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2012-2013

UE 112 – DROIT DES SOCIÉTÉS


Examen d’essai : semaine du lundi 14 janvier au samedi 19 janvier 2013

Durée de l’épreuve : 3 heures

Le corrigé comporte : 8 pages

CORRIGÉ
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I – Cas pratique SARL « Les balcons des Aravis » (10 points)

1) La SARL devrait-elle déjà avoir un commissaire aux comptes ? Armand peut-il, en tant
qu’associé majoritaire, imposer la désignation d’un commissaire aux comptes ? (2 points)

Problème de droit
Dans quels cas la présence d’un commissaire aux comptes est-elle obligatoire dans les SARL ?

Règles de droit

Les SARL sont tenues d’avoir un commissaire aux comptes si, à la clôture d’un exercice social, elles
dépassent deux au moins des trois seuils suivants :
‐ total du bilan : 1 550 000 €
‐ chiffre d’affaires (hors taxes) : 3 100 000 €
‐ nombre moyen de salariés : 50

Les SARL sont également tenues d’avoir un commissaire aux comptes si une clause des statuts
l’impose.

Enfin, le commissaire aux comptes peut également être imposé par une décision du tribunal de
commerce statuant à la demande d’un ou plusieurs associés représentant au moins le dixième du
capital social.

Application
En l’espèce, la SARL « Les balcons des Aravis » emploie seulement vingt salariés. Par ailleurs, son
chiffre d’affaires n’a jamais excédé 2 720 000 € et son total du bilan s’élève à 4 500 000 €. Cette
société ne dépasse donc qu’un seul des trois seuils légaux définis par le Code de commerce.
De plus, il semble qu’aucune clause des statuts n’impose la désignation d’un commissaire aux
comptes.
Par conséquent, l’absence de commissaire aux comptes est légalement possible dans cette SARL.

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Armand, dans la mesure où il détient 60% des parts sociales, peut saisir le tribunal de commerce pour lui
demander de statuer sur la désignation d’un commissaire aux comptes. Cependant, il ne s’agit que d’une
demande, laissée à la libre appréciation du président du tribunal de commerce. Armand ne pourra donc pas
imposer la désignation d’un commissaire aux comptes.

2) Alain peut-il accomplir seul l’acte d’acquisition au nom de la société ? (2,5 points)

Problème de droit
Quelle est l’étendue des pouvoirs d’un co-gérant en SARL ?

Règles de droit

En SARL, chaque co-gérant dispose des mêmes pouvoirs que ceux qu’il aurait s’il était gérant unique.

Ces pouvoirs doivent être analysés sous deux angles : d’une part, dans ses rapports avec les associés et, d’autre
part, dans les rapports de la société avec les tiers.

Dans ses rapports avec les associés, le gérant de la SARL voit ses pouvoirs déterminés librement par les
statuts.
En l’absence de précision statutaire, le Code de commerce considère que le gérant a reçu des associés tous les
pouvoirs lui permettant d’accomplir tout acte répondant à l’intérêt social.

Dans les rapports de la société avec les tiers, la SARL est toujours engagée par tous les actes accomplis par
son gérant ou l’un des co-gérants, même si l’acte se situe en dehors de l’objet social.
Toutefois, en cas d’acte accompli hors objet social, la SARL ne sera pas engagée si elle parvient à prouver que
le cocontractant était informé du dépassement de l’objet social ou ne pouvait l’ignorer compte tenu des
circonstances.
Par ailleurs, les clauses statutaires limitatives de pouvoirs sont toujours inopposables aux tiers.

Application
En l’espèce, Alain est l’un des trois co-gérants de la SARL. Eu égard au silence de l’énoncé, nous devons
considérer que les statuts ne contiennent pas de clause limitant les pouvoirs des co-gérants ou leur imposant
d’agir conjointement, ni de clause répartissant les pouvoirs entre les différents co-gérants.
Par conséquent, dans ses rapports avec les associés, Alain a tous les pouvoirs lui permettant d’agir dans le sens
de l’intérêt social. L’acte envisagé (acquisition d’un bâtiment annexe destiné à agrandir le magasin) semble
conforme à l’intérêt de la société. Dès lors, s’il accomplit cet acte, Alain n’outrepassera pas ses pouvoirs.
Dans les rapports de la société avec les tiers, l’acte envisagé engagera la SARL.

