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BURKINA FASO

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Unité-Progrès-Justice

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE


SCIENTIFIQUE ET DE L’INNOVATION

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UNIVERSITE NAZI BONI

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INSTITUT DU DEVELOPPEMENT RURAL

Exposé d’élevage et environnement

OPTION : ELEVAGE 2

Thème 3 : Élevage et environnement, rôle des industries


de transformation, cas des grandes tanneries en Europe et
aux USA
Présenté par :
Enseignant : Pr Valerie BOUGMA
DIABRI Palipougni

DIABRI Serge Alain

PACMOGDA Ludovic

Juillet 2023
Table des matières
INTRODUCTION ............................................................................................................................3
Généralités sur le tannage ................................................................................................................3
 Notion de tannage ..................................................................................................................3
 Principe...................................................................................................................................3
 Processus du tannage en cuir ..................................................................................................3
 Le travail de rivière .............................................................................................................4
 Le tannage du cuir ...............................................................................................................4
 Le corroyage .......................................................................................................................7
 Le finissage du cuir .............................................................................................................7
Impacts des industries de tannage sur l’environnement en Europe et en Amérique .................... 10
a) Consommation de produits chimiques ................................................................................ 10
b) Consommation énergétique ................................................................................................ 11
c) La pollution de l’air ........................................................................................................... 12
d) Le chrome, un polluant et un allergisant ............................................................................. 12
e) Étude de la pollution due au tannage principal ................................................................... 12
f) Impact des rejets de tannerie sur le milieu marin ................................................................ 13
g) Problèmes de pollution des rejets de tannage ...................................................................... 13
Politique de développement durable .............................................................................................. 14
 Le pacte vert pour l'Europe.................................................................................................... 14
 Le cuir et l’environnement : une image à redorer .................................................................. 15
 L’eau, une ressource qui devient précieuse ........................................................................... 16
 Économie de ressources ........................................................................................................ 16
 Réduction des effluents et émissions ..................................................................................... 16
 De nouveaux solvants pour protéger l’environnement........................................................... 17
 Procédé de traitement........................................................................................................... 18
CONCLUSION ............................................................................................................................... 18
INTRODUCTION

Très tôt, les Hommes ont tenté d’utiliser les dépouilles d’animaux abattus comme vêtements,
chaussures, tambours, instruments musicaux ou éléments de construction. L'industrie du cuir et
du tannage a commencé dans les colonies américaines en tant qu'industrie locale pour la
consommation personnelle et locale. Les tanneurs utilisaient des peaux locales, des écorces de
tannage locales et des techniques manuelles essentiellement les mêmes que celles utilisées
pendant des siècles Mais ils se sont heurtés à la putrescibilité de ces matériaux contenant plus
de 50 % d’eau. Pour le conserver, le génie de l’empirisme a poussé nos lointains ancêtres à
utiliser le séchage et le fumage qui ne fournissaient qu’un matériau partiellement stabilisé et
manquant de souplesse. À cette effet un grand nombre de techniques ont été essayées pour
trouver un produit adapté aux conditions d’utilisation, les chercheurs se sont bornés tout d’abord
à retarder le pourrissement des peaux puis en utilisant des produits minéraux ou végétaux, grâce
auquel ils ont obtenu des peaux de meilleure qualité plus résistante et durables. Le tannage des
peaux pour la fabrication du cuir est donc une importante activité, et ce, depuis l’antiquité. Avec
le développement des populations, l’augmentation de la demande en cuir et de ces produits
dérivés, l’installation des grandes unités commerciales de tannerie ont commencé à voir le jour.

I. Généralités sur le tannage


 Notion de tannage

Le tannage va rendre la peau brute imputrescible. Chaque sorte de tannage donne à la peau
des caractères différents (souplesse, élasticité, aptitude à la teinture).

 Principe

Les produits tannants tel qu’ils soient, se mélangent de manière irréversible à la matière
organique qui compose la peau, modifiant ses propriétés physiques et chimiques et permettant
d’obtenir un produit stable de haut qualité dont le comportement ne varie pas en fonction des
différents climats auxquels il est soumis.

