Daniel Pennac, Comme un roman, 1992.

1. Daniel Pennac : voir vidéo

1944, enseignant, écrivain français
1992 Comme un roman
Les droits imprescriptibles du lecteur :
1. Le droit de ne pas lire. 2. Le droit de sauter des pages. 3. Le droit de ne pas finir un livre
4. Le droit de relire. 5. Le droit de lire n'importe quoi. 6. Le droit au bovarysme (maladie
textuellement transmissible.) 7. Le droit de lire n'importe où. 8. Le droit de grappiller. 9. Le
droit de lire à haute voix. 10. Le droit de nous taire

2007 Chagrin d’école

2. Lecture du texte, réactions.

Evoque le professeur de lettres et écrivain Georges Perros qui lisait à voix haute à ses
étudiants.

3. Composition
- Paragraphes 1 à 3 : l’enseignement de George Perros
- Paragraphe 4 : l’enseignement aujourd’hui

4. Problématique De quelle manière Pennac confronte-t-il deux manières d’enseigner la

littérature ?

Partie 1 : l’enseignement de Perros

- Ce professeur-là n’inculquait pas un savoir, il offrait ce qu’il savait.

Parallélisme ; adverbe d’insistance ; inculcare : fourrer // offrir ; nom / verbe
= enseignement don personnalisé

- Il était moins un professeur qu’un maître troubadour – de ces jongleurs de mots qui hantaient
les hôtelleries du chemin de Compostelle et disaient les chansons de geste aux pèlerins
illettrés.
Métaphore ; polysémie de maître ; métaphore, vocabulaire médiéval et religieux ; récit versifié,
exploits de chevalerie ; lexique de parole
= Professeur assimilé à un troubadour qui transmet oralement les textes littéraires.

- Comme il faut un commencement à tout, il rassemblait chaque année son petit troupeau aux
origines orales du roman.
Terme de commencement, circonstancielle de cause ; métaphore
= Retour aux origines de la littérature destiné à des débutants

- Sa voix, comme celle des troubadours, s’adressait à un petit public qui ne savait pas lire.
Comparaison, adj diminutif, italiques soulignent double sens

- Il ouvrait des yeux. Il allumait des lanternes.

Parallélisme, métaphore de lumière

- Il engageait son monde sur la route des livres, pèlerinage sans fin ni certitude, cheminement de
l’homme vers l’homme.
Métaphore du chemin, religieux / homme
= pas une quête divine mais une interrogation sur l’homme
- Le plus important, c’était le fait qu’il nous lise tout à voix haute !
Superlatif, exclamation, déterminant indéfini, pronom personnel
= implication, lyrisme, insistance sur oralité

- Cette confiance qu’il plaçait d’emblée dans notre désir de comprendre…

Phrase inachevée ; confiance, désir
- L’homme qui lit à voix haute nous élève à hauteur du livre. Il donne vraiment à lire !
Présent de vérité générale, article défini, métaphore de l’élévation, du don, cf offre
= Généralisation, lyrisme

Partie 2 : l’enseignement aujourd’hui

- Au lieu de quoi, nous autres qui avons lu et prétendons propager l’amour du livre, nous nous
préférons trop souvent commentateurs, interprètes, critiques, biographes, exégètes d’œuvres
rendues muettes par le pieux témoignage que nous portons à leur grandeur.
Locution d’opposition, pronom personnel, verbe, adverbes, énumération, adj de parole et
religieux, terme d’élévation
= Implication, professeur analyse texte qui paraît silencieuse et inaccessible

- Prise dans la forteresse de nos compétences, la parole des livres fait place à notre parole.
Métaphore de protection et d’enfermement, terme de parole
= Enseignant substitut son propre discours à celui du livre

- Plutôt que de laisser l’intelligence du texte parler par notre bouche, nous nous en remettons à
notre propre intelligence, et parlons du texte.
Parallélisme, personnification, termes de parole
= Idem

- Nous ne sommes pas les émissaires du livre mais les gardiens assermentés d’un temple dont
nous vantons les merveilles avec des mots qui en ferment les portes : « Il faut lire ! Il faut lire ! »
Antithèse, terme religieux, métaphore du temple, injonctions
= Enseignant interdit l’accès au livre au lieu de le transmettre

Conclusion : Pennac oppose deux attitudes d’enseignants, celui donne accès au livre en le
lisant oralement et celui qui échoue à en transmettre le goût en lui substituant sa propre parole.
Cf Emile parole de l’enseignant doit s’effacer devant la nature et la curiosité d’enfant ;
supprimer injonctions, susciter désir.