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Problème de droit 1

Quelles sont les conditions de nullité d’une convention réglementée dans une SA ?
Règles applicables
Sont réglementées les conventions conclues entre la SA et une entreprise si l’un des
membres du directoire ou du conseil de surveillance (CS) de la société est propriétaire
de cette entreprise, associé indéfiniment responsable ou dirigeant de la société qui
l’exploite. (0,25 point)
Lorsque ces conventions ne sont pas courantes ou ne sont pas conclues à des
conditions normales (notion de convention libre), elles sont dites réglementées. (0,25
point)
Elles sont alors soumises à une procédure particulière : ∙ approbation préalable par le
CS à la majorité ; ∙ ET approbation a posteriori par l’assemblée générale ordinaire
(souvent lors de l’AG d’approbation des comptes). (0,25 point)
La personne directement ou indirectement intéressée ne doit pas prendre part à ces
différents votes. S’il y a un CAC, il doit établir un rapport sur ces conventions
réglementées.
Si la convention est signée sans respecter la procédure d’approbation par le CS ou sans
être approuvée par ce dernier, alors la société ou les actionnaires peuvent en demander
la nullité à condition qu’elle ait des conséquences dommageables pour la société. Si la
convention n’est pas approuvée par l’AGO, elle produit tout de même ses effets à
l’égard des tiers, mais ses conséquences préjudiciables peuvent être mises à la charge
de l’intéressé. (0,25 point)
Remarque
La SA dépassant deux seuils sur trois, la nomination d’un CAC est obligatoire. Cette
convention devra faire l’objet d’un rapport du CAC permettant aux actionnaires de voir si
elle a des incidences préjudiciables ou non pour la SA.

Problème de droit2
Quelles sont les limites des pouvoirs du président du directoire et du directoire de SA ?
Règles applicables
Le président du directoire dans une SA est le représentant légal de la société à l’égard
des tiers. Il prend toutes les décisions de gestion dans l’intérêt de la société. Le
directoire est l’organe de direction de la SA et prend également des actes de gestion
dans l’intérêt de la société. (0,25 point)
En interne, les pouvoirs du dirigeant de SA sont limités par la loi, l’objet social, les
statuts et les pouvoirs des autres organes. (0,25 point) En externe, la SA est engagée
envers les tiers, même en cas de non-respect des clauses statutaires. Il en est de même
en cas de dépassement de l’objet social, sauf si le tiers en avait connaissance ou ne
pouvait l’ignorer du fait des circonstances. (0,25 point

Problème de droit 3
Quels sont les pouvoirs de sanction dont disposent les actionnaires ?
Règles applicables
Les actionnaires peuvent révoquer les membres du directoire en AGO (sauf
compétence donnée au CS par les statuts). La révocation doit se faire pour justes
motifs. À défaut, les dirigeants pourront demander le versement de dommages et
intérêts. (0,25 point)
La révocation dans des conditions injurieuses, vexatoires ou humiliantes pourra donner
lieu au versement de dommages et intérêts, indépendamment de la recherche d’un juste
motif.
Toute cessation des fonctions (comme la nomination) est soumise aux règles de
publicité habituelles (JAL, RCS, Bodacc). (0,25 points)
Les actionnaires de la SA peuvent également engager la responsabilité civile du
dirigeant en cas de faute commise dans l’exercice de ses fonctions. (0,25 point)
Le conseil de surveillance a pour rôle de surveiller les décisions de gestion prises par le
directoire. Il ne pourra pas voir sa responsabilité engagée pour faute de gestion car il ne
peut prendre une telle décision. En revanche, sa responsabilité pourrait être engagée s’il
n’a pas effectué une surveillance correcte du directoire. (0,25 point)

Problème de droit 4
Quelles sont les règles de la cooptation en cas de démission d’un membre du conseil de
surveillance ?
Règles applicables
Le conseil de surveillance est composé de 3 à 18 membres, nommés en principe par
l’AGO.
Le nombre de membres est fixé dans les statuts. (0,25 point)
En cas de décès ou de démission uniquement, les membres du CS peuvent procéder à
la cooptation (comme pour le CA). (0,25 point) La cooptation est une désignation à titre
provisoire d’un membre du CS par le CS lui-même, nomination qui devra ensuite être
approuvée par la prochaine AGO.
Elle est interdite si le nombre de membres est inférieur au minimum légal (trois). Dans
ce cas, le directoire doit immédiatement convoquer une AGO pour nommer un nouveau
membre. (0,25 point)
Elle est obligatoire lorsque le nombre de membres restant est inférieur au minimum
statutaire mais supérieur au minimum légal. Elle doit avoir lieu dans un délai de 3 mois.
La nomination du nouveau membre devra alors être validée par la prochaine AGO. Elle
est facultative dans les autres cas. (0,25 point)
La démission de membre du CS n’a pas d’impact sur les autres mandats de la personne
ni sur son statut d’actionnaire.

Problème de droit 5
Quelles sont les conditions pour être membre du conseil de surveillance ?
Règles applicables
Deux conditions : les conditions relatives au candidat et les conditions liées à la
nomination.
Conditions de fond
Les membres du CS doivent avoir la capacité civile, ils ne doivent pas être frappés
d’interdiction, il faut rechercher une représentation équilibrée des femmes et des
hommes (au moins 40 % dans les sociétés cotées). (0,25 point)
Ils doivent respecter une limite d’âge fixée par les statuts. À défaut, la limite fixée par la
loi s’impose : pas plus du tiers des membres âgés de plus de 70 ans. (0,25 point)
Les membres du CS ne peuvent être membres du directoire de la même société.
Ils doivent respecter la limite des cinq mandats de direction au maximum.
D’autres conditions peuvent être prévues par les statuts (âge, actionnaire, etc.). (0,25
point)
Conditions de forme
Les membres du CS sont nommés par l’AGO (quorum de 1/5 sur 1re convocation, pas
de quorum sur 2e convocation, majorité simple), ou cooptés lorsque les conditions de la
cooptation sont réunies. La nomination faire l’objet d’une publicité (JAL, RCS, Bodacc).
(0,25 point)
Règles de droit (2,25 points) (deuxième option)
Les conditions suivantes doivent être réunies pour devenir membre du conseil de
surveillance (art. L. 225‑70 et s. C. com.) : (0,25 point par condition) ∙ être une personne
physique ou une personne morale ; ∙ ne pas être membre du directoire de la même SA ;
∙ être capable ; ∙ ne pas être frappé d’interdiction, de déchéance et d’incompatibilité ; ∙
ne pas être âgé de plus de 70 ans sauf clause contraire des statuts. Dans le silence des
statuts, le tiers des membres du conseil de surveillance en fonction ne doit pas
dépasser 70 ans ;
∙ respecter le cumul des mandats. Un membre du conseil de surveillance ne peut pas
siéger dans plus de cinq conseils de surveillance de SA ayant leurs sièges sociaux en
France sauf exceptions. Le cumul global des mandats est également à respecter. Une
même personne physique ne peut pas cumuler plus de cinq mandats sociaux dans des
SA ayant leurs sièges sociaux en France ;
∙ respecter les éventuelles conditions supplémentaires énoncées dans les statuts.
Il n’est pas nécessaire d’être actionnaire de la SA sauf disposition contraire des statuts.
(0,25 point)
Le membre du conseil de surveillance est désigné par l’assemblée générale ordinaire.
La nomination par cooptation du conseil de surveillance est également possible à
condition que le nombre des membres du conseil de surveillance en fonction ne soit pas
inférieur au minimum légal (trois membres). Dans ce cas, l’assemblée générale
ordinaire doit être convoquée en urgence pour désigner un nouveau membre. (0,25
point)
Des formalités de publicité doivent être accomplies par la SA (JAL, RCS Bodacc)

Problème de droit 6
Quelles sont les conditions en cas d’apport en numéraire dans une SA ?
Règles applicables
Dans la SA, les apports en numéraire faits dans le cadre d’une augmentation de capital
social doivent être libérés d’au moins 25 % lors de l’augmentation et le reste dans les 5
ans sur appel du directoire. (0,25 point)
À défaut, l’actionnaire peut voir ses droits de vote et droits à dividende suspendus. (0,25
point)

Problème de droit 7
Quelles sont les conditions d’augmentation du capital social dans une SA ? Quelles sont
les conditions d’émission d’actions de préférence ?
Règles applicables
L’augmentation du capital social d’une SA est une décision qui doit être prise en AGE
avec un quorum de 1/4 des actions sur 1re convocation et 1/5 sur 2e convocation. La
majorité doit être d’au moins les 2/3 des actions présentes ou représentées (ou
unanimité en cas d’augmentation du nominal des actions). L’AGE est convoquée par le
directoire. (0,25 point)
Cette augmentation par apports en numéraire ne peut avoir lieu que si la totalité des
apports précédents a été libérée (à défaut, sanction pénale des dirigeants). (0,25 point)
L’augmentation de capital donne lieu à l’émission de droits préférentiels de souscription
(DPS) en faveur des actionnaires actuels. Ils peuvent renoncer à ces DPS afin de
permettre l’entrée dans la société de personnes extérieures ou leur céder. (0,25 point)
Cette modification du montant du capital social doit faire l’objet de formalités de
publicité.
La SA peut émettre des actions de préférence. Ces actions sont assorties de droits de
toute nature prévus par les statuts et peuvent être avec ou sans droit de vote. Ces
actions ne doivent pas représenter plus de 1/4 du capital lorsque la société est admise
sur un marché réglementé et pas plus de la moitié dans les autres cas. (0,25 point)

Problème de droit 8:
L’épouse du PDG d’une SA peut-elle librement conclure un contrat de travail avec la
société ?
Règles applicables :
Selon l’article L225-38 C. com. constituent des conventions règlementées les
conventions conclues directement ou indirectement entre la société et un dirigeant ou
associé disposant de plus de 10% des droits de vote. La convention doit alors faire
l’objet d’une autorisation préalable du conseil d’administration puis d’un vote en
assemblée générale ordinaire. En l’absence d’autorisation du CA, la convention peut
être annulée si elle a des conséquences dommageables pour la société ; en l’absence
d’approbation par l’AG, la convention produit ses effets, mais ses conséquences
dommageables peuvent être mises à la charge de l’intéressé.

Problème de droit 9 :
Un administrateur de SA peut-il conclure un contrat de travail avec la SA ?
Règles applicables :
En principe, un administrateur en fonction ne peut pas conclure de contrat de travail
avec la SA en raison du principe de l’antériorité du contrat de travail. Cependant, la
règle de l’antériorité peut être écartée lorsque la SA ne dépasse pas les seuils prévus
par la loi Warsmann : pas plus de 250 salariés et soit un bilan inférieur à 43 millions
d’euros, soit un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros.
Si la condition d’antériorité peut être écartée, le contrat de travail doit néanmoins
respecter les conditions habituelles de cumul : un travail effectif, des fonctions distinctes
et un lien de subordination.
Par ailleurs, le conseil d’administration ne doit pas comporter plus d’un tiers
d’administrateurs salariés.
Enfin, la conclusion du contrat de travail devra respecter la procédure des conventions
règlementées : autorisation a priori du CA et approbation a posteriori par la prochaine
AGO.

Problème de droit 10 :
Le PDG d’une SA peut-il librement accorder la caution de la société au bénéfice d’un
tiers ?
Règles applicables :
Le PDG d’une SA a les pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au
nom de la société et l’engager à l’égard des tiers, même en dehors de l’objet social.
Cependant, ses pouvoirs peuvent être limités par les pouvoirs que la loi attribue aux
autres organes de la société. C’est le cas des cautions, avals et garanties qui doivent
faire l’objet d’une autorisation préalable du conseil d’administration (article L225-35 al. 4
C. com.). L’autorisation doit être préalable, donnée pour un an et pour un montant
déterminé. Une caution donnée par le PDG sans autorisation du CA n’est pas
opposable à la société.

Problème de droit 11 :
A quelles conditions une SA peut-elle augmenter son capital par apport en nature ?
Règles applicables :
La décision d’augmenter le capital de la SA constitue une modification des statuts qui
relève de la compétence de l’AGE. L’AGE ne peut statuer que si un quorum de 1/4 des
actions sont présentes ou représentées sur 1re convocation (1/5 sur 2econvocation) et
les décisions sont prises à la majorité des 2/3. Dans les SA non cotées les statuts
peuvent prévoir des quorums et règles de majorités plus élevés, sans aller jusqu’à
l’unanimité.
S’agissant d’une augmentation de capital par apport en nature, l’intervention d’un
commissaire aux apports est obligatoire pour l’évaluation de l’apport. Il est désigné à
l’unanimité des actionnaires, à défaut d’accord unanime par le président du tribunal de
commerce du lieu du siège social à la demande de tout actionnaire. Il établit un rapport
sur l’évaluation du bien apporté, mais la valeur retenue ne lie pas les actionnaires qui
peuvent retenir une autre valeur sous leurs responsabilités civile et pénale. Si
l’apporteur est un actionnaire, il ne participe pas au vote sur l’évaluation.
Par exception à l’intervention obligatoire d’un CAA, les actionnaires peuvent décider à
l’unanimité de s’en dispenser dans 2 hypothèses : si l’apport porte sur des valeurs
mobilières ayant fait l’objet d’une évaluation à leur coût moyen pondéré sur les marchés
financiers il y a moins de 3 mois ou si l’apport porte sur un bien autre que des valeurs
mobilières et qui a fait l’objet d’une évaluation par un commissaire aux apports il y a
moins de 6 mois. Néanmoins, l’intervention du CAA s’impose de nouveau si des
circonstances exceptionnelles ont modifié l’évaluation précédente.
Les actions d’apport émises en contrepartie de l’apport en nature doivent être libérées
intégralement dès leur émission sous peine de sanctions pénales.

Problème de droit 12
Quelles sont les règles de cumul des mandats d’un dirigeant de SA ?
Règles de droit (1,25 point)
Les règles sur le cumul des mandats de dirigeants de SA sont : ∙ une même personne
peut être administrateur de cinq conseils d’administration de SA ayant leurs sièges
sociaux sur le territoire français (art. L. 225‑21 C. com.) ; (0,25 point)
∙ une même personne peut cumuler cinq mandats de dirigeant de SA ; (0,25 point) ∙ le
mandat de directeur général et d’administrateur de la même SA compte pour un seul
mandat ; (0,25 point)
∙ une même personne peut exercer un seul mandat de directeur général ou de membre
du directoire ; (0,25 point)
∙ le cumul global des mandats dans la SA est de cinq. (0,25 point)

Problème de droit 13
Quelles sont les modalités de conclusion d’une convention réglementée ?
Règles de droit (1,25 point)
Les conventions réglementées sont des conventions qui ne sont ni libres ni interdites.
Ce sont les conventions dans lesquelles il existe un conflit d’intérêts entre la SA et
l’autre partie intéressée par la convention. Il s’agit, d’une part, de conventions conclues
directement ou indirectement entre la société et un dirigeant ou un actionnaire détenant
plus de 10 % des droits de vote. (0,25 point) Il s’agit, d’autre part, de conventions
conclues entre la société et une autre entreprise dont l’un des dirigeants de la SA est
également propriétaire, associé indéfiniment responsable ou dirigeant (art. L. 225‑38 s.
C. com.). (0,25 point)
La conclusion des conventions réglementées est subordonnée au respect de la
procédure de contrôle. (0,25 point) La convention fait l’objet d’un vote par le conseil
d’administration, ce dernier autorise ou non la convention. L’administrateur concerné ne
participe pas. Quel que soit le résultat du vote du conseil d’administration, la procédure
se poursuit. (0,25 point) Le commissaire aux comptes, s’il en existe, rédige un rapport
spécial sur la convention. Ce rapport, destiné à informer les actionnaires, doit être
précis, il faut notamment indiquer le type de convention, les signataires, la durée, le
montant. L’AGO se prononce sur la convention.
L’actionnaire intéressé ne prend pas part au vote et ses actions ne comptent pas pour le
calcul de la majorité. Que la convention soit ou non approuvée, la SA est engagée, elle
est alors tenue d’exécuter la convention. Lorsque la convention est approuvée, les
conséquences dommageables sont supportées par la SA, dans le cas contraire, les
conséquences dommageables peuvent être mises à la charge de la personne
intéressée par la convention.
(0,25 point)

Problème de droit 14
Quelles sont les conditions de validité de l’émission d’actions de préférence ?
Règles de droit (1 point)
La création des actions de préférence suppose l’existence d’une clause expresse des
statuts déterminant avec précision les droits spécifiques attachés à ces actions. (0,25
point)
La création de ces actions en cours de vie sociale est une décision collective
extraordinaire relevant de la compétence exclusive des actionnaires, prise aux
conditions de quorum et de majorité des AGE. Le quorum est du quart des actions sur
première convocation, du cinquième sur deuxième convocation. La majorité est les deux
tiers des actions présentes ou représentées. (0,25 point)
La décision doit être prise sur rapport du conseil d’administration ou du directoire et
rapport spécial du commissaire aux comptes. La procédure des avantages particuliers
doit également être respectée (évaluation par un commissaire aux apports) si l’émission
est faite au profit de personnes nommément désignées (art. L. 228‑15 C. com.). (0,25
point)
Le droit de vote peut être supprimé. Les actions de préférence sans droit de vote ne
peuvent pas représenter plus de la moitié du capital social dans les sociétés non cotées
(art. L. 228‑11 C. com.). (0,25 point)

Problèmes de droit 15
Un actionnaire de SA peut-il céder ses actions à un autre actionnaire et à son
descendant ?
Quelles sont les modalités de cession d’actions de SA à un autre actionnaire et à un
descendant ?

Règles de droit (1 point)


Le principe est la libre négociabilité des actions de SA. (0,25 point) Toutefois, les
cessions d’actions entre actionnaires de SA non cotées peuvent être soumises à
agrément. En revanche, les cessions d’actions à un descendant demeurent libres (art. L.
228‑23 C. com.).(0,25 point)
La cession d’actions soumise à agrément nécessite le respect de la procédure
d’agrément.
(0,25 point) Le cédant doit notifier à la société son intention de céder des titres. La
notification indique le nombre de titres dont la cession est envisagée, les noms et les
identités du cédant et du cessionnaire et le prix de cession. L’organe compétent pour
donner l’agrément est mentionné dans les statuts, il s’agit, sauf exception, du conseil
d’administration. La SA a un délai de 3 mois à compter de la notification pour se
prononcer. Son silence, à l’expiration de ce délai, vaut agrément. En cas de refus
d’agrément, la SA a un délai de 3 mois à partir de la notification du refus pour faire
acquérir les titres ou les acquérir elle-même. Dans ce cas, elle doit procéder à une
réduction de capital social, l’accord du cédant est requis. Le cédant a aussi d’un droit de
repentir, il est en droit de renoncer à la cession projetée. (0,25 point

Problème de droit 16
Un membre d’un conseil de surveillance peut-il cumuler son mandat de dirigeant avec
un contrat de travail au sein de la même SA ?
Règles de droit (1 point)
Un salarié d’une SA peut devenir membre du conseil de surveillance de la SA dont il est
salarié sous réserve que le tiers des membres du conseil de surveillance ne soit déjà
pas salarié de la SA (art. L. 225‑85 C. com.). (0,25 point)
Les conditions du contrat de travail doivent être réunies, ce sont l’existence d’un lien de
subordination (ne pas être actionnaire majoritaire), l’exercice d’un travail effectif, c’est à
dire d’un travail qui exige une certaine technicité et la dualité des fonctions. (0,5 point)
Le contrat de travail est une convention réglementée. (0,25 point)

Problème de droit 17
Des actionnaires d’une SA peuvent-ils révoquer un président du directoire ?
Règles de droit (1 point)
Le président du directoire est révocable ad nutum par le conseil de surveillance, il
demeure membre du directoire. (0,25 point) L’AGO peut indirectement révoquer le
président du directoire en mettant fin à son mandat de membre du directoire. (0,25
point) Un juste motif est nécessaire, la violation de la loi ou des statuts et la faute de
gestion commise par le dirigeant sont des justes motifs. (0,25 point) La révocation
prononcée sans juste motif donne lieu au versement de dommages et intérêts (art. L.
225‑61 C. com.). (0,25 point)

Problème de droit 18
Quels sont les pouvoirs d’un DGD (directeur général délégué) de SA ?
Règles applicables
Les DGD sont des organes de direction facultatifs dans la SA moniste. Ils doivent être
prévus dans les statuts.
Dans l’ordre interne, les pouvoirs des DGD sont définis par le conseil d’administration en
accord avec le DG (directeur général). (0,25 point)
Dans l’ordre externe, selon l’article L. 225-56 II al. 2 C. com., les DGD disposent des
mêmes pouvoirs que le DG (0,25 point), c’est-à-dire que les DGD ont tous pouvoirs pour
engager, en toutes circonstances, la société à l’égard des tiers, y compris en dehors de
l’objet social. La limite de l’objet social n’est opposable qu’aux tiers de mauvaise foi,
c’est-à-dire aux tiers dont on peut prouver qu’ils connaissaient ou ne pouvaient ignorer,
compte tenu des circonstances, le dépassement de l’objet social. (0,25 point) Les
clauses statutaires limitatives de leurs pouvoirs sont inopposables aux tiers. (0,25 point)

Problème de droit19
Que risque un DGD qui a outrepassé une clause limitative de ses pouvoirs ?
Règles applicables
Le DGD qui a violé une clause limitative de pouvoirs engage sa responsabilité civile et
encourt la révocation.
Les dirigeants sociaux engagent leur responsabilité civile en cas de violation des
dispositions législatives ou réglementaires, violation des statuts ou faute de gestion
ayant causé un dommage à la société, un actionnaire, voire un tiers (à condition
cependant que la faute soit détachable de ses fonctions), et qu’il y ait un lien de
causalité entre la faute et le préjudice. (0,5 point)
L’action peut être engagée par le représentant légal de la société (action sociale ut
universi) ou par un actionnaire sans exigence de capital minimum (action sociale ut
singuli) ou plusieurs actionnaires disposant ensemble de plus de 5 % du capital social
(action sociale groupée) et les dommages et intérêts ont vocation à réparer le préjudice
subi par la société.(0,25 point)
Par ailleurs, le DGD est révocable à tout moment par le conseil d’administration, mais
uniquement sur proposition du DG. (0,5 point)
Problème de droit 20
Un DGD, administrateur de SA peut-il cumuler son mandat social avec un contrat de
travail dans la même société ?
Règles applicables
En principe, un administrateur en fonctions ne peut conclure de contrat de travail avec la
société sauf s’il démissionne de son mandat d’administrateur (art. L. 225-22 C.com).
C’est le principe d’antériorité. Le contrat de travail conclu entre la SA et un de ses
administrateurs est nul de nullité absolue, mais le mandat d’administrateur demeure
valable. (0,5 point)
Toutefois, une exception à ce principe d’antériorité existe (loi du 22 mars 2012, dite «
Warsmann II »). En effet, un administrateur peut se faire consentir un contrat de travail
par la société anonyme lorsque deux conditions sont réunies : ∙ impérativement un
effectif inférieur à 250 salariés ; ∙ et soit un chiffre d’affaires n’excédant pas 50 millions
d’euros, soit un total du bilan n’excédant pas 43 millions d’euros. (0,5 point)
Par ailleurs, il devra démontrer que le contrat de travail correspond à un emploi effectif
et qu’il est placé en état de subordination, cette notion étant la caractéristique
essentielle du contrat de travail.
De plus, le nombre des administrateurs liés à la société par un contrat de travail ne peut
dépasser le tiers des administrateurs en fonctions. (0,25 point)
Enfin, lorsque le cumul entre un mandat d’administrateur et un contrat de travail dans la
même société anonyme sera possible, la procédure des conventions réglementées
devra impérativement être respectée lors de la conclusion du contrat de travail. (0,25
point)
Problème de droit21
Un DGD peut-il engager la société en garantie d’une dette d’un tiers ?
Règles applicables
L’article L. 225-35 al. 4 C. com. attribue au conseil d’administration la compétence
exclusive d’autoriser les cautions, avals et garanties donnés par la société pour des
engagements pris par des tiers. (0,25 point)
Il s’agit de garanties données par la société, au profit de personnes autres que ses
administrateurs ou actionnaires (ce ne sont donc pas des conventions interdites). (0,25
point) ∙ Conditions d’octroi de l’autorisation par le conseil d’administration ‒
L’autorisation doit être donnée pour un montant limité : soit un plafond global, soit un
plafond par opération, soit les deux. (0,25 point)
‒ La durée de l’autorisation ne peut être supérieure à un an, quelle que soit la durée des
engagements cautionnés, avalisés ou garantis. (0,25 point)
∙ Sanctions (0,5 point) ‒ Absence d’autorisation : l’engagement est inopposable à la
société, aucune régularisation a posteriori n’est possible
‒ Dépassement du délai d’un an : il a été jugé que la garantie accordée dans ce cas
n’était pas frappée de nullité
‒ Dépassement des limites fixées par le CA : si les cautions, avals ou garanties ont été
accordés pour un montant total supérieur à la limite fixée pour la période en cours, le
dépassement ne peut pas être opposé aux tiers qui n’en avaient pas connaissance. La
société est donc tenue par les engagements souscrits.

Problème de droit 22
Quelles différences entre une émission d’obligations et une augmentation de capital ?
Avantages et inconvénients ?
Règles de droit
En termes de compétences
La décision d’augmenter le capital social relève de l’assemblée générale extraordinaire
de la société (art. L. 225-129 al. 1er C. com.), statuant aux conditions de majorité des
décisions extraordinaires (quorum de 1/4 sur 1re convocation et 1/5 sur 2e convocation ;
majorité des 2/3), car il s’agit d’une modification des statuts (0,25 point). Cependant,
l’AGE peut déléguer sa compétence ou son pouvoir au conseil d’administration. En cas
de délégation de compétence, l’AGE transfère au conseil d’administration la
compétence pour décider l’augmentation de capital, son montant et ses modalités. La
délégation est valable 26 mois et fixe un plafond maximum. En cas de délégation de
pouvoir, l’AGE décide le montant de l’augmentation de capital et délègue le pouvoir de
fixer les modalités de l’émission des titres. (0,25 point)
La décision d’émettre un emprunt obligataire est une décision de gestion qui relève de la
compétence du conseil d’administration. (0,25 point)
En termes de conditions préalables
Dans les deux hypothèses, le capital social existant doit être intégralement libéré. La
société doit avoir au moins deux ans d’ancienneté (deux bilans régulièrement
approuvés), sauf à faire évaluer son bilan par un commissaire aux comptes (art. L. 225-
131 al. 2 C. com.). (0,25 point
En termes d’avantages et inconvénients
L’augmentation de capital permet de faire entrer des capitaux nouveaux dans la société,
sans obligation de rémunérer ces capitaux en l’absence de bénéfices puisque les
nouveaux actionnaires courent les risques de l’exploitation. En revanche, l’arrivée de
ces nouveaux actionnaires modifie les rapports de pouvoir au sein des assemblées
générales. (0,5 point)
L’émission d’un emprunt obligataire permet également de récolter des sommes
importantes, sans risque pour l’équilibre des pouvoirs dans la société, tout en assurant
son indépendance à l’égard des banques. Néanmoins, ce choix impose de verser un
intérêt fixe, même en l’absence de bénéfices. (0,5 point)

Problème de droit 23
Quelles sont les conditions de fond et de forme d’une augmentation de capital par
apports en numéraire?
Règles de droit
Conditions de fond
Le capital social doit être entièrement libéré avant toute émission d’actions nouvelles en
numéraire, sous peine de sanctions pénales (0,25 point). Les sociétés de moins de deux
ans d’existence doivent faire procéder à une vérification de l’actif et du passif (0,25
point). L’émission de nouvelles actions de numéraire se fait en principe avec un droit
préférentiel de souscription au bénéfice des anciens actionnaires ; qui leur permet de
souscrire à titre irréductible, c’est-à-dire par priorité les actions nouvelles de manière à
maintenir leur participation dans la société. (0,25 point)
Les souscriptions sont à titre irréductible lorsqu’elles sont le fait des actionnaires
existant, en vertu de leur droit préférentiel de souscription. Ils peuvent également
compléter leur souscription par une souscription à titre réductible portant sur des titres
restant. (0,25 point)
La libération des actions nouvellement souscrites doit être d’au moins un quart du
montant nominal des actions et la totalité de la prime d’émission éventuelle. Le reste
sera libéré sous cinq ans, en une ou plusieurs fois, sur appel du conseil d’administration.
(0,25 point
Condition de compétence
La décision d’augmenter le capital social relève de l’assemblée générale extraordinaire
de la société (art. L. 225-129 al. 1er C. com.), sauf à déléguer sa compétence ou son
pouvoir au conseil d’administration. (0,25 point)
Conditions de forme et formalités de publicité
En principe des formalités de publicité doivent être accomplies pour porter à la
connaissance des actionnaires et des tiers la décision d’augmentation du capital et les
modalités de souscription des actions nouvelles (art. L. 225-142 C. com.) (0,25 point).
Ces formalités n’ont pas lieu d’être lorsque le droit préférentiel de souscription a été
supprimé

Problème de droit 24
Comment réserver une augmentation de capital par apport en numéraire dans une SA à
un tiers ? Autrement dit, est-il possible de supprimer le droit préférentiel de souscription
?
Règles de droit
En principe, toute augmentation de capital en numéraire ouvre aux actionnaires,
proportionnellement au montant de leurs actions, un droit de préférence à la
souscription des actions nouvelles (art. L. 225-132 C. com.). (0,5 point)
Toutefois, l’assemblée générale extraordinaire qui décide l’augmentation du capital
social peut supprimer, totalement ou partiellement, le droit préférentiel de souscription, y
compris lorsqu’elle réalise une délégation de pouvoirs ou de compétence au profit du
conseil d’administration ou du directoire (art. L. 225-135 al. 1er et L. 225-138 C. com.)
(0,5 point). Cette mesure est nécessaire pour faciliter la réalisation de certaines
opérations financières telles que l’entrée d’un nouveau partenaire dans la société. (0,25
point)

Problème de droit 25
Quelles sont les conséquences du décès d’un administrateur de SA ?
Règles applicables
En principe la nomination des administrateurs relève de la compétence de l’assemblée
générale ordinaire (0,25 point). Néanmoins, cette compétence n’est pas exclusive et en
cas de décès ou de démission d’un administrateur, l’article L. 225-24 du Code de
commerce prévoit la cooptation d’un remplaçant par le conseil d’administration (0,25
point). La cooptation est une nomination provisoire par le conseil d’administration en cas
de vacance d’un poste, nomination qui devra être confirmée par un vote de la prochaine
AGO (0,25 point). Si l’administrateur coopté ne devait pas être confirmé dans ses
fonctions par l’AGO, les décisions auxquelles il aurait participé ne seraient pas remises
en cause (0,25 point).La cooptation est interdite (article L. 225-24 al. 2) (0,25 point) : si
le nombre d’administrateurs devient inférieur au minimum légal. Le CA doit alors
convoquer au plus vite les actionnaires en AGO pour désigner un administrateur
remplaçant. À défaut tout intéressé peut demander en justice la désignation d’un
mandataire chargé de convoquer cette AGO. Le CA ne peut plus fonctionner tant qu’il
ne comporte pas au moins 3 administrateurs.
La cooptation est obligatoire (article L. 225-24 al. 3) (0,25 point) : si le nombre
d’administrateurs devient inférieur au minimum statutaire tout en restant supérieur ou
égal au minimum légal. Le CA a trois mois à compter de la vacance pour réaliser la
cooptation. À défaut de cooptation dans les 3 mois, tout intéressé peut demander en
justice la désignation d’un mandataire chargé de convoquer une AGO destinée à
désigner l’administrateur remplaçant.
La cooptation est facultative (article L. 225-24 al. 1) (0,25 point) : si le nombre
d’administrateur baisse tout en restant supérieur ou égal au minimum statutaire.