 Processus du tannage en cuir

Pour que les produits tannants agissent sur la matière organique de la peau, il est nécessaire
d’ôter de celle-ci son tissu épithélial infra dermique. L’extraction de ce tissu est réalisée
mécaniquement ou manuellement. Ensuite les peaux sèches subissent les opérations de pré-
tannage. Les peaux fraîches ne subissent que les opérations de tannage proprement dites, c’est
à dire qu’on expose pendant au moins une journée les peaux à l’action des produits tannants ;
une fois séchée, les peaux sont nettoyées, peignées et découpées.
La transformation en cuir réussi donne une matière insoluble, imputrescible, imperméable,
insensible au gonflement et au séchage ; ne se modifiant pas en gélatine sous l’action de l’eau
bouillante.

Le travail de rivière
Le tanneur récupère un lot de peaux très sales qui proviennent du dépeçage et du salage. Il faut
alors une grande imagination pour visualiser le produit final. La première phase, ou la trempe,
consiste à réhydrater la peau et à la dessaler. Les peaux trempent dans environ cinq fois leur
poids d’eau à laquelle on ajoute un antiseptique. Ce bain sert aussi à :
- Éviter la putréfaction
- Éviter la dégradation de la fleur et des fibres de la peau dans la cuve.
Vient ensuite le dépilage et le planage. Le dépilage est effectué par des produits chimiques qui
détruisent la kératine (constituant du poil) et l’épiderme de surface. Le pelanage consiste à
dégrader légèrement les fibres pour rendre la peau plus réceptive aux futurs traitements
tannants. Cette étape conditionne en partie la souplesse du cuir fini car plus les fibres seront
dégradées et plus le cuir sera souple. Les peaux passent ensuite à l’écharnage. Une machine
(écharneuse) élimine l’ensemble des tissus sous-cutanés. À partir de ce moment, de la peau
d’origine, il ne reste que le derme qui sera transformé en cuir. Le déchaulage consiste à ramener
le Ph des peaux à 7 car elle est encore trop basique (Ph trop élevé). On trempe les peaux dans
des cuves remplies d’eau et des sels ou des acides. Les cuves sont mises en mouvement pour
accélérer le processus. Des contrôles réguliers sont effectués car un Ph trop acide dénaturerait
la peau. D’autres réactions chimiques (confitage et picklage), indispensables mais de moindre
importance sont créées au cours de cette opération générale, dans le but d’éviter d’autres
réactions lors du tannage qui se déroule en milieu acide.

Le tannage du cuir
Différentes étapes sont réalisées avant d'arriver à l'opération du tannage mais c'est ici que le
cuir prend son aspect et surtout sa couleur définie. Différents types de tannages existent pour le
cuir.
 Le tannage végétal

Le tannage végétal est l’opération qui consiste à transformer la peau en cuir grâce à des tanins,
substances de différentes natures (végétal, minéral ou combiné) qui permettent de passer d’une
peau putrescible, à une matière imputrescible.

Le tannage végétal est la méthode la plus ancienne. Il nécessite l’emploi de tanins végétaux qui
peuvent être très variés : écorces d’arbres (de chêne le plus souvent de mimosa, châtaignier,
quebracho …), de feuilles ou de racines. Le choix du tanin utilisé dépend de l’espèce animale
dont provient la peau et des propriétés recherchées pour le cuir. Le tannage végétal peut
s’effectuer par trempage des peaux dans des cuves contenant les tanins ou dans des foulons de
tannerie. Il se réalise lentement sur des périodes allant de quelques jours à plusieurs mois. Il
produit des cuirs souvent fermes voire durs, utilisés dans la fabrication de semelles, de selles,
de bandoulières et poignées de sacs, de ceinturons, dans l’ameublement, etc.

