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Problème de droit1

La dénomination sociale d’une SARL peut-elle contenir le nom de famille des associés et cela Présente-t-
il des risques ?

Règles applicables

Toute société dotée de la personnalité morale doit avoir une dénomination sociale.

(0,25 point) La dénomination sociale d’une société est librement choisie par les associés, sous réserve
des dispositions d’ordre public et des droits des tiers. Elle peut donc comprendre le nom de famille des
associés. (0,25 point)

Cependant, la jurisprudence, dans l’arrêt Bordas, a précisé que le nom patronymique utilisé comme
dénomination sociale se détachait de la personne physique qui le porte pour devenir un droit de
propriété industrielle distinct au bénéfice de la personne morale. (0,25 point)

Il est donc conseillé aux associés qui souhaitent intégrer leur nom de famille dans la dénomination
sociale d’une société de prévoir dans les statuts le sort de cet usage en cas de retrait de l’associé qui
porte ce nom. (0,25 point)

Problème de droit 2

Quelles sont les conditions de fond et de forme de la constitution d’une SARL?

Règles applicables

Au titre des conditions de fond, la société doit respecter les conditions générales de validité des contrats
(art. 1128 C. civ.), les conditions particulières du contrat de société (art. 1832

C. civ.) et les règles spécifiques à la forme de société choisie, donc la SARL. Conditions générales de
validité : la capacité des associés de contracter (la capacité civile de jouissance suffit), le consentement
réel, sincère et non vicié, un contenu licite et certain. (0,25 point)

Conditions spécifiques de validité

: le nombre d’associé (1 à 100 maximum), des apports en numéraire, en nature ou en industrie, une
participation aux résultats, bénéfices et pertes (participation qui est en principe proportionnelle aux
apports, les statuts pouvant prévoir une autre répartition sous réserve de la prohibition des clauses
léonines) et l’affectio societatis, c’est-à-dire la volonté de collaborer ensemble, sur un pied d’égalité, à
l’exploitation commune. (0,25 point)

S’agissant de la SARL, les apports en nature doivent en principe faire l’objet d’une évaluation par un
commissaire aux apports. Cependant, si les apports concernés sont inférieurs à 30 000 € et que
l’ensemble des apports en nature non évalués ne dépasse pas la moitié du capital social, les associés
peuvent se dispenser du recours à un commissaire aux apports. (0,5 point) Au titre des conditions de
forme et des formalités de publicité : les statuts de la SARL doivent être rédigés par écrit, soit par acte
authentique, soit par acte sous signature privée.
L’acte authentique est obligatoire lorsqu’un immeuble est apporté à la société et recommandé lorsque la
société est constituée entre époux ou entre successibles. (0,5 point) Pour acquérir la personnalité
morale, la société doit être immatriculée au RCS et donc procéder aux formalités suivantes : insertion
d’un avis de constitution dans un JAL, dépôt du dossier d’immatriculation au centre de formalité des
entreprises en vue de l’immatriculation au RCS, publication au Bodacc à la diligence du greffier. (0,25
point)

Problème de droit 3

Quel est le sort des actes conclus pour le compte d’une société en formation ?

Règles applicables

En principe, selon l’article L. 210-6 du Code de commerce, seuls sont tenus par les actes conclus au nom
et pour le compte d’une société en formation ceux qui les ont conclus. (0,25 point)

Par exception, il est prévu que la société, une fois immatriculée, puisse reprendre certains actes, qui
seront alors réputés conclus par elle dès l’origine, avec un effet rétroactif.

(0,25 point) Il faut pour cela, d’une part, que la société soit immatriculée et, d’autre part, que l’acte ait
été conclu au nom de la société en formation. (0,25 point) Enfin, il faut entrer dans le cadre d’un des cas
de reprise envisagés par le Code de commerce. (0,25 point)

Il y a deux modalités de reprises automatiques des actes conclus pour le compte de la société en
formation à l’immatriculation, en fonction de la date de conclusion de l’acte.

Si l’acte a été conclu avant la signature des statuts, il sera repris automatiquement à l’immatriculation s’il
figure dans un état annexé aux statuts et signé par les associés.

Si l’acte a été conclu entre la signature des statuts et l’immatriculation, il sera repris automatiquement à
l’immatriculation s’il a été passé en vertu d’un mandat spécial donné par les associés. (0,25 point) Le
mandat peut être donné postérieurement à l’acte, du moment qu’il est antérieur à l’immatriculation.
(0,25 point)

Enfin, il est toujours possible, après l’immatriculation, pour les actes qui n’auraient pas bénéficié d’une
reprise automatique, de les reprendre par une décision prise en assemblée générale à la majorité. (0,25
point)

Problème de droit 4

Quels sont les pouvoirs à l’égard des tiers d’un cogérant de SARL?

Règles applicables

Selon l’article L. 223-18 du Code de commerce, le gérant de SARL a, dans l’ordre externe, c’est-à-dire
dans les rapports à l’égard des tiers, tous pouvoirs pour engager la société, y compris en dehors de
l’objet social. Les clauses statutaires sont inopposables aux tiers. En cas de cogérance, chacun des
cogérants détient ce pouvoir d’engager la société. (0,5 point)
L’opposition d’un gérant au projet d’acte d’un autre est en principe sans effet à l’égard des tiers, sauf s’il
est possible de prouver que cette opposition a été portée à la connaissance du tiers avant la conclusion
de l’acte. (0,5 point)

Problème de droit5

Quelles sont les conditions de fond et de forme de cession de parts sociales entre ascendants et
descendants dans une SARL

Règles applicables

En principe, les cessions entre vifs ne sont pas libres dans les SARL et doivent faire l’objet d’un agrément
donné par la moitié des associés représentant la moitié des parts sociales (double majorité). Il s’agit là
d’une règle d’ordre public. (0,25 point)

Cependant, pour faciliter les cessions dans la famille des associés, l’agrément n’est pas nécessaire
lorsque les parts sont transmises au conjoint, aux ascendants ou aux descendants.

(0,25 point) Les statuts peuvent en disposer autrement et exiger un agrément dans les conditions d’une
cession à un tiers étranger à la société. (0,25 point)

Sur la forme, la cession doit obligatoirement être constatée par écrit, soit par acte authentique, soit par
acte sous signature privée. (0,25 point) Pour que la cession soit opposable à la société, elle doit lui être
notifiée par le dépôt d’un original de l’acte de cession au siège social, contre remise d’une attestation de
ce dépôt par le gérant. (0,25 point) Pour que la cession soit également opposable aux tiers, il faut la
publier au RCS et publier la modification des statuts qui en découle. (0,25 point)

Problème de droit 6

Une SARL peut-elle empêcher l’entrée des conjoints d’associés au titre de la revendication des parts
acquises à l’aide de biens communs ? Comment procéder?

Règles applicables

Les personnes mariées sous un régime matrimonial communautaire (communauté de biens réduite aux
acquêts, communauté de meubles et acquêts, communauté universelle) peuvent utiliser des biens
communs pour entrer dans une société et bénéficier seules de la qualité d’associé. (0,25 point)

Cependant, l’article 1832-2 du Code civil impose, lorsque cet apport est effectué au profit d’une société
autre que par actions, à l’apporteur d’en informer son conjoint et de justifier de cette information dans
l’acte d’apport. (0,25 point) Le conjoint a alors la possibilité de revendiquer la qualité d’associé pour la
moitié des parts souscrites ou acquises en notifiant à la société son intention d’être personnellement
associé. (0,25 point) Le conjoint peut revendiquer la qualité d’associé à tout moment de la vie sociale.
(0,25 point) Il se heurte alors aux éventuelles clauses d’agrément contenues dans les statuts et visant
cette hypothèse particulière de revendication. (0,25 point)
Les statuts d’une SARL peuvent être modifiés, notamment pour y insérer une clause statutaire nouvelle,
par l’assemblée générale extraordinaire des associés. (0,25 point) Si la société a été immatriculée avant
le 4 août 2005, la décision doit être adoptée à la majorité des ¾ des voix. Si la société a été immatriculée
à compter du 4 août 2005, il faut réunion un quorum de 1/4 sur 1re convocation, de 1/5e sur 2e
convocation et la modification statutaire sera adoptée à la majorité des 2/3 des voix présentes ou
représentées. (0,5 point)

Problème de droit7

Comment le conjoint commun en bien d’un associé de SARL peut-il devenir associé de la Société ?

Règles applicables (2 points)

Le conjoint commun en bien d’un associé de SARL peut devenir lui-même associé en faisantun apport
lors d’une augmentation de capital, en achetant des titres de la société ou en revendiquant la qualité
d’associé pour la moitié des parts souscrites par son conjoint si ce dernier est devenu associé en faisant
apport de biens communs. ∙ Concernant l’apport en société : La SARL peut recevoir des apports en
numéraire, en nature ou en industrie. S’agissant d’un apport en cours de vie sociale, il s’agit en réalité
d’une augmentation de capital pour un apport en numéraire ou en nature, ou d’une modification des
statuts pour accueillir un apporteur en industrie. (0,25 point)

Dans les deux cas, la décision relève de la compétence de l’AGE, aux conditions requises pour les
modifications statutaires. Pour les sociétés constituées avant le 4 août 2005, la modification doit être
votée à la majorité des 3/4 des parts existantes, sauf décision prise à l’unanimité de se placer sous le
nouveau régime. Pour les sociétés constituées à compter du 4 août 2005, la modification suppose
d’abord la réunion d’un quorum d’1/4 des parts existantes sur première convocation, 1/5 sur deuxième
convocation et une décision des 2/3 des parts présentes ou représentées. (0,5 point)

∙ Concernant l’acquisition de parts sociales : en principe les cessions de parts sociales de SARL entre
associés, conjoints, ascendants et descendants sont libres et ne sont pas soumises à agrément. Une
clause des statuts peut néanmoins imposer un tel agrément. (0,5 point) En tout état de cause, la cession
doit être constatée par écrit, un original de l’acte de cession doit être déposé au siège social contre
remise d’une attestation de ce dépôt par le gérant pour rendre la cession opposable à la société, et il
doit y avoir publication au RCS de la cession pour l’opposabilité aux tiers. (0,25 point)

∙ Concernant les apports de biens communs : l’article 1832-2 du Code civil prévoit que lorsqu’un époux
fait apport à une société autre que par actions d’un bien commun, il a l’obligation d’en informer son
conjoint et de justifier cette information dans l’acte d’apport. Le conjoint a alors la possibilité de
revendiquer la qualité d’associé pour la moitié des parts souscrites. Il devient alors associé sans effectuer
d’apport supplémentaire.