Problème de droit 26
Le cumul d’un mandat d’administrateur avec un contrat de travail dans la même société
anonyme est-il possible ?
Règles de droit (1,5 point)
En principe, un administrateur en fonction ne peut conclure de contrat de travail avec la
société sauf s’il démissionne de son mandat d’administrateur (art. L. 225-22 du C. com).
Le contrat de travail conclu entre la SA et l’un de ses administrateurs est nul de nullité
absolue, mais le mandat d’administrateur demeure valable. C’est le principe d’antériorité
du contrat de travail. (0,25 point)
Toutefois, une exception à ce principe existe (depuis la loi du 22 mars 2012, dite «
Warsmann II »). En effet, un administrateur peut se faire consentir un contrat de travail
par la société anonyme lorsque deux conditions liées à sa taille sont réunies :
l’entreprise doit impérativement compter un effectif inférieur à 250 salariés et soit un
chiffre d’affaires n’excédant pas 50 millions d’euros, soit un total du bilan n’excédant pas
43 millions d’euros. (0,25 point)
Par ailleurs, le contrat de travail doit correspondre à un travail effectif. Les fonctions
sociales et salariales doivent être distinctes. (0,25 point)
Enfin, même si les textes ne l’envisagent pas expressément, il conviendra de vérifier
l’effectivité du lien de subordination, cette notion étant la caractéristique essentielle du
contrat de travail. (0,25 point)
De plus, cet administrateur cumulant son mandat avec un contrat de travail dans la
même société doit être pris en compte, au même titre que les salariés devenus
administrateurs, pour apprécier le nombre des administrateurs liés à la société par un
contrat de travail : ce nombre ne peut dépasser le tiers des administrateurs en fonction.
(0,25 point)
Par ailleurs, lorsque le cumul entre un mandat d’administrateur et un contrat de travail
dans la même société anonyme est possible, la procédure des conventions
réglementées doit impérativement être respectée lors de la conclusion du contrat de
travail si celui-ci est postérieur au mandat. (0,25 point)

Problème de droit 27
La cooptation d’administrateurs
Règles de droit (1,5 point)
Au regard de l’article L. 225-17 al. 1er du Code de commerce, un conseil
d’administration doit être composé de 3 membres au moins et de 18 au plus. Dans ces
limites, le nombre d’administrateurs est fixé librement dans les statuts. (0,25 point)
En cas de vacance d’un poste d’administrateur, la loi offre la possibilité de remplacer un
membre démissionnaire ou décédé ou empêché par voie de cooptation. La cooptation
consiste en la désignation par le CA d’un nouveau membre, à titre provisoire, en attente
d’une ratification par la prochaine AGO. (0,25 point)
La loi envisage 3 situations distinctes, la :
• cooptation interdite (art. L. 225-24 al. 2 du C. com.) : si le nombre d’administrateurs
devient inférieur au minimum légal, le CA doit alors convoquer au plus vite les
actionnaires en AGO pour désigner un administrateur remplaçant. À défaut, tout
intéressé peut demander en justice la désignation d’un mandataire chargé de convoquer
cette AGO. Le CA ne peut plus fonctionner tant qu’il ne comporte pas au moins 3
administrateurs ; (0,25 point)
• cooptation obligatoire : (art. L. 225-24 al. 3 du C. com.) : si le nombre d’administrateurs
devient inférieur au minimum statutaire tout en restant supérieur ou égal au minimum
légal, le CA a 3 mois à compter de la vacance pour réaliser la cooptation. À défaut de
cooptation dans les 3 mois, tout intéressé peut demander en justice la désignation d’un
mandataire chargé de convoquer une AGO destinée à désigner l’administrateur
remplaçant. Si la désignation de l’administrateur coopté n’est pas confirmée par l’AGO,
les délibérations auxquelles il a participé restent néanmoins valables ; (0,5 point)
• cooptation facultative (art. L. 225-24 al. 1 du C. com.) : si le nombre d’administrateurs
baisse tout en restant supérieur ou égal au minimum statutaire. (0,25 point)

Problème de droit 28
Quelles sont les conditions de fonctionnement d’un conseil d’administration ?
Règles de droit (1 point)
Articles L. 225-36 et L. 225-37 du Code de commerce
Convocation (0,25 point)
Selon les dispositions de l’article L. 225-36-1 alinéa 1erdu Code de commerce, les
règles relatives à la convocation et aux délibérations du CA sont librement déterminées
par les statuts. Il n’existe donc aucune règle légale concernant la convocation du CA. En
règle générale, les statuts prévoient que le CA doit être convoqué par son président. La
périodicité des réunions n’est pas fixée par la loi, mais est déterminée librement par les
statuts. Cependant, conformément à l’alinéa 2 de l’article L. 225-36-1 du Code de
commerce, si le CA ne s’est pas réuni depuis plus de 2 mois, un groupe
d’administrateurs constituant au moins le tiers des membres en fonction peut demander
au président de procéder à une convocation sur un ordre du jour déterminé. L’alinéa 3
du même article accorde ce même droit au DG de la société. Le président est lié par
cette demande.
Quorum (0,25 point)
Le CA ne délibère valablement que si au moins la moitié de ses membres sont présents.
Toute clause contraire des statuts est réputée non écrite. Pour le calcul du quorum, on
ne tient pas compte des membres représentés, mais seulement des membres présents.
Le défaut de quorum peut entraîner la nullité de la délibération.
Vote (0,25 point)
Les décisions au CA sont prises à la majorité des membres présents ou représentés,
sauf majorité plus forte prévue dans les statuts. Chaque administrateur dispose d’une
voix. En cas de partage des voix, celle du président est prépondérante.

Problème de droit 29
Quelle est la valeur juridique d’un acte d’achat accompli par le PDG d’une SA en
violation d’une clause statutaire limitative de ses pouvoirs ?
Règles de droit (1 point)
Lorsque le président du CA assume les fonctions de DG, il est soumis aux règles fixées
pour le DG. Ainsi, il assume la direction générale de la société et représente la société à
l’égard des tiers.
Dans ses rapports avec les associés, le DG est investi des pouvoirs les plus étendus
pour agir en toutes circonstances au nom de la société, sous réserve de ceux
expressément attribués par la loi aux assemblées générales et au CA, et dans la limite
de l’objet social. Les statuts peuvent contenir des clauses limitant les pouvoirs du DG ;
le cas échéant, ces clauses sont inopposables aux tiers. (0,25 point)
Cependant, dans ses rapports avec les tiers, la société est engagée par tous les actes
accomplis par le DG, y compris ceux qui ne relèvent pas de l’objet social (à moins que la
société ne prouve que le tiers savait que l’acte dépassait cet objet ou qu’il ne pouvait
l’ignorer compte tenu des circonstances, étant précisé que la seule publication des
statuts ne suffit pas à caractériser cette preuve). Les clauses statutaires étant
inopposables aux tiers, la société est engagée par les actes du DG passés en violation
des statuts. (0,5 point)
Le PDG qui outrepasse les pouvoirs qui lui sont conférés par les statuts engage sa
responsabilité civile envers la société ou envers les actionnaires, si cette faute (la
violation des statuts) cause un préjudice auquel elle est rattachée par un lien de
causalité. La prescription de cette action en responsabilité civile est de 3 ans à compter
du fait dommageable ou, s’il a été dissimulé, de sa révélation. (0,25 point)
En outre, le PDG risque la révocation de son mandat par l’AGO.

Problème de droit 30
Le PDG d’une SA peut-il librement engager la SA comme caution au profit d’un tiers ?
Règles de droit (1,25 point)
Le PDG d’une SA ne peut pas librement engager la SA comme caution au profit d’un
tiers. (0,25 point)
Il doit obtenir l’autorisation préalable du CA pour engager la SA par des cautions, avals
ou garanties au profit de personnes autres que les dirigeants ou les administrateurs
personnes physiques de la SA. Il s’agit d’un pouvoir propre du CA qui lui est attribué par
l’article L. 225-35 al. du Code de commerce. (0,5 point)
Cette autorisation préalable doit être donnée pour une durée limitée (maximum 1 an) et
pour un montant limité (soit un plafond global pour la période, soit un plafond par
engagement, soit les deux). (0,25 point)
En l’absence d’autorisation préalable donnée par le CA, la caution, l’aval ou la garantie
est inopposable à la SA : celle-ci n’est donc pas engagée. (0,25 point)
Problème de droit 31
Quel est le régime applicable au contrat conclu entre une SA et une SARL dont le
gérant est par ailleurs administrateur de la SA ?
Règles de droit (1,5 point)
S’agissant d’une convention conclue entre deux sociétés ayant des dirigeants
communs, application du régime des conventions réglementées des articles L. 225-38 et
suivants du Code de commerce. (0,25 point)
Champ d’application (0,25 point)
• Conventions conclues directement entre la société et un administrateur, DG, DGD ou
actionnaire détenant au moins 10 % des droits de vote ou, s’il s’agit d’une société
actionnaire, la société la contrôlant.
Toute convention dès lors qu’un administrateur, DG, DGD ou actionnaire détenant au
moins 10 % des droits de vote est indirectement intéressé à la convention.
• Conventions conclues entre la société et une autre entreprise si l’un des
administrateurs, DG, ou DGD est propriétaire de cette entreprise, en est associé
indéfiniment responsable, gérant, administrateur, président, DG ou membre du
directoire ou du conseil de surveillance.
Par exception, échappent à la réglementation les conventions qui relèveraient du régime
des conventions réglementées mais qui portent sur des opérations courantes, conclues
à des conditions normales.
(0,25 point)
Procédure (0,5 point)
• Information du CA : le CA statue sur l’autorisation, la personne concernée ne prenant
pas part au vote et motive sa décision.
• Signature de la convention.
• Le président du CA avise les CAC dans le délai d’un mois.
• Les CAC présentent un rapport spécial à l’AGO.
• L’AGO vote et approuve ou désapprouve la convention. L’actionnaire concerné ne
prend pas part au vote et ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du
quorum ou de la majorité :
– soit la convention est approuvée et elle produit ses effets,
– soit la convention n’est pas approuvée et elle produit ses effets à l’égard des tiers,
mais les conséquences préjudiciables pour la société peuvent être mises à la charge de
l’actionnaire, de l’administrateur ou du dirigeant concerné.
Sanction de l’inobservation des règles légales (0,25 point)
• Défaut d’autorisation du CA.
• Nullité de la convention si elle a des conséquences dommageables pour la société.
Nullité facultative qui peut être couverte par un vote de l’AGO. Délai de prescription de 3
ans, la suspension ou l’interruption du délai étant possible.
• Défaut d’accomplissement des autres formalités.
• Obligation pour l’intéressé de supporter les conséquences dommageables subies par
la société

Problème de droit 32
Quel est l’organe compétent pour modifier l’organisation de la SA de type moniste en
type dualiste et quelles sont les conséquences de la transformation ?
Règles de droit (1 point)
La modification de l’organisation de la SA constitue une modification statutaire ; ainsi,
c’est l’AGE qui est compétente et non l’AGO (compétente pour les décisions courantes
qui ne modifient pas les statuts).
(0,25 point)
Dans les SA, les décisions collectives sont prises aux conditions suivantes :
• l’AGE ne délibère valablement que si les actionnaires présents ou représentés
possèdent au moins, sur première convocation, le quart et, sur deuxième convocation,
le cinquième des actions ayant le droit de vote. Dans les SA dont les actions ne sont
pas admises aux négociations sur un marché réglementé, les statuts peuvent prévoir
des quorums plus élevés ; (0,25 point)
• l’AGE statue à la majorité des 2/3 des voix dont disposent les actionnaires présents ou
représentés. (0,25 point)
Le changement d’organisation d’une SA de type moniste en type dualiste met fin aux
mandats des organes de gestion. (0,25 point)
Cependant, le mandat du commissaire aux comptes se poursuit avec la nouvelle
organisation. La SA doit donc nommer les membres du directoire (organe de gestion) et
les membres du conseil de surveillance (organe de contrôle)
Problème de droit 33
Quel est l’organe compétent pour décider une augmentation de capital dans une SA et
quelles sont les modalités de prise de décision (augmentation de capital par apport en
nature) ?
Règles de droit (0,5 point)
L’augmentation du capital social est une décision modificative des statuts. Elle relève
donc de la catégorie des décisions collectives extraordinaires, lesquelles sont prises par
les actionnaires en AGE. (0,25 point)
L’AGE est en principe seule compétente pour statuer sur l’augmentation de capital, mais
elle peut cependant déléguer au directoire tout ou partie de son pouvoir de décision.
(0,25 point)
Pour une augmentation de capital social par apport en nature, l’AGE statue aux
conditions suivantes :
• l’AGE ne peut valablement statuer que si le quorum suivant est atteint :
– sur 1re convocation, au moins 1/4 des droits de vote doivent être présents ou
représentés,
– sur 2nde convocation, au moins 1/5 des droits de vote doivent être présents ou
représentés. (0,25 point)
• lorsque le quorum est atteint, le vote peut avoir lieu : les décisions sont adoptées à la
majorité des 2/3 des droits de vote présents ou représentés ; (0,25 point)
• dans les SA dont les actions ne sont pas admises aux négociations sur un marché
réglementé, les statuts peuvent valablement exiger des quorums plus élevés ;
• la désignation d’un commissaire aux apports est obligatoire, à l’unanimité des associés
ou à défaut par décision du président du TC ; (0,25 point)
• le commissaire aux apports (CAA) n’est pas obligatoire, sur décision du CA ou du
directoire si les biens ont fait l’objet d’une évaluation très récente : (0,25 point)
– valeurs mobilières évaluées sur les marchés financiers,
– biens autres que des valeurs mobilières, évalués dans les 6 mois précédant par un
commissaire aux apports.
Le commissaire aux apports redevient obligatoire, même en cas d’évaluation récente, si
des circonstances exceptionnelles ont pu influer sur la valeur du bien.
Le rapport du commissaire aux apports est une simple indication de la valeur des biens
apportés. Les actionnaires sont libres de retenir une autre valeur, sous réserve des
sanctions pénales attachées à la surévaluation frauduleuse des apports en nature.
L’apporteur en nature, s’il est déjà actionnaire, ne peut pas participer au vote sur
l’évaluation de son apport. Ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du
quorum et de la majorité.

Problème de droit 34
L’actionnaire d’une SA est-il libre de céder ses actions à ses enfants et de les
contraindre à les conserver dans la fratrie ?
Règles de droit (0,75 point)
Principe de libre négociabilité des actions : la transmission se fait par simple virement de
compte à compte. (0,25 point)
Par exception à ce principe de libre négociabilité des actions, des limites
conventionnelles peuvent être fixées, en particulier des clauses d’agrément. Ces
clauses ne sont possibles que dans les sociétés non cotées et ne peuvent pas
concerner les cessions aux conjoints, ascendants et descendants. Toute cession
intervenue en violation d’une clause d’agrément statutaire est frappée de nullité. (0,25
point)
Autre limite à la libre négociabilité des actions : la clause de préemption qui reconnaît
aux actionnaires une priorité d’achat des actions dont la cession est envisagée. (0,25
point)
Le pacte d’actionnaire peut intervenir aussi relativement aux cessions d’actions. Contrat
entre actionnaires ou au bénéfice de toute autre personne, il permet de préciser des
obligations réciproques. Il présente l’avantage de ne concerner que les signataires du
pacte, d’être aisément modifiable et n’est soumis à aucune publicité. S’agissant de sa
sanction en cas de violation, elle se résout obligatoirement en dommages et intérêts et
ne peut conduire à l’annulation de la cession.
Problème de droit 35
Quels sont les conditions, les avantages et les inconvénients d’une introduction en
Bourse ?
Règles de droit (1 point)
S’agissant d’une introduction en Bourse par augmentation de capital en numéraire, c’est
une décision qui doit être prise en AGE, aux conditions de quorum et de majorité des
AGE.
• Le capital social doit avoir été intégralement libéré avant toute émission d’actions
nouvelles à libérer en numéraire.
• Si la société a été constituée sans offre de ses titres au public et qu’elle vient à
augmenter son capital par offre au public moins de deux ans après sa constitution, elle
est tenue de faire procéder à une vérification de son actif et de son passif, ainsi que le
cas échéant les avantages particuliers qui ont pu être consentis.
• L’AGE qui décide de l’augmentation de capital doit statuer sur la suppression du droit
préférentiel de souscription.
Formalités (0,5 point)
L’article L. 411-1 du Code monétaire et financier : définit la notion d’offre au public au
regard d’opérations réalisées par la société :
• soit la communication adressée sous quelque forme et par quelque moyen que ce soit
à des personnes et présentant une information suffisante sur les conditions de l’offre et
sur les titres à offrir ;
• soit un placement de titres financiers par des intermédiaires financiers.
Conditions de publicité […] « les personnes ou les entités qui procèdent à une offre au
public de titres financiers ou à une admission de titres financiers aux négociations sur un
marché réglementé doivent, au préalable, publier et tenir à la disposition de toute
personne intéressée un document destiné à l’information du public, portant sur le
contenu et les modalités de l’opération qui en fait l’objet, ainsi que sur l’organisation, la
situation financière et l’évolution de l’activité de l’émetteur et des garants éventuels des
titres financiers qui font l’objet de l’opération, dans des conditions prévues par le
règlement général de l’Autorité des marchés financiers. »
Art. L. 412-1.-I du Code monétaire et financier.
• Notice au Balo et prospectus à l’intention du public soumis au visa préalable de l’AMF.
• Annonces publiées dans les journaux pour informer le public.
• Des bulletins de souscription doivent être émis pour matérialiser la volonté réelle des
souscripteurs d’entrer au capital de la société. Lors de la souscription, la moitié au
moins du nominal des actions doit être libérée.
Avantages de l’introduction en Bourse (0,25 point)
• Accès à des fonds importants
• Renommée de la société
• Rémunération des actionnaires qu’en cas de bénéfices réalisés et dividendes
distribués
Inconvénients de l’introduction en Bourse (0,25 point)
• Dilution du capital
• Risque de prise de contrôle inamicale
• Risque de perdre le caractère familial de la société.
Problème de droit : 36
La nomination d’un administrateur
Règles de droit applicables
Pour être administrateur, il faut respecter les conditions suivantes :
• personne physique ou personne morale ayant la capacité de gérer ; (0,25 pt)
• il n’y a pas d’obligation d’être actionnaire sauf statuts contraires
• il ne faut pas que plus du tiers des administrateurs ait plus de 70 ans, sauf statuts
différents
• il ne faut pas que plus du tiers des administrateurs soit titulaire d’un contrat de travail
(0,25 pt)
• il faut respecter la règle de non-cumul des mandats qui limite à 5 le nombre de
mandats de dirigeants de SA ayant leur siège social en France (sauf exceptions) (0,25
pt)
• il faut respecter un équilibre hommes/femmes avec au moins 40 % de chaque sexe.
Les membres du conseil d’administration sont nommés par les associés dans les statuts
ou en assemblée générale ordinaire. (0,25 pt)
Le quorum à respecter est de 1/5 sur 1re convocation, pas de quorum sur 2e
convocation.
La majorité à respecter est une majorité simple.

Problème de droit : 37
La compétence d’une assemblée générale mixte
Règles de droit applicables
Dans la société anonyme, les décisions sont prises par les associés en assemblée
générale. (0,25 pt)
L’assemblée générale ordinaire (AGO) est compétente pour les décisions courantes.
(0,25 pt)
L’assemblée générale extraordinaire (AGE) est compétente pour les décisions
extraordinaires. (0,25 pt)
Une assemblée générale mixte permet de prendre lors de la même assemblée les deux
catégories de décisions pour lesquelles on applique soit la majorité simple (AGO), soit la
majorité qualifiée (AGE) selon la prise de décision. (0,25 pt)

Problème de droit : 38
Les conditions de transformation d’une société anonyme (1.5 points)
Règles de droit applicables
Pour transformer une société anonyme, plusieurs étapes sont à respecter :
• il faut tout d’abord respecter les conditions propres à la société anonyme : elle existe
depuis au moins deux ans et il y a eu approbation des bilans des deux premiers
exercices. (0,25 pt)
• il faut un rapport du commissaire aux comptes pour justifier du montant des capitaux
propres au moins égal au montant du capital social. (0,25 pt)
• il faut un rapport d’un commissaire à la transformation pour évaluer la valeur des biens
de l’actif. (0,25 pt)
• la décision doit être prise à l’unanimité car la SAS est marquée par la liberté
contractuelle du fait de l’augmentation des engagements des associés. (0,25 pt)
• il faut respecter les conditions propres à la SAS. Or, elle peut être constituée avec un
seul actionnaire et sans capital social minimum à respecter.

Problème de droit : 39
Les obligations d’information en cas de convocation d’une AG
Règles de droit applicables
En cas de convocation d’une assemblée générale, il faut commencer par publier un avis
de réunion,
35 jours avant l’assemblée au BALO. (0,25 pt)
Il faut ensuite publier un avis de convocation, 15 jours avant l’assemblée générale au
JAL et au BALO ou le faire par envoi d’un courrier si les actions sont nominatives. (0,25
pt)
Les documents sont disponibles au siège social et sur Internet si la société est cotée.
(0,25 pt)
Ils sont envoyés à l’actionnaire uniquement en cas de demande. (0,25 pt)
Problème de droit 40
Les conditions de constitution d’une SA. (1,5 point)
Règles de droit applicables
Pour constituer valablement une société anonyme, il faut respecter deux catégories de
conditions :
• des conditions de fond : 2 actionnaires minimum (7 actionnaires si la SA est cotée) ;
personne physique ou morale ayant la capacité civile ; (0,25 point) – un capital social
minimum de 37 000 € ; des apports en nature ou en numéraire (les apports en industrie
sont interdits) ; (0,25 point) – un objet social licite ; un affectio societatis et un but
lucratif. (0,25 point)
• des conditions de forme : des statuts écrits et signés par tous les associés ; le respect
des formalités de publicité dans un JAL, au RCS et au Bodacc. (0,25 point)

Remarque
L’apport des compétences techniques, tenir la comptabilité et faire la prospection, sont
des apports en industrie non valables dans la SA. Cependant, si les personnes font
d’autres apports en plus comme c’est le cas ici, elles pourront alors tout de même être
actionnaires de la SA du fait de ces apports supplémentaires.

Problème de droit 41
Les démarches particulières à effectuer en cas de constitution d’une SA. (1,5 point)
Règles de droit applicables
Apport en nature : le commissaire aux apports est obligatoire. (0,25 point)
Il est nommé par les associés à l’unanimité ou sur demande faite au juge.
Exception : en cas d’apport de valeurs mobilières évaluées il y a moins de 3 mois ou en
cas d’apports d’éléments d’actifs évalués il y a moins de 6 mois, la nomination d’un
commissaire aux apports n’est pas obligatoire. (0,25 point)
La décision de ne pas recourir au commissaire doit être déposée au greffe 8 jours avant
l’AG constitutive et à la disposition des actionnaires 3 jours avant la signature des
statuts. (0,25 point)
Apport d’un bien commun : dans les sociétés par actions, l’apport d’un bien commun ne
donne lieu à aucune formalité particulière (pas d’information ni de demande
d’autorisation à faire au conjoint) sauf en cas d’apport d’un fonds de commerce ou d’un
immeuble. (0,25 point)
Apport en numéraire : les actionnaires ont la possibilité de n’en libérer que 50 % à la
constitution, le reste dans les 5 ans sur appel du dirigeant. (0,25 point)
Les fonds doivent être déposés sur un compte au nom de la société en formation. Ils ne
pourront être retirés qu’après immatriculation de la société.

Problème de droit 42
Condition pour devenir PDG d’une SA ? (1,5 point)
Règles de droit applicables
La SA de forme classique est dirigée par un conseil d’administration avec un président
du conseil d’administration et un directeur général. Ces deux fonctions peuvent être
confondues en une seule, le PDG.
(0,25 point)
Pour être dirigeant, il faut avoir la capacité civile, ne pas être frappé d’interdiction ni
d’incompatibilité.
(0,25 point)
Pour être PDG, il faut être nommé administrateur par l’assemblée des actionnaires puis
PCA et DG par les membres du conseil d’administration. (0,25 point)
Seule une personne physique peut être nommée PDG. Elle doit respecter la limite d’âge
fixée par les statuts (65 ans à défaut de précision). (0,25 point)
Elle ne doit pas cumuler plus de 5 mandats de dirigeant de SA situées en France ; 5
mandats d’administrateur et 1 mandat de DG (sauf exceptions). (0,25 point)

Problème de droit 43
Quels sont les recours à la disposition des actionnaires et de la SA VERSACE contre le
PDG ? (1,5 point)
Règles de droit applicables
Le dirigeant engage sa responsabilité civile du fait des actes de gestion qu’il prend.
(0,25 point)
Sa responsabilité peut être engagée :
• par la société ou par les associés en cas de faute de gestion, de non-respect des
statuts, de non-respect de la loi ; (0,25 point)
• par les tiers en cas de faute détachable de ses fonctions. (0,25 point)
La faute détachable des fonctions se définit comme une faute d’une particulière gravité
qu’un dirigeant diligent n’aurait pas commise ou incompatible avec l’exercice normal de
ses fonctions sociales.
Dans tous les cas, la responsabilité civile ne peut être engagée qu’en présence d’un fait
générateur, d’un dommage, et d’un lien de causalité. (0,25 point)
L’engagement de la responsabilité civile du dirigeant a pour effet le versement de
dommages et intérêts pour compenser le préjudice subi par la société, les associés ou
les tiers.
Le dirigeant peut être révoqué de ses fonctions. La décision est prise par les membres
du conseil d’administration en cas de révocation du mandat de PCA, ou par les
actionnaires en cas de révocation du mandat de d’administrateur. (0,25 point)
Problème de droit 44
Comment obtenir la dissolution d’une SA
La dissolution entraîne la liquidation et la radiation de la société. Elle met fin à
l’existence d’une société.
(0,25 point)
Il existe plusieurs motifs de dissolution :
• dissolution par réalisation du contrat : arrivée du terme, objet, etc. ;
• dissolution pour non-respect des conditions du contrat : capital social, etc. ;
• dissolution volontaire par décision des associés. (0,25 point)
Dans ce cas, la décision est prise en assemblée générale extraordinaire en respectant
un quorum d’1/4 sur 1re convocation puis 1/5 sur 2e convocation et une majorité des
2/3. (0,25 point)
La dissolution peut également être prononcée par le juge pour justes motifs tels que la
mésentente entre associés entraînant la paralysie de la société. (0,25 point)

Problème de droit 45
Une procédure de contrôle s’applique-t-elle lorsque le président du directoire conclu, au
nom de la SA, un contrat avec une SNC dont un associé est membre du directoire de la
SA ?
Règles de droit
Constituent des conventions réglementées :
• tous les contrats, intervenus directement ou par personne interposée, entre la SA et
l’une des personnes suivantes, dès lors que ces contrats ne constituent pas des
conventions interdites : – l’un des dirigeants (DG, DG délégué, membre du directoire), –
l’un des administrateurs ou l’un des membres du conseil de surveillance, – ou encore un
actionnaire détenant plus de 10 % des droits de vote ;
• mais, également, tous les contrats conclus entre la SA et une autre entreprise, lorsque
l’un des dirigeants de la SA (DG, DG délégué, membre du directoire) ou un
administrateur ou un membre du CS est simultanément : – soit propriétaire de
l’entreprise cocontractante (qui ne peut alors être qu’une entreprise individuelle,
dépourvue de toute personnalité morale),
– soit associé indéfiniment responsable de l’autre entreprise (qui ne peut alors être
qu’une personne morale dans laquelle les associés sont responsables indéfiniment et
solidairement : SNC, société civile, GIE, SCS et SCA pour les commandités),
– soit dirigeant, ou administrateur, ou membre du CS de l’entreprise cocontractante (qui
peut alors être toute personne morale).
Les conventions réglementées sont soumises à une procédure de double contrôle, au
sein de la SA :
• dans un premier temps, le CA (ou le CS en cas de SA dualiste) doit donner son
autorisation préalable ;
• dans un second temps, après sa signature, la convention réglementée est soumise à
l’approbation des actionnaires (AGO, assemblée générale ordinaire).
Les étapes à suivre sont précisément les suivantes :
• la personne intéressée par la convention réglementée (dirigeant, administrateur,
membre du CS ou actionnaire) doit informer le CA ou le CS de son projet de convention
réglementée ;
• vote du CA (ou du CS) sur le projet de convention : si la personne intéressée par la
convention est membre du CA ou du CS, elle ne peut pas prendre part au vote (sa voix
n’est pas prise en compte pour le calcul du quorum et de la majorité) ;
• si l’autorisation préalable du CA (ou du CS) est obtenue, la convention peut être
signée ;
• le président du CA (ou du CS) doit en informer le CAC (commissaire aux comptes) de
la SA, dans le mois de la conclusion de ce contrat ;
• le CAC doit ensuite établir un rapport spécial, portant sur toutes les conventions
réglementées dont il a eu connaissance ; ce rapport est communiqué aux actionnaires
avant l’AGO ;
• vote des actionnaires, en AGO, sur l’approbation des conventions réglementées
intervenues depuis la dernière AGO : si la personne intéressée par la convention est
actionnaire, elle ne peut pas prendre part au vote (sa voix n’est pas prise en compte
pour le calcul du quorum et de la majorité).
Toutefois, lorsque les conventions réglementées portent sur des opérations courantes
(= effectuées habituellement dans le cadre de l’objet social) et sont conclues à des
conditions normales (= conditions habituellement pratiquées par la société), ces
conventions sont qualifiées de conventions libres : aucune procédure de contrôle ne
s’applique alors.