 Le tannage minéral ou appelé aussi au chrome

Le tannage minéral est la méthode la plus courante. Il nécessite l’emploi de tanins minéraux :
sels de chrome, sels de fer, sels de zirconium etc. Ce type de tannage s’effectue par trempage
des peaux dans des foulons. Le tannage le plus utilisé est celui qui s’effectue au moyen de sels
de chrome, technique découverte à la fin du XIXème siècle. Très rapide (de quelques heures à
quelques jours), il produit des cuirs plus ou moins souples selon les conditions opératoires,
présentant une grande résistance à la traction et aux déchirures et supportant des températures
élevées.

Au sortir du tannage, il est désormais possible de parler de cuir et non plus de peaux.
Figure 1 : les différentes étape de l’opération de tannage
Le corroyage
Le cuir obtenu grâce au tannage n’a pas encore les caractéristiques nécessaires à la confection
d’objets en cuir. La succession de plusieurs opérations de corroyage doit encore le rapprocher
du résultat souhaité par les fabricants. Au cours de l’essorage, le cuir passe entre des cylindres.
Sous l’effet de la pression, il perd une grande partie de sa teneur en eau. Le tanneur effectue à
ce moment un nouveau tri qualitatif, en fonction des défauts et des épaisseurs. Les peaux
peuvent ensuite être refendues. On obtient deux feuilles. L’une est la fleur (côté externe) et
l’autre la croûte, ce qui double la surface de produit à vendre, en fonction des utilisations. Le
cuir est ensuite neutralisé, pour supprimer une éventuelle acidité résiduelle et encore faciliter la
pénétration des produits chimiques. Le cuir peut alors être teinté et nourri. La nourriture,
souvent réalisée à l’aide d’une huile de poisson, va apporter toute sa souplesse et augmenter la
durée de vie du cuir. En fonction de la destination prévue pour les cuirs, le pourcentage de
matière grasse sera différent :
- 4 à 10 % de son poids pour du cuir à chaussure
- Jusqu’à 30 % pour du cuir dit gras
Le séchage est une étape très importante pour la qualité du cuir. S’il est trop rapide, le cuir sera
trop raide et s’il est trop lent, la tannerie n’est plus rentable. Ce séchage peut se faire de plusieurs
manières : sur cadre, suspendu ou sous vide.

Le finissage du cuir
Le finissage est la dernière grande étape que va subir le cuir avant de pouvoir être travaillé pour
fabriquer chaussures ou autres canapés. S’il est souple, il est surtout encore trop fragile. Les
peaux sont à nouveau triées. Les plus belles ne subiront aucun ponçage et les autres, un ponçage
d’autant plus important que sont les défauts. On passe alors de cuir pleine fleur à fleur-corrigée,
à croûte de cuir, jusqu’au nubuck, extrait des peaux les plus abîmées. Il ne reste plus qu’à donner
l’aspect, la texture souhaitée pour que le cuir soit prêt à être travaillé par les artisans. Le cuir
peut alors se voir appliquer :
- Un satinage ou un grainage. Le cuir passe entre des presses avec des plaques lisses
ou gravées et chauffées, ce qui lui applique un motif
- Un foulonnage à sec qui l’assouplit encore plus
- Un piégeage : deux feuilles de cuir sont apposées fleur contre fleur pour créer
quelques rides de surface
- Un lissage pour obtenir une surface très lisse.
Figure 2: Les états de la peau selon les différents étapes du tannages

Figure 3: Les états de la peau selon les différents étapes du tannages


Figure 4: schéma résumant les différents produite utilisé et rejeté lors du
processus du tannage