(0,5 point) À défaut d’information, il peut demander la nullité dans un délai de deux ans à

partir du jour où il a eu connaissance de l’apport. Si la société comporte une clause d’agrément visant
l’hypothèse de revendication par le conjoint d’un apporteur de bien commun postérieure à cet apport,
cette clause devra être respectée. La revendication peut être faite jusqu’à la dissolution de la
communauté conjugale.
Problème de droit 8

Le gérant d’une SARL peut-il cumuler son mandat social avec un contrat de travail ?

Règles applicables (1 point)

Rien dans la loi n’interdit le cumul d’un mandat de gérant de SARL avec un contrat de travail dans la
même société à condition de respecter les trois conditions suivantes : (0,25 point) ∙ le contrat de travail
doit correspondre à un travail effectif, ∙ les fonctions sociales et salariales doivent être bien distinctes, si
possible avec des rémunérations différentes,

∙ le gérant salarié doit être placé en état de subordination par rapport à la SARL. Cette dernière condition
fait donc obstacle à ce qu’un gérant associé majoritaire puisse bénéficier d’un contrat de travail dans la
même société. (0,5 point)

Si le gérant conclut un contrat de travail avec sa société, ce contrat constitue sans aucun doute une
convention réglementée pour laquelle la procédure de contrôle devra être respectée. (0,25 point)

Problème de droit9

Quelles sont les règles applicables aux conventions réglementées dans la SARL?

Règles applicables (1,5 point)

Selon l’article L. 223-19 du Code de commerce, constituent des conventions réglementées les
conventions intervenues directement ou par personne interposée entre la société et l’un de ses gérants
ou associé ; constituent également des conventions réglementées, les conventions intervenues entre la
SARL et une autre société dans laquelle l’un des gérants ou associés de la SARL est associé indéfiniment
responsable ou dirigeant. (0,5 point)

La convention réglementée est soumise à un contrôle a priori des associés lorsqu’il n’y a pas de
commissaire aux comptes dans la société et que la convention est conclue au nom de la société par un
gérant non associé. Dans toutes les autres hypothèses, la convention doit faire l’objet d’une approbation
a posteriori des associés. Le commissaire aux comptes s’il en existe un ou le gérant doit faire un rapport
spécial énumérant les conventions, leur nature, leur objet et les personnes intéressées. Ce rapport est
présenté à la prochaine assemblée générale qui se prononce alors sur l’approbation de la convention.
L’associé intéressé à la convention ne participe pas au vote et ses parts ne sont pas comptées pour le
calcul du quorum et de la majorité. (0,5 point)

Si la convention n’est pas approuvée par l’assemblée des associés, elle n’est pas nulle pour autant et
continue à produire ses effets. Néanmoins, les conséquences dommageables pouvant en résulter pour la
société peuvent être mise à la charge du gérant ou de l’associé contractant. L’action en responsabilité se
prescrit par trois ans. (0,25 point)

Échappent à la procédure des conventions réglementées, les conventions qui bien qu’entrant dans le
champ d’application de la réglementation portent sur des opérations courantes et conclues à des
conditions normales. (0,25 point)
Problème de droit10

Qui évalue un apport en nature dans une SARL et quelles sont les formalités à respecter lorsque cet
apport est constitué d’un bien immeuble ?

Règles de droit (2,5 points)

Un apport en nature est réalisé par l’apport de tout bien, meuble ou immeuble, corporel ou incorporel

(0,5 point), susceptible d’une évaluation pécuniaire qui doit figurer dans les statuts (0,5 point).

Cette évaluation est réalisée par un commissaire aux apports désigné à l’unanimité des futurs associés
ou à défaut par une décision de justice à la demande du futur associé le plus diligent. Le commissaire aux
apports (CAA) établit un rapport annexé aux statuts. Toutefois, les futurs associés peuvent décider à
l’unanimité que le recours à un commissaire aux apports ne sera pas obligatoire, lorsque la valeur
d’aucun apport en nature n’excède 30 000 euros et si la valeur totale de l’ensemble des apports en
nature non soumis à l’évaluation d’un commissaire aux apports n’excède pas la moitié du capital (1
point).

Lorsqu’il n’y a pas eu de CAA ou lorsque la valeur retenue est différente de celle proposée par le
commissaire aux apports, les associés sont solidairement responsables pendant cinq ans, à l’égard des
tiers, de la valeur attribuée aux apports en nature lors de la constitution de la société. Lorsque les statuts
constatent l’apport d’un immeuble, l’intervention d’un notaire est obligatoire (0,5 point).

Problème de droit11

Qui est associé dans une SARL lorsque l’apport est un bien commun d’époux mariés sous le régime de la
communauté légale ?

Règles de droit (1,5 point)

Un époux ne peut, selon l’article 1427 C. civ., employer des biens communs pour faire un apport à une
société ou acquérir des parts sociales non négociables sans que son conjoint en ait été averti et sans qu’il
en soit justifié dans l’acte, si le bien apporté est un bien autre qu’un immeuble ou un fonds de
commerce. À défaut, la nullité peut être demandée par le conjoint dans un délai de 2 ans (0,5 point).

S’il s’agit d’un immeuble, d’un fonds de commerce ou d’une exploitation agricole, de parts sociales, il
faut le consentement du conjoint à peine de nullité de l’apport demandée par le conjoint dans un délai
de 2 ans (0,5 point).

La qualité d’associé appartient à celui qui fait l’apport. Mais le conjoint de l’apporteur a la possibilité de

Revendiquer la qualité d’associé pour la moitié des parts souscrites, soit en même temps que l’apport,
soit après mais alors le conjoint peut être soumis à un agrément si les statuts le prévoient. Le conjoint
peut bien sûr renoncer à cette qualité (0,5 point).
Problème de droit12

Le transfert du siège social d’une SARL est-il de la compétence du gérant ?

Règles de droit (1 point)

Le déplacement du siège social sur le territoire français peut être décidé par le ou les gérants, sous
réserve de ratification de cette décision par les associés.

Problème de droit (9) suite

Les conventions réglementées en SARL.

Règles de droit (3 points)

Les conventions intervenues directement ou par personnes interposées entre la société et l’un de ses
gérants ou associés, ou avec une société dont un associé indéfiniment responsable, gérant,
administrateur, directeur général, membre du directoire ou membre du conseil de surveillance, est
simultanément gérant ou associé de la société à responsabilité limitée peuvent être soumises à la
procédure des conventions réglementées, lorsqu’elle ne sont ni des conventions libres, ni des
conventions interdites (1 point).

Les conventions libres entre les mêmes personnes portent sur des opérations courantes et conclues à
des conditions normales (0,5 point). Les conventions interdites portent sur des opérations de crédit ou
de sûreté données par la société au profit des personnes physiques susvisées (0,5 point).

Le gérant ou, s’il en existe un, le commissaire aux comptes, présente alors à l’assemblée ou joint aux
documents communiqués aux associés en cas de consultation écrite, un rapport sur ces conventions.

L’assemblée statue sur ce rapport. Le gérant ou l’associé intéressé ne peut prendre part au vote et ses
parts ne sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de la majorité (0,5 point). S’il n’existe pas
de commissaire aux comptes, les conventions conclues par un gérant non associé sont soumises à
l’approbation préalable de l’assemblée. Les conventions non approuvées produisent néanmoins leurs
effets, à charge pour le gérant, et, s’il y a lieu, pour l’associé contractant, de supporter individuellement
ou solidairement, selon les cas, les conséquences du contrat préjudiciables à la société (0,5 point).

Problème de droit 13

Quelles sont les conditions de révocation d’un gérant de SARL ?

Règles de droit 1 (1,5 point

Le gérant peut être révoqué par décision des associés représentant plus de la moitié des parts sociales,

à moins que les statuts prévoient une majorité plus forte (0,5 point). Si la révocation est décidée sans
juste motif, elle peut donner lieu à des dommages et intérêts (0,5 point).

La cour de cassation, dans un arrêt en date du 6 novembre 2012 (Com., 6 novembre 2012, n° pourvoi 11-
20582 ) a estimé qu’était nulle, comme portant atteinte à la libre révocabilité du gérant de SARL, la
stipulation allouant à ce dernier, en cas de révocation, une indemnité qui, par son montant, est de
nature à dissuader les associés de prononcer celle-ci (0,5 point).

Règles de droit applicables 2

Le gérant est révocable à tout moment par décision des associés représentant plus de la moitié des parts
sociales, à moins que les statuts prévoient une majorité plus forte (AGO). (0,5 point)

Elle peut même être décidée sans être prévue à l’ordre du jour (théorie des incidents de séances).

Si la révocation est décidée sans juste motif, elle peut donner lieu à dommages-intérêts (révocation non
ad nutum). (0,25 point)

Des dommages-intérêts peuvent aussi être alloués au gérant lorsque la décision de révocation a été prise
dans des conditions abusives, notamment si elle est intervenue dans des circonstances intempestives et
vexatoires de nature à porter atteinte à l’honorabilité de l’intéressé ou si elle a été décidée sans
respecter le principe de la contradiction.

Par ailleurs le gérant est révocable par les tribunaux pour cause légitime, à la demande de tout associé.
(0,25 point)

La révocation, pour être opposable aux tiers, devra faire l’objet des mesures de publicité légale. (0,25
point)

Si le gérant est statutaire, la mention de son nom dans les statuts devient caduque dès le jour de sa
révocation. Les associés pourront néanmoins modifier les statuts à la simple majorité de plus de la moitié
des parts sociales contrairement à la plupart des modifications statutaires. (0,25 point)

Problème de droit14

Quelles sont les conditions pour demander une expertise de gestion ?

Règles de droit (2 points)

Un ou plusieurs associés représentant au moins le dixième du capital social (0,5 point) peuvent, soit
individuellement, soit en se groupant sous quelque forme que ce soit, demander en justice (0,5 point) la
désignation d’un ou plusieurs experts chargés de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations
de gestion. Il ne s’agit pas de s’immiscer dans la gestion de la société. La demande doit porter sur une
opération précise (0,5 point).

Dans un arrêt de la chambre commerciale de la Cour de cassation en date du 5 mai 2009 (n° pourvoi 08.
15 313), la Cour a expressément considéré que le fait de ne pas assister aux assemblées ayant approuvé
les opérations de gestion et de ne pas avoir fait de recours contre les délibérations ayant approuvé les
conventions n’étaient pas de nature à empêcher une demande d’expertise de gestion (0,5 point).

Problèmes de droit 15
Quelle est la capacité exigée pour être associé d’une SARL ? Quelles sont les conditions de la cession de
parts sociales à un descendant ?

