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Analyse article 5 :

Pourquoi les petites entreprises ont-elles du mal à accéder au financement bancaire ? ( Richard
Harrison , Youwei Li , Samuel A. Vigne , Yuliang Wu ) - Revue internationale d’analyse financière
(2022)

Cette étude examine le financement bancaire des petites et moyennes entreprises (PME) et évalue si
les difficultés des PME à accéder au financement bancaire en période de crise financière sont dues
à une réduction de l'offre de crédit ou à une diminution de la demande de crédit. Les résultats
montrent que le contexte macroéconomique est important : il est peu probable que les effets de la
demande soient à l'origine de la baisse du stock de prêts bancaires, alors que l'offre de crédit est à
l'origine des difficultés d'accès des PME au crédit bancaire. Dans l'ensemble, ces résultats suggèrent
que les effets de l'offre se manifestent d'abord par le canal du prêt bancaire et se déplacent ensuite
vers le canal du bilan de l'emprunteur au cours d'une période de crise financière.
Ainsi la présente étude examine le rôle du crédit bancaire dans le financement des PME et pose deux
questions clés : la demande de crédit bancaire et l'offre de crédit aux PME ont- elles
fondamentalement changé pendant et après les récentes crises financières ?
Comment ces changements ont-ils affecté l'accès des PME au financement externe ?

Les études suivantes, Mascia, 2018 ; Ayyagari, Demirgüç-Kunt, & Maksimovic, 2008 ; Beck,
Demirgüç- Kunt, Laeven, & Levine, 2008 ; Beck & Demirgüç-Kunt, 2006 ; Romano, Tanewski, &
Smyrnios, 2001), suggèrent que pour de nombreuses PME, l'accès au financement est entravé par une
série d'obstacles liés à la demande et à l'offre, plutôt que par des obstacles liés à l'infrastructure, tels
que l'absence d'un système de gestion des risques.

Dans le présent article les auteurs abordent l’aspect important du débat sur le financement par
l'emprunt des PME en utilisant des données irlandaises issues de l'enquête SAFE de l'UE, couvrant la
période qui a débuté par le krach financier et la reprise de l'activité économique qui s'en est suivie.
Deuxièmement, que les contraintes du côté de l'offre sont les raisons les plus convaincantes de la
baisse de l'encours des prêts bancaires aux PME, et non un changement de la demande lié à la
situation économique et à celle des entreprises. Troisièmement, la prime des CDS comme indicateur
de l'appétit des banques pour les prêts, ce qui n'a pas été largement utilisé dans le contexte des PME.

Enfin, ils contribuent au débat politique, en particulier dans les domaines de l'utilisation des
ressources publiques pour soutenir l'activité de prêt afin de compenser ces problèmes d'offre et la
possibilité de contrôles pour arrêter les changements dans l'appétit pour le risque des banques.

Section 2 Littérature connexe et élaboration d'hypothèses

 Effets de l'offre et de la demande


Le point de vue fondé sur l'offre soutient que les banques réduisent la disponibilité du crédit pour
les PME, les banques encourent une incertitude et des risques plus élevés lorsqu'elles évaluent la
solvabilité des PME (Winborg & Landstro¨m, 2001) et sont moins disposées à prêter des fonds aux
PME (Jaffee & Stiglitz, 1990 ; Stiglitz & Weiss, 1981). Cette volonté pourrait être encore réduite en
cas de crise financière, lorsque les banques doivent se conformer à des exigences accrues en matière
de fonds propres, ce qui les amènerait à se préoccuper davantage de l'effet de signal.
L'effet de la capacité de remboursement d'un prêt reflété dans le bilan d'un emprunteur ( Connelly,
Trevis Certo, Ireland, & Reutzel, 2011). Lorsque les prêteurs rationnent équitablement les
emprunteurs, les prêts bancaires devraient être accessibles aux entreprises à faible risque et
inaccessibles aux entreprises à risque élevé.
Les effets de l'offre peuvent également provenir des propres bilans des banques. Lorsque les
conditions de marché sont tendues, les coûts et les montants de financement des banques dépendent
de leur propre risque. En particulier, les banques à faible liquidité,

En résumé, les effets sur l'offre passent par deux canaux : le canal des prêts bancaires met en évidence
la capacité des banques à prêter des fonds, tandis que le canal du bilan de l'emprunteur émet un
rationnement du crédit par les prêteurs.
Sur la base de la littérature antérieure, les auteurs proposent deux hypothèses concurrentes liées aux
effets de la demande et de l'offre sur la disponibilité du crédit bancaire.
H1a : Les entreprises demandent moins de crédit bancaire en période de crise qu'en période
post-crise.
H1b : Les banques accordent moins de crédits aux entreprises en période de crise qu'en période de post-
crise.

