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Mémoire de Master
Master : Physique et nouvelle technologie (PNT)
Présentée et soutenu par
HOUSSAINI Yassir
Mr. Idiri Mohammed Professeur, Faculté des Sciences Ben M’Sick, UH2C Examinateur
Mr. Eddiai Adil Professeur, Faculté des Sciences Ben M’Sick, UH2C Encadrant
Mr. Douhi Said Doctorant, Faculté des Sciences Ben M’Sick, UH2C Co-encadrant
Nom du laboratoire :
D'abord, je tiens à remercier ALLAH le tout puissant qui m'a permis d'achever ce travail et de
Ce travail a été réalisé au sein de l’ESITH. Il a été dirigé par Monsieur ADIL EDDIAI, enseignant
chercheur à l’université Hassan II de Casablanca, Faculté des Sciences Ben M'Sik, laboratoire de
intelligents pour la récupération d’énergie. Je le remercier vivement pour son encadrement, ses
précieux conseils sa disponibilité, la confiance qu’il m’a témoignée, ses déplacements réguliers pour
le suivi de ce travail.
Je remercier particulièrement DOUHI SAID, doctorant en 2éme année pour sa disponibilité, ses
conseils et son encadrement pour ce mémoire. Il m'a laissé une grande liberté dans le choix et
l'orientation de mes travaux tout en sachant me guider. Je tiens à souligner la qualité de ses
observations pertinentes, sa grande rigueur scientifique et son investissement dans cette étude.
Nos remerciements s’étendent également à tous, nos enseignants durant les années d’études. A
mes parents et toute ma famille pour leurs encouragements et leur soutien. Enfin, je remercier toute
Conclusion : ............................................................................................................................................. 27
Chapitre Ⅱ : Conception et simulation des Antennes et métamatériaux textiles .................................. 31
Introduction ............................................................................................................................................. 32
1. Présentation de logiciel utilisé ........................................................................................................ 32
2. Substrats et matériaux utilisés ....................................................................................................... 33
a) Substrat diélectrique : .................................................................................................................... 33
b) Matériau conducteur : .................................................................................................................... 34
3. Conception et simulation d’Antenne flexible ultra large band (ULB)........................................ 35
a) Géométrie et Résultats : ................................................................................................................ 36
b) Amélioration des performances d’antenne .................................................................................... 41
i. Géométrie et Simulation :.......................................................................................................... 41
Conclusion : ............................................................................................................................................. 63
Conclusion générale et perspectives du travail ......................................................................................... 65
Liste des tableaux
Tableau 1 : Puissances caractéristiques du transfert d'énergie en champ lointain. ..................................... 11
Tableau 2 : Paramètres géométriques optimisés de l’antenne proposée (mm) ............................................ 37
Tableau 3: Densité des matériaux et valeurs constantes diélectriques des tissus du corps humain utilisées
dans les simulations. ...................................................................................................................................... 48
Tableau 4 : Dimensions des paramètres optimisés de l’antenne MIMO proposée ...................................... 51
Tableau 5 : Dimensions des paramètres optimisés du talon ; ...................................................................... 54
Tableau 6 : Dimensions des paramètres du métasurface et la structure mm ;.............................................. 59
Mots clés : Antenne électriquement petite (AEP), antenne miniature, textile,matériaux intellignets
métamatériaux, récupération d’énergie électromagnétique.
Introduction générale
Ces dernières années, l’énergie est devenue un enjeu majeur de notre société, que ce soit pour
la transmission des informations ou pour la récupération et le transfert de l’énergie vers l’utilisateur
final. Plusieurs axes de recherche sont liés à l’optimisation de la récupération de l'énergie
électromagnétique ambiante, et on constate aujourd'hui qu'avec l'avènement des appareils sans fil,
et le développement continu des technologies de communication, l'un des principaux axes est
d'améliorer l'autonomie énergétique des appareils communicants (capteurs, réseaux de capteurs,
etc.). Nous voulons nous affranchir de l'utilisation de sources électriques standards dans les
opérations de recharge avec l’utilisation des structures électriquement petites qui sont non seulement
moins énergivores, mais aussi mieux adaptées à la miniaturisation de la technologie actuelle. En
fait, les principales exigences des systèmes de transmission et réception de puissance modernes sont
la taille de la cellule collective, l'efficacité de conversion entre les sources et la puissance de
conversion continue qui alimentera l'appareil. Les nouvelles technologies de communication
concernent aussi bien les applications militaires ou civiles, et elles sont devenues essentielles pour
des applications telles que la navigation réelle et virtuelle (GPS, WiFi), la sécurité, et les
communications sans fil (3G ~ 5G).
Parmi les techniques de miniaturisation, on trouve les antennes à base de métamatériaux qui seront
envisagées dans le cadre de ce mémoire. Les métamatériaux sont des matériaux généralement
conçus par un agencement de motifs diélectriques et/ou métalliques permettant de produire des
propriétés électromagnétiques inhabituelles ou difficiles à obtenir dans la nature. De telles propriétés
ont été évoquées pour la première fois en 1968 par V. Veselago. Puis en 1999, J. Pendry a démontré
l'existence d'un milieu de permittivité négative en utilisant un réseau de fils métalliques placés dans
l'air et l'existence d'un milieu à perméabilité négative produit par un réseau de résonateurs à anneaux
fendus (SRRs), l'ensemble fonctionnant en microondes [1]. Actuellement, les métamatériaux sont
utilisés dans diverses structures de guidage et de rayonnement fonctionnant à différentes fréquences
allant des microondes à l'optique.
Par ailleurs, les objets connectés se sont immiscés dans la vie quotidienne, et des textiles connectés
commencent à être proposés sur le marché. D'autres produits, dits textiles intelligents, comportant
des capteurs et modules d'électroniques embarquées se sont aussi développés en s'orientant vers le
marché professionnel et vers les domaines de la santé et du sport. La miniaturisation des circuits
électroniques a permis d'intégrer des composants électroniques au cœur des vêtements, ce qui
1
apporte de nouvelles capacités aux textiles intelligents, permettant une autonomie électrique
complète sans avoir besoin d'une source d'alimentation externe. Grâce à l'amélioration des procédés
de fabrication, certains textiles sont aujourd'hui devenus des systèmes électroniques complets, ce
qui ouvre la porte à l'intégration de matériaux conducteurs et de composants électroniques dans les
textiles à l'échelle microscopique. Pour récupérer et transmettre l'énergie électromagnétique
ambiante. Pour l’alimentation de cette électronique embarquée, une des possibilités est la
récupération de l’énergie électromagnétique ambiante traitée dans le cadre de ce mémoire. Pour
réaliser cette fonction, il est nécessaire de développer des circuits microondes permettant de capter
les ondes électromagnétiques avant de redresser le signal capté. L'objectif de de ce travail est donc
de développer des antennes et des structures métamatériaux en technologie textile afin de capturer
l'énergie des ondes WiFi.
Dans ce rapport, nous présenterons une technologie d'antenne flexible miniaturisée qui fonctionne
dans la plage de fréquences Ultra Large Bande (ULB), offrant de nombreux avantages significatifs.
Voici quelques-uns de ces avantages :
• Pénétration accrue : Les signaux ULB ont une meilleure capacité de pénétration à
travers les obstacles tels que les murs, les bâtiments et les obstacles physiques,
améliorant ainsi la qualité et la portée de la communication sans fil.
En outre, nous étudierons comment améliorer les performances de cette antenne en utilisant des
métamatériaux. Les métamatériaux peuvent être conçus pour présenter des propriétés
électromagnétiques uniques, permettant ainsi d'optimiser l'efficacité de l'antenne dans la plage de
fréquences ULB, améliorant la directivité et la focalisation du faisceau.
2
• Récupération d'énergie améliorée : Les antennes MIMO (Entrées Multiples, Sorties
Multiples) permettent de récupérer de l'énergie radiofréquence avec une efficacité
accrue. En utilisant plusieurs antennes pour la réception des signaux, l'énergie
électromagnétique disponible peut être captée plus efficacement.
En exploitant la technologie ULB et les avantages des antennes MIMO pour la récupération
d'énergie radiofréquence, notre proposition d'antenne (Entrées Multiples, Sorties Multiples) vise à
accroître la fiabilité et à réduire les pertes de données lors de la transmission sans fil. Les
explications détaillées correspondantes seront fournies dans les sections suivantes.
L'utilisation de textiles pour la simulation de cette antenne ULB avec technologie MIMO à base des
métamatériaux ouvre des possibilités prometteuses dans les applications portables, médicales et de
l'Internet des objets (IoT), où une connectivité sans fil fiable et discrète est essentielle.
Ce rapport est divisé en deux chapitres. Le premier chapitre fournit un état de l'art sur les
techniques de récupération d'énergie et les métamatériaux, en expliquant leurs principes, leurs
3
propriétés et les différents types existants. Dans le deuxième chapitre, nous présentons les résultats
de l'antenne que nous avons construite, mettant en évidence ses performances.
4
Chapitre Ⅰ : Récupération D’énergie et
Métamatériaux
5
Introduction
Il est crucial de souligner l'importance de la récupération d'énergie pour le développement de
solutions énergétiques durables, en exploitant les différentes sources d'énergie disponibles dans
notre environnement. Les sources d'énergie renouvelable peuvent être divisées en deux catégories
principales : à grande échelle, telles que l'énergie solaire, éolienne, marémotrice et géothermique,
et à petite échelle, comprenant l'énergie vibratoire ou cinétique mécanique, l'énergie thermique et
l'énergie radiofréquence.
6
a) Transmission et récupération d’énergie électromagnétique :
i. Historique :
À la fin du XIXe siècle, N. Tesla a réussi à démontrer la transmission d'énergie sans fil (WPT -
Wireless Power Transmission) (Figure 2.a). Il a conçu un transformateur résonant appelé bobine
Tesla [2] qui pouvait transmettre sans fil 100 millions de volts d'électricité sur une distance de 26
miles pour alimenter une centaine d'ampoules et faire fonctionner des moteurs électriques. N. Tesla
a affirmé avoir atteint une efficacité de transfert d'énergie maximale, mais la technologie a dû être
abandonnée car la transmission de tensions aussi élevées serait catastrophique pour les humains et
les équipements électriques à proximité. Soixante ans plus tard, W. C. Brown a démontré le premier
système WPT fonctionnant à haute fréquence [3], [4]. L'étude du transfert d'énergie sans fil a
commencé à la fin du 19ème siècle lorsque H. R. Hertz et G. Marconi ont remarqué que l'énergie
pouvait être transférée d'un point à un autre sans milieu conducteur [5], [6]. La base théorique de ce
phénomène a été établie par J. C. Maxwell grâce à une équation développée en 1862.
