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Histoire

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Gouvernement et économie

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Sciences et technologies

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Origine des anciens Égyptiens

Démographie

L'Égypte antique dans les arts

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Bibliographie

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Égypte antique

157 langues

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Égypte antique

~ 3150 – 30 av. J.-C. (3 120 ans)


Le sphinx de Gizeh et la pyramide de Khéphren.

Informations générales

Capitale Capitales de l'Égypte antique

Langue(s) Égyptien ancien

Religion Religion de l'Égypte antique

Histoire et événements

Fondation, début de la période thinite


~ 3150 av. J.-C.
(Ire et IIe dynasties)

Ancien Empire
~ 2685 av. J.-C.
(IIIe à VIe dynasties)

Première Période intermédiaire


~ 2180 av. J.-C.
(VIIe à XIe dynasties)

Moyen Empire
~ 2040 av. J.-C.
(XIe et XIIe dynasties)

Deuxième Période intermédiaire


~ 1782 av. J.-C.
(XIIIe à XVIIe dynasties)

Nouvel Empire
~ 1570 av. J.-C.
(XVIIIe à XXe dynasties)

Troisième Période intermédiaire


~ 1069 av. J.-C.
(XXIe à XXVe dynasties)
Basse époque
~ 750 av. J.-C.
(XXVe à XXXIe dynasties)

332 av. J.-C. Période macédonienne

305 av. J.-C. Période ptolémaïque

30 av. J.-C. Annexion par l'Empire romain

Pharaon

Entités précédentes :

 Période prédynastique égyptienne

Entités suivantes :

 Empire romain (province d'Égypte)

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Principaux sites de l'Égypte antique.
L'Égypte antique est une ancienne civilisation du nord-est de l'Afrique, concentrée le long du cours
inférieur du Nil, dans ce qui constitue aujourd'hui l'Égypte.

La civilisation de l'Égypte antique prend forme autour de −31501 avec l'unification politique de
la Haute-Égypte au sud et de la Basse-Égypte au nord sous le règne du premier roi et se développe
sur plus de trois millénaires2. Son histoire est parsemée d'une série de périodes stables
politiquement, entrecoupées de plusieurs périodes intermédiaires, plus troublées. L'Égypte antique
atteint son apogée sous le Nouvel Empire puis entre dans une période de lent déclin. Le pays subit les
assauts répétés de puissances étrangères dans cette période tardive et le règne des pharaons prend
officiellement fin en −30, lorsque l'Empire romain conquiert l'Égypte pour en faire une province3.

Le succès de la civilisation égyptienne antique découle en partie de sa capacité à s'adapter aux


conditions de la vallée du Nil. L'inondation prévisible du fleuve et le contrôle de l'irrigation de la
vallée produit des récoltes excédentaires qui alimentent le développement social et culturel du pays.
Ce surplus agricole donne à l'administration les moyens de financer l'exploitation minière de la vallée
et des régions voisines du désert. Le développement rapide d'un système d'écriture indépendant,
l'organisation de constructions collectives et de projets agricoles, les relations commerciales avec les
pays voisins et une armée solide permettent à l'Égypte d'affirmer sa domination sur la région. Toutes
ces activités sont organisées par une bureaucratie de scribes, de dirigeants religieux et
d'administrateurs placés sous le contrôle du pharaon qui assure l'unité du peuple égyptien dans le
cadre d'un système complexe de croyances religieuses4,5.

Les nombreuses réalisations des Égyptiens de l'Antiquité comprennent l'extraction minière,


l'arpentage et les techniques de construction qui facilitent la construction
de pyramides monumentales, de temples et d'obélisques. On compte également à leur crédit le
développement des mathématiques, de la médecine, de l'irrigation et de la production agricole, la
construction des premiers navires connus, la faïence égyptienne, de nouvelles formes de littérature6.
Du rassemblement des tribus primitives qui créent le premier royaume pharaonique jusqu'à son
absorption au ier siècle av. J.-C., l'Égypte antique est le théâtre d'évènements majeurs qui influencent
assurément la culture et l'imaginaire des peuples lui ayant succédé. Son art et son architecture sont
largement copiés et ses antiquités sont disséminées aux quatre coins du monde. Un regain d'intérêt
pour la période antique au début de l'époque moderne conduit à de nombreuses investigations
scientifiques de la civilisation égyptienne, notamment par des fouilles, et à une meilleure
appréciation de son héritage culturel, pour l'Égypte et le monde7.

Histoire[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Histoire de l'Égypte antique et Chronologie de l'Égypte.

Les trois mille ans d'histoire de l'Égypte antique semblent receler autant de changements que de
constantes. Les périodes fastes alternent régulièrement avec des périodes d'instabilité plus ou moins
prononcées. Au fil du temps, la vie de l'État pharaonique paraît toutefois devenir plus chaotique. Aux
cinq siècles de prospérité du Nouvel Empire succèdent sept siècles de troubles. Changements de
maîtres et changements de frontières s'enchaînent jusqu'à l'avènement de la Pax Romana.

Pourtant, le caractère le plus remarquable de l'Égypte ancienne est sa prodigieuse continuité. Car au-
delà des mutations territoriales et des bouleversements politiques, cette civilisation a perduré
pendant plus de trois millénaires, fait unique dans l'Histoire. Depuis leur mise en place aux débuts de
l’histoire écrite jusqu'à leur bannissement au triomphe du christianisme, les grands principes de la
culture égyptienne se sont maintenus et préservés. Durant cette période, le mode de vie au bord du
fleuve Nil a très peu évolué, toujours rythmé par la crue, les impôts et les dieux.

Selon l'historien grec Hérodote, « l'Égypte est un don du Nil ». Il avait observé à juste titre que le
fleuve est indissociable de l'identité égyptienne antique, car sans lui l'Égypte n’existerait pas. Il était
donc tout naturel que les habitants de la « Terre noire » en fassent un dieu important de leur
panthéon. D’autant plus important que ce dieu pouvait se montrer capricieux : une mauvaise crue et
les récoltes étaient perdues, entraînant la famine. Avant la construction du haut barrage d'Assouan,
les paysans ont toujours vécu dans cette crainte.

Afin de pallier cette éventualité, une administration compétente s’est mise en place dès les origines.
Les surplus de grains étaient prélevés par l’impôt et stockés en prévision d’années moins favorables
où le besoin se ferait sentir. Une armée de scribes et d’intendants s’occupait scrupuleusement du
recouvrement. Ce corps de fonctionnaires a constitué de tous temps le principal pilier du pouvoir
royal, le socle de la richesse et de la puissance du pays jusqu’aux débuts de l’industrialisation.

Au sommet de la hiérarchie, dirigeant l’ensemble, coordonnant les services, une seule


autorité : Pharaon. Le roi tire directement son pouvoir des dieux. Il est à la fois leur descendant et
premier serviteur, donc son autorité ne saurait être mise en doute. L’institution pharaonique est
surtout le symbole de l’unité nationale et une condition essentielle de la stabilité du pays (donc de
son exploitation). Les envahisseurs successifs ne s’y sont pas trompés et ont constamment pris soin
de sacrifier à la coutume. En se faisant couronner pharaons ils garantissaient la continuité de l’État
tout en gagnant une certaine légitimité auprès du peuple.

Car le destin de celui qui exerce la fonction royale est intimement lié à celui de l’Égypte elle-même.
Chaque affaiblissement du pouvoir central est potentiellement porteur de crise, alors que chaque
fois qu’un homme fort occupe le trône, la paix du royaume est assurée. Ceci pourrait expliquer la
facilité avec laquelle les Égyptiens ont accepté des rois étrangers, pourvu qu’ils respectent les
traditions ancestrales.

Le système a prouvé sa force plus de temps que nécessaire. Les siècles ont finalement révélé ses
limites et ses faiblesses. Sa trop lente évolution et son incapacité à s’adapter à un environnement en
mutation l’ont conduit à se faire supplanter et dominer par ses voisins.

Période prédynastique[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Période prédynastique égyptienne.


Un vase représentant des gazelles, typique de la période Nagada II.

Dans la période prédynastique, le climat égyptien est beaucoup moins aride qu'il ne l'est aujourd'hui.
De vastes régions de l'Égypte sont recouvertes de savane arborée et traversée par des troupeaux
d'ongulés. La flore et la faune y sont alors beaucoup plus prolifiques et la région du Nil abrite
d'importantes populations de gibiers d'eau. La chasse est une activité commune pour les Égyptiens et
c'est aussi à cette période que de nombreux animaux sont domestiqués pour la première fois8.

Vers 5700 avant notre ère, de petites tribus vivant dans la vallée du Nil développent leur propre
culture identifiable par leurs poteries et des objets personnels, tels que des peignes, des bracelets et
des perles et démontrant d'importantes connaissances en agriculture et en élevage. En Haute-
Égypte, la plus importante de ces cultures primales est la culture de Badari, connue pour
ses céramiques de haute qualité, ses outils en pierre et son utilisation du cuivre9. Dans le nord de
l'Égypte, les cultures Nagada I (amratienne) et Nagada II (gerzienne) succèdent à la culture de
Badari10. Celles-ci développent un certain nombre d'améliorations technologiques et établissent des
contacts avec les peuples de Canaan et de la cité portuaire de Byblos11.

Dans le sud de l'Égypte, la culture Nagada, semblable à celle des Badari, commence à s'étendre le
long du Nil à partir du quatrième millénaire avant notre ère environ. Dès la période de Nagada I, les
Égyptiens prédynastiques importent de l'obsidienne d'Éthiopie pour façonner leurs lames et d'autres
objets à partir d'éclats12,13. Sur une période d'environ 1 000 ans, la culture Nagada se développe à
partir de quelques petites communautés agricoles jusqu'à devenir une puissante civilisation où les
dirigeants ont un contrôle total sur la population et les ressources de la vallée du Nil14. Le centre du
pouvoir s'établit en premier lieu à Hiérakonpolis, puis plus tard à Abydos, élargissant ainsi son
contrôle de l'Égypte vers le nord15. Ils établissent de nombreux échanges commerciaux avec
la Nubie au sud, les oasis du désert occidental à l'ouest et les cultures de la Méditerranée orientale à
l'est15.

La culture Nagada fabrique une gamme très diversifiée de biens matériels, tels que de
la céramique peinte, des vases en pierre de grande qualité, des palettes de maquillage, ainsi que des
bijoux en or, en lapis-lazuli et en ivoire, reflétant la montée en puissance et la richesse de l'élite16. Ils
mettent également au point un émail céramique connu sous le nom de faïence qui est utilisé jusque
dans l'époque romaine pour décorer des tasses, des amulettes et des figurines. À la fin de la période
prédynastique, la culture Nagada commence à utiliser des symboles écrits qui vont évoluer jusqu'à
devenir le système hiéroglyphique complet utilisé pour l'écriture pendant l'Égypte antique17.

Période thinite[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Période thinite.

La palette de Narmer représente l'unification des deux royaumes d'Égypte.

D'après les écrits du prêtre égyptien Manéthon, datant du iiie siècle avant notre ère, la lignée des
pharaons de l'Égypte antique se divise suivant trente dynasties successives à partir du
pharaon Ménès18. Le roi Meni (ou Ménès en grec) est supposé avoir procédé à l'unification des deux
royaumes de Haute et Basse-Égypte vers -3200 lors d'une bataille de laquelle il sort vainqueur19. En
réalité, la transition vers un État unifié se déroule certainement de manière plus progressive que ce
que les anciens écrivains égyptiens voudraient faire croire, même s'il ne subsiste aucune trace datant
de l'époque de Ménès. Néanmoins, certains chercheurs croient maintenant que le mythique Ménès
pourrait en réalité être le pharaon Narmer. Celui-ci est représenté en costume de cérémonie royale
sur la palette de Narmer dans un acte symbolique d'unification20,21. Il y est représenté avec la
couronne blanche de Haute-Égypte (hedjet), une massue dans la main droite et le roi de Basse-
Égypte dans l'autre. La scène fait penser à une exécution ou un sacrifice. De l'autre côté de la palette,
on peut le voir célébrer sa victoire avec son armée. Il arbore alors la couronne du roi vaincu, le
« décheret » (couronne rouge de Basse-Égypte), symbole de sa victoire sur le roi du Nord.