Problème de droit 46
Dans quelle mesure un membre du CS (conseil de surveillance) peut-il cumuler son
mandat avec un contrat de travail dans la même SA ?
Règles de droit
Contrairement aux règles applicables aux administrateurs dans les SA monistes,
l’antériorité du contrat de travail n’est pas exigée ici. Un membre du CS peut donc
conclure un contrat de travail avec la SA tout en restant membre du CS. Inversement,
un salarié peut, tout en conservant son contrat de travail, se faire désigner membre du
CS.
Le cumul ne peut toutefois se faire que si les 4 conditions suivantes sont réunies :
• le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif ;
• il doit y avoir une nette distinction entre les deux fonctions ;
• la personne doit être dans un état de subordination à l’égard de la SA (ce qui exclut
l’actionnaire majoritaire) ;
• maximum 1/3 des membres du CS peuvent être liés à la SA par un contrat de travail.
Si un membre du CS conclut un contrat de travail avec la SA, il s’agira d’une convention
réglementée : il faudra alors respecter la procédure du double contrôle.
Problème de droit 47
Quelle est l’étendue des pouvoirs du directoire ?
Règles de droit
Pouvoirs du directoire dans les rapports avec les actionnaires
• Les statuts définissent librement l’étendue des pouvoirs du directoire. Ils peuvent
contenir des clauses limitatives de pouvoirs ; le cas échéant, en cas de violation par le
directoire d’une clause statutaire limitative de pouvoirs, les membres du directoire
pourront être sanctionnés par les actionnaires : révocation avec juste motif et/ou
engagement de leur responsabilité civile en cas de préjudice subi par la
SA ou par un actionnaire individuellement.
• En cas de silence des statuts, le directoire est réputé avoir reçu des actionnaires tous
les pouvoirs pour agir au nom de la SA, dans la limite de l’objet social et dans la limite
des pouvoirs de l’assemblée générale et du conseil de surveillance.
Pouvoirs du directoire dans les rapports de la SA avec les tiers
• La SA est engagée par tous les actes du directoire, y compris les actes situés en
dehors de l’objet social.
• Toutefois, en cas de dépassement de l’objet (acte hors objet social), la SA n’est pas
engagée si elle prouve que le cocontractant était informé du dépassement de l’objet
social ou ne pouvait pas l’ignorer compte tenu des circonstances (la publication des
statuts au RCS n’est pas un élément de preuve suffisant).
• Les clauses statutaires limitatives des pouvoirs du directoire sont toujours
inopposables aux tiers, même si ceux-ci en ont connaissance.

Problème de droit 48
Comment les actionnaires peuvent-ils sanctionner une faute commise par le président
du directoire ?
Règles de droit
La responsabilité civile du président du directoire
La responsabilité civile du président du directoire est engagée lorsque les 3 conditions
suivantes sont réunies :
• existence d’un fait générateur de responsabilité (soit une violation des statuts, soit une
faute de gestion, soit une infraction aux dispositions législatives et réglementaires
applicables aux SA) ;
• existence d’un préjudice, subi par la SA ou par un actionnaire individuellement ;
• existence d’un lien de causalité entre le fait générateur et le préjudice.
L’action en responsabilité civile doit être exercée dans un délai de 3 ans à compter du
dommage (ou de sa découverte, s’il a été dissimulé).
Si le préjudice est subi par un actionnaire individuellement, l’action en responsabilité est
exercée par cet
actionnaire (action individuelle). Si l’action aboutit, les dommages et intérêts sont versés
à cet actionnaire.
Si le préjudice est subi par la SA, l’action en responsabilité est exercée au nom de la SA
par l’une des personnes suivantes :
• le directeur général ;
• un actionnaire seul (action ut singuli) ;
• deux ou plusieurs actionnaires détenant au moins 5 % du capital.
Si l’action aboutit, les dommages et intérêts sont versés à la SA.
La révocation du président du directoire
Le président du directoire est révocable à tout moment par décision du CS. Cette
révocation est dite
« ad nutum » : le président révoqué ne percevra pas de dommages et intérêts, même si
sa révocation n’est pas fondée sur un juste motif (sauf cas particulier d’une révocation
intervenant dans des circonstances injurieuses, brutales ou vexatoires).
Mais comme le président du directoire doit être membre du directoire, les actionnaires
peuvent indirectement le révoquer en lui retirant son mandat de membre du directoire :
le mandat de président du directoire s’arrêtera alors aussitôt.
La révocation du mandat de membre du directoire est décidée, en principe, par les
actionnaires (AGO).
Toutefois, les statuts peuvent accorder également ce pouvoir de révocation au CS (sans
pouvoir le retirer aux actionnaires). Le cas échéant, la révocation d’un membre du
directoire pourra être décidée, soit par l’AGO, soit par le CS (sans que ces deux
organes aient besoin de s’accorder).
La révocation peut intervenir à tout moment, même si elle n’est pas justifiée. Toutefois,
si elle n’est pas fondée sur un juste motif, le membre révoqué peut prétendre au
versement de dommages et intérêts

Problème de droit 49
Dans quelle mesure les actionnaires d’une SA peuvent-ils solliciter la désignation d’un
expert de gestion?
Règles de droit
Un ou plusieurs actionnaires, représentant ensemble ou séparément au moins 5 % du
capital social, peuvent poser par écrit au président du CA (au directoire, pour les SA
dualistes) des questions portant sur une ou plusieurs opérations de gestion déterminées
; la réponse des dirigeants doit être communiquée au commissaire aux comptes.
À défaut de réponse dans un délai d’un mois, ou en cas de réponse jugée
insatisfaisante, ces actionnaires peuvent demander au tribunal de commerce de
désigner un expert de gestion chargé d’établir un rapport sur la ou les opérations de
gestion déterminées ayant fait l’objet de la question préalable.
Le tribunal n’est pas tenu d’accueillir la demande des actionnaires ; il apprécie
souverainement la pertinence de cette demande et peut refuser de désigner un expert
de gestion.
L’expert de gestion établit un rapport sur la ou les opérations de gestion litigieuses ; il ne
peut pas sanctionner les dirigeants, même s’il constate que ceux-ci ont commis des
fautes de gestion.
L’expert de gestion termine sa mission en remettant son rapport :
• à l’actionnaire ou aux actionnaires demandeurs ;
• au CA (au directoire et au CS, dans les SA dualistes) ;
• au commissaire aux comptes ;
• au ministère public (procureur de la République).

Problème de droit 51
Comment intervient le remplacement d’un membre du conseil de surveillance
démissionnaire ?
Règles de droit
En principe, les membres du CS sont désignés par les actionnaires au cours d’une
AGO.
Toutefois, suite au décès ou à la démission d’un membre du CS, le remplacement de ce
membre peut résulter d’une désignation faite par le CS à titre provisoire, et devant
ensuite être ratifiée par les actionnaires lors de la prochaine AGO. Il s’agit de la
cooptation. Trois cas sont à distinguer :
• la cooptation est interdite lorsque le nombre de membres du CS devient inférieur au
minimum légal (3): le CS doit alors convoquer au plus vite les actionnaires en AGO afin
qu’ils désignent un membre remplaçant. À défaut, tout intéressé peut demander en
justice la désignation d’un mandataire chargé de convoquer cette AGO ;
• la cooptation est obligatoire lorsque le nombre de membres du CS devient inférieur au
minimum statutaire, tout en restant supérieur ou égal au minimum légal : le CS a un
délai de 3 mois à compter de la vacance (décès ou démission) pour réaliser la
cooptation. À défaut de cooptation dans les 3 mois, tout intéressé peut demander en
justice la désignation d’un mandataire chargé de convoquer une AGO destinée à
désigner le membre remplaçant ;
• la cooptation est facultative lorsque le nombre de membres du CS baisse mais tout en
restant supérieur ou égal au minimum statutaire.
Lorsque le CS procède à une cooptation (soit parce qu’elle est interdite, soit parce
qu’elle est facultative), celle-ci est provisoire : cette nomination doit ensuite être soumise
à l’approbation de la prochaine AGO

Problème de droit 52
À quelles conditions de fond et de forme un administrateur peut-il cumuler son mandat
avec un contrat de travail dans la même SA ?
Règles de droit
En principe, le cumul d’un mandat d’administrateur avec un contrat de travail dans la
même SA n’est possible que si le contrat de travail est antérieur à la désignation en tant
qu’administrateur. En effet, il est interdit à un administrateur de conclure un contrat de
travail avec la société dans laquelle il est administrateur.
Lorsqu’il y a bien cette antériorité du contrat de travail, le cumul est licite, mais à
condition que les exigences suivantes soient respectées :
• il doit exister un lien de subordination à l’égard de la société (ce lien est considéré
comme inexistant pour l’actionnaire majoritaire) ;
• il doit y avoir une nette distinction des fonctions salariées et des fonctions
d’administrateur ;
• le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif ;
• le nombre d’administrateurs liés à la SA par un contrat de travail ne doit pas être
supérieur au tiers des administrateurs en fonctions.
Toutefois, dans les SA correspondant aux critères des PME, l’antériorité du contrat de
travail n’est pas exigée. Un administrateur peut donc, sous conditions, conclure un
contrat de travail avec la SA dans laquelle il exerce ses fonctions. Les SA concernées
sont celles qui respectent les conditions suivantes :
• la SA doit employer moins de 250 salariés ;
• la SA doit avoir, soit un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 50 millions €, soit un total
du bilan inférieur ou égal à 43 millions €.
Lorsque la SA remplit ces conditions de taille, le cumul n’est licite que si les conditions
habituelles sont remplies :
• le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif ;
• il doit y avoir une nette distinction des fonctions salariées et des fonctions
d’administrateur ;
• il doit exister un lien de subordination à l’égard de la société (ce lien est considéré
comme inexistant pour l’actionnaire majoritaire) ;
• le nombre d’administrateurs liés à la SA par un contrat de travail ne doit pas être
supérieur au tiers des administrateurs en fonctions.
Lorsque, dans le cadre de cette exception, un administrateur conclut un contrat de
travail avec la SA, la conclusion de ce contrat constitue une convention réglementée,
devant ainsi respecter la procédure du double contrôle (conseil d’administration, puis les
actionnaires en assemblée générale)
En effet, constituent une convention réglementée :
• d’une part, les contrats conclus, directement ou indirectement, entre la SA et l’un de
ses administrateurs, ou son directeur général, ou l’un de ses directeurs généraux
délégués, ou un actionnaire détenant plus de 10 % des droits de vote ;
• d’autre part, les contrats conclus entre la SA et une autre entreprise, si l’un des
administrateurs, le directeur général ou l’un des directeurs généraux délégués de la SA
est propriétaire, associé indéfiniment responsable ou dirigeant de cette entreprise.
La procédure de double contrôle à respecter est la suivante :
• l’actionnaire, l’administrateur ou le dirigeant intéressé doit informer le conseil
d’administration du projet de convention ;
• ensuite, le conseil d’administration statue sur l’autorisation de cette convention (étant
précisé que l’administrateur intéressé ne prend pas part au vote) ;
• par la suite, le président du conseil d’administration informe le commissaire aux
comptes, dans le mois qui suit la conclusion de cette convention ;
• le commissaire aux comptes doit présenter à l’assemblée générale des actionnaires un
rapport spécial portant sur cette convention réglementée ;
• enfin, l’assemblée générale des actionnaires statue sur la convention réglementée afin
de l’approuver ou de la désapprouver (étant précisé que l’actionnaire intéressé ne doit
pas participer pas au vote ; ses droits de vote ne sont pas pris en compte pour le calcul
du quorum et de la majorité).

Problème de droit 53
Comment intervient le remplacement d’un administrateur décédé ?
Règles de droit
Selon le Code de commerce, en cas de vacance par décès ou par démission d’un ou
plusieurs sièges d’administrateur, le conseil d’administration (CA) peut ou doit, selon le
cas, procéder à des nominations à titre provisoire. Ce mécanisme est appelé «
cooptation ».
La cooptation est donc un mode de désignation dérogatoire des administrateurs, dans la
mesure où la désignation intervient par un vote du conseil d’administration lui-même.
Rappel
Les administrateurs sont en principe désignés par un vote des actionnaires réunis en
assemblée générale ordinaire (AGO).
Le Code de commerce envisage trois hypothèses de cooptation :
• Lorsque le nombre des administrateurs est devenu inférieur au minimum légal (trois
membres), les administrateurs restants doivent convoquer immédiatement l’assemblée
générale ordinaire (AGO) en vue de compléter l’effectif du conseil. La cooptation est
alors interdite.
• Lorsque le nombre des administrateurs a diminué mais sans être inférieur au minimum
statutaire (et, par définition, au minimum légal), la cooptation est facultative.
• Lorsque le nombre des administrateurs est devenu inférieur au minimum statutaire,
sans toutefois être inférieur au minimum légal, le CA doit procéder à des nominations à
titre provisoire en vue de compléter son effectif dans le délai de 3 mois à compter du
jour où se produit la vacance. Dans ce cas, la cooptation est obligatoire.
Qu’il s’agisse de cooptation obligatoire ou facultative, les nominations effectuées par le
CA doivent être ratifiées par les actionnaires lors de la prochaine AGO. À défaut de
ratification, le mandat temporaire confié à l’administrateur coopté prend fin, mais les
délibérations prises et les actes accomplis antérieurement par le CA n’en demeurent
pas moins valables.
Lorsque le CA néglige de procéder à une cooptation obligatoire ou de convoquer l’AGO,
tout intéressé peut demander en justice la désignation d’un mandataire chargé de
convoquer l’AGO, à l’effet de procéder aux nominations ou de ratifier les nominations
provisoires réalisées par le CA.

Problème de droit 54
Quelles conditions doit-on respecter pour pouvoir être désigné administrateur ?
Règles de droit
• Les administrateurs peuvent être des personnes physiques ou morales.
• Chaque administrateur doit avoir la capacité civile d’exercice ; un mineur émancipé
peut donc être administrateur.
• Le Code de commerce n’impose pas que les administrateurs soient actionnaires de la
société ; un administrateur peut donc en principe être un actionnaire ou un tiers.
Toutefois, les statuts peuvent valablement exiger que chaque administrateur soit
actionnaire et détienne un nombre minimum d’actions. Si les statuts imposent la qualité
d’actionnaire, voire la détention d’un certain nombre d’actions, les administrateurs qui ne
respectent pas cette exigence disposent d’un délai de 6 mois pour régulariser cette
situation (c’est-à-dire acquérir le nombre d’actions requis).
• L’exercice de certaines activités ou professions est incompatible avec l’exercice des
fonctions d’administrateur. Ainsi, les fonctionnaires, les officiers ministériels autres que
les notaires, les parlementaires et certaines professions libérales réglementées ne
peuvent être administrateurs.
• Sauf clause contraire des statuts, le nombre d’administrateurs ayant dépassé l’âge de
70 ans ne peut pas être supérieur au tiers des administrateurs en fonctions (sous peine
de nullité de la nomination).
• En principe, une personne physique ne peut pas exercer simultanément plus de 5
mandats d’administrateur ou de membre du conseil de surveillance dans des SA ayant
leur siège social en France
Problème de droit 55
Selon quelles modalités un président du conseil d’administration peut-il être révoqué de
ses fonctions ?
Règles de droit
Le président du conseil d’administration est révocable par décision du conseil
d’administration, prise à la majorité de ses membres présents ou représentés.
Toutefois, le président du conseil d’administration (PCA) devant être administrateur tout
au long de son mandat de président, ce mandat prend automatiquement fin dès que le
mandat d’administrateur cesse.
Les administrateurs sont révocables à tout moment par décision des actionnaires, prise
en assemblée générale ordinaire à la majorité des droits de vote présents ou
représentés.
Par conséquent, les actionnaires d’une SA ne peuvent pas directement décider la
révocation du mandat de PCA. Ils peuvent néanmoins y aboutir de manière indirecte en
révoquant le mandat d’administrateur du PCA : le mandat de PCA cessera alors
automatiquement.
Pour qu’une décision puisse valablement être prise en assemblée générale, il est
impératif qu’elle soit inscrite à l’ordre du jour de cette assemblée. Cependant, une
exception existe pour la révocation des administrateurs (ainsi que pour celles des
membres du directoire et des membres du conseil de surveillance, dans les SA
dualistes) : cette révocation peut être valablement décidée par les actionnaires même si
elle n’est pas inscrite à l’ordre du jour

Problème de droit 56
Combien de directeurs généraux délégués une SA peut-elle avoir ? Quelle est l’étendue
de leurs pouvoirs ?
Règles de droit
L’existence d’un ou plusieurs directeurs généraux délégués (DGD) est une simple
faculté pour les SA monistes. Cette fonction n’est pas rendue obligatoire par le Code de
commerce. Ce sont donc les statuts qui décident librement s’il existe ou non un ou
plusieurs DGD et qui en fixent le nombre, dans la limite de 5.
Les pouvoirs du DGD sont fixés par le conseil d’administration en accord avec le
directeur général.
Cependant, ces limitations de pouvoirs du DGD n’ont de valeur qu’en interne, au sein de
la société. À l’égard des tiers, le DGD dispose des mêmes pouvoirs que le directeur
général : il engage donc la SA par tous les actes qu’il accomplit, y compris ceux
dépassant l’objet social ; les clauses statutaires limitant les pouvoirs du DGD n’ont
aucun effet à l’égard des tiers

Problèmes de droit 57
Combien de membres le directoire doit-il comporter ?
Comment sont désignés les membres du directoire ?
Quelles conditions doit-on respecter pour pouvoir être désigné membre du directoire ?
Règles de droit
Nombre de membres au sein du directoire
Le nombre de membres du directoire est fixé librement par les statuts.
En principe, ce nombre doit être compris entre 2 et 5.
Toutefois, deux exceptions existent :
• lorsque le montant du capital social est inférieur à 150 000 €, le nombre de membres
du directoire peut être compris entre 1 et 5 (s’il n’y a qu’un seul membre, celui-ci porte le
titre de directeur général unique) ;
• lorsque les actions de la société sont admises aux négociations sur un marché
réglementé, le nombre maximum de membres du directoire est de 7.
Les modalités de désignation des membres du directoire
Seul le conseil de surveillance est compétent pour désigner les membres du directoire
(y compris son président), ou le directeur général unique. Il n’existe pas de mécanisme
de cooptation pour le directoire.
La décision de désignation intervient aux conditions de vote habituelles du conseil de
surveillance :
• le conseil de surveillance ne peut valablement délibérer que si la moitié au moins de
ses membres sont présents ;
• les décisions sont ensuite prises à la majorité des membres présents ou représentés,
sauf clause contraire des statuts exigeant une majorité plus forte.
Les conditions à respecter pour devenir membre du directoire
Les membres du directoire ne sont pas obligatoirement des actionnaires.
Ils doivent obligatoirement être des personnes physiques.
Ils doivent avoir la capacité civile.
Un membre du directoire ne peut pas être simultanément membre du conseil de
surveillance.
À défaut de clause statutaire contraire, aucun membre du directoire ne peut avoir plus
de 65 ans

Problème de droit 58
Comment se décide le transfert du siège social d’une SA au sein d’un même
département ?
Règles de droit
Le transfert du siège social est une modification des statuts. Il s’agit donc d’une décision
collective relevant de la compétence des actionnaires en assemblée générale
extraordinaire (AGE), et devant intervenir aux conditions suivantes :
• l’AGE ne peut valablement délibérer que si les actionnaires présents ou représentés
possèdent au moins, sur première convocation, le quart et, sur deuxième convocation,
le cinquième des actions ayant le droit de vote. Dans les sociétés dont les actions ne
sont pas admises aux négociations sur un marché réglementé, les statuts peuvent
prévoir des quorums plus élevés ;
• l’AGE statue à la majorité des deux tiers des voix dont disposent les actionnaires
présents ou représentés.
Toutefois, lorsque le transfert du siège social se fait dans le même département ou dans
un département limitrophe, le conseil de surveillance peut décider le transfert du siège
social, sous réserve de la ratification ultérieure de cette décision par l’assemblée
générale ordinaire suivante.
La décision du conseil de surveillance intervient aux conditions suivantes :
• le conseil de surveillance ne peut valablement délibérer que si la moitié au moins de
ses membres sont présents ;
• les décisions sont ensuite prises à la majorité des membres présents ou représentés,
sauf clause contraire des statuts exigeant une majorité plus forte.
Problème de droit 59
Comment se décide le transfert du siège social d’une SA au sein d’un même
département ?
Règles de droit
Le transfert du siège social est une modification des statuts. Il s’agit donc d’une décision
collective relevant de la compétence des actionnaires en assemblée générale
extraordinaire (AGE), et devant intervenir aux conditions suivantes :
• l’AGE ne peut valablement délibérer que si les actionnaires présents ou représentés
possèdent au moins, sur première convocation, le quart et, sur deuxième convocation,
le cinquième des actions ayant le droit de vote. Dans les sociétés dont les actions ne
sont pas admises aux négociations sur un marché réglementé, les statuts peuvent
prévoir des quorums plus élevés ;
• l’AGE statue à la majorité des deux tiers des voix dont disposent les actionnaires
présents ou représentés.
Toutefois, lorsque le transfert du siège social se fait dans le même département ou dans
un département limitrophe, le conseil de surveillance peut décider le transfert du siège
social, sous réserve de la ratification ultérieure de cette décision par l’assemblée
générale ordinaire suivante.
La décision du conseil de surveillance intervient aux conditions suivantes :
• le conseil de surveillance ne peut valablement délibérer que si la moitié au moins de
ses membres sont présents ;
• les décisions sont ensuite prises à la majorité des membres présents ou représentés,
sauf clause contraire des statuts exigeant une majorité plus forte.
Problème de droit 60
Une SA peut-elle prêter une somme d’argent à une société dont le gérant associé
majoritaire est simultanément membre du conseil de surveillance de la SA ?
Règles de droit
Il est interdit, entre autres, à un membre personne physique du conseil de surveillance :
• de contracter des emprunts auprès de la SA, sous quelque forme que ce soit ;
• de se faire consentir par la SA un découvert, en compte courant ou autrement ;
• de faire cautionner ou avaliser par elle ses engagements envers des tiers.
Cette interdiction s’applique également au conjoint, aux ascendants et aux descendants
des membres personnes physiques du conseil de surveillance. Elle s’applique
également à toute personne interposée, qui servirait d’intermédiaire entre la SA et l’une
des personnes citées ci-dessus. L’interposition de personne ne se présume pas ; elle
implique de rapporter la preuve que le bénéficiaire officiel de la convention n’est pas le
bénéficiaire réel.
Les conventions interdites encourent la nullité. Il s’agit d’une nullité absolue (qui ne peut
donc pas faire l’objet d’une confirmation). L’action en nullité se prescrit par un délai de 5
ans.

Problèmes de droit 61
Comment apurer le bilan des pertes existantes, dans le but de réaliser ensuite une
augmentation de capital par apports en numéraire réservée à un tiers ?
Règles de droit
Lorsqu’un bilan constate l’existence de pertes et qu’un tiers exige l’apurement préalable
de ces pertes pour réaliser ensuite un apport en numéraire dans le cadre d’une
augmentation de capital qui lui sera réservée, il convient de procéder en deux étapes :
• dans un premier temps, il convient d’apurer les pertes ;
• dans un second temps, l’augmentation de capital pourra être réalisée.
L’apurement des pertes
Cet apurement interviendra de la manière suivante :
• Tout d’abord, il convient d’apurer les pertes sur les réserves, en totalité ou en partie,
selon le montant des pertes et le montant des réserves ; cette décision est prise par les
actionnaires en assemblée générale ordinaire (AGO) ; toutes les réserves peuvent être
utilisées à cette fin, y compris la réserve légale.
• Si le montant des réserves n’a pas permis d’apurer la totalité des pertes, le solde des
pertes devra être imputé sur le capital social, ce qui se traduira par la réduction du
capital social ; cette décision de réduction du capital social est prise par les actionnaires
en assemblée générale extraordinaire (AGE).
L’augmentation de capital par apport en numéraire
La décision d’augmenter le capital social est prise par les actionnaires en assemblée
générale extraordinaire (AGE).
Lorsque l’augmentation de capital se réalise par des apports en numéraire, les
actionnaires de la SA disposent d’un droit préférentiel de souscription (DPS), dont
l’étendue est proportionnelle à leurs droits dans le capital actuel. Si la société souhaite
que les actionnaires actuels ne souscrivent pas les actions nouvelles et que
l’augmentation de capital soit ainsi réservée à un tiers nommément désigné, il est
indispensable que les actionnaires votent en AGE la suppression du DPS.
Modalités de la prise de décisions en AGO
L’AGO ne peut valablement délibérer que si les actionnaires présents ou représentés
possèdent au moins, sur première convocation, le cinquième des actions ayant le droit
de vote. Aucun quorum n’est exigé sur deuxième convocation. Dans les sociétés dont
les actions ne sont pas admises aux négociations sur un marché réglementé, les statuts
peuvent prévoir des quorums plus élevés.
L’AGO statue à la majorité des voix dont disposent les actionnaires présents ou
représentés.
Modalités de la prise de décisions en AGE
L’AGE ne peut valablement délibérer que si les actionnaires présents ou représentés
possèdent au moins, sur première convocation, le quart et, sur deuxième convocation,
le cinquième des actions ayant le droit de vote. Dans les sociétés dont les actions ne
sont pas admises aux négociations sur un marché réglementé, les statuts peuvent
prévoir des quorums plus élevés.
L’AGE statue à la majorité des deux tiers des voix dont disposent les actionnaires
présents ou représentés.

Problème de droit 62
Comment doivent réagir les associés d’une SCA lorsqu’ils constatent que le montant
des capitaux propres est devenu inférieur à la moitié du capital social ?
Règles de droit
Dans les SCA, comme dans les SA, si, du fait de pertes constatées dans les documents
comptables, les capitaux propres de la société deviennent inférieurs à la moitié du
capital social, le gérant est tenu, dans les 4 mois qui suivent l’approbation des comptes
ayant fait apparaître cette perte, de convoquer l’assemblée générale extraordinaire à
l’effet de décider s’il y a lieu, ou non, à dissolution anticipée de la société.
La décision prise par l’AGE (dissolution anticipée ou continuation de la société) doit être
publiée : insertion d’un avis dans un Journal d’annonces légales, dépôt au greffe du
tribunal de commerce et inscription modificative au RCS.
À défaut de réunion de l’AGE, ou si l’AGE n’a pu délibérer valablement sur dernière
convocation, tout intéressé peut demander en justice la dissolution de la société. Le
tribunal peut toutefois accorder à la société un délai maximal de 6 mois pour régulariser
la situation. En outre, le tribunal ne peut prononcer la dissolution si, au jour où il statue
sur le fond, cette régularisation a eu lieu.
Si lors de la réunion de l’AGE la dissolution n’est pas prononcée, la société est tenue,
au plus tard à la clôture du deuxième exercice suivant celui au cours duquel la
constatation des pertes est intervenue, de réduire son capital d’un montant au moins
égal à celui des pertes qui n’ont pu être imputées sur les réserves, si, dans ce délai, les
capitaux propres n’ont pas été reconstitués, à concurrence d’une valeur au moins égale
à la moitié du capital social.
À défaut de reconstitution des capitaux propres de la société dans le délai de deux ans
imparti, tout intéressé peut demander au tribunal de commerce de prononcer la
dissolution de la société. Toutefois, le tribunal peut accorder à la société un délai
maximal de 6 mois pour régulariser la situation. En outre, le tribunal ne peut prononcer
la dissolution si, au jour où il statue sur le fond, cette régularisation a eu lieu.
Problème de droit63
Quelle est l’étendue des pouvoirs du président de SAS ?
Règles de droit
Le président d’une SAS détient les pouvoirs suivants :
• Dans ses rapports avec les associés, le président a tous les pouvoirs pour agir au nom
de la SAS dans le cadre de l’objet social, sauf clause contraire des statuts limitant ses
pouvoirs ;
• Dans les rapports de la société avec les tiers, la SAS est engagée par tous les actes
accomplis par son président, y compris ceux situés hors objet social ; toutefois, en cas
de dépassement de l’objet social, la SAS n’est pas engagée si elle prouve que le
cocontractant était au courant de ce dépassement ou qu’il ne pouvait pas l’ignorer
compte tenu des circonstances ; par ailleurs, les clauses statutaires limitatives de
pouvoirs sont inopposables aux tiers.

Problème de droit 63
Quelle est l’étendue des pouvoirs d’un gérant de société civile ?
Règles de droit
Dans ses rapports avec les associés, le gérant d’une société civile voit ses pouvoirs
librement définis par les statuts de la société. À défaut de clause statutaire contraire, le
gérant peut accomplir tous les actes conformes à l’intérêt social. Toutefois, des clauses
statutaires peuvent limiter ses pouvoirs (en interdisant la conclusion de certains actes ou
en exigeant l’obtention d’une autorisation préalable d’un ou plusieurs associés).
Dans les rapports de la société avec les tiers, les pouvoirs du gérant sont délimités par
les contours de l’objet social. En effet, la société civile n’est engagée que par les actes
du gérant qui entrent dans l’objet social. Dans les rapports avec les tiers, les clauses
statutaires de pouvoirs sont toujours inopposables aux tiers

Problème de droit 64
Dans quelle mesure un gérant associé majoritaire d’une société civile peut-il être
révoqué ?
Règles de droit
La révocation d’un gérant de société civile peut intervenir :
• soit par une décision des associés ;
• soit par une décision judiciaire.
La révocation du gérant par décision des associés intervient par un vote des associés
représentant plus de la moitié des parts sociales, sauf clause statutaire contraire. Si
cette révocation est décidée sans juste motif, le gérant révoqué peut obtenir des
dommages-intérêts de la part de la société.
La révocation du gérant par décision judiciaire ne peut intervenir que s’il existe une
cause légitime. Cette révocation peut être demandée par tout associé.
La révocation du gérant de la société civile n’entraîne jamais la dissolution de la société.

