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Strasbourg
Olivier Bachelet
Dans Revue internationale de droit pénal 2011/1 (Vol. 82), pages 109 à 127
Éditions Érès
ISSN 0223-5404
ISBN 9782749213934
DOI 10.3917/ridp.821.0109
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Olivier BACHELET*
et s., obs. J. Hauser ; ibidem., pp. 858 et s., obs. J.-P. Marguénaud ; AJDA 2003, pp. 1383
et s., note B. Le Baut-Farrèse ; RSC 2002, pp. 645 et s., note F. Massias ; JDI 2003,
pp. 535, obs. E. Decaux et P. Tavernier.
110 International Review of Penal Law (Vol. 82)
1994, pp. 1182 et s., obs. Ch. Giakoumopoulos, M. Keller, H. Labayle et F. Sudre ; CEDH,
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également de l’article 15, § 2, de cette même Convention qui le compte parmi les
quatre stipulations auxquelles il n’est pas possible de déroger10.
Il est vrai, toutefois, que le droit à la vie n’est pas absolu puisque le paragraphe 2
de l’article 2 de la Convention prévoit un certain nombre d’hypothèses dans
lesquelles la mort peut « régulièrement » être infligée11. Il n’en demeure pas
moins que les exceptions supportées par ce texte sont très limitativement définies
et la Cour européenne exerce un contrôle strict à leur égard. Ainsi, selon elle,
« l'emploi des termes "absolument nécessaire" figurant a l'article 2, § 2, indique
qu'il faut appliquer un critère de nécessité plus strict et impérieux que celui
normalement employé pour déterminer si l'intervention de l'État est "nécessaire
dans une société démocratique" au titre du paragraphe 2 des articles 8 11 de la
Convention »12.
5. Dans l’affaire Pretty c. Royaume-Uni, concernant une ressortissante
britannique, atteinte d'une maladie incurable, qui demandait à ce que son mari
soit autorisé à lui donner la mort sans risquer de poursuites pénales, la
requérante avait tenté de détourner cette dernière affirmation au soutien de son
argumentation. Selon elle, parce que les États se verraient reconnaître une
certaine marge d’appréciation dans l’application de l’article 2, à l’instar de la
plupart des autres stipulations de la Convention, le droit à la vie devrait faire
l’objet d’une interprétation identique à celle des autres droits. Dès lors, un
parallèle serait possible entre la dimension négative reconnue par la Cour de
Strasbourg à un certain nombre de droits et libertés prévus par la Convention13 et
le droit à la vie, ce qui permettrait de déduire l’existence d’un droit à la mort.
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1er juin 2006, Taïs c. France, n° 39922/03, § 82 : AJ Pénal 2006, pp. 403 et s., obs. C.
Saas ; JDI 2007, pp. 715-716, obs. E. Decaux. Voir également : Comité des droits de
l’Homme des Nations Unies, 20 oct. 2003, Judge c. Canada, n° 829/1998, § 10(3) : « […]
le droit le plus fondamental – le droit à la vie […] ».
10 Hormis « le cas de décès résultant d'actes licites de guerre ».
11 Article 2, § 2, de la Convention : « La mort n'est pas considérée comme infligée en
violation de cet article dans les cas où elle résulterait d'un recours à la force rendu
absolument nécessaire : a) pour assurer la défense de toute personne contre la violence
illégale ; b) pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l'évasion d'une
personne régulièrement détenue ; c) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou
une insurrection ».
12 V. not. CEDH, 27 sept. 1995, Mc Cann et autres c. Royaume-Uni, op. cit., § 149.
13 V. not., pour la liberté de ne pas s’associer CEDH, gde ch., 29 avril 1999, Chassagnou
et autres c. France, nos 25088/94 et autres : AJDA 1999, pp. 922 et s., note F. Priet ; JDI
2000, pp. 105-107, obs. P. Guillot.