Au début de la période thinite, vers 3150 avant notre ère, les premiers pharaons dynastiques
originaires du sud (Haute-Égypte) consolident leur contrôle sur la Basse-Égypte en établissant leur
capitale à Memphis, à partir de laquelle ils peuvent contrôler la main d'œuvre et l'agriculture de la
région fertile du delta, ainsi que les routes commerciales vers le Levant qui sont tout autant
stratégiques que lucratives. La richesse et le pouvoir grandissant des pharaons au cours de la période
thinite se reflètent dans leur mastaba ouvragé et la présence de structures de culte funéraire à
Abydos qui servent à célébrer le pharaon divinisé après sa mort22. L'institution forte de la royauté
développée par les pharaons sert à légitimer le contrôle de l'État sur la terre, le travail et les
ressources qui sont indispensables à la survie et à la croissance de la civilisation égyptienne antique23.
Ancien Empire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Ancien Empire.

Les pyramides de Gizeh.

D'importantes avancées sont faites en architecture, en art et en technologie au cours de l'Ancien


Empire grâce aux gains de productivité agricole gérée par une administration centrale bien
développée24. Sous la direction du vizir, des fonctionnaires collectent les impôts, coordonnent des
projets d'irrigation pour améliorer le rendement des cultures, détachent des paysans sur des projets
de construction et établissent un système de justice pour maintenir la paix et l'ordre25. Avec
l'excédent de ressources mises à disposition par une économie productive et stable, l'État est en
mesure de financer la construction de monuments colossaux et de commander des œuvres d'art
exceptionnelles aux ateliers royaux. Les pyramides construites par Djéser, Khéops et leurs
descendants sont les symboles les plus mémorables de la civilisation égyptienne antique et du
pouvoir que détiennent les pharaons.

Avec la montée en puissance de l'administration centrale émerge une nouvelle classe composée
de scribes instruits et de fonctionnaires à qui le pharaon accorde des propriétés en guise de
paiement pour leurs services. Les pharaons accordent également des terres pour leur culte mortuaire
et les temples afin de s'assurer que ces institutions disposent de suffisamment de ressources pour
assurer le culte du pharaon après sa mort. À la fin de l'Ancien Empire, cinq siècles de ces pratiques
féodales ont lentement érodé le pouvoir économique du pharaon qui ne peut plus se permettre de
soutenir une vaste administration centralisée26. Au fur et à mesure que le pouvoir du pharaon
décroit, les gouverneurs régionaux, appelés nomarques, commencent à défier la suprématie du
pharaon. Cette situation, combinée avec des sécheresses sévères entre 2200 et 2150 avant notre ère
(événement climatique de 4200 BP)27, cause finalement l'entrée du pays dans une période de 140 ans
dominée par la famine et des troubles, connue comme la Première Période intermédiaire28.

Première Période intermédiaire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Première Période intermédiaire.

Après l'effondrement de l'administration centrale égyptienne à la fin de l'Ancien Empire,


l'administration ne peut plus soutenir ou stabiliser l'économie du pays. En temps de crise, les
gouverneurs des régions ne peuvent pas compter sur l'aide du roi et les pénuries alimentaires qui en
découlent se transforment alors en famines et les différends politiques dégénèrent en petites
guerres civiles. Pourtant, en dépit des difficultés, les dirigeants locaux qui ne doivent aucun tribut au
pharaon usent de leur indépendance nouvellement acquise pour établir une culture florissante dans
les provinces. Comme celles-ci contrôlent leurs propres ressources, les provinces s'enrichissent,
comme en témoignent les sépultures plus vastes et de meilleure qualité dans toutes les classes
sociales29. Dans un élan de créativité, les artisans provinciaux adoptent et adaptent les motifs
culturels autrefois réservés à la royauté de l'Ancien Empire. Dans le même temps, les scribes
développent des styles littéraires exprimant l'optimisme et l'originalité de l'époque30.

Libérés de leur loyauté envers le pharaon, les dirigeants locaux commencent à rivaliser pour le
contrôle du territoire et du pouvoir. En -2160, les dirigeants d'Hérakléopolis contrôlent la Basse-
Égypte, tandis qu'un clan rival basé à Thèbes, la famille Antef, prend le contrôle de la Haute-Égypte.
À mesure que la puissance des Antef grandit, leur contrôle s'étend de plus en plus vers le nord,
jusqu'à ce qu'un affrontement entre les deux dynasties rivales devienne inévitable. Autour de 2055
avant notre ère, les forces thébaines sous le règne de Nebhepetrê Montouhotep II défont finalement
les dirigeants hérakléopolitains, réunissant à nouveau les deux royaumes et inaugurant ainsi une
période de renaissance économique et culturelle appelée le Moyen Empire31.

Moyen Empire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Moyen Empire.

Tête d'Amenemhat III, dernier roi du Moyen Empire.

Les souverains du Moyen Empire restaurent la prospérité et la stabilité du pays, stimulant ainsi une
résurgence de l'art, de la littérature et des projets de construction
monumentale32. Montouhotep II et ses successeurs de la XIe dynastie règnent sur Thèbes jusqu'à ce
que le vizir Amenemhat déplace la capitale à Licht (oasis du Fayoum) juste après son couronnement
autour de 1985 avant notre ère33,34. À partir de la ville de Licht, les pharaons de
la XIIe dynastie entreprennent un vaste projet de remise en état et d'irrigation des terres pour
augmenter la production agricole dans la région. En outre, l'armée reconquiert la Nubie, région riche
en carrières et en mines d'or, tandis que les ouvriers construisent une structure défensive dans l'est
du delta, appelée les « Murs du Prince », pour se défendre contre une attaque étrangère35.

Avec la stabilisation du pouvoir politique et militaire, et l'opulence générée par l'exploitation des
terres agricoles et des mines, la population du pays croît en même temps que les arts et la religion.
Contrairement au comportement élitiste de l'Ancien Empire envers les dieux, le Moyen
Empire connait une recrudescence de la piété (que l'on pourrait qualifier aujourd'hui
de démocratisation) pour l'au-delà, dans lequel l'âme de tout homme est accueillie après la mort
parmi les dieux36. De nouveaux sommets de perfection technique sont atteints au Moyen Empire à
travers la littérature qui traite de sujets et de personnages sophistiqués avec un style éloquent30 et la
sculpture de reliefs qui saisissent les moindres détails de chaque chose37.

Le dernier grand souverain du Moyen Empire, Amenemhat III, permet aux colons asiatiques de
s'installer dans la région du delta du Nil pour fournir de la main d'œuvre suffisante pour ses
campagnes particulièrement ambitieuses. Ses campagnes d'extraction minière et de construction,
combinées avec les crues du Nil plus tard dans son règne, mettent à rude épreuve l'économie et
précipitent le pays dans un lent déclin lors de la Deuxième Période intermédiaire. Au cours de ce
déclin, correspondant aux XIIIe et XIVe dynasties, les colons asiatiques prennent peu à peu le contrôle
de la région du delta pour finalement monter sur le trône d'Égypte, sous le nom d'Hyksôs38.

Deuxième Période intermédiaire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Deuxième Période intermédiaire.

Vers 1650 avant notre ère, au fur et à mesure que le pouvoir des pharaons du Moyen
Empire s'affaiblit, les immigrants asiatiques vivant dans la ville d'Avaris, dans le delta oriental,
prennent le contrôle de la région et contraignent le gouvernement central à se retirer à Thèbes, où le
pharaon est traité comme un vassal qui doit rendre hommage39. Les Hyksôs (littéralement, les
« souverains étrangers ») imitent le modèle de gouvernement égyptien et se désignent eux-mêmes
comme des pharaons, intégrant ainsi les éléments égyptiens dans leur culture correspondant au
milieu de l'âge du bronze40.

Après leur repli, les rois de Thèbes se retrouvent pris au piège entre les Hyksôs au nord et leurs
alliés nubiens, les Koushites, au sud. Après une centaine d'années d'inaction, les forces thébaines se
rassemblent vers 1555 avant notre ère et contestent le pouvoir des Hyksôs dans un conflit qui
s'étend sur plus de trente ans39. Les pharaons Seqenenrê Tâa et Kamosé réussissent finalement à
vaincre les Nubiens, mais ce n'est que le successeur de Kamosé, Ahmôsis Ier, qui mène avec succès
une série de campagnes qui libère définitivement l'Égypte de la présence des Hyksôs. L'armée
devient ainsi une priorité pour les pharaons du Nouvel Empire qui suit afin d'assurer l'extension des
frontières et sa domination complète sur le Proche-Orient41.

Nouvel Empire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Nouvel Empire.


L'étendue de l'Égypte antique à son apogée.

Temple de Ramsès II à Abou Simbel.

Peintures provenant du tombeau d'Amenhotep III.

Les pharaons du Nouvel Empire instaurent une période de prospérité sans précédent en sécurisant
leurs frontières et en renforçant les liens diplomatiques avec leurs voisins. Les campagnes militaires
menées sous Thoutmôsis Ier et son petit-fils, Thoutmôsis III, étendent l'influence des pharaons en
Syrie et en Nubie. Elles renforcent également les loyautés et ouvrent l'accès aux importations
essentielles telles que le bronze et le bois42. Les pharaons du Nouvel Empire commencent une
campagne de grande envergure pour promouvoir le dieu Amon dont le culte est basé à Karnak. Ils
construisent également des monuments à la gloire de leurs propres réalisations, tant réelles
qu'imaginaires. La pharaonne Hatchepsout utilise ce type de propagande pour légitimer ses
prétentions au trône43. Son règne a été marqué par le succès de ses expéditions commerciales
vers Pount, un temple mortuaire élégant, une paire d'obélisques colossales et une chapelle à Karnak.
Cependant, malgré ses réalisations, le neveu et beau-fils d'Hatchepsout, Thoutmôsis III cherche à
effacer son héritage vers la fin de son règne, peut-être en guise de représailles pour avoir usurpé son
trône44.

Amenhotep III mène l’Égypte à l’apogée de sa puissance.

Vers 1355 avant notre ère, la stabilité du Nouvel Empire est menacée quand Amenhotep IV monte
sur le trône et impulse une série de réformes radicales et chaotiques. Changeant son nom
en Akhenaton, il promeut le précédemment obscur dieu soleil, Aton, comme divinité suprême et
supprime le culte des autres divinités45. Il transfère la capitale à Akhetaton (Tell el-Amarna, de nos
jours) et fait la sourde oreille aux affaires étrangères tout absorbé qu'il est par sa nouvelle religion et
son style artistique. Après sa mort, le culte d'Aton est rapidement abandonné et les pharaons
ultérieurs Toutânkhamon, Aÿ et Horemheb effacent toute référence à l'hérésie d'Akhenaton,
maintenant connue comme l'époque amarnienne46.

Vers 1279 avant notre ère, Ramsès II monte sur le trône et continue à construire plus de temples, à
ériger de nouvelles statues et obélisques et engendre plus d'enfants que tout autre pharaon dans
l'histoire47. En chef militaire audacieux, Ramsès II conduit son armée contre les Hittites à la Bataille de
Qadesh et, après que les combats atteignent l'impasse, accepte finalement le premier traité de paix
enregistré vers 1258 avant notre ère48. La richesse de l'Égypte en fait cependant une cible de choix
pour l'invasion, en particulier par les Libyens et les Peuples de la mer. Au début, l'armée réussit à
repousser ces invasions, mais l'Égypte perd finalement le contrôle de la Syrie et de la Palestine.
L'impact des menaces extérieures est par ailleurs aggravé par des problèmes internes tels que la
corruption, le vol des tombes et les troubles civils. Les grands prêtres du temple d'Amon à Thèbes
accumulent de vastes étendues de terres et des richesses qui contribuent à l'accroissement de leur
pouvoir durant la Troisième Période intermédiaire49.

