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L’eau et la matière organique dans

le système solaire
Pierre Thomas, ENS Lyon

APBG Nord Pas de Calais, octobre 2006


Avant de parler Système Solaire, voici une
galaxie, rassemblement de 100 à 1000 milliards
d’étoiles. De quoi est fait une galaxie ?

Dans notre galaxie, la


Voie Lactée, le
Système solaire est à
peu près là !
Dans une galaxie, quelle est la proportion des différents
éléments ? Sur 1 000 000 000 d’atomes, il y a (environ) :
Hydrogène : 910 580 000
Hélium : 88 000 000
Oxygène : 800 000
Carbone : 300 000
Azote : 100 000
néon : 100 000
Silicium : 30 000
Magnésium : 30 000
fer : 30 000
soufre : 12 000
Aluminium : 3 000
calcium : 3 000
Nickel : 3 000
Sodium : 3 000
Tous les autres : 6 000
Avec tous ces atomes, que peut-on faire comme
molécules ? Vu que l’Hydrogène et l’Oxygène sont les 2
éléments les plus abondants (hors gaz rares), rien
d’étonnant que l’on puisse faire beaucoup d’H2O

H H

H2O (l’eau) est la 2ème H


c
molécule la plus abondante de l’univers, H
H H

plus abondante que, dans l’ordre, CH4 et H N H


H

autres hydrocarbures, CO, NH3, silicates



On retrouve ces molécules, dont H2O, avec des
spectres Infra-rouge ou « centimétriques » dans
les nébuleuses, nuages de gaz et de poussières
internes à notre galaxie
Quelles sont les molécules principales?

H2 (hydrogène moléculaire)
(molécule n° 1)

Hydrogène H2O = eau


Oxygène (Molécule n° 2)
Carbone
Azote CH4, NH3, CO, CNH
Silicium et CHON = matière
Magnésium organique (molécules n° 3)
Fer
Aluminium Silicates variés = cailloux
Calcium (molécules n° 4)
He reste
Fer métallique
solitaire
(« molécule » n° 5)
Quelques détails sur cette matière organique
La liste des petites molécules (poly-atomiques) les
plus abondantes dans ces nuages moléculaires
Nombre
d’atomes 10
par
molécules

CH2NH2COOH
Modélisation de ce qui « doit » se passer sur les
grains interstellaires et dans les nébuleuses avant
leur collapse : les petites molécules se polymérisent
Comment se forment les systèmes stellaires ?
Regardons s’en former dans Orion

Zoomons sur
le rectangle
jaune

R
Zoomons
encore
Encore !
Disque vu
quasiment de face

Des proto-étoiles entourées d’un


disque de poussières. En 2006, on
ne peut pas voir mieux, mais on
peut simuler ce qui se passe dans Disque quasiment vu
ces disques de profil
Voici schématiquement les conditions
dans un de ces disques
Que se passe t’il si on amène (à très faible
pression) un gaz qui à la composition
chimique de l’Univers ?

1 part de fer + 3
parts de silicates
légèrement
Silicates hydratés

1 part de fer + 3
parts de silicates
Silicates + 6 parts de
Glaces, dont
hydratés glaces (H2O,
glace d’H2O et
hydrocarbures)
d’hydrocarbures
Résumons en image !
H2
(numéro 1)

H2O = eau
(numéro 2)

CHON = matière organique


et NH3 (numéros 3)

Silicates variés = cailloux


(numéro 4)

Fer métallique
(numéro 5)

He

Il fait froid :
H20, CHON, Il fait tiède : les
NH3, Silicates et poussières de Il fait chaud :
Fer sont sous Silicates et Fer Silicates et Fer
forme de s’hydratent sont sous forme
poussières légèrement ; H2, de poussières
solides, H2 et He He, H2O, solides, H2, He,
sont encore CHON et NH3 H2O, CHON et
gazeux sont encore NH3 sont encore
gazeux gazeux
25% de fer + 75% de cailloux « secs »

25% de fer + 75% de cailloux hydratés

10% de fer + 30% de cailloux + 60% de glaces (H2O, CH4 …)

Au niveau de la Terre, ces poussières sont donc


constituées d’1/4 de fer + 3/ de silicates (hydratés).
Connaît-on des cailloux qui aient cette composition ?
Poussières ferro- Poussières ferro-
silicato- silicatées
glacées
(2) Les poussières
s’agglomèrent en
« blocs »

Etudions le stade 3
(pour la terre)

Planètes et
satellites « de
glaces » et Planètes et
planètes satellites
géantes « rocheux »
Planètes (et satellites) naissent pas accrétion des
poussières et blocs. Cette chute dégage de la chaleur qui
fond blocs, poussières et planètes en formation
Comme ça chauffe, la Terre Remontée du léger, dont bien
fond pendant qu’elle sûr l’eau qui va former
« grossit ». Et si ça fond, ça se hydrosphère/atmosphère
différencie (séparation par primitives. La matière
gravité) organique est détruite et le C
Descente réduit est oxydé par Fe++
du lourd
Ni Ne
Ma

Cr

Oc
Au stade 4, à l’eau dégazée au stade 3, s’ajoute
de l’eau apportée par de multiples chutes
« tardives » (avec beaucoup de corps externes,
donc riches en H2O et matière organique). Il
doit donc arriver de la matière organique, qui,
dans ce cas, ne sera pas totalement détruite
Si il fait chaud et que la
gravité est suffisante, l’eau
reste, liquide
Si il fait chaud mais que la
gravité est insuffisante,
l’eau part
Si il fait froid ( dans le
Système Solaire externe),
l’eau reste, en glace
( corps de glace)
Si la gravité est très
importante et qu’il fait
froid, la planète va attirer
l’Hydrogène et l’Hélium,
qui restent ( Planète géante)
Pour « visualiser » la différence entre un corps avec eau
et un corps sans eau dans le Système Solaire interne !
L’eau sur Terre : 3 sites principaux :
Je n’en dirais
10 21 kg pas plus !