3) L’opposition d’Armand au projet d’acte d’Alain sera-t-elle efficace ? (1 point)

Problème de droit
Un co-gérant peut-il s’opposer à l’acte qu’un autre co-gérant souhaite accomplir ?

Règles de droit

Dans les SARL, en cas de pluralité de gérants, chaque co-gérant dispose en principe des mêmes pouvoirs que
ceux qu’il aurait s’il était gérant unique.

Dans les rapports entre les co-gérants et les associés, les statuts sont libres de limiter les pouvoirs de chaque
co-gérant ou de leur imposer d’agir conjointement. A défaut de précision contraire dans les statuts, chaque co-
gérant peut agir seul.
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Un co-gérant peut s’opposer à un projet d’acte d’un autre co-gérant, mais cette opposition n’empêchera pas le
co-gérant de pouvoir accomplir seul l’acte envisagé.
L’opposition permet uniquement au co-gérant concerné de dégager sa responsabilité civile à l’égard des
associés, dans l’hypothèse où l’acte litigieux causerait un préjudice à la société.

Dans les rapports de la société avec les tiers, la SARL sera engagée par les actes accomplis par chaque co-
gérant séparément.
L’opposition d’un co-gérant à un acte accompli par un autre co-gérant n’a aucun effet à l’égard des tiers, sauf
s’il est prouvé que le tiers a eu connaissance de cette opposition.

Application
En l’espèce, Armand a eu connaissance du projet d’acquisition d’Alain, l’un des co-gérants, et souhaite s’y
opposer.
Malgré cette opposition, et en raison de l’absence de clause statutaire contraire, nous devons donc considérer
qu’Alain dispose, dans ses relations avec les associés, de tous les pouvoirs pour accomplir cet acte.
Cet acte devrait en principe engager la SARL malgré l’opposition d’Armand (dans la mesure où l’opposition
d’un co-gérant n’a en principe aucun effet à l’égard des tiers), sauf s’il est prouvé que le cocontractant (le
vendeur de l’immeuble) était informé de cette opposition.
S’il veut que son opposition soit efficace, Armand doit donc faire parvenir son opposition au vendeur de
l’immeuble, et non pas à Alain. Cette opposition devra être réalisée, soit par lettre recommandée avec avis de
réception, soit par acte d’huissier.

4) La révocation d’Armand pourra-t-elle être obtenue ? (3 points)

Problème de droit
Selon quelles modalités le gérant d’une SARL est-il révocable ?

Règles de droit

Les gérants de SARL peuvent être révoqués de deux manières :


‐ soit par décision des associés,
‐ soit par décision judiciaire

La révocation du gérant par décision des associés intervient en principe à la majorité absolue sur 1ère
convocation, sauf clause contraire des statuts imposant une majorité plus élevée. Si la majorité absolue n’est
pas atteinte et si les statuts ne l’interdisent pas, une 2nde consultation peut avoir lieu : c’est alors la majorité
relative qui est requise.
S’il est associé, le gérant participe au vote.
Si cette révocation n’est pas fondée sur un juste motif, le gérant révoqué peut obtenir des dommages-intérêts
de la part de la société.

La révocation d’un gérant de SARL peut également intervenir par décision judiciaire, mais si et seulement si
elle est justifiée par une cause légitime.
Tout associé peut exercer cette demande en justice.

Application
En l’espèce, Armand est associé. Si sa révocation de sa fonction de co-gérant est inscrite à l’ordre du jour de la
prochaine assemblée générale, elle sera très difficile à obtenir car, en tant qu’associé, Armand votera. Dans la
mesure où il détient 60% des parts sociales, la majorité absolue ne sera donc pas atteinte (malgré l’accord de la
plupart des autres associés).
Une seule solution semble envisageable : la révocation judiciaire. Cependant, celle-ci ne peut être prononcée
que s’il existe une cause légitime. Or, tel n’est pas le cas pour l’instant.
Armand est donc irrévocable pour le moment.
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5) Annie peut-elle obtenir l’intervention d’un professionnel qui se prononcerait sur les dernières
opérations de gestion ? (1,5 point)

Problème de droit
Dans quelle mesure un associé de SARL peut-il solliciter une expertise de gestion ?