Règles de droit

Pour être associé d’une SARL, la capacité commerciale n’est pas exigée car les associés ne sont pas
commerçants. La capacité civile de jouissance suffit. Peuvent donc être associés dans une SARL les
mineurs (même non émancipés) et les majeurs incapables.

Les parts sociales de SARL sont librement cessibles entre associés, conjoints, ascendants et descendants.
Cependant, une clause d’agrément peut être insérée dans les statuts. Le cas échéant, cette clause définit
librement les conditions de vote de l’agrément ; à défaut de précision dans la clause, l’agrément sera
obtenu par un vote à la majorité des associés représentant au moins la moitié des parts sociales

Problème de droit16

À quelles conditions une SARL est-elle engagée par un contrat passé par son gérant ?

Règles de droit

Les pouvoirs du gérant de SARL doivent être analysés dans l’ordre interne (rapports du gérant avec les
associés) et dans l’ordre externe (rapports de la société avec les tiers).

Dans l’ordre interne, sauf clause contraire des statuts, le gérant peut faire tous les actes de gestion
conformes à l’intérêt social, sous réserve de respecter les prérogatives attribuées par la loi aux associés.

Les statuts peuvent limiter les pouvoirs du gérant, notamment en exigeant l’accord préalable des
associés pour certains actes importants.

Dans l’ordre externe, le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances
au nom de la société, sous réserve des pouvoirs expressément attribués par la loi aux associés. La SARL
est engagée par tous les actes accomplis par le gérant, y compris hors objet social. Toutefois, en cas
d’acte accompli en dehors de l’objet social, la SARL ne sera pas engagée si elle prouve que le
cocontractant était informé de ce dépassement de l’objet social ou ne pouvait pas l’ignorer compte tenu
des circonstances. Les clauses statutaires limitatives de pouvoirs sont inopposables aux tiers, même si
ceux-ci en ont eu connaissance.

La cessation des fonctions du gérant ne devient opposable aux tiers qu’après l’achèvement des
formalités de publicité légale.

Problèmes de droit 17

Dans quelle mesure un commissaire aux comptes est-il obligatoire dans une SARL ? Quelles sont les
incompatibilités ?

Règles de droit
Dans une SARL, la désignation d’un commissaire aux comptes est facultative, en principe. Elle ne devient
obligatoire que si la société dépasse, à la clôture d’un exercice, au moins 2 seuils sur les 3 suivants :

• total du bilan : 1 550 000 € ;

• chiffre d’affaires (hors taxes) : 3 100 000 € ;

• nombre de salariés (permanents) : 50.

Les statuts peuvent valablement imposer la désignation d’un commissaire aux comptes même si la SARL
ne dépasse pas les seuils.

Par ailleurs, afin de garantir la moralité et l’indépendance des commissaires aux comptes, des
interdictions ont été définies par le législateur. Ainsi, les personnes ayant été dirigeants ou salariés d’une
personne morale ou entité ne peuvent pas être désignées en tant que commissaire aux comptes de cette
personne morale ou de cette entité moins de 5 ans après la cessation de leurs fonctions.

Problèmes de droit18

Le gérant d’une SARL peut-il librement conclure, au nom de la société, un contrat avec une autre société
dont l’un des associés est simultanément associé de la SARL ?

Règles de droit

Dans les rapports de la SARL avec les tiers, le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en
toutes circonstances au nom de la société, sous réserve des pouvoirs expressément attribués par la loi
aux associés. La SARL est en principe engagée par tous les actes accomplis par le gérant, y compris hors
objet social.

Dans ses rapports avec les associés, sauf clause contraire des statuts, le gérant peut faire tous les actes
de gestion conformes à l’intérêt social, sous réserve de respecter les prérogatives attribuées par la loi
aux associés.

Les pouvoirs du gérant sont donc relativement étendus. Cependant, lorsqu’un contrat constitue une
convention réglementée, le gérant devra mettre en œuvre une procédure de contrôle spécifique.

Sont des conventions réglementées :

• les contrats conclus, directement ou indirectement, entre la SARL et son gérant ou entre la SARL et l’un
des associés (dans la mesure où il ne s’agit pas d’une convention interdite) ;

• les contrats conclus entre la SARL et une autre société, lorsque le gérant ou l’un des associés de la SARL
est simultanément dirigeant de l’autre société ou associé indéfiniment responsable de l’autre société.

Le contrôle des conventions réglementées intervient :

• en principe, a posteriori (c’est-à-dire après la conclusion du contrat) ;

• exceptionnellement avant la conclusion du contrat, lorsque le gérant de la SARL est un tiers et que la
SARL n’a pas de commissaire aux comptes.
Les étapes de la procédure de contrôle sont les suivantes :

• le gérant doit avertir le commissaire aux comptes de la conclusion d’une convention réglementée (ou
du projet de convention, lorsque le contrôle doit être préalable à la conclusion du contrat) ;

• le commissaire aux comptes doit établir un rapport spécial, qui sera transmis aux associés ;

• les associés statuent, en AGO, sur l’approbation de la convention réglementée ; l’associé concerné ne
participe pas au vote (ses parts sociales ne sont pas prises en compte pour le calcul de la majorité)

Problème de droit 19

Dans quelle mesure une SARL peut-elle prêter une somme d’argent à l’un de ses associés ou au conjoint
d’un de ses associés ?

Règles de droit

Dans les SARL, il est interdit aux gérants ou associés personnes physiques :

• de contracter, sous quelque forme que ce soit, des emprunts auprès de la société ;

• de se faire consentir par elle un découvert, en compte courant ou autrement ;

• ainsi que de faire cautionner ou avaliser par elle leurs engagements envers les tiers.

Cette interdiction s’applique aux représentants légaux des personnes morales associées.

L’interdiction s’applique également aux conjoints, ascendants et descendants des personnes désignées
ci-avant ainsi qu’à toute personne interposée.

S’il ne constitue pas une convention interdite, un contrat conclu entre la SARL et un de ses associés est
alors une convention réglementée, et doit être soumis à la procédure de contrôle décrite dans le cadre
de la question précédente

Problème de droit20

Comment se répartit le droit de vote en cas de démembrement de parts sociales dans une SARL ?

Règles de droit

Dans les sociétés autres que les SA, le code civil prévoit qu’en cas de démembrement de la propriété

Des droits sociaux, le droit de vote attaché à chaque titre se répartit de la manière suivante :

• l’usufruitier vote pour l’approbation annuelle des comptes ;

• le nu-propriétaire vote pour toutes les autres décisions collectives.

Toutefois, le Code civil permet aux statuts de prévoir une autre répartition du droit de vote entre
l’usufruitier et le nu-propriétaire. La jurisprudence a ensuite précisé que les statuts ne pouvaient pas
retirer à l’usufruitier son droit de vote sur l’approbation annuelle des comptes.
Problème de droit21

À quelles conditions une cession de parts sociales de SARL à un tiers doit-elle intervenir ?

Règles de droit

En droit, la cession de parts sociales d’une SARL est soumise au respect de conditions de fond et de
conditions de forme.

Au titre des conditions de fond, le Code de commerce pose une règle impérative pour les cessions faites
à un tiers : la validité de la cession est subordonnée à l’obtention d’un agrément du tiers acquéreur. Cet
agrément doit être donné à la double majorité, en nombre d’associés et en nombre de parts sociales.

Toutefois, les statuts peuvent exiger une majorité plus élevée.

En vue du vote de l’agrément, l’associé cédant doit donc notifier son projet de cession à la SARL et à
chacun des associés, par lettre recommandée ou par acte d’huissier.

Si l’assemblée générale des associés ne fait pas connaître sa décision sur l’agrément dans les trois mois
de la dernière notification, son silence vaut acceptation de la cession et délivrance de l’agrément pour le
tiers acquéreur.

Si l’assemblée générale des associés refuse de délivrer l’agrément au tiers acquéreur, les associés
doivent faire procéder, dans les trois mois du refus, au rachat des parts sociales de l’associé cédant, à
moins que ce dernier ne décide d’abandonner son projet de cession.

Le rachat des parts sociales de l’associé peut intervenir de trois manières :

• soit les parts sont rachetées par les autres associés (tous ou certains d’entre eux) ;

• soit les parts sont rachetées par un tiers agréé par les autres associés ;

• soit les parts sociales sont rachetées par la société, qui les annule immédiatement et réduit donc
corrélativement le montant de son capital social (à hauteur de la valeur nominale des parts rachetées et
annulées) ; toutefois, cette solution requiert le consentement de l’associé cédant.

Si, dans les trois mois du refus de l’agrément, aucune de ces trois solutions n’a été proposée à l’associé
cédant, celui-ci peut réaliser la cession au profit de l’acquéreur souhaité (malgré l’absence d’agrément).

Toutefois le rachat des parts sociales par des associés ou par un tiers agréé par eux ne peut intervenir
que si l’associé cédant détient ses parts sociales depuis au moins deux ans (ce délai de deux ans ne
s’appliquant cependant pas si l’associé cédant a reçu ses parts sociales par succession, liquidation de
communauté de biens entre époux, ou par donation faite par son conjoint, un ascendant ou un
descendant).

De même, le droit de réaliser la cession au profit de l’acquéreur n’ayant pas reçu d’agrément
lorsqu’aucune solution de rachat ne lui a été proposée dans le délai de trois mois suivant le refus de
l’agrément, n’est reconnu à l’associé cédant que s’il détient ses parts sociales depuis au moins deux ans
(ce délai de deux ans ne s’appliquant cependant pas si l’associé cédant a reçu ses parts sociales par
succession, liquidation de communauté de biens entre époux, ou par donation faite par son conjoint, un
ascendant ou un descendant).

S’agissant des conditions de forme, plusieurs obligations s’imposent :

• d’une part, la cession doit impérativement être établie par écrit (acte authentique ou acte sous seing
privé) ;

• d’autre part, cette cession doit être notifiée à la SARL, afin de lui être opposable. À cet effet, trois
modalités s’offrent au cédant :

– soit faire procéder à une notification par acte d’huissier,

– soit faire établir la cession de parts sociales par acte authentique notarié en y faisant intervenir le
gérant de la SARL afin qu’il prenne acte de cette cession,

– soit déposer au siège social de la SARL un exemplaire original de l’acte sous seing privé de cession,
contre remise par le gérant d’une attestation de dépôt.

Enfin, pour rendre la cession opposable aux tiers, l’acte de cession doit, outre la notification à la société,
faire l’objet d’une publication au registre du commerce et des sociétés (RCS).

Problème de droit22

Les apports en nature dans la SARL

Règles de droit applicables

Les apports en nature correspondent à l’apport de tous biens, mobiliers ou immobiliers, corporels ou
incorporels, pouvant être évalués. Ils peuvent être apportés en pleine propriété, en jouissance, en
usufruit ou en nue-propriété et entrent dans le capital social de la société.