Figure 5: schéma résumant les différents produite utilisé et rejeté lors du


processus du tannage
Figure 8:Figure 4: tannage industriel et artisanal

Figure 9:Figure 4: tannage industriel et artisanal

Figure 10: une industrie de tannage en Europe

II. Impacts des industries de tannage sur l’environnement en


Europe et en Amérique

a) Consommation de produits chimiques


Les produits chimiques jouent un rôle majeur dans la fabrication du cuir. Ils sont utilisés pour
éliminer les composants indésirables des peaux brutes, les rendre durables et conférer au cuir
fini les propriétés mécaniques et esthétiques désirées.
À titre d’exemple il ressort des données recueillies pour cette enquête qu’entre 2016 et 2018,
les tanneries mégisseries européennes ont consommé en moyenne 2,15 kg de produits
chimiques par mètre carré de cuir fini.
Cette consommation de produits chimiques a été supérieure de 6 % à celle publiée dans la
première édition du SER.
Les produits chimiques sont normalement appliqués en solution aqueuse au cours des étapes
humides de la fabrication du cuir (chaulage, tannage, teinture et nourriture) puis sont vaporisés
ou déposés en couches à la surface du cuir lors de la phase de finissage. Les tanneries
mégisseries produisant des cuirs pour l’automobile et l’ameublement représentent une part plus
importante. Ces produits ayant généralement une épaisseur et un poids plus élevés, ils exigent
une plus grande quantité de produits chimiques par mètre carré.
Ces dernières années, le secteur a également été confronté à une demande accrue de cuirs sans
métal. Ceux-ci sont produits avec des substances pouvant remplacer le chrome, mais ils
nécessitent généralement de plus grandes quantités d’auxiliaires, notamment pendant la phase
de ré-tannage, pour obtenir des performances comparables à celles du cuir tanné au chrome.
b) Consommation énergétique
L’industrie de la Tannerie Mégisserie n’est pas énergivore. La production du cuir utilise
généralement de l’énergie thermique pour chauffer l’eau et pour les opérations de séchage du
cuir. L’électricité est principalement utilisée pour faire fonctionner les foulons et les autres
machines.
Au cours des trois dernières années, les tanneurs européens ont utilisé en moyenne 1,76 Tonne
Équivalent Pétrole (TEP) pour 1000 mètres carrés de cuir. Cette unité représente la quantité
d’énergie libérée par la combustion d’une tonne de pétrole brut, soit environ 42 gigas joules ou
11 630 mégawattheures. Cependant l’industrie européenne de la Tannerie Mégisserie travaille
sans relâche à réduire la consommation énergétique. Une comparaison avec les données du
premier SER montre que les efforts déployés ces dernières années ont permis de réduire la
consommation énergétique d’environ 12 %. Cette réduction considérable a été obtenue grâce à
la mise en œuvre de solutions d’efficience énergétique, notamment le remplacement des
anciennes installations et machines par des équipements modernes à faible consommation. Par
ailleurs le développement d’un ensemble d’outils organisationnels, dans le cadre du projet IND-
ECO financé par l’UE, a également permis aux entreprises de concevoir un Système de gestion
de l’énergie (SGE) ou, du moins, un « bilan énergétique » et un système de surveillance de
l’énergie.
c) La pollution de l’air
Les émissions dans l’air se divisent en trois grandes catégories : les odeurs, les vapeurs de
solvants au moment des opérations d’envisage et les gaz émis par l’incinération de déchets. La
décomposition biologique des matières organiques ainsi que le sulfure et l’ammoniac émis par
les eaux usées sont à l’origine des odeurs gênantes qui caractérisent les tanneries. En raison de
ces odeurs, l’emplacement des installations pose aussi des problèmes. La diminution de ces
odeurs est plus une question d’entretien que de technologie. Les vapeurs de solvants et d’autres
produits qui se dégagent pendant les opérations de finissage varient selon les types de produits
chimiques et les techniques appliquées pour réduire la production et le rejet de ces vapeurs.
Jusqu’à 30% des solvants utilisés peuvent être rejetés dans l’air. Dans de nombreux cas, les
techniques modernes disponibles permettent d’abaisser ces émissions à environ 3%. La pratique
qui consiste dans beaucoup de tanneries à brûler les déchets solides et les chutes de cuir impose
l’emploi de bons incinérateurs et une surveillance attentive de ces opérations.
d) Le chrome, un polluant et un allergisant
Le second reproche fait aux producteurs de cuir est l’utilisation de chrome 6 (6 ème état
d’oxydation du chrome). Celui-ci s’imprègne dans le cuir et, est, en partie rejeté avec les eaux
de rinçage. En dehors de cette pollution, le chrome est aussi un facteur de développement
d’allergies. Malheureusement, cet élément chimique sert dans le tannage d’environ 85 % des
cuirs, à l’heure actuelle. Il permet d’obtenir un cuir plus souple, plus doux qu’avec toute autre
technique et améliore la fixation des teintures.