Troisième Période intermédiaire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Troisième Période intermédiaire.


Autour de 730 avant notre ère, les Libyens de l'ouest provoquent la fracture de l'unité politique
égyptienne.

Après la mort de Ramsès XI en 1078 avant notre ère, Smendès prend le contrôle de la partie nord de
l'Égypte, à partir de la ville de Tanis. Quant au sud du pays, il est alors contrôlé par les grands prêtres
d'Amon à Thèbes, qui ne reconnaissent Smendès que de nom50. Pendant ce temps, les Libyens
s'installent dans le delta occidental où leurs chefs prennent de plus en plus leur autonomie. Les
princes libyens prennent le contrôle du delta sous Sheshonq Ier en 945 avant notre ère, fondant ainsi
la dynastie soi-disant libyenne ou bubastite qui règne pendant environ 200 ans. Sheshonq reprend
également le contrôle du sud de l'Égypte en plaçant des membres de sa famille à des postes clés du
clergé. Le pouvoir des bubastites s'amenuise à mesure qu'une dynastie rivale émerge dans le delta
à Léontopolis et que les Koushites menacent le sud du pays. Autour de 727 avant notre ère, le roi
Koushite, Piânkhy, envahit le nord de l'Égypte et prend le contrôle de Thèbes, puis finalement du
delta51.

Le prestige de l'Égypte chute considérablement à la fin de la Troisième Période intermédiaire. Ses


alliés étrangers tombent en effet sous la sphère d'influence de l'Assyrie et, à partir de 700 avant
notre ère, la guerre entre les deux États devient inévitable. Entre 671 et 667 avant notre ère, les
Assyriens entament les hostilités contre l'Égypte. Les règnes de Taharqa et de son
successeur, Tanoutamon, sont marqués par le conflit permanent avec les Assyriens, contre lesquels
les dirigeants nubiens accumulent plusieurs victoires52. Les Assyriens repoussent finalement les
Koushites en Nubie, occupent la ville de Memphis et saccagent les temples de Thèbes53.

Basse époque[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Basse époque.

En l'absence de plans de conquête permanente, les Assyriens abandonnent le contrôle de l'Égypte à


une série de vassaux, connus sous le nom de rois Saïtes de la XXVIe dynastie. Dès 653 avant notre ère,
le roi Psammétique Ier arrive à chasser les Assyriens avec l'aide de mercenaires grecs recrutés pour
former la première armée navale d'Égypte. L'influence grecque s'accroît considérablement à mesure
que la ville de Naucratis devient le foyer des Grecs dans le delta. Les rois Saïtes basés dans la
nouvelle capitale de Saïs connaissent une brève mais vive résurgence dans l'économie et la culture,
mais en 525 avant notre ère, les puissants Perses, dirigés par Cambyse II, commencent leur conquête
de l'Égypte et finissent par capturer le pharaon Psammétique III à la bataille de
Péluse. Cambyse II prend alors le titre officiel de Pharaon, mais gouverne depuis sa ville natale
de Suse en laissant l'Égypte sous le contrôle d'une satrapie. Même si quelques révoltes contre les
Perses sont couronnées de succès au ve siècle, l'Égypte n'est pas en mesure de renverser
définitivement les Perses54.

À la suite de son annexion par la Perse, l'Égypte est rejointe par Chypre et la Phénicie dans la sixième
satrapie de l'empire perse achéménide. Cette première période de la domination perse sur l'Égypte,
aussi connue comme la XXVIIe dynastie, prend fin en 402 avant notre ère. De 380 à 343 avant notre
ère, la XXXe dynastie est la dernière maison royale indigène à régner sur l'Égypte avec Nectanébo II.
Une brève restauration de la domination perse, parfois désignée sous le nom de XXXIe dynastie,
commence en 343 avant notre ère. Après onze ans seulement, en 332 avant notre ère, le souverain
perse Mazaces remet le trône d'Égypte sans remettre en cause l'autorité d'Alexandre le Grand55.

Dynastie ptolémaïque ou lagide[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Dynastie lagide.

En 332 avant notre ère, Alexandre le Grand conquiert l'Égypte avec peu de résistance de la part des
Perses achéménides ; il est accueilli par les Égyptiens comme un « libérateur ». L'administration
établie par les successeurs d'Alexandre, les Lagides ou Ptolémées, est basée sur un modèle égyptien
dont la nouvelle capitale est Alexandrie. La ville sert à mettre en valeur la puissance et le prestige de
la domination grecque et devient un siège d'apprentissage et de culture, autour de la
célèbre bibliothèque d'Alexandrie56. Le phare d'Alexandrie éclaire alors le chemin de nombreux
bateaux de commerce sur lesquels les Ptolémées basent l'économie du pays, avec notamment
l'exportation du papyrus57.

La mort d’Alexandre en 323 avant notre ère plonge son empire dans une crise de succession. Il n’a
aucun héritier en âge de gouverner. Le royaume est alors divisé lors de l’accord de Babylone. Le
général Ptolémée arrive à réunir sous sa tutelle toute la satrapie égyptienne. La crise de succession
va s’étendre jusqu’en 306 avant notre ère et l’avènement des diadoques et l’extinction de la dynastie
d’Alexandre le Grand, la dynastie des Argéades. En 306/305 avant notre ère, les généraux, restant
ayant réussi à maintenir leur autorité sur une parcelle de l’empire d’Alexandre vont alors se faire
proclamer basileus. Ptolémée devient alors pharaon en 305 avant notre ère, fondant la dynastie des
Lagides. Cette nouvelle indépendance, permet un retour de l'Égypte comme puissance régionale. Le
royaume retrouve la situation précédente assez caractéristique, lorsque l’État égyptien est
indépendant, c’est-à-dire un rôle régional important avec une rivalité forte voir menaçante à l’est
(assyriens, babyloniens, perses).
Afin de s'assurer de la loyauté du peuple, les Ptolémées soutiennent les traditions garantissant ainsi
que les traditions égyptiennes ne soient pas supplantées par la culture grecque. Toutefois, il faut
nuancer ce soutien. Les Ptolémées vont continuer à cultiver leur origine grecque. Selon Pausanias,
dans le Livre X, chapitre 7, « les rois d'Égypte aimaient beaucoup qu’on les appelât Macédoniens ».
Le Pharaon va donc s’effacer au profil du Basileus, l’élite du royaume est grecque. Les grecs vont
néanmoins réutiliser le système très hiérarchisé de l'Égypte, s’appuyant sur une administration
ancienne ayant déjà fait preuve de son efficacité.

Le nouveau pouvoir va aussi construire de nouveaux temples de style égyptien, avec l'appui des
cultes traditionnels. Certaines traditions fusionnent comme le syncrétisme du panthéon divin à mi-
chemin entre les divinités grecques et égyptiennes (tel que Sarapis) ou les motifs traditionnels
égyptiens sont influencés par la sculpture grecque.

Toutefois, le développement des temples égyptiens est avant tout une habile politique des Lagides.
Sous les anciennes dynasties, les temples formaient un contre-pouvoir fort face au pharaon. Les
lagides vont alors mettre fin à l’indépendance des temples, évitant ainsi une opposition de ses
derniers. Pour cela, Ptolémée Ier va reprendre les donations aux temples — tradition des dynasties
« indigènes » — ayant été supprimées sous la domination perse. Ce renouveau des dons va alors
satisfaire la population égyptienne, et les temples, assurant la loyauté de ce contre-pouvoir durant
les guerres des Diadoques. En 260 avant notre ère, Ptolémée II va définitivement imposer la
domination royale sur les temples en réorganisant le clergé égyptien. Les différents clergés vont être
unifié et placé sous la responsabilité d’un chef, le grand prêtre de Ptah à Memphis. Ptolémée II va
alors réglementer le système de don, les taxes sont directement perçues par l’État et reversées aux
temples, les rendant tributaires du pouvoir ptolémaïque.

Malgré leurs efforts pour apaiser les Égyptiens, les Ptolémées sont contestés par des rébellions de la
population indigène, les rivalités familiales et la puissante foule d'Alexandrie qui devient un acteur
politique à partir du règne de Ptolémée IV58.

L'Égypte est fracturée en deux, la Basse-Égypte est bien plus hellénisée que la Haute-Égypte. Entre
219 et 217 avant notre ère, la quatrième guerre de Syrie contre l’empire séleucide conduit l'Égypte
au bord du gouffre. Le royaume risque l’invasion et parvient à résister grâce à la victoire de Raphia.
Cette guerre ruine le royaume, et les Lagides sont obligés d’enrôler des soldats égyptiens dans
l’armée. Pour la première fois sous les Ptolémées, ce n’est pas une armée majoritairement grecque
mais égyptienne qui combat. La guerre empêche aussi le versement des dons aux temples. En 215
avant notre ère, Thèbes et la Haute-Égypte vont se révolter contre le pouvoir d’Alexandrie. Il faudra
attendre -186, pour voir le pouvoir ptolémaïque s’imposer de nouveau dans le sud du royaume. Cette
grande révolte pousse les Lagides à réformer le sud de l'Égypte et a y calquer les organisations de
la Basse-Égypte. Le pouvoir royal va aussi pousser les Grecs à aller s’installer dans le sud pour
helléniser la Haute-Égypte. Petit à petit les révoltes ne vont plus chercher à instaurer un pharaon
thébain, l’opposition entre égyptiens et grecs va laisser place à une guerre entre grecs. En 88, et
jusqu’en 85 avant notre ère, le sud va se révolter, lors d’une guerre dynastique.

À mesure que Rome compte davantage sur ses importations de grain en provenance d'Égypte, les
Romains s'intéressent fortement à la situation politique du pays. La poursuite des révoltes
égyptiennes, l'ambition exacerbée des politiciens et les puissants opposants séleucides rendent cette
situation instable, menant Rome à envoyer des forces pour sécuriser le pays pour en faire
une province de son empire59.

En 2019, un temple datant du règne de Ptolémée IV est découvert près du village de Kom Ishqaw, où
se situait Per-Ouadjet, ville du dixième nome de Haute-Égypte60. Cependant la ville pourrait être plus
ancienne, remontant à la IVe dynastie selon les premières mentions relevées dans la ville.

Période romaine[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Égypte romaine et byzantine.

Portrait incarnant la rencontre des cultures égyptiennes et romaines.

L'Égypte devient une province de l'Empire romain en 30 avant notre ère, après la défaite de Marc
Antoine et de Cléopâtre VII par Octave (le futur empereur Auguste) lors de la bataille d'Actium. Les
Romains dépendent alors fortement des expéditions de grain en provenance d'Égypte, et la légion
romaine, sous le contrôle d'un préfet nommé par l'Empereur, réprime les révoltes, applique
strictement la collecte de lourdes taxes et empêche les attaques de bandits qui devenaient de plus
en plus répandues61. Alexandrie devient un centre de plus en plus important sur la route
commerciale vers l'Orient, au fur et à mesure qu'augmente la demande de Rome pour l'exotisme
oriental62.