Le Code de commerce impose l’intervention d’un commissaire aux apports (CAA) pour l’évaluation des
apports en nature. (0,5 point)

La nomination du CAA se fait à l’unanimité des associés (ou à défaut par le président du TC à la demande
du futur associé le plus diligent). (0,25 point)

Le rapport du CAA portant sur chacun des apports en nature est annexé aux statuts, lesquels doivent
contenir l’évaluation de chaque apport en nature, qu’il soit en pleine propriété, en usufruit ou en
jouissance.

Les associés peuvent décider à l’unanimité de retenir une autre évaluation que celle proposée par le
CAA. Dans ce cas les associés assumeront solidairement la responsabilité de leur évaluation envers les
tiers pendant 5 ans et pourront être poursuivis pénalement en cas de surévaluation frauduleuse (5 ans
d’emprisonnement et amende de 375 000 €). (0,25 point)

Toutefois, lorsqu’aucun apport ne dépasse la somme de 30 000 € ET quand la valeur de l’ensemble des
apports en nature ne dépasse pas 50 % du montant du capital social, les associés peuvent décider à
l’UNANIMITÉ de ne pas avoir recours à un CAA. (0,5 point)
Dans ce cas, ils sont solidairement responsables pendant 5 ans envers les tiers de la valeur qu’ils ont
affectée aux apports en nature.

Problème de droit23

Le sort des actes dépassant une clause statutaire limitative de pouvoir dans la SARL ou les pouvoirs d’un
co-gérant d’une SARL à l’égard des tiers

Règles de droit applicables

Le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir au nom de la société. Il engage la SARL par
tous les actes qu’il accomplit, y compris ceux qui dépassent l’objet social. (0,25 point)

Les actes dépassant l’objet social engagent la société, sauf si celle-ci prouve que les tiers avaient
connaissance du dépassement de l’objet social ou qu’ils ne pouvaient pas l’ignorer compte tenu des
circonstances. (0,25 point)

Les éventuelles clauses statutaires limitatives de pouvoirs sont toujours inopposables aux tiers. (0,25
point)

En cas de pluralité de gérants, chacun d’eux peut agir séparément. (0,25 point)

Les statuts peuvent toutefois prévoir une clause de répartition des pouvoirs entre les gérants, mais cette
clause est inopposable aux tiers.

L’opposition formée par un gérant aux actes passés par un autre gérant est sans effet à l’égard des tiers,
à moins qu’il soit prouvé que les tiers en avaient connaissance avant. (0,25 point)

En cas de violation des statuts, le gérant engage sa responsabilité civile personnelle si ce comportement
a causé un préjudice à la société ou à un associé. (0,25 point)

Problème de droit 23

L’émission d’un emprunt obligataire par une SARL

Règles de droit applicables (1 point : 0,25 point par condition)

Les SARL peuvent émettre des obligations si elles respectent un certain nombre de conditions,
notamment les suivantes :

• La société doit être tenue de nommer un CAC (dépassement des seuils).

• Les comptes des trois derniers exercices de douze mois ont été régulièrement approuvés par les
associés.

• Les obligations sont nécessairement nominatives.

• La société doit mettre à la disposition des souscripteurs une notice relative aux conditions de
l’émission et un document d’information selon les modalités fixées par décret en Conseil d’État.
Problème de droit24

La contribution aux pertes des associés

Règles de droit applicables

Distinction obligation aux dettes/contribution aux pertes :

La contribution aux pertes se manifeste dans les relations entre associés, contrairement à l’obligation
aux dettes qui se caractérise par l’engagement des associés à l’égard des tiers.

La contribution aux pertes existe dans toutes les formes sociales puisqu’elle découle de la définition
même du contrat de société donnée par l’article 1832 du Code civil selon lequel <<les associés
s’engagent à contribuer aux pertes ». Elle est en principe limitée aux apports dans les sociétés de
capitaux, alors qu’elle est plus étendue dans les sociétés de personnes. La question de cette contribution
n’apparaît, sauf clause statutaire, qu’au moment de la liquidation. Elle se manifeste dans les relations
entre associés. (0,5 point)

L’obligation aux dettes sociales ne résulte pas de la définition du contrat de société et peut, lorsqu’elle a
été expressément prévue par le législateur, être invoquée à tout moment par les créanciers sociaux. Les
associés des sociétés de capitaux et des SARL ne sont pas débiteurs de cette obligation, contrairement
aux associés des sociétés de personnes telles que la société en nom collectif et les sociétés civiles. (0,5
point)

Problème de droit25

La perte de plus de la moitié du capital (le montant des capitaux propres est inférieur à la moitié du
capital social).

Règles applicables

Dans les SARL, lorsque du fait de pertes constatées dans les documents comptables présentés à
l’assemblée générale annuelle, les capitaux propres deviennent inférieurs à la moitié du capital social, le

gérant doit convoquer une AGE dans les quatre mois qui suivent l’approbation des comptes ayant fait
apparaître cette perte, pour décider ou non la dissolution anticipée de la société. (0,25 point)

À l’issue de l’AGE, quel que soit le choix des associés ou des actionnaires (c’est-à-dire même lorsque
l’éventualité d’une dissolution est écartée), leur décision doit faire, dans le mois qui suit, l’objet de
mesures de publicité se traduisant par sa publication dans un journal d’annonces légales, son dépôt
au greffe du tribunal de commerce suivi de son inscription au RCS. Une mention spéciale indiquant cette
situation apparaîtra sur les extraits Kbis. (0,25 point)

À défaut de réunion de l’AGE, ou si l’AGE n’a pu délibérer valablement sur dernière convocation, tout
intéressé peut demander en justice la dissolution de la société. (0,25 point)

Le tribunal peut accorder à la société un délai maximal de six mois pour régulariser la situation. En outre,
le tribunal ne peut prononcer la dissolution si, au jour où il statue sur le fond, cette régularisation a eu
lieu. (0,25 point)
Si, lors de la réunion de l’AGE, la dissolution n’est pas prononcée, la société est tenue, au plus tard à la
clôture du deuxième exercice suivant celui au cours duquel la constatation des pertes est intervenue, de
reconstituer les fonds propres au moins à la hauteur de la moitié du capital social. Peu importe les
moyens de cette reconstitution : réalisation de bénéfices, augmentation du capital (éventuellement par
intégration des comptes courants d’associés), « nettoyage » du bilan par réduction du capital. (0,25
point)

À défaut de reconstitution des capitaux propres de la société dans le délai de deux ans imparti, tout
intéressé peut demander au tribunal de commerce de prononcer la dissolution de la société. Toutefois,
le tribunal peut accorder à la société un délai maximal de six mois pour régulariser la situation. En outre,
le tribunal ne peut prononcer la dissolution si, au jour où il statue sur le fond, cette régularisation a eu
lieu. (0,25 point)

Problème de droit 26

Les garanties de passif suite à une cession de parts (2 points)

Règles de droit applicables

Une cession de parts correspond à un contrat de vente. Le cessionnaire bénéficie donc de garanties

légales de la part du cédant.

Des dettes dissimulées peuvent constituer un dol (vice du consentement), lequel permet l’annulation de
la vente.

Le cédant doit aussi garantir la jouissance paisible des droits cédés, il ne doit donc pas créer une société
concurrente à l’ancienne.

Le cessionnaire bénéficie aussi d’une garantie contre les vices cachés.

Cependant ces garanties légales ont une portée limitée : le cédant garantit, par exemple, seulement
l’existence des titres mais non la valeur ou la consistance du patrimoine de la société ; l’existence d’une
dette fiscale (ou autre) non révélée ne constitue pas un vice caché justifiant la résiliation ou la réduction
du prix d’achat… (0,5 point)

C’est pourquoi le cessionnaire a tout intérêt à obtenir des garanties conventionnelles par l’intermédiaire
de clauses de non concurrence, clauses de révision de prix et clauses de garantie de passif ou d’actif. (0,5
point)

Ces dernières engagent le cédant sur l’exactitude des renseignements fournis sur le patrimoine de la
société et les principaux engagements contractés par celle-ci à l’égard des tiers. Il certifie aussi
l’exactitude du bilan et des documents comptables ayant servi de base à la détermination du prix de
cession.

Enfin il s’engage à prendre à sa charge toutes les dettes qui ne figureraient pas sur ce bilan et qui se
révéleraient postérieurement à la date de cession. (0,5 point)

La rédaction du contenu de la clause doit être rigoureuse car c’est elle qui précise les engagements du
cédant en cas de litige. (0,25 point)
Elle doit donc indiquer les dettes prises en charge et les personnes à rembourser : la société ou les
créanciers sociaux directement. Il faut éviter une indemnisation du cessionnaire car le préjudice sera
difficilement évaluable et la clause pourrait être requalifiée en clause de révision de prix.

Problème de droit27 :

Quelle est l’étendue des pouvoirs d’un gérant de SARL ? Comment les associés peuvent-ils limiter ses
pouvoirs ?

Règles applicables : L’étendue des pouvoirs d’un gérant de SARL doit être envisagée sous deux angles :
dans ses rapports avec les tiers et dans ses rapports avec les associés.

Dans ses rapports avec les tiers, selon l’article L223-18 al. 5 C. com. le gérant est investi des pouvoirs les
plus étendus pour agir en toutes circonstances au nom de la société et engage la société, y compris en
dehors de l’objet social, sauf si le tiers connaissait ou ne pouvait ignorer, compte tenu des circonstances,
le dépassement de l’objet social, la seule publication des statuts ne suffisant pas à rapporter cette
preuve. Les clauses statutaires limitatives de pouvoir sont inopposables aux tiers.

Dans ses rapports avec les associés, selon l’article L223-18 al. 4 C. com. le gérant doit respecter les
pouvoirs qui lui sont conférés par les statuts. A défaut, il a tous pouvoirs pour agir dans l’intérêt de la
société. S’il outrepasse ses pouvoirs, en dépassant l’objet social ou en méconnaissant une clause
limitative de pouvoirs, il engage sa responsabilité civile envers la société s’il a causé un préjudice et
encourt une révocation pour juste motif.

Une clause limitative de pouvoirs du gérant peut être introduite dans les statuts aux conditions des
modifications statutaires. La société étant immatriculée après le 4 août 2005, il est nécessaire de réunir
un quorum d’au moins 1/4 des parts existantes sur 1re convocation d’une assemblée générale
extraordinaire (1/5 sur 2e convocation) et d’adopter la modification à la majorité des 2/3.

