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Hannah Arendt
Marcial A. G. Suarez1
RESUME
ABSTRACT
Carl Schmitt montre les extrêmes de son analyse pour nous présenter
sa perspective réaliste. Il ne conçoit pas néanmoins ses concepts
avec des présupposés idéaux ou métaphysiques, mais, c’est en
partant de la constatation directe de l’analyse de ce qui peut
éventuellement menacer l’existence d’un individu ou d’un groupe
d’individus.
L’exposé de Schmitt n’est pas compatible avec les analyses sur les
politiques que pourraient éventuellement définir l’homme à partir des
considérations portées sur l’ordre moral du “bon” et du “mauvais” qui
ne disent rien de clair sur l’homme. La question décisive est la
conception contestable non-problématique de l’homme comme une
présupposition pour tous les autres pondérations politiques, sera la
réponse à la question, si l’homme est un être “dangereux” ou non-
dangereux, s’il est un être qui apporte des risques ou s’il est
inoffensif, et sans risques.[19]
Pour l’auteur, la Seconde Guerre Mondiale n’a pas été suivi de paix,
mais d’une guerre froide et de l’établissement d’un complexe de
travail militaro-industriel. En parlant de la “priorité d’un potentiel
pour faire de la guerre une principale force structurante dans la
société”, Arendt affirme que les “systèmes économiques, les
philosophies politiques et le corpus juris servent et développent un
système de guerre, et non le contraire”, concluant que “la guerre
elle-même est un système social basique, au sein duquel d’autres
modes secondaires d’organisation sociales convergent ou
conspirent”(...)[30] L’impératif technique qu’Arendt évoque, se
résume dans une prolifération irrésistible de techniques et de
machines, qui loin de menacer certaines classes de chômage, elle
menace l’existence de nations entières et, probablement, de toute
l’humanité[31].
Le second concept sur lequel Hannah Arendt dévoile son analyse est
le concept de Force. Cet élément conceptuel surgit comme
l’émergence de la singularité, qui est individuelle par excellence.
L’hostilité quasi instinctive de la majorité contre l’un a toujours été
attribuée, de Platon à Nietzsche, au ressentiment, à l’envie des
faibles contre les forts, mais cette interprétation psychologique
n’atteint pas sa cible. Il est de la nature d’un groupe et de son
pouvoir de se retourner contre la dépendance, la possession de la
fore individuelle.[36]
Nous pouvons considérer que Hannah Arendt, présente la Force
comme le plus “impropre” des concepts, justement ce qui le plus
souvent est abordé dans le concept du pouvoir et de violence, en
d’autres termes, la Force. Pour l’auteur ce concept devrait être
réservé pour les désignations qui se réfèrent à l’énergie libérée par
les mouvements de nature physique ou sociale.
C’est ainsi, que la relation entre pouvoir et violence ne doit pas être
conditionnée seulement par cette idée de proportionnalité, et étant
donné la confrontation directe entre pouvoir et violence, on peut
considérer que la violence est d’abord, dans un premier moment un
avantage puisque les particularités techniques ont des
caractéristiques de vitesse et de pénétration, différentes des
éléments qui composent le pouvoir. Dans un conflit frontal entre la
violence et le pouvoir, le résultat est difficilement incertain. Si la
stratégie de la résistance non-violente de Gandhi, est extrêmement
puissante et bien efficace, c’est parce qu’elle a trouvé un ennemi
différent – dans la Russie de Staline, l’Allemagne d’Hitler et même le
Japon d’avant la guerre, et même en Angleterre -, le résultat n’aurait
pas été la décolonisation, mais le massacre et la soumission.[42]
Avant que nous puissions suggérer une réponse pour une telle
question, nous devons considérer que tant Schmitt que Hannah
Arendt, sont des penseurs qui ne sont pas absorbés par le principe
libéral, ce qui peut expliquer clairement, que l’on considère que
Schmitt et Hannah Arendt ont toujours défendus plutôt une
expansion du politique, qu’une segmentation de la société en des
sphères étrangères les unes aux autres. La notion de consensus peut
également dans une certaine mesure être approximative, puisque
c’est dans l’analyse de Schmitt, même s’il ne parle pas explicitement
de la nécessité d’un consensus. Elle est élevée au rang de l’Etat, ce
qui implique que, pour que ceci puisse définir sa relation avec les
autres qui doivent se considérer avant tout comme telles, c'est-à-
dire, qu’ils doivent exister et croire que l’autre représente en quelque
sorte une menace. C’est ainsi, que chez Hannah Arendt, le consensus
est un impératif pour que puisse émerger le politique et le pouvoir. Et
c’est à travers le consensus que se donne la communion entre les
individus et le politique, s’élargissant de cette manière à toutes les
sphères de la société.