Bien que les Romains aient une attitude plus hostile que les Grecs à l'égard des Égyptiens, certaines
traditions comme la momification et le culte des dieux traditionnels se poursuivent63. L'art du portrait
de momies est florissant et quelques-uns des empereurs romains se font eux-mêmes dépeindre sous
les traits de pharaons, mais dans une moindre mesure toutefois que les Ptolémées. L'administration
locale adopte le style de l'administration romaine et reste fermée aux Égyptiens indigènes63.
Dès le milieu du ier siècle de notre ère, le christianisme s'enracine à Alexandrie sous la forme d'un
culte alternatif accepté. Il s'agit toutefois d'une religion sans compromis qui cherche à gagner des
convertis issus du paganisme, menaçant ainsi les traditions religieuses populaires. Cela conduit à la
persécution des convertis au christianisme dont le point culminant est atteint avec les grandes
purges ordonnées par Dioclétien en 30364. En 391, l'empereur chrétien Théodose présente une loi qui
interdit les rites païens et ferme les temples65. Alexandrie devient le théâtre de grandes émeutes
anti-païennes au cours desquelles l'imagerie religieuse publique et privée est détruite66. Par
conséquent, la culture païenne de l'Égypte décline progressivement. Alors que la population indigène
continue à parler sa langue, l'aptitude à lire les hiéroglyphes disparait avec la diminution du rôle
des prêtres et prêtresses des temples égyptiens. Les temples sont d'ailleurs parfois transformés en
églises ou abandonnés dans le désert67.

Résumé[modifier | modifier le code]

C'est vers le début du Néolithique que des tribus commencent à se rassembler dans la fertile vallée
du Nil, pour aboutir à la constitution de deux royaumes politiquement distincts mais étroitement liés
par une culture commune : la Haute-Égypte au sud, et la Basse-Égypte au nord (le Nil coule du sud
vers le nord, d'où ces appellations). La tradition attribue au royaume du sud mené
par Narmer l'unification du pays et l'établissement des premières institutions pharaoniques.

Le découpage de l'histoire de l'Égypte en grandes périodes et en trente et une dynasties est hérité du
prêtre-historien Manéthon qui vivait dans l'Égypte du iiie siècle avant notre ère, alors sous
domination macédonienne. Les anciens Égyptiens ne faisaient pas cette distinction : pour eux la
monarchie était continuelle.

 Jusqu'au xxxie siècle avant notre ère : peuplement le long du Nil et période prédynastique.
Progressivement se constituent deux royaumes rivaux : le Nord (Basse-Égypte) et le Sud
(Haute-Égypte).

 En 3100 avant notre ère : L'écriture hiéroglyphique naît en Égypte.

 D'environ 3100 à 2650 avant notre ère : période thinite. Les rois du sud envahissent le delta
du Nil et unifient le pays. Ils fondent la Ire dynastie et s'établissent à Thinis, près d'Abydos.

 De 2650 à 2150 avant notre ère : l'Ancien Empire, « âge d'or » de l'Égypte. Période très
longue (environ 500 ans) où sont posées les bases de la civilisation égyptienne : arts,
philosophie, religions, institutions politiques… C'est l'époque où l'on met en œuvre des
chantiers gigantesques pour bâtir les premières pyramides.

 De 2150 à 2060 avant notre ère : Première Période intermédiaire ; contestation de l'autorité
royale et soulèvement des gouverneurs de province (nomarques). La crise politique aboutit à
une guerre civile entre le nord et le sud. Montouhotep II finit par imposer la dynastie
thébaine du sud.

 De 2060 à 1785 avant notre ère : durant le Moyen Empire le pays retrouve une certaine
sérénité propice à de nouveaux engagements militaires et à la floraison d'un art sobre et
élégant. Règne des Senouseret (Sésostris) dont s'inspirera le célèbre « conte de Sinouhé ».
 De 1785 à 1580 avant notre ère : Deuxième Période intermédiaire ; peu à peu, un peuple
d'envahisseurs venus de l'Est s'installe dans le delta du Nil pour finalement fonder son propre
État. Bénéficiant d'une certaine avance technologique (ils introduisent les chevaux et le char
de guerre), les Hyksôs occupent le nord, fondent leur propre dynastie et soumettent les
provinces du sud.

 De 1580 à 1085 avant notre ère : Nouvel Empire. Les efforts conjugués de trois rois thébains
(Seqenenrê Tâa, Kamosé et Ahmôsis Ier) sont nécessaires pour chasser les Hyksôs hors
d'Égypte. Le renouveau qui s'ensuit donne lieu à l'apogée de la puissance égyptienne. Son
influence s'étend et sa culture rayonne jusqu'aux frontières de la Mésopotamie. Les arts
deviennent extrêmement raffinés, les temples de Karnak et Louxor sont agrandis ; naissent
ainsi les somptueuses tombes de la vallée des Rois, les temples d'Abou
Simbel… XVIIIe et XIXe dynasties : les Amenhotep (Aménophis en grec), Thotmès
(Thoutmôsis), Ramsès (de Ier à XI), ainsi qu'Hatchepsout, Akhenaton et Toutânkhamon…

 De 1080 à 332 avant notre ère : Troisième Période intermédiaire et Basse époque. L'Égypte
des pharaons amorce son déclin. Affaibli par des menaces extérieures, le pouvoir est
accaparé par quelques princes et prêtres qui se proclament rois. Des Libyens puis
des Éthiopiens réussissent temporairement à restaurer un semblant d'ordre qui ne dure pas.
Des guerres intestines constantes font plonger le pays dans une semi-anarchie. Dynasties
libyennes, koushites, de Saïs… Les Assyriens pillent Thèbes et ses grands temples. L'art, sous
influence étrangère, se fait grossier et dégénère. Les Perses occupent le pays. Après une
révolte difficile, Nectanébo II est le dernier pharaon autochtone.

 De 332 à 30 avant notre ère : la période hellénistique (ou ptolémaïque) commence par la
libération du pays par Alexandre le Grand. Celui-ci refoule les Perses, fonde une nouvelle
capitale - Alexandrie - en 331 avant notre ère et lance une série de chantiers. À sa mort, le
général Ptolémée avec lequel il était très lié prend possession de l'Égypte et crée la dynastie
lagide. Les Macédoniens comprennent qu'ils gouvernent un peuple aux traditions millénaires
et en tirent parti : ils favorisent le culte d'Isis et de Sarapis dont la renommée atteindra
Rome. En -48, pour s'attirer les bonnes grâces de César dont la gloire ne cesse de croître, le
roi Ptolémée XIII fait assassiner son rival, le consul Pompée. Ce meurtre déshonorant produit
l'effet inverse : César occupe la capitale et devient l'amant de la sœur-épouse du
roi, Cléopâtre VII Philopator, qu'il installe sur le trône. À la mort du dictateur, la reine
d'Égypte prend le parti de Marc Antoine contre Octave pour le pouvoir à Rome. Elle est
finalement vaincue à Actium en 31 avant notre ère et rentre à Alexandrie où elle se donne la
mort le 15 août.

 30 avant notre ère : Octave, neveu de César, est proclamé Empereur à Rome sous le nom
d'Auguste. Il fait disparaître le fils de Cléopâtre, Ptolémée XV Césarion, dernier héritier
légitime du trône. Désormais l'Égypte ne sera plus qu'une province du nouvel Empire romain.

La fin de l'histoire égyptienne antique varie en fonction du point de vue adopté. Elle s'achève :

 d'un point de vue ethnologique, à la mort du dernier pharaon autochtone, Nectanébo II en


343 avant notre ère;
 d'un point de vue politique, à la mort du dernier souverain
autonome, Ptolémée XV Césarion en 30 avant notre ère;

 d'un point de vue culturel, lors de la conversion du dernier temple égyptien en église copte,
le temple d'Isis à Philæ en 535 (fermeture en 551).

Géographie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Géographie de l'Égypte antique.

La géographie de l’Égypte antique, d’un point de vue environnemental, est assez proche de celle de
l’Égypte contemporaine. L’Égypte est un pays au climat semi-désertique dont seules les bandes
fertiles de part et d’autre du Nil, le delta et quelques oasis, sont propres à l’implantation humaine. Le
reste est recouvert par le désert Libyque à l’ouest, le désert égyptien à l’est et le Sinaï au nord-est.

Les frontières traditionnelles de l’Égypte antique sont assez semblables aux frontières de l’Égypte
moderne. Ainsi, dans l’Ancien Empire, le pays est délimité au nord par la mer Méditerranée, au sud
par la première des cataractes du Nil, à l’ouest par le désert Libyque et à l’est par la mer Rouge,
le Sinaï et la région de Gaza.

Gouvernement et économie[modifier | modifier le code]

Organisation politique[modifier | modifier le code]

Article détaillé : État pharaonique.


Le pharaon est souvent représenté avec les symboles du pouvoir royal.

L'Égypte antique est une monarchie théocratique. Bien plus qu'un roi, le pharaon est à la fois
l'administrateur principal, le chef des armées, le premier magistrat et le prêtre suprême de l'Égypte.
En effet, Pharaon avait une mission à remplir : mettre en œuvre la règle de Maât sur Terre, c'est-à-
dire assurer l'harmonie entre les hommes et le ciel, être garant de la morale de son peuple,
contribuant ainsi à assurer son éternité. Pour exercer son contrôle sur les terres et les ressources, le
pharaon s'appuie sur une administration composée de fonctionnaires qui gère ses affaires au
quotidien. Cette administration est dirigée par son homme de confiance, le vizir, qui agit comme
représentant du roi et coordonne l'arpentage des terres, le trésor, les projets de construction, le
système juridique et les archives68.

Le territoire égyptien est découpé en quarante-deux régions administratives, appelées nomes, qui
sont chacune régie par un nomarque, responsable devant le vizir de sa compétence. Les temples
constituent l'épine dorsale de l'économie égyptienne. Ainsi, les temples sont non seulement des lieux
de culte mais ils sont également responsables de la collecte et du stockage des richesses de la nation
dans un système administré de greniers et de trésoreries qui redistribuent les céréales et les biens69.

Organisation sociale[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Vie quotidienne dans l'Égypte antique.


La société égyptienne est très stratifiée et le statut social de chaque individu est expressément
affiché. Les agriculteurs constituent la grande majorité de la population bien qu'ils ne détiennent la
propriété ni de leurs produits, ni de leurs terres. En effet, les produits agricoles sont détenus
directement par l'État, un temple ou une famille noble qui possède la terre70. Les agriculteurs sont
aussi soumis à un impôt sur le travail et sont obligés de travailler sur les projets d'irrigation ou de
construction via un système de corvées71. Les artistes et les artisans ont un statut plus élevé que les
agriculteurs même s'ils sont eux aussi sous le contrôle de l'État. Ils travaillent dans des boutiques
attenant aux temples et sont payés directement par le Trésor public. Les scribes et
les fonctionnaires forment la classe supérieure dans l'Égypte antique, désignée sous le nom de
« classe au pagne blanc » en référence aux vêtements de lin blanc qu'ils portent pour indiquer leur
rang72. Cette classe supérieure met en évidence son statut social dans l'art et la littérature. Juste en
dessous de la noblesse se trouvent les prêtres, les médecins et les ingénieurs qui ont suivi une
formation spécialisée dans leur domaine. Bien qu'aucune preuve n'indique que l'esclavage soit
pratiqué à cette époque, s'il existait son éventuelle ampleur et sa prévalence restent inconnues73.

Les Égyptiens de l'Antiquité considèrent les hommes et les femmes comme égaux devant la loi,
quelle que soit la classe sociale. Le plus humble des paysans a ainsi le droit de présenter une requête
auprès du vizir et de sa cour pour obtenir réparation74. Les hommes et les femmes ont le droit de
posséder et de vendre des biens, de conclure des contrats, de se marier et de divorcer, de recevoir
un héritage et d'entamer des poursuites devant les tribunaux en cas de litige. Les
couples mariés peuvent posséder des biens communs et se protéger du divorce en signant un contrat
de mariage qui stipule les obligations financières du mari à sa femme et à ses enfants dans le cas où
le mariage prendrait fin. Comparés à leurs homologues de la Grèce antique ou de Rome, les
Égyptiennes bénéficient d'une grande liberté et de la possibilité de se réaliser sur le plan personnel.
Plusieurs femmes dont Hatchepsout75 et Cléopâtre accèdent même au pouvoir suprême, alors que
d'autres exercent un pouvoir religieux en tant qu'épouses d'Amon. En dépit de ces libertés, les
Égyptiennes ne peuvent toutefois pas exercer de postes officiels dans l'administration et restent
cantonnées à des rôles secondaires dans les temples, en raison d'une inégalité par rapport aux
hommes devant l'instruction74.