Règles de droit

En SARL, un ou plusieurs associés représentant au moins le dixième (10%) du capital social peuvent
demander en justice (tribunal de commerce) la désignation d’un expert de gestion, qui sera chargé de présenter
un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion déterminées.
Le rapport de l’expert de gestion devra ensuite être déposé au greffe du tribunal de commerce, puis adressé
entre autres aux associés demandeurs, au gérant et au commissaire aux comptes s’il en existe un.

Application
En l’espèce, Annie détient 5,88 % du capital social. Elle ne peut donc pas exercer seule cette action devant le
tribunal de commerce car elle ne détient pas au moins 10% du capital.
Si elle parvenait à s’allier à un autre associé (ce qui semble difficile pour l’instant), elle pourrait entreprendre
cette démarche. Cependant, cette demande devrait cibler une ou plusieurs opérations de gestion déterminées.

II – Cas pratique SA « Mon appartement à Lyon » (10 points)

1) Comment interviendra le remplacement de Hugo ? (3 points)

Problème de droit
Comment doit intervenir le remplacement d’un administrateur démissionnaire ?

Règles de droit

Lorsque le nombre d’administrateurs diminue suite au décès ou à la démission d’un d’entre eux, le
remplacement de l’administrateur décédé ou démissionnaire pose la question de la cooptation.

Les administrateurs sont en principe désignés par un vote des actionnaires réunis en assemblée générale
ordinaire (AGO).

La cooptation est un mode de désignation dérogatoire, dans la mesure où la désignation intervient par un vote
du conseil d’administration lui-même.

Il existe trois cas de cooptation :


‐ la cooptation interdite,
‐ la cooptation obligatoire,
‐ la cooptation facultative.

La cooptation est interdite lorsque le nombre d’administrateurs devient inférieur au minimum légal (trois
membres). Le remplacement du ou des administrateurs décédés ou démissionnaires ne peut donc intervenir
que par un vote de l’AGO.

La cooptation est obligatoire lorsque le nombre d’administrateurs devient inférieur au minimum statutaire tout
en restant supérieur ou égal au minimum légal.

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Dans ce cas, le conseil d’administration dispose d’un délai de trois mois pour désigner l’administrateur
manquant. Cette désignation est provisoire et doit ensuite être entérinée par les actionnaires lors de l’AGO
suivante.

La cooptation est facultative lorsque le nombre d’administrateurs diminue mais reste supérieur ou égal au
minimum statutaire (et, par définition, au minimum légal). La désignation par cooptation du nouvel
administrateur, décidée par le conseil d’administration, devra ensuite être entérinée par les actionnaires lors de
l’AGO suivante.

Application
En l’espèce, les statuts imposent que le conseil d’administration soit composé de six administrateurs. La SA
respectait cette exigence. La démission d’Hugo de ses fonctions d’administrateur pose la question de son
remplacement par cooptation. Suite à cette démission, le nombre d’administrateurs devient inférieur au
minimum statutaire, mais reste supérieur au minimum légal. Par conséquent, nous sommes dans un cas de
cooptation obligatoire : le conseil d’administration doit, au cours des trois prochains mois, désigner un
administrateur remplaçant. Cette désignation sera provisoire et devra ensuite être entérinée par les actionnaires
lors de la prochaine assemblée générale ordinaire.

2) Léa peut-elle devenir salariée de la SA ? Le cas échéant, quelles formalités seraient à prévoir ? (4
points)

Problème de droit
A quelles conditions de fond et de forme un administrateur de SA peut-il cumuler son mandat d’administrateur
avec un contrat de travail dans la même société ?

Règles de droit

En principe, le cumul d’un mandat d’administrateur avec un contrat de travail dans la même SA n’est possible
que si le contrat de travail est antérieur à la désignation en tant qu’administrateur. En effet, il est interdit à un
administrateur en fonctions de conclure un contrat de travail avec la société dans laquelle il est administrateur.

