine et
le plan immédiatement consécutif qui coupe les axes en a/h,b/k et c/l.
La distance inter réticulaire est donc la projection orthogonale de l'origine O du réseau
réciproque sur le plan (hkl). Soit P le projeté orthogonal de O sur le plan hkl et  l'angle entre la
direction OA et la direction OP. On a
OP  d hkl par définition
et OP  OA cos ou OA  a / h
a
 1 OP.OA  d hkl cos   d hkl
2

h
*  * 
rhkl a rhkl a
De plus OP  d hkl * et OA  , soit OP .OA  d hkl * .
rhkl h rhkl h

15
 
     A* .a  1
(hA *  kB * lC*) a d hkl   
 2 OP.OA  d hkl *
.  * car  B * .a  0
rhkl h rhkl  * 
C .a  0
Il s'ensuit avec (1) et (2) que :
1
*
d hkl 
rhkl
Cette relation est fondamentale en cristallographie car elle permet de calculer n'importe
quelle distance réticulaire.

Corollaire
Toute direction [uvw] du réseau direct est perpendiculaire à un plan (uvw)* du réseau réciproque :
*
ruvw d uvw 1

Application à des réseaux particuliers :


Par exemple il est facile de voir que pour des mailles orthogonales pour lesquelles les
vecteurs de base du réseau réciproque sont perpendiculaires entre eux (===90°), on obtient :
1 1 1 1
d hkl  *  soit : d hkl  * 
rhkl h A k B l C
2 * 2 2 * 2 2 * 2 rhkl h 2
k2 l2
 
a2 b2 c2
*    * * *
En effet : rhkl  hA*  kB * lC * et sa norme s’obtient par rhkl
*
 rhkl  rhkl  rhkl . Soit :
 2  2  2  
1 1a 1
*
rhkl  h 2 A*  k 2 B *  l 2 C * et pour une maille orthogonale : A*  e x   ,
a aa a
* *
idem pour les normes des vecteurs B et C .

Résumons quelques expressions utiles :


Systèmes du réseau de Bravais : 1
Distance inter réticulaire : d hkl  *
rhkl
Mailles orthogonales : 1
(== =90°) d hkl 
2
Orthorhombique (abc) h k2 l2
 
Tétragonal (a=bc) a2 b2 c2
Cubique (a=b=c)
Hexagonal 1
(==90°, =120°) d hkl 
(a=bc) 4  h 2  hk  k 2  l2
   2
3  a2  c
Rhomboédrique
(== 90°) d hkl 

a 2 1  3 cos 2    2 cos 3   
(a=b=c)   
h 2  k 2  l 2 sin 2    2hk  kl  hl  cos 2    cos  
Monoclinique sin 
(==90°, 90°) d hkl 
(abc) h 2
k sin   l 2 2hl cos  
2 2
  2
a2 b2 c ac

16
II.2.c. Zone et axes de zone
L'ensemble des plans du réseau direct qui se
coupent selon des arêtes parallèles forme une zone
de l’espace direct.

Les rangées de l’espace réciproque rh*i ki li =[hikili]* (ici

notées N * ) perpendiculaires aux plans (hikili) de la
famille considérée sont forcément perpendiculaires
  
à l’axe de zone ruvw =[uvw], soit : rh*i kili  ruvw  0

La direction de ces arêtes est l'axe de la zone et ses indices de rangée [uvw] sont liés aux
indices des plans de la zone par la relation : hu  kv  lw  0 (loi de WEISS)

Exemple
Considérons la zone [ 1 10 ] soit d’équation - h + k = 0  h = k avec 1 quelconque,
soit les plans: 1 1 1, 1 1 2, 1 1 3, etc.

 Soient deux plans (h1 k1 l1) et (h2 k2 l2). Leur axe de zone est la rangée [u v w] telle que :

u = k1 l2 - l1 k2
v = l 1 h 2 - h1 l 2 soit :
w = h1 k2 - h2 k1

 Pour qu'un 3ème plan appartienne à la zone, il faut que :


h1u  k1v  l1 w  0

h2 u  k 2 v  l 2 w  0
h u  k v  l w  0
 3 3 3

La solution autre que : u = v = t = 0, sera telle que :


h1 k1 l1
  0  h2 k2 l2
h3 k3 l3
Ceci sera vérifié si chaque terme d'une ligne est une combinaison linéaire identique des termes
h3  mh1  nh2

homologues des deux autres, par exemple : k 3  mk1  nk 2 ; m, n entiers
l  ml  nl
3 1 2

Cette relation permet ainsi de déterminer les indices de toutes les faces en zones possibles,
pour une orientation donnée définie par deux plans concourants.

17
II.2.d. Plan parallèle à deux directions
 
Soient deux directions ru1v1w1 =[u1 v1 w1] et ru2v2 w2 =[u2 v2 w2]. Pour trouver le plan (hkl)
parallèle à ces deux rangées il est plus simple de rechercher la rangée [hkl]* dans l’espace
réciproque qui est perpendiculaire à ce plan et qui vérifie donc la relation :
 
* ru1v1w1  ru2v2 w2   
rhkl   v1 w2  v2 w1 a *  w1u 2  w2 u1 b *  u1v2  u 2 v1 c *
V

II.2.e. Angle entre deux plans ou rangées réciproques.


Pour trouver l’angle dièdre  entre deux plans réticulaires
(h1 k1 l1) et (h2 k2 l2), on va chercher l’angle entre leurs deux

rangées (ici notées N * ) perpendiculaires de l’espace réciproque [h1
k1 l1]* et [h2 k2 l2]*.
Cet angle  étant l’angle supplémentaire de l’angle dièdre 
entre les plans.