Système judiciaire[modifier | modifier le code]

Les scribes ont la charge de consigner les taxes et tous les documents administratifs.
Au sommet du système judiciaire égyptien se trouve officiellement le pharaon qui est chargé de
promulguer les lois, de rendre la justice et de maintenir l'ordre public, un concept que les anciens
Égyptiens dénomment Maât68. Même si aucun code juridique n'a survécu, les documents judiciaires
de l'époque montrent que la loi égyptienne est fondée sur le bon sens entre le bien et le mal qui se
base avant tout sur la résolution de conflits et sur la conclusion d'accords plutôt que sur un ensemble
complexe de lois74. Des conseils d'anciens, connus sous le nom de Kenbet dans le Nouvel Empire,
sont chargés de statuer localement sur les affaires judiciaires impliquant des petites créances et des
conflits mineurs68. Les cas les plus graves impliquant des meurtres, des opérations immobilières
importantes et du pillage de tombeau sont renvoyés à la Grande Kenbet, présidée par le vizir ou le
pharaon. Les demandeurs et les défendeurs se représentent eux-mêmes et prêtent serment d'avoir
dit toute la vérité. Dans certains cas, l'État assume à la fois le rôle de procureur et de juge. Il n'est
alors pas rare que l'accusé soit passé à tabac pour obtenir des aveux et les noms des conspirateurs.
Cependant, que les accusations soient graves ou non, les scribes judiciaires prennent acte par écrit
de la plainte, des témoignages et du verdict de l'affaire pour future référence76.

Suivant la gravité des actes incriminés, les sentences pour les crimes mineurs vont de la simple
amende à la mutilation du visage, en passant par les coups ou l'exil. Les criminels les plus dangereux
tels que les meurtriers ou les pilleurs de tombe sont condamnés à mort, soit par décapitation, par
noyade ou par empalement. Dans les cas très graves, la sanction pouvait même être étendue à la
famille du criminel68. À partir du Nouvel Empire, les oracles jouent un rôle majeur dans le système
juridique en rendant la justice dans les affaires civiles et pénales. La procédure consiste à demander
au dieu un « oui » ou un « non » à une question concernant le bienfondé d'une affaire. Avec le
support d'un certain nombre de prêtres, le dieu rend son jugement en choisissant l'une ou l'autre des
réponses, en se penchant en avant ou en arrière ou en pointant l'une des réponses écrites sur une
feuille de Papyrus ou un ostracon77.

Commerce[modifier | modifier le code]

Une grande partie de l'économie est centralisée et strictement contrôlée. Bien que les Égyptiens ne
frappent pas la monnaie jusqu'à la Basse époque, ils utilisent un système monétaire basé sur
le troc78, avec des sacs de grain ou des deben d'or ou d'argent pesant environ 91 grammes79. Les
salaires des travailleurs sont versés en grains : un simple ouvrier peut ainsi gagner cinq sacs et demi
(soit 200 kg) de céréales par mois, alors qu'un contremaître peut gagner sept sacs et demi (soit
250 kg). Les prix des marchandises et des denrées sont fixés pour l'ensemble du territoire et sont
consignés dans des listes pour faciliter les échanges. À titre d'exemple, une chemise coûte ainsi cinq
deben de cuivre, tandis que le coût d'une vache est de 140 deben79. Le grain peut ainsi être échangé
contre d'autres biens, selon la liste de prix fixes. À partir du -ve siècle, la monnaie est introduite en
Égypte depuis l'étranger. Au début, les pièces sont utilisées comme quantités normalisées de métaux
précieux, plutôt que comme une vraie monnaie. Toutefois, après quelques siècles, les négociants
internationaux commencent à se fonder sur la monnaie80.

Les Égyptiens établissent des relations commerciales avec leurs voisins pour obtenir des produits
exotiques et rares qu'on ne peut pas trouver en Égypte. Dans la période prédynastique, ils mettent
en place une route commerciale avec la Nubie pour obtenir de l'or et de l'encens et une colonie
stationne également dans le sud de Canaan81. Ils établissent également des liens commerciaux avec
la Palestine, comme en témoignent les cruches de pétrole de style palestinien trouvées dans les
sépultures des pharaons de la première dynastie82. Narmer possède également des céramiques
égyptiennes produites au pays de Canaan et exportées vers l'Égypte83,84.

À partir de la deuxième dynastie, l'Égypte commerce avec Byblos pour s'approvisionner en bois de
qualité. Sous la cinquième dynastie, le commerce avec le pays de Pount fournit des résines
aromatiques, de l'or, de l'ébène, de l'ivoire et des animaux sauvages tels que des singes et
des babouins85. L'Égypte se repose aussi sur le commerce avec l'Anatolie pour acheter de l'étain ainsi
que des réserves supplémentaires de cuivre, nécessaires à la fabrication du bronze. Les Égyptiens
apprécient également le lapis-lazuli qui est importé du lointain Afghanistan. Parmi les autres
partenaires commerciaux de l'Égypte en Méditerranée, on trouve également la Grèce et la Crète qui
approvisionnent le pays en huile d'olive86. Pour équilibrer sa balance commerciale, l'Égypte exporte
surtout des céréales, de l'or, du lin, du papyrus, ainsi que d'autres produits finis parmi lesquels du
verre et des objets en pierre87.

Agriculture[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Agriculture dans l'Égypte antique.

Un bas-relief mortuaire représentant le labour des champs, la récolte des cultures et le battage du
grain.

Il existe un étonnant paradoxe entre l'image que les Égyptiens de l'Antiquité avaient de leur
agriculture et l'image qu'en avaient les visiteurs étrangers. Ainsi, alors que les scribes dépeignent le
métier d'agriculteur comme le plus harassant et ingrat des travaux manuels, les voyageurs grecs
comme Hérodote et Diodore de Sicile s'extasiaient devant cette terre où les plantes semblaient
pousser sans grand effort. Il est vrai que l'agriculture égyptienne connaît un grand succès pendant
l'Antiquité en raison d'une combinaison de facteurs géographiques favorables, au premier rang
desquels on peut citer la fertilité du sol résultant des inondations annuelles du Nil. Les Égyptiens sont
donc en mesure de produire une nourriture abondante ce qui permet à la population de consacrer
plus de temps et de ressources aux activités culturelles, technologiques et artistiques. Le rendement
des terres est alors d'autant plus crucial que les taxes sont calculées sur la superficie des terres
appartenant à un individu88.
L'agriculture de l'Égypte est largement tributaire du cycle du Nil. Selon les Égyptiens, l'année se divise
suivant trois saisons : Akhet (la saison des inondations), Péret (la saison des plantations)
et Chémou (la saison des récoltes). Lors de la saison des inondations, qui dure de juin à septembre,
se dépose sur les rives du fleuve une couche de minéraux riches en limon, idéale pour la croissance
des cultures. Après le retrait des eaux de la crue, les agriculteurs labourent et plantent les graines
dans les champs. La végétation entame alors sa période de croissance qui s'étend d'octobre à février.
En raison de la faiblesse des précipitations en Égypte, les champs sont irrigués par des fossés et des
canaux communiquant avec le Nil89. De mars à mai, les agriculteurs utilisent des faucilles pour
récolter leurs cultures qui sont ensuite battues avec un fléau pour séparer la paille du grain. À l'issue
de cette opération de vannage, le grain est ensuite broyé en farine, brassé pour fabriquer la bière ou
stocké pour un usage ultérieur90.

Les Égyptiens cultivent l'amidonnier, l'orge et plusieurs autres céréales qui sont toutes utilisées pour
produire les deux denrées de base que sont le pain et la bière91. Arraché avant que la floraison ne
commence, le lin est cultivé pour ses tiges fibreuses. Ces fibres sont séparées sur toute leur longueur,
puis filées pour être ensuite utilisées pour tisser des vêtements et des draps en toile de lin.
Le papyrus qui pousse sur les rives du Nil est utilisé dans la fabrication de papier. À proximité des
habitations et sur des terrains plus élevés, des fruits et des légumes sont cultivés dans des parcelles
de jardin qui sont arrosées manuellement. Parmi les fruits et légumes cultivés, on retrouve
notamment des poireaux, de l'ail, des melons, des courges, des légumes secs, de la laitue, du raisin
pour le vin92.

Ressources naturelles[modifier | modifier le code]

L'architecture égyptienne est riche en pierres décoratives, en cuivre, en or, en minerais de plomb et
en pierres semi-précieuses. Ces ressources naturelles permettent aux Égyptiens de construire des
monuments, de sculpter des statues, de fabriquer des outils et des bijoux de mode.
Les embaumeurs utilisaient des sels du ouadi Natroun pour la momification, qui fournissent
également le gypse nécessaire pour faire du plâtre93. Des formations rocheuses riches en minerais se
trouvent dans les oueds inhospitaliers du désert d'Arabie et du Sinaï, ce qui nécessite l'organisation
de grandes expéditions contrôlées par l'État afin d'y accéder sans encombre. Il y avait de nombreuses
mines d'or en Nubie et l'une des premières cartes connues est celle d'une mine d'or de cette région.
Le ouadi Hammamat est alors une source importante de granit, de grauwacke et d'or. Le silex est le
premier minéral recueilli et utilisé pour fabriquer des outils. Par ailleurs, les bifaces en silex sont les
plus anciennes preuves d'habitation de la vallée du Nil. Des nodules du minerai sont soigneusement
taillés en flocons pour faire des lames et des pointes de flèches à dureté et à durabilité modérées,
même après que le cuivre a été adopté pour les mêmes raisons94.

Les Égyptiens se servaient des dépôts de galène à Gebel Rosas pour lester leurs filets, pour leurs fils à
plomb ou pour réaliser des figurines. Cependant, le cuivre est le métal le plus courant dans la
fabrication d'outils dans l'Égypte antique. Le cuivre est fondu dans des fours à partir du minerai
extrait de la malachite en provenance du Sinaï95. Les travailleurs recueillent l'or en lavant les
sédiments alluvionnaires pour en extraire des pépites ou en broyant les minerais de quartzite
aurifère. Les dépôts de fer trouvés en Haute-Égypte sont exploités durant la Basse époque96. Les
pierres de construction de haute qualité sont abondantes en Égypte : le calcaire est charrié le long de
la vallée du Nil, le granit est extrait d'Assouan et tant le basalte que le grès proviennent des oueds du
désert d'Arabie. Les gisements de pierres de décoration tels que le porphyre, grauwacke, l'albâtre ou
la cornaline parsèment le désert d'Arabie et sont recueillis avant même l’avènement de la première
dynastie. Durant les périodes ptolémaïque et romaine, les mineurs travaillent dans les gisements
d'émeraudes du ouadi Sikait et d'améthyste du ouadi el-Hudi97.

Langue[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Égyptien ancien.

Historique[modifier | modifier le code]

langue égyptienne

r n kmt

L’égyptien ancien est une langue afro-asiatique étroitement liée aux langues
berbères et sémitiques98. C’est la langue ayant eu la plus longue existence, écrite de 3200 avant notre
ère au Moyen Âge. Cette langue connut plusieurs périodes : l’égyptien ancien, le moyen égyptien (ou
égyptien classique), le néo-égyptien, le démotique et le copte99. Les modes d’écritures égyptiennes
ne montrent pas de différences avant le copte, mais cette langue aurait connu des dialectes
régionaux autour de Memphis et plus tard de Thèbes100.