Problème de droit 65
Dans quelle mesure les associés d’une société civile peuvent-ils décider la modification
des statuts afin d’y prévoir une répartition inégalitaire des bénéfices et des pertes ?
Règles de droit
Dans les sociétés civiles, les décisions collectives sont prises en principe par les
associés réunis en assemblée générale. Toutefois, les statuts peuvent prévoir que les
décisions collectives résulteront d’une consultation écrite des associés.
Les statuts déterminent librement les conditions de majorité nécessaires pour la prise
des décisions.
À défaut de clause statutaire spécifique, les décisions collectives se prennent à
l’unanimité des associés.
La répartition des bénéfices et la contribution aux pertes obéissent aux règles
communes à toutes les formes sociales. Il s’agit en principe d’une répartition
proportionnelle à la part de capital sociale détenue.
Cependant, les statuts peuvent prévoir une autre clé de répartition, dans la limite des
clauses léonines.
En effet, le Code civil interdit les clauses qui aboutissent à :
• attribuer tous les bénéfices à un associé, au détriment des autres ;
• exclure un associé de la répartition des bénéfices ;
• faire peser les pertes sur un seul associé ;
• exclure un associé de la contribution aux pertes. .

Problème de droit 66
les modalités de distribution des dividendes (2 points)
Règles de droit applicables
Le dividende est la rémunération des actionnaires. Cependant, la distribution de
dividendes n’est pas obligatoire, les associés peuvent décider la mise en réserve.
Afin de pouvoir bénéficier de cette rémunération, plusieurs étapes sont à respecter.
Pour commencer, l’assemblée générale ordinaire (AGO), ou assemblée annuelle, doit
avoir approuvé les comptes de l’exercice clos écoulé. Elle prend sa décision à la
majorité des voix des actionnaires présents ou représentés et avec le respect du
quorum d’un cinquième des actions ayant droit de vote sur
1re convocation, sans quorum sur 2e convocation. (0,5 point)
Elle doit ensuite constater l’existence de sommes distribuables. Il s’agit du bénéfice
distribuable (bénéfice de l’exercice – pertes antérieures ou + report bénéficiaire –
dotation à la réserve légale et à la réserve statutaire) complété éventuellement de
sommes prélevées sur les réserves facultatives. (0,25 point)
Le non-respect de ces étapes est constitutif d’un délit de distribution de dividendes fictifs
sanctionné pénalement (5 ans d’emprisonnement et 375 000 € d’amende). (0,25 point)
Les modalités de mise en paiement sont fixées par l’AGO ou, à défaut, par les
dirigeants.
La mise en paiement doit avoir lieu dans un délai de neuf mois maximum après la
clôture de l’exercice social (sauf prolongation sur ordonnance du juge). (0,25 point)
Les dividendes non réclamés dans un délai de cinq ans à compter de la mise en
paiement sont prescrits au profit de l’État si ce sont des actions, de la société elle-même
si ce sont des parts sociales.

. Problème de droit 67:


le recours pour abus de majorité (1,25 point)
Règles de droit applicables
L’abus de majorité consiste pour le ou les actionnaires majoritaires à prendre une
décision contraire à l’intérêt social et au détriment des actionnaires minoritaires. Il s’agit
d’abuser de son droit de vote en créant une rupture d’égalité entre actionnaires
majoritaires et minoritaires. (0,25 point)
En cas d’abus de majorité, les actionnaires minoritaires (ou la société elle-même)
peuvent faire un recours pour demander la nullité de la décision prise en AG (0,25
point). Un recours est également possible à l’encontre du ou des actionnaires
majoritaires pour demander le versement de dommages et intérêts pour préjudice subi.
(0,25 point)
Enfin, pour rappel, il est interdit de stipuler un intérêt fixe ou intercalaire payable aux
actionnaires même en l’absence de bénéfices. La distribution de dividendes n’est donc
en aucun cas obligatoire.

Problème de droit 68
Dans quelle mesure un actionnaire absent à une assemblée générale peut-il se faire
représenter ?
Règles de droit
Un actionnaire peut se faire représenter aux assemblées générales. Ce droit étant
d’ordre public, les statuts ne peuvent pas le supprimer ou le limiter.
Dans les SA dont les actions ne sont pas admises aux négociations sur un marché
réglementé, un actionnaire ne peut se faire représenter que par un autre actionnaire ou
par son conjoint (quel que soit le régime matrimonial des deux époux) ou par son
partenaire de Pacs. Toute clause contraire est réputée non écrite.
Un actionnaire peut également se contenter de renvoyer à la société la formule de
procuration signée, sans indiquer le nom de son représentant. On parle alors de «
pouvoir en blanc ».
En principe, le mandat est donné pour une seule assemblée générale. Le mandat
permanent est interdit.
Une seule exception existe : un mandat peut être donné pour deux assemblées, l’une
ordinaire, l’autre extraordinaire, tenues le même jour ou dans un délai de 15 jours.

Problème de droit 69
À quelles conditions de quorum et de vote sont soumises les décisions collectives
ordinaires ?
Règles de droit
La désignation (ou le renouvellement) des membres du conseil de surveillance est une
décision collective ordinaire, relevant de la compétence exclusive des actionnaires en
assemblée générale ordinaire.
Dans les SA, les assemblées générales ordinaires ne peuvent délibérer sur 1re
convocation que si les actionnaires présents ou représentés possèdent au moins le 1/5
des actions ayant le droit de vote. Sur 2de convocation, aucun quorum n’est requis.
Toutefois, lorsque les actions de la SA ne sont pas admises aux négociations sur un
marché réglementé, les statuts peuvent exiger un quorum plus important.
Une fois le quorum atteint, l’AGO peut se tenir. Les décisions collectives s’y prennent à
la majorité des voix des actionnaires présents ou représentés.

Problème juridique : 70
Procédure des conventions réglementées ?
Principe juridique :
Les conventions réglementées doivent respecter une procédure d’autorisation :
- information du conseil d’administration par l’intéressé ;
- demande d’autorisation préalable au CA, l’intéressé ne prenant pas part au vote s’il est
membre du CA ;
- avis au CAC par le président du CA ;
- rapport spécial du CAC ;
- vote de l’AGO ; l’intéressé, s’il est actionnaire, ne participe pas au vote et ses actions
ne sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de la majorité.
En cas d’absence de consultation du CA (ou si la convention est conclue malgré un
refus), la nullité de la convention peut être demandée au tribunal pendant 3 ans si la
convention a des conséquences dommageables pour la société. Cette nullité peut
cependant être couverte par un vote ultérieur de l’assemblée générale.

Problème juridique :
A quelles conditions y a-t-il convention réglementée ?
Principe juridique :
Les conventions réglementées sont les conventions qui ne sont ni libres (c’est-à-dire
portant sur des opérations courantes conclues à des conditions normales) ni interdites.
Sont visées les conventions intervenant directement ou par personne interposée entre la
SA et un de ses dirigeants, ou un de ses actionnaires détenant plus de 10 % du capital
social, ou encore une entreprise dans laquelle un dirigeant de la SA concernée par la
convention est également propriétaire ou associé indéfiniment responsable, ou encore
dirigeant. Dans ce cas, la procédure rappelée dans le principe de la réponse à la
question n° 1 du dossier n° 3 doit être respectée.

Problème juridique :71


Conditions pour être à la fois salarié et administrateur dans une SA ?
Principe juridique :
Pour pouvoir être administrateur un certain nombre de conditions doivent être
respectées et notamment : capacité civile, pas d’incompatibilité ni d’interdiction, ni de
déchéance, ne pas avoir atteint la limite d’âge statutaire ou légale (1/3 maximum des
administrateurs peut avoir dépassé l’âge de 70 ans).
De plus, les statuts peuvent exiger que l’administrateur soit actionnaire de la SA et
possède un nombre minimal d’actions (depuis le 1er janvier 2009).
Enfin, le cumul de la qualité de salarié avec celle d’administrateur est possible si le
contrat de travail est antérieur à la nomination en tant qu’administrateur.
De plus, le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif, distinct, et il doit
exister un état de subordination ; enfin, le nombre d’administrateurs liés à la société par
un contrat de travail ne doit pas dépasser le tiers des administrateurs.

Problème juridique 73
Effets de la démission en tant que salarié sur le statut d’administrateur ? Règles de
cumul ?
Principe juridique :
Par ailleurs, en principe une personne physique ne peut pas appartenir simultanément à
plus de 5 conseil d’administration ou de surveillance de SA ayant leur siège sur le
territoire français. En cas de non respect de cette règle de cumul, la personne doit se
démettre de l’un de ses mandats dans les 3 mois de sa nomination ; si elle ne le fait
pas, elle sera réputée démissionnaire d’office

Problème de droit 74
Quels sont les droits des actionnaires minoritaires d’une SA, en termes de contrôle de
la gestion assurée par les dirigeants ?
Règles de droit
Le Code de commerce reconnaît, sous certaines conditions, aux actionnaires
minoritaires d’une SA le droit de demander en justice une expertise de gestion (art. L.
225-231), afin d’obtenir des précisions sur certains actes accomplis par les dirigeants de
la société anonyme. Toutefois, une première phase de question écrite doit être
respectée, avant de pouvoir déposer toute demande judiciaire.
Ainsi, un ou plusieurs actionnaires représentant au moins 5 % du capital social, soit
individuellement, soit en se groupant, peuvent poser par écrit au président du conseil
d’administration ou au directoire des questions sur une ou plusieurs opérations de
gestion déterminées. Les dirigeants disposent alors d’un mois pour répondre. Une copie
de leur réponse doit être communiquée au commissaire aux comptes de la société.
A défaut de réponse dans le délai d’un mois, ou en cas de réponse insuffisante, ces
actionnaires minoritaires pourront alors demander en justice la désignation d’un expert
de gestion chargé de rédiger un rapport sur la ou les opérations de gestion déterminées
ayant fait l’objet de la question écrite. Si le tribunal fait droit à leur demande, la décision
de justice détermine alors l’étendue de la mission et les pouvoirs de l’expert de gestion.
Celui-ci devra rédiger un rapport qui sera ensuite transmis aux actionnaires
demandeurs, aux dirigeants, au ministère public et au commissaire aux comptes

Problème de droit 75
Le cumul du mandat de membre du conseil de surveillance d’une SA et d’un contrat de
travail dans cette société est-il licite ?
Règles de droit
Les membres du conseil de surveillance peuvent cumuler leur mandat avec un contrat
de travail dans la même SA, dès lors que les conditions suivantes sont respectées :
- Le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif,
- Il doit exister une nette distinction entre les fonctions de membre du conseil de
surveillance et les fonctions salariées,
- Le membre du conseil de surveillance doit être dans un état de subordination à l’égard
de la société,
- Un tiers, au plus, des membres du conseil de surveillance peuvent être liés à la SA par
un contrat de travail.
Il n’est pas nécessaire que le contrat de travail soit antérieur à la nomination en qualité
de membre du conseil de surveillance pour que le cumul des deux statuts soit licite.
Par ailleurs, lorsque le cumul est licite et que le contrat de travail est conclu
postérieurement à la nomination en qualité de membre du conseil de surveillance, ce
contrat constitue alors une convention réglementée soumise au double contrôle du
conseil de surveillance et des actionnaires. En effet, ce contrat de travail est conclu
entre la SA et l’un des membres du conseil de surveillance, entrant ainsi dans la
catégorie des conventions réglementées. Par conséquent, l’autorisation du conseil de
surveillance doit être obtenue avant la conclusion de ce contrat (le membre concerné ne
prend pas part au vote). De plus, une fois le contrat conclu, il doit encore être soumis à
la ratification des actionnaires (si le membre du conseil de surveillance concerné par ce
contrat est actionnaire, il ne prend pas part au vote). De plus, une fois le contrat conclu,
il doit encore être soumis à la ratification des actionnaires (si le membre du conseil de
surveillance concerné par ce contrat est actionnaire, il ne prend pas part au vote et ses
droits de vote ne sont pas pris en compte pour le calcul du quorum et de la majorité).
Problème de droit 76
Quelles conditions personnelles sont à respecter pour pouvoir être désigné membre du
conseil de surveillance ?
Règles de droit
Les membres du conseil de surveillance peuvent être des personnes physiques ou des
personnes morales (seul le président du conseil de surveillance doit être une personne
physique). Ils doivent disposer de la capacité civile (la capacité commerciale n’est pas
exigée).
Depuis le 1er janvier 2009, le Code de commerce n’impose plus aux membres du
conseil de surveillance d’être actionnaires de la SA. Ils peuvent donc désormais être
choisis parmi les tiers.
Cependant, les statuts peuvent rendre obligatoire la qualité d’actionnaire pour les
membres de ce conseil.
Le Code de commerce pose certaines contraintes impératives auxquelles les statuts ne
peuvent pas déroger. Ainsi, il est interdit d’être à la fois membre du conseil de
surveillance et membre du directoire. De plus, le nombre des membres du conseil de
surveillance ayant dépassé l’âge de 70 ans ne peut pas être supérieur au tiers des
membres de ce conseil (toute nomination effectuée en violation de cette règle serait
nulle). En outre, une personne physique ne peut pas cumuler plus de cinq postes de
membre de conseil de surveillance ou de conseil d’administration de SA ayant leur siège
social en France

Le problème juridique 77
Les règles encadrant la prise de décisions collectives au sein des SA
Les actionnaires peuvent-ils adopter une décision non prévue par l’ordre du jour ?
Quelles sont les règles de quorum et de majorité s’appliquant aux décisions collectives
dans les SA ?
Règles applicables
En droit, une assemblée générale ne peut délibérer que sur les questions figurant à
l’ordre du jour de l’assemblée. Cet ordre du jour est établi par l’organe qui convoque
l’assemblée et peut être complété par des projets de résolutions déposés par des
actionnaires remplissant certaines conditions. L’assemblée générale des actionnaires ne
peut pas adopter une décision qui ne serait pas prévue par l’ordre du jour. Toutefois, le
Code de commerce prévoit une exception : une assemblée générale d’actionnaires peut
valablement décider la révocation d’un administrateur ou d’un membre du conseil de
surveillance, et procéder immédiatement à leur remplacement, même si cette question
ne figure pas à l’ordre du jour.
Les conditions de quorum et de majorité applicables à la prise de décision varient selon
la nature de cette décision.
Pour les décisions collectives ordinaires, c’est-à-dire celles qui n’entraînent pas de
modification des statuts, l’assemblée des actionnaires ne peut valablement se tenir et
délibérer sur première convocation que si les actionnaires présents et les actionnaires
représentés possèdent ensemble au moins 1/5ème des actions ayant le droit de vote.
Dans les SA dont les actions sont admises aux négociations sur un marché réglementé,
les statuts peuvent imposer un quorum plus important. Sur seconde convocation, aucun
quorum n’est exigé.
Lorsque le quorum est atteint, l’assemblée peut se tenir et les actionnaires peuvent
délibérer ; les décisions sont prises à la majorité des voix dont disposent les
actionnaires présents ou représentés.
Pour les décisions collectives extraordinaires, c’est-à-dire celles qui impliquent une
modification des statuts, l’assemblée des actionnaires ne peut valablement se tenir et
délibérer sur première convocation que si les actionnaires présents et les actionnaires
représentés possèdent au moins ¼ des actions ayant le droit de vote. Sur seconde
convocation, le quorum exigé est d’1/5ème des actions ayant le droit de vote. Dans les
SA dont les actions sont admises aux négociations sur un marché réglementé, les
statuts peuvent imposer des quorums plus élevés.
Lorsque le quorum est atteint, l’assemblée peut se tenir et les décisions se prennent à la
majorité des 2/3 des voix dont disposent les actionnaires présents ou représentés

Problème de droit 78
En cas de démembrement de la propriété d’une action, le droit de vote correspondant
revient-il à l’usufruitier ou au nu-propriétaire ?
Règle de droit
Le Code de commerce envisage la question de l’exercice du droit de vote attaché à une
action dont la propriété est démembrée et prévoit, en la matière, une règle supplétive de
volonté spécifique aux sociétés anonymes : le droit de vote appartient à l’usufruitier pour
toutes les décisions collectives ordinaires, et au nu-propriétaire pour toutes les décisions
collectives extraordinaires. Toutefois, les statuts peuvent aménager cette règle et
prévoir une autre répartition du droit de vote.

Problème de droit 79
Un actionnaire peut-il emprunter une somme d’argent à la société anonyme ?
Règle de droit
En droit, les conventions conclues entre la SA et l’un de ses dirigeants, l’un de ses
administrateurs ou l’un de ses actionnaires détenant plus de 10 % des droits de vote
font l’objet d’une règlementation stricte fondée sur une classification tripartite :
conventions interdites, conventions libres et conventions réglementées.
Constituent des conventions interdites les emprunts, découverts et garanties (destinées
à garantir des engagements personnels à l’égard de tiers) accordés par la SA à l’un de
ses administrateurs personnes physiques, à son directeur général, à l’un de ses
directeurs généraux délégués, ou à un représentant permanent d’un administrateur
personne morale. Cette interdiction s’étend également aux conjoint, ascendants et
descendants de toutes ces personnes, ainsi qu’à toute personne interposée. Dès lors,
un emprunt accordé par la SA à un actionnaire qui n’assure aucune fonction de direction
ou d’administration (et qui n’est ni le conjoint, ni un ascendant, ni un descendant d’un
administrateur ou d’un dirigeant, ni un représentant permanent d’un administrateur
personne morale) ne constitue pas une convention interdite.
La notion de convention libre fait référence aux conventions conclues entre la SA et l’un
de ses administrateurs, l’un de ses dirigeants ou l’un de ses actionnaires détenant plus
de 10 % des droit de vote, et qui portent sur une opération courante pour la société
conclue à des conditions normales. Ces conventions libres ne sont pas soumises à une
quelconque procédure d’autorisation et de contrôle. Toutefois, si elles s’avèrent
représenter des engagements significatifs pour l’une des parties au moins, elles devront
être révélées au président du conseil d’administration qui se chargera de les
communiquer aux administrateurs et au commissaire aux comptes.
Lorsqu’une convention conclue entre la SA et un de ses administrateurs ou un de ses
dirigeants n’est ni une convention interdite, ni une convention libre, elle doit être
qualifiée de convention réglementée et être soumise à une procédure de double
contrôle. De la même manière, lorsqu’une convention conclue entre la SA et un de ses
actionnaires détenant plus de 10 % des droits de vote n’est pas une convention libre,
elle doit être qualifiée de convention réglementée et être soumise à la procédure de
double contrôle.
La procédure applicable aux conventions réglementées implique un contrôle a priori
ainsi qu’un contrôle a posteriori de la convention. Dans un premier temps, l’actionnaire
concerné (ou l’administrateur, ou le dirigeant, selon le cas) doit informer le conseil
d’administration de son projet de convention réglementée et lui demander l’autorisation
de la conclure. Si le conseil d’administration n’approuve pas le projet de convention,
celle-ci ne pourra pas être conclue. Dans un deuxième temps, si l’autorisation a été
délivrée par le conseil d’administration, l’actionnaire concerné (ou l’administrateur, ou le
dirigeant, selon le cas) conclut la convention avec la SA. Dans un troisième temps, le
président du conseil d’administration doit informer le commissaire aux comptes de la
société dans le mois suivant la conclusion de cette convention, afin que ce commissaire
puisse établir un rapport spécial destiné à informer les actionnaires de l’existence de
cette convention. Enfin, lors de l’assemblée générale suivante, les actionnaires statuent
sur la convention réglementée afin de l’approuver ou de la désapprouver, étant précisé
que l’actionnaire intéressé ne participe pas au vote (ses actions ne sont donc pas prises
en compte pour le calcul du quorum et de la majorité).
Problème de doit 80
Le remplacement d’un administrateur décédé est-il obligatoire ? Quelles sont les
conditions à satisfaire pour pouvoir être désigné administrateur d’une SA ?
Règle de droit
En principe, les administrateurs d’une SA sont désignés par les actionnaires réunis en
assemblée générale ordinaire. Toutefois, en cas de vacance par décès ou par
démission d’un siège d’administrateur, le conseil d’administration peut (ou doit, selon le
cas) procéder à une cooptation : il désigne lui-même, à titre provisoire, un nouvel
administrateur dont la nomination devra ensuite être approuvée par la prochaine
assemblée générale ordinaire. Le Code de commerce envisage trois hypothèses en cas
de décès ou de démission d’un administrateur :
- Lorsque le nombre des administrateurs devient inférieur au minimum légal (3), la
cooptation est interdite ; les deux administrateurs restants doivent impérativement
convoquer immédiatement l’assemblée générale ordinaire afin que celle-ci complète
l’effectif du conseil d’administration ;
- Lorsque le nombre des administrateurs devient inférieur au minimum statutaire mais
sans être inférieur au minimum légal, la cooptation est obligatoire : le conseil
d’administration est tenu de procéder à des nominations à titre provisoire afin de
compléter son effectif et ce, dans le délai de trois mois à compter du jour où est
intervenue la vacance ;
- Lorsque le nombre des administrateurs diminue tout en restant égal ou supérieur au
minimum statutaire, la cooptation est facultative.
La cooptation d’un administrateur est toujours effectuée à titre provisoire. Elle doit être
ensuite soumise à la ratification de la plus prochaine assemblée générale ordinaire. À
défaut de ratification par les actionnaires, la nomination de l’administrateur coopté est
annulée mais les délibérations prises et les actes accomplis antérieurement par le
conseil d’administration restent valables.
Lorsque la cooptation est obligatoire et que le conseil d’administration ne procède pas à
une nomination provisoire dans un délai de trois mois à compter de la vacance, tout
intéressé peut demander en justice (auprès du président du tribunal de commerce) la
désignation d’un mandataire chargé de convoquer l’assemblée générale des
actionnaires pour qu’elle procède à la nomination du nouvel administrateur.
Par ailleurs, le Code de commerce énonce des conditions à respecter pour devenir
administrateur d’une société, qu’il s’agisse d’une cooptation ou d’une nomination par la
voie classique (désignation par l’assemblée générale).
Le Code de commerce contient une règle supplétive de volonté fixant une limite d’âge :
sauf clause statutaire contraire, le nombre des administrateurs ayant dépassé l’âge de
soixante-dix ans ne peut pas être supérieur au tiers des administrateurs en fonctions.
De plus, le Code de commerce n’impose plus aux administrateurs d’être actionnaires de
la société mais il prévoit que les statuts des SA peuvent valablement contenir cette
exigence et imposer que chaque administrateur soit propriétaire d’un nombre déterminé
d’actions. Lorsque cette exigence de la qualité d’actionnaire est prévue statutairement,
les personnes titulaires de l’usufruit d’actions de la société ne peuvent pas devenir
administrateurs de cette société, la qualité d’associé ou d’actionnaire n’étant pas
reconnue aux usufruitiers.
Par ailleurs, le Code de commerce encadre le cumul des mandats d’administrateurs et
de dirigeants de sociétés anonymes. Il prévoit qu’une personne physique ne peut pas
exercer simultanément plus de cinq mandats d’administrateurs dans des sociétés
anonymes ayant leur siège social en France. De plus, cette limitation à cinq mandats
dans des sociétés anonymes englobe également les fonctions de directeur général, de
directeur général unique, de membre du conseil de surveillance ou du directoire. En
revanche, cette limitation ne s’étend pas aux mandats de gérants des SNC, SCS, SCA
et SARL.
Enfin, il convient de souligner que le Code de commerce encadre le cumul d’un mandat
d’administrateur et d’un contrat de travail dans la même société anonyme. Si un
administrateur ne peut pas conclure un contrat de travail avec sa société, l’inverse est
possible : un salarié d’une société anonyme peut être désigné administrateur de cette
société tout en conservant le bénéfice de son contrat de travail, à la double condition
que le contrat de travail corresponde à un emploi effectif et que le nombre des
administrateurs liés à la société par un contrat de travail ne dépasse pas le tiers des
administrateurs en fonction

Problème de droit 81
A quelles conditions et selon quelles modalités intervient la désignation d’un membre
du directoire ?
Règles applicables
Pour devenir membre du directoire, il faut respecter les conditions suivantes : (0,75
point)
- Etre obligatoirement une personne physique,
- Avoir la capacité civile d’exercice,
- Ne pas être frappé d’une interdiction ou d’une incompatibilité,
- Ne pas être simultanément membre du conseil de surveillance,
- Ne pas être âgé de plus de 65 ans, sauf clause contraire des statuts,
- Ne pas exercer un autre mandat de membre du directoire ou de directeur général
unique dans une autre SA ayant son siège social en France.
Il n’existe pas de mécanisme de cooptation pour les membres du directoire.
Seul le conseil de surveillance peut nommer les membres du directoire. (0,5 point)
Au sein du conseil de surveillance, les décisions se prennent à la majorité des membres
présents ou représentés. (0,25 point)

Problème de droit 82
Quelle procédure suivre lorsque le montant des capitaux propres est devenu inférieur au
montant des capitaux propres ?
Règles applicables
Si, du fait de pertes constatées dans les documents comptables, les capitaux propres de
la société deviennent inférieurs à la moitié du capital social, le conseil d’administration
ou le directoire, selon le cas, doit convoquer l’assemblée générale extraordinaire, dans
les quatre mois qui suivent l’assemblée générale ordinaire d’approbation des comptes
ayant fait apparaître cette perte, afin de décider soit la dissolution anticipée de la
société, soit la poursuite de l’activité. (0,5 point)
La décision prise par cette assemblée générale extraordinaire doit faire l’objet de
formalités de publicité légale : (0,5 point)
- Insertion d’un avis dans un journal d’annonces légales,
- Dépôt au greffe du tribunal de commerce du procès-verbal de cette assemblée,
- Inscription modificative au RCS.
À défaut de convocation de l’AGE dans les quatre mois suivant l’AGO ou à défaut de
publication légale de la décision prise, le président, les administrateurs ou les membres
du directoire s’exposent à des sanctions pénales. (0,5 point)
A défaut de convocation ou de décision de l’AGE, tout intéressé peut demander en
justice la dissolution de la société. Toutefois, le tribunal peut accorder à la société un
délai maximal de 6 mois pour régulariser la situation. (0,5 point)

Problème de droit 83
Le directoire peut-il engager librement la société anonyme comme caution ?
Règles applicables
Le directoire est le représentant légal de la société anonyme. (0,25 point)
Il dispose des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au nom de la
société, dans la limite de l’objet social. La société anonyme est engagée par tous les
actes accomplis par le directoire. (0,5 point)
Toutefois, les cautions, avals et garanties donnés par les sociétés anonymes (autres
que celles exploitant des établissements bancaires ou financiers) doivent être
préalablement autorisés par le conseil d’administration ou le conseil de surveillance,
selon le cas. (0,5 point)
Cette autorisation doit être préalable. Elle est donnée pour un montant limité et pour une
durée maximale d’un an.
Si les cautions, avals ou garanties ont été consentis sans autorisation préalable du
conseil (d’administration ou de surveillance), ils sont inopposables à la société. (0,25
point)

Problème de droit 84
A quelles conditions et selon quelles modalités intervient la désignation d’un membre
du conseil de surveillance ?
Règles applicables
Les membres du conseil de surveillance doivent respecter les conditions suivantes : (1,5
point)
- Ils peuvent être choisis parmi les tiers ou parmi les actionnaires ; toutefois, les statuts
peuvent valablement exiger la qualité d’actionnaire et même imposer la détention d’un
nombre minimum d’actions qu’ils déterminent ;
- Ils peuvent être des personnes physiques ou des personnes morales ;
- Les membres personnes physiques doivent avoir la capacité civile d’exercice ;
- Ils ne doivent pas être frappés d’une incompatibilité ou d’une interdiction ;
- Sauf limite d’âge fixée librement par les statuts, le nombre de membres ayant dépassé
l’âge de 70 ans ne peut pas être supérieur au tiers des membres en fonction ;
- Chaque membre personne physique ne peut pas cumuler plus de cinq mandats de
membre du conseil de surveillance ou d’administration de SA ayant leur siège social en
France.
Les membres du conseil de surveillance sont désignés par l’assemblée générale
ordinaire des actionnaires. (0,25 point)
L’assemblée générale ordinaire ne délibère valablement que si les actionnaires présents
ou représentés possèdent, sur première convocation, au moins le cinquième des actions
ayant le droit de vote. Sur deuxième convocation, aucun quorum n’est requis. Elle statue
à la majorité des voix dont disposent les actionnaires présents ou représentés. (0,25
point)

Problème de droit :85


combien de membres doit comporter le directoire d’une SA ?
Règles applicables
Le nombre de membres du directoire est fixé dans les statuts, et doit être compris entre
2 et 5. (0,5 point)
Cependant, le nombre maximum est porté à 7 lorsque les actions de la SA sont admises
aux négociations sur un marché réglementé. (0,25 point)
De plus, lorsque le capital social est inférieur à 150 000 €, le nombre minimum est d’un
membre. (0,25 point)
En cas de membre unique, celui-ci porte le titre de « directeur général unique »

Problème de droit 86
Quelle est l’étendue des pouvoirs du directoire ?
Règles applicables
Le directoire, représenté par son président, représente la société à l’égard des tiers.
(0,25 point)
Dans ses rapports avec les actionnaires, le directoire dispose des pouvoirs les plus
étendus pour agir en toutes circonstances au nom de la société, dans la limite de l’objet
social et sous réserve de respecter les pouvoirs du conseil de surveillance et des
assemblées générales d’actionnaires. (0,5 point)
Toutefois, les statuts peuvent limiter ses pouvoirs. (0,25 point)
Ces éventuelles clauses statutaires limitatives de pouvoirs sont inopposables aux tiers.
(0,25 point)
Dans les rapports de la société avec les tiers, le code de commerce prévoit que la
société anonyme est engagée par tous les actes accomplis par le directoire, y compris
ceux qui dépassent l’objet social. (0,5 point)
Néanmoins, en cas de dépassement de l’objet social, la société ne sera pas engagée si
elle parvient à prouver que le tiers était informé de ce dépassement de l’objet ou ne
pouvait pas l’ignorer compte tenu des circonstances. (0,25 point)
Problème de droit 87
Comment doit intervenir le remplacement d’un administrateur démissionnaire ?
Règles de droit
Lorsque le nombre d’administrateurs diminue suite au décès ou à la démission d’un
d’entre eux, le remplacement de l’administrateur décédé ou démissionnaire pose la
question de la cooptation.
Les administrateurs sont en principe désignés par un vote des actionnaires réunis en
assemblée générale ordinaire (AGO).
La cooptation est un mode de désignation dérogatoire, dans la mesure où la désignation
intervient par un vote du conseil d’administration lui-même.
Il existe trois cas de cooptation :
‑ la cooptation interdite,
‑ la cooptation obligatoire,
‑ la cooptation facultative.
La cooptation est interdite lorsque le nombre d’administrateurs devient inférieur au
minimum légal (trois membres). Le remplacement du ou des administrateurs décédés
ou démissionnaires ne peut donc intervenir que par un vote de l’AGO.
La cooptation est obligatoire lorsque le nombre d’administrateurs devient inférieur au
minimum statutaire tout en restant supérieur ou égal au minimum légal.
Dans ce cas, le conseil d’administration dispose d’un délai de trois mois pour désigner
l’administrateur manquant. Cette désignation est provisoire et doit ensuite être entérinée
par les actionnaires lors de l’AGO suivante.
La cooptation est facultative lorsque le nombre d’administrateurs diminue mais reste
supérieur ou égal au minimum statutaire (et, par définition, au minimum légal). La
désignation par cooptation du nouvel administrateur, décidée par le conseil
d’administration, devra ensuite être entérinée par les actionnaires lors de l’AGO
suivante.