Cependant, la limitation statutaire, si elle est adoptée, n’aura d’effet que dans les rapports du gérant
avec les associés et ne permettra pas de limiter ses pouvoirs dans l’ordre externe

Problème de droit 28 :

Conditions et modalités d’une augmentation de capital par apports en numéraire dans une SARL.

Règles applicables :

Une augmentation de capital est une modification des statuts qui doit être décidée en assemblée
générale extraordinaire. Dans les SARL immatriculées à compter du 4 août 2005, l’assemblée générale ne
peut se tenir que si un quorum de 1/4 des parts est réuni sur 1re convocation (1/5 sur 2e convocation si
les statuts ne s’opposent pas à une 2e convocation) et la décision doit être prise à la majorité des 2/3. Les
statuts peuvent prévoir des quorums et une majorité plus élevés, sans toutefois aller jusqu’à l’unanimité.
La décision d’augmentation de capital doit faire l’objet des mesures de publicité légale : JAL, RCS et
Bodacc.
S’agissant d’une augmentation de capital par apports en numéraire, le capital antérieur doit
impérativement avoir été entièrement libéré. Les fonds pourront n’être libérés que d’1/4, le reste sous 5
ans sur appel du gérant.

Problème de droit 29 :

Quelles sont les conditions de transformation d’une SARL en SAS ?

Règles applicables :

La transformation d’une SARL est une modification des statuts. L’adoption de la forme de SAS impose
une décision prise à l’unanimité des associés du fait de l’augmentation de l’engagement des associés. En
effet, même si la responsabilité des associés de SAS est limitée au montant de leurs apports, les clauses
statutaires qui peuvent être introduites dans les statuts peuvent conduire à une augmentation de leurs
engagements.

La transformation doit être précédée d’un rapport d’un commissaire aux comptes sur la situation
financière de la société. Il doit alors s’assurer que la continuité de l’exploitation n’est pas compromise. Le
défaut de rapport du CAC entraine la nullité de la transformation.

Enfin, la société doit respecter les conditions requises pour la validité de la société sous sa nouvelle
forme. Les formalités de publicité devront être respectées : JAL, RCS, Bodacc

Problème de droit 30 :

Quelles sont les conditions et les conséquences de la révocation d’un gérant associé de SARL ?

Règles applicables :

L’art. L223-25 C.com distingue deux possibilités de révocation du gérant :

La révocation par décision des associés : aux termes de l’article L223-25 al. 1er du Code de commerce,

Le gérant est révocable par décision des associés représentant plus de la moitié des parts sociales
(majorité absolue). Cependant, les statuts peuvent exiger une majorité plus élevée. Si la révocation est
décidée sans juste motif, le gérant peut obtenir des dommages-intérêts mais ne peut pas être réintégré
dans ses fonctions. Il est à préciser que le gérant, s’il est associé, vote sur la décision de sa révocation. Sa
révocation n’a par ailleurs aucune conséquence sur sa qualité d’associé.

La révocation par décision du tribunal (art. L223-25 al. 2 C. com) : « Le gérant est révocable par les
tribunaux pour cause légitime, à la demande de tout associé ». L’existence d’une cause légitime est
indispensable pour qu’un tribunal prononce la révocation.

Problème de droit 31 :

Quelles sont les conditions d’une cession de parts sociales de SARL ?


Règles applicables :

Les cessions de parts sociales entre vifs sont soumises aux conditions suivantes (art. L223-13 à L223-16
C.com) :

- Conditions de fond

• Les parts sont librement cessibles entre associés, conjoints, ascendants et descendants, sauf clause
d’agrément prévue dans les statuts.

• Les parts ne peuvent être cédées à des tiers étrangers à la société qu’avec le consentement de la
majorité des associés représentant au moins la moitié des parts sociales. Il s’agit donc d’une double
majorité en nombre et en parts sociales. Toutefois, les statuts peuvent exiger une majorité plus forte. Les
cédants participent au vote.

- Conditions de forme

L’acte de cession doit être établi par écrit, soit sous signature privée, soit authentique. De plus, afin que
la cession lui devienne opposable, il convient de notifier à la société l’existence de cette cession par le
dépôt au siège social d’un original de l’acte de cession, contre remise par le gérant d’une attestation de
ce dépôt.

Enfin, pour que la cession soit opposable aux tiers, il convient, en plus de la notification faite à la société,
de procéder à une inscription modificative au RCS.

Problème de droit 32 :

Quelles sont les conditions de la transformation d’une SARL en SA ?

Règles applicables :

• Sur la transformation

Décision prise aux conditions de majorité requises pour les décisions extraordinaires (art. L223-43 al.
2C. com.).

- Si la société a été constituée avant le 4 août 2005 : les décisions extraordinaires sont prises à la majorité
des ¾ des parts existantes. Par décision prise à l’unanimité, les associés peuvent se placer sous le
nouveau régime.

- Si la société a été constituée à partir du 4 août 2005 : il faut respecter une double condition de quorum
et de majorité :

Quorum : les associés présents ou représentés doivent détenir au moins 1/4 des parts de la société sur
1re convocation ; les associés présents ou représentés doivent détenir au moins 1/5 des parts de la
société sur 2e convocation.

Majorité : les décisions sont prises à la majorité des 2/3 des parts sociales détenues par les associés
présents ou représentés.
Les statuts peuvent prévoir des conditions de quorum et de majorité plus élevées (sans pour autant
pouvoir exiger l’unanimité).

- Si le montant des capitaux propres figurant au dernier bilan excède 750 000 €, la décision de
transformation doit être prise par les associés représentant la majorité des parts sociales.

Respect des conditions requises pour la nouvelle forme de société, en l’occurrence la SA. Vérifier les
conditions de capital (minimum 37 000 €) et 2 associés.

Si la société comporte des apporteurs en industrie, ceux-ci sont exclus de la nouvelle forme sociale.

Rapport d’un commissaire aux comptes sur la situation de la société : article L223-43 al. 3 C. com. Le
CAC doit s’assurer que la continuité de l’exploitation n’est pas compromise. Il retient les critères
significatifs caractérisant la situation financière et l’état de la trésorerie de la société.

Le défaut de rapport du CAC entraine la nullité de la transformation.

Rapport d’un commissaire à la transformation : article L224-3 C. com.

La désignation d’un commissaire à la transformation est obligatoire. Il est chargé d’apprécier la valeur
des biens composant l’actif social et les avantages particuliers.

Si la société est déjà dotée d’un CAC, la désignation d’un commissaire à la transformation n’est pas
obligatoire.

Le rapport atteste que le montant des capitaux propres est au moins égal à celui du capital social. Le
rapport doit être communiqué au moins 8 jours avant la date de l’AG appelée à statuer sur la
transformation.

Formalités de publicité

Publication d’un avis dans un JAL, dépôt au CFE pour modification au RCS et publication au BODACC.

• Sur les conséquences de la transformation

Maintien de la personnalité morale

Article L210-6 al. 1 C. com. : la transformation d’une société en une autre forme sociale n’entraîne pas la
création d’un être moral nouveau. Il s’agit d’une simple modification des statuts.

Effets à l’égard des dirigeants

La transformation de la société met fin aux mandats en cours, sans que les intéressés ne puissent
prétendre à des dommages et intérêts pour révocation sans juste motifs.

Problème de droit 33 :

Qualifiez un prêt effectué par une SARL à une société dans laquelle un de ses associés est également
dirigeant.

Règles applicables :
Selon l’article L223-21 C. com. certaines opérations de prêts sont considérées comme des conventions

interdites. (0,25)

Ainsi, « Il est interdit aux gérants ou aux associés autres que les personnes morales de contracter sous
quelque forme que ce soit, des emprunts auprès de la société, de se faire consentir par elle un
découvert, en compte courant ou autrement, ainsi que de faire cautionner ou avaliser par elle leurs
engagements envers des tiers ».

Cette interdiction s’applique également : (0,25)

• aux gérants de droit et de fait,

• aux associés personnes physiques,

• aux représentants permanents (personnes physiques) des associés personnes morales,

• aux conjoints, ascendants et descendants des gérants, des associés ou des représentants permanents
des personnes morales,

• à toute personne interposée lorsque le gérant ou l’associé est le véritable bénéficiaire du prêt ou de la
garantie accordée par la société, en apparence, à un tiers.

En revanche, l’interdiction est écartée dans les deux cas suivants : (0,25)

- lorsque l’associé concerné est une personne morale ;

- lorsque la société exploite un établissement financier et que la convention concerne une opération
courante conclue à des conditions normales.

Les conventions interdites sont frappées de nullité absolue : ainsi la nullité peut être invoquée non
seulement par les associés mais aussi par les tiers et les créanciers sociaux lésés qui justifient d’un intérêt
légitime ; elle peut être soulevée d’office par le tribunal. (0,25)

La société peut opposer la nullité de la convention aux tiers, sauf si ces derniers sont de bonne foi.

La prescription de l’action en nullité est de 5 ans.

Selon l’article L223-19 C. com. certaines conventions conclues au nom d’une SARL sont règlementées.
(0,25)

Il s’agit de toute convention, ni libre, ni interdite :

intervenue directement ou par personne interposée entre la société et l’un de ses gérants ou associé.

(0,25)

intervenue entre la SARL et une société dans laquelle les gérants ou associés de la SARL ont l’une des
qualités suivantes : (0,25)

- associé indéfiniment responsable (ex : le gérant de la SARL est aussi associé de la SNC).

- gérant (ex : le gérant de la SARL est aussi gérant dans une autre SARL).
- administrateur

- directeur général

- membre du conseil de surveillance ou du directoire

La convention est soumise à un contrôle a priori des associés lorsque deux conditions cumulatives sont
remplies : (0,25)

- Absence de commissaire aux comptes dans la SARL

- Convention conclue au nom de la société par un gérant non associé.

La convention est soumise à un contrôle a posteriori des associés, dans tous les autres cas.

Lorsqu’il existe un commissaire aux comptes, le gérant doit l’informer des conventions conclues (autres
que celles qui portent sur des opérations courantes et qui sont conclues à des conditions normales) dans
le délai d’un mois à compter de la conclusion desdites conventions.

Le gérant, ou le commissaire aux comptes s’il en existe un, établit un rapport spécial énumérant les
conventions, leur nature, leur objet et les personnes intéressées.

Ce rapport est présenté à l’assemblée ou joint aux documents adressés aux associés en cas de
consultation écrite.

Les associés votent à la majorité requise pour les décisions ordinaires (en effet, il ne s’agit pas d’une
décision qui modifie les statuts).

Si la personne intéressée est associée, elle est privée de son droit de vote ; on ne tient pas compte de ses
parts dans le calcul du quorum et de la majorité.