L'égyptien ancien est une langue synthétique mais devenu plus tard une langue isolante. Le néo-
égyptien créa des articles définis et indéfinis qui remplacent les anciens cas. Il y a un changement de
l'ancien ordre des mots verbe-sujet-objet pour celui sujet-verbe-objet101. Les écritures
hiéroglyphiques, hiératiques et démotiques furent remplacées par l'alphabet copte plus phonétique.
Le copte est encore utilisé dans la liturgie de l'Église copte orthodoxe, et des traces de celui-ci se
retrouvent encore aujourd’hui dans l’arabe égyptien102.

Sons et grammaire[modifier | modifier le code]

L’ancien égyptien possède vingt-cinq consonnes similaires à celles des autres langues afro-asiatiques.
Il s'agit notamment de consonnes pharyngales, emphatiques, fricatives et affriquées. Il a
trois voyelles longues et trois courtes, mais leur nombre a augmenté dans les périodes tardives
jusqu’à neuf103. Les mots de base de l’égyptien, comme le sémitique et le berbère, sont
les trilitères ou des bilitères de consonnes et semi-consonnes. Des suffixes leur sont ajoutés pour
former les mots. La conjugaison des verbes correspond à la personne. Par exemple, le squelette
triconsonnantique S-Ḏ-M est le noyau sémantique du mot « entendre » ; sa conjugaison de base
est sḏm=f (« il entend »). Si le sujet est un nom, le suffixe n’est pas ajouté au verbe104 sḏm ḥmt (« la
femme entend »).

Les adjectifs sont des dérivés de noms à travers un processus que les égyptologues
appellent nisbation en raison de sa similitude avec l’arabe105. L'ordre des mots est prédicat-sujet dans
les phrases verbales et adjectivales, et sujet-prédicat dans les phrases nominales et adverbiales106. Le
sujet peut être déplacé vers le début de la phrase si elle est longue, et il est suivi par un pronom
résurgent107. Pour les verbes et les noms la négation est indiquée par la particule n, mais nn est utilisé
pour les phrases adverbiales et adjectivales. L’accent tonique est placé sur la syllabe finale ou l’avant-
dernière, qui peut être ouverte (CV) ou fermée (CVC)108.

Écritures[modifier | modifier le code]

La pierre de Rosette a permis aux linguistes de commencer le processus de déchiffrement des


hiéroglyphes109.

L’apparition de l’écriture hiéroglyphique égyptienne date du xxxiie siècle. C’est une écriture
composée d’environ cinq-cents symboles pouvant représenter un mot, un son, ou un déterminant, le
même symbole peut avoir plusieurs usages dans des contextes différents. Les hiéroglyphes étaient
une écriture formelle, utilisée sur les monuments de pierre et dans les tombes, qui pouvaient être
aussi détaillés que de simples œuvres d'art. Pour l’usage courant, les scribes utilisaient une forme
d'écriture cursive, appelée hiératique, qui était plus rapide et plus facile à écrire. Alors que les
hiéroglyphes pouvaient être écrits en lignes ou en colonnes dans les deux sens (de droite à gauche ou
de gauche à droite), les hiératiques sont toujours écrit de droite à gauche, habituellement
horizontalement. Une nouvelle forme d'écriture, le démotique, apparut et s'imposa, toujours avec
les hiéroglyphes.

Autour du ier siècle, l'alphabet copte a commencé à être utilisé parallèlement à l’écriture démotique.
Il est basé sur le grec avec l'ajout de certains signes démotiques110. Bien que les hiéroglyphes
demeurent utilisés dans un rôle protocolaire jusqu'au ive siècle, seuls quelques prêtres pouvaient
encore les lire. La dissolution des centres religieux traditionnels fit perdre définitivement la
connaissance de l'écriture hiéroglyphique. Les tentatives visant à les déchiffrer aux époques
byzantines111 et islamiques112 furent vaines. Ce n’est qu’en 1822, après la découverte de la pierre de
Rosette et des années de recherche de Thomas Young et de Jean-François Champollion que les
hiéroglyphes furent presque entièrement déchiffrés113.

Littérature[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Littérature de l'Égypte antique.

Le papyrus chirurgical Edwin Smith (xvie siècle avant notre ère) écrit en hiératique et décrivant
l'anatomie du corps humain et des traitements.

L'écriture est apparue avec la royauté sur les titulatures et les étiquettes des objets trouvés dans des
tombes royales. Ce fut surtout l’occupation des scribes, qui travaillaient dans la Per Ânkh ou maison
de vie. Celle-ci comprend des bureaux, une bibliothèque (maison des livres), des laboratoires et des
observatoires114. Quelques-unes des plus célèbres œuvres de la littérature égyptienne antique,
comme les textes des pyramides ou les textes des sarcophages, ont été écrites en égyptien classique,
qui continue à être la langue de l'écriture jusqu’au xive siècle. L’égyptien parlé à partir du Nouvel
Empire sert alors de langue d’écriture dans les documents administratifs ramessides, la poésie
amoureuse et des contes, ainsi que dans le démotique et les textes coptes. Pendant cette période, la
tradition de l'écriture a évolué dans les autobiographies des tombeaux comme ceux de Hirkhouf et
d’Ouni. Le genre des Instructions a été développé pour communiquer les enseignements et les
conseils de nobles célèbres ; le papyrus d'Ipou-Our, poème de lamentations décrivant les
catastrophes naturelles et les bouleversements sociaux en est un exemple célèbre.

Le Conte de Sinouhé, écrit en moyen égyptien, pourrait être l’œuvre la plus répandue de la littérature
égyptienne115. Le papyrus Westcar, série d'histoires racontées à Khéops par ses fils à propos de
merveilles réalisées par des prêtres, fut écrit dans la même période116. L’Enseignement
d'Aménémopé est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la littérature du Proche-Orient117.
Vers la fin du Nouvel Empire, la langue vernaculaire était plus souvent employée pour écrire des
œuvres populaires comme l’Histoire d'Ounamon ou l’Enseignement d'Ani. Le premier raconte
l'histoire d'un noble qui part pour acheter des cèdres du Liban, se fait voler sur son chemin et lutte
pour rentrer en Égypte. Depuis le xiiie siècle, les récits des histoires et des instructions, telles que les
populaires Instructions d'Onchsheshonqy ainsi que des documents personnels et professionnels
furent écrits en écriture démotique. Beaucoup d'histoires écrites en démotique au cours de la
période gréco-romaine ont été situées dans des époques historiques antérieures, lorsque l'Égypte
était une nation indépendante gouvernée par de grands pharaons tel Ramsès II118.

Culture[modifier | modifier le code]

Vie quotidienne[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Vie quotidienne dans l'Égypte antique.


Maquette de cuisine de la XIIe dynastie.

Les anciens Égyptiens ont maintenu un patrimoine culturel riche et complet avec des fêtes et
festivals accompagnés de musique de danse.

La plupart des anciens Égyptiens étaient des paysans attachés à leurs terres. N’habitaient dans la
même maison que les membres immédiats d’une famille. Ces maisons étaient construites en briques
crues, conçues pour laisser la maison fraîche durant les chaudes journées. Chaque maison possédait
une cuisine avec un toit ouvert, qui contenait une meule pour moudre la farine et un petit four pour
cuire le pain119. Les murs étaient peints en blanc et pouvaient être couverts de tentures de lin teints.
Les planchers étaient couverts de nattes de roseau, tandis que des tabourets en bois, des planches
surélevées du plancher et des tables individuelles formaient le mobilier120.

Les anciens Égyptiens donnaient une grande importance à l’hygiène et à l’apparence. La plupart se
baignaient dans le Nil et utilisaient un savon pâteux à base de graisse animale et de craie. Les
hommes rasaient tout leur corps pour la propreté, et des parfums aromatiques et des onguents
couvraient les mauvaises odeurs121. Les vêtements étaient fabriqués à partir de draps de lin blanc
simple qui ont été blanchis, les hommes et les femmes riches ne portaient pas toujours des
perruques contrairement aux croyances, mais des bijoux et cosmétiques. Les enfants vivaient sans
vêtements jusqu'à la puberté, à environ douze ans. À cet âge, les garçons étaient circoncis et avaient
la tête rasée. Les mères avaient la responsabilité de prendre soin des enfants tandis que le père
assurait un revenu à la famille122.

L'alimentation de base se composait de pain et de bière, complétés avec des légumes comme les
oignons et l'ail, et des fruits tels que les dattes et les figues. Le vin et la viande étaient appréciés les
jours de fête tandis que les classes supérieures en consommaient plus régulièrement. Les poissons, la
viande et la volaille pouvaient être salés ou séchés, étaient cuits en ragoût ou rôtis sur une grille123. La
musique et la danse faisaient partie des fêtes pour ceux qui pouvaient se le permettre. Les
instruments étaient la flûte et la harpe mais la trompette et le hautbois se sont répandus plus tard.
Au Nouvel Empire, les Égyptiens utilisaient la cloche, les cymbales, le tambourin et le tambour et
importèrent d’Asie le luth et la lyre124. Le sistre était particulièrement utilisé lors des cérémonies
religieuses.

Les anciens Égyptiens avaient une grande variété d'activités de loisirs, notamment les jeux et la
musique. Le senet, jeu de société où l’on faisait avancer des pions au hasard, était particulièrement
populaire depuis la plus haute époque, ainsi que le mehen qui possédait un plateau circulaire.
Jongleries et jeu de balles étaient populaires auprès des enfants, et une scène de lutte est
représentée dans une tombe de Beni Hassan125. Les membres les plus riches de la société égyptienne
antique aimaient la chasse et la navigation de plaisance.

La fouille du village des travailleurs de Deir el-Médineh a permis de mieux comprendre la vie
quotidienne des Égyptiens sur près de quatre cents ans. On ne connait aucun site où l'organisation,
les interactions sociales, le travail et les conditions de vie d'une communauté ont pu être mieux
analysées126.

Architecture[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Architecture de l'Égypte antique.

Temple d'Horus à Edfou.


Colonnes de la salle hypostyle du temple de Karnak.

L’architecture de l'Égypte antique comprend certains des monuments les plus célèbres au monde
comme les pyramides de Gizeh et les temples de Thèbes. Les projets de constructions étaient
organisés et financés par l'État à des fins religieuses ou commémoratives, mais aussi pour renforcer
le pouvoir du pharaon. Les anciens Égyptiens étaient des constructeurs qualifiés, utilisant des outils
simples mais efficaces et des instruments d'observation. Les architectes pouvaient construire de
grands bâtiments de pierre avec exactitude et précision127.

Les habitations des Égyptiens, de haute comme de basse condition, étaient construites avec des
matériaux périssables comme des briques crues ou du bois et n'ont pas survécu. Les paysans vivaient
dans des maisons simples, tandis que les palais des élites avaient une structure plus élaborée. Les
restes de quelques palais du Nouvel Empire, comme ceux de Malqata et d'Amarna, montrent des
murs et des plafonds richement décorés avec des scènes de personnages, d’oiseaux, de bassins, de
divinités et de dessins géométriques128. D’importantes structures telles que les temples et les tombes
qui étaient destinés à durer éternellement ont été construits en pierre et non en briques. Les
éléments architecturaux utilisés dans le premier monument en pierre de grande ampleur bâti au
monde, le complexe funéraire de Djéser, comprennent notamment des architraves décorées de
motifs de papyrus et de lotus.

Les plus anciens temples égyptiens conservés, tels que ceux de Gizeh, étaient composés de salles
simples couvertes avec des dalles de pierre soutenues par des colonnes. Au Nouvel Empire, les
architectes ont construit des pylônes devant des cours à ciel ouvert, et des salles hypostyles à
l’entrée du sanctuaire du temple selon une coutume qui perdurera jusqu'à l'époque gréco-
romaine129. La première forme de tombeau durant l'Ancien Empire était le mastaba, structure de
plate-forme rectangulaire couverte de briques ou de pierre, construit au-dessus d’une chambre
funéraire souterraine. La pyramide à degrés de Djéser est une série de mastabas en pierre empilés
les uns sur les autres. Des pyramides ont été ensuite construites durant l'Ancien et du Moyen Empire,
mais, plus tard, les dirigeants les ont abandonnées en faveur d’hypogées creusés dans le roc130.

