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L’effacement énonciatif par contre peut être défini par (Charaudeau 1992 : 649, Vion : 2001 :
334 et Rabatel), comme le fait que l’énonciateur gomme tous les indices ou les marques
énonciatives qui permettent à ses allocutaires de pouvoir identifier son point de vue par
rapport au discours qu’il tient. C’est un jeu que joue le sujet parlant comme s’il lui était
possible de ne pas avoir de point de vue et de disparaitre complètement de son énonciation.
En appliquant cette théorie à notre corpus, nous avons obtenus un certains nombres de
résultats qui nous ont permis de vérifier et de confirmer nos trois hypothèses de recherche.
Premièrement, le locuteur s’engage dans ses productions discursives par l’usage qu’il fait des
déictiques personnels (je, nous, me) qui réfèrent à sa personne, par la fusion du déictique
personnel de la non-personne « il » avec le pronom personnel « me » qui forme « il me », ceci
ayant la même valeur que le déictique personnel « je », des possessifs (mon, mes) qui réfèrent
aux personnes et aux choses qui ont un lien avec le locuteur, les déictiques spatiaux et
temporels tels que (ici, en ce jour, 2007), qui marquent la présence du locuteur dans un lieu et
dans un temps précis au moment où il tient ses discours, les marques de modalisation par
lesquelles il exprime son appréciation par les modalités de vérité, de nécessité, de volonté et
d’appréciation. Enfin, il s’engage par l’ethos et le pathos à travers lesquels il se construit une
image discursive positive pour renforcer sa crédibilité.
Deuxièmement, il s’efface dans ses productions discursives à partir des marques de
l’effacement énonciatif tels que le déictique de la troisième personne « il », les énoncés non
embrayés qui se manifestent sous forme de l’insertion des passages : historique, descriptif,
juridique, par la passivation, la synchronisation des points de vue et par la polyphonie.
Ainsi, la réponse à l’affirmative aux deux premières hypothèses de recherche que nous avons
formulées, envisageant respectivement, l’engagement et l’effacement du locuteur, nous a
permis de confirmer la troisième hypothèse selon laquelle Emile Doumba a un double
positionnement énonciatif qui oscille entre engagement et effacement.
Ce que nous retenons de cette étude, est que l’analyse du discours politique ne se limite pas
seulement à l’étude de l’énonciation, qui accorde un intérêt aux marques qui indiquent la
présence et la position du sujet dans ses discours. Elle peut également, prendre en compte en
compte l’étude des marques de l’effacement énonciatif, par lesquelles le locuteur décide de
produire un discours d’apparence objective ou neutre pour renforcer sa crédibilité à l’endroit
de ses allocutaires.
Le discours étant le résultat de la conversion individuelle de la langue, c’est le locuteur qui
décide de s’approprier la langue comme il lui plait et selon les objectifs qu’il veut atteindre. Il
peut choisir de s’engager, de s’effacer ou d’adopter un double positionnement qui oscille
entre engagement et effacement comme c’est le cas du locuteur Emile Doumba.
En admettant qu’un travail scientifique est toujours perfectible, j’espère améliorer ce travail
par les remarques et critiques qui me seront adresser.