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Le Schizo et les langues,

point final à une planète infernale


d’après Louis Wolfson

Adaptation et mise en scène de Sylvie Reteuna

La Sibylle
Contact : Sylvie Reteuna ~ 06 64 54 69 76
Administration de production : Mélanie Hanscotte (Filage) ~ 08 73 833 155 / 03 20 47 81 7
Création et diffusion à partir d’octobre 2007

Production déléguée : La Sibylle Coproduction : la rose des vents - Scène nationale


Lille Métropole, Arcadi (Action régionale pour la création artistique et la
diffusion en Île-de-France), la Compagnie de l’Oiseau-Mouche

Ce projet a reçu l’aide du Ministère de la Culture et de la Communication et le soutien


de la Région Nord - Pas de Calais.

Avec la participation du collectif TRANS (direction Jean-Michel Rabeux et Clara


Rousseau).La Sibylle fait partie du collectif TRANS qui soutient 4 metteurs en scènes :
Sophie Lagier (Cie Acétone), Cédric Orain (La Traversée), Sylvie Reteuna (La Sibylle),
Sophie Rousseau (La Môme).

Calendrier des représentations

- du 18 au 22 octobre 2007 au Garage – Théâtre de l’Oiseau-Mouche à Roubaix


- les 7 et 8 décembre 2007 à L’hippodrome – Scène nationale de Douai dans le cadre du
Festival Comm’un singulier
- du 11 au 23 décembre 2007 au Théâtre du Chaudron à Paris
- du 15 au 19 janvier 2008 à La rose des vents – Scène nationale Lille Métropole à Villeneuve
d’Ascq
- entre le 14 et le 25 mai 2008 à Rouen dans le cadre du Festival Art et Déchirure (deux
représentations)

Une première étape de ce projet, Ce serait un samedi soir au commencement de juin, a été
présentée du 24 juillet au 04 août 2007 dans le cadre de « on n’arrête pas le théâtre! »,
manifestation artistique d’été à L’étoile du nord, Paris 18ème. Il s’agit de « l’épisode de la
prostituée », ajouté par l’auteur au manuscrit en cours de publication et qui décrit la rencontre
entre le jeune homme schizophrénique et une prostituée. Cette forme « courte » sera reprise
dans la forme « longue ». Les deux formes sont d’après Le Schizo et les langues de Louis
Wolfson.

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Equipe de réalisation

Le Schizo et les langues,


point final à une planète infernale

d’après « Le schizo et les langues » de Louis Wolfson


© Editions Gallimard

adaptation et mise en scène : Sylvie Reteuna

interprétation : Michel Jurowicz

lumière : Jean-Claude Fonkenel

scénographie et costume : Pierre-André Weitz

création sonore : Eric Sterenfeld

régie générale : Jean-Claude Fonkenel et Pierre-Yves Aplincourt

accessoire : Pierre-André Weitz et Fabienne Killy

construction du décor : Fabienne et Bertrand Killy

production déléguée : La Sibylle

administration de production : Mélanie Hanscotte (Filage)

La Sibylle ~ Contact : Sylvie Reteuna


Tél. : 06 64 54 69 76 ~ Email : sylviereteuna@free.fr
Administration de production : Mélanie Hanscotte (Filage)
26, rue Bourjembois – 59000 Lille
Tel. : 08 73 833 155 / 03 20 47 81 72 ~ Email : filage@free.fr
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Résumé

Le Schizo et les langues ou comment tuer la langue maternelle

« L'étudiant de langues schizophrénique, l'étudiant malade mentalement, l'étudiant


d'idiomes dément, c'est ainsi que l'auteur de ce livre s'intitule lui-même.
L'auteur est américain mais a écrit son livre directement en français, par refus de la langue
maternelle. Ce refus commande le procédé linguistique auquel il recourt : traduire selon

certaines règles.