Figure 2 : (a) Principe de transfert d’énergie par couplage magnétique à résonance d’après l’article [7], (b) La
tour sans fil de N. TESLA d'après [1], [8].
Au début du 20e siècle, N. Tesla (Fig. 1.b) a terminé les travaux sur la "Wireless Tower" [1], [8],
un prototype d'émetteur électromagnétique appelé "World Wireless System 1" capable de fournir
des signaux sans fil. Récepteur à distance.
Après Tesla, les recherches dans le domaine des ondes radio se sont concentrées sur le transfert
d'information sans fil (télécommunication) plutôt que sur le transfert d'énergie. Dans la première
moitié du 20e siècle, il y avait moins d'intérêt pour la récolte de l'énergie des micro-ondes et la
transmission de la puissance des radiofréquences sur de longues distances en raison d'un manque de
moyens technologiques. À la fin du XXe siècle, avec le développement de la technologie des
7
télécommunications et des applications pratiques basées sur une variété de structures, la
transmission de l'énergie micro-ondes a suscité un regain d'intérêt (Fig. 3).
8
Figure 4 : (a) Synthèse de la transmission et réception de l’énergie sans fil, (b) Système de récupération de
l'énergie solaire spatiale (SPS) proposé en 1979 [10].
La rectenna joue un rôle central en tant que récepteur dans un système de récupération d'énergie.
Elle est généralement composée d'une antenne, de diodes, d'un filtre RF et d'un filtre DC pour
régulariser le signal redressé [11], [12]. Les rectennas sont utilisées dans diverses applications,
notamment la détection, les étiquettes RFID et la récupération d'énergie.
Pour illustrer cela, on peut prendre l'exemple de la récupération d'énergie solaire dans l'espace,
également connue sous le nom de SBSP (Space-Based Solar Power), qui a été proposée par P.E.
Glaser de la société Arthur D. Little en 1968 [13]. P.E. Glaser a introduit le concept du Satellite de
Puissance Solaire (SPS) (Figure 3.b), qui vise à générer de l'énergie électrique à partir de la lumière
du soleil et à la transmettre sans fil via des micro-ondes à l'aide d'un satellite en orbite géocentrique,
synchronisée avec la rotation de la Terre. Sur Terre, cette énergie micro-onde est captée à l'aide d'un
réseau d'antennes terrestres réparties sur un diamètre d'environ 3 kilomètres, avec une densité de
puissance micro-onde inférieure à 1 W/cm2 [10], [14], [15]. Il est prévu que plusieurs centrales
électriques spatiales de taille petite à moyenne soient lancées entre 2021 et 2025 [16] selon certains
scientifiques.
L'utilisation d'une rectenna pour exploiter l'énergie spatiale dans les systèmes de transfert d'énergie
sans fil (WPT) a suscité un grand intérêt, notamment en ce qui concerne l'amélioration de la
réception, de l'efficacité de conversion RF/DC et de la flexibilité des substrats [17]-[19]. Étant donné
que l'efficacité de conversion RF/DC est principalement déterminée par le système de réception (les
collecteurs), des recherches approfondies ont été menées pour améliorer la transmission et la
réception de l'énergie électromagnétique, ainsi que pour adapter ces structures à l'évolution des
composants électroniques miniatures utilisés dans les télécommunications.
9
i. Systèmes en champ proche :
Dans le cas du couplage capacitif, la source d'alimentation et la charge sont couplées à l'aide de
deux plaques métalliques parallèles. Ces plaques jouent le rôle d'anode et de cathode, formant ainsi
un condensateur plan. L'énergie est transmise grâce au champ électrique généré entre les deux
électrodes (Fig 6).
10
ii. Systèmes en champ lointain :
Les systèmes en champ lointain permettent de transférer de l'énergie sur de plus longues distances
(Figure 7). L'énergie est transmise par rayonnement et propagation d'une onde électromagnétique
haute fréquence, généralement supérieure à 1 GHz. L'efficacité du transfert d'énergie en champ
lointain peut être évaluée en se basant sur les différentes puissances répertoriées dans le Tableau 1.
Parmi les antennes à forte directivité, on trouve les antennes Yagi-Uda (Fig 8.a), qui sont capables
de transmettre une puissance en champ lointain par rayonnement dans la direction des éléments
directeurs. Lorsque ces antennes ou réseaux d’antennes directionnelles fonctionnent à des
fréquences élevées, ils peuvent être de taille très réduite tout en permettant une distance de
11
transmission jusqu'à dix ou cent fois supérieure à leur propre taille, tout en conservant une efficacité
de transmission optimale. La Figure 8.b illustre le diagramme de rayonnement d'une antenne
directive. L'angle d'ouverture, représenté par le lobe principal avant de l’antenne, correspond à la
différence angulaire entre les directions où la puissance rayonnée est réduite de moitié (-3 dB) par
rapport à la direction la plus favorable de rayonnement.
Figure 8 : (a) Géométrie d’une antenne Yagi-Uda, (b) son diagramme de rayonnement [21]
Lorsqu'il s'agit de la transmission de puissance par rayonnement en champ lointain, l'efficacité d'une
transmission réelle de puissance peut être calculée à l'aide de la formule de Fris (équation I.1). Cette
efficacité est déterminée en comparant la puissance RF reçue par l'antenne réceptrice avec la
puissance RF fournie à l'antenne émettrice (équation I.2) :
𝑮 𝒕 𝑮 𝒓 𝝀𝟐
𝑷𝑹 = 𝑷 (𝟏)
(𝟒𝜫𝑫)𝟐 𝒕
L'équation I.1 décrit une transmission idéale directe sans réflexion multiple. Cependant, pour
prendre en compte les pertes au niveau des antennes, l'équation de Friis est modifiée pour devenir
l'équation I.2. Cette nouvelle équation inclut des paramètres supplémentaires tels que les
⃗ ⋅ 𝑣|2 est
coefficients de réflexion à l'entrée des deux antennes (S11 et S22). De plus, le terme |𝑢
ajouté pour modéliser la désadaptation de polarisation de l'onde incidente, qui peut être causée par
une différence de polarisation entre l'antenne émettrice et l'antenne réceptrice, ou par des antennes
ayant la même polarisation mais un mauvais alignement.
𝒑𝑹
⃗ ⋅ ⃗𝒗|𝟐
= 𝜶𝑮𝒕 𝑮𝒓 (𝟏 − 𝑺𝟏𝟏 )(𝟏 − 𝑺𝟐𝟐 )|𝒖 (𝟐)
𝒑𝒕
12
Le terme α est introduit pour prendre en compte les pertes d'espace libre dues aux multiples trajets
que l'onde émise peut emprunter avant d'atteindre l'antenne réceptrice. Ce terme peut être exprimé
à partir du coefficient de réflexion Γ𝑛 associé à chaque obstacle réfléchissant situé à une distance
𝐷𝑛 de l'antenne émettrice, comme suit :
𝟐
𝟐
𝝀 𝑫 𝟐𝝅
(𝑫
𝜶=( ) |𝟏 + ∑ 𝜞𝒏 𝒆−𝒕 𝝀 𝒂−𝑫) | (𝟑)
𝟒𝝅𝑫 𝑫𝒏
𝒎=𝟏
En simplifiant l'équation I.3, nous obtenons l'équation I.4, qui prend en compte la mesure du
champ dans une chambre anéchoïque recouverte d'absorbants et utilisant des antennes cornets. Ces
antennes cornets présentent l'avantage de réduire les pertes de directivité et de polarisation de l'onde
incidente dans un espace en champ lointain.
𝝀 𝟐
𝜶=( ) (𝟒)
𝟒𝝅𝑫
Le système de récupération d'énergie (rectenna - Figure 7) est composé d'une antenne ou d'un réseau
d'antennes qui capture l'onde électromagnétique et la convertit en un signal électrique alternatif. Ce
signal alternatif est ensuite redressé en un signal continu DC à l'aide d'un circuit redresseur (diode).
Au cours des dernières années, de nombreuses recherches ont été menées pour améliorer la
récupération de l'énergie électromagnétique, ce qui a conduit à l'étude de diverses conceptions et
configurations de systèmes de réception d'ondes électromagnétiques. Généralement, les applications
de collecte d'énergie sans fil font appel à des antennes traditionnelles telles que des antennes
monopôles, dipôles ou patchs, ainsi qu'à des circuits redresseurs pour la conversion RF/DC [12],
[17]-[19], [22].
i. Antennes :
Une antenne est un dispositif qui permet de convertir des signaux électriques en ondes
électromagnétiques et vice versa. Voici une définition plus précise :« Une antenne d’émission est un
dispositif qui assure la transmission de l’énergie entre un émetteur et l’espace libre où cette énergie
va se propager. Réciproquement, une antenne de réception est un dispositif qui assure la
transmission de l’énergie d’une onde se propageant dans l’espace à un appareil récepteur » [23].
13
➢ Coefficient de Réflexion S11 :
Le coefficient de réflexion S11 est un paramètre essentiel pour évaluer les performances des
antennes. Il mesure la quantité d'onde électromagnétique réfléchie par rapport à l'onde incidente
lorsqu'elle atteint l’antenne. Pour évaluer la bande passante d'une antenne, on examine la courbe
du coefficient de réflexion S11 en fonction de la fréquence. Habituellement, lorsque le paramètre
S11 est inférieur à -10 dB, cela est considéré comme une bonne correspondance d'impédance et
une puissance de rayonnement adéquate. Il est donc important de repérer sur la courbe les
valeurs de fréquence correspondant à cette condition pour déterminer la plage de fréquences
dans laquelle l'antenne offre de bonnes performances.[24]
➢ Diagramme de rayonnement :
Les antennes ont rarement une portée omnidirectionnelle et émettent ou reçoivent dans des
directions privilégiées. Le diagramme de rayonnement représente les variations de la puissance
rayonnée par l’antenne dans les différentes directions de l’espace. Il indique les directions de
l’espace(𝜽𝟎 , 𝝋𝟎 ) dans lesquelles la puissance rayonnée est maximale. Il est important de noter que
le diagramme de rayonnement n’a de sens que si l’onde est sphérique.