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des droits dont la personne a le choix d'user ou non et que l'État peut restreindre,
à certaines conditions, en usant de sa marge d'appréciation, les seconds ne sont
à la disposition, ni des États, ni des individus. Pour ce qui concerne
spécifiquement le droit à la vie, celui-ci ne supporte aucune autre exception que
celles prévues par le paragraphe 2 de l'article 2. Comme le note la Cour, en effet,
« les circonstances dans lesquelles la privation de la vie peut se justifier doivent
être interprétées de façon étroite »14. Dès lors, s’il y a une certaine place à
réserver à la marge nationale d’appréciation pour ce qui concerne la mise en
œuvre de ces exceptions, il ne saurait en être de même pour leur définition. En
d’autres termes, la marge d’appréciation reconnue aux États ne saurait permettre
la création d’une nouvelle exception au droit à la vie, fut-elle acceptée par la
personne concernée.
6. En plus d’encadrer strictement les hypothèses d’atteinte au droit à la vie,
l’article 2 de la Convention exige des États la satisfaction d’une véritable
obligation positive : protéger la vie. La Cour de Strasbourg impose, ainsi, aux
États de garantir le droit à la vie, non seulement par la mise en place d’une
législation et d’une pratique pénale sanctionnant les atteintes contre les
personnes15, mais aussi par la mise en œuvre des mesures préventives
nécessaires à la protection de la vie16.
En particulier, dans son arrêt Keenan c. Royaume-Uni, la Cour a jugé l’article 2
de la Convention applicable au cas d'un détenu, malade mental, qui s'était suicidé
par pendaison dans sa cellule en affirmant qu’existe « une obligation positive
pour les autorités de prendre préventivement des mesures d'ordre pratique pour
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14 CEDH, gde ch., 24 mars 2011, Giuliani et Gaccio c. Italie, n° 23458/02, § 177.
15 V. not. V. CEDH, 9 juin 2009, Opuz c. Turquie, n° 33401/02 et 15 déc. 2009, Maiorano
et autres c. Italie, n° 28634/06 : RSC 2010, pp. 219 et s., obs. J.-P. Marguénaud.
16 CEDH, gde ch., 28 oct. 1998, Osman c/ Royaume-Uni, n° 23452/94, § 115 : JDI 1999,
19 V. not. CEDH, gde ch., 27 juin 2000, Salman c. Turquie, no 21986/93, § 97.
114 International Review of Penal Law (Vol. 82)
obs. J.-F. Flauss ; CEDH, 14 nov. 2002, Mouisel c. France, n° 67263/01 : D. 2003, pp. 303
et s., note H. Moutouh ; D. 2003, pp. 524, obs. J.-F. Renucci ; JDI 2003, pp. 548-551, obs.
E. Decaux et P. Tavernier. Pour des troubles psychiatriques incompatibles avec le
maintien en détention : V. CEDH, 16 déc. 2008, Rupa c. Roumanie (n° 1), n° 58478/00.
22 V. not. F. Sudre, « Article 3 », in L.-E. Pettiti, E. Decaux et P.-H. Imbert (sous la dir.), La
cause »26. Pour autant, la Cour franchit un pas supplémentaire par rapport à sa
jurisprudence antérieure puisque, prenant en compte « la volonté du requérant de
se suicider de manière sûre, digne et sans douleur et souffrances superflues »27,
elle va jusqu’à admettre que la demande de Monsieur Haas d’avoir accès à une
substance mortifère doit être examinée sous l’angle d’une « obligation positive »
de l’État de prendre les mesures nécessaires permettant un suicide digne28.
13. Ce que refuse de reconnaître la Cour sur le fondement des articles 2 et 3 de
la Convention, elle parvient finalement par l’admettre au nom du droit à
l’« autonomie personnelle » et en vient même à affirmer qu’il existe une obligation
faite à l’État de favoriser le suicide de celui qui souhaite mettre fin à ses jours.