En période de crise, les entreprises rentables peuvent envisager de retarder leurs investissements si
elles pensent que le coût du capital est trop élevé (Cole & Sokolyk, 2016 ; Vos et al., 2007). En outre,
les entreprises rentables peuvent faire preuve d'une grande flexibilité financière, ce qui leur permet de
s'assurer un accès futur au financement bancaire lorsque la situation économique s'améliore (Frank &
Goyal, 2005 ; Jensen, 1986).
En revanche, les entreprises dont les bénéfices diminuent ont épuisé leur capital interne et peuvent
avoir recours à un financement externe pour faire fonctionner leurs activités. Ces entreprises
s'attendent à ce qu'une demande supplémentaire ne soit pas satisfaite par les prêteurs en raison du
rationnement du crédit qui va se mettre en place. Par conséquent, elles sont susceptibles de maintenir
leur demande de financement externe (Cowling, Liu et Zhang, 2016 ; Mac an Bhaird et al., 2016).

Ainsi les auteurs proposent que la relation entre la rentabilité et la demande de financement externe
soit plus négative en période de crise qu'en période d'après-crise.

H2a : La relation entre la rentabilité et la demande de crédit bancaire peut être plus négative en
période de crise qu'en période post-crise.

la théorie de (Lopez-Grarcia & Sogorb-Micra, 2008 ; Modigliani & Miller, 1963). Implique que les
entreprises présentant un faible risque d'endettement devraient avoir une forte demande de dette. De
ce fait les auteurs suggèrent que la relation entre le risque d'endettement et la demande de crédit
bancaire devienne moins négative en période de crise.
H2b : La relation entre le risque de levier et la demande de crédit bancaire est moins négative
en période de crise qu'en période post- crise.
En outre, des réserves financières adéquates sont plus précieuses en cas de ralentissement
économique, car elles permettent de couvrir l'augmentation des coûts due à une surcapacité de
production (Hou, Xue, & Zhang, 2015 ; Kogan, 2001 ; Lang, Ofek, & Stultz, 1996 ; Zhang, 2005).
Cela peut conduire les entreprises présentant un faible risque de crédit à ne pas avoir besoin de
financement externe ou à en avoir moins besoin.
H2c : La relation entre le risque de crédit et la demande de crédit bancaire est plus positive en
période de crise qu'en période de post- crise.

Troisièmement, les opportunités de croissance peuvent affecter la demande de financement externe


des entreprises. Myers (1977) montre que les entreprises ayant des opportunités de croissance sont
confrontées à de graves conflits entre les actionnaires et les détenteurs d'obligations, car ces derniers
peuvent exploiter les opportunités de croissance au détriment des intérêts des actionnaires. Pour éviter
ces conflits, les entreprises en croissance doivent réduire leur endettement.
H2d : La relation entre les opportunités de croissance et la demande de crédit bancaire devient
moins positive en période de crise qu'en période d'après-crise.

 Mécanismes des effets de l'offre :

Dans le même ordre d'idées, Holton, Lawless et Mccann (2014) constatent que dans les pays où les
niveaux de crédit du secteur privé sont plus élevés, les PME affichent des taux de refus de prêt plus
importants. Jim'enez et al. (2012) constatent que les banques ayant des ratios de capital ou de liquidité
plus faibles accordent moins de prêts aux PME en Espagne. Les auteurs émettent donc l'hypothèse
suivante concernant le canal des prêts bancaires.
H3a : Le niveau de risque des banques a une relation négative avec le taux d'approbation des
prêts en période de crise.
Le comportement de rationnement du crédit reflète le jugement d'une banque sur la capacité de la
proposition de prêt à générer le flux de trésorerie nécessaire au remboursement de la dette. Une
rentabilité accrue envoie un bon signal aux prêteurs quant à la probabilité élevée de remboursement
futur du prêt. En revanche, l'augmentation du risque d'endettement et du risque de crédit envoie de
mauvais signaux, ce qui augmente la probabilité d'un défaut de paiement. Ainsi, la présence d'un
rationnement du crédit implique que la rentabilité des entreprises aura une relation positive avec le
taux d'approbation des prêts, tandis que le risque d'endettement et le risque de crédit auront des
relations négatives avec le taux.