Problème de droit 88
A quelles conditions de fond et de forme un administrateur de SA peut-il cumuler son
mandat d’administrateur avec un contrat de travail dans la même société ?
Règles de droit
En principe, le cumul d’un mandat d’administrateur avec un contrat de travail dans la
même SA n’est possible que si le contrat de travail est antérieur à la désignation en tant
qu’administrateur. En effet, il est interdit à un administrateur en fonctions de conclure un
contrat de travail avec la société dans laquelle il est administrateur.
Lorsqu’il y a bien antériorité du contrat de travail, le cumul est donc licite, mais à
condition que les exigences suivantes soient respectées :
‑ il doit exister un lien de subordination à l’égard de la société (ce lien est considéré
comme inexistant pour l’actionnaire majoritaire),
‑ il doit y avoir une nette distinction des fonctions salariées et des fonctions
d’administrateur,
‑ le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif,
‑ le nombre d’administrateurs liés à la SA par un contrat de travail ne doit pas être
supérieur au tiers des administrateurs en fonctions.
Toutefois, depuis fin mars 2012, sous certaines conditions liées à la taille de la société,
un administrateur peut conclure un contrat de travail avec la SA dans laquelle il exerce
ses fonctions. Tel est le cas lorsque les conditions suivantes sont respectées :
‑ la SA doit employer moins de 250 salariés ;
‑ la SA doit avoir, soit un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 50 millions €, soit un total
du bilan inférieur ou égal à 43 millions €.
De plus, lorsque la SA remplit les conditions liées à sa taille, le cumul n’est licite que si
les conditions habituelles sont remplies :
‑ le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif ;

‑ il doit y avoir une nette distinction des fonctions salariées et des fonctions
d’administrateur ;
‑ il doit exister un lien de subordination à l’égard de la société (ce lien est considéré
comme inexistant pour l’actionnaire majoritaire)
‑ le nombre d’administrateurs liés à la SA par un contrat de travail ne doit pas être
supérieur au tiers des administrateurs en fonctions.
Lorsque, dans le cadre de cette exception, un administrateur conclut un contrat de
travail avec la SA, il s’agit d’une convention réglementée, devant ainsi respecter la
procédure du double contrôle (conseil d’administration, puis les actionnaires en
assemblée générale).
En effet, constituent une convention réglementée :
‑ d’une part, les contrats conclus, directement ou indirectement, entre la SA et l’un de
ses administrateurs, ou son directeur général, ou l’un de ses directeurs généraux
délégués, ou un actionnaire détenant plus de 10% des droits de vote ;
‑ d’autre part, les contrats conclus entre la SA et une autre entreprise, si l’un des
administrateurs, le directeur général ou l’un des directeurs généraux délégués de la SA
est propriétaire, associé indéfiniment responsable ou dirigeant de cette entreprise.
La procédure de double contrôle à respecter est la suivante :
‑ l’actionnaire, l’administrateur ou le dirigeant intéressé doit informer le conseil
d’administration du projet de convention,
‑ ensuite, le conseil d’administration statue sur l’autorisation de cette convention (étant
précisé que l’administrateur intéressé ne prend pas part au vote),
‑ si le conseil d’administration autorise ce projet de convention, celle-ci peut être
conclue,
‑ par la suite, le président du conseil d’administration informe le commissaire aux
comptes, dans le mois qui suit la conclusion de cette convention,
‑ le commissaire aux comptes doit présenter à l’assemblée générale des actionnaires un
rapport spécial portant sur cette convention réglementée,
‑ enfin, l’assemblée générale des actionnaires statue sur la convention réglementée afin
de l’approuver ou de la désapprouver (étant précisé que l’actionnaire intéressé ne doit
pas participer au vote).

Problème de droit 89
Quelle est l’étendue des pouvoirs d’un directeur général délégué ? Quelle est la durée
d’un mandat de directeur général délégué ?
Règles de droit
La fonction de directeur général délégué est une fonction facultative, qui doit être prévue
par les statuts (maximum cinq directeurs généraux délégués dans une SA).
La durée des fonctions du directeur général délégué est fixée par le conseil
d’administration, en accord avec le directeur général.
Les pouvoirs du directeur général délégué sont fixés par le conseil d’administration en
accord avec le directeur général. Toutefois, l’étendue de ses pouvoirs définie par le
conseil d’administration n’a de valeur qu’en interne. En effet, dans les relations de la SA
avec les tiers, le directeur général délégué dispose des mêmes pouvoirs que le directeur
général, les limitations statutaires étant inopposables aux tiers.
Problème de droit 90
Les créanciers sociaux peuvent-ils s’opposer à la réduction du capital social d’une SA ?
Règles de droit
Lorsque la réduction du capital social est motivée par des pertes, les créanciers de la
société ne peuvent pas s’opposer à cette opération de réduction.
En revanche, lorsque la réduction du capital social n’est pas motivée par des pertes, les
créanciers sociaux dont la créance est née antérieurement à la date du dépôt au greffe
du procès-verbal de l’assemblée générale extraordinaire ayant décidé la réduction du
capital, peuvent former opposition devant le tribunal de commerce.
Toutefois, ce recours des créanciers sociaux n’empêchera pas nécessairement la
réalisation de l’opération de réduction du capital social. En effet, le tribunal de
commerce saisi ne pourra prononcer que l’une des trois décisions suivantes :
‑ Soit rejeter le recours des créanciers,
‑ Soit imposer à la SA de rembourser ces créanciers avant de procéder à la réduction du
capital,
‑ Soit imposer à la SA d’offrir aux créanciers des garanties complémentaires suffisantes.

Problème de droit 91
Comment sont révoqués les membres du directoire ?
Règles de droit
En principe, la révocation des membres du directoire est décidée par l’assemblée
générale ordinaire
(AGO) des actionnaires. L’AGO ne pourra se tenir que si un quorum est atteint : au
moins 1/5 des actions ayant le droit de vote doivent être présentes ou représentées sur
1ère convocation ; aucun quorum n’est exigé sur 2nde convocation. Dans les SA dont
les actions ne sont pas admises aux négociations sur un marché réglementé, les statuts
peuvent exiger des quorums plus élevés. La décision en AGO est prise à la majorité des
droits de vote présents ou représentés.
Cependant, les statuts peuvent accorder également ce pouvoir de révocation au conseil
de surveillance (mais sans le retirer à l’AGO des actionnaires).
Si la révocation intervient sans juste motif, le membre du directoire révoqué peut obtenir
des dommages intérêts de la part de la SA, en réparation du dommage subi par sa
révocation non justifiée. En revanche, si la révocation est fondée sur un juste motif,
aucun dommage-intérêt n’est dû par la société au membre révoqué.
Toute révocation doit faire l’objet des formalités de publicité légale : insertion d’un avis
dans un journal d’annonces légales, dépôt au greffe du tribunal de commerce,
inscription modificative au RCS et publication au BODACC.

Problème de droit : 93
Quel est le nombre de membres au sein du directoire ?
Règles de droit
Le nombre de membres du directoire est fixé dans les statuts.
Il est en principe compris entre deux et cinq membres.
Toutefois :
- Le nombre minimum de membres est d’un, lorsque le capital social est inférieur à
150.000 € ;
- Le nombre maximum est de sept, lorsque les actions de la société sont admises aux
négociations sur un marché réglementé.

Problème de droit : 94
À quelles conditions de fond et de forme est soumis le cumul d’un mandat de membre
du conseil de surveillance avec un contrat de travail dans la même SA ?
Règles de droit
Conditions de validité du cumul d’un mandat de membre du conseil de surveillance
avec un contrat de travail dans la même SA
Le cumul n’est licite que si les 4 conditions suivantes sont réunies :
- Le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif,
- Il doit exister une nette distinction des fonctions (entre les fonctions de membre du
conseil de surveillance et les fonctions de salarié),
- La personne doit être dans un état de subordination à l’égard de la SA,
- Maximum 1/3 des membres du conseil de surveillance peuvent être liés à la SA par un
contrat de travail.
Conditions de forme à respecter lorsqu’un membre du conseil de surveillance conclut
un contrat de travail avec la SA
Lorsqu’un membre du conseil de surveillance conclut un contrat de travail dans la même
SA, la procédure du double contrôle des conventions réglementées doit être respectée.
En effet, tout contrat conclu, directement ou indirectement, entre une SA et l’un des
membres de son conseil de surveillance est une convention réglementée (dès lors qu’il
ne constitue ni une convention interdite, ni une convention libre).
Les conventions réglementées sont soumises, dans les SA, à une procédure de double
contrôle, dont les étapes sont les suivantes :
- Le membre du conseil de surveillance (CS) intéressé par la convention réglementée
doit informer le CS de son projet de convention réglementée,
- Le CS vote pour décider s’il donne ou non son autorisation préalable sur ce projet (le
membre concerné étant exclu du vote),
- Une fois l’autorisation préalable du CS obtenue, la convention réglementée peut être
conclue,
- Dans le mois de la conclusion de la convention réglementée, le président du CS doit
informer le commissaire aux comptes de la SA de l’existence de cette convention
réglementée,
- Le commissaire aux comptes de la SA doit ensuite rédiger un rapport sur la ou les
conventions réglementées,
- Enfin, les actionnaires réunis en assemblée générale ordinaire (AGO) statuent sur les
conventions réglementées intervenues au cours de l’exercice, pour les approuver ou
les désapprouver ; si le membre du CS intéressé par la convention réglementée est
actionnaire, il est exclu du vote portant sur sa convention réglementée (ses actions ne
sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de la majorité).

Problème de droit : Quelle est l’étendue des pouvoirs du président du directoire ?


Règles de droit
Le président du directoire représente la SA à l’égard des tiers.
Dans ses rapports avec les actionnaires, le directoire jouit des pouvoirs les plus
étendus pour agir au nom de la SA dans le cadre de l’objet social, sous réserve de
respecter les prérogatives spécifiques des AG et du CS. Toutefois, les statuts peuvent
limiter ses pouvoirs.
Dans les rapports de la SA avec les tiers, la SA est en principe engagée par tous les
actes réalisés par le directoire, y compris ceux qui dépassent l’objet social.
Cependant, en cas de dépassement de l’objet social, la SA n’est pas engagée si elle
prouve que le cocontractant était informé du dépassement de l’objet ou qu’il ne pouvait
pas l’ignorer compte tenu des circonstances.
Les clauses statutaires sont toujours inopposables aux tiers.

Problème de droit 95
Comment les dirigeants d’une SA doivent-ils réagir lorsque le montant des capitaux
propres de la SA est inférieur à la moitié de son capital social ?
Règles de droit
Lorsque, du fait de pertes constatées dans les documents comptables, le montant des
capitaux propres devient inférieur à la moitié du capital social, le conseil d’administration
(CA) ou le directoire des SA doit réunir les actionnaires en assemblée générale
extraordinaire (AGE), dans les 4 mois de l’assemblée générale ordinaire (AGO)
d’approbation des comptes ayant fait apparaître cette situation. Au sein de l’AGE, les
actionnaires doivent décider :
- soit la dissolution anticipée de la SA,
- soit la continuation de la SA.
La décision prise en AGE doit faire l’objet de mesures de publicité légale : insertion d’un
avis dans un journal d’annonces légales, dépôt au greffe du tribunal de commerce,
inscription modificative au RCS. À défaut d’AGE, ou à défaut de décision prise au cours
de l’AGE, tout intéressé peut demander en justice la dissolution de la SA. Toutefois, le
tribunal saisi peut accorder à la SA un délai complémentaire de 6 mois maximum pour
régulariser la situation. De toute façon, le tribunal ne peut pas prononcer la dissolution
si, au jour où il statue sur le fond, cette régularisation a eu lieu.
Si l’AGE a décidé la poursuite de l’activité, la SA est alors tenue de reconstituer ses
capitaux propres et ce, au plus tard à la clôture du deuxième exercice suivant celui au
cours duquel les pertes ont été constatées. Si la SA ne parvient pas à reconstituer ses
capitaux propres, elle devra réduire son capital social d’un montant au moins égal à
celui des pertes qui n’ont pas pu être imputées sur les réserves. A défaut de
régularisation dans le délai de deux ans imparti, tout intéressé peut demander en justice
la dissolution de la SA. Toutefois, le tribunal saisi peut accorder à la SA un délai
complémentaire de 6 mois maximum pour régulariser la situation. De toute façon, le
tribunal ne peut pas prononcer la dissolution si, au jour où il statue sur le fond, cette
régularisation a eu lieu.

Problème de droit 96
Selon quelles modalités une SA peut-elle décider d’augmenter son capital social en
réservant à une personne déterminée la souscription des actions nouvelles ?
Règles de droit
L’augmentation du capital social est une décision modificative des statuts. Elle incombe
donc aux actionnaires réunis en assemblée générale extraordinaire (AGE).
L’augmentation de capital par apports en numéraire ne peut intervenir que si le capital
social actuel est entièrement libéré.
S’agissant d’une augmentation de capital par apports en numéraire, se traduisant par
une augmentation du nombre d’actions, l’AGE ne peut avoir lieu que si le quorum
suivant est atteint :
- sur 1ère convocation, au moins ¼ des actions ayant le droit de vote doivent être
présentes ou représentées ;
- sur 2nde convocation, au moins 1/5 des actions ayant le droit de vote doivent être
présentes ou représentées.
Dans les SA dont les actions ne sont pas admises aux négociations sur un marché
réglementé, les statuts peuvent valablement exiger des quorums plus élevés.
Une fois le quorum atteint, l’AGE peut avoir lieu. Les décisions s’y prennent à la majorité
des 2/3 des droits de vote présents ou représentés.
Dans le cadre des augmentations de capital social par apports en numéraire, les
actionnaires disposent d’un droit préférentiel de souscription, dont l’étendue est
proportionnelle à la part de capital actuel qu’ils détiennent. Ce droit préférentiel de
souscription leur accorde une priorité pour souscrire les actions nouvelles avant les
tiers. Si tous les actionnaires utilisent pleinement leur droit préférentiel de souscription,
l’intégralité de l’augmentation de capital sera souscrite par les actionnaires et sera donc
fermée aux tiers.
Le droit préférentiel de souscription existe légalement et automatiquement. Il n’est pas
nécessaire que l’AGE le crée. Toutefois, l’AGE peut décider de le supprimer, totalement
ou partiellement, afin de réserver l’augmentation de capital à un ou plusieurs tiers
nominativement désignés. Lorsque l’AGE envisage de supprimer le droit préférentiel de
souscription, le commissaire aux comptes de la SA doit préalablement établir un rapport
qui sera soumis aux actionnaires avant l’AGE.

Problème de droit 97
Comment se décide le remplacement d’un membre du conseil de surveillance décédé ?
Règles de droit
En principe, les membres du conseil de surveillance sont désignés par les actionnaires
(aux conditions de vote des décisions collectives ordinaires).
Toutefois, en cas de décès ou de démission d’un membre du conseil de surveillance,
son remplacement est susceptible d’intervenir par cooptation. La cooptation est une
procédure dérogatoire de désignation d’un membre du conseil de surveillance : la
désignation est faite par le conseil de surveillance lui-même. Trois cas sont à distinguer :
- Si le nombre de membres du conseil de surveillance devient inférieur au nombre
minimum légal (3), la cooptation est interdite. Le remplacement doit intervenir, au plus
vite, par un vote des actionnaires (aux conditions de vote des décisions collectives
ordinaires).
- Si le nombre de membres du conseil de surveillance devient inférieur au minimum
statutaire, tout en restant au moins égal au minimum légal (3), la cooptation est
obligatoire et doit intervenir dans un délai de 3 mois à compter de la vacance (décès ou
démission).
- Si le nombre de membres du conseil de surveillance diminue mais reste au moins égal
au minimum statutaire, la cooptation est facultative.
Lorsque la cooptation intervient (soit parce qu’elle est obligatoire, soit parce qu’elle est
facultative), la désignation du nouveau membre du conseil de surveillance est
temporaire. Elle doit ensuite être soumise à la ratification des actionnaires, lors de la
prochaine assemblée générale, aux conditions de vote des décisions collectives
ordinaires.
Le conseil de surveillance ne peut valablement délibérer que si au moins la moitié de
ses membres sont présents. Les décisions y sont prises à la majorité des membres
présents ou représentés (les statuts pouvant exiger une majorité plus forte).

Problème de droit 98
Comment se décide le transfert du siège social dans une SA ?
Règles de droit
Principe
Le transfert du siège social est une modification des statuts. Cette décision relève donc
de la compétence exclusive des actionnaires, aux conditions de vote des décisions
collectives extraordinaires.
Pour qu’une assemblée générale extraordinaire puisse valablement délibérer, le quorum
suivant est exigé :
- Sur 1ère convocation, au moins un quart des actions ayant le droit de vote doivent être
présentes ou représentées ;
- Sur 2nde convocation, au moins un cinquième des actions ayant le droit de vote
doivent être présentes ou représentées.
Toutefois, dans les SA dont les actions ne sont pas admises aux négociations sur un
marché réglementé, les statuts peuvent exiger un quorum plus élevé.
Les décisions collectives extraordinaires se prennent à la majorité des 2/3 des droits de
vote présents ou représentés.
Exception
Lorsque le transfert du siège social intervient dans le même département ou dans un
département limitrophe, il peut être décidé par le conseil de surveillance, sous réserve
de ratification de cette décision par la prochaine assemblée générale ordinaire.
Pour qu’une assemblée générale ordinaire délibère valablement, le quorum suivant est
exigé :
- Sur 1ère convocation, au moins un cinquième des actions ayant le droit de vote
doivent être présentes ou représentées ;
- Sur 2nde convocation, aucun quorum n’est exigé.
Toutefois, dans les SA dont les actions ne sont pas admises aux négociations sur un
marché réglementé, les statuts peuvent exiger un quorum plus élevé.
Les décisions collectives ordinaires se prennent à la majorité des droits de vote présents
ou représentés.

Problème de droit 99
Le cumul d’un mandat d’administrateur avec un contrat de travail est-il possible ?
Règles applicables :
Principe : un administrateur en fonctions ne peut conclure de contrat de travail avec la
société sauf s’il démissionne de son mandat d’administrateur (art. L. 225-22 C.com). Le
contrat de travail conclu entre la SA et un de ses administrateurs est nul de nullité
absolue, mais le mandat d’administrateur demeure valable.
Exception (loi du 22 mars 2012, dite « Warsmann II ») : un administrateur peut se faire
consentir un contrat de travail par la société anonyme lorsque deux conditions sont
réunies :
- d’une part, le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif ;
- d’autre part, la société anonyme doit respecter, à la clôture de chaque exercice social,
les deux conditions cumulatives suivantes liées à sa taille :
Un effectif inférieur à 250 salariés,
Soit un chiffre d’affaires n’excédant pas 50 millions d’euros, soit un total du bilan
n’excédant pas 43 millions d’euros.
Même si les textes ne l’envisagent pas expressément, il conviendra de vérifier
l’effectivité du lien de subordination, cette notion étant la caractéristique essentielle du
contrat de travail.
De plus, cet administrateur cumulant son mandat avec un contrat de travail dans la
même société doit être pris en compte, au même titre que les salariés devenus
administrateurs (voir ci-dessous), pour apprécier le nombre des administrateurs liés à la
société par un contrat de travail : ce nombre ne peut dépasser le tiers des
administrateurs en fonction.
Par ailleurs, lorsque le cumul entre un mandat d’administrateur et un contrat de travail
dans la même société anonyme sera possible, la procédure des conventions
réglementées devra impérativement être respectée lors de la conclusion du contrat de
travail.
Problème de droit 100
quelles sont les conséquences du décès d’un administrateur de SA ?
Règles applicables :
en principe la nomination des administrateurs relève de la compétence de l’assemblée
générale ordinaire. Néanmoins en cas de décès ou de démission d’un administrateur,
l’article L225-24 du Code de commerce prévoit la cooptation d’un remplaçant par le
conseil d’administration. La cooptation est une nomination provisoire par le conseil
d’administration en cas de vacance d’un poste, nomination qui devra être confirmée par
un vote de la prochaine AGO.
La cooptation est interdite (article L225-24 al. 2) : Si le nombre d’administrateurs devient
inférieur au minimum légal. Le CA doit alors convoquer au plus vite les actionnaires en
AGO pour désigner un administrateur remplaçant. A défaut tout intéressé peut
demander en justice la désignation d’un mandataire chargé de convoquer cette AGO. Le
CA ne peut plus fonctionner tant qu’il ne comporte pas au moins 3 administrateurs.
La cooptation est obligatoire (article L225-24 al. 3) : Si le nombre d’administrateurs
devient inférieur au minimum statutaire tout en restant supérieur ou égal au minimum
légal. Le CA a trois mois à compter de la vacance pour réaliser la cooptation. A défaut
de cooptation dans les 3 mois, tout intéressé peut demander en justice la désignation
d’un mandataire chargé de convoquer une AGO destinée à désigner l’administrateur
remplaçant.
La cooptation est facultative (article L225-24 al. 1) : Si le nombre d’administrateurs
baisse tout en restant supérieur ou égal au minimum statutaire.
Problème de droit 101
quelle est la procédure à respecter en cas d’agrément d’un nouvel actionnaire dans la
société anonyme ?
Règles applicables :
article L228-23 C. com. : « Dans une société dont les actions ne sont pas admises aux
négociations sur un marché réglementé, la cession d'actions ou de valeurs mobilières
donnant accès au capital, à quelque titre que ce soit, peut être soumise à l'agrément de
la société par une clause des statuts ».
Article L228-24 C. com. : « Si une clause d'agrément est stipulée, la demande
d'agrément indiquant les nom, prénoms et adresse du cessionnaire, le nombre des titres
de capital ou valeurs mobilières donnant accès au capital dont la cession est envisagée
et le prix offert, est notifiée à la société. L'agrément résulte, soit d'une notification, soit
du défaut de réponse dans un délai de trois mois à compter de la demande ».
Article R228-24 C. com. : « La demande d'agrément du cessionnaire prévue au premier
alinéa de l'article L. 228-24 est notifiée à la société par acte extrajudiciaire ou par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception ».
L’article 12 des statuts de la SA POURPRE stipule : « Sauf en cas de succession, de
liquidation de communauté de biens entre époux ou de cession soit à un conjoint, soit à
un ascendant ou à un descendant, la cession d’actions à un tiers à quelque titre que ce
soit est soumise à l’agrément préalable du conseil d’administration ».

Problème de droit 102


Qualification de l’engagement de caution pris par le PDG d’une SA au profit d’un ancien
administrateur. S’agit-il d’une convention interdite ou d’une convention soumise à
autorisation ? - Convention interdite ?
- Convention interdite ?
Règles applicables : article L225-43 C. com.
Concernant l’opération : sont visés les emprunts auprès de la société, les découverts en
compte courant ou autre, les cautions ou aval d’engagement envers des tiers.
Concernant les personnes visées : administrateurs personnes physiques, DG, DGD,
représentants des personnes morales + conjoints, ascendants ou descendants des
personnes visées et toute personne interposée.
Les actionnaires ne sont pas concernés

- Convention soumise à autorisation ?


Règles applicables : art. L225-35 al. 4 C. com.
La procédure vise des engagements pris par des tiers. Il s’agit donc de garanties
données par la société, au profit de personnes autres que ses administrateurs ou
actionnaires.
Le cautionnement est le contrat par lequel une personne se soumet à satisfaire
l’obligation dont elle se rend caution si le débiteur n’y satisfait pas lui-même.
Conditions d’octroi de l’autorisation par le conseil d’administration
- L’autorisation doit être donnée pour un montant limité : soit un plafond global, soit un
plafond par opération, soit les deux.
- La durée de l’autorisation ne peut être supérieure à un an, quelle que soit la durée des
engagements cautionnés, avalisés ou garantis.
Sanctions
- Absence d’autorisation : l’engagement est inopposable à la société, aucune
régularisation a posteriori n’est possible
- Dépassement du délai d’un an : il a été jugé que la garantie accordée dans ce cas
n’était pas frappée de nullité
- Dépassement des limites fixées par le CA : si les cautions, avals ou garanties ont été
accordés pour un montant total supérieur à la limite fixée pour la période en cours, le
dépassement ne peut pas être opposé aux tiers qui n’en avaient pas connaissance. La
société est donc tenue.

Problème de droit 103


Le cumul d’un mandat d’administrateur avec un contrat de travail est-il possible ?
Règles applicables :
En principe, un administrateur en fonctions ne peut conclure de contrat de travail avec la
société sauf s’il démissionne de son mandat d’administrateur (art. L. 225-22 C.com)
(principe d’antériorité du contrat de travail). Le contrat de travail conclu entre la SA et un
de ses administrateurs est nul de nullité absolue, mais le mandat d’administrateur
demeure valable. (0,25)
Toutefois, une exception à ce principe existe : Loi du 22 mars 2012, dite « Warsmann II
» (0.25). En effet, un administrateur peut se faire consentir un contrat de travail par la
société anonyme lorsque deux conditions sont réunies :
- d’une part, le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif ; (0.25)
- d’autre part, la société anonyme doit respecter, à la clôture de chaque exercice social,
les deux conditions suivantes liées à sa taille : (0,5)
• impérativement un effectif inférieur à 250 salariés
• et, soit un chiffre d’affaires n’excédant pas 50 millions d’euros, soit un total du bilan
n’excédant pas
43 millions d’euros.
Même si les textes ne l’envisagent pas expressément, il conviendra de vérifier
l’effectivité du lien de subordination, cette notion étant la caractéristique essentielle du
contrat de travail. (0,25)
De plus, cet administrateur cumulant son mandat avec un contrat de travail dans la
même société doit être pris en compte, au même titre que les salariés devenus
administrateurs, pour apprécier le nombre des administrateurs liés à la société par un
contrat de travail : ce nombre ne peut dépasser le tiers des administrateurs en fonction.
(0,25)
Par ailleurs, lorsque le cumul entre un mandat d’administrateur et un contrat de travail
dans la ;même société anonyme sera possible, la procédure des conventions
réglementées devra impérativement être respectée lors de la conclusion du contrat de
travail. (0,25)
La procédure comporte 5 étapes : (0,25)
L’intéressé doit informer le CA de la conclusion de la convention réglementée,
La convention est soumise à un contrôle a priori du CA (contrôle a priori), l’intéressé
ne participe pas au vote, s’il est membre du CA,
Le président du CA donne avis au CAC de toutes les conventions autorisées, dans le
délai d’un mois à compter de la conclusion desdites conventions,
Le CAC établit un rapport spécial sur les conventions qu’il présente à l’AGO,
L’AGO statue sur le rapport du CAC (contrôle a posteriori) : l’intéressé ne participe
pas au vote et ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de
la majorité.

Problème de droit 104


quelles obligations s’imposent à une SA dont les capitaux propres deviennent inférieurs
à la moitié du capital social ?
Règles applicables :
lorsque les comptes présentés à l’AGO font apparaître que les capitaux propres sont
devenus inférieurs à la moitié du capital social, la société doit respecter une procédure
très stricte définie par l’article L. 225-248 du Code de commerce. (0,25)
- Le Conseil d’Administration doit réunir une assemblée générale extraordinaire dans les
4 mois suivant l’assemblée d’approbation des comptes ayant fait apparaître cette perte
(le défaut de consultation entraîne des sanctions pénales). (0,25) Cette AGE doit
décider s’il y a lieu ou non à dissolution anticipée de la société. Quelle que soit la
décision prise par cette AGE, elle devra faire l’objet des formalités de publicité légale
habituelles. Si aucune décision n’est prise, tout intéressé peut en demander la
dissolution par voie de justice (le tribunal pouvant accorder alors à la société un délai
supplémentaire de régularisation, jusqu’à 6 mois). (0,25)
- Lorsque les actionnaires, lors de l’AGE, décident de poursuivre l’exploitation, ils
doivent alors régulariser la situation (reconstitution des capitaux propres ou diminution
du capital) au plus tard à la clôture du 2ème exercice suivant celui au cours duquel la
constatation des pertes est intervenue. (0,25)
- Si la reconstitution des capitaux propres s’avère impossible, la seule solution est la
réduction du capital social d’un montant au moins égal au montant des pertes qui n’ont
pas pu être imputées sur les réserves.
L’article L.224-2 du Code de commerce dispose que la réduction du capital social à un
montant inférieur au minimum légal (37 000 € pour les SA) ne peut être décidée que
sous la condition suspensive d’une augmentation de capital destinée à ramener celui-ci
à un montant au moins égal à ce minimum (0,25)
- Si la société ne peut pas redresser la situation, tout intéressé peut en demander la
dissolution par voie de justice (le tribunal pouvant accorder alors à la société un délai
supplémentaire de régularisation, jusqu’à 6 mois ; en outre le tribunal ne peut prononcer
la dissolution si, au jour où il statue sur le fond, cette régularisation a eu lieu). (0,25)

Problème de droit : 105


Conditions de fond et de forme de constitution d’une société anonyme.
Règles applicables :
Conditions de fond
Pour être valablement constituée, une société anonyme doit avoir au moins deux
actionnaires ayant la capacité civile (7 actionnaires si ses titres sont admis sur un
marché règlementé). (0,25)
Le capital minimum est de 37 000 euros. (0,25)
Les apports en industrie ne sont pas autorisés.
Les apports en nature doivent obligatoirement faire l’objet d’une évaluation par un
commissaire aux apports (0,25). Exception (loi Warsmann 2012) sur décision des
actionnaires fondateurs (0,25) :
Si les apports en nature portent sur des valeurs mobilières ayant fait l’objet d’une
évaluation récente sur les marchés financiers.
Deux conditions : des valeurs mobilières ou instruments du marché monétaire + évalués
au prix moyen pondéré auquel ils ont été négociés sur un ou plusieurs marchés
règlementés au cours des trois derniers mois.
S’agissant de biens autres que des valeurs mobilières, s’ils ont fait l’objet d’une
évaluation à leur juste valeur par un commissaire aux apports dans les 6 mois précédant
l’apport.
Dans 2 cas une réévaluation s’impose, à l’initiative et sous la responsabilité des
fondateurs et impliquant l’intervention d’un commissaire aux apports : si l’on constate
des circonstances exceptionnelles sur les marchés ou des circonstances nouvelles.
Rapport du commissaire aux apports : déposé au moins 8 jours avant l’AG constitutive.
Simple indication, les actionnaires restent libres de choisir une autre valeur, sous leurs
responsabilités civile et pénale.
Conditions de forme (0,5)
- des statuts écrits et signés par tous les associés ;
- la publication d’un avis dans un journal d’annonces légales (JAL) ;
- le dépôt d’un dossier d’immatriculation comprenant les statuts auprès du greffe du
tribunal de commerce pour immatriculation au registre du commerce et des sociétés
(RCS) ;
Le greffe se charge de la publication d’un avis au Bodacc.
Il est possible de s’adresser à un CFE pour faciliter les démarches de constitution.