Comment, en effet, les juges européens peuvent-ils affirmer que « le droit à la vie
garanti par l’article 2 de la Convention oblige les États à mettre en place une
procédure propre à assurer qu’une décision de mettre fin à sa vie corresponde
bien à la libre volonté de l’intéressé »29, sans remettre en cause l’affirmation
contenue dans l’arrêt Pretty selon laquelle « l'article 2 ne saurait, sans distorsion
de langage, être interprété comme conférant un droit diamétralement opposé, à
savoir un droit à mourir ; il ne saurait davantage créer un droit à
l'autodétermination en ce sens qu'il donnerait à tout individu le droit de choisir la
mort plutôt que la vie »30 ?
Il est vrai que la solution ainsi dégagée par la Cour européenne sur le fondement
de l’article 8 de la Convention ne concerne pas, à proprement parler, le droit à
vie. Néanmoins, une telle distinction apparaît artificielle. Il importe peu, en effet,
que le droit de décider de sa propre mort trouve son fondement dans l’article 2 ou
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AJDA 2001, pp. 1060 et s., obs. J.-F. Flauss. Arrêt confirmé par une grande Chambre le
13 février 2003 : JDI 2004, pp. 712-713, obs. E. Decaux.
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droit au respect de la vie privée, n’avait pas hésité à la considérer comme justifiée
dans un objectif de protection de la santé32. La Cour européenne elle-même avait
admis que la plupart des interventions médicales, si elles constituaient une
ingérence dans l’intégrité physique – considérée comme un aspect de la vie
privée –, étaient justifiées par la nécessité de protéger la santé et les droits de la
société en général ou de l’individu soumis au traitement en particulier. C’est ainsi
que dans une affaire Herczegfalvy c. Autriche33, les juges strasbourgeois avaient
estimé le recours à l’alimentation forcée compatible avec le respect de la vie
privée du requérant dans la mesure où il répondait à un impératif médical.
Conformément à cette jurisprudence, la protection de la santé – et donc celle de
l’intégrité physique et de la vie – constituait un intérêt juridique manifestement
supérieur au droit au respect de la vie privée, le consentement de la personne
concernée par d’éventuelles interventions médicales n’étant pas considéré
comme un élément à prendre en compte. La Cour européenne considérait alors
qu’il y avait un risque important à intégrer dans la protection de la santé le
consentement de l’intéressé en raison de la difficulté à distinguer un
consentement plein et entier, d’un consentement altéré par la peur, la souffrance,
les pressions ou le souci de libérer l’entourage34. Cette position était d’ailleurs
confortée par la Recommandation précitée de l’Assemblée parlementaire du
Conseil de l’Europe aux termes de laquelle « le désir de mourir exprimé par un
malade incurable ou un mourant ne peut jamais constituer un fondement juridique
à sa mort de la main d'un tiers », ni « servir de justification légale à l'exécution
d'actions destinées à entraîner la mort »35.
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protéger, sans que sa faiblesse d'esprit n'ait été démontrée CEDH 26 févr. 2002, H. M. c.
Suisse, n° 39187/98 : JDI 2003, pp. 509-512, obs. E. Decaux et P. Tavernier.
35 Recommandation 1418 (1999) de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe,
§ 9.
36 CEDH, 20 janv. 2011, Haas c. Suisse, op. cit., § 54.
118 International Review of Penal Law (Vol. 82)
l'immoralisme délictuel »44. Par ailleurs, une telle solution, qui procède d’un
libéralisme exacerbé, contraste singulièrement avec celle dégagée par le Comité
des droits de l’Homme des Nations-Unies qui, dans l’affaire française du « lancer
de nain »45 a admis que l’on puisse interdire ce type de pratique, malgré le
consentement de l’intéressé, « afin de protéger l’ordre public, celui-ci faisant
notamment intervenir des considérations de dignité humaine qui sont compatibles
avec les objectifs du Pacte »46.