Lorsqu’il y a bien antériorité du contrat de travail, le cumul est donc licite, mais à condition que les exigences
suivantes soient respectées :
‐ il doit exister un lien de subordination à l’égard de la société (ce lien est considéré comme inexistant
pour l’actionnaire majoritaire),
‐ il doit y avoir une nette distinction des fonctions salariées et des fonctions d’administrateur,
‐ le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif,
‐ le nombre d’administrateurs liés à la SA par un contrat de travail ne doit pas être supérieur au tiers des
administrateurs en fonctions.

Toutefois, depuis fin mars 2012, sous certaines conditions liées à la taille de la société, un administrateur peut
conclure un contrat de travail avec la SA dans laquelle il exerce ses fonctions. Tel est le cas lorsque les
conditions suivantes sont respectées :
‐ la SA doit employer moins de 250 salariés ;
‐ la SA doit avoir, soit un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 50 millions €, soit un total du bilan
inférieur ou égal à 43 millions €.

De plus, lorsque la SA remplit les conditions liées à sa taille, le cumul n’est licite que si les conditions
habituelles sont remplies :
‐ le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif ;
‐ il doit y avoir une nette distinction des fonctions salariées et des fonctions d’administrateur ;
‐ il doit exister un lien de subordination à l’égard de la société (ce lien est considéré comme inexistant
pour l’actionnaire majoritaire) ;
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‐ le nombre d’administrateurs liés à la SA par un contrat de travail ne doit pas être supérieur au tiers des
administrateurs en fonctions.

Lorsque, dans le cadre de cette exception, un administrateur conclut un contrat de travail avec la SA, il s’agit
d’une convention réglementée, devant ainsi respecter la procédure du double contrôle (conseil
d’administration, puis les actionnaires en assemblée générale).

En effet, constituent une convention réglementée :


‐ d’une part, les contrats conclus, directement ou indirectement, entre la SA et l’un de ses
administrateurs, ou son directeur général, ou l’un de ses directeurs généraux délégués, ou un
actionnaire détenant plus de 10% des droits de vote ;
‐ d’autre part, les contrats conclu entre la SA et une autre entreprise, si l’un des administrateurs, le
directeur général ou l’un des directeurs généraux délégués de la SA est propriétaire, associé
indéfiniment responsable ou dirigeant de cette entreprise.

La procédure de double contrôle à respecter est la suivante :


‐ l’actionnaire, l’administrateur ou le dirigeant intéressé doit informer le conseil d’administration du
projet de convention,
‐ ensuite, le conseil d’administration statue sur l’autorisation de cette convention (étant précisé que
l’administrateur intéressé ne prend pas part au vote),
‐ si le conseil d’administration autorise ce projet de convention, celle-ci peut être conclue,
‐ par la suite, le président du conseil d’administration informe le commissaire aux comptes, dans le mois
qui suit la conclusion de cette convention,
‐ le commissaire aux comptes doit présenter à l’assemblée générale des actionnaires un rapport spécial
portant sur cette convention réglementée,
‐ enfin, l’assemblée générale des actionnaires statue sur la convention réglementée afin de l’approuver
ou de la désapprouver (étant précisé que l’actionnaire intéressé ne doit pas participer au vote).

Application

En l’espèce, Léa est déjà administrateur de la SA. Cette société n’emploie que douze salariés. Son chiffre
d’affaires ne dépasse pas 2 000 000 € et son total du bilan s’élève à 1 000 000 €. Par conséquent, cette société
se situe dans la nouvelle exception légale en vigueur depuis 2012 : à titre dérogatoire, dans cette SA, un
administrateur peut donc conclure un contrat de travail avec la société.
Les autres conditions de validité du cumul semblent respectées :
‐ le contrat de travail semble correspondre à un emploi effectif,
‐ il y aura a priori une distinction nette entre ses fonctions salariées et ses fonctions d’administrateur,
‐ Léa est dans un état de subordination à l’égard de la société, dans la mesure où elle est actionnaire
minoritaire (elle détient 14,66% du capital),
‐ pour l’instant, aucun administrateur n’est lié à la société par un contrat de travail (le conseil
d’administration étant composé de six membres, deux administrateurs pourraient cumuler leur mandat
avec un contrat de travail dans la SA).