𝑷(𝜽, 𝝋)
𝒓(𝜽, 𝝋) = (4)
𝑷𝟎 (𝜽𝟎 , 𝝋𝟎 )
14
Figure 10 : Représentation du diagramme de rayonnement d'une antenne
➢ Gain de l’antenne :
Le gain 𝑮(𝜽, 𝝋) d’une antenne dans une direction (𝜽, 𝝋) est le rapport entre la puissance rayonnée
dans une direction donnée 𝑷(𝜽, 𝝋) sur la puissance que rayonnerait une antenne isotrope sans
pertes :
➢ Polarisation :
La polarisation d'une onde électromagnétique se réfère à la trajectoire que suit l'extrémité du champ
au fil du temps dans le plan transversal. On distingue généralement trois types de polarisation :
linéaire, circulaire et elliptique.
15
ii. Type d’antennes utilisé :
Il existe différents types d'antennes, mais nous allons nous concentrer en détail sur deux types
spécifiques d'antennes couramment utilisées dans les systèmes de communication sans fil : les
antennes patch et les antennes EMSM (Entrées Multiples, Sorties Multiples).
Les antennes patch sont caractérisées par leur structure plane et compacte, ce qui les rend idéales
pour une intégration facile dans des dispositifs et des applications où l'espace est limité. Elles se
composent généralement d'une plaque conductrice métallique, souvent en cuivre, placée sur un
substrat diélectrique(fig.12). L'ensemble est souvent recouvert d'une couche de protection pour
assurer une durabilité accrue. La forme de la plaque conductrice peut varier, allant des
configurations rectangulaires et carrées aux formes plus complexes, comme les antennes patch
circulaires. La fréquence de fonctionnement de l'antenne est principalement déterminée par ses
dimensions physiques, notamment la longueur et la largeur de la plaque conductrice. Les antennes
patch offrent une directivité élevée, une bonne isolation des polarisations et une efficacité de
rayonnement élevée. Elles sont largement utilisées dans les dispositifs sans fil tels que les téléphones
portables, les dispositifs IoT et les points d'accès Wi-Fi.
16
➢ Antenne EMSM :
Les antennes EMSM, quant à elles, sont conçues pour exploiter les avantages de la diversité spatiale
dans les systèmes de communication sans fil. Elles se composent de plusieurs antennes d'émission
et de réception, permettant une transmission et une réception simultanées de plusieurs flux de
données indépendants. Les antennes EMSM améliorent la capacité du système à transmettre et à
recevoir des données, réduisent les effets de fading et augmentent le débit global du système. Elles
sont utilisées dans les réseaux sans fil haute performance, tels que les réseaux Wi-Fi 6G et 5G, ainsi
que dans les systèmes de transmission de données à haut débit, tels que les systèmes de
communication par satellite.
2. Métamatériaux
a) Principe
Ces dernières années, les progrès réalisés dans le domaine des métamatériaux ont ouvert la voie à
des applications telles que l'invisibilité. En 2006, J. Pendry de l'Imperial Collège de Londres, D.
Schurig et D. Smith de l'Université Duke aux États-Unis ont présenté un dispositif capable de rendre
un objet en cuivre invisible aux ondes radios (Figure 14) [26], [27]. Ce dispositif est composé de
cylindres concentriques contenant des anneaux fendus imprimés avec des propriétés magnétiques
spécifiques. Grâce à l'interférence entre l'onde incidente et l'onde réémise par les anneaux, l'onde
incidente est détournée, ce qui rend l'objet en cuivre invisible aux détecteurs d'ondes radios.
Figure 14 :La première cape d'invisibilité démontrée expérimentalement construite avec le résonateur à anneau
fendu illustré en insert [26], (b) Simulation et illustration de la distribution du champ électrique d'une onde
incidente illuminant la structure métamatériau. Les lignes de flux de puissance (en gris) démontrent la déviation
régulière de la puissance électromagnétique autour des éléments résonants [26], [27].
Le résonateur à anneau fendu (SRR), qui est à l'origine du concept de magnétisme artificiel, a
joué un rôle clé dans le développement des métamatériaux (Figure 15) [28], [29]. Il peut être
considéré comme une antenne demi-onde enroulée sous la forme d'un cercle presque fermé,
permettant une interaction avec le champ électromagnétique dans la plage des micro-ondes. Il peut
également être couplé à d'autres types d'antennes, tels que des dipôles ou des patchs, afin d'améliorer
leurs performances électromagnétiques en termes de dimensions, fréquence de résonance et
rayonnement (Figure 16).
18
Figure 15 : L’évolution des fréquences de fonctionnement des métamatériaux en fonction des années entre 2000 et
2012. (Orange) Des structures à base des résonateurs à double anneau fendu (SRR) ; (Vert) SRR en forme de U ;
(Bleu) Des paires de fils métalliques coupés ; (Rouge) Des structures à indice négatif sous forme d’une maille
fichent [29].
La Figure 15, tirée de l'article [29], illustre différentes études dimensionnelles sur les structures
à métamatériaux résonnant sur une plage de longueur d'onde allant de 10 cm à moins de 1 µm. Une
approche couramment considérée pour réduire la taille globale d'une antenne (Figure 16.a) est la
réduction de l'épaisseur du substrat en utilisant un matériau diélectrique à permittivité élevée [30].
Cependant, ces structures présentent l'inconvénient de piéger l'énergie dans le substrat de
permittivité élevée, ce qui finalement réduit la bande passante de l'antenne.
Afin d'augmenter la bande passante des antennes de ce type, telle qu'une antenne patch illustrée
dans la Figure 15.b, une nouvelle méthode de fabrication a été proposée dans l'article [31], [32].
Cette méthode consiste à utiliser un plan de masse chargé de résonateurs à anneaux fendus
complémentaires (CSRR). Plus précisément, chaque CSRR agit comme un dipôle électrique excité
par un champ électrique axial, et présente une forte dispersion près de la fréquence de résonance de
l'antenne.
Figure 16 : : (a) Cellule élémentaire d'un métamatériau à indice de réfraction négatif composée par un SRR de
forme carré couplé à un ruban. Le résonateur à anneau fendu (SRR) répond magnétiquement et le ruban répond
électriquement au champ électrique. [30]. (b) Géométrie d’une antenne patch chargée par CSRR [31].
19
b) Propriétés
En électromagnétisme, il existe différents types de métamatériaux, parmi lesquels les plus connus
sont ceux qui présentent une permittivité et une perméabilité effectives négatives. Les propriétés de
propagation des ondes électromagnétiques dans un matériau sont généralement déterminées par sa
permittivité (ε) et sa perméabilité (μ). Les quatre combinaisons possibles de valeurs positives et
négatives pour la permittivité et la perméabilité sont représentées dans la Figure 14, et elles
définissent différents types de matériaux.
Les matériaux disponibles dans la nature, tels que les diélectriques, ont généralement des
paramètres constitutifs positifs (ε > 0 et μ > 0), et sont donc appelés matériaux doublement positifs
(DPS). Les matériaux à permittivité négative et à perméabilité positive (ε < 0 et μ > 0) sont appelés
matériaux à Epsilon-négatif (ENG), tandis que les matériaux à permittivité positive et à perméabilité
négative (ε > 0 et μ < 0) sont appelés matériaux à Mu négatif (MNG). Enfin, les matériaux avec des
paramètres constitutifs négatifs pour à la fois la permittivité et la perméabilité (ε < 0 et μ < 0) sont
appelés matériaux doublement négatifs (DNG).
Figure 17 : Classification des matériaux selon leurs paramètres constitutifs (ε, μ).
Les métamatériaux sont des matériaux artificiels conçus pour présenter des propriétés
électromagnétiques inhabituelles et contrôlées. Ils sont créés en combinant des structures
périodiques subwavelength avec des matériaux de base tels que les métaux et les diélectriques. Les
métamatériaux offrent une voie pour manipuler et contrôler les ondes électromagnétiques de
manière précise, ce qui ouvre de nombreuses possibilités pour concevoir des dispositifs et des
applications innovants.
20
Il existe différents types de métamatériaux, chacun avec ses propres caractéristiques et
applications spécifiques. Voici quelques-uns des types de métamatériaux les plus couramment
étudiés :
Il convient de noter que ces catégories de métamatériaux ne sont pas mutuellement exclusives,
et il est possible de combiner différentes caractéristiques pour créer des métamatériaux hybrides
avec des propriétés électromagnétiques encore plus avancées. Les métamatériaux offrent un large
éventail de possibilités pour la conception de dispositifs innovants dans des domaines tels que
l'optique, les télécommunications, l'imagerie et bien d'autres encore.
21
3. Antennes textiles
L'émergence de nouveaux concepts d'antennes, l'utilisation de matériaux de substrat novateurs et
l'application de méthodes de fabrication innovantes ont entraîné le développement d'antennes
flexibles spécifiquement adaptées aux applications portables [33]. En particulier, une attention
particulière est portée aux antennes intégrées ou intégrées à des textiles. Ces nouvelles technologies
textiles suscitent un intérêt économique considérable en raison de leurs nombreuses applications
potentielles [34]. Ces applications englobent, par exemple, l'assistance médicale à domicile [35], le
suivi des patients et des sportifs à l'aide de capteurs et d'émetteurs cardiaques intégrés aux textiles
[36], ou encore le contrôle à distance des astronautes dans le domaine spatial [37], entre autres. En
conséquence, de nombreuses antennes textiles ont été développées spécifiquement pour répondre à
ces besoins variés.
Les métamatériaux sont des matériaux structurés qui présentent des réponses électromagnétiques
particulières, ce qui leur permet de générer des phénomènes microondes intéressants. Par exemple,
ils peuvent être utilisés pour créer des surfaces sélectives en fréquence, permettant la transmission
de rayonnement millimétrique dans des bandes étroites spécifiques (voir Figure 18) [38]. Au cours
des dernières années, les textiles ont émergé comme une plateforme de plus en plus explorée pour
le développement de métamatériaux. Ces textiles métamatériaux peuvent être fabriqués à l'aide de
différentes techniques telles que la broderie, le tricotage ou le tissage (voir Figure 18) [39], [40].
