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Retranscrire et analyser un entretien

La retranscription :

• Un texte (environ 15 lignes) pour préciser la relation d’entretien :

◦ description des conditions de la prise de rendez-vous

◦ description de la personne : tous les éléments qui pourraient permettre au lecteur de

mieux comprendre ce qu’a été la relation d’enquête (tenue corporelle, vêtements,

attitude, etc.) ;

◦ tous les éléments permettant, en quelques lignes, de situer l’enquêté : âge, profession,

situation familiale par exemple, ou autre élément si jugé nécessaire.

◦la relation d’enquête en elle-même : comment la personne a appréhendé le fait de mener

un entretien, a-t-elle été méfiante, s’est-elle livrée au bout de quelque temps, avez-vous

pu mener l’entretien tel que vous l’envisagiez, ou au contraire y a-t-il eu des imprévus ?

◦Tout autre élément intervenu durant l’entretien (interruption, autres personnes

intervenues durant l’entretien, etc.)

•La retranscription de l’entretien :

◦importance de retranscrire mot à mot !

◦Distinguer les questions et les réponses par exemple en soulignant et en mettant en

italique les questions

◦noter TOUTES les interventions de votre part : les mots, les relances, même si ce ne sont

pas des questions clairement formulées

◦de la même manière, noter entre crochets toutes les indications non verbales
qui

permettent de comprendre les sous-entendus : blancs, rires, gêne, agacement,

incompréhension, réflexion, etc.

◦indiquez les moments où l’enquêté.e ou vous coupez la parole à l’interlocuteur, par

exemple par //
◦retranscrivez les erreurs grammaticales, les hésitations, les mauvaises tournures
de

phrase, etc., telles qu’elles sont formulées. Y compris vous !

◦Insérez quelques repères de temps pour pouvoir réécouter facilement un moment de

l’entretien

L’analyse :

•première chose : allez à ce qui vous a le plus intéressé ! Ne prenez pas, dans un premier

temps en tout cas, la liste des thèmes du guide d’entretien. Il faut s’autoriser à être surpris, à

réfléchir à des choses auxquelles on n’avait pas pensé initialement.

•Méthode :

◦collez, dans un nouveau document, l’extrait d’entretien en question

◦donnez-lui, provisoirement, un titre. Une phrase qui évoque ce à quoi vous pensez.

◦Expliquez, en dessous de l’entretien, pourquoi vous l’avez sélectionné : il n’entre pas en

accord avec vos idées initiales, ou avec vos lectures, ou encore avec votre question de

départ. Bref, il bouscule vos prénotions. Expliquez pourquoi. Ce texte doit être à la fois

le plus détaillé possible, et écrit dans une langue simple !

◦Essayez de rendre compte de la manière dont pense l’enquêté : quelles sont les mots

« indigènes » qu’il utilise pour décrire une pratique, le monde, ses avis... Et
quel

« schéma » de pensée vous arrivez à dégager : quels mots s’opposent à quels autres, et

que veulent dire ces oppositions ? Bref, quelle est sa « carte sociale » du
monde

quotidien ?

◦Une fois que vous aurez décrit tout cela à partir de l’extrait d’entretien (en vous référant

explicitement à l’extrait), vous rédigerez un paragraphe « prêt à l’emploi » pour votre

dossier, c’est-à-dire qu’il pourra être utilisé sans trop le modifier comme un argument
qui vous permettra de répondre à votre problématique. Il faudra donc faire la bascule

entre l’analyse de l’extrait en particulier et la rédaction d’un argument plus général qui

est pensé non pas à partir de l’extrait, mais à partir de votre problématique et de votre

plan.

◦Pour cela, il faut toujours partir de la problématique et du plan, les relire avant de rédiger

ces derniers paragraphes et les modifier si l’interprétation le nécessite.

◦Vous devez également, pour rédiger ce paragraphe, tisser des liens avec les
autres

entretiens, les autres extraits, ou vos autres lectures. La méthode comparative est à

l’origine des méthodes en sociologie !

◦Si vous arrivez à faire cette montée en généralité à partir des termes utilisés (les termes

« indigènes » de l’enquêté), mettez ces termes entre guillemets et expliquez ce qui se

loge derrière.

◦Donnez un titre définitif à votre paragraphe, et passez à l’extrait suivant !

Interpréter, une démarche nécessaire en sociologie

•Premier risque : Sous-interpréter. Se contenter de reformuler ce que dit l’enquêté sans porter

un regard de sociologue, donc sans déconstruire son discours. C’est ce qu’on appelle « sous-

interpréter ». Une bonne manière de détecter la sous-interprétation : demandez-vous si un.e

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