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Thème 4 : les taux d’intérêt

A) définition :
Les taux d’intérêts sont une variable économique essentielle qui représente un enjeu
économique majeur.
Fonctions explicatives de nombreux domaines (exemples : quantité de monnaie pour spéculer,
niveau de l’investissement, ...).
Néoclassique : permet l’équilibre sur le marché des capitaux et entre l’investissement et
d’épargne.
Keynésien : déterminer la quantité de monnaie pour spéculer.

Il y a autant de taux d’intérêt que d’institutions financières.

Actualité :
Les taux d’intérêt pratiqués par la BCE vont orienter tous les taux d’intérêt dans l’économie.
Pendant très longtemps ils seront très bas et vont remonter en septembre 2022.

Depuis 2019 jusqu’à aujourd’hui : taux d’intérêt très bas :


Taux de refinancement : taux d’intérêt principal par lequel les banques peuvent se financer
auprès de la BC. Il était à 0%.
Taux de pré-marginale : taux d’intérêt auquel les banques peuvent emprunter à la BC si elles
n’ont pas réussi à se refinancer entres elles. Il était à 0,25%.
Taux de rémunération des dépôts : taux d’intérêt pour les banques qui ont déposé leur liquidité
excédentaire sur les comptes de la BC contre une rémunération. Il était a -0,5%. Les banques
perdent donc de l’argent car elles doivent payer pour déposer leur liquidité excédentaire sur les
comptes de la BC. Le taux est négatif pour désinviter les banques à placer leur liquidité
excédentaire sur les comptes de la BC et qu’elles se les prête entre elle pour faciliter la
circulation de liquidité dans l’économique et donc pour alimenter l’activité économique.
En 2020, dans la zone euro + de 20% des dettes d’État sont à taux négatif.

Le taux d’intérêt : est le prix de la monnaie, prix de l’argent emprunter ou prêter, il dépend de
l’offre et de la demande sur les marchés.
Le cours de la monnaie : est le taux de change, donc c’est la valeur d’une monnaie estimer dans
une autre monnaie.

Multiplicité des taux d’intérêt :


Taux de base : Tous les taux d’intérêt ont une base, c’est le taux directeur de la BC (taux
unique). Il a donc une incidence sur les taux pratiqués dans l’économie.

Taux principal : est le taux de refinancement.

Taux de référence : Taux sur lesquels les banques vont se fixer pour un grand nombre
d’opérations :
ESTER/€STER (EONIA) : taux d’intérêt interbancaire de référence, c’est une moyenne calculée à
partir des taux d’emprunts entre un certain nombre de banques sur le marché interbancaire.
EURIBOR : prêt interbancaire, taux calculé sur une moyenne des taux moyens pratiqués par des
banques représentatives, pour des prêts de 1 à 12 mois.

Raison de cette multiplicité des taux d’intérêt :

1) risque :
Un agent qui a beaucoup de risque aura des taux moins intéressant (donc plus important) car la
banque craint l’insolvabilité du client. Plus l’individu est risqué plus le taux d’intérêt est élevé.

Exemple : crise des subprimes


Subprimes : ce sont des crédits particuliers avec un taux variable prêtés à des individus peu-
solvable (qui ne peuvent pas normalement emprunter, c’était pour acheter des logements). On
a proposé des emprunts immobiliers à des ménages qui n’avaient pas de garantie suffisante. Les
taux variables sont au début très attractif, mais ils sont montés très rapidement. Les prêteurs
pensaient que le risque pourrait être pris car premièrement, en cas de non-paiement ils
pensaient récupérer leurs biens immobiliers (boom immobilier) (acheter avec le prêt en
question) puis deuxièmement pour l’innovation financière (titrisation) car les subprimes ont été
découpé et intégré à d’autre titres, donc disséminé dans toute l’économie (dans différentes
banques) donc ça paraissait hyper efficace car il n’y a pas d’institution unique qui doit supporter
le risque des emprunteur limite (peu solvable) seul. Sauf que la contrepartie de la titrisation est
que le risque a été disséminé dans toute l’économie. Il a commencé à avoir une multiplication
de défauts de paiement, beaucoup d’individus qui étaient incapable de rembourser donc ça a
semer le doute sur la qualité de l’innovation (des produits titriser) donc les banques ont eu peur
de récupérer les crédits subprimes ( en disant que c’était des actifs toxiques car après le doute
plus aucune banque voudrais récupérer les morceaux de subprimes) donc elles ont arrêté de se
prêter, donc c’est le début de la crise bancaire (c’est quand les banques arrêtent de se prêter
entre elles donc il y a un problème de liquidité bancaire), qui se communique à l’économie
réelle par le crédit (les banques arrêtent de se prêter entre elles donc elles ont du mal à se
refinancer donc soit elles arrêtent de prêter aux clients, soit elles élèvent les taux d’intérêts
donc ils sont tellement élever que ça limite la quantité d’argent qui circule dans le pays)
(déclencher par remarche immobilier américain). Crise majeure aux USA car les banques ont
arrêté de se prêter entre elles et ont commencé à faire faillite, en général la BC pour éviter le
déclenchement d’une crise bancaire peut intervenir comme prêteur de dernier ressort (peut
racheter les banques ou les refinancer) (ici la BCA a décidé de les sauver sauf une pour montrer
aux autres banques qu’elles ne peuvent pas prendre des risques inconsidérés, qu’elles ne seront
pas toujours sauvées. Elle en a choisi une qu’elle ne considérait pas trop central dans
l’économie américaine et qui n’avait pas de prêts de particuliers : Lemann Brothers. C’était une
mauvaise idée car elle est trop intégrée dans le système bancaire donc en faisant faillite elle a
entrainé un certain nombre d’autres institutions bancaires.

Celui qui a les taux d’intérêt les plus intéressant est l’État car il est sûr de rembourser.
2) temps :
Plus la durée du prêt est longue plus il y a un risque qu’il ne soit pas remboursé, donc plus le
prêt est long, plus le taux d’intérêt est élevé.
Les taux accordés à long terme sont donc supérieurs aux taux accordés à court terme.

Chaque institution va déterminer le taux d’intérêt en fonction du risque et le taux précis va


dépendre des conditions de liquidité du marché monétaire (est-ce que la banque peut se
financer facilement et à quel coût ?).

Enjeux majeurs en termes de politique économique :

Ils sont au centre de l’activité économique, au centre d’un certain nombre de phénomènes car
ils orientent l’essentielle de décision économique comme :
L’investissement : plus le taux d’intérêt est élevé plus l’investissement est coûteux (ce qui
influence aussi de l’emprunt).
La consommation : le taux d’intérêt freine ou facilite l’emprunt donc freine ou facilite la
consommation des ménages.
La croissance économique : influencée par le niveau de l’emprunt, de la consommation, de
l’investissement donc du taux d’intérêt.
Donc ils orientent aussi les achats des actions et obligations donc le marché monétaire qui peut
le rejeter sur le marché économique.
C’est donc impératif pour les pouvoirs publics d’avoir une idée de la situation économique et
d’essayer d’orienter les taux d’intérêts.
Dans la Zone Euro, c'est la BCE qui oriente le taux d’intérêt par sa politique monétaire.