L'auteur ne pouvant supporter la parole de sa mère, le problème est pour lui

d'apprendre des langues (le français, l'allemand, l'hébreu, le russe) pour convertir le

plus vite possible les mots – ou phrases – maternels anglais en mots – ou

phrases - étrangers qui leur ressemblent quant au sens mais aussi par le son. Le combat ne
se limite pas à ce procédé — tout un arsenal défensif doit être disponible en permanence

(radio portative, doigts prêts à boucher les oreilles, livre étranger sous les yeux) — et il ne
porte pas non plus seulement sur les mots, mais notamment sur la nourriture.

Il existe en effet une équivalence profonde pour le « jeune homme aliéné »

entre les mots maternels, dits avec un accent de « triomphe», et les aliments «

souillés » dont il se gave parfois, en des fringales orgiaques.

Tout un monde nous est livré dans ce que déclenche une série de renc ontres : avec
le père « fluidique » sur un banc public, avec des maçons francophones dans la cour, avec une
prostituée, avec les Bibliothèques et les frigidaires.

On souhaite que le lecteur ne se protège pas de ce livre extraordinaire —


par son humour et son tragique et par la logique qu'il met en œuvre — en s'empressant de le

ranger sous la rubrique des « documents psychopathologiques ». Qu'il se souvienne plutôt

de ces mots de Michel Foucault : Jamais la psychologie ne pourra dire la vérité

sur la folie puisque c'est la folie qui détient la vérité de la psychologie. »

d’après Le Schizo et les langues, Ed. Gallimard, dernière de couverture (extraits).

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Il arrive que la folie,
telle un Sphinx toujours renaissant,
se dresse au carrefour du savoir pour lui poser son énigme.
Piera Aulagnier

Je suis « tombée » sur Le Schizo et les langues il y a plusieurs années alors que je
cherchais dans l’écriture l’équivalent des œuvres picturales ou autres, présentées dans les
collections « d’art brut ». Je venais de découvrir celle du musée de Lausanne et j’en étais sortie
bouleversée : la singularité qui se dégageait des pièces exposées, leur étrange beauté, le
sentiment surtout d’être devant des œuvres nées de la plus absolue nécessité ,
provoquaient une émotion d’autant plus grande que leurs auteurs avaient tous connu
l’exclusion, la solitude et bien souvent l’enfermement. Il me semblait trouver là, dans son
expression parfois la plus ténue, la plus modeste, mais peut-être aussi la plus profonde,
l’essence - le secret ? - de toute création.
De l’empêchement naissait une incroyable liberté.

« Rien de l’imagination volontaire des professionnels. Ni thèmes, ni


développements, ni construction, ni méthode. Au contraire la seule imagination de l’impuissance à se
conformer. » écrit Henri Michaux dans sa postface à Mes Propriétés, comparant son livre, cette
« expérience », au délire de certains malades.

Le Schizo et les langues n’est pas un « écrit brut », ce n’est pas non plus l’exposé d’un
délire, Wolfson ne délire pas, mais on retrouve dans ce texte cette « impuissance à se
conformer » dont parle Michaux et qui fait de ces œuvres, parfois même au-delà de la
volonté de leur auteur (mais parfois non…), des machines de guerre contre l’ordre
établi, le pouvoir, qu’il soit politique, familial ou linguistique, autant que l’écho – souvent
tragique, mais parfois aussi plein d’une jubilante ironie - d’une angoisse universelle.

Je n’ai jamais cessé depuis de m’intéresser au rapport entre « folie » et création, d’essayer d’en
approcher l’énigme.

Le théâtre est sans doute un des derniers lieux pour l’énigme.

Et l’acteur, enfin celui que j’aime, un errant, un exclu, un ex-excommunié, un fou, un mystère.

Au théâtre, chaque spectateur vient affronter cette part en lui qu’il ne savait pas de rêve ou de
cauchemar, de terreur enfantine, de désirs très secrets. Dans le noir de la salle, seul à seul
avec l’acteur, l’Humain, en passeur, il peut enfin en rire. Ou en pleurer.

