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2021. «Les arts rupestres en Afrique: un immense chantier.» In Jean-Loïc Le


Quellec, Geneviève Pinçon, Gwenaëlle Bourdin, Caroline Gaultier-Kurhan, &
Geoffroy Heimlich [Ed.], Art r...

Chapter · February 2021

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Jean-Loïc Le Quellec
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CHAPITRE 1

Les arts rupestres en Afrique : un immense chantier


Jean-Loïc Le Quellec

I. Un difficile état des lieux

Bien que certaines provinces rupestres africaines soient devenues mondia-


lement célèbres, les inventaires suffisamment détaillés restent encore trop rares à
l’échelle du continent. Ainsi, pour le Sahara central, où figurent au classement
mondial la Tasīlī-n-Ăjjer en Algérie et la Tadrart Akukas (improprement appelée
Acacus) en Libye, il n’existe aucun corpus détaillé, ainsi que le rappelle Frédérique
Duquesnoy dans ce volume. Seules quelques très petites régions centro-
sahariennes ont fait l’objet de telles publications, par exemple en Ahaggar (Trost
1981, 1997b) et au Fezzān (Le Quellec 1988, Barnett 2019a, b). Pour le massif
ta ssilien, l’on ne peut malheureusement guère citer que le corpus des gravures
de l’oued Djerāt (Lhote 1976a, b), et les inventaires disponibles pour d’autres 19
régions ne sont guère utilisables, étant souvent réalisés selon des normes et
procédés largement dépassés, qui les rendent peu fiables (ex. : Monod 1932, Aïn
Séba-Bouchekal 2001).

Dans la partie centro-méridionale, au Tchad, où le massif de l’Ennedi a été


classé en 2016, on dispose d’un pré-inventaire partiel d’environ 500 sites réalisé par
Gérard Bailloud dans les années 1950-1960 (Bailloud 1997) mais les recherches
conduites par Roberta Simonis, Adriana Ravenna, Pier Paolo Rossi et Yves Gauthier
ont permis d’augmenter ce nombre jusqu’à plus 1 400 sites actuellement connus,
dont la plupart restent encore inédits dans leur ensemble, de très nombreux
autres documents restant encore à découvrir (Gauthier & Gauthier 2017, Simonis
et al. 2017), comme du reste dans la majeure partie du Sahara. Un autre inventaire
concerne la région de Gonoa au Tibesti (Staewen & Striedter 1995).

La zone orientale est plus favorisée, notamment grâce au travail minutieux


d’András Zboray dans le Jebel al-’Uweynāt (Zboray 2005, avec nombreuses mises à
jour) et du fait qu’en Égypte et Nubie se poursuit une longue tradition de
monographies de sites (Kuper et al. 2013), de prospections systématiques (ex. :
Darnell et al. 2002, Morrow et al. 2010) et surtout d’élaboration et de publication de
Figure 1 : Carte de densité des sites rupestres sahariens, construite à partir du
corpus de 11 930 sites élaboré par Yves Gauthier.
corpus régionaux patiemment élaborés sur des années (Hellström & Langballe 1970,
Žába 1974, Otto & Buschendorf-Otto 1993, Suková 2011). À l’autre extrémité du
grand désert, on dispose d’inventaires localisés non détaillés (ex. : Ventura Almeda
2014), avec de véritables corpus pour le Zemmūr (Soler Subils 2002, 2004), mais
d’autres travaux sont actuellement en cours (Mas Cornellà et al. 2014).

Pour la Corne, le seul corpus d’envergure concerne l’Érythrée (Calegari 1999).