Rappel : Terre
= 6.10 24 kg

10 21 kg

10 19 kg

Je ne parlerai pas de la matière organique sur Terre, si ce n’est pour dire


qu'elle contient 10 19 à 20 kg de C réduit (dont 0,01 % de « vivant »)
L’eau sur la Lune : Y en a pas !

Températures :
+ 120°C le jour, -150°C la nuit
Pas d’atmosphère.
Encore que … Non !
Dans une grotte, la
température est la moyenne
annuelle, à savoir
(120-150)/2 = -15 °C
Et à –15°C, de la glace se
sublime très vite
Aux pôles de la Lune, les cratères sont plongés
dans la nuit et le froid perpétuels. De la glace
pourrait y subsister. Y en a t’il ? Comment
savoir, comment voir dans ces « trous noirs » ?
La Lune reçoit des
rayons cosmiques. Ces
rayons arrivent au sol et
provoquent des
réactions nucléaires.
Ces réactions nucléaires
fabriquent des
neutrons. Si il y a du
Deutérium dans le sol,
ces neutrons sont
ralentis. Il n’y a plus
qu’à mesurer la vitesse
des neutrons émis par
les cratères polaires
pour savoir si il y a de la
« glace lourde »
La sonde Lunar Prospector en
orbite polaire autour de la Lune.
Elle avait un détecteur
de neutrons

Au niveau des pôles,


les neutrons sont
effectivement ralentis
Mosaïque de photos prises
tout au long d’une journée
montrant le Pôle Sud de la
Lune. Certains cratères
restent perpétuellement à
l’ombre

Et c’est à l’emplacement de
ces cratères que les neutrons
sont ralentis. Ces cratères
contiennent du Deutérium,
dans de la glace d’H2O (ou
de la M.O.)
D’ou viendrait cette
glace sur la Lune ?
Des météorites
riches en eau et des
comètes qui tombent
sur la Lune et
Mercure pendant la
nuit. Une partie
de cette eau, vaporisée par
l’impact, se condenserait en givre qui
se sublimerait dès le lever du soleil, sauf
au niveau des cratères polaires
Mars.
Rappel : la
température
moyenne est
de – 50°C, la
pression de
0,6% de celle
de la Terre (ce
qui règnerait
sur Terre à 50
km d’altitude)
1666 : Cassini
découvre des
calottes polaires
sur Mars.
Pour lui, c’est
« évidemment »
de la neige ou de
la glace d’eau.
La détermination
spectrale de la
glace d’H20 a lieu
pour la 1ère fois
Doc. Pierre Thomas
en 1964
Ou trouve-t’on de l’eau sur Mars ? Partout
Sur la calotte polaire nord,
(cette calotte à la taille de celle du Groenland).
Dans
l’atmosphère

La vapeur
d’eau
représente
0,021% de
l’atmosphère,
soit une couche
de 12 µm d’eau
précipitable
Il y en a
dans le
sous-sol
profond.
Les cratères
y font
« sploch »
% dans les deux
premiers mètres

Avec les neutrons, on voit qu’il y a beaucoup d’H2O (de


glace vu la température) dans le sous-sol superficiel (entre
la surface et -1 m), ou du moins beaucoup de Deutérium
Elle a permis des
glissements de
terrains
Mars

Terre

Elle a gelé et dégelé en


surface

Photo Pierre Thomas


Elle a coulé à la surface dans un passé lointain
(-3,8 milliards d’années, avec affluents, méandres…)
10 km

Elle a déposé
des strates
sédimentaires
Voici 2 des grandes questions que l’on se pose
en ce début de 21ème siècle
(1) Depuis quand n’y a-t’il plus d’eau liquide
en surface ?
(2) Cette eau liquide, n’était-elle que
transitoire, ou était-ce de l’eau pérenne, avec
pluie, rivières tranquilles, mer … ?
C’est pour commencer à répondre à ces
questions que 6 sondes (dont 1 européenne)
ont été envoyées depuis 10 ans
Exemple
d’eau liquide
transitoire :
une éruption
volcanique
dans un sol
gelé ou sous
un glacier.
Vatnajokull 1996

Exemple d’eau liquide


pérenne, tranquille … :
la Loire alimentée par
des sources, les pluies …
Mars Express, l’orbiter européen, fonctionne bien, mais l’ESA
ne communique que peu ses résultats « intermédiaires ». Trois
expériences majeures :
- une caméra stéréoscopique haute résolution
- Un spectro-imageur
- Un radar pour sonder la surface et rechercher la glace
profonde du sous-sol (n’a commencé qu’en juin-juillet 2005)
Les résultats de la caméra SHR : on voit bien mieux
qu’avant des paysages prouvant qu’il y a de l’eau.

Premier exemple : sur les


flancs d’Olympus Mons,
le plus grand volcan
martien (d = 600 km,
h = 26 km)
Flancs d’Olympus Mons Flancs d’une
montagne antarctique
Il y a eu des glaciers sur les flancs
d’Olympus Mons, volcan récent.
Un autre glacier dans la région de Reuil Vallis
Une possible analogie terrestre
Pourquoi d’anciens glaciers dans les zones intertropicales ?