Sylvie Reteuna

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Notes sur l’adaptation
Le texte de Louis Wolfson se présente sous forme de chapitres qui développent chacun un
aspect, ou un moment, de la vie du narrateur : présentation du « personnage », de sa
« tragédie » et de son entourage familial ; rencontre avec le père dans un jardin public ; orgie
dans la cuisine ; épisode de la prostituée ; errance dans les bibliothèques ; rencontre avec les
maçons francophones ; etc.…
Il est donc assez facile d’opérer un découpage tout en respectant la narration à
l’intérieur de chaque chapitre et plus généralement à l’intérieur du texte dans son ensemble.
Nous veillerons à ce que le montage rende compte au mieux de la totalité de l’œuvre, de son
ironie mordante et de son tragique, tout en privilégiant les passages où s’exprime avec
le plus de force une sorte de « théâtralité » de l’écriture, en particulier les nombreux
passages dialogués. Enfin, nous ne rajouterons rien aux mots de Wolfson.

… sur la mise en scène


Il s’agit d’un monologue, l’acteur sera seul sur scène et le dispositif scénique léger : deux
fauteuils, des néons que l‘acteur peut déplacer au fil de la représentation et un « objet », sur
lequel on peut monter, dans lequel on peut disparaître, à travers lequel on peut être vu, ou
entendu, que l’on peut déplacer avec soi ou abandonner. Une « boîte à jouer » - à la fois
scène, castelet de théâtre, mais aussi lieu du repli, de l’intime - qui permette, comme le texte,
ce va-et-vient entre le dedans et le dehors.
Le dispositif technique – décor et lumières – sera conçu pour s’adapter à différents
espaces, petits ou grands.
La mise en scène sera d’abord un travail sur l’interprétation : le texte de Wolfson ne
verse jamais dans la plainte ni dans l’apitoiement. Il est d’une lucidité terrible sur l’homme et
les relations humaines. Et il est drôle, très drôle. On ne sait jamais où se tient exactement
Wolfson, dans le « pour de bon » ou dans le simulacre ?
Il s’agira dans ce travail sur l’interprétation de préserver ce doute et la drôle d’inquiétude
qu’il suscite et entretient du début à la fin.

… sur l’acteur
Il faut pour cela un acteur capable d’exprimer dans le même temps le tragique des situations
décrites par Wolfson et le regard plein d’ironie mordante que ce dernier porte sur elles.
Une sorte de clown donc, grave et drôle à la fois…mais dont l’humour acéré ne devient
jamais cynisme ou mise en dérision.
Michel Jurowicz, jeune comédien belge rencontré récemment, me paraît à même de faire
entendre ce que ce texte porte de profondément humain. Acteur très singulier, il me paraît
pouvoir incarner cette déraison pleine de raison qui traverse l’œuvre d’un bout à
l’autre.

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L’homme ne fait que fuir.
Mais la vraie fuite est de se montrer.
Choisir la scène où paraître.
Louis Aragon

Quand je me suis replongée dernièrement dans Le Schizo et les langues, sa théâtralité m’a
paru évidente.

Comme l’acteur, Wolfson manie avec brio le simulacre.


On ne sait jamais vraiment où il se tient : dans le tragique ou dans l’ironie ? dans la vérité ou
dans la simulation ? dans la folie ou dans la raison ?
De là l’inquiétante fascination et le sentiment d’étrangeté que provoquent ce texte.
Il n’essaie pas de réduire l’écart entre raison et déraison mais au contraire le creuse, et nous
met devant le danger d’une pensée qui dit que notre raison ne préserve sa logique qu’en
écartant ce qu’elle ne veut ni ne peut savoir afin de sauvegarder son ancrage à sa réalité.

Comme l’acteur, il est à la fois « dedans » et « dehors ».


Il est « le schizophrène », «l’aliéné mental », « l’étudiant en idiomes déments » comme il se
nomme lui-même, mais par cette désignation se tient à distance dans le même temps.
Il incarne son personnage de « fou » aux yeux des autres et du monde, mais affirme
conjointement qu’à la source de son comportement il n’y a pas la folie mais la plus lucide raison
qui juge et jauge ceux qui l’ont appelé fou.