Définition du taux d’intérêt :


C’est le prix qu’il faut payer pour emprunter de l’argent, c’est aussi le prix qu’on reçoit quand on
prête de l’argent (taux débiteur ou taux créditeur). C’est la rémunération d’un service qui est le
prêt d’argent.
Nombreuses controverses du prêt à intérêt :
La pratique de l’intérêt est très ancienne (mentionné dans l’Ancien Testament, ...).
Dans le cadre de l’Empire Romain, le taux d’intérêt est accepté comme pratique annexe de
l’agriculture et du commerce mais les excès sont punis.

Les controverses concernent l’idée de se faire de l’argent avec le prêt d’argent (qui s’appelais
l’usure). De nombreux débats, depuis les Grecs et les Romains jusqu’au Moyen Âge et plus tard,
le prêt était condamné du fait que l’individu qui prêtait contre intérêts se faisait de l’argent en
échange d’un prêt, donc c’est le fait que ça soit une activité qui rapporte de l’argent qui posait
problèmes (notion d’usure). La pratique de l’intérêt a été remise en question depuis l’Antiquité
par des auteurs (critiqué par le judaïsme, le christianisme et l’islam : c’était considéré comme
une pratique néfaste) (la finance islamise se développe et refuse la pratique de l’intérêt et a mis
en œuvre des instruments financiers différents innovants : l’intérêt qu’on paye une seule fois,
c’est une rémunération unique).

Interdiction du prêt a intérêt au Moyen-Âge.

Légitimation de l’intérêt à partir du 13ème siècle :


Il faut rémunérer le service et risque que prend le prêteur quand il prête de l’argent.

Différents courants de pensée justifiant l’existence du taux d’intérêt :


Néoclassique : la préférence pour le présent (sphère réelle). Les individus font un arbitrage
entre consommer aujourd’hui et consommer demain. En fonction du taux d’intérêt ils vont
augmenter leur niveau d’épargne donc consommer davantage demain, donc quand les
individues épargnent, ils font un sacrifice sur leur consommation d’aujourd’hui. Or ils ont une
préférence sur la consommation d’aujourd’hui donc on doit être rémunéré pour se sacrifice fait
(épargne) donc le taux d’intérêt rémunère l’abstinence.

Keynésien : la préférence pour la liquidité (sphère monétaire et financière). C’est l’arbitrage


entre monnaie liquide et titres. Un actif est liquide lorsqu’on peut le transformer
immédiatement en moyen de paiement (argent liquide ou sur un compte courant). Donc les
individus ont une préférence pour la liquidité plutôt que de détenir des actifs sous forme moins
liquide. Donc s’ils détiennent une partie de leur épargne sous forme moins liquide (obligations
ou actions), il faut qu’ils soient rémunérés en échange de ce sacrifice qu’ils font par rapport à la
liquidité, donc le taux d’intérêt rémunère le sacrifice et la prise de risque qu’on prend en
achetant des actions et obligations (en ayant des actifs non liquides).

Tobin : c’est l’analyse du portefeuille : l’individus détient sa monnaie soit sous forme liquide ou
sous forme de titres dans la théorie keynésienne. Tobin en intégrant “l’argument du risque”
dans l’analyse pour montrer que les individus souhaitent un portefeuille diversifié (de la
monnaie liquide à côté d’actifs sous forme de titres comme obligations, actions, ... qui
rapportent de l’argent mais qui sont plus risquées). Ils souhaitent détenir de la monnaie sous
différentes formes : liquide (non rémunératrice) et non-liquide (rémunératrice mais risquée).
Les agents vont vouloir être rémunérés pour la prise de risque qu’ils ont pris en détenant de la
monnaie non liquide.

Selon la sphère dans lequel le taux est déterminé, ont auraient des politiques de nature
différente.

Structure par terme des taux d’intérêt :


Le taux d’intérêt diffère/augmente en fonction de l’échéance du prêt (de remboursement).

B) les différents taux :


Le taux d’intérêt simple/proportionnel :
Ils sont proportionnels à la durée de l’emprunt :

C= le capital
i= le taux d’intérêt
=la durée du placement/prêt

Exemple : 100 000€ sur un compte rapportant un intérêt mensuel de 0,01%, à intérêts simples
pendant 8 mois.
100 000 x 0,0001 x 8 = 80

Les intérêts simples sont en général, pour des opérations de moins de 1 an.

Attention :
Il faut que le taux d’intérêt et que la durée soit exprimée dans la même unité, sinon il faut faire
une correction.
La base : nombre de jour conventionnel dans une année, il y en a 2 :
Base exacte : 365 jours dans l’année.
Base commerciale / année bancaire : 360 jours dans l’année.

L’intérêt peut être précompté ou post-compté :


Intérêt post-comptés : à terme échu, payé en fin de période, versé ou reçu à l’échéance de
l’opération (même chose pour créditeur ou débiteur).
Intérêt précompté : terme à échoir, payé au début de l’opération, l’intérêt est directement
déduit de la somme prêtée. Le débiteur reçoit le capital - les intérêts.
Passage d’un taux précompté à un taux post-compté :

Taux post-compté : le taux de rendement : celui qui va permettre de mesurer les intérêts
réellement perçus pour un capital placé.
L’intérêt précompté avantage le prêteur, car il récupère directement les intérêts. L’intérêt post-
compté avantage l’emprunteur car il rembourse à la fin
Opération à taux post-compté : découvert bancaire, compte sur livré, placement à terme
Opération à taux précompté : escompte commerciale (possibilité donnée au client de régler sa
dette en avance en échange d’une remise).

Le taux d’intérêt composé :


Il va rapporter des intérêts sur la période, au fur et à mesure de la période, période de
capitalisation. A la fin de chaque période, les intérêts acquis sont incorporés au capital initial et
rapporte de nouveaux intérêts. L’intérêt est dit capitalisé ou composé (toujours post-compté).

C’est une application de suite géométrique.


Exemple :
Avec un capital initial de 100 000€ et un taux d’intérêt de 10%

La plupart des emprunts sont à intérêt composé (placement à versement périodique, exemples :
assurance vie, plan épargne retraite, ...)

Soit i un taux annuel et divisions l’année en k périodes égales :


Pour obtenir le taux périodique à partir du taux annuel :
Taux proportionnel (intérêt simple) : on calcul la fraction du coupon en fonction de la durée
(quand il n’y a pas de capitalisation).