La variation

ur
r
ate
u d’inclinaison

ate
u
éq

équ
de l’axe des
pôles peut
expliquer la
variation de
taille et de
position des
calottes
teu r glaciaires
éq u a
Allons dans la région de Cerberus
Fossae (CF) et d’Athabasca Valles (AV)
Des éruptions volcaniques récentes ont
fait fondre le sol gelé
«e
mb
ou
ch
ur

L’embouchure : une paléo-banquise dérivant
sur un paléo-lac gelé
(âge : quelques millions d’années seulement)
Deux possibles
équivalents
terrestres
10 km

Et voici, au fond d’un cratère dont les flancs nord sont


recouverts de givre ou de neige, un lac gelé,
pas du tout « paléo »
Principe et
résultats du
spectro-imageur
A : reflectance des “Etched
terrains”
B : réflectance de 6 minéraux
“candidats”
a = barytine (BaSO4)
b = bassanite (CaSO4, 0,5H2O)
c = gypse (CaSO4, 2H2O)
d = kiésérite (MgSO4, H2O)
e = fluorine (CaF2)
f = epsonite (MgSO4, 7H2O)
.. . De ces 6 minéraux candidats, 1
. seul présente (approximati-
vement) ces 3 bandes
d’absorption E, G et H :
le minéral d, la kiésérite, minéral
qui se développe par évaporation
d’eau salée.
On sait qu’il y a des strates sur Mars ;
mais des strates de quoi ??
Carte topographique de Valles Marineris,
et localisation de la photo

Sur la photo ont été reportés :


en rouge les affleurements de kiésérite (sulfate de Mg)
en vert les affleurements de sulfates hydratés
non parfaitement identifiés
Kiésérite, gypse,
sulfates …, ça se
dépose dans des lacs
salés, des lagunes en
bord de mer …
Image oblique Mars
Express : terrains
stratifiés en haut,
beaucoup moins en bas

Image verticale
Mars Global
Surveyor
(MGS), de la
NASA)

Les données du spectro-imageur de Mars Express, reportées sur


l’image MGS.
Les niveaux stratifiés supérieurs seraient en gypse.
Les niveaux inférieurs mal stratifiés seraient en kiésérite.
La composition des eaux de l’ancien lac auraient changé au cours
du temps !
Argiles

Argile au
Microscope
électronique à
balayage

Il y a des argiles sur les hauts plateaux ; et des argiles, pour


se fabriquer, nécessitent de l’eau pendant longtemps. Il n’y
en a pas dans la vallée de débâcle, plus récente et qui n’a
pas été « mouillée » assez longtemps.
La calotte polaire nord :
vue oblique
vue verticale

Les zones colorées


contiennent entre 6%
(bleu foncé) et 25 %
(rouge) de sulfates,
vraisemblablement
du gypse
Premier résultat du radar :
la calotte polaire nord fait
1 km d’épaisseur

1 km
Les résultats des 2 robots Nasa
(ceux concernant l’eau)
Aux 18 et 19ème siècles, des expéditions
scientifiques et des explorateurs partaient à la
découverte du monde.
Grâce au web et à la politique de communication
de la NASA, nous sommes dans la position …
Voilà ou s’est posé le 1er
robot, Spirit, au fond du
cratère Gusev, probable
ancien lac.
Va-t-on y trouver des
sédiments « aquatiques » ?

100 km
En janvier 2004, Spirit s’est posé à 3 km de collines

100 m

En août 2005, Spirit était au sommet des collines,


après avoir roulé 5,5 km. En octobre 2006, il
« hiberne » de l’autre coté, à 6900 m de son point
de départ. Qu’a-t’il trouvé concernant l’eau ?
Sol 519

Avant de parler d’eau,


un paysage : quand il
fait clair, on découvre
xx
les bords du cratère
100 km
100 km Gusev, à 50 km de là.
En gros, quand il analyse, il
trouve du basalte ! Quelle
déception . Parfois, il y a des
preuves que ce basalte a été
altéré par de l’eau
Il trouve aussi des
roches stratifiées.
Sédiments, cendres
volcaniques ?
Sur ces cailloux,
stratifiés ou non, il
brosse, il abrase et il
regarde à la loupe

5 cm
Il les regarde au
« microscope » et découvre
des formes géométriques
(cristaux ?)
Sur Terre, tous ces
affleurements stratifiés,
1 cm «granulaire», avec
cristaux automorphes, à
chimie de basalte altéré
… feraient penser à des
dépots phréatomagma-
tiques (éruption
volcanique en eau peu
profonde ou dans une
nappe phréatique)
Près du sommet, de
nouveaux affleurements
Détaillons cet
afffleurement vaguement
stratifié
Approchons nous !
Les strates sont
faites de brèches !

Brèches sédimentaires,
brèches volcaniques,
brèches d’impact ?
Certains
« galets » de
la brèche
sont
arrondis. Ils
ont été
« roulés » par
de l’eau ou
dans du
matériel
« boueux »
Terre

Ici, un exemple
de brèches
volcaniques
terrestres,
genre coulées
boueuses, ce
qui semble le Mars

plus représentatif du contexte


géologique des Columbia Hills
En redescendant de l’autre coté des collines, le
robot arrive dans un site remarquablement
stratifié. Zoomons sur le rectangle jaune.
Ca vous fait penser à quoi, cette
disposition ?
À des
figures de
chocs dues
à la chute
d’objets
pesants,
éjectés par
des
éruptions
explosives
Et qui dit volcanisme explosif dit gaz, donc très
probablement vapeur d’H2O
En bref, on était allé
chercher des sédiments
lacustres, on ne les a pas
trouvés. Mais on a des
indications d’interactions
eau / volcanisme