Comme l’acteur, il choisit « la scène où paraître ». Il s’offre à nos regards.


Il s’expose sans complaisance mais sans cynisme non plus, avec une lucidité sans
faille qui fascine.

Et cette œuvre paraît bien être chair de la chair de l’auteur, morceau arraché à soi-même et offert sur
l’autel d’une communication enfin redevenue possible.

Ce regard profondément humain, à la fois tragique et drôle, que Wolfson porte sur les
êtres et les choses du fond de sa « folie », cette quête hallucinée du sens de nos actes
les plus anodins comme les plus intimes, cette tentative – désespérée ? - de rétablir
un lien entre soi et le monde, fut-ce au prix de sa folie - ou de sa raison – me touchent
profondément. Je crois que le théâtre est là pour accueillir cette humanité en quête d’elle-
même et tenter de renouer ce lien du je au nous sans lequel nous irons peu à peu mais
inéluctablement à notre perte.

Les passages en italique sont tirés de Un interprète en quête de sens de Piera Aulagnier.

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Cette puissance du simulacre ou de l’ironie fait du livre de Wolfson un

livre extraordinaire, illuminé de la joie spéciale et du soleil propre aux

simulations, où l’on sent germer cette santé très particulière du fond de la

maladie.

Comme dit l’étudiant, « qu’il était agréable d’étudier les langues, même

à sa manière folle, sinon imbécilique ! ». Car « non pas rarement les

choses dans la vie vont ainsi : un peu du moins ironiquement ».

Gilles Deleuze, Le Schizo et les langues, préface.

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Extrait

Le jeune homme psychotique se trouvait fort gêné parce que son hôtesse, sa
mère, pouvait éclater à n'importe quel moment dans le cabinet de travail où il se
tenait la plupart du temps, et que peut-être elle dirait alors plusieurs mots en
anglais, langue parfois si horrible à lui, et encore pis ! les dirait, le lui semblerait-
il, sur un ton de triomphe, des mots qui lui poseraient de terribles problèmes
émotifs, vraiment l'emportant sur ses processus intellectuels déjà bien ralentis,
et il ne saurait pas, hélas ! comment convertir ces mots de sa plus proche
parente en mots étrangers et ainsi le s détru ire en quelque sorte : du moins, c'était
la voix qui semblait, pour une raison quelconque, le bouleverser plus qu'aucune
autre !

Cependant, si sa mère, entrait subitement, en semblant si remplie d'une


espèce d'une joie macabre par cette bonne opportunité d'injecter en quelque sorte
les mots qui sortaient de sa bouche dans les oreilles de son fils, son seul enfant — ou,
comme elle lui avait de temps en temps dit, son unique possession —, en
semblant si heureuse de faire vibrer le tympan de cette unique possession et par
conséquent les osselets de l'oreille moyenne de ladite possession, son fils, en unisson
presque exacte avec ses cordes vocales, à elle, il aurait néanmoins le temps de vite se
boucher les oreilles avant qu'elle ne pût dire un seul mot, peut-être même
avant qu'elle ne se rendît compte de ce qui arrivait - en enfonçant dans les
oreilles les bouts des pouces, les coudes sur les marges externes d'un grand, épais
dictionnaire médical en un volume en langue étrangère, ouvert vers le milieu et qu'il
employait habituellement comme un accoudoir en lisant quelque livre placé là-dessus, et
tout en faisant des bruits continus simultanément par un mouvement oscillatoire des
pouces contre la surface intérieure des conduits auditifs et par des vibrations des cordes
vocales, et tout pour ne plus écouter les propos de maman.