Figure 18 : : Image au microscope (a) Carré d'encre à base d'argent, (b) Carré d'encre à base de cuivre, (c) Une
partie de la structure FSS en cuivre sur un tissu en nylon [38]. (d) [1] Schéma structurel d'un métamatériau tissé,
[2] synthèse de tissage utilisé en simulation et [3] vue en coupe verticale du tissage [41].
La Figure 18.c illustre une surface sélective en fréquence (FSS) fabriquée à l'aide d'une impression
à jet d'encre conductrice. Les cellules, disposées symétriquement sur un substrat textile, ont la
22
capacité de supprimer le rayonnement des ondes millimétriques dans des bandes étroites tout en
conservant les propriétés textiles essentielles, telles que la flexibilité et la respirabilité.
Parallèlement, la technique représentée dans la Figure 18.d consiste en un procédé de tissage
intégrant des fils conducteurs, permettant ainsi de filtrer les ondes électromagnétiques.
Une autre approche de fabrication de textiles utilisant des conducteurs pour un fonctionnement très
sélectif à des fréquences micro-ondes (passe-bande) est présentée dans la Figure 26. Il convient de
noter que cette surface diffère de la FSS présentée dans l'article précédent [38].
Figure 19 : (a) Schéma géométrique de la structure FSSpériodique [42], (b) Illustration des faisceaux de fibres
utilisés pour créer les structures métamatériaux tissés. Chaque fil est composé de milliers de fibres cylindriques
[40].
La FSS proposée est constituée d'un réseau périodique de plaques surfaciques métalliques, espacées
par de minces couches diélectriques formées aux intersections entre les fils conducteurs tissés.
L'ensemble des plaques métalliques forme un réseau de cellules capacitives, tandis que le treillis
métallique constitue un réseau d'inductances couplées. En conséquence, cette structure génère une
résonance sélective pour une onde plane incidente.
D'autres applications des métamatériaux ont également été étudiées, notamment pour protéger les
êtres humains des rayonnements électromagnétiques micro-ondes (voir Figure 20) [43]. Ces
structures protectrices, représentées dans la Figure 20 [44], sont composées de tissus en polyester et
en lin, auxquels des éléments conducteurs ont été brodés afin d'intercepter et d'arrêter la transmission
des ondes.
23
Figure 20 : Synthèse de transmission et réflexion avec phénomènes de blindage [43].
Les caractéristiques telles que la forme, les dimensions géométriques, les propriétés des
matériaux constitutifs et la répartition uniforme des cellules unitaires sont soigneusement choisies
en fonction des bandes de fréquences d'opération et du rayonnement électromagnétique spécifique
à chaque cellule.
Figure 21 : Structures textiles brodées, (a) matrice symétrique de patchs conducteurs [67], (b) réseau d'anneaux
SRR en fil de cuivre brodés dans un tissu en polyester [72].
Les textiles électroniques trouvent de vastes applications dans divers domaines visant à améliorer
la qualité de vie de l'utilisateur. Ces applications peuvent être principalement classées en fonction
de leur fréquence de fonctionnement et de leur bande passante, et elles sont utilisées à la fois dans
le domaine médical et non médical.
Dans le domaine médical, les applications comprennent la protection du corps humain contre les
rayonnements électromagnétiques (voir Figure 20), ainsi que la détection des signaux cardiaques
(voir Figure 22.a) et des mouvements du corps (voir Figure 22.b) pour évaluer l'état physique de la
personne. Les textiles électroniques sont également utilisés dans des applications non médicales,
comme la transmission et la réception d'informations (voir Figure 22.d) et le transfert d'énergie.
En résumé, les textiles électroniques ont un large éventail d'applications qui s'étendent à différents
domaines, tant dans le domaine médical que dans le domaine non médical, avec pour objectif global
d'améliorer le bien-être et la fonctionnalité de l'utilisateur.
24
Figure 22 : Electrode ECG (électrocardiogramme), (a) Electrode textile [1] face arrière diélectrique, [2] face avant
cuivre conducteur [45]. (b) 3 électrodes connectés à un module électronique (factice) sur un support textile
(brassière) [41], (c) Capteur de mouvement pour la rééducation [46], (d) une antenne patch intégrée entre les
couches textiles d’une combinaison imperméable [47].
En règle générale, les antennes intégrées aux vêtements se caractérisent par leur petite taille, leur
compacité et leur discrétion, ce qui permet une intégration harmonieuse dans les tenues de tous les
jours ou d'autres dispositifs portables. L'intégration d'antennes dans les vêtements a fait l'objet de
recherches dans différents projets. Ci-dessous, nous présentons trois de ces projets.
Le projet METAVEST impliquant des partenaires tels que l'IETR, l'IEF, le LEAT, Advanten et
Orange Labs se concentrait sur l'évaluation des performances de divers types d'antennes
métamatériaux intégrées dans des supports textiles, conçues pour être intégrées dans les vêtements
[48]. Ces antennes étaient conçues pour couvrir les bandes de fréquences GSM, GPS et WiFi, en
exploitant les avantages offerts par les métamatériaux, tels que l'amélioration des diagrammes de
rayonnement, de l'efficacité, de la bande passante, voire la réduction de la taille de l'antenne.
Il est essentiel, dans le contexte d'une utilisation sur le corps humain, que les structures portées
soient discrètes et économiquement viables en termes de coûts de fabrication. Dans ce contexte,
l'IETR, en tant que porteur du projet, s'est principalement concentré sur la conception et
l'optimisation d'antennes adaptées à la bande GSM (790-862 MHz et 1.71-2.17 GHz) (voir Figure
23) en vue d'une intégration harmonieuse dans les vêtements.
Figure 23 : (a) Antennes à métamatériaux (Structure émettrice), (b) Synthèse de communication [48].
25
ii. Projet GIANTE (Gilet Intégrant une ANTEnne) 2010-2014 :
Le projet GIANTE financé par la DGA a été présenté par une équipe de recherche de l'INP de
Grenoble [37]. Il visait le développement d’antennes intégrées sur un gilet militaire et
potentiellement imprimables directement sur le gilet par impression à jet d’encre. Une antenne
distribuée a été développée et validée expérimentalement dans le cadre du projet. Elle est présentée
en Figure 24.
Figure 24 : (a) Cellule de dipôles intégrés dans la structure GIANTE, (b) Diagramme de rayonnement de l’antenne
GIANTE 2 placée sur les deux épaules [37].
Figure 25 : Cartographie de l’amplitude du champ électrique obtenue sur le plan transversal d’une seule cellule
placée sur le bras gauche [37].
Lors de son utilisation, l'antenne est placée à proximité du corps. Le projet a cherché des
solutions pour protéger le corps humain du rayonnement émis par l'antenne. Pour cela, une étude a
été réalisée en utilisant un type de réflecteur plan qui assure la protection du corps humain tout en
préservant les performances souhaitées par le projet GIANTE. Dans la Figure 25, on peut observer
le rayonnement des dipôles intégrés au gilet. Il est remarquable que l'amplitude du champ électrique
qui traverse le corps humain est très faible, démontrant ainsi l'efficacité de la protection mise en
place.
26
Conclusion :
Le premier chapitre se focalise sur la récupération de l'énergie électromagnétique ambiante ainsi
que sur la transmission de données en utilisant des antennes miniatures associées à des
métamatériaux. Dans cette section, nous avons abordé un état de l'art qui présente une synthèse
détaillée de la transmission et de la réflexion des rayonnements électromagnétiques. De plus, nous
avons exposé le principe de conversion des ondes radiofréquences en un signal continu au moyen
de circuits convertisseurs, redresseurs et filtres radiofréquences/continus.
Dans la deuxième partie, nous avons abordé les métamatériaux, leurs principes ainsi que leurs
propriétés inhabituelles. Nous avons également discuté des différents types de métamatériaux qui
existent.
Enfin, l'exploitation de matériaux spéciaux tels que des tissus comportant des fils conducteurs,
des tissus diélectriques purs, des résonateurs de forme circulaire ou carrée, ainsi que des
métasurfaces à réseau périodique, offre la possibilité de s'adapter aux évolutions technologiques et
aux récents progrès en matière de développement d'antennes miniatures inspirées des
métamatériaux. Cela ouvre la voie à la présentation de nos études dans le chapitre 2, qui est dédié à
l'intégration de ces matériaux dans les antennes (telles que les antennes patch et EMSM) dans le but
d'étudier et d'améliorer leurs performances.
27
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28
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29
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10.1109/BSN.2009.37.
30
Chapitre Ⅱ : Conception et simulation des
Antennes et métamatériaux textiles
31
Introduction
Le principe fondamental d'un système de récupération d'énergie électromagnétique repose sur deux
éléments essentiels : un élément rayonnant, qui a pour rôle de capturer le champ électromagnétique
ambiant, et un circuit de rectification, qui se charge de convertir le signal RF en un signal continu
(DC). L'élément rayonnant peut prendre différentes formes, telles qu'une antenne, un réseau
d'antennes ou une métasurface. Dans le cadre de ce rapport, nous avons particulièrement étudié des
antennes à base de métamatériaux.
Ce chapitre présente une série d'étapes essentielles visant à améliorer et optimiser une antenne
spécifiquement conçue pour la récupération d'énergie électromagnétique. Dans un premier temps,
nous avons optimisé la géométrie de l'antenne, puis nous avons exploré l'utilisation de
métamatériaux pour améliorer ses performances. Ensuite, en utilisant la géométrie optimisée, nous
avons créé une antenne EMSM (entrée multiple, sortie multiple) tout en renforçant l'isolation entre
ses ports. Enfin, nous avons intégré une structure métamatériau pour améliorer davantage les
performances globales de l'antenne. Des simulations électromagnétiques détaillées ont été réalisées
à l'aide du logiciel CST Studio Suite pour analyser en profondeur les résultats obtenus. Les avancées
réalisées offrent des perspectives prometteuses pour le développement de systèmes d'antennes
hautement performants dédiés à une récupération efficace d'énergie ambiante.
32
allant du statique à l'optique. Les analyses effectuées peuvent prendre en compte les effets
thermiques et mécaniques, ainsi que permettre une simulation de circuit.