Art égyptien[modifier | modifier le code]


L'un des chefs-d'œuvre de l'art égyptien : le buste de Néfertiti, sculpté par Thoutmôsis.

Article détaillé : Art de l'Égypte antique.

Pendant plus de 3 500 ans, les artistes Égyptiens adhèrent aux différentes formes artistiques et à
l'iconographie développées sous l'Ancien Empire. Celles-ci suivent un ensemble strict de principes qui
ont résisté à l'influence étrangère et aux bouleversements internes131. L'art de l'Égypte antique est
ainsi caractérisé par une idée d'ordre : des lignes claires et simples, associées à des formes pures et
des aplats de couleur. Ignorant les perspectives, les artistes utilisaient des lignes perpendiculaires,
verticales et horizontales pour former un quadrillage et donner des proportions correctes à leurs
travaux, des projections planes sans aucune notion de profondeur spatiale. L'iconographie et les
textes sont intimement imbriqués sur les tombes et sur les murs des temples, des cercueils, des
stèles et même des statues. Par exemple, la palette de Narmer dépeint des visages qui peuvent
également être lus comme des hiéroglyphes132. En raison de la rigidité des règles qui régissent son
aspect hautement stylisé et symbolique, l'art égyptien antique servait son rôle politique et religieux
avec précision et clarté133. En effet, l'iconographie reflète l'importance sociale, religieuse et politique
des personnages représentés. La hauteur des personnages dépendait, par exemple, de leur rôle dans
la société : les plus importants étaient les plus grands. Ainsi, le pharaon est toujours représenté
comme l'humain le plus grand et les dieux sont plus ou moins imposants selon la puissance qui leur
est attribuée.

Les artisans égyptiens sculptent la pierre pour en faire des statues et des bas-reliefs. Ils utilisent aussi
parfois le bois utilisé comme un substitut abordable et facile à tailler. Les peintures sont obtenues à
partir de minéraux tels que les minerais de fer (ocres rouge et jaune), les minerais de cuivre (bleu et
vert), de suie ou de charbon de bois (noir) et de calcaire (blanc). Afin de permettre une utilisation
ultérieure, elle peut aussi être mélangée avec de la gomme arabique qui sert de liant pour presser les
couleurs sous forme de gâteaux134. Les pharaons commandent la réalisation de bas-reliefs à
l'occasion de victoires militaires, d'arrêtés royaux ou de fêtes religieuses. Les citoyens ordinaires ont
le droit d'acquérir des pièces d'art funéraire, telles que des statues ouchebtis ou des livres des morts
qui, selon eux, les protègeraient dans l'au-delà135. Au cours du Moyen Empire, l'ajout de modèles en
bois ou en terre cuite représentant des scènes de la vie quotidienne devient commun dans les
tombes. Dans une tentative de dupliquer les activités des vivants dans l'au-delà, ces modèles
montrent des ouvriers, des maisons, des bateaux et même des formations militaires qui sont des
représentations à l'échelle de l'au-delà idéal chez les Égyptiens136.

Malgré l'homogénéité de l'art égyptien antique, le style de certaines époques ou de certains lieux
reflète parfois les changements culturels ou politiques. Ainsi, par exemple, après l'invasion
des Hyksôs pendant la Deuxième Période intermédiaire, les fresques à Avaris, de style minoen, sont
peintes. L'exemple le plus frappant d'un changement politique qui apparaît dans les formes
artistiques provient de la période amarnienne où les visages sont radicalement changés afin de se
conformer aux idées religieuses révolutionnaires d'Akhenaton. Ce style, connu sous le nom d'art
amarnien, est rapidement et complètement effacé après la mort d'Akhenaton et remplacé par des
formes traditionnelles.

Croyances religieuses[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Divinités égyptiennes.

Statue d'Amon à Karnak.

Le livre des morts est un guide pour le voyage du défunt dans l'au-delà.

La croyance en l'existence des dieux et de l'au-delà est profondément ancrée dans la civilisation
égyptienne antique et ce, depuis le début, dans la mesure où le pharaon tient son pouvoir du droit
divin. Le panthéon égyptien est ainsi peuplé de divinités aux pouvoirs surnaturels auxquels il était fait
appel pour obtenir aide et protection. Pour autant, toutes les divinités égyptiennes n'étaient pas
nécessairement bienveillantes et les Égyptiens croient donc qu'elles doivent être apaisées grâce à
des offrandes et des prières. La structure de ce panthéon change continuellement à mesure que de
nouvelles divinités sont promues dans la hiérarchie. Cependant, les prêtres ne font aucun effort pour
organiser les différents mythes de la création, qui sont parfois contradictoires, au sein d'un système
cohérent137. Ces diverses conceptions de la divinité ne sont pas considérées comme contradictoires,
mais plutôt comme les multiples facettes de la réalité138.

Les divinités sont vénérées dans des temples administrés par des prêtres agissant pour le compte du
pharaon. Au centre du temple se trouve le sanctuaire dans lequel est placée la statue de la divinité.
Les temples ne sont pas des lieux de culte ouvert au public et, à de très rares occasions, lors de jours
de fête religieuse, la statue du dieu est portée à l'extérieur du temple pour permettre à la population
de lui rendre hommage. En temps normal, le domaine divin est isolé du monde extérieur et
uniquement accessible aux responsables du temple. Les citoyens ordinaires peuvent néanmoins
vénérer des statues dans leurs maisons et offrir des amulettes de protection contre les forces du
chaos139. Après le Nouvel Empire, le rôle du pharaon en tant qu'intermédiaire spirituel s'estompe au
profit d'une adoration directe des dieux ce qui mène au développement d'un système d'oracles pour
que la volonté des dieux soit directement communiquée au peuple140.

Les Égyptiens croient que chaque être humain est composé d'éléments physiques et spirituels. En
plus de son corps, chaque personne possède ainsi une ombre (šwt), une personnalité ou une âme
(ba), une force vitale (ka) et un nom141. Le cœur, plus que le cerveau, est considéré comme le siège
des pensées et des émotions. Après la mort, les éléments spirituels de la personne sont libérés de
l'enveloppe charnelle et peuvent alors se déplacer à volonté. Pour cela, ils ont cependant besoin que
leurs restes funéraires, ou qu'un substitut comme une statue, soient préservés pour agir comme un
foyer permanent. Le but de la personne décédée est de rejoindre son ka et son ba pour devenir un
« mort bienheureux », qui survit sous la forme d'un akh. Pour que cela se produise, le défunt doit
être jugé digne lors d'un procès où le cœur est mis en balance avec une « plume de vérité ». Si la
personne est jugée digne, elle pourra alors continuer son existence sur terre sous une forme
spirituelle142.

Les Égyptiens de l'Antiquité cherchent par ailleurs à interpréter tous les phénomènes qu'ils peuvent
observer par le prisme de leur croyance séculaire. La notion la plus importante pour eux est celle de
cycle, que ce soit le cycle du jour avec le soleil renaissant chaque matin, le cycle des années avec
l'inondation annuelle qui pouvait être source de joie comme de malheurs (en cas de trop faible ou
trop forte crue du Nil), ou encore le cycle de la vie avec les naissances qui succèdent aux morts.

Rites funéraires[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Rite funéraire dans l'Égypte antique.


Masque d'or du pharaon Toutânkhamon, chef-d'œuvre du mobilier funéraire égyptien.

Les anciens Égyptiens avaient un ensemble complexe de coutumes funéraires qu’ils jugeaient
nécessaires pour assurer l'immortalité après la mort. Ces coutumes avaient pour but de préserver les
cadavres par la momification, d’accomplir les cérémonies d'inhumation et enterrer, avec le corps, les
objets destinés à être utilisés par le défunt dans l'au-delà135. Avant l’Ancien Empire, les corps enterrés
dans des fosses au désert ont été préservés naturellement par dessiccation. Les zones arides et
désertiques ont continué d'être une aubaine durant toute l’Égypte antique pour les sépultures des
pauvres, qui ne pouvaient pas se permettre les préparatifs funéraires élaborés à la disposition des
élites. Les Égyptiens aisés ont commencé à enterrer leurs morts dans des tombes en pierre et, en
conséquence, ils ont fait usage de la momification artificielle, qui consistait à enlever les organes
internes, envelopper le corps de toile, et l'enterrer dans un sarcophage rectangulaire en pierre ou
dans un cercueil en bois. Depuis la IVe dynastie, les organes furent conservés séparément dans
les vases canopes143.

Anubis, dieu de la momification et des rites funéraires.

Au Nouvel Empire, les Égyptiens avaient perfectionné l'art de la momification. Pour les meilleures
momifications, ils enlevaient les organes internes dont le cerveau par le nez, et desséchaient le corps
dans un mélange de sels appelés natron. Le corps était ensuite enveloppé de bandelettes de lin avec
des amulettes protectrices insérées entre les couches et placé dans un
cercueil anthropomorphe décoré. Les momies des époques tardives ont été munies d’un masque
en cartonnage peint. L’usage de la momification a diminué au cours des époques ptolémaïque et
romaine mais l'aspect extérieur fut privilégié144.

Les riches Égyptiens ont été enterrés avec de nombreux objets de luxe, mais tous les enterrements,
quel que soit le statut social, incluaient des biens pour le défunt. Dès le Nouvel Empire, le livre des
morts était placé dans la tombe avec des ouchebtis, statues destinées à travailler pour le défunt dans
l'au-delà145. Des rituels dans lesquels le défunt est ranimé par magie accompagnaient l'enterrement.
Après celui-ci, les parents vivants étaient censés apporter occasionnellement des aliments au
tombeau et réciter des prières au nom de la personne décédée146.

Armée[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Histoire militaire de l'Égypte antique et Architecture militaire de l'Égypte antique.

Statuettes représentants un groupe de soldats égyptien (tombe de Mesehti).

L'armée égyptienne antique avait pour but de défendre l'Égypte contre les invasions étrangères, et
maintenir la domination égyptienne dans le Proche-Orient et la Nubie. L’armée protégeait les mines
du Sinaï au cours de l'Ancien Empire et combattit lors des guerres civiles des première et deuxième
périodes intermédiaires. Les militaires surveillaient les principales routes commerciales grâce à des
fortifications comme celles qu'on trouve dans la ville de Bouhen sur le chemin de la Nubie. Ces forts
servaient aussi de bases militaires, comme la forteresse de Sile, base d'opérations pour des
expéditions vers le Levant. Au Nouvel Empire, les pharaons utilisèrent une armée de métier pour
attaquer et conquérir Koush et le Levant147.

L'équipement militaire comprenait des arcs et des flèches, un bouclier au sommet arrondi fait de cuir
avec une armature en bois. Le Nouvel Empire vit l’introduction des chars utilisés précédemment par
les envahisseurs Hyksôs. Armes et armures ont continué à s'améliorer après l'adoption du bronze :
les boucliers furent désormais fabriqués en bois massif avec un umbo en bronze, les lances ont été
équipées d’une pointe en bronze et le Khépesh a été empruntée aux soldats asiatiques148. Le pharaon
était généralement représenté dans l'art et la littérature chevauchant à la tête de l'armée, et il est
prouvé que quelques-uns le firent, tels Seqenenrê Tâa et Ahmôsis Ier149. Les soldats étaient
généralement recrutés dans la population, mais le Nouvel Empire et les époques ultérieures ont vu
des mercenaires nubiens, kouchites ou libyens150.

Sciences et technologies[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Sciences dans l'Égypte antique.