Exemple
 
L’angle  entre r1*10 et r1*1 2 dans le système orthorhombique s’obtient par le produit
scalaire :
 
  
  
  

2 2
r1*10  r1*1 2   a *  b *   a *  b *  2c *  a *  b *

et
* *
r1 10  r1 1 2  r1 10 r1 1 2 cos 
* *
soit
 
r1*10  r1*1 2
cos   * * 
 

2 2
a*  b *
 

r1 10 r1 1 2   
 a *  b *  a *  b *  2c *
1 1
2
 2
 cos   a b qui donne .
1 1 1 1 4
2
 2 2
 2 2
a b a b c
et  = 180 - 

Exercice :
On considère un plan (hkl). A quelle condition ce plan est-il en condition de diffraction (On
rappelle qu'il y a diffraction si il y a réflexion sur le plan atomique)? Faire un schéma des conditions
de diffraction en précisant ou se trouve l'angle d'incidence, l'angle de diffraction et la normale au
plan (hkl).
Soit deux plans (h1k1l1) et (h2k2l2). Quel est l'angle entre ces 2 plans? Cas particulier : réseau
orthogonal, puis cubique. Pour un réseau cubique calculer l'angle entre (100) et (010), entre (100) et
(110) puis entre (100) et (111).

18
III. Opérations de Symétrie

III.1 Les opérations de symétrie.

III.1.a. Symétrie d'orientation


La symétrie d'orientation correspond à la symétrie du réseau cristallin. Les opérations de
symétrie d'orientation d’un cristal doivent laisser les propriétés du cristal invariant.
Pour une symétrie d’orientation donnée on définit ses éléments de symétrie qui sont les
points, droites ou plans inchangés par la transformation.

On distingue deux types d’opérations de symétrie d'orientation : symétrie directe et


symétrie inverse.

) Les rotations d'ordre n (Symboles Schönflies : Cn et Symboles Mauguin-Hermann : n) sont des


opérations de symétrie directe. Au cours d'une rotation d'ordre n, la figure initiale est amenée en
coïncidence par une rotation de 2/n (par convention dans le sens trigonométrique direct sur la
projection orthogonale). Puisqu’on obtient après opération la même figure, on parle d’opération de
première espèce.

Par exemple un
cube possède 3 axes d'ordre
4 perpendiculairement à ses
faces et 4 axes d'ordre 3
selon ses diagonales.

) L’inversion (centre de symétrie : Symboles Schönflies : i


et Symboles Mauguin-Hermann : 1 ) transforme un vecteur
en son opposé mais laisse un point inchangé (qui est donc un
élément de cette symétrie).

) Le plan miroir (Symboles Schönflies : h si miroir


perpendiculaire axe ou v si miroir contient axe et
Symboles Mauguin-Hermann : n/m si miroir
perpendiculaire axe ordre n ou m si miroir contient axe).
On note d un h qui bissecte l’angle formé par
deux axes C2 situé dans un plan perpendiculaire à ces deux
axes.

19
) Rotoreflexion : Symboles Schönflies : Sn et Symboles Mauguin-Hermann : n~ . C’est une
rotation de 2/n autour d’un axe (Cn) puis une réflexion au travers du miroir perpendiculaire
à l’axe de la rotation (h) dans un ordre quelconque.

) Rotoinversion : Symboles Schönflies : n’existe pas et


Symboles Mauguin-Hermann : n . Les opération de
symétrie inverse consistent à effectuer une rotation de
2/n puis une inversion par rapport au centre de la
figure situé sur l’axe de la rotation.

L'opération est notée n et dite de seconde espèce


car s’effectue par combinaison de la rotation et de
l’inversion dans l’ordre souhaité (opération
commutative).
Un tétraèdre possède la symétrie 4

Symboles de représentation des opérations de symétrie binaire, ternaire, quaternaire et sénaire :


opérations de symétrie directe
Identité
Notation Hermann-Mauguin 1 2 3 4 6
Notation de Schoenflies C1 = E C2 C3 C4 C6
Symbole dans le plan

opération de symétrie inverse


Inversion Plan
miroir
Notation Hermann-Mauguin 1 2 ou m 3 4 6
Notation de Schoenflies Ci ou i Cs ou  C3i ou S6 S4 C3h ou S3
Symbole dans le plan

20
Représentation par projection Stéréographique des axes de symétrie d’orientation.
Voici quelques projections stéréographiques des opérations de symétrie d’orientation :

Symétries d’orientation directe : (Rotations d'ordre n, soit de 2/n)

Symétries d’orientation indirecte : (Rotations d'ordre n puis inversion)

Matrices associées aux opérations de symétrie.

Considérons un point M de coordonnées (x,y,z) et appliquons une rotation d'ordre n autour


de l'axe z. Le point M est transformé en un point M' de coordonnées x',y',z' vérifiant
 x'  x
     
r '   y'   R y   R r
   
 z'  z 
où R est la matrice de rotation définie pour cette opération de symétrie directe dans un
système de coordonnées unitaires par :
 cos   sin  0 
  2
R   sin  cos  0 , avec :  
 0 n
 0 1 
Il est clair que pour une opération de symétrie inverse la matrice devient
  cos  sin  0
  2
R    sin   cos  0 , avec :  
 0 n
 0  1
Nous observons que les matrices associées aux opérations de symétrie directe et inverse sont
orthogonales car elles vérifient

21
RR T  E  R T  R 1
En effet au cours d'une opération de rotation (directe ou inverse) il y a conservation
de la norme. Soit un point M de coordonnées r=(x,y,z), par rotation il est transformé
en r’=(x’,y’,z’) avec r’=Rr. La norme de ces vecteurs se conserve ce qui impose
r' 2  r' T r'  r T R T Rr  r 2  r T r  R T R  E
Il s'ensuit que les matrices associées aux opérations de symétrie directe et inverse ont un
déterminant vérifiant
det( R T R )  det( R T ) det( R )  det( E )  1  det R  1
 r11 r12 r13 
 
avec : R   r21 r22 r23  , et det( R )  r11 r22 r33  r32 r23   r12 r21 r33  r31 r23   r13 r21 r32  r31 r22 
r 
 31 r32 r33 

Propriétés des opérations de symétrie inverse


Nous allons considérer quelques opérations de symétrie inverse particulières:
) L'opération 1 est une inversion donc un centre de symétrie. Elle est notée I1 en théorie des
groupes et sa matrice est :
1 0 0
 
R   0 1 0 
 0  1
0
) L'opération 2 est une rotation de  suivie d'une inversion. On voit donc qu'il s'agit d'une
opération de réflexion par rapport au plan perpendiculaire à l'axe de rotation. Cette opération est
symbolisée par la lettre m et est notée I2 dans certains ouvrages. La matrice associée est :
  cos  sin  0 1 0 0 
   