Au Kenya, les monographies détaillées sont rares (Lynch 1978) et les sites découverts
dans les années 2000 n’ont encore fait l’objet que de publications préliminaires, mais
encourageantes (Ndiema 2005, Chamberlain 2006, Odede et al. 2014), tandis qu’en
l’Afrique subsahrienne, la documentation est d’une qualité très variable selon les
régions, et que la rareté des inventaires interdit souvent d’établir une cartographie
précise. L’Afrique du Sud est l’une des régions les plus prospectées. Dès le début
des années 1940, Clarence van Riet Lowe y avait établi une carte comptabilisant
1 766 sites (van Riet Lowe 1941), et sa mise à jour de 1952 témoigne de la dernière
grande tentative de ce type (Van Riet Lowe 1952). Le caractère extrêmement sélectif
de la documentation rendue disponible durant les deux décennies suivantes fut
dénoncé par David Lewis Williams (Lewis-Williams 1977 : 33-34), mais cet auteur
20 s’est ensuite appliqué à récuser ce qu’il appelle « l’impasse empiriciste », et toute
une génération de chercheurs restés sous son influence fut conduite à privilégier
l’interprétation et à délaisser tout ce qui pouvait ressembler à des statistiques, donc
à ne plus établir d’inventaires. Pourtant, de précieux volumes de ce type avaient alors
commencé d’être édités (ex. : Fock & Fock 1979, 1984, 1989) le plus exemplaire
d’entre eux étant celui que Harald Pager constitua patiemment dans la vallée de
Ndedema au Drakensberg (Pager et al. 1971). Le même Pager a ensuite réalisé dans le
Brandberg, en Nambie, l’un des plus extraordinaires corpus d’art rupestre au monde,
édité à titre posthume (Pager 1989, 1993, 1995, 1998, 2000, 2006). Actuellement,
le Rock Art Institute de Johannesburg a numérisé plus de 250 000 documents, et
assure essentiellement une fonction de conservation, tout en développant un volet
cartographique encore trop incomplet pour donner des résultats significatifs. Le parc
du Drakensberg/uKhahlamba, inscrit au patrimoine mondial en 2000, inclut des sites
rupestres majeurs du Lesotho et d’Afrique du Sud, mais aucun inventaire n’est pour
l’instant disponible (voir la contribution de Mélanie Duval, dans ce volume). Il en est
de même pour le Paysage culturel de Mapungubwe, classé en 2003, et qui comporte
également des sites rupestres. Cependant, le projet ARAL ou Analysis Rock Art
Lesotho, conduit de 1979 à 1986 par Lucas Smits, a considérablement enrichi la liste
des sites connus dans ce pays (Abreu & Jaffe 2016). Au Botswana, les monts Tsodilo
ont été classés en 2001, et le nombre des peintures y est estimé à 4 500, mais nul
inventaire n’est encore disponible (Le Quellec 2014d). Au Malawi, l’art rupestre de
Chongoni, classé en 2006, a fait l’objet d’inventaires détaillés, et les fonctions rituelles
de plusieurs abris ornés ont bien été étudiées: certains sont associés aux activités de
la société Nyau, qui est une association masculine, et d’autres sont liés à des rituels
féminins d’initiation (Le Quellec 2014a, Smith 2014, Zubieta 2006, 2009, 2011,
2012 ; Zubieta-Calvert 2012 ; Zubieta 2014).