Le refus d’autorisation préalable ou de ratification par les associés n’entraîne pas la nullité des
conventions en cause qui continuent à produire leurs effets.

Les conséquences dommageables pouvant en résulter pour la société sont à la charge du gérant et s’il y a
lieu, de l’associé contractant.

L’action en responsabilité civile doit être intentée dans un délai de trois ans à compter du fait
dommageable, c’est-à-dire de la conclusion de la convention, ou, si elle a été dissimulée, de sa
révélation.

Sanction de l’inobservation des prescriptions légales : le défaut du rapport du gérant ou du commissaire


aux comptes ainsi que le défaut de consultation des associés entraînent les mêmes sanctions que le refus
de ratification

Problème de droit34 :

Quel est le sort des actes accomplis pour le compte d’une SARL en formation finalement non
immatriculée ?

Règles applicables :
article L210-6 du Code de commerce

Principe : « les personnes qui ont agi au nom d’une société en formation avant qu’elle ait acquis la
jouissance de la personnalité morale sont tenues solidairement et indéfiniment des actes accomplis, à
moins que la société, après avoir été régulièrement constituée et immatriculée ne reprenne les
engagements souscrits. Ces engagements sont alors réputés avoir été souscrits dès l’origine par la
société ».

Exception : la reprise des actes ainsi accomplis, à condition que les actes aient bien été contractés au
nom et pour le compte de la société en formation, que la société ait été régulièrement immatriculée et
qu’une modalité de reprise ait été effectuée.

Problème de droit 35

La procédure d’évaluation d’un apport en nature dans la SARL a-t-elle été respectée ?

Règles de droit

Dans une SARL, tout bien meuble ou immeuble corporel ou incorporel apporté en nature à la société doit
faire l’objet d’une évaluation dans les statuts. Les associés ne peuvent en principe fixer la valeur de ces
apports qu’au vu d’un rapport établi par un commissaire aux apports ; ce rapport étant lui-même annexé
aux statuts. Le principe est donc celui de l’intervention obligatoire du commissaire aux apports. Il est
nommé à l’unanimité des futurs associés ou, à défaut d’unanimité, par ordonnance du Président du
tribunal de commerce statuant à la requête du futur associé le plus diligent.

Les associés ne sont pas tenus de suivre l’évaluation du commissaire aux apports. Mais, s’ils retiennent
une valeur supérieure à celle qu’il a proposée, ils sont, pendant cinq ans solidairement responsables de
cette valeur à l’égard des tiers. Cette même responsabilité est applicable lorsque ces apports n’ont pas
fait l’objet d’une vérification par un commissaire aux apports.

Toutefois les associés peuvent décider à l’unanimité de se passer de l’intervention d’un commissaire aux
apports lorsque les deux conditions suivantes sont réunies :

- aucun apport en nature n’a une valeur supérieure à 30 000 euros

- et, en outre, la valeur totale de l’ensemble des apports en nature non soumis à l’évaluation d’un
commissaire aux apports n’excède pas la moitié du capital social.

La décision de ne pas recourir au commissaire aux apports doit, dans cette hypothèse, être prise à
l’unanimité des futurs associés.

Problème de droit 36

Quelle est la situation du conjoint de l’apporteur dans une SARL ?

Règles de droit

L’apport à une société d’un bien commun par un époux marié sous le régime de la communauté légale
réduite aux acquêts est encadré par certaines dispositions du Code civil. Pour les biens, autres que les
immeubles, fonds de commerce, exploitations artisanales ou agricoles, l’apport en société est soumis à
une double formalité lorsqu’il est fait à une société autre qu’une société par actions. En effet, l’époux
apporteur doit, d’une part, en informer son conjoint, et d’autre part, prouver dans l’acte d’apport que
l’information a bien été donnée au conjoint. À défaut, le conjoint peut demander par voie judiciaire,
l’annulation de l’apport ; cette action est enfermée dans un délai de deux ans à compter du jour où le
conjoint a eu connaissance de l’apport litigieux.

Par ailleurs, le conjoint a la possibilité de demander à devenir personnellement associé à hauteur de la


moitié des parts sociales reçues par l’apporteur en contrepartie de l’apport du bien commun. Par
notification adressée à la société, le conjoint peut donc devenir personnellement associé sans réaliser de
nouvel apport. Si les statuts de la société ne contiennent pas de clause d’agrément, l’entrée dans la
société du conjoint demandeur est automatique, dès qu’il en fait la demande.

Problème de droit 37

Un associé peut-il demander la nullité de la décision fixant la rémunération du gérant pour non-respect
de la procédure des conventions réglementées ?

Règles de droit

Le Code de commerce ne contient pas de dispositions spécifiques concernant la rémunération du gérant.


En l’absence de sa détermination par les statuts, l’assemblée doit la fixer. Mais la question se pose de
savoir si la fixation de cette rémunération relève du régime des conventions réglementées.

Régime des conventions réglementées : soumission à l’assemblée des conventions et le dirigeant


concerné ne peut pas participer au vote.

Cependant, la Cour de cassation considère que la fixation de la rémunération a une nature


institutionnelle qui la fait échapper au régime des conventions réglementées. Le gérant peut donc, s’il
est associé, prendre part au vote.

Problème de droit38

La gérante peut-elle valablement solliciter l’octroi d’un prêt pour acheter des parts de la société qu’elle
dirige et qui soit cautionné par la société ?

Règles de droit

La loi décide, à peine de nullité du contrat, qu’il est interdit aux gérants ou associés de SARL, autres que
les personnes morales, de contracter, sous quelque forme que ce soit, des emprunts auprès de la
société, de se faire consentir par elle un découvert, en compte courant ou autrement, ainsi que de faire
cautionner ou avaliser par elle leurs engagements envers les tiers. Il s’agit d’une nullité absolue.

Il s’agit d’une convention interdite, nulle de nullité absolue qui peut être invoquée par tout intéressé.

Problème de droit 39
Comment peut s’effectuer la convocation d’une assemblée générale aux fins de révocation du gérant ?

Règles de droit

La révocation d’un gérant de SARL se fait le plus souvent dans le cadre d’une atmosphère conflictuelle
entre lui et un ou plusieurs associés. Que le gérant soit ou non statutaire, il est révocable par décision
des associés prise aux conditions de majorité prévues par le Code de commerce. Sauf clause des statuts
exigeant une majorité plus forte, les gérants sont révocables par décision des associés représentant plus
de la moitié des parts sociales (majorité absolue).

La loi prévoit que la révocation du gérant a lieu par décision d’assemblée (art. L. 223-25 du C. com.).

Cependant, il se pose une difficulté pratique lorsque la société ne possède qu’un seul gérant. En effet,
dans une SARL, il incombe normalement à ce dernier de convoquer l’assemblée. Un gérant peut donc
être naturellement réticent à convoquer une assemblée dont la décision pourrait aboutir à sa propre
révocation. La solution à cette situation de blocage réside dans le droit pour tout associé de demander
au Président du tribunal de commerce du lieu du siège social, statuant par ordonnance en référé, la
désignation d’un mandataire chargé de convoquer l’assemblée et de fixer son ordre du jour (art. L.

223-27 al. 5 du C. com.).

Toutefois, et sous réserve de détenir une certaine fraction des parts sociales, les associés eux-mêmes
peuvent demander la réunion d’une assemblée (art. L. 223-27 al. 5 du C. com.). La réunion de
l’assemblée peut désormais être demandée par un ou plusieurs associés détenant la moitié des parts
sociales ou détenant, s’ils représentent au moins le dixième des associés, le dixième des parts sociales

Problème de droit40 :

À quelles conditions le gérant d’une SARL peut-il conclure, en son nom personnel, un contrat avec cette
société ?

Règles de droit

Les contrats conclus, directement ou indirectement, entre la SARL et l’un de ses gérants ou l’un de ses
associés, constituent des conventions réglementées, dès lors qu’ils ne correspondent pas à des
conventions interdites.

Constituent également des conventions réglementées les contrats conclus entre la SARL et une autre
société, dans laquelle un gérant ou un associé de la SARL est simultanément :

- Soit associé indéfiniment responsable,

- Soit dirigeant.

Les conventions réglementées sont soumises à une procédure de contrôle (contrôle réalisé par les
associés).

Toutefois, les contrats portant sur des opérations courantes et qui sont conclus à des conditions
normales sont qualifiés de conventions libres ; ils ne sont soumis à aucune procédure de contrôle.
Le contrôle exercé par les associés sur les conventions réglementées est, en principe, un contrôle
postérieur. Cependant, il s’agira d’un contrôle préalable si le gérant de la SARL est un tiers et que cette
SARL ne comporte pas de commissaire aux comptes.

Les étapes du contrôle par les associés sont les suivantes :

- S’il existe un commissaire aux comptes, le gérant doit l’informer de l’existence de la convention
réglementée (dans le mois suivant la signature de cette convention) ;

- Le gérant ou, s’il en existe un, le commissaire aux comptes établit un rapport sur la convention
réglementée ;

- Ce rapport est soumis aux associés dans le cadre d’une assemblée générale ou d’une consultation
écrite ;

- Les associés votent sur l’approbation de cette convention réglementée (étant précisé que l’associé
intéressé par cette convention réglementée ne participe pas au vote et que ses parts sociales ne sont pas
prises en compte pour le calcul de la majorité).

Si les associés désapprouvent la convention réglementée, celle-ci n’est pas nulle. Toutefois, si elle a eu
des conséquences dommageables, le gérant et l’associé concerné doivent réparer les préjudices causés.

Problème de droit 41

Dans quelle mesure la responsabilité civile d’un gérant de SARL peut-elle être engagée ?

Règles de droit

La responsabilité civile personnelle d’un gérant de SARL peut être engagée en cas de préjudice subi par la
société ou par un associé suite à un acte commis par le gérant.

La responsabilité civile du gérant ne peut être engagée que si les trois éléments suivants sont réunis :

- L’existence d’un fait générateur : soit une violation des statuts, soit une faute de gestion, soit une
infraction aux lois et aux règlements applicables aux SARL ;

- L’existence d’un préjudice subi par la société ou par un associé individuellement ;

- L’existence d’un lien de causalité entre le fait générateur et le préjudice.

L’action en responsabilité civile contre le gérant est enfermée dans un délai de trois ans.

Cette action en responsabilité sera :

- Soit une action individuelle, exercée par l’associé ayant personnellement subi le préjudice ;

- Soit une action sociale, exercée au nom de la SARL, si le préjudice a été subi par la société ;

L’action sociale peut être exercée :

. par un (nouveau) gérant,


. Mais aussi par tout associé (quelle que soit sa part dans le capital social),

. Ou encore par deux ou plusieurs associés à la condition qu’ils représentent au moins 10% du capital
social.