En second lieu, l’évolution de la jurisprudence européenne est critiquable en ce
qu’elle évoque un « droit à l’autonomie personnelle ». La faculté de se suicider ne
devrait pas être qualifiée comme tel dès lors qu’elle ne relève que d’un rapport à
soi-même47. En effet, « si le droit purement personnel est le droit portant sur sa
propre personne, il n'en découle pas que l'on a le droit de se suicider. Il résulte
seulement de cette conception que le suicide n'est pas un acte illicite, c'est-à-dire
que cette auto-lésion est une cause d'exclusion de l'anti-juridicité, de l'élément
injuste de l'infraction. Le suicide, et sa tentative, ne constituent pas par
conséquent une infraction, un crime, mais on n'a pas le droit de le commettre. La
raison en est que ce serait un abus du droit d'existence, ou de non-existence. Le
suicide n'est pas de cette façon un des droits de l'Homme »48. Pourtant, dans son
arrêt Haas c. Suisse, la Cour de Strasbourg n’hésite pas à évoquer une
« obligation positive », à la charge de l’État, de mise en place d’une procédure
permettant à l’individu qui le souhaite de mettre fin à ses jours. De la sorte, les
juges européens ouvrent la voie à un possible engagement de la responsabilité
de l’État qui n’aurait pas pleinement satisfait cette obligation, le requérant
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44 Opinion concordante du juge Pettiti sous CEDH, 19 fév. 1997, Laskey, Jaggard et Brown
c. Royaume-Uni, nos 21627/93, 21826/93 et 21974/93
45 CE, ass., 27 oct. 1995, n° 136727, Commune de Morsang-sur-Orge et CE, ass., 27 oct.
1995, n° 143578 Ville d'Aix-en-Provence : RFDA 1995, pp. 1204 et s., concl. P. Frydman ;
AJDA 1995, pp. 878 et s., chron. J.-H. Stahl et D. Chauvaux.
46 Comité des droits de l’Homme des Nations Unies, 26 juil. 2002, Wackenheim c. France,
n° 854/1999, § 7(4) : RTDH 2003, pp. 1017 et s., note M. Levinet. Il est à noter, par
ailleurs, que la sauvegarde de la dignité de la personne humaine contre toute forme
d’asservissement ou de dégradation a été élevée au rang de principe à valeur
constitutionnelle par le Conseil constitutionnel : Cons. const., déc. n° 94-343/344 DC du 27
juillet 1994, Loi relative au respect du corps humain et loi relative au don et à l'utilisation
des éléments et produits du corps humain, à l'assistance médicale à la procréation et au
diagnostic prénatal.
47 M. Fabre-Magnan, « Le sadisme n'est pas un droit de l'homme » (note sous CEDH, 17
49 V. not. CEDH 11 sept. 2007, Tremblay c/ France, n° 37194/02 : RTD civ. 2007, pp. 730
et s., obs. J.-P. Marguénaud ; JDI 2008, pp. 804-805, obs. D. Lemétayer. Dans cet arrêt, la
Cour européenne n’hésite pas à affirmer que la prostitution est incompatible avec les droits
et la dignité de la personne humaine dès lors qu'elle est contrainte (§ 25), ouvrant la voie à
une interprétation a contrario. Par le jeu de l’« autonomie personnelle », la prostitution
devient donc une pratique conforme aux droits de l’Homme qui, en vertu de l’obligation
positive faite aux États, devrait être organisée par lui …
50 CEDH, 29 avril 2002, Pretty c. Royaume-Uni, op. cit., § 41. De la sorte, la Cour de
que les faits jugés apparaissent manifestement similaires. La position des juges
européens cadre donc mal avec le principe de légalité pénale duquel ils
déduisent l’exigence de prévisibilité de la loi, mais aussi de la jurisprudence60.