R    sin   cos  0 , avec     R   0 1 0 
 0 0  1  0 0  1
  
) L'opération 3 possède la particularité de contenir un axe d'ordre 3 colinéaire.
) L'opération 2n contient un axe d'ordre n colinéaire.
En effet s'il l'on fait subir 2 fois l'opération i  R2 / 2 n on obtient
i  R2 / 2n  i  R2 / 2n    R2 / 2n   R2 / 2n   R2 / n
) Il s'ensuit que 4 contient un axe 2 colinéaire.
) 6 contient un axe 3 colinéaire mais aussi un axe 2 colinéaire donc un miroir
3
m perpendiculaire; de ce fait 6 est aussi noté .
m

22
III.2 Groupes de translation

Théorème : pour un cristal parfait, les vecteurs t formés par combinaison linéaire des
vecteurs de base a,b,c qui définissent le réseau, forment un groupe appelé groupe de translation.
   
OP  u  a  v  b  w  c

La loide composition est l'addition


 et c'est une loi de composition interne dans l'ensemble
des vecteurs t . L'ensemble des vecteurs t contient l'élément neutre u = v = w = 0. Chaque vecteur
 
t a un inverse contenu dans l'ensemble t : Cet ensemble constitue donc un groupe de dimension
infinie. En mathématique, ce groupe est dit commutatif ou encore abélien.

Exemples en 2 D
ler) exemple Fig. de gauche: la maille est un parallélogramme, le réseau sera appelé réseau
oblique 2D. Ce parallélogramme ne contient qu'une fleur par maille et pour cette raison on a un
réseau primitif. Il est important de remarquer que l'origine de la maille est arbitraire et que l'on
peut la choisir (figure 1) en dehors du motif fleur (maille en pointillé). On a toujours une fleur par
maille.

2ème) exemple Fig. centrale: la maille est un rectangle contenant une seule fleur, et on a un réseau
rectangle primitif.

3ème) exemple Fig. de droite: cette fois nous avons le choix entre deux réseaux: le réseau a, b
oblique primitif. Le réseau a, b' rectangle centré (car il contient deux fleurs par maille et que si
l'on choisit l'origine de la maille au centre d'une fleur le centre de la seconde fleur est au centre du
rectangle).

  
- pour les trois exemples, si on choisit la maille a et b on a: t  ua  vb
 
 a b'
- pour le troisième exemple, si on choisit la maille a et b' on a: t u v et la
 2 2
restriction pour que la translation t mène bien à un nœud du réseau : u + v = 2p (qui est
forcément pair). 
Dans tous les cas le groupe des vecteurs t définit le réseau et précise si celui-ci est primitif (pas de
restriction), centré (ici restriction u + v = 2p qui doit être pair), etc…

23
III.3 Groupes ponctuels et les 32 classes de symétrie d’orientation.
Les groupes ponctuels sont des classes regroupant des opérations de symétrie ponctuelles
qui sont limitées aux rotations (directes où inverses) et opérations de symétrie localisées en un
point. Ces groupes respectent deux restrictions importantes :
 Les opérations de symétrie doivent être compatibles avec la symétrie de translation des
7 systèmes cristallins auxquels appartiennent les 14 réseaux de Bravais. Ceci impose que les axes
de rotations sont nécessairement de types 1, 2, 3, 4 ou 6. En effet il n'est pas possible de paver
l'espace avec un axe d'ordre 5 même si un axe d'ordre 5 existe bien dans la nature (quasi-cristaux).
 Chaque opération de symétrie d’orientation ne peut pas induire une symétrie plus haute
que la symétrie du réseau ou du motif.

La combinaison des opérations de symétries ponctuelles aboutit à 32 groupes ponctuels


chacun attribué à l’un des 7 systèmes cristallins qu’il respecte. Ces groupes caractérisent la
morphologie macroscopique des cristaux et décrivent, entre autre, la symétrie d'objets chiraux ou
énantiomorphes (dont l'image à travers un miroir n'est pas superposable à l'objet).

Crystal Class Bravais Lattices Point Groups


Triclinic P 1, 1*
Monoclinic P, C 2, m, 2/m
Orthorhombic P, C, F, I 222, mm2, 2/m 2/m 2/m
Trigonal P, R 3, 3*, 32, 3m, 3*2/m
Hexagonal P 6, 6*, 6/m, 622, 6mm, 6*m2, 6/m 2/m 2/m
Tetragonal P, I 4, 4*, 4/m, 422, 4mm, 4*2m, 4/m 2/m 2/m
Isometric P, F, I 23, 2/m3* 432, 4*3m, 4/m 3* 2/m

24
Les 7 Systèmes Les 32 groupes Notations notation Classes et
Cristallins ponctuels Internationales de de Laue dénomination
(combinaisons Schönflies
opérations de symétrie
en notation de
Hermann-Mauguin
Triclinique 1, 1, C1, P1
1 1 Ci 1
Monoclinique 2, 2, C2, P2/m, C2/m
m, m, C s,
2/m (axe 2 pris selon y) 2/m C2h 2/m
Orthorhombique 222, 222, D2 , Pmmm,
mm2, mm2, C2v, Cmmm,
mmm (2 selon z) 2/m 2/m 2/m D2h mmm Fmmm,
Immm
Trigonal 3, 3, C3, P3, R3,
3, 3, C3i, 3, P 3 m1,
32, 32 ou 321 ou 312 D3 ,
P 3 1m, R 3 m
3m, 3m ou 3m1 ou 31m C3v,
3m 3 m ou 3 m1 ou 3 1m D3d 3m
ou 3 2/m ou 3 2/m1
ou 3 12/m
Tétragonal (ou 4, 4, C4, P4/m, I4/m,
Quadratique) 4, 4, S4, P4/mmm,
4/m, 4/m, C 4h , 4/m, I4/mmm
422, 4mm, 422, 4mm, C4v, D4,
4 2m 4 2m ou 4 m2 D2d,
4/mmm (axe 4 selon z) 4/m 2/m 2/m D4h 4/mmm
Hexagonal 6, 6, C6, P6/m,
6, 6, C3h, P6/mmm
6/m, 6/m, C 6h , 6/m,
6mm, 622, 6mm, D6 ,
6 2m, 6 2m ou 6 m2 C6v,
6/mmm (axe 6 selon z) 6/mmm D
ou 3h, D6h 6/mmm
6/m2/m2/m
Cubique 23, 23, T, Pm 3 , Im 3 ,
m3, m3 ou 2/m 3 T h , F 3 m,
432, 432, O,
Pm 3 m,
4 3m, 4 3m, Td , m3,
Oh Fm 3 m,
m3m axe 4 selon x,y ou 4/m 3 2/m m3m
z, axe 3 selon [111] Im 3 m
On notera que :
Pour chacun des 7 systèmes cristallins, le groupe ponctuel (ou classe) de plus haute symétrie
est l’holoédrie du système. Les autres ont une symétrie inférieure à celle du réseau en raison de la
présence du motif et sont dits mériédries du système.
Les classes de Laue correspondent à la symétrie du réseau réciproque (figure de
diffraction).
La dernière colonne est la dénomination qui est associée à la classe de Laue augmentée des
translations de réseau correspondant aux mailles multiples.