Cependant, lorsque les deux canaux fonctionnent indépendamment, il faut s’attendre à ce que le canal
des prêts bancaires et le canal du bilan de l'emprunteur apparaissent respectivement en période de
crise et en période d'après- crise. En particulier, les relations entre la rentabilité, le risque de crédit et
de levier et l'approbation des prêts apparaîtront dans une période post-crise mais sont absentes dans
une période de crise. Les auteurs proposent les hypothèses suivantes.
H3b : La relation positive entre la rentabilité et l'approbation des prêts et les relations négatives
entre le risque de crédit et d'endettement et l'approbation des prêts sont plus fortes en période
de crise qu'en période d'après-crise.
H3c : La relation positive entre la rentabilité et l'octroi de prêts et les relations négatives entre le
risque de crédit et d'endettement et l'octroi de prêts disparaissent en période de crise.
H3d : La relation positive entre la rentabilité et l'approbation des prêts et les relations négatives
entre le risque de crédit et d'endettement et l'approbation des prêts apparaissent dans une
période d'après-crise.

 Données et approche empirique

Cette étude utilise l'enquête de la BCE sur l'accès au financement des PME (SAFE), et les entreprises
de l’échantillon sont toutes situées en République d'Irlande. Les personnes interrogées sont des cadres
supérieurs, notamment des directeurs généraux, des directeurs financiers ou des chefs comptables.
L'échantillon est stratifié par classe de taille d'entreprise, par activité économique et par pays. Le
nombre d'entreprises dans chaque strate de l'échantillon est volontairement modifié afin d'accroître la
précision de l'enquête par activité et par classe de taille. La taille des échantillons pour chaque activité
économique est choisie de manière à assurer une représentation adéquate des quatre activités le plus
importantes
L'ensemble des données de cette étude couvre un total de 11 vagues d'enquête, de juin à septembre.
2009 à septembre 2014. Les cinq premières vagues d'enquête, de juin 2009 à octobre 2011, sont
classées comme la période de crise, qui inclut la crise de la dette souveraine de la zone euro en
novembre 2010. Les six enquêtes les plus récentes, de février 2012 à septembre 2014, sont définies
comme la période d'après-crise. La survenue des crises financières mondiales et régionales étant
largement inattendue, l’objectif principal est d'étudier la manière dont les PME et les banques
réagissent à de tels événements inattendus.
Les auteurs mesurent l'augmentation, le maintien ou la diminution du besoin de crédit bancaire
d'une entreprise à partir de la question de l'enquête - "Pour chacun des types de financement externe
suivants (c'est- à-dire les prêts bancaires), veuillez me dire si vos besoins ont augmenté, sont restés
inchangés ou ont diminué au cours des six derniers mois ?"

 Résultats empiriques

La variable crise n'est plus significative après l'inclusion des variables basées sur le risque, la
performance et la croissance, ce qui indique que les caractéristiques spécifiques à l'entreprise ont
remplacé la variable crise pour expliquer l'offre de crédit.
Les résultats montrent également que les banques sont plus susceptibles d'accorder des fonds aux
entreprises à faible risque qui ont connu une réduction de leurs dépenses d'intérêt et une amélioration
de leurs antécédents en matière de crédit. Néanmoins, les banques sont plus susceptibles de rejeter
les demandes de prêt des entreprises dont les bénéfices ont diminué.
En termes de croissance, les entreprises qui ont réalisé une croissance dans le passé sont susceptibles
de voir leurs demandes de prêt approuvées, tandis que les entreprises à croissance soutenue n'ont pas
plus de chances que celles à croissance réalisée ou attendue d'obtenir des prêts bancaires. Les
données suggèrent que les banques ne tiennent pas compte des possibilités de croissance future
lorsqu'elles prennent des décisions de prêt. Ces résultats sont cohérents avec le point de vue selon
lequel les banques rationnent les emprunteurs sur la base d'informations financières concrètes, c'est-
à- dire les bénéfices réalisés et la croissance des ventes, plutôt que sur la base de prévisions (Beck,
Demirgüç-Kunt et Maksimovic, 2008).