100 km
Opportunity

50 km

Opportunity, le 2ème robot, s’est


posé dans une plaine, Meridiani
Planum, que des études orbitales
montraient très riche en hématite
(Fe2O3 = « rouille »), minéral
suggérant la présence d’eau liquide
passée.
La plaine « Méridiani », le petit cratère Eagle (d = 20m,
profondeur de 2 m) dans lequel s’est posé Opportunity, et
les traces qu’il a faites pour en sortir au bout de 2 mois.
«Falaise»
de 75 cm
de haut

Dans ce cratère Eagle, pour la 1ère fois, on voit des


affleurements (on n’avait pas encore trouvé ceux des
Columbia Hills). Et pas n’importe quel affleurement : des
strates ! Le jackpot !! Mais des strates de quoi ? Des laves,
des cendres volcaniques, des sédiments ? Et si ce sont des
sédiments, sont-ils éoliens, « aquatiques » … ?
Et en regardant le
détail des stratifica-
tions, Opportunity
découvre des
stratifications
obliques !

Et des sédimento-
logues patentés nous
affirment que se sont
des stratifications
faites sous un
courant d’eau
Une analogie
terrestre des
stratifications
obliques du cratère
Eagle, ici dans le
crétacé supérieur des
Corbières
Voici des
strates bien
régulières,
avec dedans
des « cavités »
(vug en
anglais)
Les « vugs » ?
Parfois ils ont
des formes
«géométriques»
rappelant
furieusement la
forme des
cristaux de
gypse (roche se
formant par
évaporation
d’une mer ou
d’un lac salé)
Les « vugs » ressemblent à des pseudomorphoses
de gypse et autres sels (ressemblance indiquée sur
Planet-Terre la veille de la publication des analyses)
Gypse, et autres sels,
ça se dépose dans des
lacs salés, des lagunes
en bord de mer …
Allons voir maintenant là où l’on voit les couches
« par dessus » !
Mars Terre

Certaines de couches, vues de


dessus, présentent un réseau de
fentes polygonales, comme une
argile qui se rétracte ! Et sur
Terre, ces fentes de rétractions
se font en général par
dessiccation ! Photo Pierre Thomas
Analyse chimique globale : des alumino-silicates (argiles
probables) riches en Fe, Mg, Ca et S. Analyse
minéralogique : la roche « globale » contient de l’hématite
(Fe2O3 + hydraté), un sulfate potasso-ferrique hydraté …
Globalement, la roche d’Eagle ressemble,
chimiquement et minéralogiquement à des
argiles, argiles salines, riches en Fe, Ca et Mg.
Et argiles, ça signifie eau ; et sels, ça signifie eau
liquide qui s’évapore.
C’est aussi suggéré par la géométrie des strates,
par les « fentes de retrait » (dessiccation ?) !
Après 2 mois dans son petit cratère, et 600 m
dans la plaine, Opportunity arrive au bord du
cratère « Endurance » (D = 200 m, h = 20m)
Les bords sont parfois constitués de belles falaises,
ici Burn Cliff
… avec des
stratifications
de 1er ordre,

de 2ème ordre
(cela « sent » les
variations de
paramètres
orbitaux)
… avec leur discordance
Une analogie terrestre :
accumulation de sable
(coquiller) côtier, ici en
Touraine, 20 MA
Parfois, les
strates sont
« festonnées ».
Sur Terre, de
tels festons
indiquent que
du sable s’est
déposé dans de
l’eau
clapottante,
sous une
profondeur
d’eau de
3 cm quelques cm
Après avoir quitté le
cratère, Opportunity
roule dans une plaine
où les fentes de retrait
(dessiccation ?)
semblent être la règle.
Le 27 septembre 2006, Opportunity atteint le cratère Victoria
(D = 800m, P = 80). Que va-t-il trouver sur cette coupe 4 fois
plus profonde qu’Endurance ?
K °C
-20 Il fait
-30
également de la
météo.
-40

-50
A gauche, les
variations de
-
-60
température,
sur 6 mois
= jours

La nuit, le robot
se recouvre de
givre d’H20 ; le
matin, ce givre se
sublime
En général, il fait beau ; mais il arrive qu’il y
ait des nuages, qui ressemblent à des cirrus
(nuages formés de micro-cristaux de glace)
On se posait la question de l’eau liquide
superficielle pérenne sur Mars. La réponse est :
il y en a eu, longtemps … et peut-être même
plus encore !
Pourquoi n’y a-t’il plus d’H2O liquide en surface
aujourd’hui ? La faible gravité et l’absence de
champ magnétique fait que Mars perd lentement
son atmosphère. Mars « fuit ».
Pression, effet de serre et
température baissent.
* De 4,5 à 3,8-3,5 Ga, il y avait de
l’eau liquide pérenne à la surface
de Mars.
* Depuis 3 Ga, il n’y en a plus.
* Entre 3,5 et 3 Ga, période de transition. Il y en
avait plus ou moins en fonction de l’intensité du
volcanisme qui fourni du CO2.
Depuis 3 Ga, il n’y a plus
que des maxi (ou des mini)
débâcles temporaires, au
gré des éruptions
volcaniques (et des
basculements de l’axe de
rotation).
100 km
L’eau pérenne a pu être
favorable au
développement de la vie.
Les débâcles temporaires,
non.
Reste l’eau liquide
profonde …
100 m
Quand à la matière
organique, les
mesures de 1976
n’en ont pas
trouvé, et les 2
robots actuels ne
sont pas équipés
pour la trouver.