Taux équivalent/composé : comme les intérêts sont capitalisé :


Exemple :
Taux proportionnel : avec un taux annuel de 12%, le taux mensuel est de 12/12 soit 1%.
Taux équivalent : avec un taux annuel de 12%, le taux mensuel est de (1+0,12)”1/12 - 1 soit
0,95%.

Taux périodique/proportionnel : opération de - de 1 an (emprunt immobilier).


Taux équivalent : dès que les intérêts sont composés, permet de calculer les effectifs globaux
d’une opération.

Valeur acquise : un capital Vo placé au taux d’intérêt i pour une période donnée devient au
bout de n période un capital Vn.

Ce qui va nous rapporter/coûter véritablement un emprunt en fonction de la durée du


placement/emprunt.

Exemple : si je place 100€ avec un taux de 10%, j’ai 110€ dans un an, pour un intérêt de 10%, il
est équivalent de recevoir 100€ aujourd’hui ou 110€ demain.

Valeur actuelle : la somme Vo qu’il faut placer pendant n périodes au taux d’intérêt périodique
composé i pour obtenir le capital Vn.

(Opération inverse du calcul de la capitalisation)

C’est la valeur aujourd’hui d’un capital qui sera disponible dans n périodes.
La valeur de l’argent évolue dans le temps :
Un euro que vous recevrai dans un an a moins de valeur qu’un euro aujourd’hui car on peut
placer cet euro et il va nous rapporter. C’est le coût du temps et la question du risque car un
euro aujourd’hui est un euro certain alors qu’un euro demain est un euro incertain.

Exemple :
Pour un taux de 10% (voir exemple au-dessus),133 € dans 3 ans valent 100 € aujourd’hui.

C’est le calcul de la valeur aujourd’hui d’un instrument de crédit disponible dans le futur. Ça
permet de comparer différents instruments de crédit dont les paiements sont répartis dans le
futur.
Le taux actuariel va mesurer le véritable coût du prêt du point de vue de l’emprunteur et le
véritable rendement du prêt du point du prêteur.
Différence entre le taux actuariel et le taux nominal d’une opération bancaire car le taux
nominal est le taux concret que propose la banque alors que le taux actuariel intègre des coûts
qui ne sont pas pris en compte dans le taux nominal.
Exemple :
Combien faut-il placer pour détenir 100 000€ dans 10 ans ?

La valeur actualisée d’un actif rapporte une série de revenus futurs qui est égal à la somme des
valeurs actualisées des flux de ses revenus futurs.

Taux d’intérêt nominal/ taux d’intérêt réel :


Le taux d’intérêt nominal : est fixé contractuellement dans l’obtention d’emprunt ou de prêt (de
l’opération concrète).
Le taux d’intérêt réel : le taux d’intérêt corrigé des effets de l’inflation (anticipée).
L’opération de Fisher va permettre de déterminer le taux d’intérêt réel, il est anticipé car il est
fait à partir d’une valeur anticipée de l’inflation.

Pi a = inflation anticipée
i = taux d’intérêt nominal
ir = taux d’intérêt réel

Donc i = pi a + ir + (ir x pi a)

Donc le taux d’intérêt réel est le taux d’intérêt nominal - le taux d’inflation anticipée (car
souvent les valeurs sont moindre donc (ir x pi a) est souvent très faible donc on eut ne pas le
négliger).

Exemple :
Pour un taux d’intérêt nominal de 6% et une inflation anticipée de 4%, le taux d’intérêt réel est
environ 2% (car on néglige le produit (ir x pi a).

Pour un taux d’intérêt nominal de 8% et une inflation anticipée à 10%, le taux d’intérêt réel
(anticipé) est de - 2%.
Donc c’est très intéressant d’emprunter car on va rembourser moins de ce que l’on va
emprunter. Ce n’est pas intéressant pour le prêteur, car on va lui rendre moins de ce qu’il a
prêté.
L’équation de Fisher relie le taux d’intérêt nominal et le taux d’intérêt réel (anticipée).

Taux d’intérêt court terme / taux d’intérêt long terme :


Court terme < ou égal à 1 an.
Moyen terme : entre 2 et 5 ans.
Long terme > à 5 ans.

C) les théories sous-jacentes :


On essaye d’expliquer comment sont déterminés concrètement les taux nominaux (les taux
dans les contrats) et quels sont les facteurs qui influencent ses taux nominaux.
Approche classique et néoclassique :
Approche réelle : S/I
Le taux est déterminé dans la sphère réelle par l’arbitrage entre l’épargne et l’investissement.

Les flux d’épargne et d’investissement sont au centre de l’analyse car :


L’épargne est donc fonction croissante du taux d’intérêt. Le taux d’intérêt rémunère l’épargnant
car il renonce à la consommation présente donc on les rémunère avec un taux d’intérêt. Donc
plus l’épargne est élevée plus le taux d’intérêt l’est aussi.
L’investissement est une fonction décroissante du taux d’intérêt car l’emprunteur a besoin de
fond donc il est prêt a payé un intérêt, il anticipe que le rendement de l’investissement sera
supérieur au taux d’intérêt. Mais plus le taux d’intérêt va être élevé plus le cout de l’emprunt va
être élevé. L’investisseur est d’accord pour payer un taux car il anticipe que le rendement de
l’investissement pour lequel il a emprunter sera supérieur au coût de l’emprunt (taux d’intérêt).

C’est une analyse en termes de marché avec une rencontre de l’offre et de la demande, une
analyse traditionnelle dans la théorie néoclassique.
Une offre qui est l’épargne et une demande qui est l’investissement. La rencontre entre les deux
s’équilibre au prix de marché qui est le taux d’intérêt réel qui satisfait à la fois l’offre et la
demande (l’épargne et l’investissement).

La monnaie est neutre :


La monnaie est un voile qui ne sert qu’à faciliter les échanges donc le taux d’intérêt est
déterminé seulement dans la sphère réelle et pas dans la sphère monétaire.

Théorie de la préférence pour la liquidité (Keynes) :


Le taux d’intérêt rémunère le fais qu’on accepte de se détacher de monnaie liquide pour obtenir
des titres qui sont moins liquide, qui donc nous ralentie dans nos paiements (car moins
immédiat). Donc si on accepte des titres pas liquides, il faut qu’il y ait un taux d’intérêt qui nous
rémunère.

L’offre de monnaie : est déterminée par la BC (exogène)


Demande de monnaie est divisé entre 3 motifs :
- transaction : fonction croissante du revenu.
- précaution : fonction croissante de revenu.
- spéculation : fonction du taux d’intérêt, en fonction du taux on estime s’il est intéressant de
spéculer (acheter des titres pour les revendre plus cher).

Le taux d’intérêt détermine la répartition de l’épargne entre les encaisses spéculatives (titres et
obligations) et les encaisses monétaires (sous forme liquide).