En Zambie, les découvertes de sites rupestres se sont énormément multipliées à


partir des années 1990, mais aucun inventaire détaillé n’a encore été publié (Phillipson
1972, Smith 1997). Au Zimbabwe, où les monts Matobo, réputés comporter plus de
3 000 sites à peintures (Garlake 1987, Walker 2012), ont été classés en 2003, le résultat
des prospections d’Elspeth Parry est malheureusement en majeure partie inédit
(Parry 2000). Cet ensemble exceptionnel est paradoxalement mal connu, et aucun
inventaire n’est encore disponible, mais l’étude en a été reprise en 2017 dans le cadre
du projet MATOBART (Bourdier 2019, et voir Dudognon et al. dans ce volume).
En Angola, les publications des années 1940 à 1970 (ex. :Santos Júnior & Erdevosa
1968 ; Santos Júnior 1974) souvent remarquables pour l’époque, ne correspondent 21
pas aux normes actuelles, pas plus que d’autres travaux plus récents (Gutierrez 2009),
mais une nouvelle génération de jeunes chercheurs a heureusement pris la relève
(Fernandes 2014, Martins 2016), qui vont progressivement permettre une mise
à jour des anciennes synthèses de Carlos Erdevosa (1980 ; voir aussi Domingos,
dans ce volume). En Tanzanie, les sites d’art rupestre de Kondoa, qui avaient fait
l’objet de premiers inventaires dans les années 1970-1980 (Leakey 1983, Masao
1976) ont été classés au patrimoine mondial en 2006, ce qui a provoqué un regain
d’intérêt ayant notamment permis de mettre au jour les usages locaux concernant les
peintures (Chalcraft 2005, 2016, Bwasiri 2009). Emmanuel Bwasiri a repris le travail
de recensement systématique des sites, des travaux similaires furent également
lancés dans d’autres régions (ex. : Mabulla 2014), et ces nouvelles approches ont
permis un total renouvellement des connaissances (Bwasiri & Smith 2015, Itambu
& Bushozi 2015). Il en est de même au Mozambique, où jusque dans les années
1980 l’on ne disposait guère que des inventaires réalisés durant l’époque coloniale
(Oliveira 1971), mais ceux-ci furent ensuite considérablement enrichis, notamment
grâce à de courageuses prospections conduites dans des régions parfois très difficiles
d’accès (Adamowicz 1987, Saetersdal 2004, 2009 ; Muianga 2014).
En Afrique de l’Ouest et Afrique centrale, les publications sont généralement
beaucoup plus rares que pour les régions précédentes. Au Cameroun, les pétro-
glyphes de la région de Bidzar ont fait l’objet d’une monographie (Marliac 1981) et
d’autres zones ont également été explorées (Gauthier 1993, Loumpet-Galitzine 1998,
Ibid.) mais les explorations extensives conduites par Narcisse Santores Tchandeu à
partir de 2009 devraient élargir prochainement les inventaires de façon significative,
notamment en direction de l’Adamaoua (Tchandeu 2016, 2020, et dans ce volume).
Au Gabon, les gravures de l’Ogooué sont recensées et étudiées par Richard Osisly
et son équipe depuis les années 1990, et l’art rupestre de cette vallée a fortement
contribué au classement de l’ensemble « Écosystème et paysage culturel relique de
Lopé-Okanda » en 2007 (Oslisly & Peyrot 1993, Oslisly 2019). En bien des régions, la
recherche est souvent empêchée depuis de longues années par la situation sécuritaire,
comme c’est le cas au Mali, où subsiste un fort potentiel de découvertes, mais où les
inventaires accessibles, qui remontent à plusieurs décennies (Calegari 1989, Dupuy
1991, Marchi 1997, Trost 1997a), ne sont plus complétés depuis bientôt une quinzaine
d’années (Kleinitz 2001, Raimbault et al. 2006), alors que des menaces continuent de
peser actuellement sur les sites anciens, et plus encore sur ceux qui étaient toujours
22 en usage avant les problèmes survenus en 2012 (voir l’analyse de Daouda Keita, dans
ce volume). De nombreux pétroglyphes restent probablement à découvrir au Burkina
Faso, comme l’ont montré les propections entreprises à Pobe-Mengao et Toussiana
par Yves Pascal Sanou pour son travail de thèse (2017, et dans ce volume).

En Ouganda, les recherches récentes de Catherine Namono ont considéra-


blement fait avancer nos connaissances (Namono 2004 ; Namono & Eastwood 2005 ;
Namono 2008, 2010a, b, 2012, 2015, 2016, 2017), de même que les prospections
entreprises par une équipe ougando-italienne sous l’égide du Muséum national
(Turchetta 2013). En République Centrafricaine, les dernières publications exposant
les résultats de prospections et inventaires remontent aux années 1980-1990 (de Bayle
des Hermens 1984, Komboro-Ngbalet 1998, Ngouamene 1996), mais depuis 2009,
Sylvain Boris Ouendemona et le CURDHACA (Centre Universitaire de Recherche
et Documentation en Histoire et Archéologie Centrafricaine) ont entrepris dans
la région de Boali des prospections dont les résultats sont encore inédits (Santores
Tchandeu 2016).

La République du Congo fait figure de parent pauvre, avec très peu de


publications (Bede & Lanfranchi 1978, Lanfranchi 1985), mais en RDC, l’apport de
Geoffroy Heimich a magnifiquement relancé la recherche régionale en art rupestre
(Heimlich 2014a) comme aussi la réflexion sur sa signification et sa conservation
(Heimlich 2014b, Heimlich et al. 2018, et voir Mambu Nsangathi et al. dans ce
volume).