Problème de droit 42

Comment doivent être évalués les apports en nature réalisés lors de l’augmentation de capital d’une
SARL ?

Règles de droit

Dans le cadre d’une augmentation de capital social d’une SARL par apports en nature, l’intervention d’un
commissaire aux apports est obligatoire, quelle que soit la valeur des biens apportés.

Le commissaire aux apports doit être désigné à l’unanimité des associés ou, à défaut, par une décision
judiciaire à la demande d’un associé ou du gérant.

Si les associés ne font pas intervenir de commissaire aux apports ou s’ils retiennent une valeur différente
de celle proposée par le commissaire aux apports, le gérant de la SARL et les souscripteurs à
l’augmentation de capital sont solidairement responsables, pendant cinq ans, à l’égard des tiers, de la
valeur attribuée aux apports en nature.

Problème de droit43

Comment doivent être évalués les apports en nature réalisés lors de l’augmentation de capital d’une
SARL ?

Règles de droit

Dans le cadre d’une augmentation de capital social d’une SARL par apports en nature, l’intervention d’un
commissaire aux apports est obligatoire, quelle que soit la valeur des biens apportés.

Le commissaire aux apports doit être désigné à l’unanimité des associés ou, à défaut, par une décision
judiciaire à la demande d’un associé ou du gérant.

Si les associés ne font pas intervenir de commissaire aux apports ou s’ils retiennent une valeur différente
de celle proposée par le commissaire aux apports, le gérant de la SARL et les souscripteurs à
l’augmentation de capital sont solidairement responsables, pendant cinq ans, à l’égard des tiers, de la
valeur attribuée aux apports en nature.

Problème de droit 44

Comment se prend la décision d’augmenter le capital social d’une SARL par des apports en nature ?

Règles de droit
L’augmentation du capital social est une décision collective modifiant les statuts. Elle relève donc de la
compétence exclusive des associés réunis en assemblée générale extraordinaire.

Dans les SARL immatriculées depuis le 4 août 2005, les décisions collectives extraordinaires sont
soumises aux règles suivantes :

- Les associés ne peuvent délibérer valablement que si le quorum suivant est atteint :

. Sur première convocation, au moins un quart des parts sociales de la société doivent être présentes ou
représentées ;

. Sur seconde convocation, au moins un cinquième des parts sociales doivent être présentes ou
représentées ;

. Il convient de préciser que les statuts peuvent valablement exiger des quorums plus élevés.

- Une fois le quorum atteint, les délibérations peuvent avoir lieu. Les décisions seront prises à la majorité
des deux tiers des parts sociales présentes ou représentées. Les statuts peuvent exiger une majorité plus
élevée, sans toutefois exiger l’unanimité.

Problème de droit45

Dans quelle mesure la responsabilité pénale d’un gérant de SARL peut-elle être engagée sur le
fondement du délit d’abus de biens sociaux et du délit de défaut de convocation du commissaire aux
comptes aux assemblées générales ?

Règles de droit

• Abus de biens sociaux

Toute infraction se caractérise par la réunion de trois éléments : l’élément légal, l’élément matériel et
l’élément moral.

Elément légal : le Code de commerce définit et sanctionne le délit d’abus de biens sociaux ou du crédit
de la société, en tant qu’incrimination pénale spécifique aux SARL et aux trois sociétés par actions

(SA, SCA et SAS). Ce délit engage la responsabilité pénale des dirigeants qui font (de mauvaise foi) des
biens ou du crédit de la société, un usage qu’ils savent contraire à l’intérêt de la société, à des fins
personnelles ou pour favoriser une autre société ou une entreprise dans laquelle ils sont intéressés
directement ou indirectement. À ce titre, le gérant d’une SARL peut voir sa responsabilité pénale
engagée.

Pour caractériser l’élément matériel de cette infraction, il convient de démontrer :

- un usage commis par le dirigeant, et portant sur les biens de la société, ou sur son crédit (c’est-à-dire la
réputation de la société et sa capacité financière) ;

- un usage contraire à l’intérêt social, soit car l’usage porte atteinte au patrimoine social de manière
certaine, soit car cet usage fait courir un risque anormal au patrimoine social, voire car il constitue un
acte illégal ;
- un usage destiné à satisfaire un intérêt personnel, direct ou indirect, du dirigeant, voire de ses proches,
ou encore destiné à satisfaire l’intérêt d’une entreprise à laquelle le dirigeant est lié.

La jurisprudence, de manière ferme et constante, a toujours considéré que l’approbation par l’assemblée
générale des associés, même à l’unanimité, ne permet pas de justifier l’usage abusif de biens ou du
crédit de la société. Une telle autorisation n’efface donc pas l’existence du délit d’abus de biens sociaux.

Pour caractériser l’élément moral du délit d’abus de biens sociaux, il convient de démontrer la
conscience du dirigeant d’agir dans un sens contraire à l’intérêt social, et sa volonté d’agir à des fins
personnelles ou pour favoriser une autre société ou une autre entreprise dans laquelle il a un intérêt
matériel ou moral.

Le délai de prescription de l’action publique est de 3 ans en matière de délit.

• Non-convocation du commissaire aux comptes à une assemblée générale

Toute infraction se caractérise par la réunion de trois éléments : l’élément légal, l’élément matériel et
l’élément moral.

Elément légal : le Code de commerce définit et sanctionne le délit de non-convocation du commissaire


aux comptes à une assemblée générale. Ce délit s’applique à toutes les personnes morales dotées d’un
commissaire aux comptes et engage la responsabilité pénale personnelle du dirigeant de la personne
morale.

Elément matériel : l’absence de convocation du commissaire aux comptes à une assemblée générale.

Elément moral : il n’est pas nécessaire de démontrer que l’absence de convocation du commissaire aux
comptes est volontaire ; le délit est constitué par le simple oubli de convoquer.

Problème de droit 46

Un co-gérant peut-il s’opposer à l’acte qu’un autre co-gérant souhaite accomplir ?

Règles de droit

Dans les SARL, en cas de pluralité de gérants, chaque co-gérant dispose en principe des mêmes pouvoirs
que ceux qu’il aurait s’il était gérant unique.

Dans les rapports entre les co-gérants et les associés, les statuts sont libres de limiter les pouvoirs de
chaque co-gérant ou de leur imposer d’agir conjointement. A défaut de précision contraire dans les
statuts, chaque cogérant peut agir seul

Un co-gérant peut s’opposer à un projet d’acte d’un autre co-gérant, mais cette opposition n’empêchera
pas le co-gérant de pouvoir accomplir seul l’acte envisagé.

L’opposition permet uniquement au co-gérant concerné de dégager sa responsabilité civile à l’égard des
associés, dans l’hypothèse où l’acte litigieux causerait un préjudice à la société.

Dans les rapports de la société avec les tiers, la SARL sera engagée par les actes accomplis par chaque
cogérant séparément.
L’opposition d’un co-gérant à un acte accompli par un autre co-gérant n’a aucun effet à l’égard des tiers,
sauf s’il est prouvé que le tiers a eu connaissance de cette opposition.

Problème de droit 47

La libération d’un apport en numéraire fait à une SARL peut-elle intervenir selon des modalités librement
déterminées par les associés ?

Règles applicables

En droit, la libération des apports en numéraire faits à une SARL peut être progressive mais est
strictement encadrée par le Code de commerce. De plus, le dépôt des fonds correspondant aux apports
en numéraire est soumis à un régime juridique spécifique impliquant l’indisponibilité temporaire de ces
fonds.

Le Code de commerce prévoit que les associés d’une SARL ne sont pas tenus de libérer intégralement
leurs apports en numéraire lors de la constitution de la société, mais seulement une fraction
correspondant au moins à

1/5ème du montant de ces apports. Le solde de ces apports doit ensuite être libéré, au plus tard dans les
cinq ans suivant l’immatriculation de la société au RCS, en une ou en plusieurs fois, sur appel de fonds du
gérant de la

SARL. Cette exigence légale d’une libération d’au moins 1/5ème du montant des apports en numéraire
autorise les statuts des SARL à être plus exigeants et à prévoir une fraction plus élevée.

Lors de la libération des apports en numéraire, les fonds correspondants doivent, dans les huit jours de
leur réception, être déposés pour le compte de la société en formation et par les personnes qui les ont
reçus (généralement le futur gérant), soit à la Caisse des Dépôts et Consignations, soit dans une banque,
soit chez un notaire. Les fonds ainsi déposés sont alors indisponibles jusqu’à l’immatriculation de la
société au RCS. Le retrait de ces fonds, et donc leur utilisation par la société, ne peut intervenir qu’après
l’immatriculation.

Problème de droit 48

Dans quelle mesure une SARL peut-elle se trouver engagée par un acte accompli par un futur associé
pendant sa période de formation ?

Règles applicables

Tant que l’immatriculation au RCS n’est pas intervenue, la société ne dispose pas de la personnalité
morale. Dès lors, elle ne peut accomplir aucun acte et seul un des futurs associés (voire un tiers) peut
agir. Sur ce point, le Code civil et le Code de commerce affirment le principe fondamental de la
responsabilité personnelle de celui qui a agi au nom d’une société en formation. Toutefois, les textes
prévoient que la société peut, après son immatriculation au RCS, reprendre l’engagement résultant de
l’acte accompli en son nom et pour son compte pendant sa période de formation.

Cette reprise des engagements, de nature rétroactive, peut intervenir selon trois modalités.
D’une part, après l’immatriculation, c’est-à-dire une fois qu’elle a acquis la personnalité morale, la
société peut décider de reprendre les actes antérieurs à cette immatriculation. Il s’agit alors d’une
reprise facultative pour la société. Cette reprise résulte d’une décision prise par les associés, à la majorité
(sauf clause contraire).

D’autre part, des dispositions réglementaires complètent cette possibilité de reprise facultative par deux
modalités de reprise automatique qui trouvent à s’appliquer lorsque les actes ont été accomplis au nom
et pour le compte de la société en formation. Cette reprise automatique et rétroactive peut intervenir :

- Pour les actes antérieurs à la constitution de la société, c’est-à-dire à la signature des statuts, à
condition qu’un état des actes accomplis au nom et pour le compte de la société en formation (avec
indication pour chacun d’eux de l’engagement qui en résulterait pour la société) soit présenté aux
associés avant la signature des statuts et annexé aux statuts ;

- Pour les actes devant être accomplis entre la signature des statuts et l’immatriculation de la société,
lorsque les associés ont donné mandat, dans les statuts ou par acte séparé, à l’un ou plusieurs d’entre
eux de prendre des engagements au nom et pour le compte de la société, à condition toutefois que le
mandat ne soit pas général (les engagements doivent être déterminés et les modalités doivent être
précisées). La jurisprudence a même précisé récemment qu’un mandat spécial (c’est-à-dire précis)
donné après la réalisation de l’acte et avant l’immatriculation au RCS est valable. Si le mandat est
général, la reprise automatique ne peut pas intervenir : seront alors engagés le mandataire (l’auteur de
l’acte), mais aussi le(s) mandant(s) par application de la théorie générale sur le mandat.