CST STUDIO SUITE offre un environnement de conception intégré qui permet un accès
complet à toute une gamme de solutions de résolution. Son assemblage et sa modélisation du
système simplifient la prise en charge de la multi-physique et de la Co-simulation, ainsi que la
gestion de systèmes électromagnétiques complets. Sur le marché, CST STUDIO SUITE présente
des avantages considérables tels que des cycles de développement plus courts, la possibilité de
réaliser des prototypages virtuels avant les essais physiques, et l'optimisation plutôt que de dépendre
uniquement des expérimentations. Parmi les modules inclus dans CST STUDIO SUITE, on retrouve
notamment :
Dans notre mémoire, nous mettrons l'accent sur le CST MICROWAVE STUDIO® (CST
MWS), un outil de pointe pour la simulation 3D rapide et précise des dispositifs à haute fréquence,
qui est reconnu comme leader sur le marché de la simulation dans le domaine temporel. Grâce à ses
capacités avancées, il permet une analyse rapide et précise d'un large éventail d'applications telles
que les antennes, les filtres, les coupleurs, les structures planaires et multicouches, ainsi que la prise
en compte des effets SI et CEM, etc. [1].
a) Substrat diélectrique :
➢ Jeans :
Le matériau denim, également connu sous le nom de jeans, est un textile tissé à partir de fils de
coton spécifiques, qui lui confèrent des propriétés uniques. Dans la conception des antennes patch
33
flexibles, Avec une permittivité relative de 𝛆𝐫 = 1,72 et une tangente de perte de tan δ = 0.045,
le jeans peut être utilisé comme substrat pour fabriquer ces types d'antennes.
Les principales propriétés du matériau denim qui le rendent intéressant pour cette application sont
les suivantes :
Flexibilité : Le denim est un matériau souple et flexible, ce qui permet de réaliser des
antennes patch flexibles qui peuvent être intégrées dans des surfaces courbes ou souples.
Résistance mécanique : Le coton utilisé dans le denim confère une bonne résistance
mécanique au matériau, ce qui permet aux antennes fabriquées avec ce substrat de supporter
des contraintes légères à modérées sans se déformer.
Pertes diélectriques faibles : Le jeans présente des pertes diélectriques relativement faibles,
ce qui contribue à réduire les pertes de signal dans l'antenne et à améliorer son rendement
global.
Facilité de fabrication : Le jeans est un matériau largement disponible, facile à travailler et
à découper, ce qui en fait un choix pratique pour la fabrication des antennes patch.
Poids léger : Le jeans est généralement léger, ce qui permet de concevoir des antennes patch
flexibles qui n'ajoutent pas de charge significative à la structure globale.
Le matériau jeans offre une solution intéressante et économique pour la conception d'antennes
patch flexibles dans des applications spécifiques où la flexibilité et la facilité de fabrication sont des
facteurs déterminants. Cependant, il est essentiel de bien comprendre les exigences de l'application
et de choisir le matériau en conséquence pour garantir une performance optimale de l'antenne.
b) Matériau conducteur :
34
➢ Stick E Shield :
Le matériau "Stick E Shield" est un tissu conducteur utilisé principalement dans les applications
d'antennes. Composé de 23% de cuivre, 20% de nickel et 57% de polyester, il se distingue par ses
propriétés conductrices 𝜎 = 5.55 × 105 𝑆 ∕ 𝑚, ce qui en fait un choix efficace pour les antennes où
la conductivité électrique est primordiale. Ce matériau est couramment employé dans la conception
d'antennes patch flexibles, d'antennes imprimées sur tissu, d'antennes RFID (Radio-Frequency
Identification), et autres dispositifs d'antennes nécessitant une performance optimale des signaux
électromagnétiques. Les caractéristiques essentielles du tissu "Stick E Shield" sont les suivantes :
i. Géométrie D’antenne :
Nous avons débuté notre processus de conception en nous concentrant sur la partie antenne.
L'antenne repose sur un substrat en jeans mesurant 80 mm de longueur, 60 mm de largeur et 1 mm
de hauteur. Ce substrat présente une permittivité relative de 𝜺𝒓 = 1,72 et une tangente de perte
de 𝒕𝒂𝒏 𝜹 = 𝟎. 𝟎𝟒𝟓. Le patch radiateur ainsi que les couches métalliques du plan de masse sont
constitués du matériau stick E Shield. D’une épaisseur de 0,085 mm et d'une conductivité
approximative de 𝝈 = 𝟓. 𝟓𝟓 × 𝟏𝟎𝟓 𝑺 ∕ 𝒎. La structure de l'antenne conçue, ainsi que ses
paramètres géométriques, sont présentées dans la figure 27, sous les vues avant et arrière. Dans cette
représentation, les couches métalliques et le substrat sont indiqués en jaune et en vert
respectivement. L'antenne se compose d'une pièce rayonnante et d'une alimentation microstrip
située sur la face avant du substrat en jeans. À l'arrière du substrat, nous avons ajouté un plan de
masse rectangulaire ainsi qu'une pièce parasite carrée. Ces éléments contribuent à augmenter la
bande passante de l'antenne.
Dans la figure 29, nous pouvons observer les différentes dimensions utilisées dans notre
conception. Le substrat est représenté par sa longueur Ls et sa largeur Ws. La longueur et la largeur
du patch sont nommé Lp et Wp. La ligne d'alimentation est quant à elle définie par sa largeur Wf et
sa longueur Lf. À l'arrière de l'antenne, nous pouvons voir le plan de masse rectangulaire avec sa
largeur Wg et sa longueur Lg. De plus, la tache parasite carrée est représentée par la largeur p. La
distance entre le plan de masse rectangulaire et la tache parasite carrée est indiquée par la valeur g.
Ces différentes dimensions sont essentielles pour la configuration et l'optimisation de notre antenne.
(a) (b)
Figure 29 : Géométrie d'antenne proposée, vues avant(a) et arrière(b) ainsi que ces paramètres géométriques .
36
Tableau 2 : Paramètres géométriques optimisés de l’antenne proposée (mm)
Ls 80 Lp 37.2 Lg 30
Wf 2.85 R 10 p 30.73
Lf 33.96 Ri 11 g 2
c 11.5 b 12.2
Tous les paramètres géométriques de l'antenne, qui sont représentés dans la Figure 29, ont été
optimisés à l'aide d'un outil de simulation électromagnétique en prenant en compte la bande passante
de l'antenne. Les paramètres optimisés de l'antenne sont récapitulés dans le tableau 2.
Comme indiqué dans le tableau, la largeur de la ligne d'alimentation, Wf, a été fixée à 2,85 mm, ce
qui permet d'obtenir une impédance caractéristique de la ligne d'alimentation microstrip de 50 Ω
dans la bande de fréquence de fonctionnement. Cette valeur a été choisie afin d'assurer une
adaptation optimale entre l'antenne et le reste du système.
𝑪 𝟐
𝑾𝒑 = √ , (𝟔)
(𝟐𝒇𝟎 ) 𝜺𝒓 + 𝟏
𝟏
−
𝜺𝒓 + 𝟏 𝜺𝒓 − 𝟏 𝒉 𝟐
𝜺𝒓𝒆𝒇𝒇 = + [𝟏 + 𝟏𝟐 ] , (𝟕)
𝟐 𝟐 𝑾𝒑
𝑪
𝑳𝒑 = − 𝟐 𝜟𝑳 (𝟗)
𝟐𝒇𝟎 √𝜺𝒓𝒆𝒇𝒇
37
où ¬ΔL est l'extension de la longueur due au champ frangeant et peut être calculée en utilisant :
𝑾𝒑
(𝜺𝒓𝒆𝒇𝒇 + 𝟎. 𝟑) ( + 𝟎. 𝟐𝟔𝟒)
𝒉
𝜟𝑳 = 𝟎. 𝟒𝟏𝟐𝒉 . (𝟖)
𝑾𝒑
(𝜺𝒓𝒆𝒇𝒇 + 𝟎. 𝟐𝟓𝟖) ( + 𝟎. 𝟖)
𝒉
➢ Paramètres d'impédance :
38
Figure 31 : ROS en fonction de la fréquence (GHz).
➢ Caractéristiques de rayonnement :
L'antenne proposée a été soumise à une analyse approfondie de ses caractéristiques de
rayonnement, notamment le gain, l'efficacité du rayonnement, l'efficacité totale de l'antenne et
les diagrammes de rayonnement. Les variations de gain sur toute la plage ULB sont illustrées
dans la figure 32, montrant des gains positifs allant jusqu'à 2,91 dB avec une moyenne de 2,825
dB. Les résultats comparatifs de l'efficacité totale de l'antenne et de l'efficacité du rayonnement
sont présentés dans la figure 33.
39
Figure 33 : Efficacité (%) en fonction du fréquence (GHz).
Selon les résultats d'efficacité présentés, l'antenne ULB proposée affiche de bonnes performances.
Son efficacité de rayonnement se révèle supérieure à l'efficacité totale de l'antenne, variant de 56 %
à 90 % sur l'ensemble de la plage ULB, comme démontré dans la figure 33.
La figure 34 présente les schémas de rayonnement de l'antenne pour les plans E(Vertical) et H
(Horizontal) à différentes fréquences de résonance (1.76 GHz, 7.5 GHz et 11.8 GHz). On observe
une comparaison entre les composantes en polarisation croisée (Co :plan-E) et en polarisation
croisée (Cross pol :plan-H) dans les deux plans principaux. Les profils de rayonnement montrent
que les composantes en polarisation croisée sont nettement plus faibles que les composantes en
polarisation copolaire. Dans le plan E, les champs rayonnés semblent presque omnidirectionnels,
tandis que dans le plan H , ils prennent une forme presque bidirectionnelle.
Figure 34 : Diagramme du rayonnement sur le plan-E et le Plan-H et 3D à : (a) 1.76GHz, (b) 7.5 GHz, (c) 11.8
GHz
40
b) Amélioration des performances d’antenne
Après avoir optimisé l'antenne, nous avons mis en place une structure de Métamatériau (MM) à
l'arrière de celle-ci. Cette modification visait à réduire l'interaction entre l'antenne et le corps
humain, tout en améliorant les performances de l'antenne. Lors de la conception du système, notre
principale préoccupation a été de garantir que le coefficient de réflexion (paramètre S11) de la
structure MM reste optimal sur l'ensemble de la bande de fréquence d'exploitation ULB (Ultra Large
Band).
i. Géométrie et Simulation :
Nous avons choisi la structure de Métamatériau AMC carrée pour notre antenne car elle est facile à
fabriquer et qu'elle améliore efficacement les performances tout en réduisant les interférences et
l'impact du corps humain.
➢ Géométrie :
La figure 35(a) présente une vue en coupe transversale de l'antenne avec le Métamatériau (MM).