Plus le taux est bas, plus les individus pensent qu’il va remonter donc le cours des obligations va
baisser donc on n’a pas intérêt à spéculer car on va faire une perte, on va acheter une obligation
à un taux élevé et le revendre moins cher donc plus les intérêts sont bas, moins on spécule donc
plus on garde sa monnaie sous forme liquide. Donc les encaisses monétaires liquides sont
élevées donc la demande de monnaie pour motif de spéculation est élevée (car on ne touche
pas à l’argent comme on ne spécule pas).

L’offre de la monnaie (qui est exogène) est une droite verticale constante car elle dépend
uniquement de la BC et des décisions de la BC dans ses propres objectifs de lutte contre
l’inflation, donc elle détermine la qualité de monnaie en circulation dans l’économie en fonction
de ses objectifs.

Exemple : (voir graphique au-dessus)

Le taux d’intérêt d’équilibre i* est à 15% avec une demande/offre à 300 milliards €.
Au point A : le taux d’intérêt est de 25%, la demande de monnaie diminue, elle passe à 100
milliards €, elle est inférieur à l’offre, ce qui veut dire concrètement que les individus ont plus de
monnaie qu’il n’en désir et vont chercher à s’en défaire en achetant des titres, donc il y a trop
de monnaie en circulation par rapport aux besoins et désirs des agents en monnaie liquide,
donc la demande des titres va augmenter ce qui va faire augmenter le cours des titres et les
taux d’intérêt vont donc diminuer.
Au point B : le taux d’intérêt est à 5%, inférieur au taux d’intérêt d’équilibre, donc la demande
est supérieure à l’offre donc les individus souhaitent détenir davantage de monnaie donc ils
vont revendre leurs titres donc l’offre des titres augmente et la demande des titres baisse donc
le prix des titres va baisser ce qui va faire augmenter le taux d’intérêt.

Quels sont les facteurs déterminants de la demande de monnaie ?


L’effet revenu : une augmentation du revenu des individus va entrainer une augmentation de la
demande de monnaie pour le motif de transaction et pour le motif de précaution. Donc il y a un
déplacement de la courbe de la demande de monnaie vers la droite. Ce qui va modifier le taux
d’intérêt d’équilibre (hausse du taux d’intérêt). (Voir schéma ci-dessous)

L’effet niveau des prix : quand le niveau des prix augmente, une même quantité nominale de
monnaie va voir une valeur plus faible car on peut acheter moins de biens et service avec cette
quantité de monnaie. Donc la valeur de la monnaie diminue, donc ils veulent davantage de
monnaie pour conserver le niveau de leurs avoirs à leurs valeurs antérieures. Donc la courbe de
la demande de monnaie se décale aussi vers la droite.

La demande varie donc en fonction des revenus et des prix. Si la politique monétaire ne change
pas, donc l’offre de monnaie ne change pas, le taux d’intérêt à l’équilibre va augmenter.
(Schéma ci-dessous)
Si la demande de monnaie varie, le taux d’intérêt va aussi varier.
Si la BC considère que le taux d’intérêt est fixé à un mauvais niveau par rapport à ses objectifs
d’inflation, elle peut modifier la quantité de monnaie en circulation.
Ici elle va augmenter la quantité de monnaie en circulation pour diminuer le taux d’intérêt.
C’est un effet de liquidité pour la BC du coté offre. Une hausse de l’offre de monnaie rend le
marché plus liquide donc entraine une baisse du taux d’intérêt. Une baisse de l’offre de
monnaie quant à elle rend le marché moins liquide et entraine donc une hausse du taux
d’intérêt.

La formation des taux d’intérêts dans l’économie pour Keynes est déterminée dans la sphère
monétaire par la rencontre entre l’offre et la demande et les déterminants de la demande de
monnaie ainsi que la politique monétaire.
Résumé de la théorie de la préférence pour la liquidité :

Augmentation de l’offre de monnaie : critique de Friedman (monétariste -> néoclassique,


école de Chicago).
Il se positionne sur l’analyse de l’offre de la monnaie de Keynes, pour Keynes, le seul effet à
pendre en compte est la liquidité. Et Friedman critique cet effet de liquidité (3 autres effets).
Il se situe dans la théorie de la demande des actifs, les actifs (portefeuille de titres : actions
obligations) peuvent servir de réserve de valeur.

Pour Friedman :
L’effet de liquidité est lié à la politique monétaire (il d’accord là-dessus avec Keynes).
Dans la théorie keynésienne, si l’offre de monnaie augmente, il y a davantage de crédits dans
l’économie, d’avantage de consommation et d’investissement donc d’avantage de croissance
économique, donc la politique monétaire entraine un effet dans la sphère réelle. Donc la
critique de Friedman avance qu’il y a un effet de liquidité certes, mais compensé par d’autres
effets liés à l’offre de monnaie.

Il met en évidence 3 autres effets possible de la variation de l’offre de la monnaie :


L’effet revenu : il va jouer à la hausse sur les taux d’intérêt, l’augmentation de l’offre de la
monnaie en circulation entraine une hausse du revenu et de la richesse donc une hausse de la
demande de monnaie pour effectuer des transactions donc un déplacement de la courbe de
demande vers la droite, ce qui entraine une hausse des taux d’intérêt.

L’effet niveau des prix : l’augmentation de l’offre de la monnaie entraine une baisse de la valeur
de la monnaie donc une hausse de prix (d’après la théorie quantitative de la monnaie,
l’augmentation de l’offre de la monnaie entraine automatiquement une hausse des prix). S’il y a
une hausse des prix, il y a aussi une hausse de la demande de monnaie car il faut plus de
monnaie pour effectuer des transactions qui ont vu leurs prix augmenter. Donc la hausse de
l’offre de la monnaie en circulation entraine une hausse des prix qui entraine une hausse de la
demande de monnaie donc une hausse du taux d’intérêt (par l’effet prix).

L’effet d’inflation anticipé : L’offre de la monnaie peut conduire les individus à penser qu’il y
aura une hausse de l’inflation anticipée. Donc une augmentation de l’inflation sur le long terme,
donc ils anticipent une perte de valeur de la monnaie donc également une perte de la valeur
réelle des rendements des actifs anticipé, donc ça entraine une baisse des cours des actifs
(moins intéressant d’avoir des actifs car leurs valeurs réelles diminuent donc ils en veulent
moins) donc cela entraine une hausse des taux d’intérêts.

Ses 3 effets pour Friedman sont rajoutés dans l’impact de l’offre de la monnaie (de Keynes).
Pour Friedman, ses 3 effets sont supérieurs à l’effet de liquidité sur le long terme.

Donc une augmentation de l’offre de la monnaie conduit à une hausse des taux d’intérêts et
non pas une baisse comme chez Keynes (c’est bien conforme à la théorie quantitative de la
monnaie).
Donc invalidation de la politique monétaire pour relancer l’activité économique. Elle
n’entrainera seulement de l’inflation et ne pourra donc pas relancer l’activité économique.