e) Étude de la pollution due au tannage principal


Deux types de tannages sont actuellement pratiqués au niveau de l’usine : le tannage au chrome
et le tannage végétal. Le volume des eaux usées généré par cette étape de tannage propre est
nettement plus faible que celui des eaux de pré tannage. Cependant ces les eaux les plus pollué.
Des études montre que les effluents de tannage principale sont très acides avec des ph inférieurs
à 4 et des conductivités qui peuvent atteindre 60 ms cm-1. Ces eaux sont riches en sulfates et
présentent des teneurs en DCO qui atteignent 3 200 mg L-1. Ces teneurs élevées en polluants
sont dues au fait que cette étape se déroule dans un milieu acide avec des concentrations élevées
en sulfate du chrome (dans le cas du tannage au chrome) et dont une grande partie se trouve
acheminée avec les eaux usées. L’effluent de l’étape de tannage au chrome consiste en une
solution saline de chrome épuisée avec des résidus de fongicides et un ph entre 3 et 5.
f) Impact des rejets de tannerie sur le milieu marin
Les analyse des eaux usées au niveau des bassins de collecte ont montré une charge polluante
intense, notamment en matières organiques, en matières en suspension et en sels, qui dépasse
les valeurs guides fixées par le projet de normes marocaines. Dans les ces eaux, il y’a une
diminution des taux d’oxygène dissous et une élévation des teneurs en matière azotées et en
ortho phosphates (Bouthir et al. 2004). Ce flux de pollution, rejeté dans le milieu marin via le
réseau d’assainissement sans aucun traitement préalable, peut être à l’origine d’impacts négatifs
sur l’environnement. Le sulfate d’hydrogène va donner lieu à de mauvaises odeurs et à la
dégradation du réseau d’assainissement. D’autre part, le chrome, sous sa forme oxydée toxique,
sera à l’origine de la contamination du milieu récepteur (SumathI et al., 2005).
g) Problèmes de pollution des rejets de tannage
Les tanneries sont des industries, qui ont un impact particulièrement sévère sur la qualité de
l’eau, si leurs rejets sont envoyés dans les égouts sans traitement. Elles déversent en effet une
grande quantité biodégradable (protéines, graisses), mais aussi des déchets difficilement
dégradables, comme les poils hydrolysés. Dans la tannerie traditionnelle, le problème de
pollution est très faible, tout est naturel, les rejets après décantation sont envoyés dans des
égouts sans traitement, à part les déchets solides dont la plupart sont utilisés par d’autres artisans
:
o Les cornes pour peignes ;
o Les écharnures pour colles ;
o Les poils pour cordes et tentes ;
Mais parmi tous les procédés de tannage, le tannage minéral est le plus polluant, dont le plus
grave est l’utilisation du chrome, arsenic…utilisé de manière très étendue pour le tannage des
peaux.
Figure 11: quelques aspect de la pollution environnementale par le tannage

III. Politique de développement durable


 Le pacte vert pour l'Europe

Le pacte vert pour l’Europe est une réponse à ces défis. Cette nouvelle stratégie de croissance
vise à transformer l’UE en une société juste et prospère, dotée d’une économie moderne,
efficace dans l’utilisation des ressources et compétitive, caractérisée par l’absence d’émission
nette de gaz à effet de serre d’ici 2050 et dans laquelle la croissance économique sera dissociée
de l’utilisation des ressources.
Cette stratégie vise aussi à protéger, préserver et consolider le patrimoine naturel de l’UE, ainsi
qu’à protéger la santé et le bien-être des citoyens des risques et incidences liés à
l’environnement.