Cette structure en MM est composée de trois couches : deux couches métalliques (métasurface et
plan de masse) et un substrat diélectrique qui les sépare. Pour réaliser cette conception, nous avons
utilisé un matériau "stick E Shield" pour les couches métalliques et du tissu de jeans pour le substrat
diélectrique, de la même manière que dans la conception de l'antenne.
(a)
(b)
Figure 35 : (a) Vue latérale de la structure proposée, (b) la structure de métasurface proposée,
41
Pour éviter tout couplage électromagnétique entre l'antenne et la structure métasurface, nous avons
introduit une couche séparatrice en Foam d'une épaisseur de 3 mm, ayant une permittivité εr= 1.072.
Le choix du tissu de jeans avec une épaisseur de 2 mm pour la structure MM a été effectué pour
répondre à nos besoins spécifiques. Pour optimiser les performances, nous avons utilisé des
simulations pour ajuster les dimensions des cellules du métamatériau.
La figure35b présente la géométrie détaillée de la structure de métasurface que nous avons proposée.
Cette structure est composée de cellules unitaires de forme carrée, et nous avons aligné un total de
49 cellules dans un réseau carré de 7x7. Le choix d'utiliser une grille de métasurface de forme carrée
a été motivé par sa facilité de production. Dans cette configuration, la largeur Wd et la longueur Ld
de la structure MM sont toutes deux de 100 mm. Chaque cellule de la métasurface a une longueur
latérale de 10 mm Wm et Lm, et nous avons espacé ces cellules unitaires de 0,6 mm Lsm.
La figure 36(a) présente la variation de la phase de réflexion calculée à partir des simulations de
la structure MM optimisée sur la bande de fréquences ultra-large entre 2 GHz et 12 GHz. En
parallèle, la figure 36(b) illustre le modèle de simulation décrivant les conditions limites de la cellule
unitaire. Étant donné que les cellules de métasurface sont disposées de manière périodique, les
simulations utilisent la condition limite périodique pour les calculs.
(a) (b)
Figure 36 : a) la variation de l’angle de phase de réflexion par rapport à la fréquence ; b) le modèle de simulation
exprimant les conditions limites de la cellule-unité.
En outre, nous avons procédé à des simulations de la structure MM que nous avons conçue. Grâce
à ces simulations, nous avons pu déterminer les valeurs de permittivité, de perméabilité sur toute la
bande de fréquence de fonctionnement de l'antenne.
42
Les figures 37 à 38 illustrent les variations des parties réelles et imaginaires de la permittivité et de
la perméabilité, calculées pour la structure MM que nous avons conçu. Notamment, la figure 37
montre clairement une résonance de perméabilité en fréquence autour de 7.41 GHz. D'un autre côté,
la partie réelle de la permittivité présente un comportement négatif pour les fréquences inférieures
à environ 5,9 GHz. Entre 5,9 GHz et 7,41 GHz, la partie réelle de la permittivité devient positive,
puis elle retombe en dessous de 0 après 7,41 GHz. En bref, la structure MM conçue a une partie
réelle négative de la permittivité aux fréquences Inférieures à 5,9 GHz et supérieures à 7,41 GHz.
De même, à la fig. 38, la partie imaginaire de la perméabilité est presque 0 dans toute la bande de
fréquences, sauf la bande de fréquences très étroite autour de 5,9GHz. D’autre part, la partie réelle
de la perméabilité est positive aux fréquences inférieures à 5,9 GHz et elle est négative aux
fréquences supérieures à 5,9 GHz jusqu’à 7,41 GHz. Si l’on compare les figures 37 et 38, on constate
qu’à des fréquences inférieures à 5,9 GHz et supérieures à 7.41 GHz, la partie réelle de la
permittivité MM conçue est négative et à des fréquences comprises entre 5.9 GHz et 7.41GHz, la
partie réelle de la perméabilité MM conçue est négative.
En d'autres termes, soit la partie réelle de la permittivité, soit la partie réelle de la perméabilité de la
structure MM conçue est négative sur toute la bande de fréquences, qui s'étend de 2 GHz à 12 GHz.
Ce résultat conforme à nos attentes justifie l'utilisation de cette structure comme métamatériau.
Figure 37 : Variations des Parties Réelles et Imaginaires de la Permittivité en Fonction de la Fréquence [GHz]
43
Figure 38 : Variations des Parties Réelles et Imaginaires de la Perméabilité en Fonction de la Fréquence [GHz]
➢ Paramètres d'impédance :
Les simulations de l’antenne ont été répétées avec la structure Métamatériaux placée derrière
l’antenne comme indiqué à la fig.39. Le coefficient de réflexion (S11) de l'antenne a été calculé à
l'aide d'un logiciel de simulation CST Studio. La figure présente la variation de ces valeurs en
fonction de la fréquence dans la plage ULB (Ultra large Band).
Malgré de légères fluctuations du coefficient de réflexion entre l'antenne seule et l'antenne avec
la structure métamatériau à certaines fréquences, ainsi que des déplacements de la résonance,
l'antenne parvient néanmoins à maintenir une couverture de la bande de fréquences ULB. Il convient
de souligner l'importance de la simulation qui permet de maintenir une large bande passante
d'impédance (S11 < -10 dB) dans la région de fréquence ULB.
Figure 39 : Variation du Coefficient de Réflexion (S11) en Fonction de la Fréquence (GHz) : Comparaison entre
l'Antenne Seule et l'Antenne avec la Structure Métamatériau
44
La figure 39 présente les courbes du coefficient de réflexion (S11) de l'antenne proposée, à la fois
sans la structure métamatériau (MM) et avec la structure MM intégrée. Les courbes S11 mettent en
évidence une large bande passante dans la région de fréquence ULB pour l'antenne avec la structure
MM. La bande passante d'impédance simulée montre que le paramètre S11 mesuré présente
quelques dépassements partiels supérieurs à 10 dB dans la plage de fréquences de 4,38 GHz à 5,18
GHz, mais la valeur maximale de S11 reste inférieure à -6,8 dB. Bien que la bande passante de
l'antenne conçue avec l'intégration de la structure MM à l'arrière soit légèrement étroite, elle couvre
une large plage de fréquences à partir de 3,43 GHz à 12GHz, ce qui lui confère une large bande
passante dans la région de fréquence ULB.
Figure 40 : Rapport d'Ondes Stationnaires (ROS) en Fonction de la Fréquence [GHz] : Antenne Seule et
l'Antenne avec la Structure Métamatériau (MM)
En analysant la figure 40, qui compare le Rapport d'Ondes Stationnaires (ROS) sans et avec la
structure métamatériau, nous constatons que la ligne de transmission est bien adaptée car le ROS
est inférieur à 2 sur toute la bande de fonctionnement de l'antenne avec la structure MTM.
➢ Caractéristiques de rayonnement :
Après avoir réalisé des simulations du coefficient de réflexion, des analyses similaires ont été
effectuées pour déterminer le gain maximal obtenu par l'antenne, en tenant compte de la présence
ou de l'absence de la structure métamatériau (MM) placée derrière celle-ci. Les résultats du gain
maximal obtenu par l'antenne proposée, avec et sans la structure MM à l'arrière, ont été calculés sur
la bande de fréquence de fonctionnement et sont présentés dans la figure 41.
45
Figure 41 : variation du gain en fonction de la fréquence¬ [GHz], sans et avec la structure métamatériau
Dans la figure 41, on constate que l'ajout de la structure MM à l'arrière de l'antenne entraîne une
augmentation du gain maximal à 8.78, dans la plage de fréquences de fonctionnement.
En outre, les modèles de rayonnement en champ lointain de l'antenne proposée sont examinés avec
et sans la structure MM, à des fréquences de 3.72GHz, 6.35GHz et 10.8 GHz. Les diagrammes de
rayonnement obtenus dans le système de coordonnées polaires sont présentés dans la Figure 43.
Une comparaison des diagrammes de rayonnement révèle une augmentation de la directivité et une
diminution du rayonnement arrière avec l'ajout de la structure MM à l'arrière de l'antenne. Par
conséquent, moins d'ondes électromagnétiques pénètrent et sont absorbées par le corps.
46
Plan-E Plan-H
Lorsqu'une antenne portable est utilisée près du corps humain, une partie de l'énergie
électromagnétique émise par l'antenne est absorbée, tandis qu'une autre partie est réfléchie par le
corps. Il est donc essentiel de comprendre comment ces interactions affectent les performances de
l'antenne conçue ainsi que leur impact sur le corps humain. Dans nos simulations, nous avons
modélisé le corps humain sous la forme d'un modèle de corps cubique dans le logiciel de simulation.
Ce modèle a été utilisé pour évaluer les changements de performance de l'antenne lorsque celle-ci
est placée à proximité du corps humain. Le modèle de corps est illustré à la Figure 44.
47
Figure 44 : Voici une perspective du modèle cubique représentant le corps humain utilisé dans nos simulations.
La figure 44 présente le modèle corporel composé de trois couches de tissus humains : la peau, la
graisse et les muscles. Chacune de ces couches a une épaisseur respective de 1,7 mm, 8 mm et 10
mm La géométrie du modèle modélisé a des dimensions totales de 150 mm × 150 mm × 19,7 mm.
Les épaisseurs des couches dans le modèle corporel sont conformes à celles rapportées dans la
littérature [2]. Dans nos simulations, nous avons utilisé les valeurs de densité et de constantes
diélectriques des tissus corporels provenant de la bibliothèque de matériaux du logiciel CST (version
2018).
Le tableau 3 présente les résultats des simulations à différentes fréquences. Comme observé,
Densités des constantes diélectriques et les conductivité des tissus corporels varient avec la
fréquence.
Tableau 3: Densité des matériaux et valeurs constantes diélectriques des tissus du corps humain utilisées dans les
simulations.
Nous avons réalisé les simulations en plaçant l'antenne conçue et la structure MM sur un modèle de
corps humain proposé. Dans le but d'étudier l'effet de la structure MM sur le corps humain, nous
avons également effectué des simulations en retirant la structure MM et en maintenant une distance
48
constante de 5 mm entre l'antenne et le modèle de corps. Cela nous a permis de comparer les
performances de l'antenne avec et sans la présence de la structure MM.