En ce qui concerne les variables de contrôle, les résultats montrent que les demandes de prêt des
grandes entreprises ont plus de chances d'être approuvées. Les entreprises de l'industrie
manufacturière sont plus susceptibles d'obtenir des prêts bancaires. Ces entreprises disposent d'un
grand nombre d'actifs corporels et d'un flux de trésorerie stable et de leur capacité à honorer leurs
dettes. Les entreprises familiales et cotées en bourse ont un taux d'approbation des prêts
significativement élevé, ce qui implique que les structures de propriété diversifiées attirent les
financements bancaires. Dans l'ensemble, nos résultats suggèrent que la demande de crédit bancaire
n'a pas changé de manière significative entre la période de crise et la période d'après-crise, mais que
l'offre de crédit a changé

 Analyse de la crise et de l'après-crise

Selon les résultats de l’étude le taux d'approbation des prêts pendant la période de crise est inférieur
de 14% à celui de la période d'après-crise. Tandis que la prime moyenne des CDS est plus élevée en
période de crise qu'en période post-crise, 62 % des entreprises de l'échantillon ont connu une baisse de
leurs bénéfices pendant la période de crise, alors que ce pourcentage tombe à 42 % dans la période
d'après-crise. Enfin, le pourcentage d'entreprises qui ont connu une croissance et/ou qui ont l'intention
de croître reste relativement constant entre les deux périodes.

Les résultats démontrent que les entreprises présentant un risque d'endettement et un risque de crédit
accrus demandent davantage de crédit bancaire. Plus précisément, la relation positive entre le risque
d'endettement et la demande de financement externe contredit la théorie du compromis selon laquelle
les entreprises à faible endettement devraient s'endetter davantage pour exploiter le bouclier fiscal.

Nous montrons également que les entreprises dont les bénéfices augmentent ont moins besoin de
prêts bancaires. Cette constatation est conforme à la théorie de l'ordre hiérarchique selon laquelle les
entreprises utilisent des fonds internes avant de recourir à l'emprunt.

Les résultats montrent également que les banques sont plus susceptibles d'accorder des fonds aux
entreprises à faible risque qui ont connu une réduction de leurs dépenses d'intérêt et une amélioration
de leurs antécédents en matière de crédit. Néanmoins, les banques sont plus susceptibles de rejeter les
demandes de prêt des entreprises dont les bénéfices ont diminué. En termes de croissance, les
entreprises qui ont réalisé une croissance dans le passé sont susceptibles de voir leurs demandes de
prêt approuvées, tandis que les entreprises à croissance soutenue n'ont pas plus de chances que celles
à croissance réalisée ou attendue d'obtenir des prêts bancaires. Les données suggèrent que les
banques ne tiennent pas compte des possibilités de croissance future lorsqu'elles prennent des
décisions de prêt. Ces résultats sont cohérents avec le point de vue selon lequel les banques
rationnent les emprunteurs sur la base d'informations financières concrètes, c'est-à- dire les bénéfices
réalisés et la croissance des ventes, plutôt que sur la base de prévisions (Beck, Demirgüç-Kunt et
Maksimovic, 2008).

 Analyse de la crise et de l'après-crise

Dans cette section, les auteurs testent formellement leurs hypothèses relatives aux mécanismes
spécifiques des effets de l'offre et de la demande. Tout d'abord, la variable muette "crise" interagit
avec les variables de performance, de risque et de croissance pour tester les changements dans les
effets de la demande sur l'ensemble de la période d'échantillonnage. Ensuite, les effets de la demande
pendant la période de crise et la période d'après-crise, respectivement.

Les résultats impliquent que la relation négative entre la rentabilité et la demande de crédit bancaire
n'a pas de différence significative entre la période de crise et la période post- crise. En outre, les deux
termes d'interaction ne sont pas significatifs, ce qui suggère que la crise financière n'est pas
susceptible d'affecter la relation entre le risque d'endettement et la demande de crédit bancaire. Ces
données contredisent H2b.
La relation positive entre le risque de crédit et la demande de crédit bancaire est simplement affectée
par la crise financière, ce qui n'est pas conforme à H2c.

Les résultats globaux impliquent que la demande de crédit bancaire ne subit pas de changements
significatifs entre la période de crise et la période post- crise.