Mobiliser la recherche
et favoriser l’innovation
Transformer
l’économie de l’UE Une ambition « zéro pollution»
Renforcer l’ambition climatique de pour un environnement sans
pour un avenir
l’UE pour 2030 et 2050 substances toxiques
durable
Fournir de l'énergie propre,
Préserver et rétablir les
abordable Un pacte écosystèmes et la biodiversité
et sûre vert
Mobiliser l’industrie pour «De la ferme à la table»: un
pour une économie propre et système alimentaire juste, sain et
l’Europe
circulaire respectueux de l’environnement

Construction et rénovation
Économes en énergie et en Accélérer la transition vers une
ressources mobilité durable et intelligente

Ne laisser personne de côté


Financer la transition
(transition équitable)

L’UE en tant que Un pacte européen


Leader mondial pour le climat

Figure 12: récapitulatif du pacte vert pour l'Europe

 Le cuir et l’environnement : une image à redorer

Alors que les réglementations concernant la protection de l’environnement sont de plus en plus
exigeantes, l’industrie du cuir est souvent visée. En réponse, les industriels de la chimie,
fournisseurs des ateliers de tannerie, lancent de nombreuses campagnes de R&D pour faire
évoluer les techniques. Mais, le cuir ne doit pas être seulement protéger l’environnement. Le
client attend que sa qualité progresse et que de nouveaux usages apparaissent pour satisfaire sa
soif de consommation
 L’eau, une ressource qui devient précieuse

D’énormes quantités d’eau sont utilisées, au cours des nombreuses étapes amenant à la
transformation d’une peau brute en cuir fini. Étant donné qu’elle est devenue ou va devenir une
denrée précieuse dans de nombreuses régions du monde, les industriels du cuir adaptent leurs
méthodes pour limiter ce gaspillage. De nouvelles techniques de nettoyage, des suites de
procédés discontinus remplaçant plusieurs rinçages permettent une gestion de l’eau affinée. En
20 ans, ces entreprises du cuir ont diminué d’environ 60 % leur consommation d’eau

 Économie de ressources

Depuis toujours, les industries de tannage donnent ses déchets à des sociétés et veille à leur
destination. « Les déchets à base d’agents tannants végétaux sont ainsi réemployés comme
fertilisants ». Pour réduire l’impact environnemental, la tannerie toscane Sciarada a mis au
point, avec la contribution d’un chimiste professeur à l’Université de Pise, un processus de
tannage inédit basé sur la régénération des déchets de sa propre production. 40% de déchets
recyclés sont ainsi utilisés pour produire Evolo, sa ligne de cuirs velours, chrome et produits
chimiques inclus. Sciarada récupère tous les déchets du processus de production au stade du
wet-blue (premier tannage aux sels de chrome), les traite afin de les réintroduire dans son
nouveau cycle de production en quantité réduite (10 000 ppm/k contre 30 000/k). Evolo n’est
pas exempte de chrome mais l’entreprise a réduit le volume de produits chimiques nécessaires
à cette production par trois. De plus trois fois moins d’eau sont nécessaires à la production
d’Evolo, qui se voit également rationnalisée en 10 étapes contre 16 pour le tannage traditionnel.
La mégisserie française Raynaud Jeune, qui compte deux unités l’une dédiée au tannage de
peaux d’agneaux et l’autre à la fabrication de semelles recycle 95% de ses déchets, exempts de
chrome transformés en compost fertilisant et engrais (déchets humides) ou en synderme,
matériau à base de déchets de cuir (déchets secs). 2020 a été l’année de la transition énergétique
pour la PME de Mazamet avec « la mise en service d’une chaudière biomasse, entraînant une
réduction de 95% de l’empreinte carbone comparée à une chaudière fuel, et la disparition du
gaz à 90% », détaille Olivier Raynaud.