25
L’ordre des opérations de symétrie caractérisant un groupe ponctuel n’est pas arbitraire et suit les
règles données dans le tableau suivant :
Symboles des groupes ponctuels attachés aux différents systèmes.
Les 7 Systèmes Cristallins Premier symbole Deuxième symbole Troisième symbole
Triclinique 1, 1

Monoclinique b
  
Orthorhombique a b c
Trigonal et Hexagonal

c    
a ,b 2a +b …
(maille P)
Tétragonal (ou

c      
a ,b a +b , a -b
Quadratique)
Cubique

a … axes 2 ou 4     
a +b +c … a b …
axes ternaires axes 2 obliques

Exemple :
En 3D :
(==90°,
Nous montrons sur la figure ci-dessous le cas d'un réseau
=120°)
hexagonal de symétrie 6/mmm ou D6h ou P6/mmm. Le
tableau des conventions nous indique l’ordre suivant des (a=bc)
symboles pour ce système :
Hexagonal 6/m c
    
m a ,b m 2 a +b …
  
On en déduit : que l’axe c est parallèle à l’axe 6 ; que a , b sont deux axes 2 (soit 2 =m).
 
L’angle entre a et b est =120° et c’est ce plan qu’on représente sur la figure de gauche. On
travaille avec la maille primitive (un seul motif, en rouge) mais notez qu’on peut en définir une
seconde (en bleu).
On voit que les opérations de symétrie sont définies par un axe sénaire (ordre 6) ainsi que 3
miroirs à 90° les uns des autres (x,y et z).
Ces opérations sont appliquées à un objet cercle sur une représentation stéréographique.
L'image du cercle par le miroir z produit une croix. En faisant subir toutes les opérations de
symétrie à cet objet on obtient le stéréogramme du groupe. On voit apparaître sur ce stéréogramme
toutes les opérations de symétrie du groupe.

b
a

La matrice de transformation associée est:

 1/ 2 3 / 2 0  1 0 0   1 0 0 
   
R   3 / 2 1 / 2 0  0 1 0  0 1 0 
 
 0 0 1  0 0  1 0 0 1 

26
Exercice :
Chercher des objets ayant la symétrie 4/mmm et mmm puis déterminer le
stéréogramme de ces groupes.
Déterminer les opérations de symétrie qui laissent invariantes l'octaèdre.

On considère une boîte d'allumettes. déterminer ses opérations de


symétrie. A quel groupe ponctuel appartient-elle? Donner son
stéréogramme. Que se passe-t-il si on aplatit la boite?

27
III.4 Groupes d'espace
Les groupes d'espace sont l'ensemble des groupes qui permettent
de décrire les structures des cristaux supposés parfaits et infinis en taille.
Un groupe spatial est l’ensemble des opérations de symétrie qui
transforment n’importe quel point du cristal en un point équivalent.
On en dénombre 230 ce qui est considérablement plus que les 32
groupes ponctuels. La différence entre ces deux nombres provient du fait que certaines structures ne
peuvent pas être décrites par des rotations directes où inverses seulement. Il faut ajouter les axes
hélicoïdaux de translation ainsi que les miroirs de glissement. La prise en compte de ces
opérations plus complexes augmente considérablement le nombre de groupes.
Tout groupe d'espace est désigné par un numéro d'ordre allant de 1 à 230. La description des
groupes d'espace est présentée dans les tables internationales de cristallographie. Le numéro du
groupe dépend du système cristallin et croît avec la symétrie. Il est pour les structures :

 Tricliniques () (abc) de 1 à 2 ;

 Monocliniques (==90°, 90°) (abc) de 3 à 15 ;

 Orthorhombiques (== =90°) (abc) de16 à 74 ;

 Tétragonales (Quadratiques) (== =90°) (a=bc) de 75 à 142 ;

 Rhomboédriques (Trigonales) (== 90°) (a=b=c) de 143 à 167 ;

 Hexagonales (==90°, =120°) (a=bc) de 168 à 194 ;

 Cubiques (== =90°) (a=b=c) de 195 à 230.

III.4.a. Symboles de Hermann-Mauguin.

Au lieu de définir un groupe par son numéro, les cristallographes utilisent la plupart du
temps les symboles de Hermann-Mauguin4 (1935), qui décrivent les symétries de ces groupes :

 d'abord la lettre désignant la présence ou non d'atomes au centre de la maille et des


faces, P, F, I, A, B, C ou R ; ceci indique les translations possibles ;

 des chiffres positifs (1, 2, 3, 4 ou 6), indiquant les rotations possibles indiquant la
nature des axes de rotation directe. Le chiffre 1 indique que le cristal n'a aucune symétrie
particulière autre que l'identité (réseau triclinique P1) ;

 des nombres négatifs (le signe moins est symbolisé par une barre au-dessus du nombre); ils
indiquent que la structure est invariante par une inversion, c'est à dire l'association
d'une rotation d'une fraction de tour puis d'une symétrie centrale; -1 indique une invariance
par symétrie centrale, -6 une invariance par rotation de 1/6ième de tour suivie d'une symétrie
centrale; par exemple: réseau triclinique P-1; dans le cas de la "triade" des réseaux cubiques
(inversion d'ordre 3 autour de la grande diagonale), le signe moins peut être omis, on écrit
indifféremment Pm 3 m et Pm3m;

 des lettres m, chaque lettre symbolisant une invariance par une symétrie selon un plan
(miroir); une barre de fraction entre un nombre et la lettre m indique que le plan de
symétrie est perpendiculaire à l'axe de rotation ; Nous rappelons qu'une réflexion est
équivalente à une rotation inversion d'ordre 2 (m= 2 );
28
) Axes hélicoïdaux : C’est une rotation de k/n suivie d’une translation de kt/n. Symboles
Schönflies : n’existe pas et Symboles Mauguin-Hermann : nk.