II. Pourquoi faire des cartes ?

Le bon côté de la relative pauvreté de notre documentation, c’est qu’il reste


un énorme travail à accomplir, tant en prospections visant à repérer de nouveaux
sites, qu’en révision des sites déjà connus. Pour l’une des zones les mieux loties
du continent en ce qui concerne les images rupestres, le Sahara, cette pauvreté
documentaire est d’autant plus remarquable que, de 2000 à 2019, ce sont plus
de 700 publications qui ont été consacrées aux arts rupestres sahariens (cf. Le
Quellec 2008, 2012, 2016, 2020). C’est la preuve que la constitution de corpus
détaillés n’est pas une préoccupation prioritaire, alors qu’il s’agit pourtant d’une
phase indispensable de la recherche. Les très nombreuses monographies publiées
notamment par la revue Sahara de 1998 à 2013, comme aussi par les Cahiers de 23
l’A ARS depuis 1994, et auparavant dispersées dans d’innombrables publications,
permettent néanmoins de proposer une cartographie des 11 930 sites actuellement
répertoriés (fig. 1). Bien que cette carte, obtenue grâce aux patients dépouillements
effectués par Yves Gauthier, soit actuellement l’une des plus élaborées possibles
à l’échelle du continent, il faut néanmoins tenir compte du fait qu’elle est encore
incomplète. Cependant, elle présente un avantage considérable par rapport à toutes
celles qui l’ont précédée : le travail de bénédictin ayant permis la constitution du
corpus qui la sous-tend permet d’élaborer une carte de chaleur, mettant en valeur
la densité relative des sites. On découvre alors que les deux zones les plus riches
en gravures et peintures sont le Mesāk (Libye) et l’Ennedi (Tchad) suivis par la
Tasīli-n-Ăjjer (Algérie). Une telle observation aurait été impossible sans ce travail
cartographique.

Après avoir été longtemps discréditées par suite de certains abus (Le Quellec
2019a), les études aréologiques, consistant essentiellement à comparer les aires de
répartition de différents traits culturels, ont récemment retrouvé leur légitimité
(Frog 2013). En matière d’art rupestre, elles ont notamment permis d’observer les
Figure 2 : Carte de corrélation entre absence d’art rupestre et zone d’infestation par la trypanosomiase,
d’après Jalmar et Ione Rudner (1970). En cartouche : le report des régions équatoriales à images
rupestres actuellement connues sur la même zone d’infestation contredit l’hypothèse d’une corrélation
négative entre les deux phénomènes, telle que suggérée par la première carte.
répartitions différentielles de certains styles rupestres sahariens et de les associer à
des types particuliers de monuments funéraires (Gauthier & Gauthier 2006, 2007,
2008 ; Gauthier 2009a, b) ou à des niveaux lacustres (Gauthier & Gauthier 2011,
2019). Au Sahara central, cette approche a également permis d’associer style et
thèmes (Le Quellec 2013a, 2014b, c) et tous ces travaux ont beaucoup contribué à
préciser la chronologie des principales écoles d’art rupestre régionales (Le Quellec
2013b, 2019b).

Pour être fructueuse, une telle approche aréologique doit s’appuyer sur des cartes
de répartition non pas exhaustives, ce qui est impossible, mais compilant au mieux
toutes les informations disponibles, car l’analyse de données par trop incomplètes
risque généralement de conduire à des erreurs. Ainsi, Jalmar et Ione Rudner avaient
cru pouvoir trouver une explication à la répartition très inégale de l’ensemble des sites
rupestres du continent africain en la comparant à la zone d’infestation par le vecteur
de la Tripanosomiase. Pour ces auteurs, les cultures responsables des arts rupestres
se seraient répandues en empruntant un étroit couloir non infesté par la glossine et,
pour appuyer cette thèse, ils produisent une carte assez convaincante de ce point de
vue (Rudner & Rudner 1970 227-228 et carte 1 p. 264). Certes, ce corridor non
24 infesté existe bien, et il fut effectivement emprunté par des éleveurs qui craignaient
pour leurs bêtes les atteintes de cette maladie (Le Quellec 2011). Cependant, les
présupposés associés à l’Afrique équatoriale, qui a « longtemps semblé insalubre et
peu propice au développement de civilisations » (Loumpet-Galitzine 1998 : 288),
ont conduit à croire qu’il ne pouvait y avoir là aucun art rupestre. Alors que si l’on
utilise une carte plus complète, il apparaît que de nombreux sites se trouvent en
plein dans la zone où la trypanosomiase est endémique, ce qui permet de rejeter
l’hypothèse d’une corrélation négative entre les deux phénomènes (fig. 2).

