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PRESENTATION DE SOUTENANCE

Bonjour chers membres du jury, bonjour chère assistance.


Notre sujet de recherche s’intitule : Analyse des productions discursives économiques d’un
Ministre : cas du discours d’Emile Doumba. Cette étude porte sur les discours que ce dernier a
produits sur une période de deux ans, allant de 2005 à 2007 dans l’exercice de ses fonctions,
en tant que Ministre de l’Economie Forestière et Président en exercice à la Commission des
Forets d’Afrique Centrale (COMIFAC).
Notre étude a été menée sur la base des questions suivantes :
- Comment Emile Doumba s’inscrit-il ou s’efface- t-il dans ses productions discursives
en tant que sujet ?
- Quels sont les procédés discursifs dont il a recours pour influencer ses allocutaires ?
Car le discours est à la fois porteur de message et instrument d’action comme le stipule
Benveniste (1996 : 11-12).
L’objectif de cette étude est d’identifier et de décrire le fonctionnement des discours d’Emile
Doumba.
Ces questions posent la problématique du positionnement énonciatif. Cette problématique met
l’accent sur la manière dont le locuteur imprime sa marque à l’énoncé en exprimant son point
de vue et sa position par rapport au monde et par rapport à ses allocutaires. Rabatel
(2002 :23).
Lorsque le locuteur assume sa prise de position de manière subjective, il s’agit de son
engagement énonciatif (Orecchioni 2011 :33), et lorsqu’il s’inscrit implicitement en
produisant un discours d’apparence objective ou de neutre, alors il s’agit de l’effacement
énonciatif du locuteur dans ses discours (Charaudeau 1992 :649 et Vion 2001 :334). Pour une
meilleure structure de cette recherche, nous avons adopté la démarche méthodologique
proposée par Quivy et Van Campenhoudt 2011.
Notre corpus se compose de quatre discours, que nous avons collectés en ayant recours à la
méthode de données existantes sur internet.
En guise de réponses présumées aux questions de recherche susmentionnées, nous avons
formulé trois hypothèses :
- Premièrement, Emile Doumba s’inscrit explicitement comme sujet parlant assumant
son discours, par l’usage qu’il fait des déictiques dans ses productions discursives.

- Deuxièmement, Emile Doumba s’efface de ses productions discursives et produit des


discours objectifs car, en tant que Ministre et Président de la COMIFAC, le projet de
développement durable qu’il met en place pour protéger les écosystèmes de forêts
d’Afrique Centrale est scientifique et d’un intérêt générale.

- Troisièmement, le positionnement d’Emile Doumba dans ses productions discursives


oscille entre engagement et effacement.
Tout au long de notre analyse, nous avons vérifié ses hypothèses de recherche afin d’apporter
une réponse scientifique. Pour répondre au problème de positionnement énonciatif du
locuteur soulevé par notre sujet de recherche, nous avons adopté le cadre théorique de
l’analyse du discours politique en exploitant les données qu’offrent l’énonciation et
l’effacement énonciatif.
Pour Benveniste, l’énonciation suppose la conversion individuelle de la langue en discours.
(1970 :12). De cette assertion de l’auteur, il est clair que le discours est le résultat de
l’énonciation, qui est l’usage spécifique de la langue par un sujet parlant, qui exprime sa
position à partir des marques énonciatives par lesquelles on relève sa présence dans ses
discours.

L’effacement énonciatif par contre peut être défini par (Charaudeau 1992 : 649, Vion : 2001 :
334 et Rabatel), comme le fait que l’énonciateur gomme tous les indices ou les marques
énonciatives qui permettent à ses allocutaires de pouvoir identifier son point de vue par
rapport au discours qu’il tient. C’est un jeu que joue le sujet parlant comme s’il lui était
possible de ne pas avoir de point de vue et de disparaitre complètement de son énonciation.

En appliquant cette théorie à notre corpus, nous avons obtenus un certains nombres de
résultats qui nous ont permis de vérifier et de confirmer nos trois hypothèses de recherche.
Premièrement, le locuteur s’engage dans ses productions discursives par l’usage qu’il fait des
déictiques personnels (je, nous, me) qui réfèrent à sa personne, par la fusion du déictique
personnel de la non-personne « il » avec le pronom personnel « me » qui forme « il me », ceci
ayant la même valeur que le déictique personnel « je », des possessifs (mon, mes) qui réfèrent
aux personnes et aux choses qui ont un lien avec le locuteur, les déictiques spatiaux et
temporels tels que (ici, en ce jour, 2007), qui marquent la présence du locuteur dans un lieu et
dans un temps précis au moment où il tient ses discours, les marques de modalisation par
lesquelles il exprime son appréciation par les modalités de vérité, de nécessité, de volonté et
d’appréciation. Enfin, il s’engage par l’ethos et le pathos à travers lesquels il se construit une
image discursive positive pour renforcer sa crédibilité.
Deuxièmement, il s’efface dans ses productions discursives à partir des marques de
l’effacement énonciatif tels que le déictique de la troisième personne « il », les énoncés non
embrayés qui se manifestent sous forme de l’insertion des passages : historique, descriptif,
juridique, par la passivation, la synchronisation des points de vue et par la polyphonie.
Ainsi, la réponse à l’affirmative aux deux premières hypothèses de recherche que nous avons
formulées, envisageant respectivement, l’engagement et l’effacement du locuteur, nous a
permis de confirmer la troisième hypothèse selon laquelle Emile Doumba a un double
positionnement énonciatif qui oscille entre engagement et effacement.

Ce que nous retenons de cette étude, est que l’analyse du discours politique ne se limite pas
seulement à l’étude de l’énonciation, qui accorde un intérêt aux marques qui indiquent la
présence et la position du sujet dans ses discours. Elle peut également, prendre en compte en
compte l’étude des marques de l’effacement énonciatif, par lesquelles le locuteur décide de
produire un discours d’apparence objective ou neutre pour renforcer sa crédibilité à l’endroit
de ses allocutaires.
Le discours étant le résultat de la conversion individuelle de la langue, c’est le locuteur qui
décide de s’approprier la langue comme il lui plait et selon les objectifs qu’il veut atteindre. Il
peut choisir de s’engager, de s’effacer ou d’adopter un double positionnement qui oscille
entre engagement et effacement comme c’est le cas du locuteur Emile Doumba.
En admettant qu’un travail scientifique est toujours perfectible, j’espère améliorer ce travail
par les remarques et critiques qui me seront adresser.

Voudrais-je d’abord adresser mes remerciements à l’endroit de mes directeurs de mémoire :


- Monsieur Pamphile Mebiame-Akono, mon directeur et
- Madame Jeannette Yolande Mbondzi, ma co-directrice,
Pour leur disponibilité et leur orientation tout au long de la rédaction de ce mémoire.
Ensuite, mes remerciements vont à l’endroit de tous les enseignants du département des
sciences du langage et aux membres du jury qui ont accepté d’évaluer ce travail.
Enfin, voudrais-je remercier toutes les personnes qui ont participé à la réalisation de ce travail
et toutes celles qui sont présentes aujourd’hui pour m’assister.

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