En dehors de ces trois hypothèses, il n’existe pas d’autre mode de reprise des engagements par la
société.

Problème de droit 49 :

Une SARL peut-elle conclure librement un contrat avec une autre société dans laquelle son gérant est
également dirigeant ?

Règles de droit

Le Code de commerce encadre les conventions dites « réglementées » conclues par les SARL (art. L. 223-
19 C.com). Entrent dans cette catégorie :

- les conventions conclues, directement ou par personne interposée, entre la SARL et l’un de ses gérants
ou l’un de ses associés ;

- les conventions conclues entre la SARL et une autre société dont un associé indéfiniment responsable
ou un dirigeant est simultanément gérant ou associé de la SARL.

Ces conventions réglementées sont soumises à un contrôle relevant de la compétence exclusive des
associés. Ce contrôle est, en principe, a posteriori : il intervient après la conclusion de la convention
réglementée. Le contrôle devra être préalable si les deux conditions cumulatives suivantes sont réunies :

- lorsque la société ne comporte pas de commissaires aux comptes,

- et lorsque la convention réglementée est conclue entre la SARL et son gérant non associé.
D’un point de vue procédural, les étapes suivantes doivent être respectées :

- Lorsque la SARL est dotée d’un commissaire aux comptes, le gérant doit l’informer de chaque
convention réglementée dans le mois de sa conclusion ;

- Le commissaire aux comptes, ou à défaut le gérant, doit établir un rapport sur les conventions
réglementées intervenues ;

- Ce rapport est présenté aux associés lors de la prochaine assemblée générale (ou joint aux documents
qui leur sont communiqués en cas de consultation écrite), afin qu’ils statuent sur ces conventions.

Le gérant ou l’associé intéressé ne prend pas part au vote des associés sur ces conventions. Ses parts
sociales ne sont pas prises en compte pour le calcul de la majorité.

Problème juridique 50 :

Conditions pour être associé de SARL ?

Principe juridique :

Il n’est pas nécessaire que les associés aient la capacité de faire le commerce ; la capacité civile de
jouissance suffit et les personnes qui seraient frappées d’une interdiction d’exercer le commerce
peuvent entrer dans une

SARL en tant qu’associé. Il n’y a pas de limite d’âge. Il n’y a pas de problème d’incompatibilité et un
fonctionnaire, ou une personne exerçant une profession libérale, peut être associé.

Problème juridique 51 :

Conditions pour être gérant de SARL ?

Principe juridique :

Le gérant de SARL doit obligatoirement être une personne physique. La capacité civile suffit. Il n’y a pas
de limite d’âge. Il peut être choisi parmi les associés ou en dehors d’eux. Le nombre des gérants est
librement fixé par les statuts. En revanche, il ne doit pas y avoir d’empêchement à exercer un mandat de
gérance : incompatibilité avec statut de fonctionnaire ou avec l’exercice d’une profession libérale... ;
interdiction de gérer ; déchéance.

Problème juridique 52:

Validité clause renonciation à dividende ?

Principe juridique :

Une clause privant un associé de tout droit aux bénéfices (dividendes) ou exonérant un associé de toute
obligation aux pertes constitue une clause léonine réputée non écrite : la clause léonine n’est pas
frappée de nullité et il n’est donc pas nécessaire de saisir la justice pour faire constater la nullité ; en
effet, elle est simplement réputée non écrite c’est-à-dire qu’elle est considérée comme n’étant pas
transcrite dans les statuts.

Problème de droit 53:

Les règles de quorum et de majorité en AGO dans une SARL.

Règles de droit :

La loi ne fixe pas de quorum pour une AGO dans la SARL, mais la règle de majorité en induit un.

En effet, les décisions en AGO se prennent, sur première consultation, à plus de la moitié des parts
sociales (majorité absolue).

À défaut, une seconde consultation pourra décider à la majorité des voix émises (majorité relative) par
les associés présents et représentés ; sauf si, par une stipulation expresse, les statuts écartent cette
seconde consultation et imposent la majorité absolue.

Problème de droit 54 :

L’organe compétent pour décider le transfert du siège social d’une SARL.

Règles de droit :

Le siège social figurant dans les statuts, seule une décision collective des associés peut, en principe, en
décider sa modification.

Par exception, lorsque ce transfert s’effectue dans le même département ou dans un département
limitrophe, la gérant peut décider seul ce type de transfert. Il devra cependant le faire entériner par les
associés lors de la prochaine assemblée générale aux conditions de vote des décisions collectives
ordinaires

Problème de droit 55:

La responsabilité civile du gérant d’une SARL.

Règles de droit :

La loi prévoit que la responsabilité civile du gérant envers la société et les associés est engagée en cas
d’infractions aux dispositions législatives ou réglementaires applicables aux SARL, de violation des statuts
ou de fautes commises dans la gestion.

À condition de prouver un préjudice causé par la faute du gérant, les associés pourront engager l’action
individuelle (exercée par un associé subissant un préjudice individuel) ou plus facilement l’action sociale.
Cette dernière pourra être intentée soit par un associé, au nom et pour le compte de la société – les
dommages et intérêts dus par le dirigeant fautif étant versés à la société - soit par un groupe d’associés
représentant au moins un dixième du capital social soit par un autre gérant. L’intérêt de l’action sociale
est que le montant du préjudice réellement subi est facilement évaluable

Problème de droit 56 :

L’abus de biens sociaux (ABS) et le recel.

Règles de droit :

- Pour l’ABS :

• Élément légal : l’ABS est sanctionné par le code de commerce.

• Élément matériel : est constitutif du délit d’abus de biens sociaux le fait pour un dirigeant de faire, de
mauvaise foi, des biens ou du crédit de la société, des pouvoirs qu’il possède ou des voix dont il dispose,
un usage qu’il sait contraire à l’intérêt social, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société
ou entreprise dans laquelle il est directement ou indirectement intéressé.

• Élément moral : il s’agit d’un délit intentionnel (« mauvaise foi »)

- Pour le recel :

• Élément légal : le recel est incriminé par le code pénal.

• Élément matériel : est constitutif du délit de recel le fait de dissimuler, de détenir ou de transmettre
une chose, ou de faire office d'intermédiaire afin de la transmettre. Constitue également un recel le fait,
de bénéficier, par tout moyen et en connaissance de cause, du produit d'un crime ou d'un délit.

• Élément moral : il s’agit d’un délit intentionnel (« en sachant que cette chose provient d'un crime ou
d'un délit », « en connaissance de cause »)

Problème de droit 57

Les conventions interdites dans les SARL

Règles de droit

Il est interdit aux gérants ou aux associés personnes physiques, sous peine de nullité absolue du contrat :

- De contracter des emprunts auprès de la SARL ;

- De se faire consentir par la SARL un découvert, en compte courant d’associé ou autrement ;

- De faire cautionner ou avaliser par la SARL leurs engagements personnels envers des tiers.
Cette interdiction concerne également :

- Les représentants permanents des associés personnes morales,

- Le conjoint, les ascendants et les descendants des gérants, des associés personnes physiques ou des
représentants permanents des associés personnes morales,

- Toute personne interposée entre la SARL et le gérant ou l’associé personne physique

Problème de droit 58

Comment et quand le gérant doit-il convoquer les associés dans le cadre d’une AG ?

Règles de droit :

- Convocation adressée, à tous les associés, par lettre recommandée

- Délai d’envoi : 15 jours minimum avant l’AGOA, à compter de la date d’envoi de la lettre.

Problème de droit 59 :

Quelle est la majorité nécessaire pour l’affectation du résultat ?

Règle de droit

- Approbation des comptes, affectation du résultat : décisions ordinaires ;

- Sur 1ère convocation : majorité absolue des parts sociales ;

- Sur 2ème convocation : majorité relative des parts sociales sauf si les statuts écartent cette
possibilité

Problème juridique 60 :

Quel est le régime des conventions ?

Règle de droit :

Convention libre :

Elles portent sur des opérations courantes et conclues à des conditions normales (art L.223-20 Code
commerce)

Convention réglementée :

Tout ce qui n’est ni libre, ni interdit est réglementé donc soumis à l’approbation de l’AG (art L.223-19 al.1
et al.5 Code commerce).

•toute convention intervenue directement ou par personne interposée entre la SARL et l'un de ses
gérants ou associés ;
•toute convention passée entre la SARL et une société dont un associé indéfiniment responsable, gérant,
administrateur, directeur général, membre du directoire ou du conseil de surveillance, est
simultanément gérant ou associé de la SARL.

Procédure du contrôle préalable

La convention doit être soumise à l'autorisation préalable de la collectivité des associés lorsque les deux
conditions suivantes sont remplies :

•conclusion du contrat par un gérant non associé ;

•absence de commissaire aux comptes dans la société

La décision relève d'une assemblée générale ordinaire et doit être prise sur présentation d'un rapport
spécial établi par le gérant. Ce rapport doit contenir :

•l'énumération des conventions soumises à l'approbation de l'assemblée des associés ;

•le nom des gérants ou associés intéressés ;

•la nature et l'objet desdites conventions ;

•leurs modalités essentielles telles que le prix, les délais de paiement, les ristournes éventuellement
consenties etc. ;

•l'importance des fournitures livrées ou des prestations de service fournies

Procédure du contrôle a posteriori

Toutes les conventions réglementées ne relevant pas des conditions de contrôle au préalable doivent
être approuvées ultérieurement par les associés sur présentation d'un rapport spécial rédigé :

•soit par le commissaire aux comptes, s'il en existe un. Ce dernier doit être avisé des conventions par le
gérant dans le délai d'un mois à compter de leur conclusion ;

•soit par le gérant.

En pratique, les associés statuent sur ce rapport lors de l'assemblée annuelle d'approbation des
comptes.

Si l’intéressé est associé, il ne participe pas au vote. On retire le nombre de parts dont il est titulaire et
on recalcule la majorité.

En cas de désapprobation, la convention reste valable mais l’intéressé et le gérant engagent leur
responsabilité civile si la convention crée un préjudice à la société.

Prescription : 3 ans à compter du fait dommageable ou de sa révélation

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