L'objectif de cette étude est d'analyser l'effet du rayonnement d'une antenne sur le corps humain
en mesurant les valeurs du SAR (Specific Absorption Rate=taux d'absorption spécifique) dans le
corps pour deux configurations, avec et sans la présence du métamatériau (MM). La structure a été
évaluée pour des fréquences de 3.5 GHz et 7.5 GHz. Le SAR représente la quantité d'énergie
absorbée par le corps humain lorsqu'il est exposé à des champs électromagnétiques de
radiofréquences (RF). Le SAR est exprimé en puissance absorbée par unité de masse tissulaire et
son unité est W/kg [3].
En règle générale, la valeur SAR (taux d'absorption spécifique) est calculée en prenant en
compte un petit volume d'échantillon ou en considérant l'ensemble du corps. Cependant, dans le
contexte des antennes portables, le calcul de la valeur SAR ne prend pas en compte la moyenne de
tout le corps. À la place, le SAR est utilisé pour mesurer le niveau d'exposition aux radiofréquences
dans différentes parties du corps, pour les fréquences RF comprises entre 100 kHz et 10 GHz [4].
Dans les calculs, la puissance d’entrée de l’antenne est réglée sur 0,25 W conformément aux normes
IEEE C95.3. De plus, dans les simulations du modèle de tissu humain cubique, on utilise une masse
de 10 g, qui est une valeur standard.
La limite de sécurité pour un tissu de 10 g est fixée à 2 W/kg. Les valeurs du taux d'absorption
spécifique (SAR) de l'antenne proposée, calculées lors de simulations pour 10 g de tissus humains
à différentes fréquences, sont présentées dans les figures 45 et 46, en tenant compte des
configurations avec et sans la structure métamatériau (MM) conçue à l'arrière de l'antenne,
respectivement.
La figure 45 met en évidence les valeurs maximales du taux d'absorption spécifique (SAR) pour
l'antenne sans la structure MM, qui s'élèvent à 1.7 W/kg à 3.5 GHz et 2.52 W/kg à 7.5 GHz. Il est
important de noter que ces valeurs dépassent la limite de 2 W/kg établie par les normes européennes
pour un tissu de 10 g.
En comparaison, la figure 46 révèle que le taux d'absorption spécifique (SAR) maximal pour
l'antenne munie de la structure MM conçue est 0,013 W/kg à 3,5 GHz et 0,017 W/kg à 7,5 GHz.
Ces valeurs de SAR respectent les limites autorisées.
49
Figure 45 : Évaluation du taux d'absorption spécifique (SAR) sans l'utilisation de la structure métamatériau
a) Géométrie et Résultats
i. Géométrie d’antenne :
Nous avons pour objectif de créer une antenne EMSM à deux éléments rayonnants en utilisant la
structure de l'antenne ULB présentée précédemment (3-Antenne flexible ULB). Les éléments
rayonnants de l'antenne EMSM sont imprimés sur un matériau en jeans d'une hauteur de 1 mm. Les
dimensions totales de l'antenne sont d'environ 80×120×1 mm.
50
Les Figures 47 illustrent respectivement les couches supérieure et inférieure de l'antenne
EMSM. La vue supérieure présente à la fois les éléments de l'antenne et leur mécanisme
d'alimentation. Les éléments rayonnants de l'antenne sont positionnés avec une séparation d'environ
K=24.18 mm entre eux. La vue arrière montre le plan de masse ainsi qu'un plan de masse parasitaire
composé de deux carrés, ce qui permet d'augmenter la bande passante. Les dimensions optimisées
de l'antenne EMSM sont récapitulées dans le tableau 4.
(a) (b)
Figure 47 : Configuration géométrique de l'antenne EMSM : (a) Vue de dessus, (b) Vue arrière
Param Ws1 Ls K p Lg
Val(mm) 120 80 24.18 30.73 33
51
indépendante les uns des autres. Cela est souhaitable car cela réduit les interférences et permet aux
antennes de fonctionner de manière optimale.
En optimisant ces coefficients (S11 et S21), on peut améliorer l'efficacité globale du système
MIMO en réduisant les pertes d'énergie et les interférences entre les antennes. Cela se traduit par
une meilleure performance du système, une augmentation du débit de données, une plus grande
fiabilité et une stabilité accrue des communications sans fil.
Dans la Figure 48, nous observons le comportement de l'antenne sur une large bande passante, avec
le paramètre S11 inférieur à -10 dB entre 1.27 GHz et 12 GHz. Cela indique que l'antenne présente
une bonne adaptation d'impédance sur cette plage de fréquences, avec une faible réflexion du signal.
Cependant, le paramètre S21 dépasse -20 dB, ce qui suggère une faible isolation entre les ports de
l'antenne. Cette faible isolation peut entraîner des interférences entre les éléments rayonnants de
l'antenne et affecter la performance globale du système EMSM.
Pour améliorer l'isolation entre les ports, il est nécessaire de réduire la valeur de S21. Plus le S21
est<-20dB, plus l'isolation entre les éléments rayonnants sera élevée, ce qui permettra aux antennes
de fonctionner de manière indépendante et d'optimiser les performances du système MIMO.
b) Amélioration de l’isolation
Il existe plusieurs techniques pour améliorer l'isolation entre les éléments rayonnants d'une antenne
MIMO. Ces techniques visent à réduire le couplage entre les éléments, ce qui permet aux antennes
de fonctionner de manière indépendante et d'optimiser les performances du système MIMO. Voici
quelques-unes des principales techniques d'amélioration de l'isolation :
52
Espacement adéquat entre les éléments : En augmentant la distance physique entre les éléments
rayonnants de l'antenne, on peut réduire le couplage et améliorer l'isolation. Un espacement suffisant
aide à minimiser les interactions entre les éléments et à prévenir les interférences.
Blindage : L'utilisation de matériaux de blindage appropriés entre les éléments rayonnants peut
réduire les interactions électromagnétiques indésirables et améliorer l'isolation.
Utilisation de structures de réjection de couplage : Des éléments tels que les isolateurs ou les
résonateurs peuvent être intégrés pour rejeter les signaux indésirables et minimiser le couplage entre
les antennes.
Nous avons ajouté un talon rectangulaire collé au plan de masse à l'arrière de l'antenne, ainsi qu'une
fente dans le plan de masse. Ces modifications ont été apportées dans le but de réduire le couplage
entre les éléments rayonnants et d'améliorer l'isolation entre eux.
i. Géométrie du talon
Une structure rectangulaire avec une fente gravée est ajoutée à la surface inférieure du EMSM et
connecté au plan de masse afin d'améliorer le couplage mutuel entre les ports. Pour concevoir le
talon, sa dimension la plus longue (l1) est définie comme λ/4, où λ représente la longueur d'onde
guidée à la fréquence la plus basse de la bande UWB (3,1 GHz). La figure49 présente
respectivement la vue inférieure de l'antenne.
Param a1 a2 a3 a4 l1 l2 l3
Val(mm) 6 1 2 57 47 30 7.6
Paramètres de diffusion : À partir de la figure 50, nous avons observé que le paramètre S12 est
inférieur à -20 dB dans toute la bande ULB (de 3,1 GHz à 10,6 GHz), sauf dans la plage de
fréquences de 3,63 GHz à 3,91 GHz. Dans le EMSM conçu, nous avons obtenu une isolation
minimale de -19,25 dB à 3,76 GHz, tandis que l'isolation est élevée pour toutes les autres fréquences
de la bande de fonctionnement. L'insertion du rectangle avec la fente dans le plan de masse améliore
l'isolation du port avec une moyenne d'environ 8,86 dB.
Figure 50 : Analyse des S-paramètres (S11, S12 avec isolation, S12 sans isolation) en fonction de la fréquence
[GHz]
54
D'après les résultats présentés dans la Figure 51, Il est intéressant de noter que l'antenne avec
isolation montre une bonne adaptation sur toute la bande de fonctionnement. En d'autres termes,
l'antenne a une impédance bien adaptée à la ligne de transmission sur une large gamme de
fréquences, ce qui indique une performance optimale dans ces conditions.
➢ Caractérisations du ECC et DG :
La ECC du MIMO proposé est calculée à partir de la S-paramètres. La Fig.52 montre les
caractéristiques ECC de l’antenne MIMO conçue. La courbe de l'ECC montre que la valeur de l'ECC
est inférieure à 0,002 sur l'ensemble de la bande UWB d'exploitation.
Un autre paramètre essentiel qui ne peut être négligé est le DG. Dans ce document, le DG est
évalué à l’aide de l’équation suivante [7] :
55
Figure 52 : Variation Coefficient de Couplage Électromagnétique CCE et diversité de gain (DG) de l’antenne en
fonction de la fréquence [GHz]
Nous avons réalisé une étude sur les distributions de courant de surface de l'antenne EMSM
textile proposée. Cette analyse était essentielle pour comprendre la réduction du couplage
mutuel entre les ports. Les figures 53 et 54 illustrent les distributions actuelles du courant, avec
et sans le talon sur le plan de masse. Nous avons examiné la diffusion du courant à deux
fréquences différentes dans la bande d'exploitation (53.2 GHz et 11 GHz).
Nous avons constaté qu'en intégrant le talon en forme rectangulaire, la quantité de courant
circulant entre le port d'entrée excitant 1 et le port 2 est négligeable ou très réduite, ce qui conduit
à un couplage mutuel très faible entre les deux éléments rayonnants de l'antenne. L'insertion
correcte du talon fournit les caractéristiques de bande d'arrêt et réduit le courant qui circule vers
l'autre port. Cela permet de coupler le second radiateur avec une quantité de courant moins
élevée, ce qui entraîne un isolement de port plus élevé [7].
56
Figure 53 : Distribution du Courant : Port 1 Actif, Port 2 Annulé
Propriétés du rayonnement :
Nous avons étudié les performances de rayonnement de l’antenne textile ULB EMSM proposée
dans les plans E et H. Les figures 55a–c montrent les diagrammes de rayonnement 2D,3D
normalisés à 5.3,8.6 et11 GHz. Il est observé que pour le plan H, l'antenne présente une directivité
quasi bidirectionnelle à toutes les fréquences. En revanche, dans le plan E, à la fréquence de 5.3
GHz, l'antenne est pratiquement omnidirectionnelle, tandis qu'à 8.6 GHz, elle montre une directivité
bidirectionnelle, et à 11 GHz, elle redevient omnidirectionnelle. D'après la figure, la directivité
moyenne observée est de 5.43 dB. Le gain avec la variation de fréquence, tracé et montré à la
Fig.56. Dans la bande ULB désignée, le gain maximum réalisé de l’antenne MIMO est remarqué
autour de 4,9 dB à 6,59 GHz
57
(a) (b) (c)
Figure 55 : Diagramme du rayonnement sur le plan-E et le Plan-H et 3D à : (a) 5.3GHz, (b) 8.6 GHz, (c)
11GHz
i. Géométrie et simulation
Nous avons opté pour la structure de métamatériau AMC que nous avons déjà utilisée avec succès
pour l'antenne flexible ULB. Nous avons fait ce choix car cette métasurface présente des avantages
58
significatifs : elle est facile à fabriquer et elle améliore efficacement les performances de l'antenne.