Document ESA

Suite avec les prochains robots, en 20XX


Après Mars, les astéroïdes, dont on possède des
échantillons : les météorites

Orbite d’un astéroïde géocroiseur = une météorite potentielle


km
33 km
33
Voici un
astéroïde,
Eros
( survol Nasa 2000)
En voici un autre, Itokawa
(2005, mission japonaise Hayabusa )

540 m
La classification des chondrites : de 25-30 % de fer
plus ou moins oxydé. De 0,1 à 10 % d’H20, de 0 à 4
% de matière organique.

Fer métallique ;
pas d’H20 ni de
matière
organique

La
Terre

Fer oxydé ;
H2O, matière
organique
L’eau dans les météorites C. Il y en a jusqu’à
10%, inclus dans des minéraux hydroxylés. Ces
météorites se sont formées (ou ont été altérées) en
présence d’H2O, à T < 300°C
Veines de phosphates
Image TEM: dans la chondrite
Smectite (argile) et d’Orgueil
serpentine

Spherules de
magnetite,
oxyde de fer
Minoritairement
sous forme de
molécules solubles
Il est
extraordinairement
difficile d’analyser des
macro-molécules
insolubles, surtout
quand on n'en dispose
que de petites quantités
Exemple de résultat obtenu par pyrolyse, CPG et SM
Exemple de résultat obtenu par oxydation
ménagée au tétroxyde de ruthénium
cela pourrait ressembler à ça
Les composés organiques solubles, donc
facilement analysables. Connus depuis longtemps,
mais on soupçonnait la contamination terrestre

Le nombre de composés (74 acides aminés !) et les propriétés optiques


(mélange D et G) montrent l’origine extra-terrestre de ces composés
, minoritaires, mais présents
La matière organique des météorites :
conclusion en image

Poussière avec de la M.O. pré-solaire

……..
……..

Vent solaire très


intense
Au delà des astéroïdes,
les planètes géantes
«
»

Et en leur cœur, un noyau gros comme plusieurs


Terres, fait de fer+silicates+glaces. Je n’en
parlerai pas plus que cela.
Jupiter Saturne

Uranus Neptune
Les planètes géantes ont toutes des anneaux.
Regardons rapidement les plus beaux,
ceux de Saturne.
Dessin d’artiste
représentant les
anneaux vus de
l’intérieur

Les anneaux, vus de l’intérieur : une multitude de blocs et


poussières, chaque bloc et chaque poussière se
comportant comme un satellite
Les
anneaux
de Saturne
vus par
Voyager :
une
multitude
d’anneaux
individuels
très nets

Quels phénomènes physiques sont à


l’origine d’un tel agencement ?
B Cas. A

Glace d’eau
« pure »

En. Glace « sale »


(matière
Quelque part dans l’anneau B organique)

Cassini a pu analyser spectralement la composition


chimique des anneaux vis à vis de la glace d’H2O et de la
matière organique. Quelle est l’origine de ce « non
mélange » extraordinaire ??
Jupiter (11 fois la Terre) T = - 150°C

Europe
(taille de la
Lune) Les 4 planètes géantes ont des satellites.
Pour les 18 satellites principaux, 1 est
constitué de roches (Io), 1 est constitué
Callisto (1,5 de roches recouvertes de glaces (Europe)
fois la Lune) et les 16 autres sont constitués
majoritairement de glaces.
Et il y a n petits satellites.
D’abord, Europe,
satellite de Jupiter
Europe.
La masse volumique
(3 g/cm3)
indique que c’est un

? corps identique à la
Terre, recouvert
d’un océan de
100 km d’épaisseur
(Terre 3 km), mais
cet océan est gelé,
car il fait – 150°C)
La surface de cet océan gelé :
une géologie et une morphologie « délirantes » !
Faisons une
série de zooms
sur Europe
Avouez que
ça ressemble !
Noyau métallique Banquise de glace

Intérieur rocheux Océan liquide sous la glace


Couche d’H2O

Europe, la « planète » océan. Y a-t’il de la vie dans cet


océan ? Si oui, nos cousins les plus probables dans le
Système Solaire, ce serait des … « «Européens
européens »»
Après Europe, on passe aux petits
satellites. En voici 4, tous de Saturne

Pandore (L = 84 km)

Hyperion (L = 328 km)

Pourquoi cette
différence de
cratérisation ?
Phoébé
Epiméthée
(L=220 km)
(L=116 km)
Etudions en un, Phoébé
(L = 220 km)
(organic)

La composition chimique superficielle de


Phoébé (étude I. R. autour de 5 µm)
Il y a quatre types de « gros » satellites de
glaces autour de Jupiter, Saturne, Uranus et
Neptune :

Des boules
de glaces Des boules
sans de glaces Japet, une
histoire avec une boule de
géologique histoire glaces Titan, une
géologique fendue et boule de
A
inte vec d complexe sale glaces avec
rmé es
dia
ires atmosphère
Terre Satellite de glaces

Température externe : 15° Température externe : ~ -200°


Température interne : > 1000° Température interne : + faible
En surface : cailloux En surface : glaces
Intérieur = cailloux, roche … Intérieur = glaces
Volcan  lave = roche fondue Volcan  lave = glace fondue
= eau liquide
Gaz volcaniques : vapeur Gaz volcaniques :
d’eau, gaz carbonique … méthane, hydrocarbures …
Liquide de surface Liquide de surface
(pluie, rivières, lacs, mers) : (pluie, rivières, lacs, mers) :
eau liquide méthane (et hydrocarbures) liquides
Un exemple de satellite sans histoire : Mimas

40
0k
m
Mimas par devant Mimas par derrière
Le prototype des
satellites actifs,
Encelade, quasiment
de la même taille que
Mimas