Toutes les conditions de validité du cumul étant réunies, Léa pourra donc conclure un contrat de travail avec la
SA tout en en restant administrateur.

Toutefois, ce contrat constituera une convention réglementée. Sa conclusion implique donc de respecter la
procédure de double contrôle des conventions réglementées et notamment :
‐ dans un premier temps, de demander au conseil d’administration de statuer sur l’autorisation préalable
de ce contrat de travail (étant précisé que Léa ne doit pas participer à ce vote),
‐ dans un second temps, après la conclusion du contrat de travail, de faire statuer les actionnaires sur ce
contrat de travail lors de la prochaine assemblée générale ; là encore, Léa ne devra pas participer au
vote.

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3) Quels sont les pouvoirs qui pourront être reconnus aux deux directeurs généraux délégués ?
Quelle est la durée maximale de leurs fonctions ? (1,5 point)

Problème de droit
Quelle est l’étendue des pouvoirs d’un directeur général délégué ? Quelle est la durée d’un mandat de
directeur général délégué ?

Règles de droit

La fonction de directeur général délégué est une fonction facultative, qui doit être prévue par les statuts
(maximum cinq directeurs généraux délégués dans une SA).

La durée des fonctions du directeur général délégué est fixée par le conseil d’administration, en accord avec le
directeur général.

Les pouvoirs du directeur général délégué sont fixés par le conseil d’administration en accord avec le directeur
général. Toutefois, l’étendue de ses pouvoirs définie par le conseil d’administration n’a de valeur qu’en
interne. En effet, dans les relations de la SA avec les tiers, le directeur général délégué dispose des mêmes
pouvoirs que le directeur général, les limitations statutaires étant inopposables aux tiers.

Application

Si Nathan veut que deux directeurs généraux délégués soient nommés, il faut donc déjà créer ces fonctions
dans les statuts. Une fois nommés, les deux directeurs généraux délégués pourront représenter la SA à l’égard
des tiers et l’engager au même titre que Nathan, le directeur général.
Ces deux directeurs généraux délégués seront désignés pour un mandat dont la durée sera librement
déterminée par le conseil d’administration en accord avec Nathan.

4) Le créancier pourra-t-il empêcher la réalisation de l’opération de réduction du capital social ?


(1,5 point)

Problème de droit
Les créanciers sociaux peuvent-ils s’opposer à la réduction du capital social d’une SA ?

Règles de droit

Lorsque la réduction du capital social est motivée par des pertes, les créanciers de la société ne peuvent pas
s’opposer à cette opération de réduction.

En revanche, lorsque la réduction du capital social n’est pas motivée par des pertes, les créanciers sociaux dont
la créance est née antérieurement à la date du dépôt au greffe du procès-verbal de l’assemblée générale
extraordinaire ayant décidé la réduction du capital, peuvent former opposition devant le tribunal de commerce.
Toutefois, ce recours des créanciers sociaux n’empêchera pas nécessairement la réalisation de l’opération de
réduction du capital social. En effet, le tribunal de commerce saisi ne pourra prononcer que l’une des trois
décisions suivantes :
‐ Soit rejeter le recours des créanciers,
‐ Soit imposer à la SA de rembourser ces créanciers avant de procéder à la réduction du capital,
‐ Soit imposer à la SA d’offrir aux créanciers des garanties complémentaires suffisantes.

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Application

En l’espèce, la réduction du capital envisagée ne semble pas être motivée par des pertes. Par conséquent, le
créancier pourra exercer un recours devant le tribunal de commerce au titre de ses créances nées
antérieurement à la date du dépôt au greffe du procès-verbal de l’assemblée générale extraordinaire ayant
décidé la réduction du capital.

Cependant, à supposer que son opposition ne soit pas rejetée, ce recours n’empêchera pas la SA de réaliser la
réduction de son capital social. En effet, le tribunal de commerce ne pourra alors qu’imposer à la société de
réaliser l’une des opérations suivantes avant de procéder à la réduction de son capital : soit rembourser le
créancier, soit lui offrir des garanties suffisantes.

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