Problème de droit 106


le cumul d’un mandat d’administrateur avec un contrat de travail est-il possible ?
Règles applicables :
En principe, un administrateur en fonctions ne peut conclure de contrat de travail avec la
société sauf s’il démissionne de son mandat d’administrateur (art. L. 225-22 C.com). Le
contrat de travail conclu entre la SA et un de ses administrateurs est frappé de nullité
absolue, mais le mandat d’administrateur demeure valable. (0,25)
Toutefois, une exception à ce principe existe : Loi du 22 mars 2012, dite « Warsmann II
» (0,25). En effet, un administrateur peut se faire consentir un contrat de travail par la
société anonyme lorsque deux conditions sont réunies :
- d’une part, le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif ; (0,25)
- d’autre part, la société anonyme doit respecter, à la clôture de chaque exercice social,
les deux conditions suivantes liées à sa taille : (0,25)
impérativement un effectif inférieur à 250 salariés,
et, soit un chiffre d’affaires n’excédant pas 50 millions d’euros, soit un total du bilan
n’excédant pas 43 millions d’euros.
Même si les textes ne l’envisagent pas expressément, il conviendra de vérifier
l’effectivité du lien de subordination, cette notion étant la caractéristique essentielle du
contrat de travail. (0,25)
De plus, cet administrateur cumulant son mandat avec un contrat de travail dans la
même société doit être pris en compte, au même titre que les salariés devenus
administrateurs, pour apprécier le nombre des administrateurs liés à la société par un
contrat de travail : ce nombre ne peut dépasser le tiers des administrateurs en fonction.
(0,25)
Par ailleurs, lorsque le cumul entre un mandat d’administrateur et un contrat de travail
dans la même société anonyme est possible, la procédure des conventions
réglementées doit impérativement être respectée lors de la conclusion du contrat de
travail. (0,25)
La procédure comporte 5 étapes : (0,25)
- L’intéressé doit informer le CA de la conclusion de la convention réglementée,
- La convention est soumise à un contrôle a priori du CA, l’intéressé ne participe pas au
vote, s’il est membre du CA,
- Le président du CA donne avis au CAC de toutes les conventions autorisées, dans le
délai d’un mois à compter de la conclusion desdites conventions,
- Le CAC établit un rapport spécial sur les conventions qu’il présente à l’AGO,
- L’AGO statue sur le rapport du CAC (contrôle a posteriori) : l’intéressé ne participe pas
au vote et ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de la
majorité.

Problème de droit 107


La cooptation d’administrateurs
Règles applicables :
Au regard de l’article L225-17 al. 1er du Code de commerce, un Conseil d’administration
doit être composé de trois membres au moins et de dix-huit au plus. Dans ces limites, le
nombre d’administrateurs est fixé librement dans les statuts.
En cas de vacance d’un poste d’administrateur, la loi offre la possibilité de remplacer un
membre démissionnaire ou décédé ou empêché par voie de cooptation. La cooptation
consiste en la désignation par le conseil d’administration d’un nouveau membre, à titre
provisoire, en attente d’une ratification par la prochaine AGO. La loi envisage 3
situations distinctes :
- Cooptation interdite : Art. L225-24 al. 2 C. com. : si le nombre d’administrateurs devient
inférieur au minimum légal. Le CA doit alors convoquer au plus vite les actionnaires en
AGO pour désigner un administrateur remplaçant. A défaut tout intéressé peut
demander en justice la désignation d’un mandataire chargé de convoquer cette AGO. Le
CA ne peut plus fonctionner tant qu’il ne comporte pas au moins 3 administrateurs.
- Cooptation obligatoire : Art. L225-24 al. 3 C. com. : si le nombre d’administrateurs
devient inférieur au minimum statutaire tout en restant supérieur ou égal au minimum
légal. Le CA a trois mois à compter de la vacance pour réaliser la cooptation. A défaut
de cooptation dans les 3 mois, tout intéressé peut demander en justice la désignation
d’un mandataire chargé de convoquer une AGO destinée à désigner l’administrateur
remplaçant. Si la désignation de l’administrateur coopté n’est pas confirmée par l’AGO,
les délibérations auxquelles il a participé restent néanmoins valables.
- Cooptation facultative : Art. L225-24 al. 1 C. com. : Si le nombre d’administrateur
baisse tout en restant supérieur ou égal au minimum statutaire.

Problème de droit 108


Quelles sont les conditions de constitution d’une SA ?
Règles applicables :
(2.25) pour être valablement constituée, une SA doit respecter des conditions de fond
et des conditions de forme.
- Conditions de fond : articles 1128 et 1832 C. civ. et article L225-1 et s. C. com.
Selon l’art. 1128 C. civ. : les associés doivent être capables, donner un consentement
non vicié et le contenu du contrat doit être licite et certain.
Selon l’art. 1832 C. civ. : les associés doivent être au moins deux, personnes physiques
ou personnes morales, faire des apports, partager les résultats et être animés d’affectio
societatis. Dans la SA, seuls les apports en numéraire et en nature sont autorisés et le
capital social doit être d’au moins 37.000€.
- Conditions de forme :
Les apports en nature doivent obligatoirement faire l’objet d’une évaluation par un
commissaire aux apports désigné à l’unanimité des associés, à défaut par le président
du tribunal de commerce. A titre d’exception, les associés peuvent décider à l’unanimité
de ne pas recourir à un commissaire aux apports, dans deux hypothèses : soit le bien
apporté consiste en des valeurs mobilières évaluées sur les marchés financiers il y a
moins de 3 mois ; soit le bien apporté est autre et a fait l’objet d’une évaluation par un
commissaire aux apports dans les 6 mois qui précèdent. Cependant, en cas de
circonstances exceptionnelles affectant la valeur du bien, le recours à un commissaire
aux apports est de nouveau obligatoire. La valeur fixée par le commissaire aux apports
n’engage pas les associés, néanmoins s’ils retiennent une valeur différente, ils engagent
leur responsabilité civile, et éventuellement leur responsabilité pénale en cas de
surévaluation frauduleuse.
Les statuts doivent être rédigés par écrit et les formalités de publicité habituelles : JAL,
RCS et Bodacc accomplies.

Problème de droit 109


Quel est le sort d’un acte accompli pendant la période de formation d’une SA ?
Règles applicables (1.5) :
Selon l’article L210-6 C. com. seules les personnes qui agissent au nom et pour le
compte d’une société en formation, pendant la période de formation, sont tenues des
actes ainsi accomplis. Par exception, la société, une fois immatriculée, pourra reprendre
à son compte ces engagements et sera considérée comme ayant été dès l’origine
contractante. La loi a organisé très strictement les modalités de reprise des actes
accomplis pour le compte d’une société en formation. Il y a deux procédures de reprise
automatique selon la date de conclusion de l’acte. Si l’acte a été conclu avant la
signature des statuts, il sera repris automatiquement à l’immatriculation s’il figure dans
un état annexé aux statuts et signé par les associés. Si l’acte a été conclu entre la
signature des statuts et l’immatriculation, il sera repris automatiquement à
l’immatriculation, s’il a été passé en vertu d’un mandat spécial donné par les associés.
La jurisprudence admet que ce mandat soit donné postérieurement à la conclusion de
l’acte, du moment qu’il est antérieur à l’immatriculation et qu’il est spécial. Enfin, les
actes qui n’auraient pas pu bénéficier d’une reprise automatique pourraient toujours être
repris, après l’immatriculation, par une décision prise en assemblée à la majorité des
associés

Problème de droit 110


Quelle est l’étendue des pouvoirs d’un DG de SA ?
Règles applicables (2)
: Le DG dispose des pouvoirs les plus étendus pour assurer la direction générale de la
société.
Dans l’ordre interne, à l’égard des actionnaires, il doit respecter les statuts, ainsi que les
pouvoirs attribués par la loi aux autres organes sociaux.
Dans l’ordre externe, à l’égard des tiers, la société est engagée par tous les actes
accomplis par le DG, y compris en dehors de l’objet social, sauf à démontrer que le tiers
connaissait ce dépassement de l’objet social. Les clauses statutaires sont inopposables
aux tiers. Il doit néanmoins respecter les pouvoirs attribués par la loi aux autres organes
sociaux. S’agissant des cautions, avals et garanties donnés par la société au bénéfice
de tiers, l’article L225-35 al. 4 C. com. impose qu’elles soient au préalable autorisées
par le conseil d’administration. L’autorisation doit être donnée pour un an maximum et
pour un montant limité (soit un montant global pour l’année, soit un montant par
engagement, soit les deux). Ce pouvoir d’autorisation est opposable aux tiers. En
l’absence d’autorisation du CA, les cautions, avals et garanties sont inopposables à la
société. Toute délibération ultérieure du conseil ou de l’assemblée générale est
inopérante

Problème de droit 111


Un DG de SA peut-il cumuler son mandat social avec un contrat de travail ?
Règles applicables (1.5) :
le DG peut cumuler son mandat de direction avec un contrat de travail dès lors que les
trois conditions cumulatives suivant sont réunies :
- le contrat de travail doit correspondre à un travail effectif ;
- les fonctions exercées doivent être bien distinctes, avec des rémunérations distinctes ;
- le DG doit être placé dans un état de subordination par rapport à la société, ce qui est
exclu s’il est actionnaire majoritaire.
Si le DG est par ailleurs administrateur, il est soumis à l’obligation d’antériorité de son
contrat de travail.
Enfin, si le contrat de travail est signé alors que le DG est en fonction, il s’agit d’une
convention règlementée qui doit faire l’objet d’une autorisation a priori par le conseil
d’administration et d’une approbation a posteriori par l’assemblée générale ordinaire.
Problème de droit 112
Quelles sont les conséquences de la dissolution d’une personne morale actionnaire et
administrateur d’une SA ?
Règles applicables (2) :
La question doit être envisagée sous la double qualité de la personne morale dissoute :
en tant qu’actionnaire et en tant qu’administrateur.
- En tant qu’actionnaire : les actions de SA sont des valeurs mobilières librement
cessibles et librement négociables. Aucun agrément ne peut s’opposer à une
transmission successorale. Elles se transmettent par simple virement de compte à
compte.
- En tant qu’administrateur : les administrateurs sont désignés par un vote des
actionnaires en AG. Par dérogation, en cas de décès ou démission d’un administrateur,
dans certaines hypothèses, une procédure de cooptation, c’est-à-dire de désignation
par le CA lui-même d’un administrateur, peut être mise en œuvre, sous réserve de
confirmation par la prochaine AGO. La cooptation est interdite lorsque le nombre
d’administrateurs devient inférieur au minimum légal, obligatoire lorsque ce nombre est
inférieur au minimum statutaire tout en étant supérieur au minimum légal et facultative
lorsqu’il reste supérieur au minimum statutaire et au minimum légal.
Il s’agit d’une procédure dérogeant au pouvoir de l’AGO de désigner les administrateurs.
Elle doit donc s’entendre strictement dans les seules hypothèses visées par la loi (art.
L225-24 C. com.) : le décès ou la démission. Elle ne saurait s’appliquer à d’autres
hypothèses, en particulier la dissolution d’un administrateur personne morale

Problème de droit 113


Une SA peut-elle valablement consentir un prêt au père de l’un de ses dirigeants ?
Règles de droit
Constitue une convention interdite, entre autres, l’emprunt contracté auprès de la
société anonyme par un de ses administrateurs personnes physiques, par le directeur
général ou l’un des directeurs généraux délégués, ou par un représentant permanent
d’une personne morale administrateur (art. L225-43 C.com). Cette interdiction,
sanctionnée par la nullité de l’acte, s’applique également aux conjoints, ascendants et
descendants de ces personnes, ainsi qu’à toute personne interposée.

Problème de droit114
Le directeur général d’une SA peut-il conclure librement un contrat avec une SNC dont
l’un des associés est simultanément administrateur de la SA ?
Règles de droit
Un contrat conclu entre une SA et une entreprise dont le propriétaire, l’un des associés
indéfiniment responsables ou l’un des dirigeants est simultanément directeur général,
directeur général délégué ou administrateur de cette SA, constitue une convention
réglementée (art. L225-38, dernier alinéa, C.com).
Dès lors, cette convention est soumise à la procédure de double contrôle des
conventions réglementées (art. L225-40 à L225-42 C.com) : un contrôle préalable du
conseil d’administration, puis un contrôle a posteriori par l’AG des actionnaires. Les
étapes suivantes doivent donc être respectées :
- l’intéressé doit informer le conseil d’administration du projet de contrat ;
- le conseil d’administration statue sur l’autorisation à donner à ce projet de contrat (si
l’intéressé est membre du conseil, il ne participe pas au vote) ;
- si le projet de contrat est validé par le conseil d’administration, la signature de ce
contrat peut alors intervenir et le président du conseil d’administration en informe le
commissaire aux comptes ;
- le commissaire aux comptes établit un rapport spécial sur ces conventions ;
- les conventions sont ensuite soumises au vote des actionnaires en AGO.
Lorsqu’une convention réglementée a été conclue sans l’autorisation préalable du
conseil d’administration, elle peut être annulée si elle a entraîné des conséquences
dommageables pour la société (art. L225-42C.com). Toutefois, cette nullité peut être
couverte par un vote de l’assemblée générale des actionnaires (l’intéressé ne prenant
alors pas part au vote)

Problème de droit 115


Dans quelle mesure un actionnaire peut-il solliciter une expertise de gestion dans une
SA ?
Règles de droit
Un ou plusieurs actionnaires, représentant au moins 5 % du capital social, soit
individuellement, soit en se groupant, peuvent solliciter une expertise de gestion.
Cependant, ils devront au préalable poser par écrit au président du conseil
d’administration (ou au directoire) des questions sur une ou plusieurs opérations de
gestion déterminées. Leur demande ne peut pas porter sur la gestion dans son
ensemble, mais uniquement sur une ou plusieurs opérations bien déterminées.
A défaut de réponse dans un délai d’un mois, ou si la réponse ne leur semble pas
satisfaisante, ils pourront alors exercer une action judiciaire visant à obtenir la
désignation d’un expert de gestion. Si le juge fait droit à leur demande, il désignera un
expert de gestion chargé d’établir un rapport sur les opérations de gestion litigieuses et
définira l’étendue de ses pouvoirs.

Problème de droit 116


Quelles obligations s’imposent à une SA lorsque le montant de ses capitaux propres est
inférieur à la moitié du capital social ?
Règles de droit
L’article L.225-248 du Code de commerce prévoit que, si du fait de pertes constatées
dans les documents comptables, les capitaux propres de la société deviennent
inférieurs à la moitié du capital social, le conseil d’administration ou le directoire, selon le
cas, est tenu, dans les quatre mois qui suivent l’approbation des comptes ayant fait
apparaître cette perte, de convoquer l’assemblée générale extraordinaire à l’effet de
décider s’il y a lieu, ou non, à dissolution anticipée de la société.
A défaut de convocation de l’AGE dans les quatre mois qui suivent l’approbation des
comptes, le président, les administrateurs, ou les membres du directoire (suivant le type
de SA) s’exposent à un emprisonnement de six mois et/ou à une amende de 4 500 €
(art. L.242-29-1° C.com.). A défaut de réunion de l’AGE, ou si l’AGE n’a pu délibérer
valablement sur dernière convocation, tout intéressé peut demander en justice la
dissolution de la société.
Le tribunal peut accorder à la société un délai maximal de six mois pour régulariser la
situation. En outre, le tribunal ne peut prononcer la dissolution si, au jour où il statue sur
le fond, cette régularisation a eu lieu (art. L.225-248 al. 4 C.com).
Si lors de la réunion de l’AGE la dissolution n’est pas prononcée, la société est tenue,
au plus tard à la clôture du deuxième exercice suivant celui au cours duquel la
constatation des pertes est intervenue, de réduire son capital d’un montant au moins
égal à celui des pertes qui n’ont pu être imputées sur les réserves, si, dans ce délai, les
capitaux propres n’ont pas été reconstitués, à concurrence d’une valeur au moins égale
à la moitié du capital social.
A défaut de reconstitution des capitaux propres de la société dans le délai de deux ans
imparti, tout intéressé peut demander au tribunal de commerce de prononcer la
dissolution de la société. Toutefois, le tribunal peut accorder à la société un délai
maximal de six mois pour régulariser la situation. En outre, le tribunal ne peut prononcer
la dissolution si, au jour où il statue sur le fond, cette régularisation a eu lieu (art. L.225-
248 al. 4C.com.).
Problème de droit 117
A quel organe revient la compétence de révoquer le président du conseil
d’administration d’une SA ?
Règles de droit
Le président du conseil d’administration est élu et révoqué par le conseil
d’administration (art. L225-47 C.com). Aucun autre organe ne dispose de la faculté de le
révoquer.
Le président du conseil d’administration est obligatoirement administrateur (« le conseil
d’administration élit parmi ses membres un président… »). La fonction de président est
intimement liée à son mandat d’administrateur (« le président est nommé pour une
durée qui ne peut excéder celle de son mandat d’administrateur. »). Par conséquent,
dès que la fonction d’administrateur prend fin, celle de président cesse également. La
révocation des administrateurs relève de la compétence des actionnaires réunis en
AGO (art. L225-18 C.com).
Les actionnaires disposent donc d’un moyen indirect pour faire cesser les fonctions du
président du CA : ils peuvent décider de le révoquer de ses fonctions d’administrateur.
Le mandat d’administrateur prenant fin, les fonctions de président du CA cessent
aussitôt

Problème de droit 118


La convocation et la tenue d’une assemblée générale annuelle d’approbation des
comptes constituent-elles une obligation pour les dirigeants d’une SA ?
Règles de droit
Le Code de commerce (art. L. 225-100, alinéa 1er) impose la réunion de l’assemblée
générale ordinaire des actionnaires de SA au moins une fois par an, dans les six mois
de la clôture de l’exercice, afin que les actionnaires statuent sur l’approbation des
comptes. Toutefois, le Code de commerce précise que ce délai de six mois peut être
exceptionnellement prolongé par une décision de justice. L’absence de tenue de
l’assemblée annuelle d’approbation des comptes n’entraîne pas de sanctions civiles
automatiques. Cependant, cette absence d’assemblée dans le délai imparti constitue
une infraction pénale engageant la responsabilité pénale des administrateurs de la SA.
En effet, est puni d’une peine d’emprisonnement de six mois et d’une amende de 9 000
€ le fait de « ne pas réunir l’assemblée générale ordinaire dans les six mois de la clôture
de l’exercice ou, en cas de prolongation, dans le délai fixé par décision de justice… »
(art. L. 242-10 C.com).
Aux termes de l’article L. 225-103 du Code de commerce, le pouvoir de convoquer une
assemblée générale de SA revient au conseil d’administration ou au directoire, selon le
cas. De plus, dans les SA à structure dualiste, le conseil de surveillance détient
également le pouvoir de convoquer les assemblées générales. Ce même texte prévoit
des exceptions à cette compétence de principe. Ainsi, à défaut de convocation de
l’assemblée générale par le conseil d’administration (ou par le directoire), d’autres
personnes pourront procéder, éventuellement sous conditions, à cette convocation :
- le commissaire aux comptes, en cas de carence du conseil d’administration ou du
directoire ;
- un mandataire désigné en justice à la demande de tout intéressé ou du comité
d’entreprise, en cas d’urgence ;
- un mandataire désigné en justice à la demande d’un ou plusieurs actionnaires
réunissant au moins 5 % du capital social ou à la demande d’une association
d’actionnaires ;
- les liquidateurs de la société ;
- les actionnaires majoritaires en capital ou en droits de vote à l’issue d’une offre
publique d’achat ou d’échange ou à l’issue d’une cession de bloc de contrôle
S’agissant du pouvoir de convocation reconnu au commissaire aux comptes, il convient
de préciser que ce dernier ne peut convoquer une assemblée générale qu’après avoir
vainement mis en demeure (par lettre recommandée avec accusé de réception) le
conseil d’administration d’y procéder : la carence des dirigeants doit donc être avérée et
être démontrée par le commissaire aux comptes.

Problème de droit : 119


Dans quelle mesure un nouvel administrateur doit-il être désigné pour remplacer un
administrateur démissionnaire ?
Règles de droit
En principe, les administrateurs d’une SA sont désignés par les actionnaires réunis en
assemblée générale ordinaire (art. L. 225-18 C.com).
Toutefois, en cas de vacance par décès ou par démission d’un siège d’administrateur, le
conseil d’administration peut (ou doit, selon le cas) procéder à une cooptation : il
désigne lui-même, à titre provisoire, un nouvel administrateur dont la nomination devra
ensuite être approuvée par la prochaine assemblée générale ordinaire (art. L. 225-24 C.
com). Le Code de commerce envisage trois hypothèses en cas de décès ou de
démission d’un administrateur :
- lorsque le nombre des administrateurs devient inférieur au minimum légal (3), la
cooptation est interdite ; les deux administrateurs restants doivent impérativement
convoquer immédiatement l’assemblée générale ordinaire afin que celle-ci complète
l’effectif du conseil d’administration ;
- lorsque le nombre des administrateurs devient inférieur au minimum statutaire mais
sans être inférieur au minimum légal, la cooptation est obligatoire : le conseil
d’administration est tenu de procéder à des nominations à titre provisoire afin de
compléter son effectif et ce, dans le délai de trois mois à compter du jour où est
intervenue la vacance ;
- lorsque le nombre des administrateurs diminue tout en restant égal ou supérieur au
minimum statutaire, la cooptation est facultative.
La cooptation d’un administrateur est toujours effectuée à titre provisoire. Elle doit être
ensuite soumise à la ratification de la prochaine assemblée générale ordinaire. À défaut
de ratification par les actionnaires, la nomination de l’administrateur coopté est annulée
mais les délibérations prises et les actes accomplis antérieurement par le conseil
d’administration restent valables.
Lorsque la cooptation est obligatoire et que le conseil d’administration ne procède pas à
une nomination provisoire dans un délai de trois mois à compter de la vacance, tout
intéressé peut demander en justice (auprès du président du tribunal de commerce) la
désignation d’un mandataire chargé de convoquer l’assemblée générale des
actionnaires pour qu’elle procède à la nomination du nouvel administrateur

Problème de droit 120


A quelles conditions est soumise la décision d’émission d’obligations ordinaires par une
société anonyme ?
Règles de droit
Pour pouvoir émettre des obligations, une société anonyme doit respecter deux
conditions cumulatives (art. L. 228-39 C. com) :
- d’une part, son capital social doit être intégralement libéré ;
- d’autre part, elle doit avoir établi deux bilans régulièrement approuvés par ses
actionnaires ; à défaut, elle doit impérativement faire procéder à une vérification de son
actif et de son passif par un commissaire aux comptes désigné en justice.
La décision d’émission d’obligations ordinaires relève, en principe, de la compétence du
conseil d’administration (ou du directoire). Toutefois, ce principe connaît deux limites :
- d’une part, l’assemblée générale des actionnaires dispose également de ce pouvoir ;
- d’autre part, les statuts peuvent priver le conseil d’administration (ou le directoire) de
ce pouvoir et le confier exclusivement à l’assemblée générale des actionnaires.
Problème de droit 121
Quelles sont les conditions de fond et de forme encadrant le cumul d’un mandat de
membre du conseil de surveillance et d’un contrat de travail dans la même société
anonyme ?
Règles de droit :
Le cumul d’un mandat de membre du conseil de surveillance et d’un contrat de travail
dans la même société est licite dès lors que les quatre conditions suivantes sont réunies
:
- le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif,
- il doit exister une nette distinction entre les deux fonctions,
- l’intéressé doit être placé dans un état de subordination à l’égard de la société (ce qui
exclut, par définition, qu’il soit actionnaire majoritaire),
- un tiers au plus des membres du conseil de surveillance peut être lié à la société par
un contrat de travail.
Lorsque l’intéressé est d’abord membre du conseil de surveillance, puis cumule cette
fonction avec un contrat de travail au sein de la société, des conditions de forme sont à
respecter. En effet, le contrat de travail constitue alors une convention réglementée en
ce qu’il s’agit d’un contrat conclu entre la société anonyme et l’un des mandataires
sociaux. Dès lors, la procédure de double contrôle des conventions réglementées doit
être mise en œuvre, comme suit :
- le membre du conseil de surveillance concerné doit informer le conseil de surveillance
de son projet de conclusion d’une convention réglementée ;
- le conseil de surveillance statue sur l’autorisation de ce projet (le membre intéressé ne
prenant pas part au vote) ;
- si le conseil de surveillance autorise le projet, la convention réglementée peut être
signée ;
- le président du conseil de surveillance avise le commissaire aux comptes des
conventions autorisées, dans le mois de leur conclusion ;
- le commissaire aux comptes doit présenter à l’assemblée générale un rapport spécial
portant sur les conventions réglementées ;
- l’assemblée générale ordinaire statue sur les conventions réglementées pour les
approuver ou les désapprouver (si le membre du conseil de surveillance intéressé par la
convention réglementée est actionnaire, il ne participe pas au vote ; ses actions ne sont
prises en compte ni pour le calcul du quorum, ni pour le calcul de la majorité)
Problème de droit 122
A quelles conditions une société anonyme peut-elle créer des actions dépourvues du
droit de vote mais dotées de prérogatives financières privilégiées ?
Règles de droit :
Une société anonyme peut créer des actions de préférence, lesquelles offrent à leurs
titulaires des droits particuliers consistant en un aménagement, un renforcement, une
suspension, voire une suppression des droits traditionnellement attachés aux actions
ordinaires. Ainsi, il est possible de créer des actions de préférence aux droits financiers
renforcés ; de même, une société anonyme peut émettre des actions de préférence
sans droit de vote (dans la limite de la moitié du capital social pour les sociétés dont les
actions ne sont pas admises aux négociations sur un marché réglementé ; dans la limite
du quart du capital social pour les sociétés dont les actions sont admises aux
négociations sur un marché réglementé).
Remarque : la précision indiquée entre parenthèse ne sera pas exigée des candidats.
Une même action de préférence peut attribuer à son titulaire une réduction, voire une
suppression, de certains droits, tout en lui renforçant d’autres droits. Ainsi, une société
anonyme peut valablement créer des actions de préférence sans droit de vote mais
conférant à leurs titulaires un droit financier renforcé.
Ces actions peuvent être émises au moment de la constitution de la société ou en cours
de vie sociale. Lorsque leur création intervient en cours de vie sociale, elle suppose une
modification des statuts pour y insérer une clause définissant expressément et
précisément les droits spécifiques attachés à ces actions. Cette modification des statuts
implique une décision collective extraordinaire des actionnaires.
Dans les sociétés anonymes, les modifications des statuts sont prises par les
actionnaires en assemblée générale extraordinaire, toute clause contraire étant réputée
non écrite. L’assemblée générale extraordinaire ne délibère valablement que si les
actionnaires présents ou représentés possèdent, sur première convocation, au moins le
quart et, sur deuxième convocation, au moins le cinquième des actions ayant le droit de
vote. Dans les sociétés dont les actions ne sont pas admises aux négociations sur un
marché réglementé, les statuts peuvent prévoir des quorums plus élevés. L’assemblée
générale extraordinaire statue à la majorité des deux tiers des voix dont disposent les
actionnaires présents ou représentés.

Problème de droit : 123


Le président du directoire d’une société anonyme peut-il engager la société comme
caution d’un prêt personnel qui lui est accordé par un tiers ?
Règles de droit :
Il est interdit à tout membre du directoire :
- de contracter sous quelque forme que ce soit des emprunts auprès de la société ;
- de se faire consentir par elle un découvert, en compte courant ou autrement ;
- de faire cautionner ou avaliser par elle ses engagements envers des tiers.
Cette interdiction s’applique également aux conjoint, ascendants et descendants des
membres du directoire, ainsi qu’à toute personne interposée.
S’ils sont contractés, ces emprunts, découverts, avals ou garanties sont frappés de
nullité.
Il s’agit d’une nullité absolue, qui ne peut pas faire l’objet d’une confirmation (même par
un vote à l’unanimité des actionnaires).

Problème de droit 124


Le commissaire aux comptes d’une société anonyme doit-il intervenir lorsqu’il constate,
à l’occasion de sa mission, un abus de biens sociaux ou du crédit de la société ?
Règles de droit :
Le Code de commerce sanctionne pénalement les commissaires aux comptes qui ne
révèlent pas au procureur de la République les faits délictueux dont ils ont eu
connaissance à l’occasion de l’exercice de leur mission. Ce délit de non-révélation des
faits délictueux est puni par une peine d’emprisonnement de cinq ans et par une
amende de 75 000 €. La constatation de ce délit suppose, en outre, l’existence d’un
élément moral : l’infraction de non-révélation doit avoir été commise en pleine
connaissance de cause par le commissaire aux comptes. Il s’agit d’un délit intentionnel.