Dans l’étude que nous avons abordée de Hannah Arendt, et qui n’a
point la même profondeur de l’analyse de la technique chez Schmitt,
nous pouvons affirmer néanmoins, que ce n’est pas suffisant pour
disqualifier la position de Hannah Arendt, cependant, la tendance
d’Hannah Arendt possède une analyse technologique, formulant que
l’auteur ne voit pas dans la technique rien de plus qu’une menace
instrumentale. Par contre, chez Carl Schmitt l’analyse développée sur
la technique garde en soi une relation vive avec l’émergence de la
politique. Si cette nouvelle technique, sur laquelle Schmitt nous dit
même de manière préliminaire, qu’elle trouve sa pleine expansion au
XXe siècle parce que la relation qui elle a avec le politique est plus
large que nous la présente Hannah Arendt. Si la technique se résume
à l’instrumentalité qui se manifeste dans les armements qui servent à
amplifier la force, nous pouvons alors résoudre le problème de la
violence en retirant la technique et les armes.
NOTES
[1]Maître de conférence à l’Université Fédérale de Santa Catarina –
Sociologie Politique.
[2] Chesnais J.C dans son étude Historie de la violence en Occident
de 1800 à nos jours. Définit la violence comme une notion de
contrainte, ou de force, qui suppose un dommage qui atteint un autre
individu ou un groupe social, que ce soit appartenant à une classe ou
à une catégorie sociale, ou à un genre ou une ethnie.
[3]Sheldon. Wolin présente ce concept initialement dans son étude
Politique et Perspective– Continuité et changement dans la pensée
politique occidentale (Polítca y Perspectiva – Continuidad y cambio
em el pensamiento político occidental.)
[5]Schmitt,1932/1992:44
[6]Ibid.,1932/1992:47
[7]Ibid,1932/1992:52
[8]Ibid,1932/1992:52
[9]Ibid,1932/1992:55
[10]Ibid,1932/1992:58
[11]Ibid,1932/1992:60
[12]Ibid,1932/1992:62
[13]Ibid,1932/1992:64
[14]Ibid,1932/1992:65
[15]Ibid,1932/1992:71
[16]Ibid,1932/1992:71
[17]Ibid,1932/1992:76
[18]Ibid,1932/1992:77
[19]Ibid,1932/1992:85
[20]Ibid,1932/1992:94
[21]Ibid,1932/1992:97
[22]Ibid,1932/1992:104
[23]Ibid,1932/1992:105
[24]Ibid,1932/1992:108
[25]Ibid,1932/1992:109
[26]Ibid,1932/1992:114
[27]Ibid,1932/1992:118
[28]Arendt,1968/1994:13
[29]Ibid,1969/1994:14
[30]Ibid,1969/1994:17
[31]Ibid,1969/1994:22
[32]Ibid,1969/1994:31
[33]Ibid,1969/1994:35
[34]Ibid,1969/1994:36
[35]Ibid,1969/1994:36
[36]Ibid,1969/1994:37
[37]Ibid,1969/1994:37
[38]Ibid,1969/1994:37
[39]Ibid,1969/1994:39
[40]Ibid,1969/1994:39
[41]Ibid,1969/1994:41
[42]Ibid,1969/1994:42
[43]Ibid,1969/1994:43
[44]Ibid,1969/1994:47
[45]Ibid,1969/1994:48
[46]Ibid,1969/1994:52
[47]Ibid,1969/1994:58
[48]Ibid,1969/1994:59
[49]Nous pouvons considérer le philosophe français Boudroux,
comme l’un des rares philosophes qui s’est consacré réellement à une
philosophie de la contingence. Selon l’auteur, sans la contingence il
ne pourrait y avoir dans le monde aucune nouveauté, et par
conséquent il ne pourrait y avoir aucune réalité directe. Boutroux
s’interroge sur le précepte de la nécessité absolue, et son
questionnement sur cette position part d’une critique du
déterminisme.
[50] Ace stade, nous suggérons une approche possible de la
perspective d’analyse exposée par José Vicente Tavares dos Santos
dans son article : Microphysique de la violence, une question sociale
mondiale (Microfísica da violência, uma questão social
mundial).,2002.
[51]Lorsque nous nous référons aux classiques de la pensée politique
occidentale, c’est pour indiquer juste l’ampleur de l’analyse qui est
exposé dans notre proposition.