Sens de rotation : Si l'hélice sur laquelle sont disposés les points symétriques est droite (ire-
bouchon) l'axe est droit (dextrogyre). Il est gauche (lévogyre) dans le cas contraire.

29
Des couples de nombres dont le deuxième est en
indice nz, indiquant une invariance par un
mouvement hélicoïdal qui correpsond à une
rotation de 2/n tour selon un axe suivie d'une
translation de z/n fois le vecteur de cet axe. Il existe:
21, 31, 32, 41, 42, 43, 61, 62, 63, 64, 65.
Les axes hélicoïdaux perpendiculaires à un plan
sont symbolisés par le même symbole que les axes de
rotations auxquel on adjoint des traits :
Par exemple 21 et 41:
Si ces axes sont contenus dans le plan de la feuille le symbole devient

Par exemple 21 selon z


correpond à une rotation
de  selon l'axe des z
suivie d'une translation
de +c/2

Exemple:

rotation 2  axe hélicoïdal 21

30
) Plans des Glissement : C’est une translation de t/k parallèle à une droite et une réflexion
à travers un plan qui contient l’axe de translation et normal à la perpendiculaire abaissée
du motif sur l’axe de translation. Symboles Schönflies : n’existe pas et Symboles Mauguin-
Hermann : t/k.
Les trois classes de plans de glissement permises dans les cristaux sont : (1) Glissement
axial le long d’un axe du cristal t/2 ; (2) glissement diagonal qui apparaît dans le plan contenant
deux axes cristallins t1/2 + t2/2 et (3) un glissement en diamant qui est une oprération en µ3
dimensions t1/4 + t2/4.

Un a, un b, un c, un n ou un d, indiquant un glissement plan, c'est à dire une symétrie


miroir associée à une translation selon un vecteur du plan, soit d'une arrête (a/2, b/2 ou c/2
selon l'arrête), soit de la demi-diagonale d'une face (n), soit d'un quart de la grande
diagonale de la maille (d pour diamant).

Le symbole d'un miroir vrai est un trait plein gras alors qu'un miroir translatoire se
symbolise par des traits pointillés ou des angles avec flèche:

Exemple:
miroir m  miroir glissement c

31
L’effet de différents miroirs est indiqué sur la figure ci-dessous (attention certains traits
devraient être en pointillés):

Excellent cours en Anglais: http://www.uwgb.edu/dutchs/mpnotes.htm


L'ordre des symboles indique l'axe ou bien le plan de symétrie.
Pour caractériser un cristal, on n'indiquera que le nombre minimum de symétries nécessaire
pour caractériser la structure (si par exemple il y a une invariance par rotation de 1/4 de tour selon
un axe, on n'indiquera pas l'invariance par rotation de 1/2 tour qui en découle).
Si l'on ne considère que les symétries ponctuelles (rotations, symétries planes, inversion et
translation simple, appelées ainsi car les axes de symétrie se coupent au centre de la maille), on
obtient 32 groupes de symétrie (ceci ne prend pas en compte les translations, donc la première lettre
n'est pas mentionnée).
Dans le cas de cristaux contenant plusieurs atomes, les symboles ci-dessus sont modifiés ou
complétés afin de représenter les symétries supplémentaires. Par exemple :

 Corindon (Al2O3, trigonal) R -3 c ;

 Spinelle (MgAl2O4, cubique à faces centrées) F d -3 m ;

 Diamant (C, cubique) F d 3 m.

Vous pouvez voir la page sur les symétries cristallines de l'Université du Maine http://www.univ-
lemans.fr/enseignements/physique/02/cristallo/symetrie.html, avec des animations interactives en
Java.

32
III.4.b. Symboles de Schönflies5 (1891)

La notation de Schönflies est largement utilisée dans le domaine de la description de


molécules (c'est à dire la description d'une seule molécule, et non la description d'un assemblage de
molécules), ainsi que par les spectroscopistes; elle est donc mentionnée ici afin de faciliter la lecture
de certains documents. Elle est plus compacte, mais moins complète que la notation d'Hermann-
Mauguin (notamment, elle n'indique que les symétries ponctuelles et pas les translations). Elle se
compose habituellement d'une lettre, d'un nombre et d'une lettre en indice :

 Symétries Cn ; pour un axe (cyclique), il s'agit d'un axe unique d'ordre n (une rotation d'1/n
tour laisse la structure invariante) ;

 Symétries Dn pour des axes perpendiculaires (dièdre), il s'agit d'un axe d'ordre n
perpendiculaire à n axes d'ordre 2 ;

 Symétries cubiques : T pour quatre axes (tétraèdre), O pour huit axes (octaèdre) et I pour
vingt axes (icosaèdre, existe pour la description des molécules mais n'existe pas pour la
description des cristaux) ;

 Symétries planes ; deux notations sont utilisées :

 une lettre en indice suit la symétrie de rotation (ex : C3h) ; la lettre h en indice
indique une symétrie plane (miroir) selon un plan parallèle à l'axe de rotation
(horizontal), la lettre v selon un plan perpendiculaire à l'axe (vertical), et la lettre d
selon un plan diagonal ;

 Sn, S indiquant la symétrie miroir (Spiegel en allemand) et n une invariance par une
rotation d'ordre n autour de l'axe perpendiculaire au plan.

La présence d'un nombre m en exposant indique que l'opération de symétrie est appliquée m
fois. Le tableau suivant donne la correspondance entre les symboles de Schönflies (à gauche) et les
symboles de Hermann-Mauguin (à droite).