23. Ensuite, la solution dégagée dans l’arrêt Pretty revient à créer une certaine
imprévisibilité pour les États. En effet, alors que dans d’autres affaires elle a
admis l’existence d’une marge nationale d’appréciation dans la mise en œuvre de
l’article 2 de la Convention61, la Cour européenne refuse d’adopter un
raisonnement identique pour déduire de cette stipulation un éventuel droit à la
mort, sorte de « décalque en négatif » du droit à la vie. Elle y parvient, malgré
tout, en ayant recours à l’article 8 de la Convention dont elle déduit un droit à
l’« autonomie personnelle ». Pour autant, elle considère que les États ne sont pas
liés par ce nouveau droit de choisir sa mort ! Raisonnement pour le moins
alambiqué et étrange qui consiste à « forcer » l’interprétation d’une stipulation de
la Convention pour, ensuite, indiquer qu’elle ne lie pas les États.
Si les mots ont un sens, déduire de l’article 8 de la Convention un droit à mourir
signifie que, tôt ou tard, ce droit pourra efficacement être opposé aux États. Or, la
jurisprudence actuelle de la Cour de Strasbourg, qui consiste à faire référence à
la marge nationale d’appréciation pour refuser tout constat de violation de la
Convention, revient à laisser les États dans une inconfortable expectative. Certes,
une telle démarche permet de respecter la diversité des droits nationaux sur une
question éminemment sensible parce qu’empreinte de morale et d’éthique. Mais,
n’aurait-il pas alors été plus simple de s’en tenir au refus de déduire du droit à la
vie un droit à mourir plutôt que de rebondir sur le terrain de l’article 8 et du
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60 CEDH, 22 nov. 1995, C.R. et S.W. c. Royaume-Uni, nos 20190/92 et 20166/92 ; CEDH,
10 oct. 2006, Pessino c. France, n° 40403/02 : D. 2007, pp. 124 et s., note D. Roets ; JDI
2007, pp. 712-715. V. également O. Bachelet, « Les revirements de jurisprudence,
problèmes d’application dans le temps » (commentaire sous CEDH, Pessino c/ France du
10 octobre 2006), in La France et la Cour européenne des droits de l’Homme. La
jurisprudence en 2006 (sous la direction de P. Tavernier), Bruylant, 2008, pp. 163-172.
61 V. not. CEDH, 8 juil. 2004, Vo c. France, n° 53924/00 : D. 2004, pp. 2801 et s., note E.
Serverin ; JDI 2005, pp. 501-505, obs. I. Moulier. Constatant, notamment, la diversité des
règles juridiques applicables à la recherche sur l'embryon humain, la Cour estime qu'il en
résulte « que le point de départ du droit à la vie relève de la marge d'appréciation des
États dont la Cour tend à considérer qu'elle doit leur être reconnue dans ce domaine,
même dans le cadre d'une interprétation évolutive de la Convention, qui est un instrument
vivant, à interpréter à la lumière des conditions de vie actuelles » (§ 82).
Revue Internationale de Droit Pénal (Vol. 82) 125
SUMMARY
Although the European Court of Human Rights refuses to deduce from the right to life "a
diametrically opposite right, namely a right to die", the Court firmly confirms a right to
choose one’s death as a result of the "personal autonomy" provided for in article 8 of the
Convention. Nevertheless, the margin of appreciation granted to the member states in the
implementation of this right qualifies its effectiveness without necessarily dispelling the
fears related to the recognition of such a "negative right".
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64 B. Edelman, « L'arrêt Perruche : une liberté pour la mort ? », D. 2002, pp. 2349 et s.
Revue Internationale de Droit Pénal (Vol. 82) 127
RESUMEN
Si bien el Tribunal Europeo de Derechos Humanos rechaza que se pueda deducir del
derecho a la vida un “derecho diametralmente opuesto, a saber, el derecho a morir”, no
duda en consagrar un derecho a elegir la muerte que deduce de la “autonomía personal”
regulada en el artículo 8 del Convenio. Sin embargo, el margen de apreciación del que
disponen los Estados en la aplicación de este derecho viene a matizar su efectividad y no
disipa, por el contrario, los temores relacionados con el reconocimiento de un "derecho
negativo".
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