Les propriétés et la géométrie de cette métasurface ont été présentées dans la partie précédente (3-
antenne flexible ULB).
Pour notre antenne EMSM isolée, nous avons décidé d'utiliser une métasurface de taille 9×13
(obtenue après optimisation), comme illustré dans la figure. Cette métasurface a été sélectionnée en
raison de ses caractéristiques optimales, qui permettent d'améliorer les performances globales de
notre antenne EMSM et de répondre aux exigences spécifiques de notre application.
Figure 57 : (a) u(b) la structure de métasurface proposée, (c) Vue latérale de la structure proposée
Param Ls Ws Lm Lsm Wm
Val(mm) 95.40 137.80 10 0.6 10
ii. Résultats et discussion :
➢ Paramètres d'impédance :
59
ULB. Ces simulations ont été essentielles pour garantir une large bande passante d'impédance (S11
< -10 dB) dans la région de fréquence ULB, ce qui souligne leur importance dans le processus de
conception et d'optimisation de l'antenne EMSM avec la structure métamatériau.
Figure 58 : Variation du Coefficient de Réflexion (S11) en Fonction de la Fréquence (GHz) : Comparaison entre
l'Antenne EMSM Seule et l'Antenne EMSM avec la Structure Métamatériau
La figure 58 illustre les caractéristiques du coefficient de réflexion (S11) de l'antenne proposée, tant
sans la structure métamatériau (MM) qu'avec celle-ci intégrée. Les courbes S11 mettent en évidence
une bande passante étendue dans la région de fréquence ULB pour l'antenne avec la structure MM.
Malgré une légère réduction de la bande passante de l'antenne due à l'intégration de la structure MM
à l'arrière, celle-ci demeure substantielle, couvrant une plage de fréquences allant de 3,56 GHz à 12
GHz. Cette large bande passante dans la région de fréquence ULB demeure une caractéristique
essentielle de l'antenne conçue avec l'intégration de la structure MM.
Figure 59 : Variation du Rapport d'Ondes Stationnaires (ROS) en Fonction de la Fréquence (GHz) : Comparaison
entre l'Antenne EMSM Seule et l'Antenne EMSM avec la Structure Métamatériau 60
En observant attentivement la figure 59, qui présente une comparaison du Rapport d'Ondes
Stationnaires (ROS) entre l'antenne sans la structure métamatériau et celle avec la structure mm
intégrée, on remarque que pour l'antenne avec la structure mm, le ROS reste inférieur à 2 sur toute
la plage de fréquences de fonctionnement. Cette constatation indique une adaptation satisfaisante
de la ligne de transmission, assurant ainsi une bonne correspondance d'impédance de l'antenne dans
la plage de fréquences ULB.
➢ Caractéristiques de rayonnement :
Par suite des simulations du coefficient de réflexion, des études comparables ont été menées pour
évaluer le gain maximal obtenu par l'antenne en prenant en considération la présence ou l'absence
de la structure métamatériau (MM) positionnée derrière celle-ci. Les résultats concernant le gain
maximal de l'antenne proposée, avec et sans la structure MM à l'arrière, ont été calculés sur la bande
de fréquence de fonctionnement et sont illustrés dans la figure 60.
Figure 60 : variation du gain en fonction de la fréquence¬ [GHz], sans et avec la structure métamatériau
Dans la figure 60, on constate que l'ajout de la structure MM à l'arrière de l'antenne entraîne
une augmentation du gain maximal, dans la plage de fréquences de fonctionnement.
En outre, une analyse des modèles de rayonnement en champ lointain de l'antenne proposée a été
effectuée à différentes fréquences : 3,83 GHz, 6,38 GHz et 11,33 GHz, avec et sans la présence de
la structure métamatériau (MM) à l'arrière. Les diagrammes de rayonnement obtenus, présentés dans
la Figure 61 et 62 selon un système de coordonnées polaires et en 3D, ont permis de comparer les
deux configurations.
61
Les résultats montrent une augmentation de la directivité et une diminution du rayonnement arrière
lorsque la structure MM est ajoutée à l'arrière de l'antenne. Cette amélioration du diagramme de
rayonnement indique que moins d'ondes électromagnétiques se propagent vers l'arrière et sont ainsi
absorbées par le corps.
Plan-E Plan-H
62
Conclusion :
En conclusion de ce chapitre consacré à la conception d'antennes basées sur les métamatériaux, nous
avons réussi à considérablement améliorer les performances de nos antennes. La première étape
consistait à construire une antenne patch qui a démontré une résonance dans une bande de fréquence
extrêmement large, allant de 1.38 GHz jusqu'à 12 GHz. Cependant, pour renforcer ses
performances, nous avons opté pour l'utilisation d'une structure métamatériau AMC (Artificiel
tandis que la directivité a connu une hausse notable, passant en moyenne de 6 à 10. De plus, nous
avons réussi à réduire les ondes pénétrantes sur le corps humain, en termes d'effet SAR, garantissant
Dans la deuxième partie de notre étude, nous nous sommes concentrés sur l'isolation en construisant
une autre antenne, toujours en utilisant la structure MM AMC. Les résultats obtenus ont été
Ces succès ouvrent des perspectives prometteuses pour l'intégration de métamatériaux dans la
conception d'antennes. Ils permettent d'obtenir des performances optimisées dans des bandes de
fréquences étendues, une meilleure isolation, ainsi qu'une réduction significative des ondes
indésirables sur le corps humain. Ces avancées représentent un pas en avant dans le développement
63
Bibliographies:
[1] CST STUDIO SUITE logiciel de simulation de champ électromagnétique
https://www.3ds.com/fr/produits-et-services/simulia/produits/cst-studio-suite/
[2] Tripathi S, Mohan A, Yadav S. A performance study of a fractal UWB antenna for on-body
WBAN applications. Microw Opt Technol Lett 2017 ;59:2201–7.
[3] Jin J. Electromagnetic analysis and design in magnetic resonance imaging, Vol. 1. CRC
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[4] Wu Wei, Wu Zhaohui, Yu Taekyung, Jiang Changzhong, Kim Woo-Sik. Recent progress on
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[5] Zhu, J., Li, S., Feng, B., et al.: ‘Compact dual-polarized UWB quasi-selfcomplementary
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[6] Chacko, B.P., Augustin, G., Denidni, T.A.: ‘Uniplanar slot antenna for ultrawideband
polarization-diversity applications’, IEEE Antennas Wirel. Propag. Lett., 2013, 12, pp. 88–91
[7] Iqbal, A., Saraereh, O.A., Ahmad, A.W., et al.: ‘Mutual coupling reduction using F-shaped
stubs in UWB MIMO antenna’, IEEE. Access., 2017, 6, pp. 2755–2759
64
Conclusion générale et perspectives du
travail
Les travaux présentés dans ce manuscrit démontrent la faisabilité de convertir l’énergie
électromagnétique des ondes Radiofréquences pour alimenter des objets communicants présents
dans un environnement quelconque. La TESF apparaît comme une solution technologique efficace
qui s’inscrit pleinement dans une démarche écologique pour l’augmentation de l’autonomie des
capteurs. Cette autonomie permet, entre autres, d’en assurer la mobilité et d’en réduire le poids et
les dimensions.
Dans ce rapport, nous avons étudié la conception et la simulation d'antennes flexibles à base de
métamatériaux pour la récupération d'énergie. Nous avons construit une antenne flexible ultra large
bande, mais avons constaté un faible gain. Pour améliorer ses performances, nous avons intégré une
structure métamatériau AMC afin d'augmenter le gain, la bande passante et de réduire les ondes
pénétrantes dans le corps humain (coefficient SAR). Les résultats ont été encourageants avec un
gain maximal augmenté de 2.91 sans MM à 8.78 avec MM, et une diminution significative de l'effet
SAR respectant les normes européennes.
Dans un second volet, nous avons conçu une antenne EMSM ultra large bande, mais avons rencontré
un problème d'isolation avec un coefficient de transmission S12 supérieur à -20 dB, indiquant une
faible isolation entre les éléments rayonnants. Pour améliorer l'isolation, nous avons intégré un talon
rectangulaire à l'arrière de l'antenne et une fente dans le plan de masse. Les simulations ont montré
une bonne isolation avec S12 <-20 dB sur toute la bande de fonctionnement, confirmée par l'étude
de la distribution du courant. De plus, l'insertion de la structure métamatériau AMC a permis
d'augmenter le gain de 4.9 sans MM à 9.6 avec MM.
Perspectives :
Les avancées réalisées dans ce rapport ouvrent la voie à de nombreuses perspectives de recherche
et de développement.
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• La fabrication des antennes par la par la technologie de circuit imprimé (PCB) ainsi que sur
textile par broderie.
• Nous pourrons également explorer des variantes de structures métamatériaux AMC pour
encore améliorer les performances des antennes en termes de gain, de directivité et
d'isolation, en vue d'une optimisation continue. Enfin, nous prévoyons d'étudier des cas
d'utilisation spécifiques pour la récupération d'énergie dans des contextes industriels,
médicaux ou environnementaux.
• Parmi les perspectives importantes dans ce travail, il est essentiel d'étudier la deuxième
partie du système de récupération d'énergie RF (RF/DC) pour évaluer la puissance récupérée
par ces antennes.
• Bien que les niveaux de puissance accessibles soient faibles en raison des normes en vigueur
sur les rayonnements électromagnétiques, la multitude des sources permet d'envisager la
possibilité d'une récupération de l'énergie électromagnétique en quantité suffisante en
complément à d'autres sources d'énergie (mécanique, thermique, solaire...) pour augmenter
l'autonomie d'objets connectés de faible consommation.
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