Pour vous rappeler la petite taille d’Encelade


Des images rapprochées du 1er survol (02 / 2005).
Quel satellite, quelle activité !!
Des giga-rides .
Des « anticlinaux » ??
Détail de ces giga-rides. Parfois, il y a une
fracture sommitale.
Cela ressemble à de
giga-« rides de pression » dont
voici 2 mini-équivalents
terrestres, à Hawaï et en
Antarctique
On dirait des
figures
d’écoulements
visqueux, comme …
Comme la
déformation de cette
coulée de lave
« phonolite » très
visqueuse …
Iguane marin

75 m
75 cm

ou celle de la
surface de cette
coulée de basalte
Des «chaînes de
puys» et aussi de
taches noires
(hydrocarbures ?)
Photo Pierre Thomas

On ne peut s’empêcher de
penser à ces équivalents
islandais
Le 14 juillet
2005, Cassini a
survolé
Encelade par le
sud, avec « rase
motte » (150
km)

Le Pôle Sud, région avec


moins de cratères et
encore plus
« tourmentée » que le
reste, avec des « rayures
de tigre »
Ce 14 juillet 2005, Cassini a fait
du rase motte au dessus du sud
d’Encelade. En 3 séquences, voici
N

le résultat de ce rase motte.

S
500 km
Rayures de tigre
Soleil
au
zénith

-190 °C

Température
-200 °C

-210 °C

En survolant le Pôle Sud, Cassini découvre qu’il y fait


20° de plus qu’il ne devrait
C’est au niveau
des rayures de
tigre que se
- 193 °C - 198 °C situent les zones
« chaudes », de
15 ° de plus (en
moyenne) que
les zones
environnantes...
Cela signifie
que quelque
- 182 °C chose de chaud
est sorti il n’y a
- 186 °C pas longtemps et que ça
n’a pas eu le temps de
refroidir complètement
fd
Des volcans d’eau, des geysers de
méthane ou d’hydrocarbures ??
Au dessus du
Pôle Sud, il y a
des jets de
micro-
particules (de
givre d’H2O)

Pôle
qui diffusent la

Nor
lumière solaire.

d
S’agit-il de la

Pôle
sublimation/

Sud
condensation à
partir de glace
« chaude », ou
de volcans
Novembre 2005
(d’H2O) actifs?
Le panache de
« fumée », aussi
grand qu’Encelade
lui même

La même « éruption » 6 mois plus tard, le 4 mai


2006. Ce qui sort a été analysé : de la « fumée »
de fines particules de glace
Ce qui sort, c’est
bien du « givre »
de glace d’H2O.
C’est ce givre qui
va constituer
l’anneau F
Encelade comme si vous y étiez !
(moins si ammoniac)

Pour faire sortir de la vapeur d’eau « chaude », il faut :


(1) une source d’énergie efficace , et/ou
(2) abaisser le point de fusion de la glace !
Source
d’énergie : ... les marées :
La rotation et la
révolution
d’Encelade sont
synchronisées.
S

Le bourrelet de
marée est fixe
par rapport au
globe d’Encelade.
Pas de friction
interne
Mais les autres satellites entrainent une ellipticité forcée.
Premier effet : l’amplitude du bourrelet varie

 Déformation et friction

 Source d’énergie
Deuxième effet : la vitesse de révolution varie (cf
Kepler), pas celle de rotation, alors que le bourrelet est
(au 1er ordre) toujours pointé vers Saturne
Mouvement relatif
globe / bourrelet
 Déformation
et friction
supplémentaire

 Source d’énergie
supplémentaire
Pour abaisser
considérablement la
température de fusion
de la glace, c’est facile !

Mettre un peu
d’ammoniac : il y a un
eutectique dont la
température de fusion
est de –103°C (170 K).
Y a-t’il de l’ammoniac
sur Encelade ?
Théoriquement, c’est à peine
suffisant. Et pourtant !!!!

On s’éloigne de ce monde
extraordinaire !

Et vivement le prochain survol, le … 12 mars 2008 !


Un satellite unique en son genre : Japet

Carte d’après les


données Voyager

Centrée sur 0° latitude et 90° longitude (centre


de la face avant), il y a une énorme tache noire
La rotation et la
révolution de Japet
sont synchronisées.
Il y a une
«face avant»
(rouge), et une
«face arrière»
(bleu).
La face avant,
comme la vitre
avant d’une
voiture, ramasse
toutes les
poussières.
Quel
satellite !
Quelle « ride » !
Mise à l’échelle terrestre, cette ride aurait 11000 km de
long, 160 km de large et 100 km de haut !
Les rides océaniques sont battues à plates coutures
La limite
clair/sombre
Et sur cette image prise de loin en mars 2005, on
voit que cette ride est parfaitement au milieu de la
« tache noire ». Poussières ramassées sur la face
avant (mais pourquoi une ride au milieu), ou
recouvrement « volcanique » (mais pourquoi sur la
face avant) ?
Intensité de l’absorption dans l’infra-rouge
dans 2 longueurs d’onde vers 15 µm
(blanc = absorption intense)

Glace Matière organique


d’eau (hydrocarbures
lourds)
Abondance de Abondance de Abondance
ce qui n’est pas la glace de la glace
de la glace carbonique Non –glaces
d’eau
= matière organique

Glace carbonique

Glace d’eau
Carte « minéralogique » de Japet.
Prochain survol : septembre 2007
Titan, vu par
Voyager
D = 5150 km
C’est le seul
satellite du
Système Solaire
avec une
atmosphère
dense.
Comment voir
sous cette
atmosphère ?
Coucher de
soleil
derrière
l’atmosphère
de Titan
(Voyager)
Modélisation Voyager (1981)
CH4 + photons UV →
2 CH3• + 2H• →
2 CH4 (majoritairement) et
aussi C2H6 + H2