 Réduction des effluents et émissions

Pour les tanneries-mégisseries, le traitement des effluents représente un enjeu


majeur. L’industrie française du cuir ne cesse de renforcer ses procédés pour diminuer les
émissions de substances polluantes dans l’eau et dans l’air. Si d’importantes quantités d’eau
sont utilisées au cours des étapes menant de la peau brute au cuir fini, de nouvelles techniques
de nettoyage et de rinçage permettent d’en réduire l’usage. Le dernier rapport social et
environnemental de l’industrie européenne du cuir (SER 2020) édité
par Cotance (confédération européenne des associations nationales de tanneurs et mégissiers),
fait apparaître une réduction de 10% de la consommation d’eau depuis 2012, soit 120
litres/m2 de peau traitée, et d’environ 12% pour l’énergie. Grâce au recyclage de bains entre
les étapes du trempage et pelanage, Conceria et Incas qui figurent parmi les plus grandes
tanneries transalpines, économise 53,7% d’eau. Les Tanneries Roux, elles, ont installé des
foulons automatiques qui ont engendré une baisse significative de 17% de la consommation
d’eau. « L’épuration de l’eau représente le problème N°1 dans la tannerie-mégisserie »,
rappelle Olivier Raynaud, Président de Raynaud Jeune. Pour ce faire, les tanneries intègrent
leur propre station ou partagent une station entre plusieurs structures ou, à défaut, une station
communale. Spécialisée dans le tannage à base de végétaux depuis sa création en 1928 elle
utilise le quebracho d’Argentine (PEFC) et du mimosa du Brésil. La mégisserie tarnaise a
doublé sa station d’épuration « avec un deuxième traitement biologique pour un montant d’un
million d’euros qui permet l’élimination de 95 à 99% des effluents ». L’an dernier elle a mis en
service des systèmes économiques d’alimentation en eau des tonneaux conduisant à une
réduction de sa consommation de 15 à 20%. « De plus nous avons installé de nouveaux filtres
plus performants pour traiter nos rejets dans l’air ». De leur côté les Tanneries Haas, acteurs
majeurs de la filière veau, fournisseurs des plus grandes maisons de luxe (liées au groupe
Chanel), participent activement aux travaux de traitement de l’eau et des effluents en tannerie
dans le cadre du programme français de RSDE (Recherche et réduction des rejets de Substances
Dangereuses dans l’Eau). L’entreprise alsacienne de Mittelbergheim va par ailleurs construire
une nouvelle entité à proximité de son installation historique qui devrait être opérationnelle
d’ici quatre à cinq ans. Agrandi et modernisé, le site répondra pleinement aux engagements
d’économies d’énergie et d’eau

 De nouveaux solvants pour protéger l’environnement

Le dernier élément polluant, émanant des ateliers de tannage est l’ensemble des solvants utilisés
lors des phases de finition du processus de fabrication. Cette pollution de l’environnement a pu
être réduite de 90 % grâce à l’introduction de nouveaux composés plus respectueux de
l’environnement.
 Procédé de traitement

Afin de réduire la pollution de tannerie à un strict minimum, il est nécessaire, de prendre des
mesures de recyclage des eaux. Le processus est la séparation des liqueurs de tannage riches en
chrome, (pour le tannage minéral), des autres fluides rejetés dans les égouts et dans la nature.
Les étapes majeures du procédé de traitement des rejets de tannerie sont :

- la séparation des eaux provenant de l’atelier de tannerie ;

- le filtration est la séparation des huiles matières grasses et des impuretés solides ;

- la précipitation du chrome, s’il s’agit de tannage au chrome (tannage minéral), en employant


du sodium ou de la chaux.

CONCLUSION
L’industrie du tannage a un impact environnemental important, notamment sur la qualité de
l’eau, les émissions polluantes et la gestion des déchets. Certaines tanneries ont adopté des
mesures pour réduire cet impact, comme le recours au tannage végétal, l’utilisation de
technologies propres, la certification environnementale ou la valorisation des sous-produits.
Cependant, il reste encore des défis à relever pour rendre cette activité plus durable et
respectueuse de l’environnement.

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