Problème de droit 125


Le cumul entre un mandat de directeur général non administrateur et un contrat de
travail.
Règles de droit :
Un directeur général non administrateur peut cumuler son mandat avec un contrat de
travail si les trois conditions suivantes sont respectées :
- existence d'un lien de subordination qui caractérise le contrat de travail, ce qui exclut la
possibilité de cumul pour le dirigeant actionnaire majoritaire ;
- l'emploi doit être effectif (et non fictif) ;
- l’emploi doit correspondre à des fonctions distinctes de celles assumées en qualité de
directeur général.
Lorsque ces conditions sont remplies, le contrat de travail postérieur au mandat (ainsi
que toutes ses modifications ultérieures) correspond à une convention réglementée et
doit donc respecter un certain formalisme.
En effet, les contrats conclus entre la société anonyme et son directeur général
constituent des conventions réglementées dès lors qu’ils ne portent pas sur des
opérations courantes conclues à des conditions normales.
Dès lors, une procédure de double contrôle doit être respectée :
− autorisation préalable du conseil d’administration
− approbation postérieure par les actionnaires réunis en assemblée générale.

Problème de droit 126


Cette question soulève deux problèmes de droit :
- La procédure des conventions réglementées
- La fixation de la rémunération du directeur général

Règles de droit :
a) Pour les conventions réglementées.
Ce sont les conventions passées entre la société et l'un de ses "dirigeants" ou l’un de
ses actionnaires disposant de plus de 10 % des droits de vote ou, s’il s’agit d’une
société actionnaire, la société la contrôlant au sens de l’article L. 233-3, de manière
directe ou indirecte ou par personne interposée.
Ce sont aussi les conventions passées entre la société et une entreprise dans laquelle,
le dirigeant (ou associé), est à la fois propriétaire, associé indéfiniment responsable ou
dirigeant de l'entreprise (gérant, président…)
Pour être valables ces conventions doivent respecter un certain formalisme qui a pour
but de renforcer le contrôle des autres associés.
Le "dirigeant" intéressé est tenu d'informer le conseil d’administration (ou de
surveillance) dès qu'il a connaissance de la convention. Le conseil doit approuver
préalablement la convention et le dirigeant concerné ne prend pas part au vote s’il est
administrateur (ou membre du conseil de surveillance, le cas échéant).
Le président informe le commissaire aux comptes (CAC) de toutes les conventions
autorisées et les soumet à l'approbation de l'AGO.
Le CAC présente, sur ces conventions, un rapport spécial à l'AGO. Ce rapport doit être
mis à la disposition des actionnaires quinze jours au moins avant la tenue de l’AGO.
Il doit enfin y avoir approbation lors de l’AGO annuelle qui statue sur le rapport du CAC.
L'actionnaire intéressé ne prend pas part au vote et ses actions ne sont pas prises en
compte pour le calcul du quorum et de la majorité.
Ces dispositions ne sont pas applicables dans le cas où ces conventions portent sur des
opérations courantes et sont conclues à des conditions normales (ces conventions sont
dites libres).
Si les conventions ne sont pas approuvées par l'assemblée elles produisent néanmoins
leurs effets mais la responsabilité des dirigeants ou associés concernés peut être
engagée en cas de conséquences préjudiciables pour la société..
Seules les conventions n'ayant pas respecté les conditions d'autorisation préalable du
conseil d’administration ou de surveillance peuvent être annulées si elles ont eu des
conséquences dommageables pour la société. L'action en nullité se prescrit par 3 ans à
compter de la date de la convention ou, en cas de dissimulation, du jour où son
existence a été révélée. Cette action peut être couverte par un vote de l'AGO sur
un rapport expliquant les raisons de l'absence d'autorisation préalable. Outre
l’annulation de la convention, l’intéressé engage sa responsabilité civile et peut être tenu
à ce titre de réparer l’éventuel préjudice causé à la société.
b) Pour la rémunération du directeur général.
Les modalités de rémunérations sont variables. La rémunération peut comprendre une
partie fixe et une partie variable constituée d’un intéressement à la progression des
affaires.
Elle bénéficie du traitement social et fiscal des salaires et doit être révélée dans le
rapport de gestion.
La loi se contente de dire que c’est au conseil d’administration de déterminer la
rémunération du directeur général.
La jurisprudence considère que ce n’est pas une convention réglementée en raison de
son caractère unilatéral de fixation.
Au sein du conseil d’administration, les décisions se prennent à la majorité des
membres présents ou représentés

Problème de droit 127


La révocation du directeur général.
Règles de droit :
Le directeur général est révocable à tout moment par le conseil d’administration.
Lorsqu’il est également président du conseil d’administration, sa révocation en tant que
directeur général est une révocation ad nutum : même si elle intervient sans juste motif,
le DG ne pourra pas prétendre au versement de dommages-intérêts.
Lorsqu’il ne cumule pas ses fonctions de DG avec celles de président du conseil
d’administration, la révocation est libre mais le DG peut obtenir de la société des
dommages-intérêts si la révocation intervient sans juste motif.
Indépendamment de la question du juste motif, il peut également obtenir des dommages
intérêts si sa révocation est intervenue dans des circonstances injurieuses ou
vexatoires.

Problème de droit 128


La cession des actions ou les droits patrimoniaux des actionnaires de SA.
Règles de droit :
La SA est une société de capitaux, le principe est donc la libre cession des actions.
Mais les statuts peuvent prévoir des clauses d'agrément ou de préemption à condition
que la société n’offre pas ses titres au public et que les actions soient nominatives (ce
qui est nécessairement le cas pour les sociétés non cotées depuis la loi sur la
dématérialisation des valeurs mobilières de 1981).
De plus, ces clauses d’agrément ne sont pas valables pour les cessions aux conjoint,
descendants, ou ascendants (quelle que soit la nature de la cession : vente, donation,
liquidation de communauté, succession). Les clauses d’agrément ne sont donc valables
que pour les cessions réalisées entre actionnaires ou au profit d’un tiers.
En cas de refus d'agrément, la société doit racheter ou faire racheter les actions même
si le cédant ne détient pas ses titres depuis plus de deux ans.

Problème de droit 129


La nomination d’un membre du CA.
Règles de droit :
La loi impose 3 à 18 membres au CA d’une SA. Dans ces limites, les statuts fixent
librement le nombre d’administrateurs.
En principe, les membres du CA sont élus par l’assemblée générale ordinaire (AGO).
Cependant, le remplacement d’un administrateur décédé ou ayant démissionné peut
résulter d’un vote du CA lui-même. On parle alors de cooptation. Trois cas sont à
distinguer :
- lorsque, suite au décès ou à la démission d’un administrateur, le nombre
d’administrateurs devient inférieur au minimum légal (3), la cooptation par le CA est
interdite. Les administrateurs restants doivent donc convoquer l’AGO au plus vite, pour
qu’elle procède à la désignation de l’administrateur remplaçant ;
- lorsque, suite au décès ou à la démission d’un administrateur, le nombre
d’administrateurs devient inférieur au minimum statutaire, tout en restant supérieur ou
égal au minimum légal, la cooptation est obligatoire : le CA dispose alors d’un délai de 3
mois pour désigner l’administrateur remplaçant ;
- lorsque, suite au décès ou à la démission d’un administrateur, le nombre
d’administrateurs reste au moins égal au minimum statutaire, la cooptation par le CA est
facultative.
Lorsqu’un administrateur est coopté par le CA, cette nomination n’est que temporaire :
elle doit ensuite être soumise aux actionnaires lors de la prochaine AGO.

Problème de droit 130


Les pouvoirs propres de l’AGE et l’augmentation de capital par incorporation des
réserves dans une SA.
Règles de droit :
Le montant du capital figurant obligatoirement aux statuts, l’augmentation du capital est
une décision modificative des statuts. Seule l’AGE est donc compétente pour décider
une modification de celui-ci.
- Le quorum est d’un quart des actions ayant le droit de vote sur première convocation,
un cinquième des actions ayant le droit de vote sur seconde convocation.
- L’AGE décide à la majorité des deux tiers des voix des actionnaires présents ou
représentés.
- L’assemblée doit statuer au vu de deux rapports spéciaux, l’un du conseil
d’administration ou du directoire et l’autre du commissaire aux comptes.
Dans un souci d’efficacité et de rapidité, elle peut prendre la décision de déléguer cette
compétence au CA. La délégation fixe le plafond global de l’augmentation ainsi que la
durée de la délégation (26 mois maximum).
En ce qui concerne l’augmentation en capital par incorporation des réserves, étant
donné que cette opération va dans le sens de la capitalisation des sociétés, le
législateur en a facilité sa réalisation.
D’une part, toutes les réserves sont capitalisables (à l’exception de la réserve spéciale
de participation des salariés, qui appartient au personnel).
D’autre part, l’AGE statue aux conditions de quorum et de majorité de l’AGO :
- Sur 1ère convocation, le quorum exigé est d’au moins 1/5ème des actions ayant droit
de vote, aucun quorum n’étant exigé sur 2nde convocation ; il est à préciser que les
statuts peuvent valablement exiger un quorum plus élevé dans les SA dont les actions
ne sont pas admises aux négociations sur un marché réglementé ;
- La décision est prise à la majorité des droits de vote présents ou représentés

Problème de droit 131


Les conventions réglementées dans les SA.
Règles de droit :
Définition des conventions réglementées
Les conventions réglementées sont les conventions conclues, de manière directe ou
indirecte ou par personne interposée, entre la société et son directeur général, l’un des
administrateurs, l’un des directeurs généraux délégués, l’un des membres du conseil de
surveillance, l’un des membres du directoire ou l’un de ses actionnaires disposant plus
de 10% des droits de vote ou, s’il s’agit d’une société actionnaire, la société la contrôlant
au sens de l’article L. 233-3.
Ce sont aussi les conventions conclues entre la société et une entreprise dans laquelle
le directeur général, l’un des administrateurs, l’un des directeurs généraux délégués,
l’un des membres du conseil de surveillance, ou l’un des membres du directoire de la
SA est simultanément propriétaire, ou associé indéfiniment responsable ou dirigeant de
l'entreprise cocontractante.
Définition des conventions libres (exception au principe des conventions
réglementées)
Toutefois, si elles portent sur des opérations courantes et sont conclues à des
conditions normales, ces conventions sont dites libres et échappent alors à la procédure
de contrôle.
Procédure de contrôle des conventions réglementées
Pour être valables, ces conventions doivent respecter un certain formalisme qui a pour
but de renforcer le contrôle des autres associés.
Le "dirigeant" intéressé est tenu d'informer le CA (ou le CS) dès qu'il a connaissance de
la convention. Le CA (ou le CS) doit approuver préalablement la convention. Le
dirigeant concerné ne prend pas part au vote s’il est membre du CA ou du CS.
Le président du CA ou du CS informe le CAC de toutes les conventions autorisées et les
soumet à l'approbation de l'AGO.
Le CAC présente, sur ces conventions, un rapport spécial à l'AGO.
Il doit enfin y avoir approbation de la convention réglementée lors de l’AGO annuelle, qui
statue sur le rapport du CAC. L'intéressé ne prend pas part au vote et ses actions ne
sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de la majorité.
Sanction du non-respect de la procédure
Si les conventions réglementées ne sont pas approuvées par l'assemblée, elles
produisent néanmoins leurs effets (principe de la sécurité des contrats) mais la
responsabilité des dirigeants ou actionnaires concernés peut être engagée.
Seules les conventions n'ayant pas obtenu l'autorisation préalable du CA (ou du CS)
peuvent être annulées si elles ont eu des conséquences dommageables pour la société.
L'action en nullité se prescrit par 3 ans à compter de la date de la convention ou, en cas
de dissimulation, du jour où son existence a été révélée.
Cette action peut être couverte par un vote de l'AGO, sur rapport expliquant les raisons
de l'absence d'autorisation préalable. Outre l’annulation de la convention, l’intéressé
engage sa responsabilité civile et peut être tenu à ce titre de réparer l’éventuel préjudice
causé à la société.

Problème de droit 132


Le droit à l’expertise de gestion d’un actionnaire d’une SA.
Règles de droit :
Un ou plusieurs actionnaires représentant au moins 5 % du capital social de la SA,
peuvent, soit individuellement, soit en se groupant, poser par écrit au directoire des
questions sur une ou plusieurs opérations de gestion de la société. La question et la
réponse sont communiquées au commissaire aux comptes.
Si, dans le délai d’un mois, aucune réponse n’est donnée, ou si elle est insuffisante, les
actionnaires pourront demander en référé au président du tribunal de commerce la
désignation d’un ou plusieurs experts chargés de présenter un rapport sur les
opérations de gestion contestées.
Lorsqu’un expert de gestion est désigné, son rapport doit ensuite être déposé au greffe
du tribunal de commerce, puis adressé, entre autres, aux actionnaires demandeurs, au
CA et au commissaire aux comptes.
Problème de droit 133
Le nombre de membres du directoire d’une SA
Règles de droit
Le nombre de membres du directoire est déterminé par les statuts.
En principe, il doit être compris entre 2 et 5.
Cependant, il existe deux exceptions :
- Minimum 1 membre (au lieu de 2) lorsque le capital social de la SA est inférieur à
150.000 € ; si le directoire ne comporte qu’un seul membre, celui-ci porte le titre de DGU
(directeur général unique) ;
- Maximum 7 membres (au lieu de 5) lorsque les actions de la SA sont admises aux
négociations sur un marché réglementé.

Problème de droit 134


L’organe compétent pour décider une augmentation de capital dans une SA et les
modalités de prise de décision (augmentation de capital par apport en nature)
Règles de droit
L’augmentation du capital social est une décision modificative des statuts. Elle relève
donc de la catégorie des décisions collectives extraordinaires, lesquelles sont prises par
les actionnaires en AGE (assemblée générale extraordinaire).
L’AGE est en principe seule compétente pour statuer sur l’augmentation de capital, mais
elle peut cependant déléguer au conseil d’administration (ou au directoire, dans les SA
dualistes) tout ou partie de son pouvoir de décision.
Pour une augmentation de capital social par apport en nature, l’AGE statue aux
conditions suivantes :
- L’AGE ne peut valablement statuer que si le quorum suivant est atteint :
o Sur 1ère convocation, au moins ¼ des droits de vote doivent être présents ou
représentés,
o Sur 2nde convocation, au moins 1/5 des droits de vote doivent être présents ou
représentés ;
- Lorsque le quorum est atteint, le vote peut avoir lieu : les décisions sont adoptées à la
majorité des 2/3 des droits de vote présents ou représentés.
Dans les SA dont les actions ne sont pas admises aux négociations sur un marché
réglementé, les statuts peuvent valablement exiger des quorums plus élevés.
L’apporteur en nature, s’il est déjà actionnaire, ne peut pas participer au vote sur
l’évaluation de son apport. Ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du
quorum et de la majorité

Problème de droit 135


L’évaluation d’un apport en nature dans une SA
Règles de droit
Principe : intervention obligatoire d’un commissaire aux apports (CAA)
o Le CAA est désigné à l’unanimité des actionnaires ou, à défaut, par décision de
justice.
o Le CAA établit un rapport contenant une proposition d’évaluation pour chaque apport
en nature envisagé.
o Les actionnaires restent libres de ne pas suivre la proposition d’évaluation émanant du
CAA.
Exception : le conseil d’administration (ou le directoire, pour les SA dualistes) peut
décider de ne pas désigner de CAA lorsqu’il existe une évaluation récente et fiable du
ou des apports en nature et que les actionnaires décident de retenir cette valeur,
précisément dans les deux hypothèses suivantes :
o Lorsque l’apport en nature consiste en des valeurs mobilières ayant déjà fait l’objet
d’une évaluation récente sur les marchés financiers ; il s’agit alors pour les actionnaires
de retenir comme valeur « le prix moyen pondéré » de ces valeurs mobilières au cours
des trois derniers mois ;
o Lorsque l’apport en nature correspond à tout autre bien et qu’un CAA a déjà procédé
à une évaluation de ce bien « à sa juste valeur » au cours des six derniers mois.
Il est à préciser que l’apporteur, s’il est actionnaire de la SA, ne participe pas au vote sur
l’évaluation de son apport et sur l’augmentation de capital. Ses droits de vote ne sont
pas pris en compte pour le calcul du quorum et de la majorité.

Problème de droit 135


Quelles sont les conditions de cumul d’un contrat de travail avec un mandat
d’administrateur dans une même société ?
Règles applicables :
En principe, un administrateur en fonctions ne peut conclure de contrat de travail avec la
société sauf s’il démissionne de son mandat d’administrateur (art. L. 225-22 C.com). Le
contrat de travail conclu entre la
SA et un de ses administrateurs est nul de nullité absolue, mais le mandat
d’administrateur demeure valable.
Toutefois, une exception à ce principe existe désormais (depuis la loi du 22 mars 2012,
dite « Warsmann II »). En effet, un administrateur peut se faire consentir un contrat de
travail par la société anonyme lorsque deux conditions sont réunies :
- d’une part, le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif ;
- d’autre part, la société anonyme doit respecter, à la clôture de chaque exercice social,
les deux conditions suivantes liées à sa taille :
impérativement un effectif inférieur à 250 salariés,
et, soit un chiffre d’affaires n’excédant pas 50 millions d’euros, soit un total du bilan
n’excédant pas 43 millions d’euros.
Même si les textes ne l’envisagent pas expressément, il conviendra de vérifier
l’effectivité du lien de subordination, cette notion étant la caractéristique essentielle du
contrat de travail.
De plus, cet administrateur cumulant son mandat avec un contrat de travail dans la
même société doit être pris en compte, au même titre que les salariés devenus
administrateurs, pour apprécier le nombre des administrateurs liés à la société par un
contrat de travail : ce nombre ne peut dépasser le tiers des administrateurs en fonction.
Par ailleurs, lorsque le cumul entre un mandat d’administrateur et un contrat de travail
dans la même société anonyme sera possible, la procédure des conventions
réglementées devra impérativement être respectée lors de la conclusion du contrat de
travail.

Problème de droit 136 :


la cooptation d’administrateurs.
Règles applicables :
Au regard de l’article L.225-17 al. 1er du Code de commerce, un Conseil
d’administration doit être composé de trois membres au moins et de dix-huit au plus.
Dans ces limites, le nombre d’administrateurs est fixé librement dans les statuts.
En cas de vacance d’un poste d’administrateur, la loi envisager ensuite les 3 situations
distinctes :
- Cooptation interdite : Art. L225-24 al. 2 C. com. : si le nombre d’administrateurs devient
inférieur au minimum légal. Le CA doit alors convoquer au plus vite les actionnaires en
AGO pour désigner un administrateur remplaçant. A défaut tout intéressé peut
demander en justice la désignation d’un mandataire chargé de convoquer cette AGO. Le
CA ne peut plus fonctionner tant qu’il ne comporte pas au moins 3 administrateurs.
- Cooptation obligatoire : Art. L225-24 al. 3 C. com. : si le nombre d’administrateurs
devient inférieur au minimum statutaire tout en restant supérieur ou égal au minimum
légal. Le CA a trois mois à compter de la vacance pour réaliser la cooptation. A défaut
de cooptation dans les 3 mois, tout intéressé peut demander en justice la désignation
d’un mandataire chargé de convoquer une
AGO destinée à désigner l’administrateur remplaçant.
- Cooptation facultative : Art. L225-24 al. 1 C. com. : Si le nombre d’administrateur
baisse tout en restant supérieur ou égal au minimum statutaire.

Problème de droit 137


La cession d’actions de S.A. est-elle libre entre frères et sœurs ?
Règles de droit :
Principe de libre négociabilité des actions : transmission par simple virement de compte
à compte.
Exception : application d’une clause d’agrément statutaire : art. L 228-23 C. com.
Clause d’agrément : permet d’écarter l’entrée dans la société de personnes physiques
ou morales dont la présence est jugée indésirable.
Ne sont possibles que dans les sociétés non cotées.
Sont interdites en cas de transmission par voie de succession, de liquidation de
communauté entre époux, en cas de cession entre conjoints, ascendants et
descendants.
Toute cession intervenue en violation d’une clause d’agrément est nulle.
En termes de procédure, le cédant doit avertir la société de son projet de cession par
LRAR ou acte extrajudiciaire.

Problème de droit 138:


Quels sont les pouvoirs du DGD statutaire d’une SA ?
Règles applicables :
Le DGD est un organe facultatif de la SA. Il s’agit d’une personne physique chargée
d’assister le DG et placée sous sa subordination.
Dans l’ordre interne, le DGD a les pouvoirs qui lui ont été fixés par le conseil
d’administration en accord avec le DG. Il engage sa responsabilité civile pour tous les
actes accomplis en dépassement du cadre de ses pouvoirs et peut également être
révoqué.
Dans l’ordre externe, le DGD a les mêmes pouvoirs que le DG.
Par conséquent, le DGD a les pouvoirs les plus étendus pour représenter la société et
l’engager vis-à-vis des tiers. La société sera donc engagée par tous les actes accomplis
par le DGD y compris en dehors de l’objet social, sauf à prouver que le tiers connaissait
ce dépassement ou ne pouvait l’ignorer compte tenu des circonstances.

Problème de droit 139:


Conditions de forme et de fond de transformation d’une SA en SCA.
Règles applicables :
Art. L225-96 al. 1er C. com. : l’AGE est seule habilitée à modifier les statuts de la
société dans toutes leurs dispositions.
Le Conseil d’administration est compétent pour convoquer l’AGE (art. L225-103 C.
com.) par écrit (publication dans un journal d’annonces légales ou convocation
individuelle par courrier simple ou électronique dans une SA non cotée dont les titres
sont au nominatif), 15 jours au moins avant la date prévue.
Le Conseil d’administration fixe l’ordre du jour.
L’AGE ne pourra siéger que si le quorum d’1/4 sur 1re convocation ou d’1/5 sur 2e
convocation est réuni.
Les décisions se prennent en principe à la majorité des 2/3.
Néanmoins, s’agissant de la transformation d’une SA en SCA, cette transformation a
pour effet d’augmenter les engagements des associés qui deviendront commandités. Ils
doivent donc y consentir expressément.

Problème de droit 140


quelles sont les conditions de cumul d’un mandat de membre du directoire avec un
contrat de travail dans la même société anonyme ?
Règles applicables :
Un membre du directoire d’une société anonyme peut cumuler son mandat social avec
un contrat de travail sous réserve que soient respectées les conditions suivantes :
- un emploi effectif ;
- des fonctions distinctes ;
- un lien de subordination (0,5).
Il n’est pas nécessaire que le contrat de travail soit antérieur au mandat social (0,25).
La spécificité est que tous les membres du directoire de la société peuvent être liés à
celle-ci par un contrat de travail (0,25).
Néanmoins, s’agissant d’une convention passée entre un dirigeant et la société, elle doit
respecter la procédure des conventions règlementées. Il s’agit d’un double contrôle :
d’abord une autorisation préalable du conseil de surveillance, ensuite une ratification en
assemblée générale ordinaire des actionnaires (0,5).

Problème de droit 141


Quelles sont les conséquences du décès d’un membre du conseil de surveillance d’une
société anonyme ?
Règles applicables :
En principe les membres du conseil de surveillance sont nommés par l’assemblée
générale à la majorité (0,25). Il leur suffit d’avoir la capacité civile, ne pas être frappé
d’interdiction, incompatibilité ou déchéance et il ne faut pas que plus du tiers du conseil
soit composé de personnes de plus de 70 ans. Un membre du conseil de surveillance
ne doit pas cumuler plus de 5 mandats dans des sociétés anonymes françaises (0,25).
En cas de décès ou de démission d’un membre du conseil de surveillance, le
mécanisme de la cooptation s’applique dans les mêmes conditions que pour les
administrateurs.
La cooptation consiste à désigner, par les membres du conseil de surveillance, un
nouveau membre à titre provisoire dont la nomination devra être ratifiée par la prochaine
assemblée générale ordinaire (0,25).
Trois situations doivent être distinguées :
- Si le nombre des membres du conseil de surveillance devient inférieur au minimum
légal (3) : la cooptation est interdite. L’AGO doit être immédiatement convoquée pour
procéder aux nominations nécessaires pour compléter l’effectif du conseil de
surveillance (0,25).
- Si le nombre des membres du conseil de surveillance devient inférieur au minimum
statutaire, sans toutefois être inférieur au minimum légal, la cooptation est obligatoire.
Le conseil de surveillance est tenu de compléter son effectif dans le délai de trois mois à
compter de la vacance (0,25).
- Si le nombre des membres du conseil de surveillance diminue sans devenir inférieur ni
au minimum statutaire, ni au minimum légal, la cooptation est facultative (0,25).
L’absence de ratification par l’assemblée générale de la désignation du membre du
conseil de surveillance coopté n’a pas d’effet sur la validité des décisions auxquelles il a
participé (0,25).

Problème de droit 142


quelles sont les conditions de mise en œuvre d’une expertise de gestion ?
Règles applicables :
Selon l’article L225-231 du C. com. un ou plusieurs actionnaires disposant d’au moins
5% du capital social d’une société anonyme peuvent demander en justice la désignation
d’un ou plusieurs experts chargés de présenter un rapport sur une ou plusieurs
opérations de gestion (0,25).
Lorsque l’initiative de la demande revient aux actionnaires, ils doivent préalablement au
recours judiciaire, poser par écrit une question au directoire. La question doit porter sur
une ou plusieurs opérations de gestion déterminées (0,25).
Ce n’est qu’à défaut de réponse dans un délai d’un mois ou à défaut d’éléments de
réponse satisfaisants que les actionnaires pourront exercer en justice une demande
visant à la désignation d’un expert de gestion (0,25).
La demande doit être formulée devant le président du tribunal de commerce du lieu du
siège social qui statue en la forme des référés (0,25).
Il faut noter que l’expertise de gestion n’est pas un droit pour les actionnaires. Le juge
apprécie le bienfondé et l’opportunité de la demande.

Problème de droit 143


quelles sont les conditions de révocation d’un membre du directoire d’une SA ?
Règles applicables :
S’ils sont nommés par le conseil de surveillance, les membres du directoire sont
révocables par l’assemblée générale ordinaire des actionnaires (0,5). Cependant les
statuts peuvent prévoir une clause contraire et prévoir que le conseil de surveillance
sera également compétent pour décider de la révocation des membres du directoire
(0,25).
Si la révocation a lieu sans juste motif, le directeur révoqué a droit à une indemnisation
en réparation du préjudice subi (0,25). De même des dommages et intérêts peuvent être
alloués en cas de révocation intervenue dans des conditions injurieuses et vexatoires
(0,25). La cessation des fonctions du membre du directoire doit faire l’objet des mesures
de publicité : JAL, RCS, BODACC) (0,25).

Problème de droit 144


quelle est l’étendue de la responsabilité civile des membres du directoire d’une SA ?
Règles applicables :
les membres du directoire engagent leurs responsabilités civile et pénale dans les
mêmes conditions que les administrateurs.
Les membres du directoire engagent leur responsabilité civile en cas d’infractions aux
dispositions législatives ou règlementaires, de violation des statuts ou de faute de
gestion ; à condition que la faute commise soit source d’un préjudice et qu’un lien de
causalité puisse être caractérisé. (0,25)
Les membres du directoire peuvent être responsables individuellement. Cependant, le
juge peut décider qu’ils sont solidairement responsables d’une faute commise par l’un
d’entre eux ou responsables d’une faute commune ou collective. (0,25)
L’action en responsabilité est exercée par la victime du préjudice. Ce peut être la
société, dans ce cas l’action sociale peut être exercée ut singuli ou ut universi ; un
actionnaire en cas de préjudice distinct ou un tiers qui devra dans ce cas démontrer le
caractère détachable de la faute. (0,25)
L’action se prescrit par trois ans à compter du fait dommageable ou, s’il a été dissimulé,
de sa révélation.

Problème de droit 145 :


le cumul d’un mandat d’administrateur avec un contrat de travail est-il possible ?
Règles applicables :
En principe, un administrateur en fonctions ne peut conclure de contrat de travail avec la
société sauf s’il démissionne de son mandat d’administrateur (art. L. 225-22 C.com). Le
contrat de travail conclu entre la
SA et un de ses administrateurs est frappé de nullité absolue, mais le mandat
d’administrateur demeure valable.
Toutefois, une exception à ce principe existe : Loi du 22 mars 2012, dite « Warsmann II
». En effet, un administrateur peut se faire consentir un contrat de travail par la société
anonyme lorsque deux conditions sont réunies :
d’une part, le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif ;
d’autre part, la société anonyme doit respecter, à la clôture de chaque exercice social,
les deux conditions suivantes liées à sa taille :
impérativement un effectif inférieur à 250 salariés,
et, soit un chiffre d’affaires n’excédant pas 50 millions d’euros, soit un total du bilan
n’excédant pas
43 millions d’euros.
Même si les textes ne l’envisagent pas expressément, il conviendra de vérifier
l’effectivité du lien de subordination, cette notion étant la caractéristique essentielle du
contrat de travail.
De plus, cet administrateur cumulant son mandat avec un contrat de travail dans la
même société doit être pris en compte, au même titre que les salariés devenus
administrateurs, pour apprécier le nombre des administrateurs liés à la société par un
contrat de travail : ce nombre ne peut dépasser le tiers des administrateurs en fonction.
Par ailleurs, lorsque le cumul entre un mandat d’administrateur et un contrat de travail
dans la même société anonyme est possible, la procédure des conventions
réglementées doit impérativement être respectée lors de la conclusion du contrat de
travail.
La procédure comporte 5 étapes :
L’intéressé doit informer le CA de la conclusion de la convention réglementée,
La convention est soumise à un contrôle a priori du CA, l’intéressé ne participe pas au
vote, s’il est membre du CA,
Le président du CA donne avis au CAC de toutes les conventions autorisées, dans le
délai d’un mois à compter de la conclusion desdites conventions,
Le CAC établit un rapport spécial sur les conventions qu’il présente à l’AGO,
L’AGO statue sur le rapport du CAC (contrôle a posteriori) : l’intéressé ne participe
pas au vote et ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de
la majorité.