C2H6+ CH4 +
photons UV →
C2H5• + CH3• + 2H•
→ C3H8 + H2 ….
= - 180°C
Ce qui « doit » se
passer dans
l’atmosphère de Titan ; il faut aller voir de plus près
Résultats Cassini
La haute atmosphère est « stratifiée »
92 pourrait-être
C6H5-CH3 (le
toluène)

93 pourrait être
C6H5-NH2
(l’aniline)

Dans la très haute atmosphère (1200 km), Cassini


trouve des macro-molécules organiques
Première méthode :
les Infra-Rouges.
Combinaison de
toutes les
images d’octo-
bre 2004 au
maximum de
leur résolution
Sombre = riche en
hydrocarbures lourds ou
en méthane liquide (les IR
ne permettent pas de trancher)
Clair = riche en glace d’H2O Nuages de
méthane gelé
Deuxième méthode :
aller « voir sur place ».

C'est ce qui a
été fait avec
succès le 14
janvier 2005
o par la sonde
européenne
Huygens.
Le cercle jaune, de 40
km de diamètre, indique
Huygens s’est posé près de la totalité de la zone que
l’équateur, et en été, là ou il Huygens a photographié
fait le plus « chaud » (-180° C). quand il est « sorti » sous
Au Pôle Nord, il fait encore la couche de nuages à 20
plus froid (-190 à –200°C) km d’altitude
Images prises de 16 km d’altitude
Surface couverte : 30 x 40 km

La zone d’atterrissage

Une mosaïque d’une quinzaine


d’images. Ca ressemble à une « terre » et une « mer »,
avec des « rivières », une « côte », des « estuaires », un
« delta », des « îles » avec bancs de brumes…
Une vue oblique prise de 8 km d’altitude,
avec « terre », « mer », « côtes » …
Longueur de la cote : environ 3 km
Voici la « vue du sol » : du sable et des
« galets » (de glace d’H2O probablement). Le
sable était « mouillé » de méthane liquide. Les
galets sont arrondis, comme ceux d’une plage
ou d’un torrent (de méthane). Autour du
13 cm 2m
galet X, sillon en creux, comme ce qui est
dégagé par un courant.
Ce qu’on pense, c’est qu’il pleut parfois du
méthane, que le méthane liquide coule en
1m
« nettoyant » les continents de glace, et en
emmenant avec lui galets de glace et composés
15 cm
X
organiques sombres (genre goudron).
Les « mers » seraient donc plus des
« marécages » peu profonds que de véritables
mers, marécages (provisoirement ?) asséchés
sur le site d’atterrissage lors de cet été
équatorial .
Au cours de sa
descente,
Huygens a fait
des analyses
dans
l’atmosphère

La pression et la température
(en fonction de l’altitude)
L’analyse des gaz de l’atmosphère (au sol)
Analyse par pyrolyse des aérosols de l’atmosphère

H2 NH3-CH4 HCN N2 Ar CO2

La pyrolyse libère des radicaux H2, NH3, N2, HCN,


CO2… Les particules des aérosols sont des macro-
molécules (solides ou liquides) CHON (avec de l’argon adsorbé)
Courbe montrant l’évolution du nombre de molécules
captées pendant la descente et après l’atterrissage.
Pendant la descente, ce nombre augmente, normal. Une
fois l’atterrissage fait, le nombre de molécules d’azote est
stable ; normal. Il y a par contre une bouffée de méthane
juste après l’impact : la chaleur et/ou la pression dues à
l’atterrissage a occasionné un dégagement de méthane.
Huygens s’est posé sur du « sable mouillé » (de méthane)
Spectre de réflexion (IR) de la surface
de Titan. En rouge, le spectre observé
; en noir, les spectres de composés « candidats ».
Aucun composé (ou mélange de composés) ne
reproduit les spectres réels. On ne sait pas quelle
est la composition de cette substance brunâtre !
1
2
Equat
Equateur eur

3
r
Equateu

Troisième méthode : le radar. Six passages jusqu’à


présent, octobre 2004, février, septembre et octobre 2005,
et enfin juillet et septembre 2006, il y a 1 mois.
Qu’est-ce qu’on voit ?
200 km

Loin du pôle, sur les « terres », un réseau


hydrographique ou plutôt « méthanographique », à
priori à sec. Le site d’atterrissage d’Huygens n’était
pas une exception ! Et les réseaux peuvent faire
jusqu ’à 200 km de long !
Et dans les plaines sombres
qui ressemblent à des «mers »
en IR, voici ce que la NASA a
appelé des « Cat Scratches »
(griffures de chat).

100 km
Les griffures de
chat semblent bien
être des structures
éoliennes (dunes). 100 km
Ce serait des mers de sables.
Mais le sable, ce serait du sable de glace d’H2O
275 km

Entre les champs de dunes (de sable de glace


d’H2O), des montagnes (de glace d’H2O)
250
km

Et aux points les plus bas, du « noir » ,


« possibly still containing liquids » dit la NASA
Une analogie possible : des dunes ennoyées,
avec seulement de l’eau dans les points les plus
bas en saison sèche

100 km
Et les survols radar de juillet et septembre 2006,
au dessus du Pôle Nord plongé dans la nuit polaire,
montrent de très probables lacs, lacs de méthane
liquide (ou plutôt d’un mélange méthane-éthane) à
–190°C, dont les vagues déferlent sur la côte
rocheuse faite de glace d’eau