L'augmentation du risque des banques réduit le taux d'approbation des prêts pendant la période de
crise. Ce résultat soutient l'hypothèse H3a selon laquelle l'offre de crédit est restreinte par le canal
des prêts bancaires.

Ainsi les entreprises présentant un risque d'endettement élevé et une faible rentabilité ont du mal à
accéder au financement bancaire, tout comme les entreprises rentables. Cette évidence est
difficilement conciliable avec un rationnement plus strict du crédit pendant la période de crise (H3b).

Seul le CDS est significatif, alors que les variables de risque, de performance et de croissance sont
toutes non significatives. Cette preuve implique le rationnement du crédit pendant la période de
crise. Ces résultats sont cohérents avec le rationnement du crédit dans la période post-crise (H3d)..
Ces résultats indiquent que les prêteurs sont susceptibles d'accorder des prêts aux entreprises
présentant un faible risque, mais qu'ils sont susceptibles de refuser les entreprises présentant un
risque élevé, ce qui est cohérent avec l'existence d'un rationnement du crédit. Dans l'ensemble,
l’analyse basée sur l'offre révèle que l'offre de crédit passe du canal des prêts bancaires au canal du
bilan de l'emprunteur

 Biais d'autosélection dans les déterminants du crédit bancaire

L'un des problèmes potentiels des résultats précédents est le biais de sélection, car les entreprises qui
n'ont pas demandé de prêts bancaires ont été exclues de l'estimation des déterminants des prêts
bancaires. Pour résoudre ce problème, les auteurs ont utlisé le modèle de sélection de l'échantillon de
Heckman pour contrôler le biais de sélection. Cette procédure permet essentiellement d'estimer deux
modèles. Le premier modèle estime la probabilité que les entreprises demandent des prêts bancaires.
La probabilité estimée est ensuite utilisée pour corriger le second modèle qui estime l a probabilité
d'obtenir des prêts bancaires.

Conclusions

En utilisant les données semestrielles SAFE compilées par la CE/BCE de 2009 à 2014, cette étude
examine le financement bancaire des petites entreprises en Irlande pendant et après les crises
financières. Les résultats montrent que la demande agrégée de crédit bancaire des PME n'a pas changé
de manière significative entre la période de crise (2009-2011) et la période post-crise (2012-2014), ce
qui implique que la demande de crédit est moins affectée par les conditions économiques.

Cependant, les résultats indiquent que l'offre restreinte de crédit est susceptible d'entraîner des
difficultés d'accès au crédit bancaire pour les PME, ce qui est cohérent avec les effets de l'offre. Plus
précisément, la variable CDS est négativement liée au taux d'approbation des prêts pendant la période
de crise, ce qui implique que le risque des prêteurs limite leur capacité à fournir des crédits. Dans la
période d'après-crise, les banques sont plus susceptibles de refuser des demandes de prêt émanant
d'entreprises risquées. Collectivement, ces résultats suggèrent que les effets de l'offre émergent
d'abord par le canal des prêts bancaires et se déplacent ensuite vers le canal du bilan de l'emprunteur
au cours des périodes de crise et d'après-crise.

L'étude a des implications importantes pour les décideurs politiques, les entrepreneurs et les banques.
Les décideurs politiques devraient se concentrer sur la manière d'augmenter l'offre de crédit plutôt que
sur la manière de stimuler la demande publique de crédit. Les résultats soutiennent les interventions
du gouvernement irlandais visant à augmenter l'offre de crédit sur les marchés de financement des
PME en introduisant un certain nombre de programmes

Les entrepreneurs doivent être pleinement conscients du fait que les prêteurs utilisent des
informations financières précises pour évaluer les emprunteurs. Ainsi, le financement bancaire n'est
peut-être pas la source externe idéale pour les jeunes entrepreneurs qui ne disposent pas
d'informations financières complètes.

Enfin, si les banques prêteuses peuvent restructurer et renforcer leurs bilans en refusant les
entreprises à haut risque, le fait de sous-prêter aux entreprises qui ont une situation financière solide
et qui s'attendent à se développer ne profite ni aux banques ni aux entreprises. Il est tout aussi
important d'empêcher les banques d'accorder des prêts excessifs aux secteurs liés à l'immobilier, car
un cycle de prix immobiliers alimenté par le crédit limite la capacité des prêteurs à accorder des prêts
dans une petite économie ouverte lorsqu'elle est touchée par des chocs économiques négatifs.

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