Et même quand, après s'être approchée à pas de loup, elle entrait en éclair et
tonnerre, même ces fois-ci, le psychotique réussissait parfois à se boucher les oreilles
avant que sa mère ne parvînt à jeter la tête à travers l'entrée pour, pensait-il, le regarder
comme désespéré essayant de vite se boucher les oreilles tandis qu'elle continuait à
débiter rapidement et à tue-tête des vocables de la fameuse langue anglaise et pour donc
voir de son propre œil sa victoire sur lui, la connaissance de laquelle elle manifesterait
immédiatement par une expression de triomphe, semblait-il (ceci aussi) à son fils
schizophrénique, qui en général trouvait ceci bien plus vexatoire que quand il avait
parfaitement écouté les propos de sa maman (car, hélas! il n'avait pu se boucher les
oreilles suffisamment vite), mais sans que, bonté divine! elle en eût rien vu.
Et sa mère réussissait le plus souvent, malgré lui et tous ces efforts de sa part, à
faire pénétrer à la conscience schizophrénique quelques mots : peut-être croyait-elle
pouvoir ainsi ramener son fils à la réalité.

Pourtant, probablement pire était lorsque sa mère le faisait rire et qu'elle l'avait
bien vu !

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A travers quelques lecteurs de Wolfson

Toute pensée est déjà une tribu, le contraire d’un Etat. G. Deleuze, Mille Plateaux, 1980.

« Ce ne sont pas les deux premières personnes qui servent de condition à l’énonciation
littéraire ; la littérature ne commence que lorsque naît en nous une troisième personne
qui nous dessaisit du pouvoir de dire « Je ».
Gilles Deleuze, « La littérature et la vie », in Critique et clinique, Ed. de Minuit, 1993

« Le schizophrène n’est pas dans les catégories familiales, il erre dans des catégories
mondiales, cosmiques, ce pourquoi il étudie toujours quelque chose. (…)
C’est là [dans le monde] que se pose le problème de l’existence, de ma propre
existence. L’étudiant est malade du monde, et non pas de son père-mère. Il est malade
du réel, et non de symboles. La seule « justification » de la vie, ce serait que tous les
atomes une fois pour toute bombardent la Terre-cancer, et la rende au grand vide :
résolution de toutes les équations, l’explosion atomique. (…)
On dirait que Wolfson suit les traces d’Artaud, qui avait dépassé la question du père-
mère, puis celle de la bombe et de la tumeur, et voulait en finir avec l’univers du
« jugement », découvrir un nouveau continent. »
Gilles Deleuze, « Louis Wolfson, ou le procédé », in Critique et clinique, Ed. de Minuit, 1993

« Nous ne pensons pas que ce savoir et ces dons viennent habiter la main qui écrit ou
la bouche qui parle, à son insu - ce qui arrive dans certains discours délirants où (…) si
la poésie habite le discours, elle est là à l’état brut, tel un arbre fleuri dans le désert qui
se proposerait à aucun regard.
Chez Wolfson, l’écrit vise un « créé », une œuvre qui n’ignore pas, ou alors l’ignore au
même titre que toute œuvre, son destin de livre, qui actualise ce destin et l’impose au
lecteur.»
Piera Aulagnier, « Le sens perdu », in Un interprète en quête de sens, Payot, 1971.

« Nous avons aussi à nous demander quel est ce peuple que réclament avec tant de
constance tous les Wolfson, Roussel et Brisset de la terre – cette tribu vaguante qui ne
défait l’ordre dont elle naît que pour s’inventer un ailleurs toujours recommencé – car
même si le voyage est immobile, même s’il se fait sur place, imperceptible, inattendu, souverain,
nous devons nous demander quels sont nos nomades aujourd’hui *. »
Judith Revel, Deleuze, lecteur de Wolfson, 1995 . [* G. Deleuze, « Pensée nomade », in Nietzsche aujourd’hui.]

« But ultime de la littérature, dégager dans le délire cette création d’une santé, ou cette
invention d’un peuple, c'est-à-dire une possibilité de vie. »
Gilles Deleuze, « La littérature et la vie », in Critique et clinique, Ed. de Minuit, 1993

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Louis Wolfson

On sait peu de choses sur Louis Wolfson.

Il est né à New-York en 1931 et a émigré en 1984 à Montréal suite à la mort de sa mère.