Récapitulatif :
La théorie des fonds prêtables :

Définitions :
Fond prêtable : fond que l’on peut prêter ou emprunter, donc les individus sont soit avec des
liquidités excédentaires qu’ils peuvent prêter, soit ils ont un besoin de fonds qu’ils veulent
emprunter.

C’est une analyse des actifs donc les fonds prêtables vont passer par la demande et l’offre
d’actions et obligations, donc des titres émis par les entreprises pour financer leur
investissement.

Un actif : c’est un bien pouvant servir de réserve de valeur (actions et obligations).

Les déterminants du choix de détention des actifs sont :


La richesse : plus on est riche, plus on va en vouloir (des actifs).
Le rendement anticipé des titres : si on anticipe un rendement élevé pour les actions ou
obligations, on va les demander.
Le risque : quand le rendement est risqué, on va en général moins demander cet actif.
La liquidité : c’est la vitesse à laquelle l’actif peut être converti en moyen de paiement, ça
augmente la demande des actifs car les individus ont une préférence pour les actifs liquides.

Récapitulatif :
Déterminants du choix de détention des actifs sont :
Action : morceaux de capital.
Obligation : titre de dette émise par les entreprises sur le marché primaire et acquise sur le
marché primaire (on n’est pas sûr de la spéculation à essayer de revendre nos titres plus cher).

L’offre de fond prêtables : c’est l’épargne, c’est les gens qui ont des liquidités excédentaires qui
peuvent acheter des obligations et qui donc offrent des fonds prêtables. Donc l’offre de fonds
prêtables c’est la demande d’obligation de la part des individus qui ont des liquidités
excédentaires pour les entreprises en besoins.

La demande de fonds prêtables : c’est l’investissement, c’est les entreprises qui ont besoin de
financer des investissements, qui demande des fonds et qui les empruntent sur les marchés
boursiers en émettant des obligations, donc la demande de fonds prêtables c’est l’offre des
obligations.
Les individus vont émettre des obligations sur le marché boursier s’ils ont des besoins de
financer des investissements donc une demande de fonds prêtables.

La demande de fonds prêtable est une fonction décroissante du taux d’intérêt car le taux
d’intérêt représente le coût que les entreprises vont devoir payer à chaque période à la
personne qui a acheté l’obligation. Donc plus l’intérêt est élevé, plus le coût de l’opération est
élevé, donc moins l’entreprise est incitée à émettre des obligations, donc la demande de fonds
prêtables diminue.

L’offre de fonds prêtables est une fonction croissante du taux d’intérêt puisque plus le taux
d’intérêt est élevé, plus la personne qui a acheté des obligations récupère des fonds donc c’est
plus rentable pour elle car elle récupère les intérêts. Donc la demande d’obligations augmente
donc l’offre de fonds prêtables augmente avec.

Dans la théorie des fonds prêtables, le taux d’intérêt est déterminé sur le marché des fonds
prêtables par la rencontre entre l’offre et de la demande de fonds. Donc sur le marché des
capitaux (et non pas sur le marché de la monnaie comme chez Keynes).

Donc ce qui va influencer la formation des taux d’intérêts sont tous les facteurs qui vont
influencer l’offre et la demande de fonds prêtables.

Récapitulatif :
La modification de la demande et de l’offre d’obligations (donc inverse des fonds prêtables).
Courbe de l’offre et de la demande de fonds prêtables.
C’est tous ces facteurs-là qui vont expliquer une variation des taux d’intérêts.

Approche très différente de celle de Keynes, car on est avec cette théorie dans les capitaux et
chez Keynes dans la sphère monétaire.
Dans la théorie des fonds prêtables, le taux d’intérêt est déterminé sur le marché des
obligations et dans la théorie de Keynes sur le marché de la monnaie.

Mais ces deux théories conduisent toutes les deux à des conclusions/prédictions similaires.

Les deux théories sont utilisées pour étudier la formation du taux d’intérêt :

La théorie du fonds prêtables va être préférée quand on étudie les effets de l’inflation anticipée.
La théorie de Keynes va être préférée quand on étudie les effets de changement de revenus, de
prix et de l’offre de la monnaie.

Il y a donc une différence théorique fondamentale entre les deux, mais les approches
conduisent un peu près à la même chose.
La théorie des anticipations (Lutz, 1940) :

Elle essaye d’expliquer l’allure de la courbe des taux. Comment les taux évoluent dans le temps
sur le long terme. C’est la structure par terme du taux d’intérêt car c’est l’évolution du taux
d’intérêt en fonction de l’échéance des opérations.

Taux d’intérêt Long Terme : c’est la moyenne géométrique des taux d’intérêt Court Terme
anticipés sur la période d’immobilisation.

Rappel : il y a trois anticipations :


- Anticipation extrapolative : ils extrapolent les tendances passées pour prévoir les futurs.
- Anticipation adaptative : les individus utilisent l’information passé pour prévoir leur futur
en corrigeant leurs erreurs passées).
- Anticipation rationnelle : l’homme est un homo eoconomicus, il traite parfaitement
l’information et fait toujours le meilleure choix (accès parfait et traite parfaitement
l’information : donc c’est fiable). Il choisit la solution qui maximise sont intérêt
(économique) en fonction des contraintes auxquelles il est confronté.

Cette théorie suppose que (5 hypothèses) :


- Les marchés sont parfaits : pas de coût d’information ni de transactions.
- Les opérateurs sont indifférents aux risques.
- Les opérateurs réalisent des anticipations rationnelles des taux futurs donc une bonne
prévision des taux futurs.
- Parfaite substituabilité des opérations de maturités différentes (elles sont remplaçable
(long terme avec court terme).
- Les individus sont indifférents à la maturité des opérations.

Les taux à terme implicite sont égaux aux taux à terme anticipés par le marché. (Le cas est
possible grâce aux hypothèses du dessus). Pas d’arbitrage possible.
Les taux à long terme ne dépendent que du taux court actuelle et du taux court anticipé. Il est
plus stable dans le temps. Une variation du taux court aura une influence sur le taux long terme
que si elle est perçue comme durable sur le marché.

Soit on place aujourd’hui sur deux ans, soit on place pour un an et replace dans 1 an pour un an.
Le gain dans les deux cas est identique.
La relation entre les taux long et les taux court est déterminée par les anticipations des
opérateurs sur les marchés. Si on anticipe une stabilité des taux, la courbe des taux sera plate. Si
le marché anticipe une hausse des taux court, la courbe sera croissante. Si on anticipe une
baisse des taux court, la courbe sera décroissante. Donc l’allure de la courbe exprime
directement les anticipations du marché sur l’évolution des taux court.
Donc (d’après les 5 hypothèses) le marché est efficient car les individus disposent de toute
l’information en temps réel et sont capable de la traiter (forte capacité d’analyse car ils sont
rationnels). Donc le marché est qualifié d’efficient donc les taux anticipés court sur le marché
permettent réellement de prévoir les taux à long terme.