Correspondance entre la notation de Schönflies et la notation d'Hermann-Mauguin


Hexagonal Tetragonal Trigonal Orthorhombique Monoclinique Triclinique
Quadratique
C6 | 6 C4 | 4 C3 | 3 C2 | 2 C1 | 1
C6v | 6 m C4v | 4 m C3v | 3 m C2v | 2 m m
m m
C6h | 6/m C4h - 4/m C2h | 2/m
C3h | -6 < C1h | m (-
2)
S4 | -4 S6 (C3i) | S2 (Ci) |
-3 -1
D 6 | 6 2 D4 | 4 2 D3 | 3 2 D2 | 2 2 2
2 2
D6h | 6/m D4h | 4/m D2h | 2/m m m
m m m m (m m m)
D3h | -6 2
m
D2d | -4 2 D3d | -3 m
m

33
III.4.c. Les systèmes cristallins et leurs propriétés
Système Symétries Symboles
groupes Classe de symétrie Formes cristallines axes 2π/ pla cen d'Hermann-
d'espace 2 3 4 6 ns tre Mauguin

triclinique hémiédrie formes à une seule face - - - - - - 1


1-2 holoédrie pinacoïde - - - - - oui
hémiédrie axiale dôme, ou dièdre 1 - - - - - 2
monoclinique
antihémiédrie dôme - - - - 1 - m
3-15
holoédrie prisme 1 - - - 1 oui 2/m
ortho- hémiédrie holoaxe tétraèdre orthorhombique 3 - - - - - 222
rhombique antihémiédrie pyramide orthorhombique 1 - - - 2 - mm2
16-74 holoédrie octaèdre orthorhombique 3 - - - 3 oui 2/m 2/m 2/m
tétartoèdrie énantiomorphe pyramide tétragonale - - 1 - - - 4
tétartoédrie sphénoédrique disphénoèdre tétragonal 1 - - - - -
parahémiédrie dipyramide tétragonale - - 1 - 1 oui 4/m
quadratique hémiédrie holoaxe trapézoèdre tétragonal 4 - 1 - - - 422
75-142
antihémiédrie pyramide ditétragonale - - 1 - 4 - 4mm
hémiédrie sphénoédrique scalénoèdre tétragonal 3 - - - 2 - 2m
holoédrie dipyramide ditétragonale 4 - 1 - 5 oui 4/m 2/m 2/m
ogdoédrie hexagonale
pyramide trigonale - 1 - - - - 3
tétartoédrie rhomboédrique
paratétartoédrie (hexagonale)
rhomboèdre - 1 - - - oui
parahémiédrie (rhomboédrique)
tétartoédrie (hexagonale)
rhombo- hémiédrie holoaxe trapézoèdre trigonal 3 1 - - - - 32
édrique (rhomboédrique)
143-167 antitétardoédrie (hexagonale)
pyramide ditrigonale - 1 - - 3 - 3m
antihémiédrie (rhomboédrique)
parahémiédrie trigonal
(réseau hexagonal)
scalénoèdre - rhomboèdre 3 1 - - 3 oui 2/m
holoédrie
(réseau rhomboédrique)
tétartoédrie énantiomorphe pyramide hexagonale - - - 1 - - 6
tétartoédrie triangulaire dipyramide triangulaire - 1 - - 1 - 1

parahémiédrie dipyramide hexagonale - - - 1 1 oui 6/m


hexagonal hémiédrie holoaxe trapézoèdre hexagonal 6 - - 1 - - 622
168-194 pyramide dihexagonale
antihémiédrie - - - 1 6 - 6mm
pyramide hexagonale
dipyramide/prisme
hémiédrie triangulaire 3 1 - - 4 - 6m2
ditrigonal
holoédrie dipyramide dihexagonale 6 - - 1 7 oui 6/m 2/m 2/m
tétartoédrie pentagonotritétraèdre 3 4 - - - - 23
parahémiédrie diploèdre - dodécaèdre 3 4 - - 3 oui 2/m
cubique
ou hémiédrie holoaxe pentagonotrioctaèdre 6 4 3 - - - 432
isométrique de l'hexatétraèdre au
195-230 antihémiédrie 3 4 - - 6 - 3m
tétraèdre
holoédrie de l'hexooctaèdre au cube 6 4 3 - 9 oui 4/m 2/m

34
35
III.4.d. Les 230 groupes d'espace

Classe # système triclinique


1 1 P1
2 P
système monoclinique
2 3-5 P2 P21 C2
m 6-9 Pm Pc Cm Cc
2/m 10- P2/m P21/m C2/m P2/c P21/c C2/c
15
système orthorhombique
222 16- P222 P2221 P21212 P212121 C2221 C222 F222 I222
24
I212121
mm2 25- Pmm2 Pmc21 Pcc2 Pma2 Ca21 Pnc2 Pmn21 Pba2
46
Pn21 Pnn2 Cmm2 Cmc21 Ccc2 Amm2 Abm2 Ama2
Aba2 Fmm2 Fdd2 Imm2 Iba2 Ima2
mmm 47- Pmmm Pnnn Pccm Pban Pmma Pnna Pmna Pcca
74
Pbam Pccm Pbcm Pnnm Pmmn Pbcn Pbca Pnma
Cmcm Cmca Cmmm Cccm Cmma Ccca Fmmm Fddd
Immm Ibam Ibca Imma
système quadratique
4 75- P4 P41 P42 P43 I4 I41
80
81- P I
82
4/m 83- P4/m P42/m P4/n P42/n I4/m I41/a
88
422 89- P422 P4212 P4122 P41212 P4222 P42212 P4322 P43212
98
I422 I4122
4mm 99- P4mm P4bm P42cm P42nm P4cc P42nc P42mc P42bc
110
I4mm I4cm I41md I41cd
2m 111- P 2m P 2c P 21 m P 21 c P m2 P c2 P b2 P n2
122
I m2 I c2 I 2m I 2d
4/mmm 123- P4/mmm P4/mmc P4/nbm P4/nnc P4/mbm P4/nnc P4/nmm P4/ncc
142
P42/mmc P42/mcm P42/nbc P42/nnm P42/mbc P42/mnm P42/nmc P42/ncm
I4/mmm I4/mcm I41/amd I41/acd