J.B. Pontalis, directeur de la collection « Connaissance de l’Inconscient », chez


Gallimard, reçoit un jour le manuscrit du Schizo et les langues, dont l’auteur est un
schizophrène américain se déclarant lui-même « étudiant en langues
schizophrénique » et décide de publier le livre en demandant à Gilles Deleuze d’écrire
une préface (reprise en 1993 dans Critique et clinique, Ed. de Minuit).

Louis Wolfson a écrit deux ouvrages :


• Le Schizo et les langues, publié en 1970 aux éditions Gallimard
 Ma mère, musicienne, est morte de maladie maligne au milieu du mois de mai
mille 977 à l’hôpital mémorial de Manhattan, publié en 1984 aux éditions Navarin,
avec la précision suivante : « Mon livre a un double titre et deux auteurs : Ma mère,
musicienne, est morte… ou Exterminez l’Amérique par Rose Minarsky & Louis
Wolfson ».

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Sylvie Reteuna

Mises en scène :

Le Roi Lear d’après William Shakespeare, un spectacle de la compagnie La


Sibylle, au Garage - Théâtre de l’Oiseau-Mouche à Roubaix, au Théâtre de
l’Agora - Scène nationale d’Evry et de l’Essonne et au Théâtre du Chaudron à
Paris dans le cadre de Trans – évènement organisé par La Compagnie -
direction Jean-Michel Rabeux (mars – juin 2006).
Reprise à la Comédie de Béthune – C.D.N. Nord Pas-de-Calais, au Centre
Culturel Théo Argence de Saint-Priest, à Équinoxe - Scène nationale de
Châteauroux, à La rose des vents - Scène nationale Lille Métropole, au Théâtre
Dijon Bourgogne - Centre Dramatique National, à La Commanderie de Dole –
Scènes du Jura et au théâtre du Chaudron à Paris (novembre 2006 – juillet 2007)

Phèdre et Hippolyte de Jean Racine, un spectacle de la compagnie de


l’Oiseau-Mouche, au Garage - Théâtre de l’Oiseau-Mouche à Roubaix, à La rose
des vents - Scène nationale Lille Métropole et au Théâtre de l’Agora - Scène
nationale d’Evry et de l’Essonne (janvier-mars 2004). Reprise au Garage à
Roubaix, à Equinoxe - Scène nationale de Châteauroux, à Feignies dans le cadre
de la programmation du Manège - Scène nationale de Maubeuge et au Palais du
Littoral de Grande-Synthe (octobre 2004-janvier 2005).

Arlequin poli par l’amour de Marivaux, en co-mise en scène avec Jean-


Michel Rabeux, au Théâtre Garonne de Toulouse, à La rose des vents - Scène
nationale Lille Métropole, au théâtre de Gennevilliers et en tournée (2001-2002).

Le Labyrinthe, en co-mise en scène avec Jean-Michel Rabeux, un spectacle de


la compagnie de l’Oiseau-Mouche, à La rose des vents - Scène nationale Lille
Métropole, à la Grande Halle de La Villette dans le cadre des Rencontres des
Cultures Urbaines, au Théâtre de l’Agora - Scène nationale d’Evry et de
l’Essonne, au Garage – Théâtre de l’Oiseau-Mouche à Roubaix et en tournée
(2000-2003).

Spectacle déambulatoire créé en novembre 2001 avec la compagnie de


l’Oiseau-Mouche pour l’inauguration de son nouveau lieu, « Le Garage », en
collaboration avec Kate France.