III. Aréologie du patrimoine mondial en Afrique

Bien que notre documentation soit très inégale et très parcellaire, il est possible
d’en tirer une carte de distribution approximative des grandes « écoles » d’art rupestre
connues sur le continent (Fig. 3). Parmi les parties vierges de toute mention, il en est
qui correspondent à des zones où l’art rupestre ne peut matériellement pas exister
faute de supports, ou alors de façon très ponctuelle, comme dans les grandes étendues
Figure 3 : Carte de répartition des principales écoles d’art rupestres actuellement connues en
Afrique.
Figure 4 : Carte de situation des différents types de sites inscrits au patrimoine mondial : culturel, naturel,
et mixte (i.e. : relevant de ces deux catégories).
Figure 5 : À gauche : situation des sites classés au patrimoine naturel.
À droite: sites classés au patrimoine culturel. Les densités sont représentées suivant le principe des cartes de chaleur, allant des couleurs les plus chaudes pour les densités les plus élevées, aux
couleurs les plus froides pour les densités les plus faibles. La comparaison met en évidence un fort contraste dans la densité des deux types de sites considérés.
sableuses désertiques, mais, pour de nombreuses régions, cette carte est certainement
appelée à être complétée dans le futur, en fonction de l’avancée des prospections.

Il est également possible de faire la carte des classements au patrimoine mondial


en Afrique (fig. 4). Au premier regard, les sites classés semblent assez bien répartis
sur l’ensemble du continent, compte tenu des réserves précédemment invoquées
sur les régions désertiques ou particulièrement dépeuplées, pour lesquelles il est
légitime de supposer une relative rareté des opportunités de classement.

L’examen des noyaux de plus haute densité (fig. 5) fait apparaître une
opposition surprenante : les sites du patrimoine naturel sont particulièrement
concentrés dans la région centre-orientale du continent, alors que ceux du patrimoine
culturel se trouvent essentiellement au Maghreb. À l’échelle du continent, on peut
difficilement croire qu’une répartition aussi contrastée soit le strict reflet de la réalité,
et cette situation mérite d’être interrogée.

Il est également intéressant d’isoler les sites pour le classement desquels


l’art rupestre a joué un rôle essentiel ou accessoire : sept appartiennent à la première
catégorie, et quatre à la seconde (fig. 6). Il semble que cela soit bien peu par rapport à 25
l’énorme potentiel que présente l’Afrique en matière d’arts rupestres. Cette carte met
également en évidence ce qui peut apparaître comme des anomalies. Ainsi, l’Akukas
et la Tasīlī-n-Ăjjer bénéficient d’un classement, ce qui est tout à fait justifié, mais pas
le Mesāk voisin, qui le mériterait tout autant.

En dernier lieu, il est possible de superposer la localisation des sites classés à


celle des zones particulièrement riches en images rupestres. La carte ainsi obtenue
(fig. 7) permet de visualiser immédiatement l’étendue des aires d’art rupestre à
haut potentiel en matière de classement au patrimoine culturel, car nombre des
zones se trouvant en dehors des sites déjà classés abritent des sites de la plus grande
importance, tant du point de vue de leur valeur scientifique que de leur qualité
artistique ou de leur richesse informative sur les cultures qui nous les ont léguées.

IV. Conclusions

En Afrique, les études d’art rupestre représentent un immense chantier,


susceptible d’occuper de nombreuses équipes pendant des décennies. Il conviendrait
Figure 6 : Situation des sites dans le classement desquels l’art rupestre a joué un rôle essentiel ou accessoire.
Figure 7 : Répartition des sites africains classés au Patrimoine mondial par rapport à
l’étendue des principales zones riches en art rupestre.
en effet de reprendre l’étude des sites anciennement signalés pour en établir le
corpus, et de prospecter les zones peu ou mal connues pour y repérer de nouveaux
sites et établir des inventaires respectant les normes actuelles (sur lesquelles voir
notamment Le Quellec et al. 2013, 2015). Pour la mise en œuvre de tels inventaires,
une très large information est souhaitable, qui favoriserait la participation de toutes
les bonnes volontés souhaitant y contribuer sous l’égide de spécialistes reconnus
et d’institutions compétentes. Un énorme travail d’archives reste également à
entreprendre sur les signalements anciens, les vieux relevés, les journaux de voyage,
les fonds photographiques privés. Avec de tels projets, les questions de sensibilisation
et de préservation doivent être abordées au plus tôt, comme aussi les perspectives de
classement, dans le respect des communautés locales et de leurs ontologies (Taylor
2014, Blanc 2020).