36
système rhomboédrique
3 143- P3 P31 P32 R3
146
147- P R
148
32 149- P312 P321 P3112 P3121 P3212 P3221 R32
155
3m 156- P3m1 P31m P3c1 P31c R3m R3c
161

m 162- P m1 P 1c P m1 P c1 R m R c
167
système hexagonal
6 168- P6 P61 P65 P62 P64 P63
173
174 P
6/m 175- P6/m P63/m
176
622 177- P622 P6122 P6522 P6222 P6422 P6322
182
6mm 183- P6mm P6cc P62cm P63mc
186

m2 187- P m2 P c2 P 2m P 2c
190
6/mmm 191- P6/mmm P6/mcc P63/mcm P63/mmc
194
système cubique
23 195- P23 F23 I23 P213 I213
199

m 200- Pm Pn Fm Fd I Pa Ia
206
432 207- P432 P4232 F432 F4132 I432 P4332 P4132 I4132
214

3m 215- P 3m F 3m I 3m P 3n F 3c I 3d
220

m m 221- Pm m Pn n Pm n Pn m Fm m Fm c Fd m Fd c
230
Im m Ia d

37
III.4.e. Exemples : (http://www.uwgb.edu/dutchs/SYMMETRY/3dSpaceGrps/3DSPGRP.HTM)

Représentons les 11 premiers groupes d’espace :


---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Les deux Tricliniques : de 1 à 2 Rappel triclinique : ( et abc) :

1) P1 (x,y,z) 2) P1' (x,y,z); (-x,-y,-z)


---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Les deux Monocliniques (2) : de 3 à52 Rappel monoclinique : (==90°, 90 et abc) :

3) P2 (x,y,z); (-x,-y,z) 4) P21 (x,y,z); (-x,-y,1/2+z) 5) B2 (x,y,z); (-x,-y,z); O: (0,0,0); (1/2,0,1/2)

P2 (x,y,z); (-x,y,-z) P21 (x,y,z); (-x,1/2+y,-z) C2 (x,y,z); (-x,y,-z); O: (0,0,0); (1/2,1/2,0)

Les quatre Monocliniques (m) : de 6 à 9

6) Pm (x,y,z); (x,y,-z) 7) Pb (x,y,z); (x,1/2+y,-z) 8) Bm (x,y,z); (x,y,-z); O:(0,0,0); (1/2,0,1/2)


Pm (x,y,z); (x,-y,z) Pc (x,y,z); (x,-y,1/2+z) Cm (x,y,z); (x,-y,z); O:(0,0,0),(1/2,1/2,0)

9) Bb (x,y,z); (x,1/2+y,-z); O:(0,0,0); (1/2,0,1/2)


Cc (x,y,z); (x,-y,1/2+z); O:(0,0,0); (1/2,1/2,0)

Les six Monocliniques (2/m) : de 10 à 15


10) P2/m (x,y,z); (x,y,-z); (-x,-y,z); (-x,-y,-z) 11) P21/m (x,y,z); (-x,-y,-z); (-x,-y,1/2+z); (x,y,1/2-z)
P2/m (x,y,z); (x,-y,z); (-x,y,-z); (-x,-y,-z) P21/m (x,y,z); (-x,-y,-z); (-x,1/2+y,-z); (x,1/2-y,z)

38
Représentons quelques uns des groupes d’espace qui suivent :
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Orthorhombiques (== =90°) (abc)


16) P222 (x,y,z); (-x,-y,z); (x,-y,-z); (-x,y,-z) 74) Imma O: (0,0,0 1/2.1/2,1/2) (+x,+y,+z);
(-x, 1/2+y,-z); (-x,+y,+z); ( +x, 1/2+y,-z)
(-x,-y,-z); (+x, 1/2-y,+z); (+x,-y,-z); (-x, 1/2-y,+z))
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Tétragonales (quadratiques) (= = =90°) (a=bc)


75) P4 (+x,+y,+z); (-x,-y,+z); (+y,-x,+z); (+y,+x,+z) 142) I41/acd
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Trigonales (Rhomboédriques) (= = 90°) (a=b=c)


143) P3 +x,+y,+z -y,+x-y,+z +y-x,-x,+z 167) R 3 c
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Hexagonales (= =90°, =120°) (a=bc)


168) P6 194) P6/mcm
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Cubiques (== =90°) (a=b=c)


195) P23 250)

39
Groupe d’espace Pnma

Nous considérons le groupe d’espace numéroté 62 dans les Tables Internationales de


Crsitallographie qui est le groupe Pnma en notation d'Hermann-Mauguin et D2h16 en notation
de Schoenfliess (Voir en haut à droite de la table donnée ci-dessous).Il appartient à la série de
groupes allant de 47 à 62 qui sont Orthorhombiques (2/m 2/m 2/m) (maille P).

62) Pnma
(+x,+y,+z); (1/2-x,-y, 1/2+z); (1/2+x, 1/2-y, 1/2-z); (-x, 1/2+y,-z)

(-x,-y,-z); (1/2+x,+y, 1/2-z); (1/2-x, 1/2+y, 1/2+z); (+x, 1/2-y,+z)

Maille Orthorhombique : (== =90°) (abc)

Ce groupe est un groupe primitif P. Le groupe


ponctuel associé est obtenu en remplaçant les miroirs de glissement par des miroirs vrais ce qui
conduit au groupe mmm de la classe cristalline orthorhombique.

Fig.. Page 151, Vol. I. reproduite à partir de International Tables for X-Ray Crystallography, 1965 edition

40
On peut voir sur cette table que le symbole complet est P 21/n 21/m 21/a (incluant les axes
hélicoïdaux parallèles à a, b et c qui résultent du miroir et du plan de glissement).
Immédiatement sous cette ligne on trouve deux diagrammes représentant le groupe
d’espace en terme d’unité asymétrique expliquant comment se transforme un objet (sur la gauche)
ainsi qu’un ensemble d’éléments de symétrie(sur la droite). Ces deux diagrammes sont projetés par
convention dans la plan xOy avec y horizontal et x vers le bas.

