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Séance 2 — La formation du contrat

L’intégrité des consentements

Point rappel : Le renvoie après cassation

Cour de cassation
Cour de en Rejette le Procès
Rejette le Procès
cassation pourvoi
❌ terminé Assemblée pourvoi terminé
plénière
Pourvoi en Cassation de l’arrêt
La Cour résiste, Cassation de l’arrêt
cassation et renvoi et renvoi
Second pourvoi Juges du droit
Juges du fond
Cour d’Appel Cour d’Appel La Cour Procès Cour d’Appel Décision Procès
s’incline terminé conforme terminé

A ppel

Juridiction
de 1ère Instance

Les vices du consentement (Cass. com. 22 juin 2022, n°20-11.846)

Problème de droit :

Les juges se posent la question de la nature de l’erreur sur l’éligibilité à des


dispositifs fiscaux. est-ce une erreur sur la substance qui emporte la nullité du
contrat que cette qualité soit expresse ou tacite ou une erreur sur simple motif qui ne
produit pas cet effet, en d’autres termes :
L’erreur sur l’éligibilité à un dispositif de défiscalisation constitue-t-elle une
erreur sur les qualités substantielles ?

Plan :

I. La détermination difficile de la nature de l’erreur sur les


avantages fiscaux : une erreur sur la substance

A- Une appréciation subjective de la substance « convenue par les


parties »
• « Les parties peuvent convenir (…) que le fait que le bien, objet
d’une vente, remplisse les conditions d’éligibilité à un dispositif
de défiscalisation constitue une qualité substantielle de ce bien »
(§9) + « convenue par les parties » (§11)
• Ainsi, les parties peuvent faire entrer dans la substance des
qualités externes à la chose même objet du contrat : les parties
peuvent convenir que leurs raisons personnelles de contracter
entrent dans la substance même du contrat négocié.

B- Une qualité “ en considération de laquelle elles avaient


contracté”

• « Une qualité (…) en considération de laquelle elles avaient


contracté » (§9) C’est ce qui a déterminé le consentement des
parties. La conception de l’erreur est d’autant plus subjective, elle
appelle une enquête des juges sur la détermination des parties,
cette enquête ne semble pouvoir être menée que in concreto.
• On s’intéresse donc à ce que les parties ont convenu de faire entrer
dans la substance : c’est une subjectivation de la substance, on ne
s’intéresse plus seulement à la substance matérielle de la chose
(chandeliers de Pothier) Substance devient synonyme de qualité : ce
qui a déterminé le consentement, la qualité recherchés par les
parties.
• Cette solution ressemble beaucoup au nouvel article 1133
(Attention : inapplicable ratione temporis MAIS il s’agit d’une
codification d’un jurisprudence constante)
• En conséquence, cette qualité substantielle peut être tacite.

II. La détermination du régime de l’erreur sur les avantages fiscaux :


La nullité du contrat

A- Le choix surprenant de l’erreur sur les qualités essentielles

• « Le fait que le bien, objet d’une vente, remplisse les conditions


d’éligibilité à un dispositif de défiscalisation constitue une
qualité substantielle de ce bien » (§9) : Revirement de
jurisprudence (Cass. 1ère civ., 13 fév. 2001 : « l'objectif de
défiscalisation est une simple erreur sur les motifs non susceptible
d’entrainer la nullité du contrat »)
• « L’erreur qui tombe sur la substance même de la chose qui est
l’objet de la convention (nature) est une cause de nullité
(régime) » (§8) : la Cour expose les conséquences d’une telle
qualification : la nullité
• « Expressément ou tacitement » (§9) régime de l’erreur sur la
substance.

B- La conclusion du contrat comme moment d’appréciation de


l’erreur

• « Dès lors qu’il aurait été exclu, avant même la conclusion du


contrat (…)» comme c’est ce qui détermine le consentement des
parties, il doit être analysé au moment de la conclusion du contrat,
il ne peut évoluer en fonction du contexte dans lequel se déroule
le contrat.
• En conséquence : Le juge apprécie l’erreur au jour du contrat.
• Comme l’administration fiscale a refusé quelques jours après est-
ce que ça remet en cause le contrat.

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