Problème de droit 146


qualification juridique et procédure d’une convention signée entre une SA et une SCI
dont un des associés est également administrateur de la SA ?
Règles applicables :
S’agissant d’une convention conclue entre une SA et une SCI dont l’un des associés est
également administrateur de la SA, application du régime des conventions
règlementées des articles L225-38 et suivants du Code de commerce.
Champ d’application :
Conventions conclues directement entre la société et un administrateur, DG, DGD ou
actionnaire détenant au moins 10% des droits de vote ou, s'il s'agit d'une société
actionnaire, la société la contrôlant. Toute convention dès lors qu’un administrateur,
DGD, DGD ou actionnaire détenant au moins 10% des droits de vote est indirectement
intéressé à la convention.
Conventions conclues entre la société et une autre entreprise si un des
administrateurs, DG, ou DGD est propriétaire de cette entreprise, en est associé
indéfiniment responsable, gérant, administrateur, président, DG ou membre du
directoire ou du conseil de surveillance.
Par exception échappent à la règlementation les conventions qui relèveraient du régime
des conventions règlementées mais qui portent sur des opérations courantes, conclues
à des conditions normales.
Procédure :
Information du conseil d’administration : le conseil d’administration statue sur
l’autorisation, la personne concernée ne prenant pas part au vote et motive sa décision.
Signature de la convention
Le CA avise les CAC dans le délai d’un mois.
Les CAC présentent un rapport spécial à l’AGO.
L’AGO vote et approuve ou désapprouve la convention. L’actionnaire concerné ne
prend pas part au vote et ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du
quorum ou de la majorité.
Soit la convention est approuvée et elle produit ses effets
Soit la convention est désapprouvée et elle produit ses effets à l’égard des tiers, mais
les conséquences préjudiciables pour la société peuvent être mises à la charge de
l’actionnaire, administrateur ou dirigeant concerné.
Sanction de l’inobservation des règles légales
• Défaut d’autorisation du conseil d’administration
Nullité de la convention si elle a des conséquences dommageables pour la société.
Nullité facultative qui peut être couverte par un vote de l’AGO. Délai de prescription de
trois ans, la suspension ou l’interruption du délai étant possible.
• Défaut d’accomplissement des autres formalités
Obligation pour l’intéressé de supporter les conséquences dommageables subies par la
société

Problème de droit 147 :


De quels recours dispose un actionnaire de SA contre un ancien dirigeant ?
Règles applicables :
Responsabilité civile
Le dirigeant de SA engage sa responsabilité civile pour ses fautes de gestion, violation
des statuts ou des dispositions législatives ou règlementaires ; à condition que cette
faute entraine un préjudice et un lien de causalité.
Le dirigeant de SA engage sa responsabilité civile à l’égard de la société, des associés
ou des tiers.
Quand l’action vise à réparer le préjudice subi par la société, on parle d’action sociale
qui peut être exercée ut universi (par le représentant légal de la société) ou ut singuli
(par un actionnaire ou plusieurs actionnaires détenant ensemble au moins 5% des droits
de vote dans une SA).
Le dirigeant de SA engage sa responsabilité civile à l’égard d’un ou plusieurs
actionnaires, à condition qu’ils subissent un préjudice distinct du préjudice subi par la
société.
Le dirigeant de SA engage sa responsabilité civile à l’égard des tiers, à condition de
démontrer que la faute commise est détachable de ses fonctions.
Responsabilité pénale
Le délit d’abus de biens sociaux consiste pour les dirigeants de sociétés par actions et
de sociétés à responsabilité limitée, à utiliser les biens, le crédit, mais aussi les
pouvoirs, au sens large, d’une société, dans un but contraire à l’intérêt social.
L’article L.242-6 du Code de commerce définit cette infraction dans le cadre des
sociétés anonymes (élément légal).
Le Code de commerce envisage l’abus de biens sociaux comme le fait de faire (de
mauvaise foi) des biens ou du crédit de la société, mais également du pouvoir ou des
voix, un usage qu’on sait contraire à l’intérêt de la société, à des fins personnelles ou
pour favoriser une autre société ou une entreprise dans laquelle on est intéressé
directement ou indirectement.
Ce délit est constitué si trois éléments matériels sont réunis (élément matériel) :
un usage abusif des biens de la société
un usage contraire à l’intérêt social
un usage destiné à satisfaire un intérêt personnel direct ou indirect.
Pour être constituée, cette infraction nécessite de montrer l’existence d’une intention
frauduleuse, c’est-à-dire la conscience du dirigeant d’agir dans un sens contraire à
l’intérêt social et à des fins personnelles (élément moral).
La sanction prévue est de 5 ans de prison et 375.000 € d’amende.
Le délit d’abus de biens sociaux étant un délit de fonction, seuls les dirigeants l’ayant
commis peuvent être qualifiés d’auteurs et voir leur responsabilité pénale engagée à ce
titre

Problème de droit 148


Quelles sont les conditions de révocation d’un administrateur de SA ?
Règles applicables :
La révocation des administrateurs est de la compétence des actionnaires réunis en
AGO (quorum de 1/5 des actions ayant droit de vote sur 1re convocation, pas de
quorum sur 2e convocation, majorité simple des voix présentes ou représentées). (0,25)
La révocation peut avoir lieu à tout moment et sans motif, on parle de révocation ad
nutum (0,25). Il n’est pas nécessaire que cette révocation soit inscrite à l’ordre du jour
de l’AGO. (0,25)
Néanmoins, si la révocation intervient dans des conditions injurieuses et vexatoires, si
les droits de la défense de l’administrateur n’ont pas été respectés, autrement dit si cet
administrateur n’est pas informé des faits qui lui sont reprochés et qu’il lui soit permis de
s’exprimer (0,25), elle sera considérée comme abusive et entrainera le paiement de
dommages et intérêts par la société à l’administrateur révoqué. (0,25)

Problème de droit 148


Un conseil d’administration de SA peut-il fonctionner avec un nombre d’administrateurs
inférieur au minimum statutaire suite à une démission ? Ou la cooptation
d’administrateurs.
Règles applicables :
Au regard de l’article L225-17 al. 1er du Code de commerce, un Conseil d’administration
doit être composé de trois membres au moins et de dix-huit au plus. Dans ces limites, le
nombre d’administrateurs est fixé librement dans les statuts. (0,25)
En cas de vacance d’un poste d’administrateur, la loi offre la possibilité de remplacer un
membre démissionnaire ou décédé ou empêché par voie de cooptation. La cooptation
consiste en la désignation par le conseil d’administration d’un nouveau membre, à titre
provisoire, en attente d’une ratification par la prochaine AGO (0,25). La loi envisage 3
situations distinctes :
- la cooptation est interdite : Art. L225-24 al. 2 C. com. : si le nombre d’administrateurs
devient inférieur au minimum légal. Le CA doit alors convoquer au plus vite les
actionnaires en AGO pour désigner un administrateur remplaçant. A défaut, tout
intéressé peut demander en justice la désignation d’un mandataire chargé de convoquer
cette AGO. Le CA ne peut plus fonctionner tant qu’il ne comporte pas au moins 3
administrateurs. (0,25)
- la cooptation est obligatoire : Art. L225-24 al. 3 C. com. : si le nombre d’administrateurs
devient inférieur au minimum statutaire tout en restant supérieur ou égal au minimum
légal. Le CA a trois mois à compter de la vacance pour réaliser la cooptation. A défaut
de cooptation dans les 3 mois, tout intéressé peut demander en justice la désignation
d’un mandataire chargé de convoquer une AGO destinée à désigner l’administrateur
remplaçant. Si la désignation de l’administrateur coopté n’est pas confirmée par l’AGO,
les délibérations auxquelles il a participé restent néanmoins valables. (0,5)
- la cooptation est facultative : Art. L225-24 al. 1 C. com. : si le nombre d’administrateur
baisse tout en restant supérieur ou égal au minimum statutaire. (0,25)

Problème de droit 149:


Qualification d’un contrat conclu entre une SA et une SAS dont le président est
dirigeant de la SA ?
Règles applicables : selon l’art. L225-38 C. com. sont qualifiées de conventions
règlementées :
- les conventions conclues entre la SA et l’un de ses dirigeants ou actionnaire détenant
plus de 10% des droit de vote ; (0,25)
- les conventions conclues entre la SA et une autre société dont un des dirigeants de la
SA est également, propriétaire, associé indéfiniment responsable ou dirigeant de cette
société. (0,25)
Echappent à la procédure énoncée ci-après, les conventions entrant dans le champ
d’application des conventions règlementées, mais qui portent sur des opérations
courantes et conclues à des conditions normales. On parle alors de conventions libres.
(0,25)
Les conventions règlementées doivent faire l’objet d’une double autorisation : une
autorisation a priori par le conseil d’administration et une approbation a posteriori par
l’AGO. Le dirigeant ou actionnaire concerné ne participe pas au vote. (0,25)
En l’absence d’autorisation du CA, la convention peut être annulée si elle a des
conséquences dommageables pour la société (0,25). En l’absence de ratification par
l’AGO, la convention produit ses effets, mais les conséquences préjudiciables peuvent
être mises à la charge du dirigeant ou de l’actionnaire concerné. (0,25

Problème de droit 150


À quelles conditions un DG de SA peut-il conclure un contrat de travail avec la société ?
Règles applicables :
En principe un DG peut conclure un contrat de travail avec la société si les conditions de
droit commun sont remplies : que le contrat corresponde à un emploi effectif, que les
fonctions soient bien distinctes et qu’il y ait un lien de subordination. (0,25)
Lorsque le DG est par ailleurs administrateur, le principe d’antériorité s’impose et
empêche l’administrateur en fonction de conclure un contrat de travail, sauf exception
de la loi Warsmann tenant à la taille de la société : la condition d’antériorité est écartée
si la société a moins de 250 salariés et un chiffre d’affaires n’excédant pas 50 millions
d’euros ou un bilan n’excédant pas 43 millions d’euros. (0,5)
Par ailleurs, le nombre d’administrateur liés à la société par un contrat de travail ne doit
pas excéder le tiers des administrateurs. En tout état de cause, lorsque la conclusion du
contrat de travail est possible, cela constitue une convention règlementée qui doit faire
l’objet d’une autorisation préalable donnée par le conseil d’administration et être
approuvée par la prochaine AGO. (0,25)

Problème de droit : 151


Quelle est l’étendue des pouvoirs d’un DGD de SA ?
Règles applicables :
Dans l’ordre interne, les DGD n’ont pas de pouvoirs propres. Leurs pouvoirs sont fixés
par le conseil d’administration en accord avec le DG. (0,25)
Dans l’ordre externe, à l’égard des tiers, les DGD disposent des mêmes pouvoirs que le
DG. Donc les DGD ont tous pouvoirs pour engager la société, même en dehors de
l’objet social, sauf si le tiers connaissait ou ne pouvait ignorer le dépassement de l’objet
social, la seule publication des statuts ne suffisant pas à rapporter cette preuve. Les
clauses statutaires limitant leurs pouvoirs sont inopposables aux tiers et la société est
engagée même en cas de violation d’une clause statutaire. (0,5)
Cependant, certaines conventions conclues directement, indirectement ou par personne
interposée entre la SA et un dirigeant (DG, DGD, administrateur…) ou un actionnaire
détenant plus de 10% des droits de vote ; et certaines conventions conclues entre la SA
et une autre entreprise si l’un des dirigeants est propriétaire de cette entreprise, associé
indéfiniment responsable ou dirigeant doit faire l’objet d’une autorisation préalable du
CA et d’une approbation a posteriori en AGO. On parle alors de conventions
règlementées. En l’absence d’autorisation préalable du conseil d’administration, la
convention peut être annulée si elle a des conséquences préjudiciables pour la société.
En l’absence d’approbation par l’assemblée générale, la convention produit ses effets,
mais ses conséquences préjudiciables peuvent être mises à la charge de l’intéressé.
Sont exclues de la procédure de contrôle, les conventions portant sur des opérations
courantes, conclues à des conditions normales. On parle de conventions libres. (0,5)

Problème de droit 152


A quelles conditions la responsabilité civile d’une DGD peut-elle être engagée ?
Règles applicables :
Le dirigeant engage sa responsabilité civile quand sa faute cause un préjudice et qu’il y
a un lien de causalité entre la faute et le préjudice (0,25). La faute commise peut être
une faute de gestion, la violation des statuts ou la violation des dispositions législatives
ou règlementaires (0,25).
Si le préjudice est subi par la société, il s’agit d’une action sociale qui peut être exercée
ut universi par le représentant légal de la société ou ut singuli par un actionnaire
agissant individuellement ou un groupe d’actionnaires représentant au moins 5% du
capital social. Les dommages et intérêts sont versés à la société. (0,5)
Si le préjudice est subi par un actionnaire, il s’agit d’une action individuelle. L’actionnaire
doit alors démontrer que son préjudice est distinct du préjudice social. (0,25)
Si le préjudice est subi par un tiers, il doit démontrer que le dirigeant a commis une faute
détachable de ses fonctions. (0,25)

Problème de droit 153:


Quelles procédures peuvent s’appliquer à une entreprise qui éprouve des difficultés
qu’elle est susceptible de surmonter ?
Règles applicables :
Procédure de conciliation :
Vise à permettre un sauvetage de l’entreprise en difficulté en dehors de toute décision
de justice, de manière rapide et le plus souvent confidentielle, par un accord avec les
principaux créanciers.
Elle concerne des entreprises éprouvant des difficultés de quelque nature que ce soit
mais qui ne se trouvent pas en état de cessation des paiements depuis plus de 45 jours.
La cessation des paiements est caractérisée lorsque l’entreprise ne peut plus faire face
à son passif exigible avec son actif disponible. Elle est à l’initiative du chef d’entreprise
uniquement qui en fait la demande auprès du président du tribunal de commerce. (0,25)
Le conciliateur va être chargé de trouver un accord entre le débiteur et ses principaux
créanciers, de nature à mettre fin aux difficultés de l’entreprise. Le débiteur n’est pas
dessaisi de la gestion. Les clauses contractuelles dissuasives sont paralysées. (0,25)
L’accord conclu peut être constaté ou homologué. Dans l’hypothèse d’une
homologation, qui ne peut intervenir que si le débiteur n’est pas en état de cessation
des paiements ou que l’accord y met fin, si l’accord est de nature à assurer la pérennité
de l’activité et ne porte pas atteinte aux droits des créanciers non signataires, la
procédure perd son caractère confidentiel. (0,25)
Procédure de sauvegarde
Destinée à une entreprise qui n’est pas encore en cessation des paiements mais qui
connaît des difficultés qu’elle n’est pas en mesure de surmonter seule, la procédure de
sauvegarde a pour finalité la réorganisation de cette entreprise afin de permettre la
poursuite de l’activité économique, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif.
(0,25)
Il s’agit d’une procédure collective, d’une procédure judiciaire fondée sur l’anticipation, à
l’initiative du débiteur. Elle s’ouvre par une période d’observation de 6 mois maximum
(sauf renouvellement) qui doit permettre la réorganisation de l’entreprise, la recherche et
la préparation de solutions en accord avec les créanciers. Les contrats en cours sont
maintenus même s’ils ne sont exécutés que sur demande de l’administrateur judiciaire.
Il est interdit de payer les créances nées avant le jugement d’ouverture de la procédure
collective. Par ailleurs, toutes les poursuites individuelles des créanciers sont arrêtées
pendant la période d’observation. Elle débouche en principe sur un plan de sauvegarde
(0,25) destiné à permettre la poursuite de l’activité économique, le maintien de l’emploi
et l’apurement du passif.

Problème juridique 154


conditions de nomination d’un membre du conseil de surveillance.
Principes juridiques
Conditions de fond :
•Le nombre des membres du conseil de surveillance est fixé dans les statuts entre 3 et
18.
•Les membres du CS peuvent être :
-personne physique ou morale,
-actionnaire ou non (les statuts peuvent exiger la détention d’un nombre d’actions
déterminé).
•La limite d’âge est fixée par les statuts, à défaut le nombre de membres du conseil de
surveillance ayant dépassé l’âge de 70 ans ne peut excéder le tiers des membres en
fonction.
•Cumul des mandats : une même personne physique ne peut exercer simultanément
plus de 5 mandats de membre du conseil de surveillance ou du conseil d’administration
de SA ayant leur siège social sur le territoire français (sauf exceptions).
•Le membre ne doit pas être frappé d’interdiction ou de déchéance. La capacité civile
suffit.
•Incompatibilité : aucun membre du conseil de surveillance ne peut faire partie du
directoire.
Conditions de fond :
•La décision de nomination relève de l’AGO en cours de vie sociale et fait l’objet de
formalités de publicité (JAL, greffe du tribunal de commerce, RCS, BODACC).
•La cooptation est également possible par le CS sous certaines conditions

Problème juridique 155 :


Modalités de rémunération d’un membre du conseil de surveillance.
Principes juridiques
Les fonctions peuvent être gratuites ou rémunérées par des jetons de présence.
L’AGO détermine librement un montant annuel fixe à titre de jetons de présence et le
conseil de surveillance délibère sur sa répartition.
Des rémunérations exceptionnelles pour mission ou mandat peuvent être octroyées
Problème juridique 156
Cumul d’un contrat de travail et d’un mandat de membre du conseil de surveillance au
sein de la même société.
Principes juridiques
Conditions de droit commun :
Le cumul est possible s’il y a :
•emploi effectif,
•dualité des fonctions (qui a pour conséquence une rémunération distincte),
•état de subordination.
Conditions spécifiques à la SA :
•Le nombre de membres du conseil de surveillance liés à la SA par un contrat de travail
ne peut excéder le tiers des membres en fonction.
•Le contrat de travail sera soumis à la procédure des conventions réglementées si le
mandat social est antérieur au contrat de travail.

Problème juridique 157


régime juridique des cautions, avals, garanties dans les sociétés anonymes.
Principes juridiques
Les cautions, avals ou garanties octroyés au nom de la SA pour couvrir les obligations
d’un tiers (personne distincte de la SA), sont soumis à l’autorisation préalable du conseil
de surveillance pour un montant déterminé à l’avance. Le président du directoire ou le
directeur général unique d’une SA en qualité de représentant légal sont seuls
compétents pour accorder ces garanties.
La durée des cautions, avals, garanties ainsi octroyés ne peut être supérieure à
un an, quelle que soit la durée des engagements cautionnés, avalisés ou garantis

Problème juridique :

Régime juridique du cumul des mandats sociaux.

Problème juridique : Régime juridique du cumul des mandats sociaux.

Principes juridiques
Mandats de direction :
Une personne physique ne peut exercer plus d’un mandat de directeur général,
membre du directoire, directeur général unique de SA ayant leur siège social sur le
territoire français.

Par dérogation, une personne physique exerçant un mandat de directeur général dans
une SA peut exercer un second mandat de DG, de membre du directoire ou de
directeur général unique dans une autre SA :
- contrôlée par la SA dans laquelle il exerce son premier mandat,
ou
- dès lors que les titres de ces deux sociétés ne sont pas cotés.

Mandats de membre d’un conseil :


Une personne physique ne peut exercer simultanément plus de cinq mandats
d’administrateur ou de membre du conseil de surveillance de SA ayant leur siège social
sur le territoire français.

Par dérogation, une personne physique peut exercer un nombre illimité de mandats
d’administrateur ou membre du conseil de surveillance dans d’autres SA
contrôlées (cotées ou non) par une des sociétés dans laquelle ils ont déjà un
mandat.

Tous mandats confondus, une même personne physique ne peut exercer plus de 5
mandats de directeur général, de membre du directoire, de directeur général
unique, d’administrateur ou de membre du conseil de surveillance dans des SA
ayant leur siège social sur le territoire français

Problème juridique 158

Problème juridique :
Quelles sont les règles relatives à la modification de l’objet social d’une SA ayant émis un
emprunt obligataire ?

Principes juridiques
La modification de l’objet social est une modification des statuts qui nécessite une
assemblée générale extraordinaire (AGE) des actionnaires statuant aux conditions
suivantes :
- Quorum : ¼ des actions ayant droit de vote doivent être présentes ou
représentées.
- Majorité : 2/3 des voix dont disposent les actionnaires présents ou représentés.
Les formalités de publicité relatives à toute modification statutaire sont obligatoires.

Si la SA a émis des obligations, l’assemblée générale des obligataires doit statuer sur la
modification de l’objet social (Art. L. 228-65 C. com.).
Problème juridique 159 :
nombre minimum d’actionnaires dans une SA.

Principes juridiques
Le nombre minimal d’actionnaires dans une société anonyme dont les actions ne sont
pas admises aux négociations sur un marché réglementé est de deux.
Les sociétés anonymes dont les actions sont admises aux négociations sur un marché
réglementé doivent toujours compter sept actionnaires au minimum.

Problème juridique 160 :


les dispositions relatives à la mixité dans les CA de SA françaises.

Principes juridiques
Par principe, les conseils d’administration doivent être composés en recherchant une
représentation équilibrée de femmes et d’hommes (art L.225-17, al.2 – Code de
commerce).
La proportion d’administrateurs de chaque sexe dans les sociétés cotées doit atteindre
un minimum de 40 % à l’issue de la 1ère AG qui suit le 1er janvier 2017.
Cette obligation de proportion s’applique également aux sociétés non cotées mais en
fonction de certains seuils et pour une date ultérieure.

Problème juridique 161:


la nomination d’un administrateur dans la SA.

Principes juridiques
Le conseil d’administration doit être composé au minimum de 3 membres et de 18 au
maximum ;

Pour être administrateur il faut :


- Etre actionnaire ou non :
o Cependant, les statuts peuvent prévoir un minimum d’actions à détenir ;
- Etre une personne physique ou une personne morale ;
- Capable, non frappée d’interdictions ou d’incompatibilités ;
- Ne pas dépasser la limite d’âge fixée par les statuts :
o À défaut, le nombre d’administrateurs ayant dépassé l’âge de 70 ans ne
doit pas dépasser le tiers des administrateurs en fonction ;
- Respecter les règles relatives au cumul des mandats, à savoir :
o Une même personne physique ne peut détenir plus de 5 mandats
d’administrateur, de membre du conseil de surveillance, de directeur
général, de membre du directoire, de directeur général unique dans les SA
ayant leur siège social sur le territoire français ;
o De plus, une même personne physique ne peut pas cumuler plus de 5
mandats d’administrateurs ou de MCS dans les SA ayant leur siège social
en France (sauf dérogations) ;
- Etre nommé par l’AGO ou de manière exceptionnelle par cooptation (en cas de
vacance de poste suite à décès ou démission).

Problème juridique 162:


les conventions interdites.

Principes juridiques
Il est interdit aux dirigeants personnes physiques et d’une manière générale à toute
personne interposée :
- de contracter sous quelque forme que ce soit des emprunts auprès de la société ;
- de se faire consentir par elle un découvert en compte-courant ou autrement ;
- de faire cautionner ou avaliser par elle ses engagements envers des tiers.
Cette interdiction ne s’applique pas aux personnes morales membres du conseil
d’administration ou du conseil de surveillance.
Sanction : la nullité est d’ordre public et absolue.

Problème juridique 163


Quelles sont les conditions pour être nommé directeur général?

Règle de droit

- Obligatoirement une personne physique sous peine nullité nomination,


- Capacité civile, pas frappé d’incompatibilités ni d’interdictions de gérer,
- Limite d’âge légale : 65 ans. Les statuts peuvent y déroger,
- Un seul mandat de directeur général de SA ayant leur siège social sur le territoire
français. Il existe deux exceptions,
- Administrateur ou non,
Actionnaire ou non

Problème juridique 164


Quelles sont les règles de la cooptation des administrateurs dans la SA ?

Règle de droit
En principe les administrateurs sont nommés par l’AGO.
Cependant il est possible de coopter les administrateurs uniquement en cas de décès ou
de démission de l’un d’entre eux.
La cooptation, consiste de la part des membres du conseil d’administration, à désigner
eux-mêmes, à titre provisoire un nouvel administrateur dont la nomination devra ensuite
être approuvée par la prochaine AGO.

Il convient d’envisager 3 hypothèses :


- 1ère hypothèse : le nombre des administrateurs est inférieur au minimum légal (3) :
la cooptation n’est pas possible
- 2ème hypothèse : le nombre des administrateurs est inférieur au minimum statutaire
sans toutefois être inférieur au minimum légal : la cooptation est obligatoire
- 3ème hypothèse : le nombre des administrateurs est égal ou supérieur au minimum
statutaire : la cooptation est facultative

Problème de droit 164


Le cumul d’un mandat social de PDG avec un contrat de travail.

Règle de droit
- Un PDG en fonction ne peut pas, en principe, conclure un contrat de travail avec la
société qu’il dirige.
- Par exception, le cumul est possible si le contrat de travail est antérieur.
- Toutefois, la loi du 22 mars 2012 autorise les administrateurs à cumuler leur mandat
social avec un contrat de travail dans les PME dans le sens du droit européen :
1. nombre de salariés inférieur à 250 et
2. chiffre d’affaires n’excédant pas 50 millions d’euros ou
3. total bilan n’excédant pas 43 millions d’euros.

Par ailleurs, les conditions suivantes doivent toujours être respectées :


• il doit s’agit d’un emploi effectif ;
• les fonctions doivent être distinctes et donner lieu à une rémunération spécifique ;
• il doit exister un lien de subordination juridique ;
• le nombre des administrateurs liés par un contrat de travail ne doit pas dépasser
le tiers des administrateurs en fonction (la règle du tiers).

Problème de droit165

Les pouvoirs d’un PDG.

Règle de droit

Le directeur général est le représentant légal de la société. Dans ses rapports avec les
tiers, il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au nom
de la société dans la limite de l’objet social et des pouvoirs reconnus aux autres organes.
1. Quelles sont les formalités à effectuer préalablement à toute cession de parts
sociales à la SA TUBALU ? En cas de refus d’agrément, Monsieur DELYS va-
t-il rester prisonnier de ses titres ?

Formalités

Toute cession de parts sociales de SARL à une personne étrangère à la société doit être
autorisée par les associés. L'article L. 223-14 du Code de commerce prévoit ainsi une
procédure obligatoire à respecter par l'associé voulant céder ses parts. Ces règles sont
d'ordre public si bien que les statuts ne peuvent y déroger.
Les cessions de parts entre associés sont en principe libres (art. L. 223-16 du Code de
commerce) et ne sont donc pas soumises à l'agrément des autres associés. La loi offre
cependant la possibilité de prévoir une clause statutaire limitant cette liberté et
soumettant la cession à l'agrément des autres associés. Il convient alors d'appliquer les
dispositions prévues dans la clause, ou à défaut de précision des modalités, pour la
cession à des tiers, sans pouvoir imposer des conditions plus strictes que celles
imposées à ces derniers.
La procédure d'agrément d'une cession de parts sociales suit plusieurs étapes.

La notification du projet de cession


L'associé souhaitant céder ses parts doit tout d'abord notifier son projet de cession à la
société ainsi qu'à tous les associés. La notification prend la forme d'un acte extrajudiciaire
ou d'une lettre recommandée avec demande d'avis de réception. Cette opération peut
également être effectuée par l'acquéreur, la notification étant également valable dans ce
cas.
La décision des associés
Dans le délai de 8 jours à compter de la notification faite à la société, le gérant doit
convoquer l'assemblée des associés afin que celle-ci délibère sur le projet de cession. Si
les statuts le permettent expressément, il est également possible de consulter les
associés par écrit sans avoir à les réunir. L'autorisation est donnée à la majorité en
nombre des associés représentant au moins la moitié des parts sociales. Les
statuts peuvent prévoir une majorité plus forte. L'associé qui cède ses parts peut
participer au vote.

La notification de la décision
La décision de l'assemblée doit être notifiée au cédant par lettre recommandée avec
demande d'avis de réception. La société dispose d'un délai de 3 mois à compter de la
dernière notification du projet pour faire connaître sa décision. Si elle ne l'a pas fait dans
ce délai, la cession doit être considérée comme autorisée. La cession est alors soumise
à des formalités de publicité

Refus d’agrément

En cas de refus d'agrément, si l’associé cédant détient ses parts depuis au moins deux
ans, les autres associés sont tenus d'acheter ou de faire acheter les parts sociales dans
un délai de trois mois à compter du refus d'agrément.
Il est également possible que la société elle-même achète les parts du cédant si les
associés le décident. Cette décision nécessite l'accord de l'associé cédant. L'achat se
fera alors par voie de réduction du capital social ce qui suppose un certain nombre de
formalités.
Si les solutions précédentes n'ont pas trouvé application à l'expiration du délai imparti,
l'associé cédant peut alors réaliser la cession initialement prévue.

1. Quel est l’organe compétent pour décider de l’opération dans la SA TUBALU ?

L’achat de parts sociales par une société est une opération de gestion qui ne relève
pas de la compétence des associés mais des mandataires sociaux.
Le Code de commerce prévoit deux formules en vue d'organiser la gestion et la direction
d'une société anonyme :
La SA « moniste », avec la mise en place d'un conseil d'administration
Dans la SA moniste les fonctions de Président du Conseil d'Administration et de
Directeur Général peuvent être dissociées (loi n° 2001-420 du 15 mai 2001 sur les
Nouvelles Régulations Economiques loi dite "NRE") :
- le PCA anime le CA. Il peut également occuper les fonctions de D.G. ;
- le DG représente la société, et exerce la direction générale ;
- le DG engage la société vis-à-vis des tiers par leurs actes, même en dehors
de l'objet social.

Problème de droit 166


Nombre des membres du directoire

Principe
Le nombre des membres du directoire est fixé par les statuts et ne peut pas être
supérieur à cinq ni inférieur à deux.
Quand le capital social est inférieur à 150 000 euros, le directoire peut n’être composé
que d’une seule personne, appelée alors directeur général unique.

Problème de droit 167


Conditions pour être membre du directoire

Principe
Les membres du directoire sont nommés par le conseil de surveillance.
Ce sont obligatoirement des personnes physiques, actionnaires ou non, non frappés
d’incompatibilité, d’interdiction de gérer ou de déchéance.
La limite d’âge des membres du directoire est fixée à 65 ans, à défaut de clause
statutaire contraire.
Une même personne ne peut être à la fois membre du directoire et membre du conseil
de surveillance dans la même société.
Le nombre total de mandats détenus par une personne physique dans des SA ayant
leur siège social sur le territoire français est limité à cinq (tous mandats confondus ;
notamment membre du conseil de surveillance, administrateur).

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