Le symbole du groupe d’espace et la table nous informe qu’il y a :


 un miroir de glissement n de type (100) perpendiculaire à x se trouve en (1/4,y,z) donc
translatoire de t=(b+c)/2. Indiqué sur la figure droite de la feuille par un trait pointillé
horizontal.
 un miroir vrai m de type (010) perpendiculaire à l’axe des y se situe en (x,1/4,z). Indiqué
sur la figure droite de la feuille par un trait plein vertical.
 un miroir de glissement a de type (001) soit perpendiculaire à l’axe des z et translatoire
selon a (i.e. parallèle au plan de la feuille). Indiqué sur la figure droite de la feuille par une
ligne à angle droit avec flèche car le plan de réflexion est parallèle à la feuille. La flèche
indique la direction de glissement qui se trouve le long de a et le +1/4 indique que le miroir
de glissement est localisé en c/4 au dessus du plan de la feuille.

L’effet des opérations de symétrie sur un petit cercle est tracé sur la figure de gauche de la table ci-
dessus. L’effet du miroir de glissement et des axes hélicoïdaux est présenté sur les Figures suivantes
numérotées de i) à iv) :
1/4
(i) (ii)
+
+ +

1/2- 1/2+

(iii) (iv) -

+ + +

1/2+
Fig. Objets équivalents engendrés par quelques opérations de symétrie du groupe Pnma .

i) Plan de glissement a parallèle au plan de la feuille (perpendiculaire à z). L'objet est déplacé vers
le bas de a/2, puis réfléchi (attention ce plan est à la côte 1/4 ce qui explique le 1/2-).

ii) Plan de glissement n perpendiculaire à a déplace de b/2 vers la droite et de c/2 verticalement
avant la réflexion.

iii) et iv) Les axes hélicoïdaux 21 déplacent l'objet de a/2 et b/2 respectivement, et lui font subir une
rotation de 180°.

41
Positions générales et positions particulières :

Le reste de la table donne les informations dur les positions équivalentes. Un objet (ou unité
asymétrique) dont la position (x, y, z) est quelconque dans la maille est représenté par un cercle
annoté `+' dans le coin gauche de la figure de gauche de la table. Sa position est équivalente à celle
de 7 autres objets résultants des opérations de symétrie. Il y a donc 8 positions équivalentes au
total (vient des 3 miroirs 23=8). Appliqué à une structure cristalline, cela signifie que si un atome est
localisé en position générale dans la maille (x, y, z non particuliers), il existe 8 atomes similaires
dans la maille. Si l'on connaît la formule chimique du composé il doit y avoir un accord entre la
stoechiométrie et ce nombre d'atomes.
Les positions équivalentes d'une position générale sont données en premier dans les tables
internationales. Dans ce cas cette position générale est notée 8d 1 (le 8 signifiant 8 positions
équivalentes, d est la lettre de Wyckoff, et 1 la symétrie du site (donc ici pas de symétrie))

Ces positions sont pour Pnma :


x,y,z, -x,-y,-z
1/2+x,1/2-y,1/2-z 1/2-x, 1/2+y,1/2+z
x,1/2-y,z -x,1/2+y,-z
1/2+x,y,1/2-z 1/2-x,-y,1/2+z

Notez sur la figure suivante que :


(a) L'effet du déplacement d'un objet par un miroir plan passant par l'objet impose
que cet objet ne se déplace pas et est symétrique.
(b) Par contre si un objet est en position spéciale dite 4c dans le groupe Pnma, il y
aura 3 autres objets engendrés et non 7 comme quand il est en position générale. Ceci explique les 4
lignes qui suivent dans les tables celles des positions générales.

Fig. Objets ou atomes en positions spéciales

En imposant x=y=z=0 à une position générale on obtient une position particulière notée 4a -1 qui
est :
4a -1: 0,0,0 1/2,1/2,1/2 0,1/2,0 1/2,0,1/2
Une autre position particulière s'obtient en faisant x=y=z=1/2; c'est la position 4b :
4b -1: 0,0,1/2 1/2,0,0 0,1/2,1/2 1/2,1/2,0
La dernière position tabulée est obtenue pour y=1/4; c'est la position 4c donnée par :
4c .m.: x,1/4,z 1/2+x,1/4,1/2-z 1/2-x,3/4,1/2+z -x,3/4,-z
Cette dernière position correspond à un site de symétrie miroir.

L'information contenue dans la symétrie est très utile pour localiser les atomes ou
groupements d'atomes dans la maille. Supposons que l'on ait un sulfate métallique MSO4
cristallisant dans le groupe Pnma et qu'il y ait Z=4 unités par maille. Il y aura donc 4 atomes de M,
4 de soufre et 16 d'oxygène. Les 4 atomes de M ou S doivent donc se trouver en position 4a, 4b ou
4c. Le groupe SO4 étant tétraédrique ne possède pas de centre de symétrie mais des miroirs. Il
s'ensuit que le soufre doit occuper la position 4c ainsi que 2 oxygènes de SO4.
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Exercice :
On considère les groupes plans (c'est à dire limités à 2 dimensions) obliques p1 et p2.
1) Représenter les éléments de symétrie

2) Trouver les positions équivalentes

Positions équivalentes:
1a2 0,0
1b2 1/2, 0
1c2 0, 1/2
1d 2 1/2, 1/2
2e1 x,y; -x,-y

Même exercice avec les groupes rectangulaires pm, pg, cm, pmm, pmg, cmm et pgg
On notera que g signifie glissement et que la première lettre du groupe est en minuscule.

Construire le groupe d'espace P21/c en considérant le plan a,c (non conventionnel) et en


supposant que les opérations de symétrie sont localisées à l'origine.

1/2+ 1/2+ a

1/2- 1/4 1/2-

Y-a-t-il un centre d'inversion sur cette figure? Si oui à quelle position ?


Peut positionner l'inversion au centre? Que devient la représentation des opérations de symétrie
du groupe?

Construire le diagramme du groupe Pbam avec comme origine l'intersection des 3 éléments de
symétrie. Trouver les coordonnées des positions équivalentes et des centres de symétrie. Peux t-
on transformer ces coordonnées en utilisant l'origine sur un centre de symétrie.

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