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Assistanats à la mise en scène :

avec Jean-Michel Rabeux : Meurtres hors champ d’Eugène Durif (1999-2000)


Le ventre de Jean-Michel Rabeux (1997-1998)
Nous nous aimons tellement de Jean-Michel
Rabeux (1997)
L’Indien d’après des paroles indiennes (1996-1997)
Français, encore un effort si vous voulez être
républicains de Sade (1996)
Les Charmilles de Jean-Michel Rabeux (1994)
Légèrement Sanglant de Jean-Michel Rabeux (1991)
L’Amie de leurs femmes de Luigi Pirandello (1990)

avec Jean-Pierre Bodin et François Chattot : Le Parquet de bal de Jean-Pierre


Bodin et François Chattot (2003)

avec Miloud Khétib : Les Suppliantes d’Eschyle (1993)

avec Claude Degliame : Phèdre de Jean Racine (1993)

avec Daniel Zerki : Agonia confutans de Juan Benet (1995)

avec Thierry Bédart : Pathologie Verbale III, textes de Leiris, Paulhan,


Caillois, Bierce (1990)

Jeu :

Les enfers carnaval de Jean-Michel Rabeux (1999)


Le Travail du plâtre de Jean-Michel Rabeux (1992-1994)

Ateliers / Stages :

Elle a animé plusieurs stages et ateliers, notamment à La rose des vents - Scène
nationale Lille Métropole, à Equinoxe - Scène nationale de Châteauroux et à l’école des
Teintureries de Lausanne.

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Michel Jurowicz

Théâtre :

La Forêt de Alexandre Ostrovski, m.e.s. Philippe Sireuil


Ouvert aux acteurs, stage sur les textes non dramatiques de Jean Genet, dirigé
par Jean-Michel Rabeux
Hula Doll par le Tony Clifton Circus
Le récit de la servante Zerline de Hermann Broch, m.e.s. Philippe Sireuil
Rubbish Rabbit par le Tony Clifton Circus
P.P.Pasolini - L ’elogio del disimpegno d’après Pasolini, m.e.s. Armando Punzo
Appunti per un Film m.e.s. de Armando Punzo
Il vuoto d’après L’opéra de Quat’sous de Bertolt Brecht, m.e.s. Armando Punzo
Tartufe, ou l’Imposteur de Molière, m.e.s. Philippe Sireuil
Visage de Feu de Marius Von Mayenburg, m.e.s. Michel Bernard - Prix du
Théâtre 2004
Affaire de timbres première catégorie de Alain Cofino Gomez
Kafka Circus d’après Franz Kafka, m.e.s. Elvire Brison
Le Meurtre de Gonzague de Jordanov, m.e.s. Tatiana Stepanchenko
Le Maître et Marguerite de Boulgakov, m.e.s. Eimuntas Nekrosius
Monsieur de Pourceaugnac de Molière, m.e.s. Jacques Lassalle

Mises en scène :

Big Blue Eyes de Dorothée Zumstein


Pièces de Guerre de Edward Bond, assistant de Sylvie de Brackeleer

Cinéma :

Villa des Roses de Frank Van Passel


The March, the Burden, the Desert, the Boredom, the Anger de Els Dietvorst

Formation et productions d’école :

Institut des Arts de Diffusion - Bruxelles (diplômé en 1999)

ALCESTE/ECLAT(E)S, travail de fin d’études, promoteur Janine Godinas


Le Misanthrope de Molière, m.e.s. Jacques Lassalle (stage)
Le Pain Dur de Paul Claudel, m.e.s. Janine Godinas
La Mouette d’Anton Tchekhov, m.e.s. Jules-Henri Marchand
La Furie des Nantis d’Edward Bond, m.e.s. Luc Van Grunderbeeck
L ’Homme qui d’après Oliver Sacks, m.e.s. Christian Crahay

14
REVUE DE PRESSE
(extraits)

Ce serait un samedi soir…

Le Roi Lear

Phèdre et Hippolyte

Le Labyrinthe

Arlequin poli par l’amour

15
www.froggydelight.com
Le 21 août 2007

16
Rue89
Mardi 26 juin 2007

17
LIBERATION
Lundi 2 juillet 2007

18
Télérama Sortir
Du 20 au 26 juin 2007

19
Le point
Semaine du jeudi 28 juin 2007

20
LES INROCKUPTIBLES
Du 4 au 10 juillet 2006

21
L’HUMANITÉ
26 juin 2006

22
NORD ÉCLAIR
10 mars 2006

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