Exemple à 2 ans :

Donc la structure par terme du taux d’intérêt est :


- 1er cas : elle est stable donc la courbe est plate.
- 2ème cas : la courbe est croissante.
- 3ème cas : la courbe est décroissante.

Récapitulatif :
Avec cette théorie, on est en capacité d’expliquer c’est 4 cas là :

La 1ère, la 2ème et la 4ème situation sont ce qu’on a vu au-dessus.


La 3ème situation : une hausse temporaire puis une baisse (situation transitoire entre la 4 et la 1).
C’est toutes les formes possibles de la courbe des taux.
Le problème c’est qu’elle est assez simpliste du fait des hypothèse posées.

La théorie des anticipations avec prime (Hicks) :

Préférence pour la liquidité :


Amélioration de la théorie des anticipations de Lutz. On y a introduit l’aversion aux risques des
individus. Si le rendement d’un placement à deux ans est identique à l’espérance du rendement
d’un placement à un an renouvelé dans un an, les agents ne sont pas indifférents entre les deux
stratégies car ils préfèrent récupérer leur monnaie plus tôt, c’est une préférence pour la
liquidité, même si l’espérance des gains est la même. Donc cette préférence pour la liquidité
(modèle de Hicks) conduit les investisseurs à demander une prime de liquidité croissante avec la
maturité de leur prêt. Les individus préfèrent des maturités plus courtes pour pouvoir récupérer
leur argent plus tôt donc il y a une prime de liquidité introduite dans le modèle, plus la maturité
de l’opération est longue, plus la prime va être élevée pour compenser la perte de liquidité liée
à une opération de long terme.

Donc même formule à laquelle on ajoute la « prime » déterminée au cas par cas qui dépend du
temps (de la maturité) donc le taux d’intérêt est croissant dans le temps, mais marginalement
décroissant.
La représentation de la courbe des taux anticipé a long terme :
La prime est toujours positive.
Dans le cas d’une stabilité des taux à court terme, la courbe est croissante.
Dans le cas d’une croissance des taux à court terme, la courbe est croissante.
Dans le cas d’une décroissance des taux à court terme, la courbe va être soit décroissante, soit
croissante, sois stable en fonction de si la prime compense la tendance décroissante des taux à
court terme (ça dépend du volume de la prime).

Formule :

Aversion au risque :
Aujourd’hui c’est une prime de risque et plus de liquidité car c’est plus proche de la réalité.
Même si on achète des titres de long terme c’est assez facile de les échanger sur le marché
secondaire rapidement. Donc la prime de liquidité a été transformé en prime de risque mais elle
reste le même modèle.
Les individus ont une prime de risque d’autant plus élevée que les opérations sont risquées.

Donc la théorie des anticipations est beaucoup utilisée car elle explique de nombreuses
caractéristiques de la structure par terme des taux d’intérêt :
Cela permet d’expliquer que les taux d’intérêt d’obligation de maturité différente changent
parallèlement dans le temps. S’il y a une hausse, dans la mesure où les taux long termes
anticipés sont une moyenne des taux courts anticipés, si tous les taux courts évoluent en
augmentant, il va y avoir une évolution à la hausse des différents taux pratiqués dans
l’économie.
La courbe des taux est donc croissante quand les taux sont bas et décroissante quand les taux
sont haut.

Cette théorie reste limitée due aux hypothèses mais reste beaucoup utilisée.

La théorie des marchés segmentés (Culberston) :

Les individues ne sont pas indifférents à la maturité des titres. Les marchés sont segmentés,
c’est comme s’il y avait des marchés différents en fonction des maturités (un marché pour les
titres à un an, un marché pour les titres à deux ans, …)
Donc le prix (le taux d’intérêt) des obligations de chacune de ses maturités sera déterminé sur
chacun de ses marchés segmentés en fonction de l’offre et de la demande pour ces obligations.
Donc les investisseurs ne prennent pas compte d’un rendement potentiellement différent sur
un autre segment de marché. Ils ont une préférence sur ce marché, ils restent sur ce marché.
Donc le taux est déterminé sur chaque segment de marché. Donc les obligations de maturité
différente ne sont pas substituables du point vu de l’investisseur.

Ça veut dire qu’il y a un cloisonnement assez strict du marché qui n’est pas satisfaisant car les
investisseurs comparent ce qui se passe sur le segment proche. Pas de 1 an à 30 an mais
pourquoi pas de 1 an à 2 ans si les possibilités de gains sont plus fortes. Il y a autant de taux
d’intérêt que de segments de marchés et chaque taux est déterminé par l’offre et la demande
des titres sur chacun des segments de marché.

La théorie de l’habitat préféré (Modigliani et Sutch) :

Les individus, par rapport à la situation précédente, ont une préférence pour un segment du
marché mais ils vont regarder ce qui se passe à côté car ils sont prêts à changer de marché si les
perspectives de gains sont plus fortes à côté. Préférence pour une certaine maturité mais on
peut arbitrer entre différentes maturités. Il n’y a pas cette segmentation aussi marquée des
marchés.
Exemple : on a placé son argent pour 5 ans, on regarde ce qui se passe à 4 et 6 ans. Le moins
risqué est de placé pour moins, donc pour 4 ans ici.

Pas de théorie parfaite. Malgré les limites des modèles présentés, ce sont les théories les plus
acceptées.

D) le marché monétaire de la zone euro.

Le marché monétaire c’est le marché de la liquidité. On a considéré pendant longtemps que


c’était le marché bancaire, uniquement réservé aux banques et aux établissements de crédits.
Depuis le début des années 80, le marché monétaire est ouvert aux agents non-financiers (au
sens strict, le marché interbancaire, au sens large, il intègre les opérations faites par des agents
non-financiers qui peuvent intervenir en achetant et vendant des titres).

Le marché monétaire au sens strict : marché interbancaire : marché sur lequel les banques
agissent et s’échangent entre elles leur liquidité.
L’open-market : les opérations par lesquelles la BC refinance les banques. Échanges entre
banques de second rang et BC. Fonction de régulation monétaire par la BC.
Le marché monétaire au sens large (4 bulles) : intègre toutes les opérations faites par d’autre
agents que les banques, achat et vente de titres de créances négociables et de produits dérivés.
1) Le marché interbancaire :

Le marché interbancaire est le marché sur lequel les banques s’échangent des liquidités pour
équilibrer leur bilan. Elles s’échangent entres elles leurs excédents et leurs déficits de
trésoreries (des titres avec des maturités de 24 h à 1 an). Les taux d’intérêt dépendent des
opérations, il y a autant de taux d’intérêt pratiqués que de transactions bilatérales (transaction
entre les banques).
Il y a des indices de référence (des taux d’intérêt de référence) calculés par les autorités
monétaires pour donner une indication de la situation du marché, ça va servir de référence aux
banques pour fixer leur propre taux d’intérêt.