26

NB: Toutes les cartes sont de l'auteur.


Celle de la Fig. 1. a été réalisée à partir des données communiquées par
Yves Gauthier, que je remercie vivement.
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11
Patrimoines Africains

Art
rupestre
et patrimoine
mondial
en Afrique
subsaharienne
Séminaire international organisé par le Département des affaires européennes et internationales
et la Direction générale des patrimoines du Ministère de la Culture
sous l’autorité de M. Bruno Favel, chef du Département et
de Mme Caroline Gaultier-Kurhan, chargée de mission pour les musées et les patrimoines africains.

Conception graphique :Jean-François Lemporte

ISBN : 978-2-37701-061-5

© Hémisphères Éditions, 2021


3 quai de la Tournelle
75005 Paris
www.hemisphereseditions.fr
Sommaire

AVANT-PROPOS P. 11
Bruno Favel

INTRODUCTION P. 13
Geoffroy Heimlich

I. POTENTIELS ET ENJEUX P. 17

CHAPITRE 1
Les arts rupestres en Afrique : un immense chantier P. 19
Jean-Loïc Le Quellec
CHAPITRE 2
Les sites d’art rupestre et le patrimoine mondial P. 27
Gwenaëlle Bourdin

II. LES SITES D’ART RUPESTRE DÉJÀ INSCRITS P. 43

CHAPITRE 3
L’inscription au patrimoine mondial, un vecteur
de préservation des sites d’art rupestre ?
Discussion à partir du bien UNESCO
« Parc Maloti-Drakensberg », Afrique du Sud-Lesotho P. 45
Mélanie Duval
CHAPITRE 4
Recherche, conservation et valorisation
d’un patrimoine mondial : des défis multiples
dans les Matobo, Zimbabwe P. 67
Carole Dudognon, Millena Frouin, Stéphanie Touron,
Ancila Nhamo, Kelvin Machiwenyika, Guillaume Porraz,
Todini Runganga, Camille Bourdier
CHAPITRE 5
Les conséquences de la crise de 2012 sur la gestion des sites
d’art rupestre des Falaises de Bandiagara P. 91
Daouda Keita, Seydou Ouattara
CHAPITRE 6
Les vestiges rupestres de la Tasīli-n-Ăjjer : quel bilan
38 ans apres leur inscription au patrimoine mondial ? P. 103
Frédérique Duquesnoy
III. L
 ISTES INDICATIVES
ET AUTRES PROCESSUS PRÉPARATOIRES P. 119

CHAPITRE 7
Problématique d’inscription des gravures rupestres
du Sahel burkinabé au patrimoine mondial
de l’UNESCO P. 121
Yves Sanou
CHAPITRE 8
Les pétroglyphes de Bidzar au Cameroun : état critique
de la recherche, patrimonialisation
et nouvelles perspectives P. 141
Narcisse Santores Tchandeu, Sambo Hassimi, Reynaulde Evina,
Fanta Adama Dada Bah
CHAPITRE 9
Le massif de Lovo : quels enjeux et quels défis ? P. 165
Geoffroy Heimlich, Clément Mambu Nsangathi,
Paul Bakua-Lufu Badibanga, Pascale Richardin, Éric Laval,
Edwige Pons-Branchu, Hélène Valladas, Jeanine Yogolelo,
Anaclet Mutombo Masuta, Jean-Loïc Le Quellec
CHAPITRE 10
La gestion durable du site archéologique
de Tchitundu-Hulu d’Angola et le développement local
Ziva Domingos P. 185

CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES P. 209


Geoffroy Heimlich

BIBLIOGRAPHIE P. 210

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