En technologie, médecine et mathématique, les Égyptiens atteignirent un niveau relativement élevé
de productivité et de sophistication. Le traditionnel empirisme, comme en témoignent
les papyri Edwin Smith et Ebers (vers -1600), est d'abord crédité en Égypte, et les racines de
la méthode scientifique peuvent aussi être retrouvées chez les anciens Égyptiens[réf. nécessaire]. Les
Égyptiens ont créé leur propre alphabet et le système décimal[réf. nécessaire].

La faïence et le verre[modifier | modifier le code]

Cruche du Nouvel Empire.

Même avant l'Ancien Empire, les anciens Égyptiens avaient développé un matériau vitreux, connu
sous le nom de faïence, qu'ils utilisaient comme une pierre précieuse semi-artificielle. La faïence est
une céramique faite non d’argile mais de silice avec une petite quantité de chaux vive et de soude,
ainsi qu’un colorant, généralement du cuivre151. Elle était utilisée pour faire des perles, des tuiles, des
figurines et des articles de mercerie. Plusieurs méthodes pouvaient être utilisées pour fabriquer de la
faïence, mais la plus courante était de mélanger les composants en poudre dans une pâte et de la
glisser dans un moule d’argile ensuite retiré. Par une technique proche, les anciens Égyptiens
produisirent un pigment appelé bleu égyptien ou fritte de bleu, qui est produit par la fusion
(ou agglomération) de silice, de cuivre, de chaux et d'un alcalin tel le natron. Le produit peut être
broyé et utilisé comme pigment152.

Les anciens Égyptiens pouvaient fabriquer une grande variété d'objets à partir de verre avec
beaucoup d'habileté, mais on ne sait pas s'ils développèrent le système de manière indépendante153.
Il est également difficile de savoir si les pièces ont été faites directement à partir de verre brut créé
sur place ou de lingots importés. Toutefois, ils possèdent une expertise technique dans la fabrication
d'objets, ainsi que l'ajout d'oligo-éléments pour contrôler la couleur du verre fini. Une gamme de
couleurs, pouvaient être produites, dont le jaune, le rouge, le vert, le bleu, le pourpre et le blanc, et
le verre peut-être soit transparent soit opaque154.

Médecine[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Médecine dans l'Égypte antique.


Instruments médicaux égyptiens représentés dans un bas-relief du temple de Kôm Ombo.

Les problèmes médicaux des anciens Égyptiens découlaient directement de leur environnement.
Vivre et travailler à proximité du Nil expose aux risques de maladies parasitaires telles que
le paludisme et la bilharziose ainsi qu'aux animaux sauvages tels les crocodiles et les hippopotames.
Les travaux agricoles et de construction usaient les colonnes vertébrales et les articulations, et les
blessures liées aux constructions et à la guerre affectaient leurs organismes. Le gravier et le sable,
contenus dans la farine moulue sous la pierre, usaient les dents, les laissant vulnérables
aux abcès même si les caries étaient rares155.

L'alimentation des riches était très sucrée, favorisant les parodontites156. Malgré le physique flatteur
représenté sur les murs des tombes, les momies des personnages aisés montrent généralement un
surpoids important lié à une vie d'excès157. L’espérance de vie des adultes était d'environ trente-cinq
ans pour les hommes et de trente pour les femmes, mais il était difficile d'atteindre l'âge adulte,
environ un tiers de la population mourant dans l'enfance158.

Les médecins de l'Égypte antique étaient renommés dans le Proche-Orient ancien pour leurs
capacités de guérison, et certains, comme Imhotep, sont restés célèbres longtemps après leur
mort159. Hérodote a remarqué que les médecins égyptiens étaient très spécialisés, certains ne
traitant que les maux de tête ou de ventre, tandis que d'autres étaient oculistes ou dentistes160. La
formation des médecins était effectuée dans les Per Ânkh ou « maison de vie », les plus célèbres
étant celles de Bubastis au Nouvel Empire et d'Abydos et Saïs durant la Basse époque. Les papyrus
médicaux montrent des connaissances empiriques en anatomie, sur les blessures et les traitements
pratiques.

Les plaies étaient traitées par des bandages pouvant utiliser de la viande crue, du linge blanc, des
points de suture, des filets, des compresses ou des tampons imbibés de miel pour prévenir l'infection
tandis que l'opium était utilisé pour soulager la douleur. L’ail et les oignons ont été régulièrement
utilisés pour favoriser une bonne santé et pour soulager l’asthme. Les chirurgiens savaient recoudre
les plaies, réparer les fractures, et amputer les malades, mais pour les blessures les plus graves ils ne
pouvaient que soulager les patients jusqu'à leur mort161.

Construction navale[modifier | modifier le code]

Dès 3000 avant notre ère, les Égyptiens savaient assembler des coques de navires en bois.
L'égyptologue David O’Connor de l’Archaeological Institute of America découvrit un groupe de
quatorze navires anciens à Abydos construits avec des planches en bois « cousues » ensemble162 par
des sangles tissées afin de les lier162 ainsi que du papyrus et de l’herbe pour calfater les jointures des
planches162. Ils furent découverts près du tombeau du pharaon Khâsekhemoui162, ce qui laisse croire
qu’ils lui auraient appartenu mais l’un a été daté de 3000 avant notre ère162 et des jarres de poterie
enterrées avec les vaisseaux suggèrent une datation antérieure162. Ce navire mesure 33 mètres de
long162 et l'on pense maintenant qu'il a appartenu à un ancien pharaon162, peut être Hor-Aha162.

Les anciens Égyptiens savaient aussi comment assembler des planches de bois avec des chevilles
pour les attacher ensemble, en utilisant de la poix pour le calfeutrage des coutures. La barque de
Khéops, un navire de 43,6 mètres scellé dans une fosse du complexe funéraire de Khéops au pied de
la grande pyramide de Gizeh lors de la IVe dynastie autour de 2500 avant notre ère, est le seul
exemple grandeur nature qui nous est resté d'une barque solaire symbolique. Les anciens Égyptiens
savaient aussi comment attacher les planches de ce navire grâce à des tenons162. En dépit de leur
capacité à construire des navires entièrement à voile pour naviguer sur le Nil, facilement navigable,
ils n'étaient pas connus pour être bons marins et ne se livrèrent pas à une navigation entièrement à
voile généralisée dans la Méditerranée ou la mer Rouge.

Mathématiques[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Mathématiques dans l'Égypte antique.

Les premiers exemples attestés de calculs mathématiques datent de l’époque prédynastique


de Nagada, et possèdent un système de numération assez développé163. L'importance des
mathématiques dans l’éducation égyptienne est suggérée par une fiction du Nouvel Empire dans
laquelle l'auteur propose un concours scolaire entre lui et un autre scribe concernant des tâches de
calcul de tous les jours tels que la comptabilité de la terre, du travail et du grain164. Des textes comme
le papyrus Rhind et le papyrus de Moscou montrent que les anciens Égyptiens pouvaient effectuer
les quatre opérations mathématiques de base (addition, soustraction, multiplication et division),
utilisaient les fractions, calculaient les volumes des boîtes et des pyramides et la surface des
rectangles, des triangles, des cercles et même des sphères. Ils ont compris les concepts de base de
l’algèbre et de la géométrie, qui permettraient de résoudre des simples systèmes d'équations165.

La numération était décimale et basée sur des signes hiéroglyphiques pour chaque puissance de dix
jusqu’à un million. Chacun d'eux pouvait être écrit autant de fois que nécessaire pour les ajouter
jusqu’à obtenir le nombre désiré. Ainsi pour écrire les nombres quatre-vingts ou huit cents, on
écrivait huit fois les symboles de dix ou de cent166. Mais leur système d’écriture ne pouvait écrire les
fractions avec un numérateur supérieur à un, elles ont donc dû être écrites comme la somme de
plusieurs fractions. Par exemple, deux cinquièmes était écrit comme la somme de un tiers et un
quinzième167. Quelques fractions simples ont été toutefois écrites avec un glyphe spécial comme les
deux tiers affiché ci-dessus168.

En géométrie, les mathématiciens égyptiens avaient une bonne connaissance des principes qui sous-
tendent le théorème de Pythagore, sachant, par exemple, qu'un triangle a un angle droit en face de
l'hypoténuse lorsque ses côtés se trouvaient dans un ratio 3-4-5169. Ils ont été en mesure d'estimer
l’aire d'un cercle en mettant au carré le diamètre auquel on a retiré un neuvième soit qui vaut
aussi soit une approximation de 169,170.

Le nombre d'or semble se retrouver dans de nombreuses constructions égyptiennes, y compris


les pyramides, mais son utilisation n’a peut-être été qu’une conséquence involontaire de la pratique
de combiner l'utilisation des cordes à nœuds avec un sens intuitif des proportions et de l'harmonie171.

Origine des anciens Égyptiens[modifier | modifier le code]

De nombreuses théories sur l'origine des anciens Égyptiens ont vu le jour depuis le début
du xixe siècle. On sait aujourd'hui que l'émergence de la civilisation égyptienne ne résulte pas de
l'invasion d'un peuple nouveau, comme l'affirmaient la plupart de ces théories fondées sur une vision
racialiste de l'humanité, mais fut le résultat de multiples apports autochtones172.

Statue d'Osiris au Musée du Louvre

En 1993, l'analyse craniométrique des fossiles d'Égyptiens prédynastiques de la période Nagada a


montré qu'ils étaient étroitement apparentés à d'autres populations afro-asiatiques de la Corne de
l'Afrique. L'analyse des fossiles d'Égyptiens de Haute-Égypte de la période prédynastique montre
qu'ils sont plus apparentés aux actuels Somaliens qu'aux échantillons d'Égyptiens de Basse-
Égypte des dernières dynasties173.
En décembre 2012, une étude scientifique menée par Zahi Hawass et ses collègues, a révélé
que Ramsès III et sa lignée patrilinéaire appartenaient à l'haplogroupe du chromosome Y E1b1a174,175.

Néanmoins, une étude publiée en 2017 portant sur l'ADN mitochondrial de 90 momies égyptiennes
provenant du site d'Abousir el-Meleq en Moyenne-Égypte et datant d'environ 1400 avant notre ère
à 400 après et sur l'ADN nucléaire de trois d'entre elles, révèle une relation étroite avec les peuples
anciens du Proche-Orient. Les anciens Égyptiens partageaient plus d'ancêtres avec les Proche-
Orientaux que les Égyptiens d'aujourd'hui176, ce qui révèle que les Égyptiens modernes ont reçu des
adjuvants subsahariens supplémentaires plus récemment. Ainsi, les Égyptiens antiques seraient plus
étroitement liés aux échantillons néolithiques et de l'âge de bronze du Levant, aussi bien qu'aux
populations néolithiques anatoliennes et européennes. Sur la période de 1 300 ans que représente
les momies étudiées, la génétique de la population de l'Égypte antique est restée étonnamment
stable, malgré les invasions étrangères177.

Démographie[modifier | modifier le code]

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Dans les années 1960, l'American Research Center in Egypt évaluait la population de l'Égypte antique
à environ 2 500 000 habitants, dont environ 2 000 000 en milieu rural178.

David O'Connor (en) évalue la population du Nouvel Empire entre 2,9 et 4,5 millions
d'habitants179. Barry Kemp évalue cette population à environ 4-5 millions d'habitants180.

L'Égypte antique dans les arts[modifier | modifier le code]

Architecture[modifier | modifier le code]

Hiéroglyphes liés aux constructions.

 Maison égyptienne, place du Caire à Paris, construite en 1805 et dont la façade reprend une
frise et des têtes égyptiennes.

 Egyptian Hall à Londres en 1812181.

Peinture[modifier | modifier le code]

De nombreuses peintures, surtout à partir du xixe siècle, ont utilisé l'Égypte antique comme source
d'inspiration.

 David Roberts (1796-1864) ;

 Lawrence Alma-Tadema, Rencontre d'Antoine et de Cléopâtre ;


 Edward Poynter, Israël en Égypte.

Rencontre d'Antoine et de Cléopâtre

Israël en Égypte

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