L’EONIA (jusqu’au 3 janvier 2022) et l’ESTER/€STER (aujourd’hui) :

C’est la référence officielle qui indique le taux moyen pratiqué sur les banques pour les prêts et
emprunts interbancaires au jour le jour.
C’est une moyenne faite en sélectionnant une 50aine de banques les plus représentative du
marché interbancaire et on regarde concrètement les taux qu’elles pratiquent entre elles quand
elles prêtent et empruntent pour se refinancer.

L’EONIA, c’est donc la moyenne de ces taux-là, on prend les 50 banques les plus
représentatives, on enlève les valeurs extrêmes (pour ne pas perturber la moyenne), on garde
ce qui paraît être le plus représentatif des taux pratiqués dans l’économie. Mais il y a eu des
manipulations d’indices par les banques.
L’EONIA (le taux) était calculé par la BC une fois que les banques transmettent les informations
de taux d’intérêt pratiqué. Or il y a eu pas mal de scandales, de manipulations d’indices, les
banques ne transmettaient pas forcement les bons taux d’intérêt dans leurs propres intérêts.

Donc on est passé à l’€STER qui est une donnée collectée directement par la BC, pour avoir des
données plus fiables. On continue a donné l’EONIA mais l’€STER est plus fiable). C’est les taux
d’intérêt des emprunts et prêt interbancaire contractés par les banques entre elles pour se
refinancer. C’est des emprunts « en blanc » car sans garantie (ce qui est différent des emprunts
auprès de la BC), collectés par la BCE du fait de manipulations d’indices. C’est pour les
opérations au jour le jour. C’est un taux de référence : moyenne des opérations les plus
représentatives.

Au 30 sep 2022 : l’ESTER est à 0,642. C’est une nouveauté car ces dernières années, il était
négatif (8 octobre 2021 : - 0,568).
Ça veut dire que les grosses banques empruntaient entre elles à taux négatif, donc en plus de
prêter de l’argent, la banque paye son emprunteur (ce qui n’est pas du tout habituelle).
Contexte : Le taux de régulation des dépôt (rémunération de la BC) était négatif pour faciliter la
circulation des liquidités dans l’économie. Car les banques quand elles plaçaient leur liquidité
excédentaire sur le compte de la BC devaient payer (alors que normalement c’est une
rémunération faible), donc elles préfèrent s’échanger leur liquidité entres elles, donc plus de
liquidité.
Ce taux de régulation des dépôts est le taux le plus bas de l’économie, ça a tiré les taux de
refinancements (le taux qu’utilise les banques entres elles) vers le bas.
Ce taux de refinancement jusqu’à septembre était à 0, donc les banques se refinançaient entre
elles sans coût et si elles voulaient placer leurs excédents de liquidités sur le compte de la BC,
elles devaient payer de l’argent.
Donc les grosses banques se sont misent à prêter de l’argent à taux négatifs par ce que ce sont
des banques considérées comme sûre et qu’elles préfèrent perdre de l’argent dans l’opération
plutôt que de prêter à des banques à taux positif, moins sûre qui ne pourrons pas forcément
rembourser.

Avec l’inflation, les taux sont remontés, tous les taux sont maintenant positifs :
- Le taux de rémunération de dépôts est à 0,75.
- Le taux de refinancement est à 1,25.
- Le taux de facilité de prêts est à 1,50

Donc l’€STER est à 0,642.


Ce taux est communiqué chaque jour, les banques l’utilisent pour déterminer leurs taux
d’intérêts pratiqués. Donc elles prennent l’€STER et rajoutent un pourcentage quand elles
proposent une opération à un client (exemple : le livret A, c’est l’€STER + un pourcentage
déterminé par la banque en fonction du client, du risque, …).
Ça permet d’avoir une idée de la situation du marché, mais ça sert aussi et surtout de référence
aux banques pour fixer leurs opérations.

Les EURIBOR (Euro Interank Offered Rate):

C’est pour des prêts interbancaires de maturité plus longue (1 à 2 semaines pour les premiers et
de 1,2,3,6,9 et 12 mois pour les suivants).
C’est un taux interbancaire pratiqué par de banques de meilleures signatures (les moins
risqués). On fait la moyenne des taux pratiqués pour les prêts à 1 semaine, à 2 semaines, …
C’est aussi une 50aine de banques où on retire les valeurs extrêmes pour ne pas perturber la
moyenne. Le taux moyen est communiqué, permettant aux banques de déterminer certaines
opérations à partir de l’EURIBOR + un taux d’intérêt.

Le plus utilisé est l’EURIBOR à 3 mois :


Le 30 septembre 2022, il était à 1,173% alors qu’en octobre 2021 il était en – 0,548% (lui aussi
était en négatif jusqu’à la remontée des taux en septembre 2022).
En septembre 2022, les taux sont tous passés en positif. C’est la norme que ces taux soit positif,
normalement il n’y a pas de taux d’intérêt nominal négatif, c’était une situation inédite liée à la
crise des subprimes accentuée par la pandémie.

Ce taux sert aussi de référence aux banques pour proposer des opérations aux particuliers.

Schémas des taux de références du marché :


De 2012 à 2016 :

On voit comment l’EONIA et l’EURIBOR ont évolué entre 2012 et 2016 avec une forte baisse des
taux avec la menace de déflation qui a pesé sur la zone euro et sont passés en négatif.

Jusqu’en 2019 :
Jusqu’à 2021 :

Les 12 mois de 2022 :


Avec fin septembre 2022, la montée en flèche de l’EURIBOR et des autres.

La détermination précise des taux d’intérêt bancaires choisis par les banques sont influencés par
les taux directeurs de la BC et ensuite les taux pratiqués concrètement dans l’économie vont
dépendre des taux de référence pratiqués par les banques de meilleures signatures entres elles.

2) Open market :

L’open market regroupe toutes les opérations par lesquelles la BC va intervenir sur le marché
bancaire pour refinancer les banques. C’est un marché ouvert à la BC, c’est des prêts contre
garanties, la BC achète ou revend des titres aux banques de seconds rangs, pour les refinancer
et contrôler leur niveau de liquidité, dans les opérations traditionnelles de refinancement.

Les 3 taux d’intérêt directeur :


- Le taux de rémunération de dépôts est à 0,75.
- Le taux de refinancement est à 1,25 (avant à 0).
- Le taux de facilité de prêts est à 1,50 (prêt marginal).