150 km
Une comparaison avec des lacs terrestres

Des « lacs » près du


Pôle Nord de Titan

100 km

Des lacs au nord de


l’Alaska
Voilà la synthèse de ce qu’on pense aujourd’hui
de Titan quant à sa géologie (hors chimie de
l’atmosphère)

Sortie active
Mo
uv
d’Argon et de
de l emen
a gl
ace
ts méthane
H2O, , C2H6, Ar

Rivière
et lacs de
méthane
Mo Météorologie
uve
men
t de
méthanienne
la c
roû
te
Et au delà des planètes géantes ? Pluton, un des
objets de la ceinture de Kuiper, et le nuage de Oort

Des
perturbations
orbitales font La ceinture de Kuiper, principalement
dans le plan de l’écliptique
que, parfois,
certains de ces
objets
s’approchent du
soleil et
deviennent des
comètes
Le nuage de
Oort, hors de
l’écliptique
Les comètes
•H2O, OH, H2O+, H3O+,
Les molécules et ions (gaz et •CO, CO2, CO+, HCO+,
poussières) identifiées •H2S, SO, SO2, H2CS, OCS,
depuis la Terre CS,
•CH3OH, H2CO, HCOOH,
CH3OCHO,

•HCN, CH3CN, HNC, HC3N,


HNCO, CN, NH3, NH2,
NH2CHO, NH,

•CH4, C2H2, C2H6, CH+, C3, C2,


•He, Na, K, O+,
•Mg2SiO4 (olivine
magnésienne)
•ainsi que les variétés
isotopiques suivantes : HDO,
DCN, H13CN, HC15N, C34S
Queue de
poussières
Queue
d’ions

le il rs le
Noyau de So Ve leil
So
glaces sales
Une comète, comment ça marche ?
Le premier noyau photographié :
la comète de Halley (1986,
ESA)

15 km
D’après Nature, 1986

C.H.O.N.

Analyse élémentaire
des poussières de type
2 de la comète de
Halley (sonde Giotto)

Résultats 1986
Et voilà pourquoi c’est important d’analyser ces
poussières cométaires initiales, de chimie C.H.O.N.,
qui ravissent n’importe quels hessevétistes !
Il y a donc eu d’autres missions
5 km La comète Wild 2 (2004, Nasa)
Les cratères ? Ils sont différents de ceux
d’autres corps de même raille (astéroïdes). Dus
au dégazage et non à des impacts ?
Les bords de Wild 2 sont hérissés de « pinacles »
(100 m de haut). Cela fait irrésistiblement penser
aux « pénitents »
5 km

La comète Temple 1 (2005, Nasa), héroïne


malgré elle du vrai Deep Impact
Le site de l’impact

1 km
Avant l’impact, de
la spectroscopie. En
bleu, les surface de
« glace vive »
d’H2O.
Le reste, un
mélange infâme !

1 km
Un
« boulet »
quitte la
sonde
principale.

Il s’approche
Encore !
Encore !
L’impact vu par
la sonde
principale
Le film de
l’impact : une
image toute les
40 secondes
Le spectre IR des
« gaz
d’échappement » :
H2O, CO2 et
hydrocarbures
Retour sur la mission Stardust qui a survolé la
comète Wild 2 en 2004, et qui est revenue sur Terre
en janvier 2006
Elle a sorti une « raquette » attrape poussière
Dans les loges
de la raquette,
de l’aérogel,
pour freiner et
capturer les
poussières
(sans trop les
abimer)
Vue de dessus d’une des logettes. Entourés, les
points d’impacts visibles
Gros plan (en
coupe) sur un de ces
cratères
Une des poussières analysées par notre laboratoire
(analyse non destructive au synchrotron de
Grenoble). Seule la matière non organique est
analysable par cette méthode. Quelle frustration !
Un de ces
grains, ici
une olivine
non
hydratée,
ce qui est
très
étonnant
(D = 2µm)
Seuls ont été publiés des résultats non
organiques : ça ressemble à des micro-grains
chondritiques. Attendons les premiers résultats
concernant la matière organique
223 diapos ! Il est temps de s’arrêter. Mais que
de belles et bonnes choses fait-on avec
de l’eau et de la matière organique !
Mercure : + 450°C le jour,
-150°C la nuit. Et il y a
aussi des cratères polaires
dans une nuit perpétuelle.
Mais une seule sonde à
visité Mercure (en 1975),
sans détecteur de neutrons
A cause de l’inclinaison de l’orbite de
Mercure sur l’écliptique, ses pôles sont
Equateur
« visibles » depuis la Terre. Voici une
vue radar de Mercure, avec des tâches
réfléchissantes au Pôle Sud. La tâche
principale correspond à un cratère.

Pôle Sud Et la glace réfléchit bien les rayons radar !


Après
Mercure,
Vénus,
entièrement
recouverte de
nuage
Nuages
d’acide
sulfurique

Pression
de
90 atm.

Température au sol de
450°C (725 K)
CO2 : 96.5%
N2 : 3.5%
SO2 :
0.015%
Ar : 0.007%
H2O:
0.002%
CO :
La composition de l’atmosphère vénérienne :
0.0017%
He :
0,002% de vapeur d’eau (2.10-5).
0.0012%
Ne :
Si toute
0.0007%
cette eau atmosphérique recouvrait la
surface de Vénus, cela ferait une couche d’eau
liquide de quelques cm d’épaisseur
(eau précipitable).
Où est partie cette eau vénérienne ? Sans doute
photolysée par les abondants UV solaires, avec
échappement de l’H2
Mais où est l’O2 ?

Les sols de Vénus,


photographiés par des
sondes soviétiques, sont
rouges, sans doute
riches en Fe2O3. L’O2
libéré par la photolyse de
l’eau y serait piégé

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