3) Titres de créances négociables :

Avant mai 2016 :


Le marché monétaire au sens plus large intègre toutes les opérations faites par les investisseurs
qui achètent ou revendent des titres de créances négociables sur le marché.
Les titres de créances négociables jusqu’en 2016, étaient des certificats de dépôts, des billets de
trésorerie ou des bons du trésor selon l’institution qui les mettaient en œuvre. C’est des titres
proches des obligations (titre de dettes), détenues par des professionnels sur les marchés
financiers qui ont une réglementation différente des obligations mais le même principe. C’est
des titres de dettes émient soit par les banques (certificats de dépôts), soit par les entreprises
(billets de trésorerie), soit par l’État (bons du trésor), destinés à être détenu non pas par des
particuliers mais par des professionnels des marchés financiers (gestionnaire de fonds, ...).
C’est la source de financement (en émettent ces titres) à court et moyens terme pour les
entreprises, les banques et l’État. Il y a aussi des bons à moyen terme négociale (BMTN).

Après mai 2016 :


Reforme en mai 2016 qui a simplifié les marchés (et pour être plus en harmonie avec les
standards internationaux) et regrouper tous les titres en deux ensembles en fonction de la
maturité des titres :
- Soit à court terme de maturité < à 1 an.
- Soit à long terme de maturité > à 1 an.

Elles sont émises par l’institution en fonction de ses besoins et sont négociées sur le marché
directement.

4) Les produits dérivés :

Sur le marché financier, on échange des titres et aussi des risques, donc il y a tout un ensemble
d’opérations qui permettent d’échanger des risques.
Exemple :
- Échange de taux à court terme contre un taux à long terme.
- Risques de devises, une entreprise qui doit payer une facture dans quelques temps en
dollars alors qu’elle est dans la zone euro peut craindre une variation du taux de change
qui lui soit défavorable donc elle peut anticiper en achetant des dollars en prévision de la
variation des taux de change.

Sur le marché dérivé on échange des risques qui dérivent des marchés au comptant (marchés
où on échange au jour le jour les actifs négociés). On échange des actifs ou les sous-jacents sur
lesquels ils reposent pour une opération qui va s’effectuer à une date ultérieure. Sur le marché
dérivé, les actifs seront réglés à une date ultérieure, on les appelle produits dérivés car leur
valeur dérive de la valeur d’autre actif, variable monétaire, variable boursière, … (actions,
obligations, …).

Les produits dérivés sont un instrument financier dont la valeur va fluctuer en fonction du taux
d’intérêt ou du prix d’un autre produit qu’on appelle « le sous-jacent » donc la variation du prix
du sous-jacent va faire varier la valeur du produit dérivé.
Le règlement d‘un produit dérivé s’effectue à une date ultérieure et en règle générale, ne
suppose pas de placement initial important.
C’est lié au fait qu’on fait des opérations dans le temps, et il y a des risques qui vont apparaitre
liés à ces opérations dans le temps, l’individue peut vouloir se protéger contre le risque, la
spéculation ou l’arbitrage (en essayant de faire des bénéfices du fait que dans le temps les
variables vont évoluer (exemple : le taux de change)). Il y a des risques et des opportunités de
gains.
Exemple :
- Un gestionnaire de portefeuille peut craindre la baisse du court des actions et donc se
positionner dans le temps.
- On peut craindre la variation des taux de change si on a des factures à régler dans
d’autre monnaie.

Donc on se positionne maintenant et on détermine un contrat avec une autre partie prenante
dans lequel on s’engage à payer tel montant à tel moment. C’est une sorte d’assurance, on
définit à une date donnée le prix, les volumes des échanges qu’on fera à terme.

3 grande catégories de produits dérivés :

Le contrat à terme : contrat standardisé dans laquelle les deux parties fixent à l’instant t le prix
du sous-jacent pour une livraison à échéance. Contrat ferme. L’acheteur est tenu d’acheter
l’actif sur lequel porte le contrat et le vendeur de le vendre.

Exemple : une entreprise française qui doit régler dans 3 mois un facteur d’importation en
dollars, peut acheter des dollars aujourd’hui pour dans trois mois pour un cours fixé
aujourd’hui. Donc si le dollar évolue en la défaveur de l’entreprise, tant mieux, mais s’il évolue
en faveur de l’entreprise tant pis, elle est détenue de le faire.

L’option : c’est le droit et non l’obligation d’acheter (call) ou de vendre (put) une certaine
quantité d’actif à une date donnée.
- L’option à l’européenne : on fait l’opération à l’échéance, si on ne le fait pas on doit juste
donner une prime, ou on n’est pas non plus obligé de tout acheter (mais il faut un petit
dédommagement).
- L’option dite à l’américaine : droit qui court sur une période donnée, donc pendant toute
la période donnée vous pouvez acheter en fonction du contrat déterminé avec le
partenaire.

Swap : permet d’échanger des titres (des dettes à taux fixes contre des dettes à taux variables,
des dettes en euros contre des dettes en dollars).
Exemple : une entreprise européenne qui a besoin d’un prêt en dollars à plus intérêt à
contracter un prêt en Europe en € (condition favorable à obtenir un prêt en € en étant
européenne dans la zone euro) et à échanger cet emprunt en € avec une entreprise americaine
qui elle aura besoin de liquidité en € et qui a obtenus ses liquidités en dollars avec des
conditions plus avantageuse aux USA. Donc les deux obtiennent leur prêt dans leur propre
monnaie et échangent leur prêt entre elles par un contrat bilatéral.

Exemple : un individue qui est endetté à taux variable et qui criant une hausse des taux peut
échanger son contrat à taux variable par à taux fixe ;

3 raisons pour laquelle on recourt aux produits dérivés :


La couverture contre les risques : On anticipe une variation des valeurs (selon l’opération dans
laquelle on s’est positionné) et pour se protéger, on détermine un contrat aujourd’hui en fixant
les termes de contrat aujourd’hui pour la période future. Ça permet de limiter les pertes en cas
de fluctuations négatives mais permet de limiter les gains si la fluctuation était positive. On se
prémunit contre le risque mais on peut aussi faire une perte.

Exemple :
On anticipe une variation du prix des sous-jacent, on se positionne aujourd’hui sur l’achet à
terme.
On anticipe une variation du taux de change, on se positionne aujourd’hui sur les taux auxquels
on va faire l’échange de devises.

Spéculation : prise de risque délibérée dans l’espoir de faire des gains futurs.

Exemple : un opérateur qui va viser sur la baisse de l’euros par rapport aux dollars peut
emprunter des euros aujourd’hui et les revendre en dollars et quand l’euro aura baisser il
revendra ses dollars contre des euros et fera un bénéfice dans ses opérations mais si l’euro a
augmenté au final, il fera une perte.

Arbitrage : on suppose qu’il y a une incohérence entre la valeur de marché de l’instrument


dérivé et celle du sous-jacent sur lequel il repose. On peut prendre position simultanément dans
un sens et dans l’autre sens sur l’autre produit. Permet des gains minimes sur chaque
transaction mais sans risque. Permet de stabiliser les marchés.

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